-
ditorial Pour viter le pire, la pense relationnelle Par Fernand
SCHWARZ Prsident de la Fdration Des Nouvelle Acropole Avec une
extraordinaire prmonition par rapport aux vnements rvolutionnaires
en Russie, Maxime Gorki (1), choisit en 1904 dans Les Estivants, de
dcrire le quotidien dune intelligentsia (2) issue du peuple et qui
stait coupe des ralits, notamment de ses propres origines.
Revue de Nouvelle Acropole n 262 Avril 2015 Sommaire
DITORIAL : Pour viter le pire, la pense relationnelle RENCONTRE
AVEC : Bertrand Vergely HROS DAUJOURDHUI : Des soins pour les
pauvres en Inde PHILOSOPHIE VIVRE : Les Lois de la Nature LIRE
AGENDA SORTIR
-
2
Les personnages des Estivants viennent dun milieu de petits
artisans, ils ont eu des enfances difficiles. Mais, beaucoup dentre
eux, et surtout les hommes, ont oubli leurs origines La classe de
petits bourgeois ne voit pas arriver la catastrophe qui engendrera
sa chute : la rvolution de 1905 (3). Cette pice qui semblait au
dpart une tragdie optimiste, peut facilement, lorsquon la voit
aujourdhui, gnrer de langoisse. Gorki sattaque la lchet du
micro-cosmos en en rvlant lobstacle majeur, lenfermement sur soi,
qui empche lamour. Warwara dit : nous essayons de nous dissimuler
les uns les autres notre misre spirituelle, nous nous parons de
belles phrases et de sagesse livresque bon march. Nous parlons du
tragique de la vie, et nous ne connaissons mme pas la vie. Nous
nous lamentons, nous nous plaignons, nous gmissons (4). Plus tard,
Maria Lwovna dit : Mais, nous nous sommes loigns deux, nous les
avons perdus, et nous nous sommes gars dans une solitude au milieu
de laquelle, nous ne faisons plus que nous observer nous-mmes nous,
nos nvroses et nos dchirements intrieurs. Oui voil, je crois, la
cause de tous nos drames intrieurs. Nous en sommes seuls
responsables et nous mritons nos tourments. Nous navons aucun droit
de nous plaindre. (5). Le parallle avec lactualit daujourdhui est
tonnant : lincapacit de comprendre ce qui nous arrive et de savoir
quoi faire dune telle situation. Comme la trs bien exprim Cyril
Lemieux : Nous autres humains, avons la fcheuse tendance de ne pas
prendre lexacte mesure des problmes que nous gnrons collectivement
(6). Comme le proposait le sociologue Norbert Elias, dans son texte
Engagement et distanciation (7), leffort fournir pour trouver des
solutions, et surtout la possibilit de les appliquer sans nous
noyer dans la simple rhtorique du changement, serait dabord de
lordre du domaine cognitif. Nous pensons nos problmes individuels
et collectifs comme sils taient des ralits indpendantes les unes
des autres et extrieures nous. Nous oublions que nous ne sommes pas
coups les uns des autres et que nous avons des liens entre nous,
conscients et inconscients. Les diffrentes difficults de nos
socits, comme le chmage, le racisme, le rchauffement climatique et
dautres, doivent tre comprises comme faisant partie dune chane
dinterdpendance. Cest parce que nous essayons de rsoudre ces
diffrents problmes et enjeux de manire cloisonne, sparment les uns
des autres, quapparaissent les obstacles qui empchent lapplication
de solutions positives. Et toutes les bonnes dcisions sannulent
entre elles, engendrant le sentiment dimpuissance qui nous fait
penser de manire errone, que lon ne peut rien changer. On se laisse
alors aller au pessimisme et la fatalit qui dissolvent les
civilisations lorsquelles ne peuvent plus croire en elles-mmes. Il
devient urgent de comprendre linterdpendance entre les diffrents
problmes gnrs par les actions humaines individuelles et
collectives, et de russir un diagnostic global qui nous permette
dappliquer des solutions complexes, conduisant linterrelation des
uns avec les autres, et redessiner ainsi le tissu social et une
vision commune. La rvolution russe nous a dmontr que faire table
rase est inutile. Il ne sagit pas de tout raser mais bien de runir
entre elles les racines et les aspirations qui peuvent reconstruire
(ou rebtir) une socit nouvelle et meilleure, en dveloppant une
pense plus relationnelle qui dcloisonne et relie avec bonheur la
raison et limagination. (1) crivain russe (1868-1936), considr
comme lun des fondateurs du ralisme socialiste en littrature et
homme politiquement et intellectuellement engag aux cts des
rvolutionnaires bolcheviks (2) Classe sociale engage dans un
travail de cration et de dissmination de la culture, accompagne par
les artistes et les enseignants. Au XXIe sicle, terme employ pour
dsigner llite intellectuelle de la nation reconnue et proche du
pouvoir. Elle dirige le champ scientifique, littraire, artistique
et dispose le plus souvent d'un relais mdiatique important (3)
Grard Desarthe et Jean Badin, Les Estivants, programme de la Comdie
Franaise, Lavant-scne Thtre, 2015 (4) Les Estivants daprs Gorky,
Peter Stein, Botho Strauss, ditions LArche, 2014, page 98 (5)
ibidem, Maria Lwovna, page 100 (6) La politique au point mort ?,
Journal Libration, samedi 28 et dimanche 29 mars 2015 (7)
Engagement et distanciation, Norbert Elias, ditions Fayard,
1993
-
3
Rencontre avec Bertrand Vergely Initiation au voyage intrieur,
le dfi daujourdhui Propos recueillis par Fernand SCHWARZ
Philosophe, enseignant, crivain et confrencier, Bertrand Vergely
est lauteur de nombreux ouvrages sur la philosophie (notamment aux
ditions de Milan). Fernand Schwarz, anthropologue, philosophe et
crivain, spcialiste de la philosophie antique, interroge lauteur
sur son dernier ouvrage Deviens qui tu es dans lequel ce dernier
sintresse la sagesse des philosophes grecs anciens qui pour lui est
toujours dactualit dans le monde daujourdhui.
Fernand SCHWARZ : Vous avec publi rcemment un livre Deviens qui
tu es (1). Que veut-dire devenir qui lon est ? Bertrand VERGELY :
Il y a plusieurs faons de devenir qui lon est. En premier lieu cela
peut vouloir dire mettre du devenir dans son tre et se mettre en
mouvement. Une autre interprtation plus martiale serait daccepter
sa mdiocrit pour se transformer. La meilleure interprtation et la
plus formidable est de croire quil y a de ltre en soi et quil faut
tre sa hauteur, et alors nous sommes devant le programme de la
philosophie et de la vie humaine : passer de lexistence ltre et
ainsi rentrer dans la dimension ontologique de soi-mme, ce qui
serait la nouvelle la plus merveilleuse de la vie. Nous sommes des
tres
socio-psychologiques et nous devons rentrer dans la dimension
ontologique.
F.S. : Cela serait donc comme un voyage intrieur ?
B.V. : Cest un voyage intrieur. Voyager signifier passer dun
pays un autre : le pays du visible et le pays de linvisible, le
pays existentiel et le pays ontologique.
F.S. : Comment ne pas tomber dans les piges de la subjectivit,
de lgo qui pense tre dj arriv, qui met en avant ses dsirs ?
B.V. : Le plus grand pige qui existe est la confusion de soi
avec le monde visible. Dans mon livre, ce sont les sophistes (2)
qui nous posent des piges. Actuellement, la socit tombe dans trois
cueils : suivre ce qui plat, suivre ce qui se fait, et suivre ce
qui est efficace. Ce nest pas parce que quelque chose plat que cela
Est, ce nest pas parce que cela se fait que cela doit tre, et ce
nest pas parce que cela fonctionne que cela est forcment juste, du
point de vue des principes. Notre socit juge daprs les consquences
et non daprs les principes. Cest une inversion par rapport la
dimension ontologique. Dans cette dernire, lon doit juger les
choses par rapport aux principes et non par rapport aux
consquences. Ce nest pas parce que cela est efficace que cela
fonctionne, car tout dpend de ce que nous y mettons. Dexprience, je
narrte pas de voir le monde autour de moi penser ce qui lui plat,
faire ce qui se fait et se tourner vers ce qui a du succs sur le
moment.
-
4
F.S. : Quelle est la raison la plus simple pour laquelle tant de
personnes tombent dans le pige ? B.V. : Les personnes sont dans
ltre primaire. Il faut faire la diffrence entre ce qui nous permet
de survivre et ce qui nous permet de vivre. Ce qui nous permet de
survivre, Bergson (3) la trs bien compris, cest lintelligence
technique, le cerveau prdateur, celui qui domine les choses en les
ramenant au contrle de lgo. Une deuxime intelligence, lintelligence
intuitive consiste recevoir ce qui vient den haut et l, nous navons
plus affaire au cerveau prdateur, nous en sommes dlivrs et alors
nous nous ouvrons aux forces et aux nergies clestes. En fait, je
maperois que le dfi de ltre humain est quil rentre dabord dans une
intelligence avec son go et ensuite quil en sorte. Et le grave
problme de lvolution humaine est que ltre humain reste un niveau
primaire, et l, il est en exil. Cet exil est trs bien dcrit dans la
Bible. Ltre reste dans une intelligence primaire, et ne se tourne
pas vers une intelligence profonde. Je crois que ltre humain a pour
vocation et pour rle de faire passer un univers inconscient un
univers conscient voire sur-conscient. Tout le problme de ltre
humain est de rentrer dans le monde et den sortir, et cela bloque
quand il reste prisonnier de son go, de lintelligence technique, de
lintellect prdateur et du monde visible. Ainsi, il vit dans
lenfermement. Toute notre civilisation est base sur lintellect
prdateur et nest plus connecte sa mission et sa vocation. F.S. :
Cela signifie-t-il que lducation ne joue pas son rle ? B.V. :
Aujourdhui, lon ne sait plus ce quduquer veut dire. Il ny a plus
aucun but lducation ni la civilisation. En 1967, dans un entretien
avec Roger Stphane (4), Andr Malraux (5) dit : nous sommes la
premire civilisation dans lhistoire de lhumanit o lhomme na plus de
but, la vie na plus aucun sens, les gens ne savent plus pourquoi
ils vivent et pourquoi ils meurent. Comment voulez-vous que
lducation ait un sens puisque la civilisation, la politique,
lconomie nen ont plus et que plus rien na de sens ? Il y a une
vritable dmission. une poque, lEurope tait anime par un idal
spirituel, les monastres et les plerinages. La vie spirituelle tait
au centre de la vie de la socit. dautres poques, elle a compltement
disparu. Nous avons renonc la vie morale en pensant transformer le
monde par lconomie, la prosprit et la richesse. Ainsi nous
nenseignons plus la morale et la politique dmissionne. Quest-ce que
la politique aujourdhui ? Elle ne veut pas soccuper de question
didologie et de conscience. Nous accordons aux tre humains le
minimum vital et ils doivent compter sur eux-mmes pour trouver le
sens de la vie. Il y a une totale dmission. En fait, de faon trs
hypocrite, nous ne croyons quaux forces conomiques, au pouvoir et
lindividu. La vrit est que nous avons chass le monde divin de notre
monde et nous vivons dans un monde purement humain. F.S. : Quest-ce
que cela implique ? B.V. : Depuis quelques semaines, des jeunes de
luniversit de Stanford effectuent des recherches sur la faon de
supprimer la mort. Cest le grand thme la mode. Cest comme si cela
tait fait. Il suffira de mettre sur les tres humains des capteurs
informatiques qui lanceront des alertes pour viter tous les
troubles et problmes de sant. Ainsi nous pensons tre immortels !
Nous sommes devenus fous ! picure disait que la vie la meilleure
ntait pas la vie la plus longue mais la plus
-
5
sage. Le problme actuel est de vouloir rallonger la dure de vie
alors quen ralit nous augmentons la dure de la vieillesse. Qui va
payer les retraites et comment faire pour y arriver ? F.S. : Do ma
question : comment les philosophies grecques peuvent-elles nous
aider aujourdhui ?
B.V. : Je crois que les Grecs sont les derniers grands sages.
Ils sont notre Inde occidentale, notre monde bouddhiste, cest--dire
un monde qui vivait encore en relation avec le monde divin et qui
pratiquait cette vie divine. Ensuite en Occident, cette relation a
t pratique par les premiers chrtiens puis par les monastres, jusqu
que ces derniers disparaissent et que lOccident ne comprenne plus
rien la signification de la vie spirituelle, de la relation avec le
monde divin et de la rencontre de lhomme avec Dieu. Les Grecs
vivaient cette relation avec le divin. Quelquun a dit que dans
lAntiquit, il y avait deux tres divins : Diogne et Hraclite, deux
sages capables de vivre par eux-mmes, contents deux-mmes et habits
par ltre intrieur. Aujourdhui les philosophies grecques peuvent
nous aider car les Grecs ont toujours tent de vivre en harmonie
avec lordre du monde. F.S. : Quest-ce qui a chang aujourdhui ? B.V.
: Les Grecs appelaient la science la contemplation ; la science
tait la conduite de la vie et servait bien conduire sa vie. Avec
larrive, de Galile, cette notion a chang. Aujourdhui nous ne sommes
plus dans la vita contemplativa mais dans la vita activa et la
science ne sert plus contempler mais acqurir du pouvoir notamment
sur la nature, pour tre heureux. Nous prtendons atteindre le
bonheur par lintellect prdateur qui domine tout. Cest
-
6
tout le problme de notre monde. Nous avons exclu lintelligence
intuitive au profit de lintelligence prdatrice. Notre socit vit
dans un processus de total dsquilibre dans le monde matriel, alors
que les Grecs nous remettent dans le processus de la vie
contemplative. Il y a deux sortes de contemplation : la
contemplation chez Platon qui nous amne dcouvrir Dieu au-del du
monde, et la contemplation chez Aristote qui nous amne dcouvrir
Dieu au cur du monde. Les Grecs ont dcouvert ces voies et le
christianisme les a magnifies et accomplies en la personne du
Christ : les choses rentrent dans leur pleine lumire. Petit petit
lglise entra en dcadence, on vit lapparition dun monde sans glise,
avec lannonce dune catastrophe o lglise ne joue plus son rle et
lhumanit est actuellement dans la nuit. Les hommes se glorifient
dtre seuls avec eux-mmes dans la nuit, quils considrent comme la
lumire. Ils sont dans la caverne, attendant laube.
F.S : partir du christianisme, comment les thologiens
peuvent-ils comprendre les dieux grecs ?
B.V. : Pour moi, les dieux grecs dsignent des forces et des
nergies. Saint Grgoire Palamas (6) dit que Dieu passe par des
nergies la fois cres et incres. Il a dvelopp une thologie de
lnergie pour expliquer que lon peut connatre Dieu par ses nergies,
ce quil appelait lexprience mystique. Il gardait ainsi lide que lon
pouvait voir Dieu travers quelque chose dautre. Ce nest pas Dieu
directement. Cest terriblement violent de dire que je connais Dieu.
Je vois Dieu travers, je vois des icnes. Dans la nature, il existe
diffrentes sortes dnergie, lnergie de la fort, de la montagne, de
la mer Derrire tout ce que nous voyons, quelque chose de divin
sexprime et je pense que les Grecs ont vcu cette exprience. Quand
nous sommes la mer, une nergie particulire sexprime, de mme quand
nous sommes la montagne. Lnergie divine sexprime partout et derrire
tout. Nous ne sommes pas paganistes quand nous prtendons que la
mer, la montagne sont Dieu. Nous pensons que quelque chose de
nature divine sexprime derrire la mer, la montagne En regardant la
Nature, nous voyons une nergie divine suprieure sexprimer travers
une parcelle de cette nergie.
F.S. : Les philosophes grecs taient-ils les seuls concevoir ce
type de vision ?
B.V. : Dans toutes les civilisations du monde, nous retrouvons
cette ide de puissance suprieure. Dans un rcent dialogue que jai
tenu avec Andr Comte Sponville (7), jai rpondu la question : Dieu
est-il une invention culturelle occidentale ? Pas du tout. Si Dieu
ltait, les Occidentaux seraient les seuls sincliner devant une
puissance suprieure. Or, dans toutes les civilisations du monde,
depuis la nuit des temps, les tres humains sinclinent devant
quelque chose de nature suprieure, ce que nous appelons le tout
autre. Si nous retranscrivons les symbolismes des diffrentes
traditions, nous dcouvrons des cohrences qui renvoient un niveau
dexprience profond. Les dieux grecs ne sont pas une fantasmagorie.
Ils renvoient quelque chose de vritablement profond et une vritable
exprience spirituelle. Le Pre Henri Le Saux (8) est parti en Inde
pour convertir les Indiens au christianisme. En ralit, ce sont les
Indiens qui lont converti lhindouisme et quand il dcouvrit le dieu
Shiva, qui normalement tait assimil au dieu de la mort, il dcouvrit
en lui la lumire fulgurante qui vient du ciel, qui spare, purifie,
il
-
7
dcouvrit une nergie extraordinaire, un sens de Dieu trs fort.
Dans le monde occidental, Dieu se manifeste en tant que personne et
de faon invisible, partout et dans la profondeur.
F.S. : Les philosophes grecs ne sintressaient pas seulement la
mystique mais galement la Cit, au bien vivre ensemble, lide du
citoyen philosophe. B.V. : Pour moi, la cit grecque, tait de la
mystique. Quand le philosophe Platon reprit lexpression de
Pythagore, le petit est au moyen ce que le moyen est au grand, il
tablit une relation entre le Corps, la Cit et le Cosmos. Et alors,
nous dcouvrons une vision totalement mystique laquelle je pensais,
travers lexpression lhomme est fait limage de Dieu. Chez Platon, le
corps et la cit sont faits limage de lharmonie fondamentale de
ltre. La cit et la politique sont des exprience mystiques. Prenons
par exemple Aristote qui introduisit lamiti au sein de la cit. Pour
lui lamiti tait une exprience mystique et non une exprience laque.
Le politique est dessence mystique, la politique est une sorte de
religion, une religion sociale mais cest une religion (9).
Lexprience dautrui, dun ami, est la mme chose que la Cration du
monde : nous passons du Chaos au Cosmos. F.S. : Quen est-il
aujourdhui ? B.V. : Dans le domaine de la politique, nous sommes
gouverns par des ignorants, qui nosent pas avouer les racines
religieuses de la politique. Le problme nest pas la religion ou la
lacit, mais que nous passions dune religion une autre. Aujourdhui
quand nous voquons la lacit, ce nest pas la lacit en tant que telle
mais une religion, qui nose pas dire son nom, qui dit trs mal son
nom et qui se veut une religion simplement humaine. Il ny existe
pas de religion
-
8
simplement humaine. Le religieux prend diffrentes formes et en
particulier, le corps, la cit, le cosmos sont une religion, tout
est une religion. Comment peut-on penser quil existe des choses en
dehors du religieux qui ne soient relies rien ? Osons dire que tout
est religieux ! Quand la Rpublique a voulu tablir le rgime de la
Rpublique, elle a fait une religion, tout en prtendant ne pas
vouloir en faire une. Quand les socialistes ont mis en place le
rgime socialiste, ils ont fait une religion tout en prtendant ne
pas vouloir en faire une. Plutt daffirmer quil existe le religieux
et le lac, si nous disions les choses telles quelles sont, savoir
que la vie est fondamentalement religieuse, dans le sens dune qute
du sacr, et quon passe par diffrents types de religions ? Nous
aurions ainsi une vision beaucoup plus claire ! un moment donn la
religion sexprime socialement mais cest une religion sociale. Nous
sommes relis travers un vivre ensemble, un tre ensemble et au fait
dy croire collectivement. Si nous ne croyons pas la France, il ny
aura plus de France. Cest une foi et une communion collective.
Quand nous avons tent de fonder le politique sur des bases purement
rationnelles, nous avons privilgi lindividualisme, lintrt, le
calcul, ce que nous avons appel lindividualisme possessif, qui
consiste penser que nous sommes dans une socit, par intrt. Nous
constatons quaucune socit ne peut fonctionner par simple calcul et
nous navons vu aucune relation humaine dans lesquelles finalement
tout irait bien par calcul.
F.S. Cette situation se produit-elle quand il ny a pas didal
?
B.V. : Absolument. Lautre nexiste pas, lautre est un ennemi.
Pour le neutraliser, je passe un contrat avec lui. Dans les
familles o les parents ne sentendent plus avec les enfants, que
reste-t-il ? Un contrat. On ne demande mme plus aux enfants de dire
bonjour, on leur demande de manger lheure. On fait un pacte avec
eux parce que cela nous arrange. Cest un contrat social. Cest la
misre totale ! F.S. : Comment devenir ami de la sagesse ? B.V. :
Dans la vie daujourdhui, deux concepts sont importants : dabord la
ncessit et ensuite le plaisir. En premier lieu, la ncessit surgit
quand nous avons commis des fautes dans la conduite de notre vie et
que nous avons t dans lhybris, la dmesure. ce moment-l, le corps,
lme, la vie lancent des signaux dalarme, et nous ressentons la
ncessit de vivre un salut, cest--dire un changement de vie. Spinoza
(10) la trs bien exprim, au dbut du Trait de la Rforme de
lentendement, en disant que sil continuait vivre dans les passions,
il signait sa mort. Nous menons une vie, en nous laissant piger par
des plaisirs faciles, nous rentrons dans les addictions et petit
petit nous ressentons le besoin de changer notre vie.
-
9
En second lieu, nous constatons que nous vivons des moments
heureux : des conversations, des confrences, des livres, des
tableaux, des musiques nous rendent intelligents Tout commence par
un monde esthtique avant daller vers un univers moral et un univers
mtaphysique. Nous nous sentons bien avec des choses qui sont
belles, avec des tres qui sont bons et avec des penses qui sont
lumineuses. ce moment-l, nous disons que nous vivons dans la
Sagesse, dans la paix et dans le Savoir qui viennent den haut. Nous
passons alors un autre niveau. Cest le plaisir dtudier. Ltude de la
philosophie permet de dcouvrir tous les bienfaits et tous les
savoirs que peuvent nous procurer le fait de rentrer dans ltre,
dans la profondeur et de se laisser guider par une autre ralit.
F.S. : Cest le but de la philosophie pratique.
B.V. : Cest exactement cela. Quest ce que la philosophie
pratique ? Cest la pratique de la Vrit, la pratique qui consiste
rentrer et vivre dans la ralit. Cela me parat important. Cest la
ralit matrielle et spirituelle et pas seulement la ralit matrielle.
Cest le modle de la vie en monastre dans lequel on vit
matriellement et spirituellement et dans lequel existe une totalit.
Ce nest pas ce que nous vivons aujourdhui. Laspect spirituel a t
totalement vacu. Il reste laspect matriel et lon organise le
bien-tre matriel sans se proccuper du tout du ct spirituel.
F.S. : Aujourdhui lon rduit la culture au niveau dune
marchandise.
B.V. : Nous parlons beaucoup de la culture marchandise sans en
connatre vraiment le sens. Que la culture soit une marchandise nest
pas choquant en tant que tel, parce que la culture est un produit
conomique qui engendre une conomie, des riches culturelles, un
circuit financier. Cela fait partie de la vie et rien ne peut
fonctionner dans ce monde sans une conomie. Le problme se pose
quand la culture nest que marchandise. Il existe diffrentes
dimensions : la
-
10
politique, lconomie, la morale et le spirituel. Quand les
proccupations conomiques touffent les proccupations morales et
spirituelles, cela ne va plus du tout. La culture devient alors une
opration commerciale des marchands du Temple. Que les gens gagnent
de largent avec la culture, cest normal, il ne faut pas tre
utopiste. Nous crivons des livres avec lesquels nous gagnons notre
vie mais nous ncrivons pas de livres pour gagner de largent. Nous
crivons des livres, avec largent gagn nous crivons dautres livres
et nous ralisons dautres projets Il est normal que la culture soit
entoure dun circuit conomique. Mais crire un livre pour faire un
coup commercial, le lancer comme on lance une nouvelle lessive, par
une tude de march pour crire ce qui va plaire au public, est une
dmarche lamentable. Paul Lou Sulitzer (11) a publi des best seller
selon cette mthode et il na eu aucun succs et na intress personne.
Il faut laisser les choses se faire naturellement. Quand quelquun
crit un livre que tout le monde trouve formidable et aime, il la
crit avec sa fracheur. Tant mieux sil gagne de largent avec ce
livre, il pourra ensuite raliser autre chose. Arrtons cette culture
commerciale dans laquelle nous pensons ce qui va plaire au public
et arrtons dcrire des produits publicitaires !
F.S. : Cela conduit-il la Caverne que dcrivait Platon ?
B.V. : Oui.
(1) Deviens qui tu es, Bertrand Vergely, ditions Albin Michel,
352 pages, 19 (2) Du grec ancien sophists : spcialiste du savoir,
dsigne des orateurs, professeurs dloquence de la Grce antique dont
la culture et la matrise du discours en firent des personnage
prestigieux ds le Ve av. J.-C. (dans le contexte de la dmocratie
athnienne) et contre lequel la philosophie lutta en partie. Les
sophistes dvelopprent des raisonnements dont le but tait uniquement
l'efficacit persuasive, et non la vrit (3) philosophe franais
(1859-1941) auteur entre autres de lEssai sur les donnes de la
conscience, Matire et Mmoire, Lvolution cratrice (4) De son vrai
nom Roger Worms, crivain et journaliste franais (1919-1994), ancien
rsistant et co-fondateur de lObservateur. Auteur de Andr Malraux,
entretiens et prcisions, 1984, ditions Gallimard (5) crivain,
aventurier, homme politique et intellectuel franais (1901-1976). Il
est all en Indochine et a crit La Condition humaine. Militant
antifasciste, il combattit aux cts des Rpublicains espagnols,
sengagea dans la Rsistance franaise et devint ministre de la
culture (6) Saint de lglise orthodoxe (1296-1359) qui a dvelopp cet
adage selon lequel Dieu sest fait homme, pour que lhomme devienne
Dieu. Il rsuma une longue tradition qui toucha la question la plus
fondamentale du christianisme, celle du salut ou de la dification
de lhomme (7) Philosophe franais (n en 1952) (8) Moine bndictin
breton (1910-1973), figure mythique du christianisme indien qui
contribua beaucoup au dialogue entre le christianisme et
lhindouisme. Il partit en 1948 en Inde o il fonda un ashram avec
Jules Monchanin qui stait consacr ltude de ce pays et aux liens
existant entre le christianisme et la spiritualit indienne. Il se
fit appeler Abhishiktananda (9) N.D.L.R. : comme lexplique
lhistorien des religions Mircea liade, le mot religion peut tre un
terme utile condition de se rappeler quelle nimplique pas
ncessairement la croyance en Dieu, ou des Dieux, ou des Esprits,
mais quelle se rfre lexprience du sacr, et par consquent est en
rapport avec lide dtre, de signification et de vrit, ce quil
expliqua dans son ouvrage La nostalgie des origines (10) Philosophe
hollandais (1632-1677) dont la pense eut une influence considrable
sur ses contemporains et nombre de penseurs postrieurs. Auteur
entre autres du Court trait de Dieu, de lhomme et de la Batitude,
du Trait Thologico-politique et du Trait de la rforme et de
lentendement, (un des ouvrages inachev le plus important qui dcrit
la pense de lauteur sur lintelligence, la perception, lexprience,
la mmoire et les fondements de la thorie de la connaissance) (11) N
en 1946, homme daffaire et crivain franais, inventeur d'un genre
littraire : le western financier
-
11
Deviens qui tu es
Bertrand VERGELY ditions Albin Michel, 352 pages, 19 Les Grecs
anciens sont toujours parmi nous. De mme quils ont eu leurs dieux,
leurs mythes et leurs hros, nous avons aussi les ntres. En
tablissant des correspondances entre lunivers de lAntiquit grecque
et le monde contemporain, lauteur nous ouvre la sagesse
ternellement moderne des Anciens et nous invite renouveler notre
vision du pass et du prsent et devenir qui nous sommes
vraiment.
Bibliographie de Bertrand Vergely Collection Essentiels de Milan
(rubrique Philosophie) Aristote ou l'art d'tre sage Les grandes
interrogations de la connaissance Les Grandes interrogations
esthtiques Les grandes interrogations morales Les Grandes
interrogations philosophiques Les grandes interrogations politiques
Hegel ou la dfense de la philosophie Heidegger ou l'exigence de la
pense Kant ou l'invention de la Libert Nietzche ou la passion de la
vie Petit prcis de philosophie grave et lgre Petite philosophie du
bonheur Lee Philosophes anciens Les philosophes contemporains Les
Philosophes du Moyen-ge et de la Renaissance Les philosophes
modernes La Philosophie Platon Autres collections : Petite
philosophie du bonheur, Pause philo Le Dictionnaire de la
philosophie, Les dicos, Petite philosophie grave et lgre, Pause
philo essentiels de Milan Petite philosophie pour les jours
tristes, Pause philo Pour une Ecole du savoir, ditions Milan Livres
Deviens qui tu es, ditions Albin Michel, 2014 Retour
lmerveillement, Albin Michel, 2010 Une vie pour se mettre au monde,
Voyage au bout dune vie, ditions Bartillat, B Vergely et Marie de
Hennezel, Carnets Nord, 2010 2004 La Foi, ou la nostalgie de
l'admirable, Albin Michel, Le Silence de Dieu, Presses de la
Renaissance 2004 2006
Deviens qui tu es Par Bertrand VERGELY ditions F.D.N.A. 1h 34 mn
20s, 15 (hors frais de port) Enregistrement de la confrence donne
par Bertrand Vergely lauditorium de lEspace Bellevue Biarritz, le
28 novembre 2014 La clbre formule de Nietzsche interroge plusieurs
niveaux car le Moi dont parle le philosophe ne peut se rduire au
moi: la jouissance de ltre est celle de ltre avec le monde entier.
Il suppose la capacit se dpasser car ntre que ce que lon est, il y
a renoncement ltre. Cette aventure magnifique nous amne peu peu
accder des niveaux de conscience plus fins, plus profonds et faire,
ce que nous Sentons pour mieux Servir la Vie et lAutre, en qui nous
pouvons voir le magnifique, lAbsolu, lInconnaissable
Pour se procurer ce DVD : dans les 10 coles de philosophie de
Nouvelle Acropole www.nouvelle-acropole.fr, rubrique O sommes-nous
?
-
12
Hros daujourdhui Des soins pour les pauvres en Inde
Mariage insolite de la mystique de Sri Aurobindo et du
capitalisme de Mc Donalds
Par James H. LEE Lattachement votre village, votre hpital, votre
tat ou pays tout cela doit partir. Vous devez vivre dans votre me
et faire face la conscience universelle. Pour voir tout comme une
seule unit. Pour avoir cette vision, il faut travailler avec la
force et la sagesse du monde entier. Extrait du Journal du dr.
Govindappa Venkataswamy dans les annes 1980 Le monde semble secou
par de multiples crises, conomiques, sociales, politiques,
environnementales voire terroristes, engendrant le pessimisme, la
dsillusion, le dsenchantement Comment en sortir ? Le monde a besoin
de nouveaux hros pour relancer son dynamisme et lui redonner un
nouvel lan. Il existe des hros anonymes, de la vie quotidienne qui
uvrent sur le terrain pour un monde nouveau et meilleur. En voici
deux exemples : le docteur Govindappa Venkataswamy et David Green.
Quasiment inconnus en France, ils montrent cependant que tout est
possible si lon lose ! Aujourdhui leur nom est associ un modle de
sant pour tous. Redonner la vision oculaire aux pauvres en Inde
Le problme de la ccit et de la surdit est un sujet de
proccupation majeur dans les pays pauvres o le gouvernement nest
pas en mesure de rpondre aux demandes en augmentation de la
population concernant la sant (1). Le dr. Govindappa Venkataswamy,
chirurgien ophtalmique (1918-2006) a donc tabli un modle de soins
alternatifs, qui pourrait complter les efforts du gouvernement, et
qui a lintrt en mme temps, dtre autoportant. Lentrepreneur David
Green mit au point la fabrication de lentilles entre autres moindre
cot dans son usine Aurolab. Ces deux hommes ont donc lanc un
modle
quils ont appel le capitalisme compatissant, parce quil permet
de redonner la vue et aussi loue des millions de personnes qui,
autrement, resteraient aveugles ou sourdes, cest--dire condamnes la
prison sociale, quest la pauvret en Inde. Le succs de la russite :
limagination et la dtermination La qualit essentielle de ces deux
hommes est leur dtermination dpasser les obstacles grce
limagination. Inspirs par les vertus du courage, de la justice, de
la solidarit et avec une grande humilit, ils ont su travailler avec
grande intelligence dans la socit, mais galement garder une forte
efficacit et un profit correct, permettant ainsi de construire un
rseau daffaires, durable et autonome. Par ailleurs, ils remplissent
des finalits sociales essentielles. Ce sont des hommes ordinaires -
anims par un idal humaniste et civilisateur -, qui uvrent dans
lombre,
-
13
pour amliorer la vie, la sant et la scurit des plus pauvres.
Leurs armes ne sont pas lutilisation de la violence mais les ides
cratives appuyes par un pragmatisme profond et une foi infatigable
dans lhumanit. Linspiration de Sri Aurobindo pour la cration dun
hpital Dans sa jeunesse, le dr. Govindappa Venkataswamy arriva
rapidement la conclusion que pour vivre, lintelligence, laptitude
et le savoir-faire ntaient pas suffisants. Il fallait y rajouter la
joie de faire quelque chose de beau et de bon. 58 ans, au lieu de
prendre sa retraite, il dcida de crer son premier hpital Aravind
(signifiant Lotus blanc en sanskrit) (2) pour raliser une chirurgie
de la cataracte faible cot, accessible aux personnes les plus
pauvres. Les banques refusant de lui prter de largent, il dt
hypothquer les bijoux de toute sa famille et les maisons de ses
frres et surs, afin de runir les fonds ncessaires pour construire
cet hpital. Il se lana dans ce projet sans fonds propres ni plan de
dveloppement. Cet hpital tonnant sinspira des enseignements de Sri
Aurobindo (Lotus blanc en Bengali) (3) sur la transcendance de ltat
de conscience comme canal de la force divine afin dagir dans le
monde. En 1976, lhpital Aravind ouvrit. Il disposait de 11 lits
dans la maison de son frre Madurai, Tamil Nadu. Six lits taient
rservs aux personnes qui ne pouvaient pas payer ; les cinq autres
taient destins aux patients payants. La premire anne, le docteur
Govindappa Venkataswamy effectua 5.000 interventions chirurgicales
! Le mariage insolite de Sri Aurobindo et de Mc Donalds
Il semble que la desse Lakshmi (4) inspira aussi lentrepreneur
social David Green, qui avait la conviction que les tres humains
ntaient pas sur terre uniquement pour obtenir des richesses mais
galement pour servir lhumanit. Il constata que le nombre
dinterventions chirurgicales ralises par le docteur Govindappa
Venkataswamy tait trs limit en raison du cot lev des verres de
rechange - 150 $ la paire (reprsentant 50% du revenu annuel par
habitant). Avec une approche crative, David Green dcouvrit quil
pouvait rduire le cot rel 10 $ la paire, il convainquit le docteur
Govindappa Venkataswamy douvrir une usine de fabrication de
lentilles Aurolab, ce que celui-ci fit en 1992. linverse du
capitalisme libral qui cherche un bnfice maximal par unit, lusine
Aurolab dgagea une petite marge sur les articles vendus (comme le
groupe de Grameen (5), et gnra un volume de ventes trs lev (selon
le modle de management et de production de Mc Donalds (6)) ! Ainsi,
lhpital Aravind cassait tous les vieux prjugs. Il dmontra ainsi
quil tait possible doffrir des millions de pauvres, des biens et
des services de sant essentiels de grande qualit et bas prix, et
ce, tout en crant un modle conomique durable et juste, travers un
mariage insolite entre la mystique de Sri Aurobindo et les mthodes
capitalistes de Mc Donalds. Actuellement, plus de deux millions
doprations par an sont ralises aux Aravind Eye Hospitals (hpitaux
pour les yeux Aravind) implants aujourdhui un peu partout dans le
monde, y compris aux tats-Unis. Ils utilisent les produits fabriqus
par Aurolab, tels que les lentilles intra-oculaires, les verres de
lunettes, les lentilles optiques, les aiguilles de suture, les kits
de rduction de la cataracte et les prothses
-
14
auditives. La qualit des produits des usines Aurolab est
irrprochable et ces derniers sont utiliss dans les instituts de
soins oculaires et par les ophtalmologistes dans plus de 120 pays.
Aurolab produit des centaines de milliers de lentilles chaque anne,
soit 10 % de l'offre mondiale seulement 5 $ la paire en ralisant
une rentabilit de 40 % sur investissement. Les bnfices raliss par
Aurolab ont t trs vite rinvestis par le docteur Govindappa
Venkataswamy dans louverture de cinq nouveaux hpitaux
ophtalmologiques au sud de lInde. Ceux-ci ont reu 32 millions de
patients en 36 ans, effectuant prs de 4 millions dactes
chirurgicaux aux yeux effectus un prix modique, pour les deux tiers
gratuitement (7) ! Ce modle particulier de social business
(entreprises sociales) a rendu plus accessibles les soins oculaires
et auditifs dans le monde, rompant au passage, les barrires de la
distance, de la pauvret et de lignorance (8). Aravind est reconnu
et salu dans le monde entier comme un quilibre, obtenu grce une
combinaison intelligente entre capitalisme et finalits sociales.
Aujourdhui, il existe plus de 300 hpitaux dans le monde, conforms
sur ce modle, traitant aussi bien le Sida, assurant les soins
maternels, accomplissant mme des circoncisions tant au Npal
(lInstitute Lumbina), quau Bangladesh (Grameen Business de Muhammad
Yunus) et aux tats-unis (la Fondation SEVA en Berkeley). Ce modle
est devenu un sujet de nombreuses tudes, et une inspiration pour
les entrepreneurs sociaux en herbe, puisquil sagit dun bel exemple
didalistes engags qui osent agir avec imagination, courage,
dtermination, et surtout foi dans lavenir de lhumanit. (1) En Inde,
12 millions de gens sont aveugles, la plupart cause de cataractes
survenues avant lge de 60 ans (plus tt quen Occident). La ccit est
souvent une condamnation la pauvret vie, ou la mort prcoce, puisque
le malade ne peut travailler ni soccuper de lui-mme (2) Aravind, le
lotus blanc en sanskrit, est li la desse Lakshmi et aux Dieux
Vishnu et Shiva (3) Aurobindo Ghose dit Sri Aurobindo (1872 1950),
un des leaders du mouvement pour lindpendance de lInde, philosophe,
pote, crivain. Il a dvelopp le Yoga intgral. Lire articles de
Lionel Tardif dans revues Acropolis n 250, 251, 253, 256, 257 et
260 (4) Dans lhindouisme, desse de la fortune et de la richesse, de
labondance. pouse de Vishnou. Son origine est associe la desse Sri,
cite dans le Rig-Veda (5) Grameen G (littralement, Banque des
villages), banque spcialise dans le micro-crdit. Elle a t cre en
1976 par Muhammad Yunus au Bangladesh. Elle dispose de prs de 1.400
succursales et travaille dans plus de 50.000 villages. Depuis sa
cration, elle a dbours 4,69 milliards de dollars de prts et affiche
des taux de remboursement de prs de 99 %. Lorganisation et son
fondateur ont reu le prix Nobel de la paix en 2006 (6) Le cot de
ces oprations reprsente 35 $ soit 1/100 de celui existant dans le
systme de sant nationale au Royaume-uni. Il permet la subvention,
la prise en charge de patients pauvres, grce ceux qui paient. Voir
pp. 3-4 de Infinite Vision : How Aravind Became the Worlds Greatest
Business case for Compassion, par P.K. Meta et S. Shenoy, B.K.
Business books, 2011 ; et aussi A Hospital with a Vision J.
Rosenberg, New-York Times, 16/1/13 (7) Aux hpitaux Aravind, les
patients qui sont soigns gratuitement, sont logs gratuitement sur
des matelas placs au sol dans des dortoirs de 30 personnes. Les
patients payants peuvent choisir plusieurs niveaux de luxe, y
compris une chambre particulire climatise. Tous les patients
reoivent la mme qualit de chirurgie, (celui qui paie peut choisir
les oprations les plus sophistiques, avec un temps de rtablissement
plus court). Par contre, le taux de russite est le mme. Les
chirurgiens dAravind ralisent 2.000 oprations par an, contre 400
dans les autres hpitaux indiens et 200 aux tats-Unis. Aravind reoit
des centaines de visiteurs chaque anne, qui viennent tudier comment
diminuer les frais de chirurgie en Occident. Aravind a moins de
problmes post-opratoires quau Royaume-uni (8) Pour augmenter la
disponibilit de son service, le docteur Govindappa Venkataswamy a
tabli 36 magasins dans les villages en Inde. Ils sont quips de
camras qui permettent aux docteurs dexaminer les patients distance.
Cette innovation a tripl laccessibilit aux soins. En 2011, le rseau
Aravind en Inde, tait constitu dune quipe de 3.200 personnes (dont
21 ophtalmologues issus de trois gnrations de la famille du docteur
Govindappa Venkataswamy) et de personnes en provenance dhpitaux, de
cliniques, de projets communautaires, de centres de recherche et de
formation des infirmires, daides-soignants et de mdecins, tous
orients vers les finalits du social business - Infinite Vision -
Dr. Govindappa Venkataswamy . You tube :
https://www.youtube.com/watch?v=MA5Dzlf7JEE . Lire Infinite Vision:
How Aravind Became the World's Greatest Business Case for
Compassion (BK Business), Pavithra K. Mehta, Suchitra Shenoy,
Berret-Koehler Publishers, 2011, 336 pages - www.aravind.org et
www.aurolab.co
-
15
Le mariage insolite de la mystique de Sri Aurobindo et du
capitalisme
de McDonalds
Ce modle est devenu un sujet de nombreuses tudes, et une
inspiration pour les entrepreneurs sociaux en herbe, puisquil sagit
dun bel exemple didalistes engags qui osent agir avec imagination,
courage, dtermination, et surtout foi dans lavenir de lhumanit.
James H. Lee
-
16
Labb Pierre fondateur et rebelle Laurent DESMARD et Raymond
ETIENNE ditions Descle De Brouwer, 246 pages, 18,90 La biographie
passionnante de cette grande figure du XXe sicle, unanimement
reconnu et apprci pour son courage, son engagement au service des
plus dmunis et sa bont. Les auteurs qui en furent trs proches en
tmoignent avec de nombreuses anecdotes et rcits piques. Sa formule
favorite : Il y a deux choses que lon ne doit pas rater dans sa vie
: aimer et mourir est rappeler avec ferveur tous !
Philosophie vivre Les lois de la Nature Par Dlia STEINBERG
GUZMAN
Nest-il pas vident quil existe ou, mieux dit, quil doit exister
une "intelligence cosmique", qui agit en toutes choses, mme dans
celles pour nous invisibles et inconcevables ? Il existe, alors, un
Plan daction qui se traduit dans une Loi universelle Cette Loi ou
ensemble de lois est aussi appele "sens de la vie" ; cest la
direction du sentier de lvolution. Jorge Livraga Dans la Nature, il
existe des lois qui rgissent lunivers mais aussi ltre humain. Un
monde inexplor qui, si nous en connaissons ses lois, nous permet de
vivre en harmonie et en cohrence. Notre univers est une unit
cohrente et inter-relie. Linconnu peut tre plus important, plus
vaste, plus lev, plus merveilleux, plus fort, plus lumineux que ce
que nous connaissons mais il ne sera jamais absolument diffrent.
Nous devons aller vers linconnu, cest--dire vers ce qui nous manque
de connatre, non pas dans la peur mais avec la joie spirituelle de
celui qui dcouvre les lois inexplores de la Nature et les pouvoirs
latents en lhomme. En apprenant de la Nature, il nous faut
comprendre que la Nature renferme toutes les connaissances
auxquelles nous pouvons aspirer. Dans le Livre de la Nature, sont
renfermes toutes ces lois, celles que nous croyons connatre et qui
continuent nous dconcerter, et celles qui nous restent encore
inexplores.
LE GRAND FERR Premier hros paysan Colette BEAUNE ditions Perrin,
386 pages, 23 Colette Beaune est une historienne mdiviste
mondialement reconnue qui nous fait dcouvrir ce paysan picard du
XIVe sicle qui affronta, avec pour seule arme, sa hache trs lourde
et vainquit une troupe de soldats anglais qui attaquaient son
village en Beauvaisis. Lenqute nous fait revivre cette poque en
pleine guerre de cents ans avec les affrontements au sein de la
royaut et des trois corps, paysan, religieux et des nobles. La
figure de ce hros sortit de loubli la Rvolution et fut utilise pour
tous les combats patriotes : il devint larchtype du Gaulois qui
rsista lenvahisseur et le hros lcole de la Nation franaise.
-
17
Rptition rime avec perfection La rptition est la loi qui rgit le
cosmos entier. Il suffit danalyser, par exemple, la loi de lternel
retour ; il suffit dobserver les cycles de manifestation qui font
que les choses apparaissent et disparaissent. La Nature rpte avec
insistance ses saisons, ses jours et ses nuits ; des millions de
fois, la semence germe dans la terre de la mme manire. En tant que
partie de la Nature comme nous le sommes, est-il possible que nous
ne suivions-nous pas le mme rythme ? Rpter, rpter, rpter pas par
lassitude mais cause de limprieux besoin de perfection. Celui qui
rpte ne fait pas toujours la mme chose : il le fait chaque fois
mieux, il se sent grandir chaque nouvel acte dapprentissage.
Lordre naturel
Lordre nest pas une invention humaine ; toute la Nature se meut
selon un rythme visible qui est le reflet dun ordre, dune Loi.
Lhomme qui met de lordre en lui ne fait rien de plus que suivre les
ordres de la Nature. Si ltre humain volue avec ordre, ses progrs
seront plus notables et ses problmes seront moindres. Non pas parce
que les problmes nexistent pas mais parce quil saura trouver des
solutions praticables dans le cadre de lordre dans lequel il se
meut. Que veut-dire ordonner ? Ordonner nest pas remplir les
espaces : ordonner, cest mettre chaque chose sa place et savoir
trouver la place adquate pour chaque chose.
La loi du karma ou les leons de la vie Tout comme nous
comprenons ce qui est blanc parce que nous le comparons ce qui est
noir, nous comprenons la loi par les effets quelle produit en nous,
dans nos existences. Chaque fois que nous nous loignons du chemin,
nous nous heurtons ses murs latraux qui, grce leur lasticit, nous
ramnent dans le juste chemin. Ces coups peuvent tre plus ou moins
forts, plus ou moins douloureux, en fonction de notre loignement de
la Loi. Mais si ce ntait pour ces effets douloureux, nous ne
tournerions pas les yeux de notre me vers le pourquoi de notre
douleur, nous ne nous intresserions pas la cause de nos erreurs,
nous
-
18
nessayerions pas dviter les faux pas ni de les analyser pour
trouver leur dfaut. Une chose est de vivre le karma passivement, en
supportant ses corrections dans un esprit de rsignation, cen est
une autre, bien diffrente, de linterprter pour nous pousser dans le
courant de la vie, dans son sens. Au lieu de nous arrter dans les
plaintes et lgosme qui nous conduit considrer notre douleur comme
lunique douleur, au lieu de nous complaire dans la faiblesse du
pourquoi justement moi ?, il faut aller chercher les causes. Les
effets sont une consquence ; consquence de quoi ? Rappelons-nous
une fois de plus que le vritable philosophe ne se satisfait pas des
questions. Le pourquoi est une premire raction de la personnalit.
Le plus important est la rponse aux questions, arriver comprendre
la racine de tout ce qui nous arrive et cesser de nous considrer
comme les ternels perscuts de la vie pour assumer la nature de
celui qui apprend de tout ce qui lui advient. De la mme faon que
lnergie du cosmos a engendr des formes infinies pour donner lieu
ses infinies modulations, de mme nous devons trouver les formes qui
rpondent nos principes moraux, notre intelligence, nos dsirs filtrs
par lexprience et les actions modres par la raison. Extrait de
Philosophie vivre, Dlia STEINBERG GUZMAN, ditions des 3 Monts,
2002,160 pages Traduit de lespagnol par M.F. Touret N.D.L.R. : Le
chapeau a t rajout par la rdaction
lire
3 minutes pour comprendre les 50 plus grandes thories
philosophiques Barry LOEWER ditions Le Courrier du livre, 159
pages, 18 Un livre de vulgarisation pour ceux qui ne veulent pas se
prendre la tte avec la philosophie. Comment comprendre les
principales thories en 3 minutes (30 secondes, 2 pages, 300 mots et
1 image). Cette collection comprend beaucoup dautres titres.
Penses en chemin Ma France des Ardennes au Pays basque Axel KAHN
ditions Stock, 288 pages, 19 Lauteur nous fait partager ses penses
au cours de son priple travers la France de Givet (frontire belge),
jusqu Saint-Jean-de-Luz (frontire espagnole). Il a ralis ce projet
minutieusement prpar, et nous en explique lobjectif et le
droulement dtaill, nous permettant de vivre par procuration, cette
belle et parfois douloureuse odysse. Nous apprcierons son courage,
son rudition en histoire et son profond humanisme. Cest un beau
cadeau quil nous fait en nous permettant dapprocher lme de la
France travers toutes ces rencontres de paysages et surtout de
Franais de toutes conditions.
-
19
tre humain Sous la direction de Franois GROS, Franois TERR et
Brnice TOURNAFOND CNRS ditions, 298 pages, 22 Comprendre lHomme
daujourdhui dans toute sa complexit est le but de cet ouvrage, qui
fait dialoguer le droit, la gntique, la mdecine, les neurosciences,
la philosophie, la morale et les sciences politiques. Les auteurs
sintressent la nature de la conscience, qui ncessite de prendre en
compte une dimension immatrielle. Elle joue un rle fondamental dans
tous les domaines du vivant et cest pour cela quelle est si
difficile cerner.
Dictionnaire de psychologie et psychopathologie des religions
Sous la direction de Stphane GRUMPPER et Franklin AUSKY ditions
Bayard, 1372 pages, 59 Un ouvrage qui aborde le phnomne religieux
et mystique, de la fin du XVIIIe sicle 1980, pour comprendre quels
mystrieux ressorts affectifs, quels mois inconscients, quels dsirs
cachs, quelles aspirations spirituelles sont au cur de lexprience
du religieux. Plus de 70 collaborateurs se sont penchs sur les
liens quentretiennent la pit, la spiritualit, la dvotion et la
mystique, avec la folie, la dmence, la mlancolie. Cet ouvrage
contient des articles de synthses sur des philosophes, des
psychologues et historiens, des notices sur les expriences extrmes
du religieux et des entres spcifiques par religion.
Limites de la fiction Jacques AUMONT ditions Bayard, 230 pages,
22,90 Le cinma donne trop de ralit aux fictions mais inversement il
donne trop de fiction la ralit lorsquil savise de la reproduire. En
s'interrogeant sur les limites de la fiction, on s'aperoit que
celle-ci a remarquablement rsist tout ce qui, de l'intrieur comme
de l'extrieur du cinma, tend en rduire la part. Le cinma est l'art
de la production et de la gestion du temps ; la fiction, c'est tout
simplement l'art, universellement pratiqu, de mettre imaginairement
de l'ordre dans le monde.
3 minutes pour comprendre les plus grandes ides et inventions de
Lonard de Vinci Marina WALLACE ditions Le Courrier du Livre, 159
pages, 18 Lonard de Vinci tait un homme accompli : architecte,
botaniste, cartographe, ingnieur, mathmaticien, musicien,
scientifique, sculpteur, peintre En lisant ce livre, vous
dcouvrirez rapidement (en 3 minutes) les principales ides de ce
grand gnie de la Renaissance. crit par une spcialiste du personnage
et du corps humain.
-
20
Les caractres impossibles Jrme LBRE ditions Bayard, le rayon des
curiosits, 300 pages, 23 Tout ce qui rend quelquun vraiment unique,
tout ce qui appartient son tre au-del de son apparence
vestimentaire, physique, constitue son caractre. Quest ce alors
quun caractre impossible, insupportable ? Passant en revue les
traits de caractres, de la btise la folie et les caractres
insupportables, des invivables aux destructeurs, Jrme Lbre nous
renvoie nous-mmes. Sil est devenu impossible de dcrire les
caractres comme le faisaient Aristote ou encore La Bruyre, notre
temps ne favorise t-il pas lmergence de ces caractres impossibles
dcrits non plus par lapparence mais par les actes ?
Dfense et illustration de la frie Irne FERNANDEZ ditions
Philippe Rey, 189 pages, 16 Ce livre sattache rhabiliter la
littrature fantastique qui subit des prjugs, en partant de quatre
sagas trs clbres : Le Seigneur des anneaux (J. R. R. Tolkien), Les
Chroniques de Narnia (C. S. Lewis), Harry Potter (J. K. Rowling),
et Twilight (S. Meyer). Ces uvres ne sadressent pas uniquement des
enfants mais des adultes grce la force dimagination de leurs
auteurs. Et elles permettent daborder des problmes difficiles de la
condition humaine, valables encore aujourdhui. La frie doit donc
tre prise au srieux. Elle ouvre sur le sens, linvisible, le
thologique. Par une agrge de philosophie et de lettres.
Agenda -Sortir AIX-EN-PROVENCE Exposition Jusquau 3 mai 2015 Aix
antique, une Cit en Gaule du Sud Cette exposition retrace lhistoire
de la ville dAix-en-Provence (Aquae Sextiae) qui existe depuis plus
de vingt deux sicles. Sont exposes les dernires dcouvertes,
tmoignages de cette poque lointaine : des pavements en mosaque, une
srie de peintures murales et de nombreux objets de la vie
quotidienne, rassembles par lquipe de Nria Nin et la direction
Archologie de la ville dAix-en-Provence, en lien avec les quipes du
muse Granet. On y dcouvrira le mode de vie des populations, le
commerce, le monde du travail, lhabitat, larchitecture ou les rites
funraires. Muse Granet : Place Saint-Jean-de-malte - 13100
Aix-en-Provence Tl. : 04 42 52 88 32 -
www.museegranet-aixenprovence.fr
LOUVRES (95) Exposition Jusquau 17 mai 2015 Gaulois dici et
dau-del Cette exposition voque la vie et la mort des Gaulois du
Parisis, pays dclar limite entre la Gaule de la Belgique et la
Gaule celtique par Csar au
-
21
Ier sicle av. J.-C. Ce peuple sest spar de celui des Sennons
(Sens) et jouissait dune prosprit conomique par ltablissement de
monnaie en or. Cette exposition voque la vie et la mort des
Parisii, lartisanat et aux ncropoles spectaculaires. Les nombreuses
fouilles archologiques menes autour de Paris depuis une trentaine
dannes rvlent que les Gaulois taient loin dtre des peuples habitant
dans des villages isols au milieu de forts. Au contraire, il
sagissait dune civilisation trs avance et ouverte sur le monde en
matire dartisanat domestique, artisanat spcialis du verre, du mtal
ou de la cramique allant jusqu une vritable production artistique.
Les objets dcouverts donnent voir les savoir-faire et les
connaissances techniques de ces artisans comme la richesse des
changes commerciaux. Les ncropoles montrent des tombes
spectaculaires supposant que les Gaulois auraient pratiqu des
cultes et pratiques funraires labores. Muse Archea : 56, rue de
Paris - 95380 Louvres - Tel : 01 34 09 01 02
[email protected] -
www.archea-roissyportedefrance.fr
PARIS - Exposition Jusquau 24 mai 2015 Les Bas-fonds du Baroque
La Rome de la misre Souvent rpute pour ses fastes et sa grandeur,
symbole du triomphe de la Papaut, il ne viendrait personne dvoquer
Rome en lassociant au vice, la misre et aux excs en tous genre. Et
pourtant, cette exposition met jour un visage sombre et violent de
la Rome baroque du XVIIe sicle travers soixante-dix tableaux de
peintres de toute lEurope, dItalie (caravagesques, Bamboccianti,
Manfredi et principaux paysagistes italianisants), et dailleurs, en
passant par Valentin de Boulogne, Nicolas Tournier, Pieter Van
Laer, Gerrit van Honthorst Ils ont tous dpeint Rome travers ses
bas-fonds, ses tavernes, les dangers de la nuit, le carnaval et ses
licences, le travestissement et la sexualit illicite, les
campements de gueux et leurs dsordres, les courtisanes, les
tricheurs.... Les uvres prsentes pourront surprendre, voire
provoquer. Un portrait de Rome lenvers Petit Palais : avenue
Winston Churchill 75008 Paris - Tel : 01 53 43 40 00 -
www.petitpalais.paris.fr
Site internet Nouveau ! www.sciencesetreligions.com Cr par Jean
Staune et lUniversit interdisciplinaire de Paris (uip.edu), ce site
est le rsultat dun projet associant de nombreuses personnalits du
monde entier, issues du monde de la science, de la philosophie et
des religions. Prs de 800 rfrences ont t rassembles pour rpondre
douze questions fondamentales divises en 50 sous-questions :
Lorigine de lunivers, la vie dans lunivers, la place de lhomme, les
tapes de lvolution, le rapport entre la science et la religion, les
neurosciences, la vie aprs la mort, ordre et dsordre Jean Staune a
su sentourer des meilleurs spcialistes et des plus pointus (Thierry
Magnin, Matthieu Ricard, Jean-Marie Pelt, Bernard dEspagnat entre
autres) pour nous informer rgulirement des dernires thories et
dcouvertes. cliquer sans modration.
BIARRITZ Confrence et Atelier Vendredi 10 avril 2015 20 heures
Confrence Aux origines du vivant Le cerveau dans tous ses tats
-
22
Par Philippe BOBOLA, docteur en chimie-physique, professeur
danthropologie, membres de lacadmie des sciences de New-York et
membre de lAcadmie europenne des Arts, des Sciences et des Lettres.
Le cerveau, un vritable abme, qui nous est plus inconnu que
lunivers. Un vrai gnie ltat pur, capable dexploits qui dfient la
logique scientifique mais aussi qui sont inspirateurs pour notre
vie quotidienne. Lieu de la confrence : Colise 11, avenue de
Sarasate 64000 Biarritz Samedi 11 avril 2015 de 10h 18h Atelier Aux
origines du vivant Du miracle de la bactrie la magie du cerveau Par
Philippe BOBOLA Relier lunivers des bactries avec celui du cerveau
peut paratre incongru ; pourtant lun comme lautre restent des
nigmes et ont toujours su relever le dfi de la complexit de la
Nature. Informations et rservations : Espace LEHENA - Centre ANABAB
: 1, Rond-Point de lEurope 64200 Biarritz Tl : 05 59 23 64 48 -
www.anabab.info - E mail : nouvelleacropole.biarritz@gmail
MARSEILLE Confrence et Atelier Jeudi 16 avril 2015 19 h
Confrence Jung, le dialogue intrieur Par Brigitte Boudon,
philosophe, enseignante, crivain, co-fondatrice de la Maison de la
Philo Marseille La vie intrieure, le processus dindividuation, le
dialogue avec soi-mme, les autres, le monde. Samedi 18 avril 2015
de 15h 18h 30 Atelier La boussole des tempraments Par Brigitte
Boudon Comment Jung dfinit pense, sentiment, sensation, intuition.
Informations et rservations : Nouvelle Acropole : 19 bd Louis
Salvator - 13006 Marseille - Tl. 04 96 11 07 20 E-mail :
[email protected] - marseille.nouvelle-acropole.fr
PARIS Confrence Mercredi 29 avril 2015 20 h Le renchantement du
monde : de la dmystification la remythologisation Par Fernand
Schwarz, philosophe, anthropologue et directeur de lInstitut Hermes
Aprs le rejet du mystrieux et du sacr dans nos socits modernes, le
postmodernisme se caractrise par une abondante production de mythes
et la prsence du sacr dans la vie quotidienne. Nos consciences
slvent et deviennent capables de percevoir des structures
impalpables au-del du monde strictement observable.
Astrophysiciens, biologistes, sociologues Ils sont de plus en plus
nombreux se demander o se situe le rel. Information et rservations
: Espace Le Moulin : 48, rue du Fer--Moulin 75005 Paris - Tl. 01 42
50 08 40 [email protected] -
www.paris5.nouvelle-acropole.fr
-
23
Revue de lassociation Nouvelle Acropole Sige social : La Cour
Ptral D941 28340 Boissy-ls-Perche www.nouvelle-acropole.fr Rdaction
: 6 rue Vronse 75013 Paris 01 42 50 08 40
http://www.revue-acropolis.fr [email protected]
Directeur de la publication : Fernand SCHWARZ Rdactrice en chef :
Marie-Agns LAMBERT Reproduction interdite sans autorisation. Tous
droits rservs FDNA 2015 ISSN 2116-6749 Toute reproduction partielle
ou intgrale des textes contenus dans cette revue, doit mentionner
le nom de lauteur, la source, et ladresse du site :
http://www.revue-acropolis.fr Crdit Photo : Nouvelle Acropole -
Petit Palais Muse Granet - Illustration : Antonio Meza Cosimo Mirco
Magliocca / coll. Comdie-Franaise. Fotolia : Goinyk Volodymyr