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Méduse, Le Caravage, 1597
Professeur Mme Castan , Lycée Achille Lacroix (Narbonne) Année
scolaire 2014-2015
Horribles et pathétiques monstres Travail d'écriture des
hellénistes de 2nde sur les monstres de la mythologie grecque
inspiré de la nouvelle de Borgès "La demeure d'Astérion"
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L'Esclave des Enfers (Robin R.)
ἀμφὶ δέ μιν κλαγγὴ νεκύων ἦν οἰωνῶν ὥς, πάντοσ᾽ ἀτυζομένων
(Autour de lui, les morts faisaient vacarme comme des oiseaux,
en fuyant effrayés de tous côtés.) Homère , Odyssée, Chant XI,
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Toute vie a un but, une raison pour avoir la force de lutter,
c’est un fait. Mais pour un être dénué de toute ambition de vivre,
destiné à une existence solitaire dans ce Néant infini peuplé par
des âmes animées par le désir d’accéder au repos, l'espoir est un
vague concept qui a été consumé il y a longtemps dans ce lieu qui
veille à mon malheur, tapi silencieusement devant moi. J'ai
longtemps pensé que le mal qui me rongeait au plus profond était la
Colère, une colère légitime née de mon esprit perverti par cet
isolement forcé, mais il n'en est rien ... La véritable nature de
cette douleur psychologique n'est autre que la Honte, pas celle que
l'on trouve dans les situations banales d'une vie quelconque, que
l'on pourrait nommer ''Regrets'' ou ''Remords'' … non … c'est une
souffrance bien plus méprisable et profonde. C'est la honte de
vivre, d'exister, d'être né dans le but d'être exposé, les fers aux
poignets. Comme il est douloureux de vivre enchaîné … vivre
enchaîné … cette idée me dégoûte!
Combien de fois ai-je rêvé de fuir ? Pas de m'échapper de ces
terres, juste de fuir autre part et de me cacher des autres, de
leurs regards qui pénètrent et sondent mes peurs et angoisses les
plus cachées dans les tréfonds de mon âme martyrisée par cette
insupportable réalité d'être moi, seulement moi, l'esclave des
Enfers. J'aurais tellement voulu pouvoir m'évader de cette dure
vérité et être juste « autre chose »' de mieux ou du moins doué
pour cette idée abstraite en ces lieux, que les humains ont nommé «
Bonheur » .
Dans mes pires moments de solitude, il m'est déjà arrivé de
vouloir m'imaginer à quoi ressembleraient les Champs Élysées ainsi
que le Tartare. Mon maître ne m'a que très vaguement expliqué la
fonction de ces lieux. Les champs Élysées seraient le lieu dans
lequel les grandes figures de l'histoire, auraient mérité l'entrée
par leurs exploits dans leurs vies passées et également le droit du
repos éternel. Pour ce qui est du Tartare il s'agit d'un espace où
l'on expie ses fautes, seuls les êtres infâmes finissent leur
chemin ici. »
J'en suis donc venu à me poser la question suivante : « Quant à
moi, où irai-je au moment de ma mort ? », j'ignore pourquoi mais
cette question est soudainement une obsession dans mon esprit,
comme une chose à laquelle il fallait répondre avant ma disparition
dans la mémoire de chacun.
La tête à ma gauche … me demande si nous sommes seulement encore
vivants. Puis l'autre à ma droite nous pose la question de savoir …
si nous pouvons seulement mourir … mon esprit affaibli … se brise !
La seule idée de la remise en question de ma mort me fait trembler,
il m'est impossible d'accepter le fait que je doive rester pour
l'éternité piégé dans ce corps entaché de honte et imbibé de
tristesse. Je perds le contrôle, une douleur éclate dans mon être
et me ravage, emportant avec moi les deux autres têtes.
Je pleure en silence, tout en observant l'occulte destruction de
mon corps meurtri par la mélancolie et l'ennui. La Démence me
guette, elle finira par m'avoir et s’appropriera mon esprit. Elle
est là … tout près de moi … son souffle m'irrite et m’affole dans
ce manteau de ténèbres qui m'aveugle.
Ma seule distraction est de regarder fixement les eaux sombres
du Styx, mon seul repère mais aussi la frontière qui m'empêche de
partir explorer ce qu'il y a au-delà. Au final, je ne sais
quasiment rien de l'endroit où je me trouve depuis ma naissance, je
n'ai connu que ces chaînes à mes poignets … J'aimerais pouvoir
observer ce qu'il y a derrière la porte, dans mon dos, pouvoir me
lever et marcher sans poids sur la nuque. De loin, j'ai souvent pu
apercevoir plusieurs sortes
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de créatures engendrées de la même race que la mienne, celle des
monstres. Dans les rares instants où la lucidité m'échappe, il
m'est déjà arrivé de saliver sur ces créatures dont j'ignore encore
aujourd’hui la nature, moi qui n'ai rien avalé depuis si longtemps.
C'est précisément dans ces moments que je suis capable de découvrir
la bête que les autres voient chez moi, les griffes sorties
agrippant le sol , les trois gueules semi-ouvertes , les yeux fixes
et sévères, les muscles contractés et fébriles. Je suis capable de
me voir maintenant tel que je suis, perdu dans une faim qui fait
ramper mon esprit.
Dans l’obscurité des Enfers, l’homme se tenait, une lyre à la
main. « Eurydice, mon amour, me croira-tu, quand je te dirai que
Cerbère m'a remercié ? »
Orphée endormant Cerbère, Henri Peinte
(1845 -1912)
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La bête de Lycie (Valentine Q.)
ἣ δ᾽ ἄρ᾽ ἔην θεῖον γένος οὐδ᾽ ἀνθρώπων (…) δεινὸν ἀποπνείουσα
πυρὸς μένος αἰθομένοιο
(Elle était de race divine, non humaine (…) terrible, elle
soufflait l'ardeur d'un feu flamboyant.)
Homère, Iliade, chant VI, vers 178-183
Je sais que beaucoup ne m’apprécient guère, qu'ils me fuient
lorsque je sors la journée. Mais s'ils apprenaient à me connaître
ils comprendraient que ce n'est pas de ma faute, que je suis
obligée de tuer pour me nourrir. Personne ne s'approche de ma
caverne, les hommes savent très bien que face à la force du lion
dont je suis dotée, ils ne pourraient résister. Aujourd'hui, en
chassant dans les bois voisins, j’ai senti qu'un humain était passé
par là, il faut avouer que je ne suis pas pourvue d'une très bonne
vision mais grâce à ma langue bifide j'arrive à me repérer et à
sentir les odeurs de mes proies. Ce pauvre humain qui était
malheureusement pour lui, passé par là, a succombé à mon terrible
venin.
La demeure dans laquelle je vis n'est pas très accueillante, ni
confortable, mais au moins elle permet de me protéger des personnes
mal intentionnées qui voudraient me voir morte. Cette caverne n'est
pas banale, elle est mystérieuse, terrifiante, mais pas moi, je n’y
ressens aucune peur.
Une fois le soleil couché, lorsque je me repose enfin de ma
journée, je repense à ma vie d’autrefois, à mon maître, ou plutôt
mon père de cœur.. Il était si généreux avec moi mais il me
considérait toujours comme une sorte d'animal domestique, alors que
non, je ne suis pas qu'un vulgaire animal de compagnie sans
conscience et sans opinion. Oui, je réfléchis, je comprends et
j'analyse ce que les gens disent de moi. Alors comprenez que
lorsque j'entends que l'on se moque de moi, je sois touchée, peinée
et donc obligée de me venger, et une vengeance se doit d'être
spectaculaire et mémorable !
Je ne sais pas si mes parents seraient fiers de moi, mais à quoi
bon penser à eux ? Ils m'ont abandonnée et brisé le cœur. Ah oui !
Mes parents ! Parlons un peu d'eux ! Mon père était un être
monstrueux, un mélange d'homme et de fauve qui lançait des flammes
avec ses yeux et qui possédait des ailes, d’ailleurs j'aurais
tellement apprécié en posséder moi aussi... Ma mère, quant à elle,
était une femme-serpent, elle n'était pas très belle et plutôt
maléfique. Tous deux étaient fous amoureux et vivaient en Cilicie
au pays des Arimes. Je n'apprécie pas tellement de prononcer leurs
noms …Typhon et Echidna, fils et fille de Tartare et de Gaïa.
J'ai ravagé beaucoup de contrée dans ma vie, mais en ce moment
je m'attaque plutôt à la Lycie. Je trouve que c'est une région fort
agréable et calme, trop calme, c'est pour cela que j'apprécie
m'amuser là-bas et déranger quelques habitants. Seulement, je ne me
sens pas vraiment en sécurité ici, moi qui n'ai habituellement peur
de rien, je commence à douter, surtout que Bellérophon, un brave
homme je dois le reconnaître, réside ici. Je crains Bellérophon et
son cheval chimérique.
Au soleil levant, tenant la lance du crime toujours ruisselante
de plomb fondu...
« As-tu vu, Pégase ? dit Bellérophon, je n'ai eu qu'à planter ma
lance dans la gorge de la Chimère. »
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Bellérophon tuant la Chimère avec l'aide de Pégase.
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L'herbier d'Ééa (Charlotte A. et Laura P.)
ἀμφὶ δέ μιν λύκοι ἦσαν ὀρέστεροι ἠδὲ λέοντες,
τοὺς αὐτὴ κατέθελξεν, ἐπεὶ κακὰ φάρμακ᾽ ἔδωκεν. (Autour de cette
demeure étaient des loups sauvages et des lions
que la déesse avait domptés en leur donnant de funestes
breuvages.) Homère, Odyssée, Chant X, v.211sqq.
Jour des Seigles, mois des châtaignes,
« Mon cher Herbier, cela fait bien longtemps que je ne me suis
pas confiée dans tes pages. Si je ne t'ai pas écrit avant, c'est
que ces derniers temps je ressassais le passé, et particulièrement
les jours douloureux où j'ai quitté mon mari. Mais ça, tu le sais
déjà. Je sais que certains de mon ancien royaume, où j'étais
considérée sorcière, ont été contre mes décisions en matière de
politique. Cependant, dans ce nouveau royaume que j'ai bâti de mes
mains, forte de mon expérience, mon peuple n'a rien à me reprocher.
En effet, nous vivons tous sur une île merveilleuse et couverte de
forêts peuplées d'animaux magiques, tous plus beaux les uns que les
autres, où poussent des plantes exotiques aux couleurs
chatoyantes... Des cours d'eau étincelants me rappellent tous les
jours ma resplendissante génitrice. Mon île a une architecture
simple : au nord, on peut admirer une baie de sable fin où les
bateaux des visiteurs ont la possibilité d'accoster. Puis, en
montant les marches qui longent la falaise rouge, on arrive à la
forêt de la Karpoutzia qu'il faut traverser pour rejoindre mon
palais. Celui-ci est encerclé de seize serres qui contiennent des
plantes précieuses. C'est ici que je passe la plupart de mon temps.
» Jour des Hortensias, mois des châtaignes,
« En vérité, j'ai en horreur les hommes qui se prétendent
supérieurs et qui ne comprennent pas qu'une femme puisse
s’intéresser à la politique. J'ai bien essayé de faire comprendre à
mon ancien mari que j'étais plus apte que lui à gouverner,
cependant j'ai dû m’exiler face à mon échec. À présent, je suis
entourée de personnes qui me comprennent et on ne peut pas rêver
meilleur royaume. Mais, une reine dirige toujours seule. Dans la
solitude de ma serre, entourée de plantes, parfois, il m'arrive de
douter. Qui ne doute point ? Des questions m'assaillent à la tombée
de la nuit, quand le soleil se cache et l'eau cesse de couler. Tous
mes doutes sont là, de leurs petites voix terrifiantes, à me
rappeler à quel point il est difficile de me lier à des personnes
différentes. On dit que la différence sépare, et cela n'a jamais
été si vrai en ce qui me concerne. La solitude est encore pire
depuis quelques temps. Le seul moment où mon âme se réchauffe et où
un sentiment d'affection m'envahit c'est quand je joue avec mes
compagnons dans les couloirs de mon palais. Ils sont si doux et la
différence ne les affecte pas : du moment qu'on leur prête
attention, ils nous acceptent tels que nous sommes. Mes servantes
ne me verront jamais autrement que comme leur "maîtresse". Même si
je les traite en égales, inconsciemment, elles mettent de la
distance. Il en va de même pour les étrangers qui arrivent ici.
J'essaye de changer leur point de vue, car le naturel de la vie
animale est préférable à l'humanité corrompue. Mais les âmes
refusent de changer. Je pensais qu'en changeant leur corps, même un
petit peu, je changerais leur âme. J'avais tort. Une âme humaine ne
peut se repentir, et je ne peux changer sa nature. » Jour des
figues, mois des fraises,
« Aujourd'hui, la mer a amené sur mon île de nouveaux égarés.
Ils étaient dans un bateau,
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leur maître a manqué d'attention et ils se sont retrouvés aux
portes de mon domaine. Au début, cet équipage n'était là que pour
un jour, car ce navire se rendait à Ithaque. Évidemment, ceux qui
accostent sur mon île, sont toujours les bienvenus. Et c'est ainsi
qu'ils sont devenus mes nouveaux amis. J’ai joué avec eux dans les
jardins infinis de mon royaume. J'aurais aimé qu'ils restent ici,
avec moi, pour toujours. Hélas, le bonheur a toujours une fin. Un
inconnu s'est présenté à ma porte et je l'ai convié à entrer sans
me douter qu'il me prendrait à jamais mon cœur et ma raison... » La
coupe tomba au sol, déversant la potion. Ulysse brandit son glaive
en direction de son hôtesse: "Du poison ? C'est une arme bien
vicieuse, Circé la magicienne, fille d'Hélios ! À présent tu me
dois justice; rends leur humanité à mes compagnons."
Circé, Wright Baker, 1889
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L’affreuse (Amandine M. et Manon G.)
αὕτη δὲ ἐν τῷ ἕλει ἐκτραφεῖσα ἐξέβαινεν εἰς τὸ πεδίον καὶ τά τε
βοσκήματα καὶ τὴν χώραν διέφθειρεν.
(La bête vivait dans les marais, mais souvent elle s'aventurait
dans la plaine
et ravageait le bétail et la campagne.) Apollodore,
Bibliothèque, livre II,5,2
Je sais que je ne suis pas la fille la plus jolie du monde.
Quand des enfants passent devant ma maison à coté du lac ils
repartent en courant terrorisés.
J'ai un ami que j'apprécie beaucoup un crabe géant avec qui je
m'amuse à faire la course à la nage, le premier qui a fait le tour
du lac a gagné ! Mon ami est très gentil car il me console quand
quelqu'un vient me chercher des ennuis. Je sais qu’il ferait son
possible pour m’aider si un jour on venait me faire du mal, mais il
est tellement plus petit que moi ! Lorsque je suis toute seule dans
mon palais près du marais je m’ennuie, de ma mère et de mon père …
Ils m'ont quittée lorsque j'étais jeune en me léguant ce royaume où
ils régnaient autrefois. Eux non plus n'étaient pas très appréciés
par les habitants de la cité, à cause de leur physique terrifiant.
Quant à mes frères et sœurs ils sont partis pour trouver leur
destin : l’un s'est enfermé dans un lieu sombre et lugubre, l'autre
dans une caverne en Lycie, quant à ma dernière sœur elle s’est
jetée du haut d’un rocher quand un passant a répondu à sa question.
La ville où j'ai grandi, au sud du Péloponnèse, est magnifique.
Mais les habitants me détestent, les personnes différentes leur
sont odieuses. Alors je sors la nuit à l’abri de leurs regards
malveillants. La dernière fois que je suis allée à Argos j'ai
entendu des insultes à mon propos, les gens criaient , hurlaient,
de terreur, de haine à mon encontre. Je suis rentrée me cacher dans
mon palais : une partie de moi pleurait, l'autre me regardait
indignée, l'autre intriguée, une autre encore riait de moi.
Ne sachant plus où j’en étais, je me mis alors à prier tous les
dieux de me délivrer de ce corps horriblement monstrueux, de ces
têtes douloureuses, impossibles à couper, je voulais qu'un homme
m'aime, que mon sauveur arrive... Et alors je me mis à espérer
qu'il soit beau, très grand, très fort, et pourquoi pas le fils
d'un dieu, Zeus par exemple…
Une nuit alors que tous les habitants près du lac de Lerne
dormaient, toutes les têtes d’ Hydra furent tranchées.
«Voilà Iolaos, l'Hydre ne nuira plus, dit Héraclès»
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Amphore à col à figures noires, peinture de Diosphos (vers 500
av J-C)
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La fille du roi de Colchide (Amandine H. et Stéphanie M.)
ἦν δὲ αὕτη θυγάτηρ Αἰήτου καὶ Εἰδυίας τῆς Ὠκεανοῦ, φαρμακίς.
(Elle était fille d'Æétes et d'Idyia, fille de l'Océan, et savante
magicienne.)
Apollodore, Bibliothèque , I,9,23
Mon père est roi d’un lointain royaume, je suis princesse et
prêtresse. Jeune fille, j'habitais dans un palais. Un jour j'ai vu
arriver chez nous un bateau rempli de fiers héros. Dés le premier
regard je suis tombée amoureuse de mon amant. Ce dernier avait un
an de plus que moi. Il était beau, fort et courageux. Je l'ai aidé
à affronter la bête gardienne du fameux trésor qui faisait la
fierté de mon père. En échange, il m'a promis de m'épouser et de me
faire voyager, de m'emmener loin de mon pays. Par la suite nous
avons beaucoup voyagé. Nous avons dû fuir mon père qui voulait me
punir de ma trahison. Malgré notre fuite, mon mari et moi avons été
heureux. Arrivés dans son royaume de Thessalie, j’ai incité les
filles du roi, sous prétexte de le rajeunir, à tuer leur père en le
découpant en morceaux et en le jetant dans un chaudron d’eau
bouillante.
Après avoir été bannis de Thessalie, mon époux et moi sommes
arrivés à Corinthe. Nous avons eu plusieurs enfants. Mais mon mari
m'a trahie, il a décidé d'épouser une jeune fille qui fera de lui
un roi. Ce mariage m'a anéantie, je suis déçue et terriblement
triste. Je me suis renfermée sur moi-même, les gens ont peur de
moi. Je veux me venger de cette trahison. Je sais comment faire,
seulement j'hésite encore. Dois-je vraiment le commettre cet acte ?
Oui ! Il faut que je lui fasse du mal, autant qu’il m’en a fait. Je
suis une femme forte, je ne dois pas hésiter. Je le ferai souffrir
dans sa chair et dans son sang. Je connais sa faiblesse. Ses
enfants. La seule chose qui peut l'atteindre, qui puisse lui faire
du mal.
Le soleil se couchait du côté de la colline, avant que le crime
soit commis. « Non ! Médée ne fait pas ça !! cria Jason, S’il te
plaît ! Pas les enfants ! »
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Amphore à figures rouges : Médée tuant son fils
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Un cœur de pierre chamboulé (Cécilia B. et Loréna M.)
καὶ χεῖρας χαλκᾶς, καὶ πτέρυγας χρυσᾶς, δι᾽ ὧν ἐπέτοντο. τοὺς δὲ
ἰδόντας λίθους ἐποίουν.
(et [elles avaient] des mains de bronze, et des ailes en or qui
leur permettaient de voler.
Quiconque les regardait était changé en pierre.) Apollodore,
Bibliothèque, II, 2,4,2
Tout commence, dans une contrée lointaine en Grèce. Je n'étais
qu'une enfant. Mon père était quelqu’un d’irritable. Ses colères
provoquaient des raz de marée dévastateurs. Quant à ma mère,
habituée aux différentes humeurs de mon père depuis son plus jeune
âge, elle avait une patience incroyable. Mes sœurs étaient au
nombre de huit. Les plus âgées avaient les noms les plus étranges :
Enyo, la belliqueuse, Pemphrèdo , la diabolique et enfin Deino
l’effrayante. D'autres , connues pour leur physique de belles
créatures marines, suscitaient mon envie pour leur facilité à se
déplacer dans des milieux aquatiques. Enfin, j’avais deux sœurs
jumelles Sthéno et Euryale, l'une célèbre pour sa force et l'autre
dont l'âme erre dans le temps. Moi, j'étais la cadette de cette
famille étrange où l'on me surnommait « la rusée ». Bien que les
gens me voient maintenant comme une créature ignoble et
monstrueuse, lors de mon adolescence je n'avais aucun défaut
physique. Sans faire preuve de forfanterie déplacée, je dois
l'avouer, ma beauté était égale à celle des plus belles divinités
grecques. Admirée de tous et de toutes j’eus de nombreux
prétendants. Mais insensible à leur charme, je restai indifférente.
Cependant, seul un d'entre eux, atteignit mon cœur de pierre. J’en
restai pétrifiée sous l’effet de ce bonheur intense. Mais comme
dans tout bonheur se cache un malheur, les conséquences de mon plus
grand amour furent fatales. Au point même de me faire changer de
personnalité tout comme d'apparence.
La Sagesse prise de jalousie utilisa ses pouvoirs pour m'enlever
ce que j'avais de plus cher. Moi et mes sœurs nous nous retrouvâmes
dans une grotte sombre, froide, sinueuse et hostile. Nous étions
bannies de tous, isolée des bêtes sauvages, des hommes, du ciel, du
soleil, du temps, de l’amour,...
Pourtant lors de cette transformation me poussèrent des
défenses, des griffes, de l'or en
abondance dans mon dos. Le fait d'être seule avec uniquement mes
sœurs comme compagnie, était comme un soulagement pour moi,
cependant cet isolement me rongeait peu à peu par un manque cruel
d'amour. Je garde espoir, convaincue de ma beauté et de ma
perfection. Cependant je ne suis qu'une créature arrachée à la vie
rêvée. Les hommes me pourchassent et j'ignore la raison de leur
obsession à mon égard, je ne suis devenue qu'une quête à leurs
yeux, qu'un objet à s'approprier. Des hommes se précipitent devant
la porte de ma cellule, doivent affronter de nombreuses péripéties,
combattre des monstres sanguinaires et terrifiants. Mais aucun
d’eux jusqu’ici n’a réussi à me libérer, tous restent pétrifiés dès
qu'ils me voient. Je sais qu'un jour un d'entre eux réussira, je
suis persuadée qu'il viendra, qu'il me sauvera de ma malédiction
qu'il sera remarquable. Je l'imagine courageux, fort, intelligent
tout comme un demi-dieu. Aura-t-il une ruse pour dévier cette
tragique malédiction ? Sera-t-il pétrifié comme les autres ?
Laquelle de nous trois choisira-t-il ? Comment réagira-t-il si mes
cheveux vénéneux s'en mêlent ? Ces serpents sinueux et sacrés
siffleront-ils encore en présence de mon sauveur ?
Le soleil matinal atteint le sommet de la grotte, où se tient
Persée tenant la tête d'une des sœurs Gorgones et hurlant :
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« Ô déesse de la sagesse, en vous remerciant de votre précieuse
aide, voici l'offrande que vous attendez tant, la tête de l’ignoble
Méduse. »
Tête de Méduse, Le Bernin
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Le géant de la caverne (Mohamed I. et Rayan P.)
ἔνθα δ᾽ ἀνὴρ ἐνίαυε πελώριος, ὅς ῥα τὰ μῆλα οἶος ποιμαίνεσκεν
ἀπόπροθεν·
(Et là gîtait un homme gigantesque, qui paissait ses brebis
seul, loin des autres ;)
Homère, Odyssée, Chant IX, vers187
Je sais que les gens disent du mal de moi, qu'ils me pointent du
doigt, sous prétexte que je ne ressemble pas aux «êtres humains»,
voilà ce que donne le mélange entre le dieu de la mer Poséidon et
la nymphe Thoosa . J'essaye tous les jours en vain de séduire une
belle et douce nymphe nommée Galatée , qui à cause de mon physique
monstrueux me rejette. Et elle n’est pas la seule d’ailleurs, tous
mes frères me rejettent, je les insupporte tous. Je vis seul.
J’habite une caverne près d’un volcan. Tous les matins je
m'occupe de mes moutons, je profite de ma vie : je me nourris des
fruits que je trouve, du fromage de mes brebis, je surveille mes
moutons, je fais de longues marches dans la nature qui m’entoure.
Je parle avec mes animaux et plus particulièrement avec mon bélier
car je n‘ai personne d’autre avec qui parler .J’essaye de trouver
des jeux avec mes moutons, comme percuter des arbres en courant à
toute vitesse, ou courir après les autres animaux, je m’ennuie
vraiment là où je vis.
Le soleil se levait, quand, sur la falaise, on entendit une voix
qui venait de la mer : «Polyphème si on te demande qui t'a
transpercé l'œil, tu diras que c'est Ulysse», cria le héros aux
mille ruses au cyclope.
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=7956;957;952;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=948;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=7936;957;8052;961;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=7952;957;8055;945;965;949;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=960;949;955;8061;961;953;959;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=8005;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=8165;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=964;8048;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=956;8134;955;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=959;7990;959;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=960;959;953;956;945;8055;957;949;963;954;949;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss09/precise.cfm?txt=7936;960;8057;960;961;959;952;949;957;
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15
Ulysse et le cyclope, céramique du VIème avant J.C
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16
L’oiseau des enfers (Mathilde R., Rose G. et Victoria B.)
τί ἐστιν ὃ μίαν ἔχον φωνὴν τετράπουν καὶ δίπουν καὶ τρίπουν
γίνεται·
(Quel être est pourvu d'une seule voix, qui a d'abord quatre
jambes,
puis deux jambes, et trois jambes ensuite ?)
Apollodore, Bibliothèque, 3, 5,8
De tous abandonnée, je suis.
Au monde, seule, je dépéris,
Dans ma demeure de pierre
Sur cette colline, j’espère
Devenir normale un jour,
Être comme eux à mon tour.
Femme des Enfers j’étais,
Oiseau désormais je serai.
Avec ma famille je vivais
Mais un dieu d’eux m’a privé.
Toute la journée je vais
Me cacher dans ces allées,
Espionner les villageois
Qui ont tous très peur de moi.
En effet on m’a demandé
Une devinette de leur poser .
On leur a promis le bonheur
Si une réponse prouve leur valeur,
Ma mort en sera suivie
On se réjouira à grand bruit.
Mais gare à celui qui échoue !
Son sang coulera dans la boue !
Or un jour, un homme est venu,
Mon énigme il a résolu :
« Qui le matin a quatre pattes
Se tient le midi sur deux pattes
Et s’appuie sur trois le soir ? »
Il était leur dernier espoir
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=964;8055;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=7952;963;964;953;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=8003;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=956;8055;945;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=7956;967;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=966;969;957;8052;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=964;949;964;961;8049;960;959;965;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=948;8055;960;959;965;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=964;961;8055;960;959;965;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_03/precise.cfm?txt=947;8055;957;949;964;945;953;
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17
Du haut de mon rocher
Je me suis précipitée.
J'ai échoué dans ma mission,
Pour les dieux je n’étais qu’un pion.
La lune se reflétait
Sur les rochers ensanglantés
« Jocaste, le croiras-tu ?
La question n’était pas absconse !
L’homme en était la réponse.
Le sphinx ne s’est pas défendu ! »
Oedipe face au Sphinx, Coupe attique. Musée du Vatican,
Rome.
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Les Monstres de la falaise (Adriana R., Léo G. et Vanille
R.)
ὣς φάσαν ἱεῖσαι ὄπα κάλλιμον·
( Elles chantèrent ainsi, en lançant leur belle voix.), Homère,
Odyssée, Chant IX.
Pourquoi sommes-nous si effrayantes ? Nous ne voulons de mal à
personne pourtant, nous avons seulement besoin de nous nourrir,
comme tout le monde… Nous nous sentons si seules sur notre île,
personne ne désire notre compagnie, et nous languissons chaque
nouvelle rencontre possible, qui enchantera notre vie.
Notre teint reste pâle malgré le soleil qui tape sur nos joues
toute la journée pendant nos parties de chasse. C'est ce qui doit
nous rendre effrayantes, peut être. Nous devons nous faire une
raison, nous passerons notre vie seules, entre sœurs.
Parfois, quand le froid se fait sentir et que la pluie perle sur
nos plumes, nous chantons en regardant le ciel, et en priant les
Dieux, si puissants à qui nous devons la vie. Nous aimerions les
rejoindre, et ne plus jamais nous sentir seules.
Notre chevelure danse au gré des vagues, des cheveux noirs de
jais, flottant à la surface de l'eau grise des mers perdues de la
Thyrrhénienne. Les terres où nous résidons sont reculées, là où les
marins osent à peine engager leurs navires, là où résident leurs
peurs les plus terrifiantes.
Nos pattes déformées par les rochers et par les tempêtes
agrippent les épaules des voyageurs qui s'aventurent sur notre
territoire.
Il est vrai que nous sommes des prédateurs. Et que notre soif de
sang est inassouvie. Et elle le sera à jamais. Notre chant
ensorcelle les hommes qui succombent à notre beauté, et sombrent
avec nous au fond des eaux, comme envoûtés. Alors, nous les
dévorons sans pitié.
Un jour comme les autres, alors que le vent glacé fouettait
notre visage nous vîmes au loin un bateau chargé de matelots mené
par un homme dont toute la Grèce avait entendu parler : l'homme aux
mille tours. Avec ses compagnons, il avait pour but de franchir nos
terres pour aller vers le nord. Les hommes ramaient, épuisés,
languissant le retour sur leurs terres. Plus le navire avançait,
plus il était simple de distinguer de petites boules de cires
soigneusement déposées dans leurs oreilles. Nous comprîmes tout de
suite ce qu'ils avaient manigancé, mais notre chant serait plus
puissant encore que leur stratagème !
Nous nous envolâmes d'un coup d'aile, toutes ensembles, prêtes à
assouvir notre soif de sang et de chair humaine. Le Rusé était
attaché solidement au mât, le regard déterminé et avide de
connaissances. Notre regard glacial pénétra dans le sien tel la
foudre de Zeus, terrible. Nous encerclâmes l'embarcation et
entamâmes notre chant mystique. Les vagues se soulevèrent, le vent
forcit, nos voix se firent de plus en plus puissantes mais elles ne
réussirent pas à atteindre les matelots. L'homme qui était attaché
au mat se débattait, criant de toutes ses forces pour qu'on le
détache, irrésistiblement attiré par notre chant. La souffrance se
lisait sur son visage, ses muscles se contractaient, tirant sur la
corde. Il se délectait de notre musique sans pour autant succomber
et couler au fond des mers.
Nous avions perdu. Notre honneur était souillé. Les Dieux se
riaient de nous. Nous repartîmes dans notre repère, plus honteuses
que jamais.
Le soleil couchant rayonnait sur la grotte, paisible.
« Le croiras-tu, Pénélope ? dit Ulysse, ce jour-là nous avons
réussi à échapper aux Sirènes ! »
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss12/precise.cfm?txt=8035;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss12/precise.cfm?txt=966;8049;963;945;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss12/precise.cfm?txt=7985;949;8150;963;945;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss12/precise.cfm?txt=8004;960;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/homere_odyss12/precise.cfm?txt=954;8049;955;955;953;956;959;957;
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19
Ulysse et les sirènes, WATERHOUSE, 1891.
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Sommaire
L'Esclave des Enfers (Robin R.)
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2
La bête de Lycie (Valentine Q.)
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4
L'herbier d'Ééa (Charlotte A. et Laura P.)
........................................................................................................................
6
L’affreuse (Amandine M. et Manon G.)
.........................................................................................................................
8
La fille du roi de Colchide (Amandine H. et Stéphanie M.)
...........................................................................................
10
Un cœur de pierre chamboulé (Cécilia B. et Loréna M.)
...............................................................................................
12
Le géant de la caverne (Mohamed I. et Rayan P.)
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14
L’oiseau des enfers (Mathilde R., Rose G. et Victoria B.)
.............................................................................................
16
Les Monstres de la falaise (Adriana R., Léo G. et Vanille R.)
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