Abf clermont-oe

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Congrès ABF Clermont-Ferrand

Les biens communs et les bibliothèques.

Olivier Ertzscheid.Université de Nantes // Laboratoire Dicen-Idf

www.affordance.info

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Le pitch

• 1ère question : – Comment innover dans le domaine des biens communs

de la connaissance quand on est bibliothécaire ?• 1ère réponse (facile) : – en étant hors-la-loi.

• 2ème question (moins facile) : – comment faire en sorte de répondre à la 1ère question

sans être hors-la-loi ? • 2ème réponse (moins facile) : – ben justement on va essayer de voir ça …

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Éléments de définition

• Qu’est-ce qu’un bien commun ?• Chacun peut y accéder librement.• Chacun peut se l’approprier librement.• Il permet de faire des choses ENSEMBLE.

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https://www.youtube.com/watch?v=MUaDhSzveVo

« Le commun c’est que nous avons en commun et ce que nous faisons en commun. » Hervé Le Crosnier

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« Ce que nous avons en commun »

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« Ce que nous faisons en commun »

7Pour faire un bien commun il faut :

8Des gens (un public)

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Y’en a.

Ça tombe bien …

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Une/des ressource(s) partagée(s) et partageable(s)

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Y’en a.

Ça tombe bien …

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Des intermédiaires et/ou des médiateurs

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Oui, ça c’est vous. Les bibliothécaires.

14Une célébration de nature symbolique.

15par exemple le 1er Janvier de chaque année

Y’en a.

Ça tombe bien …

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Et (si possible) une volonté de la « puissance publique » (en tout cas ça peut aider …)

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Sauf que pour l’instant (montrer le mauvais exemple) ça n’aide pas.

http://fr.slideshare.net/Biblioveilleur/copyfraud-awards-2015

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Ça n’aide pas … mais alors pas du tout.

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Même avec tout ça, porter ou soutenir un bien commun c’est pas toujours facile.

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Qu’est qui empêche ou contrarie les biens communs ?

Bien commun s’apprêtant à affronter le jeu des enclosures.

Les enclosures.

Physiques.

Economiques.

Et mentales.

Exemples.

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Plaquages bas

Ayants droits toujours plus nombreux

Modèles qui rémunèrent la rente et non le travail

Asservissement de la fonction auteur au travers de son mode de rémunération

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Plaquages haut.

TOUJOURS plus haut.La cravate du droit d’auteur.

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Des plaquages haut : L’exemple Anne Frank

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Des gestes d’anti jeu.

La fourchette du Boléro de Ravel

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Des gestes d’anti jeu. La fourchette du Boléro de Ravel

https://www.ina.fr/playlist-audio-video/2885055

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Des adversaires (lobbys, ayants droits) qui même s’ils étaient réglos n’en seraient pas moins puissants …

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Et ne rechignent pas à

l’intimidation.

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Bref c’est un peu tendu …

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N’y a-t-il vraiment pas d’autre solution que d’entrer dans l’illégalité ?

Ben non

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Est-ce le boulot d’un bibliothécaire ?• Je ne sais pas. Faudrait définir ce que c’est un bibliothécaire. • Par contre je sais que les bibliothécaires sont au centre de cet écosystème de diffusion

et d’appropriation des connaissances. • Donc si EUX ne font pas ce boulot, on peut toujours espérer que d’autres le feront

peut-être (j’ai bien dit « peut-être ») à leur place (Sci-Hub). • Mais on n’en est vraiment pas sûr. Et on aura perdu des (dizaines) d’années. • Pose la question de savoir qui tient le pistolet chargé ? Et qui porte le poids d’une

servitude volontaire.

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Donc la VRAIE question est : peut-on être un travailleur / médiateur de la connaissance sans être un militant du libre accès ?

LibreAccès

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• la puissance publique jouait son rôle. • les équilibres économiques étaient

« raisonnablement distendus ».• le numérique se résumait à la

« déclaration d’indépendance du Cyberespace. »

Il y a 15 ans je pensais que oui.

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• Parce qu’aujourd’hui : – La « puissance publique » a lâché l’affaire (financièrement - et pas qu’en France – carte bib qui ferment au

Royaume Uni - mais surtout législativement et politiquement : dépôt légal livres numériques, refus définition positive domaine public, etc.)

– Les équilibres économiques sont totalement distendus (de « ce que touche un auteur sur un livre » jusqu’à « ce que paient les bib. à Elsevier ou Springer pour « racheter » les articles de chercheurs déjà payés sur financement publics »)

– Le numérique a fracturé tous les équilibres et (malheureusement) aggravé et légitimé la plupart des déséquilibres (DRM, modèle d’abonnement, etc.)

– Les loups sortent du bois (déclarations d’Arnaud Nourry sur exceptions)

Mais aujourd’hui il est évident que … non.

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Comment – concrètement – compenser ces déséquilibres ?

3 communs à défendre35

1

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Commun « de droit »

Com

mun

« d

e vi

e »

Commun « de métier »

Commun de droit

Commun de vie

Commun de métier

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Défendre 1 commun « de droit » (d’auteur). Aspects juridiques

QUESTION DE PÉDAGOGIE. Expliquer

Copy-party (droit à copie privée).

QUESTION DE VOLONTÉ. Lutter contre DRM technique.

QUESTION D’ÉGALITÉ. Légiférer : passer de l’harmonisation (convention Berne) à l’unification.

http://www.communia-association.org/2016/04/25/anne-frank-term-copyright-protection-time-move-harmonisation-unification/

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Défendre 1 commun « de vie » (privée)• un commun "de vie" (privacy, confidentialité de l’acte de lecture)

– la privacy / big data (partenariat de bibs aux USA avec le réseau TOR)– DRM « sociétal »– 12 bibliothèques « seulement ». Pour l’instant ?

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Défendre 1 commun « de métier »

l'édition scientifique (Open Access)

DRM mental.

Open Access Guerilla Manifesto

39Moi ce que je crois …

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C’est que faire tout ça

C’est le meilleur moyen pour éviter qu’un jour, il n’y ait plus que des singes dans la bibliothèque.

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« on a construit la Grande Bibliothèque au moment où l’on inventait Internet ! Ces grandes tours sur la Seine me font penser à l’observatoire qu’avaient fait construire les maharajahs à côté de Delhi, alors que Galilée, exactement à la même époque, mettait au point la lunette astronomique.Aujourd’hui, il n’y a que des singes dans l’observatoire indien. Un jour, il n’y aura plus que des singes à la Grande Bibliothèque. »Michel Serreshttp://next.liberation.fr/culture/2011/09/03/petite-poucette-la-generation-mutante_758710

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Des singes … et des robots

http://www.archimag.com/bibliotheque-edition/2016/06/07/alerte-robots-bibliothecaires-bibliotheques-singapour

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Je crois aussi que faire tout ça :

Ce n’est pas du « militantisme »

Ce n’est pas « légal » ou « illégal »

Ce n’est pas du prosélytisme

C’est juste faire de la POLITIQUE

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Et l’histoire des bibliothèques a toujours été et sera toujours une histoire politique (l’honneur du maillot, tout ça …)

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Une histoire Politique avec ce que cela comporte de violence.

Alexandrie (la bibliothèque) s’est construite sur un mode guerrier et confiscatoire.

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Une histoire Politique avec ce que cela comporte de résistance.

Résistance à la bêtiseRésistance à l’extrême droite

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Donc puisque le thème du congrès est l’innovation … ben innovons.

Mais pas (que) comme ça.

Innovons d’abord POLITIQUEMENT

• Innovons sur la gouvernance (biens communs, Privacy – TOR)• Innovons sur la propriété (Open Access, REL, licences CC)• Innovons sur la production (archives ouvertes, institutionnelles,

bibliothèques fantômes – « shadow libraries », Sci-Hub) 48

Innovation sociale ? Territoriale ? Technologique ?

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Parce qu’en plus …

• Chaque fois qu’on croit que c’est compliqué, en fait c’est assez simple • Chaque fois qu’on croit que ça n’intéresse pas les gens, en fait ça les passionne

(copy-party)• Chaque fois qu’on croit qu’on risque quelque chose, en fait on ne risque pas grand

chose (Anne Frank). • Enfin j’espère ;-)

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À … vous de jouer