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Document de
La Banque Mondiale
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A N'UTILISER QU'A DES FINS OFFICIELLES
Rapport No. 3306-UV
HAUTE-VOLTA
ETUDE SUR LE SOUS-SECTEUR DE L'ELEVAGE
decembre 1982
Afrique de l'Ouest
TRADUCTION NON-OFFICIELLE A TITRE D'INFORMATION
De present .doeument fait-I'objet d'une diffusion restreinte, et
ne peut etre utilise par ses destinataires que dans I'exercice de
leurs fonetions officielles. Sa teneur ne peut etre. autlrement
divulguee sans I'autorisation de la Banque Mondiale.
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ANNEE BUDGETAlRE
1er janvier - 31 decembre
TAUX DE CHANGElI
1970 1 dollar EU = 277,71 francs CFA 1971 1 dollar EU = 277 ,03
francs CFA 1972 1 dollar EU = 252,21 francs CFA 1973 1 dollar EU =
222,70 francs CFA
::1974 1 dollar EU 240,50 francs CFA 1975 1 dollar EU = 214,32
francs CFA 1976 1 dollar EU = 238,98 francs CFA 1977 1 dollar EU =
245,67 francs CFA 1978 1 dollar EU = 225,64 francs CFA 1979 1
dollar EU = 212,72 francs CFA 1980 1 dollar EU 210,00 francs
CFA
POIDS ET MESURES SYSTEME METRIQUE
II Moyenne de l'annee
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A N'UTILISER QU'A DES FINS OFFICIELLES
HAUTE-VOLTA
ETUDE SUR LE SOUS-SECTEUR DE L'ELEVAGE
Table des matieres
Pages
I. RESUME ET RECOMMANDATIONS ..........................
......... . 1' II. DONNEES GENERALES SUR LE PAYS
.............................. . 9
III. ELEVAGE 13
Population animale 13
Sent.! animale . 19
Alimentation du betail 21
Sous-produits agricoles 24
Eau 28
IV. LA PRODUCTION ANIMALE ET SES UTILISATIONS
................... 30
Proooction 30
ExportatiOns .............................. *...................
. 34
Transi t .............. 37
Importations ................................................
38
Consommation . 39
Traitement ..................................................
42
V. L'ECONOMIE DU SOUS-SECTEUR DE L'ELEVAGE .....................
46
Production 46
Commercialisation du betail ~ 50
Cr~dit ~ 56
Fiscalite et subventions .. 57
Prix 66
VI. INTEGRATION DE L'ELEVAGE ET DE L'AGRICULTURE ... 72
Le ~rese~t document fai,t ."obj.et d"une diffusio~ restreinte.
et ne peut tire utilise par ~es destlnatalres que dans. exerclI:e
de leurs fonctlons officielles. Sa leneur ne peut eire autrement
divulguee sans I"autorisation de la Banque Mondiale.
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- 11
Table des matieres (suite)
Pages
VII. SERVICES DE SOUTIEN
........................................... 78
Organismes officiels ........................ 78
Organismes semi-etatiques 82
Autres organismes ............. 85
Formation .......................................... 87
Recherche 89
VIII. PROJETS D'ELEVAGE PRECEDENTS 92
Projets de Is Banque .... 92
Autres organismes dtaide ............................... 95
IX. STRATEGIE GOUVERNEMENTALE DE DEVELOPPEMENT DE L'ELEVAGE
97
Strategie actuelle ................. 97
Evaluation de la strategie gouvernementale 101
X. DISCUSSION . 108
-
- iii -
Liste des tableaux
1. Repartition geographique de la population animale et des
produits agricoles
Evolution des effectifs estimatifs du cheptel2
3. R~partitition geographique de la production animale
4. Evolution de la production anima1e
5. Importations des produits de l'elevage
6. Destination des exportations des produits de l'elevage
7. Aliments pour Ie betai1
8. Cours estimatifs du marche pour Ie batail sur pied et la
production animale
9. Prix des produits veterinaires
10. Evolution des pris
11. Valeur de la main-d'oeuvre dans l'elevage
12. Estimation des recettes procurees a l'Etat par Ie
sous-secteur de l'elevage
13. Investissements de l'Etat
14. Taux des taxes a l'exportation pour l'elevage
15. Droits d'entree sur les produits de l'elevage
16. CoOts de fonctionnement, personnel et traitements des
fonctionnaires des services de 11e1evage
17. Infrastructure et personnel des services de l'elevage
18. Repartition geographique de la vaccination et du traitement
des bovins en 1978
19. Evolution de l'incidence, de la vaccination et du traitement
des epizoties
-
- iv -
Graphiques:
1. Evolution des effectifs du chepte1
2. Exportations de betai1
3. Evolution des prix de 1a viande
4. Evolution des vaccinations du betai1
5. Densites de 1apopu1ation et des effectiis du chepte1
6. Organigramme des services de l'e1evage et des industries
anima1es
Carte:
Ressources du sous-secteur de l'e1evage, BIRD 14895
/
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- v
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SODEXPAD
SOFlTEX SOLVOCOM SOSUHV SOVICA SVCP UF USAID
ABREVlATIONS
Association internationale de developpement rural Atelier
regional de la construction des materiaux agricoles Autorites des
amenagements des vallees des Volta Banque nationale de
developpement Banque ouest-africaine de developpement Communaute
economique du betail et de la viande Centre national de traitement
informatique Centre d'experimentation du riz et des cultures
irriguees Compagnie fran~aise de developpement des fibres textiles
Comite permanent inter-Etat de lutte contre la secheresse
dans Ie Sahel Societe des huiles et savons de Haute-Volta Caisse
nationale de credit agricole Conseil voltaique de chargeurs Centre
de recherches sur les trypanosomiases animales Ecole de lutte
anti-tse-tse Ecole nationale d'elevage et de sante animale Fonds
d'aide et de cooperation Fonds europeen de developpement lnstitut
d'elevage et medecine veterinaire des pays
tropicaux lnstitut national de la statistique et de la
demographie lnstitut de recherche agronomique tropicale et des
cultures
vivrieres Ministere du developpement rural Ministere du Plan et
de la cooperation Office national de l'exploitation des ressources
animales Organisme regional de developpement Projet de
developpement de l'elevage Ouest-Volta Pharmacie nationale
veterinaire Regie Abidjan-Niger (chemin de fer) Societe centrale
pour l'equipement du territoire international Societe de
commercialisation des peaux Societe de developpement de la
production animale Societe d'experimentation, d'exploitation et de
promotion des
produits agricoles et derives Societe voltaique des fibres
textiles Societe voltaIque de commercialisation Societe sucriere de
Haute-Volta Societe voltaique de montage de materiel agricole
Societe voltaique des cuirs et peaux Unite fourragere Agence pour
Ie developpement international des Etats-Unis
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I. RESUME ET RECOMMANDATIONS
1.01 C'est en voulant. identifier un deuxieme projet d'elevage
en Haute-Volta que I' on s' est rendu compte de l' utili te d "une
etude sur Ie sous-secteur,1I et il est apparu qu'il fallait evaluer
celui-ci dans son ensemble, du fait de sa complexite, des
difficultes rencontrees lors de l'execution du Premier projet et de
l'absence d'etudes sur Ie sujet. 2/
" . 1.02 Les principales conclusions de l'etude sont les
suivantes :
a) L'elevage, qui contribue largement au PIB et qui assure au
pays une grande partie de ses recettes en devises, est l'une des
ressources nationales les plus importantes. Toutefois, ce
sous-secteur n'a pas repondu aux attentes de la Banque, qui, en
1964, voyait en lui probablement l'une des activites economiques
les plus prometteuses du pays.lI
b) II est difficile d'evaluer Ie secteur de l'elevage car on
dispose de beaucoup trop peu de donnees precises sur Ie troupeau
(taille, taux d'exploitation, poids carcasse), les exportations et
Ie niveau de la consommation interieure de produits animaux.
c) De graves obstacles materiels limitent l'expansion du
troupeau et freinent la production, ce qui peut expliquer que les
taux d'accroissement et d'exploitation soient inferieurs a ce
qu'ils etaient au debut des annees 60, et ce malgre une pretendue
amelioration de la
11 Le present rapport a ete redige principalement par Svend
Steengaard (WAPA 4) et Charles Humphreys (Departement des
programmes, Afrique de l'Ouest) qui ant effectue plusieurs missions
en Haute-Volta en 1979 et au debut de 1980. II doit beaucoup aux
observations precieuses d'Eugene Sinodinos (mission regionale en
Afrique de l'Ouest), qui a participe a l'une de ces missions.
Le rapport a ete soumis au Gouvernement mi- 1981. Le
Gouvernement a nonnne une commission ad hoc afin d,examiner Ie
rapport et de transmettre ses commentaires par-ecrit a la Banque
mondiale en janvier 1982. Des representants du Gouvernement et de
Banque se sont reunis a Ouagadougou en mai 1982 et la version
actuelle du rapport r~_~l~te les points saillants de cette
discussion.
La derniere etude complete (La production animale voltaIgue -
Perspectives de developpement, Republique de Haute-Volta, Ministere
de l'agri culture et de l'elevage, Ouagadougou), qui a ete realisee
par la SCET International a l'aide de fonds du fAC, remonte a
1972.
Banque mandiale, The Economy of Upper Volta (L'economie de la
Haute-Volta) Rapport No Af-22A, Washington, 1964.
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- 2
sante animale. Le manque d'eau et de paturages empeche Ie
developpement de l'elevage extensif dans les zones non infestees de
glossines et un accroissement du troupeau dans ces memes regions
peut aboutir a une baisse de la productivite si la capacite de
charge des paturages est comprise et si Ie betail ne peut pas etre
convenablement nourri. Les zones les plus humides, ou les paturages
sont plus abondants, sont sous-exploitees car la trypanosomiase y
fait tomber la productivite du betail et decourage donc les
eleveurs de sly installer. La quasi-totalite des sous-produits
agro-industriels est exportee, mais les sous-produits agricoles
traditionnels sont deja utilises dans l'elevage extensif et
intensif traditionnel.
d) Puisqu'il nlest pas possible d'accrottre considerablement la
taille du troupeau avec les methodes actuelles d'elevage, il faut,
pour accelerer la production, accrottre l'etendue des paturages ou
ameliorer les conditions d'exploitation. II existe deja d'autres
paturages dans l'est et Ie sud mais pour les rendre utilisables, il
faut y ameliorer l'approvisionnement en eau et y lutter c~ntre la
trypanosomiase. En d'autres termes, il convient d'augmenter la
capacite de charge des paturages existants. Une amelioration de la
production suppose une baisse de la mortalite, l'accroissement des
taux de velage, une augmentation des poids carcasse et l'abattage
des betes plus jeunes.
e) Bien qu'en regIe generale, la taille du troupeau et Ie taux
d'exploitation semblent avoir augmente - quoique faiblement - il
n'est guere evident que la productivite (exprimee en kg de viande
produite annuellement par animal ou par hectare) ait progresse. II
semblerait meme qu'une grande partie des animaux destines a la
boucherie soient vendus de plus en plus jeunes alors qu'ils n'ont
pas atteint leur taille adulte, ce qui reduit la productivite et
pourrait aboutir a un ralentissement du coOt. Les exportations ont
recule apres la periode de secheresse, lors de 1a reconstitution du
troupeau, et il n'est pas encore certain qu'elles reprendront, en
partie du fait de l'augmentation de la consommation interieure.
f) Sur Ie plan economique, les principaux problemes sont la
stagnation - voire la tendance a la baisse - a l'exportation, qui
contraste avec la hausse des coats de l'elevage extensif, et la
cherte ou Ie rencherissement des aliments et des jeunes animaux, ce
qui aura tendance a reduire la rentabilite de l'elevage intensif, a
moins que les pays cotiers ne limitent leurs importations de viande
de boeuf en provenance de marches autres que ceux d'Afrique de
l'Ouest.
g) La strategie officielle visant a developper Ie sous-secteur
de l'elevage, si elle est coherente et adaptee a son objet, n'a
generalement pas ete appliquee faute de fo~ds publics; a ce
probleme se sont ajoutes l'absence de coordination entre divers
services administratifs,
-
- 3
l'adoption de quelques mesures irrationnelles (feedlots et"
promotion des exportations de viande) et peut-etre Ie manque de
connaissances. Toutefois, les bailleurs de fonds ont ~x-aussi leur
part de responsabilite dans catte mauvaise execution.
h) Les principales epizoties ont ete combattues avec succes - ce
qui reflete l'attention donnee aux soins veterinaires
prophylactiques. Mais" la situation est actuellement precaire car
Ie service de l'elevage a des difficultes a fournir les vaccins
necessaires tandis qu'augmentent les risques de contamination par
les animaux en provenance de l'etranger.
i) Le service de vulgarisation pastorale n'est pas en mesure de
fournir les conseils voulus pour ameliorer la sante tant animaIe
que les methodes d'elevage, ni de dispenser des soins curatifs, ce
qui serait pourtant crucial pour aider a intensifier la production
animale.
j) Le regime foncier semble de plus en plus defavorable a
l'elevage, en particulier depuis que les cultures s'etendent au
detriment des paturages. Le Gouvernement n'a pas encore defini ni
applique de politique fonciere qui protegerait les droits des
pasteurs tout en encourageant agriculteurs et eleveurs a conserver
et a ameliorer les paturages.
k) Dans la plus grande partie du pays, agriculture et elevage
sont souvent associes, ce qui refletent les liens traditionnels
entre pasteurs et agriculteurs. Cette association a ete renforcee
par la vente de nombreux animaux, aux agriculteurs pendant la
periode de secheresse, entre 1968 et 1973, et par la hausse du cout
de l'elevage extensif. Comme la densite de la population augmente,
il faut, pour pouvoir envisager d'accroitre la productivite du
betail, mettre au point un systeme d'exploitation mixte pleinement
integre. La plupart des responsables voltaiques sont d'accord sur
ce point.
1.OJ II faut se rendre compte que, dans Ie plus grande partie de
la Haute-Volta, l'elevage extensif ne peut a long terme que
regresser - ceci en raison des pressions de plus en plus fortes -
augmentation de la population et expansion de l'agriculture - qui
s'exerceront sur les ressources. Si l'on veut eviter que la
production et les exportations ne tombent, il faut'que l'Etat
decide de mesures pouvant offrir aux pasteurs et aux proprietaires
de betail de nouveaux debouches.
1.04 II existe de toute evidence un certain nombre de mesures
ponctuelles" a petite echelle, qui pourraient aider Ie sous-secteur
de l'elevage, maisil semble qu'el1es ne feraient pas necessairement
l'objet d'engagements d'aide exterieure dans ca sous~secteur. En
outre, il apparait que les connaissances actuelles ne permettent
pas de formuler de vastes projets axes sur l'accroissement de la
produetion. Compte tenu de ces limites, on peut envisager cinq
solutions a soumettre aux bailleurs de fonds.
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- 4
Solutions possibles
1.05 Aide indirecte au sous-secteur. Les bailleurs de fonds
pourraient opter d'aider indirectement Ie sous-secteur de
l'elevage, ce qui leur eviterait d'avoir a se demander, et il
s'agit la de questions epineuses comment concevoir et executer avec
succes des projects dans ce domaine. Leur aide consisterait donc a
financer des elements elevage dans des projets de developpement
agricole (par exemple, projets agro-pastoraux) , de fonds de
developpement rural et de petites et moyennes entreprises
(transformation de produits avicoles). Ces interventions
fragmentaires ne correspondent pas a l'importance que Ie secteur
revet pour l'economie et elles ne resoudraient pas les grands
problemes auxquels celui-ci doit faire face. Cette solution
n'empecherait pas la situation, deja mediocre, de se
deteriorer.
1.06 Sante animale. La sante animale est une condition prealable
au maintien de la production et la protection du troupeau contre
les epizoties est une operation a long terme, deficitaire en soi,
pour laquelle les fonds etrangers sont peut-etre necessaires. Les
bailleurs de fonds pourraient n'accorder d'aide directe que pour
renforcer la prophylaxie des principales maladies epidemiques, et
les traitements pourraient alors etre gratuits. Son intervention
arriverait a propos a une epoque ou Ie danger de poussees
epidemiques est imminent selon certains et elle pourrait aider a
prevenir une baisse de la production. La Banque pourrait peut-atre
prevoir egalement de renforcer Ie service de l'elevage de maniere
qu'il puisse proceder regulierement a descontroles et traiter les
animaux malades, services qui seraient a la charge des pasteurs.
Afin de fourU!r un service de sante viable en vue de contraintes
financieres du gouvernement, il y aurait lieu de mener deux
approches d'une fa~on plus rigoureuse : (a) l'etablissement d'un
fonds de roulement efficace au niveau national afin de financer les
produits veterinaires et leur livraison, et (b) une plus grande
confiance devrait regner entre les groupes de proprietaires de
betail etles agents de sante privee afin d'etablir des soins
veterinaires selon la base de recouvrement total des couts. La
protection sanitaire est certes un facteur vital, mais elle ne
permettra pas, a elle seule, de relever la productivite; il faudra
egalement ameliorer la fecondite, reduire la mortalite chez les
veaux et lutter contre les parasites, ce qui sera peut-etre plus
difficile et plus couteux qu'une campagne de vaccination contre les
epizoties, mame si les pasteurs paient les medicaments. Les
avantages decoulant dtune amelioration des conditions sanitaires
pourraient mame etre annules par une baisse de la productivite les
aliments disponibles ne suffisant plus a couvrir les besoins d'un
troupeau en expansion.
1.07 Pastoralisme. Les bailleurs de fonds pourraient essayer
d'accroitre et d'ameliorer l';levage extensif, qui fournit depuis
toujours la plus grande partie des productions animales. II y
aurait deux manieres de proceder : i) diriger une partie du betail
eleve dans des zones surpaturees vers des paturages qui ne sont pas
pleinement utilises (dans l'est et Ie sud); et ii) ameliorer ou
agrandir les paturages la ou les taux de charge sont deja eleves
(dans Ie centre et Ie nord). II s'agit la a certains egards d'une
solution extramement interessante dans la mesure ou elle consiste a
intensifier l'exploitation de ressources inutilisees. La Banque
pourrait egalement envisager d'ameliorer les methodes
traditionnelles de gestion du troupeau et d'utilisation des
paturages. Ces progres renforceraient les avantages decoulant
de
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- 5
l'amelioration de la sante du cheptel et de l'expansion des
paturages. Mais un programme ainsi oriente se heurterait a
plusieurs obstacles. Si les pasteurs ne frequentent pas certaines
regions, c'est qu'elles manquent d'eau ou qu'elles sont infestees
de glossines. Etant donne Ie cout des operations de lutte contre la
trypanosomiase, l'utilisation de paturages situes dans des zones
infestees peut ne pas etre economique en elevage extensif, ou la
rentabilite a l'hectare est faible. La meilleure favon de
confronter actuellement Ie fleau que presente la mouche tse-tse est
de continuer a traiter les animaux susceptibles avec des
medicaments, tout en multipliant petit a petit Ie troupeau
trypano-tolerant. II serait techniquement difficile, et couteux,
d'ameliorer l'approvisionnement en eau dans l'est du pays ou les
eaux souterraines sont rares et ou il importe de minimiser les
risques de maladies transmises par les eaux de surface. II se
poserait egalement un probleme institutionnel en ce sens qu'il
faudrait reglementer l'utilisation de l'eau et des paturages
environnants. II est peu probable que les bailleurs de fonds
sachent comment traiter les problemes sociaux lies a l'elevage.
L'amelioration des paturages grace a une meilleure gestion des
parcours et a la production de fourrage n'en est qu'a un stade
initial et on ne dispose au mieux que de quelques techniques
viables, mame pour des opera.tions pilotes. Enfin, a mesure que les
cultures s'etendent, il faut, dans les zones d'elevage extensif,
prevoir des mesures visant a proteger les droits fonciers des
eleveurs; mais cette question n'est pas serieusement abor~ee. "
1.08 Par ailleurs, et c'est peut-etre la le point le plus
important, les donnEiurs manquent de connaissances necessaires pour
aider a ameliorer l'elavage extensif dans la zone soudano-guineenne
autrement que par une protE!ction veterinaire de base. L'element
tres structure des ranches collElctifs du premier projet visait a
mettre au point une methode pour aider les eleveurs et, apres des
retards et difficultes de debut, on observe a presE~nt.des signes
qui attestent que cette composante a reussi a procurer cert~lins
avantages, tels que les soins et installations veterinaires et une
certaine securit~ en matiere de regime foncier, aux eleveurs. II
existe mame a present une liste d'attente des eleveurs qui desirent
participer et se sont declares prats a financer eux-mames des
ranches a venir en utilisant Ie credit de la BND. Jusqu'ici, on
peut tirer les le~ons suivantes : '
a) Les ranches ~rennent du tem~s a creer et a devenir
operationnels ~eut-atre 10 ans ou plus; les bailleurs de fonds
devraient progresser lentement dans ce domaine et etre prets a
s'engager pour longtemps;
b) Il faut faire participer les eleveurs des Ie debut a la
conception de l'infrastructure materielle et de l'organisation
sociale pour que les investissements repondent a leurs besoins et
pour que les eleveurs eux-mames, et non pas une institution d'Etat,
assument la responsabilite de la gestion des ranches;
~) Au debut, les investissements doivent porter sur des elements
simples - tels que points d'eau, bassins de detiquage et couloirs
de for~age; il vaut mieux eviter les gros investissements consacres
a des b&timents et autres structures tels que ceux du premier
projet de la Banque Mondiale qui semblent excessifs maintenant que
Ie nombre de ranches a ete ramene de 9 a 3;
d) II faut que les services officiels clarifient et appliquent
les droits fonciers pour que les conflits eventuels entre eleveurs
et agriculteurs soient traites d'une favon coherentej
-
- 6
e) II convient de prendre toute disposition en vue de pourvoir
aux eventuels problemes de maladie - notamment au probleme de la _
trypanosomiase - (par exemple, en effectuant une en~uete surla
presence de la mouche tse-tse) avant de remplacer l'elevage nomade
traditionnel par des programmes de ranches;
f) II est peut probable ~u'il existe des terres vides, non
revendi~uees, susceptibles d'etre utilisees d'emblee pour des
programmes pastoraux, de sorte ~ue les rapports entre agriculteurs
et eleveurs constituent generalement un important probleme a
resoudre.
De nombreuses autres ~uestions restent a traiter, notamment
l'amelioration de la gestion et de la ~ualite des paturages, la
limitation du nombre de troupeaux sur les ranches et
l'etablissement de codes fonciers. Le Gouvernement est conscient de
ces problemes et a demande Ie financement de plans directeurs du
potentiel d'utilisation agraire, de l'hydrologie et d'etudes
socio-economi~ues, surtout en ce ~ui concerne l'est. Ces etudes
devraient evaluer les modeles d'utilisation agraire ainsi ~ue leur
potentiel theori~ue et devraient engager la cooperation des minis
teres concernes dans les projets de developpement agraire.
1.09 II existe une autre solution, moins ambitieuse ~ue les
ranches collectifs, celIe des petites associations pastorales ~ue
la Ban~ue finance, par exemple, dans l'est du Senegal. L'avantage
de ces associations par rapport aux ranches est ~u'elles ne
demandent pas de gros investissements et ~ue leur gestion ne
necessite pas une supervision constante.Elles sont en outre fondees
sur l'utilisation de ressources hydrauli~ues et de paturages
collectifs, ~ue gerent les eleveurs de betail. On juge ~ue'elles
donneraient de bons resultats dans l'est de la Haute-Volta, ou Ie
man~ue d'eau semble provo~uer une sous-utilisation des paturages.
On ne sait pas toutefois si les pasteurs accepteraient cette
proposition et s'ils pourraient s'occuper comme il convient de la
gestion des parcours, en particulier en vue des conflits ~ui les
opposent aux agriculteurs - ceux-ci ayant la priorite sur les
terres - et des problemes que pourrait poser la mouche tse-tse; il
faut ajouter a cela que les bailleurs de fonds man~uent
d'experience pour executer ce type de projet dans des regions
heterogenes sur Ie plan ethni~ue.
1.10 Intensification. L'elevage intensif - fonde sur une
integration plus poussee de la culture et de l'elevage - semble
bien s'inscrire dans la ligne des efforts deployes pour augmenter
la productivite du betail, compte tenu des
, obstacles materiels (paturages et eau) et institutionnels
(regime foncier) ~ui entravent Ie developpement de l'elevage
extensif. Dans ce cas, la production serait sans doute assuree
principalement par des agriculteurs et des pasteurs plus ou moins
sedentaires. Une plus grande place serait accordee aux methodes
d'elevage et a l'alimentation des animaux ~ue l'on completera au
moyen de sous-produits agricoles, de cultures fourrageres et de
paturages ameliores. De tous les systemes de production envisages,
c'est celui-ci ~ui aurait les effets les plus importants sur la
productivite car il combine les avantages decoulant d'une
amelioration des conditions sanitaires, d'une gestion rationelle
des troupeaux et d'une alimentation complementaire. Toutefois, il
reste a identifier des solutions techni~ues financierement viables
en vue d'ameliorer les methodes d'elevage et de culture
fourrageres, ales faire tester par les producteurs et a organiser
des programmes de vulgarisation. La rentabilite d'un tel projet
semble pour l'instant tout a fait mediocre et les services
officiels ne sont pas encore en mesure de promouvoir ce type de
production.
,
-
- 7
..
1.11 C'est ici que les bailleurs de fonds peuvent fournir un
soutien considerable sous forme d'assistance technique, en aidant a
apporter les changements de structures necessaires au sein du
Gouvernement et en prevoyant parallelement des activites de
recherche appliquee et des operations pilotes en vue de mettre au
point des modeles pour des projets de production ulterieurs. Bien
qu'il soit en fait possible d'integrer de nombreux elements a
d'autres projets, les changements qui s'imposent dans l'ensemble du
secteur appellent sans doute un programme distinct. De toute fa~on,
ce n'est qu'a long '~erme que 1 Ion pourra enregistrer des
progreso
1.12 Commercialisation/transformation. La cinquieme solution
consisterait non p:.us ~ se concentrer sur la production elle-meme
mais a entreprendre une action dans Ie domaine de la
commercialisation et de la transformation. II est evident qu'il
serait possible d'ameliorer Ie systeme d'infrastructure routiE~r
mais que les problemes de commercialisation qui se posent a ce
stade ne pa:~aissent pas constituer un obstacle majeur dans Ie
sous-secteur. II est evident que Ie developpement de moyens de
transformation de betail - en parti.:}ulier I' exportation de
viande et non de betail sur pied - ne serai t pas rentable vu
l'inefficacite de l'utilisation de moyens de transformation, les
couts de transport eleves, et la perte de derives rentables (tel Ie
cinquieme quart:Ler de betail) qui risqueraient de se produire. Il
n'est donc pas recommande d'investir ni dans la commercialisation
ni dans la transformation a ce stade.
Etape:3 suivantes
1.13 II n'existe peut-etre pas encore de programme global pret a
etre finan~e, mais la Banque peut envisager un certain nombre de
mesures isolees susceptibles d'etre integrees dans un eventuel
projet d'assistance technique ou daa.s un projet pilote. II est
toutefois un certain nombre de domaines dans lesquels il vaudrait
mieux, dans l'immediat, s'abstenir de toute interventi~n :
amenagement de nouveaux ranches, grands feedlots, eradication de la
tse-tse, en regIe generale, installations de commercialisation et
de transformation et, la plupart du temps, aide aux organismes
semi-publics. En revanche, les bailleurs de fonds pourraient :
a) financer des projets pilotes, peut-etre dans Ie cadre de
projets de developpement agricole, qui permettront d'etudier des
modeles en vue d'une meilleure integration de l'agriculture et de
l'elevage. Un emplacement tout designe pour ces operations est Ie
Plateau central, densement peuple, ou les regions fertiles du
Sud-Ouest - bien que la trypanosomiase puisse poser des problemes
dans cette zone. Les bailleurs de fonds pourraient egalement
envisager de financer des projets agropastoraux dans l'Est, sous
reserve que la tse-tse ne constitue pas un obstacle et que les
conflits fonciers puissent etre resolus. Mais pour preparer ces
elements. II faudrait peut-etre attendre les resultats des projects
en cours;
b) realiser des investissements limites dans des domaines
specifiques, par exemple, ameosgement de chemins de passage et
installations de transformation de la production avicole;
c) prendre en charge Ie cout des vehicules, et du materiel
veterinaire destine au Service de l'elevage ainsi que les depenses
de fonctionnement dudit service afin de permettre a ses agents de
se deplacer plus facilement et de mener une action plus
efficace;
-
- 8 -
d) supporter des campagnes nationales de vaccination contre les
principales epizoties;
e) financer des activites de recherche sur les medicaments
contre la trypanosomiase, de recherche appliquee et d'adaptation en
matiere d'elevage et d'alimentation, de reproduction et de
selection des animaux, de production et de conservation des
fourrages et de lutte antiparasitaire, ainsi que des recherches sur
Ie terrain en vue de resoudre les problemes socio-ec6nomiques;
f) financer la formation d'agents de vulgarisation agricole
(elevage) d'agents d'elevage (sante animale);
et
g) accorder un soutien au budget de l'Etat si les propositions
visant a accroitre la productivite necessitent une reduction des
taxes sur Ie betail ou l'indemnisation des agriculteurs pour les
terrains alloues aux groupes d~eleveurs;
h) fournir des fonds pour la recherche - et eventuellement pour
des installations de production - pour ameliorer, sur les plans
qualitatif et quantitatif, l'offre d'aliments destinee aux porcins
et aux volailles, si ces aliments peuvent etre vendus a leur prix
coutant;
i) encourager l'utilisation de la traction animale, canal de
projets d.e developpement agricole;
sans doute par Ie
j) aider a relever la production de lait et a ameliorer sa
commercialisation en finan~ant des operations agropastorales;
k) contribuer aameliorer et a des cuirs et des peaux;
intensifier les actions de transformation
L'aide exterieure pourrait egalement servir a a) maintenir Ie
dialogue avec les services officiels pour les aider a
elaborer une strategie du developpement de l'elevage en fonction
des moyens dont ils disposent, c'est-a-dire notamment a prevoir des
mesures en faveur de la reforme agraire et a ne plus subventionner
les taxes d'abattage ni les prix des aliments du betail;
b) encourager une meilleure coordination entre Ie Service de
l'elevage, Ie Service agricole et les ORD;
c) promouvoir une meilleure coordination des programmes d'aide
et contribuer a assurer Ie financement a long terme des projets
deja cours;
en
d) encourager l'Etat a transformer l'ONERA qui jusqu'ici a ete
un organisme commercial, en un service d'aide aux producteurs et
aux commercants du secteur prive, et a ne plus investir dans des
operations comme l'abattage, les exportations de viande et les
operations d'embouche intensive.
-
- 9
II. DONNEES GENERALES SUR LE PAYS
2.01 Situee au coeur de l'Afrique de l'Ouest, la Haute-Volta
couvre environ 275 000 km2; ses frontieres sont dl.stantes de plus
de 600 km des ports du golfe de Guinee (voir carte BIRD 14895). Le
pays compte trois grands re~eau:x: de drainage: les bassins des
Volta, de la Comoe et du Niger. Les principau:x: fleuves - la Volta
noire et la Comoe - prennent tous lieu:x: leur source dans une zone
tres arrosee, a proximi te de Banfora, mais s'ecoulent dans des
directions opposees. La Comoe coule.' directement vers la Cote
d'Ivoire, tandis que la Volta noire ne descend pas au-dela de
Dedougou au nord, avant de s'inflechir vers Ie Ghana. Les autres
grands cours d'eau permanents sont tous situes a proximite des
frontieres. D'autres fleuves prennent leur source dans des zones ou
la pll1viosite est plus faible mais il ne s'agit generalement que
de cours d'eau intermittents, de faible debit. Le relief consiste
en une plaill.e plutot monotone, situee entre 250 et 350 m
au-dessus du niveau de la mer et legerement inclinee vers Ie sud.
La plus grande partie du pays est couverte de sols ferrugineu:x:
tropicau:x: peu profonds, de structure mediocre, generalement
acides et pauvres en phosphore, en azote et en matieres organiques.
Les vertisols et sols hydromorphes, plus riches, ne se trouvent
pratiquement que dans les bassins des grands fleuves - situes pour
la plupart dans l'ouest et Ie sud du pays. On disUngue une saison
des pluies, qui dure environ six mois dans Ie centI'e, les
precipitations les plus fortes etant enregistrees entre juin et
sE!ptembre. La repartition des pluies coincide avec celIe des sols
et perme,t de delimiter trois grandes zones de vegetation allant du
domaine soudELno-guineen au sud et au sud-ouest (plus de 1 000 mm
de pluies par an) au domain sahelien a l'extreme nord (moins de 600
mm). En dehors des regions cultivees, la vegetation est constituee
pdncipalement de forats claires, de savanes et de steppes. Les
gisements de minerai connus contiennent de larges depots de
manganese, de phosphate, de sulfures agglomeres (zinc-plomb-argent)
et de petites concentrations d'or. Etant donne les couts
economiques et financiers eleves d'exploitation de minerai, les
seuls gisements exploites a ce jour sont ceux d'or et de
phosphate.
2.02 Aux fins de la presente etude, Ie pays a ete divise en
quatre zones d'elevage, en fonction des conditions ecologiques et
des densites: la zone sahelienne, ou les precipitations sont
faibles, la population peu nombreuse et la densite du betail
elevee; Ie Plateau central, ou Ie climat est de type soudanien, la
pluviosite moyenne et les densites humajne et animale elevees; la
zone de savane de l ' Est, ou Ie cHmat est analogue a celui du
Plateau central, mais ou les densites humaine et anim~lle sont
faibles; et Ie sud-ouest, couvert d'herbes v:l.vaces et infellte de
glossines, ou les precipitations sont abondantes, la densite de IH
population relativement faible et la denstte du betail peu
importante. La zone sahelienne coincide avec l'ORD du Sahel; Ie
Plateau central regroupe la quasi-totalite des ORD de Ouahigouya,
Kaya, Koudougou, Ouagadougou et Koupela, a ceci pres que Ie sud de
ces trois derniers ressemble davantage au Sud-Ouest; la savane
orientale correspond a peu pres a l'ORD de Fada; Ie Sud-Ouest
englobe les ORD de Bougoudba, Banfora, Bobo-Dioulasso et Dedougou,
quoique ce dernier
-
1.1
- 10
presente au nord les memes caracteristiques que Ie Plateau
central. Les densites indiquees sur Ie Graphique 5 ne reprennent
que les donnees communiquees par les ORD integralement compris dans
les zones visees.
2.03 On ne connait pas avec exactitude la population residente
de la Haute-Volta, qui a ete estimee a 6,1 millions d'habitants en
1980.1/ En outre, 700 000 personnes nees en Haute-Volta -
generalement jeunes-hommes celibataires plus instruits que leurs
compatriotes - vivent et travaillent dans d'autres pays,
principalement en Cote d'I~oire et au Ghana; la Haute-Volta est de
ce fait Ie pays d'Afrique de l'Ouest ou Ie taux d'emigration est Ie
plus eleve, ce qui explique Ie taux d'accroissement annuel de la
population - estime par la Banque mondiale a environ 1,7% pendant
la periode 1960-80. Plus de 90 % des habitants vivent en zone
rurale; mais la repartition de la population, inegale, ne s'est pas
faite en fonction des ressources naturelles du pays, notamment du
climat. Pres des trois cinquiemes de la population habitent Ie
plateau central ou les sols erodes sont relativement pauvres et ou
les precipitations sont peut abondantes; la densite y est de plus
de 30 personnes au km2 contre 12 seulement dans Ie reste du pays.
C'est de cette zone, ou Ie rapport entre la population et les
ressources est defavorable, que viennent la plupart des migrants;
ceux-ci s'installent das les regions, relativement sous-peuplees,
du Sud et du Sud-Ouest et dans les principaux centres .urbains,
Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, ou vivent quatre cinquiemes de la
population urbaine, ou encore partent pour l'etranger. Si Ie taux
d'accroissement global est exact et si Ie taux d'accroissement de
la population des villes est/toujqursde 6,0 % par an comme il l'a
ete pendant 1a periode 1960-75~ la population rurale n'a augmente
recemment que de 1,3%. On compte une soixantaine d'ethnies en
Haute-Volta, mais les Massi a eux seuls representent pres de la
moite de la population. Viennent ensuite les Peuls (10 %
seulement), groupe auquel appartient la quasi-totalite des
pasteurs.
2.04 Les donnees economiques dont on dispose sur Ie pays sont
mediocres et souvent les echanges avec l'exterieur ne sont pas
comptabilises.3/ II est toutefois possible de formuler a cet egard
certaines observations. Pendant la periode 1970-79, Ie taux de
croissance du PIB a ete estime par la Banque a 3,9 % en valeur
reelle,
Le present chapitre est fonde sur des donnees demographiques
recemment recueillies par Ie Gouvernement et analysees par la
Division de la population, de la sante et de la nutrition de la
Banque mondiale (1982). D'autres renseignements ont ete tires du
rapport de Julien Conde, "Migration In Upper Volta", Banque
mondiale, Washington, juin 1978 (projet de rapport), ainsi que de
l'Atlas de la Haute-Volta, Edition Jeune Afrique, Paris, 1975.
y Voir Julien Conde, "Migration in Upper Volta", Banque
mondiale, juin 1978 (projet de rapport).
Les comptes nationaux de 1970-81 ont ete revises et mis au jour
par la Banque mondiale en 1982; ces nouvelles donnees seront
publiees dans Ie Memorandum economique sur la Haute-Volta (Rapport
No. 4040-UV), qui paraitra prochainement.
-
- 11
malgre un taux d'inflation relativement eleve et une
deterioration des termes de l'echange. En 1980, le PIB aux prix du
marche etait estime a 266 milliards de francs CFA environ, le PNB
par habitant a quelque 210 dollars. Le commerce joue un role
important dans l'economie; ces . dernieres annees, les importations
- principalement materiel et biens de consommation - ont represente
plus d'un tiers du PIB. Les exportations - pour la quasi-totalite
des produits agricoles - ne permettent pas de couvrir la facture
des importations; le deficit commercial s'eleve en moyenne a plus
d'un quart du PIB et il a augmente de plus de 50 %depuis le milieu
des annees 70. Il est couvert, sinon completement du moins dans une
large mesure, par les envois de fonds des nombreux Voltaiques
vivant a l'etranger et par l'aide exterieure, consentie en majeure
partie par des organismes europeens a des conditions de faveur. Les
depenses publiques represententplus de 15 %du PIB au cout des
facteurs, et les recettes - assurees principalement par des impots
indirects, dont les plus importants sont les droits a l'importation
ont jusqu'a une epoque recente largement suffi a equilibrer le
budget. Depuis 1978, celui-ci est en deficit, situation qui
s'aggrave du fait de l'augmentation importante des depenses
publiques de personnel, de la defense, et de l'administration
generale.
2.05 La Haute-Volta est un pays essentiellement agricole. Le
secteur primaire contribue pour pres de 40 %au PIB, la part de
l'agri cultu.re etant de 25 %environ, celle de 1 t elevage de
quelque 10 %. La part du secteur tout entier dans le PIB semble
decroitre, celle de l'elEtvage tombant plus rapidement que celle
des cultures. L'agriculture joue un role encore plus important dans
les echanges avec l'etranger puis~.u' elle assure plus de 90 %des
recettes en devises enregistrees. Les llroductions animales
representent de un tiers a plus de deux cinquiemes de exportations;
le coton-fibre et le beurre de karite sont les c;eux autres grands
produits d'exportation. Le pays produit de quoi couvrir une grande
partie de ses besoins en denrees agricoles, quoique les cereales et
le lait fournis pour la plupart au titre de l'aide alimentaire
representent environ 10 %des importations. Plus de 80 % des
superficies cultivees sont consacrees aux cereales, pour la
quasitotalite du mil, du sorgho et du mais cultives en sec. Le riz
est une culture vivriere tres secondaire qui n'est pratiquee que
dans les basses-terree et dane Ie cadre de projets
d'irrigation.
2.06 ta repa~titition spatiale des cultures est analogue a celIe
de la population; et meme dans les regions consacrees
principalement a l'elevage, la superficie cultivee en cereales est
a peu pres la meme par habi~ant que dans Ie reste du pays. Comme
l'onchocercose sevit frequemment dans les regions les plus humides
et les plus fertiles, la quasitotalite de la production cerealiere
provient de regions pauvres ou les prec:Lpitations sont incertaines
et souvent insuffisantes. Les arachides sont egalement cultivees un
peu partout, mais en particulier dans l'est et l'ouest.- La
principale culture commerciale est Ie coton, que l'on rencontre
presque exclusivement dans Ie sud-ouest; c'est en effet sur cett,~
region, ou les conditions climatiques sont favorables, qU' ont
-
- 12
porte les efforts de developpement. Les cultures arbustives sont
importantes mais seuls les manguiers, les agrumes et les
anacardiers aont plantes en vergers. Les karites sont cultives
principalement pour leurs huiles comestibles et les arbres tels que
acacia albida et caya. senegalensis fournissent du fourrage pour le
betail. Les legumes-,--souvent cultives pendant la saison seche, ne
couvrent qu'une tres petite partie des terres, mais representent
une source non neglibeable de devises. L'agriculture~ presque
exclusivement traditionnelle, est caracterisee par de petites
exploitations familiales ou les travaux se font essentiellement a
la main. Les engrais chimiques sont utilises pour le coton et les
cereales, mais seule une tres petite part de la production
nationale de cereales peut leur etre attribuee. La traction animale
est utilisee sur moins de 5 %des exploitations - generalement
celles- qui produisent du coton. L'integration de l'agriculture et
de ltelevage est toutefois deja bien avancee. La plupart des
exploitants elevent quelques tetes de betail et la majorite des
pasteurs cultivent leurs champs. En regIe generale, les exploitants
savent bien que Ie fumier sert a maintenir la fertilite des sols et
les residus de recolte - en particulier les fanes de legumineuses -
sont couramment utilises comme fourrage.
-
- 13
III ELEVAGE
3.01 Le present chapitre rassemble des donnees techniques sur
les aspects materiels du sous-secteur de l'elevage, y compris une
description des troupeaux et df~ leur gestion, une analyse des
conditions sanitaires et une evaluation des ressources disponibles
pour l'alimentation des animaux.
Population animale
Bovins
3.02 Les donnees sur les effectifs sont mediocres et tout
chiffre cite n'a, au mieux, qu'une valeur indicative. En 1977, Ie
Service de l'elevage estimait la population bovine a 2,5 millions
de Utes, dont 20 a 25 % se trouvaient dans Ie nord (zone
sahelienne). La region centrale (zones soudaniennes du nord et de
l'est) regroupait 60 ~ des effectifs, Ie sud (zone soudanienne du
sud-ouest) environ 15~. La densite des bovins est d'environ 9 t~tes
au km2 en mo:tenne (voir Tableau 1). Dans Ie nord, elle est
d'envirol1 15 t~tes au km4', dans Ie centre d' environ 10 Utes au
km2 et dans Ie SJd et l'est, d'environ 5 t~tes au km2 (voir
Graphique 5)~ La proportion de bovins dans Ie centre et Ie sud
aurait augmente legerement depuis 1a sech,:!resse.
3.03 Zebus. Les deux races dominantes sont les zebus et ies
taurins mais les croisements sont courants. Les zebus, qui
representent environ deux tiers du cneptel bovin total, sont
regroupes dans Ie nord du pays. II existe entre les;>rincipales
races saheliennes des croisements qui varient d'une region a
l'autre et d'une ethnie a l'autre. La taille des animaux diminue du
nord au sud, Ie poids vif a l'~ge adulte etant en moyenne de 300
kg. Le zebu est un bon animal de trait mais resistant mal a la
trypanosomiase, ce qui limite son utilisation aux deux tiers
septentrionaux du pays. La productivite est faible dans les
conditions actuelles de gestion : Ie taux de v@lage est d'environ
50 a 60 ~, la mortalite chez les veaux de 0 a 1 an, de 30 a 35 ~ ce
qui donne un taux d'exploitation annuel de 11 ~ et un crolt de 2,3
~ par an selon les estimations. .
1/ Ces chiffres, dont on ne sait pas precisement ce qulils
representent, refletent probablement la tailIe des troupeaux
pendant les periodes au Ie betail est garde a prgximite des
concessions des proprietaires. Si l'on excepte Ie Sahel, les
deplacements des troupeaux ne modifient sans doute guere les
densites regionales car ils ne portent que sur de courtes
distances.
-
- 14
3.04 Zebus de l'Azaouak. II s'agit d'une race de zebus
or~g~naires du Niger; on n'en trouve que quelques troupeaux,
totalisant un millier de tetes. La race est bien adaptee au climat
sec. Les animaux sont plus grands que les zebus normaux - Ie poids
vif etant de 350 a 400 kg - et ils sont reputes pour leur rendement
laitier relativement eleve. II existe egalement a la station
d'elevage de Markoye un petit troupeau de reproducteurs de
l'Azaouak mais les efforts deployes pour introduire ces betes dans
les troupeaux actuels n'ont pas encore abouti.
3.05 Taurins. Ce sont de petits animaux, dont Ie poids moyen est
de 200 a 250 kg. Les taurins sont trypanotolerants et ils resistent
relativement bien a la streptothrichose. Comme les zebus, ils
reagissent a une amelioration de l'alimentation et de la gestion du
troupeau mais, dans des conditions mediocres - les regions sud aU
on les rencont~e sont infestees de tse-tse -, leur productivite est
faible, les taux de velage etant d'environ 55 % et la mortalite .
chez les veaux de 30 %, ce qui donne un taux annuel d'exploitation
de 9 a 10 % seulement. Les taurins sont regroupes dans Ie sud du
pays, principalement audessous du 12eme parallele (sous une ligne
passant par Koudougou et Fada) et dans une region presque identique
a celIe qui est infestee de glossines.
3.06 Les methodes d'elevage varient d'une region a l'autre et
d'une"ethnie a l'autre. Dans les zones sahelienne et
soudano-sahelienne du nord, les bovins, en majorite des zebus, sont
eleves principalement par des familIes peuls qui pratiquent la
transhumance sur des distances relativement courtes. Ces betes
appartiennent a des Peuls ou a des groupes d'agriculteurs. Dans Ie
sud du pays, Ie betail, principalement des taurins ou des metis,
appartient surtout a des exploitants sedentaires qui Ie gardent a
proximite des villages. Certains troupeaux sont egalement
entretenus a proximite des villes pour la production de lait ou de
viande.
3.07 Les troupeaux se deplacent principalement en direction des
points d'eau et des ressources fourrageres, au gre des saisons. Ce
systeme pastoral permet d'utiliser au meilleur moment Ie meilleur
paturage. Au debut de la saison des pluies, les animaux paissent
dans toute la zone sahelienne. Puis ils transhument vers les
paturages de saison des pluies. Pendant la saison seche, ils se
regroupent autour des points d'eau permanents et sont menes dans
les paturages de saison seche.
3.08 Dans la zone soudanienne, en revanche, les bovins restent
generalement a proximite des villages pendant la plus grande partie
de la campagne et ils commencent a transhumer au debut de la saison
sache (septembre a decembre). Chaque region a un systeme de
transhumance particulier, qui est fonction des ressources en eaux
et en paturages. Les deplacements se font generalement sur de plus
courtes distances (de 30 a 100 km).1J Pendantla transhumance,
11 Voir Richard Vengraff, Upper Volta; Environmental Uncertainty
and Livestock Production,InternationalCenter for Arid and Semi-Arid
Land Studies, Lubbock, 1980, p. 64 et suivantes.
-
- 15
les bovins sont conduits vers les pturages des vallees fluviales
ou dans la savane, lorsque celle-ci repousse. Apres la recolte, ils
mangent egalement les residus de cultures dans les champs.
3.09 Dans la zone allant du plateau central au sud, ou pres des
deux tiers des bovins appartiennent a des groupes d'agriculteurs,
l'elevage est plus sedentaire. La distinction entre agriculteurs et
eleveurs devient beaucoup moins prononcee. Par exemple, une etude
realisee pres de Kaya a revele que Ie quart des exploitants mossis
possedaient du betail et une autre etude, realisee a plus large
echelle sur Ie plateau central et dans les zones de savannes de
l'est, que presque tous les Peuls possedaient leurs propres champs.
II semble que les agriculteurs confient de moins en moins leur
betail aux pasteurs peuls en qui ils perdent confiance et qui se
heurtent par ailleurs a des difficultes croissantes. II est
egalement apparu que deux tiers des proprietaires mossis
s'occupaient eux-m~mes de leur betail, m@me pendant la
transhumance, et que ceux qui ne s'en occupaient pas les confiaient
a d'autres Mossis plutOt qu'a des Peuls.lI Les animaux peuvent @tre
gardes aussi bien en tant que symbole et signe de richesse que pour
la production et comme b~tes de trait. Les Peuls elevent Ie betail
qu~ leur est confie comme Ie leur. Les animaux eleves par les
exploitants eux-m~mes errent librement au sont envoyes en
transhumance pendant la saison seche, mais sont gardes par les
enfants pendant la campagne agricole. Pendant la'nuit, ils sont
menes dans de petits enclos ou ils ne sont pas nourris. La base de
l'alimentation est la suivante pAturages naturels, jacheres,
bas-fonds et residus de recoltes (mil et sorgho). Tant les taurins
que les zebus paissent dans les champs apres la recolte, mais la
penurie de fourrage pendant la longue saison seche est l'un des
principaux obstacles a l'expansion de la production animale; .il
n'existe en effet pas de pturages ameliores et les sous-produits
agro-industriels sont peu utilises.
Ovins et caprins
3.10 Selon Ie Service de l'elevage, il y aurait actuellement 1,7
million d'ovins, appartenant a plusieurs races: Ie mouton peul dans
Ie nord, Ie mouton mossi dans Ie centre et Ie mouton djalonke dans
Ie sud. Le mouton peul est Ie plus gros (poids vif : environ 25
kg); les moutons mossi et djalonke sont plus legers (de 17 a 20
kg). Le taux d'exploitation du troupeau d'bvins est de 25 I
environ, peut-~tre davantage. Le cheptel caprin, estime a 2,5
millions de t@tes, compte trois races et de nombreux croisements ;
la chevre du Sahel, dans Ie nord, qui est la plus g~osse (poids vif
: 25 kg environ), la chevre mossi, sur Ie plateau central (environ
19 kg) et la chevre naine d'Afrique de l'ouest, dans Ie sud
(environ 15 kg).
1/ Voir Vengroff, pages 21 et 60 a 62
http:Peuls.lI
-
- 16
3.11 La quasi-totalite des familIes rurales ont des moutons
etdes chevres et llelevage des caprins est une activite economique
beaucoup plus importante pour les femmes que celui des bovins. Les
chevres se nourrissent de dechets menagers et ne necessitent aucun
soin particiulier, sinon qulil faut les garder pendant la campagne
agricole et leur donner quelques aliments complementaires, comme
des fanes de legumineuses pendant la saison seche ou lorsqu'elle
sont engraissees pour des fetes religieuses comme Tabaski. Elles
paissent partout, et se nourrissent me me des feuiles des arbres.
Les chevres, et a un moindre degre, les moutons sont robustes et
bien adaptes a l'environnement et ils resistent mieux a la
secheresse que les bovins. Les principaux obstacles a l'elevage des
petits ruminants sont les risques de maladies telles que la
pasteurellose et les parasitoses gastro-intestinales. Du fait de
leur petite taille et de leur mobilite limitee, les petits
ruminants sont souvent consommes sur place, mais leur production et
leur vente pour les fetes religieuses constituent probablement une
activite economique importante.
Volailles
3.12 11 existe deux types d'elevag~s avicoles : l'elevage
villageois, qui predomine, et l'elevage peri-urbain et commercial,
beaucoup plus limite. Les donnees sur les effectifs avicoles sont
peu precises car jusqula une date recente Ie Service de l'elevage a
neglige llaviculture traditionnelle qulil n'a pas juge bon
d'ameliorer ou de developper. En 1969, la SEDES estimait les
effectifs nationaux a 10 millions de volailles, Ie taux
d'exploitation se situait entre 100 ~ et 120~. Selon une etude
recente de la FAD, ce nombre serait maintenant de 19 a 20 millions,
et entretiendrait un lien precis avec la population humaine, Ie
rapport etant estime a trois ou quatre volailles par habitant des
zones rurales. Toutefois, les chiffres fournis par Ie Service de
llelevage ne temoignent d'aucun accroissement des effectifs pendant
la derniere decennie. Ceux-ci fluctuent enormement (jusqu'a 100 ~)
selon la saison. lIs sont les plus nombreux de septembre a
novembre, pendant la saison des pluies, apres la couvaison et avant
la periode de forte mortalite qui commence avec la saison seche.
Les oiseaux issus de croisements entre races locales et races
importees representent de 60 a 70 ~ des effectifs, Ie reste etant
constitue de pintades. C'est dans les departements de Kaya, de
Ouagadougou et de Dedougou ainsi que dans Ie sud du departement
d'Ouahigouya que l'on trouve la plus grande concentration de
volailles.
, 3.13 Le secteur avicole moderne, qui est tres peu important,
est regroupe principalement dans les zones urbaines de Ouagadougou
et de BoboDioulasso. En 1978, Ie nombre des poussins d'un jour
distribues aux aviculteurs n'etait que de 60 000 environ, dont une
moitie etait produite par Ie centre d'elevage, l'autre moitie
importee. La plupart de ces oiseaux etaient des poules
pondeuses.
3.14 L'elevage traditionnel est une activite importante
pratiquee par la plupart des familIes rurales. Dans Ie systeme
villageois ou traditionnel, les familIes vivant sur de petites
exploitations possedent a la fois des poulets
-
- 17
et des pintades de races locales, qui vivent 8 l'etat
semi-sauvage, ~necessitent peu de soins et se nourrissent
principalement de dechets menagers. L'elevage des poulets (mais non
des pintades) est Ie type d' elevage auquel les femmes se Hvrent Ie
plus souvent.Y Les poulets locaux sont petits (ils pesent de 1 8
1,5 kg), mais tres robustes; les femelles p~ndent de 40 8 50 oeufs
par an. La p.lupart des oeufs sont couves, quelques-uns sont vendus
sur Ie marche local et aucun pour ainsi dire n' est consomme par la
famiIle. Dans l' elevage traditionnei, la mortalite est elevee,
principalement 8 cause de la maladie de Newcastle; il est 8 noter
toutefois que les pintades sont plus resistantes que les poulets
indigenes. La mortalite est fonction des saisons et atteindront,
dit-on, 80 ~ pendant la saison seche froide (decembre 8 mars). La
couvaison a lieu pendant la saison des pluies (juin 8 septembre).
II serait possible d'ameliorer considerablement Ie systeme
traditionnel en agissant sur les conditions de logement et
l'alimentation des volailles et en les vaccinant c~ntre les
maladies les plus courantes. Peu de progres ont ete faits, si l'on
excepte une campagne de vaccination des volailles de village dans
les trois departements de Koudougou, Ouagadougou et Kaya, lancee a
la fin de 1978 grace 8 un financement du fAC. L8 ou les
proprietaires ont accepte les vaccins, Ie projet a permis de
combattre la maladie de Newcastle, et la mortalite parmi les
volaiIles vacCio9l3S a ete considerablement redu'ite. Il faudrai t
envisager des interventions analogues dans d'autres regions du
pays.
3.15 L'elevage moderne se, caracterise par l'utilisation de
races etrangeres, des logements appropries, des rations
alimentaires bien equilibrees et des eonditions d'hygiene
satisfaisantes. Avec de bonnes methodes d'elevage, les l~ndements
peuvent &tre beaucoup plus eleves que dans l'elevage
traditionnel. Certes, Ie prix relativement eleve des aliments,
notamment des cereales, limite les perspectives de developpement de
la production avicole commerciale, mais il ne s'agit pas 18 d'un
obstacle redhibitoire~2/
Porcs
3.16 . On ne dispose pas de donnees fiables sur Ie troupeau
porcin mais Ie Service de l'elevage l'estime 8 environ 160 000
t&tes. Ce chiffre est tres inferieur aux estimations des
departements. En 1977, les effectifs etaient estimes 8 100 000 dans
l'ORD de Koudougou, 8 300 000 dans l'ORD de Fada.
Y Voir Helen Henderson, "The Role of Women in Livestock
Production: Some Preliminary findingsll, dans R. Vengroff, ibid.
D'apres une etude realisee pres de Kaya.
2/ Dans l'hypothese aU l'indice de consommation est de 2:1 et OU
les aliments representent 40 ~ des couts, et reviennent 8 75 francs
CfA Ie kg, il faudrait que les producteurs vendent leurs poulets
400 francs efA.
-
- 18
L'elevage porcin est concentre dans une bande de territoire qui
traverse Ie sud du pays. Dans les zones rurales, les porcs,
longilignes, sont de souche locale; leur poids moyen depasse
rarement 40 a 50 kg. II existe aut~ur des villes quelques elevages
de porcs de races etrangeres - principalement de souche Large
White, dont Ie poids moyen est de 90 a 100 kg. Le taux
d'exploitation est estime a 60 ~ pour les porcs locaux et - 80 ~
pour les races ameliore~s. Le poids carcasse moyen des porcs locaux
est estime a 25 kg, celui des races ame .. liorees a 65-75 kg.
3.17 Comme dans la plupart des pays africains, il existe deux
types de production porcine: l'une, villageoise, traditionnelle,
l'autre moderne. L'elevage porcin est avant tout traditionnel et il
n'existe qu'un petit nombre de porcheries modernes aut~ur des
quelques villes. Dans les villages, Ie mode d'elevage est tres
rudimentaire - les animaux se nourrissent de dechets menagers et on
leur donne quelques sous-produits en complement. La plupart des
porcs eleves dans des conditions d'hygiene et de nutrition aussi
mediocres ont des vers ou sont atteint de cysticercose, et la
viande qu'ils donnent est de mauvaise qualite, la couche de graisse
etant trop epaisse. Ces animaux sont abattus et consommes par la
famille ou vendus sur Ie marche local. La production pourrai t @tre
accrue si I' on four.nissait aux exploitants de meilleurs animaux
reproducteurs, quelques aliments concentres, des medicaments
veterinaires, si on leur dispensait des conseils techniques, et si
on les aidait a commercialiser leurs produits. Par ailleurs, il
existe a proximite des quelques villes un elevage commercial
d'importance secondaire, dont les caracteristiques sont les
suivantes : effectifs plus nombreux, constitues de races
ameliorees, logements de meilleure qualite (les sols sont en
ciment), alimentation a l'aide de produits achetes pour la plupart
et completes par des dr@ches de brasserie. La qualite de
l'alimentation est souvent mediocre, et la majorite des exploitants
font leur propre melange car les aliments disponibles sur Ie marche
sont coOteux et leur qualite n'est pas garantie. On pourrait assez
facilement developper ce type d'elevage en ameliorant les methodes
de gestion et la qualite de l'alimentation et en utilisant de
meilleurs reproducteurs. La station d'elevage de porcs de
Banankeledaga pourrait @tre reouverte et constituer son troupeau a
l'aide de porcs reproducteurs de la station ivoirienne de
Korhogo.
Anes. chevaux et chameaux
3.18 On estime a 200 000 tetes la population asine. Les anes,
sujets a la trypanosomiase sont eleves dans tout Ie pays, a
l'exception de l'extreme sud. Ce sont de bons animaux de bat et de
trait, particulierement utiles pour les petits transports entre
villages ou entre exploitations. En fait, la plupart des charrettes
vendues pour Ie transport des animaux sont con~ues pour les
&nes. Bien que ceux-ci ne soient pas eleves pour la production
de viande, ils sont parfois abattus pour la consommation humaine
lorsqu'ils sont reformes apres avoir travaille pendant quatre ou
cinq campagnes comme betes de trait. On compte egalement environ 70
000 chevaux qui, comme les anes, servent aux transports, mais
surtout au transport des personnes plut6t que des marchandises. lIs
peuvent aussi etre abattus pour leur viande. On donne aux anes et
aux chevaux une grande partie des sous-produits agricoles - en
particulier, fanes de
-
- 19
legumineuses et pailles de cereales. II n'y a qulun petit nombre
de chameaux (6 000 selon les estimations), que lIon trouve, surtout
dans la zone saheiiennne. Comme les snes et les chevaux, ils sont
utilises pour les transports. Tous ces animaux, a l'exception des
Anes, ne semblent pas jouer un rOle important dans Ie sous-secteur
de l'elevage, ni dans la production agri,:!ole.
Santl3 animale
3.19 Les epizooties constituent un risque pour Ie troupeau de
bovins meme si, d'apres les dossiers officiels {Tableaux 18 et 19)
les poussees epidemiques des principales maladies les affectant
sont tres rares. Quand bien meme la mortalite et la morbidite ne
seraient pas sous-estimees - ce qui est tres improbable etant donne
Ie manque d'efficacite du service de l'elevage sur Ie terrain - les
bovins risquent d'attraper des maladies contagieuses comme la peste
bovine et la peripneumonie contagieuse des bovides au contact des
troupeaux transhumants et des animaux eleves pour la boucherie. Les
postes aux frontieras ne sont pas suffisants pour assurer un
veritable contrale des mouvements du bltail. Par ailleurs, la
protection sanitaire n I est pas tres bonne : d' une part en effet,
Ie taux de vaccination est tres faible (10 a 20 % du troupeau; -
meme si l'on suppose que les vaccins sont toujours acUfs - et,
d'autre part, les centres urbains sont probablement mieux desservis
que les campagnes. Comma Ie Graphique 4 l'indique, les vaccinations
contre les maladies epidemiques dimilUent regu1ierement depuis
1974, et la moitie d'entre elles du moins sont financees dans Ie
cadre du premier projet de la Banque, qui couvre Ie sud-ouest du
p.:lYs. Meme dans cette zone d'ailleurs, les animaux sont de moins
en moins vaccines.
3.20 Peste bovine. Pendant la campagne internationa1e JP-15
(1962-76), la peste bovine a ete endiguee. Mais il y a eu de
nouvelles poussees les annees suivantes, les contrOles s'etant
re1~ches, et Ie risque d'une nouvelle epidemie semble crottreJi
Toutefois, cette menace pourrait etre totalement eliminee si l'on
menait dans tous les pays de l'Afrique de l'Ouest, une campagne
concertee de vaccination. Dans l'intervalle, il faut prevoir en
Haute-Volta des campagnes de vaccination annue11es.
3.21 La peripneumonie contagieuse desbovides etait autrefois
tres repandue, mais son incidence a diminue au debut des annees 70.
II est possible de lutter efficacement contre cette maladie, qui
peut decimer Ie cheptel bovin, ' par des campagnes annue11es de
vaccination portant sur l'ensemble des animaux. Z/
11 Voir Communique des 27 et 28 octobre 1980 de l'Office
international des epizoties Reunion d'urgence sur la peste bovine
en Afrique de l'Ouest.
2/ Actuellement, on utilise Ie vaccin lyophilise Tl du
Laboratoire de Dakar.
-
- 20
3.22 Les charbons bacteridien et symptomatigue sont deux autres
maladies infectieuses qui affectent les bovins, mais elles sont
moins courant~s que la peste bovine et la peripneumonie. On peut
les endiguer en vaccinant les animaux dans les zones
d'enzootie.
3.23 On enregistre egalement des cas de pasteurellose. On peut
juguler cette maladie en vaccinant systematiquement les animaux
sevres ou en vaccinant les animaux dans les zones d'enzootie.
3.24 Les mouches tse-tse, qui sont des vecteurs de
trypanosomiase, maladie presentant de gros risques pour Ie troupeau
de zebus, sont tres nombreuses dans les zones soudanienne et
guineenne. II en existe trois types: Glossina palpalis, Glossina
tachinoides et Glossina morsitans. La premiere abonde dans les
galeries forestieres du pays. La deuxieme vit a proximite des cours
d'eau, dans toute la zone soudanienne, la limite nord correspondant
a l'isohyete 800 mm. On trouve la derniere, une mouche de savane,
dans l'ouest du pays, y compris dans la zone du premier projet de
la Banque. La seule carte disponible sur la ~epartition des
glossines ne couvre pas l'est du pays. Dans Ie sud-ouest, il
ressort de travaux recents que la tse-tse descend vers Ie sud, ce
qui s'explique tres probablement par la secheresse qui a sevi ces
derniers/temps, et peut-etre par un accroissement des migrations
vers cette region.l On utilise de plus en plus la chimiotherapie
pour proteger les zebus qui transhument ou qui sont eleves dans les
zones infestees. Les soins sont a la charge des proprietaires, qui
paient les vaccins au prix coutant (environs 90 francs CFA la
dose). Des recherches sur la lutte biologique contre la tse-tse
sont en cours a Bobo-Dioulasso.
3.25 Les couts et les avantages de la lutte contre la
trypanosomiase dependent ~la methode utilisee. Au Cameroun, on
estime que la lutte chimique coute au depart 4 000 francs CFA a
l'hectare, les couts d'entretien annuels se montant a 1 000 francs
CFA a l'hectare. Dans Ie sud de la Haute-Volta, en elevage extensif
(4 ha/animal), la valeur brute de la produGtion se chiffrerait a
environ 1 000 francs CFA par hectare et par an.~ Comme la valeur de
la production va principalement a la main-d'oeuvre pastorale, les
recettes nettes ne suffiront pas a couvrir ne serait-ce que les
couts ordinaires. En outre, les programmes de lutte lances en
Afrique n'ont pas donne
1/ Les limites des zones infestees sont indiquees sur la carte
jointe. La premiere carte a ete etablie par Challier, de l'ORSTOM,
et mise a jour en 1977. Une nouvelle carte de sud-ouest, financee
sur des fonds allemands, est en cours de preparation.
11 S1 Iron compte 11 kg de viande a 400 francs CFA Ie kg, par
animal et par an.
-
- 21
de resultats encourageants en raison d'exigences administratives
continuelles. La lutte biologique contre la tse-tse n'est pas
encore efficace par rapport a son coat: en effet, il revient cher
de produire des males steriles. L'ut.ilisation de medicaments
semble plus appropriee a cet egard (de 300 a 800 francs eFA par
animal et par an, la valeur brute de la production "atteignant" de
4 000 a 5 000 francs eFA par animal); malheureusement, les seuls
medicaments disponibles (rrypamidium et Berenil) risquent en fin de
compte de perdre leur efficacite (::ontre les trypanosomes mutants,
en particulier si Ie traitement n' est pas vraiment suffisant.
3.26 Le betail est souvent atteint de parasitoses internes, ce
qui explique la faible productivite des troupeaux. Un projet de
Fonds d'entente visant a traiter les jeunes animaux malades a ete
mene a bien recemment dans certaines regions, a l'aide de fonds
fournis par l'USAID.
3.27 Les volailles sont atteintes de nombreuses maladies qui
constituent un obstacle majeur au developpement de l'aviculture,
tant dans Ie vaste secteur traditionnel que dans Ie petit secteur
commercial. Les plus courantes d'entre elles sont : la maladie de
Newcastle (maladie virale), Ie cholera aviaire et la maladie de
Gumboro. Toutes peuvent @tre endiguees mais, du fait de la
mediocrite de la gestion, en pa~ticulier dans Ie secteur
commercial, la mortalite est elevee. Actuellement, on mane des
campagnes de vaccination annuelles contre la maladie de Newcastle
dans les villages de trois departements, et ce dans Ie cadre d'un
projet avicole de quatre ans finance par la France. Les jugements
sur cette campagne sont contradictoires mais il faut dire que Ie
projet vient d'@tre lance.
Alimentation du betail
3.28 Les paturages naturels non ameliores representent de loin
les res-sources les plus utilisees pour nourrir les 2,5 millions de
bovins et les 4 millions de petits ruminants du pays. Les chaumes
des jachares et les feuilles des arbres sont egalement une
importante source d'aliments pour les ruminants. Les cereales et
les sous-produits sont peu utilises a cette fin, sinon par les
proprietaires de betail qui sont egalement cultivateurs . Sans
doute, les petits animaux en ont-ils d'ailleurs plus besoin que les
bovins.
3.29 Paturages. On estime que la moitie du pays environ est
couverte de paturages naturels dont la qualite varie avec les zones
ecologiques. Les autres terres (40 ~) qui ne sont pas actuellement
cultivees sont en jachare, et peuvent egalement servir de
paturages. Une classification des diverses zones de paturages ainsi
qu'une carte ont ete etablies dans Ie cadre d'une etude realisee
par l'ORSTOM.1/ Le pays a ete divise en six grandes zones
1/ Introduction a la geographie des aires pastorales
soudaniennes de Haute-Volta par Michel Benoit. (Office de recherche
scientifique technique outre-mer), Paris 1977.
-
- 22
pastorales en fonction de la composition et de la qualite des
herbes, des types de sols et de-la longueur de la periode de
pacage; on a egalement tenu compte de la distinction entre
pAturages permanents et pAturages saisonniers (voir la carte
ci-jointe). Dans la premiere categorie entrent les bourgoutieres,
herbages saisonniers inondes qui ne couvrent qulune superficie
limitee et que lion trouve principalement dans la vallee du Sorou,
dans Ie nord-ouest du pays. II s'agit 18 d'une zone cle pour la
survie du troupeau pendant la transhumance en raison de la presence
de points d'eau permanents et de la qualite du couvert pendant la
saison seche. La vegetation est constituee principalement
d'Echinochloa. Tres vraisemblablement, ces importantes zones de
pAturages disparattront lorsque lion executera des projets
d'irrigation. Dans la zone sahelienne, on compte de nombreuses
mares et les herbages inondes sont couverts principalement de
Cyperacees et de Vetiveria. Dans la deuxieme categorie figurent des
regions ou la petite exploitation predomine et ou plus de 25 % des
terres sont cultivees. De vastes regions du Centre, comme Ie
Plateau central, entrent dans cette categorie. Les pAturages, de
qualite mediocre, sont principalement des terres en jacheres; les
chaumes laisses sur les champs constituent une importante source
dlaliments pour les bovins. Ces pAturages ne sont utilises que
quelques mois dans l'annee mais ils etablissent un lien important
entre les exploitants et les pasteurs; ils exigent egalement une
meilleure gestion des troupeaux. Le taux de charge de ces zones est
estime 8 5-10 tetes de betail au km2 L'importance relative des
principales herbacees (Loudetia, Andropogon et Cymbopogon) depend
de la longueur de la jachere. La plupart des pAturages de la
troisieme categorie, qui sont de bonne qualite, sont utilisables
toute l'annee et constituent une source de fourrages pendant la
saison seche longue. lIs sont situes dans la zone sahelienne, ou la
pluviosite est faible (entre 400 mm et 600 mm). La.densite de la
population animale y est elevee, contrairement a celIe de la
population humaine; l'agriculture de rapport n'offre que des
possibilites limitees etles exportations de produits animaux sont
la principale source de recettes. De nombreux parcours sont tres
degrades et la desertification pose de graves problemes aut~ur des
villages et 8 proximite des points d'eau. En revanche, il n'y a pas
de glossines. Les principales herbacees sont de type Aristida,
Schonofeldia gracilis, Cenchrus biflorus et Loudetia. Les pAturages
de la quatrieme categorie sont situes dans la ceinture de la zone
soudanienne qui re~oit de 600 8 800 mm de precipitations par an. De
5 8 15 % des terres sont cultivees et les herbacees y sont presque
les memes que dans la deuxieme categorie, 8 savoir Loudetia,
Aristida et Andropogon. Les meilleures terres arables sont
cultivees presque en permanence, avec des periodes de jachere, et
les sols marginaux servent de pAturages. La cinquieme categorie
correspond 8 une zone transitoire entre les quatrieme et sixieme
categories puisqu'elle comprend des paturages permanents comme la
quatrieme categorie et des regions couvertes de plantes vivaces
(Andropogon) comme la sixieme categorie. On y enregistre de 800 a
900 mm de pluies. La zone de la sixieme categorie, ou les
precipitations sont plus abondantes (environ 900 mm) et les sols
plus profonds, a un bon potentiel fourrager : les herbes y sont de
bonne qualite, et Ie betail peut y pattre toute l'annee car la
vegetationrepousse en saison seche. La trypanosomiase reduit Ie
troupeau de zebus et il est donc peu vraisemblable qulil y ait
surpAturage. Le couvert vegetal est compose principalemerit de
diverses especes d'Andropogon,
-
- 23
3.30 Bien qu'il soit difficile d'estimer la capacite de charge
des paturages, les densites indiquees au Tableau 1 et sur Ie
Graphique 5 .donnent a penser que les zones non infestees de
glossines pourraient deja etre utilisees au maximum. Dans l'ORD du
Sahel, on ne compte que 6 ha de terres de toutes categories - y
compris les terres cultivees et steriles - pour chaque tete de
betail et un ou deux moutons ou chevres; et pourtant, la capacite
de charge de cette zone a ete evaluee en 1970 a 8-10 ha par animal
dans le cadre d'une etude economique de 1a Banque mondiale. Dans
les deux ORD du Plateau central aU il n'y a absolument pas de
glossines (Kaya et Ouahigouya), on compte moins de 8 ha de terres
par tete de betail et pour un ou deux moutons ou chevres. Malgre la
forte densite animale, cette region est egalement plus cultivee et
plus peuplee que le Sahel, ce qui reduit les possibilites de
paturat;:re. Selon une etude recente du CILSS, la capacite de
charge poten- ' tielle de la Haute-Volta nlest que de 2,2 millions
d'unites de betail tropical si le paturage est limite de fac;on a
assurer la regeneration du couvert. Toujours selon cette etude,ce
niveau a presque ete atteint en 1977.!i D'apres d'autres etudes, la
superficie des paturages est suffisante par rapport a la taille du
troupeau national. Mais la repartition du betail et des paturages
nlest pas equilibree, ce qui fait qu'il y a surpaturage dans la
zone. sahelienne, au nord, et souvent soua-exploitation dans le
sud-ouest et l'est. 2/ S1 les calculs c1-dessus sont exacts,. la
plupart des zones oii l'on peut ma1ntenant prat1quer l'eleva~~ sout
dejA surexP1Q~~e~3.
. .
3.31 Les pailles de mil et de sorgho sont une importante source
de fourraqes pour le betail. Apres la recolte, soit au debut de la
saison seche, les b@tes sont menees aux champs ou leurs dejections
servent d'engrais. Les chaumes sont souvent ramasses pour nourrir
le betail, en particulier dans les systemes d'exploitation
agropastorale. Les herbes et les fanes d'arachides sont de plus en
plus utilisees, notamment aut~ur des grandes villes aU il existe
quelques operations d'embouche (boeufs de case). Les recherches sur
la produ~tion fourragere en sont encore a un stade peu avance.
3.32 Plantes ligneuses. Les feuilles et les fruits d'un certain
nombre d'arbres constituent d'importantes reserves fourrageres que
Ie betail peut consommer pendant la saison sache. L'une des
essences les plus connues est acacia albida, d~nt les bovins, les
moutons, les chevres et les chameaux mangent feuilles et cosses. La
valeur alimentaire de ces produits, en particulier des fruits, est
elevee.lI
C.lLSS, "Strategie du developpement de l'elevage dans les pays
saheliens" IEMVT, Maisona-Alfort, janvier 1980 (projet). Le nombre
estimatif des unites betail tropical a ete calcule d'apres les
effectifs suivants : 1,9 million de bovins et 3,7 millions de
petits ruminants, ce qui est tres inferieur aux chiffres fournis
par les services voltaiques, sur lesquels l~ present etude est
fondee.
Voir P. N. de Leeuw, "Animal Nutrition and Livestock Development
in West African Savanna", Groupe de travail sur le Sahel - Boven
Volta, Amsterdam, 1976.
T~ois a quatre kg de feuilles et 1,1 kg de fruits respectivement
par unite fourragere (Uf); une Uf equivaut a 1 kg d'orge.
http:elevee.lI
-
- 24
50us-produits agricoles
3.33 La melasse est un bon complement alimentaire pour les
bovins. Elle provient de la seule sucrerie du pays, la 505UHV,
situee a Banfora. En 1979, cette usine en a produit 13 000 tonnes
(47 ~ de la recolte de canne a sucre); 10 000 tonnes environ ont
ete ajoutees aux eaux d'irrigation et Ie reste a ete exporte a
destination de la COte d'Ivoire ou vendu a l'echelon local. Le
feedlot que l'ONERA possede a Banfora en a utilise 469 tonnes en
1979. Un parc cree par la 50DEXPAD en collaboration avec la 505UHV
a tente, il y a quelques annees, d'utiliser des sous-produits comme
la melasse, Ie son de ble at les grains de coton pour engraisser Ie
betail. On pourrait, dans Ie cadre de divers projets, encourager
l'utilisation de la melasse comme complement alimentaire pour les
vaches laitieres, les boeufs de trait et les bouvillons. Toutefois,
Ie coat du transport de ce produit obligerait probablement a
circonscrire ces projets dans Ie sud-ouest du pays, et meme la, il
se pourrait que les producteurs jugent l'operation trop coateuse.
Actuellement, on prevoit de produire de l'alcool pour Ie malanger a
l'essence et reduire ainsi les importations de petrole. 5'il est
realisable, ce projet permettrait d'utili ser toute la production
de malasse, qui ne pourrait donc plus servir a llali mentation du
betail. Le choix depend en partie de la rentabil1 te relative des
deux operations. 5i lion retient des hypotheses raisonnables quant
a la production de viande de boeuf, I' utilisation de la malasse
peut etre rentable a condition que son coat ne depasse pas 7 francs
CFA Ie kg, voire moins dans Ie cas OU certains autres aliments
reviendraient plus cher que prevu~ Toutefois, etant donne Ie prix
eleve de l'essence importee (107 francs CFA Ie Ie litre, c.a.f., en
1980) la production dlalcool sera vraisemblablement plus
interessante que llalimentation du betail - en particulier si la
malasse doit etre transportee sur de tres grandes distances, ce qui
augmeQtera Ie prix que devront payer les eleveurs. II conviendra
d'etudier plus avant la question.
3.34 Les dreches, sous-produits de brasseries, sont un aliment
d'assez bonne qualite pour les porcs mais elles conviennent en fait
mieux aux bovins. Les deux brasseries (Ouagadougou et
Bobo-Dioulasso) produisent chaque annee au total environ 9 000
tonnes de grains mouilles (80 ~ d'eau). 5eule une petite partie de
ces dreches sert dlalimentation du betail (5 ~ a Ouagadougou et 20
~ peut-etre a Bobo-Dioulasso), mais une grande quantite est
utilisee comme engrais dans les jardins potagers. On est parvenu,
dans Ie cadre d'un
1/ Ces hypotheses sont les suivantes : I kg de malasse equivaut
a 0,87 UF; Ie prix a l'exportation du betail est de 200 francs CFA
Ie kg (poids vif); un gain de I kg (poids vif) necessite 11 UF; et
l'alimentation entre pour 40 ~ dans les coats de production.
-
- 25
projet de traction animaIe realise a proximite de Ouagadougou,
ales ensiler. ~ Le prix, theoriquement fixe a 1 franc CFA Ie kg
couvre a peine Ie coOt de la livra:son a l'echelon local. En outre,
les dr~ches provenant de la distillation tradi tionnelle de la
biere de mil "dolo" sont probablement utilisees en totaHte pour
nourrir les porcs et les fines.
3.35 Graines de coton. En 1979/80, la production de graines de
coton Slest chiffree au total a environ 75 000 tonnes. Les cinq
filatures 1/ ont produ:~t plus de 30 000 tonnes de graines de coton
de premiere qualite qui ont ete pressurees pour leur huile ou
utilisees comme semences et environ 4 000 tonnes de coton-graine
qui ont servi a l'alimentation des animaux~ Les graines destinees
au betail proviennent d'un coton de qualite mediocre, abime par les
insectes, qui represente environ 10 % de la production totale.
L'ONERA detient Ie monopole des achats de graines de coton pour Ie
betail et des ventes aux proprietaires de betail vivant dans les
divers ORD et les zones des proJets d'elevage. Le prix reel des
graines (debut 1980) est de 6 francs CFA Ie kg a la filature (sacs
compris). A ce prix, on estime la demande des proprietaires de
betail a 10 000 tonnes par an. Les graines de coton dont on
extrait.actuellement: l'huile constitueraient egalement un
excellent aliment pour Ie betail; en vertu de la politique
officielle, elles sont actuellement reservees a l'huilerie locale
(CITEC) qui les achetent 15 francs CEA Ie kg, prix qui seraH
competitif par rapport au prix a I' exportation.1l A ce prix, les
grainE1s de premiere qualite pourraient probablement atre utilisees
efficacement pour produire de la viande de boeuf, en par"ticulier
lorsque les aliments complelmentaires ont une rentabilite marginale
elevee. Toutefois, la poli tique gouvernementale actuelle empache
de les utiliser a cette fin car elle donne la pri.ori te a la
production d' huile de table. Modifier cette pol! tique pour
permet.tre de vendre les graines de coton au mieux-disant exigerai
t Ie deblocage des pI'ix de I' hui Ie et pour rait signifier que la
production d' hui Ie de coton ne serait plus rentable. II est
vraisemblable que Ie rationnement sera maintenu mais i1 semble qu I
il serait economiquement Justifie de consacrer une plus 9rande
partie de la production a l'elevage. Cette question meriterait d I
atre' etudiee plus avant.
11 Ouagadougou, Koudougou, Hounde et Bobo-Dioulasso (2); ces
usines c'egrenage sont gerees par la SOfITEX dont Ie siege se
trouve a 8obo-Dioulasso.
I Les graines contiennent environ 16 % de proteines
digestibles.
3/ C~ prix est legerement inferieur a celui qui a ete calcule
d'apres les prix europeens a llimportation pour 1979, mais, pour Ie
coOt du transport, on slest fonde sur une estimation.
http:exportation.1l
-
- 26
3.36 Les tourteaux de coton sont un excellent aliment
complementaire du
betail, riche en proteine 1/ et Ie seul complement de ce type
disponible
en grosses quantites. En 1979, l'huilerie de Bobo-Dioulasso
(CITEC) a traite
environ 21 000 tonnes de graines de coton et a produit environ 7
000 tonnes de
tourteau; celui-ci a ete exporte presque integralement, a
l'exception de
150 tonnes qui ont ete vendues sur Ie marche local a 30 francs
CFA Ie kg (sacs
compris), ce qui correspondrait au prix a l'exportation. 2/ En
principe, ce
tourteau pourrait etre utilise dans Ie pays en tant qu'aliment
du betail
s'il etait achete au prix a l'exportation, mais il est peu
probable que
l'operation soit rentable a ce prix a moins qu'il soit 'donne
uniquement
comme complement alimentaire a forte teneur de proteines.
3.37 Le son de ble est un aliment tres riche~ produit par la
minoterie Grand Moulin de Banfora. Tant en 1978 qu'en 1979, la
production s'est chiffree a 4 000 tonnes environ, qui ont ete
vendues a plusieurs proprietaires de betail. En 1979, la demande a
ete particulierement forte dans la zone sahelienne. Le prix du son
a recemment augmente, passant de 4 francs a 15 francs CFA Ie kg. En
temps normal, la demande est faible et lion dispose d'environ 2 000
tonnes par an au prix actuel pour nourrir Ie betail. Les
exportations de la minoterie excedent les stocks car la periode de
stockage est limitee a un an environ du fait de la capacite
d'emmagasinage (1 000 tonnes seulement). A l'avenir, la production
de son dependra de la politique suivie par Ie Gouvernement en
matiere d'importations de ble ou de farine de ble. Actuellement, du
fait des subventions accordees par les pays europeens, la farine
importee coate moins cher que la farine produite localement a
partir de ble importee
1/ La teneur en proteines digestibles varie entre 45 % et 53 %
selon la qualite.
2/ II se peut que ce prix soit trop eleve. Les renseignements
rassembles en Haute-Volta sur les prix a l'exportation des graines
et du tourteau de coton montrent que ceux-ci ne correspondent pas
aux prix europeens a l'importation figurant dans les previsions de
la Banque. Tout d'abord, la structure des prix a l'importation est
inversee, les semences coutant environ 20 % de plus que Ie
tourteau, alors qu'en Haute-Volta elles coutent deux fois moins
cher que Ie tourteau. Ensuite, on peut deduire du prix a
l'importation du tourteau en 1979 que Ie prix a l'exportation f.o.b
varie de 10 a 15 francs CFA Ie kg - selon Ie cout du transport -,
ce qui est inferieur au prix pratique en Haute-Volta (30 francs
CFA). Si lion se fonde sur les prix mondiaux, l'impOt a la
consommation applicable aux tourteaux de coton seraient de 100
%.
11 0,71 unite fourragere par kg.
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3.38 Le son de riz n'est disponible qu'en petites quantites; il
provient princJpalement de trois rizeries,Y implantees aut~ur de
Bobo-Dioulasso, la plus ~lrande partie du paddy etant produite
dans'la proche vallee du Kou (950 ha). Le son de riz represente
environ 7 % du poids du paddy. La plus grandE: partie est achetee
par des exploitantsY' et sert a l'alimentation des porcs, des
volailles et des bovins; une petite partie de la production de la
valleEl du Kou est egalement utilisee comme engrais.
3.39 Parmi les autres aliments utilises en petites quantites, on
note les tourteaux d'arachides, la farine de poisson et la farine
de sang. Les tourteaux d'arachides proviennent de l'huilerie de la
CITEC a Bobo-Dioulasso; sa production est faible car elle achete
l'arachide en petites quantites; en 1979, elle n'en a traite que 3
400 tonnes, ce qui a donne environ 2 000 tonnes de tourbaux (pour
un taux d'extraction de 40 %). Le prix Lo.b a l'exportation du
tourte!au d' arachide est analogue a celui du tourteau de cpton :
il se situe entre 28 et 30 francs CFA Ie 'kg. Le pays ne produit
pas de farine de poisson mais il en importe de petites quantites du
Mali. L'abattoir de Ouagadougou produit un peu de farine de sang et
l'on remet actuellement en etat les installatiors de sechage du
sang.
3.40 Les renseignements sur les produits agricoles et
agro-industriels pouvart ~tre utilises pour l'alimentation des
animaux sont resumes au Tableau 7. On peut formuler a ce propos
plusieurs observations. Tout d'abord, s'agissant des produits dont
la consommation reelle par Ie betail est connue, seules les graines
de coton de troisieme qualite sont utilisees en totalite. 11 serait
done possible de faire un usage plus intensif de ces produits si
l'operation etait rentable. En deuxieme lieu, les prix (par unite
fourragere) des aliments produits par Ie secteur industriel et non
exportes sont de toute evidence inferieurs a ceux des produits
d'exportation (de graines de coton et tourteaux d'arachide) au a
ceux des aliments fournis par les exploitants et Ie secteur de
transformation traditionnel (fanes, foin de legumineuses et sons de
sorgho et de mil). Les aliments complets fabriques sont extr~mement
coOteux en raison du prix eleve des cereales entrant dans leur
composition. 11 est important de noter que les feedlots modernes
ant eu des difficultes a faire des benefices m~me lorsqu'ils
utilisaient les sous-produits les mains chers, alors que Ie secteur
prive a obtenu des resultats satisfaisants avec les produits les
plus chers. En troisieme lieu, il est difficile d'evaluer Ie coat
d'opportunite
1/ La rizerie de fa SOVOlCOM et une rizerie privee, situees au
sud de BoboDioulasso, la troisieme etant implantee dans la vallee
du Kou.
l/ Entre 15 et 17 francs CFA Ie kg.
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economique reel de ces aliments, exception faite des tourteaux
de yraines oleagineuses exportes et des cereales pouvant @tre
importees. Le coOt d'opportunite de ces produits est de 30 a 40
francs eFA Ie kg et de 65 a 85 francs eFA respectivement. La valeur
a l'exportation de la viande se chiffrant a 400 francs eFA Ie kg,
il est peu proba