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...
Contribution . r Atlas Archologique du Maroc
LE MAROC PUNIQUE
par A. LUQUET
L'expansion phnicienne se fait en Mditenane occidentale, au dbut
de l'ge du fer et P. Cintas 1 nous indique comment:
gexpa:n.sion phnicierme s'est produite en deux temps en
Mditerrane. Un premier tempj qui fUI employ la prospection et la
d#cOUVerle. Un second temps consacr a occuper les territoires
utiles, quelque fois mime coloniser :>.
D'ap: s la tradition, les Phniciens s'installent Agadr et
fondent peu aprs LixnQ vers 11 00 avant J.-C, Quoique les fouilles
rcentes d es usines romaines de salaison en Sou$uvre garum l'
n'aient pas Uvr de bassins d e salison en sous-uvre, il n'est pas
douteux que les pcheurs de cette poque se soient adonns la conserve
de poisso ns des fins commerciales. Leurs i nstaDation peut-etre
rudJmentaires, n'auraient pas laiss beaucoup de traces. Le garum.
cette sauce de poisson, tort apprci.e depuis les temps les plus
reculs dans tout le bassin mditerranen et mme au-dci, pourrait bien
tre dtorigine pllnique.
---""- p, ClNTAS, C()1l.tributwn Ji l'tude de l'expansion
carJ/tr1gi/to se au Maroc, Publi cations de l'fmtit'Jt des Hautes
Etudes Marocl'Iines. Rabat, 1?S4.
,. M. PONlSlCli el M. TAlUtADEl.L. Garum et lmlUSlrieJ Amlquit$
de Salat,wn 4471$ la MhJ}terfl1l'l oecidnuale, Prt'S$c, Cnh
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240
'Tous ces obstacles ne pouvaient que, ralentir la marche d'un
convo4
et, consquence directe, les escales devaient tre multip lies.
Dix atterrages
seront ncessaires pour reHer les Colonnes d'Hercule rilt de
Mogador,
la navigation dans de teUes conditions ne pouvant s'effectuer
que de leur.
Si nous connaissons sremetlt deux bases phniciennes, Lixus et
l'i1t
de Mqgador, des autres nous ne avons que leur nom: rousi Mli'tia
et
Tymiatherion pour en citer deux daprs Hannon; mais nous ne
connais
sons pas leur position sur la cte, Une except ion dolt tre faite
cependant
pour Mulelucha, qui ne peuttre que Moulay-BouseJham dont la
description
s'accordz avec le 5he actuel, mais o tout a disparu.
Avant de ptocder UIlC prospection mthodique de la cte, nous
avons
effectu un rAid du Cap Spartel aux confins sahariens pour nous
ffl.Ilo'
liariser avec le terrain 8.
Ce don tnous sommes certain, c'est que les. Phniciens ne se
content
rent pas de pratiquer le troc sur la ct. comme cela a t trop
souvent
erit. Ils occup rent le pays: tmoln ces ncropolc$ aux miliers
d'hypoges
qui dnoueznt une trs fongu continuit dans l'hahitat,
Les Phniciens, peuple de marins et de commerants, n'tient pas
des
btisseurs. Leu:;s habltalions faites de briques crueS, de
roseaux revtus d'ar
gil;! .
couvertes en bfiJire, (la rnapalia de l'Afrique du Nord, cite
par Satuste,
la lUJualia des douars d'aujourd'1Hli) ne rsLstrent pas
longtemps aux intem
rries. aprs le dpart des dernie-rs occupants. Seuls les
tablissemenB cons
troits en dur. comme celui de Lixus rar exemple, hi::n abrit.
subsistrent.
Par contre les hypoges, tail!s dans le ,oc, au-dessous du niveau
du Sool
ne cra,tmaent rien, Ils f"ons sont parvenus intacts, mais en'
beaucoup d'-en
drolts malheureusement pills,
Ils sont d'un type diffrent suivant les poque!>. Les plus.
anciens, tout
semblabk ..... aux hvpoes de 1'vr. sont en form de cut de fouT.
Ils pour
raient avoir t creuss au VIe s, av, J.-C" vo;!e au VII" s.
Viennent ensu'te
les cuves disposes actuellement svr la cte mme, baignes marg
hau1".
Ces ('Uve'{, 'sarcnphaes taill!'! dans 1a' mal'se, sont de
d'mensions var;a\'les
!mlVanl les corp qu'ils dva;ent recevoir. V:ur pmfondeur a: t
c.oOidra
blement rdu1te pa:' le dli-tat!e 11u banc rochtx l'rat
r1iref'1ent p'ilf
la houle. Ces f"'fSes. sont pM'r'euXs .aux chambre en cut de
four JTlII:t
prcdt:nt leh puits les plus loigns de la cte qui, les derniers
taills,
erf\ient carthaginois.
On jugera de l'importance du site de T\t, certainement grosse
agglom
ration punque, situe aux deux ticrs du parcours du Cap Spartel
l'Ht
a' A. LUQUET, Prospecli"l1 punique de la cte atlantique du Maroc
dans Hesplr6.
le:' li,. 1956, p. 119.
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11 A. LUQlJET LE MAROC PUNIQUE
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flo,2 - Situation de Moulay Bousselham
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243 '"E MAROC PUNlQUE 242 A. LUQUE'!'
de Mogador, par l'aire compte pS moins de 675
Nous donnons la cte atlantique maroc!l.lne
Carte au 1/50000.
' dispersion des hypoges de sa ncropole qui n en (fig. 14).
suite la liste des points et sites reconnus S'JI la et
l'intrieur du pays.
Feuille n" 29, XV, IH-4 c.
1. 450-475. Merja Zerga. Sept sanctuaires encadrenl Je gQoli)t
de la MerJa Zerga. Un huitime, compltement ensabl et mconnu, a t
dgag au cours de fouilles entfl>" prises en 1952 (fig, 2),
CitDns Pline: Au Sud du Loukkoli SI! trOUVe rI! golfe de Sagig!
:.,4: Peutn're le renfoncement qui ,'tend du Cap Spartel au Cap
Cantin. le Cap Moule1acha el la ville. Pout-tre bien
MO\llayBoUlitlham.
Une prospedion serree de$. lieux ne nous a pas pet mis de
re!rouver la moi ndre trace de vestiges phniciens. Seul subsiZtc
actuellement, au Nord de !a mcrja" un port fortifi nmmltmm du XI"
ou XIIe s. s, Et pourtant 1\\ souvenir du sjour des Phniciens dans
la rgion est vivace.
M(lulayBou!Je1ham, l'homme au burnous, qu'une vieille lgende
apparente Abu Sad. j'Egyptien, lOufiSte, panthiste, venu au Ma.ny.\
au dbut du)(o $. mort -en 951, fut inhum;: entre l'Oan et la Merja
7.erga, sur, l'emplacement de la ville phnicienne de Mcu1elaeha
\J.
La dispariti
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'i i "' 244 A. LUQUET
., Tisso! fat remarquer que dans 11 temps a"ttrel. les environs
sont
encore COUVfl1s de mausoles et d'aubes monurnen$ que les berbtes
isla
miss entourent d'uo cuite populaire :1> 11.
il Y VOlt la survivance d'un eulle renlOutant aUx Phniciem,
Carle au 1/50000.
Feuille fi'"" 1, 29 XVnf. 4 d.
2. 437 250-464 000. Lalla Ghano.
De nombrelLX tumu/i de la rgion de Lalla Mimouna ont dj l
signals.
dans notre prospection prhistorique 12. 11 faudrait procder la
fouille de
:plnieurs d'eotre eux et notamment de l'norme tertre de Lalla
Mimoulla,
pour les identifier srement. Il n'est pas impossible q'ue les
deux poques
!i.e superposent,
A Lalia Ghana, 20 km v,\l d'oiseu\l de l'ocan, un tumulus
cons
titu par des galets rotly['ait une tombe li caisson renfermant
un squelette,.
auprs duquel 'ait dpose un vase peint de filets et de bandeau"
polychromes.
q'.ll h classe parmi les vases de la rolectkm de ll,umsa l'.
Carte au 1/50 000
Feuille n 29. XVIII, 4 b
SOUK El. AREA DU RHARB
3. 434 500-449 800. Bana.. (fig. 3
Les fouilles pratquell Banasa depuis l'anile 1933.
jnterromples
pendant ln. guerre de 1939.40, avaient dgag jusGu'en 1953 une
petite cit
rnmaine: c Julia Valentia Banasa > H {pl. II).
En 1953, de multiples sondages pratiqu;; dans diffrent/! saleurs
de la
vilte" ont rvl au'"Alt'rt par le nombre, la qualit, la facture
des tessons de poteries et
poteries entires, peintes de filets et bllndoel'lID;
polychromes, nous a'ions
entrepris un sondage de 50 m. de longueur dans le decumanus
maximus.
dont la, profondeur a a'tent la cte 12,5{) m au-dessous du
niv-eau moderne
(fig. 4), Nom; avons rencontr l le sol vierge, soit li 8,50 m
au-dcs-sotl$
de ln berge actuelle de l'oued Sebou.
Six habitaIs il.lcceSi!Hfs dont cmq prromains ont t dcouverts,
signals
par l,l prsence doe feurs de penien; se superposant, llont te
mnuol de
Banasa est l'traleUlcnt truff.
" CH. TtssoT, Voir ce sujet ROQUfMAURE, ibid" Rechercht'$ sur la
Geogrc
phie Compare do' 14 Maurtanie Tingitane, Paris, 1811, pp,
85-88.
" A, LUQDF,'f", Contribution. l' Atla, Archt% giquC:' du M4roc
Prospections PrhiR,
toriques, dans B AM., VU, 1968, p. 199.
" A LUQUE.T, La Cramiqe Prromain de Bat/a.m dans B A.M" V, 1964,
p. 123. H A. LUQUET et R, THotrVENOT, Pu/J/ica1ion du Service de!i
Antiquits du Maroc7
9, 1951.
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250 A. LUQUET
Entre cette priode et .ceJle qui prci!de la priode romaine, la
poterie
Se signale par une remarquable homogoit, du VII- s. au lIle-
.......,aY, J.-C.
Vases, bols, crateres, sont dcors de bandeaux et filets de
couleur brun
rauge, bruo clair, sepia, rauge orang, violac, de dessios a
croisillons el
de dessins floraux (fig. 5, n' l, 2, 3, 4, 5).
,~ Les ~essins a croisillons rappeJlent Un motif de vannerie
inconnu a Car
tbage, mais qui existait au VII- s. ay. J.-C. en Asie minellre
(fig. 5, o' 4).
Ils peuvent tout aussi bien tre des copies de poteries
rhodiennes ou ionien
nes 18,
Deux hypotbeses peuvent tre adroises a la suite de ces
dcouvertes:
Les navigateurs de l'Antiquit attirs par la peche d'un poisson
qui
abonde a une certame priode de l'anne dans l'oued Sebou,
l'alose, ont
remont le COUTS de l'cued Sebou pour auginenter leurs prises et
dcouvrant
~ i
-')"' 1
.. FIG. 8 - Situatioo de Sidi Slimaoe, Rirba . une peti:e
agglomration y font escale.
De nos jours encore cette peche est pratique eourammenL Le
fleuve
est divis en plusieurs secteurs qui soot afferms a de puissantes
socits
de peche industrielle. De Banasa a Meehra bel Ksiri, eere peche
est parti
euheremeot fructueuse.
Les Pbniciens dja installs a Gadir eo Btique et au Marac, 11
Tanger,
a Lixus et aussi 11 Tbamusida, en aval de l'oued Sebou , non
loin de 'estuaire,
entretienoent des relations commereiales iodpendan'es de
coosidrations poli
tiques, eomme ce fut le cas en Gaule, avec les peuplades de la
cote '0.
Ces navigateurs importent d'abord des poteries de la Btiqur. La
terre
du sous-sol du Rbarb se pre' ant . parfaitement a la fabrieation
de poteries,
ils foot veoir des potiers et eonstruisent des fours. Ils
emploient videmment
des geos
-
IV
VI
IV
. . /
FIo. la - Plan du MausoJe de Sidi Slimane.
-
254 A. LUQUET
Il existe videmmeot des ncropoles a Banasa. I\ o'a pa~ .l permis
de les dcouvrir, les fouilles ayaot t ~:rictemeDt Iimites a
['enceiote meme de la cil. Par ailleurs, les apports de Iimon,
dposs par l'oued Sebol:, qui s'levenl a pres de ncropoies.
La pieree faisant bable que phniciens a celui dcouvert et
Carte au 1/50 000
Feuille n XIII, I-c Sml SLlMANE
4. 451 500-412450. Rirha (fig. Des fouilles pratiques eo une
bouele de I'oued Beth, a une straligraphie ideo~ique a
2,00 m depuis ja priode romaioe, ool eoseveli ces
totalement dfau! daos la plaine du Rharb, il esl proe!
carthaginois bil.tirent des mausoles tout semblables fouill a Sidi
Slimane.
8) 1953 dans une ioslallation romaioe situe dans 5 km au
Nord-Ouest de Sidi Slimaoe, ont rvl celle de Banasa.
Au-dessous du niveau rornain, mise au jour de fours de potiers,
de tessons1 de poteri~s polychromes, de tradilion punique.
5. 451500-407 138. Sidi Sliroone Les travaux de dgagement d'uo
Il/mulus Sidi Slimane sont commencs en 1937 Luquel. IotetTompus par
la guerre, ils
qui par
soot
occupe A. Rurepris
le hlmen
cenlre ano, 1942.
adu ssist
souk de
de A.
Ce lumulus d-e 47 m de diametre et de 6 m de hauteuT. El Khedeya
el Hmera , CQllvre un monument rectangulaire orient d'Est en Qllest
(fig. 9).
Long de 13,25 m, large de 5,50 m, d'lloe hauteur de 2 m ([ig.
ID); il esl coostruit en partie de . briques eClles pour
l'ensemble, et de ma
-
A. LUQUET25q
prerniere chambre, une anticnambre cornme nous le verrons par la
suite, de 2,80 m de largeur et de 1,~ m de profondeur. Un
SE>'::':ld squel.ette, eouch sur le cot gauehe, le dos tourn au
mur d", la ehambre, dfend
l 'e ntr~e d'l1n passage de 1,20 m de largeur el de 0,60 m de
profondeur, eor,duisant a une ehambre mortuaire. Ce sque""re repose
sur un lit de platre.
La ehambre spulerale est plus grande: 3,10 m de largeur pour
2,80 ro de profon.deur. Trois dalbs monolithes en ealeare gris 20
de 2,80 m de longueur et respeetivement de 0,75 m , 1,20 m el 1,15
m de largeur sonl dposes ~ meme loa sol de terre battue. Sur une
dalle a rOuest , orient Sud-Nord, repose un squelett e, sur un lit
de p1ilt re. Un deuxie:ue squelette, les jambes replies. ceeu-pe
'l'extrmit de deux dalles le dos tourn eontre le mur , a l'Ouesl.
Un lit de plat re a t galement dispos sous le eDTJls.
Sous la pression M r liorme m.sse de terre reeOuvrant le pl
afond des ehambres, constitu de trone~ de thuyas de 0.60 ID de
diametre, ces derniers se sont effondrs, a moiti pulvriss,
disloquant 1'05 tombes a eaisson, dont les dalles se son t
amoneel.s les unes - --sur' les -'~utres , eras.nt les eorpS,
rd'Ji,san'. en pous;ier? les ' ('sseln~(!t~, _ ':i bien qu'il n'a
pas t possible de dterminer avee prcision l'orientation des tetes
,
Cette chambre spulcrale ne peut-etre que le tombeau des deux
prineipaux personnageS.
L'i nhuma ' ion semble ,deouler d'un rite barbare, teut au moins
peut-on le conjeeturer. Un serviteur immol a l'entr e, un autre
dans l 'antiehambre, auraient t les gardiens de la ehambre
mortuai~e ,
Le plan de ce tombeau n'est pas sans analogie ave~ eelui de
Mogogha, dans le Nord du Maroc. publi par A. lodin 2 1 et le
tombe'u punique de Byrso (fig, 11) 22. Pas d. n;ches latrales ou
dpose r le mobil ier funraire dans le mauso!e de. Sidi Slimane;
mais eependant, une banque'te rnn age
-
6 '" ' " .~ .~ ~
'"
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A ,
LE MAROe PUNIQUE 259
CarIe au 1/50000 Feuill~ nO 1-29, XVIII, 2-c SlD y AHIA DU
RHARB
8. 400-415500. Sidi Ah ben Ahmed. Thamusida (fig. 12) Le nom de
Thamusida rvole une origine prromaine (eomme les noms de Tamuda, et
de Tamusiga aU Maroe, eelui de Tamugadi en A4lrie). La syl1abe
~IO
Tba pourrait tre un artiele, identique a l'artiele fminin de la
la ague berbere aetuelle, e' que I'on retro uve dans la toponyrnie
du Marce, dans Taforalt, Taza, Tadla, Taaurirt 24.
Des fauilles, auxquelles j'ai personnellernent particip, y
furent entreprises a partir de 1933, SS'us la direetion d'Armand
Ruhlmann. Le ehamp ramain fut deouvert en premier lieu. Plus tard
en 1953, M. Marmonnier reprit le ehantier e! poursuivit . les
travau.x. Enfin, d~s leves de l'Eeole de Rame vinrent y faire un
stage de J959 a J962.
Des les premiers travaux, des monnaies no-puniques y f\Lren!
reeueilIies. C'tait une premiere indieation sur l'antiquit de la
viHe. Une amulette en OS,' d'environ 4 c.m de longueur, reprsentant
une main faisant la tica , pouee en dehors, l'avant-bras pere '
d'u.n trau de suspension et barr d'une rainure trans versale, fu t
trouve par l M. 'Marmonnier. Cest incontestablement un: objet
punique, cornme il s'en rencon~re a Carthage, a Jbiza, a Cadix, en
Sieile dans les lombes des IV et llI" s. av . J.-e. C'tait
FIG. 13 - Situalian de Mehdya. la un premier' indice" ~e valeur
25. On ne sait eneore si des a!elie rs de potiers furent 'installs
. a ThamUr
sida, ce qul est probable. maiS des (essons peints qul
proviennenl de ce site tmolgo'ent a. I'vidence des relations
commerciales avec la ville voisine de Banasa.
Par la force des chases , si les Phnieiens onl apport eux memes
Jeurs produits a Banasa , de.ns leurs' navires, et plus tard les
Cilrthaginois, la plupart de ces naVigaleurs ont efrec'u leur
premiere esp le au bourg Jibyque de Tbamusida, des le VII' s. ay.
J.-e., el y oat praliqu leur n~cee, dont on retroLlvera quelque
JOUT la trace.
ver! de' son
Carte au Feuille nO
KNITRA
9. 384-408.
:2.
"~!j A. JODlN
La Sebou,
G. MARey, 1935, p.
L'tablissement primitif, pres des berges actuelles du fleuve,
est recoupar une forte paisseur de liman, garant de son aniiquit,
comme
intgral it '
l/50 000 1-29, XVIIl-1-d
(Port-Lyautey) Mehedya (fig. 13)
casbah de M ehedya, sur la rive gauche de l'estuaire du fleuve
le Crabis des anclen s, Sl l'on s'en rapporte a Scylax 26
reco-uvrirait-
Notes linguistiqlles. Autour du Priple d'Hal1non, d ans Hesprls,
XX, 2 l.
cb
5.6 ~ 2 .\"", -------
A.L. Bijoux et antulelfes du Maroc Punique, op. cit.
FIG. 14 _ Situatian de Sala Colonia - Rabat-Chellah.
-
260
!lO o
A. LUQUET
\l) .n lO
\ OL
~
" S>-&''i)~ ?- . 3 10 ~ ''''17- Q)c. r 1_
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~ ,. .2
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50.0
.. ------
FIG. 15 - Situation de Tmara .
\
-
262 A. LUQUET LE MARDe PUNIQUE 263
du chargement d'un batea u romain se dirigeant vers le Sud,
naufrag sur l cote?
A 1 5{)0 m au 8-0 de la plage de Temara, d'autres plages
s'tirant sur des longueurs de 700 m el 500 m, domines par le seyyed
de Sidi Bou Abed, offraient d'autres atterrages ou les 50 ou 60
bateaux .au prip'e d'Hannon pouvaient s'abriter.
Carte au 1/50000 FeuiUe n N 1-29, XI-4-d
13. 351 500-367000. Oued Ykem (fi:g. 16).... ~
",:U.I' e. u 1< L'oued Yquem s, fraye un passage a Iravers la
dune, apres avoir fait plusieurs mandres, et son pelit estuaire se
prsente fa ce a la mer .~ dans une crique, domine au S-O par des
rochers dchiquets, q'Ji ne surplombeDt l'ocan que de quelque 5 m,
et au N-E par une falaise de 20 m de hallteur, PlllS au Sud-Cuest,
ce sont de petites plRges qui , SUr 2,5-00 km de longueur,
s'incrustent
-
-------
264 A LUQUET 265
o ~co 1 2 /i.3~f,QL___
FJG. 17 - Situation de Skhirat.
JO IJdiZl e\~d I
e e A N
(he mS
LE MAROe PUNIQUE
: C)
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. ,P.... ~d.Y
c. t:. t>. N o
I .,J'QV ~ I I
.. ; ............ 1
cb ~__2"..
FrG. 18 - SituatioD de Bouznil:a.
-
A. LUQUET266
F " 1II C'\
_~_________2 Km
FIG. 19 - Situation de Mansouria.
(,
o s/
tl ~
~
lO
'ti .5/13ou Zgue/)
Jj'nhou GueM:J
35 0 Km
o't, .YbouG/Je ndou/ !L~
LE MAROe PUNIQUE 267
CarIe au l /50 000 Feuille nO 1-29, XI-4 a et e
16. 324500-352500. Mansouriah (fig. 19) Le S.yyed de Sidi ben
Haja abrite une crique de forme trapzoidale. Elle
est trap ouyerte cependant sur le fronl de mer et ne pouyait tre
qu'un abri prcaire pour des bateaux.
Par contre 11 l'Es l du seyyed, longeant la cote a 250 m,
d'Ouesl en Est, une jete naturelle , de 1,500 km de longueur, '
domine un pelil lac qui communique avec la mer par un passage troil
de moins de 100 m de larg eur.
Les baeaux, une fois..I. passe franehie, l irs sUr le sable
d'une plage de la eOle n'avaient plus rien a craindre des lments
hosliles de 'ocano
Veau douce se trouve a proximi' : Ain Bridia a l'Est a 1,500 km
et Ain Bou Guelib a I km au Sud.
CarIe au l / 50 000 Feuille n 1-29, XI-4 a et e
I. 345000-346 500. Mohammedia (Fedala) i(fig. 20) Sur les cartes
marine"s datant du siec~e derni'er, l!O lot marquait l'empla
eemen1 ac uel du cap Fedala 29.
Soit par l'apport de malriaux venus de la mer, pousss par la
houle, soit par le lravail de la main de l'homme, rilot a l reti au
rivage, formanl un iSlh me, dont la lt, s'tahe comme les doigls
d'une main el devenue le cap de Fedala.
Les premiers navigaleurs Phniei"ns recberchalenl pres des COles
ces ilots ou ils pouvaient faire escale sans e're inqui'ts par les
riverains.
Nombreux sont ces iJOts qui, de Sieile en Mditerrane, 11. l'ilol
de Mogador, sur la cOle ocane marocaine , faciliterenl le lrafie de
leur ngoce.
Une plage de 5 km de longueur, lgeremenl ineLlrve vers le Sud,
bule eonlre un rocher, au NQrd-Esl, derriere lequel se dverse vers
l'ocan, l'Oued Nefifik.h.
Les instara' ions portuaires modern"s de Fedala lanl 11 lerre
que sur l' ilol >, recouvreot certainement des hypoges ou autres
vestiges qu'auraient pu laisser les Phniciens.
S'loignant de Mobarnmedia, cap au Sud-Ouesl, les nayigatems de
l'Anliquit, mettant a profil Une connaissance plus approfondie de
la cole, acquise au cours de yoyages predents, devaient ra llier
Sans plus tarder, d'une seule traite Azernmour, ou ils 'aient surs
de trouver un bavre et se ravitailler en ea u et vivres.
eette partie du licoral en effet, quasi rect iligne, n'offre que
peu d'abris, prcaires par surcroit.
c., L'Ile de Fedala-Mcbammedia , fUI eertainement une .escale
pbnicienne, mais les reeherches y SO nt rendues impossibles par
l'existenc~ d'insla ll ations industrieUes.
-
I.. "LC" ~\. 1 5 !H,CIIAQIA
~~~~ ;J
-l!ia-o=u&
270 A. LUQUET LE MARoe PUNIQUE 271
Carthaginois qui s'y fixerent et ererent des centres dont les
habitations en torchis On[ v :demrnent disparu.
22.
23. Jadida,
24.
25. 11
26. d~
27.
28. Dans le ben
29.
30. entre
208 600-298 900, Phare de Sidi Bou AJi
A l'Ouest du phare, Une carriere abandonne, don! le fond forme
une euvelle remplie d'eau, notre a'tention a t attire par des
coupes daos la rache, dont on a retir des d,ll es . Les vides
laisss , mesurs, sont de la dimension des dalles trouves par~es
pres des hypoges, dont elles ' aient le cou ""rele.
Entre la ville de EI-Jadida et le Cap Blanc, 3 000 hypoges on! t
dnombrs.
',.
208 500-297 746. Seyyed de Sidi Mohammed Chella, a 3 km de EI11
200 m de la route de Safi, a l'Est, 100 hypoges.
207 500-295 250. Douar Ourlali: 200 hypoges.
205-500-206500. Km 7,500 de la raute d:: El-Jadida a Safi, a 50
m l'Est de la route : 25 hypages.
206 300-295 250. Daua; Atamna el douar M~aada, a 350 m a l'Esl
la route: 100 hypoges.
205 400-294 250. A proximit du douar Oulad A!tar et Rhenafra:
200 hypoges,
meme secteur, bled Mgatta , prop: itaire du terrain, Mohammed
AbdalIah: 50 hypages.
203 250-292 500. Seniat el Ma'ifa: 40 hy~oges. ,.. '1tJ? f'
206295-295 500. Sur la rive droite de la route de EI-Jadida 11
Safi, l'ocan et la route, dauar Jofra , ncrapole de Sidi Bouzid
250
hypoges. Une crique de 2 km de loogu,ur et tle 750 m dans sa
plus graode
largeu! e:t b;::',e, vers l'ocao par un affleuremeot de raches
qui mergoo! d, 0,50 m a mare basso. Les br.t ""ux rhniciens fond
plal, a~ flux2> L.
pouva,ient a'sment le franehir et trouver 11 I'in'rieur de la
crique uo refuge. Face a l'ocan , un seyyed, S'di Beuzid, s'leve de
quelques metres au-dessus de la cote. Il est prd au Sud, d'uo.
co"rette rectangulaire de quelqlJ,es met r~~. de cot, borde d'une
muret'e ea pierres seches, au mi~ieu de laquelle s'leve Un bryle,
cippe constitu de meules domestiques poses
FIG, 21 - Situation d'Azemmour. les uoes sur les autres.
A proximit, 11 250 m au Nord-Est des groaes ont ! amoages par
les pecheurs. Ce sont galernent des lieux saiots.
-
LE MAROe PUNIQUE 273 A. LUQUET272
31. Dans le meme secteur, pres d'un {our a :cilmIx~ au km 6,500
de la route de EI-Jadida a Safi, sur la rive droite de la route: 30
hypoges. El Mekki est le propritaire du terrain.
32. 205 000-295 000. Douar Oulad Bouzid: 50 hypoges.
33. 202 500-293 500. Au Nord des remparts . de Tit: 50 hypoges.
Carte au 15;00000< FeuiUe n N 1-29-X-l b ~ (fig. 23) '.o ~ Tit,
village berbere connut des forlunes diverses au eours des
sieele,.
Les Portugais s'en emparent au XVI" sieele de no!re ere, puis
['abandonnent, chasss par les Maures.
De toutes ces poQues il reste les vestiges d'un Pempart tort mal
en point, que l'rosion olienne ronge un peu plus chaque jour. Un
borj se dresse encore a pointe d'une saillie roeheuse qui domine
I'ocan, au Non!. A ses pieds des cuves > ont t creuses dans le
roe.
Roquemaure ll, Renri Basset et Renri Terrasse, et bien d'autres
voyageurs avaient repr ces auges. Pour les uns c'taieot des cuves
servant
-(1' l1!j au tannage des peaux d'animaux. Pour les autres, dont
Renri Basset et~oo Km " Remi Terrasse, c'laient probablement des
hypoges pbtniciennes (pI. VD. Une longue exprience aequi se au
eours de notre prospection nous ~
permis de les identifier avec eertitude.
Protge des vents du Nord-Est par un promontoire de 200 metres de
longueur, peu lev a l'heure actuelle, par suite du dWage effectu
par les vagues de l'ocan, une crique de 500 me tres de longueur est
borde au Sud-Est par une plage (pI. VII).
/ C'est une escale recherche pour des bateaux dont le bordage,
hors tout, n'excede pas 5,SO ro, bordage des bateaux phniciens de
l'poque, pour abriter une f1olille.
rlG. 22 - Silualion de EI-J adida. Veau douce est abondante et
sourd meme en pleine mer, a 50 m du rivage. C'est un spectaele
surprenant, au moment du plerinage annuel de Moulay Abdallab (Tit)
de voir les plerins s'engager a mare basse, dans a mer, jusqu'a
hauteur des hanches, puiser ['eau douce meme l'eau de mer. .
Les premiers navigateurs qui s'approcherent de la cte ont
eertainement remarqu le manege des rivera ins s'approvisionoaot en
eau douee dans la mer et ont profit eux-memes de ce phnomene, sans
courir le risque d'une expdition 11 l'intrieur.
-
274 275
50"
A.L M.
F1G. 23 - Siluation de Tit.
~ K",
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LE MAROe PUNIQUEA. lUQUET
Au dire de Strabon >. crit G. Contenean}?, les habitants de
Arvad fa 'saient usage d'une source jaillissant en p1eiHe mero lls
"appliquaient sur rorifiee une e/oche en plomb d'o) partait un
tuyau en euir, par lequel l'eau dauee tait reeueillie, face a I'le,
que les habit(lnts, diton utilisent eneore aujourd'hui .
I1 est a prsumer que les navigateurs phoiciens, courtiers de
cornmerce, fondent a Tit un comptoir. Le centre Se dveloppe, mais
bientot il faut
~ +
\'" 'V
(
songer a abriter les morts. Une ncropole es! cre tout pres de la
cote, pour des rrusons de scurit.
Les bypoges creuses dans le roc, ces CUVeS 'j) mentionnes pi us
haut (pI. VI, fig. 23) sont de dimensions variables, selon la
taille des gi,an:s replis qu'ils devaient recevoir; 1,20 m a 1,60 m
de longueur, pour une largeur moyenne de 0,70 m. Leur profondeur
est d'environ 0,60 0,70 m, mais le bane rocheux ayarr. t dlit, on
peut 1'estimer a 1 m la diffrence lant reprsente par I'paisseur du
banc dli'. Cest un~ une priode d'in' humation; mais nous ne
pourrons les dater, iDcinrations et inh'.lmations s'tant succdes
sans chronologie prcise suivant les lieux so.
Le n;oco prend de plus en plus d'imporlance. Cependant il y a
une priode d'abandon. Les Carth.aginois roceupen! le site au cours
du priple d'Hannon. L'extension des ncropoles nous permet de suivre
I'volution de la pomsee carthaginoise vers l'intrieur, Ils s'
installen! a L'emplacement aetuel du village de Tit, el si 1'on en
juge par le nombre imposant d'hypcr
29 R. CONTENAU, La Civilisation Phnicienne, Payot, Pari" 1949.
Ignoran! la boussole , les Phniciens se guiderent sur la petite
aurse qu'ils appe{ilrent Phenik (I'to le phniciellne), Ne dspasant
que de bateaux de faible tonnage, ils n'affrontaient pas
volo1itiers la pleine mero On a remarqu que leuTs tablis~ Sements,
y compris les villes de la cote Syrienne, raen! si/l/s de fa~on a
ce qu''' n'y eut pas entre eux plus d'une ;ourne de navigation;
chaque so;r les navires trol/vaien! 01) s'abriter.
que les colonies phnicie,tnes de l'Afrique, de la cte alfantque,
aient cess d:e:xlster ate mamen! d~s guerres puniques le sauven",
de l'occupation phnicienne
encore vivace bien longtemps apres; SaintA ugustin (354430)
assure que son remps on parlail phnicien sur le iltoral Ouest de
l'Afrique jusqu~au
cap lVoun. navires.. grandes barques el extrmits releves, dont
l'avant Se termine par tete de cheval. Ces barques sOnt mues par un
seul rong de rameurs; une
grande voile carre supporte par un mt central fait mouvoir le
navire; iJ. l'avant, petil mat el voile carre venat en aide aux
rames, pour faire virer de bord vaisseau, car de tels gOllvernails
ne peuvent mener cette opration a bien.
HOURS-MDlA~\ Carthage, dans Rev"e des Etudes Anciennes.
Bordeaux, 1949. A partir du Ve siecle av. J.~C., l'habitude
d'incinrer les morts et de con
server les cendres dans de petits ossua 'res i1 F'intrieur des
lombes semble prvaloirJ mais il est vident que l'incinration et
l'inhumation coexistent a Carthage comme
Motya. enfan ts sont enterrs dans de vastes jarres en terre
cuite. Seuls les enfallls
oflerts en "acrtjice ta'ent brils el eurs cendres conserves dans
des urnes tophet de Salamb. De tres nombreuses spultures ont t
dcouvertes d fleur terre. Elles doivent appartenir a des
Carthag'nois de condition moyenne. Quant menu peuple, c'es t dans
de vaS/es fosses carnrnunes qu'i/ trouvait son dernier
repas 1>.
Carthage. MwaAlNE HOURSMDlAN: Presses Universitaires - Paris,
1949,
-
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/J~0 '.
'o '. . '0 1
O l. '0." . ..
' . O
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-
LE MARoe PUNIQUE 279
o 2 ~ 4 >4 . ' I ,
FIG. 26 - Tynes de silos a grains.
A. LUQUET27f!
.. _____ _ . ..-----------t
oD do /le __ ~ ~-------
o~\ :OQc.,...
FIG. 25 - Plans des entres d'hypoges.
-
R. J . chologie ef: srie magasinage G. CAMPS,riques, ef:vestiges
M. G. a Taza
~ \\W~\\~\~ " \~?11~J",~~~~Wt~'/ ~\\\i~ . ~ -~}1,. \, .. .~
\\ ,,;;:;W")I1
...-% .~~ "b~\~:
nous rend Ce puits fon suspect,
Citons, enfin, les fameuses tombes protohistoriques ou puniques
> de Taza M, toujours en forme de carafe. Un ouvrage rcent .37,
sur les monu.. ments funraires pro:ohistoriques du Maghreb, en fait
grand caso En ralit. ji n'y a aUCUne trace punique a Taza, rgion d'
accs diffici12, tant pour les Romains que pour les Carthaginois. Et
nous refusons catgoriquement tout caract/"e funraire a ces silos
arabes. La prsence fortuite de squelertes dans certains silos
aurait une origine bien diffrente. connue des historiens e! des
juges d'instruction.
CAONAT, Recherches des Antiquils dans l e Nord de l'Afrique.
CAMPARDOU, La Ncropole de Taza, Bull. de la Soco de Gographie et
d'Ar
d'Oran , t. XXXVII, 1917, p. 281 -328. II pourra,it para!tre
trange, a prior', de classer parlDi les spultures Une
rl'excavations dont l'utilisation est aujourd'bui uniquement rserve
a l'em
des grains... (J. Campardou). Aux origines de la Berb,.e:
monuments el sites fun raires protohislOParis, 1961.
Les tombes en forme de silo (p. 113-115), e1 notamment, p . 114,
les de Taza %l. CAMPS, Se basant SUr la publication de 1.
CAMPARDQU, reconna!t ~pendantdes tombes protohis toriques dans ces
sil os.
-
282 A. LUQUET LE MAROe PUNIQUE 283
Corte au l /50 000 Feuille n N 1-29-XVIII 4 d 198 500-289 200.
Cap Blanc Jorf es-Sefra, Cap jaune, ainsi dnomm par les pecheurs
locaux) (fig. 28 (pl. X).
o x:
~
... Le Cap Blanc que domine un phare, s'l.eve a l'OUDe El-Jadida
(Mazagan), la cole est basse, de 2 m a 6 m d'altitude. Ou cap
Blanc, orienle du N-O au S-E, sur une longueur de 2,500 km, une
'i'.' 2,..l..
IJ
FALAISE J
Ef.>OIJLH.
-!2. I'CM .
'\ \ ~
\ I / falaise de gres tendre de cQuleur jaune, cu lmine jusqu'a
une hauteur de'-. /' 51 m. Elle est battue rg~ierement par la
houle. Nous avons eU le privi~ '- -- lege, lors des travaux de
fouilles prbislorqiues, de la grol'e d'EI Khenzira,
diriges par le regrell A. Ruhlmann, 11 2 km du. Cap, d'assister
eo 1933,~ B lors . de la grande mare d'quinoxe, a I'cro ulement de
la falaise, mine a Sa base, sur la tolali l de sa longueur et sur
une largeuI de 25 a 30 m, emportant la rou'e c56ere . Celle COUpUfe
fut providenlielle pour les pros(; pecteurs. Elle dcouvrit de
nombreuses hambres lailles dans le gres, communiquant entre elles
par des couloirs. Nous avons pu y accder el prendreO quequ.es
photographies (pl. XI). Une de ces ehambres est occupe actuellement
par un sanctuaire musulman fr quen: par les pecheurs.
Du cap Blane vers l'Est, DOUS avons encare dnombr de nombreuses
~ hypoges.
CAP 8LANCt:.~ 208 200-295 300. Douar Cha'lbet, au Nord et a
l'Est de la route fJorf esSef'ra) de EI-Jadida a Safi, 100 h.
~.... 207 250-297 000. Douar Ha:bara: 50 hypoges.I()qti" 206
000-293 200. Douar Khenadra: 18 hypoges. ~V
2065(,0-294250. Douar Bouizi : 150 hypoges. 202000-292 200.
Entre la ncropo!e de Tit et les Khiems de Bouchaib el Rhaza: 250
hypoges.
198200-289200: 17 hypoges.
~------------------------ 201 000-285 000 FIO. 28 - Siluation du
Cap Blanc. 203 000-224950. Secteurs Ol! de nombreux tmus >rmt
creuss daos le
plateau de calcaire gris, que les gometres ont iodiqus comme
< puits sans eau >. Ce sont des hypoges.
199500-279250. Bled Rhaba. Sdi Embarek. Situ aUrdessus d'un
mmense plateau de roehe ealcaire, une grotte a te
amnage en mausole (pI. XII) (fig. 29 n 1). Une entre, alle
orieDt~
"
~
-
~ 4'
A . L
-,
'" ;l. 4 .. 8 10 M W L.....l--J--1 L.J l.....LJ .
FIG. 29 - Bled Rhaba: N ' 1: Plan de la gratte
2 3 k O so ~ ! ! J~I I ) L M.
N' 2: Coupe sur le eouloir de l'eotre.
LE MAROC PUNIQUE 285
NE-SO taille dans le roe (fig. 29, o' 2) d'uoe loogueur de 8 m,
d'une largeur de 0,80 m, deseeod en pente douee a l'intrieur de la
grotte, don! le plafond s'est effondr en partie. De chaque ct de
l'alle, une baoquette de 0,60 m de argeur, de 0,60 m de hauteur, a
t amnage a meme le roe Elle reeevait des dalles monolithes de la
dimension du vide laiss entre les deux banquettes, dont
quelques-unes ont t retrouves aUlt alentours. Elles recouvraient et
masquaient l'entre. Un boyau , pan de la grotte vers le Sud. Les
habitants
-
LE MAROC PUNIQUE 287286 A. LUQUET
A 50 m de la plage el a 250 m a mare basse, de la route, a l'Est
ou se IIouve la chambre en cul de four d'El H a!ira , un cordon
rocheux se signale par trois petits rcifs qui mergent de l'ocan,
chelonns du Nord au SUd, sur une distance de 150 m . Ils se
nomment: Qasri, Tingui, LalIa nouara. Leur hauteur es: de 8 a 10 m
. Dans chacun d'eux se trouv . Une chambre en cul de four,
identigue a celle d'EI Ha!ira. Elles doivenl faire parlie d'une
ncropo1e engloutie dans les flots a la suile du dmembremenl du
cor
-
288 289 A. LUQUET
M .
225
LE MARoe PUNIQUE
-., ~ .1-0 C'/ .. V-9.. # 1>"1 . CHAI
-
291 2'90 A~LUQUET
CarIe au 1/ 50000 Feuille n 29-III 2 d
49. 132 -OO-.198 300. Sidi Bouzid ' #./Y Au pied de la falais"
se trouvent des hi'poges, vestiges d'une neropele
aujourd'hui reeouverte par les eaux.
50. 136'600-182200. Jorf el Youdi
.' A q~inze km au Sud de Safi , DOUS avons reupr a la ba se de
la falaise, dans des boulis, le pied d'une statue, grandeur nature,
en gres stuqu. D 'apres les renseignements reeueillis sur place, il
y avait galement un ,pras el la . tete, aui ont t malheureusement
emports par des europens. TI ~ous a t impe'ssible de les reuprer
(pI. XV).
Il est impensable qu'il s'agisse d'une statue romaiDe en ce '
lieu. Ce pourrait etre la statiJe d'un" Divinite ddie 11 Pose'idon,
que les navigateurs aneiens levaient lors d'un dbarquement
d'importance, pour se eonci,ier la faveur des dieux loeaux "'.
51. CarIe au 1/ 000000 - 3/4 lLOT DE MOGADOR - ESSAOUIRA (fig.
33)
, Bien q~'inhabit a J'heure aetuelle, 1'ilot ,de Mogador recele
les traces de ;plus;eu rs tabissements hist
-
292 A. LUQUBT LE MAROe PUNIQUB 293
tmoigoages aotiques, et parmi eux des poteries puoiques a
inseriptions '" L'anne suivante, M.P. Cintas fut appel de Tunisie
pour procder a des fouilles, Conclu~ion qui eurent Jieu en 1952, et
dont il consigna les rsultats en 1954 dans soo ouvrage sur
l'expansi9n carthaginoise 40. Si la: cote mditerranenne du Maroc
est peu accessible du fait des
En 1956, le Serviee des Antiquits eonfiait a M.A. Jodin le soin
de escarpements d.e la cha1ne rifaine, on rencontre plusieurs
racles hospitalieres dgager eompletement les tablissements
antiques. En trois eampagnes de fouiJ des que l'on approche des
Colonnes d'Hercule. Tamuda, Ceuta, Tanger, les, l'on tablit une
stratigraphie, on reeonnut le eomp'oir phnieien 41, et furent des
escales obliges pour les navigateurs passant de la Mditerrane l'on
exhuma l'tablissement de Juba n, avee ses vastes pieees, dont l'une
l' Atlantique, et d'abord pour ceux de Carthage. Malgr sa
turbulenoe,dcore d'une mosalque, ses rserves, ses bassins. de
nombreuses monnaies, des amphores, etc... 42. l'Ocan offrit
toujours un attrait certain pour ces marins qui apprirent vite
a le pratiquer. Nombreux ront les rcits de voyage, souvent
similaires, quiLe niveau phnieien a fourni des vases
phnico-ehypriotes a vemis rouge dcrivent des priples effectus soit
vers le Nord, le long des ctes espagnoles
et a dessins eoneentriques, dont plusieurs a inseriptions
phniciennes (alphabet et portugaises d'aujourd'hui, et des rives
gauloises, soit vers le Sud, lede Tyr), et des amphores greeques
(ioniennes et attiques), parfaitement dates
de la He moiti du VII- s. avant J.-e. long des cotes marocaines
et s~hariennes.
C'est le plus oeeiden!al de tous les tablissements antiques
reeonnus a ce Les tmoignages matriels de ces raids, puis de ces
escales rgulieres,jour en Afrique. C'est aussi le premier eomptoir
insulaire phnicien tudi hors n'ont t retrouvs que tres reemment,
mais, depuis 20 ans, ils se muldu bassin mditerranen. tiplient
chaque anne. Des ncropoles puniques, dont j'ai commenc moi
meme l'exploration, notamment a Tit, pres d'EI-Jad.ida, sont
exhumes le 52. CAP RHIR, a 30 km au N-O d'Agadir long de la cote, a
partir de Tanger.
Des sondages ont t pratiqus devant des gwttes ql1e l'on
sup>ose elre Les villes du Maroe antique, connues jusqu'a prsent
pour leurs seulsprhis!oriques. Parmi les tessons de poterie eommune
remont s au eours de la fouill. se trouvajent des tessons de
poterie punique, mlangs a des dehets vestiges romains, sont
fouilles toujours plus profondment, comme je l'ai de euisine
(eoquillages) (identifieation P. Cintas) "'. fait a Banasa, et l'on
atteint frquernment leurs assises puniques et libyques.
Lixus, Sala, Banasa, Thamusida, Volubilis, Tamuda, et bien
d'autres, furentLa fouille de cette grotte a t remise a une date
ultrieure (pI. XVI). des cits punigues avant d'etre des muncipes ou
des colonies romaines. Le 53. OUBD DRAA recueil des inscriptions
puniques du Maroc, bien que modeste, dmontre
qu'il y eut une pntration carthaginoise a l'intrieur des terres,
assez loinLes derniers vestiges des navigations antiques se
retrouvent dans la partie du rivage ou I'on accostait. Par contre,
les re1ations de cette contre avecla plus mridiooale de la e~e
atlantique maroeaine, a l'oued Draa exaelement,
oi\ M. Monteil fit la dcouverte d'une gravure rupestre (fig.
34), ml1.ag
-
.'
NOTE SUR LA NAVIGATION DE LA COTE ATLANTIQUE DU MAROC
Gnralits La cote marocaine entre le Cap Spartel et l'oued Draa
est inhospita
liere; les abl is sont prcaires et seules les embouchures des
fleuves sont des mouillages sUrs quand la barre ne rend pas
impraticable la passe d'entre.
La cote atlantique est expose au vent et surtout a la houle du
large d'une fa~n quasi permanente. Elle est presque rectiligne sur
une longue dlstance et la plage qui la borde est considre cornme
dangeleuse a cause des rouleaux qui brisent et qui ne permettent le
dbarquement que par beau temps tabli et sous le vent de caps ou
d'avances peu prononcs. LES VENTS
La cote atlantique du Maroc se trouve en gros a la limite de
deux zones mtorologiques:
- Au Nord, celle des vents de S-O a N-O, frquents et forts en
hiver ; - Au Sud, celle des alizs de N-E qui prdominent toute
l'anne,
frquents en t. La dmarcation entre les deux zones n'a rien de
prcis et c'est en
toutes saisons, mais plus particulierement en biver que les
vents d'Ouest 'emportent sur l'aliz.
De plus, dans le voisinage du cap Spartel, tout comme dans le
dtroit de Gibraltar, on observe un rgime particulier des vents qui
ne soufflent que de deux directions:
- Vents de. N-E a E, gnralement secs assez forts; - Vents de S-O
a O, plus humides et plus fbrts quand ils sont lis
au passage d'une dpression atlantique.
-
298 A. LUQUET
D'autre part, les brises de terre et de mer sont tres rgulieres
en t el s'observent galement en hiver. En t, la brise de mer
s'tablit vers 7 h au N-O, elle fralchit vers 15 h, et tombe au
coucher du sol,i1. La nuit est calme. Une faible brise de terre SE,
prdde au jour la brise de mer.
En t, les ca!mes sont frqmnts avec alternance des brises de mer
et de terre plus au Sud vers Agadir.
Les statistiques mtorologiques indiquent une prpondrance des
vents du secteur Nord a NE aux mois de jujllet et aout a Casablanca
et Mogador.
Sur cent observations a Casablanca: - 29 % de N, 13 % d'E, 1 %
de SE, 3 % de S, 3 % de SO, 6 % d'O,
13 % de NO, 19 % de calmes. A Mogador: 12 % de N, 54 % de NE, 1
% d'E, O % de SE, 1 % de S, 4 % de SO, 5 % d'O, 6 % de NO, 17 % de
calmes.
Par contre, en janvier a Casablanca, on observe: 13 % de N , 10
% de NE, 4 % d'E, 3 % de SE 16 % de S, 10 % de SO, 6 % de O, 6 % de
NO, 32 % de calmes.' D'autre part, a Casablanca, les ooups de vent
sont plus frquents aux
mojs de nov,mbre et d 'octobre. Pour l'ensemble de' la cote de
Larache ~ Agadir, le pOUlcentage de vents forts atteint 19 % en
juillet, mois pour lequel la frquence des vents de N est de 33 % et
ceHe des vents de NO de 19 %.
LES COURANTS
Les cotes atlantiques du Maroc sont longes par le cowant des
Canaries depuis le. cap Saint Vincent jusqu'a la 'latitude du cap
Blanc de Mau[tanie. Sa vitesse est en moyenne de 0,1 nreud,
exceptionnellement 1 nreud. Sa direction est le Sud a SO. TI est
quelques fois renfor par les vents de N a NE et sa vitesse peut
atteindre 2 nreuds en t en priode d'alizs tab!is. Par contre, les
vents de SO peuvent tempo airement faire disparaltre ce
courant.
Le counint des Catlaries est un courant froid
Les courants cotiers sont lgerement influencs en direction par
les courants de mare et par les vents ; on peut dire cependant qu'a
toucher te:re en gnral, le courant porte au ' Sud a la vitesse de 1
nceud, il peut atteindre 5 a 6 nreuds par vent du , Nord daos le
canal des Canaries 11 la hauteur du cap Juby.
LE MAROC PUNIQUE 299
Entre Arzila et Spa; tel, le courant porte au Nord mais est
faible. Les courants de mare atteignent a l'entre des fleuves des,
vitesses de 4 nreuds.
LA HOUlE Elle existe meme par beau temps local; elle regne en
permanence sur
la cote occidental.:: d'Afrique; elle est presque toujours assez
forte pour inte;'dile les communications avec la terre en dehors
des ports ou de quelques mouillages; la barre de brisants se trouve
entre les fonds de 7 a 15 metres. La barre est porte plus au large
des que la houle grossit; ceci peut se produire a toute poque de
l'anne; la f quence du phnomene est de 60 a 1DO jours par ano
'.
Sur la cote du Maroc, la houle est lie aux familles de
dpressions qui se succedent dans l'Atlantique Nord; elle est plus
forte en hiver qu'en et.
Entre l'embouchure du Sebou et la cap Cantlll, les hou:es les
plus irquentes sont celles de NO a ONO, tandis que celle d'OSO est
peu sensible et ceHe de SO ccmpletement amortie. Entre le cap
Cantin et l'oued Souss, le 1g;me de la cote est plus variable et
dpend surtout de la forme des abris et des ports. Safi est protg de
la hou!e du Nord, tandis qu' il est ouvert a celle du SO. Mogador
est relativement abrit des houles de NO a SO, sauf si elles sont
tres fortes.
Les houles les plus frquentes sont celles dont la hauteur varie
de 0,5 m a 1,50 m. On observe 168 jours de houle a cette hauteur au
cours de l'anne avec un maximum en mai (21 j); en juillet et aot
(20 j) et un minimum en janvier-fvrier (8 j).
Les houles dont la hauteur est sup:iQure 11 1,50 m se font
sentir pendant 94 j de l'anne avec un maximumen janvier-fvlier
(13-12 j) .et un minimurp en juillet (2 j). ' LA MAREE
L'amp:itude de la mare en vive-eau moyenne varie de 2 a 3 m en
gros; elle peut atteindre 4 metres dans certains fleuves .
Caracteres probables de la navigation dans l' Antiquit Avec les
doutes et les rserves qu'il oonvient de prendre pour un tel
sujet, on peut rappeler a propos des navigations atlantiques des
PhnicienS et des Puniques qu' ils auraient eu des prdcesseurs, et
que ceux-ci ont t les gens de Tarsis et en un certain sens, les
leves de ceux-ci, les Lixites.
En ce qui concerne les navigations des Tatesse, celles-ci les
conduisir{!nt dans le Nord de la pninsule ibrique (Galice) et
au-dela vers l'Irlande. Les preuves plausibles de ces navigations
seraient les traces de l'extension vers le Nord de l'Europe de
certaines formes de la culture du bronze, de
-
300 A. LUQUET
FlG. 34 - Navire antique reprsent sur une gravure rupestre -le
l'Ou~d Draa, Provine!: d'Agadir (d'apres R. Mauny).
LE MAROC PUNIQUE 301
la diffusion du vase campaniforme a une poque antrieure
(nolithique), des steles graves de Galice, d'Irlande et d'Ecosse,
etc ... l .
n faut remarquer qu'a une poque plus rcente, Strabon parle des
descendants des Tartesses comme ayant la rputation d'un grand
peupl~ de navigateurs.
D'autres part, Festus Avienus, dans son poeme Ora Maritima, fait
allusion a des navigateurs Tartesses qui atteignirent les
Cassitrides et cela antrieurement a I'installation des Phniciens a
Gades.
De meme, et ceci est plus intressant pour nous, les gens de
Tarsis devaient avoir une connaissance srieuse des cotes du Maroc
et de Maurtanie 11. travers les voyages d'e leurs pecheurs 2. II
serait curieux que ces navigateurs n'aient pas eu la tentation
d'aller vers le Sud, en suivant une cote qui, bien que d'abord
difficile, prsente moins de dangers que le golfe de Gascogne.
l' Le type de navire probablement employ sur la cote
d'Afrique
n ne peut etre celui du navire appel rond tel qu'il est reprsent
sur une des faces du sarcophage de Sidon qui est un vrai navire de
cbarge pour des cargaisons volumineuses ou pondreuses. En effet ,
son but commercial est de transporter des marchandises lgeres de
peu de volume pour etre changes contre de I'or en poudre ou en
ppites , de I'ivoire, des pierres prcieuses, etc... Frquemment il a
dO etre utilis pour des liaisons rapides entre les comptoirs.
Les caractristiques de ces navires devaient se rapprocher des
suivantes:
- Long et troit pour etre rapide 11. I'aviron,
- Bas sur I'eau pour offrir mons de prise au vent,
suffisamment
dfendu de I'avant et de I'arriere pour prendre le cap a
I'aviron, et pour recevoir la mer de I'arriere en passant la barre
des fleuves,
- De faible tirant d'eau pour p.asser les seuils de rivieres, -
Stable pour pouvoir recevoir la mer de travers une fois en
route
le long de la cOte, - Robuste pour permettre les cbouages en
riviere, - Pont pour abriter les rameurs et recevoir les coups de
mer sans
se remplir. TI a dU mesurer de 25 11. 30 I?etres de long, 6
metres de large, avoir
1 ej. GARClA & BnuDO, Histoire de I'Espagne, 1, 2, p. 288. 2
Id., ibid., p, 291.
-
302 A. LUQUET
. une voile rectangulaire pour les vents portants de l'alfiere,
2 rames de gouvernai!s, une petite embarcation pour communiquer
avec la terreo
L'quipage se composerait d'un patron, de quatre pilotes, de deux
chefs de ' nage, de quarante ramems a raison de vingt par bande, et
de quelques marins pour la manceuvre.
Une cale en partie utilis! pour le lest permettrait d'arrimer
dix a quinze tonnes.'
2 ' la navigation sur la cote du Maroe atlantique
La navigation est prilleuse en tout temps et la dure des voyages
est alalOire.
Comme on I'a vu, il n'y a pas de efuges surs sauf qu~lques
estuaires de rivieres dont l'acces est rendu difficile par la
bi'rre. Quelques indentalions peu prononces abritent des vents de
SO, mais comme ceux-ci ent tendance a haler 1'0 et le NO, le
mouillage n'est plus supportable et il faut drader , prendre le
large et se tenir a la cape a I'aviron. La cote n'offrc aucnn abri
aux vents d'Ouest.
Par contre, assez nombreux sont les mouillages a toucher terre
qui jJfote~ent des vents de N a NE.
11 dcoule de I'examen de ce qui a t dit sur les vents, la houle
et les oourants que les conditions optima pOUf une navigation sur
cette cote sont runies de mai a septembre, car a ce moment I'effet
des alizs est prpondrant, l'action des brises de terre et de mer
est p!us nette et en : genral les coups de vents passant du SO au
NO par 1'0 sont rares.
Pour le gen:e de navire qui nous occupe, le voyage vers le Sud a
partir de Lixus se fait a ' Ia voile 39 % de N, 13 % de NO en t); .
11 mesure qu'il descerid , les alizs se font plus frais el le
courant portant au Sud augmente.
Le voyagede retour se f~rait a I'avlron quand le vent n'est pas
favorable. ce qui serait frquent (3 % de vent de S et 10 % de vent
de SO en mai ene La ache et Agadir, et ce ne sont que de petites
brises).
La houle faible de 0,50 a 1,50 m est par contre p!us frquente en
t qn'en hiver, mais elle ne peut gener un passage d~ barre a
I'aviron (combien de petits palangriers de qUelques tonneaux de . 5
a 6 metres de long monts par 3 ou 4 hommes, franchissent a la ram~
les batres du Loukkos et du Sebou).
Il faut remarquer qu'en t la houle de 1,50 a 3,00 metres n'est
que de 5 a 6 % avec un minimum en juillet-aotit de 3 %. Cette houle
serait ulus dangereuse et rendrait le passage de la barre p!us
dlicat.
303LE MARoe PUNIQUE
Bien des points de la cote,abrits des vents de N a NE, sont
accessibles pour ' ceux qui tentent le dbalquement au moyen d'une
petlte embarcation dtache du navir: qui reste au mouillage par de
tres petts fonds (5 a 6 metres et meme moins); il suffit de choisir
une plage en ,pente douce et bien abrite de la houle. Ce genre de
rnouillage est assez freguent a partir de Mogador vers le Sud. Les
petits pecheurs les ' utilisent e~co: e t
-
~04 A. LUQUET
Le mouillage de ces petits navires devait se faire au moyen de
pierres troues ayant l'a~lure de meules. Ces ancres de pierre ont t
trouves en grande quantit dans le bassin oriental de la Mditerrane
'. Ce gen re d'ancre est tres utile quand avec un petit navire on
est oblig de mouiller sur un fond de roche sur lequel une anCle
cIassique s'engagerait et ne pourrait etre rcupre. Cela se fait
encore de nos jours. TI est possible que les navigateurs aient
connu I'ancre flottante qui permet au large de se tenir debout a la
hou!e sans trop driver sous le vent. Nous n'en auroDS probablement
aucune preuve.
A titre de comparaison, M. Thouvenot cornmentant le priple de
Scylax donne: ...trois jours du cap Spartel au cap Cantin (sept
jours pense M. Thouvenot) ... sept jours pour aUer du cap Cantin
(trois jours pense M. Thouvenot) ~, a Mogador.
En inversant les chiffres, comme le fait le commentateur, les
271 milles qui sparent Spartel de Cantin parcourus 7 jours donnent
une vites,se de 1,6 nceuds qui est tres faible . On retombe sur une
vitesse encore plus faible SOlt 1,0 pour les 72 milles qui sparent
Cantn de Mogador.
Par oontre, en Mditerrane. le meme priple donne de Carthage a
Gibraltar une dure de traverse de 7 jours et 7 nuits , soit une
vitesse de 2 nceuds; cependant, au cours de cette traverse de 7
jours et 7 nuits, le courant porte a l'Est et est done
contraire.
Hrodote 4 donne les distances: 70 milles pendant le jour et 60
milles pendant la nuit, c'est-a-dire 130 milles pendant 24 heures ,
d'ou une vitesse de 5 nceuds environ; les prcisions manquent, quant
au type de navire el aux parages.
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