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9782746968462.pdf - Petit Futé

Jan 29, 2023

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Khang Minh
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LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE

AMATEUR DE COURSES HIPPIQUES 2013

en numérique ou en papier en 3 clics

à partir de

7.49€

Disponible sur

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ÉditoEDITION Auteurs : Eva LEVEQUE, Marie-Sarah BOULEAU, Philippe SELBE, Jean-Paul LABOURDETTE, Dominique AUZIAS et alterDirecteur éditorial : Stéphan SZEREMETARédaction : Marie-Cécile HAINGUE, François TOURNIE, Jeff BUCHE et Grégoire DECONIHOUT

PUBLICITE / COMMUNICATIONDirecteur Commercial : Olivier AZPIROZ assisté de Michel GRANSEIGNE, Victor CORREIA Relation Gestion Clientèle : Nathalie GONCALVES et Vimla MEETTOOResponsable de la Régie Nationale : Aurélien MILTENBERGERRégie Nationale : Leïla AWAD, Caroline GENTELET, Perrine DE CARNE MARCEIN, Stéphanie MORRIS, Caroline AUBRY, Sabrina SERIN, Orianne BRIZE, Virginie SMADJA, Sacha GOURAND assistés de Sandra RUFFIEUXRégie publicitaire Internationale : Karine VIROT assistée de Camille ESMIEU, Guillaume LABOUREUR, Romain COLLYER et Elise CADIOUChef de projet développeur et Ingénieur : Jean-Marc REYMUND, Cédric MAILLOUX, Anthony LEFEVRE, Christophe PERREAU, Anthony GUYOT, Florian FAZERAnimatrice Web : Caroline LOLLIEROU

DIFFUSION ET PROMOTION Directeur des Ventes : Eric MARTIN assisté d' Aissatou DIOP et Alicia FILANKEMBOResponsable de la diffusion : Bénédicte MOULETResponsable des ventes : Jean-Pierre GHEZResponsable Relations Presse-Partenariats : Jean-Mary MARCHAL

FABRICATION / MAQUETTEStudio : Sophie LECHERTIER et Romain AUDRENMaquette : Sandrine MECKING, Emilie PICARD et Laurie PILLOISMontage : Julie BORDES, Élodie CARY, Delphine PAGANO, Élodie CLAVIER, Évelyne AMRI et Hugues RENAULTPhotothèque : Sandrine LUCASCartographie : Sophie CUCHEVAL

ADMINISTRATIONPrésident : Jean-Paul LABOURDETTEDirecteur Administratif et Financier : Gérard BRODINDirectrice des Ressources Humaines : Dina BOURDEAU assistée de Sandra MORAIS, Claudia MARROT Responsable informatique : Pascal LE GOFFResponsable Comptabilité : Isabelle BAFOURD assistée de Christelle MANEBARD, Oumy DIOUF et Jeannine DEMIRDJIANRecouvrement : Fabien BONNAN assisté de Sandra BRIJLALLStandard : Jehanne AOUMEUR

LE PETIT FUTE AMATEUR DE COURSES HIPPIQUES 2013Le Petit Futé a été fondé par Dominique Auzias.Il est édité par Les Nouvelles Editions de l’Université18, rue des Volontaires - 75015 Paris.& 01 53 69 70 00 - Fax 01 42 73 15 24Internet : www.petitfute.comSAS au capital de 1 000 000 e - RC PARIS B 309 769 966Couverture : © TOM BAYER - FOTOLIAImpression : Imprimerie de Champagne – 52200 LangresDépôt légal : Mars 2013ISBN : 9782746961838

Pour nous contacter par email, indiquez le nom de famille en minuscule suivi de @petitfute.comPour le courrier des lecteurs : [email protected]

Le turf passionne les Français. Bien que l’Angleterre ait posé les bases des courses hippiques et fixé ses règles, la France s’est vite amourachée de ce sport et du jeu qu’il a engendré : le Turf. Néanmoins, force est de constater que la pratique du turf n’est pas simple. L’idée d’un guide pouvant vous aiguiller dans les méandres de l’univers des courses hippiques est donc née. Les turfistes, qu’ils soient amateurs ou passionnés, sont de plus en plus nombreux. Cet ouvrage se propose de vous présenter non seulement le monde des courses, mais aussi, les clés pour vous lancer correctement dans le turf. Le carnet du turfiste est informatif : il vous contera l’histoire sou-vent houleuse, mais toujours ardente, des courses. Leur naissance, leur développement, leur univers et leur influence dans les arts. Pour appréhender les paris, il est nécessaire de bien connaître les courses selon leur type (trot, plat, obstacle) et les acteurs qui animent ce sport. Ainsi, des jockeys aux entraîneurs, des propriétaires aux journalistes, le lecteur pourra trouver dans ce carnet toutes les informations utiles. De même pour les paris. Nous avons souhaité vous présenter de façon simple les divers paris, les lieux où vous pourrez miser et le lexique du turf. Enfin, impossible de commencer à jouer sans vous informer grâce aux médias. Ceci étant, vous constaterez que les sources sont multiples ; pour ne pas que vous vous égariez, nous avons sélectionné les meilleures. Après vous être initiés à la « culture turf », nous vous plongerons dans sa pratique directe via une descrip-tion et une « anthologie » des courses en France, puis, dans le monde. Le hippisme a généré de nombreuses courses et, là encore, comment assister à toutes, comment les comprendre ? Le calendrier des courses en France dresse un panorama des courses à ne pas manquer : les prestigieuses, les courses mythiques, les plus techniques. Vous pourrez choisir de vous rendre à certaines d’entre elles. Nous ne le répète-rons jamais assez : il faut se rendre à l’hippodrome. C’est un lieu unique. Trop de turfistes jouent sans avoir assisté à ce spectacle, c’est manquer l’essentiel de ce sport. Par conséquent, nous avons choisi de vous parler en détail des hippodromes. Leur nombre conséquent nous oblige à effectuer une sélection. Nous avons opté pour les plus importants : ceux de catégorie nationale et régionale. Pour conclure, l’auteur souhaite dédier ce guide au champion Ourasi, décédé le 12 janvier 2013, à l’âge canonique de 32 ans. Il était le meilleur, il est devenu une légende.

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Sommaire CARNET DU TURFISTE ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘

Des courses et de leur origine ...............8Les courses dans l’Histoire ....................8L’origine des paris ................................12Art et culture de la course hippique ......13

Les différents types de courses ...........18Les courses au trot ..............................18La course au galop ou dite « plate » .....20La course à obstacles ..........................22

Les différentes catégories de courses .24Les courses à conditions ......................24Les courses à handicap .......................24Course à réclamer................................25Quelles catégories de courses pour quelles catégories de chevaux ? ..25

Les acteurs des courses hippiques .....26Le jockey .............................................26Le driver ..............................................29Les chevaux de course ........................30Les entraîneurs ....................................33Les propriétaires – éleveurs .................35Les hippodromes et leurs responsables ...........................38

Le journalisme hippique .......................40France Galop ........................................42Le Trot .................................................44Les parieurs et passionnés...................45

Les paris................................................48Les différents paris ..............................48Pour commencer à parier .....................49Le lexique du turf .................................50Où parier ? ...........................................51

S’informer .............................................54Presse .................................................54Radio ...................................................57TV ........................................................57Internet ................................................58Salons – Événements...........................59Bibliographie ........................................59Filmographie ........................................60

Se former ..............................................62

CALENDRIERS ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘

Calendriers ............................................66France .................................................66Monde .................................................66Insolites ...............................................67

Hippodrome de la Prairie à Caen

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COURSES EN FRANCE ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Alsace....................................................70

Hippodrome de Strasbourg – Hoerdt ....70Aquitaine ...............................................73

Hippodrome Bordeaux – Le Bouscat ....73Hippodrome du Béquet – La Teste-de-Buch .............75Hippodrome de Dax .............................77Hippodrome des Grands Pins – Mont-de-Marsan .....79Hippodrome d’Agen – Le Passage ...........................81Hippodrome de la Sarlande – Castillonnès ...............83Hippodrome de Pesquie-Bas – Villeréal ....................85Hippodrome des Fleurs – Biarritz .........87Hippodrome du Pont-Long – Pau ..........89

Auvergne ...............................................93Hippodrome de Bellerive – Vichy ..........93

Bretagne ................................................96Hippodrome des Bruyères – Maure-de-Bretagne .....96Hippodrome de Marville – Saint-Malo ..98

Centre ..................................................101Hippodrome de Chartres ....................101

Champagne-Ardenne..........................103Hippodrome de la Champagne – Reims .................103

Guadeloupe .........................................106Hippodrome régional de Guadeloupe – Pointe-à-Pitre .........106

Île-de-France ......................................108Hippodrome d’Auteuil.........................108Hippodrome de Longchamp ...............112Hippodrome Paris-Vincennes .............118Hippodrome de La Solle – Fontainebleau ...............124Hippodrome de Maisons-Laffitte ........127Hippodrome de Saint-Cloud ...............130

Hippodrome d’Enghien .......................134Languedoc-Roussillon ........................139

Hippodrome des Courbiers – Nîmes ...139Limousin .............................................142

Hippodrome d’Arnac-Pompadour .......142Lorraine ...............................................145

Hippodrome de Nancy-Brabois ...........145Hippodrome de Vittel ..........................147

Martinique ...........................................149Hippodrome de Carrière – Le Lamentin..................149

Midi-Pyrénées .....................................151Hippodrome de Marianne – Grenade-sur-Garonne .151Hippodrome de Toulouse ....................152Hippodrome de La Loubère – Le Grand Tarbes .......155Hippodrome des Allègres – Montauban ..................157

Nord-Pas-de-Calais ............................159Hippodrome du Croisé-Laroche – Marcq-en-Baroeul..............................159Hippodrome du Touquet .....................161

Normandie...........................................164Hippodrome de Cabourg ....................164Hippodrome de Deauville- Clairefontaine – Tourgeville ................167Hippodrome de Deauville – La Touques .................170

Hippodrome de la Prairie – Caen

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Hippodrome de La Prairie – Caen .......174Hippodrome de Lisieux.......................178Hippodrome d’Évreux .........................181Hippodrome Victor Lebrun – Bernay ...183Hippodrome de La Glacerie – Cherbourg ................185Hippodrome du Mont-Saint-Michel ....188Hippodrome « Le Vieux Château » – Graignes ........190Hippodrome du Pays d’Argentan – Argentan ..........192Hippodrome de Dieppe.......................195Hippodrome de Mauquenchy .............198

Pays de la Loire...................................200Hippodrome de la Loire – Cordemais .....................200Hippodrome de la Métairie Neuve – Châteaubriant ......................202Hippodrome du Calvaire de la Magdeleine – Pontchâteau ........204Hippodrome du Petit Port – Nantes ....206Hippodorme de Clénet – Cholet ..........211Hippodrome de Durtal ........................213Hippodrome d’Eventard – Angers .......215Hippodrome de l’Isle-Briand – Angers ....................219Hippodrome de Bellevue-la-Forêt – Laval ..............222Hippodrome de la Bretonnière – Meslay-du-Maine ...............................224Hippodrome de la Touche – Craon ......227Hippodrome des Senonnettes – Senonnes-Pouance ............................229Hippodrome des Hunaudières – Le Mans ...............230Hippodrome de la Malbrande – Les Sables d’Olonne ..........................232

Picardie ...............................................235Hippodrome de la Thiérache – La Capelle ..............235Hippodrome de Chantilly ....................237

Hippodrome du Putois – Compiègne ..241Hippodrome du Petit Saint-Jean – Amiens .............244

Provence-Alpes-Côte d’Azur ..............248Hippodrome de la Côte d’Azur – Cagnes-sur-Mer ..248Hippodrome de Marseille-Borely ........250Hippodrome de Marseille Vivaux – Marseille ..........252Hippodrome de la Crau – Salon-de-Provence ........254Hippodrome de la Plage – Hyères ......256Hippodrome de la Durance – Cavaillon ..................259

Rhône-Alpes .......................................262Hippodrome de Feurs .........................262Hippodrome Joseph Desjoyaux ..........263Hippodrome du Carré-de-Soie – Lyon ....................263Hippodrome de Parilly – Lyon .............266Hippodrome de Marlioz – Aix-les-Bains .................269

MONDE ET INSOLITES ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Monde .................................................274

Hippodrome de Newmarket (Royaume-Uni) ...........274Hippodrome de Wallonie (Belgique) ....276Hippodrome de Gavea (Brésil) ............277Hippodrome de Woodbine (Canada) ....278Hippodrome de Meydan (Dubaï) .........280Hippodrome de Sha Tin (Hong-Kong) ..282Hippodrome de Fuchu (Japon) ...........283

Insolites...............................................285Hippodrome de La Cale (France) ........285La route du Poisson (France) ..............286Palio de Sienne (Italie) ........................287Wadi Rum Cup (Jordanie) ...................289

Index ...................................................291

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Hippodrome Paris-Vincennes : Prix de France© LeTROT / JEAN LUC LAMAÈRE

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CARNET DU TURFISTE

© LeTROT / JEAN LUC LAMAÈRE

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Des courses et de leur origine

LES COURSES DANS L’HISTOIRE ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘La relation entre l’homme et le cheval a toujours été symbiotique. On a retrouvé des peintures et des fresques représentant des étalons dès le Paléolithique. La place capitale du cheval est logique, il a constamment fait partie de la vie de l’homme, que ce soit pour se nourrir, se déplacer, ou encore, pour se divertir. Les courses ont amorcé un nouveau tournant dans l’histoire du cheval. On perçoit un changement de considération : le cheval n’a plus seulement un statut « utilitaire », il devient objet d’amiration grâce à sa beauté, son endurance. Le cheval devient athlète et source d’enjeux.Il y a une divergence concernant la datation des toutes premières courses. Certains font remonter leur origine à 4 500 avant J.-C., les nomades, dit-on, organisaient déjà des courses. D’autres préfèrent opter pour l’Antiquité. Les jeux olympiques auraient instauré les courses hippiques en 683 avant J.-C.

AntiquitéIl faut distinguer les courses de trot et de galop, car elles n’ont pas la même origine, ni la même évolution. Les courses de trot, plus spécifiquement les courses attelées, sont les plus anciennes.

◗◗ La Grèce. Ce pays a mis à l’honneur les courses attelées. On trouve des récits d’Homère qui en font mention, on apprend que les courses étaient parfois incluses dans le cérémonial funéraire des princes. Les jeux olympiques comportaient alors quatre types de courses : les courses de chevaux de selle, les courses de poulains, montés à cru par des jeunes gens, les courses acrobatiques et les courses de chars (les plus populaires) qui se couraient sur une piste elliptique. Le conducteur de char faisait alors de 5 à 12 tours. Les chars attelés pouvaient être à 2 chevaux (les « biges ») ou 4 (les « quadriges ») et les conducteurs ne couraient pas pour l’argent, car il n’y en avait pas (quoique dans certaines cités, ils étaient exemptés d’impôts), mais pour la gloire.

◗◗ Rome. La passion des Romains pour les courses hippiques, et plus spécialement pour les courses de chars, leur vient des grecs ! Ils ont cependant développé et mis à l’honneur cet art en bâtissant des cirques. Les « Auriges », les conducteurs de chars, rêvaient de gloire et du Circus Maximus, le

plus grand, le plus célèbre des cirques romains. Edifié par Tarquin l’Ancien, ce cirque mesurait 670 m de long et 215 m de large, il pouvait accueillir jusqu’à 380 000 spectateurs ! Les courses avaient déjà leur star comme Gaïus Appuleius Doclès, qui courut pendant 24 ans et remporta 1 462 victoires sur 4 257 courses ! Les Romains avaient instauré des rôles définis : les conductores (cochers), les agitatores (entraîneurs) et les designatores (juges), leur couleur : vert (pour le peuple) ou bleu (pour l’aristocratie). On le voit, l’héritage est antique !

◗◗ Byzance. A la chute de l’Empire romain, en 476 av. J.-C., les courses cessèrent à Rome, mais elles reprirent à Byzance. Septime Sévère a fait construire le premier hippodrome de Byzance, un peu sur le modèle du Circus Maximus. La pratique des courses était identique que celle de Rome, mais, l’ambiance y était fiévreuse et souvent il y avait des rixes. La passion était toujours vivace, un empereur du nom de Constantin V avait remplacé les mosaïques de son palais par les portraits de ses cochers favoris !

Le modèle anglaisL’Angleterre est le berceau des courses hippiques. C’est une passion historique qui perdure, les courses hippiques représentant le deuxième sport favori des Anglais, après le football. L’Angleterre a été le pays qui a inventé les règles des courses, celui qui a imaginé tout le système, c’est aussi celui qui a donné ses lettres de noblesse à ce sport. Les Anglais comprirent dès le Moyen Age que les courses pouvaient être un élément capital au sein d’une politique, ils réalisèrent les premiers élevages de chevaux arabes et anglais au XIIe siècle.

◗◗ Le sport des rois. Richard Cœur de Lion, qui soutenait les races orientales, organise la première course digne de ce nom sur la lande d’Epsom, le prix était de 40 livres d’or. Henri VIII a créé le célèbre Prix de Saint-George’s Bell d’Argent, ainsi que les courses « au clocher » (ces courses se pratiquaient, à l’origine, à travers champs, le jockey devait se diriger en direction du clocher en franchissant chaque obstacle sur sa route). Les Anglais ont inventé la première loi sur la réglementation des courses en 1512 ! Jacques Ier est considéré comme le « créateur » du turf, puisqu’il a construit le premier hippodrome et le premier centre d’entraînement : Newmarket.Guillaume II continue d’organiser le système et sa

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9————————— Les courses dans l'Histoire - DES COURSES ET DE LEUR ORIGINE √CARN

ET DU TURFISTE

réglementation en créant le Stud-Book, sorte de registre d’état civil où sont inscrits les pur-sang. Le Stud-Book est toujours en vigueur aujourd’hui. La reine Anne a fondé Ascot en 1711, c’est également elle qui hissa les courses hippiques au rang de sport national. L’Angleterre continue sur sa lancée en créant en 1751 le Jockey-Club, institution qui régentera progressivement toutes les courses !Comme on peut le constater, les monarques anglais ont, au fil du temps, peaufiné et instauré tout le fonctionnement, la hiérarchie, les règles des courses. L’Angleterre avait un siècle d’avance sur la France !

La France s’adapteComme nous l’avons dit, les courses en France connaissent un développement plus lent qu’en Angleterre, surtout en ce qui concerne le trot. Les deux disciplines n’ont pas les mêmes origines, ni la même chronologie. Les courses au galop furent importées d’Angleterre par l’aristocratie anglophile sous Louis XVI. Officiellement, les courses plates apparaissent 61 ans avant celles au trot, mais le trot – dont la source est plus populaire – se pratiquait depuis bien longtemps.

◗◗ Les premiers pas du galop. Louis XIV avait déjà autorisé des courses du type « pari disputé », sorte de duels entre nobles et avait organisé le 25 février 1683, la première course officielle dans la plaine d’Achères. Louis XVI reprendra le flambeau, il donne la première course publique le 9 mars 1775 sur la plaine des Sablons en compagnie de la famille royale et de la Cour. Cependant, en dépit de l’impulsion donnée par ce grand roi, c’est son frère, Charles X qu’il faut considérer comme le véritable instigateur des courses hippiques. Charles X, passionné de chevaux, crée le premier hippodrome dans la plaine des Sablons en 1776 et en 1781, le premier champ de course dans le parc du château de Vincennes. On oublie souvent qu’il est le fondateur du célèbre et respecté Cadre noir, alors nommé « école royale de cavalerie de Saumur » en 1825. La Révolution, événement

crucial, entraîna l’arrêt des courses (associées à la royauté) et la fermeture des haras nationaux en 1790. Néanmoins, on continuait de réclamer la réouverture des champs de courses. Un auteur, du nom de Esprit-Paul de Lafont-Pouloti, souhaitait réimplanter les courses attelées sur le modèle anglais. Les révolutionnaires finirent par céder, on donna alors des courses sur le Champ de Mars ou « Champ de la Fédération ». L’empereur Napoléon a une histoire particulière avec les chevaux. Grand amateur de ces animaux, il en possédait beaucoup et appréciait particulièrement les chevaux arabes gris (certaines de ses montures ont été empaillées et exposées). Napoléon, si il mît fin aux courses attelées, réorganisa totalement les haras et les courses dites « plates ». Une période glorieuse pour les chevaux de courses et bien mauvaise pour les chevaux de guerre, le cheptel équin fut anéanti lors des campagnes napoléonniennes.

Le premier champion : Eclipse, le Britannique.Eclipse a une importance particulière dans l’histoire des courses hippiques. Ce cheval anglais, né en 1764, le jour d’une éclipse, est la première star du turf. Une légende, un cheval fougueux, sombre de caractère, réputé indomptable est placé à l’entraînement à Newmarket. Il avait été pourtant acheté par un éleveur de mouton qui eut la brillante idée de faire travailler ce cheval. Sa première course fut le Prix d’Epsom Downs ; Eclipse avait 5 ans et il terrassa ses adversaires ! Il a remporté 18 victoires en 18 courses et resta invaincu. Il continua sa carrière en devenant étalon de premier ordre et aujourd’hui, on considère qu’il est à l’origine de 80 à 95% des pur-sang anglais !

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10 ® DES COURSES ET DE LEUR ORIGINE - Les courses dans l'Histoire -------------------------------------------

◗◗ La lutte pour l’instauration du trot. Le trot n’est sans doute pas né en France, il a vraisemblablement émergé dans le nord de l’Europe (Pays-Bas, Danemark...) où l’on développait déjà les premiers élevages de chevaux trotteurs. En tant que pratique sportive reconnue, le trot a tardé à s’imposer. Ceci étant, en France, dans les fêtes de village ou autres, on organisait souvent des courses de chevaux locaux. Au XIXe siècle, les trotteurs furent utilisés comme moyen de locomotion, pour les voitures. Puis, lorsque les chevaux de l’Empire furent décimés, on chercha alors à créer une nouvelle race, plus robuste et polyvalente. En croisant de braves chevaux de villages avec des pur-sang, on obtint ce qui allait devenir notre trotteur français, le « demi-sang » normand. Avec conviction, l’inspecteur général des haras, Ephrem Houël, réussit à institutionnaliser les courses de trot. La première course eut lieu à Cherbourg en 1836 et marque ainsi les débuts de cette discipline officielle.

Les grandes dates dans l’HistoireL’histoire des courses hippiques est si riche qu’une petite chronologie s’impose pour vous repérer :

◗◗ 1512 : Premières courses à Chemster et Stamford, créées par Henry VIII.

◗◗ 1611 : Création du premier hippodrome à Newcastle.

◗◗ 1750 : Fondation du Jockey Club de Newmarket.

◗◗ 1771 : Premier règlement officiel du Jockey Club, intitulé « Tuting and Falconer’s Sporting Calendar ».

◗◗ 1775 : Première course de plat, officielle, dans la plaine des Sablons, en compagnie du Roi, de la famille royale et de la Cour.

◗◗ 1780 : Premier Derby d’Epsom.

◗◗ 1796 : Retour des courses, elles se déroulent sur le Champ de Mars.

◗◗ 1833 : Le roi Louis Philippe instaure, par ordonnance, le stud-book français.

◗◗ 1834 : La Société d’Encouragement pour l’Amélioration des Races de Chevaux voit le jour ! Elle définit toujours nos règles aujourd’hui.

◗◗ 1836 : Premières courses au trot à Cherbourg.

◗◗ 1857 : L’hippodrome de Longchamp est inauguré par Napoléon III.

◗◗ 1863 : Création de la société des Steeple-Chase et inauguration de l’hippodrome de Vincennes.

◗◗ 1863 : Ouverture de l’hippodrome de Deauville. Ephrem Houël crée la Société d’Encouragement pour l’Amélioration du Cheval français de demi-sang.

◗◗ 1873 : Ouverture de l’hippodrome d’Auteuil.

◗◗ 1906 : Premier meeting d’hiver à Vincennes.

◗◗ 1909 : Loi contre les paris clandestins.

◗◗ 1919 : Naissance en France de la fédération nationale des sociétés de courses.

Ephrem Houël, le fondateurOn ne peut s’empêcher de s’arrêter sur celui qui deviendra l’inspecteur général des haras nationaux et qui œuvra toute sa vie pour la reconnaissance du trot. L’hippologue bouleversa totalement le monde des courses. En 1830, il imagine la création de courses au trot afin de sélectionner des reproducteurs ; il cherche des appuis (y compris financiers) pour mener à bien son projet. C’est alors qu’il rencontre un négociant en vin, Le Magnen, qui décide de l’aider. En 1836, on assiste aux premières courses officielles au trot à Cherbourg. Il milita avec ferveur pour la considération de cette discipline et rédigea plusieurs ouvrages à ce sujet. On peut réaliser sa conviction et son perfectionnisme dans son Traité des courses au trot (1843) : « Depuis plusieurs années, j’avais étudié tout ce qui pouvait se rattacher au système des courses au trot ; j’avais fait trotter ensemble et séparément des chevaux des différents degrés de sang et de diverses origines. J’avais calculé les vitesses selon les âges, les poids et les distances, j’avais surtout approfondi sur divers sujets la question de savoir si l’allure du trot de vitesse ne nuisait pas à la régularité de la locomotion, et si le dressage du jeune cheval pouvait s’opérer par ce moyen. Enfin, j’avais complété toutes les études propres à établir un plan réalisable, et je posai les bases d’un ensemble de dispositions qui comprenait tout à la fois les moyens d’organisation et les détails d’exécution. »Ephrem Hoël a non seulement contribué à créer notre Trotteur Français, mais il a également fondé en 1864 la société d’encouragement pour l’amélioration du cheval français de demi-sang. On le voit, sans lui, rien n’aurait été possible !

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Les aventures de Robert Dutrot

et Tocard du Val des BoisLe bonheur est dans LeTROT !

Nés en 2011, ils sont déjà un univers à eux tout seuls. Robert Dutrot et Tocard du val des Bois ne sont jamais en manque d'inspiration, ils n'ont pas fini de nous séduire !

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Rendez-vous tous les vendredis sur letrot.com pour suivre leurs aventures !

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12 ® DES COURSES ET DE LEUR ORIGINE - Les courses dans l'Histoire -------------------------------------------

◗◗ 1920 : Premier Prix de l’Arc de Triomphe et premier Prix d’Amérique.

◗◗ 1930 : Création du P.M.U.

◗◗ 1952 : Première nocturne à Paris Vincennes.

◗◗ 1954 : Création du tiercé !

L’ORIGINE DES PARIS ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘

L’argent dans le monde des courses : le système financier des coursesLe monde des courses hippiques est un système complexe et doté d’une organisation impeccable. Ce sport engendre de nombreux coûts. Tout d’abord, les chevaux de courses sont des investissements importants. L’achat d’un cheval prêt à courir peut aller de 10 000 E à bien plus, somme que doit investir son propriétaire et qui n’inclut pas les frais d’écurie (de 1 000 E à 1 800 E par mois), d’entraînement, de nourriture, de soins vétéri-naires et d’un maréchal-ferrant. Les hippodromes engagent également beaucoup de capitaux : il faut entretenir méticuleusement le site (pour exemple, la rénovation d’Ascot entre 2004 et 2006 a coûté 350 millions d’euros), les pistes, financer les courses, les allocations des grands prix, payer le personnel... Heureusement, un certain nombre de bénévoles et d’associations passionnées agissent, mais il fallait, pour la survie de l’hippisme, trouver un financement. Les courses hippiques ont trouvé un système original et depuis imité par bien d’autres

sports : les paris ! Idée géniale que de jouer sur la parfaite concordance des courses et des paris pour combler les failles. 20 millions de parieurs en Europe jouent quotidiennement et contribuent ainsi au développement et à la pérennité de ce sport. Le monde hippique possède quelques sources de revenus tels que les droits de diffusions dans les médias, les sponsorings, les produits liés aux hippodromes (nourriture, boissons, tickets, etc.). Il n’empêche que les paris financent à 65% le système (20% rapportés par les propriétaires et 15% pour les courses, étude de 2006). C’est ici que se situe la spécificité des courses hippiques : elles sont les seules, comparées aux autres sports, à se faire financer leur activité majoritairement par les paris. Le PMU finance à lui seul près de 80% le secteur hippique français (encore un exemple, en 2007 il a rapporté 727 millions d’euros). On comprend alors à quel point courses et paris sont indissociables, ils sont dépendants l’un de l’autre.

Paris et courses, une his-toire d’amour moderne ?On a l’impression, parce que le monde moderne s’y prête, que l’engouement pour les paris est finalement une histoire actuelle. Il n’en est rien. Courses et paris ont une naissance commune. on pariait déjà à Rome en 600 avant J.-C., puis, en Angleterre au XVIIe siècle, et même en Scandinavie alors qu’on donnait les premières courses au trot ! Les hommes ont toujours parié sur les chevaux, et c’est bien entendu, la réglementation des paris (tardive) qui a fait toute la différence.

◗◗ Mais d’où vient cette attraction mutuelle ? Les courses hippiques correspondent exactement aux critères de frissons recherchés par les parieurs,

Petite chronologie du pari...◗◗ 1867 : Joseph Oller invente la mutualisation des paris.

◗◗ 2 juin 1891 : loi interdisant l’arbitraire des bookmakers en créant le Pari mutuel : les joueurs jouent les uns contre les autres, mais les sommes jouées sont partagées entre les gagnants.

◗◗ 16 avril 1930 : seules les sociétés de courses ont l’autorisation d’organiser des courses dans les hippodromes et de mettre en place des paris. Grâce à cette loi, on peut enregistrer des paris à l’extérieur des hippodromes sous forme mutualiste. Le Pari mutuel urbain voit le jour.

◗◗ 1954 : André Carrus, un polytechnicien, organise un traitement manuel et rapide des paris. Le premier tiercé est couru le 22 janvier 1954 à Enghien.

◗◗ 1987 : le traitement informatisé des paris apparaît.

◗◗ 1989 : création du célèbre Quinté + (devient un rendez-vous quotidien en 2004)

◗◗ 1999 : création du site Internet www.pmu.fr et de la chaîne Equidia.

◗◗ 2000 : on inaugure la diffusion des paris par télévision satellite, sur Equidia.

◗◗ 2003 : on peut désormais parier en ligne sur le site web du PMU...

◗◗ 2006 : les turfistes peuvent à présent parier sur leur téléphone.

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14 ® DES COURSES ET DE LEUR ORIGINE - Art et culture de la course hippique -------------------------

Dans les années 1880, la troisième république se consolide et la haute société est fortement attirée par les sports tels que l’équitation, l’escrime, le polo... Les sports hippiques attirent, tant ils incarnent les principes aristocratiques. De la compétitivité, de l’élégance, de la race, des émotions... Tous les nobles montent à cheval. Il ne faut pas oublier que les courses hippiques (au galop en particulier) sont nées par et pour la haute société. L’aristocratie est la fondatrice du système des courses. Bien au-delà de leur histoire, les courses hippiques sont, de toute façon, un monde onéreux... Le cheval de course est un athlète issu de longue lignée qui est aussi un animal extrêmement fragile. Il demande une multitude de soins, de la nourriture, des frais divers. Les hippodromes représentent également des structures qui nécessitent un entretien constant et coûteux : les pistes, le sable, la rénovation ou l’extension des bâtiments... Tout cela a un prix et il est évident que seule la haute société pouvait investir ce sport. Désormais, grâce à l’ouverture des courses hippiques, on peut, par exemple, acheter un crack en copropriété et de nombreux bénévoles interviennent dans l’organisation des courses. C’est un monde en mutation.

Le public des courses hippiquesAvant toute chose, rappelons que les courses hippiques ne sont pas seulement un sport « so british », mais aussi une vraie passion française. La France possède quelques 250 hippodromes, ce qui rend forcément capitale la présence du public. Quel est-il ? Y a-t-il un profil particulier de joueurs

se déplaçant sur les champs ? Qui sont ces fous des hippodromes ?

◗◗ Turfistes et spectateurs. Il faut en effet distinguer les spectateurs des turfistes… Beaucoup sont joueurs, mais, hélas, la part des spectateurs est inférieure à celle des parieurs qui ne vont pas forcément sur les champs de courses. Le PMU estime à 5% la proportion de turfistes passionnés, ceux qui se déplacent, qui lisent la presse spécialisée…. La presse et la radio offrent tant de pronostics, d’articles ou d’informations, que les passionnés n’ont plus nécessairement besoin d’aller voir les courses en direct. Sur ce point, nous sommes encore un peu « inférieurs » aux anglais. Comme l’explique un sénateur : « A l’inverse de nos voisins britanniques qui, sans être tous passionnés de paris, se rendent à l’hippodrome pour le spectacle, le public français ne retient du triple territoire des courses (jeu-sport-spectacle), qu’une seule acceptation, celle du jeu ». Pourtant, nous le verrons avec les hippodromes, c’est manquer un grand pan des courses hippiques : le frisson, l’étude en direct des chevaux, la suspens de la compétition… Nous l’avons évoqué, lorsque les courses se sont développées, le public était majoritairement « bourgeois ». L’effervescence des courses, au XIXe, a d’abord peuplé les champs de courses de hauts-de-formes, de chapeaux et de tenues élégantes. On venait aux courses pour frissonner et se montrer. Les bourgeois, les grandes dames et autres « huiles », s’y rencontraient et vivaient là des émotions remarquables. On devait voir bien peu d’ouvriers à ces courses… Ce passe-temps n’était pas pour eux. Heureusement, le XXe siècle a pu corriger cette erreur. Les courses se sont ouvertes à tous.

Trot-galopLa lutte fraticide ? C’est avec le trot qu’on aborde l’essence « populaire » des courses hippiques. Pourtant, le cheval n’a pas seulement l’exclusivité des nobles, il est aussi un compagnon, un outil de travail, un moyen de déplacement du citoyen « lambda ». On oublie souvent que les régions traditionnelles d’élevage étaient déshéritées. Par exemple, la Basse-Normandie, le Limousin, le Béarn ou la Mayenne n’avaient guère d’autres moyens de subsistance jusqu’au début du XXe siècle. Le trot, nous l’avons vu, a une naissance qui plonge dans nos racines, il est né dans les courses sauvages qu’organisaient les villageois. Le cheval trotteur porte cette ambivalence, puisqu’il est le fruit d’un croisement de carrossiers Normands et de pur-sang. Ainsi, depuis les débuts des courses flotte une sorte d’opposition légendaire ou non, vous en jugerez par vous-mêmes, entre le galop et le trot. Les disciplines se sont constituées différemment. A la hiérarchie respectée du monde du plat s’oppose la polyvalence du système du trot. Aujourd’hui, les deux disciplines cohabitent parfaitement, même si l’ambiance y est toujours différente.Avec l’étude du public des courses, nous verrons à quel point cette présence du Peuple, au sens propre du terme, est essentielle à ce sport.

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16 ® DES COURSES ET DE LEUR ORIGINE - Art et culture de la course hippique -------------------------

Le pari a, sans nul doute, aidé la classe « moyenne » à intervenir dans le système. Lorsque les courses ont commencé à être ouvertes aux paris, elles s’ouvrirent au monde. Plus le jeu devenait vulgarisé et plus chacun, il faut bien le dire, a commencé à vouloir parier. Ouvriers, « petit peuple », nombreux furent ceux qui tentèrent leur chance. Les gens ont pu miser et donc, logiquement, nous pouvons dire que c’est grâce au pari que « M. Dupont » a commencé à arpenter les hippodromes. Les courses étaient idéales pour susciter une telle ferveur. Tous connaissaient les chevaux, ils faisaient partie de la vie de tous les jours. Voir cette bête se muer en légende vivante a permis à beaucoup d’interférer dans un système sportif.

◗◗ Les courses, un sport d’hommes ? Sans être féministes, nous devons reconnaître que les courses hippiques, comme d’autres sports, avaient essentiellement les faveurs des hommes. Les courses hippiques collaient parfaitement aux qualités des gentlemen. Certes, pendant la Belle Epoque, les dames accompagnaient les messieurs aux courses, mais ce fut longtemps en tant qu’épouse convenable et surtout pour rivaliser d’élégance. De nos jours, les hippodromes se sont transformés en véritables lieux de vie, le PMU a ouvert les frontières du pari à tous, et, les femmes, se sont entichées de ce sport. Bien loin de ne choisir leurs chevaux qu’en fonction de leur seul nom, les femmes se déplacent à présent sur les champs de courses et se documentent. D’ailleurs, nombreux sont les forums concernant les paris équins réservées aux femmes (40% des parieurs sont des femmes). Jusque dans le métier même, les femmes ont su s’imposer, il existe désormais un prix récompensant la meilleure femme jockey

et quelques figures, telles que Nathalie Desoutter, deviennent incontournables.

L’Art s’invite aux coursesLes courses hippiques constituent une source inta-rissable d’inspiration pour les artistes ; elles allient, en effet, deux aspects intéressants à exploiter : les chevaux et le sport. De fait, l’art a pu jouer sur de nombreux aspects des courses : la symbiose de l’homme et de l’animal, sur leur concurrence, la vitesse, la beauté. Il semble naturel que ce sport ait attiré tant d’artistes et d’arts différents. La présence du cheval justifie cet élan. Le cheval est l’animal qui fut, sans doute, le plus représenté par de grandes civilisations au fil des siècles : Egypte, Perse, Grèce, Chine, etc. Le cheval est inscrit dans l’art. Compagnon quotidien et universel de l’homme, il est logiquement devenu une icône. Le XIXe siècle, qui verra l’apogée de la peinture animalière, instau-rera les représentations équines comme un genre à part entière. Parallèlement, le spectacle des courses explosait. Les hippodromes s’ouvrirent, l’art s’invita aux courses : écrivains, beau monde, peintres et puis, les photographes qui réussirent à mettre tout en mouvement. Le mouvement, d’ailleurs, est certainement l’une des raisons de l’histoire d’amour entre courses et peintres.

◗◗ L’art pictural et les courses. La rencontre semble naturelle. Nous l’avons noté, le sport hippique s’épanouit véritablement au XIXe ; les hippodromes fleurissent en France et tout le beau monde y court. Les courses avaient besoin de la peinture pour l’aspect « publicitaire » qu’elle pouvait incarner à l’époque. Avant la photographie, peinture et sculpture étaient les deux arts de la

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17————— Art et culture de la course hippique - DES COURSES ET DE LEUR ORIGINE √CARN

ET DU TURFISTE

représentation. Les peintres étaient les témoins de leur temps et participaient à la notoriété des sujets. En cela, la peinture a largement contribué à diffuser la passion des courses. Les chevaux, étaient bien entendu peints et étudiés depuis fort longtemps, mais, l’impressionnisme prit ses quartiers sur les hippodromes. Il trouvait là une symbiose idéale de ce à quoi il aspirait : le mouvement, la puissance et la beauté. Les Britanniques avaient déjà exploité le sujet et certains de nos peintres français s’emparèrent de cette mine d’or. Degas, était fasciné par les courses hippiques et il en a fait un thème récurrent de ses œuvres, son « Défilé » (1866-1868) donne une idée de cet attrait. Le cavalier est implanté dans un cadre contemporain, le cheval est nerveux, les couleurs magnifiques. Que dire de Delacroix, ou de Géricault dont l’étude de l’anatomie du cheval ou de sa force, donnèrent lieu à moultes toiles sur le sujet : « Le Derby d’Epsom », « La Course de Chevaux libres à Rome »... Les toutes premières représentations de courses datent de l’époque Tudor, mais le mouvement romantique français a su retranscrire parfaitement l’ambiance des hippodromes, la fougue des chevaux.

◗◗ La photographie. L’art photographique se développe dans les années 1850, et, comme les peintres, les photographes s’intéressent à ce sport en plein essor. Le cheval, sujet esthétique, mais aussi, sujet en mouvement. En termes de photographie hippique, les Français ne sont pas en reste, puisque les pionners sont les Delton père et fils. Louis Jean Delton (1807-1891), passionné de chevaux, membre du Jockey Club, a établi ce genre. Cavaliers et montures se faisaient photographier au pré-catelan. Delton fonde l’établissement de la photographie hippique en 1860, et son atelier prend de l’ampleur : empereurs, grands de ce monde, jockeys : tous se font prendre en photo avec leur cheval. Son fils, Jean, reprendra le flambeau. Il s’occupe d’une revue spécialisée de 1889 à 1894 et on lui doit surtout, la célèbre photo de l’arrivée de Little Duck au Grand Prix de Paris en 1884. Encore aujourd’hui, les courses hippiques, parce qu’elles

sont avant tout un spectacle, ne sauraient se passer des photographes hippiques. il existe, d’ailleurs, un nombre incalculable de livres consacrés au sujet. Les courses sont un sport visuel.

◗◗ La littérature. Les courses hippiques ont aussi leur place dans les lettres. Comme pour les arts précédemment cités, le sujet s’impose aux XIXe-XXe siècles. Les courses, mises en fiction, ne mettent pas forcément en avant le cheval, mais, plutôt les attentes, les échecs des parieurs, donc l’homme. L’espoir de fortune est l’une des thématiques romantiques, en cela, le pari hippique et l’atmosphère fiévreuse des champs de courses, ont attiré les écrivains. La littérature de l’époque nous a également permis d’obtenir des descriptions vivantes de l’ambiance et du public des courses. Flaubert, dans son Education Sentimentale (1864-69) nous en donne une idée : « Le public des courses, plus spécial dans ce temps là, avait un aspect moins vulgaire ; c’était l’époque des sous-pieds, des collets de velours et des gants blancs. Les femmes, vêtues de couleurs brillantes [...] faisaient comme de grands massifs de fleurs, tachetés de noir, çà et là, par les sombres costumes des hommes. » On trouve des passages sur les courses chez Eugène Sue ou Henri Calet. C’était le sport du moment ! Ceci étant, certains s’étaient déjà penchés sur l’aspect technique des courses ; Eugène Chapus écrit en 1853 Le turf ou les courses de chevaux en France et en Angleterre. De nos jours, c’est davantage cet aspect qui est retenu, car les courses, malheureusement, attirent moins les spectateurs que les parieurs. Avec l’avènement du pari, une foule de méthodes de jeux ont été éditées.Quant à la fiction, un phénomène intéressant est à relever : les grands romanciers du hippisme sont souvent issus du milieu, anciens jockeys comme Homéric ou chroniqueurs hippiques comme Jean-François Pré, Mayeul Caire ou de nouveau Homéric. Ces hommes, combinant une connaissance intime du milieu, une passion des chevaux et un talent pour l’écrit, n’étaient-ils pas les mieux placés pour « mettre en mots » cette ferveur ?

Homéric, le romancier des chevauxHoméric, alias Frédéric Dion, est un personnage incontournable de la littérature et du monde hippique. Né en 1954, il devient jockey à Chantilly, puis, à Beaupreau pour le duc de Blacas. Devenu chroniqueur hippique à Libération, il enchaîne depuis des années des livres ayant pour sujet chevaux et courses. Auteur d’Ourasi, Roi fénéant (1989), Œdipe de Cheval en 1992 ou récemment du Dictionnaire amoureux du Cheval (2012), Homéric sait mettre en mot les sentiments ou sensations de l’homme comme de l’animal avec une poésie délicate. Comme ce passionné l’explique lui-même : « Loin d’eux (les chevaux), je ne suis qu’un bon à rien, ailleurs n’est pas pour moi, je n’y vois que des impasses. » (Chevauchées ) Un auteur à découvrir !

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Les différents types de courses

LES COURSES AU TROT ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Nous entrons, avec le trot, dans une phase plus technique du guide. Les courses hippiques ne sont pas que passion, elles sont avant tout un sport, donc, une technique. L'hippisme est un monde complexe, avec ses règles par discipline, ses diffi-cultés techniques. Nous allons tenter d’éclaircir ces points afin que votre immersion dans le monde du turf soit la meilleure possible.Le trot reste très populaire, la France est le deuxième pays au monde organisateur de courses au trot (après les USA) et un des seuls avec la Belgique et la Suède, à organiser des courses au trot monté.Le trot est une allure difficile à maintenir à grande vitesse pour le cheval, comme le souligne Ephrem Houël : « Plus diligent que le pas, moins rapide que le galop, le trot mérite à tous égards de fixer l’attention. » La grosse difficulté sera d’empêcher le cheval de se mettre au galop (ce qui peut entaîner sa disqualification immédiate) et pour ce faire, recourir à des astuces afin de « régler » le cheval comme une formule 1.

◗◗ Le trotteur. Contrairement à la course de galop, ici, c’est le cheval qui vole la vedette à son jockey. La carrière des trotteurs est plus longue (de 2 à 10 ans en France) que celle des galopeurs (de 2 à 4 ans). Le trotteur peut devenir un vrai compétiteur dès l’âge de deux ans. Il mesure en moyenne entre 1,60 m et 1,70 m au garrot. Le Trotteur Français, rappelons-le, est issu de

croisements entre pur-sang anglais et chevaux de demi-sang. Cet athlète de demi-fond possède des caractéristiques particulières. C’est un animal exceptionnel : puissant, robuste, polyvalent, alliant des qualités de vitesse, d’équilibre... Il dispute des épreuves aux distances allant de 1 609 m à 4 150 m. Le trotteur possède une spécificité unique au monde ; celle de pouvoir courir aussi bien à l’attelé qu’au trot monté. Ce cheval est fort, il peut porter un cavalier faisant plus de 75 kg. Voici comment le décrit Le Trot : « Sa tête au profil rectiligne ou légèrement busqué [..] front large, des oreilles longues et écartées, des naseaux ouverts et des yeux vifs qui rappellent ceux du pur-sang. » Le trotteur est différent du galopeur, il doit, en outre, réussir une épreuve obligatoire. Chaque cheval destiné au trot doit passer l’épreuve de qualification. Ce test d’aptitude se déroule comme une course, l’aspirant trotteur court sur une distance de 2 000 m et sera chronométré. Seuls 40% des chevaux sont qualifiés.

La course au trot atteléLe cavalier, conducteur d’attelage, est nommé « driver ». Il est assis sur un sulky, sorte de voiture à deux roues. Cet attelage léger comprend deux brancards fixés sur les flancs du cheval.Il existe deux types de départ pour cette course.Le départ à l’autostart : l’autostart est une voiture possédant des ailes. Les chevaux se placent derrière celles-ci. La voiture accélère et le départ est donné quand les ailes se rabattent.

Prix de France

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Le Tour de France des Trotteurs en 14 étapes

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20 ® LES DIFFÉRENTS TYPES DE COURSES - Les courses au trot -------------------------------------------------------

Le départ volté : technique française, peu utilisée ailleurs dans le monde… Les drivers partent de façon synchronisée, perpendiculaires à la piste. Les chevaux effectuent une volte et se lancent sans place detérminée à l'avance. Le cheval tenant la première position profite du trajet le plus court. Contrairement aux chevaux placés à l’extérieur. Les distances requises dans ce genre de courses sont comprises entre 1 600 m et 4 100 m, sachant que la distance moyenne est de 2 100 m à 2 800 m. L’allure caractéristique du trot attelé est marquée par la symétrie : l’antérieur gauche et le postérieur droit du cheval, puis l’inverse, s’appuient au sol en même temps, et de manière répétitive. Comme dit en introduction, tout l’art de cette course est d’arriver à trotter le plus vite possible sans galoper. Les grands rendez-vous du trot sont en France le Grand Prix d’Amérique, qui se déroule en janvier, les Prix de Washington, de France, de Paris et de l’Atlantique, l’Elitloppet en Suède ou l’Hambletonian aux Etats-Unis.

La course au trot montéCette fois, l’on appelera le cavalier « jockey » et non plus « driver ». Cette forme de course reste rare, excepté dans l’Hexagone et en Belgique. Le cavalier est assis, en position de « monte traditionnelle » et colle son corps près de la tête du cheval. Pour une monte dite « en avant », le poids du corps se porte vers les épaules et l’encolure du cheval. Comme pour l’attelé, le but est bien entendu d’arriver le premier sans galoper. Les courses de ce type se courent sur des distances comprises entre 1 800 m et 3 000 m. Le prix vedette de cette discipline est

le Prix de Cornulier, classé Groupe 1, qui se déroule chaque troisième dimanche de janvier. C’est un prix extrêmement médiatisé. Il y a également les Prix de Normandie, de Vincennes et le Prix du Président de la République en juin.

LA COURSE AU GALOP OU DITE « PLATE » ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Il s’agit d’une course impressionnante pour sa sportivité et surtout, pour sa vitesse. On associe énormément le cheval à la vitesse, et ici le spec-tateur sera pleinement contenté en admirant la vélocité puissante et élégante du cheval. Le galop est une allure dissymétrique, basculée, en trois temps inégaux. La seule contrainte de cette épreuve – puisqu’il s’agit d’une allure naturelle pour le cheval – sera le poids du jockey ; de fait, la fameuse règle de la « pesée » est capitale (le jockey et sa selle sont pesés avant la compétition). Dans ce type de course, le jockey monte en équilibre, il porte courts ses étriers et se penche en avant, collé à l’encolure du cheval. Les places sont attribuées en fonction d’un tirage au sort : le numéro 1 est chanceux, car il sera à la corde tandis que le numéro 18 héritera de la place la moins avantageuse, avec des virages bien plus amples. En général, la course de galop se court sur des distances allant de 1 600 m à 4 000 m. Le départ se fait des stalles, c’est-à-dire, les « boîtes » dans lesquelles les chevaux prennent place et dont les portes s’ouvrent automatiquement lorsque sonne le départ.

Driver

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22 ® LES DIFFÉRENTS TYPES DE COURSES - La course au galop ou dite « plate » -------------------

Les courses « à conditions » que nous détaillerons ultérieurement (courses à handicap et courses à réclamer) pimentent la discipline.Le galopeur : contrairement au trotteur, le cheval spécialiste du plat est un animal fragile. cette déli-catesse est due à sa race qui, bien que puissante, est à surveiller tant sa constitution est délicate. La race de prédilection dans les courses de plat sont les légendaires pur-sang et plus spécifiquement, les pur-sang anglais. Les pur-sang anglais sont les chevaux les plus rapides au monde. Ils ont taillés pour la vitesse. Le crack peut parfois dépasser les 60 km/h ! Des membres fins, allongés, des jambes musculeuses, une tête noble et pleine de finesse... Le pur-sang est la symbiose parfaite de la beauté et de la force. Il alimente légendes et fantasmes depuis toujours. Le monde du plat attache logi-quement une grande importance à la lignée, car les performances de ces chevaux sont souvent liées à un savant mélange d’excellence génétique.Les prix les plus renommés sont le Prix de l’Arc de Triomphe en octobre, la Dubaï World Cup Night en mars, le Prix du Jockey Club en juin, le Prix de Diane, l’Irish Derby donné comme son nom l’indique en Irlande en juin. Les Etats-Unis, le Japon et les Emirats arabes sont connus pour organiser des courses exceptionnelles. La discipline commence à prendre de l’ampleur auprès des turfistes, grâce notamment au « Défi du Galop », son objectif étant de développer certains grands prix de province en plat.

LA COURSE À OBSTACLES ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘On mêle ici la rapidité et l’adresse. Peut-être la plus « sportive » des disciplines, elle mérite toute l’attention des turfistes, car elle mêle l’athlétisme du cheval, l’harmonie avec le cavalier et un sens certain de la rapidité. Ce genre de courses réserve souvent bien des surprises et des grands moments de spectacle, c’est pourquoi il faut aller voir une course de cette catégorie au moins une fois pour réaliser la performance épatante, quasi artistique, de ces chevaux dirigés de mains de maîtres par leur jockey. Ce sont des courses au galop ; les chevaux prennent leur départ derrière des élastiques, ils doivent sauter différents types d’obstacles, les distances courues sont plus longues que les autres courses, ce qui rend l’endurance – comme la vitesse de pointe – essentielle. Pour exemple, le Prix Anjou-Loire Challenge atteint les 7 300 m ! Les obstacles varient, ce qui divise cette pratique en trois sous-catégories.

La course de haiesLa course de haies se caractérise par des obstacles de taille relativement modeste. Les obstacles y sont identiques, des buissons de 1,10 m, pour une distance qui va de 3 000 m à 5 000 m (la moyenne étant de 3 500 m à 3 900 m). Le parcours implique nécessairement sept haies au minimum.

Galop plat à Longchamp : Prix de Mogador

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23——————————— La course à obstacles - LES DIFFÉRENTS TYPES DE COURSES √CARN

ET DU TURFISTE

Le Steeple-ChaseEncore une invention anglaise ! Le steeple-chase apparaît en 1793 et signifie littéralement « courses au clocher » ( « steeple » : clocher et « chase » : course). A l’origine de cette discipline, une course rurale et populaire. Les cavaliers devaient relier un village à un autre en ne se fiant qu’à un point : le clocher. De fait, ils devaient franchir tous types d’obstacles naturels ; une course qui, on l’imagine, devait être assez périlleuse. La course – et le terme – arrivent en France au XIXe siècle en conservant le même sens, mais courses de haies et steeple étaient une seule et même catégorie de course. Aujourd’hui, nous l’avons vu, ce sont deux disci-plines à part entière.Les obstacles sont ici différents les uns des autres, et sont plus hauts et ardus à franchir. C’est une course réellement prodigieuse tant elle fait appel à l’endurance et à la réactivité du cheval. La distance minimale de cette course est fixée à 3 000 m, sachant que la moyenne se situe entre 4 300 m et 4 400 m et certaines se courent sur plus de 5 000 m ! Le parcours compte au moins huit obstacles, choisis parmi une liste bien précise dont voici quelques exemples :

◗◗ la banquette : deux barres fixes, superposées horizontalement.

◗◗ Bull finch : talus surmonté de petites haies.

◗◗ Douve : fossé rempli d’eau.

◗◗ Rail ditch : tronc d’arbre suivi d’un fossé, puis d’une haie.

◗◗ Rail ditch and fence : rail ditch dont la haie est remplacée par un fence (une clôture en bois). Surnommé le « Juge de Paix », il représente sans doute le pire cauchemar des sauteurs et a acquis une grande célébrité !

Les grandes compétitions de cette discipline sont le Grand Steeple-chase de Paris en mai, le Grand national de Liverpool (la plus légendaire) et le Nakayama Grand Jump au Japon.

Le Cross-countryLa spectaculaire ! L’expression anglaise signifie : « à travers la campagne ». Steeple-chase et cross-country sont deux disciplines assez similaires, excepté le tracé du parcours. Le cross-country doit inclure un maximum d’obstacles naturels. En cela, il diffère du steeple, ici, nous pouvons dire que c’est le parcours qui s’adapte à la nature et non le contraire. La nature imprévisible et changeante de ces obstacles pimente considérablement la course, mais la rende également « risquée » pour le jockey et pour le cheval. Comme il est dit sur le site d’Equidia : « Les cavaliers dépendent entièrement de la force, de la vitesse et de la capacité de leur monture à les porter, sans accident, de l’autre côté de l’obstacle, champ, ou rivière. Les spécialistes de l’épreuve, hommes et chevaux, sont des héros pour un nombre trop restreint d’aficionados, à Craon, Angers ou Pau. Ils sont des êtres courageux qui pratiquent un sport d’exception. » Les obstacles naturels varient et peuvent se compter par dizaines selon les parcours. On trouve des obstacles fixes tels que le fossé, la haie, le mur en pierre, la barrière verticale (oxer), des obstacles mobiles comme des bancs, des bateaux ou des caissons de haies. Les distances sont particulièrement longues, jusqu’à 7 300 m de circuit avec des obstacles divers : saut de rivière, de contre-bas ou de douves. Le Grand Prix d’Anjou Loire Challenge du Lion-d’Angers, la course la plus réputée, présente une course s’étendant sur 7 300 m avec environ 48 obstacles !

Course à obstacles à Auteuil : Prix La Haye Jousselin

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Les différentes catégories de courses

LES COURSES À CONDITIONS ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Les courses à conditions sont un exemple parfait du code strict et pointu des courses hippiques en France. En effet, les compétitions sont orga-nisées en fonction d’une sélection bien précise de chevaux ; ceux-ci, pour participer, se doivent de correspondre à des critères fixes... L’âge des chevaux : les chevaux de courses prennent leur âge à compter du 1er janvier de l’année de leur naissance. Le code des courses pointe la dénom-mination des chevaux selon cet âge : les produits de 2, 3 et 4 ans sont dénommés poulains entiers, hongres ou pouliches. Les produits de 5 ans et au-dessus sont dénommés chevaux entiers, hongres ou juments. Leur sexe, bien entendu : mâle entier, hongre ou femelle ; leur race ; les gains qu’ils ont rapportés. Ces courses sont classées de A à F (F étant le niveau le plus modeste).

Groupes 1Les courses sont extrêmement hiérarchisées, concernant les compétitions, elles sont donc classées en plusieurs groupes. Celles de Groupe 1 représentent non seulement les courses les plus renommées, mais aussi les mieux dotées. Les allo-cations sont de 4 800 000 E ! Elles réunissent donc les meilleurs chevaux et jockeys du monde. Ces courses sont un excellent moyen de sélectionner les meilleurs reproducteurs. La France en organise 27 au galop en 2012 comme : le Quatar Prix de l’Arc de Triomphe, le Prix de Diane Longines, le Prix du Jockey Club... Autant de courses prestigieuses dont nous reparlerons en détail.

Groupes 2Comme son chiffre l’indique, le Groupe 2 comportent moins d’enjeux, sans doute, que ceux du Groupe 1. Il n’en demeure pas moins qu’ils restent très prisés ; leur allocation de départ étant fixée à quelque 130 000 E. Certains prix comme le Prix de Chantilly, le Prix Niel ou le Prix du Conseil de Paris ont pris leur place dans la catégorie « prestige » !

Groupes 3Sont inclus dans ce dernier groupe les prix moins « fameux » du « top 3 ». Ceci étant, même si les allocations sont moins élevées (le plancher est fixé à 80 000 E), elles sont intéressantes à jouer pour des turfistes amateurs. Au nombre de 56, elles rythment la paysage hippique français et permettent à des perles rares (jockeys ou chevaux) de grimper les échelons et de s’améliorer en multipliant les participations. Le Prix du Lys, le Prix de Fontainebleau, le Prix de Cabourg, le Grand Prix de la Ville de Nice sont reconnus.

Les listed-racesLes « listed races » sont des courses dites « prin-cipales », d’un niveau intermédiaire entre les Groupes et les handicaps, elles sont un tremplin pour les courses de Groupe 1, elles augmentent, en outre, la cote du cheval.

LES COURSES À HANDICAP ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Les courses dites « à handicap » méritent une petite mise au point, car elles ne sont pas toujours simples à appréhender. Cette notion nous vient des Irlandais quand, en 1827, ils décidèrent de fixer une méthode pour sélectionner un gagnant ou une position. De nos jours, elles servent avant tout à égaliser les chances de victoire. Participant aux mêmes épreuves, certains chevaux peuvent présenter des différences : poids, endurance... Elles ont donc pour objectif d’ajouter du suspens en égalisant les chances. Le Code des Courses les décrit ainsi : « L’objectif des courses à handicap est d’égaliser les chances des concurrents en affectant un handicap de poids aux chevaux jugés les meilleurs. » La personne décidant du poids attribué est nommé le « handicapeur ». Il étudie les performances précédentes des chevaux engagés et détermine les poids à affecter aux as. Le calcul des valeurs est difficile à expliquer, mais on considère qu’en théorie, un kilo de différence entre deux chevaux « identiques » correspond à une longueur d’écart. C’est un rôle complexe à assumer que d’être handicapeur, comme l’explique Homeric : « [...] lorsqu’une arrivée de handicap voit l’ensemble

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25—— Quelles catégories de courses ? - LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES DE COURSES √CARN

ET DU TURFISTE

des participants finir tous ensemble dans un mouchoir de poche, ils sont heureux comme des gosses, car cela veut dire qu’ils ont bien évalué les forces en présence. » Il existe deux types de courses à handicap : le handicap dit « libre », c’est-à-dire sans engagement. Dans ce cas, les chevaux répondent aux critères requis et sont affublés d’un poids. Les courses peuvent également être à « handicap dédoublé », ce qui signifie que les partants, trop nombreux, sont répartis en deux courses. Au niveau des paris, comme le pointe France Galop, ces courses sont très intéressantes à jouer dans la mesure où elles entraînent un maximum de combinaisons possibles, les chevaux ayant les mêmes chances. Les paris engagés sur ces courses permettent d’augmenter les chances de gain.

COURSE À RÉCLAMER ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Les courses « à réclamer » sont des compétitions particulières emplies d’enjeux. Elles permettent aux éventuels acquéreurs d’acheter, à l’issue de la compétition, les chevaux participants. Un moyen éclairé de constater en direct les performances ou la valeur des cracks. Les offres des acheteurs doivent se plier au prix minimum fixé par le vendeur.

A chaque participant correspond un prix défini avant le départ. Si, par exemple, le vainqueur séduit plusieurs acheteurs, la tradition veut que chacun inscrive son offre sur une feuille, puis la place dans une urne. Le cheval reviendra donc à la meilleure proposition.

QUELLES CATÉGORIES DE COURSES POUR QUELLES CATÉGORIES DE CHEVAUX ? ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘L’ensemble de ces courses hippiques est réservé à certaines catégories de chevaux :

◗◗ Selon la race : chevaux de pur-sang anglais, arabes, chevaux A.Q.P.S. (autre que pur-sang), tous chevaux.

◗◗ Selon l’âge : chevaux de 2 ans, de 2 ans et +, de 3 ans, de 3 ans et +, de 4 ans et +, etc.

◗◗ Selon le sexe : mâles – mâles et femelles – mâles, hongres et femelles.

Galop plat à Chantilly : Prix Pic’hardi

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Les types de courses au trot On distingue plusieurs types de courses au trot : ◗◗ Les courses nationales, réservées aux seuls chevaux inscrits au Stud-Book du Trotteur Français,

nés et élevés en France ou dans un pays habilité a tenir un registre annexe du Stud Book.

◗◗ Les courses européennes, ouvertes aux chevaux inscrits au Stud-Book trotteur d'un pays de l'Union Européenne et nés dans l'un de ces pays.

◗◗ Les courses internationales, ouvertes aux chevaux inscrits au Stud-Book trotteur de tous les pays.

◗◗ Et les autres courses au trot, ouvertes aux chevaux inscrits au Stud-Book du Trotteur Français, nés et élevés dans un pays de l'Union Européenne ou assimilé.

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Les acteurs des courses hippiquesEn tant que turfiste, vous vous devez de connaître le fonctionnement de ce système élaboré. Derrière cette passion, ce sport à sensations, se cache tout un microcosme : cavaliers, entraîneurs, éleveurs, hippodromes, bénévoles, etc. Sans ces acteurs, rien ne serait possible. Il paraît normal de nous focaliser à présent sur eux.

LE JOCKEY ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Mais d’où vient le terme ? Des Anglais, bien sûr ! Lorsque les courses vivaient leurs premiers tres-saillements en Angleterre, on surnommait tous les cavaliers « Jack », quel que soit leur prénom, et Jack a fini par devenir « jockey » ! Cette rubrique sera l’occasion pour nous de rendre hommage à ces hommes de passion, ces sportifs rigoureux. Le jockey est avant tout un athlète de haut niveau, astreint, nous le verrons à une discipline sévère et pratiquant un métier à risque (surtout pour les courses à obstacles). Le jockey monte en portant les couleurs des différents propriétaires, mais peut être sous contrat avec un seul propriétaire. Il peut également participer à l’entraînement.Attention à ne pas confondre le jockey (pour la course plate ou au trot monté), le « driver » (course au trot attelé) et le « lad-jockey »ou apprenti. Devenir jockey est une véritable vocation, puisque les prétendants sont repérés très jeunes, à partir de 14 ans. Ils intègrent rapidement les écoles et forma-tions, ils passent en général soit le CAPA (certificat d’aptitude professionnelle agricole) de « lad-jockey » ou « lad-driver », ou, le BEPA (brevet d’études profes-sionnelles agricoles spécialité « hippique »). Un jockey gagne en moyenne entre 915 E et 1 375 E par mois en région parisienne et environ 713 E en province, à cela s’ajoute les primes de victoire. Les meilleurs jockeys vivent plutôt bien, Olivier Peslier a déclaré avoir gagné en 2011 quelques 38 000 E mensuels. Ceci étant, pas de poudre aux yeux, être jockey est une profession libérale, les sportifs reversent 60% de leur revenu et percevront une maigre retraite. Nombreux sont ceux qui vont concourir à l’étranger afin d’apprendre d’autres techniques, remporter des prix réputés, et même, arrondir leurs fins de mois. Il y a aujourd’hui 700 jockeys en France : 2/3 pour le plat et 1/3 pour l’obstacle.

Un métier difficileLe jockey doit posséder de nombreuses qualités qui font de lui un sportif complet.

◗◗ Il doit développer des atouts techniques, c’est ce que l’on va appeler la « main ». Cette main désigne la façon, l’art, du « jockey-driver » d’entrer en contact avec sa monture. De la main à la bouche du cheval, tout est question de compréhension : le cheval est détendu ou cripsé et c’est tout le talent de son cavalier qui va lui faire atteindre son meilleur niveau ou non. C’est cette main qui orchestre la prestation du cheval. On dit que le jockey « porte son cheval au poteau », expression cocasse, lorsqu’on songe au contrôle du poids dans la profession ! Le jockey devra tout autant avoir le « sens du train » (l’appréciation de la vitesse), l’équilibre, les réflexes, le sens de l’improvisation (malgré les multiples conseils et entraînements, les courses comportent bien souvent des imprévus qui obligent le cavalier à s’adapter et réagir vite.

◗◗ Il doit faire preuve de grandes capacités physiques : la plus importante étant sans doute l’endurance. Elle leur est nécessaire pour assurer le rythme effréné des calendriers des engagements. Certains jockeys, par exemple, Christophe-Patrice Lemaire, court 800 courses en 300 jours de compétitions ! Sans compter les déplacements à l’étranger et les entraînements ! L’endurance et la force physique jouent un rôle capital dans le maintien du cheval. Il faut pouvoir retenir le cheval ou, au contraire, le solliciter. Les « jockeys-drivers » n’ont que quelques minutes pour faire la différence, les courses durent en moyenne 2 minutes ! Concernant les courses à obstacles, rappelons que les distances, dans ce cas, sont longues de 4 à 5 km et que les jockeys négocient en moyenne une vingtaine d’obstacles. On le voit, la forme physique est une condition sine qua non de ce métier. Les jockeys peuvent disputer une course toutes les 25 minutes.

◗◗ Le contrôle du poids : le poids est essentiel et ultra-contrôlé. Pour le plat, le jockey ne doit pas peser moins de 52 kilos. Pour la course d’obstacle, on exigera un minimum de 61 kilos. Le jockey est pesé avant et après la course, en

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27———————————————— Le jockey - LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES √CARN

ET DU TURFISTE

tenue, avec sa selle (mais sans cravache ni casque) et son poids doit être identique à 100 g près sous risque de se voir disqualifié. En plat, si le poids du jockey ne convient pas, des plaques de plomb seront glissées dans le tapis de selle. Au trot, cette règle est nettement moins drastique étant donnée la constitution plus robuste des trotteurs ; il n’empêche que le jockey doit tout de même surveiller son alimentation.

◗◗ Une force psychologique : elle est commune à tous les sports de haut niveau. Dans le monde des courses hippiques, le jockey doit concilier confiance en soi, gestion du stress, connaissance des adversaires, gestion de la fatigue, compréhension de sa monture tout en faisant face aux risques du métier. On n’en parle pas assez sans doute, mais les accidents de travail sont très nombreux dans la profession. Chaque année, l’association des Jockeys enregistre 360 arrêts de travail. Surtout dans la domaine de l’obstacle, il y a, hélas, des chutes désastreuses (fractures multiples, voire paralysies).

Des jockeys et drivers de légendeQui dit métier difficile dit forcément prestige pour les meilleurs jockeys et drivers. Quelques uns d’entre eux sont de véritables légendes et hantent les annales des courses...

Les « seigneurs » du plat :◗◗ Freddy Head (né en 1947), surnommé « Le

Petit Prince du Turf », il est issu d’une famille qui s’est consacrée corps et âme aux chevaux, son arrière-grand-père était entraîneur près de Compiègne, son grand-père était jockey d’obstacles, entraîneur. Freddy Head est né avec des étriers aux pieds ! A 19 ans, il triomphe dans le fameux Prix de l’Arc de Triomphe sur Bon Mot. Entraîné par son grand-père, il continue de briller, remporte le classique de Longchamp et continuera ses exploits : quatre Arc de Triomphe, quatre Prix du Jockey Club, quatre Prix de Diane, six fois Cravache d’or.. Son physique était agréable, sa façon de monter remarquable ainsi la dépeint Homéric : « Il montait très court, plus encore qu’Yves Saint-Martin, les genoux dix centimètres au-dessus du garrot, c’était de l’acrobatie. » Freddy Head stoppa sa carrière en 1997, il est à présent entraîneur.

◗◗ Yves Saint-Martin (né en 1941) : il est et restera pour beaucoup le meilleur jockey du monde. Il a remporté la quasi totalité des grands prix ! Quinze Cravaches d’or, 3313 victoires, neuf Jockey Club, le Oaks d’Epsom, le Derby d’Epsom, etc. Il était surnommé « Golden Boy », devint le premier jockey de l’Aga Khan. Le « James Bond » des pelotons,

selon Homéric. Ce surdoué des hippodromes avec son style raffiné, élégant, pesé, mesuré, est devenu avec le temps un véritable exemple. Alliant un soupçon de génie, et, une maîtrise parfaite de la technique, Yves Saint-Martin reste maître de sa discipline.

◗◗ Olivier Peslier (né en 1973) : l’un des meilleurs jockeys actuels avec Maxime Guyon ou Christophe Soumillon. Cet athlète au petit gabari (1,65 m pour 52 kg) fait preuve d’une force physique extraordinaire et possède une technique parfaite, Yves Saint-Martin dit de lui qu’il « devance le centre de gravité de ses montures, il les allège donc, il est à l’aise dans son corps, donc, ses chevaux le sont aussi ». Connu pour son élégance, sa pugnacité, sa combattivité, toutes ces qualités qui ont attiré le grand entraîneur, André Fabre. Olivier Peslier fut sacré meilleur apprenti dès 17 ans, il a remporté trois Arcs, une centaine de victoires dans les courses de Groupe I, quatre fois Cravache d’or, quatre derbys... Ce sportif élégant n’a pas fini de nous surprendre !

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Les maîtres du trot :◗◗ Jean-Michel Bazire : Véritable « phénomène »

né en 1971. Celui qui deviendra « l’homme aux 4 000 victoires », le « Roi de Vincennes », a grandi dans le milieu équin. Son père Michel, et son oncle, étaient également entraîneurs. A cinq ans, il monte déjà des poneys, à neuf, obtient son premier sulky. On décelle chez lui un vrai talent qui le conduira à apprendre la technique sous la protection de la famille Dreux. A seize ans, il raffle déjà une victoire à Vincennes sur Quelasio. Il passe pro à 19 ans, devient le meilleur au classement combiné en 1997 (et commence une carrière d’entraîneur), en 2004, Jean-Michel rentre dans l’histoire en étant sacré plus jeune driver à dépasser les 2000 victoires ! Il est calme, sait anticiper, se montre endurant et son art lui fait remporter deux Grand Prix d’Amérique, le Prix René Ballière, la Copenhague Cup, l’Elitloppet...

◗◗ Franck Nivard : né en 1979, à Avranches, il est comme Bazire, un enfant de la balle, son père, Jean-François Nivard est entraîneur. Franck commence à monter à sept ans, il sera plus tard en apprentissage chez Marcel Vaudoit. Il a grimpé les échelons jusqu’au succès : trois Prix du Président de la République, trois Grand Prix d’Amérique, un Prix de France... Il est peu à peu devenu un leader de sa discipline.

Jockey de courses à obstacles◗◗ Christophe Pieux : il est, sans conteste, le

meilleur jockey d’obstacles de l’histoire des courses françaises. Né en 1967, cet homme à la carrure imposante, massive et musculeuse, a tout gagné ! Record d’autant plus admirable que, comme nous l’avons souligné, la course à obstacles est très dangereuse. Ainsi, on ne compte plus les fois où

ce surhomme s’est relevé, en « miettes », pour retourner à la course. Consacré Cravache d’or à quinze reprises, Christophe Pieux a rafflé trois Grands Steeple-Chase de Paris. Là encore, nous reprendrons l’analyse d’Homéric (écrivain et jockey, son point de vue est souvent pertinent) qui évoque la monte particulière de Pieux : il porte ses étriers aussi courts que dans le plat, au moment de sauter il « projette son corps en avant du centre de gravité de son cheval et l’arrondi de celui-ci durant le saut épouse le corps de son cheval ».

Interview de Thierry GilletThierry Gillet a été jockey pendant de nombreuses années, il a arrêté sa carrière en 2009, après 20 ans d’exercice, 10 000 courses et plus de 900 victoires dont une fameuse en 2004 avec Bago où il remporta le Prix de l’Arc de Triomphe. Désormais, Thierry Gillet s’occupe de sa profession et de la défense des jockeys. Il est aujourd’hui secrétaire général de l’Association française des Jockeys…

◗◗ Votre métier était-il une vocation ?Pas vraiment, car mes parents n’avaient pas de chevaux, mais, il y en avait près de chez moi et j’aimais les observer. J’ai rapidement voulu devenir jockey. Mes parents m’ont alors offert un poney Shetland et ce fut le début de la passion…

◗◗ A quel âge avez-vous débuté votre formation et quelle fut-elle ?J’ai commencé entre 13 et 14 ans où j’ai intégré l’école des courses hippiques, l’AFASEC. J’ai été formé et effectué deux stages, l’un à Maisons-Laffitte et l’autre à Chantilly. J’étais interne dès 14 ans.

◗◗ Quand avez-vous commencé à exercer professionnellement ?A 16 ans. On peut commencer très jeune, il suffit qu’un patron croie en vous et décide de vous lancer. Vu mon profil, je fus pressenti pour le plat. Ensuite on devient salarié, on s’occupe des chevaux, moi, je dormais au dessus des boxes.

◗◗ Selon vous, quelles qualités essentielles doit posséder un aspirant jockey ?Un jockey est un athlète de très haut niveau, il peut concurrencer tous les autres types de sportifs. Il doit être léger, extrêmement solide mentalement parce que le jockey subit des pressions surtout pendant les courses. Il doit s’astreindre à un régime et contrôler son poids. Il doit être tenace et sportif, car on monte chaque jour. Pendant sa période d’activité, un jockey peut courir jusque 7 courses par jour, physiquement, il doit être au top.

◗◗ Comment devient-on l’un des meilleurs jockeys ?L’important n’est pas le nombre de victoires remportées, mais, qu’on perde le moins de courses possible ! Bien sûr, il y a le talent, le feeling qu’on a avec le cheval, la stratégie… Les meilleurs jockeys

Thierry Gillet

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29———————————————— Le driver - LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES √CARN

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sont ceux qui ont le plus d’anticipation. On sait qu’on peut gagner ou non une course sur les premiers 50 m si l’on anticipe bien et que la concentration est à son plus haut degré.

◗◗ Qu’est-ce qui rend les jockeys français si performants ?En France, il y a un nombre incalculable d’hip-podromes, nos distances sont variables, nous montons beaucoup de chevaux différents. Les français apprennent une palette de techniques variées. Nous sommes habitués à être réactifs, polyvalents, nous nous adaptons vite et bien sur tous les champs de courses.

◗◗ Existe-t-il des mauvais côtés au métier de jockey ?Je trouve que la figure du jockey est effacée par les paris, hélas. Certes, les parieurs et les paris sont essentiels, ils font vivre le monde du hippisme, soit, 76 000 personnes ! Mais il est dommage que la prouesse du jockey soit un peu gommée par les paris qui tournent autour.

◗◗ Comment percevez-vous la relation entre le jockey et son cheval ?C’est un ressenti. A un haut niveau, le contact passe bien entre le jockey et son cheval. Il n’empêche que l’on doit le surveiller, gérer sa fougue. On ne doit pas s’attacher au cheval car un jockey monte beaucoup de chevaux différents.

◗◗ Mais avez-vous gardé le souvenir d’un cheval en particulier ?J’en ai monté beaucoup, mais il y a deux chevaux dont le jockey se souvient forcément, c’est le premier cheval monté et le premier avec lequel on a gagné, moi, c’était La Belle Virée.

◗◗ Pendant la course, quelles émotions ressentez-vous ?Si trac il y a, c’est avant la course, mais une fois au départ, on n’a plus le temps d’avoir peur ! On sent qu’on forme un binôme avec le cheval, on fait corps avec lui. La concentration est là. Pendant la course, c’est un tout : on doit gérer, anticiper, on surveille le cheval de devant dont la respiration nous indique s’il va accélérer ou non. Plus rien n’existe autour, on est dedans.

◗◗ Vous êtes le secrétaire général de l’Association française des Jockeys, quelles sont les activités de cette association ?Elles sont diverses ; nous nous occupons des mises à pied et du respect du code. Nous gérons également les accidents des jockeys et leur prise en charge : en une année, on recense 400 accidents. Nous cherchons des aides financières pour aider certains jockeys et leur famille et puis, nous les guidons dans leurs projets de reconversion professionnelle… C’est important, car le métier a souffert de peu de considération… Et nous luttons encore.

◗◗ Parlons des paris, vous sentez-vous concerné ? Lisez-vous la presse spécialisée, vous tenez-vous au courant des cotes des jockeys ?Je ne parie pas, mais bien sûr, je lis la presse spécialisée et regarde les cotes de certains jockeys que j’apprécie, tel que Christophe Soumillon.

◗◗ Un mot pour finir… Votre plus belle course ?Sans hésitation, le Prix de l’Arc de Triomphe ! Un souvenir indescriptible, on est vraiment heureux…

LE DRIVER ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘À l’image d’un pilote, ses qualités sont le sang-froid, la prise de décision rapide et la capacité à mettre en œuvre des tactiques différentes. Chaque trotteur est un athlète avec des capacités propres.

Sa formationLa formation des professionnels des courses intègre toujours une part importante de pratique qui permet aux formés de se familiariser avec le cheval. L’École des Courses Hippiques, AFASEC, propose des forma-tions en lien direct avec les courses au trot. Deux diplômes intègrent complètement la formation des drivers et jockeys : le Certificat d’Aptitude Professionnelle Agricole (CAPA) de Lad-Cavalier d’Entraînement en deux ans ; le Baccalauréat professionnel Conduite et Gestion de l’Entreprise Hippique en trois ans – Diplôme recommandé pour une installation. Au total, l’École des Courses Hippiques-AFASEC délivre 5 diplômes reconnus par l’état avec des formations accessibles dès l’âge de 14 ans. Implantée en France sur 5 sites (Chantilly-Gouvieux, Grosbois, Graignes, Mont-de-Marsan, Cabriès), cette école est rattachée au Trot qui en est un des membres fondateurs.

◗◗ www.ecole-des-courses-hippiques.fr

Jean-Michel Bazire

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30 ® LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES - Le driver ----------------------------------------------------------------------

Interview de Christian BigeonA la fois éleveur, propriétaire, entraîneur et driver, Christian Bigeon est né en 1959. Fils de l’entraîneur André-Francis Bigeon, il suit les traces de son père et rentre à l’AFASEC de Graignes. Installé aujourd’hui au Haras d’Haufor à Saint-Ouen-des-Toits, il possède également un établissement à Grosbois. Ses plus beaux succès : Prix de Paris 1992 (Vivier de Montfort), Critérium des 5 Ans 1992 (Vivier de Montfort), 2006 (Notre Haufor), 2008 (Paris Haufor), Prix Albert Viel 2009 (Sévérino). 2012 Prix de Normandie (Tiégo d'Étang).

◗◗ Votre métier était-il une vocation ?Dès mon plus jeune âge, je savais déjà que j’allais me consacrer complètement à ma passion qui est aussi devenu mon métier.

◗◗ A quel âge avez-vous débuté votre formation et quelle fut-elle ?A 16 ans, à l’AFASEC (Association de Formation et d'Action Sociale des Ecuries de Courses) de Graignes.

◗◗ Quand avez-vous commencé à exercer professionnellement ?A 16 ans également.

◗◗ Selon vous, quelles qualités essentielles doit posséder un aspirant driver ? Comment devient-on l’un des meilleurs drivers ?Avec énormément de travail, de l’inspiration, un certain doigté et de bons réflexes.

◗◗ Qu'est-ce qui rend les drivers français si performants ?La variété des pistes françaises avec des profils différents. Cette expérience donne une rapidité d'adaptation.

◗◗ Votre métier était-il une vocation ?Dès mon plus jeune âge, je savais déjà que j’allais me consacrer complètement à ma passion qui est aussi devenu mon métier.

◗◗ A quel âge avez-vous débuté votre formation et quelle fut-elle ?A 16 ans, à l’AFASEC (Association de Formation et d'Action Sociale des Ecuries de Courses) de Graignes.

◗◗ Quand avez-vous commencé à exercer professionnellement ?A 16 ans également.

◗◗ Selon vous, quelles qualités essentielles doit posséder un aspirant driver ? Comment devient-on l’un des meilleurs drivers ?Avec énormément de travail, de l’inspiration, un certain doigté et de bons réflexes.

◗◗ Comment percevez-vous la relation entre le driver et son cheval ?C’est une totale osmose entre l’homme et l’animal.

◗◗ Mais avez-vous gardé le souvenir d’un cheval en particulier ?Oui, Notre Haufor, premier produit d’élevage avec qui j’ai remporté mon premier Groupe 1.

◗◗ Pendant la course, quelles émotions ressentez-vous ?Il faut avant tout rester très concentré pendant toute la course, une fois le poteau passé, les émotions arrivent...

◗◗ Parlons des paris, vous sentez-vous concerné ? Lisez-vous la presse spécialisée, vous tenez-vous au courant des cotes des jockeys ?Oui, je suis consultant pour les journaux Bilto et Paris Turf.

◗◗ Un mot pour finir… Votre plus belle course ?D’un point de vue émotionnel, le Prix de Normandie remporté par Tiego d'Étang et monté par mon fils Charles.

LES CHEVAUX DE COURSE ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Il est temps pour nous d’expliciter la vie, finale-ment très rangée, des chevaux de courses. En bon amateur que vous êtes ou serez, il faut connaître le parcours de ces superbes animaux.Les chevaux sont autant sélectionnés et contrôlés que leur jockey.On naît champion ou pas ! Un poulain ou pouliche de course naît entre le 1er janvier et le 30 juin, après dix-douze mois de gestation. Les petits sont désignés différemment selon leur âge :

◗◗ de la naissance au 31 décembre suivant, c’est un foal ;

◗◗ du 1er janvier suivant sa naissance au 31 décembre suivant, c’est un yearling ;

◗◗ de 2 à 4 ans inclus, ils seront nommés poulain ou pouliche, puis hongre ou mâle et jument.Christian Bigeon

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Le petit est considéré comme sevré à partir de six mois, il est élevé tranquillement dans un paddock (une prairie). On commencera progressivement le débourrage : on apprend au cheval à accepter une selle, supporter son cavalier, endurer une bride. Les plus précoces pourront rejoindre une écurie dès 2 ans, les plus tardifs (en général les autres races que les pur-sang) rejoindront leur entraîneur vers 3 ou 4 ans. La carrière de tels chevaux va de 2 à 10 ans. Après cette carrière, on les réserve à la reproduction. On oublie trop souvent que l’un des objectifs des courses est de sélectionner les meilleurs reproducteurs.

Les poulainsLe yearling, puis, le poulain, sont des petits gâtés. Ces enfants prodigues, destinés à une longue et harassante carrière, sont pour le moment les chouchous dorlotés du haras. Ils sont très fragiles et bien souvent, fougueux, voire, un tantinet cabotins ! L’alimentation du poulain sera minutieusement dosée et surveillée. N’oublions pas que les chevaux ne sont pas des ruminants et que leur estomac est relativement petit, ils sont souvent sujets aux coliques. Dès le début, le poulain aura droit à du lait maternel bien entendu, mais, additionné d’autres aliments pour préparer son estomac à son futur régime composé d’orge, d’avoine et de compléments nutritifs. Dans les écuries, le moment d’arrivée des yearlings (en septembre, aprés les ventes), est toujours un moment d’enthousiasme et d’excitation. Tous ont hâte de découvrir ces futurs cracks. C’est un moment fort pour les apprentis (leur poids étant léger en raison de leur jeune âge), les lads, qui ont la charge de débourrer ces « bombes » incontrôlables ! Le rythme sera soutenu, les risques de ruades grands, ce n’est pas une tâche aisée ! On va ainsi commencer à faire leur éducation : les faire tourner dans un sens, dans l’autre, aux trois allures. On va ensuite leur faire accepter le tapis de selle, la selle, le mors (en caoutchouc pour ne pas les blesser et pour qu’ils fassent leurs dents).

Les épreuves et l’entraînementLes « 2 ans » courent uniquement les épreuves de plat ; la course d’obstacle ne leur sera acces-sible qu’à partir de trois ans. La préparation d’un poulain prendra de 8 mois à un an. Contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas la vitesse qu’on travaille d’abord avec le cheval, mais, l’endurance et même les « bonnes manières » : devenir maniable, répondre aux aides du jockey…L’entraînement d’un cheval est drastique :

◗◗ Une sortie matinale (parfois avant le lever du soleil) avec ses compagnons de boxe (les chevaux sont regroupés en lots), une promenade d’une heure, une heure et demie, au pas.

◗◗ Le véritable échauffement : un trotting, un galop de « chasse » (type de galop à vitesse modérée qui aide à entretenir la musculature)

◗◗ Une pause qui permet au cavalier de passer en position de jockey (dressé sur les étriers, au dessus de la selle) pour aborder la vitesse.

◗◗ Le canter : galop d’échauffement à allure plus soutenue (que le jockey utilise pour mener le cheval au départ)

◗◗ Le « bout vite » comme on l’appelle, galops rapides de 1 000 m à 1 200 m.Il est obligatoire de faire courir le cheval au galop sur une distance allant de 800 m à 3 000 m deux fois par semaine. Pour ce qui est de l’obstacle, le « dressage » sera progressif : on habitue l’animal à sauter une barre au sol au trot, puis, des haies au petit galop… Le tout effectué sur les traces d’un cheval chevronné, une sorte de maître.

Les racesBien entendu, les races sont capitales, elles sont la promesse de grands champions. Les chevaux doivent tous être inscrits dans un Stud-Book (livre traçant la généalogie pour une race. En France, les Stud-Book sont tenus par l'IFCE (Institut du cheval et de l'équitation), il recense tous les poulains nés et élevés sur le territoire français et à l'étranger concernant le Trotteur Français. Ces chevaux doivent donner la preuve de leur pedigree, leur arbre généalogique.

◗◗ Les pur-sang britanniques : la perfection équine ! Cette race « star » combine beauté et aptitude à la vitesse. Ces animaux ont une tête fine et gracieuse, des oreilles parfaites, les membres longs et leur ossature doit s’inscrire dans un cadre rectangulaire. Leur nom est choisi par leur éleveur ou propriétaire. Tous les pur-sang anglais descendent de trois étalons arabes : Byerley Turk (Herod, son descendant, sera le premier étalon anglais inscrit au Stud-Book), Darley Arabian (arrière-grand-père d’Eclipse) et Godolphin Arabian.

◗◗ Les APQS ou « Autres Que Pur-Sang » : moins précoces et rapides que les pur-sang, ils ne peuvent rivaliser avec eux sur les courses de plat, aussi, seront-ils préférés pour les courses à obstacles, car dans cette discipline, c’est leur endurance qui fera toute la différence.

◗◗ Le Trotteur Français : il existe quatre races de trotteur au monde : l’Orlov (de Russie), le Standardbred (USA), le Kallblod (Scandinavie) et le chef de la discipline, le trotteur français. Cette race a su dominer par son excellence : vitesse, endurance, une longévité en courses exceptionnelle... Un trotteur peut courir attelé, ou monté, il peut accomplir une carrière allant de deux à dix ans !

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32 ® LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES - Les chevaux de courses ---------------------------------------

Des champions de légendeCes chevaux qui ont fait l’histoire des courses, les ont pimentées, méritent un détour particulier. Il est difficile de ne pas s’extasier devant le génie athlétique de ces animaux...

◗◗ Seabiscuit : Seabiscuit est un mythe, il apporta à l’Amérique cette dose inespérée d’espoir et d’excitation immense alors que se répandaient les rigueurs de la Grande Dépression. Repéré par un chuchoteur, Tom Smith, ce petit cheval (1,52 m), pur-sang chétif, fut élevé à un rang de légende grâce à un jockey, lui aussi, non conforme : Red Pollard. Cet ex-boxeur, ruiné, borgne, vécut une histoire d’amour et de gloire avec sa monture. Ensemble, ils défièrent les plus grands. A deux ans, Seabiscuit avait déjà couru dans 35 compétitions. A l’époque, ces chevaux étaient des « moteurs à courses », et ils n’étaient pas forcément traités avec les égards que nous pouvons avoir désormais envers eux. Red était un homme libre, comme son cheval, il était combatif et fougueux. 33 victoires sur 89 courses, un duel de légende avec son ennemi, War Admiral en 1938, un livre, La légende de Seabiscuit de Laura Hillendrand, une statue à l’hippodrome de Santa Anita, un film Pur-sang, la légende de Seabiscuit... Seabiscuit incarne le rêve sportif dans toute sa splendeur !

◗◗ Al Capone II : le roi incontesté d’Auteuil, soit, l’enfant chéri de l’obstacle ! Ah... « Pompon » ! Un AQPS qui va gagner les faveurs de la foule durant des années. Maître du terrain « souple ; collant, lourd », il était doté d’une santé impeccable. Comme tous les grands champions, il montrait un caractère atypique : indiscipliné, il a fui un jour, traversant la route et fut blessé ! En dépit de sa morphologie spécifique, il sautait avec une grâce particulière :

il freinait devant chaque obstacle, à la manière d’un cheval de concours. 64 courses assurées sur 65 dont 26 victoires, 32 places... Les gains qu’il a généré s’élèvent à environ 2,6 millions d’euros.

◗◗ Ourasi le « Roi fainéant » : difficile de résumer la carrière de cette légende. Sa vie est un film passionnant, Ourasi a d’ailleurs inspiré un livre, des films et des documentaires. Né le 7 avril 1980 d’une petite jument, Fleurasie, cet alezan était qualifié par son naisseur, Raoul Ostheimer, de « gros bœuf ». Doté dès son jeune âge d’un caractère ombrageux, imprévisible et d’une indiscipline flagrante, Ourasi a réservé bien des surprises à ceux qui l’ont entouré ! Il casse son roadcar le 1er jour de son débourrage, mord, ne veut pas travailler... Il est confié aux mains de Jean-René Gougeon, celui-ci doute d’Ourasi tant il lui semble nonchalant et incontrôlable. Il commence à faire parler de lui en 1983 où il remporte le Critérium des Jeunes. Après un passage à vide, il retourne à l’entraînement... mais pour revenir triomphant. Il remporte le Critérium des 5 Ans, raffle neuf courses dont le Prix de l’Etoile, le Prix d’Europe, le Prix d’Amérique, etc. Ourasi commence à déchaîner les foules, le public le vénère. Sa « technique » specifique le rend extraordinaire : le fier alezan commence sa course tranquillement, sans s’inquiéter et finit toujours par bondir, tel un félin, pour finir par rattraper son adversaire en quelques foulées. Il n’en fait qu’à sa tête, mais déploie une puissance incroyable. « Il atomisait la concurrence, l’éreintait, la laminait, n’hésitant pas à faire tous les extérieurs, à parcourir des distances bien plus grandes que celles de ses rivaux. » (Homéric). Le phénomène était tel que les foules l’acclamaient et les parieurs misaient tous sur lui, le PMU devait rembourser

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les paris ! Bien sûr, il y eut des déroutes, les découragements engendrés par les coups de sang d’Ourasi, mais il remporta à peu près tout : 4 Prix d’Amérique (dont le dernier à 10 ans !), les Grands Critérium de Vitesse, des Prix d’Atlantique, etc. Ce maître mérite toute notre admiration, il résume à lui seul l’intérêt frissonnant des courses.

LES ENTRAÎNEURS ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘L’entraîneur a une importance capitale dans le système des courses, c’est lui qui forme les champions. Il a nécessairement l’œil (notion suprême) pour repérer les espoirs des hippodromes. Il héberge, soigne et entraîne les chevaux qui lui sont confiés par les propriétaires. Il est le préparateur physique et mental du véritable athlète qu’est le cheval. Son métier est complexe, pointu et poly-valent. Deux types d’entraîneurs sont à distinguer :

◗◗ L’entraîneur public. Il possède son centre ou le loue. Il accueille les chevaux des propriétaires contre une pension mensuelle. Celle-ci inclut les frais d’hébergement, la nourriture, les déplacements, l’entraînement et enfin les soins vétérinaires. Il touche un pourcentage sur les gains générés par son « poulain ».

◗◗ L’entraîneur privé : c’est un système tout à fait différent, puisque cet entraîneur ne travaille que pour un seul propriétaire, il est donc en quelque sorte son employé et touche un salaire avec des primes.

◗◗ Au trot, il existe l’éleveur, entraîneur, propriétaire, driver... Il fait tout de A à Z !

Que ce soit dans le trot ou dans le plat, l’entraîneur possède de solides connaissance en hippologie, connaître l’anatomie équine est une condition sine qua non, il a un grand sens de l’observation

pour détecter les soins nécessaires aux animaux. Nous savons que les chevaux sont fragiles, surtout au niveau des jambes et de leur système digestif, de fait, l’entraîneur doit surveiller chacun de ses protégés. Les plus gros entraîneurs peuvent être en charge de quelque 100 trotteurs. Une fois le champion formé, c’est à l’entraîneur que revient la charge de l’engager sur les courses qui lui sont adaptées. C’est, par tradition, lui qui place la selle sur le cheval avant la course. Ensuite, il rejoint le propriétaire, avec qui il doit composer pour répondre à ses souhaits. Cette relation n’est pas toujours aisée à gérer !L’entraîneur peut être vu comme un vrai chef d’entreprise, un gestionnaire, car son rôle ne se limite pas aux entraînements, à la planification des engagements dans les courses et aux soins, il gère une équipe souvent conséquente (une cinquantaine de personnes pour les plus grosses écuries). Il a la gestion du matériel et des relations avec les propriétaires. Heureusement, il est aidé de son assistant qui le « soulage » en le représentant, par exemple, sur les hippodromes. On le voit, l’entraîneur est une figure de tête dans le monde hippique, sur lui reposent les espoirs des parieurs, des propriétaires.

Une longue formationSur ce point, la grande différence entre trot et galop est qu’au trot, l’entraîneur est bien souvent aussi le jockey ou driver de son cheval. Il occupe tous les rôles. Dans le monde du plat, l’entraîneur reste dans sa fonction, même si, beaucoup d’entre eux sont d’anciens jockeys (André Fabre fut un excellent jockey d’obstacles). Etre entraîneur est un vrai métier, qui s’exerce seulement aprés une longue formation et une licence délivrée par Le Trot ou France Galop.

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Dans une interview, l’entraîneur de plat, Sylvie Parent-Ricard, raconte le parcours fastidieux d’un futur entraîneur :

◗◗ justifier de deux années comme salarié ;

◗◗ présenter une expérience de cinq années pour son compte ;

◗◗ avoir eu au moins 20 partants sur les cinq dernières années et 20 places ou victoires ;

◗◗ présenter un dossier qui sera étudié par France Galop (il y a même des recherches de Renseignements généraux pour vérifier la probité du candidat) ;

◗◗ passer un examen constituant en 120 questions sur le code des courses, la santé équine,

l’hippologie… Une fois reçu, le candidat effectue un stage de cinq semaines à Chantilly pendant lesquelles il reçoit aussi des cours de gestion économique, d’anatomie équine… Nous le constatons, il faut être pugnace et passionné pour devenir entraîneur. En outre, il faut posséder des fonds personnels, car entraîner n’est pas sans coût ! Au début de sa carrière, on demande à l’entraî-neur d’avoir un minimum de 4 600 E pour entraîner cinq chevaux. Sylvie Parent-Ricard considère qu’il est difficile de gagner avec un cheval sans engager 10 000 E. On comprend pourquoi les entraîneurs ont tant de considération dans le milieu, c’est un métier complet.

Zoom sur le centre d’entrainement de GrosboisLe centre de Grosbois, que nous avons visité, est un site tout-à-fait exceptionnel. Avant tout, c’est un endroit magnifique, des bâtiments élégants, un château stylé, une verdure omniprésente et surtout, il est LE paradis du trotteur. C’est un microcosme où œuvrent quelques 600 personnes ! En chiffres, cela donne : 40 km d’allées cavalières, 412 ha, 1 500 boxes, 5 000 tonnes de sable, 1 500 chevaux, cinq pistes d’entraînements et ce n’est pas fini, le centre inclus un manège couvert, des bureaux, des logements, un centre vétérinaire qui compte parmi les meilleurs... Grosbois est un site complet qui peut se vanter d’avoir également en son enceinte : un établissement d’enseignement, des maréchaleries, un musée consacré à l’histoire du trot. Ce centre, avec son fonctionnement, est unique au monde. A moins de 30 km de Vincennes, cet endroit était parfait, un site classé monument historique, il a été acquis par LeTROT en 1962 et permet à l’entraînement de se dérouler de « bout en bout ». Vous pouvez visiter le site du lundi au samedi, par groupe de 20 personnes, vous sillonnerez le site en minibus et pourrez, de vos yeux, vous rendre compte de l’importance, de la perfection et de la complexité de la formation d’un champion. L’ensemble prend place dans un environnement serein et tout simplement beau.

Centre d’entrainement de Grosbois

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Des entraîneurs de légendeNous avons vu à quel point les entraîneurs sont capitaux dans le monde du turf. Beaucoup sont ceux qui misent sur certains chevaux en fonction de leur entraîneur, un gage de qualité. La responsabilité qui pèse sur eux implique un charisme certain et une grande maîtrise de soi. Aussi, comme leur chevaux, ils font preuve d’un caractère affirmé... Quelques personnages sont à aborder.

◗◗ André Fabre : né en 1945, Lagardère disait de lui que « les hommes, comme les chevaux, quand ils sont très bons, ont beaucoup de caractère ». En effet, Fabre, considéré comme le meilleur entraîneur du monde, est connu pour sa personnalité affirmée. Ancien jockey d’obstacles, de très bon niveau d’ailleurs, il remporta un Grand Steeple-Chase de Paris. Dès ses débuts, il entraîne avec succès des cracks tels que Jasmin II, Metatero, Fondeur.. Quatre années de suite, ses chevaux gagnèrent le Grand Steeple ! Ce « génie », décidé par ses victoires, change de discipline en devenant entraîneur de plat. En 1985, premier grand succès avec le Prix de Diane. Connu pour sa rigueur et son professionnalisme, chaque matin, il est sur les pistes avec son épouse. Sa discipline fonctionne : il a mené à la victoire des as dans 7 Arc de Triomphe, 11 Grands Prix de Paris, un Derby, 4 Breeder’s Cup, etc. On dit qu’il n’a pas son pareil pour « lire » ses pur-sang et on aurait tendance à le croire. Fabre a fait gagner en 2011 5,3 millions d’euros, et il est devenu cette année et pour la 23e fois, le meilleur entraîneur de courses de plat de France !

◗◗ Charley Mills : la légende du trot ! Un visionnaire, un amoureux des chevaux qui apporta sans doute beaucoup à l’entraînement de nos trotteurs. Né à Hambourg, en 1888, passionné de chevaux dès son plus jeune âge, il devint un driver de renom. A 19 ans, il était en tête de liste des meilleurs avec 32 victoires ! La vie de Mills est un roman d’aventure qui rend sa personne encore plus originale. Prisonnier plusieurs fois des allemands, il a beaucoup voyagé pour s’inspirer de ce qui se faisait ailleurs. Aux USA, il entraîne Walter Dear et lui fait gagner le Prix d’Amérique de 1934. Il retourne en Allemagne, insuffle une nouvelle technique par « heat et échauffements » avant la course et entraîne les meilleurs trotteurs d’Outre-Rhin. Arrivé à Paris en 1947, après bien des turpitudes (emprisonnement, ruine financière), il récupère sa licence d’entraîneur et commence à travailler avec un autre grand nom : Jonel Chyriacos. Mills s’installera plus tard dans ce qui sera son temple, le village de Chamant où il va entraîner ses cracks. Il enchaîne les succès, tous les critériums sont à lui, ses chevaux donne le meilleur. Alors qu’il a 70 ans, la divine Gélinotte débarque dans son haras. Ce sera la plus belle des histoires d’amour entre un entraîneur et son

cheval, son box placé face à son bureau, allant la voir sans cesse, améliorant son caractère et sa technique. Gélinotte devint, sous ses mains, une championne vénérée ! Charley Mills avait 20 ans d’avance sur les techniques françaises !

◗◗ Bernard Secly : cet entraîneur est, comme les chevaux qu’il a formés, une légende. Il a commencé sa carrière dans les années 1960 et a pris sa retraite en 2010. C’est à cet homme de passion, ce professionnel acharné, sur les pistes chaque jour à 5h, que nous devons les parcours extraordinaires de Katko et Al Capone II. Il a remporté de multiples récompenses, et a permis de remporter six steeple-chase et pas moins de neuf Prix La Haye-Jousselin ! Lors de sa « retraite », il a déclaré : « C’est vrai que j’ai eu de grands champions dans mon écurie, mais il n’empêche qu’il fallait être là le jour J. Cela me mettait beaucoup de pression, surtout quand mes pensionnaires partaient favoris. »

LES PROPRIÉTAIRES – ÉLEVEURS ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Le propriétaire est la personne – physique ou morale – faisant courir le cheval sous ses couleurs. Sa place est capitale puisque sans propriétaires, pas de courses hippiques ! Posséder une écurie demeure l’apanage des grandes fortunes, les meilleurs chevaux se négocient à hauteur de plusieurs millions à Deauville. Le propriétaire achète le cheval, puis il le confie à l’entraîneur. Il règle, évidemment, les frais relatifs à l’entraînement du champion : les ferrures, la pension, les transports, les soins vétérinaires…

La propriété d’un championLe cheval de course est une véritable « action », une valeur, dans laquelle on investit.Le propriétaire peut acheter un foal, un yearling, un « 2 ans pré-entraîné » ou même un cheval dit « prêt à courir ». Il existe plusieurs façons d’acquérir un crack qu’il soit trotteur ou pur-sang.

◗◗ La vente aux enchères : chaque année, ces ventes publiques mettent sur le marché plusieurs milliers de chevaux. Lors de la vente, les chevaux sont présentés dans un catalogue où sera précisé son pedigree ou ses performances. L’entraîneur ou même un courtier peut être chargé de l’achat.

◗◗ Chez l’éleveur : l’éleveur est le premier maillon de la chaîne, il œuvre directement pour l’amélioration des races, en opérant des croisements très étudiés. Il surveille la gestation, puis la croissance parfaite de son poulain. Le futur propriétaire peut donc s’adresser à lui pour acheter un foal ou un yearling. Cette forme d’achat est à la fois osée (le cheval n’a jamais couru et on ne peut

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36 ® LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES - Les propriétaires – éleveurs ------------------------------

être certain de ses performances à venir), mais elle possède l’avantage de découvrir le poulain dans son cadre de vie, de le voir évoluer.

◗◗ Les courses à réclamer : c’est un moyen intéressant d’achat. Certaines courses sont dites « à réclamer », dans ce cas, on peut voir courir des chevaux qui sont en vente. A l’issue de la course, chaque intéressé doit inscrire son offre sur un papier mis dans une urne. Le cheval reviendra à celui ayant fait la meilleure offre. Le passionné peut voir en direct le style et le potentiel du champion.

◗◗ Les entraînements : en effet, parfois, des propriétaires désireux de se séparer de leur cheval proposent des ventes à l’amiable lors des entraînements. Le prix varie selon la valeur sportive du champion.

Les différents types de propriétaires◗◗ Le propriétaire individuel : comme son nom

l’indique, il est le seul possesseur du cheval.

◗◗ L’association : le cheval est perçu comme une copropriété. Il peut-être détenu par dix personnes maximum et court sous les couleurs de l’associé dirigeant désigné. Chaque associé doit être agréé par France Galop ou Le Trot en déposant un dossier précis.

◗◗ L’écurie de groupe : c’est une copropriété, mais avec plusieurs associés. Le cheval court sous les couleurs de l’écurie elle-même. L’un des porteurs de part est désigné comme gérant.

◗◗ La location : on peut louer la carrière d’un crack. L’entraînement reste à la charge du locataire unique ou dirigeant, mais celui-ci conserve 70% à 80% des gains rapportés par le cheval qui va courir sous ses couleurs. Il peut y avoir plusieurs co-locataires (quatre maximum pour un trotteur) Parfois, une option d’achat se débloque et le locataire peut réussir à devenir propriétaire.

Le parcours d’un propriétaireComme pour l’entraîneur, le jockey, le proprié-taire doit passer par un système complexe et long avant de pouvoir prétendre à l’acquisition d’un champion des champs de courses. Voici les étapes :

◗◗ Déposer un dossier auprès de France Galop ou auprès du Trot. France Galop a créé en 2006 un département « Propriétaire » qui est une véritable structure interne. Ce département a pour mission d’épauler le propriétaire. Il lui dispense des conseils de gestions, lui facilite l’accès aux hippodromes, mais également, il le met en relation avec d’autres propriétaires. Le futur acquéreur établit son dossier et le transmet au Trot (les frais de dossier s’élevant à 300 E). En parallèle, le ministère de l’Intérieur mène une enquête de moralité. Une fois le dossier accepté, le propriétaire choisit ses couleurs et celles-ci seront mentionnées dans le bulletin officiel des sociétés mères. La situation de propriétaire étant avérée, celui-ci sera soutenu par l’institution.

◗◗ Choisir les couleurs de sa casaque. La casaque doit correspondre au dispositif des couleurs fixé. Casaque, manches et toque doivent se composer de 2 à 3 couleurs maximum.

◗◗ Réception d’une carte de propriétaire qui permet d’avoir l’accès gratuit à tous les champs de course et de devenir éligible aux élections des représentants de propriétaires aux comités, et enfin, d’ouvrir un compte de propriétaire.Si le propriétariat vous intéresse, si vous devenez mordus de courses hippiques et de turf, vous pouvez vous adresser aux deux institutions :

◗◗ La Société d'encouragement à l'élevage du Cheval Français met à votre disposition un service spécifique qui répondra à vos questions.& 01 49 77 14 44 – [email protected]

Les couleurs du propriétaireLes couleurs et motifs (appelés « dispositifs ») portés par les jockeys ou drivers sont essentielles pour le propriétaire. Nous l’avons vu, elles doivent être choisies méticuleusement afin d’être inscrites sur les bulletins officiels. Ces couleurs sont l’étendard du propriétaire, sa vitrine. Leur choix est régit par un code :◗◗ La casaque : le devant et l’arrière de la casaque doivent être similaires. Les dispositifs acceptés

sont au nombre de 25 (21 au trot) : losanges, pois, bretelles, cerclée, étoile, etc.

◗◗ Les manches : bien entendu, comme pour la casaque, les deux manches portent le même dispositif. 12 dispositifs sont établis : pois, rayée, en damier, diabolo, brassard, etc.

◗◗ La toque : ce que l’équitation traditionnelle appelle « bombe » sera ici désigné sous le nom de toque. Ces deux chefs sont différents. 10 dispositifs sont au choix : étoiles, losanges, unie, cerclée...

◗◗ Les couleurs : casaque, manches et toques ont l’obligation d’être constitués de 2 à 3 couleurs maximum. Là encore, on ne peut opter pour la couleur de son choix, il faut se décider entre le blanc, le gris, le rose, le vert, le bleu, etc.

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37——————— Les propriétaires – éleveurs - LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES √CARN

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◗◗ France Galop a également son service. Pour contacter le département des propriétaires.& 01 49 10 22 02 – [email protected]

Portraits de propriétaires connusChaque acteur nommé dans ce guide est évidem-ment majeur, mais les propriétaires ont le pouvoir d’acquérir, d’élever et de bâtir la carrière de ces athlètes équins qui nous font rêver. Ils sont souvent en lien avec de grandes familles et toujours avec un amour effréné du cheval et du turf. Voici quelques personnes qui ont marqué le monde des courses hippiques.

◗◗ Son Altesse Karim, l’Aga Khan : son Altesse et sa famille incarnent l’élégance et la passion quasi artistique du propriétaire pour ses pur-sang. Les chevaux ont suscité l’amour de cette famille. L’Aga Khan est le chef spirituel d'une communauté musulmane ismaéliens. Son père, Aly, était en extase devant ces animaux et disait que comme il ne savait ni peindre, ni écrire de la poésie, les pur-sang lui « permettaient d’éprouver ce sentiment créatif ». Il acquit des chevaux et remporta des Prix prestigieux tels que le Derby ou le Jockey Club. Son Altesse Karim décide de reprendre la tradition et devient d’emblée, grâce à cet « héritage », l’un des plus grands propriétaires. 49 ans de passion ! Le Prince sut s’entourer d’atouts en prenant François Mathet comme entraîneur et Yves Saint-Martin comme jockey. Son savoir généalogique et son coup d’œil lui firent acheter des chevaux de légende, dont Zarkava, qui naît dans son cheptel en Irlande en 2005. Ses couleurs furent visibles sur toutes les courses de renom. En 2009, au Prix de l’Arc de Triomphe, sur huit épreuves, ses chevaux en gagnèrent sept. Après quatre Prix de l’Arc, que pourrait-on souhaiter de mieux ?

◗◗ Jean-Paul Marmion. Grand professionnel de la course au trot, Jean-Paul Marmion a installé son écurie dans le Maine-et-Loire. Intéressé depuis l’âge de 10 ans par le monde hippique et le cheval en particulier, Jean-Paul Marmion est aujourd’hui un entraîneur et un propriétaire dont les couleurs sont synonymes de performances sur les champs

de courses. Ce qui le fait se lever le matin, c’est d’améliorer les qualités de ses chevaux et d’aller aux courses toujours en se faisant plaisir. Selon lui, une des qualités d’un propriétaire doit être la patience, car il ne faut pas brûler les étapes et il n’hésite pas à préserver ses chevaux. Sa récompense, il l’a trouve dans l’adrénaline procurée par les courses. Sa plus belle victoire : le Prix de Brest remporté par son cheval Roi du Lupin le 22 janvier 2012.

◗◗ Daniel Wildenstein : les Wildenstein sont notoirement connus dans l’univers des courses hippiques, famille de marchands d’art, ils avaient deux passions : l’art et les chevaux. Ainsi, a déclaré Daniel Wildenstein : « ... je ne me souviens pas d’un seul repas pris en famille, d’une seule réunion familiale, sans que le cheval ait été au centre de nos conversations. » Mordu de cheval, il le vénérait sous toutes ses formes ou disciplines. C’est à Daniel Wildenstein que l’on doit la qualité et la célébrité de l’écurie Wildenstein. Cette écurie était sans doute la seule à pouvoir rivaliser avec d’autres issus d’Angleterre, du Japon ou encore des Emirats. Propriétaire de cracks tels Coktail Jet ou Kesaco Phédo (qu’il ne verra pas courir, hélas) Daniel Wildenstein a régné sur le cercle des propriétaires, surtout durant les années 1994-1999.

◗◗ Le Cheikh Mohammed Al Maktoum : une figure centrale des courses ! Cet ancien ministre de la Défense de Dubaï – et désormais souverain de cette Ville-Etat – a fondé la prestigieuse écurie Godolphin. Sa famille vient des sables du désert, des Bédouins et peut-être ces racines ont-elles encouragé la passion de cet homme. Le Cheikh a dépensé des fortunes pour acquérir un nombre étonnant de yearlings, une dizaine de haras. Il a également fait émerger les deux hippodromes de Dubaï : Nad Al Sheba et Meydan. Ces sites rivalisent avec les plus grands hippodromes. En 1990, les « dépenses hippiques » du Cheikh sont estimées à 1 milliard d’euros ! Ceci étant, même si il est évident que la fortune a permis ce miracle, il faut souligner la connaissance parfaite des chevaux, l’amour du Cheikh pour ces pur-sang et son implication jusque dans les entraînements de ses champions.

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38 ® LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES - Les hippodromes et leurs responsables ------

LES HIPPODROMES ET LEURS RESPONSABLES ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Nous ne le dirons jamais assez, il faut aller sur les hippodromes !Si vous souhaitez vous « investir » et devenir un parieur plus aguerri, il semble évident qu’il vous faut vous rendre sur ces lieux incroyables ! Certes, vous pouvez jouer dans des cafés, des points PMU ou encore en ligne, mais rien ne remplace le bonheur que le spectacle des courses hippiques procure. L’omniprésence de la passion est LE moteur des courses ; comment passer à côté des sensations, de l’atmosphère, des champs de courses !

Les hippodromes◗◗ Les hippodromes, une passion à la

française : la France, ne l’oublions pas, est le pays qui possède le plus d’hippodromes soit 240, répartis dans presque tous les départements. A elle seule, la France possède la moitié des champs de courses européens. Certains de ces lieux jouissent d’une renommée importante due à leur structure, la qualité de leurs pistes et le prestige des courses proposées. Les hippodromes de la région parisienne sont prisés : Paris-Vincennes avec son Prix d’Amérique, Chantilly et son Prix de Diane, Longchamp et le fameux Prix de l’Arc de Triomphe, Auteuil, etc. Il existe quelques 154 sociétés qui courent au galop et concernant le trot, 238 hippodromes proposent cette discipline. La France est le pays qui organise le plus de courses au trot, un fait qui prouve la popularité grandissante du trot. Les hippodromes réputés pour le trot sont essentiellement concentrés dans l’Ouest et le Sud-Ouest, même si son temple, Vincennes est en région parisienne. Le nombre d’hippodromes en France symbolise l’importance de ce sport dans notre pays. Les hippodromes, surtout les plus grands, doivent être considérés comme de vraies structures, des entreprises qui demandent de l’entretien, du personnel, et c’est là que les directeurs ou responsables vont intervenir. La gestion de ce microcosme leur incombe.

◗◗ Les hippodromes s’ouvrent au public : les hippodromes sont, certes, des ensembles complexes à gérer, mais leur image est en train de considérablement changer. Il ne faut pas conserver de ce lieu une image austère, sans âme, uniquement aristocratique ou lucrative. Les hippodromes sont aussi le lieu de toutes les émotions, leur « fonction » s’est modifiée. Les familles y viennent pique-niquer, admirer les chevaux, ou initier les enfants aux poneys.

De nombreux hippodromes organisent, nous le verrons, des activités, des spectacles, des concerts... On utilise autrement ces espaces verts aux cadres exceptionnels pour les faire revivre. En province, l’atmosphère des champs de courses est différente et incarne la vie de ces spectateurs : familles, amis, les aïeules tricotant, les petits encourageant les chevaux, les fans qui ne quittent pas les guichets de paris. Il y a sur les hippodromes un petit concentré d’humanité. Les passionnés viennent y vivre leurs rêves, les joueurs peuvent se mêler aux acteurs des courses, rencontrer d’autres turfistes et suivre les résultats dans le feu de l’action.

Le Directeur ou Président d’hippodromeLe directeur d’hippodrome est la personne qui organise, dirige et contrôle les activités liées à l’exploitation des champs de courses. Le directeur est un vrai « chef d’entreprise », les hippodromes sont, nous le verrons, des structures immenses et très organisées. Le directeur gère, évidemment, le personnel, tout comme il veille à la gestion, à l’entretien des bâtiments. Il est en charge du bon fonctionnement et la rentabilité de l’hippodrome. Cette fonction est, comme on peut s’en douter, très prenante et indissociable d’un amour du monde hippique. Homéric narre l’histoire de ce président de société de course qui demanda à se faire enterrer sur l’hippodrome pour entendre le bruit du galop !

◗◗ France Galop gère six des hippodromes les plus influents : Longchamp, Auteuil, Chantilly, Maisons-Laffitte, Deauville et Saint-Cloud. Pour ces cas, les hippodromes sont entièrement gérés par l’association qui désigne un directeur ou responsable.

◗◗ Le Trot est responsable de la gestion des quatres plus importants hippodromes dans cette discipline : Vincennes, Caen, Cabourg et Enghien. Les autres hippodromes seront, comme pour le plat, sous l’égide des présidents de Sociétés de Courses.

Interview de Gilles Jeziorski◗◗ Depuis combien de temps êtes-vous à la tête

de l’hippodrome de Reims ?J’ai été élu président de la Société des Courses de Reims en février 2001 voilà donc maintenant plus de dix ans.

◗◗ Pouvez-vous nous expliquer un peu quel fut votre parcours ?

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39— Les hippodromes et leurs responsables - LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES √CARN

ET DU TURFISTE

Après avoir été président d’un club de tennis, j’avais besoin de me réaliser dans une autre activité, j’avais besoin de consacrer un peu de temps à une association. Comme je connaissais bien le milieu des courses, j’ai donc sollicité un poste d’administrateur au sein de la Société des Courses de Reims. Je suis donc rentré en 1999 comme administrateur et deux ans après j’étais élu à la présidence.

◗◗ Pour assurer la responsabilité d’un hippodrome, il faut être passionné par le monde hippique, d’où vient votre passion des courses et des chevaux ?On s’intègre toujours mieux dans un monde que l’on connaît bien. Une passion du monde hippique ? Pas tout à fait un réel atavisme ; je suis né et j’ai grandi dans ce milieu. Mon père était entraîneur de chevaux de courses, alors depuis ma plus tendre enfance, mon univers est peuplé de chevaux et de courses. Comme le dit une BD célèbre : « Je suis tombé dedans quand j’étais petit… »

◗◗ La gestion d’un hippodrome est-elle compliquée ? En effet, on parle beaucoup des hippodromes, mais, un peu moins de leur gestion au quotidien… Quelles sont vos attributions en tant que président ?Le président d’une société de courses est le patron d’une PME. Trois personnes à temps plein, trente personnes environ le jour des courses, et un budget de fonctionnement d’environ un million d’euros. C’est une belle association de loi 1901.Il s’agit au quotidien de gérer cette entreprise de spectacle : entretenir le site (18 hectares avec batiments et piste), préparer les différentes réunions de courses, organiser les événements, gérer la communication, gérer les finances... Bref une vraie vie de chef d’entreprise, le tout bénévolement !

◗◗ Avez-vous des contacts avec d’autres responsables d’hippodromes ? S’agit-il d’une entente cordiale ou parfois est-elle teintée de « concurrence » ?Il y a 240 hippodromes en France dans toute les régions, c’est d’ailleurs ce qui fait la force des courses françaises : un maillage sur tout le territoire national. Nous avons bien entendu de nombreuses rencontres avec les autres présidents, car notre activité est très organisée. Il y a d’abord la fédération régionale (Reims fait partie de la fédération régionale de l’Est que j’ai l’honneur de présider depuis quelques années), puis la Fédération nationale des Courses françaises dont le siège est à Paris dont j’ai également la chance d’être membre du Ccnseil d’administration)L’organisation se fait également suivant les deux disciplines des courses : le trot et le galop, qui

ont chacun des organismes dirigeants (appelées « sociétés mères ») qui gèrent l’organisation nationale des courses.

◗◗ Concernant la fréquentation de ou des hippodromes, pensez-vous qu’elle soit suffisante ?Un président ne vous dira jamais (du moins pas moi) être satisfait de ses résultats. On peut – et on doit – toujours avoir un objectif à la hausse. Nous subissons comme tous les spectacles une concurrence importante, surtout à Reims ou les idées de sortie ne manquent pas. Nous avons également une concurrence interne puisque tous les jours notre chaîne Equida retransmet en direct les courses. Enfin, comme tous les spectacles de plein air, notre fréquentation subit également les aléas du temps.Globalement je dirais que Reims ne s’en sort pas si mal que cela et obtient encore un taux de fréquentation acceptable. Mais nous devons continuer à faire découvrir aux Rémois petits et grands notre spectacle. Il s’agit de faire partager notre passion, notre ferveur. N’est-il pas incroyable de voir des chevaux courir en pleine ville de Reims : la campagne à la ville ! Un conseil : une découverte en famille.

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40 ® LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES - Les hippodromes et leurs responsables ------

◗◗ Depuis 1952, l’hippodrome de Reims ne cesse de se développer ; il s’impose désormais comme un site important du trot attelé, comment percevez-vous cette évolution ? Y-a-t-il un fait qui vous rend particulièrement fier ?Indéniablement, l’hippodrome de Reims est aujourd’hui dans le peloton de tête des hippo-dromes français. Il y a deux raisons à cela. La première : depuis toujours, le dynamisme de tous ses dirigeants et administrateurs (et ce n’est pas pour moi qui ne suis qu’un maillon de cette chaîne). Reims est par exemple le créateur du circuit le plus populaire des courses en France le Grand Galop national du Trot, sorte de tour de France des trotteurs. L’hippodrome de Reims a su se moderniser, prendre les bons virages notamment en ce qui concerne les réunions Premium (réunions nationales retransmises en direct sur la chaîne course). En 2013, ce sont 11 événements sur 17 qui porteront ce label donnant évidemment une dimension nationale à l’hippodrome.La seconde : les atouts de Reims, à savoir la proximité de Paris, qui nous amène à chaque réunion les plus grands drivers français, le champagne qui accentue l’effet de victoire, de spectacle et de fête. Le jour du Grand National du Trot Geny.com, le driver gagnant remporte son poids en champagne : une publicité excellente et de quoi motiver les meilleurs !

◗◗ Avez-vous une admiration particulière pour un hippodrome ?La référence des trotteurs reste Vincennes, le plus grand hippodrome du monde, là ou se déroule chaque année le Grand Prix d’Amérique, mais on ne peut passer sous silence Longchamp et l’Arc de Triomphe, Chantilly et son mythique Prix de Diane, Craon avec les Trois Glorieuses et ses 20 000 spectateurs, Jullouville et son hippodrome sur la plage à marée basse… Et puis je pourrais continuer comme cela ! En fait je les aime tous, chacun a son charme et le spectacle y est toujours formidable.

◗◗ Quel est le moment fort de la saison à Reims ?Sans conteste le Grand National du trot Geny.com en juin, c’est l’épreuve phare. Nous accueillons de très bons chevaux et les meilleures cravaches de Vincennes. C’est un événement national support du Quinté +. Le public répond chaque année présent avec plus de 3 000 spectateurs qui se pressent dans les tribunes pour vivre un moment d’exception. Mais j’ai un faible pour notre fête de l’Hippodrome fin juin (juste avant les vacances) où en après-midi avant les courses en nocturne, où nous offrons gratuitement à notre public des animations autour du cheval et du western. C’est chaque année une grande fête familiale et populaire (qui attire plus de 4 000 personnes) avec en clôture un grand feu d’artifice.

◗◗ Quel est votre rapport au turf, jouez-vous ?

Non. Un administrateur ne peut pas jouer et je me contente du spectacle de la course. Mais ne le cachons pas, notre activité est basée sur le jeu. Ce sont les joueurs qui contribuent à la bonne marche de notre institution hippique et qui permettent à notre filière course de faire perdurer 74 000 emplois.

◗◗ Auriez-vous quelques conseils à donner à un turfiste débutant ou amateur ?Oui bien sûr ! Prenez du plaisir, jouez comme vous l’entendez et avec modération ! Deux euros (mise de base) sur un cheval et vous ne verrez plus la course de la même manière ! En plus du spectacle, vous aurez une vraie montée d’adrénaline et si votre cheval gagne, ce ne sera pas la fortune, mais un sentiment immense de joie. Si votre cheval est perdant, alors pas de panique, vous pourrez recommencer dès la prochaine course…Alors vite, courez aux courses et bientôt j’aurais le plaisir de vous accueillir sur l’hippodrome de Reims !

LE JOURNALISME HIPPIQUE ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Etre journaliste hippique n’est pas de tout repos. En raison de l’importance de ses analyses et pronos-tics, il sera soit porté aux nues, soit décrié par les parieurs déçus. En outre, la presse hippique est un milieu très encombré et concurrentiel au plus haut point, il faut donc sortir sa tête du lot ! L’un des premiers à avoir développé la presse sportive, et, plus spécifiquement la presse hippique, fut Eugène Chapus. Dandy, homme de passion, il a fondé en 1854 Le Journal des Gens du Monde. Sa clientèle, son lectorat étaient composé de sportsmen férus de canotage, de courses hippiques. Comme on l’a dit à son propos : « Venu juste au moment où le dandysme célébré par Barbey d’Aurevilly prenait en France ses lettres de naturalisation, où la fondation du Jockey-Club allait acclimater le sport, Eugène Chapus ouvrit une voie nouvelle inexplorée. » Aujourd’hui encore, c’est la passion qui motive ces journalistes : le feeling avec le cheval, sa connaissance du terrain et des acteurs des courses. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir des reporters hippiques posséder des chevaux de courses, en association avec d’autres journalistes ou des entraîneurs. Nombreux sont les journalistes ayant un passé de cavalier, d’autres sont également romanciers et leurs livres parlent du cheval avec ferveur. Sans cette passion, comment résister à l’alternance de bonnes et mauvaises critiques, au poids qu’ont leurs articles ? Pour faire ce métier, il faut bien entendu avoir une formation journalistique, une carte de presse. Pourtant, certains arrivent à percer grâce à leur flair et leur connaissance parfaite des chevaux.

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41————————— Le journalisme hippique - LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES √CARN

ET DU TURFISTE

Un métier de passion et de pressionLe journaliste hippique est un homme de terrain ; plus le chroniqueur assistera aux courses et plus il sera performant. D’autre part, pour aiguiser son flair, rien ne remplace le contact avec les professionnels (jockeys, entraîneurs et propriétaires), il est essentiel d’avoir de bons rapports avec eux pour recueillir leurs sentiments. Les responsables d’hippodromes ne s’y trompent pas, ils organisent eux-mêmes des meetings, des dîners ou des cocktails où tout ce monde peut se retrouver et se mêler.

Les interventions du journalisteLes journalistes hippiques peuvent intervenir de trois façons différentes :

◗◗ Rédactions d’articles avec analyses des courses et pronostics.

◗◗ Commentaires en direct des courses.

◗◗ Reportages (sur un cheval, une course, un professionnel) pour la radio, ou la presse écrite, la télévision ou encore le web.Les journalistes, eux aussi, se sont regroupés ; « l’Union de la Presse Hippique », une organisation présidée par Stephan Flourent, a comme vice-prési-dents de grands journalistes hippiques : Bernard Glass et Jean Lesbordes.

Portraits de grands journalistes hippiques◗◗ Léon Zitrone : comment ne pas évoquer ce

géant du commentaire hippique ! Celui qui a marqué de sa prestance les champs de courses. Chaque dimanche, la caméra était installée au meilleur endroit sur l’hippodrome. Léon Zitrone faisait rêver, grâce à un phrasé inimitable, une façon réaliste et théâtrale de narrer l’action, les joueurs du PMU. C’était d’ailleurs, une valeur

sûre de l’institution. On lui reprochait parfois d’idéaliser un milieu qui n’était pas sans failles. Ce personnage charismatique était de tous les grands prix, Prix d’Amérique, Prix de Diane (pour lequel il portait le haut-de-forme), le Grand Prix de Paris. Chacune de ses interventions était suivie par le passionné lambda. Son élocution et son charisme ont certainement aidé à la popularisation des courses hippiques. Décédé en 1995, il reste l’une des figures incontournables du sport hippique.

◗◗ Jean-François Pré : un amoureux du cheval ! Cet ancien cavalier s’est assez vite imposé dans le monde de la presse hippique. Entré à Tiercé Magazine en 1975, un an plus tard, il collaborait au journal Le Parisien. Il a commenté les courses aux côtés des célébres Léon Zitrone et André Théron. Jean-François Pré est un « touche-à-tout » : journaliste de la presse écrite, présentateur à la télévision (il commente les tiercés en direct dès 1991), créateur de La Minute Hippique en 1995. Entré à TF1 en 1985, il y travaille toujours. Jean-François Pré est également un romancier reconnu, avec toujours, en toile de fond le cheval et le milieu des courses. A lire : Qatar Six (2000) et Le Cheval du Président (1997).

◗◗ Bernard Glass : qui ne connaît pas l’œil rieur de Bernard Glass, qui n’a pas étudié ses pronostics ? La voix hippique de la radio RTL est, avec son complice, Jérôme Bernardet, une « autorité » en matière de journalisme hippique. Responsable de la rubrique hippique depuis 15 ans, créateur de « On Refait les Courses » sur RTL, pronostiqueur à Paris Courses, vice-président de l’Union de la Presse hippique, Bernard Glass est un journaliste complet. Ses conseils sont bien souvent avisés et lui ont valu le titre de champion de France des pronostiqueurs de Quinté en 1999. Ses reportages sur RTL et son site sont très utiles aux amateurs et débutants. En effet, il décrit les hippodromes, leur fonctionnement, analyse les courses avec une simplicité et une certaine pédagogie, accessibles à tous.

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Interview de Bernard GlassTout passionné de courses et tout amateur de turf connaît la voix familière de ce grand journaliste qu’est Bernard Glass. Responsable hippique sur RTL, il commente, analyse et interviewe les acteurs des courses. Egalement en charge du site Internet, « On refait les courses », il donne les pronostics, revient sur les courses ou présente des vidéos où Monsieur Glass vous explique comment jouer ou comment fonctionne un hippodrome. Vice-président des journalistes hippiques, champion de France des pronostics de Quinté en 1999, journaliste à « Paris Courses » … Bernard Glass est LA figure incontournable du journalisme hippique !

◗◗ Monsieur Glass, comment avez-vous attrapé le virus des courses hippiques ?Je ne suis pas issu du milieu ; la passion m’est venue grâce à des amis de lycée. Le père de l’un d’entre eux était turfiste et grâce à lui, je me suis intéressé aux courses. J’ai commencé à jouer en terminale et j’ai gagné, ce qui a renforcé mon enthousiasme .

◗◗ A l’origine, était-ce plutôt les chevaux ou le jeu qui vous attirait ?Je vais être honnête : le jeu et l’attrait du pari ! .

◗◗ Donc, vous êtes turfiste ?Comme j’ai peu de temps, je joue souvent par téléphone, mais les champs de courses sont équipés de bureaux de paris réservés à la presse, alors je peux jouer sur place. Ceci étant, je suis turfiste, mais j’essaie de réagir en fonction de ma qualité de journaliste plutôt que celle de turfiste, dans l’intérêt commun.

◗◗ Avez-vous une affection particulière envers une discipline ?Sans hésiter, le trot ! Il y a une proximité avec le public que je trouve plus importante qu’au galop, la relation au cheval est plus proche, l’ambiance sur les hippodromes est différente. De plus, les performances des chevaux, pas seulement des champions, sont plus régulières.

◗◗ Quel fut votre parcours pour arriver jusqu’au journalisme hippique ?J’ai été pendant vingt ans journaliste normal, puis, j’ai bifurqué vers le journalisme hippique tout en gardant une vision objective du milieu.

◗◗ Comment aiguisez-vous vos pronostics ?C’est un travail de longue haleine, car beaucoup de paramètres interviennent dans l’établissement d’un pronostic. J’accorde une grande attention aux formes d’entraînements, aux conditions de courses, au choix des drivers ou jockeys, à la valeur des chevaux engagés, à la nature du terrain…

◗◗ Vous êtes célèbre et respecté dans l’univers du turf, beaucoup de joueurs vous écoutent, est-ce une pression, par exemple, en cas de défaite ?Oui, bien sûr, il y a des déceptions… Comme je

le dis souvent, si j’étais infaillible, je ne serais pas journaliste. On peut toujours se tromper, nous avons aussi nos périodes de forme ou, au contraire, de fatigue. Lorsqu’il y a revers, je pense surtout à ma déception personnelle.

◗◗ Pouvez-vous nous décrire l’une de vos journées ?J’ai des journées bien remplies : le matin je suis au studio RTL, j’écris mes articles pour Paris Courses, je vais à des conférences de presse…. Ensuite, je fais mes pronostics, je recherche les informa-tions, réalise des interviews. L’après-midi, je rends compte des arrivées à chaque flash horaire sur RTL, j’alimente le site Internet « On refait les Courses » qui prend beaucoup de temps, maintenant, nous avons entre 450 000 et 500 000 visites par mois et enfin, je prépare mon émission du samedi à 18h30.

◗◗ Avez-vous une admiration particulière pour un champion ?J’avoue avoir une préférence pour Général du Lupin (il a gagné quelques 51 épreuves, rapporté 2 240 538 E en 121 courses), le « Cheval de Fer », « drivé » par Jean-Michel Bazire.

◗◗ Vous avez assisté à un nombre incalculable de courses, mais, y-a-t-il un prix, une arrivée, qui est resté gravée ?Oui, je me souviens de la victoire totalement inat-tendue d’Urban Sea en 1993 au Prix de l’Arc de Triomphe. Son entraîneur, Jean Lesbordes, avait tout misé sur elle. Elle a remporté la course à 37 contre 1 !

◗◗ Pourriez-vous donner quelques conseils aux turfistes débutants ?Déjà de se rendre sur les hippodromes, pour passer une bonne journée et vibrer. Ensuite, je conseillerais de jouer peu au début, il faut se fixer une mise raisonnable et enfin, de commencer par des paris simples, comme le jeu simple ou le couplé.

FRANCE GALOP ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘France Galop a une responsabilité essentielle dans le domaine des courses hippiques. Des sociétés de courses supervisent les courses plates et à obstacles depuis bien longtemps, mais, l’institution, telle que nous la connaissons aujourd’hui, à savoir une association loi 1901, est assez jeune. Elle résulte de la fusion de quatre sociétés de courses en 1995. Nous pouvons aisément saisir le rayonnement capital de France Galop, les courses de galop ont dominé et dominent encore le monde hippique : le nombre des courses de plat et d’obstacles ont progressé de 10% par an ces trois dernières années. 153 sociétés de courses sont en relation avec France Galop. En 2012, France Galop a organisé 7135 courses, dont 4883 en plat et 2252 en obstacle.

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43—————————————— France Galop - LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES √CARN

ET DU TURFISTE

Une Institution respectée◗◗ Ses missions : France Galop, qui est présidée

par Bertrand Belinguier, est plaçée sous la double égide du ministère de l’Agriculture et du ministère des Finances. Le ministère de l’Intérieur, quant à lui, intervient dans le contrôle de la régularité des paris. Ces liaisons avec les ministères prouvent le sérieux de l’institution respectée qu’est France Galop. Comme pour son homologue, le Cheval français, elle a pour but ultime d’améliorer les races des chevaux. C’est elle qui veille à la régularité des courses, à leur déroulement impeccable, elle prépare et gère le calendrier des courses au galop. Elle délivre les autorisations de faire courir des chevaux, mais également, de les entraîner, de les monter. Naturellement, et parce que les courses hippiques sont un véritable sport avéré, elle est en charge de faire respecter le Code des Courses. Une autre manifestation du sérieux de l’organisation des courses sont les contrôles fréquents des substances prohibées. Elle administre directement six hippodromes des plus renommés : Longchamp, Saint-Cloud, Auteuil, Maisons-Laffitte, Chantilly et Deauville.

◗◗ Son fonctionnement budgétaire : France Galop est une structure particulière à gérer qui emploie 480 salariés. Concernant ses finances, l’association est transparente. Ses recettes proviennent essentiellement des prélèvements sur les paris. Ceci étant, elles sont complétées par diverses activités telles que : les contrats de parrainage lors des courses, le sponsoring, la location d’espace sur ses hippodromes, les droits des chaînes TV et enfin, par les différentes prestations de service rendues (par exemple, la cotisation pour l’association ou certaines publications).

Le code des courses au galopLe Code des Courses est, en toute logique, une référence. Ce code fixe les règles des courses, et permet de poser un cadre. Il détermine les amendes, les sanctions encourues en cas de manquement au règlement. Ce texte est validé par les ministères et des commissaires ont la charge de veiller au bon déroulement des compétitions. Quelques unes des ces règles sont intéressantes à savoir ; si vous souhaitez parier vous devez connaître ces points. Dix exactement en constituent la base.

Les dix règles d’or :◗◗ Pour courir, il faut évidemment obtenir l’agrément

de France Galop.

◗◗ Il faut correspondre aux critères imposés par le type de compétition ciblée : sexe, race, âge, etc.

◗◗ Se soumettre à la règle de présentation : lorsque jockeys et montures sont présentés dans le rond

de présentation. Bien souvent, on y voit les plus férus, munis de leurs journaux, et qui demandent au jockey son ressenti sur la course à venir, le feeling envers sa monture.

◗◗ Fait essentiel dans les courses de plat : le poids ! 51 kilos minimum au galop et 61 en obstacle. Voilà pourquoi vous devez au moins une fois assister au « rituel » de la pesée des jockeys.

◗◗ « Sport Attitude » oblige, les jockeys ne doivent en aucun cas gêner leur concurrent, en modifiant leur trajectoire, par exemple.

◗◗ Il y a parfois comme l’ombre d’un doute qui flotte sur les traitements infligés aux chevaux pendant la course, mais, sachez qu’en général les jockeys sont naturellement amoureux de leurs montures, sinon, vue la difficulté du métier, ils en feraient un autre. En outre, l’une des règles du Code est de limiter l’usage de la cravache : huit coups maximum.

◗◗ Chaque jockey a pour obligation de respecter le tracé du parcours. Ils doivent le mémoriser, ce qui n’est pas toujours aisé, les tracés peuvent être complexes, car les terrains varient.

◗◗ Le jockey et son équipe se doivent de patienter jusqu’à la validation des résultats avant de crier victoire. En effet, ce sont les commissaires qui valident ou non les résultats. Il arrive régulièrement qu’une arrivée soit revue via des vidéos. L’action n’est pas facile à fixer, seuls photos et films sont assurés de capter le vif des choses.

◗◗ Nous l’avons déjà noté, tolérance zéro conçernant l’usage de substances illicites. Le dopage est puni immédiatement.

◗◗ Enfin, règle que nous apprécions, car elle rend au duo formé par jockey et monture toute son interdépendance, le jockey se doit de tout faire pour faire gagner son cheval. Il doit le soutenir jusqu’à l’arrivée.

Le Comité France GalopL’ampleur et les responsabilité de France Galop est telle que, comme son homologue Le Cheval Français, il s’est doté d’un comité (50 membres). Sa constitution est pyramidale. A son sommet, le président, Bertrand Bélinguier ; il est assisté de deux vice-présidents : Loïc Malivet pour le plat et Jean d’Indy pour l’obstacle. Le galop comprenant deux disciplines, le comité aura une construction binaire. Ainsi, il y a deux conseils : le conseil du plat et celui de l’obstacle, ceux-ci établissent le calendrier des courses. Le Conseil juridictionnel, quant à lui, désigne des commissaires et supervise la partie juridique. Voici les différentes entités : le conseil d’administration avec 12 membres (ce conseil a été renouvelé en 2011 et ce pour une durée de quatre ans.), 25 personnes du monde socioprofessionnel (10 propriétaires, 8 éleveurs, 3 entraîneurs et 1 jockey), 22 membres « associés » étoffent ce comité (dont la princesse Zahra Aga Khan ou Edouard de Rothschild).

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44 ® LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES - Le Trot ---------------------------------------------------------------------------

LE TROT ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Nous l’avons vu, le trot a longtemps lutté pour imposer sa discipline. Pendant des années, une grande disparité existait entre trot et galop. L’état soutenait majoritairement le plat. Dans les années 1960, le trot était comme le souligne J.-P. Reynaldo, « le parent pauvre des courses ». Cette injustice fut comblée progressivement au cours des années. En 1983, le 4 octobre, un décret fut ratifié au ministère de l’Agriculture (dirigé par Michel Rocard). Celui-ci a totalement modifié l’institution des courses : il a ouvert les comités aux socio-professionnels et a établi une parité entre trot et galop. D’ailleurs en janvier 1983, le Grand Prix d’Amérique a battu des records, les enjeux au tiercé furent considérables : 155 millions de francs. Fort heureusement, une nouvelle génération de sportsmen insuffla un nouvel élan à cette discipline, Dominique de Bellaigue, désormais président du Trot, en faisait partie. Enfin, c’est l’entrée (à égalité) des deux sociétés-mères du trot et du galop, dans la gestion du PMU qui scella la parité entre ces deux disciplines. Aujourd’hui, les courses de trot sont extrêmement populaires et ce, grâce aux efforts du Trot et des passionnés du trot.

La Voix du trotLa Société d’Encouragement à l’Elevage du Cheval Français, connue de nos jours sous le nom du Trot, est née il y a 150 ans. En 1864, était fondée à Caen la Société d’Encouragement pour l’Amélioration du Cheval Français de Demi-Sang. En 1867, le bulletin officiel des courses au trot fait son apparition et il perdure encore aujourd’hui. Quelles sont les missions du Trot ?

◗◗ Protection et préservation : l’institution a pour tâche de promouvoir la race du Trotteur Français en France et à l’étranger, elle veille à son bon développement. Elle protège également le monde professionnel du trot, y compris ses parieurs, des fraudes potentielles. Elle organise les courses et maintient leur régularité. Elle combat le dopage

en effectuant de nombreux contrôles. Même si une faible proportion des trotteurs sont contrôlés positifs, l’institution fait en sorte que le pourcentage diminue encore et encore. Elle possède un pouvoir de sanctions disciplinaires si une faute est avérée. Enfin, cette association est la garante du respect du Code des Courses.

◗◗ Organisation du calendrier : le Trot est l’un des organisateurs de compétitions les plus importants. Voici quelques chiffres empruntés à J.-P. Reynaldo dans son Histoire des courses au trot en France : 1 600 réunions par an ayant lieu sur quelques 226 hippodromes différents. 16 000 chevaux partants pour environ 11 000 courses chaque année. C’est au Trot que nous devons l’établissement du calendrier national, celui-ci est constitué en fonction des demandes des hippodromes de province et doit être en accord avec l’UET (Union européenne du trot, basée à Bruxelles).

◗◗ Un générateur d’économies : étant donnée l’importance que les courses au trot ont acquises en France, leur nombre grandissant, leur rôle majeur au sein du PMU, le Trot a une tâche économique évidente. Les allocations des courses au trot sont excellentes et l’institution s’occupe de leur versement, mais aussi, de la rémunération des éleveurs, des subventions. Pour finir, qui dit économie dit publicité et promotion. LeTrot continue d’étendre la popularité du trot en France et à l’étranger : « 18 conventions de production du trotteur français ont été signées à ce jour avec différentes nations ».

Le Comité de la Société d'encouragement à l'élevage du Cheval Fran-çaisComme nous l’avons vu avec France Galop, le Trot possède lui aussi son comité. Au sommet de l’insti-tution : une cinquantaine de membres. 16 membres élus par les professionnels du « secteur » tels que les propriétaires, les éleveurs ou les drivers.

Le bénévolat : un facteur primordialEnviron 6 000 bénévoles œuvrent et font vivre les hippodromes. En dépit de l’économie générée par les courses au trot, rien ne serait possible sans le secours et l’investissement de ces milliers d’amoureux du trot. Imaginez un peu, des dizaines de milliers de mètres carrés de bâtiments, des milliers d’hectares de verdure et des centaines de kilomètres de pistes à entretenir. Un tel patrimoine demande de l’organisation ! Seuls une quinzaine d’hippodromes, bien entendu les plus conséquents – tels que Cagnes-sur-Mer ou Lyon – sont capables de fonctionner uniquement avec des employés salariés. Pour les autres, qui constituent donc la majorité, les bénévoles sont essentiels : vétérinaires, contrôleurs, hommes de pistes, et même des médecins, donnent de leur personne et de leur temps afin de vous combler pendant les réunions. Afin de les remercier, le Trot organise, une fois par an, une journée consacrée aux bénévoles sur l’hippodrome de Vincennes. Bravo à tous ces bénévoles !

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45——————— Les parieurs et passionnés - LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES √CARN

ET DU TURFISTE

9 présidents des comités régionaux et 9 présidents de conseils régionaux. 16 membres cooptés. Le comité possède bien entendu son conseil d’administration avec un représentant du ministère de l’Agriculture et un autre du ministère des Finances.Il désigne des commissions, six, ayant chacun leur rôle spécifique :

◗◗ programme et code ;

◗◗ finances et budget ;

◗◗ élevage ;

◗◗ travaux et aménagement ;

◗◗ relations extérieures et promotion du trotteur ;

◗◗ province.Nous pouvons le constater, le Comité du Cheval Français et donc, l’association elle-même, est rigoureusement gérée. Elle supervise l’ensemble des critères garants d’un bon fonctionnement de la discipline.

LES PARIEURS ET PASSIONNÉS ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘Les « mordus » des courses hippiques ont plusieurs aspects : les passionnés touchent à tout, chaque aspect du monde hippique les intéresse, les specta-teurs se déplacent sur les hippodromes en cherchant le grand frisson, et les parieurs qui privilégient le côté jeu. Le summum étant d’être les trois ! Ceci étant, pour nous être glissés dans la peau du turfiste amateur, nous sommes convaincus de la nécessité d’aller assister aux courses dans les hippodromes. On saisit bien mieux toute l’importance de ces lieux. Sur place, le turfiste débutant pourra saisir ce qu’une course signifie concrètement : sa durée réelle, assister au rituel de la pesée, parier au guichet et réaliser l’atmosphère incomparable, vivante des hippodromes.Aujourd’hui, on peut parier de son salon ou dans son PMU, on peut visionner les courses qui sont quasiment toutes retransmises télévisuellement. Vous ne serez pas forcés de pratiquer le turf. Néanmoins, il nous semble que de chez vous, vous ne saisirez

jamais la globalité de ce sport, son aspect specta-culaire. Le public des hippodromes peut varier en fonction de la taille de l’hippodrome : dans les gros hippodromes tels que Vincennes ou Maisons-Laffitte, vous croiserez les joueurs les plus experts. Dans les hippodromes de province, le public y est autre : les familles, les enfants qui s’enthousiasment pour les chevaux, la vie y règne. Vous pourrez vous rendre sur le rond de présentation, les parieurs munis de leur programme de course y interrogent parfois les jockeys sur leur ressenti par rapport à la course, au mental de sa monture… Là, certains joueurs plus assidus ne rechignent pas à échanger des conseils, les entraîneurs ou propriétaires sont accessibles.

Petite histoire du publicAvec le temps le public des courses hippiques s’est modifié. Fin XVIIIe, un témoin ironisait sur les spectateurs qui se déplaçaient « pour voir courir des animaux efflanqués qui passent comme un trait, tous couvert de sueur au bout de dix minutes ». Les courses n’étaient suivies que par le « gratin », pour les autres, c’était un passe-temps de nantis. Puis, jusqu’à la veille de la première guerre mondiale, les courses devinrent une activité sportive et familiale, le jeu n’était nullement la préoccupation majeure. Après la seconde guerre, les Etats-Unis introduisent le goût de la vitesse et ce, au détriment de l’endu-rance, spécialité des courses françaises. Rappelons qu’assister à une course de 2 ou 3 kilomètres ne dure que quelques minutes pour le spectateur. Parallèlement, ce sport est devenu lucratif. La création en 1954 du tiercé inverse le courant, le jeu prend le pas sur le spectacle. Les paris attirent du monde, s’ouvrent à tous, le cheval, à partir du milieu du XXe, devient sujet de loisir. La famille, les femmes, les amateurs de toutes catégories socio-professionnelles, se prirent de passion pour les courses. Aujourd’hui, on considère qu’en France, il y a 6 millions de turfistes, piqués par ce virus. Comme l’explique le journaliste d’Arte, Romain Champalaune : « Pour tous ces gens, chaque course est différente et chaque course est la même. Le temps d’un après-midi plus rien n’existe si ce n’est le rythme des sabots ».

De l’humour et de l’amour : « Le bonheur est dans le trot »Nous tenons à vous faire part d’un coup de cœur pour une initiative emplie d’humour. Le Cheval français a imaginé deux personnages : Robert Dutrot et son cheval, Tocard Du Val des Bois. Nés en 2011, ils sont mis en scène dans des aventures pleines de drôleries, des situations cocasses, des personnages. Déjà deux saisons que nos « anti-héros » nous font sourire. Ils ont l’avantage de présenter l’univers des courses sous un autre jour, beaucoup moins « figé » et sérieux que ce que nous sommes habitués à voir. En même temps, Robert et Tocard nous initient au monde hippique et sous couvert d’humour, ils nous éduquent.

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46 ® LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES - Les parieurs et passionnés ---------------------------------

Qui sont-ils ?Ils ont pleinement leur place dans ce chapitre, car, ce sont bien des acteurs des courses hippiques, sans eux, il n’y aurait ni public dans les hippo-dromes, ni paris… Les turfistes sont l’âme des courses hippiques. Il n’existe pas un visage parti-culier de turfiste, mais plusieurs profils :

◗◗ Les joueurs-experts : ceux-ci ont une connaissance parfaite des chevaux et du monde hippique. Ils se déplacent dans les hippodromes, sont capables de détecter les chances d’un cheval en fonction de ses géniteurs ou de son jockey. Ils lisent bien sûr la presse, les avis des professionnels, se déplacent pour voir en action les cracks repérés dans la Presse.

◗◗ Les joueurs-amateurs : le turfiste « bon vivant », paisible. Il aime le jeu, l’ambiance des courses et ses rituels : lire la presse, consulter les avis d’expert, parcourir les pronostics. Ils apprécient de se retrouver entre joueurs pour partager des tuyaux ou une information sur un cheval… Les courses sont pour lui un divertissement où se mêlent jeu et analyses pointues.

◗◗ Les joueurs : comme pour tous les autres sports, il y a des parieurs qui jouent davantage pour les gains que pour les chevaux. Ce profil ne se rend pas forcément sur les hippodromes pour vivre le grand frisson, ces parieurs peuvent rester vissés aux écrans de paris ou jouer sur les lieux dédiés à la diffusion de courses et aux paris.

◗◗ Les nouveaux turfistes : nous en avons déjà parlé, au fil du temps les courses se sont popularisées. Cette ouverture, ce déploiement, a fait émerger des parieurs et des passionnés inhabituels dans cet univers. Les familles, par exemple. On se rend aux courses en famille et le pari est davantage ludique, on initie les enfants. La classe moyenne, qui, grâce à l’appartion du PMU a investi turf et hippodromes. Jouer aux courses n’est plus un loisir pour gens aisés. Enfin, les femmes ! Les courses hippiques et les paris étaient des domaines masculins par excellence, tout a changé désormais...

Parieurs de père en fils – Interview de Claude◗◗ Comment vous est venue la passion

des courses ? Un ami ? Un parent ? Votre environnement ?Grâce à un oncle.

◗◗ A quel âge avez-vous pratiqué votre premier pari ?J’ai misé pour la première fois lors de mes 16 ans.

◗◗ Qu’est-ce qui vous fascine dans ce sport ? Vous apporte t-il quelque chose en plus par rapport à d’autres sports ?

Le suspens de voir arriver les chevaux que j’ai joués et l’adrénaline que cela procure !

◗◗ Quelle est votre discipline favorite : trot, obstacle, plat ? Et pourquoi ?Le trot attelé, car les arrivées des courses sont plus logiques dans cette discipline.

◗◗ Comment étaient vos débuts de turfiste ? Vous jouiez au hasard, preniez des conseils… Vous êtes-vous éduqué à ce sport ?J’ai toujours étudié les courses avec Paris Turf (la Bible du turfiste).

◗◗ A présent, quelle est votre méthode de jeu ? Vous lisez la presse, écoutez la radio ?Les deux : presse et radio.

◗◗ Savez-vous, à peu près, combien de temps vous consacrez aux courses dans la semaine et avez-vous un budget précis ?1 heure tous les jours avec un budget limité. Je ne joue pas pour gagner, mais pour perdre le moins possible !

◗◗ Aimez-vous plutôt jouer seul, avec des amis, faire participer votre famille ?Les trois sont agréables.

◗◗ Vous déplacez-vous pour voir les courses ? Est-ce important, selon vous ?En général, je vois les courses à la télé. Par contre, j’aime Vincennes, car le resto est sympa.

◗◗ Avez-vous un hippodrome préféré ?Non.

◗◗ Entretenez-vous une admiration particulière :

◗◗ Pour un jockey/driver ?Le crack driver Jean-Michel Bazire et le jockey Maxime Guyon en plat. Ce petit ira loin !

◗◗ Pour un Grand Prix, que vous ne rateriez pour rien au monde ?Pas en particulier.

◗◗ Pour un pronostiqueur ?Jérôme Bernardet

◗◗ Pour un cheval ?J’aime tous les chevaux, sauf les rosses !

◗◗ En toute honnêteté, est-ce plutôt l’amour des chevaux ou le pari qui entretient votre passion ?C’est le pari, bien sur.

◗◗ Auriez-vous un ou deux conseils à donner à un turfiste qui souhaite se lancer ?Jouer avec un budget raisonnable sinon ça peut devenir une grave addiction et on « bouffe la baraque ».

Parieurs de père en fils – Interview d’Aurélien◗◗ Comment vous est venue la passion des courses ?

Un ami ? Un parent ? Votre environnement ?

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47——————— Les parieurs et passionnés - LES ACTEURS DES COURSES HIPPIQUES √CARN

ET DU TURFISTE

Mon père, dès mon plus jeune âge, je le voyais étudier le journal et j’assistais de temps en temps aux courses avec lui.

◗◗ A quel âge avez-vous pratiqué votre premier pari ?Assez jeune, mais avec les sous de mon père. Je jouais le nom d’un cheval qui me plaisait.

◗◗ Qu’est-ce qui vous fascine dans ce sport ? Vous apporte t-il quelque chose en plus par rapport à d’autres sports ?Le spectacle qu’offre une course hippique reste unique. C’est à la fois un sport, un divertissement et un jeu. Evidemment en tant que parieur, une course m’apporte aussi une grosse adrénaline et donc une forte émotion.

◗◗ Quelle est votre discipline favorite : trot, obstacle, plat ? Et pourquoi ?Le trot attelé ! Un pilote, un sulky un champion et c’est parti !

◗◗ Comment étaient vos débuts de turfiste ? Vous jouiez au hasard, preniez des conseils… Vous êtes-vous éduqué à ce sport ?Au début, oui complètement au hasard, le nom d’un cheval, la robe du cheval, j’aimais jouer les gris, les seuls conseils que je prenais venaient de mon père.

◗◗ A présent, quelle est votre méthode de jeu ? Vous lisez la presse, écoutez la radio ?Au fur et à mesure, je me suis décidé à acheter le journal Paris Turf qui reste la Bible des courses ! J’étudie ainsi les performances des chevaux, les commentaires des entraineurs et jockeys pour établir ma sélection.

◗◗ Savez-vous, à peu près, combien de temps vous consacrez aux courses dans la semaine et avez-vous un budget précis ?J’y consacre à peu près 20 mn seulement par jour pour l’étude de la course du quinté, car je n’ai plus trop le temps à cause de mon travail. Entre 20 E et 30 E maximum.

◗◗ Aimez-vous plutôt jouer seul, avec des amis, faire participer votre famille ?Je joue seul, mais il m’arrive d’entrainer un ami parfois, histoire de perdre un petit peu moins.

◗◗ Vous déplacez-vous pour voir les courses ? Est-ce important, selon vous ?Oui de temps en temps, mais une fois de plus, le temps me manque. L’atmosphère qui règne sur un champ de course est unique, la foule, le bruit d’un peloton qui rentre dans la dernière ligne droite, la joie quand le cheval qu’on a joué passe le poteau en tête !

◗◗ Avez-vous un hippodrome préféré ?Vincennes, le temple du trot ! Une vue splendide, le restaurant panoramique ou on y mange très bien et l’ambiance est excellente !

◗◗ Entretenez-vous une admiration particulière : pour un jockey/driver ? Pour un Grand Prix, que

vous ne rateriez pour rien au monde ? Pour un pronostiqueur ? Pour un cheval ?Jean-Michel Bazire qui reste mon idole ! C’est un peu le Usain Bolt des courses… Il est au dessus des autres, il peut faire gagner n’importe quel cheval ! Il a remporté plusieurs fois le Prix d’Amérique, la course qui réunit les meilleurs trotteurs du monde et je ne la raterais pour rien au monde. Général du Lupin, un des meilleurs hongres de tous les temps, m’aura impressionné tout au long de sa carrière. Malheureusement, il n’a jamais pu courir le Prix d’Amérique qui interdit les chevaux castrés de courir.

◗◗ En toute honnêteté, est-ce plutôt l’amour des chevaux ou le pari qui entretient votre passion ?Un peu plus l’amour du jeu et du pari, mais il m’arrive souvent de regarder une course dans laquelle je n’ai pas joué. Et je ne parie que sur les courses de chevaux.

◗◗ Auriez-vous un ou deux conseils à donner à un turfiste qui souhaite se lancer ?Oui ! Que cela reste un plaisir et que l’appât du gain ne soit pas la seule et unique motivation. Enfin, qu’il consacre un budget limité.

Les femmes et le turfL’histoire des courses hippiques et du turf est intimement liée au masculin. Sans être féministe, force est de reconnaître que ces dames avaient davantage un rôle représentatif qu’actif. Chapeautées, les dames accompagnaient leurs époux, sur les champs de courses où régnaient les gentlemen. De nos jours, la femme, grande passionnée dans l’absolu, s’est entichée de ce sport et y participe activement. L’évolution du PMU a entraîné celle de ses parieurs. Parmi les 6,5 millions de parieurs, 40% sont des femmes ! Une turfiste explique : « Je suis passionnée de courses, affirme une quinquagénaire. Je passe donc tous mes après-midi au café du coin. Le plus souvent, j’y rencontre des hommes avec lesquels je partage le même hobby. Nous échangeons nos pronostics ainsi que nos commentaires… C’est difficile pour une femme de se faire accepter. Néanmoins, une fois intégrée, c’est super sympa. On partage des émotions que seuls des passionnés peuvent comprendre. Toutefois je fais attention à ne pas me laisser envahir par cette passion. Quand je perds un peu trop souvent, je laisse passer une semaine avant de m’y remettre. »

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Les parisLES DIFFÉRENTS

PARIS ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘

Le jeu simpleLe jeu simple est idéal pour commencer à parier, car il ne vous engage que sur un petit niveau de mise. Il est donc le favori des joueurs débutants, ou, prudents.Le principe : il vous faut choisir un cheval qui, selon vous, arrivera gagnant ou « placé » c’est-à-dire dans les trois premiers arrivés s’il y a au moins huit participants et dans les deux premiers s’il y a moins de huit chevaux. Attention à bien cerner le concept d’écurie, car le rapport simple gagnant est en effet également remporté dans le cas où le pari a été engagé sur un cheval qui n’a pas gagné la course, mais qui fait « écurie » avec le gagnant.

Le CoupléLe Couplé : comme son nom l’indique, cette fois, il faut trouver les deux premiers chevaux à l’arrivée. Ce type de pari possède trois variantes :

◗◗ Le couplé gagnant : les chevaux que vous avez choisis doivent se placer dans les deux premières places, mais sans ordre précis.

◗◗ Le couplé dans l’ordre : cette fois, vos chevaux sélectionnés doivent arriver dans les deux premières places, mais dans l’ordre que vous aurez indiqué.

◗◗ Le couplé placé : les deux cracks choisis doivent arriver dans les trois premières places.

Le TrioLe Trio : ici, vous devez opter pour les trois chevaux que vous pensez voir arriver dans les trois premières places. Vous pouvez le jouer sans ordre ou dans l’ordre et là, vos chevaux doivent arriver dans l’ordre que vous indiquez en misant.

Le 2 sur 4Ce pari est également assez « simple » et peut convenir si vous êtes amateur.Le 2 sur 4 consiste à choisir deux chevaux parmi les quatre présents à l’arrivée et ce, quel que soit leur ordre.

Le MultiLe pari Multi est intéressant, car il laisse la place à davantage de variables ; ceci dit, il est un peu plus complexe. Vous devrez sélectionner quatre, cinq, six ou sept chevaux pour une mise de 3 E. L’objectif sera de trouver parmi ceux-là les quatre

Centre d’entraînement de Grosbois

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49——————————————————————— Pour commencer à parier - LES PARIS √CARN

ET DU TURFISTE

premiers. Attention, plus vous jouerez de cracks, moins vous gagnerez. A contrario, si par exemple vous ne décidez de jouer que quatre chevaux, votre gain sera bien plus conséquent.

Le TiercéAh, le légendaire Tiercé ! Ce pari est le moins cher de tous les jeux proposés. Vous devez miser sur trois chevaux que vous présagez gagnants. Dans l’ordre ou le désordre. Pour 1 E, il est accessible à tous. Son histoire mérite, d’ailleurs, un petit détour.Le 22 janvier 1954 s’est couru, sur l’hippodrome d’Enghien, le Prix d’Uranie, ce fut le tout premier Tiercé. La compétition concernait le trot attelé. Dès lors, tout le monde pouvait rêver en jouant aux courses, le Tiercé fait penser à l’atmosphère des cafés, à la chaleur humaine et à l’espoir du prolétariat. André Carrus en est l’inventeur et avec lui un pari historique naissait. Petits et moyens salaires ont commencé à parier, 85% d’entre eux jouant chaque dimanche. A l’époque, cela représentait tout de même 22% du budget du ministère de l’Agriculture. Un journaliste, Guy Konopnicki écrit : « Le prolo du Tiercé joue pour gagner. Les friqués, les rupins s’amusent à perdre, toute la différence est là. [...] Et le hasard a voulu que le jeu qui a fixé ce nouveau mode de vie soit un sport de Princes. » Tout est dit !

Le Quarté +Le Quarté+ vous propose de jouer quatre chevaux et, pour gagner, il faut évidemment qu’ils arrivent en premier. A jouer dans l’ordre ou le désordre. Les gains sont généralement relativement élevés. Un avantage, si dans les premiers arrivent trois des chevaux sur lesquels vous avez parié, vous remporter tout de même un bonus.

Le Quinté +Le Quinté+ est un pari peu aisé à tenter pour un « débutant ». Grand frère du Quarté+, cette fois, le parieur doit arrêter son choix sur cinq chevaux devant finir aux cinq premières places de la course. Le Quinté, c’est un peu l’eden des turfistes, car il est doté de gros gains : un gagnant à 150 000 E tous les deux jours ainsi que des bonus. Si vos chevaux arrivent aux quatre premières places, vous aurez droit au Bonus 4, s’ils arrivent dans les trois premiers vous toucherez le Bonus 3 et enfin, si quatre des chevaux sélectionnés arrivent parmi les cinq premiers, vous aurez le Bonus 4 sur 5. Autre attrait, le PMU a agrémenté ce pari d’une tirelire de 1 million d’euros minimum. Tant qu’elle n’est pas remportée, son montant augmente de 50 000 E chaque jour. Séduisant, mais, le Quinté n’en reste pas moins difficile à pronostiquer.

POUR COMMENCER À PARIER ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘◗◗ Le type de pari : l’on vous conseillera de choisir

un type de pari simple (le jeu simple, le 2/4 ou le multi), beaucoup ont tendance à jouer au Quinté+, très populaire, car très lucratif, mais il exige une excellente connaissance des courses et du turf.

◗◗ Etudier les chevaux : il faut vous tenir au courant des programmes et des cotes des chevaux, jouez ceux qui ont une faible cote. Attendez le plus tard possible pour faire vos jeux, car les cotes évoluent. Renseignez-vous grâce à la presse spécialisée pour en savoir plus sur les difficultés de la course, la piste, le temps, les favoris et les espoirs.

De l’importance du PMUSachez pour la petite histoire de ce grand nom que les paris doivent tout au PMU. Le Pari Mutuel Urbain repose sur un principe équitable : « les sommes misées sont additionnées et partargées entre les gagnants, aprés prélèvement par l’opérateur d’une part des enjeux totalement indépendante du résultat de la course ». L’institution a normalisé les paris et la développé une forme de jeu responsable. Elle est à présent une énorme machine. 9,3 milliards d’euros en 2009, 11 000 points PMU, 500 000 clients sur pmu.fr. Le PMU est incontournable. Il est loin le temps où Joseph Oller a créé l’Agence des Poules, sur l’hippodrome de La Marche. S’inspirant du système des pools anglais, il prenait les paris, délivrait les tickets dans une petite roulotte. Puis ce génie du pari a imaginé que la clientèle préférait sans doute choisir ses chevaux plutôt que de se les faire attribuer au sort (ce qui se faisait avant). Les bénéfices étant répartis entre les gagnants. Bingo, le système d’Oller fut un succès. L’Etat, devant un tel engouement, finit par autoriser les paris, tout en prélevant 8% des enjeux. Le PMU a tout changé. La forme des paris est fixée et rassurante : les parieurs ont des informations à leur service, on forme des partenaires du réseau, on organise également, fait sérieux, des campagnes de prises de conscience à propos de l’addiction. Le PMU tente de combattre ce qui peut devenir un réel engrenage.

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50 ® LES PARIS - Pour commencer à parier ------------------------------------------------------------------------------------------------------

◗◗ Misez peu d’argent : le turf n’est pas un sport où l’on gagne des sommes faramineuses, sauf pour les joueurs experts. Surtout au début, plus vos enjeux sont conséquents, plus les risques de perdre de l’argent sont grands. Jouez donc souvent, mais, peu. Fixez-vous un budget !

◗◗ Rendez-vous à l’hippodrome : pour un amateur, rien de tel que de s’abreuver des conseils des habitués. Dans les hippodromes les plus « relax », le personnel des guichets de paris vous expliqueront comment jouer. Dans les plus grands, il existe des guichets de paris spécialement destinés aux débutants.

◗◗ Attention ! Ne pas trop vous fier aux pseudo-spécialistes ou aux amis « à tuyaux », mieux vaut lire et comparer des sources d’infos solides. Le plaisir du turf, c’est la préparation du pronostic.

LE LEXIQUE DU TURF ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘

Qu’est-ce qu’une cote ?La cote d’un cheval engagé dans une course est la division de la somme misée sur les autres chevaux par la somme des enjeux misés sur le cheval qui vous intéresse. Exprimée sous forme de fraction, la cote vous permettra d’évaluer combien le champion vous remportera s’il franchit la ligne. Plus la cote est élevée, moins le cheval sera favori, car cela

signifie que peu de joueurs ont parié sur lui (mais, si vous êtes sûr de vous, que vous misez sur ce cheval et qu’il gagne, vous remporterez une jolie somme). A contrario, plus la cote est faible (par exemple : 2 contre 1) et plus le crack est populaire.Attention, les cotes fluctuent sans cesse à l’ap-proche de la course ! En fonction des informations et pronostics des spécialistes, la cote peut-être réévaluée, d’où l’intérêt à jouer le plus tard possible. On peut parier jusqu’au dernier moment…

Faire son papierCette expression désigne le fait d’évaluer les chances du cheval à l’aide de certains critères.

◗◗ Le « modèle » du cheval, c’est-à-dire, son allure, sa taille, son poids, son poil ou même son œil qui indiquera une nervosité éventuelle.

◗◗ Le handicap : dans certaines courses (plat), des chevaux portent des poids différents pour égaliser leur chance. Ces courses sont difficiles pour les débutants.

◗◗ La « musique » du cheval : par là, on entend ses performances et l’analyse de sa régularité.

◗◗ Le terrain doit être pris en compte, car certains chevaux préfèrent un terrain lourd, collant, souple…

◗◗ La distance : comme pour le terrain, il s’agit là de voir les préférences des champions sur telle ou telle distance. Chacun a sa spécialité.

◗◗ Le jockey : vous l’aurez compris, le jockey, est primordial et il ne fait pas toujours gagner sa monture. Il faut donc connaître ses victoires et

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ET DU TURFISTE

échecs, opter pour des têtes de listes, les élus de la cravache d’or et prendre en compte le poids porté par le jockey.

◗◗ L’entraîneur : là encore, pas de mystère, la notoriété du palmarès de certains entraîneurs dont nous avons parlé favorise franchement les chances du cheval.

Les gains◗◗ Pour le jeu simple, les gains correspondent

à la multiplication de la mise de départ et de la cote du cheval.

◗◗ Le 2/4 : la mise est en général multipliée par 3 ou 4.

◗◗ Le Multi : si vous avez la chance d’avoir 4 chevaux, vous pourrez toucher jusqu’à un millier d’euros. Plus votre pari comportera de chevaux, moins votre gain sera important.

◗◗ Le Quinté+ : vous avez cinq chances de percevoir des gains avec des rapports différents. « Ordre » si vous avez trouvé les cinq premiers dans l’ordre, « Désordre » si vous les avez trouvés dans le désordre, « Bonus 4 » si vous avec les 4 premiers chevaux dans n’importe quel ordre, « Bonus 4 sur 5 » si vous avez 4 chevaux dans les cinq premiers, dans n’importe quel ordre et « Bonus 3 » si vous avez trouvé les 3 premiers, dans n’importe quel ordre. En plus de ces gains possibles, on peut gagner beaucoup grâce à la « tirelire », qui s’élève à 1 million d’euros minimum. A chaque pari sur un Quinté+, un numéro compris entre 1 et 3 000 vous est attribué. Un numéro gagnant est tiré pour chaque Quinté+. Si vous trouvez le rapport ordre et que le numéro gagnant est le vôtre, vous recevez votre gain Ordre ainsi que la tirelire. Si vous obtenez un des quatre autres rapports ainsi que le numéro gagnant, votre gain sera multiplié par 10. Les sommes qui sont généralement gagnées avec un Quinté+ (sans tirelire) sont de l’ordre de plusieurs

dizaines de milliers d’euros pour l’Ordre, d’une centaine d’euro pour le Désordre et en dessous pour les autres bonus.

Arrivées et rapportsPas facile de se repérer dans la multitude de tableaux des résultats des courses ! Il faut vous tenir au courant, bien sûr, du nombre de chevaux « partants », c’est-à-dire, ceux qui seront au départ. Après la course, vous consulterez les résultats et vous verrez l’ordre d’arrivée des chevaux et les rapports, les cotes, sont inscrits à côté.

OÙ PARIER ? ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘

À l’hippodromeSans doute le meilleur endroit pour parier, car on vit la course en direct, l’amateur sera au cœur de la course. L’ambiance y est haletante et enthousiaste, on peut voir les chevaux et lier le spectacle au jeu. A l’entrée des hippodromes, vous trouverez le programme des courses, des magazines spécialisés de pronostics et autres. Prenez ce programme, document essentiel, il fournit des informations sur les chevaux, leur parcours, leurs performances, les propriétaires, entraîneurs, le poids, la cote, etc. 7 à 9 courses sont programmées dans la journée, choisissez la vôtre et commencez votre analyse ! Vous pouvez vous faire une idée en vous rendant sur le « rond de présentation », lieu où les jockeys reçoivent les directives de leur entraîneur – tout le monde s’y rassemble avant la course et vous pourrez admirer les partants. Dans tout l’hippodrome, vous verrez des écrans diffusant les cotes et leur fluctuation, et comme nous l’avons dit, elles sont nécessaires pour établir votre pronostic. Le dernier point est, bien sûr, les guichets de paris.

Petit lexique bonusPour être un turfiste « respectable » et respecté, vous devez connaître la signification de quelques termes utilisés sur les programmes ou dans la presse.◗◗ Classé : le cheval dit « classé » est un cheval qui termine la course à l’une des premières places.

◗◗ La Corde : elle désigne la partie intérieure de la piste.

◗◗ Un Critérium : course réservée par catégorie d’âge aux meilleurs chevaux âgés de 2 à 5 ans.

◗◗ Un « Déclassé » : se dit d’un cheval affrontant des concurrents d’un niveau inférieur au sien.

◗◗ Un Derby : course ouverte aux chevaux de plus de 3 ans.

◗◗ Un Flyer : désigne un crack ayant une préférence pour les courtes distances.

◗◗ Un « Hurdler » : sont ainsi appelés les chevaux affectionnant les haies.

◗◗ Un « Inédit » : se dit d’un cheval qui court pour la première fois.

◗◗ Un « Maiden » : un cheval qui n’a encore jamais remporté de course.

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Pas besoin de formulaire, mise minimale de 2 E, mais vous pouvez jouer 5 E, 10 E ou même 50 E. Vous pouvez parier jusqu’à 30 secondes avant la course, il vous sera remis un récépissé à ne pas perdre !Quelques secondes après la course, les résultats seront déjà affichés, tenez-vous au courant des rapports et vérifiez vos gains.

Les points de ventes PMUC’est à leur nombre qu’on mesure l’importance qu’ont pris les courses hippiques en France, plus de 11 500 points de vente ! Il y a les enseignes bar-tabac-presse et celles qui font bar-tabac-restaurants. Ces points représentent l’essentiel de l’activité du PMU et 90% de son chiffre d’affaires. Ce sont des lieux chaleureux, l’atmosphère y est différente de celle des hippodromes, la bonne ambiance des cafés, les discussions sur les courses entre habitués, les échanges de tuyaux, etc. On parie en buvant un petit café et l’on regarde la chaîne Equidia. Une vision familiale du pari, qui a l’avantage d’être détendue.

En ligne

Les leaders du web

◗ PMU.FRwww.pmu.frLe site du PMU reste une référence en matière de pari, le site est sérieux, réussi, assez simple d’utilisation. Ultra-sérieux et sécurisé, il bénéficie des conseils des plus grands et possède un sens certain de la pédagogie pour les amateurs que nous sommes. Toutes les courses françaises sont ouvertes aux paris, avec parfois des grands prix internationaux (Dubaï World Cup, le Prix d’Epsom). Mise minimale : 1 E, bonus de bienvenue : 100 E.

◗ LETURF.FRwww.leturf.frUn excellent site, sérieux, et simple. En partenariat avec des journaux renommés tels que Paris-Turf, Bilto ou Paris Courses, LETURF.fr propose aux turfistes de parier en toute sécurité sur toutes les courses hippiques depuis un ordinateur, une tablette ou un téléphone portable. Très abordable, LETURF.fr vous permet de jouer à partir de 0,10E seulement et de regarder toutes les courses en vidéo. Enfin, LETURF.fr met à votre disposition un service client très performant disponible 7 jours/7.

Les bons sites à connaître

◗ BETCLIC.FRwww.betclic.fr/TurfV2/Betclic Turf est lancé en 2005, paiements sécurisés, interface impeccable, 90% des gains reversés au

joueur (contre 72% pour le PMU). Betclic double votre premier dépôt, bonus : 100 E.

◗ FRANCE-PARI.FRVotre premier pari, s’il est perdant, vous sera remboursé. Ce site est clair, présenté simplement et fiable. En tant que nouveau joueur, on vous offre 20 E sur le turf, 15 E lors de la validation de votre compte… Et un bonus de 110 E.

◗ GENYBET.FRSite agrée ARJEL il est complétement sécurisé. Son avantage principal : le « Live » intégrant la retransmission en direct des toutes les courses commentées, accompagnée d’analyses d’avant courses faites par « les experts » (journalistes spécialisés). Un site intégrant également plein d’informations utiles (pronostics, interviews, statis-tiques…) pour vous aider à parier malin… Autre atout : des mises à partir de 0,10E pour le paris combinés et formules. Disponible également en version mobile (iPhone, Androïd, tablettes).

◗ JOA-ONLINE.FRhttp : //joa-online.frUn nouveau : Joaonline. Paris hippiques et turf sur trois types de courses hippiques : le plat, le trot et les courses d’obstacles.

◗ UNIBET TURFwww.unibet.fr/turfUnibet Turf est né en 2011 après rachat d’Euros-portbet. Très bonne qualité du site, présentation simple. Pour le moment, son bonus de bienvenue reste faible par rapport aux autres, il n’est que de 20 E.

◗ ZETURF.FRLancé en 2001, ce site est rapidement devenu un leader du pari en ligne (150 000 utilisateurs). C’est un site complet, riche en informations, une société constituée d’experts. Mise minimale : 0,50 E. Bonus de 150 E.

PronosticsDevenir amateur et parieur va de paire avec la prise d’informations. Il ne suffit pas d’aimer les courses, il faut les comprendre pour bien jouer. Les pronostics sont essentiels pour le turfiste, qui n’est pas professionnel, donc qui doit être aidé pour repérer les cracks. Le problème que vous rencontrerez certainement est le nombre ahurissant de ces sources d’infor-mations. Avec le succès des courses, on a vu fleurir pléthore de sites, de journaux, de chaînes de tv, d’émissions de radio… Or, trop d’informations tue l’information ! Si vous multipliez les analyses et pronostics, vous ne saurez plus où donner de la tête. Il est donc important de sélectionner vos sources et de vous y tenir

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S’informerNous ne le dirons jamais assez, si le turf vous attire et que vous souhaitez vous plonger correc-tement dans cet univers, il est nécessaire de vous renseigner auprès des sources spécialisées. Le turf ne se pratique pas à la légère ; on goûte à ce sport en profondeur ou non ! Ainsi, avant de parier à tout-va, lisez la presse comme les pages hippiques du Parisien, écoutez la radio, regardez les vidéos sur Equidia. Les courses hippiques sont un monde à part entière qui implique une quête d’informations. C’est aussi ce qui fait le charme du turf, c’est d’aller à la pêche aux tuyaux... Voici une petite sélection.

PRESSE ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘◗ PARIS-TURF

& 01 48 11 50 68www.paris-turf.com – [email protected] en kiosque : 1,70E. Paris-Turf est disponible en version numérique sur ordinateur, tablette et smartphone. Paris-Turf : Exhaustivité, expertise, performance. Fondé en 1946, Paris-Turf est le titre référent et le plus complet du marché. Il est le plus lu par les joueurs avertis et le monde professionnel. Il offre une couverture exhaustive de l’information hippique sur un ton indépendant. Paris-Turf contient une partie magazine avec des articles rédigés par les reporters de la rédaction mais propose aussi et surtout un traitement très pointu de l’ensemble des courses françaises et des grandes épreuves internationales. Le quotidien s’appuie également sur de nombreux consultants professionnels des courses qui livrent chaque jour leurs impressions et pronostics sur les courses. C’est le quotidien hippique incontournable.

◗ WEEK END& 01 48 11 50 68 www.week-end-turf.comTarif en kiosque : 1,40E. Week End est disponible en version numérique sur ordinateur, tablette et smartphone.Week End : simplicité, statistiques, expérience. C’est l’un des plus anciens quotidiens hippiques avec près de 50 ans d’existence. Week End propose aux lecteurs 2 rubriques phares traitant du Quinté : « Les Plus du Quinté » offrant 3 pages de statistiques exclusives sur cette course événement, et « Chaleurs des pistes » où les reporters Gérard Nifort et Pierre Wallon dévoilent leurs informations exclusives sur le Quinté. C’est un journal proche du terrain et des coulisses grâce à ses nombreux reporters présents sur les hippodromes et les centres d’entraînements.

◗ BILTO& 01 48 11 50 68 – www.bilto.frTarif en kiosque : 1,30E du lundi au vendredi, 1,50E le samedi (numéro triple). Bilto est disponible en version numérique sur ordinateur, tablette et smartphone. Bilto : divertissement, proximité, convivialité. Bilto est le plus divertissant des quotidiens hippiques car il contient également des pages magazines attractives et ludiques avec des infos people, loisirs, pratiques, ainsi que des jeux et des photos de charme (la fameuse « Bilto Girl »). Bilto propose chaque samedi un numéro triple (samedi, dimanche, lundi) et voit ainsi sa pagination et sa diffusion multipliée par 3. Tous les partants du Quinté+ sont présentés sous forme de fiche, avec leurs dernières performances et les impressions des consultants du titre pour chaque cheval qu’ils entraînent ou montent au cours de la réunion. Le prono de Lise Février-Vincent, La conclusion du club des cinq, La Méthode Bilto et Le pronostic de François Dupré sont les rubriques phares du titre.

◗ LA GAZETTE DES COURSESPrix au numéro : 0,80 E.Quotidien sur les courses hippiques apprécié par les turfistes qui y trouvent tout ce dont ils ont besoin pour établir leurs pronostics sur les courses les plus importantes du jour. La Gazette des Courses a l’avantage de proposer des informations parfaite-ment synthétisées. Il est simple et sympa !

◗ PARIS COURSES& 01 48 11 50 68 – www.paris-courses.comTarif en kiosque : 1,10E. Paris Courses est disponible en version numérique sur ordinateur, tablette et smartphone.Paris Courses : accessibilité, lisibilité, expertise. Paris Courses est l’un des quotidiens hippiques les plus complets du marché, les trois réunions principales du jour étant traitées quotidiennement avec les performances et les avis d’experts pour tous les chevaux, ainsi que les pronostics et statistiques pour chaque course. Le Quinté+ est abordé dans le cahier central de 8 pages avec une présentation détaillée des concurrents, le pronostic de Bernard Glass, et aussi la synthèse de la presse.

◗ STATO TURF MAGAZINE& 01 48 11 50 68 – [email protected] au numéro : 5,40 E. Abonnement possible.Mensuel regroupant les anciens Stato et Turf Magazine, ce titre est entièrement dédié aux courses hippiques et fournit chaque mois des statistiques, des tactiques de jeu, une étude détaillée de chaque Quinté du mois à venir, mais aussi des tuyaux, des reportages et des pronostics.

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56 ® S'INFORMER - Presse ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

◗ TIERCÉ MAGAZINE& 01 48 11 50 68www.tierce-magazine.comPrix au numéro : 1,40 E. Tiercé Magazine est disponible en version numérique sur ordinateur, tablette et smartphone.Tiercé Magazine est le journal le plus populaire de la presse hippique, notamment grâce à l’un de ses consultants vedettes, Omar Sharif. Avec treize pages dédiées à l’événement du jour, Tiercé Magazine est LE Journal du Quinté+. Il compte des consultants de renom comme Matthieu Abrivard, Christophe Soumillon, Thierry Duvaldestin, José Covès et bien d’autres. Sa rubrique phare « L’enquête vérité », détaille sur 4 pages tous les partants du Quinté sous forme de “Fiches Quinté+” enrichies, avec les infos des entraîneurs, les avis des reporters, des statistiques, des notes et des photos.

◗ GENY COURSES& 01 46 84 12 24www.geny.comQuotidien hippique très exhaustif intégrant statis-tiques, performances, pronostics et analyses de consultants de renom (F. Nivard, D. Bœuf, C.Pieux…) tout en couleur au prix seulement de 1E ! Disponible chez tous les marchands de journaux (et également en version numérique sur tablettes et smartphones).

◗ PROVINCE COURSES& 02 33 61 62 64www.province-courses.net/Tarif abonnement : 89 E (1 an) – 50 E (6 mois).Hebdomadaire grand public consacré aux courses et aux pronostics hippiques sur tout le grand ouest de la France (Basse-Normandie, Haute-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire), mais également de l’actualité des grands champs de courses parisiens (Vincennes et Enghien).

◗ DERBY TIERCÉ& 08 99 78 14 [email protected] au numéro : 4,50 E.Mensuel avec de nombreuses rubriques sur le Quinté +, les grands événements, les hippodromes, mais également les chevaux à suivre et repérés par la rédaction, les bonnes notes, etc.

◗ FRANCE TURF& 08 99 78 14 02www.france-turf.comPrix au numéro : 1,30 E.Quotidien (exception faite le dimanche dont les courses sont traitées dans le numéro du samedi) consacré aux courses et pronostics hippiques avec des informations sur les courses Quinte+ du jour et du lendemain, ainsi que sur les autres courses hippiques avec des rubriques pronistics, infos entraînements, dernières minute, etc.

◗ MIEUX RÉUSSIR AUX COURSES& 08 99 78 14 02 www.france-turf.comPrix au numéro : 4,90 E.Cela fait vingt ans que ce mensuel livre ses secrets aux turfistes. Il peut compléter de manière idéale votre quotidien. Les rubriques : « Les Evénements au crible », qui passe au microscope le Quinté+, « Spécial Paris-Province » revient sur les baisses de forme ou tonus d’une douzaine de chevaux, « Les Coups sûrs » qui pointe les chevaux en vogue, « L’Invité du mois » qui donne la parole à un jockey ou entraîneur, il y donne ses opinions…. C’est un mensuel exhaustif et professionnel qui vous sera bien utile si vous débutez dans le pari hippique.

◗ OK TURFwww.okturf.comPrix au numéro : 4,90 E.Un mensuel idéal pour dégoter les bons plans des courses à venir. Il référence les performances de chevaux dans les trois disciplines. Il accorde une attention particulière aux grands prix tels que l’Arc de Triomphe, les réunions à ne pas manquer comme le meeting hivernal de Vincennes.

◗ LE TURF& 08 99 78 14 02www.france-turf.comAutre mensuel consacré aux courses hippiques avec des conseils, les cotes des chevaux et les résultats de courses.

◗ INFOS ENTRAÎNEMENT& 02 43 02 01 85www.infos-entrainement.frMensuel sur l’ensemble de l’actualité hippique avec les événements du mois, un entretien avec un jockey ou un entraîneur et le tour de France des courses et pronostics.

◗ TOP MEETINGLe vert BuissonGRUGNYBimestriel grand public dédié aux courses de chevaux avec les résultats des courses et tous les conseils et astuces pour bien parier.

◗ HIPPIKwww.panoramic.frPrix au numéro : 6,90 E.Magazine trimestriel haut de gamme dédié au monde du hippisme.

◗ LE VEINARD& 01 42 96 25 38 – www.leveinard.comPrix au numéro : 1 E.Quotidien grand public dédié aux courses hippiques avec pronostics, actualité hippique, vente de chevaux, etc. Avec un tel titre, c’est un quotidien à connaître et à avoir pour être sûr d’être au nombre des gagnants.

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58 ® S'INFORMER - TV --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

◗◗ France Galop tv : la web tv du galop, chapeauté par France Galop. Vous serez plongés au cœur des courses de plat : les vidéos, les analyses de pro, les actualités et les événements. Tout y est !

INTERNET ❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘❘◗ LETROT.COM

www.letrot.com« Plus qu’une allure, une culture ». Toute l’info sur le trot : l’institution, les événements, les hippodromes, et bien plus encore.

◗ FRANCE GALOP.COMwww.france-galop.comUn site incontournable et très bien réalisé. Vous y retrouvez tous les les temps fort du galop.

◗ 123GALOP.COM1, chemin des Varinneswww.123galop.com/Webmagazine dédié à la communauté des profes-sionnels des courses au galop.

◗ COURSES ET PARIS DU JOURTF1www.tf1.fr/courses-et-paris-du-jour/Depuis très longtemps TF1 s’est fait le rappor-teur des courses hippiques sur le petit écran. Désormais, l’actualité hippique se retrouve sur le site Internet de la chaîne sous la rubrique « Courses et paris du jour ». L’occasion d’y retrouver plusieurs sujets relatant de l’actualité sur l’univers hippique sans oublier bien évidemment les pronostics du jour.

◗ POCKETURF& 01 48 11 50 68pockeTURF – L’application N°1 du Turf. Lancée en septembre 2012, cette application propose aux joueurs partout et en temps réel, des informations exclusives pour parier sur les courses du jour

grâce à des journalistes experts présents sur les hippodromes. pockeTURF donne également des pronostics actualisés sur toutes le courses, des informations sur les partants, leurs performances, toutes les cotes, les résultats et en exclusivité un outil d’aide aux paris ! pockeTURF est l’application de Paris-Turf, Paris Courses, Tiercé Magazine, Bilto et Week End. Application disponible sur iPhone et Android.

◗ PRONOSMART& 01 48 11 50 68Tarif : 1E/jour ou 14,90E/mois. 7 jours d’essai gratuit.pronoSMART – L’outil de référence de l’aide aux paris. S’appuyant sur la plus grande base de données hippiques au monde, pronoSMART est un outil en ligne accompagnant au quotidien les joueurs dans leurs paris. A partir de critères déterminés par de grands pronostiqueurs, pronoSMART propose pour l’arrivée de chaque course un classement de 8 chevaux. Il permet également aux joueurs de faire leur propre sélection de critères. pronoMSART est l’outil d’aide aux paris de Paris-Turf, Paris Courses, Tiercé Magazine, Bilto et Week End. Outil disponible sur les sites internet suivants : www.paris-turf.com ; www.paris-courses.com ; www.tierce-magazine.com ; www.bilto.fr ; www.week-end-turf.com

◗ TURF-FRwww.turf-fr.comSite pionnier de la presse hippique on-line qui propose de nombreuses informations sur les courses hippiques sous deux formules : une gratuite et une payante.

◗ TURFOMANIAwww.turfomania.frSite Internet qui s’est donné pour vocation de donner un maximum d’informations possibles aux parieurs par le biais de nombreux services dont certains sont payants, telle l’offre premium qui se décline en 3 formules (30 jours : 10 E – 60 jours : 25 E – 360 jours : 90 E).

La fédération nationale des courses françaisesLa Fédération Nationale des Courses Françaises est une association de la loi de 1901 composée des Sociétés Mères (France Galop et le TROT), des autres Sociétés de courses et des dix Fédérations Régionales des Courses. Les Sociétés de courses ne sont pas concurrentes mais complémentaires. Acteurs (professionnels), et organisateurs (dirigeants), sont impliqués les uns et les autres dans le fonctionnement du secteur économique que constituent les courses de chevaux. Enfin, la Fédération est décentralisée en Fédérations Régionales pour un meilleure organisation des réunions de courses et de l’établissement du calendrier.

◗ FÉDÉRATION NATIONALE DES COURSES FRANÇAISES 10, boulevard Malesherbes (8e) – 75008 Paris &� 01 42 68 87 81Fax : 01 42 68 19 80www.fncf.fr [email protected]

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