4 ème Année ISCAE 30 ème Promotion ISCAE Année universitaire : 2003-2004 Enseignant encadreur : M. BENTABET ª Etablissement Support : Banque Commerciale du Maroc : BCM # Préparé par : Mlle Ghizlane NAOURI Option : Finances - Comptabilité. - G2B - Mémoire de fin d’études, pour l’obtention du diplôme du Cycle Normal de l’ISCAE, effectué sous le thème :
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5dbc27095eb3eaab53cbfa9a29b3f606 LEtude Du Risque Des Credits Bancaires
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4ème Année ISCAE
30ème Promotion ISCAE
Année universitaire : 2003-2004
Enseignant encadreur : M. BENTABET Etablissement Support : Banque Commerciale du Maroc : BCM
Préparé par : Mlle Ghizlane NAOURI
Option : Finances - Comptabilité.
- G2B -
Mémoire de fin d’études, pour l’obtention du diplôme du Cycle Normal de l’ISCAE, effectué sous
le thème :
Etude du risque des crédits bancaires.
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Etude du risque des crédits bancaires.
2
A ma mère, mon père, Mon frère et, Mes sœurs.
Etude du risque des crédits bancaires.
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REMERCIEMENTS
Aucun travail n’est véritablement individuel
Pour autant qu’il soit la somme d’une expérience ou d’un essai de réflexion, les aides ou
influences extérieures se sauraient être méconnues, encore moins, reniées.
Tout d’abord, je tiens à exprimer ma gratitude à M. BOUAB, à M. BENSLIMANE et à Mlle
MRINI qui m’ont encadré tout au long de mon stage et en ont fait une expérience
enrichissante. Je tiens, aussi, à remercier M. BENTABET pour sa collaboration et ses
précieux conseils.
Mes remerciements vont également à tous ceux qui ont accepté de répondre à mes questions
et à satisfaire ma curiosité de la manière la plus efficace possible et surtout Mme ELOUALI.
Enfin, à toutes les personnes ayant contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce
mémoire, qu’elles trouvent ici l’expression de ma reconnaissance et de mes sincères
PARTIE I : L’ENVIRONNEMET BANCAIRE MAROCAN ET LES MESURES LIMITANT LE RISQUE DE CREDIT ............................................................................... 11
CHAPITRE 1 : FONDEMENTS ET ORIENTATIONS DU SECTEUR BANCAIRE MAROCAIN. ....................................................................................................................... 11
Section 1 :Les caractéristiques du secteur bancaire marocain. ...................................... 13
11.. Le désencadrement du crédit. ........................................................................... 13 22.. La libéralisation des taux................................................................................... 13 33.. L’abandon des financements privilégiés. ......................................................... 14 44.. La suppression des financements obligatoires................................................. 14
Section 2 :Les orientations de la nouvelle loi bancaire. .................................................. 14
CHAPITRE 2 : LES RISQUES SPECIFIQUES A L’ACTIVITE DE CREDIT................. 12
Section 1 : Les caractéristiques des risques spécifiques à l’activité du crédit. .............. 17
11.. Sensibilité au risque de fraude. ......................................................................... 17 22.. Sensibilité à la qualité de l’information............................................................ 17 33.. Sensibilité au risque de décentralisation. ......................................................... 17 44.. Sensibilité au risque de non détection. ............................................................. 17 55.. Sensibilité au risque de la multiplicité des obligations réglementaires. ........ 18
Section 2 :Les composants du risque de crédit. ............................................................... 18
11.. Le risque inhérent à la qualité du débiteur...................................................... 18
11--11.. Evaluation du risque attaché au particulier. ........................................... 19 a. Historique du client. ..................................................................................... 19 b. Situation actuelle et les perspectives du débiteur......................................... 19
11--22.. Evaluation du risque attaché au débiteur personne morale. ................. 19 22.. Le risque lié à la prise de garanties. ................................................................. 20 33.. le risque inhérent au manque de suivi................................................................................... 21
CHAPITRE 3 : MESURES LIMITANT LE RISQUE DE CREDIT .................................. 22
Sous chapitre 3 : Les mesures réglementaires. .............................................................. 23
Etude du risque des crédits bancaires.
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Section 1 :Le ratio COOKE ou coefficient de solvabilité. .............................................. 25
11.. Modalités de calcul du ratio de solvabilité. .................................................. 25 1.1 Analyse technique du numérateur : Les fonds propres nets. ..................... 26 1.2 Analyse technique du dénominateur : les risques pondérés....................... 26
a. Les engagements figurant au bilan............................................................... 27 b. Les engagements hors bilan ou les crédits par signature ............................. 29
22.. Analyse critique du ratio Cooke. ...................................................................... 30 2.1 Au niveau des risques : .................................................................................... 30 2.2 Au niveau des pondérations : ........................................................................ 30
Section 2 :Le coefficient de division des risques.............................................................. 32
11.. Caractéristiques.................................................................................................. 32 22.. Analyse critique des critères du coefficient de division des risques. ............. 33
Section 3 :Les nouvelles règles de provisionnement des créances en souffrance............ 34
11.. Critères de classification des créances en souffrance...................................... 34
1.1. Tableau synoptique des critères de classification des créances.............. 34 1.2. Règles complémentaires applicables à l’ensemble des créances en souffrance. ............................................................................................................... 34
22.. Analyse critique des critères de classification des créances en souffrance. .. 35 33.. Couverture et provisionnement des créances en souffrance. ......................... 36
3.1 Les taux de provision. .................................................................................... 37 3.2 Modalités de constitution de provisionnement. ........................................... 37 3.3 Analyse critique des nouvelles règles de provisionnement. ........................ 39
Section 4 :Les restructurations et les fonds de garantie. ................................................. 40
11.. les règles de sauvegarde relatives aux établissements de crédit..................... 41
1.1 L’obligation d’information............................................................................ 41 1.2 La mise en œuvre d’un plan de redressement. ............................................ 41 1.3 L’appel au soutien des principaux actionnaires. ......................................... 42 1.4 La désignation d’un administrateur provisoire........................................... 42 1.5 Le fonds collectif de Garantie des Dépôts. ................................................... 42 1.6 Le mécanisme collectif de soutien financier................................................. 42
22.. La mise à niveau et la restructuration des entreprises. .................................. 43 2.1 Le programme de mise à niveau. .................................................................. 43
a. L’assistance à l’entreprise. ........................................................................... 43 b. La restructuration financière. ....................................................................... 43 c. Les mesures d’accompagnement.................................................................. 44
2.2 Le traitement des difficultés de l’entreprise. ............................................... 45 a. Les procédures de prévention. ............................................................................................. 45
Sous chapitre 3 : Les mesures préventives adoptés par les banques marocaines : Le contrôle interne. ............................................................................................................... 48
Section 1 :Organisation interne de la fonction d’octroi des crédits. ............................... 51
Etude du risque des crédits bancaires.
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11.. Définition des responsabilités. ........................................................................... 51 22.. Séparation des tâches. ........................................................................................ 51
Section 2 :Le système d’information. ............................................................................... 52
a. L’étude faite par le crédit men respecte t’elle la procédure de contrôle interne de l’établissement ? .................................................................................................. 56 b. Vérification des garanties retenues (qui figurent dans le dossier des garanties) ………………………………………………………………………………...57 c. Vérification de l’autorisation du crédit : .......................................................... 58
Section 2 :Identification et reclassement des créances en souffrance : ........................... 60
Section 3 :Contrôle des ratios permettant de mesurer le taux de couverture des risques de contrepartie clientèle : ................................................................................................ 61
1.1 l’exposition au risque de crédit. .................................................................... 66 1.2 Les lois de probabilité. ................................................................................... 67 1.3 Les problèmes d’estimation........................................................................... 70
22.. Application au risque de crédit. ........................................................................ 72 1.1 Mesure du risque de défaut. .......................................................................... 72 1.2 Exposition au risque de crédit....................................................................... 73
a. Profil temporaire d’exposition au risque. ..................................................... 73
Etude du risque des crédits bancaires.
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b. Impact des garanties. .................................................................................... 73 c. Portefeuille de risques homogènes. .............................................................. 74
33.. Le risque de crédit d’un portefeuille diversifié. .............................................. 74 3.1 Source de connaissance des corrélations. ...................................................... 74 3.2 Mesure des corrélations. ................................................................................ 75
a. Définition de la covariance. ......................................................................... 75 b. Définition de coefficient de corrélation. ...................................................... 76 c. Matrice de Variance-Covariance.................................................................. 77
3.3 Analyse quantitative des corrélations............................................................ 77 a. Volatilité d’une somme de variables aléatoires............................................ 78 b. Portefeuille et effet de diversification. ......................................................... 79
Section2 :Apports de la gestion quantifiée du risque de crédit........................................ 81
11.. Impact au niveau du contrôle de gestion.......................................................... 81
a. Impact des corrélations................................................................................. 82 b. Calcul d’allocation exacte. ........................................................................... 83 c. Coût du risque moyen. ................................................................................. 83
22.. Impact au niveau comptable. ............................................................................ 84 2.1 Comptabilisation du risque moyen : conditions et risques......................... 85 2.2 Problème soulevé par la réalisation du risque............................................. 87
CHAPITRE 2 : MODELISATION DE LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT ........... 89
Section 1:Hypothèses de base .......................................................................................... 91
11.. critères de déclassement des dossiers de crédit. .............................................. 91 22.. Critères de provisionnement. ............................................................................ 91 33.. Evaluation des garanties. ................................................................................... 91 44.. Critères de la cotation des clients...................................................................... 92 55.. Critères concernant les conditions de crédit.................................................... 93 66.. Critères retenus pour l’évaluation du risque crédit........................................ 93
Section 2 :Utilisation du programme. .............................................................................. 94
aa.. Sommaire. ........................................................................................................ 94 bb.. Renseignements généraux. ............................................................................... 95 cc.. Situation financière de l’entreprise cliente....................................................... 97 dd.. Cotation de l’entreprise cliente. ....................................................................... 98 ee.. Conditions et Tableau d’amortissement du crédit............................................ 99 ff.. Déclassement et provisionnement. ................................................................... 99 gg.. Evaluation du risque de crédit. ......................................................................... 99
22.. Portefeuille global............................................................................................. 101 aa.. Liste des clients. ............................................................................................. 101 bb.. Evaluation du risque....................................................................................... 101
33.. Exemple d’utilisation..................................................................................................................... 103
Cet adage notoire, quoique simpliste, résume parfaitement la notion du « crédit bancaire » en
mettant l’accent sur le « risque » ou l’absence du risque dont doit s’assurer tout « crédit man »
digne de ce nom.
Avant de nous engager plus loin, il est utile de s’interroger sur la notion même de banque. Si
l’on raisonne simplement, en se referant au texte de loi régissant ce domaine d’activité. La
banque est « un établissement de crédit recevant des dépôts de fonds du public en vue de les
placer sous forme de concours bancaires essentiellement ». Cette forme de création de
monnaie se traduit, inéluctablement, par une prise de risque de degré variable, principalement
due à la défaillance « probable » de l’emprunteur. Certes, l’établissement bancaire exerce de
nombreuses autres activités, mais la gravité et la complexité que représente le consentement
des crédits sont telles qu’il me paraît plus judicieux de mettre la lumière sur ce point précis
afin de bien le cerner et de ne pas nous disperser.
L’importance incontestable du risque de crédit ainsi identifié, et qui découle de l’importance
de l’activité de crédit tant par son poids économique que par la part qu’elle représente au
niveau de l’exploitation bancaire, me ramène inévitablement à la question suivante :
Les banques, piliers de l’économie mondiale et, à plus fortes raisons, de l’économie
nationale, disposent-elles des procédures fiables et efficaces leur permettant de bien
cerner ce risque et, si possible de le réduire ?
En d’autres termes, il devient impératif de s’interroger sur les limites des méthodes de
contrôle et de gestion du risque de crédit telles qu’elles sont utilisées actuellement par
nos banques.
Résoudre cette problématique devient d’autant plus nécessaire que les banques marocaines
selon l’agence « Standard and Poor’s¹ », font preuve d’un niveau de risque élevé. En effet,
l’étude menée par celle-ci démontre de la faible qualité des actifs bancaires ainsi que du ratio
des crédits douteux bruts par rapport au total de l’encours.
Cette situation, favorisée par l’environnement instable dans lequel baignent nos banques : la
libéralisation de la politique monétaire, le désencadrement du crédit, la déréglementation des
Etude du risque des crédits bancaires.
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taux…. ainsi que la concurrence de plus en plus rude à laquelle se livrent ces établissements,
risque d’encourager le développement de politiques de crédit peu soucieuses d’une rentabilité
à long terme.
La maîtrise d’un tel instrument est par conséquent, impérative. La mise en place d’un système
de suivi et de contrôle ainsi que la prise de garanties adéquates peuvent y pourvoir.
D’autre part, la comptabilité doit servir de garde fou. En ce sens qu’elle doit permettre de
« voir venir le contentieux » et jouer un rôle d’alerte des organes de direction compétents,
notamment la division « risque » au sein de la banque.
La constitution de provisions, de manière rigoureuse, apparaît dès lors, comme indispensable.
Les provisions permettent, en effet, de faire face à la défaillance de l’emprunteur qui ne peut
plus honorer sa dette. D’où la nécessité d’une politique de provisionnement parfaitement
maîtrisée.
A cet égard, la seule application des critères définis par « bank Al Maghrib » ne suffit pas. La
logique même de la constitution des provisions doit être remodelée de sorte à limiter le risque
de crédit et à donner une image plus fidèle de la situation financière de la banque. A noter que
certains établissements de crédit tentent de « camoufler » l’état de leurs impayées en réduisant
leurs créances en souffrances et par suite leurs provisions, et ce afin d’accroître leur résultat et
donner, ainsi, l’image d’une organisation saine et rentable.
Cette pratique, ainsi que celle qui consiste à provisionner le risque de crédit postérieurement à
sa réalisation, peut conduire à une sous-estimation du risque de crédit.
Ayant parfaitement compris l’ampleur de l’enjeu économique et financier que représente la
gestion du risque de crédit et du contentieux, plusieurs pays ont adopté une nouvelle approche
de la politique de provisionnement. Approche plus « anticipative » qui cherche, non pas à
constater mais, à « devancer » le risque en s’armant contre toute éventualité d’insolvabilité de
l’emprunteur.
Selon cette démarche, la constitution des provisions commence dès lors que le crédit est
octroyé sans attendre la matérialisation du risque de crédit par des impayés.
La difficulté qui se pose alors est celle de l’évaluation de la provision. C’est à cette
problématique que j’essaierai de répondre à travers le présent mémoire en proposant une
méthodologie pragmatique de l’évaluation du risque de crédit, basée sur des fondements
statistiques.
Etude du risque des crédits bancaires.
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En effet, parler du risque q’engendre « la probabilité » de défaillance d’un emprunteur nous
ramène invariablement, à parler de « modèles statistiques » d’évaluation et de gestion de ce
risque.
Par ailleurs, la complexité que revêt tout le processus de gestion des créances, depuis l’étude
et l’acceptation des demandes de crédits jusqu’à leur dénouement ou déclassement éventuel,
rend cette tâche lourde en terme de temps et d’argent. En effet, celle-ci s’effectue, parfois de
façon manuelle ce qui, de plus, augmente les risques d’erreurs.
Dès lors, la mise en place d’un programme informatisé qui, non seulement, prendrait en
charge une partie de la gestion des dossiers de crédits, mais aussi, fournirai une information
fiable en temps record, s’impose.
La structure du présent mémoire s’impose, par conséquent, d’elle-même. Celle-ci s’articulera
autour de deux parties majeures. La première aura pour objet une description brève des
évolutions qu’a connu le secteur bancaire marocain avant de s’attarder sur les risques
spécifiques à l’activité de crédit ainsi que les procédures de contrôle interne des opérations
liées à celle-ci.
La seconde partie, quant à elle, mettre l’accent sur le modèle « statistique » de gestion
quantitative du risque de crédit et ses impacts tant au niveau comptable qu’au niveau du
contrôle de gestion.
A noter, dans un souci d’honnêteté culturelle et du respect des droits d’auteur, que ce modèle
a été développé par AFGES1 et a déjà été traité au niveau d’une thèse d’expertise comptable.
Mon apport, quant à lui, prendra la forme de l’ébauche d’un « programme » développé sur
Excel et destinée à suivre, à gérer et à contrôler les opérations d’octroi de crédit et de
provisionnement suivant la réglementation en vigueur.
Veuillez comprendre, toutefois, que cette modeste contribution n’a pas la prétention d’être
exhaustive, en ce sens que le dit programme informatique ne tient compte que des hypothèses
les plus simples et qu’il ne s’agit donc, que d’un essai de modélisation.
Par conséquent, je sollicite l’indulgence du lecteur sur les imperfections qu’il peut y relever
sachant que tout travail est perfectible.
1 Il s’agit d’une société de formation bancaire dont l’intégralité et la spécificité des séminaires couvrent les aspects de la comptabilité, du contrôle de gestion, de l’audit de l’organisation et des systèmes d’information.
Etude du risque des crédits bancaires.
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PARTIE I :
L’ENVIRONNEMET BANCAIRE MAROCAN ET LES MESURES LIMITANT LE RISQUE DE CREDIT
Etude du risque des crédits bancaires.
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CCHHAAPPIITTRREE II ::
FONDEMENTS ET ORIENTATIONS DU SECTEUR
BANCAIRE MAROCAIN.
Section 1 : Les caractéristiques du secteur bancaire marocain. Section 2 : Les orientations de la nouvelle loi bancaire.
Etude du risque des crédits bancaires.
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Section 1 :
Les caractéristiques du secteur bancaire marocain.
11.. Le désencadrement du crédit. Le désencadrement du crédit a pour objet « de doter le secteur monétaire et financier des
moyens devant lui permettre de contribuer plus efficacement à la croissance, en assurant aux
opérateurs économiques les services financiers dont ils ont besoin et ce, au coût du marché ».
22.. La libéralisation des taux. Elle a été enclenchée progressivement en touchant d’abord les taux d’intérêts créditeurs avant
d’être étendue aux taux d’intérêts débiteurs appliqués, respectivement, aux crédits à moyen et
long terme et aux crédits à court terme.
Mais l’intervention de BAM dans la diminution et dans le calcul des taux de référence (TRM2
puis TBB3) rendait peu crédible la libéralisation des taux et l’introduction, à ce niveau d’une
politique de marché et ce, d’autant que les taux plafonds continuaient à être administrés, que
les crédits privilégiés bénéficiaient toujours de taux faibles et que les marges laissées aux
banques ne leur permettent pas de différencier sensiblement les risques peu élevés et les
risques forts.
La nécessité de libéraliser davantage encore sa politique en privilégiant les mécanismes de
marché, a incité BAM à supprimer les taux plafonds ainsi que les taux assortissant les crédits
favorisés et à instaurer, une véritable liberté dans la détermination des taux entre les
établissements bancaires et leur clientèle.
Les banques sont toutefois tenues de faire connaître les taux de référence bancaire (TRB)
qu’elles appliquent en les affichant dans leurs guichets comme en les faisant ressortir dans les
opérations de crédit qu’elles réalisent.
2 Taux de référence mensuel. 3 Taux de base bancaire.
Etude du risque des crédits bancaires.
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Ces taux de références peuvent être assimilés aux « prime rates » car ils sont offerts par les
banques à leurs meilleurs clients. Ils incluent une marge faible qui est en rapport avec le
risque encouru avec cette clientèle.
33.. l’abandon des financements privilégiés. Les financements privilégiés ont été peu à peu abandonnés pour les raisons suivantes :
- le désencadrement intervenu en janvier 1991, a annulé la forte attraction que ces
financements exerçaient sur les établissements bancaires durant l’encadrement
puisqu’ils pouvaient être accordés sans limitations ou contingentements ;
- L’annulation en juin 1995, des possibilités de réescompte automatiques et à taux
privilégiés qu’ils conféraient a également contribué à une désaffection des banques à
leur égard ;
- Enfin, les taux faibles dont ils étaient encore assortis après la libéralisation et dont les
niveaux pouvaient difficilement être augmentés ou alignés à ceux des autres crédits
ont, davantage encore, diminué l’intérêt que ces financements suscitaient chez les
établissements bancaires.
Notons qu’en dépit de ces évolutions, les autorités monétaires ont toujours souhaité que les
banques puissent continuer à accorder une attention particulière à ces secteurs prioritaires.
44.. la suppression des financements obligatoires.
A l’instar des mesures incitatives concernant l’exportation et l’investissement, les mesures
contraignantes relatives au financement de l’agriculture et du logement ont été supprimées
dans leur quasi-totalité.
Section 2 :
Les orientations de la nouvelle loi bancaire. La nouvelle loi bancaire de 1993 a pour objet :
Etude du risque des crédits bancaires.
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- « d’unifier le dispositif juridique applicable à l’ensemble des établissements bancaires
et financiers ;
- d’élargir le cadre de la concertation entre les autorités monétaires et la profession,
- et de renforcer la protection des déposants et des emprunteurs ».
En effet, l’un des principaux objectifs de la loi bancaire de 1993 est l’introduction d’une
concurrence égale entre les différents établissements de crédit par l’unification du cadre
juridique auquel ils sont soumis.
Cette notion d’unification se retrouve dans la définition de la banque universelle et dans le
mode de réglementation, d’agrément, de contrôle et de surveillance qui marque le souci du
législateur de faire progressivement disparaître les distorsions de concurrence existant entre
établissements.
Par ailleurs, la loi bancaire de 1993 a prévu une nouvelle approche dans les relations des
établissements de crédit avec leur clients, déposants et emprunteurs, en renforçant les droits et
la protection de ces derniers et en mettant, en place des moyens de contrôle adéquats, ainsi
qu’un régime de sanctions profondément réaménagé.
Etude du risque des crédits bancaires.
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CCHHAAPPIITTRREE IIII ::
LES RISQUES SPECIFIQUES A L’ACTIVITE DE
CREDIT.
Section 1 : Les caractéristiques des risques spécifiques à l’activité du crédit.
Section 2 : Les composants du risque de crédit.
Etude du risque des crédits bancaires.
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Section 1 :
Les caractéristiques des risques spécifiques à l’activité du crédit. Les risques sont au cœur de la création de valeur dans les banques. En effet, ces dernières
présentent des spécificités qui permettent, en général, de les distinguer des autres entreprises
commerciales.
11.. Sensibilité au risque de fraude.
Les banques ont la garde d’un volume considérable d’instruments monétaires, notamment
d’argent liquide ou d’instruments négociables dont elles doivent assurer la garde. Ceci
s’applique tant à la conservation qu’au transfert d’instruments monétaires, ce qui les rend
vulnérables aux malversations et aux fraudes, les banques ont donc l’obligation de mettre en
place des procédures formelles, de bien définir le pouvoir discrétionnaire accordé à chaque
employé et d’établir des systèmes de contrôle interne rigoureux.
22.. Sensibilité à la qualité de l’information.
Les banques réalisent un volume considérable de transactions très diverses, tant en valeur
qu’en quantité d’opérations. Pour y faire face, elles sont tenues de mettre en place des
systèmes comptables et de contrôle interne complexes et recourent de façon importante au
traitement informatisé des données.
33.. Sensibilité au risque de décentralisation.
Les banques disposent en général d’un vaste réseau de succursales et d’agences dispersées
géographiques. Cette structure implique une plus grande décentralisation de l’autorité et la
dispersion des fonctions comptables et de contrôle, ce qui pose des problèmes pour maintenir
l’homogénéité des procédures et des systèmes comptables, notamment lorsque le réseau des
succursales s’étend au-delà des frontières nationales.
44.. Sensibilité au risque de non détection.
Les banques souscrivent des engagements importants sans transfert de fonds. Ces opérations
de « hors bilan » ne font pas toujours l’objet de suivi comptable rigoureux et leur absence
d’enregistrement peut être difficile à détecter.
Etude du risque des crédits bancaires.
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55.. Sensibilité au risque de la multiplicité des obligations réglementaires.
Les banques font l’objet d’une réglementation particulière et les obligations réglementaires
ont souvent une incidence sur les principes comptables généralement reconnus et les pratiques
du secteur.
L’ensemble de ces éléments impose aux banques la gestion des divers risques auxquels elles
sont exposées et en particulier le risque de crédit qui est le risque traditionnel de cette activité
et dont la gestion est incontournable.
Section 2 :
Les composants du risque de crédit.
Le risque de crédit consiste en la défaillance possible d’emprunteurs dans le remboursement
des crédits. Ce risque est assimilé aussi au risque de contrepartie du fait qu’il trouve son
origine chez le débiteur. Toutefois, le risque de contrepartie englobe outre la défaillance des
clients, la défaillance des autres tiers (institutions financières, créances rattachées à des
filiales…)
Je développerai dans ce qui suit, les différents types de risques relatifs au crédit bancaire ainsi
que les modalités de leur appréciation. Il s’agit notamment des risques suivants :
- Le risque inhérent à la qualité du débiteur ;
- Le risque lié à la prise des garanties ;
- Et le risque inhérent au manque de suivi.
11.. Le risque inhérent à la qualité du débiteur.
Il s’agit du principal risque encouru par les banques.
Avant les différentes réformes qu’à subi l’environnement bancaire et qui soumet les banques
à une concurrence féroce, la politique de distribution des crédits était très sélective en ce sens
que les demandes de prêt étaient examinées de manière très minutieuse afin de minimiser le
risque de prêter à un mauvais client.
Aujourd’hui, concurrence oblige, les banques se battent sur le marché des crédits afin de
minimiser le risque de refuser un bon client et de manquer, par suite, une opportunité fort
intéressante.
Etude du risque des crédits bancaires.
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RISQUE GLOBAL
Cette mutation s’est accompagnée d’une prise de risque plus importante et a modifié
l’approche du client dans les banques. Ainsi, à la connaissance personnelle du client et à la
relation « prêteur-emprunteur » qui demeurent fondamentales, s’ajoutent des outils d’aide à
la décision que sont l’analyse financière (ratios, tableaux de flux), les crédits scoring. Certains
établissements, présents au niveau du Web, offrent même la possibilité de « simuler » l’étude
de leurs demandes de crédit.
De manière très synthétique, les approches retenues pour les particuliers et professionnels
sont les suivantes :
11--11.. Evaluation du risque attaché au particulier.
La décision de prêter à un particulier résulte de deux convictions : l’une issue de la
connaissance de l’histoire bancaire du client, l’autre basée sur l’anticipation de son avenir.
a. Historique du client.
• Historique des incidents au sein de la banque pour les anciens clients.
• Analyse des opérations de trésorerie du client afin de déterminer la tendance du client à
épargner ou à consommer.
b. Situation actuelle et les perspectives du débiteur.
• Age, état de santé, accord éventuel de la compagnie d’assurance ou de caution.
• Revenus, profil de carrière, projets individuels (mobilité, carrière).
• Situation familiale.
• Situation patrimoniale (actif net), surface financière de son environnement.
• Indicateurs d’endettement.
11--22.. Evaluation du risque attaché au débiteur personne morale.
Il s’agit, à ce niveau, de déterminer un risque « Global ».
Risque lié à la structure financière de l’entreprise + Risque lié à l’environnement (marchés, clients)
+ Risque lié au facteur humain (dirigeants, concentration du savoir) + Risque lié à la politique générale de l’entreprise et à son organisation
+ Risque lié à la structure juridique de l’entreprise.
=
Etude du risque des crédits bancaires.
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A noter qu’en ce qui concerne le risque lié à l’environnement, il s’agit non seulement
d’envisager les modifications éventuelles mais surtout de mesurer la capacité de réaction de
l’entreprise face à ce changement.
L’analyse du risque de crédit concernant la personne morale, doit toujours s’appuyer, d’une
part, sur la situation actuelle de l’entreprise, son passé (comptes annuels…) et d’autre part, sur
les éléments prévisionnels. Tout dossier de crédit digne de ce nom doit en effet regrouper un
plan de financement prévisionnel, un compte de résultat prévisionnel et une situation de
trésorerie prévisionnelle.
22.. Le risque lié à la prise de garanties.
La qualité des garanties offertes ne constitue jamais le seul critère de décision, toutefois, le
recours à la prise de garanties est quasi-systématique pour certains crédits. Cet état de fait
résulte du rapport de force entre le prêteur et l’emprunteur et il nous fait oublier que la prise
de garanties n’a de sens véritable que :
• Lorsque le banquier est en présence d’une opération particulière liant l’intervention à la
garantie (avances sur titres, avances sur marchandises).
• Lorsque le banquier est en présence d’une entreprise dont l’activité implique des
engagements hors de proportion avec sa surface (négoce).
• Lorsque le banquier estime que la capacité de remboursement de son client est hasardeuse.
Critères auxquels doit répondre la garantie
Type de garantie : sûreté réelle ou personnelle.
Le choix de la garantie doit toujours s’effectuer selon les caractéristiques du client.
Efficacité de la garantie : le banquier doit connaître et évaluer les droits procurés par
chaque garantie :
Sûretés conférant un droit de préférence et de suite (hypothèque).
Sûretés conférant un droit de rétention (gage).
Sûretés conférant un véritable droit de propriété (cession de créance).
Valeur de la garantie : le banquier doit s’assurer que la valeur du bien constituant la
garantie couvre le montant du crédit.
Etude du risque des crédits bancaires.
21
S’il s’agit d’une personne qui se porte garante de remboursement, il doit s’assurer de sa
solvabilité et de sa capacité à honorer son engagement.
Coût de la garantie : le banquier doit toujours rechercher la moins onéreuse possible pour
le client.
33.. le risque inhérent au manque de suivi.
Cette démarche doit globalement satisfaire aux préoccupations suivantes :
• Identification précoce des situations de risque.
• Gestion anticipée de l’impayé.
• Appréciation globale de la situation de l’emprunteur.
• Forte conscience de l’impératif de recouvrement chez tous les intervenants.
Etude du risque des crédits bancaires.
22
RREECCAAPPIITTUULLAATTIIFF
Je peux conclure que la banque est par définition un organisme à risque.
En effet, dès qu’elle distribue un crédit, celle-ci prend le risque que l’emprunteur devienne insolvable.
L’enjeu que représente ce risque dans la gestion d’une banque, compte tenu des mutations
importantes qu’à connu notre système bancaire marocain ainsi que les changements qui empreignent
notre tissu économique (la déréglementation des taux de crédit, la baisse des marges d’intermédiation
des banques, la crise que connaissent certains secteurs économiques, etc.) fait qu’il est devenu
impératif de mettre en place des procédures efficaces de maîtrise du risque.
Ainsi, avant d’exposer le modèle quantitatif de la gestion du risque de crédit bancaire, j’analyserai,
dans le chapitre qui suit, les mesures réglementaires mises en place par BAM pour maîtriser
Et gérer le risque de crédit.
Etude du risque des crédits bancaires.
23
CCHHAAPPIITTRREE IIIIII ::
CHAPITRE III :
LES MESURES LIMITANT LE RISQUE DE CREDIT
Les mesures réglementaires.
Les mesures préventives adoptés par les banques.
marocaines : Le contrôle interne.
Etude du risque des crédits bancaires.
24
Sous chapitre 3 :
Etude des mesures réglementaires.
Section 1 : Le ratio COOKE ou coefficient de solvabilité. Section 2 : Le coefficient de division des risques.
Section 3 : Les nouvelles règles de provisionnement des créances en souffrance.
Section 4 : Les restructurations et les fonds de garantie.
Etude du risque des crédits bancaires.
25
L’importance de la maîtrise de la distribution des crédits, « poumon » de l’économie, est une
évidence qui s’impose à tous. Conscients de l’ampleur de cet état des faits, les pouvoirs
publics se sont penchés sur la réglementation de cette activité afin de cerner le risque qui en
découle.
L’instauration des mécanismes de marché, l’abandon du contrôle direct des engagements
bancaires se sont traduits par un renforcement des règles prudentielles limitant les risques liés
au crédit et l’aménagement de possibilités de restructuration aussi bien pour les
établissements de crédit que pour les entreprises.
Parmi les mesures limitant les risques liés au crédit, il y a lieu de distinguer :
• Le ratio COOKE ou coefficient de solvabilité ;
• Le coefficient de division des risques ;
• Les nouvelles règles de provisionnement des créances en souffrance ;
• Les restructurations et les fonds de garantie.
Section 1 :
Le ratio COOKE ou coefficient de solvabilité. Il est important de signaler que le coefficient de solvabilité marocain s’inspire largement des
définitions et des modalités d’application prévues par l’Accord de Bâle de juillet 1988 sur le
ratio COOKE.
Les banques marocaines avaient été informées, lors de la 57ème session du Comité du Crédit et
du Marché Financier tenu à Rabat le 1er décembre 1990, de l’institution du ratio Cooke à
compter du 1er janvier 1993 avec l’obligation de couvrir, à cette date, l’ensemble des risques
bancaires par les fonds propres et ce, jusqu’à hauteur d’un minimum de 8%.
11.. Modalités de calcul du ratio de solvabilité. Au Maroc, le ratio de solvabilité s’applique à tous les établissements de crédit. Sa formule est
celle du ratio Cooke.
Ce coefficient est défini par BAM comme étant un rapport minimum, fixé à 8%, devant être
respecté, en permanence, par les établissements de crédit entre d’une part, les éléments de leur
Etude du risque des crédits bancaires.
26
actif et leurs engagements par signature, affectés d’un taux de pondération en fonction de leur
degré de risque (risques pondérés). Sa formule est donc établie comme suit :
1.1 Analyse technique du numérateur : Les fonds propres nets.
L’article 1 de la circulaire de BAM relative au coefficient minimum de solvabilité a défini les
fonds propres du numérateur comme étant constitués du total formé par :
1.2 Analyse technique du dénominateur : les risques pondérés.
Le dénominateur du ratio de solvabilité (ou ratio Cooke) vise à mesurer essentiellement le
risque de crédit, c'est-à-dire le risque d’une défaillance de la contrepartie et subsidiairement le
rsique-pays. Il ne prend pas en compte d’autres catégories de risques tels les risques de
placement, de taux d’intérêts, de taux de change et les risques de concentration.
Les emplois bancaires y sont subdivisés en deux catégories :
- Les actifs figurant au bilan.
RATIO DE SOLVABILITE
RISQUES PONDERES =
FONDS PROPRES >=8%
FONDS PROPRES.
Capital social + Réserves + Report à nouveau créditeur. + Provisions ayant supporté l’impôt + Provisions pour risques généraux + Provisions pour construction ou acquisition de logements destinés au personnel - La part non libéré du capital social - Pertes de l’exercice - du report à nouveau débiteur - Frai d’établissements nets des amortissements - Immobilisations incorporelles nettes des amortissements et des provisions pour dépréciation – Titres de placement, de participation et de filiales détenus dans le capital des autres établissements de crédit marocains ou étrangers, ou des institutions bancaires étrangères, nets des provisions pour dépréciation - Dotations aux filiales, succursales et agences bancaires à l’étranger, nettes des provisions pour dépréciation.
Etude du risque des crédits bancaires.
27
- Les engagements hors bilan ou crédits par signature.
a. Les engagements figurant au bilan.
Ces engagements sont pondérés en fonction de 3 critères :
- la nature du débiteur : Etats, banques, organismes financiers spécialisés et entreprises ;
- la localisation du risque suivant l’appartenance ou non du débiteur à un pays de
l’O.C.D.E.
- et la durée des crédits selon que leur échéance résiduelle excède ou n’excède pas 12
mois.
Au bilan, les risques pondérés sont calculés selon la formule suivante :
ENGAGEMENTS QUOTITE DE CONTREPARTIE = RISQUE PONDERE Au Maroc, 4 coefficients de pondération ont été retenus :
Risques pondérés à 0% :
Pour les montants garantis seulement :
• Créances garanties par l’Etat ;
• Engagements garantis par la caisse centrale de garantie ;
• Crédits garantis par des fonds marocains ;
• Engagements bordés par un nantissement de titres émis ou garantis par l’Etat ;
• Crédits garantis par des dépôts en espèces ;
• Engagements provisionnés (pour le montant des provisions) ;
• Crédits garantis par un nantissement de comptes à terme, des bons de caisse ou de
certificats de dépôts émis par l’établissement bancaire concerné.
Risques pondérés à 20%
• Créances (avoirs et prêts) sur les autres établissements de crédit marocains ;
• Créances sur les banques installées dans les pays de la zone A4 ;
4 Pays de l’OCDE ou pays membre de l’OCDE et qui ont conclu des accords spéciaux de prêts avec le FMI dans le cadre d’accords généraux d’emprunts à savoir, l’Arabie Saoudite.
Etude du risque des crédits bancaires.
28
• Créances inférieures à 12 mois sur les banques installées dans les pays de la zone B5 ;
• Crédits consentis à la clientèle garantis par les autres établissements bancaires, ou par
nantissement de bons de caisse ou de certificats de dépôts émis par ceux-ci ;
• Crédits alloués à la clientèle, garantis par les organismes marocains d’assurance à
l’exportation ;
• Concours octroyés à la clientèle garantis par les banques installées dans les pays de la
zone A ;
• Crédits inférieurs à 12 mois consentis à la clientèle et garantis par les banques installées
dans les pays de la zone B ;
• Crédits alloués à la clientèle, garantis par les banques multilatérales de développement
ainsi que par les organismes assimilés ou par nantissement de titres émis par ces
institutions.
Risques pondérés à 50%
Crédits hypothécaires par un bien immobilier à usage de logement ;
Crédit bail immobilier.
Risques pondérés à 100%
• Crédits distribués à la clientèle ;
• Créances supérieures à 12 mois consentis aux banques installées dans les pays de la
zone B ;
• Crédits bail mobiliers ;
• Immobilisations corporelles (nettes des amortissements) ;
• Titres de placement et de participation nets de provisions pour dépréciation autres
que :
Les titres de dotations déduites des fonds propres ;
Les titres émis ou garantis par l’Etat (bons du trésor entre autres) ;
• Excédent des valeurs à l’encaissement sur le total de l’exigible près encaissement et
remises de chèques à crédit immédiat ;
• Comptes d’ordre et de liaison ainsi que « les autres sommes dues par les tiers ».
5 Pays n’appartenant pas à la zone A.
Etude du risque des crédits bancaires.
29
ENGAGEMENTS QUOTITE DE RISQUE = HORS BILAN DONNEE PONDERE
b. Les engagements hors bilan ou les crédits par signature Les risques pondérés en hors bilan sont obtenus par la formule suivante :
Quotité de 0%
Identique à celle des engagements figurant au bilan (voir ci-dessus).
Quotité de 4%
Ouverture de crédits documentaires import en faveur des autres établissements bancaires,
lorsque les marchandises correspondantes servent de garantie.
Quotité de 20 %
• Crédits documentaires export confirmés en faveur des banques installées hors du
Maroc.
• Autres engagements par signature en en faveur des autres établissements bancaires
marocains ;
• Autres engagements par signature en faveur des banques installées dans la zone A ;
• Autres engagements par signature dont l’échéance n’excède pas 12 mois émis en
faveur des banques installées dans la zone B ;
• Crédits documentaires import en faveur de la clientèle, nets de provisions versées par
celle-ci, lorsque les marchandises correspondantes servent de garantie ;
• Engagements par signature en faveur de la clientèle garantis par les banques et
établissements habilités à délivrer des garanties par signature ;
• Engagements par signature en faveur de la clientèle garantis par les banques installées
dans la zone A ;
Etude du risque des crédits bancaires.
30
• Engagements par signature en faveur de la clientèle dont l’échéance n’excède pas 12
mois, garantis par les banques de la zone B ;
• Engagements par signature en faveur de la clientèle garantis par les banques
multilatérales de développement ainsi que les organismes assimilées.
Quotité de 50 %
• Cautions de marchés publics en faveur de la clientèle (nettes de provisions constituées
par celle-ci ;
• Cautions en faveur de la clientèle données en garantie du paiement des droits et taxes
de douane.
Quotité de 100%
• Autres engagements par signature en faveur de la clientèle (nets de provisions)
• Engagements par signature supérieurs à 12 mois en faveur des banques de la zone B.
22.. Analyse critique du ratio Cooke.
2.1 Au niveau des risques :
Le ratio Cooke ne prend pas en considération d’autres types de risque comme le risque
de taux, de change, d’illiquidité, de placement des titres, etc.)
L’érosion des marges d’une part, et la recherche d’une meilleure rémunération des
fonds propres (dont l’augmentation conditionne aujourd’hui celle des actifs bancaires)
d’autre part, peuvent amener paradoxalement les banques à prendre des risques élevés
car mieux rétribués.
2.2 Au niveau des pondérations :
Les pondérations des différents actifs étant étroitement liées à la mesure du risque de
contrepartie s’y rapportant, elles devaient faire l’objet d’une meilleure modulation.
Plusieurs remarques peuvent être formulées à cet égard :
Etude du risque des crédits bancaires.
31
Le critère discriminant les pays selon leur appartenance à l’O.C.D.E ou non,
défavorise nettement les Etats hors OCDE (les flux financiers d’une échéance
supérieure à 1 an vers ces pays étant pondérés à 100% contre seulement 20% pour les
pays de l’OCDE.
Le système de pondération retenu est plus favorable pour les créances sur les Etats de
l’OCDE et sur le secteur public que pour les investissements productifs du secteur
privé.
Il avantage, par ailleurs, les banques (mêmes les plus petites) sur les entreprises (y
compris les multinationales). Au sein de ces dernières, il ne fait aucune distinction
entre les entreprises fragiles et celles qui sont plus solides ni entre les PME et les
grandes entreprises.
Les pondérations peuvent enfin contribuer à une diminution des crédits bancaires dont
notamment les crédits d’investissement productifs.
Etude du risque des crédits bancaires.
32
Section 2 :
Le coefficient de division des risques.
J’étudierai le coefficient de division des risques applicables aux établissements de crédit
marocains en faisant ressortir ses caractéristiques ainsi que les pondérations y afférentes.
J’analyserai parallèlement ses critères et les quotités qui s’y rattachent par comparaison à
ceux adoptés par les pays de l’U. E.
11.. Caractéristiques.
Le coefficient maximum de division des risques est défini comme étant le rapport maximum
de 10% que les établissements de crédit doivent respecter, en permanence, entre d’une part le
total des risques encourus sur un même bénéficiaire et d’autre part leurs fonds propres nets.
Les risques englobent :
Les crédits de toute nature et de toute durée ;
Les crédits-bails et autres locations avec option d’achat ;
Les titres de placement, de participation et emplois assimilés, émis par le bénéficiaire6
et souscrits par l’établissement de crédit concerné ainsi que les instruments assimilés.
Sont exclus de ces risques, ceux encourus sur :
L’Etat ;
Les autres établissements bancaires ;
Les organismes financiers spécialisés ;
Les organismes coopératifs agricoles.
6 Par bénéficiaire, il faut entendre :
- toute personne physique ou morale. - L’ensemble des personnes physiques ou morales ayant entre elles des liens juridiques ou financiers qui
en font un groupe d’intérêts.
Etude du risque des crédits bancaires.
33
22.. Analyse critique des critères du coefficient de division des risques.
Le taux du coefficient de division des risques qui conditionne, pour une banque, le montant
des crédits distribués aux grandes entreprises ou aux groupes de sociétés est plus contraignant
pour les établissements bancaires nationaux que pour les établissements de crédit installés à
l’étranger, son taux de 10% étant de loin inférieur à ceux pratiqués actuellement à l’extérieur
comme en Tunisie (40%).
Le taux de ce coefficient, au Maroc, demeure très restrictif même par rapport aux dispositions
prises par l’UE.
Le taux en vigueur au Maroc, de 10%, crée donc des distorsions de concurrence entre les
banques marocaines et étrangères et ce, d’autant plus que les entreprises nationales ont été
autorisées à rechercher librement des financements à l’étranger.
Par ailleurs, la circulaire de BAM sur le coefficient de division des risques, n’a pas prévu de
dispositions particulières pour les établissements bancaires dont les fonds propres sont de
montants faibles et qui sont, en fait les plus affectés par les nouveaux coefficients (de division
de risque et de solvabilité), parce que limitant énormément leurs possibilités de financement.
Enfin, le resserrement des critères du coefficient de division des risques pourrait engendrer
des remaniements au niveau des financements des entreprises de grande taille ou appartenant
à un même groupe par des réaménagements des pourcentages de financement dans les
consortiums bancaires, ou ente les banques, en concédant une plus grande place aux
établissements dont les fonds propres sont importants.
Pour toutes les raisons invoquées ci-après, une révision à la hausse du coefficient de division
des risques, au Maroc, paraît nécessaire.
Etude du risque des crédits bancaires.
34
Section 3 :
Les nouvelles règles de provisionnement des créances en souffrance.
Dans le but d’éviter, pour le système bancaire et les déposants, l’insécurité liée aux
conséquences pouvant résulter des crédits impayés, BAM avait mis en place, en 1993, de
nouvelles règles de provisionnement.
Ces nouvelles règles, beaucoup plus contraignantes que celles qui existaient déjà intègrent
dans les différents critères retenus, un suivi plus rigoureux des engagements et des dossiers de
crédit et classent les créances en souffrances en 3 catégories, selon le degré des risques
impayés.
J’étudierai ces nouvelles mesures selon les critères de classification et de provisionnement
déterminés par BAM.
11.. Critères de classification des créances en souffrance.
Les créances en souffrance sont classées selon le degré de perte pouvant être enregistré sur les
crédits bancaires ou l’élévation anormale du risque s’y rapportant. Elles sont réparties en trois
catégories.
1.1. Tableau synoptique des critères de classification des créances (voir
annexe N°1).
1.2. Règles complémentaires applicables à l’ensemble des créances en
souffrance.
La circulaire de BAM du 6 décembre 1995 stipule à cet égard que :
« L’ensemble des crédits par décaissements et /ou par signature consentis à un même client
doit être classé » :
o Dans l’une des catégories susvisées, lorsque le montant des créances en souffrance
enregistrées dans cette catégorie représente 50% du total.
Etude du risque des crédits bancaires.
35
o Dans la catégorie réservée au risque de perte le plus élevé, lorsque la somme des
créances en souffrance comptabilisées dans les différentes catégories atteint 50% du
total.
Elle précise, par ailleurs, que les critères retenus (repris dans le tableau synoptique )
constituent des normes minimales et que les créances répondant à l’un de ces critères doivent
être classées dans la catégorie concernée, quelles que soient les garanties dont elles peuvent
être assorties.
Les « agios réservés », qui sont décomptés sur les créances en souffrance, ne peuvent être
comptabilisés dans les produits que lorsqu’ils sont effectivement encaissés.
22.. Analyse critique des critères de classification des créances en souffrance.
Les nouveaux critères d’appréciation qui prennent en considération l’absence, chez la banque,
des documents comptables des clients ou encore, l’équilibre ou non des structures financières
de leurs affaires, auront des effets positifs tant au niveau des entreprises, en les rendant plus
soucieuses au renforcement de leur situation financière, qu’au niveau des banques, par un
suivi et une gestion plus rigoureuse de leurs risques.
Certains critères peuvent paraître cependant excessifs pour les entreprises comme la règle
imposant aux banques de classer tous les crédits d’un client dans l’une des 3 catégories pour
peu que le montant des créances en souffrance soit égal ou supérieur à 50% du total des
concours dont il bénéficie. Cela est surtout vrai pour les impayés escompte qui sont dus à la
défaillance de tierces personnes (les tirés des effets de commerce ou clients des entreprises
concernées) et qui peuvent ne pas être remboursés dans les 3 ou 4 mois suivant l’échéance des
effets, notamment en période de campagne ou en période de resserrement de la trésorerie.
Dans ces circonstances particulières le recouvrement, par l’entreprise, peut s’avérer difficile et
conduire au provisionnement de l’ensemble de ces crédits par la banque lorsque les impayés
escompte en question sont égaux ou supérieurs à 50% des crédits bancaires qui lui sont
accordés.
Etude du risque des crédits bancaires.
36
A cet égard, il serait souhaitable, à notre sens, que les délais prévus pour les impayés
escompte soient augmentés et/ou que le critère de 50% vu plus haut soit annulé ou révisé à
hausse.
Par ailleurs, une distorsion est relevée entre les critères de classification des crédits par
décaissements, non remboursés, utilisables en compte, et ceux amortissables selon un
échéancier : les premiers ne sont classés respectivement en créances pré-douteuses, douteuses
et compromises qu’après 4 mois, 6 mois et 9 mois maximum, suivant leur terme, alors que les
seconds sont classés directement en créances compromises lorsque 3 échéances seulement
sont impayées.
Enfin, plusieurs questions concernant les relations entre les banques et es entreprises e posent
dès que les encours d’un client deviennent classés en créances pré-douteuses :
Faut-il que la banque arrête ses financements au risque de gêner le
fonctionnement normal de l’entreprise concernée, d’aggraver la situation e celle-
ci et d’être tributaire d’un jugement défavorable pour rupture abusive de
crédit ?
Faut-il au contraire qu’elle maintienne ses concours au risque, cette fois ci, d’être
condamnée pour avoir conservé artificiellement des crédits à une entreprise qui
n’était pas viable ?
Les autorités monétaires n’ont pas voulu trancher sur ces cas délicats qui reposent aujourd’hui
sur le bon sens des banquiers.
33.. Couverture et provisionnement des créances en souffrance.
La couverture, par les provisions, des créances en souffrance est prévue par l’instruction de
BAM du 6 décembre 1995.
Nous examinerons ces règles de provisionnement en étudiant successivement :
Les taux de provisions qui ont été retenus ;
Les modalités relatives à leur constitution ;
Etude du risque des crédits bancaires.
37
Et ce, avant de conclure par une analyse critique s’y rapportant.
3.1 Les taux de provision.
Les montant prévus sont progressifs et sont répartis selon la nature des créances en
souffrance. Ainsi, celles-ci doivent donner lieu à la constitution de provisions égales à un
minimum de :
- 20% sur les créances pré-douteuses ;
- 50% sur les créances douteuses ;
- Et 100% sur les créances compromises.
3.2 Modalités de constitution de provisionnement.
La constitution des provisions sur les créances en souffrance est effectuée après déduction des
« agios réservés » ainsi que des garanties énoncées par l’instruction de BAM du 6 décembre
1995 reprises comme suit.
Les garanties déduites des créances en souffrance le sont selon les quotités suivantes,
précisées par BAM.
Quotité de 100%
• Les garanties reçues de l’Etat et de la Caisse Centrale de Garantie ;
• Le nantissement des titres émis ou garantis par l’Etat ;
• Les dépôts de garanties (deposits) ;
• Le nantissement de comptes à terme ou de bons de Caisse ou de certificats de dépôt émis
par l’établissement bancaire concerné ;
• Les engagements par signature reçus des fonds et institutions marocains de garantie des
crédits dont la liste est arrêtée par BAM.
Etude du risque des crédits bancaires.
38
Quotité de 80%
• Les engagements par signature reçus :
Des autres établissements bancaires marocains ;
Des sociétés de financement de crédits par signature ;
Des organismes marocains d’assurance à l’exportation ;
Des fonds et institutions marocains de garantie des crédits dont la liste est
arrêtée par BAM ;
Des banques installées dans les pays de la zone B lorsque l’échéance résiduelle
des crédits garantis n’excède pas 12 mois ;
Des banques multilatérales de développement et des organismes assimilés.
• Le nantissement de bons de caisse et de certificats de dépôt émis par les autres
établissements bancaires ;
• Le nantissement de titres émis pat les banques multilatérales de développement et les
organismes assimilés.
Quotité de 50%
• Les hypothèques sur des biens immobiliers reçues en couverture de crédits autres que les
crédits à l’habitat (construction, acquisition et aménagements de logements).
• Le nantissement des marchés publics.
Quotité de 35%
Les hypothèques sur des biens immobiliers reçues en couverture de crédits autres que les
crédits à l’habitat.
Il convient de signaler, par ailleurs, que les titres de placement et de participation et emplois
assimilés doivent donner lieu à la constitution de provisions à hauteur de l’écart constaté entre
leur coût historique et leur valeur à la date d’arrêté de l’exercice.
Etude du risque des crédits bancaires.
39
L’instruction de BAM, du 6 décembre 1995 précise, à cet effet, que la valeur à la date
d’arrêté de l’exercice des titres de placement et de participation et emplois assimilés est
égale :
Pour les titres côtés en Bourse à leur coût moyen du dernier mois.
Pour les actions ou les titres non côtés en Bourse respectivement à leur valeur
mathématique ou à leur valeur probable de négociation.
3.3 Analyse critique des nouvelles règles de provisionnement.
Les quotités venant en déduction des créances en souffrance comportent les mêmes lacunes
que celles que nous avons pu relever au niveau du ration de solvabilité, notamment en ce qui
concerne les entreprises du secteur public, les organismes coopératifs agricoles, les crédits par
signature et les créances sur/ou garanties par les administrations et les banques centrales.
La base des quotités retenues étant, par ailleurs, mesurée par rapport à la sécurité que
confèrent les différentes garanties prévues, la différenciation des quotités sur les hypothèques
reçues en couverture des crédits à l’habitat et en couverture des autres crédits, respectivement
de 50% et de 35% n’est pas justifiée.
La différenciation dans les quotités retenues entre le fonds de Garantie des Crédits Jeunes
Promoteurs et Jeunes entrepreneurs (favorisé avec une quotité de déduction de 100%) et les
autres Fonds garantissant les investissements des PME exportatrices ou les crédits pour le
développement des régions du Nord (moins avantagés avec une quotité de 80%) ne se justifie
pas. Un alignement des quotités prévues pour ces fonds à hauteur de 100% serait souhaitable
pour ne pas dire nécessaire.
Etude du risque des crédits bancaires.
40
Section 4 :
Les restructurations et les fonds de garantie.
La libéralisation et l’application de la politique de marché, en stimulant la concurrence au
niveau national comme à l’échelle mondiale, provoquent une baisse des prix recherchée par
les agents économiques mais pouvant entraîner des déséquilibres au sein des établissements et
des firmes fragiles.
Nous vivions aujourd’hui l’ère de la contraction des marges, de la diminution des charges et
de l’amélioration de la productivité avec toutes les conséquences que cela peut entraîner au
plan économique, financier et social.
Les établissements de crédit, longtemps protégés par l’encadrement et les mesures
administratives de fixation des taux ont été confrontés très rapidement à la compétition de
leurs concurrents nationaux et internationaux et au développement important de la
désintermédiation issue de l’émergence du marché boursier.
A cet égard, des mesures de sauvegarde et de protection des déposants ont été instaurées par
la loi bancaire de 1993.
Parallèlement, les entreprises commerciales et industrielles ont dû faire face à une
concurrence internationale très vive sur les différents marchés extérieurs comme sur le
marché national, engendrée par la libéralisation du commerce extérieur et la suppression des
protections à travers le démantèlement des barrières douanières.
L’accord de la zone de libre Echange signé avec l’Union Européenne en février 1996 leur
ménage une période de préparation de douze années au cours de laquelle elles doivent réussir
leur restructuration en vue de développer leurs capacités compétitives.
Pour les entreprises qui éprouvent des difficultés, le législateur a d’ores et déjà prévu, dans le
code de commerce d’août 1996, des mesures de repêchage applicables aux firmes qui sont
viables économiquement.
Etude du risque des crédits bancaires.
41
L’Etat est allé plus loin en étudiant avec les différents secteurs d’activité et l’Union
Européenne la mise en place d’un programme de mise à niveau des entreprises marocaines
opérationnel depuis 1998.
11.. les règles de sauvegarde relatives aux établissements de crédit.
Il y a d’abord les règles de bon sens qui ont incité différents établissements bancaires à se
rapprocher par fusion, absorptions ou associations afin de réaliser des économies d’échelle et
d’obtenir un effet multiplicateur des expertises variées des uns et des autres.
Le phénomène des concentrations des banques, devenu monial, est encouragé par les autorités
monétaires des différents pas, soucieuses d’avoir des institutions solides financièrement,
fortes technologiquement et de dimension internationale, plus à même de supporter les aléas
du marché tout en étant compétitive et rentable.
A côté des concentrations, issues généralement d’initiatives privées, qui ont permis de
résoudre les risques liés à des établissements bancaires en difficultés ou en pertes, la loi
bancaire de 1993 a prévu des règles de sauvegarde dont je synthétise ici les mesures
principales suivantes.
1.1 L’obligation d’information.
Celle-ci concerne aussi bien la publication des comptes semestriels et annuels des
établissements bancaires que toute anomalie ou événement grave survenant dans leur activité.
1.2 La mise en œuvre d’un plan de redressement.
Tout établissement en difficulté peut recevoir une injonction du Gouverneur de BAM en vue
d’établir un plan de redressement dans les 3 mois et lui soumettre les mesures envisagées pour
rétablir les équilibres touchés.
Etude du risque des crédits bancaires.
42
1.3 L’appel au soutien des principaux actionnaires.
Si les moyens financiers prévus dans le plan de redressement s’avèrent être insuffisants, le
Gouverneur de BAM peut mettre à contribution les actionnaires détenant 5% ou plus dans le
capital de l’établissement concerné, pour renflouer les possibilités financières de ce dernier.
1.4 La désignation d’un administrateur provisoire.
Cette démarche peut être entreprise à la demande des dirigeants ou à l’initiative du
Gouverneur de BAM lorsque la situation de l’établissement devient plus grave ou
compromise.
1.5 Le fonds collectif de Garantie des Dépôts.
Ce fonds permet aux établissements bancaires en difficulté d’obtenir des concours
remboursables sur la base des financements prévus dans leur plan de redressement.
Il confère également la possibilité aux déposants d’un établissement de crédit mis en
liquidation, d’être indemnisés jusqu’à hauteur de 50.000dhs au maximum par personne
(physique ou morale) et proportionnellement aux possibilités du fonds.
Le taux de contribution annuelle des banques à ce fonds a été fixé par l’arrêté du Ministre des
finances du 29 février 1996 comme suit :
- 1996 et 1997 : 0,10% annuellement sur les dépôts ;
- 1998 et 1990 : 0,15% annuellement sur les dépôts ;
- 2000 et ultérieurement : 0,20% annuellement sur les dépôts.
1.6 Le mécanisme collectif de soutien financier.
Ce mécanisme fait appel à la solidarité des établissements bancaires.
Il peut être mis en œuvre par le Gouverneur de BAM lorsqu’une banque est en difficulté et
que les moyens financiers du Fonds de Garantie sont insuffisants pour rétablir sa situation.
Etude du risque des crédits bancaires.
43
22.. La mise à niveau et la restructuration des entreprises.
L’adaptation des entreprises nationales aux évolutions du marché est devenue une nécessité
surtout dans la perspective de la zone de libre échange avec l’Union Européenne à l’horizon
2008.
2.1 Le programme de mise à niveau.
Ce programme vise justement la restructuration et l’amélioration de la compétitivité des
entreprises industrielles marocaines.
Son contenu comporte 4 axes :
a. L’assistance à l’entreprise.
Cette assistance revêt plusieurs formes :
- Consultation, audit et diagnostic de l’existant ;
- Etude des développements nécessaires (investissements en hommes et en
matériels, normalisation, formation) ;
- Elaboration du plan de restructuration prenant en considération les différents
aspects du projet (commerciaux, techniques et financiers) ;
- Et réalisation des actions de promotion.
L’assistance en question s’appuiera sur le Centre Euro-Maroc-Entreprises, financé par
l’Union Européenne.
b. La restructuration financière.
L’équilibrage de la structure financière doit intervenir en 3 volets :
- L’allègement de l’endettement existant à travers un renforcement des fonds
propres et un rééchelonnement avec consolidation des crédits bancaires
existants ;
Etude du risque des crédits bancaires.
44
- L’intégration de nouvelles sources de financement des programmes
d’investissement (d’extension, de modernisation ou de reconversion)
privilégiant le quasi-capital (formules de capital-risque ou de prêts
participatifs) pour atténuer l’impact de l’endettement bancaire indispensable
mais plus cher ;
- L’accès aux crédits bancaires à moyen et à long terme. Cet accès sera facilité
grâce à la mise en place d’un fonds de garantie chargé d’octroyer des avals ou
cautions jusqu’à hauteur de 50% sur les concours bancaires finançant les
programmes de mise à niveau des entreprises (extension, modernisation,
reconversion…).
Notons que seules les entreprises viables susceptibles d’améliorer leur compétitivité sont
retenues.
c. Les mesures d’accompagnement.
Celles-ci sont nombreuses et peuvent être résumées avec les enveloppes financières
correspondantes comme suit :
Mesures d'accompagnement général
Montant (en milliards de
DHS) %
Renforcement de l'infrastructure de base 18 39,5204848
Promotion de l'investissement européen 7 15,3690774
Soutien aux exportations marocaines 0,66 1,44908444
Assistance à la promotion des PME-PMI 0,04 0,0878233
Financement d'activités artisanales et commerciales 0,2 0,4391165
Préservation de l'environnement 0,5 1,09779124
Développement de l'infrastructure technologique 0,652 1,43151978
Développement de l'accréditation, la certification, de la normalisation et de la
métrologie 0,384 0,84310368
Fonds de mise à niveau 18 39,5204848
Renforcement des associations professionnelles, 0,11 0,24151407
Total 45,546 100
Etude du risque des crédits bancaires.
45
2.2 Le traitement des difficultés de l’entreprise.
Le législateur a introduit des innovations au niveau du code de commerce d’Août 1996 en se
penchant sur « les difficultés de l’entreprise » et en prévoyant des règles souples plus adaptées
aux réalités économiques actuelles et aux évolutions de notre société.
Pour les entreprises susceptibles d’être repêchées et pouvant survivre, deux niveaux e
procédure dont possibles :
- Les mesures de prévention ;
- Le redressement judiciaire.
a. Les procédures de prévention.
L’article 545 du code de commerce précise à cet égard que « l’entreprise est tenue de
procéder par elle-même, à travers la prévention interne des difficultés, au redressement
permettant la continuité de l’exploitation. A défaut, le président du tribunal intervient à
travers la prévention externe.
La prévention interne :
Est la procédure qui consiste pour un chef d’entreprise ou pour un conseil d’administration ou
de surveillance à redresser la situation de l’entreprise concernée dès que des faits sont de
nature à compromettre la continuité de son activité, sont portés à leur connaissance.
Si, malgré les efforts entrepris et les délibérations de l’assemblée générale il s’avère que la
continuité de l’exploitation demeure compromise, le président du tribunal en est informé par
le commissaire aux comptes ou par le chef d’entrepris
La prévention externe et le règlement à l’amiable.
Le président du tribunal convoque alors le chef d’entreprise pour connaître la nature des
difficultés en question et peut s’informer auprès du commissaire au compte ou de toute autre
personne sur la situation économique et financière du débiteur.
Etude du risque des crédits bancaires.
46
S’il apparaît que les difficultés de l’entreprise peuvent être aplanies grâce à l’intervention
d’un tiers, le président du tribunal le désigne en qualité de mandataire spécial en lui assignant
une mission et un délai pour l’accomplir.
Le chef de l’entreprise peut également saisir le président du tribunal d’une requête de
règlement amiable en exposant sa situation financière, économique et sociale, les besoins de
financement ainsi que les moyens pour y faire face ;
Dès réception de la requête, le président du tribunal convoque le chef d’entreprise pour
recueillir ses explications.
Il peut charger un expert pour établir un rapport sur la situation de l’entreprise et se faire
communiquer tout document bancaire ou financier destiné à donner une information exacte
sur la situation de l’affaire concernée.
Le président du tribunal ouvre la procédure e règlement à l’amiable lorsqu’il estime que les
propositions du chef de l’entreprise sont de nature à favoriser le redressement envisagé.
Il désigne un conciliateur pour une période n’excédant pas 3 mois (mais pouvant être
prorogée d’un mois à la demande de ce dernier) en déterminant sa mission « dont l’objet est
de favoriser le fonctionnement de l’entreprise et de rechercher la conclusion d’un accord avec
les créanciers ».
Le conciliateur peut demander, pour la durée de son mandat, une suspension provisoire des
poursuites.
Lorsqu’un accord est conclu avec tous les créanciers, il est homologué par le président du
tribunal et déposé au greffe. Si cet accord n’est établi qu’avec les principaux créanciers, le
président du tribunal peut également l’homologuer et accorder, au débiteur, les délais de
paiement prévus par les textes en vigueur pour les créances qui n’y sont pas incluses.
Aux termes de l’article 558 du code de commerce « l’accord suspend pendant la durée de son
exécution, toute action en justice, toute poursuite individuelle tant sur les meubles que sur les
immeubles du débiteur dans le but d’obtenir le paiement des créances qui en font l’objet. Il
Etude du risque des crédits bancaires.
47
suspend les délais impartis aux créanciers à peine de déchéance ou de résolution des droits
afférents à ces créanciers.
« En cas d’inexécution des engagements résultant de l’accord, le tribunal prononce la
résolution de celui-ci ainsi que la déchéance de tout délai de paiement accordé »
Le redressement judiciaire.
Pour en faciliter la compréhension, nous schématiserons les différentes étapes du
redressement judiciaire comme suit :
La demande d’ouverture de la procédure. Elle doit être accompagnée :
Des comptes du dernier exercice comptable ; De l’énumération et l’évaluation des biens ; La liste des créanciers et des débiteurs ;
Le tribunal statue dans les 15 jours de sa saisie.
Prononcé du redressement judiciaire et préparation de la solution :
Décision du tribunal : continuation, cession ou liquidation :
Le plan de redressement peut comporter l’arrêt, l’adjonction ou la cession de certaines branches d’activité de l’entreprise
Il suspend l’interdiction d’émission de chèque si l’entreprise en a été l’objet.
Le respect des échéances du plan vaut régularisation des incidents.
Etape 1
Etape 2
Etablissement entre le syndic, le chef d’entreprise et des experts, s’il y a lieu, d’un rapport comportant le bilan économique, financier et social ; Consultation des créanciers ; Proposition de règlement des dettes dans un délai de 4 mois maximum
(renouvelable 1 fois).
Etape 3
Etude du risque des crédits bancaires.
48
RREECCAAPPIITTUULLAATTIIFF
.
L’importance incontestable que revêt la distribution des crédits et la gravité des conséquences
qui peuvent découler d’une mauvaise appréciation du risque client sont telles que les autorités
monétaires ont fait de la réglementation de cette activité une priorité.
Le ratio Cooke, les règles de déclassement et de provisionnement… sont autant de mesures destinées à
limiter, autant que possible, le risque de crédit.
Toutefois, le seul fait d’édicter des lois et procédures ne suffit pas. Encore faut-il que les
différents établissements de crédit sachent appliquer ces textes
et s’y conformer scrupuleusement.
Etude du risque des crédits bancaires.
49
Sous chapitre 3 :
Les mesures préventives adoptés par les banques marocaines : Le contrôle interne.
Section 1 : Organisation interne de la fonction
d’octroi des crédits.
Section 2 : Le système d’information.
SSeeccttiioonn 33 :: Le ssuuiivvii ddeess ccrrééaanncceess..
Etude du risque des crédits bancaires.
50
Le contrôle interne est l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de la banque. Il a
pour but d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de l’information,
d’une part, et de l’autre, l’application des instructions e la direction et des règles qui régissent
ce domaine d’activité, et de favoriser l’amélioration des performances.
Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et procédures de chacune des activités de la
banque pour maintenir sa pérennité.
L’étendue du contrôle interne est telle que je ne pouvais le traiter exhaustivement. L’objet de
ce mémoire étant limité au risque de crédit, je me limiterai précisément à la mise en place
d’un contrôle interne dédié à l’activité de crédit.
Un contrôle interne performant ne saurait ignorer la politique de la banque en matière de
distribution des crédits.
La direction doit par conséquent, exprimer clairement :
Ses objectifs commerciaux,
Ses objectifs en terme de qualité des risques (par le biais d’un rating interne,
ou de définition de limites par segment d’activité ou par zone géographique) ;
Ses objectifs de rentabilité : la banque doit réussir le difficile équilibre entre
une bonne rentabilité (souvent associé à un mauvais risque) et une bonne
qualité de risque (souvent associé à une mauvaise rentabilité).
Etude du risque des crédits bancaires.
51
Section 1 :
Organisation interne de la fonction d’octroi des crédits.
11.. Définition des responsabilités.
L’étude d’une demande de crédit peut, par exemple, se faire de manière hiérarchique suivant
les montants de crédit demandés ou encore la nature du crédit (crédit d’investissement, crédits
documentaire) :
• l’évaluation de la demande se fait d’abord au niveau des agences (agences et
succursales) ;
• ensuite au niveau du siège pour contre étude, et pour statuer en tant que dernier recours.
Ce système de délégation s’il n’est pas adapté à la structure de la banque, à son niveau
d’activité et à la quantité réelle de risque qu’elle doit gérer peut entraîner deux types de
conséquences négatives :
- Une délégation trop restrictive fait remonter un nombre de dossiers trop élevé à
l’autorité supérieure. L’examen, par cette dernière, risque de devenir trop
superficiel. On aboutit à l’effet inverse de celui recherché. De plus la
productivité et la crédibilité commerciales sont pénalisées.
- Une délégation trop permissive peut conduire à une prise de risque
inconsidérée. la rentabilité globale des opérations est pénalisée par les pertes
sur créances irrécouvrables.
22.. Séparation des tâches.
Les fonctions de décision, de déblocage de crédit et de contrôle doivent être strictement
séparées.
Etude du risque des crédits bancaires.
52
• La décision d’octroi de crédit doit être prise dans le cadre d’un système de délégation clair
et précis.
• Déblocage du crédit : cette phase doit être placée sous la responsabilité d’un service,
différent de celui qui a autorisé le crédit, dont les tâches sont de mettre les fonds à la
disposition de l’emprunteur, de comptabiliser et gérer le crédit ;
• Contrôle : le crédit doit être vérifié par une personne habilitée différente de celle qui l’a
traité. La banque doit également s’assurer que les risques sont correctement appréhendés
et provisionnées notamment en recourant au service de contrôle interne ou de l’inspection.
Nouvelle dotation annuelle aux amortissements 2 200 200 200
Ecart entre nouvelle et ancienne estimation 200=200/3
66,6666667=200/3
66,6666667 =200/3
66,6666667
total des dotations annuelles 266,666667 266,666667 266,666667Cumul de 1et 2 466,666667 733,333333 1000Part réservée brute 500 500 1000 1000 1000Part réservée nette 400 300 533,333333 266,666667 0
Etude du risque des crédits bancaires.
89
CHAPITRE II :
MODELISATION DE LA GESTION DU RISQUE DE
CREDIT
Section 1 : Hypothèses de base
Section2 : Utilisation du programme.
Etude du risque des crédits bancaires.
90
La gestion du risque lié à l’activité du crédit s’effectue « manuellement » dans la plupart des
établissements bancaires. Ce qui nécessite beaucoup de temps et peut présenter d’importants
risques d’erreur. D’où l’intérêt de l’outil bureautique qui permet de simplifier et surtout
d’automatiser cette gestion.
Une telle modélisation n’est pas aisée. D’une part, les critères nécessaires à l’évaluation des
dossiers sont très complexes. D’autre part, plusieurs considérations d’ordre qualitatif sont
prises en compte lors de l’étude d’une demande de crédit et de son suivi. Il s’agit notamment
de la qualité de l’emprunteur, ou des associés majoritaires de la société cliente, le niveau de
croissance du secteur dans lequel opère le client…etc. autant de critères difficilement
chiffrables et mesurables.
Le modèle informatique développé dans le cadre du présent mémoire, permet de dépasser
certaines de ces difficultés. En ce sens, qu’il automatise, autant que faire se peut, certaines
étapes (aussi bien qualitatives que quantitatives) routinières, de la gestion des dossiers de
crédit et propose, également, une évaluation du risque client dans le dessein de fournir aux
décideurs, les crédits-men, une information fiable et efficace de sorte à pouvoir leur permettre
de prendre les mesures adéquates, dans un délai adéquat, concernant un dossier de crédit
donné.
Néanmoins, le « mini programme » que je propose n’a pas la prétention de prendre en charge,
de manière exhaustive, tout le processus d’étude, de contrôle et de suivi des dossiers de
crédit. Il a simplement pour but de présenter un « exemple » d’automatisation de toutes ces
tâches en se basant sur des critères bien définis, énumérés ci-après, et peut, par conséquent
être modifié au grès des spécificités et des besoins de chaque établissement de crédit. En effet,
les formules et les hypothèses sur lesquelles se fonde ce programme ne sont, en aucun cas
figées.
Etude du risque des crédits bancaires.
91
Section 1
Hypothèses de base
11.. critères de déclassement des dossiers de crédit. Afin de simplifier le programme, nous ne tiendrons compte que de 3 dates butoirs au-delà
desquelles un dossier est déclaré contentieux.
Nombre de mois de retard de paiement Déclassement de la créance
3 mois PRE DOUTEUX 6 mois DOUTEUX 9 mois COMPROMIS
22.. Critères de provisionnement.
Déclassement de la créance
Taux de provisionnement
PRE DOUTEUX 20%
DOUTEUX 50% COMPROMIS 100%
33.. Evaluation des garanties. A ce niveau, le programme se base sur l’intégralité de la circulaire Bank Al Maghrib.
Déclassement de la créance Catégorie Taux de provisionnement
Les garanties reçues de l’Etat et de la Caisse Centrale de Garantie ; A 100%
Le nantissement des titres émis ou garantis par l’Etat ; A 100%
Les dépôts de garanties (deposits) ; A 100%
Le nantissement de comptes à terme ou de bons de Caisse ou de certificats de dépôt émis par l’établissement bancaire concerné ;
A 100%
Etude du risque des crédits bancaires.
92
Les engagements par signature reçus des fonds et institutions marocains de garantie des crédits dont la liste est arrêtée par BAM.
A 100%
Les engagements par signature reçus des sociétés de financement de crédits par signature;
B 80%
Les engagements par signature reçus des organismes spécialisés financiers marocains, autres que la caisse centrale de garantie
B 80%
Les engagements par signature reçus des organismes marocains d'assurance à l'exportation;
B 80%
Les engagements par signature reçus des fonds et institutions marocains de garantie des crédits dont la liste est arrêtée par BAM.
B 80%
Les engagements par signature reçus des banques installées dans les pays de l'OCDE;
B 80%
Les engagements par signature reçus des banques de l'ARABIE SAOUDITE.
B 80%
Les engagements par signature reçus des banques installées dans d’autres pays lorsque l’échéance résiduelle des crédits garantis n’excède pas12 mois
B 80%
Les engagements par signature reçus des banques multilatérales de développement et des organismes assimilés;
B 80%
Le nantissement de bons de caisse et de certificats de dépôt émis par les autres établissements bancaires ;
B 80%
Le nantissement de titres émis pat les banques multilatérales de développement et les organismes assimilés.
B 80%
Les hypothèques sur des biens immobiliers reçues en couverture de crédits autres que les crédits à l’habitat (construction, acquisition et aménagements de logements).
C 50%
Le nantissement des marchés publics. C 50%
Les hypothèques sur des biens immobiliers reçues en couverture de crédits autres que les crédits à l’habitat.
D 35%
Par ailleurs, les hypothèques sur biens immobiliers doivent être de 1er rang et faire l’objet
d’une expertise dont la date et le montant seront dûment mentionnés.
44.. Critères de la cotation des clients.
Il s’agit d’un système de notation de l’entreprise cliente en fonction de plusieurs ratios. Ce qui
permet de déterminer, en fin de compte, un taux d’intérêt « conseillé » sur lequel le crédit man
peut se baser pour fixer le taux d’intérêt réel appliqué au crédit
Etude du risque des crédits bancaires.
93
55.. Critères concernant les conditions de crédit.
Un client ne peut avoir plusieurs lignes de crédit ;
La durée de crédit est constante et égale à 12 mois ;
Le mode de remboursement peut être :
-- In fine ;
-- Constant ;
-- Coupon zéro.
66.. Critères retenus pour l’évaluation du risque crédit.
Le modèle développé sur Excel s’inspire, pour une large part, de la gestion quantitative du
risque de crédit exposé précédemment.
L’exposition nette au risque de crédit : se calcule en appliquant la formule suivante :
Montant de l’engagement total – Remboursements - Garanties. Sachant que :
Montant de l’engagement total = Capital Emprunté + Somme des Intérêts dus.
C’est au chargé du dossier de crédit d’estimer le taux de défaut « mensuel » du client
considéré. A cet égard, il pourrait se baser sur le risque lié au secteur d’activité du client
ou encore sur la liste historique des taux de défaut enregistrés au cours des exercices
précédents. A noter que le taux de défaut peut être différent d’un client à un autre (cas du
portefeuille diversifié).
Le montant de la provision « économique » : c’est le résultat du taux de défaut appliqué à
l’exposition au risque de crédit.
Etude du risque des crédits bancaires.
94
Section 2
Utilisation du programme.
Grâce à ce programme, le chargé de dossier peut désormais exécuter avec une grande facilité
et un gain de temps précieux, une multitude des tâches routinières et pesantes.
Les informations qui lui seront fournies sont de diverses natures :
Cotation de l’entreprise cliente ;
Evaluation des garanties présentées par le client ;
Amortissement et annuités de remboursement de l’emprunt selon un échéancier clair
et précis ;
Déclassement de la créance ;
Provision comptable à enregistrer en cas de défaillance du client ;
Pourcentage du risque présenté par le client par rapport à un portefeuille global.
11.. Fichier client.
aa.. Sommaire.
Cette page permet à l’utilisateur d’accéder aux différents niveaux de gestion d’un dossier de
crédit et ce, grâce aux liens hypertextes.
Par ailleurs, un résumé de chaque chapitre apparaît par un simple passage de la souris sur le
programme souhaité.
SOMMAIRE
RENSEIGNEMENTS GENERAUX
SITUATION FINANCIERE
COTATION DE L’ENTREPRISE CLIENTE
CONDITIONS DE CREDIT
POSITION DE GARANTIE
TABLEAU D’AMORTISSEMENT DU CREDIT
DECLASSEMENT ET PROVISIONNEMENT EVALUATION DU RISQUE DE CREDIT.
Etude du risque des crédits bancaires.
95
bb.. Renseignements généraux.
Cette page constitue une sorte de fiche signalétique du client. Elle regroupe, en effet, une
multitude d’informations allant de la dénomination de l’entreprise cliente, aux différents
moyens d’exploitation dont elle dispose.
1. Affaire personnelle ou société de Personnes ou bien société de capitaux:
Affaire personnelle ou société de Personnes :
Exploitants actuels Age Nationalité Formation Fonction dans
l'E/se Formation
professionnelle
Société de capitaux : Date de constitution Capital Libéré de Forme
Noms et prénoms des principaux associés Qualité % du capital
Date de création
Etude du risque des crédits bancaires.
96
2. Activité: Nature de l'activité Possibilités de fabrication Possibilités d'écoulement Possibilités d'approvisionnement
Principaux Clients % du CA Modalités de paiement
Principaux Frs Modalités de règlement
Pdts fabriqués % du CA
3. Moyens d'exploitation: Fonds de commerce : Date de création Date d'acquisition Date de location Grevé de
Nature Affaire personnelle
Etude du risque des crédits bancaires.
97
Prix Durée de contrat Immeubles :
Adresses Surfaces Qualité Prix Date d'acquisition Valeur actuelle
Date de bail
Durée de bail
Loyer annuel
Matériel :
Liste de gros matériel Age moyen Valeur vénale Nombre de personnes employées : Politique de formation assurée : Oui / Non
cc.. Situation financière de l’entreprise cliente. Il s’agit en fait, du bilan de l’entreprise au cours des trois derniers exercices d’activité ainsi
que d’autres éléments clés de l’analyse financière :
•• Chiffre d’affaires au cours des cinq derniers exercices d’activités ;
•• Bénéfice net réalisé par l’entreprise au cours des cinq derniers exercices d’activités ;
•• Les amortissements pratiqués au cours des cinq dernières années….
Situation financière :
Exercices 2000 2001 2002 2003 2004 CA
CA local CA à l'export
CA par produit CA par zone géographique
Frais financiers
Etude du risque des crédits bancaires.
98
Bénéfice net comptable Amortissements
Résultat financier Résultat d'exploitation Résultat non courant
Trésorerie FDR * 360j/CA
Bilan (en MDH) (voir le programme sur Excel ci-joint):
dd.. Cotation de l’entreprise cliente. Les indicateurs, à ce niveau, se calculent automatiquement. Toutefois, le crédit man devra
indiquer, au programme :
L’ordre des garanties offertes :
• Premier ordre : pour les garanties de grandes valeurs ;
• Second ordre ;
• Ou encore, absence de garanties.
L’appréciation donnée aux principaux dirigeants de l’entreprise :
• Dirigeants de 1er ordre ;
• Dirigeants n’appelant pas de réserves ;
• Dirigeants appelant des réserves ;
L’appréciation du risque lié au secteur d’activité de l’entreprise cliente :
• Secteur porteur et en forte croissance ;
• Secteur présentant une évolution normale ;
• Secteur en difficulté ;
Etude du risque des crédits bancaires.
99
• Secteur sinistré.
A cet effet, des bandes déroulantes sont mises à la disposition des utilisateurs.
ee.. Conditions et Tableau d’amortissement du crédit.
Cette page synthétise les principales clauses du contrat de crédit.
Pour ce qui est du tableau d’amortissement de l’emprunt, il calcule de manière automatique,
les annuités de remboursement dues par le client. Il indique également, la nature du dossier de
crédit (régulier ou contentieux). Il suffit pour cela que le chargé de dossier précise si
l'échéance a été payée ou non.
ff.. Déclassement et provisionnement.
En fonction du respect de l'échéancier précédant, le programme précise la nature de la créance
et calcule le montant devant être provisionné.
Classement dossier
Capital Net Quotité Garantie Déduite
Taux de Provisionnement
Provision à constituer
0 0
Risque net 0 A noter que le capital net correspond à :
Capital net = Montant du crédit (sans tenir compte des intérêts) – Amortissements
gg.. Evaluation du risque de crédit. A ce niveau, le crédit man, devra préciser, mensuellement, le taux de défaillance probable du
client.
A noter que le calcul de la contribution du dossier étudié au risque global du portefeuille
s'effectue mensuellement au niveau du fichier « liste des clients ».
Etude du risque des crédits bancaires.
100
Coût du risque :
Mois Exposition nette Taux de défaut Provision économiqueJanv 0 Févr. 0 Mars 0 Avr 0 Mai 0 Juin 0 Juil 0
Août 0 Sept 0 Oct 0 Nov 0 Déc 0
Contribution au risque global :
Mois Contribution au risque global Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil
Août Sept Oct Nov Déc
N.B : A travers tout le programme, l’utilisateur trouvera une multitude d’informations
(commentaires et info bull) lui permettant de comprendre la méthode de calcul de tel ou tel
résultat. Il vous suffit de diriger votre souris à l’extrémité droite de la cellule où apparaît un
angle rouge.
Etude du risque des crédits bancaires.
101
22.. Portefeuille global.
A ce niveau, le programme calcule les différentes matrices de covariances et de corrélation
entre les divers clients composant le portefeuille global.
SOMMAIRE
LISTE DES CLIENTS.
EVALUATION DU RISQUE LIE AU PORTEFEUILLE GLOBAl.
aa.. Liste des clients.
Le portefeuille global reprend la liste des clients de la banque ainsi que l’état mensuel de leurs
encours.
Liste des clients Client A Client B Client C Exposition Exposition Exposition
Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil
Août Sept Oct Nov Déc
bb.. Evaluation du risque.
L’évaluation du risque se fait mensuellement. La feuille de calcul de cette évaluation se
• Calcul des covariances et des coefficients de corrélation
Matrice de covariance :
Clt A CltB CltC Clt A #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! Clt B #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! Clt C #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0!
Matrice de corrélation : Clt A CltB CltC Clt A #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! Clt B #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! Clt C #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0!
Total #VALEUR! #VALEUR! #VALEUR!
Etude du risque des crédits bancaires.
103
• Evaluation du % de participation de chaque client au risque global :
Clt A Clt B Clt C Total
Exposition 0 0 0 #VALEUR!Allocat° de la var 0 0 0 #VALEUR!
Contribut° au risque #VALEUR! #VALEUR! #VALEUR! #VALEUR!
Pour le calcul des variances, covariances et coefficients de corrélations, il suffit de choisir la
fonction dans le menu « insertion / fonction » et de suivre les indications qui vous sont
fournies.
N.B : Les différents fichiers de ce programme sont reliés par des liens hypertextes. Il est donc
recommandé d’ouvrir tous les fichiers avant de l’utiliser.
33.. Exemple d’utilisation. A cet égard, nous avons choisi un portefeuille diversifié de trois clients (A, B, C).
• Glossaires des principales formules utilisées :
FDR = AC – PC (hors trésorerie)
Valeur des garanties = Montant de la garantie * la quotité
Capital net = Montant du crédit – Amortissements cumulés
Provision = (Capital – Garanties) * Taux de provisionnement
Exposition nette = Montant de l’engagement total – Remboursement – Garanties
Montant de l’engagement total = Montant du crédit + Intérêts dus
Provision économique = Exposition nette * Taux de défaut
Encours brut = Capital net - Garanties
Etude du risque des crédits bancaires.
104
CONCLUSION
Ce mémoire propose une approche plus « pragmatique » du risque client reposant sur sa
quantification.
Par ailleurs, il propose une vision « anticipative » du risque, élément normal de la
dépréciation du portefeuille de crédit. Vision qui révolutionne les idées admises jusqu’à lors
en la matière et qui se fondent sur le provisionnement « postérieur » à la constatation des
premiers signes de défaillance du débiteur.
Le modèle informatique développé représente une aide précieuse à la prise de décision
concernant une demande de crédit donnée. Il est tout aussi utile, au niveau du processus de
gestion et de suivi des créances.
A noter qu’il ne s’agit-là que d’un essai de modélisation de l’approche quantitative du risque
de crédit et qui peut, par conséquent, être perfectionné.
Le présent mémoire se limite à traiter le risque client dans le secteur bancaire. La même
réflexion pourrait être prêtée à tout autre secteur dont l’activité essentielle est la distribution
de crédit (crédit à la consommation ou les crédits bail)
Etude du risque des crédits bancaires.
105
ANNEXES :
EVALUATION DU RISQUE DE CREDIT
A ce niveau, le crédit man, devra préciser, mensuellement, le taux de défaillance probable du client.A noter que le calcul de la contribution du dossier étudié au risque global du portefeuille s'effectue mensuellement au niveau du fichier "listte des clients.
Mois Contribution au risque globalJanv #DIV/0!Févr 22,12%Mars -4,00%Avr -4,36%Mai 1,65%Juin -0,52%Juil 17,71%
Août 17,32%Sept 17,12%Oct 16,61%Nov 16,72%Déc 16,81%
EVALUATION DU RISQUE DE CREDIT
A ce niveau, le crédit man, devra préciser, mensuellement, le taux de défaillance probable du client.A noter que le calcul de la contribution du dossier étudié au risque global du portefeuille s'effectue mensuellement au niveau du fichier "listte des clients.
Mois Contribution au risque globalJanv #DIV/0!Févr 44,74%Mars 90,78%Avr 91,34%Mai 89,64%Juin 89,27%Juil 63,66%
Août 63,88%Sept 64,09%Oct 65,41%Nov 65,56%Déc 64,88%
EVALUATION DU RISQUE DE CREDIT
A ce niveau, le crédit man, devra préciser, mensuellement, le taux de défaillance probable du client.A noter que le calcul de la contribution du dossier étudié au risque global du portefeuille s'effectue mensuellement au niveau du fichier "listte des clients.