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Après le décès de Pierre Phoebus (Roger Caro) le siège d‟Imperateur est resté
vacant.
Le dernier Imperator Pierre Phoebus (Roger Caro) arma Philippe De Coster, et
lui décerna le titre de Chevalier Grand + Croix de Mérite FARC, le 15 mars
1975.
Rituel d’Investiture de
L’Ordre Souverain des Frères Aînés Rose Croix
Première Partie Abrégée
Le Temple est paré comme pour toutes cérémonies d‟Investiture. Un Frère Aîné
– Maître des Cérémonies ou Chambellan tient en main une hallebarde. Lorsque
le Grand Maître entre, il frappe trois coups. Tous les assistants se lèvent. Le
Grand Maître va s‟asseoir sur son trône et fait signe à l‟assistance d‟en faire
autant.
Le Maître des Cérémonies s’avance et dit :
- - Monseigneur, il y a là quelqu‟un qui demande à être reçu.
- - Qui est-il ?
- - Un Fils du Soleil.
- - D’où vient-il ?
- - Du Pays des Corbeaux ou Royaume de Saturne.
- - Quels autres Pays a-t-il traversé ?
- - Le Pays de Diane, l‟Asie et le Royaume de Mars.
- - Comment se nomme-t-il ? (nom du visiteur).
- - Faites entrer et qu‟il vienne nous voir.
(Le Chambellan fait entrer le visiteur).
(Toute l‟Assemblée se lève, sauf le Grand Maître) qui dit) :
1 Lors de son ordination presbytérale le 24 février 1974, Philippe De Coster reçut une relique de Mgr Jean-Paul
Charlet avec certificat, provenant de Mgr Jean-Jacques d‟OSSA, une petite parcelle du crâne de Saint-Pierre,
Apôtre.
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- Approche-toi, afin que je te présente à notre docte Assemblée.
« Mes Sœurs, mes Frères, j‟ai l‟immense plaisir de vous présenter………………
Lui aussi tout comme chacun de Nous, s‟était perdu dans le labyrinthe des textes
occultes (ésotériques), alchimiques et gnostiques. Lui aussi a erré jusqu‟au
moment où il rencontra………………. qui lui remit le fil qui mène à la Vérité
Une.
(Le Maître de Justice se lève, demande la parole et dit) :
- - Monseigneur, êtes-vous sûr qu‟il s‟agisse bien de…………………, Nos
Frères aimeraient s‟assurer s‟il n‟y a pas de substitution de personne.
- - Vous avez raison,…………………. et c’est votre rôle de nous
couvrir et de nous protéger. Vous avez permission de questionner
notre ami.
Le Maître de Justice se tourne alors vers le visiteur, et pose ses questions,
ou lit son « curriculum vitæ ».
(Le Maître de Justice s’incline devant le visiteur … puis s’adressant au
Grand Maître, déclare) :
- - Monseigneur, l‟homme qui est devant nous est bien un Fils de Lumière.
-
(Le Grand Maître s’adresse au visiteur) :
- - Mon Fils, que la Paix soit en ton esprit. Saches que nous te
reconnaissons tous pour Frère. Je sais que ta voie à la découverte de
l‟alchimie, des sciences occultes, psychologiques et métaphysiques ont
été fort longues et mouvementés, aussi tu as permission de t‟asseoir si tu
le désire. Nous aimerons entendre le récit de tes aventures. Je suis
persuadé qu‟il doit être passionnant.
(Le long et très beau récit qu’on ne peut publier en entier ici, du « visiteur »
peut être remplacé par l’allocution du Grand Maître, une lecture, ou prière
Gnostique, « La Prière d’Action de Grâces » (NH VI, 7), mais il est évident
d’emprunter l’entièreté du Rituel comme il se doit.)
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LA PRIÈRE D’ACTION DE GRÂCES
(NH VI, 7)
Traduit du copte par Jean-Pierre Mahé - Bibliothèque copte de Nag Hammadi, à
l‟université de Laval, Québec, Canada.
63 Voici la prière qu’ils ont dite :
« Nous te rendons grâces, nous, toutes les âmes,
Et notre cœur est tendu vers toi,
Ô Nom que n’entrave nul obstacle,
64 Honoré du titre de Dieu
Et béni du titre de Père !
« Car vers chacun et vers le Tout
S’étend la bienveillance du Père,
Son affection, sa faveur,
Et comme enseignement, tout ce qu’il y a de doux et de simple,
Qui nous apporte en grâce
L’intellect, le discours et la gnose :
L’intellect, pour que nous te concevions,
Le discours, pour que nous nous fassions tes interprètes
La gnose, pour que nous apprenions à te connaître.
« Nous nous réjouissons d’avoir été illuminés par ta gnose ;
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Nous nous réjouissons parce que tu t’es montré à nous ;
Nous nous réjouissons parce que, dans ce corps où nous sommes, tu nous as
divinisés par ta gnose !
« L’humaine action de grâce parvenant jusqu’à toi
N’a qu’un seul but : apprendre à te connaître.
Nous t’avons connu(e), ô lumière de l’intellect !
Ô vie de la vie, nous t’avons connu(e) !
Ô matrice de toute semence nous t’avons connue !
Ô matrice fécondée par la génération du Père, nous t’avons connue !
Ô durée perpétuelle du Père qui enfante !
« Ainsi vénérant ta bonté,
Nous n’avons qu’un seul vœu à te soumettre :
Nous voulons être préservés dans la gnose !
Nous ne voulons que cette unique sauvegarde : (65)
Ne pas déchoir de ce genre de vie ! »
Une fois cette prière dite, ils s’embrassèrent les uns les autres et allèrent
manger leur nourriture qui était pure et ne contenait pas de sang.
Seconde Partie
L’Adoubement
L‟adepte s‟agenouille devant le Chevalier Grand + Croix. Ce dernier se lève.
En main droite il tient le l‟épée flamboyant ; en main gauche il serre le bijou de
son pectoral. Il pose alternativement et par trois fois, l‟épée sur l‟épaule droite,
puis sur l‟épaule gauche et enfin, sur la tête de l‟impétrant.
Le Vénérable Chevalier Grand + Croix s‟adresse :
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- Mon Fils, c’est avec une grande joie et une intense émotion que nous
t’acceptons parmi nous. Désormais tu occuperas une place des trente-
trois Sièges (aujourd’hui nombre symbolique) au sein de l’Ordre
Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix, sous notre juridiction
intérimaire en tant que « Grand Maître », le Siège d’Imperator étant
vacant sur cette Terre2.
- Agenouille-toi, mets ta main sur l’Évangile selon Saint Jean et fait
solennellement ta Promesse des Sages. Fais les trois vœux : Simplicité,
Charité, Obéissance.
- Oui, je promets.
Consécration
- Mon Fils tu es digne d’être notre compagnon. Le Chevalier Grand +
Croix place l‟épée par trois coups sur la tête et dit, « Je te fais Chevalier
des Frères Aînés de la Rose Croix ». Il place son épée par trois coups
sur l‟épaule droite, et dit : « Aime ton prochain plus que toi-même ». Il
place son épée par trois coups sur l‟épaule gauche, et dit : « Sois simple,
charitable et obéissant à la vérité UNE ».
Le Chevalier Grand + Croix termine distinctement :
Dieu premier servi. Que le Ciel te protège et t’assiste toujours ; Qu’il daigne
éloigner de toi toute erreur et toute peur. Qu’il fasse de toi un instrument
de paix.
Mon Frère, il n’y a qu’un seul Temple, « l’Ordre Souverain des Frères
Aînés de la Rose Croix » (émanant de l’Ordre Souverain Militaire du
2 La Chevalerie n‟est pas héréditaire. Elle se confère par transmission d‟une Investiture de Chevalier à Chevalier,
c‟est-à-dire effectuée par un Chevalier valablement investi à un nouveau Chevalier qui pourra lui-même investir,
à son tour, s‟il les en juge dignes.
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Temple de Jérusalem par le Chevalier Gaston de la Pierre Phoebus et
Guidon de Montanor) , dont le 58ème
Imperator Pierre Phoebus (Roger
Caro) décédé le 16 janvier 1992, choisi parmi le trente-trois Frères, le
dernier jusqu’à ce jour en l’hémisphère Européen, et toute la Terre . Le
Siège d’Imperator est donc vacant ; aussi, les trente-trois frères et sœurs
qui l’entouraient sont décédés. Cependant, la filiation chevaleresque
continue par le Chevalier Grand + Croix du Mérite que je suis, Grand
Maître, ainsi que l’Ordre que je représente, et par la grâce de Dieu vous
êtes maintenant Chevalier OSFAR C.
L‟accolade pour terminer.
Sceaux des Templiers
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La Famille Roux de Lusignan
Pierre Phoebus (Roger Caro), dans son livre intitulé « Rituel F.A.R. C et Deux
Textes Alchimiques Inédits », suivi de « Vérité sur les Descendants des Anciens
Rois de Chypre », nous présente une étude complète et approfondie sur la Noble
Famille Roux de Lusignan. Cependant, pour comprendre la généalogie
« historique » des Lusignan, il faut rendre compte des concours de circonstances
qui les ont placés au cœur même des Croisades.
Par son mariage avec Sibylle, la fille aînée de Amaury 1er,
Roi de Jérusalem, Guy de Lusignan devient lui aussi Roi de
Jérusalem de 1186 à 192. Fondateur de la dynastie des Rois
de Chypres, il est nommé « Seigneur de l‟Île de 1192 à
1194, par la bonne grâce des hauts placés des Croisés,
notamment le Roi d‟Angleterre, Richard Cœur de Lion,
préférant voir Guy de Lusignan à Chypres plutôt que sur le
continent, pour un bon nombre de raisons, pas seulement en
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conséquence du désastre de Hattim qui fut suivi par la perte de Jérusalem. C‟est
Amaury II de Lusignan qui deviendra le premier Roi de Chypre, de 1194 à 1205,
et Roi de Jérusalem, de 1197 à 1205.
La fin du Royaume de Chypre est marquée par un déclin de l‟influence franque
et de la langue française, devenant des polyglottes. Du onzième au treizième
siècle, on y parle le français, le latin, le grec, et même l‟arabe. Chypre perd aussi
progressivement son influence commerciale au profit de Venise.
Période Relations avec
prédécesseurs
Dates d’accession
et Décès
Titres
Guy de Lusignan Fondateur 1192 - 1194 Seigneur de Chypre
Amaury Frère 1194 - 1205 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Hugues I Fils 1205 - 1218 Roi de Chypre
Henri I Fils 1218 - 1253 Roi de Chypre et
Seigneur du Royaume
de Jérusalem
Hugues II Fils 1253 - 1267 Roi de Chypre et
Seigneur du Royaume
de Jérusalem
Hugues III Coussin 1267 - 1284 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Jean I Fils 1284 - 1285 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Henri II Frère 1285 - 1306 Roi de Chypre et de
Jérusalem
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Amaury Frère 1306 - 1310 Régent du Royaume de
Chypre et de Jérusalem
Prince of Tyre
Henri II
(réassumé)
Frère 1310 - 1324 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Hugues IV Neveu 1324 - 1359 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Pierre I Fils 1359 - 1369 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Pierre II Fils 1369 - 1382 Roi de Chypre et de
Jérusalem
Jacques I Oncle 1382 - 1398 Roi de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Janus Fils 1398 - 1432 Roi de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Jean II Fils 1432 - 1458 Roi de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Charlotte Fille 1458 - 1487 Reine de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Jacques II Demi frère 1460 - 1473 Roi de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Jacques III Fils 1474 - 1474 Enfant - Roi de Chypre,
Jérusalem et Arménie
Caterina Cornaro Mère
(Veuve de
Jacques II)
1473 - 1489
(abdication)
Reine de Chypre,
Jérusalem et Arménie
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Les Roux et les Mamachi de Lusignan
Simon Clément Roux est né à Marseilles en 1790, fils de Clément Roux, né à
Arles, de Euphrosine Guirard, née à Saint Tropez. Il devint instituteur et va
s‟installer à Smyrne en 1815. Quant à Annunciata (Annonciation) de Lusignan,
elle est née à Smyrne en 1808, fille de Pierre II Mamachi de Lusignan, courtier
de commerce, né en 1780 et mort en 1824 à Smyrne, de Antoinette Bargigli, né
à Smyrne en 1787.
Pierre II était fils de Jacques III Mamachi de Lusignan. Le père de Jacques III
était Pierre 1er , « drogman » de France, c‟est-à-dire interprète officiel de la
France, d‟abord à Schio, appartenant à la Grèce, située en mer Egée au larges
des côtes turques. -, ensuite à Smyrne entre 1731 et 1761. Son épouse, en
secondes noces, était Félicie de Stefani, la mère de Jacques III.
L‟un des frères de Pierre 1er était le Chevalier Vincent Mamachi, né à Schio en
1697 et décédé à Versailles en 1786. Il fut chancelier du Consulat de France, à
Alep, en 1728, et commissaire des galères en 1737 à Marseille, ayant obtenu sa
naturalité française par la grâce de Louis XV. L‟orginal se trouve aux Archives
Nationales de Paris en date de 1721, et suivi par des lettres de patentes en date
de 1746, confirmant sa noblesse. Il avait été considéré jusque-là comme une
simple « citoyen de l‟île de Schio ». Ce certificat de nationalité française de
Vincent Mamachi de Lusignan rejaillit, forcément, sur tous ceux qui lui sont liés
d‟une manière ou d‟une autre.
Cette dynastie des Mamachi Lusignan est née à la suite de la demande de la
communauté chrétienne de nommer Nicolas de Lusignan évêque de Famagouste
avec surnom, Mamaki, selon la coutume chez les Grecs, sans que personne n‟ait
précisé dans aucune archive ce que le nom signifiait. Mamachi signifirait
« prince » en arménien, Nicolas Mamachi avait en eu deux fils : Zacharie 1er ,
Jacques Mamachi de Lusignan et Dom Thomas Mamachi de Cardona. Lorsque
Chypre est prise par les Ottomans, Zacharie décide de quitter et de s‟installer à
Schio Ŕ comme l‟avait fait Phébus après l‟abdication de Catarina. Quant à
Thomas, il émigre en 1578 en Espagne où il est adopté par les Cardona, une
famille de Grands d‟Espagne à Madrid. En 1823, la fille de Pierre II Mamachi
de Lusignan, Annunciata, épouse, à Smyrne, Simon Clément qui y avait créé
une école française. Entre 1825 et 1844, ils ont douze enfants, tous nés à Smyrne
de père français, dont Charles Simon, né en 1830. En 1845, le 5 novembre,
l‟épouse de Charles Simon meurt de maladie, plutôt d‟épuisement après avoir
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mis au monde tous ses enfants. Veuf Simon Clément se retrouve seul pour les
élever.
A une croisée de chemins professionnellement, il allait être affecté deux à trois
années plus tard à Constantinople, pour diriger une école française semblable à
celle Smyrne. Suivant les coutumes de l‟époque, dans de telles circonstances,
une parente de la morte se charge d‟aider. La sœur cadette d‟Annunciata,
célibataire, au nom de Sylvie, est désignée pour tenir ce rôle et pour suivre toute
la famille dans la capitale de l‟Empire.
Simon Clément aurait épousé Sylvie, le 1er novembre 1846, en l‟église Saint-
Polycarpe de Smyrne, un an après la mort de son épouse. Quelques années
passent et une petite fille au nom de Marie-Antoinette naît le 24 janvier 1854.
Simon Clément meurt le 11 mai 1855, à l‟âge de 65 ans à Constantinople, après
avoir réussi à créer, dans la capitale, l‟école de ses rêves, pour y développer la
culture de la langue française. Cette école serait devenue le germe du célèbre
Lycée Galatasaray. Marie-Antoinette étant morte en bas âge, il n‟apparaît
aucune autre descendance de Sylvie.
Quant au lien qui aboutit aux Roux de Lusignan, il s‟explique ainsi : Annuncita
avait un frère aîné, Jacques IV, Joseph, Gaétan, drogman et chancelier du
Consulat Général de Toscane à Smyrne. Jacques IV, marié, mais sans
descendance, décide d‟adopter son neveu, banquier et négociant, et d‟en faire
son héritier par testament : Charles Simon. Ce testament daté de 1859 est
légalisé par le chancelier du Consulat de France à Smyrne en 1860, l‟année de sa
mort.
Jacques IV déclarait comme tel Charles Simon : « Héritier de mon nom, titre de
tous mes droits » et lui ordonnait « de recourir auprès de qui de droit pour
reconnaître comme tel lui et ses descendants. »
Ce qui est émouvant, mais cela ne change en rien la décision prise, c‟est que
Jacques IV ait décidé d‟adopter Charles Simon et d‟en faire son unique héritier
sans avoir eu la moindre idée d‟adopter bien avant son beau-frère Simon
Clément, après le décès de sa sœur.
En parcourant actes et extraits d‟actes de naissance ou de baptême, actes de
mariages ou de décès, et autres, dans l‟hypothèse qu‟il puissent être trouvés qui
sont les Roux et les Mamachi de Lusignan, Roger Caro (Pierre Phoebus), 58ème
et dernier Imperator de l‟Ordre des Frères Aînés de la Rose Croix a fait cette
démarche. Les Croisés, bien auparavant, étaient accompagnés d‟un ensemble
disparate, fantastique et fabuleux de Chevaliers, d‟Aventuriers, de Paysans,
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d‟Artisans, de Religieux, de Saints et même des Brigands qui ont, au nom du
Seigneur et de la Croix, volé et pillé, acheté et vendu, sauve, délivré et tué, créé
et détruit.
Ils se sont mariés, ils ont eu des enfants et des esclaves pour leur servir, et ont
fait souche dans l‟Empire ou une sous-région comme l‟Asie Mineure. Les Roux
de Marseille ont eu des familles nombreuses.
Dans l‟Arbre Généalogique qui suit, nous retrouvons les noms de Jacques IV de
Lusignan ; Annonciation (Annunciata) femme de Simon Roux ; Charles Roux
de Lusignan, jusqu‟à nous dans la chevalerie Roux de Lusignan.
Ceci est une partie du travail de recherches généalogiques de Livio Missir
Mamachi de Lusignan, cousin plus que rapproché, Smyrniote de naissance et
marié, résident en Belgique. De ces recherches est tiré tout ce qui concerne les
lignées Lusignan-Mamachi et Mamachi Cardona, et ceci il a fait avec
enthousiasme et persistance. Et, on peut dire autant pour les travaux de
recherches de Roger Caro. Il écrit :
« C‟est pour moi un réel plaisir que d‟entreprendre un tel travail car il satisfait
tous mes penchants : goût de l‟objectivité ; recherches historiques ;
rétablissement de la vérité ; relation exacte des faits.
Etre objectif et exact ont toujours été les deux qualités vers lesquelles j‟ai tendu
tous mes efforts, et ce qu‟il s‟agisse d‟Etudes sur la Radiesthésie, la
Thaumaturge, l‟Alchimie ou encore l‟Histoire des Frères Aînés de la Rose
Croix, dont je suis le « Public-Relation ».
Je tiens aussi à remercier très sincèrement S.A le Prince Rolland Roux de
Lusignan qui a bien voulu mettre à ma disposition les pièces justificatives
concernant la généalogie de sa famille et la preuve de ses droits dynastiques.
Remerciements enfin à l‟Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix
qui a bien voulu que son Imperator adjoint Ŕ mais aussi, « Donat de Justice des
Templiers de Chypre » - puisse rétablir une vérité historique trop souvent
contestée ; c‟est là, pure justice et acte chevaleresque. (Vérité sur les
Descendants des Anciens Rois de Chypre, page 41)
Assez dit pour mieux comprendre l‟arbre généalogique qui suit, les prénoms, et
pour l‟entièreté du récit, je vous invite à lire « Vérité sur les Descendants des
Anciens Rois de Chypre ».
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Phébus de Lusignan (1447)
Hugues ~ Eléonore Femme de Velasquez
Nicolas Mamachi 1er (1550)
Thomas (de Cardone) ~ Zacharie (1606)
Nicolas de Cardone (1646) ~ Jacques (1650)
Zacharie ~ Jacques (1700)
1ère Noces ~ G.Timoni : Dominique ~ Marie femme Balzarini
2ème Noces ~ Marie Soffieti : Allolonie femme de Justiniani ~ Despina femme de Justiniani
Isabelle femme de Justiniani ~ Thomassé femme de Reggio ~ Catherine femme de
Porta ~ Jeromime femme de Marcoupouli ~ Nicolas (prêtre) ~
Vincent (1706) ~ François Xavier (prêtre Jésuite) ~ Pierre
Jean Ŕ Marguerite ~ Nicolas Jacques (1860) ~ Annonciation
(Couvent Ursulines) (Tué en Duel) femme de Simon Roux
Par adoption
Charles Roux de Lusignan
Charles-Antoine ~ Jacques
Charles ~ Marie ~ Michel Fanny ~ Aimé
Roger Caro3 ~ Roland Andrée Madeleine
4
Philippe De Coster5 Philippe
Claude Calmels Beaulieux
6
Et les Chevaliers adoubés par nous.
3 Alias Pierre Phœbus.
4 Epouse de Roger Caro
5 Alias Philippus Ŕ Laurentius.
6 Claude Camille de Bruyères
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Philippe Laurent De Coster, D.D.
Chevalier Grand Croix de Mérite F.A.R. C
Grand Maître Général
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Filiation Chevaleresque
de
L’Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ
- Gardiens de la Terre Sainte Ŕ (Martiniste)
Tableau Chronologique de la filiation chevaleresque aboutissant à Paul Pierre
Jean NEVEU, Baron du Geniebre
La Nuit des Temps
Hugues Capet
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Louis IX (Saint Louis), Roi de France
Grand-Maître de l‟Ordre de la Cosse de Genet
Robert de Clermont
Tige des Bourbons
Henri IV, Roi de France
Grand-Maître de l‟Ordre de Saint Michel
28
Louis XIII, Roi de France
Grand-Maître de l‟Ordre de Saint Michel
Louis XIV, Roi de France
Grand-Maître des Ordres du Saint-Esprit
Et de Saint Michel
29
Philippe V (Duc d‟Anjou) Roi d‟Espagne
Grand-Maître de l‟Ordre de la Toison d‟Or
Charles III, Roi d‟Espagne
Grand Maître de l‟Ordre de la Toison d‟Or
Charles IV, Roi d‟Espagne
Grand Maître de l‟Ordre de la Toison d‟Or
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Infant Henri de Bourbon, Duc de Séville
Prince François de Bourbon
Chevalier de l‟Ordre de la Toison d‟Or
Prince François de Bourbon, Duc de Séville
Grand Maître de l‟Ordre de Saint Lazare de Jérusalem
Marquis Portafax de Oria
(Portafax Marquise de Oria, descendante du Marquis de Oria médecin
militaire, 1er empire)
31
Paul Pierre Jean NEVEU, Baron de Geniebre
Armé Chevalier le 4 novembre 1937
Michel Swysen, Comte d‟Aijalon
Armé Chevalier, le 13 mai 1962
Armand Toussaint
Armé Chevalier, le 18 août 1979
Philippe De Coster
Armé Chevalier, le 16 septembre 1979
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Chevalier Grand Croix de Mérite de l’Ordre Souverain des Frères
Aînés de la Rose Croix
Adoubé « Fontaine d’Honneur », le 15 mars 1975
Grand Maître Général O.S.F.A.R. C
Non nobis Domine, non nobis,
sed Nomini Tuo da Gloriam
Non pas à nous Seigneur, non pas à nous,
mais à Ton Nom seul, donne la gloire
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Claude Calmels Beaulieux, Adoubé Chevalier le 18 octobre 2008, sous le nomen de Claude Camille de Bruyères, nommé Grand Prieur Général de l’Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix, avec droit de succession au décès du présent Grand Maître Général. Il est aussi Chevalier au sein de l’ Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ, Gardiens de la Terre Sainte.
Jacques de Jaucourt et d’Overlacque, Maître-Guide de l’Ordre Souverain
des Frères Aînés de la Rose Croix, adoubé le 18 octobre 2008.
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Prière du Chevalier du Christ
Seigneur Christ qui avez donné cette consigne : “Soyez toujours
prêt » et qui m’avez fait la grâce de la connaître, aidez-moi pour y
être fidèle.
Que toutes les circonstances de la vie me trouvent prêt pour le
devoir, aimant ce qui est beau, faisant ce qui est bien, propageant ce
qui est vrai.
Dévoué à mes semblables, protecteur des animaux, toujours prêt à
pardonner, toujours prompt à secourir, souriant dans l’épreuve, clair
de pensée, pur de cœur, chaste de corps, juste de voix.
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Voilà, Seigneur, les traces de vos pas. Je veux les suivre à travers
tout, sans peur et sans reproche, l’âme virile et le front haut. C’est
ma promesse de chrétien et de chevalier. Sur mon honneur, je n’y
faillirai pas, confiant, Seigneur Christ, en votre amour et en votre
grâce, pour aller au Père, dans la Lumière de la Mère divine, le
Saint-Esprit. Amen.
Roger Caro (Pierre Phoebus), 58ième et dernier Imperator de l’Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix
Au travail à son bureau de sa résidence « Les Angelots », Saint-Cyr-sur-Mer (France)
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Ordre Martiniste des “Pauvres Chevaliers du Christ”
Gardiens de Terre Sainte
Rituel d’Investiture Le Vénérable Maître : Frères et Sœurs fidèles, il est l‟heure où le Soleil
domine et où nos travaux peuvent s‟ouvrir. Que la Lumière et la Paix de notre
Seigneur, le Christ, descendent sur nous. Nous allons procéder à des
« investitures ». S‟il y a des objections qu‟elles s‟expriment à haute et
intelligible voix.
…. (Temps de silence) ….
Le Vénérable Maître : La « Chevalerie » est essentiellement basée sur le
principe de la TABLE RONDE, en souvenir du Roi Arthur et de ses Chevaliers.
Tout Chevalier, en effet, quelle que soit sa condition sociale, est, du fait de sa
Chevalerie, l‟égal de tous les autres Chevaliers. Ainsi en fût-il, en autres, du Roi
de France François Ier, promu Chevalier par Pierre du Terrail, Seigneur de
Bayard.
La Chevalerie n‟est pas héréditaire. Elle se confère par transmission d‟une
Investiture de Chevalier à Chevalier, c‟est-à-dire effectuée par un Chevalier
valablement investi à un nouveau Chevalier qui pourra lui-même investir, à son
tour, s‟il les en juge dignes, d‟autres Chevaliers.
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C‟est cette chaîne millénaire d‟Investitures jamais rompue qui assure, seule, la
pérennité de l‟Institution chevaleresque dont nous sommes représentants. La
cérémonie d‟Armement est une véritable initiation, une mise volontaire en
condition pour la conquête du Graal.
Le Chevalier est un homme ou une femme libre, cherchant la Lumière dans
l‟esprit de la Chevalerie du Temple. Sa ligne de conduite est tout entière
contenue dans la Prière du Chevalier que vous connaissez.
Le Vénérable Maître Consécrateur pose alternativement et par trois fois,
l’épée sur l’épaule droite, puis sur l’épaule gauche et enfin, sur la tête de
l’impétrant.
Frère (ou Sœur), par notre Seigneur le Christ … (trois coups sur l‟épaule
droite)… sous les auspices de la Chevalerie universelle traditionnelle … (trois
coups sur l‟épaule gauche) …en souvenir des pieux Chevaliers d‟antan, tels
Roland, Olivier, Renaud, Bayard … (trois coups sur la tête) … de Maître
HIRAM, constructeur du Temple et de Jacques de Molay, dernier Grand Maître
des Templiers,
Moi, Chevalier…………….. au nom du Dieu Tout-Puissant, de Saint Michel,
Archange et de Saint Georges, Prince et Martyrs, je te fais Chevalier.
Le Vénérable Maître donne ensuite un coup de paume sur l‟épaule ou la nuque
du postulant, perpétuant ainsi l‟antique COLEE (accolade).
… Sois preux (se) pour l‟Éternité !
Fermeture des Travaux. Ŕ Le jour décline. Il est l‟heure de clore nos travaux.
Allez maintenant dans la Paix du Seigneur Christ, notre Grand Maître.
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Histoire du Tableau Chronologique
De la Filiation Chevaleresque aboutissant à
Armand Toussaint et Philippe De Coster
Hugues Capet
(Hugo Capetus, Capito, Capucii; Hue Chapet, Chapez), le premier roi de France
de la troisième dynastie, dite capétienne ( Le Moyen âge), fils aîné de Hugues le
Grand et de Hathuide, sœur d'Otton le Grand, né probablement à Paris vers 938-
939, mort à Paris le 24 octobre 996. A la mort de son père, le 16 ou 17 juin 956,
Hugues lui succéda dans ses fiefs de Paris, Étampes, Orléans, Melun, Senlis,
Dourdan, Montreuil-sur-Mer, etc.; Otton, son frère cadet, qui avait du chef de sa
femme des fiefs en Bourgogne, aspirait à être comme son père duc de
Bourgogne. Le troisième fils de Hugues le Grand, Eudes-Henri, était clerc. Le
jeune roi carolingien, Lothaire, cousin des Hugonides par sa mère Gerberge,
soeur d'Hathuide. se montra d'abord peu disposé à leur laisser la situation
prépondérante qui avait appartenu à leur père. Pourtant il fut contraint, en 960,
de conférer à Hugues le titre de duc des Francs et la suzeraineté sur le Poitou, à
Otton le titre de duc de Bourgogne, et il obtint d'eux des serments de fidélité.
Hugues essaya en vain de mettre la main sur le Poitou, gouverné par Guillaume
III Tête d'Étoupe, duc d'Aquitaine, et y renonça définitivement en épousant vers
970 la fille du duc, Adélaïde, qui lui donna un fils, Robert, en 971 ou 972. S'il
dut renoncer à s'agrandir au midi, sa puissance était, au nord, fortement assise.
En sa qualité de duc des Francs ou de France, il recevait l'hommage de presque
tous les seigneurs des pays situés au Nord de la Loire et à l'Est de la Seine. Le
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duc de Normandie, Richard, était son beau-frère depuis 960 et le reconnaissait
pour suzerain; les comtes de Vermandois, de Troyes, de Vendôme, de Corbeil,
d'Amiens, de Dreux, du Mans, de Chartres, Blois et Tours, d'Anjou, étaient ses
vassaux. Arnoul de Flandre seul paraît avoir été directement soumis au roi. Au
Sud même de la Loire, les vicomtes de Bourges dépendaient de lui. En
Bourgogne il réussit, après la mort d'Otton en 965, à faire passer les comtés de
Beaune, Autun, Auxerre et Nevers, avec le titre de duc, à son frère Henri, en
dépit du roi, qui dut accepter en 968 le fait accompli. Il possédait des terres
considérables, non seulement dans l'Île-de-France, mais en Touraine, en
Auvergne, en Bourgogne, en Poitou, dans le pays chartrain, en Ponthieu, dans le
bassin de la Meuse. Il avait de nombreuses abbayes, et c'est, semble-t-il, à sa
qualité d'abbé de Saint-Martin de Tours, dont il conservait et portait la chappe,
qu'il dut le surnom de Cappatus, Capetus, Chapez ou Capet. Il eut enfin cette
heureuse fortune d'avoir un partisan dévoué en Adalbéron, archevêque de Reims
depuis 969.
Louis IX (Saint Louis), Roi de France, Grand Maître de l’Ordre de la Cosse de Genet
Naissance : Poissy, 1214 - Décès : Tunis, 1270. Capétiens directs. Saint, et Roi
de France de 1226 à 1270 Fils de Blanche de Castille et Louis VIII (Cœur de
Lion) Frère de Isabelle, Philippe, Jean, Alphonse de Poitiers, Philippe Dagobert,
Etienne, Charles Ier d'Anjou et Robert Ier d'Artois.
Cet aîné des cinq fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, qui n'a que douze
ans à la mort de son père, règnera sous la régence de sa mère de 1226 à 1236.
Cette dernière, très pieuse, lui enseignera comment devenir un bon chevalier
chrétien, capable de discuter de théologie et de conduire une armée, d'imposer sa
volonté aux barons après avoir lavé les pieds des pauvres.
Louis VI épousera Marguerite de Provence, fille aînée de Raymond Béranger
IV, le 27 mai 1234. Il n'a que dix-neuf ans et elle n'en a que treize. La reine
Blanche exercera son influence sur le gouvernement d'un royaume, dont elle
sera encore régente pendant la croisade, jusqu'à sa mort qui interviendra en
1252. L'épouse du roi, qui lui donnera onze enfants, sera tenue à l'écart du
pouvoir par un roi peu désireux de voir les intérêts de la maison de Provence
interférer dans la politique française.
Saint Louis, sensible aux difficultés de l'Orient latin, aidera l'empereur byzantin
Jean de Brienne en 1241, en lui achetant les reliques de la Passion pour
lesquelles il fera construire dans son palais la Sainte-Chapelle. Il remportera
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deux victoires à Taillebourg et à Saintes en 1242, contre les seigneurs
d'Aquitaine soutenus par Henri III. Après une ultime révolte du comte de
Toulouse, Raymond VII, le Traité de Lorris de 1243 marquera la soumission
définitive de la France méridionale et la confirmation de l'organisation nouvelle
du Languedoc décidée par la reine Blanche et le cardinal de Saint-Ange dès
1229.
Louis IX sera respecté en Europe, dès le début de son règne, pour sa fermeté et
sa sagesse. Il tentera de mettre fin à l'hostilité de Frédéric II envers Innocent IV
qu'il protégera sans adhérer pour autant à la politique guelfe. Il sera désigné
comme arbitre dans le litige entre la Flandre et l'Hainaut, conclue par le "dit" de
Péronne du 24 septembre 1256, puis entre la Navarre et la Bretagne, la
Bourgogne et Chalon, Bar et la Lorraine, la Savoie et le Dauphiné.
Le roi tombera gravement malade en 1244. Il s'engage à partir en Croisade en
cas de guérison. Rétabli, il entreprend les préparatifs de la septième Croisade,
malgré l'avis défavorable du pape Innocent IV en désaccord avec l'empereur
Frédéric II de Hohenstaufen. Les Turcs Khawarezmiens prennent Damas en juin
1244, puis Jérusalem le 11 juillet. La ville sainte sera pillée et incendiée.
Jérusalem ne pourra pas être reprise par les croisés et restera sous la tutelle de
princes ayyoubides égyptiens.
Marguerite déménagera et deviendra indépendante en 1247. Elle survivra à son
époux jusqu'en 1295. La croisade, partie d'Aigues-Mortes le 25 août 1248, se
concentrera à Chypre dans un premier temps. Saint Louis y conclura un pacte de
non-agression avec les ambassadeurs des successeurs mongols de Gengis Kahn.
Ces derniers accepteront d'épargner les églises chrétiennes et recevront quelques
cadeaux somptueux. Ils considéreront ce geste comme un tribut de soumission.
Le roi décidera de suspendre ses relations diplomatiques lorsque les Mongols
exigeront le versement d'une somme annuelle identique.
La flotte des Croisés mettra les voiles pour Damiette, en Égypte, en 13 mai
1249. Ils trouveront une ville déserte qu'ils pilleront le 6 juin alors que saint
Louis y pénétrait revêtu d'une simple bure de pèlerin. Les barons, sachant que le
sultan Ayyoub d'Égypte était dans la phase finale d'une tuberculose,
demanderont à Louis de poursuivre la conquête égyptienne en remontant le Nil
jusqu'à Mansourah. Le sultan aurait alors proposé d'échanger la ville de
Damiette contre celle de Jérusalem. Louis IX, qui ne voulait pas traiter avec un
infidèle vaincu et mourant, refusera. Le sultan décèdera sur le chemin de
Mansourah le 20 novembre 1249. Son convoi fera demi-tour et retournera au
Caire. L'armée franque s'emparera de Mansourah le 10 février 1250. Elle sera
rapidement anéantie par les Mamelouks turcs. Le fils du sultan, Touranshah, de
retour de son expédition au Nord de l'Iraq, s'emparera et détruira l'essentiel de la
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flotte des Croisés. Louis IX se constituera prisonnier. Il sera guéri à Mansourah
d'une sévère dysenterie par les médecins égyptiens. Le jeune sultan sera victime,
le 2 mai 1250, d'un complot de ses officiers-esclaves fomenté par son chef turc
arbalétrier dénommé Baibars.
Une ancienne épouse du sultan Ayyoub, Chajarat-ad-dorr, sera élue reine du
sultanat d'Egypte pour sept ans Elle choisira un nouvel époux, qu'elle nommera
sultan, tout en assurant l'exercice du pouvoir. Tous les Français seront libérés
tandis que la rançon du roi sera fixée à 500.000 livres. Marguerite entrain
d'accoucher d'un fils à Damiette, sera sauvée par une escadre génoise.
Blanche de Castille exigera des Templiers réticents le paiement de la rançon
qu'ils accepteront finalement de payer par tranches annuelles. Le roi de France
sera libéré sur parole le 13 mai 1250 mais ne pourra revenir en France que
quatre années plus tard, après le paiement intégral d'une rançon qui sera
finalement réduite d'un quart. Il imposera, de Saint-Jean d'Acre, une pénitence
aux templiers pour les punir de leurs hésitations. Il mettra à profit son séjour de
quatre années en Palestine et en Syrie franque pour réorganiser l'administration
et le système défensif de la région et assurer ainsi quelques décennies de survie à
l'Orient latin. Il nouera dans le même temps des relations diplomatiques assez
illusoires avec Qubilaï, le successeur de Gengis Khan, en estimant qu'une telle
alliance pouvait prendre l'Islam à revers.
Il apprendra, en 1252, le décès de sa mère Blanche de Castille. Louis IX, qui
respectera sa parole, renviendra à Paris en 1254 après le paiement complet de la
rançon. Son désir de Justice l'amènera alors à faire des concessions à ses voisins
européens. Il renoncera à sa suzeraineté sur le Roussillon et la Catalogne au
Traité de Corbeil, signé en 1259 avec le roi d'Aragon Jacques Ier. Ce dernier
renoncera à ses droits sur les comtés de Toulouse et de Provence.
Le Traité de Paris, signé en 1259 avec Henri III, accordera la Normandie, le
Maine, l'Anjou, et le Poitou à la France tandis que la Saintonge, l'Agenais, le
Périgord et le Quercy seront restitués aux Anglais. Louis IX met ainsi un terme à
l'annexion de son grand-père, Philippe II Auguste, au détriment de Jean sans
Terre. Il se rangera ensuite du côté du roi anglais Henry III dans un conflit qui
l'opposait à ses barons. La Mise d'Amiens de 1264 plongera l'Angleterre dans la
guerre civile.
Louis IX multipliera les enquêteurs chargés d'entendre sur place les plaintes et
de réprimer les abus de certains officiers royaux. Afin d'unifier le pays et
imposer la prééminence royale, Louis IX décrétera, entre 1263 et 1266, que sa
monnaie, au contraire de celle des barons, aurait cours dans tout le royaume. La
création d'une grosse monnaie d'argent, le "gros tournois" valant douze deniers,
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assurera le succès de cette initiative. Le roi conduira une politique fiscal qui lui
permettra de lever plusieurs tailles ainsi que des décimes sur le clergé qu'il avait
précédemment défendu contre les excès de la fiscalité pontificale.
Saint Louis soutiendra les institutions capables de faire contrepoids aux
puissances qui concurrençaient son pouvoir, notamment les évêques contre le
pouvoir féodal et la papauté, puis les Dominicains et Franciscains contre
l'épiscopat. Il assurera également l'indépendance des villes contre leurs
seigneurs et ordonnera l'intervention de ses officiers pour limiter les abus
financiers des oligarchies urbaines.
Poursuivant la politique matrimoniale de Blanche de Castille qui avait permis à
Alphonse de Poitiers, frère du roi, de régner sur le comté de Toulouse, saint
Louis obtiendra son autre frère Charles d'Anjou la main de l'héritière de
Provence en 1246. Le roi acceptera en 1266, à la suite des manoeuvres d'Urbain
IV et de Charles, que ce dernier accède au trône de Sicile. Cette intervention
capétienne en Italie, qui allait impliquer la France dans la politique guelfe, sera
également responsable en partie des erreurs de la croisade de 1270. Mal
conseillé par son frère, saint Louis partira à la conquête de Tunis, accompagné
du dauphin Philippe et de son épouse, Isabelle. Les troupes débarquent à
Carthage 18 juillet et attendent l'arrivée de Charles d'Anjou et de ses barons. Ces
derniers n'arriveront qu'après la mort de saint Louis, victime de la peste, qui
interviendra le 25 août 1270. Philippe sera proclamé roi de France sous le nom
de "Philippe III le Hardi". Ce dernier, qui avait fait voeu d'obéir jusqu'à l'âge de
30 ans à sa mère Marguerite en 1263, sera délié de son voeu par le pape le
Bienheureux Grégoire X élu le 21 janvier 1271. Louis IX aura des funérailles
nationales le 22 mai 1271 en la basilique Notre Dame de Paris. Louis IX sera
vénéré comme un saint. Le Pape Boniface VIII le canonisera le 11 août 1297, à
l'issue d'une longue enquête et un procès de canonisation.
Robert de Clermont, Tige des Bourbons
Robert de Clermont, né en 1256 et décédé en 1318, Seigneur de Bourbon,
Charollais, Saint-Just et Creil, épouse Marie de Bourgogne, fille de Jean de
Bourgogne et d‟Agnès, dernière Dame de Bourbon, à la condition de porte le
nom de ce fief. Blason de Bourbon ancien : D‟or au lion de gueules, à l‟orle de
huit coquilles d‟azur.
Son fils Louis I prend le nom de Bourbon et épouse Marie de Hainaut, fille de
Jean II de Hainaut et de Philippe de Luxembourg. Louis I de Bourbon, le
Boiteux ou le Grand, comte de la Marche, Clermont, Castres…. A deux fils :
Pierre, l‟aîné ; qui est la tige des Bourbon-Montpensier de la première branche,
dont Charles III connu sous le nom de Connétable de Bourbon, des vicomtes de
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Lavedan, marquis de Malause et Bourbon-Busset. Jacques le cadet, qui suit est
le comte de La Marche et de Ponthieu, Seigneur de Condé, Carency…,
Connétable de France (1315-1361) épouse Jeanne de Châtillon Saint-Paul,
Dame de Lucé, Condé et Carency, fille d‟Hugues de Châtillon Saint Paul,
Seigneur de Lucé, et de Jeanne d‟Argies. Il en a : Pierre (mort en 1361) ; Jean,
époux de Catherine de Vendôme, qui suit ; Jacques, Seigneur de Préaux, tige des
Bourbon-Préaux ; Isabelle (morte en 1371), épouse de Louis, vicomte de
Beaumont au Maine ; puis de Bouchard VII, comte de Vend^me dont elle a
Jeanne.
Henri IV, Roi de France. Grand-Maître de l’Ordre de Saint Michel
Le 1er août 1589, Henri III de France, dernier survivant des frères de Marguerite
et dernier de la lignée de Rois des Valois, est attaqué par le moine fanatique
Jacques Clément. Peu avant sa mort, le 2 août, il nomma Henri III de Navarre à
la succession du trône.
Malgré tout, beaucoup de gens refusaient d‟avoir un protestant pour Roi et
Henri de Navarre dut continuer de se battre contre la ligue catholique, largement
soutenu par l‟Espagne.
Le 21 septembre 1589, le Roi Henri IV engagea le combat contre le duc de
Mayenne à Arques, au nord de la cote de Dieppe. L‟armée d‟Henri, forte de
quelques milliers d‟hommes, réussit à repousser la plus grosse armée de la ligue
catholique. Peu après cela, le nouveau Roi reçut des renforts de la Reine
Elizabeth Ier d‟Angleterre, du Comte de Soissons et d‟autres.
Le 14 mars 1590, Henri combattit contre Mayenne, cette fois à Ivry à l‟Est de
Paris. Cette fois encore, Henri IV remporta la victoire. Cependant, la ligue
catholique garda une main forte sur Paris.
Le 25 juillet 1593, Henri III de Navarre se convertit de nouveau au catholicisme,
ce qui l‟amena à être officiellement couronné Henri IV de France à Chartres, le
27 février 1594. D‟après la légende, véridique ou non, Henri aurait dit que
« Paris vaut bien une messe ». Il lui prit jusqu‟au 22 mars 1594 et la corruption
d‟officiels avant qu‟il ne puisse entrer et prendre contrôle de Paris.
Beaucoup de protestants furent dessus que l‟homme qu‟ils avaient soutenus, ait
renoncé à sa foi pour la seconde fois. Beaucoup de catholiques refusèrent de
croire à la sincérité de sa conversion. Entre tous, il y avait des gens comme
Henri lui-même, qui réalisaient que pour que la France puisse surmonter les
guerres religieuses, les deux religions devaient vivre en paix côte a côte.
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Henri utilisa sa nouvelle influence pour promulguer « l‟Édit de Nantes », signé
en 1598. L‟Édit de Nantes donnait aux protestants la liberté de pratiquer leur foi
dans une France encore principalement catholique.
Le mariage d‟Henri avec Marguerite de Valois ne fut pas un succès et ne
produisit aucun héritier. Henri eut des maîtresses et Marguerite elle-même était
réputée pour avoir beaucoup d‟amants. En 1599, le mariage entre Henri et la
fille de la manipulatrice Catherine de Médicis fut annulé.
Évidemment beaucoup de gens furent surpris, surtout l‟une des maîtresses
d‟Henri, quand en automne 1600, Henri épousa Marie de Médicis de Florence.
Ce mariage fut plus productif et lui donna plusieurs enfants. Le premier d‟entre
eux, né le 27 septembre 1601, sera le futur Louis XIII de France.
Henri renfloua les finances de l‟État et reconstitua les infrastructures du
royaume uni de France et de Navarre, dévastées par les longues guerres. Le duc
de Rosny, protestant, ami de longue date et homme de confiance du Roi, prouva
à cette occasion non seulement qu‟il était un courageux soldat mais aussi un
astucieux financier. Rosny fut promu en 1606 et, à partir de là, serait désormais
connu comme le duc de Sully. Henri devint célèbre pour une autre tirade qui lui
était attribuée : “Un poulet dans chaque gamelle de paysan, tous les
dimanches”.
A cause des longues absences d‟Henri pour les affaires du royaume, Marie de
Médicis fut couronnée Reine, le 13 mai 1610. Elle put ainsi remplir les fonctions
du Roi en son absence.
Le 14 mai 1610, à Paris, Ravaillac sortit de l‟ombre et poignarda à mort Henri
IV de France. Le fils d‟Henri, Louis XIII, n‟avait que huit ans. C'est pourquoi
Marie fut nommée régente du royaume.
Comme Catherine de Médicis auparavant, Marie de Médicis représenta le
pouvoir derrière le trône de France.
Louis XIII, Roi de France. Grand Maître de l’Ordre de Saint Michel
Fils de Henri IV et de Marie de Médicis, Louis XIII est l'une des figures les plus
énigmatiques de la royauté française. Son personnage, cette singulière et si
efficace alliance politique qu'il a constituée avec Richelieu ont donné lieu aux
interprétations les plus diverses. Du tableau, à la fois critique et ambigu, de
Tallemant des Réaux à l'admiration inconditionnelle de Saint-Simon, de la
quasi-victime romantique d'Alexandre Dumas aux portraits contrastés de
l'historiographie contemporaine, autant de points de vue divers, mais qui
tendent, tous, à privilégier Richelieu. Le roi timide, secret, pudique ne manque
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ni de dons naturels, artistiques en particulier, ni de bon sens. Quasi abandonné
par sa mère, veule et peu intelligente, il a, peut-être, souffert du mystère qui
planait sur la mort de son père. Il a probablement détesté sa mère et peu aimé sa
femme. Roi dès l'âge de neuf ans, mais roi à l'éducation négligée, il laisse éclater
sa rancœur et son orgueil bafoué en faisant assassiner Concini, favori de sa
mère, en 1617.
Cet événement démontre que la raison d'État et le peu de scrupules quant au
choix des moyens ne sont pas des créations exclusives du cardinal de Richelieu.
Non que la politique de Luynes de 1617 à 1621 eût été très différente de celle de
Concini: "catholique", pro espagnole, elle ne s'en différencie que par
l'éloignement de la régente Marie de Médicis. Il faut attendre 1624 et l'entrée de
Richelieu au gouvernement pour que, très progressivement, après maintes
expériences, se dégage une nouvelle politique dont le mérite revient à ce dernier.
L'important est de voir ce que signifie le "ministériat". Sa courte durée de 1624 à
1661, avec Richelieu puis avec Mazarin, l'importance de l'hostilité qu'a suscitée
cette forme de gouvernement, la grandeur des deux personnages qui s'y sont
succédé posent des problèmes. On a l'habitude de mettre la série de complots
contre les cardinaux Premiers ministres sur le compte de la politique extérieure.
C'est oublier qu'ils visent d'abord le système inauguré en 1624, autant et plus
que les hommes qui l'incarnent. Richelieu, comme Mazarin, ont fait la fortune
de leur famille et de leur clientèle. Et il existe, de ce fait, une certaine rivalité
entre clientèle royale et clientèle ministérielle, comme l'a bien entrevu
Alexandre Dumas.
Au vrai, la question ne se serait pas posée avec une telle acuité si les nécessités
de la guerre de Trente Ans n'avaient, dans la décennie 1630-1640,
formidablement augmenté, par l'accroissement de l'armée et de la pression
fiscale, la puissance réelle du pouvoir monarchique. L'installation des intendants
dans les provinces, la centralisation administrative qui joue au bénéfice de la
ville de Paris et se traduit, entre autres, par l'essor, définitif, de l'atelier de frappe
monétaire parisien au détriment des ateliers provinciaux, tout prouve combien le
poids de l'État s'appesantit sur l'ensemble de la société française. Ces
"novelletés", justement attribuées au ministériat, font de lui le point de mire non
seulement des tenants d'une politique extérieure plus pacifique, mais aussi des
partisans d'une structure d'État moins pesante. Or Louis XIII ne s'est guère
éloigné de la ligne tracée par Richelieu et a souvent renchéri sur les rigueurs du
cardinal. En vérité, le seul vrai ministériat a été celui de Mazarin, maître
exclusif, et par moments désinvolte, d'Anne d'Autriche. Richelieu doit d'abord
convaincre le roi, et l'on connaît sa célèbre phrase sur la difficulté à conquérir et
à garder les quelques pieds carrés du cabinet royal. Louis XIII a tenu à rester le
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maître de ses décisions et il a eu à maintes reprises, comme lors de la journée
des Dupes, à trancher entre son ministre et les clans adverses.
Henri IV devait encore équilibrer les diverses tendances politiques dans son
entourage. Louis XIII a pu se permettre de donner son appui à un homme dont la
politique ne représentait probablement pas la tendance majeure de "l'opinion" de
la cour et de la ville. Ce qui paraît démontrer le rôle prééminent du cardinal
souligne, paradoxalement, la profondeur du renforcement de l'absolutisme royal,
et explique aussi la violence des tentatives de réaction ultérieures. N'exagérons
cependant pas l'opposition entre le "rationalisme" déjà "classique" du couple
politique Roi et Premier ministre et la réaction féodale de cette première moitié
du XVIIIe siècle français étonnamment "baroque". Chez le roi comme chez le
cardinal, on rencontre aussi quelques-uns des désirs politiques fondamentaux de
l‟époque : souhait de voir réaliser l'unité religieuse, à tout le moins de briser
l'État dans l'État qu'avait formé, sous la régence, l'appareil politique protestant
groupé autour des Rohan; volonté de rénovation religieuse et d'épuration des
mœurs. Mécène à sa manière, doué pour la musique, quelque peu sculpteur,
Louis XIII se révèle peut-être le mieux dans ses goûts. Il a fait, entre autres, de
Georges de La Tour un "peintre royal" et, ce qui est plus significatif, il a
collectionné les œuvres de celui-ci: éclairage oblique, mais combien typique, de
l'homme. Ambigu, secret, jaloux de son autorité et pénétré de ses devoirs, Louis
XIII a eu, à défaut de génie propre, celui de voir et d'utiliser celui du cardinal. Y
a-t-il tant d'hommes, surtout dans le monde politique, qui ont possédé ce genre
de clairvoyance et, plus encore, qui sont capables de supporter sans ombrage un
esprit qui les dépasse ?
Louis XIV, Roi de France. Grand Maître des Ordres du Saint Esprit et de Saint Michel
Le 5 septembre 1638 : Naissance du futur Louis XIV ; et, le 1er septembre
1715 : Mort de Louis XIV.
Le règne de Louis XIV, enfant roi de 5 ans, commence par la régence de sa mère
Anne d'Autriche, secondée par le cardinal de Mazarin. Ce dernier est un
diplomate de génie, mais un piètre gestionnaire financier. La régence sera donc
caractérisée par des succès éclatants dans nos relations diplomatiques (traité de
Westphalie et des Pyrénées) et une situation intérieure catastrophique (la
Fronde) qui frise la guerre civile.
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Louis XIV, le Roi Soleil, aurait dit : «L'État, c'est moi !». En 1661, Louis XIV a
déclaré qu'il ne choisirait pas de premier ministre, mais qu'il gouvernerait lui-
même et pendant 54 ans il a tenu parole. Il a voulu être un roi absolu et croyait
qu'un roi de France doit pouvoir faire tout ce qui lui plaisait. «Il n'a supporté
jamais aucune protestation ou résistance. Il a exigé d'être obéi par tous les
Français». Il a considéré que le roi était le «lieutenant de Dieu sur la terre».
Le Gouvernement sous Louis XIV:
Louis XIV a gouverné avec l'aide de six ministres et du Conseil d'État. Il a été
représenté dans les provinces par les intendants. Il a affirmé son indépendance à
l'égard de la papauté et son autorité sur l'église de France. Il a annulé l'édit de
Nantes, signé par Henri IV, parce qu'il n'acceptait pas la division religieuse.
La Vie à la Cour de Louis XIV
Le Roi-Soleil était très orgueilleux, il pensait qu'il était le plus grand roi du
monde. Â Versailles, il y avait plus de dix mille courtisans, et leur seule
occupation était de servir et d'honorer le roi. «Un règlement minutieux, qui
s'appelle l'Étiquette, avait fixé le rôle de chacun d'entre eux.» Il indiquait quand
le roi se levait et qui devait présenter au roi sa chemise, etc.
La France et Versailles pendant les règnes des successeurs de Louis XIV:
Les règnes de Louis XIV et de ses successeurs, Louis XV et Louis XVI, étaient
une période de grand rayonnement pour la France. Après la mort de Louis XIV
en 1715, Versailles a continué à être la résidence de la Cour et du
Gouvernement. Bien que Louis XV et Louis XVI aient supporté moins bien la
vie réglée du Roi-Soleil, ils ont continué avec les mêmes gestes que Louis XIV.
Philippe V (Duc d’Anjou), Roi d’Espagne. Grand Maître de l’Ordre de la Toison d’Or
Duc d'Anjou (v. 1683 - v. 1700)
Philippe V (Versailles, 19 décembre 1683ŔMadrid, 9 juillet 1746), roi des
Espagnes et des Indes (1700Ŕ1746). Né Philippe de France. Deuxième fils du
Grand Dauphin et petit-fils de Louis XIV, il est d'abord titré duc d'Anjou.
À la fin des années 1690 se pose le problème dit de la succession d'Espagne :
Charles II d'Espagne, surnommé el Hechizado (« l'ensorcelé »), est malingre et
contrefait, de santé très délicate et sans postérité. Avant même sa mort, les
grandes puissances européennes tentent de s'entendre pour s'approprier son
royaume. L'enjeu est important : si l'Espagne allait aux Bourbons, cela
augmenterait l'influence déjà immense de Louis XIV. Si l'Espagne allait aux
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Habsbourg d'Autriche, l'empire de Charles Quint serait reconstitué. Finalement,
pressé par le cardinal Portocarrero, son principal conseiller, Charles II choisit la
solution française. Le 2 octobre 1700, il fait du jeune duc d'Anjou son légataire
universel, bien que l'héritier légitime du trône espagnol fût son père le Grand
Dauphin (fils de Marie Thérèse épouse de Louis XIV et sœur aînée de Charles
II). En cas de mort ou d'accession sur le trône de France du duc d'Anjou, la
couronne espagnole devait revenir au duc de Berry, puis à défaut à l'archiduc
Charles (futur Charles VI). Charles II meurt le 1er novembre 1700.
La nouvelle arrive le 9 novembre suivant à Versailles. Le 16 novembre 1700,
Louis XIV annonce à la cour qu'il accepte le testament de Charles II. Cette
journée est restée célèbre. Le roi de France présente ainsi son petit-fils, âgé de
dix-sept ans, qui ne parle pas un mot d'espagnol : « Messieurs, voici le roi
d'Espagne ! ». Puis il déclare à son petit-fils : :« Soyez bon Espagnol, c'est
présentement votre premier devoir ; mais souvenez-vous que vous êtes né
Français pour entretenir l'union entre nos deux nations ; c'est le moyen de les
rendre heureuses et de conserver la paix de l'Europe. » Castel dos Rios,
l'ambassadeur espagnol, s'exclame ::« Il n'y a plus de Pyrénées ! »
Toutes les monarchies européennes, sauf l'Empire, reconnaissent le nouveau roi.
Le duc d'Anjou quitte Versailles le 4 décembre, lesté d'Instructions en 33
articles de Louis XIV résumant la conception du pouvoir louis-quatorzienne. Il
arrive à Madrid le 22 janvier 1701. Quelques mois plus tard, les erreurs
politiques s'accumulent :
Première « erreur », le Parlement de Paris a conservé par lettres patentes, le
1er février 1701, les droits de Philippe V à la couronne de France : cette décision
pose, encore aujourd'hui, le problème de la Succession au trône de France.
Deuxième erreur, toujours en février, Louis XIV, à la demande du conseil de
régence espagnol, envoie des troupes occuper des garnisons hollandaises sur la
frontière des Pays-Bas espagnols, garnisons installées en vertu d'un traité
bilatéral signé en 1698.
Troisième erreur, des Français s'installent aux postes importants à Madrid. C'est
également Louis XIV qui pilote le mariage de Philippe V avec Marie-Louise
Gabrielle de Savoie, et donne pour guide et camarera mayor au nouveau couple
une amie de Madame de Maintenon, la redoutable princesse des Ursins.
Dès lors, les couronnes européennes craignent de voir l'Espagne devenir un
protectorat français. C'est la guerre de Succession d'Espagne.
Philippe V sauve finalement son trône grâce aux victoires d'Almansa du
maréchal de Berwick en 1707, et du maréchal de Vendôme à Villaciosa et
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Brihuega, en 1710. Le traité d'Utrecht le confirme dans ses droits, tout en le
contraignant à renoncer solennellement, pour lui et ses descendants, à la
couronne de France (ces renonciations, discutables d'un point de vue juridique
mais enregistrées légalement dans les deux pays, sont l'un des points
d'achoppement de la querelle entre orléanisme et légitimisme). Sa couronne lui
reste également aux prix de pertes de territoire, notamment Gibraltar, Minorque,
et des territoires Italie (Philippe V se fera restituer le royaume de Naples et la
Sicile en 1738). L'Espagne reste alors sous influence française, par
l'intermédiaire de Jean Orry, chargé des finances, qui mène une politique de
centralisation administrative à la française.
À la mort de sa femme, Marie-Louise de Savoie, Philippe V se remarie, en 1714,
avec Élisabeth Farnèse, sœur du duc de Parme, par l'intermédiaire de l'abbé
Giulio Alberoni, futur cardinal, et âme damnée de la reine. La nouvelle reine fait
renvoyer prestement la princesse des Ursins. Son ministre Alberoni, qui
gouverne en sous main le faible Philippe V, mène une politique qui conduit,
suite à un incident mineur fin 1718 (arrestation en Milanais du Grand
Inquisiteur), à une guerre contre la France et l'Angleterre, et finit par être
renvoyé en 1719.
En 1724, Philippe V abdique en faveur de son fils aîné Louis, mais la mort
prématurée de celui-ci, sept mois plus tard, le fait ceindre de nouveau la
couronne. En mars 1725, il rompt avec la France qui lui renvoie sa fille, Marie-
Anne-Victoire de Bourbon (1718-1781), surnommée l'Infante-Reine, fiancée de
Louis XV. Âgée de sept ans, elle est trop jeune pour être mère, alors que la
France a rapidement besoin d'un dauphin. Philippe V se rapproche alors de
l'Autriche, obtenant par le traité de Séville de 1729 Parme et Plaisance pour ses
fils. Au sortir de la guerre de Succession de Pologne, l'Espagne s'en sert comme
monnaie d'échange et les Habsbourg rendent à Philippe V Naples et la Sicile
1738, qui avaient été perdues à Utrecht. Le rapprochement franco-espagnol est
scellé par le mariage d'une fille de Louis XV avec l'un des fils de Philippe V.
Enfin, il s'engage dans la guerre de Succession d'Autriche suite aux tensions
nées de l'essor maritime de l'Espagne. Il meurt le 9 juillet 1746. Son fils
Ferdinand VI d'Espagne lui succède.
Sa descendance, qui régnera sur l'Espagne, les deux Siciles, Parme et le
Luxembourg. La branche aînée conteste la renonciation de Philippe V au trône
d'Espagne et revendique la légitimité au trône de France aux Bourbon Orléans.
51
Charles III, Roi d’Espagne. Grand Maître de l’Ordre de la Toison d’Or.
Charles III (Madrid, 20 janvier 1716 - Madrid, 14 décembre 1788) fut roi des
Espagne et des Indes de 1759 à 1788, à la mort de son demi-frère Ferdinand VI
d'Espagne.
Fils de Philippe V d'Espagne et de sa seconde épouse, la princesse Elisabetta
Farnese, il fut d'abord duc de Parme et de Plaisance sous le nom de Charles Ier en
1731 (à la mort de son grand-oncle, le duc Antonio Farnese), puis roi des Deux-
Siciles sous le simple nom de Charles (sans numérotation spécifique) en 1734
(par conquête du royaume de Naples et du royaume de Sicile). Il fut sacré et
couronné roi des Deux-Siciles à Palerme le 3 juillet 1735.
En devenant roi des Espagnes il céda les Deux-Siciles en 1759 à son troisième
fils Ferdinand.
Il fut d'abord appelé l'infant don Carlos de Borbón. Il régna d'abord sur les
duchés de Parme et de Plaisance (1731-1735), auxquels il prétendait par héritage
de sa mère, Elisabetta Farnese, nièce du dernier duc, Antonio Farnese, mort sans
postérité mâle.
Quelques années après (1734), il récupéra le trône de Naples (perdu par son
père, Philippe V, en 1713 avec la paix d'Utrecht au profit de la maison de
Savoie), mais il dut en peu de temps se mettre en possession de cette nouvelle
couronne. Ses troupes battirent l'armée impériale qui la lui disputait à la bataille
de Bitonto, et il fut reconnu par la France en 1735, adoptant le simple nom de
règne de Charles pour marquer la discontinuité autant avec le précédent
royaume angevin qu'avec la précédente vice-royauté espagnole.
Bien secondé par son ministre Tanucci, il gouvernait avec sagesse depuis 28 ans
ses États d'Italie, lorsqu'en 1759 il fut appelé au trône d'Espagne après la mort de
son frère Ferdinand VI; il laissa les Deux-Siciles à son 3e fils, Ferdinand, et
monta sur le trône d'Espagne sous le nom de Charles III. Il conclut avec Louis
XV le Pacte de famille (1761), et se joignit à la France dans les deux guerres
qu'elle eut à soutenir contre la Grande-Bretagne en 1762 et 1778; il n'éprouva
que des revers dans la première de ces deux guerres, mais il répara en partie ses
pertes dans la deuxième, et recouvra Minorque et la Floride, que les
Britanniques lui avaient enlevés. Il tenta à plusieurs reprises (1775, 1783, 1784)
de punir l'insolence des pirates d'Alger; mais il ne réussit pas dans ces
expéditions.
52
Ce prince s'occupa surtout d'améliorer l'état intérieur de l'Espagne. On lui doit
des canaux, des grands chemins, l'hôtel des douanes et celui des postes à
Madrid, le cabinet d'histoire naturelle, le jardin botanique, les académies de
peinture et de dessin ; il créa des écoles militaires et navales, et fit d'importants
armements maritimes. Il voulut aussi réformer le costume des Espagnols; mais
ce projet causa un terrible soulèvement à Madrid (1766). Il se montra très
opposé aux Jésuites et les bannit en 1767 de son royaume et de ses colonies.
Ce prince fonda en 1777, à l'occasion de la naissance de l'Infant, l'Ordre de
Charles III, destiné à récompenser le mérite. La croix est blanche et bleue, à 8
pointes; au milieu on voit l'image de la Vierge, avec cette devise : Virtuti et
merito. Le ruban est bleu liseré de blanc.
Charles IV, Roi d’Espagne. Grand Maître de l’Ordre de la Toison d’Or
Charles IV d'Espagne fut roi d'Espagne de 1788 à 1808. Fils de Charles III
d'Espagne, il naquit le 11 novembre 1748 à Portici (Italie) et mourut à Rome le
20 janvier 1819.
Épouse au palais de la Granja à San Ildefonso le 4 septembre 1765 Marie Louise
de Bourbon-Parme (1751-1819) ( fille de Philippe Ier de Parme et d'Élisabeth de
France (1727-1759) (fille de Louis XV de France), dont il eut 15 enfants :
1. Charles Clément d'Espagne (1771-1774)
2. Charlotte Joachime d'Espagne (1775-1830), en 1785 elle épousa Jean VI
de Portugal (postérité)
3. Marie-Louise d'Espagne (1777-1782)
4. Marie-Amélie d'Espagne (1779-1798), en 1795 elle épousa l'infant
Antoine d'Espagne (1755-1817)
5. Charles d'Espagne (1780-1783)
6. Marie-Louise (1782-1824), en 1795 elle épousa Louis Ier d'Étrurie
(postérité)
7. Charles d'Espagne (1783-1784)
8. Philippe François d'Espagne (1783-1784)
9. Ferdinand VII d'Espagne (postérité)
10. Marie Isabelle d'Espagne (postérité)
11. Charles de Bourbon (1788-1855), comte de Molina, en 1816, il épousa
Françoise de Portugal (postérité). Veuf, il épousa en 1838 Thérèse de
Portugal
12. Marie-Isabelle d'Espagne (1789-1848), en 1802 elle épousa François Ier
des Deux-Siciles (postérité)
13. Philippe d'Espagne (1791-1794)
14. Philippa d'Espagne (1792-1794)
53
15. François de Paule d'Espagne, duc de Cadix
Manquant de volonté, il confia la direction de l'Espagne à Manuel Godoy, amant
de sa femme Marie-Louise de Bourbon-Parme.
Il succéda à son père en 1788. Prince faible et incapable, il fut sans cesse
dominé par la reine Marie-Louise ainsi que par le favori de cette princesse,
Manuel Godoy, prince de la Paix, et fut à la merci de tous les événements. Il
tenta de sauver son cousin Louis XVI et déclara la guerre à la république
française. En 1793 (27-3-1793), après l'exécution de Louis XVI en réponse à la
déclaration de guerre que la Convention lui avait adressée le 7 mars, il fut
contraint de faire la paix et même de conclure avec la France un traité d'alliance
offensive et défensive par le traité de Bâle et la cession de l'Île de Saint-
Domingue en 1795). En 1796, il signa le Traité de San Ildefonso, alliance
militaire avec la France contre la Grande-Bretagne.
En conséquence de ce traité, il dut faire la guerre au Portugal et à la Grande-
Bretagne. La guerre contre l'Angleterre commença en 1796, les Espagnols
perdirent les batailles du cap Saint Vincent et de l'île Trinidad, mais par la suite
la situation s'inversa, et les Espagnols gagnèrent les batailles contre les anglais, à
Sainte Cruz de Tenerife et Cadiz contre Nelson, et à Porto Rico contre Ralph
Abercromby, la paix entre les 3 puissances fut signée en 1802, sans que
l'Angleterre, n'ait obtenu de vrais résultats contre les Espagnols. En 1801 la
guerre des oranges, contre le Portugal, éclate et l'Espagne envahit le pays
lusitanien. En 1805, la guerre contre l'Angleterre reprend, l'Espagne subit une
terrible défaite à Trafalgar, mais malgré cette défaite, l'Espagne inflige dans ses
colonies une humiliante défaite aux anglais, durant la guerre pour le Rio de la
Plata (1805-1806) et les repousse d'Amérique du Sud. Il devint ensuite le jouet
de Napoléon Ier. Accablé du joug que lui imposait l'Empereur, il voulut se
retirer en Amérique mais la révolte d'Aranjuez, suscitée par son fils Ferdinand
(18 mars 1808), l'empêcha d'exécuter ce projet, et il se vit contraint d'abdiquer
en faveur de ce dernier lors de l'invasion de l'Espagne par Napoléon ; deux mois
après, Napoléon, que les deux princes avaient invoqué comme arbitre, le forçait,
dans l'entrevue de Bayonne, à rétracter cette abdication et à en faire une nouvelle
en sa propre faveur (5 mai). Napoléon mettait son frère Joseph Bonaparte sur le
trône. Charles IV fut envoyé à Compiègne et reçut une rente viagère, puis il alla
résider à Marseille en 1811) et enfin à Rome, où il mourut réconcilié avec son
fils.
54
Résumé sur la Maison des Bourbons
Fondée au début du Xe s., la première maison de Bourbon serait issue d'un fidèle
de Guillaume Ier le Pieux, duc d'Aquitaine, nommé Aimard, qui vivait vers 915
et dont le fils Aimon Ier, seigneur de Bourbon, possédait en 950 le château de
Bourbon (aujourd'hui Bourbon-l'Archambault) qui donna son nom à la famille.
D'abord vassaux du comte de Bourges puis vassaux directs de la couronne de
France (Xe s.), les seigneurs de Bourbon agrandirent leur seigneurie qui passa
par mariage en 1197 à Gui II de Dampierre, époux de Mahaut, dame de
Bourbon, souche de la deuxième maison de Bourbon (dite de Bourbon-
Dampierre), puis en 1272 à Robert de France, comte de Clermont, fils de
Louis IX qui fonda la troisième maison (ou maison capétienne) de Bourbon. En
1327, Charles IV le Bel érigea la seigneurie de Bourbon en duché-pairie en
faveur du fils aîné de Robert de Clermont, Louis Ier, 1
er duc de Bourbon, dont les
successeurs pratiquèrent une active politique d'accroissement territorial et firent
du duché de Bourbon (ou de Bourbonnais) le centre d'un vaste État princier. La
maison de Bourbon devint ainsi au XVe s. l'une des plus puissantes maisons
féodales du royaume. Elle était alors divisée en trois branches :
1o la branche ducale (ou aînée), issue de Pierre I
er, 2
e duc de Bourbon,
possédait les duchés de Bourbon et d'Auvergne, les comtés de Forez et de
Clermont-en-Beauvaisis, le Beaujolais, la seigneurie de Château-Chinon.
2o la branche de Montpensier, fondée par Louis I
er, comte de Montpensier
(1434-1486), fils de Jean Ier, 4
e duc de Bourbon, détenait le comté de
Montpensier, le Dauphiné d'Auvergne, les comtés de Sancerre et de Clermont-
en-Auvergne, et les Dombes.
3o la branche de Vendôme, formée par Louis, comte de Vendôme (1412-
1446), fils de Jean Ier, comte de la Marche, avait le comté de Vendôme et la
principauté de La Roche-sur-Yon.
Au début du XVIe s., la maison de Bourbon fut affaiblie par la « trahison » de
son chef, le connétable de Bourbon (Charles III, 8e duc de Bourbon), dont la
majeure partie des biens, qui comprenaient ceux de la branche ducale et ceux de
la branche de Montpensier, furent confisqués (1527) puis réunis (1531) au
domaine royal par François Ier. La mort sans postérité du connétable (1527) fit
de la branche de Vendôme la branche aînée de la famille. Entrée en possession
55
des vastes domaines de la maison d'Albret par le mariage (1548) d'Antoine de
Bourbon, duc de Vendôme, avec Jeanne (III) d'Albret, cette branche accéda à la
couronne de France avec Henri de Bourbon, roi de Navarre (Henri III), fils
d'Antoine de Bourbon qui succéda (1589) sous le nom d'Henri IV à son cousin
au vingt et unième degré, Henri III, dernier roi de la dynastie des Valois. En
1607, Henri IV fit rentrer dans la mouvance française les biens de sa famille,
mais maintint la séparation théorique de la couronne de Navarre de celle de
France et s'intitula « roi de France et de Navarre ». Arrivée au trône avec
Henri IV, la branche de Vendôme (ou maison de la Marche-Vendôme) régna sur
la France jusqu'en 1792 avec Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, puis
de 1814 à 1830 avec Louis XVIII et Charles X, et s'éteignit en 1883 à la mort du
comte de Chambord.
Après la révolution de juillet 1830, la branche cadette d'Orléans, issue du
second fils de Louis XIII, Philippe Ier, duc d'Orléans, accéda à la couronne avec
Louis-Philippe Ier, roi des Français de 1830 à 1848.
Après avoir donné des rois à la France, la maison de Bourbon en fournit à
plusieurs pays d'Europe. En 1700, elle accéda au trône d'Espagne avec le petit-
fils de Louis XIV, Philippe V, chef de la branche de Bourbon-Espagne qui
règne encore sur ce pays avec Juan Carlos. En 1734, elle accéda aux trônes de
Naples et de Sicile avec Charles VII et s'y maintint avec Ferdinand Ier, roi des
Deux-Siciles, tige du rameau de Bourbon-Deux-Siciles, puis avec ses
descendants jusqu'en 1860. Enfin, en 1748, elle acquit les duchés de Parme et de
Plaisance donnés à un fils de Philippe V, l'infant Philippe, tige du rameau de
Bourbon-Parme, qui régna sur les duchés jusqu'en 1859.
De nombreuses branches sont issues de Robert de Clermont, souche commune à
tous les Bourbons. Des trois branches qui se sont détachées aux XIVe et XV
e s.
de la branche ducale, seule la branche de Bourbon-Busset fondée par Louis de
Bourbon (1438-1482), prince-évêque de Liège, et considérée comme bâtarde,
s'est perpétuée jusqu'à nos jours. En effet, celle de Montpensier finit en 1627
avec Marie, duchesse de Montpensier, mère d'Anne Marie Louise de
Montpensier (la « Grande Mademoiselle »), et celle de la Marche s'éteignit vers
1463. La maison de la Marche-Vendôme, issue de cette dernière branche, a
donné naissance au XVIe s. à la branche de Condé qui produisit les deux
rameaux de Conti, au XVIIe s. aux première et seconde branche de Bourbon-
Orléans (ou troisième et quatrième maisons d'Orléans), puis au XVIIIe s. à la
branche de Bourbon-Espagne, issue de Philippe V et qui donna, outre les
rameaux de Bourbon-Deux-Siciles et de Bourbon-Parme, encore représentés
aujourd'hui, le rameau de Bourbon-Cadix-Séville, issu d'un fils de Charles IV
d'Espagne, l'infant François de Paule (1794-1865), et auquel appartiennent les
Bourbons d'Espagne actuels.
56
Infant Henri de Bourbon, Duc de Séville
Né en 1823. Décédé en 1870.
Prince François de Bourbon. Chevalier de l’Ordre de la Toison d’Or
Prince François de Bourbon, Duc de Séville. Grand Maître de l’Ordre de
Saint Lazare de Jérusalem
Marquis Portafax de Oria
Médecin Militaire, Premier Empire.
Paul Pierre Jean Neveu, Baron de Geniebre
Sa Paternité Révérendissime Dom Marie-François
Janssens, S.O.Cist., Abbé de Notre-Dame de Pont-
Colbert, Abbé général du Saint Ordre de Citeaux, qui
conféra l'adoubement liturgique à l'actuel Gouverneur
général de l'Ordre, après que ce dernier eut reçu
l'armement laïc des mains de Son Excellence le Baron
Paul Neveu du Genièbre.
Michel Swysen, Comte d’Aijalon
Armand Toussaint (Raymond Panagion)
Mgr Armand Toussaint est né le 28 janvier 1895 et il est décédé le 4 juillet 1994
à l‟âge de quatre-vingt-dix-neuf ans.
Fondateur et Grand Maître de l‟Ordre Martiniste des Pauvres Chevaliers du
Christ, aujourd‟hui bien implanté dans le paysage Martiniste, Armand Toussaint
(Tau Raymond Panagion) se réclamait de la «filiation russe» de Serge
Marcotoune. Sans attendre, rappelons qu‟il n‟existe pas plus en Russie qu‟en
France de filiation rituelle remontant à Louis-Claude de Saint-Martin, et que les
«Martinistes» russes du siècle des Lumières étaient des amateurs de l‟œuvre du
Philosophe inconnu, le plus souvent francs-maçons du Régime écossais rectifié.
57
Mais il est vrai qu‟un siècle plus tard, au titre de l‟Ordre Martiniste qu‟il avait
fondé en 1887-1891, Papus autorisa la fondation de loges Martinistes en Russie,
avec la collaboration de certains proches de Nicolas II. Serge Marcotoune
héritier de certaines de ces loges-là, et d‟ailleurs délégué à Kiev du successeur
de Papus, Jean Bricaud, rapportera en France ce dépôt, avant de le diffuser.
C‟est une filiation «russe» de désir.
Armand Toussaint dirigea de 1933 à 1970 la branche belge de l‟Association
Rosicrucienne de Max Heindel, dont il s‟est séparé pour fonder, en 1971, la
Fraternité Rosicrucienne. Consacré évêque gnostique, il a également fondé
l‟Eglise Rosicrucienne Apostolique (ERA), elle-même à l‟origine de la filiation
épiscopale de l‟Eglise Universelle de la Nouvelle Alliance (EUNA), fondée par
Roger Caro (Pierre Phoebus, plus tard Stephanos pour l‟aigle Orthodoxe de son
Eglise. Ce dernier, on le sait, s'impliqua dans l‟école alchimique des Frères
Aînés de la Rose + Croix (FARC) dont le dépôt traditionnel serait à explorer
jusqu‟aux Templiers de l‟Ordre Souverain du Temple de Jérusalem. Armand
Toussaint lui-même a joué dans les FARC un rôle de premier plan. Il
correspondit aussi avec Eugène Canseliet, et l‟on découvrira ces échanges avec
intérêt. D‟autres pièces publiées et commentées par Rémi Boyer contribuent à
documenter l‟histoire de l‟Ordre Martiniste des chevaliers du Christ.
Armand Toussaint fut un homme exceptionnel, qui connut un parcours tout à
fait extraordinaire qui l‟amena très tôt à s‟intéresser comme nous le savons déjà
au Martinisme, au Rosicrucianisme, à l‟Alchimie et aux Philosophies Orientales.
Et c‟est à un âge relativement avancé qu‟il reçut l‟épiscopat, en 1963, des mains
de Mgr Roger Deschamps alors Primat de Belgique de l‟Église Gnostique
Apostolique. C‟est en vertu de la Succession Apostolique ainsi reçue que Mgr
Armand Toussaint est cité à la page 224 du Old Catholic Sourcebook comme
évêque de la succession vieille catholique. Soucieux de transmettre cette
succession et de perpétuer ainsi la vie de l‟Église, il ordonna notamment à
l‟épiscopat Mgr Roger Caro, fondateur de l‟Église de la Nouvelle Alliance et
Imperator de l‟Ordre des Frères Aînés de la Rose-Croix. Il reçut d‟ailleurs de cet
Ordre une formation en alchimie qui le conduisit à recevoir l‟adeptat en tant que
Frère Aîné de la Rose-Croix. Il exerça même la fonction d‟Imperator Honoraire
de l‟Ordre, ce qui est inhabituel.
Philippe Laurent De Coster
Il est né à Gand (Belgique), le 19 septembre 1938. Baptisé le 25 septembre
1938. Confirmé le 6 juin 1950.Etudes Théologiques (diplômes et certificats).
Emmaus Bible School, Eastham, Cheshire, England. Trois ans d'études (extra
58
muros), 1959 - 1961. A Institut Biblique de Bruxelles, cours résidentiels en
1960. Unity School of Christianity , Lee's Summit, Missouri, U.S.A. (extra
muros), neuf ans d'études de 1962 à 1970. Hoger Diocesaan
Godsdienstinstituut, cours du samedi après-midi de recyclage (formation
complémentaire Catholique Romaine) 1967/68. Une année académique sans
examens à cause d‟hospitalisation pendant presque trois mois pour cause
d‟accident rural.
Ordinations:
Ordres Mineurs et majeurs de Diacre et de Prêtre, le 24 février 1974, par Mgr
Jean-Paul CHARLET. Épiscopat le 7 juin 1974, par Mgr Roger CARO, et co-
consécrateurs
(voir page 8 de son livre) (filiations Orthodoxes et Vieille-Catholique Romaine
d'Utrecht). Épiscopat "sub conditione", le 19 octobre 1975 pour obtenir la
Succession Apostolique Romaine du Brésil (lignée de Mgr Dom Carlos Duarte
da Costa). Épiscopat "sub conditione" le 30 juin 1979, par Mgr Roger CARO,
et co-consécrateurs pour avoir les Successions Apostoliques transmises par
Mgr Joannes Maria Van Assendelft (désormais MGR MARCOS, Évêque en
France de l'Eglise Copte d'Égypte), et Mgr Giovanni TADDEI dans les
diverses Églises Orthodoxes et d'Utrecht. Les consécrations "sub conditione"
avaient qu'un seul but: l‟œcuménisme.
Continuation des études théologiques "extra muros": Diplôme de Bachelier en
Théologie, le 28 décembre 1980 (Southeastern University, Greenville, South
Carolina, U.S.A. par l'extension belge.) Diplôme du "London Bible College",
en novembre 1984 (niveau universitaire). Egalement au "London Bible College"
(désormais, "London School of Theology"), quelques spécialisations: OLD
TESTAMENT : General (Cambridge Diploma/Certificate in Religious Studies
Papers). Etudes analytiques: Hebrews; et Acts of the Apostles.
Nominations honorifiques Anglo-Saxons. St. Ephrem's Institute, Sweden,
"Doctor of Divinity", le 2 septembre 1979. New Christian Institute of New
England, "Doctor of Divinity", le 16 octobre 1980. Chevalier Grand Croix du
Mérite de l‟Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix ; et Chevalier
de l‟Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ Ŕ Gardiens de la Terre Sainte.
Son Épiscopat 1974 Ŕ 2008
Dés le début en 1974, ma vie sacerdotale et épiscopale se sont manifestées
comme un mouvement idéaliste en offrant parmi mes buts la possibilité d‟une
détente humaine, au-dessus de toute considération religieuse et même politique ;
et en facilitant les travaux philosophiques et psychologiques de notre temps, des
59
vrais penseurs, des écrivains conscients de leur mission et des artistes véritables,
pour accéder à l‟interpénétration des groupes ethniques, grâce à la synthèse de la
vie de l‟Esprit et de la Connaissance.
Mon épiscopat n‟a pas seulement tenté de jouer la carte affective du monde qui
m‟entoure, donnant à chacun l‟occasion de mettre en valeur ses lumières
spirituelles même universelles, et de servir ainsi la Beauté en faisant appel à la
flamme intérieure, «le Christ en nous », qui sommeille en chacun, mais
finalement suscite l‟idée du courant d‟Amour, qui doit parcourir parmi nous par
la compréhension mutuelle en marche, mettant en pratique la phrase de
Clemenceau : « Au lieu de vous excommunier les uns et les autres, aidez-vous
!».
Contrairement au passé, le problème du monde d‟aujourd‟hui est le problème de
l‟individu, qui se justifie par le fait qu‟il ne saurait y avoir de progrès collectif
que par le progrès de chaque individu en toute facilité ; il est indispensable que
chacun s‟élève au-dessus de toute limitation par le dépassement personnel dans
tous les domaines, afin de passer consciemment du «moi limité » au Moi
complet par la Spiritualité, car il est vrai que l‟homme d‟aujourd‟hui éprouve le
besoin de se libérer de ce qui entrave son individualité.
Mon épiscopat jusqu‟à ce jour et plus loin tend à l‟aider dans sa prise de
conscience individuelle, qui permet de passer de la philosophie de jadis à la
sérénité évangélique de l‟Amour, du pouvoir personnel à l‟accomplissement de
la Volonté impersonnelle, après l‟avoir d‟abord amené à une orientation
nouvelle de style de vie de l‟an 2007, afin de devenir un symbole de paix pour
tous, en engendrant ainsi des actes salutaires pour le monde entier.
« Là où parait l´évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le
Christ Jésus, là est l´Eglise catholique. » (Saint Ignace d‟Antioche, Smyrn. 8, 1-
2, SC, pp. 139, 141.)
Offrande Eucharistique, le Sacrifice de la Sainte Messe est à la fois la
manifestation suprême de l‟unité de l‟Eglise Universelle et un moyen puissant
de réaliser cette unité. Dans la description très riche du culte liturgique de la
Catholicité de toujours, saint Ignace d‟Antioche révèle l‟unité profonde du
peuple de Dieu, dans ses membres et avec le Christ, autour d‟un même autel de
pierre et de l‟unique autel : le Christ. L‟assemblée eucharistique est facteur
d‟unité : unité avec l‟évêque, unité de toute l‟Eglise, unité avec le Christ, lequel
est lui-même uni inséparablement au Père.
J‟ai toujours proposé cette haute spiritualité, dans laquelle le mot
CONVERSION reprend son sens premier de metanoïa ou «changement de
60
mentalité ». Point n‟est besoin, pour participer à ce courant d‟abandonner une
confession religieuse pour en embrasser une autre, il suffit d‟abandonner les
insuffisances qui nous rendent malheureux, afin de se laisser pénétrer par
l‟Esprit.
En 2010, Philippe L. De Coster, D.D. s‟est retiré des affaires ecclésiastiques
pour cause de santé, mais continuant sa noble fonction en tant que Grand Maître
Général de l‟Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix. Il continue
ce qu‟il a commencé dans les année soixante, notamment tout ce qui approche
l‟occultisme et la méditation traditionnelle d‟Orient et Occident.
Les Ordres mentionnés dans le Tableau Chronologique de la filiation
chevaleresque aboutissant à Paul Pierre Jean NEVEU, Baron du Geniebre
Ordre de la Cosse de Genêt
Cet ordre a été créé en France, l'an 1234, par le roi Louis IX, dit saint Louis, en
l'honneur de son avènement au trône et afin de perpétuer le souvenir de son
mariage avec Marguerite, fille de Raymond Bérenger, comte de Provence. Cet
ordre fut honoré pendant le règne de son fondateur. Mais, délaissé après sa mort,
il finit par disparaître complètement sous Charles VI.
Son nom vient du collier que portaient les chevaliers, et qui était composé de
cosses de genêt entrelacées de fleurs de lis d'or.
Ordre de Saint-Michel
L‟Ordre de Saint-Michel fut créé à Amboise le 1er août 1469 par Louis XI, afin
de répliquer à la fondation de l‟ordre bourguignon de la Toison d‟Or. Le roi de
France en assurait la grande maîtrise et les chevaliers, au nombre de trente-six "
gentilshommes de nom et d‟arme ", élus par les membres de l‟ordre, devaient lui
prêter serment. Le siège " théorique " en était l‟abbaye du Mont-Saint-Michel,
transféré ensuite à la Sainte Chapelle de Vincennes, puis par Louis XIV, aux
Cordeliers de Paris.
Les chevaliers étaient liés par un serment de fidélité irrévocable à la couronne de
France. Un chapitre des coulpes était pratiqué aux réunions de l‟ordre (où l‟on
s‟accusait publiquement des manquements à la règle). Un office quotidien de
Saint Michel, même s‟il ne figurait pas formellement dans les statuts, fut imposé
à partir du XVIIIe siècle.
61
Après 1560, le chiffre limite de 36 membres est abandonné ; l‟ordre est conféré
à de nombreux courtisans parfois non combattants, et se trouve ainsi dévalorisé.
Lorsque Henri III fonda l‟Ordre du Saint-Esprit en 1578 pour regrouper sa
noblesse, les statuts prescrivirent que ses cents chevaliers devaient
préalablement être membres de Saint-Michel, qui prit ainsi la place de second
ordre du royaume.
L‟institution subit de nombreuses modifications, à commencer par l‟abandon du
système électif des membres, qui furent nommés par le roi seul. Le nombre de
ses chevaliers ne cessa d‟augmenter, surtout à partir du début des guerres de
religion. On en aurait alors compté près de cinq cents, parmi lesquels des civils
et des anoblis récents.
A la suite de nouveaux abus, Louis XIV procéda, en 1661 et 1665, à une
réforme sévère et fixa ses effectifs à cent, non compris les chevaliers du Saint-
Esprit. Mais, à partir du règne du Roi-Soleil, l‟institution prit toutefois un
caractère assez particulier, devenant surtout la récompense des savants, des
écrivains, des artistes, anoblissant par la même ceux qui n‟étaient pas bien " nés
". L‟insigne primitif (un collier auquel était suspendu un médaillon représentant
Saint Michel terrassant un dragon) est remplacé par un grand cordon noir auquel
est suspendue une croix de Malte centrée de l‟image de l‟archange.
Aboli sous la Révolution, il fut rétabli par Louis XVIII et continua d‟être
décerné dans le même esprit jusqu‟à la chute de la monarchie légitime en 1830.
Sous la Restauration, les chevaliers furent au nombre de cent, non compris ceux
du Saint-Esprit. Après Charles X, il ne semble pas qu‟il y ait eu des
nominations, bien qu‟une " survivance " de l‟Ordre de Saint-Michel ait été
assurée par les prétendants " légitimistes " de la maison de Bourbon-Anjou
(branche " puînée " dite encore d‟Espagne) au trône de France.
Noble Ordre de la Toison d’Or
L‟Ordre de la Toison d‟Or est peut être le plus glorieux et le plus illustre ordre
de chevalerie de tous les temps. Il fut fondé par Philippe III le Bon, duc de
Bourgogne, le 10 janvier 1430, le jour de son mariage avec l‟infante Isabelle de
Portugal, célébré à Bruges. Philippe avait été nommé chevalier de la Jarretière
en 1422, mais, avait demandé à différer cet honneur à cause d‟un possible
conflit de loyauté ; cette demande avait été interprétée par les compagnons de la
Jarretière comme un refus d‟être membre (cas unique dans l‟histoire de l‟ordre).
Comme celui de la Jarretière, l‟ordre de Philippe III avait des statuts écrits
décrivant les devoirs et obligations de ses membres ; il était de la même manière
dédié à un saint patron : l‟apôtre Saint André.
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L‟ordre de la Toison d‟Or devait exalter l‟esprit chevaleresque ; son but
principal était la gloire de Dieu et la défense de la religion chrétienne, comme le
rappelait l‟inscription figurant sur le tombeau du duc à Dijon :
" Pour maintenir l‟Eglise qui est de Dieu maison,
J‟ai mis sus le noble Ordre, qu‟on nomme la Toison ".
Cette confrérie de chevalerie avait été appelée du nom de la Toison d‟or, en
faisant référence au mythe grec : " Cette toison appartenait au bélier ailé sur
lequel Phrixus et Hellé passèrent la mer, et qui devint la propriété d‟Aiêtês, roi
des Colchiens. Lorsque Jason, fils d‟Eson, roi d‟Iolcos réclama le trône paternel
à son oncle l‟usurpateur Pélias, celui-ci peu empressé de lui rendre, le chargea
d‟aller quérir la Toison d‟Or en Colchide. Jason organisa alors l‟expédition des
Argonautes et s‟en empara ". Mais, très rapidement la symbolique biblique
devait prévaloir sur la légende païenne et dès la fin du règne de Philippe le Bon,
l‟évêque Guillaume de Filastre, qui fut chancelier de l‟ordre, ne trouve pas
moins de six toisons, celle de Jason, de Gédéon, de Jacob, de Mesa, de Job et de
David, correspondant chacune à une vertu que devait posséder tout bon
chevalier.
L‟ordre n‟en avait pas moins un caractère politique, et son éclat, ainsi que le
luxe dont étaient entourées ses cérémonies, assurait au Grand Duc d‟Occident un
prestige international, et lui permettait, en choisissant des personnages parmi les
plus importants des anciens duchés et comtés unis sous son sceptre, de renforcer
le lien dynastique entre ses divers états. L‟ordre comptait au début 24 chevaliers
(passé à 30, puis 50 à partir de 1516), auxquels s‟ajoutaient 4 officiers : un
trésorier, un héraut d‟armes, un chancelier et un greffier. L‟ordre de la Toison
d‟Or était donc un club très fermé, destiné à honorer les plus valeureux
gentilshommes et les alliés étrangers du duc de Bourgogne.
Les insignes de l‟ordre consistent en un collier d‟or, composé d‟une succession
de " briquets " alternant avec des pierres environnées de flammes, auquel est
appendue une dépouille de bélier d‟or. Contrairement à l‟ordre anglais de la
Jarretière, l‟ordre bourguignon originel n‟avait pas de siège permanent. Les
premières réunions de son " chapitre général " eurent lieu à Bruges (1430 et
1432), Lille (1431), Dijon (1433), puis Bruxelles, La Haye, etc…
.La souveraineté de l‟ordre, propriété héréditaire de la maison de Bourgogne,
était, à défaut d‟héritier mâle, destiné à l‟époux de l‟héritière jusqu‟à la majorité
du fils de celle-ci. La grande maîtrise passa donc à la maison d‟Autriche par
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mariage, en 1477, de Marie, fille de Charles le Téméraire, dernier duc de
Bourgogne, avec l‟archiduc (ultérieurement empereur) Maximilien d‟Autriche.
Par le mariage de Jeanne la Folle avec l‟archiduc Philippe Ier, l‟Espagne passa en
1516 à la maison d‟Autriche. Charles Quint se réserva le titre honorifique de
Duc de Bourgogne, comme chef de cette maison, afin de pouvoir conserver la
maîtrise de l‟ordre. Il légua la grande maîtrise de l‟ordre avec le trône d‟Espagne
à son fils Philippe II, après avoir cédé ses états d‟Autriche dès 1521 à son frère
Ferdinand.
En 1700, à la mort de Charles II, dernier Habsbourg d‟Espagne (descendant de
Charles Quint), son petit-neveu, Philippe d‟Anjou, petit-fils de Louis XIV et de
l‟Infante Marie-Thérèse, qu‟il avait institué héritier de tous ses États, voulut
conserver la grande maîtrise de l‟ordre. Mais en 1712, l‟empereur Léopold Ier,
chef de la branche autrichienne des Habsbourg, s‟attribua également les titres et
les souverainetés non territoriales de la Maison de Bourgogne, à commencer par
celle de la Toison d‟Or. Il mit aussi la main sur le trésor qui fut apporté à Vienne
(où il se trouve toujours). Ainsi naquit la division de l‟ordre.
Napoléon Ier, le 15 août 1809, après avoir vaincu l‟Autriche à Wagram et mis
Joseph sur le trône d‟Espagne, décida de créer l‟Ordre des Trois Toisons d‟Or,
mais le projet souleva de telles protestations de la part des titulaires de la Légion
d‟Honneur que le décret resta sans lendemain.
L‟ordre habsbourgeois de la Toison d‟Or, a conservé le caractère religieux et
aristocratique que lui avait donné Philippe le Bon. Son rituel d‟admission
demeure, avec adoubement par l‟épée et serment solennel. Le français est resté
sa langue officielle.
L‟ordre espagnol a pour grand maître le roi d‟Espagne. Le décret royal de 1847
qui en fit un ordre royal à caractère civil précisait qu‟il continuerait à être régi
par ses anciens statuts, avec les mêmes insignes et le même nombre de
chevaliers.
Il existe donc aujourd‟hui deux ordres de la Toison d‟Or, chacun contestant la
légitimité de l‟autre (la France ne reconnaît que l‟ordre de la branche
espagnole).
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Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem
Source : Comte Olivier CHEBROU de LESPINATS
Avant les Croisades, il existait à Jérusalem, en dehors des murailles de la ville
sainte, un hôpital pour les lépreux, placé sous l‟invocation de Saint-Lazare.
Dépendant de la juridiction des Patriarches Grecs de Jérusalem, il était desservi
par des moines arméniens soumis à la Règle de Saint-Basile le Grand. L‟Ordre
de Saint-Lazare est issu de cet hôpital.
A la différence des autres ordres militaires et religieux qui s‟établirent en Terre-
Sainte, Saint-Jean, Le Temple ou Sainte-Marie des Teutoniques qui dépendaient
de l‟Eglise Latine, l‟Ordre de Saint-Lazare était sous la juridiction de l‟Eglise
d‟Orient. En l‟absence du Patriarche Grec Melkite, le Maître de Saint-Lazare
était suffragant (grand électeur) de l‟archevêque des Arméniens.
Après la prise de Jérusalem par les croisés, en 1099, les chevaliers devenus
lépreux vinrent se faire soigner à l‟Hôpital Saint-Lazare, certains restèrent au
sein de la communauté monastique et prononcèrent leurs vœux tout en
conservant leur engagement chevaleresque. Au 12ème siècle les chevaliers
hospitaliers adoptèrent la règle de Saint-Augustin. Ainsi apparut l‟identité
définitive de l‟Ordre de Saint-Lazare. Il fut confirmé comme Ordre religieux,
militaire et hospitalier par une bulle du Pape Alexandre IV donnée le 11 des
calendes d‟avril 1255.
Les hospitaliers de Saint-Lazare soignaient les lépreux et devaient accueillir
parmi eux les chevaliers des autres ordres atteints de cette maladie. C‟est ainsi
que les Templiers prévoyaient dans leur règle l‟accueil dans l‟Ordre de Saint
Lazare de leurs frères devenus lépreux.
Après la prise de Jérusalem par Saladin en 1157, l‟action militaire des
Chevaliers Hospitaliers de Saint-Lazare se développe. Ils participent à la prise
de Saint-Jean d‟Acre en 1191. On les retrouve ensuite aux côtés de l‟Empereur
Frédéric II de Hohenstaufen, Roi de Jérusalem, dans sa croisade de 1227. En
1244, ils prennent une part héroïque à la funeste bataille de Gaza.
Puis, aux côtés du Roi de France, les chevaliers de Saint-Lazare participent au
combat de Damiette et à la bataille de la Mansourah (1249). Lors du siège de
Saint-Jean d‟Acre en 1291, ils sont avec les chevaliers des autres ordres, les
défenseurs héroïques de la dernière citadelle des Chrétiens en Orient.
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Les commanderies de l‟Ordre existent alors dans de nombreux pays : France,
Angleterre, Ecosse, Allemagne, Hongrie, Espagne, Italie, Suisse, Flandres, etc.
En 1154, le Roi de France, Louis VII, donne à l‟Ordre de Saint-Lazare le
château royal de Boigny près d‟Orléans. Après la perte de ses possessions en
Terre Sainte l‟Ordre regagne ses commanderies européennes et le Grand Maître,
frère Thomas de Sainville, s‟installe à Boigny qui accueillera ainsi le siège du
Magistère de l‟Ordre jusqu‟à la Révolution Française.
Afin de leur éviter toute spoliation, en 1308, le Roi de France, Philippe IV le
Bel, prend l‟ensemble des Chevaliers de Saint-Lazare sous sa garde et
protection, qui, depuis lors, devient héréditaire. Depuis son siège de Boigny le
Grand Maître dirige et développe les commanderies réparties dans toute
l‟Europe en recentrant leurs activités sur le soin des lépreux. Cette expertise
médicale particulièrement appréciée est à l‟origine de nombreux dons et legs qui
permettent à l‟Ordre de construire un important réseau de léproseries. Tous les
deux ans, lors des célébrations de la Pentecôte, le Grand Maître réunit
l‟ensemble des chevaliers en Chapitre Général dans ce petit village de
l‟Orléanais devenu siège européen de Saint-Lazare.
Au cours des 14ème et 15ème siècles, les chevaliers développent leur activité
hospitalière et leur fonction militaire s‟affirme. Ils sont notamment aux côtés du
Roi de France pendant la Guerre de Cent Ans ; certains d‟entre eux sont
compagnons de Jeanne d‟Arc au siège d‟Orléans. Mais l‟Ordre de Saint-Lazare
doit, à la fin du 15ème et au cours du 16ème siècle, faire face à de nombreuses
difficultés.
En 1517, le Prieuré de Capoue se détache du Grand Magistère de Boigny et
constitue une branche distincte de l‟Ordre, laquelle, en 1572, est unie à l‟Ordre
de Saint-Maurice pour former l‟ordre des Saints Maurice et Lazare, sous la
grande maîtrise héréditaire des Ducs de Savoie. En Angleterre, le Roi Henry
VIII, lorsqu‟il rompt avec l‟Eglise Catholique en 1534, réunit au domaine royal
les biens de l‟Ordre. En Allemagne et en Suisse, lors de la réforme, l‟Ordre est
dépossédé de ses biens.
En France, grâce à la protection héréditaire des Rois de France, l‟Ordre de Saint
Lazare échappe à toute absorption et spoliation. Les Grands Maîtres de Boigny
jouent un rôle important dans le royaume. C‟est le cas de François Salviati
(1578-1586) qui, avec l‟aide de Henri III maintient le caractère international de
l‟Ordre ou celui de Aimard de Clermont de Chastes (1593-1603) qui est vice-
amiral de France et compagnon du Roi.
En 1607, le Roi Henri IV fonde l‟Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et en
confie, en 1608, la Grande Maîtrise au Grand Maître de l‟Ordre de Saint-Lazare,
le marquis de Nerestang. L‟union des deux Ordres sous une même Grande
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Maîtrise est confirmée par la bulle du Cardinal de Vendôme, légat du Pape en
France, datée du 05 juin 1668, rappelant et confirmant les privilèges, grâces et
indults accordés à l‟Ordre de Saint-Lazare. Les deux Ordres réunis ont une vie
commune jusqu‟en 1788, soit un peu plus d‟un siècle et demi, sans qu‟il y ait
pour cela fusion ou confusion. A partir de 1779, chaque Ordre reprend un
recrutement et des insignes propres.
En 1612, des vaisseaux de guerre arborant le pavillon des Ordres réunis
prennent part à des expéditions au Niger. En 1666, dans le cadre de la
restructuration de la marine française oulue par le Roi Louis XIV, les Ordres de
Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel constituent une flotte de guerre
battant pavillon aux armes de l‟Ordre dont le port d‟attache est Saint-Malo.
Cette escadre comprend dix frégates.
Ces navires armés par les chevaliers eux-mêmes sont rapidement engagés contre
les bâtiments anglais. En mai 1666, le Chevalier de Groslieu, commandant la
frégate « Saint-Lazare » meurt au combat après avoir rejeté plusieurs abordages
de trois frégates anglaises. En avril 1677, le Chevalier de Cicé prend le
commandement d‟une escadre de quatre frégates, au mois de mai lors d‟une
sortie il rencontre un corsaire anglais. Après un combat de deux heures et avoir
tué le capitaine anglais il est lui-même tué. Enfin, en décembre 1667, les Ordres
fondent, à Paris, une Académie de Marine.
S‟appuyant sur le dynamisme que les Ordres réunis viennent de démontrer et sur
leur compétence hospitalière, le Roi Louis XIV confie en 1672 aux Chevaliers
de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel l‟administration de toutes
les léproseries, hôpitaux et Maisons-Dieu du royaume. Les Ordres réunis
constituent ainsi un véritable ministère de la santé jusqu‟en 1693.
Sous la Grande Maîtrise du Marquis de Dangeau (1693-1720), les Ordres
connaissent un nouveau rayonnement et étendent leur recrutement dans divers
pays : Espagne, Naples, Saxe, Pologne, Danemark, Suède, Ecosse et parmi les
Chrétiens d‟Orient, fidèles en cela aux origines de l‟Ordre de Saint-Lazare.
Après le Duc d‟Orléans, premier Prince du sang, qui s‟attache à un retour plus
rigoureux de la pratique religieuse, notamment celle de la lecture de l‟office
quotidien prescrite par la règle, le Prince Louis de France, Duc de Berry et futur
Roi Louis XVI, est investi de la Grande Maîtrise en 1757. Un différend entre
l‟Assemblée du Clergé de France et les Ordres réunis portant sur la capacité
pour un Ordre essentiellement composé de laïcs de recevoir des biens
ecclésiastiques conduit le Pape Clément XIV à rédiger la Bulle « Militarium
Ordinum Institutio » du 10 décembre 1772, qui lui enlève capacité tout en le
confirmant dans son état.
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Le Duc de Berry, devenu Roi de France, se démet de sa fonction de Grand-
Maître et son frère, le Comte de Provence, futur Louis XVIII, lui succède en
1773.
Par un règlement du 21 janvier 1779, le nouveau Grand-Maître sépare le
recrutement des Ordres réunis. L‟Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel est
désormais réservé aux seuls élèves de l‟Ecole Militaire. La dernière promotion
est nommée en juillet 1787 et l‟Ecole supprimée en 1788. Le Roi Louis XVI
attribue, par lettres patentes de septembre 1788, les bâtiments de l‟Ecole
Militaire aux Chevaliers de Saint-Lazare.
Les évènements de 1789 empêchent l‟Ordre de poursuivre ses activités. IL n‟y a
pas d‟investiture lors de la Saint-Lazare, le 17 décembre 1789, comme cela était
la tradition, et le gouvernement révolutionnaire confisque tous les biens de
l‟Ordre en 1791, y compris la commanderie magistrale de Boigny. Le Comte de
Provence part en immigration où il continue de diriger l‟Ordre et de nommer des
Chevaliers. En 1799, il admet dans l‟Ordre le Tsar Paul 1er de Russie et le futur
Tsar Alexandre 1er,faisant de même en 1808 pour le Roi Gustave IV de Suède.
Par la suite, d‟autre Chrétiens non catholiques sont admis dans l‟Ordre comme
Chevaliers d‟honneur, permettant ainsi de faire apparaître un aspect particulier
de la vocation de l‟Ordre, celle de l‟unité des Chrétiens.
En 1814, lorsque le roi Louis XVIII rentre en France, l‟Ordre de Saint-Lazare
reprend sa place, mais le roi ne conserve pas la Grande Maîtrise, se contentant
d‟en être le Protecteur. Tout en restant favorable à l‟Ordre, Louis XVIII ne fit
rien pour lui redonner son lustre (cette attitude peut s‟expliquer de la manière
suivante : le Comte de Provence, lorsqu‟il était encore en émigration utilisa une
grande partie des fonds appartenant à l‟Ordre, devenu roi, il autorisa les
chevaliers à reprendre leurs activités, lui-même est représenté sur tous les
tableaux officiels avec sa croix de Saint-Lazare, mais, certainement pour éviter
un rappel de sa dette, il n‟encouragea pas un redéploiement de l‟Ordre).
A sa mort, en 1824, son successeur, le Roi Charles X devient protecteur de
l‟Ordre. Celui-ci est alors dirigé par le Conseil des Officiers au nombre desquels
figure le Chevalier Du Prat-Taxis, agent général de l‟Ordre, secondé par le
Baron Silvestre, héraut d‟armes et du Baron Dacier historiographe, l‟Abbé Picot
étant Chapelain du Conseil.
Louis XVIII, Protecteur de l‟Ordre, ne semble pas avoir autorisé de nomination
ou de promotion dans l‟Ordre, par contre, sous le protectorat du Roi Charles X,
une dizaine de nominations et deux promotions témoignent de son renouveau.
Lors de la Révolution de 1830, les Chevaliers de Saint-Lazare perdent leur
protecteur temporel, le Roi Charles X, contraint à l‟exil. Le Conseil des
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Officiers, auquel se sont joints le Commandeur Comte d‟Albignac et le
Commandeur Marquis d‟Autichamp, s‟adressent alors à leur premier Protecteur
spirituel, le Patriarche Grec Melkite. Le Patriarche Maximos III accepte, en
1841, de reprendre cette protection. Celle-ci, qui rappelle la première juridiction
dont dépendait les Hospitaliers de Saint-Lazare au début de leur présence en
Terre-Sainte, se substitue à celle du Roi de France en ce qui concerne la
dimension historique et à celle directe du Saint-Siège en ce qui concerne la
dimension spirituelle (le Conseil des Officiers est conscient de l‟impossibilité, à
cette époque, de faire admettre des chevaliers non catholiques par l‟Eglise
romaine dite de rite latin).
Le choix du Patriarche grec catholique est un épisode important de l‟histoire de
l‟Ordre. Les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Lazare renouent ainsi avec
l‟humilité de leurs origines.
Dès 1844, ils participent à une œuvre importante dans le cadre de leurs
nouveaux engagements. Il s‟agit de la reconstruction du monastère du Mont-
Carmel près de Jérusalem. Cet important projet mobilise les énergies des
membres de l‟Ordre de Saint-Lazare dans la deuxième partie du 19ème siècle.
Cette mobilisation s‟élabore autour de deux objectifs : retrouver leurs racines en
Terre Sainte et recentrer leur action hospitalière sur l‟accompagnement des
pèlerins. Ce retour aux sources et cette action sont encouragés par un comité où
l‟on trouve le Comte de Montalembert, Alfred de Vigny, Alphonse de Lamartine
côtoyant Alexandre Dumas et Victor Hugo.
Ce comité constitué pour récolter des fonds édite une notice rédigée en 1844 qui
précise : « …Depuis nos croisades l‟ordre des Hospitaliers de Saint-Lazare, qui
s‟est formé en Palestine des premiers compagnons de Godefroy, pour nos
compatriotes blessés loin de la Patrie, s‟est joint à l‟ordre des Carmes, et garde
le caractère chrétien, humain et français de sa première institution ».
Au cours de ces années, les derniers chevaliers, nommés pendant la restauration,
sont rejoints pas des chevaliers nommés par le Conseil des Officiers et
confirmés par les Patriarches successifs afin de maintenir le service de l‟Ordre.
En 1910, le Patriarche Cyrille VIII rétablit la chancellerie de l‟Ordre à Paris et
celle-ci reprend en main les destinées de l‟Ordre. Après la guerre de 1914-1918,
il s‟étend en France, en Espagne et aux Pays-Bas et s‟implante hors d‟Europe
notamment aux Etats-Unis et au Canada.
En 1933, le Grand Magistère est restauré et Farçois de Bourbon, Duc de Séville,
en prend la tête avec le titre provisoire de Lieutenant-Général. Les Chevaliers de
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Saint-Lazare développent leur action hospitalière et plus particulièrement en
Terre Sainte dans le cadre des œuvres du Patriarcat (Jérusalem, Alep et Damas).
En décembre 1935, le Chapitre général se réunit en France et le Duc de Séville
est élu Grand-Maître. L‟Ordre continue son développement international en
restructurant des prieurés anciens, notamment en Allemagne avec le Prince
Ferdinand de Hohenzollern, en Bohème avec le Prince Charles de
Schwartzenberg, en Roumanie avec le Roi Carol II, en Bulgarie avec le Roi
Boris III. Ces nouveaux prieurs aux noms prestigieux permettent un véritable
renouveau de l‟Ordre dans le cadre hospitalier comme dans celui de l‟unité des
chrétiens qui s‟affirme comme faisant partie intégrante de sa vocation. En effet,
la tradition instaurée par le Comte de Provence de nommer des Chevaliers
d‟honneur non catholiques se perpétue avec ces nouveaux Prieurs. Le Magistère
et le Protecteur spirituel de l‟Ordre sont catholiques mais les membres peuvent
appartenir aux grandes religions chrétiennes. Les règles et statuts sont modifiés
dans cet esprit et permettent dorénavant à des Dames de rentrer dans l‟Ordre en
souvenir des Sœurs de Saint-Lazare qui, aux côtés des Chevaliers Hospitaliers,
soignaient les lépreuses.
Lors de sa seconde guerre mondiale, l‟Ordre de Saint-Lazare organise, dès 1940,
un corps d‟ambulances pour le front français. Pendant l‟occupation, il institue un
corps de volontaires secouristes dits « Volontaires de l‟Ordre de Saint-Lazare »
qui sauve de nombreuses vies lors des bombardements notamment en
Normandie et en région parisienne. Son action humanitaire et patriotique est
reconnue par le gouvernement français en 1945 et 1947. Celui-ci décerne, à ce
titre, la croix de guerre au Grand Capitulaire de l‟Ordre.
Après le conflit, les Chevaliers de Saint-Lazare reprennent leurs actions
hospitalières et leur démarche en faveur de l‟unité des chrétiens. Pour cela, des
accords sont passés avec Raoul Follereau afin de reprendre le combat contre la
lèpre, des dispensaires sont créés en Afrique, un village pour lépreux est
construit à titre expérimental au Sénégal, à Djifonghor. Au croisement de la
vocation humanitaire et de celle de l‟unité des Chrétiens, l‟Ordre de Saint-
Lazare accueille Albert Schweitzer comme chevalier.
Le médecin et pasteur de Lambaréné va accompagner l‟Ordre dans ses projets
africains. L‟ensemble de ces actions vaut à l‟Ordre de Saint-Lazare la
reconnaissance officielle d‟un certain nombre d‟états : la Bolivie en 1950, le
Canada en 1963, l‟Autriche en 1977, la Croatie en 1992 et la Hongrie en 1993.
Le 12 septembre 2004, l‟Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem a retrouvé une
légitimité comparable à celle qu‟il détenait avant 1830. En effet, un événement
historique se déroule ce jour-là en la cathédrale d‟Orléans. Le Prince Charles-
Philippe d‟Orléans, qui vient d‟être élu la veille par le Chapitre Général, est
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investi dans ses fonctions de 49ème Grand-Maître de l‟Ordre Militaire et
Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem « tant en deçà qu‟au delà des mers »
par son Éminence le Cardinal Paskaï, Primat de Hongrie, assurant le lien avec le
Saint-Siège.
Cette cérémonie est couronnée par la proclamation solennelle du Chef de la
Maison de France, Monseigneur le Comte de Paris, Duc de France, réaffirmant
détenir dans son héritage, depuis le roi Philippe IV le Bel, le titre de « Protecteur
de l‟Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem ».
A cette date, prend fin la Protection substitutive à celle du chef de la Maison de
France et à celle du Saint-Siège que les Patriarches Grecs Melkites assumèrent
pendant un siècle et demi.
Actuellement l‟Ordre de Saint-Lazare est déployé dans 24 pays de tous les
continents. Son action hospitalière, qui se caractérise par des liens constants
entre celui qui aide et celui qui est aidé, conserve sa vocation initiale orientée
vers le soin des lépreux mais se développe également autour d‟actions
hospitalières en Europe centrale et de l‟accompagnement des jeunes défavorisés
des grandes villes.
Bibliographie
"Principes fondamentaux de la spiritualité de l’Ordre de Saint-Lazare"
Révérend Père J. Mauzaize (O.M.C.)
"L'institution chevaleresque de Saint-Lazare de Jérusalem à travers le
monde du XIIe siècle à nos jours"
Guy Coutant de Saisseval
"L’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem et l’Ordre religieux des Carmes"
Eques Hiérosolym itanus
"Histoire militaire et hospitalière de l’Ordre de Saint-Lazare des origines à
1830"
Philippe Jourdain
"Les Chevaliers de Saint-Lazare de Jérusalem en Terre-Sainte au Moyen
Age"
Michel Billard et Guy Coutant de Saisseval
71
"Les Chevaliers et Hospitaliers de Saint-Lazare de Jérusalem de 1830 à nos
jours"
Guy Coutant de Saisseval.
L’Ordre Souverain des Frères Aînés de la Rose Croix
et la Philosophie Alchimique
« Car il n‟y a rien de secret qui ne doit être découvert, ni rien de caché qui ne
doive être connu et rendu public. » (Luc 7, 17.)
Cependant :
Article 16 de notre Règle
Les Frères oeuvreront toujours dans le grand secret afin que leurs œuvres ne soient connues que de Dieu. Ils emploieront des signes conventionnels pour correspondre entre eux.
La physique alchimique nous apprend qu'un élément peut se transmuter en
plusieurs éléments, de plus en plus petits, ayant différents niveaux énergétiques,
et chacun ayant ses qualités, ses vertus, ses capacités chimiques de
transmutations qui lui soient propres.
L'alchimie est souvent perçue comme une approche ésotérique de ce que la
chimie deviendra plus tard. Conçue à comme science occulte et spirituelle ;
cependant, elle souffre d’une imagerie populaire qui ferait de l’alchimiste celui
qui rêve d’un Grand Œuvre consistant dans la réalisation de l’or par
transmutation minérale. Cette imagerie oublie complètement le terme
philosophale, et semble d’autant plus ignorer sa proximité avec le terme
philosophie.
L‟alchimie, cette science qui relie les choses, c'est le trait d'Union entre les
Hommes et Dieu, c'est la Science du Verbe, la Science du Christ et des
prophètes, des inspirés qui le représentent sur Terre.
La survenance de l‟alchimie en Europe est datée aux alentours de l‟an Mille,
sous forme de la découverte d‟un manuscrit arabe ancien, copié en latin :
l‟original semble se situer en réalité au IVe siècle de notre ère, rédigé en Egypte
et en langue grecque. Mais les origines alchimiques sont beaucoup plus
lointaines, puisqu‟on retrouve des textes et des pratiques de ce genre dès le
début du travail des métaux en Mésopotamie (l‟âge du fer remonte selon les
72
contrées à plus ou moins d‟un millénaire avant notre ère, ce qui établit
l‟alchimie comme une spécialisation de l‟ancienne pensée magique à l‟époque
où, en Mésopotamie, en Egypte, en Inde, en Chine, en Grèce et dans les pays
arabes, le travail des métaux se présente sous un double jour, à la fois technique
et sacré).
On refuse catégoriquement que l’alchimie soit considérée comme une activité
de second plan pour faire ressortir la dimension philosophique et philosophale
de l’entreprise alchimique. En d’autres termes, un engagement sur la voie
alchimique est un travail de transmutation de soi, quête au terme de laquelle le
plomb deviendrait or, ou plus métaphoriquement, l’individu s’accomplirait en
propre.
La différence entre l’entreprise philosophale et la quête philosophique reposerait
donc sur le fait que la seconde est une voix de la sagesse, de la compréhension,
de la donation de sens, tandis que la première est un apprentissage de la
transformation de soi par transmutation progressive de l’ego.
Rien de surnaturel là-dedans, point d’histoires d'athanor si ce n’est de manière
métaphorique, mais tout le vocabulaire de l’alchimiste révèle peut-être la
dimension poétique de sa démarche, ce qui conduira Heidegger à dire que
« l’alchimie partage avec poésie le privilège d’avoir à orchestrer les rapports
imprévisibles entre occulte et manifesté, lumière et ombre. »
L’enjeu de l’alchimie n’est pas de découvrir le sens caché du monde, il ne s’agit
pas d’une démarche métaphysique ou révélatrice, c’est une entreprise
personnelle dont le sens n’a pas suffisamment été clarifié en raison d’une part
des siècles obscurantistes durant la « Guerre de Dieu » aux temps des Croisades
dans lesquels elle s’est développée à partir des Templiers du Temple de
Jérusalem, et en raison aussi du coup presque fatal que lui a porté le rationalisme
des quelques derniers siècles. Non que l’alchimie soit irrationnelle, mais la
démarche empirique et positiviste des scientifiques des derniers siècles a mis de
côté l’activité de l’alchimiste pour faire de lui un fou s’amusant avec athanor et
creuset.
L’alchimie est une voie philosophique embrassant un mode philosophale, c’est-
à-dire qui engage le praticien dans une démarche qui lui permet non seulement
de se transmuter, mais aussi de saisir les subtils liens entre l’Un et le Multiple,
articulation ultime de toute métaphysique.
L’alchimie doit avoir droit d’existence non en tant que science occulte et
étrange, mais en tant que pratique philosophique parmi les autres.
73
La pratique alchimique et sa caution « philosophique », hermétique, tenteront,
tantôt, de s‟intégrer au christianisme comme elle l‟a fait aussi à Avignon durant
le Pontificat de S.S. Jean XXII, qui lui s‟intéressait vivement au Grand Œuvre
Alchimique, ainsi l‟Ordre Souverain des Frères Aînés Rose Croix fut fondé,
en y installant son neveu comme second Imperator :
1 Gaston de la Pierre de Phoebus
(1313)
2 Cardinal-Evêque d‟Avignon J.
de VIA (1316-1317)
3 Guidon de Montanor (1317-
1339)
4 Henri de la Pierre Phoebus
(Avril 1339-1348, soit 10 ans)
Pour le Psychologue Carl Gustav Jung l‟alchimie est avant tout une
transformation intérieure, ou, plutôt « et, une transformation intérieure » La
découverte la plus originale de l'œuvre de Jung est sans doute l'existence dans
l'inconscient humain d'un dynamisme de transformation.
Cette découverte, Jung en a d'abord fait l'expérience pour lui-même. Suite à la
rupture de son amitié avec Freud, il se retrouva très isolé, et confronté à une
grande solitude intérieure. Il traversa une crise importante, en proie à un grand
flot d'images intérieures. Il vécut là une véritable confrontation avec
l'inconscient, se retrouvant parfois aux limites de la santé mentale.
Il fit ainsi le constat que la souffrance (une dépression par exemple) ne revêt pas
seulement des aspects négatifs, mais constitue souvent, à y regarder de plus près,
une invitation au changement, à l'élargissement de nos horizons, une sorte de
passage obligé à une métamorphose de la personnalité (un peu comme la
chenille passe par la chrysalide avant de devenir papillon). L'inconscient se fait
le maître d'œuvre d'un processus de transformation capable de briser le cercle
infernal de la répétition.
Il existe donc au sein de l'inconscient humain des forces d'auto-guérison et de
transformation. Jung a nommé ces forces "organisateurs inconscients" ou
74
"archétypes". Pour bien marquer que ces structures sont une caractéristique de
l'humain, il parle d'"inconscient collectif".
A titre d'exemple, l'archétype pourrait se comparer à la structure de base d'un
cristal, qui est la même pour tout cristal (système axial particulier), alors que
chaque cristal est différent, tant par sa couleur que par sa forme. Tous les
cristaux de neige sont différents, alors qu'ils présentent tous la même structure.
Les archétypes ou dynamismes inconscients peuvent constituer un recours,
quand les structures personnelles font défaut (quand il y a eu très tôt dans la vie
des carences importantes sur le plan affectif). Ils sont alors capables de réparer
et de relancer. D'où leur intérêt clinique, auquel Jung s'intéressa beaucoup, ayant
été amené, au cours de sa carrière de psychiatre, à soigner de nombreux cas
difficiles.
Jung découvre donc qu'en se confrontant avec l'inconscient, le Moi se
transforme. Il se produit une modification de la personnalité que Jung nomme
"fonction transcendante", en prenant ainsi l'image d'une fonction mathématique.
Cette fonction transcendante, nous la retrouvons à l'œuvre en particulier dans les
rêves, qui très souvent nous invitent au changement.
A la même époque, Jung se plonge dans d'anciens manuscrits alchimiques. Il est
très vite frappé par l'analogie entre leur quête de transformation de la matière et
cette notion de transformation qu'il constate à l'oeuvre dans l'inconscient.
« Cette curieuse faculté de métamorphose dont fait preuve l'âme humaine, et qui
s'exprime précisément dans la fonction transcendante, est l'objet essentiel de la
philosophie alchimique de la fin du Moyen-Age", écrit-il. "Elle exprime son
thème principal de la métamorphose grâce à la symbolique alchimique. Il nous
apparaît aujourd'hui avec évidence que ce serait une impardonnable erreur de
ne voir dans le courant de pensée alchimique que des opérations de cornues et
de fourneaux. Certes, l'alchimie a aussi ce côté, et c'est dans cet aspect qu'elle
constitua les débuts tâtonnants de la chimie exacte. Mais l'alchimie a aussi un
côté vie de l'esprit qu'il faut se garder de sous-estimer, un côté psychologique
dont on est loin d'avoir tiré tout ce que l'on peut tirer : il existait une
"philosophie alchimique", précurseur titubant de la psychologie la plus
moderne. Le secret de cette philosophie alchimique, et sa clé ignorée pendant
des siècles, c'est précisément le fait, l'existence de la fonction transcendante, de
la métamorphose de la personnalité, grâce au mélange et à la synthèse de ses
facteurs nobles et de ses constituants grossiers, de l'alliage des fonctions
différenciées et de celles qui ne le sont pas, en bref, des épousailles, dans l'être, de son conscient et de son inconscient. »
75
L’Alchimie en tant que théorie
Le but de l´Alchimie théorique ou spirituelle peut se résumer en cette phrase.
Cette évolution correspond à un désir de remplissage, de compréhension de tout
ce qui nous entoure. Elle entraîne l´homme à améliorer son intelligence, à
augmenter le fonctionnement de son cerveau, à solutionner ses problèmes par
leur compréhension et non par leur fuite.
Chaque fois que l´on devient un peu plus conscient de ce que l´on est, on ouvre
une nouvelle porte vers une meilleure connaissance de Soi. En se connaissant on
connaît le monde et en se libérant de soi-même, on libère le monde. « Connais-
toi toi-même et tu connaîtras les Dieux et l´Univers ». Telle est l´inscription
écrite sur le fronton du temple d´Apollon à Delphes.
L‟alchimie, c‟est la sagesse, la fidélité, l‟amitié humanitaire, la gratitude envers
le Grand Architecte, et le tact au nom de notre Temple, l‟Ordre Souverain des
Les Enseignements Alchimiques, Occultes sera donné gratuitement et à des gens de toutes conditions pourvu qu’ils soient de bonnes vie et mœurs. Il y aura 7 degrés pour tous les
enseignements.
Le Grand Œuvre O.S.F.A.R. C
L´homme est là pour regarder, constater et attendre.
Le but final de l´opération alchimique est l´or. Parce qu´il est un terminus et
qu´on ne peut aller plus loin, au-delà de lui.
La transmutation s´arrête là.
Lui succèdent le néant et la mort.
Aussi, est-ce avant cette étape finale qu´il faut chercher et trouver le salut et
l´espérance.
Ceux d´entre vous qui s´engagent sur la voie de l´or le peuvent. Mais je les
76
avertis qu´ils entreprennent un périple en tout point semblable à celui de Saint
Jacques de Compostelle.
S´ils parviennent à fabriquer de l´or, après avoir compris le sens de leur
démarche, après avoir mûri tout au long des étapes pour parvenir au stade de
l´Adepte, bénis soient-ils. Mais, si c´est l´appât de l´or, la convoitise, la volonté
de puissance qui les animent, la mort sera au rendez-vous, tant physique que
spirituelle.
Le pèlerin qui prenait le chemin de Compostelle, avec, pour tout bagage, le
souhait, le vœu que le Saint pouvait exaucer, devait, avant d´arriver à Saint-
Jacques, obtenir la guérison escomptée et achever son périple pour rendre
grâces.
Si rien ne se produisait le long de la route, le moribond de corps ou d´esprit
arrivait à Saint Jacques pour y mourir, n´ayant pas su trouver, au fil des étapes,
les puits, la source, qui jalonnent le trajet et dispensent la vie...
Je mets en garde les apprentis du Grand Œuvre.
L´Alchimiste est comme un « malade » qui s´engage sur la Voie Royale et qui
doit obtenir sa guérison avant d´avoir atteint l´étape finale. (Roger Guasco)
77
Azoth Par Roger Guasco
Traduction des textes
Bienvenue à celui qui voudra traduire un ou plusieurs textes dans sa langue
maternelle afin que ses compatriotes puissent profiter de la valeur de ces écrits.
L'autorisation de citation ou de divulgation d'une partie de l'œuvre est donnée,
sous réserve que soient clairement indiqués le nom de l'auteur et la source du
document, ceci, dans le respect de l'intégralité du propos
Ce livre aborde exclusivement l´Alchimie.
- Alchimie opérative
- Alchimie spirituelle
Ce fascicule est reproduit ici uniquement pour rassembler les pages consacrées
à l´alchimie, afin de simplifier le parcours du lecteur. Le but est aussi d´en
faciliter la copie.Ces textes sont repris dans les livres :" La Rosée brûle le Sel "
physique, métaphysique ; il faut être garanti, assuré, protégé contre tout !
A ce moment là, la sécurité instrument de vie, si elle s´était limité à sa fonction
première, devient instrument de mort.
- Mort mentale d´abord, parce qu´elle entraîne un arrêt de l´évolution, de
l´intelligence humaine,
- puis mort physique, quand elle atteint son aboutissement.
Aujourd´hui, nos sociétés s´éteignent économiquement, politiquement et
moralement par la sécurisation.
117
Demain, les nations risquent de mourir à force de s´être sécurisées par
accumulations d´armes de toutes sortes, elles mourront alors par les mêmes
armes qui devaient les protéger, au nom de la sécurité qui devait les faire vivre.
En conséquence, ce qu´aujourd´hui les sociétés définissent comme un bien est
souvent un mal.
L´Alchimiste doit s´en rendre compte ;
Ce que tous les individus recherchent, est le plus souvent à fuir et ce qu´ils
dédaignent est peut-être digne d´intérêt.
Nos civilisations sont à leur fin et tout fonctionne à l´envers.
Elles n´ont pas pris conscience que la vie de l´homme devait prendre une
dimension autre que celle de sa jouissance matérielle, pour s´être arrêté à ce
stade, elles amènent l´être humain à disparaître et s´amènent elles-mêmes à
disparaître.
Elles sont devenues des monstres de complexité, mais aussi de fragilité et,
surtout, elles ne justifient plus leur existence que par l´inutilité : les loisirs, le
confort au-delà du raisonnable, la mode, la surconsommation effrenée,
l´exploitation démesurée des ressources de la Terre.
Pourquoi tout cela... pour rien !...
Pour se soûler dans une illusion de jouissance, de sécurité.
Cette évolution est irréversible et mortelle... tout doucement ce qui faisait la vie
de l´homme disparaît.
Ce qui ne sert à rien, la paperasse, le factice, le gadget, la législation,
l´administration, remplacent la créativité, l´utile, l´individualité.
Ce qui est mort impose son carcan à ce qui vit encore. C´est alors que
l´homme comprendra que sa chute dans la matière était une nécessité.
Par l´exploration de cette dimension, il a pu se forger une intelligence, une
connaissance et une compréhension des êtres et des choses qu´il lui était
impossible d´acquérir autrement.
C´est parce qu´il tombe que l´enfant apprend à marcher !
C´est parce que la matière nous emprisonne que nous ressentons le besoin de la
connaître pour la maîtriser, puis de nous en libérer lorsque est redécouverte la
dimension de l´Esprit.
118
Ainsi, au fur et à mesure de sa compréhension de lui-même, de tout ce qui
l´entoure, l´Alchimiste saura remettre les choses à leur place. Il se libérera
progressivement de tous les pièges dans lesquels il se laissait disparaître.
Pendant cette phase de purification sa couleur symbolique virera
progressivement du noir qui marquait la putréfaction, la vie végétative sans
conscience, au blanc qui signifie en même temps, pureté et mort ; mort à ce
simulacre de vie, revue et corrigée, par les structures humaines.
Lors de ce travail d´initiation, l´homme chemine dans sa conscience selon des
hauts et des bas, les alchimistes appellent ce phénomène d´alternance, Solve-
Coagula : Dissout-Condense.
La période Solve, correspond à la dissolution d´une ancienne
certitude, c´est une phase de déséquilibre, d´incertitude où la
conscience s´est libérée de la marche précédente qu´elle avait fini
d´explorer pour passer à la suivante qu´elle ne connaît pas encore.
C´est la période où le connu éclate pour s´élargir au prochain stade de
l´inconnu.
La période Coagula, période où la conscience " retrouve ses billes "
pourrait-on dire, elle reprend possession du monde qu´elle explore
avec son nouvel acquis, avec sa nouvelle liberté, avec sa nouvelle
compréhension.
Vient enfin,
La Multiplication :
Cette phase va finir le Grand Œuvre. Elle est marquée par la couleur rouge, la
couleur de l´Esprit, du sang du Christ que contenait le Graal. Après être mort au
monde qui l´entoure, après s´être libéré de la matière, l´initié renaît en Esprit.
Il découvre alors la pierre philosophale, la quintessence des quintessences, cette
pierre sur laquelle Jésus voulait bâtir son église. Il découvre en lui-même la
Vérité.
Après sa propre transmutation, il devient lui-même le transmuteur de ceux
qui, après lui, chercheront la Vérité; il leur a ouvert un chemin par sa propre
quête.
L´Alchimie spirituelle est unique dans son principe, mais selon l´individu qui la
119
découvre, elle peut-être vécue de différentes façons. Il y a autant de chemins
vers la Vérité, qu´il y a d´êtres humains. La plupart des êtres humains, à un
moment de leur vie se sont posés la question de savoir, le Pourquoi et le
Comment de leur existence. Ils ont recherché sincèrement au fond d´eux-mêmes
si leur but répondait à une Vérité ou à un Besoin. Ils ont eu à leur disposition
deux cheminements pour effectuer cette recherche :
- la Matière
- ou l´Esprit..
Entièrement libres de choisir l´un ou l´autre, ce sont leurs désirs, leurs
croyances et l´importance qu´ils donnaient à leurs plaisirs qui ont déterminé ce
choix.
En effet, la recherche spirituelle de la Vérité, peut être l´espérance d´un homme
simple, mais elle n´est pas obligatoirement celle de tous.
Les individus qui se contentent de satisfaire leurs passions physiques ou
intellectuelles, dont le but est uniquement matériel, ceux-là recherchent le
superman, le super-doué, le super savant. Ils se trouvent bien dans leur peau et
ne veulent pas entrevoir l´échéance, tant que leur santé est florissante et que leur
vulnérabilité n´est pas éprouvée.
La notion d´erreur tout au long de ce cheminement, ne peut donc se justifier,
dans la mesure où elle n´apparaît que lorsque ayant fait un choix, on agit encore
selon l´ancienne démarche.
Celui qui a écarté la Matière pour ne considérer que l´Esprit, va vers une
perfection.
On peut comparer cet homme à la matière première des alchimistes, à la
pierre vile et de nulle valeur qui doit se purifier par son évolution selon un
lent processus alchimique de transmutation.
Si l´Alchimiste vise à transformer les métaux vils, oxydables et corruptibles
en OR, métal réservé aux dieux et incorruptibles, l´homme doit faire de même,
évoluer vers moins de mal, se comprendre, comprendre qu´il vient de la bête et
qu´il doit aller à la perfection, et cette compréhension lui fera réaliser l´utilité de
son travail au long d´un cycle.
De tous temps, les hommes ont souhaité des palliatifs que l´on peut appeler
des dieux, dieux localisés répondant à leurs aspirations, à leurs compréhensions,
en fait, souvent confondus avec leurs besoins du moment. A leur origine, toutes
120
les religions ont eu accès à une vérité amenée par ceux qui en étaient les
détenteurs (Bouddha, Jésus...) mais le fait que leur quête et leur compréhension
aient été par la suite, prises en compte, exploités par d´autres personnes, a
changé le spirituel en politique.
Ni Jésus ni Socrate, ni Bouddha n´ont voulu écrire : leur enseignement n´était
qu´oral et servait à l´éveil de leurs interlocuteurs.
Ils savaient fort bien que les paroles, une fois écrites, sont figées, qu´elles
perdent la vie et la résonance que le verbe leur donne, qu´elles peuvent alors être
mal interprétées.
De plus, ils savaient aussi, que la Vérité dont ils pouvaient témoigner, était
fonction de l´évolution mentale humaine à l´époque où ils parlaient...
Le tort des religions, c´est d´avoir voulu ériger en dogme, en morale, en
interdits, les moyens de la quête et d´avoir ainsi arrêté le cheminement de
cette recherche.
Toutes les religions ont fait l´erreur de croire qu´il existait une voie, une
recette que l´on peut codifier et qui mène automatiquement à la Découverte de la
Vérité.
Toutes les religions, tous les rituels, toutes les ascèses sont des créations
d´hommes qui ont confondu leurs extases avec la vision de la perfection, leurs
transes avec la découverte de la Vérité, l´anesthésie de leur souffrance avec la
Sagesse.
Chacun trace, en fait, sa propre voie par sa compréhension. Il n´est pas question
de faire une doctrine de sa réussite personnelle !
Avec son individualité particulière, chaque homme va dans sa recherche de la
perfection, désirer la Vérité, Unique et Immuable. Il cherchera la Liberté, celle
qui a pour but de ne pas gêner les autres., donc la liberté des autres.
Il voudra comprendre la nature en essayant d´y retrouver la Vérité et, en
s´harmonisant avec elle, il aimera indéfiniment - c´est l´Amour Universel.
Ses réflexions l´amèneront à se sortir de la noirceur de la putréfaction, reflet de
la société, qui admet toutes les injustices en essayant de les justifier, même s´il
faut pour cela utiliser la force. Il essaiera de se libérer du carcan de toutes les
contraintes imposées, soit par les commandements de Moïse, soit par les
décrets-lois.
121
Il cherchera à se définir dans la Vie, dans la Justice et l´Equilibre.
Pour cela, il rejettera religions, sectes, mouvements politiques, ces derniers
tentant de lui faire croire que la vie peut se limiter au métro-boulot-télé-dodo-
loisirs. Cela n´a pas de sens vu l´inégalité des heures du métro-boulot, du dodo,
de la télé, des loisirs, suivant que vous êtes " puissants ou misérables ".
La vie de l´homme, en tant qu´être physique, n´a pas plus d´importance que la
vie d´un chat ou d´une souris.
C´est par sa quête, par son évolution mentale que l´homme trouve sa
véritable fonction.
Dans cette optique, tout le monde est à égalité, riche et pauvre, faible et fort,
malade et bien-portant..
La finalité de la Vie n´étant pas la jouissance matérielle, cela se conçoit très
bien.
On se rend même compte, alors, que dans cette quête de l´Esprit, le malade, le
défavorisé, pourra peut-être prendre conscience de lui-même plus vite que le
beau et le bien-portant qui ne cherchera qu´à jouir.
Ce dernier se croit fort, mais de quel droit impose-t-il sa présence sur la
Terre, à tous les êtres vivants, en les conditionnant, en les détruisant pour
prendre leur place ?
La Terre ne leur appartient pas. Comment l´homme peut-il se l´approprier
alors qu´il ne représente qu´une espèce parmi 100.000 autres, vivant sur notre
planète.
Dans la quête spirituelle, l´homme retrouve sa liberté, une liberté physique et
mentale indispensable à celui qui veut découvrir le vrai sens de la vie.
Celui qui reste prisonnier de ses anciennes croyances, de ses tabous, n´existe pas
et n´existera jamais !
Le suicide des Cathares ou l´ascèse des mystiques qui vivent en réclusion,
sont les preuves d´une incompréhension de la Vie : comment prendre conscience
du monde en le fuyant, comment se voir si l´on se met dans du coton, hors de la
réalité ?
L´homme doit sans cesse prendre la mesure de ses actes et de ses paroles par
122
rapport à l´idéal qu´il se fixe ; c´est alors qu´il peut évoluer vers la Vérité.
Peu à peu, sa conscience va s´élargir, son amour va grandir, et le mal fera place
au bien, tout naturellement.
Celui qui fait sa B.A., ses actes de charité, celui-là n´aime pas, il s´achète une
bonne conscience.
Il ne fait aucun travail mental d´évolution et son argent lui sert de passe-
partout.
La prise de conscience de la Vérité ne résultera jamais d´une ascèse quelconque.
Celui qui croit s´élever spirituellement par un exercice physique descend en fait,
vers l´ombre. Il accroît le poids des chaînes, des conditionnements qui sont en
lui. La conscience de la Vérité ne peut pas dépendre de la matière ; elle doit être
au-delà de toute réalité physique.
Peut-être n´est-il pas facile de refaire marcher un cerveau endormi par la vie
que nous menons, mais une fois que le réveil a eu lieu, on sait que là se situe la
vie, la vérité. En fait, vouloir exister nécessite une vigilance de tous les instants
pour débusquer tout ce qui, en nous et autour de nous, veut nous faire
disparaître.
L´Alchimie de l´Esprit, c´est la porte ouverte à l´espoir, à une autre raison
d´être. Quand l´homme entrevoit ce chemin, il commence à vivre. Chacune de
ses pensées, chacun de ses gestes, lui permet de prendre la mesure de sa
responsabilité vis-à-vis de lui-même et des autres.
Savoir ce que l´on Est, est la Vérité, mais Savoir Tout ou alors n´Etre
rien !
Le but de l´Alchimie spirituelle peut se résumer en cette phrase.
Cette évolution correspond à un désir de remplissage, de compréhension de tout
ce qui nous entoure. Elle entraîne l´homme à améliorer son intelligence, à
augmenter le fonctionnement de son cerveau, à solutionner ses problèmes par
leur compréhension et non par leur fuite. Chaque fois que l´on devient un peu
plus conscient de ce que l´on est, on ouvre une nouvelle porte vers une meilleure
Connaissance de Soi. En se connaissant on connaît le monde et en se libérant de
soi-même, on libère le monde.
" Connais-toi toi-même et tu connaîtras les Dieux et l´Univers ";
Telle est l´inscription écrite sur le fronton du temple d´Apollon à Delphes.
123
Questions posées par les Frères Aînés de la Rose Croix
aux postulants adeptes
Nous pensons qu‟en publiant cette liste de questions, nous permettrons aux vrais
chercheurs d‟entrer dans certains détails, auxquels ils n‟ont jamais songé.
(1) Pouvez-vous nous décrire correctement la composition de la Matière
Première ?
(2) Pourquoi dit-on que notre Pierre Philosophale est minérale, végétale et
animale puisqu‟elle est d‟essence métallique ?
(3) Quelles sont les proportions à observer au départ pour unifier
correctement sel, soufre, mercure des philosophes ?
(4) Que signifie « le chêne creux » dans les énigmes alchimiques ?
Indiquez : a) les opérations successives du Grand-Œuvre ; b) les couleurs
chronologiques.
(5) Pouvez-vous nous donner le nom, le symbole ou la description de ce que
représente notre AGENT PRIMODIAL ?
(6) Croyez-vous qu‟un seul corps puisse représenter les quatre éléments
(terre, eau, feu et air) ? Si oui, démontrez-le.
(7) Comment concevez-vous le « sceau hermétique ». Expliquez ?
(8) A quel moment de l‟opération alchimique recueillez-vous le sang du
dragon? Quand possédez-vous la quintessence et la médecine
universelle ?
(9) Qu‟est-ce que le lait virginal avec quoi on nourrit l‟enfant naissant, ou
granule ?
(10) Combien y a-t-il de degrés de feu ? Enumérez-les. Parlez-nous en
détail de ce cinquième feu appelé aussi « feu énergétique ».
(11) Qu‟entend-on par augmenter ou diminuer le feu ? Décrivez-nous
comment vous vous y prendriez.
(12) Décrivez en détail les manipulations à effectuer pour la fabrication
du sel ; et celles de la préparation.
(13) Pourquoi la Avant-Préparation (ou fabrication du sel) n‟entre-t-elle
pas dans les phase alchimiques.
(14) Combien faut-il de temps « réel » pour parfaire la Pierre
Philosophale en effectuant une seule Multiplication1 ?
(15) Qu‟appelle-t-on frai de grenouilles et pourquoi 1?
(16) Qu‟appelle-t-on le superflu ? Est-il préférable qu‟il n‟y en ait pas du
tout dans SOLVE ?
(17) Qu‟appelle-t-on les Yeux de Poissons ? A quel moment
apparaissent-ils ?
124
(18) Que savez-vous réellement de la couleur orangée ? Est-il bon de la
voir au début de Solve ?
(19) Croyez-vous que les Hiérophantes et les Grands Prêtres de
l‟Antiquité aient caché le secret de la PIERRE PHILOSOPHIQUES dans
les fables mythologiques ou des légendes ? Nommez-en sept.
(20) Que signifient les termes alchimiques : Rebis ; Salpêtre ; Alkaest ;
Feu secret ; Rosée de mai ; Etoile du matin ; Vitriol ; Azoth ; Vaiseau ?
(21) Combien de fois apparaît le nom « corbeau » dans un cycle complet
pour la confection de la Pierre ? (Une seule multiplication).
(22) Qu‟appelle-t-on Mer des philosophes ?
(23) Pourquoi les opérations du Grand-Œuvre expliquent-elles la
Genèse, les fonctions vitales de l‟homme, les problèmes métaphysiques
et religieux trop souvent mythiques.
(24) Qu‟appelle-t-on le compôt ? Dites-nous la différence qu‟il y a entre
le compôt et le superflu ?
(25) Les planètes cosmiques influencent-elles les opérations du Grand-
Œuvre ?
(26) Pourquoi montre-t-on un bélier et un taureau en tête des
hiéroglyphes alchimiques ?
(27) Croyez-vous que les Philosophes se soient contredits quand ils ont
écrit, les uns qu‟il fallait un mois, d‟autres un an, etc.
(28) Développez l‟importance de la Putréfaction.
(29) Pourquoi dit-on que notre Pierre est UNE, DEUX, TROIS,
QUATRE ou CINQ ?
(30) Établissez une TETRACTYS rappelant la GENESE avec les seuls
éléments qui caractérisent notre Materiæ Prima.
(31) Qu‟entend-on par Solve et Coagula ?
(32) Que signifient les symboles de la roue ; du serpent lové ; de
l‟ouroboros ?
(33) Que ferez-vous pour savoir si vos Pierre au blanc et au rouge sont
fixes ?
(34) Sous combien de formes colorées apparaît le « mercure
philosophique » ?
(35) Quelle différence existe-il entre la Pierre Philosophale et la Pierre
des Philosophes ?
(36) Qu‟est-ce que le sel des Philosophes ?
(37) Quel est l‟Axiome qui régit SOLVE ?
(38) Quel est l‟Axiome qui régit COAGULA ?
(39) Nous savons qu‟au sortir de la Minière le sel des Philosophes est
rouge, expliquez-nous comment vous ferez pour teindre en blanc?
(40) Pourquoi l‟illustre ALBERT le GRAND a-t-il écrit que l‟or des
Philosophes n‟était pas de l‟or vulgaire ?
125
(41) Décrivez en détail comment vous débutez le stade de
Multiplication ?
(42) Exécutez une ETOILE à SIX BRANCHES d‟un seul trait de plume
en indiquant par ordre chronologique toutes les phases du Grand-
Œuvre ?
(43) Combien de « Mercures » entrent-ils dans la composition de la
Pierre ?
(44) Parlez-nous de la Voie Sèche et de la Voie Humide ; quelle est la
plus rapide et pourquoi ?
(45) Quelles sont les « odeurs »1 de la Pierre aux stades suivants :
(a) au début de Solve,
(b) au Blanc,
(c) fin Coagula,
(d) au début de la Multiplication,
(e) à la fin de la Multiplication.
Nous espérons ainsi que beaucoup de nos « appliquant » au adeptat sauront
répondre à toutes ces questions, ce sera pour eux un très bon signe. En tout cas
s‟est pour aider nos lecteurs au maximum que nous avons soulevé un autre coin
du voile. Nous leur souhaitons bonne route, car leurs réponses dépendront à
l‟acceptation à l‟adeptat.
126
La Chevalerie et l’Adoubement
L'adoubement
Le jour vint où le jeune homme est armé chevalier
Selon le rite féodal l’écuyer de Ségur se fait adouber Son parrain lui remet ses armes lors de la cérémonie Recevant humblement les symboles de la Chevalerie
Les éperons d’or, la lourde épée et le baudrier Puis lui donnant un coup sur la nuque la colée
Du plat de la main pour lui apprendre l’humilité
127
De servir Dieu sur l’Évangile il a ainsi juré
Celui qui tient l’épée a pour mission de protéger Lors de l’adoubement le futur chevalier
Devra les orphelins et les pauvres respecter Avec les femmes courtois il devra se montrer
Courageux, généreux, il fera acte de loyauté Envers son seigneur lui promettant fidélité
Selon le code chevaleresque honnêteté Et vaillance c’est ainsi qu’il sera chevalier
Chevauchant le pays de tournois en aventures le guerrier Attendra d’être vassal et de recevoir une terre concédée Il pratiquera l’amour courtois et la cour aux Dames Défendra ceux qui prient pour le salut de son âme.
La chevalerie est une caste supérieure de guerriers au code moral très strict, et se
donnant pour mission de protéger la veuve et l‟orphelin.
Au cours du XIe siècle, dans tout l‟Occident chrétien, se développe une nouvelle
classe sociale, celle des chevaliers. En fait, pour être juste, on devrait dire la
caste des chevaliers, car les chevaliers n‟ont jamais fait partie de la grande
classification qui va de soi au Moyen Âge parce qu‟au départ, ils sont recrutés
dans toutes les classes. Ils sont d‟abord et avant tout des spécialistes de la
guerre, rassemblés autour des maîtres du pouvoir, les aidant à défendre le
territoire et à maintenir la paix.
La guerre au XIIe siècle n‟est pas seulement une lutte opposant deux peuples,
comme c‟est souvent le cas aujourd‟hui. Elle est intégrée à la vie quotidienne,
conséquence, souvent, du régime féodal. Quelles qu‟en soient les motivations,
elle est un facteur de troubles et d‟insécurité, provoquant la misère et la famine
du peuple, qui ne participe pas à la lutte, mais en subit toutes les retombées
économiques et morales. À cela, bien entendu, il faut ajouter le désordre
intérieur : en toute époque de crise et d‟insécurité, il faut survivre, d‟où
l‟apparition d‟un banditisme qui prend les formes les plus diverses. La
chevalerie aurait donc été créée pour garantir la société de tous les désordres,
intérieurs et extérieurs. Son code moral lui impose la protection de la veuve et
de l‟orphelin, c‟est-à-dire de tous les démunis.
Si, au départ, le chevalier provient de n‟importe quelle couche de la société, la
chevalerie se trouve peu à peu rassemblée par sa situation privilégiée au faîte de
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l‟édifice politique et social. En effet, l‟évolution récente de l‟art de la guerre a
fini par rendre plus efficaces les combattants dont l‟armement était complet Ŕ
armement dont la pièce maîtresse était le cheval. Rapidement, donc, les
chevaliers se sont élevés au-dessus de la piétaille. Même si tous deux font la
guerre, il ne faut pas confondre chevalier et soldat : le chevalier ne touche pas de
solde. On comprend donc qu‟au XIIe siècle, seuls les plus riches peuvent
posséder un cheval et tout l‟équipement nécessaire (la lance et l‟épée, l‟écu, le
heaume et le haubert). La caste des chevaliers, déjà étroite, s‟est refermée
progressivement jusqu‟à se réserver le titre, transmis de génération en
génération. Ainsi, il existe une justification démocratique de l‟aristocratie : les
meilleurs et les plus forts ont été choisis par les victimes de l‟oppression. La
noblesse est donc directement issue du peuple qui, incapable de se défendre lui-
même, confie son sort à des protecteurs.
Les seigneurs se préparent très jeunes au métier des armes. Ils sont tout d‟abord
pages, c‟est-à-dire qu‟ils aident le suzerain à s‟habiller et font de légères tâches
pour lui (messages, courses, etc.). Ils sont ensuite valets, puis, écuyers Ŕ ils
s‟occupent alors des chevaux, entretiennent les armes, portent les bagages, etc.
Vers l‟âge de quinze ans, ils sont enfin admis au combat. C‟est par la cérémonie
de l‟adoubement que l‟écuyer devient chevalier. Le rituel, assez complexe,
commence la veille de la cérémonie : le futur chevalier doit prendre un bain,
jeûner et passer la nuit en prières. Après la messe et la communion du matin, on
remet au jeune homme ses armes défensives et offensives. On le frappe ensuite
violemment, soit de la main, soit du plat d‟une épée : c‟est la colée, qui vise à
éprouver le jeune chevalier et à montrer sa force. Il est ensuite invité à prouver
son habileté et sa puissance au jeu de la quintaine. Enfin, le nouveau chevalier
doit prêter serment sur la Bible, promettre fidélité à son seigneur et protection
aux pauvres, à la suite de quoi on le fête en donnant un grand banquet en son
honneur.
Ceux qui sont chargés de protéger le peuple doivent posséder diverses qualités.
Son code moral, très strict, donne au chevalier des valeurs de référence. Il doit
d‟abord être preux, c‟est-à-dire vaillant. Par le mot « prouesse », on désignait
l‟ensemble des qualités morales et physiques qui font la vaillance d‟un guerrier.
Le chevalier doit donc être fort physiquement et psychologiquement. Il doit être
fort, agile, rapide et courageux. Devant le danger, un chevalier ne recule pas. Il
ne craint pas pour sa vie, puisqu‟il la voue à protéger les faibles. Mais une
prouesse, si elle n‟est pas connue, ne sert strictement à rien. Le vainqueur d‟une
épreuve sort toujours davantage grandi lorsqu‟il y a des témoins. Il doit aussi
être loyal. En effet, le premier devoir du chevalier est de tenir parole. S‟il rompt
la foi qu‟il a jurée, c‟en est fait de sa réputation. Il faut savoir que la chevalerie
est une fraternité dont tous les membres s‟entraident. D‟ailleurs, il est important
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que les chevaliers puissent se faire confiance, puisqu‟ils vont combattre
ensemble : ils doivent être assurés que leurs camarades ne les laisseront pas
tomber. La largesse est aussi une valeur du chevalier modèle. Il s‟agit du mépris
du profit, voire de la prodigalité. Un chevalier ne devait pas s‟attacher aux
richesses, mais les distribuer autour de lui dans la joie. Enfin, un bon chevalier
fait preuve de mesure, c‟est-à-dire qu‟il sait réprimer les excès de sa colère, de
son envie, de sa haine, de sa cupidité, qu‟il est capable de rester maître de lui-
même dans le feu de l‟action. La mesure est donc l‟équilibre entre la prouesse et
la sagesse. Afin de l‟enseigner aux futurs chevaliers, on les faisait jouer... aux
échecs. La courtoisie a aussi contribué à promouvoir la mesure Ŕ quand elle n‟a
pas elle-même versé dans l‟excès. On peut dire d‟un chevalier qui suivait ces
règles morales qu‟il vivait selon une éthique de l‟honneur. En fait, ce qu‟un
chevalier doit redouter, c‟est la honte, plus encore que la mort.
En temps de paix, les chevaliers s‟adonnent à la chasse, sport noble, et au
tournoi1. Pour conserver intacte leur ardeur guerrière, les chevaliers se battent
« amicalement » entre eux. En fait, ce sont des exercices très sérieux et très
violents, véritable école de guerre. Ils aiment aussi, bien sûr, les fêtes...
Si, à la vérité, c‟est souvent pour leur force brutale que les premiers chevaliers
étaient choisis2, c‟est un autre tableau que présente la littérature, où ils doivent
non seulement être forts et courageux, mais beaux. Dans le monde courtois, la
laideur est une tare, une faiblesse. Les chevaliers doivent aussi avoir du charme
et de l‟esprit, être polis et bien élevés, être courtois, en somme. Il est bien certain
que la chevalerie arthurienne, telle qu‟elle est décrite dans les romans,
représente un idéal et n‟a jamais existé, mais la littérature a ceci d‟intéressant
que, opérant une synthèse entre le mythe et la réalité de l‟époque, elle donne une
image minutieuse de la façon dont on voyait le chevalier idéal au XIIe et au XIII
e
siècle, dans les cours des grands féodaux de l‟époque.
Adouber un chevalier était en fait l'adopter, puisqu'il était répute fils de celui
qui le faisait chevalier. Le fait d'armer un chevalier s'accompagnait de diverses
cérémonies, dont les principales étaient le soufflet, I „accolade et d'un coup de
plat d'épée sur l‟épaule ; ou, trois coups de plat d‟épée sur la tête, sur l‟épaule
droite puis l‟épaule gauche, et le soufflet (ou aujourd‟hui, un coup de paume sur
l‟épaule ou la nuque du postulant). Puis on le ceignait du baudrier et de l'épée
dorée, on l „ornait de tout son attirail militaire avant de le mener en grande
pompe a I „église. Pour armer un chevalier, Il fallait être soi-même chevalier.
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II y eu des chevaliers de robe aussi bien que d'épée, et même des chevaliers
ecclésiastiques. Lorsque le fils armé d'un seigneur etait fait chevalier, ses
vassaux lui payaient un droit, le droit d'aide-cheval.
La dignité de chevalier fut, en France, a une époque, la plus haute a laquelle un
homme de guerre pouvait prétendre. Seuls les chevaliers étaient désignes
comme Messires au Monseigneur.
Cette dignité de chevalier était si haute que Ie roi lui-même s'en faisait honneur.
Les chevaliers mangeaient à sa table, privilège que n'avaient pas ses fils, frères
ou neveux, s'ils n'avaient pas été eux aussi reçus chevaliers. II fallait, pour Ie
devenir, être noble de père et de mère au moins depuis trois générations. Le
chevalier devait avoir la réputation d'un homme incapable de commettre un
crime ou une lâcheté.
l’Adoubement Rituel de Guillaume Durand
l'Adoubement
Rituel de Guillaume Durand
Le rite de l'adoubement n'a pas toujours été codifié comme il le fut au Moyen
Age. Dans les temps anciens il s'agissait d'un rite sommaire et pratiqué chez
les peuples germains dans sa version primitive et archétype de ce qu'il devint par