WEIDENFELD DES SECRETS DES ADEPTES
QUATRE LIVRESDe
Jean Segurus WEIDENFELD
Relatifs aux
SECRETS DES ADEPTES
Ou
De l'utilisation que fait LULLE
de l'esprit de vin
Un ouvrage pratique
Accompagns d'une trs vaste tude runie aussi bien auprs des Pres
anciens que modernes de la philosophie de l'adaptt rconcilis les
uns avec les autres, en les comparant entre eux, quand ils sont
d'avis diffrent, tudis d'une faon si nouvelle et si juste, que mme
les jeunes praticiens puissent tre capables de reconnatre les
prparations vraies des fausses ou sophistiques des animaux, vgtaux
et minraux aussi bien pour les mdecines que les mtaux ; et de faon
viter les errances de l'imposture, les travaux chimriques, aussi
bien que la ruine des tats.ISAAC HOLLANDUS
2 - Oeuvre minrale. Chapitre 3, p. 420 Volume III. Thtre
chimique.
Je vous parle clairement, sans me servir d'allgories ; quand
bien mme vousparlerais-je de Selbach , Kalcabria , de la Magnsie,
et d'unecertaine matire rouge et du muerach , de la couleur du
ciel, de Illabar et calfaria , ou encore d'autre chose semblable,
vous nepourriez pas facilement me comprendre ; mais je vous ai
prpar le chemin,et j'en ai retir toutes les embches de sorte que
vous n'erriez pas.
Londres, imprim par William BONNY, pour Thomas HOWKINS dans
Georges... (Illisible) dans la rue des Lombards MDCLXXXV (1685)
LE PREMIER LIVRE DES MENSTRUMSRIPLEYChapitre 2 - Medullae
Philos. Chym.
Ici, nous exposerons la vraie pratique et comment on peut
obtenir desMenstrums gras et humides, sulfureux et mercuriels, en
parfait accord avecla Nature des Mtaux, et au moyen desquels nos
corps doivent treartificiellement dissous.
Londres. Imprim pour Thomas HOWKINS, George-Yard, dans Lombard
Street 1685
CATALOGUE DES MENSTRUMS
I Menstrums vgtaux simples faits uniquement de Vin
philosophique.
1 - Le Ciel, essence, ou Esprit de Vin de LULLE
2 - L'Essence, me ou Esprit de Vin de RUPESCISSA
3 - L'Esprit de Vin de PARACELSE
4 - L'Essence de Vin de GUIDO
II Menstrums vgtaux simples faits d'Esprit de Vin philosophique
et desVgtaux, Herbes, Fleurs, les plus chauds, etc., qui sont
huileux.
5 - L'Ame mtallique de LULLE, ou lumire cleste de LULLE6 - L'eau
de Vie de PARACELSE
7 - Une autre d'un autre auteur
8 - L'eau de Vie de RIPLEY
9 - L'eau de Vie combine (prpare) de RIPLEY
III Menstrums vgtaux simples faits d'Esprit de Vin
philosophique, et dessels huileux, tels que le sucre, le miel, le
tartre commun, etc..
10 - Le miel du ciel de PARASINUS
11 - L'Esprit du miel de LULLE
12 - L'Esprit du tartre cru de GUIDO
13 - L'Esprit du tartre cru de PARACELSE
IV Menstrums vgtaux simples faits d'Esprit de Vin philosophique
et desels volatils, tels que le Sel ammoniac , le Sel de Sang,
l'urine, etc..
14 - L'Esprit de Sel Ammoniac de TRISMOSIN
15 - Une eau de sel Ammoniac de TRISMOSIN
16 - Le Soufre glatif de LULLE
V Menstrums vgtaux simples faits d'Esprits de Vin philosophique
et desSels fixes de Vgtaux et Minraux qui ne teignent pas.
17 - Le Ciel Vgtable de LULLE - Le Sel Volatil de tartre de
LULLE
18 - L'Esprit de Vin de BASILE
19 - L'Esprit enflamm de Vin de BASILE
20 - L'Esprit de chaux vive de BASILE
21 - L'Esprit simple de chaux vive de BASILE
22 - L'Esprit tartr de Vin de BASILE
23 - Le Vinaigre Vgtal trs piquant ou le feu de l'Adepte de
RIPLEY
24 - L'eau trs forte de RUPESCISSA
25 - Le Mercure vgtal acu avec le sel de tartre de LULLE
26 - Le Menstrum vgtal simple produit partir de trois
particuliers deLULLE
27 - La petite circulation ou l'eau de sel circule de
PARACELSE
28 - Le doux (sucr) esprit de Sel de BASILE
VI Menstrums Vgtaux simples faits d'Esprit de Tartre de
Vinphilosophique.
29 - Le Ciel de Vin de PARASINUS
30 - Le Ciel de Vin de LULLE
- Le Sel vgtal ammoniac de PARASINUS
- Le Sel vgtal ammoniac de LULLE
- Le sel vgtal ammoniac de LULLE
- Un autre sel vgtal ammoniac de LULLE
- Sel ammoniac animal de LULLE
- Sel ammoniac vgtal fait grce l'adaptation de LULLE (en
adaptant LULLE)
- Un autre
31 - Le Ciel Vgtable (vivifiant ?) circul de LULLE
32 - Le petit menstrum vgtal de LULLE
33 - Le Menstrum vgtal par dcantation (coulement) de LULLE
34 - Le Mercure vgtal de LULLE
35 - L'eau de Vie rectifie de LULLE
36 - La petite circulation de GUIDO
37 - Le ciel animal de PARASINUS
VII Menstrums vgtaux composs partir des Menstrums simples dj
cits.
38 - La grande circulation de GUIDO
39 - Le menstrum acu de GUIDO
40 - Le grand ciel de PARASINUS
VIII Menstrums Vgtaux composs partir des Menstrums vgtaux
simples,d'argent vif commun et d'autres mtaux.
41 - Le feu de la ghenne de TRIMOSIN
42 - Le Mercure Alchimique de RIPLEY
43 - L'eau de mercure exalte de RIPLEY
44 - La glorieuse eau de l'Argent Vif de LULLE
45 - Le Menstrum calcin de LULLE
46 - L'eau mercurielle partir de trois vaisseaux de LULLE
- Le sel ammoniac mercuriel, ou le mercure du mercure de
LULLE
47 - Le Menstrum de GUIDO pour les pierres prcieuses
48 - Le menstrum lunaire de LULLE
49 - La grande circulation, ou le Vinaigre trs piquant de
LULLE
50 - La grande circulation de PARASINUS
IX Menstrums vgtaux composs, faits partir de menstrums
vgtauxsimples et de choses qui teignent et qui taient d'abord
fixes.
51 - La grande circulation, ou Vinaigre trs piquant mtallique de
PARACELSE
X Menstrums vgtaux composs, faits partir de menstrums
vgtauxcomposs et de corps mtalliques
52 - Le Menstrum Napolitain de LULLE
53 - Le Menstrum prcieux pour les perles de LULLE
54 - Le Menstrum mercuriel compos de LULLE
55 - Le doux (sucr) esprit de Mercure de BASILE
56 - Le menstrum calcin de PARASINUS
XI Menstrums Vgtaux composs, concentrs progressivement, faits
partir de Menstrums vgtaux composs imprgns des influences clestes
et terrestres.
57 - Les eaux thres et terrestres des Mtaux de LULLE
XII Menstrums vgtaux composs, exalts au maximum, faits de
Menstrums vgtaux composs concentrs progressivement
58 - Les chaux (?) thres et clestes de LULLE
XIII Menstrums Minraux simples faits seulement partir de la
Matire du Vin philosophique
59 - Le lion vert de RIPLEY
60 - Un menstrum fait de gomme Adrop (?) de RIPLEY
61 - Un menstrum fait de plomb rouge de RIPLEY
62 - Le menstrum simple et nausabond de RIPLEY
63 - Le menstrum de Sericon de RIPLEY
64 - Le lion vert de Roger BACON
65 - Le lion vert de PARACELSE
66 - Le menstrum nausabond fait partir de gomme adrop et vitriol
commun de RIPLEY
67 - Le menstrum nausabond fait partir de vitriol azot et de
nitre deLULLE
68 - L'eau qui calcine tous les corps de LULLE
69 - Le menstrum nausabond pour rduire les mtaux en Argent vif
de LULLE
70 - Le menstrum nausabond fait partir de Vitriol azot (d'eau
azote),de Vitriol commun et de Nitre de RIPLEY
XIV Menstrums minraux simples faits partir des essences acide et
salinedu sel.
71 - L'eau ou l huile de Sel de PARACELSE
72 - L'eau de sel obtenue par une autre description
XV Menstrums minraux simples faits partir de l'Esprit de
Vinphilosophique, d'esprits acides tels que l'eau forte, l'esprit
de nitre,etc..
73 - L'eau forte mlange l'esprit de Vin de PARACELSE
74 - L'eau forte mlange l'esprit de Vin de TRITHEME
75 - Le Vinaigre mlang l'esprit de vin de BASILE
76 - L'esprit de sel de BASILE
77 - L'esprit de sel de GUIDO
78 - L'eau forte mlange l'esprit de vin de LULLE
79 - L'eau forte mlange l'esprit de vin d'un anonyme
XVI Menstrums minraux simples faits partir de vinaigre
philosophique etde sels volatils, tels que le sel ammoniac commun,
l'urine, etc80 - L'huile de sel ammoniac de GUIDO
81 - L'eau de sel ammoniac d'ISSAC
XVII Menstrums minraux simples faits partir du vinaigre
philosophique etde sels fixes qui ne teignent pas aussi bien vgtaux
que minraux.
82 - L'eau dvorante (aqua comedens) de PARACELSE
83 - L'eau qui fixe de TRITHEME
84 - L'eau admirable d'ISSAC
85 - L'eau qui ressuscite de BASILE
86 - L'eau de Sallabrum de PARACELSE
SECOND LIVRE
XVIII Menstrums minraux simples faits partir de sel ammoniac
vgtal etd'acides qui ne teignent pas.
87 - L'eau forte d'Isaac HOLLANDUS
88 - L'eau du roi de RIPLEY
89 - Le bain du roi de BASILE
90 - Une eau philosophique pour dissoudre l'or de BASILE (pour
la solution de l'or)
91 - L'eau forte extrmement forte de PARACELSE
92 - L'eau du roi de GUIDO
93 - L'eau du roi de LULLE
XIX Menstrums minraux composs d'esprit de vin philosophique,
d'espritsacides qui ne teignent pas, d'esprit de vitriol, de beurre
d'antimoine,etc..
94 - L'Esprit de Vitriol mlang avec l'esprit de vin de LULLE
95 - Le beurre d'antimoine mlang avec l'esprit de vin de
BASILE
96 - L'eau de la quatrime concentration (gradation) de
PARACELSE
97 - L'eau de la sixime concentration de PARACELSE
XX Menstrums minraux composs de l'esprit de vin philosophique et
d'autreschoses qui teignent, de Vitriol, de Cinabre, d'Antimoine,
etc..
98 - L'huile de Vitriol de BASILE
99 - Un menstrum de BASILE fait partir de vitriol de Hongrie
100 - Le menstrum minral d'ISSAC
101 - Le menstrum nausabond de LULLE fait partir du vitriol et
du cinabre
102 - Le mme menstrum
103 - Le menstrum nausabond de LULLE fait partir du vitriol, du
cinabreet du nitre
104 - Le menstrum nausabond de LULLE fait partir du Vitriol, du
Nitre, d'Alun et de Tartre, etc.105 - L'eau dissolvante pour le
Rouge d'ISSAC
106 - Une autre
107 - Encore une autre
108 - Une eau dissolvante d'ISSAC pour le Blanc
109 - Une autre
110 - Une eau rouge qui brille jour et nuit d'ISSAC
111 - Une autre
112 - Une autre encore
XXI Menstrums minraux composs faits partir de menstrums
minrauxsimples et de Mercure, des autres mtaux, et d'autres choses
qui teignent
113 - L'esprit de Vnus, ou esprit de Vert-de-gris de BASILE
114 - L'eau de Paradis d'ISSAC
115 - Le vinaigre mercuriel de TRISMOSIN
116 - L'eau mercurielle de TRISMOSIN
117 - L'eau mercurielle d'Albert Le GRAND
118 - L'eau mercurielle de PARACELSE
119 - Le menstrum nausabond de LULLE
120 - Le lion vert mercuriel de RlPLEY
121 - Le menstrum lunaire nausabond de LULLE
122 - Le menstrum solaire nausabond de LULLE
123 - Le vinaigre des philosophes fait partir du Mercure de
l'argentd'ISSAC
XXII Menstrums minraux composs du Vinaigre des philosophes,
d'autresmenstrums minraux simples et de choses qui teignent et qui
taient d'abordfixes.
124 - Le menstrum de Vnus d'Isaac HOLLANDUS
125 - Un menstrum du Vitriol d'Isaac HOLLANDUS
126 - La grande circulation d'ISSAC
127 - L'huile de vitriol qui brille la nuit de TRISMOSIN
128 - La grande circulation de RIPLEY
129 - Le trs piquant vinaigre mtallique de RIPLEY
130 - La grande circulation d'ISSAC faite partir du soufre
XXIII Menstrums minraux composs faits partir de Menstrums
minrauxcomposs, de corps mtalliques, et d'autres choses qui
teignent.
131 - L'huile de Mars et de Vnus de BASILE
132 - L'esprit du mercure universel fait partir du vitriol de
BASILE
133 - L'huile de Mars et de Vnus, acue l'aide du soufre et du
sel desoleil de BASILE
134 - L'Esprit du mercure universel, acu l'aide du soufre et du
sel delune de BASILE
135 - L'esprit du Mercure universel, acu l aide du soufre du
soleil et dela lune de BASILE
136 - L'Esprit du Mercure universel, acu l'aide du soufre du
soleil et deMars de BASILE
137 - L'esprit du Mercure universel acu l'aide des soufres du
soleil, deMars et de l'antimoine de BASILE
138 - L'esprit du Mercure universel acu l'aide du soufre de
Mars, Jupiter et Saturne de BASILE
139 - Une eau mercurielle compose pour l'oeuvre au rouge
d'ISSAC
140 - L'eau des philosophes faite partir de trois esprits
d'ISSAC
141 - L'eau d'argent compose de LULLE
142 - Le menstrum lunaire nausabond acu l'aide de l'essence de
soleil de LULLE
XXIV Menstrums minraux composs de menstrums vgtaux et
minrauxmlangs.
143 - Le feu vgtal dissous dans l'eau qui calcine de LULLE
144 - Le ciel vgtal dissous dans un menstrum minral de LULLE
145 - Glace (?) compose de menstrums vgtaux et minraux de
LULLE
146 - L'eau admirable de RIPLEY
147 - Le menstrum nausabond acu l'aide du sel ammoniac de
LULLE
148 - Le menstrum lunaire nausabond acu l'aide du sel ammoniac
vgtal de LULLE
149 - L'Esprit de Mercure fait partir du Vitriol et de l'ardent
esprit deVin de BASILE
150 - Le menstrum mixte de PARACELSE.
Au noble et honorable Robert BOYLE
Membre minent de la Socit RoyaleLongue vie et santLes "Arcanums"
de PARACELSE qui ont t accueillis par de nombreuses personnes avec
de telles louanges, cependant encore insuffisantes, m'ont amen, il
y a dix ans, entreprendre tout d'abord l'tude de PARACELSE lui-mme
et de ses mdecines ; deux annes s'coulrent pendant lesquelles
j'tudiais ses livres jour et nuit avec un esprit infatigable et
invincible, toutefois avec un succs peu rcompens et pratiquement
sans profit : en effet, dans les livres de PARACELSE, outre
l'habitude commune aux adeptes de cacher des secrets, je dcouvris
aussi une autre difficult encore plus grande, toutefois moins
frquente chez les adeptes ; PARACELSE, en tant que correcteur des
adeptes, s'tant propos d'instruire non seulement les tudiants
initis depuis peu, mais encore les Matres expriments de la plus
secrte chimie ; et pour cette raison, il abrge ses recettes l'aide
de merveilleux raccourcis, savants pour les savants en vrit ; mais
nous elles nous semblent aussi pitres qu'imparfaites ; et en outre,
elles sont si dguises sous les termes les plus embrouills de la
vritable Chimie philosophique qu'elles trompent les esprits non
seulement superficiels mais aussi profonds : laquelle impossibilit
(dont j'ai dj parl) de comprendre, PARACELSE l'aggrave en mlant des
recettes vulgaires aux recettes secrtes ; ce que doit discerner non
un tudiant, mais un matre trs expriment.
Mais parmi ces difficults, le premier et le plus grand obstacle
fut mamalheureuse ide prconue que j'avais de l'Alkahest : en effet,
ayant perdul'espoir de parvenir la prparation de cette liqueur par
les livresd'autres auteurs, aussi bien que par le "De Visibus
membronum" de PARACELSE, je m'attaquais d'autres ouvrages, traitant
de la "Petite circulation", et de l'Acide Spcifique (termes
synonymes de l'Alkahest chez certains auteurs), auxquels j'ajoutais
l'Aqua ou Gleum Salis, l'Aqua Comedens, l'Aqua Regis, la Grande
Circulation ; et l'un aprs l'autre, j'acquit l'ide qu'unseul et mme
Menstrum universel tait dsign par tous ces termes ; de tellesorte
que je pourrais trouver la mthode de prparation de cette liqueur
encomparant tous ces ouvrages ensemble, ce que je ne pouvais faire
en lestudiant chacun sparment ; mais la fin, je dsesprais et mes
effortsvaris, presque incroyables, et cependant striles eurent
raison de moi ; jersolus de considrer la Chimie et la Mdecine comme
des Arts trop profondspour ma comprhension. A ce moment, voyez ce
qui arriva ! Tout coup lesyeux de mon esprit s'ouvrirent et je vis
que toutes ces choses diffraientnon seulement de nom, mais aussi de
matire, prparation et utilisation ;ainsi au lieu d'une seule
liqueur Alkahest pour laquelle je m'tais battu,je dcouvris dans
PARACELSE beaucoup de Menstrums, ainsi que toutes leursutilisations
diffrentes en Mdecine ; maintenant je savais selon PARACELSEcomment
prparer et distinguer les choses en Essences, Magistres,
Astres,Arcanes, et celles qu'il appelle les Mdecines Infrieures.
Ainsi ce que lesautres avaient le plus de difficult comprendre chez
PARACELSE se clarifiapour moi plus que tout ; et ainsi j'obtins la
fin plus tt que lecommencement ; cependant la joie qui en rsulta
retomba plus vite que prvu; en effet, ayant tent plusieurs
expriences en vain, je fus amen comprendre que ces Menstrums de
PARACELSE contenaient quelque chose obscure et inconnue pour tre
saisie, pas le moins du monde en accord avec la lettre l-dessus, je
les examinais avec plus de soin et je comparai leurs qualits la
nature de la liqueur Alkahest ; je dcouvris une grande
diffrenceentre elles et eux ; en effet il est dit qu'il existe une
seule liqueurAlkahest, et qu'elle est universelle ; mais nombreux
sont les Menstrums dePARACELSE ; celle-l est indestructible,
ceux-ci sont destructibles ;celle-l ne se mlange pas avec les
corps, ceux-l y rsident ; celle-lprserve les vertus des choses,
ceux-ci les altrent ; celle-l aspire auxessences des choses pendant
la distillation, ceux-ci avant leur dissolution,etc... Pendant un
moment, je ne sus quel parti prendre ; tantt je cherchaisune seule
liqueur indestructible plutt que de nombreux
Menstrumsdestructibles, supposant qu'un vaut mieux que plusieurs ;
d'autresmoments, changeant d'avis, je dsirais les Menstrums comme
me suffisant dansles nombreuses utilisations que je connaissais
dj.
Enfin, la vrit triompha, me permettant maintenant de dcrire
(expliquer,donner une dmonstration pratique de) la plupart sinon
toutes les Mdecinesde PARACELSE dans GUIDO et BASILIUS : au
contraire, je m'aperus que lesArcanes de PARACELSE (ainsi
communment appels) prpars grce cetteLiqueur, l'Alkahest, ou quelque
chose du mme genre, diffraient de plus enplus, voire s'opposaient
la vrit : par consquent, en ce qui concernaitla prparation des
Mdecines, je commenai m'abstenir, voire je cessai derechercher plus
longtemps l'obscure matire, la prparation et l'utilisationde cette
liqueur Alkahest, savoir celle que je trouve dcrite dans unlivre de
PARACELSE comme une Mdecine, mais nullement comme un Menstrum :
lequel obstacle tant supprim, je trouvai une voie facile pour me
mener de PARACELSE LULLE, BASILE et autres philosophes de la mme
cole, dont je vis qu'ils taient tous unanimement d'accord pour
confirmer les Menstrums Paracelsiens ; en vrit, la lumire
s'ajoutant la lumire, il m'apparut clairement que leur prparation,
leur varit, leur sens simple et littral se dvoilaient tous en mme
temps ; un seul mot me restait inconnu, quiexprimait nanmoins la
base universelle de tous les Adeptes : et c'taitl'Esprit de Vin,
nom vulgaire, mais philosophique ; cela tant connu etobtenu, les
plus grands mystres philosophiques mdicinaux, alchimiques
etmagiques de la chimie la plus secrte seront dtenus par celui qui
lespossde. Dans aucun livre des Adeptes, jusqu' maintenant,
maconnaissance, je n'ai trouv quelque chose de rare qui ne doive
sonexistence originelle cet esprit ; aussi os-je affirmer que tout
ce queles Esprits chimiques, infrieurs et suprieurs, fixes et
volatiles, sontcapables de faire, notre Esprit accomplira
exactement la mme chose etencore plus : c'est ce qui m'a amen
employer toute mon attention et tousmes efforts, retournant toutes
les pierres la recherche de l'Esprit de ceVin, et rflchir
continuellement sur ces termes obscurs et diffremmentvoils sous
lesquels ils l'enveloppaient, comme tant la cl de toutephilosophie
; et voyez, la gloire de votre grand nom m'a accueillicordialement
avec joie, plaisir, Wilde, la mtropole de Lithuanie ; et jevis
qu'en exposant la Philosophie Naturelle vous vous absteniez de
toutesorte d'obscurit ; et tant la premire et seule personne en
vrit vousservir de suites de mots simples et sincres en ayant
recours des exemplesbanaux de la chimie vulgaire, je me rjouis en
pensant tout ce que pouvaitfaire ce grand homme, s'il tait matre de
la plus secrte chimie. Jersolus donc de faire un voyage en
Angleterre, par gard pour vous seul, desorte que je puisse
m'entretenir avec vous au sujet des Menstrums aussi bienque des
Mdecines, et d'autres secrets de PARACELSE ; vous dont j'espre
latrs grande aide pour certaines autres choses encore inconnues :
et envrit mon esprance ne m'a pas tromp ; en effet outre l'accueil
facilerserv tous les inconnus et trangers, vous avez daign
m'accorder unaccueil encore plus libre ; vous m'avez reu avec
courtoisie et vous avezapprouv (louer, faire l'loge) mes
recherches, et ainsi vous avez lev monesprit vers des choses
suprieures : vos bonts justifient que je vous ddiecette partie de
mes recherches ; je vous implore sincrement et humblementde
l'accepter aimablement, et d'assurer de votre amiti et de
votreencouragement amical celui qui est et toujours sera, le plus
fidle serviteur de votre honneur J. S. W.
AUX TUDIANTS DE LA PLUS SECRTE CHIMIE
Sous le ciel n'existe aucun Art qui ne proclame plus la gloire
de Dieu, quin'apporte plus de bienfaits au genre humain, et qui ne
recherche plusminutieusement (attentivement) les secrets les plus
profonds de la Nature,que notre vraie et plus que louable Chimie.
Elle nous montre la Clmence, laSagesse et l'Omnipotence du Crateur
dans les Cratures ; elle nous enseignenon seulement la Spculation,
mais aussi la Pratique et la Dmonstration, leCommencement, le
progrs et la fin des choses ; elle gurit des maladiesinnombrables
et insupportables par les remdes habituels et rtablit dansnos corps
la sant premire ; elle change dans nos esprits les soucis
etangoisses du monde (les pines et les ronces de nos mes) en
tranquillit,l'orgueil en humilit, l'amour et la recherche des
richesses du monde enmpris de celles-ci : et en un mot, elle nous
lve de la terre vers lescieux ; cependant malgr tout ce qu'on peut
dire de vrai de tous les Arts,qui ont fait bnficier le monde de
quelque bienfait, il n'en existe aucunqui n'a moins contribu la
gloire de Dieu Tout Puissant et qui n'a tmoins utile l'homme ; en
effet, de peur qu'une science d'une si grandenoblesse et utilit
soit trop rpandue, ou mal matrise par les ignorantset les impies,
ses prudents dtenteurs (possesseurs) se sont attachs ladcrire de
telle sorte qu'elle soit connue de leurs seuls disciples et
d'enexclure tous les indignes : mais avec le temps, les Adeptes
parvenus uneplus grande perfection du savoir et de l'exprience,
inventrent tanttl'une, tantt l'autre mthode abrge dans leur oeuvre,
changeant lesfourneaux, les feux, les vaisseaux, les poids, voire
la matire elle-mme ;ainsi ils furent galement contraints de forger
(fabriquer) de nouvellesthories et de nouveaux termes de l'Art,
selon la pratique nouvellementinvente et il arrivait que celui qui
tudiait un adepte ne comprenne pas lanouvelle thorie, encore moins
la pratique d'un autre ; cela arrivaitgalement aux Adeptes
eux-mmes, surtout ceux qui travaillaient sous laconduite d'un
certain matre enseignant une mthode et un procdparticulier ; en
effet, ils n'taient pas dans leur pouvoir de discernerplus loin que
ce qu'ils avaient appris ; en consquence de quoi ilssouponnaient
toutes les ides des autres, surtout celles qui diffraientdes leurs,
bien qu'en elles-mmes bonnes et justes, et qu'ils considraientcomme
errones et contraires la Nature ; ou encore ils avaient recours
auxthories d'autres auteurs, leur phrases et leur terminologie dans
l'artqu'ils ignoraient et qu'ils appliquaient leur propre mode
d'opration aveclequel ils taient familiariss, comme je vais le
montrer ailleurs par denombreux exemples ; de cette faon ils ont
compliqu (entran) l'Art dansun tel chaos d'obscurit que jusqu'ici
ni les Matres ni les tudiants n'ontgure eu la possibilit d'en faire
profiter les gens instruits.
On doit s'tonner, mais plutt dplorer, de voir que des
systmesphilosophiques aussi imparfaits nous ont t jusqu'ici lgus
par lesMatres de cet Art ; c'est assez souvent qu'ils ont contredit
et la Natureet leurs propos, alors que les miracles de la nature
par la vertu de cet artauraient pu tre sincrement et clairement
exprims sans qu'on bouleverse ouqu'on dforme les mots ; sous ce
rapport, j'ose affirmer, en toute libertphilosophique, que la
plupart des Adeptes se sont dclars au monde dansleurs crits tre
meilleurs chimistes que philosophes.
C'est pourquoi je pose la question : auraient-ils pu faire mieux
en Mdecineque travailler ce sujet en imitant l'application et le
zle de PARACELSE ?Mais hlas ! Entre tous, j'en trouve peut-tre
trois ou quatre qui ont tattentionns et chaleureux dans ce domaine
: et par consquent le moinsqu'on puisse dire est que cet Art noble
et indispensable a cess deprogresser comme en tmoigne la Chimie
vulgaire, o les noms de clbresremdes sont claironns partout sans
qu'on puisse savoir de quoi il s'agitet o les coquilles sont donnes
pour les amandes.
En vrit nous avons eu rcemment non seulement quelque espoir mais
aussides promesses venant de la Fraternit Rosicrucienne, comme
s'ils avaientl'intention de rendre notre poque plus heureuse grce
leurs recherches ;mais n'ayant peru jusqu'ici aucun effet, nous ne
pouvons que craindre queleurs belles promesses ne seront jamais
accomplies (tenues).
Au contraire l'exprience enseigne qu'au lieu d'avoir tir un bien
universelde la Fontaine de cet Art, le monde a plutt t entran par
lui dans desmalheurs grands et nombreux : en effet, les Adeptes
affirment, voire plusque souvent en confirmant leurs serments
grands renforts de serments) quedans leurs crits ils ont parl plus
clairement et plus sincrement de leurArt que n'importe quel autre
philosophe ; par l mme ils ont encourag(incit) un grand nombre de
jeunes dbutants (nophytes) de tous niveaux etde toutes coles
commencer leur travaux chimiques en suivant lesprescriptions de
leur mthode ; ils les ont exposs non seulement desdpenses
insupportables mais aussi ils les ont amens de cette faon s'entter
dans une certains confiance de leur comprhension de la
vritablesignification des auteurs, et plutt mourir parmi les
charbons et lesfourneaux qu' abandonner leurs chimres qu'ils
tenaient une fois pourtoutes pour la vrit : l-dessus (aprs quoi)
quelques-uns des chercheursles plus savants se demandrent pourquoi
aussi peu d'Adeptes atteignaient lebut de l'Art, et avec quelle
difficult, par la seule lecture des livres ;ils pensrent alors
qu'il tait prudent d'abandonner les auteurs ainsi queleurs ouvrages
et ils acquirent la conviction qu'ils pouvaient dcouvrir unevoie
plus proche et plus facile par la seule vertu de leur propre gnie
etde leur propre raison, en essayant, en rptant, en modifiant,
etc., lesexpriences et leurs conclusions ; mais ce faisant ils
furent dus de leursuccs espr, tout comme un marin se perd sans
boussole ainsi de telschercheurs auraient agi plus sagement s'ils
s'taient demand s'ils avaientvaincu toutes les difficults qui leur
crevaient les yeux, avant des'appliquer cet art le plus secret ; et
indubitablement nombre d'entre euxauraient d couter le conseil de
Thobald de HOENLAND (qui a dcritabondamment les difficults de cet
Art qui parsment les livres desphilosophes) et les aurait ainsi
viter, elles qui sont pires que la Pesteou le Serpent : "Car lequel
de vous (dit notre Sauveur), s'il veut btir unetour, ne s'assied
d'abord pour calculer la dpense et voir s'il a de quoi laterminer,
de peur qu'aprs avoir pos les fondements, il ne puissel'achever, et
que tous ceux qui le verront ne se mettent le railler, endisant :
cet homme a commenc btir, et il n'a pu achever ! " (Luc,14.28).
Mais je sais bien que ces conseils seront plutt fuis qu'accepts,
enparticulier par ceux qui rpugnent voir dmolir leurs tours qu'ils
ontconstruites avec du vent : en effet, en dpit de l'impossibilit
desupprimer les difficults dj cites par certains auteurs, ils
(s'efforcentde) essaient de persuader les autres qu'ils peuvent
leur apprendre quelquechose, bien qu'ils ne se connaissent pas
eux-mmes, et ainsi ils prfrerontplutt continuer les tromper
qu'abandonner ce qu'ils savent tre faiblesseet erreur : les uns
pensent qu'ils sont tout fait capables de surmontertoutes sortes de
difficults et en consquence il est vain de les dissuaderde cet Art,
les autres en vrit conscients de toutes les difficults et deleur
impuissance les aplanir sont, quoique libres de toute fraude
etorgueil, tellement attirs par cet Art pousss par quelque
motivationnaturelle ou secrte, qu'ils ne peuvent en tre dtourns par
aucunargument.
Ainsi conscient de la faiblesse (des faiblesses) dont l'homme
est afflig,c'est eux que je ddie mes recherches concernant la
mdecine. J'carterailes trompeurs, de mme que ceux qui s'attribuent
plus qu'il ne leur revient(est d) ; mais les vrais disciples de cet
Art, je les conduirai par lamain, de sorte qu' l'avenir ils ne
puissent tre l'objet de moqueries, dereproches et de sarcasmes
satiriques et de sorte qu'ils ne puissent perdrela sant de l'esprit
comme du corps, et qu'enfin ils vrifient par eux-mmesla triste
prdiction de GEBER disant : "Extrmement misrable et malheureuxest
celui qui, aprs avoir fini son ouvrage, Dieu refuse qu'il voie
laVrit, car il finit sa vie dans l'erreur ; celui qui, enchan son
labeurperptuel et cern par toutes sortes de malheur et de misre,
perd tout lerconfort et toute la joie de ce Monde et passe sa vie
dans le chagrin sansaucun profit ou rcompense". Livre 2 Invest.
Chap. 38. Ainsi pour la mmeraison je dfendrai le meilleur des Arts
contre les insultes desdiffamateurs qui, dus de n'en pas connatre
les principes l'accuseront defraude, d'impossibilit, et de ridicule
; ainsi ils ne pourront dcouragerles Amoureux de l'Art et les
entraner en vilipender toutes lesdmonstrations et les tmoignages
clbres ; et enfin, pour que la grandeuret la gloire de Dieu
jusqu'ici ensevelies sous les cendres puissentmaintenant s'lever
nouveau, tel un phnix, j'exposerai devant vos yeux ceque vous
n'avez pas pu jusqu'ici trouver dans les si nombreux
volumesconsacrs cet Art, savoir Diane nue, ou sans vtements ;
c'est--direque je retirerai de son visage et de son corps les
voiles des tropes, desimages, des paraboles et des noms barbares,
etc., sous lesquels elle a tjusqu'ici dguise, de peur que les
mchants ne la reconnaissent tropfacilement. Je vous prsenterai
Diane, savoir la relle vrit de notreArt (pour lequel tant de
recherches et de travail ont t accomplis en vain)pas mme recouverte
du voile indispensable pour l'exprimer ; au contraireses parties
les plus secrtes seront rvles votre vue, celles pourlesquelles les
Adeptes ont enjoint la plus extrme prudence leursdisciples, en leur
faisant craindre une maldiction s'ils les dvoilaient la populace
indigne. Par consquent, si vous dsirez connatre les Menstrumsde
Diane, avec lesquels les Adeptes ont prpar leurs filtres, les
lixirsde vie et de mort, si vous voulez connatre la faon de prparer
leursteintures mtalliques soit universelles, soit particulires ;
si, enfin,vous aspirez savoir comment ils ont fabriqu des pierres
prcieuses, desperles, des lampes perptuelles ainsi que d'autres
secrets de l'Art, lisezles recettes des quatre livres qui suivent
recettes, dis-je, qui ont tsoit incomprises, soit dlaisses par
presque tous parmi vous cause de ladifficult de leur style que
parfois vous avez aussi estim vain, faux, etimpossible, rdiges
uniquement afin de vous tromper ; cependant extrmement vraies et
tablies non partir de la chimie vulgaire, mais partir des meilleurs
livres des meilleurs Adeptes est le trsor de Diane ;
recettes,dis-je, qui s'enchanent si logiquement et labores
conformment l'extraordinaire savoir faire des Matres ; de sorte que
l o vous enenlevez ou niez l'une d'elles, vous ne pouvez que
rejeter toutes les autrescomme fausses : au contraire celui qui
reconnat que l'une d'entre elles estvraie, doit admettre que toutes
les autres sont vraies ; et par consquent,il doit dfendre leurs
auteurs, nos matres trs vnrables, contre toutel'ignominie du
mensonge et de la goujaterie. La varit qui nat de l'unit,la
fontaine de vrit, et qui y retourne, tout comme la fontaine
retourne son ocan illustre bien l'excellence de ces recettes :
j'hsite toujours dire s'il y a une infinit de recettes ou s'il n'en
existe qu'une seule dansnotre chimie, divise en plusieurs parties
et destine plusieurs usages :j'observe la varit dans les diverses
parties distinctes de ces quatretraits, mais aussi l'Unit en chaque
partie, que dis-je ? dans chaquepartie prise individuellement ;
ainsi vous trouverez toujours qu'un traitconfirme les trois autres
: Dans le premier livre des Menstrums, voustrouverez aussi les
mdecines du second, et les teintures alchimiques dutroisime, et les
secrets du quatrime. La mme chose doit tre entendue desdeuxime,
troisime et quatrime livres. Enfin, ces recettes ne sont
passeulement vraies, mais aussi claires, dcrites l'aide de mots
simples etcommuns pour tre comprises non seulement selon la lettre,
mais aussi parleur limpidit, illustrant et expliquant des ouvrages
qui autrementn'auraient pas t intelligibles, de sorte que par un
seul code d'oprationvous trouverez parfois l'explication de plus de
dix livres thoriques quin'avaient jamais t clairs jusqu'ici.
Or, ces recettes, j'ai voulu vous les communiquer vous,
infatigablestudiants de cet Art, pour les motifs dj expliqus, et
aussi peur que vouspuissiez comprendre tout fait l'absolue ncessit
de l'Esprit de Vin chezLULLE dans notre chimie, avant de vous
parler de sa matire et de saprparation. Aucun homme ne dsire ce
qu'il ne connat pas ou ne recherchece dont il ignore les bienfaits.
En consquence de quoi j'ai voulu d'aborddmontrer les diffrentes
utilisations de cet esprit par les expriences desAdeptes qui, si
vous les trouvez vraies, vous seront d'une telle utilitaprs que ce
sera votre dtriment si vous ne les possdez pas; mais sivous les
trouvez fausses, loignez-vous en et ne leur accordez aucun
crdit,mais accusez les Matres, leurs auteurs, de mensonge,
tromperie et vilenie ;mais je n'attends de vous aucune semblable
mchancet, quoi que puissentfaire les adversaires, les aveugles et
les ignorants de cet Art ; et si unZole ou un Momos surgit selon
son habitude, laissez-le mchonner lacoquille c'est--dire le Style
sans apprt, les minces et frles (fragiles)observations et
conclusions donnes propos des recettes ; tout cela, nousle lui
donnons volontiers ; mais atteindre l'amande, cela il ne le
peut.
Mais si maintenant ou aprs vous rcoltez quelque joie ou profit
du combatde Diane, ne l'attribuez pas Diane, mme Diane d'Ephse, ni
moi-mme,mais Dieu Tout Puissant qui nous a fait sortir par sa
Lumire des TnbresLimriennes : Peut-tre le moment viendra-t-il o je
pourrai tre plus utileet de quelque secours en vous donnant la
possibilit d'embrasser Diane dansvotre *** et de discuter avec elle
en toute simplicit de ses Colombes, desa fort, de sa fontaine, de
son lait, de son Eau de Vie, etc.. En effet,prsentement vous lisez
sur son front : "Ne me touchez pas". Par consquent,je vous
conseille de ne pas vous occuper des secrets de Diane moins quevous
ne deviez faire l'preuve du Destin et du sort d'Acton.
Acton, chassant seul dans les bois,Quand il vit la desse nue son
insuIl (car qui pourrait rsister sa colre ?)Fut la proie de sa
colre et de ses chiens.
Il nous est permis en effet de la contempler, mais non de
l'embrasser mmeun instant ; car cela n'est permis personne, sauf
aux Adeptes, et ceuxen tant que tels, qui sont Matre du Vin
philosophique. Mais si vousobjectez avec le pote que "Ce n'est pas
la vue, mais l'usage qui procure du plaisir" cela je vous rpondrai
qu'en voyant Diane nue.
1 - Vous trouverez que tous les secrets de la chimie dpendent
d'un seulpoint de l'Art, savoir l'Esprit de Vin philosophique,
2 - Vous comprendrez que toutes les prparations de tous les
secrets sontfaites selon la signification des mots
3 - Vous vous apercevrez que tous les modes d'opration en toute
mthode eten toute matire quelles qu'elles soient sont vrais avec
l'Esprit de Vinphilosophique et ne seront jamais faux,
4 - Tout ce qui est rare et de premier choix dispers ici et l
par lesmeilleurs Adeptes, vous le trouverez ici rassembl et condens
en ordre, desorte qu'il ne manque rien, si ce n'est leur
jouissance
5 - En outre, il vous sera commode de choisir le moyen d'oprer
le meilleuret le plus rapide de tous
6 - Ou bien il vous sera possible galement d'en dcouvrir
d'autres parvous-mme si ceux-ci ne vous plaisent pas
7 - Vous verrez que celui qui a dj accompli mme la plus petite
chose danscet Art peut logiquement accomplir les plus grandes
aussi.
8 - Un seul mode d'opration une fois clairci vous ouvrira les
portes de lacomprhension de bien d'autres, qui seraient autrement
rests trs obscurs
9 - Vous pouvez savoir galement que les Adeptes eux-mmes ont
parfois tdans les tnbres et n'ont souvent pas compris le style
d'autres auteurs ;que certains en ont corrig d'autres, et ainsi
qu'ils ont perfectionn l'Art
10 - Et pour tout rsumer : aucun homme, aussi savant, aussi
loquent, aussisubtil puise-t-il tre, ne pourra jamais l'avenir, si
c'est un imposteur,tromper qui que ce soit, soit par son autorit,
sa persuasion ou sasubtilit, ni lui faire abandonner ntre route
habituelle pour un sentierjamais foul, sauf s'il y consent
lui-mme.
Vous mmes, ne voulez-vous pas tre librs des tromperies d'autres
hommeset mme de vos propres erreurs cause desquelles jusqu'ici vous
avez toutperdu lamentablement : votre temps, vos efforts, votre
argent, votre sant,et je ne sais quoi encore ? Vous avez rendu
votre vie vaine, strile, etodieuse pour vous-mmes aussi bien que
pour les autres.
En vrit les rayons de notre Diane sont si tincelants que je
crains qu'ilsblouissent vos yeux, tout comme les Isralites furent
blouis la vue de Mose descendant de la montagne.
Vous aurez du mal me croire si je vous dis que les secrets des
Adeptesdoivent tre compris et prpars selon la lettre ; si vous
dclarez qu'ilest improbable que les Adeptes aient pu rvler leurs
mystres la vue detous, eux-mmes vous ayant averti du contraire, que
peut-on alors ajouter ?
Notre art, dit Artphius, n'est-il pas cabalistique et empli de
mystres ?Et toi, pauvre imbcile, tu crois que nous enseignons
ouvertement lessecrets des secrets et que nous entendons nos mots
au pied de la lettre ;sois sr (je ne suis pas envieux comme les
autres) que celui qui prend lesdclarations des philosophes selon le
sens et la signification communs, adj perdu le fil d'Ariane et se
perd dans le labyrinthe, et cela lui seraitaussi utile que s'il
avait jet son argent dans la mer. Sendivogius nousdonne le mme
conseil dans la prface des 12 traits : "Je voudrais, dit-il,que le
candide lecteur sache que mes crits ne contiennent de mots que
ceque la nature exige, de peur qu'aprs il n'ait dplorer la dpense
detemps, d'effort, de cot en vain, etc..
Parce que, comme le dit Arnauld dans son spculum, une intention
selon lalettre ne sert rien *** et oprer selon l'intention de la
lettre est ladissipation des richesses. En effet, dit Geber, l o
nous parlons sansdguisement, nous cachons l'Art, parlant un artiste
non par nigmes, maisen termes clairs. ROGER BACON va encore plus
loin, affirmant : "Quand jejure dire la vrit, prends cela pour un
mensonge, c'est--dire au pied dela lettre, et par consquent quand
je te parle de plumes, entends le plomb,etc.. Livre de l'Art
chimique, page 56. Tout ce que je dis est faux, parconsquent rien
de ce que je dis n'est vrai ; par consquent, je t'en prie,ne me
crois pas. Mais quand je dis vrai, prends cela pour du faux,
etvice-versa : de telle sorte que ce qui est faux deviendra vrai,
et ce quiest vrai deviendra faux : Je t'avertis de ces choses pour
que tu soisconscient des choses qui doivent tre vites ; et pour que
tu crois leschoses qui sont dignes de foi, en crivant
convenablement, je n'cris pas,etc., page 301.
Et quoi que je dise, prends ceci et ceci, ne me crois pas, opre
selon lesang, c'est--dire selon le sens, et ainsi pour tout le
reste ; laisse dect les expriences ; comprends ce que je veux dire
et tu trouveras,crois-moi moi qui suis dj une bougie allume. page
345.
Tu es en droit d'allguer ces choses et leurs semblables pour
confirmer tonopinion, mais laisse moi te suggrer la distinction qui
doit tre faiteentre les ouvrages thoriques et pratiques des Adeptes
: dans les livresthoriques, il est rare qu'on doive comprendre les
choses au pied de lalettre, tout tant parabolique, nigmatique,
etc.. Mais dans les livrespratiques, tout est clair, intelligible
au pied de la lettre : part le vinphilosophique, fondement et
commencement de tous les secrets. Par exemple,prends le Grand
Testament de LULLE dans la partie thorique duquel laNature, la
Matire, et la prparation du Vin de LULLE sont
dcritesphilosophiquement, c'est--dire par des sophismes varis ;
mais dans lapartie pratique de ce Testament, l'utilisation de ce
vin est dclare aupied de la lettre : partir de ce moment tu
observeras galement facilementque ces Adeptes qui rejettent le sens
littral sont plutt thoriques quepratiques : Traitant prsentement de
la pratique des Adeptes, ou del'utilisation du Vin philosophique,
nous prouverons que la plupart dessecrets qu'ils nous ont livrs
sont selon la lettre.
Mais certains d'entre vous objecteront (feront valoir que) que
les Adepteseux-mmes se sont trs souvent dclars contre le sens
littral de lapratique, contre les vritables descriptions (appeles
communment recettes)des expriences ; mais que nos amis sachent que
les Adeptes ont crit contredeux sortes de recettes : La premire
comprend les recettes des vendeurs de fume, les trompeurs, les
mchants qui prtendaient les tenir du disciple d'un Adepte ou les
avoir trouves dans les murs de quelque vieux clotre ou spulcre ;
contre ceux-l coutez Dianysius Zachaire, page 781, Vol. I. Thtre
Chymique o il dit "Avant de quitter la facult des lettres, je
devins l'ami de beaucoupd'autres tudiants : ils possdaient divers
livres de Recettes chimiquesqu'ils me prtrent et que je recopiais
avec beaucoup de soin, cela avec leconsentement de mon matre
personnel qui avait commenc depuis djlongtemps oeuvrer dans cet
Art. Si bien qu'avant mon dpart, j'avaisassembl un trs gros volume
de ces recettes. Bientt je me rendis avec monMatre l o je devais
tudier le Droit et je commenai me pencher sur mescrits. Certaines
d'entre elles contenaient des projections d'un sur dix,d'autres sur
20, 30 un tiers, une moiti. Pour le rouge de 18 carats, 20,etc.,
transform en couronnes d'or, ducats, et de la plus vive
couleurpossible ; l'une devait supporter la fusion, l'autre rsister
la pierre detouche, une autre encore tous les essayages. Il en tait
de mme de lablanche ; l'une devait tre de 10 pence, une autre de
11, une autre d'argentde bon aloi, ressortant blanche du feu, une
autre blanche aprs la pierre detouche. Bref, je pensai que si je
pouvais accomplir la plus petite de ceschoses, nul bonheur plus
grand ne pouvait m'arriver dans ce monde.
En particulier quand je lis les ddicaces de grands personnages
en tte detelles recettes, une la reine de Navarre, une autre au
cardinal deLorraine, de Turin, et d'autres innombrables de sorte
que pares de telstitres et dguisements, foi puisse leur tre accorde
par les imprudents.
Bernard se plaint galement des mmes recettes, page 771, ejusd.
Vol. : "Sij'avais eu, dit-il, au dbut tous les livres que je me
suis procur par lasuite, j'aurais d immanquablement russir plus tt
dans l'Art, mais je n'ailu que de fausses recettes et des livres
errons ; en outre, je n'ai faitque consulter les filous les plus
dpravs (pervers), des mchants et desimposteurs (charlatans).
L'autre sorte contient les recettes des Adeptes eux-mmes contre
lesquels certains autres Adeptes ont aussi parfois crit : comme par
exemple le mme Bernard, page 748, volume. Thtre Chimique, qui dit :
"Afin d'viter aux vrais chercheurs de cet art les erreurs communes
dans la vraie voie, afin qu'ils ne gaspillent pas leur argent et ne
ruinent pas leur position, leur nom et leur rputation, insistant
sur les fausses recettes dans les livres de GEBER, RAFIS, ALBERT LE
GRAND, TRAMES, LUMEN, CANONIS PANDECTARUM, DEMOPHON, SUMMA, et
autres tentateurs, je vais d'abord faire part de mes propres
erreurs, etc..
Et page 750, il continue : "Infini est le nombre de ceux qu'il
est inutilede mentionner, et il y a quantit de livres crits sur ce
sujet cachs sousdes mtaphores et des images qui ne peuvent tre
comprises facilement quepar les fils de l'Art ; leur lecture fait
sortir les hommes du bon chemin,plutt qu'elle ne les met sur la
voie du travail ; au nombre de ces auteurssont Scot, Arnaud,
Raymond, Jean Mehing, Hortulain le Vritable, etc..
Par consquent, mon but est de vous satisfaire et de vous dire
que lesauteurs de la premire sorte de recettes veulent tromper
activement,sciemment et volontairement ; mais les recettes de la
deuxime sorte,crites par les Adeptes eux-mmes, sduisent seulement
passivement ; et cecipour deux raisons ; soit par gard pour
l'Adepte qui est moins exprimentdans l'Art et ignore la pratique de
son confrre plus savant ; en effet ilest impossible un adepte, quoi
qu'expert dans sa mthode, de connatre lesdiverses expriences de
tous les autres, encore moins les thormesparticuliers, les
mditations personnelles, les diffrentes dnominationsdes choses,
etc., formes ou drives de la mme chose ; soit par gard pourvous-mme
qui faites dire ces recettes, quant au sens littral, plus quece que
l'Adepte lui-mme en connat, oubliant complment que l'Esprit de
Vincompris une fois pour toutes, vous comprendrez facilement le
reste."Connaissant cela, dit Flamel dans son Livre des Figures
Hiroglyphiques,page 28, j'accomplis aisment le Magistre. Aussi,
sachant la prparationdes premiers Agents, suivant aprs la lettre
mon livre, je n'eusse plusfailli encore que je l'eusse voulu". Et
un peu plus loin : "Et puis aprs,en suivant toujours mot mot mon
livre, je fis la Projection" (Alleau, page86).
Mais pourquoi tout cela ? D'assez nombreux exemples de ce trait
vousinstruiront dans toutes ces choses qu'il convient de comprendre
selon lalettre, exception faite pour le Vin, la Lunaire, le Mercure
Vgtal, etd'autres choses synonymes de la Matire de l'Esprit de Vin
philosophique, oudes choses prpares parti du mme esprit, tels que
le Sel ArmoniVgtable, le Vinaigre philosophique, etc..
Ayant parl en termes quivoques de cet Esprit de Vin, les Adeptes
savaientque tout le reste, quoique jamais dvoil clairement aux Fils
de l'Art, nepouvait le moins du monde tre utile au lecteur : Par
consquent je necrains pas l'indignation des Adeptes, ni les
Anathmes qu'ils ont lancscontre ceux qui ont trahi leurs secrets,
n'ayant jusqu'ici rien fait de plus(pour parler navement) mais mme
moins que ce qu'ils ont fait eux-mmes.Autant que j'en tais capable,
j'ai condens mthodiquement ces choses quitaient disperses ici et l
en dsordre ; mais je n'ai rien ajout demoi-mme et pour cette raison
je n'attends de vous ni honneurs niremerciements ; mais ceci
seulement pour savoir si nos recherches vousplaisent ; et jet
comblerai ces choses qui vous manquent et que vousrecherchez, d'une
certaine manire dans une plus large mesure, car je veuxvous
apporter encore davantage d'aide par le rsultat (travail) de
mesrecherches : de faon ce qu'il ne nous reste plus qu' nous
agenouillerpour remercier humblement le Pre des Lumires, qui nous a
fait don de cetArt grce aux crits de ses serviteurs : pour
remercier aussi les grandsprtres de la nature, sans lesquels il
serait hors du pouvoir de l'homme deparvenir un si haut niveau de
connaissance.
Maintenant, clbrez avec moi les urnes de nos pieux matres, qui
pour lebonheur de l'homme ont prfr rpandre plutt qu'ensevelir leurs
talents ;et puissiez-vous vous-mmes vous astreindre la mme tche si
vous possdezleurs crits qui n'avaient pas encore t rendus
publics.
Enfin, je prie solennellement les Adeptes maintenant en vie de
vouloir biens'employer dvoiler la Nature, et corriger la
philosophie et la mdecine ;et enfin, qu'ils s'emploient dmontrer la
fausset de toutes les sectestrompeuses de philosophes, aussi bien
dans les Acadmies que dans les colesprives, pour le progrs de la
gloire de Dieu, qui occupe d'une faon uniquela premire place dans
cet Art.
Qu'il en soit ainsi.
PRFACE
Pour empcher Diane d'tre offerte nue, comme une vulgaire
prostitue, laconcupiscence exacerbe d'hommes insatiables, ainsi
qu'au mpris desIgnorants, les Adeptes n'ont pas seulement pris soin
de l'habiller, mais dela recouvrir avec presque toutes sortes de
vtements : pour la parer ainsi,l'Antiquit s'est empresse, cependant
avec encore quelque indcence, derecourir une allgorie de la
procration humaine, allgorie issue del'ancienne analogie communment
admise avec la graine ; et cela sanss'occuper de savoir si cette
analogie s'appliquait convenablement au Royaumeminral.
D'abord, ils considrrent le cot ; deuximement la conception
;troisimement l'imprgnation ; quatrimement la naissance ;
cinquimement lanourriture. Par consquent il ne pouvait y avoir
aucun cot s'il n'y avaitpas conception ; sans conception il ne
pouvait y avoir imprgnation ;prmisses sans lesquelles aucune
naissance ne peut avoir lieu.
Cet ordre d'oprations, MORIEN nous affirme que ce sont les
Anciens qui lelui ont transmis. HERMS, qu'on appelle le Pre des
Adeptes, nous a dcritdans sa Table smaragdine, le Pre, la Mre et la
nourrice de l'enfantchimique. Il n'est donc pas tonnant de voir que
cette doctrine aussiancienne et simple soit parvenue aussi
facilement la postrit : celadborderait le cadre de notre intention
et de notre tude de parler de ceschoses que nous pouvons dduire de
la comparaison avec la graine : il suffitsimplement de se rappeler
que la plupart des Adeptes, y compris les plusanciens, ont compar
le Magistre chimique la gnration de l'homme ; eten se servant de
cette allgorie, ils ont appel leurs dissolvants desMenstrums, ou
graine femelle, et les choses qui devaient tre dissoutes lagraine
mle. "Mon fils" dit LULLE, "le menstrum vgtal est de la mmenature
que les menstrues d'une femme, parce qu'un menstrum minral opre par
dissolution des minraux et des mtaux et parce qu'il est
faitartificiellement comme l'exige la nature ; en effet, il a la
proprit d'unesprit incorruptible, qui est comme une me, et il est
constitu comme uncorps parce qu'il gnre et produit de la graine
comme le fait une femme ;c'est pourquoi nous appelons notre D
(dissolvant) le sang menstruel, oumenstrum, parce qu'il est
gnrateur et nourrissant ; il produit le C djmentionn, et C (les
mtaux) croissent et augmentent jusqu' ce qu'ilssoient convertis en
M (soufre de Nature, ou mercure des Philosophes) ou en Q(teinture,
ou pierre des Philosophes). En effet, tout comme le sangmenstruel
perfectionne l'embryon en le nourrissant et en transformant
unprincipe en un autre, une quantit en une autre, une forme en une
autre lesPrincipes et les quantits apparaissent chaque
transformation, sousdiverses formes, diffrentes des premires formes
elles-mmes, jusqu' cequ'une certaine substance apparaisse en une
quantit complte qui dpend deplusieurs matires ; cette quantit est
un corps, avec un esprit et une me,rduits l'action : et il en est
ainsi de ntre enfant (la pierre desphilosophes)". LULLE. Distinct.
3 - Can. 4 Liber de Essentia.
"Lorsque K (la couleur) apparat jaune, que l'artiste sache que
le corps denotre enfant est form, fait, et compltement organis ; il
commence seprparer recevoir l'esprit vgtal en lui , la nature
poursuit cetteprparation jusqu' ce que le K jaune disparaisse et
qu'un K (couleur) rougeapparaisse ; alors l'artiste peut tre sr que
l'enfant est parfait en corpset en me ; il peut abandonner son feu
jusqu' ce qu'il refroidisse ; lequeltant froid, l'artiste trouvera
notre enfant rond comme un oeuf ; il doit lesortir, le purifier
(car c'est une pierre dure au milieu de nombreusessuperfluits, tout
comme l'enfant d'une femme apparat aprs la naissance :Can. 11.
Distinct 3. Lib. Essent.) ; qu'il le prenne et qu'il le mette
dansquelque vaisseau de verre propre, etc." 3. Distinct 3. Part.
Lib. de Essent.PARASINUS, RIPLEY, ESPAGNET, d'autres adeptes plus
rcents et les disciples de LULLE tenaient cette analogie de la
graine de ce dernier, assurment le plus savant des philosophes
chimiques. "Raymond", nous dit PARASINUS "parle de ce ciel vivant
dans son troisime livre de la quintessence au chapitre qui commence
par le Ciel et notre Mercure ; notre ciel a la proprit d'un esprit
incorruptible ; il en est comme l'me et il contient les
propritsd'un corps, gnrant et produisant des graines, comme le fait
une femme ; encela il diffre des autres principes de l'Art. Il est
galement sensuel caron l'apprhende par les sens, savoir par la vue,
le got, l'odorat, commeil est affirm dans la premire distinction
(caractristique) du Chapitrequi commence Proeterea est principium
movends ??? corpus sive forma. Et unpeu aprs, parlant du ciel
vivant dj cit, il dit "Et sur ce point notreesprit (entendement,
raison) sait que D (son ciel vivant ou dissolvant) aune proprit
vgtale ; R. et S. (l'or et l'argent) en transmettent laressemblance
au soufre de nature ; ce dernier est l'Esprit des mtaux, ouPierre,
ou Poison qui transforme, selon l'expression de Raymond ; il se
sertde cette expression dans son Alphabet des figures de l'arbre
philosophiqueet l il nous soumet la phrase suivante dans le
chapitre de la Figure de laQuintessence : "tout comme la partie
vgtative de la mre ou de la nourricetransmet sa ressemblance au
Fils qu'elle gnre et dont le fils retient laproprit, il en va de
mme pour notre Mercure". L'intention du philosophe(LULLE) est de
montrer que le Soufre, ou Pierre des Philosophes, ou encorele
poison qui transforme reoit tous ses bienfaits de l'excitation de
lavertu vgtative qui rside dans ce ciel divin vgtal.
Le mme auteur en continuant son expos dclare (et comme notre
intelligencesait) que les dits mtaux R. et S. (or et argent)
retiennent la proprit duMenstrum, avec lequel ils tendent leurs
ressemblances des substancesexotiques, transmutant les dites
substances en leur propre espce ; c'est laraison pour laquelle nous
l'appelons Mercure vgtal ; comme aussi parcequ'il est extrait des
vgtaux. A la fin du chapitre cit il reparle de lamme chose : "Et
notre intelligence sait aussi que ce principe est comme unefemme
qui reoit (conoit) 1e sperme de l'homme et qui accouche de la
mmemanire et par le mme principe, pour en revenir au point de
dpart. D'onous devons conclure que les lments de cette pierre,
savoir l'or,doivent tre excits par la vertu d'une quintessence
vivante et par le cielvgtal dj cit. J'en ai suffisamment dmontr et
expliqu la marche suivre". PARASINUS. Lib. I. Elucidarii p. 221.
Vol. 6 Th. Chym.
RIPLEY, qui avait 1e mme Matre que PARASINUS, expose cet
enseignement plus brivement de la faon suivante : "Un enfant dans
le ventre de sa mre, par une chaleur tempre, convertit les
Menstrums en sa propre nature et en sa propre espce, c'est--dire en
chair, en sang, en os, voire en vie,avec toutes les autres proprits
d'un corps vivant ; ainsi si vous avezl'eau du soleil et de la
lune, cette eau attirera d'autres corps semblables son espce et
rendra leurs humeurs parfaites par sa vertu et sa
chaleurintrinsques". RIPLEY. Livre du Mercure Philos. (*cf. page
126)
"Nous affirmons", nous dit ESPAGNET, "pour parler franchement et
sansdguisement, que l'Oeuvre tout entier peut tre accompli l'aide
de deuxcorps seulement, c'est--dire le Soleil et la Lune, prpar
convenablement (canoniquement) : c'est quoi sert cette gnration que
la Nature accomplitavec l'aide de l'Art, gnration pour laquelle le
cot du Mle et de laFemelle est ncessaire, et dont on attend une
descendance plus noble que sesparents". (Sect. 20. Arcan. Herm.).
"Le Soleil est le Mle, car il cde (produit) la semence active et
animatrice. La Lune est la femelle, appeleMatrice et Vaisseau de
Nature, parce qu'elle reoit la semence du Mle enson sein, et la
nourrit de sa menstrue" (Sect. 22. Arcan. Herm. Phil.). Maisen
employant le terme de Lune, les Philosophes n'entendent pas la
lunevulgaire, celle qui joue galement le rle d'un Mle dans leur
oeuvre (aublanc) ; par consquent, que personne ne tente de runir
deux mlesensemble, ce qui constitue une mauvaise action contraire
la nature ; d'unetelle copulation il ne peut non plus esprer une
descendance quelconque ;mais qu'il mette ensemble Gabritius et
Beya, le Frre et la Soeur.
"Conjugio junget stabili, proprianique ; dicabit""De cette faon
il pourra obtenir le noble Fils du Soleil" (Sect 23. Arcan. Herm.
Phil.). "Je voudrais que le lecteur sache", dit SENDIVOGIUS, "que
cette solution est double, bien qu'il existt de nombreuses autres
solutions, mais d'aucun effet : la premire est la seule tre vraie
et naturelle ; la seconde est violente, et elle comprend (englobe)
toutes les autres ; la solution naturelle est celle grce laquelle
les pores du corps sont ouverts dans notre eau, de faon ce que la
semence digre puisse tre introduite dans sa matrice ; mais notre
eau est cleste ; elle ne mouille pas les mains elle n'est pas
vulgaire, mais elle est presque comme de l'eau de pluie : le Corps
est l'Or, qui cde la semence. Notre Lune qui reoit la semence de
l'or n'est pas l'argent vulgaire" (Tract. 10 - NoviLumin.).
Saturne, s'emparant du Vaisseau, tira (aspira) dix parties de
l'eauet bientt il s'empara de quelques uns des fruits de l'Arbre
solaire et lesincorpora dedans ; et je vis les fruits de l'Arbre
dvors et dissous commede la glace dans l'eau chaude. Cette eau est
ces fruits comme une femmel'est ces derniers. Les fruits de cet
arbre ne peuvent tre putrfis dansrien d'autre que cette eau ; en
effet, aucune autre eau ne peut pntrer lespore de cette Pomme : et
vous devez savoir l'Arbre solaire est sortigalement de cette Eau
qui, partir d'une vertu magntique, est extraitedes Rayons du Soleil
et de la Lune ; par consquent ils ont une grandeaffinit l'un pour
l'autre : Dans le dialogue du Mercure.
"Prsentement dans cet ouvrage nous avons l'intention de nous
occuper decette graine (semence) fminine ou Eaux dissolvantes des
Adeptes. Grands envrit - que dis-je, infinis sont les Trsors de
notre Chimie ; maisinaccessibles galement ceux qui n'en possdent
pas les clefs ; sanslesquelles les Adeptes eux-mmes ne pourraient
dissoudre ni coaguler lesCorps. Si vous ignorez la manire de
dissoudre notre Corps, il est vaind'oeuvrer", nous conseille
Dionysius Zachaire, p. 798. Vol. I - Th. Chym.Mais celui qui connat
l'Art et le Secret de la Dissolution a trouv leSecret de l'Art dit
BERNHARD, p. 40 Sirae Epistolae. "C'est pour cetteraison", dit
PARASINUS, "que les hommes sages affirment que la??? de l'EauCleste
qui rduit nos corps en Esprit est le plus grand mystre de cet
Art,in Eluc. p. 212. Vol. I. Th. Chym. "Car sans ces Menstrums, les
choseshtrognes ne peuvent jamais tre parfaitement mlanges. Le
corail, mmerduit en poudre extrmement fine, ne peut pas se mlanger
avec la poudre dePerles la plus pure : que dis-je, l'or ne se
mlange pas avec l'argent (encore moins avec des corps moins
parfaits) mme s'ils sont fondusensemble. Chacune de leurs
particules se touchent bien sr leursextrmits, tant en tas ou
monceau compos de choses htrognes, mais ilssont et restent
totalement distincts, intacts dans leurs formes et leursproprits,
exactement comme un tas compos d'orge et d'avoine. Mais dans
laChimie la plus secrte, il n'existe aucun corps htrogne qui ne
possdeson Menstrum propre et particulier ; et avec ce menstrum qui,
lui, esthomogne, il se fond en un agrgat, qui tire sa joie des
propritsinsparables de l'un et l'autre. Par consquent, aussi
longtemps que vousaurez l'intention d'unir des mtaux des mtaux, des
choses sches avecd'autres choses sches, sans les Menstrums de
Diane, vous prtendrez (pourreprendre l'expression d'ESPAGNET) unir
des mles ensemble, ce qui est unemauvaise action contraire la
Nature. Par consquent, coutez BERNHARD(p.757. Vol. I. Th. Chym.) et
persuadez-vous de laisser tranquilles les pierreset toutes sortes
de Minraux, de mme que les Mtaux bien qu'ils soient lesprmices de
notre matire. Les Mtaux ne sont pas seulement la matire, maissont
aussi comme le dit LULLE la forme de la Pierre ; cependant sans
cesMenstrums ils ne signifient rien. La forme (dit-il) qui est le
principeefficient, formateur et transformateur de toutes les autres
formes demoindre vertu et de moindre puissance, est dcrite par G
(ou C)(Mtaux).Cette forme d'elle mme ne peut pas constituer elle
seule le Magistre duGrand Oeuvre (Oeuvre Majeure) etc.. Il est trs
utile de connatre ceprincipe parce qu'ainsi la Raison sait qu'il
est l'une des deux substancesdont notre enfant est issu, possdant
en lui la qualit d'un mle, d'o sortun sperme dans le ventre de
notre D (Menstrum ou Dissolvant). LULLE. Dist. 3Lib. Ess.). Le Ciel
ou le Mercure (Menstrum) est le quatrime principesignifi par D.
C'est la cause et le principe qui fait passer G et (C) de
laPuissance l'action, les gouvernant et les rgissant dans son
ventre, commela femme gouverne et rgit l'enfant qu'elle engendre
dans sa matrice. Et surce point (cette question) la raison d'un
Artiste sait que D (Menstrum) a uneaction sur G et que (C) les
rgit, gouverne et les rduit l'action toutcomme les cieux d'en haut
font par leur mouvement et pousse les choseslmentaires l'action. Un
Artiste doit comprendre cela des deux substancesdont notre pierre
se compose et grce auxquelles elle est engendre,c'est--dire que D
(dissolvant) est le principe le plus important (Ibid.Dans le livre
"De Medicinis Secretis" p. 336). Vous devez savoir(continue-t-il)
que jusqu'ici je ne vous ai pas parl de la chose et de lamatire la
plus secrte du Magistre tout entier qui est notre
quintessenceIncorruptible, extraite du vin blanc ou rouge, que nous
appelons Couronne etMenstrum Clestes, aprs ses sublimations, ses
putrfactions et sonpuration finale ; cette quintessence est le
vritable fondement, la matirepremire et le magistre de toutes les
choses de la mdecine. Mon fils, situ la possdes, tu auras le
Magistre de l'oeuvre toute entire, sans 1quelle rien ne peut se
faire.
Mais vous, mes amis, vous savez ce que signifient les Menstrums
de Diane.Vous savez, dis-je, qu'ils sont les plus hauts secrets de
la plus secrtechimie, bien plus secrets que les Menstrues des
femmes. On ne les obtientqu' force de peines extrmes et que grce
l'habilet d'un artiste ; ilssont dcrits avec la prudence la plus
extrme et ils passent pour tre lesprincipales clefs de l'Art. Vous
pouvez croire aisment LULLE quand il ditque sans ces menstrums rien
ne peut tre fait dans le Magistre de l'Art(Mag. Nat. p. 329). Ou
quand Christopher PARASINUS dit que le grand secretrside dans ces
Menstrums, tel point que si on les ignore, rien ne peut sefaire
quant la transmutation des Mtaux (Elucid. p. 222. Vol. 6. Th.Chym).
C'est pourquoi je pense qu'il suffit de vous dire en bref que
cesMenstrums (que vous avez jusqu'ici recherchs avec tant de soin
pour unpitre rsultat dans les livres thoriques des Adeptes) vous
sont maintenantofferts ; je les ai dcouverts dans les livres
pratiques ; ils ne sont plusensevelis sous le voile de l'obscurit,
mais rvls, et prsents nus lavue et la raison de tous les hommes.
Mais vous n'avez aucune raison decraindre l'Esprit de Vin
philosophique que vous trouverez dans n'importequel Menstrum car il
est familier et extrmement doux puisque philosophique.
De nombreuses invocations ne sont pas ncessaires pour le faire
apparatre ;en effet, dans toutes les pages des Livres thoriques des
Adeptes, ils'offre vous volontiers et vous attend, pourvu que vous
imploriez Dieu etque vous lui demandiez de daigner gracieusement
vous ouvrir les yeux. Carsans sa permission et s'il ne vous dsigne
pas particulirement, cet espritn'ose pas se manifester vous. Pour
les Menstrums des Adeptes, n'entendezdonc pas les vtres (bien que
vous gardiez le secret) car je crains qu'ils nesoient que vulgaires
; vos menstrums dissolvent un corps sec, setransforment avec lui en
un Sel ou un Vitriol, en se mlangeant et en secoagulant non pas
vritablement mais en apparence, ce que fera apparatreaisment
l'preuve d'un Feu qui aura tt fait de sparer nouveau ces
mmessubstances htrognes. Au contraire, l'Esprit de Vin
Philosophique qui estonctueux, adoucit par son onctuosit mme un
corps sec et ne le transformepas en un Sel ou un Vitriol, mais en
une huile : il mle facilement leschoses htrognes par son propre
temprament et son humeur gale, et parson homognit il se mle
facilement aux choses qui lui sont homognes,grce auxquelles il est
augment ainsi que le dit BERNHARD: Aucune eau nedissout les corps
en dehors de la ntre qui peut y tre condense (paissie)dans les
corps. En effet un dissolvant ne devrait pas tre diffrent de cequi
doit tre dissous en substance mais en proportion et en digestion.
Page43 de ses lettres. En effet, la Nature ne peut tre amliore que
par sapropre nature ; notre matire, par consquent, ne peut tre
amliore quepar sa propre matire. PARMENIDE dit la mme chose, L. de
Alchym. Page 768. Vol. I. Th. Chym. Cet Esprit de Vin Philosophique
peut tre uni toutes leschoses, et il est capable d'unir toutes les
choses insparablement. Maisceux qui imaginent une autre eau sont
ignorants et insenss et neparviendront jamais au but, dit
PARASINUS, in Eluc. p. 222. Vol. 6. Th.Chym. A ce propos, MORIEN,
p. 52 parle ainsi : En ce qui concerne ceMagistre, laissez les sots
chercher d'autres choses et laissez-les setromper dans leur qute ;
car ils n'atteindront jamais le but recherch tantque le Soleil et
la Lune ne seront pas rduits en un seul corps, ce qui nepeut se
produire sans la volont de Dieu. C'est ce qu'ARNAULD, si je ne
metrompe pas, exprime ainsi : Vous runirez le Soleil et la Lune
dans lesCieux avant de runir l'or et l'argent dans la Terre si vous
ne possdez pasnos Menstrums.
Mais vous qui avez, jusqu'ici, recherch un seul et unique
menstrumuniversel, immortel et indestructible (j'entends par l la
liqueur alkahestou feu aqueux, ce terme inluctable (invitable) au
lieu d'un seul, dontvous n'avez jamais su le nom, la matire, la
prparation et l'utilisation,regardez ! Je vous propose une grande
varits de menstrums universels ;leurs descriptions sont plus
claires et leurs vertus sont quivalentes,sinon suprieures, celles
de votre "alkahest". Ce que d'autres ont dit etcrit de cette
liqueur alkahest en des termes obscurs ou sans rapport avecle
problme, nous ne le considrons qu'en tant qu'opinion et
supposition.Par les menstrums des adeptes, nous n'entendons pas
toutes sortes dedissolvants prpars??? l'esprit de vin philosophique
et qui sont seulementcorrosifs et ne peuvent changer le moins du
monde les plus infimesparticules des corps ; nous n'entendons pas
non plus une liqueur immortellequi ne serait pas immuable avec les
choses qui seraient dissoutes : mais parmenstrum nous voulons dire
une liqueur volatile faite de plusieurs faons partir de l'esprit de
vin philosophique et de diverses autres choses ; ellene spare pas
seulement les corps mais elle cohabite avec eux, et lestransforme
quand on les y ajoute de faon ce qu'ils ne soient plus deux
niqu'ils soient de nouveau ce qu'ils taient auparavant.
En effet, de cette dissolution (le mariage solennel, l'union et
lacombinaison insparable du corps et du menstrum) merge un nouvel
tre quicontient les proprits intactes de la chose dissoute et de la
chosedissolvante, que mme l'Art ou la Nature ne peuvent sparer.
J'ai fait une distinction entre les menstrums vgtaux et minraux,
non pascomme si les vgtaux taient composs seulement de vgtaux et
les minrauxseulement de minraux ; mais tout menstrum qui ne prsente
(possde) pas uneacidit manifeste et qui agit sans bouillonnement ni
mouvement est appelvgtal, bien qu'il soit compos depuis animaux ou
minraux grce l'espritde vin philosophique. Au contraire, un
menstrum devient minral aussittqu'une acidit manifeste est mle soit
l'esprit de vin philosophique,soit un menstrum vgtal ; en effet,
avec (en ajoutant) l'acidit ildissout ds lors (maintenant) les
corps avec violence et effervescence. J'aisubdivis les deux sortes
de menstrums en simples et composs, non pas comme si moins
d'ingrdients entraient dans la composition des simples, mais parce
qu'ils possdent une vertu plus simple ou infrieure. Les menstrums
simples teignent moins les corps qui y sont dissous, mais les
composs davantage.
DES MENSTRUMS VEGETAUX
LA PREMIERE CATEGORIE
Menstrums vgtaux simples prpars seulement partir de vin
philosophique
I - Le ciel, essence, ou esprit de vin de LULLE dcrit, can. 1
Dist. 1 Livre "De la quintessence"
Prenez du vin rouge ou blanc, le meilleur que vous pourrez
trouver (vous procurer) ou du moins prenez du vin qui ne soit en
aucune manire aigre ; n'en prenez pas une trop petite ou une trop
grande quantit ; et distillez une "eau ardente" comme il est de
coutume au moyen de tuyaux de cuivre jaune ; ensuite, rectifiez-le
4 fois en vue d'obtenir une meilleure purification. Mais selon moi,
il suffit de le rectifier 3 fois et bouchez-le hermtiquement de
faon ce que l'esprit en train de brler (se consumer) ne puisse
s'exhaler ; en effet dans cette opration beaucoup ont err, pensant
qu'il devait tre rectifi 7 fois. Mais mon fils, ce sera un signe
infaillible pour toi si le sucre que tu y auras tremp et que tu
auras expos la flamme se consume comme de l'"eau ardente".
Maintenant, avec l'eau ainsi prpare, tu possdes la matire partir
de laquelle la quintessence doit tre faite, chose capitale
(phnomne, fait) dont nous allons parler dans ce livre. Par
consquent, prends cette eau et mets-la dans un vaisseau de
circulation ou dans un plican appel "vaisseau d'Herms", et bouche
le trou trs hermtiquement avec de l'oliban ou du mastic encore mou,
ou l'aide de chaux vive mlange avec du blanc d'oeuf ; mets la dans
du fumier qui est naturellement extrmement chaud (qui naturellement
dgage beaucoup de chaleur) ou le reliquat d'un pressoir vin ; ainsi
la chaleur restera constante. Tu peux, mon fils, effectuer ceci si
tu places une grande quantit de l'une de ces deux choses un coin de
ta maison, laquelle quantit doit tre d'environ 30 load (30 ou 42
m3) : ceci doit tre fait de telle sorte que le vaisseau ne puisse
pas manquer de chaleur; eh effet, si la chaleur venait manquer la
circulation de l'eau serait affaiblie ; ce que nous recherchons ne
pourrait tre alors accompli ; mais si une chaleur continue
(constante) lui est administre par des circulations continues,
notre quintessence de la couleur du ciel sera spare suivant une
ligne qui divise la partie suprieure ou quintessence de la partie
infrieure savoir les fces de couleur sale. Ayant continu
(poursuivi) la circulation pendant de nombreux jours dans le
vaisseau de circulation ou vaisseau d'Herms l'orifice (que tu as
bouch avec la matire sus-dite) doit tre ouvert ; si un parfum
merveilleux en sort, aucune senteur au monde ne peut lui tre
compare, tel point que plaant le vaisseau un coin de ta demeure, il
est capable par un miracle invisible d'attirer lui tous ceux qui
passent devant ; ou encore le vaisseau tant plac au sommet d'une
tour le parfum attirera tous les oiseaux qui sont sa porte et les
forcera se tenir tout autour du vaisseau.
Alors mon fils, tu possderas notre quintessence que tu peux
encore appeler ta guise le "mercure vgtal" et que tu pourras
employer dans le magistre des transmutations mtalliques. Mais si tu
ne parviens pas une attraction aussi forte, rebouche le vaisseau
comme auparavant ; mets-le l'endroit dj cit et l abandonne-le
jusqu' ce que tu parviennes au signe dj mentionn. Mais cette
quintessence ainsi glorifie ne possdera pas ce parfum sauf si un
corps y est dissous et n'aura pas dans ta bouche la chaleur de
l'"eau ardente". C'est vritablement ce que les philosophes ont
appel la clef de l'Art philosophique tout entier et c'est aussi
bien grce au ciel qu' notre quintessence qui parvient une si grande
sublimit que l'oprateur de cette oeuvre peut accomplir des miracles
sur la terre soit l'aide de cette seule quintessence, soit avec les
toiles terrestres (mtaux).
Commentaires
Les 24 sortes de menstrums qui suivent apporteront la preuve que
parmi les dissolvants des adeptes aucun ne peut se faire sans le
mercure vgtal, ou sans l'esprit de vin philosophique; car c'est le
fondement, le commencement et la fin de tous les menstrums : il en
est ainsi selon les degrs divers et distincts de sa force, tantt le
moindre, tantt le plus grand des menstrums. Il s'agit du degr le
plus petit et le plus faible quand il dissout par sa seule (simple)
onctuosit uniquement les parties onctueuses et huileuses des vgtaux
ou encore quand il rejette ou laisse intact le reliquat qui est
moins huileux et qui lui est htrogne ; il devient le plus fort
quand nous temprons son onctuosit avec des substances arides
(c'est--dire des choses sches et non huileuses) car ainsi il est
rendu homogne aux choses sches et huileuses et celles uniquement
sches.
Concernant cette homognit, les menstrums des adeptes sont
diffrents des menstrums communs parce qu'en raison de la dite
homognit, ils demeurent insparablement avec les choses dissoutes ;
bien plus, ils sont augments par elle sans la moindre saturation et
sont transforms et fondus en une troisime substance ; ainsi, ils ne
peuvent pas se sparer sans entraner la diminution ou le destruction
de leurs anciennes vertus (vertus premires). L'homognit permanente
des anciens menstrums avec la chose dissoudre est la raison pour
laquelle les essences sont faites avec des menstrums vgtaux simples
; par contre, les magistres se font avec les mmes, mais composs.
Ceux-ci oprent avec plus de force, ceux-l plus faiblement. Pour
tout rsumer en un mot, c'est ce qui nous montre les diffrentes
sortes de menstrums distincts les uns des autres par un si grand
nombre de degrs et que nous devons dcrire et illustrer par nos
commentaires.
Mais afin que vous puissiez me comprendre plus facilement ainsi
que les recettes qui vont suivre, j'ai pens qu'il tait ncessaire de
vous avertir au pralable de certaines choses relatives la nature et
la proprit de cet esprit de vin, de peur que vous jugiez mal d'une
chose insuffisamment comprise.
1 - Tout d'abord, vous ne devez pas prendre l'esprit de vin
vulgaire quand bien mme rectifi, pour l'esprit de vin philosophique
; car autrement les recettes suivantes de tous les menstrums
seraient errones et fallacieuses. "Ayant besoin - dit Zachare -
d'une excellente eau-de-vie pour dissoudre un marc ou livre d'or,
nous achetmes un grand vaisseau du meilleur vin qui nous permit
d'obtenir, grce un plican, une importante quantit d'eau de vie qui
fut maintes fois rectifie dans de nombreux vaisseaux de verre
achets cette fin. Puis nous plames un marc de notre or (calcin
auparavant pendant tout un mois) et 4 marcs d'eau de vie dans deux
vaisseaux de verre ; les deux retortes rentrant l'une dans l'autre
et tant scelles furent places dans deux grands fours ronds. Nous
achetmes galement du charbon pour la valeur de 30 couronnes afin
d'entretenir le feu pendant une anne entire. Nous aurions pu
continuer ternellement entretenir le feu (entretenir le feu pour
l'ternit) avant qu'une conglation ne se produise dans le fond des
vaisseaux, comme le promettait la recette, et cela sans aucun
rsultat ; en effet, nous nous n'avions pas opr sur une matire
approprie ni avec la vritable eau dissolvante qui aurait d
dissoudre notre or comme l'exprience nous l'a appris (page 783.
Vol. 1. Th. Chym.). RIPLEY nous avertit de la mme chose en nous
disant que certains pensent que ce feu (cet esprit ign de vin
philosophique) est tir du vin selon la mthode vulgaire ; ils
pensent qu'il est rectifi par des distillations souvent rptes
jusqu' ce que son flegme aqueux (qui entrave le pouvoir de son feu)
en soit totalement retir. Mais quand bien mme une telle sorte d'eau
(que les fats appellent pur esprit) aurait t rectifie cent fois,
qu'elle aurait t jete sur les cendres calcines de n'importe quel
corps et qu'elle aurait t parfaitement prpare, nous nous apercevons
nanmoins qu'elle est faible et incapable de dissoudre un corps en
prservant sa forme et son espce (Chap. 2. Suae ??? Medul. Phil.).
Le vin commun (dit-il un peu plus loin) est chaud, mais il en
existe une autre sorte beaucoup plus chaude dont la substance toute
entire, en raison de son caractre arien, est trs facilement embrase
par le feu ; et le tartre de cette humeur onctueuse est pais ; car
ainsi que le dit Raymond, ce tartre-l est plus noir que celui qui
provient du raisin noir de Catalogne ; c'est pourquoi on l'appelle
le "noir plus noir que le noir" ; cette humidit tant onctueuse
s'accorde par consquent mieux avec l'onctuosit des mtaux que
l'esprit extrait du vin commun parce que les mtaux sont dissous en
eau par sa vertu liqufiante ; opration que l'esprit de vin commun
ne peut accomplir, puisqu'il n'est rien d'autre en dpit de toute sa
force que de l'eau claire mlange une sorte d'eau flegmatique ; au
contraire, dans notre esprit onctueux distill , on ne trouve
absolument aucune aqueusit flegmatique. Mais cette chose est rare
dans nos rgions, aussi bien que dans d'autres pays. C'est pourquoi
le philosophe grec Guido MOSTANOR a dcouvert une autre humidit
onctueuse qui surnage la surface d'autres liqueurs et dont
l'humidit provient du vin ; RAYMOND, ARNAUD et quelques autres
philosophes sont parvenus la connatre, mais ils n'ont pas rvl
comment elle pouvait tre obtenue.
Ainsi chante factieusement le pote et l'adepte Augurelle, Lib.
2. Chrys. Page 206. Vol. 3 Th. Chym.
2 - Vous ne devez pas prendre n'importe quelle huile, quand bien
mme rectifie cent fois, la place de l'esprit de vin philosophique.
En effet, toutes les matires huileuses (soit distilles, soit
exprimes, naturelles ou artificielles) non seulement prises
sparment mais encore mlanges avec d'autres choses telles que
alcali, acides, etc... deviennent (par la distillation, la
digestion, etc... dans le bain, le fumier, la vapeur, etc...)
paisses, poisseuses, voire la longue sches, insipides, noires comme
le charbon, et parfois semblables une brique capable d'tre chauffe
au rouge ; cela est un signe vident que ces huiles ont plutt besoin
d'un dissolvant qu'elles n'en sont un elles-mmes.
3 - Il est ncessaire d'observer que l'esprit de vin
philosophique apparat sous deux formes, soit comme une huile qui
surnage la surface de toutes les liqueurs, soit comme l'esprit de
vin commun (dont il s'approche parfois de la nature, et dont il
emprunte par consquent le nom par analogie) qui lui ne surnage pas
la surface des liqueurs aqueuses, mais qui peut se mlanger avec
elles et avec son propre flegme ; quoiqu'on puisse la sparer par
simple distillation, il laisse facilement, par ce moyen, son flegme
derrire lui; mais s'il est rectifi et enflamm, il se consume
totalement et nous offre l'image ordinaire (commune) de parfaites
rectifications de l'esprit commun ; mais toutefois, ils ne sont pas
deux, mais un seul et unique esprit, diffrents en degr de puret et
subtilit. Il n'est nul besoin de le prouver puisque les exemples
nous sont vidents dans presque toutes les descriptions des
menstrums vgtaux.
4 - Enfin, on doit distinguer le premier et le second esprit de
vin philosophique, le pre et le fils.
Le premier exige pour sa prparation, le laborem sophiae, le
travail le plus secret, le plus difficile et le plus prilleux
(dangereux) de toute la vraie chimie. Le second se ralise
facilement l'aide de l'esprit prcdent selon la rgle de la chimie
initiatique (philosophique - parfaite) une essence produit une
essence, un magistre produit un magistre. Ils diffrent en ordre,
non en nature. Ils ont chacun une vertu bien que prpars
diffremment. En effet, comme il vient d'tre dit, celui-ci est d'une
prparation plus facile, celui-l d'une prparation plus difficile.
Ils sont tous deux des essences, le premier artificiel, l'autre
naturel ; par consquent, ils sont ingaux en mdecine, quoique
semblables en chimie, en tant que menstrues. Mais on les distingue
facilement l'un de l'autre par leurs pithtes. Le premier possde ses
dsignations (dnominations) plus gnrales dans la langue latine :
essence de vin, alcool de vin, mercure de vin, vin de vie, vin de
salut, eau de vie, eau ardente, vin bruni, vin sublim, etc... Vous
en aurez des exemples dans les recettes suivantes : prenez de l'or
battu et rsolvez-le en liqueur par l'essence de vin (PARACELSE in
descript. Acuri diaphoret, Lib. 3, De Mle Curatis).
Prenez des silex et dissolvez-les dans l'essence de vin, comme
le sel dans l'eau, etc... (PARACELSE in descript Essenciae silicum
Chap. 18 De Morbis Tartar page 327). Prenez le crocus colaire et
l'alcool de vin rectifi, etc... (PARACELSE in Tinct, Croci Solis,
Lib. De Prpart page 8l).
L'alcool de vin vapor (dessch) ou rectifi (dit PARACELSE) se
trouve quand la superfluit du vin est enleve (limine) et quand le
vin ardent reste sec et sans phlegme, sans onctuosit, ne laissant
aucun Fces dans le vaisseau (p. 507). Mais en ce qui concerne ceci
vous trouverez beaucoup plus d'exemples, en particulier dans les
livres de mdecine suivants :
Le 2me esprit de vin philosophique possde ses noms de famille en
plus de ces termes plus gnraux, indiquant la racine de son origine
dont les recettes suivantes peuvent servir d'exemples. Prenez
quatre grains (scrupules ?) de feuilles de soleil, de l'alcool de
vin tir d'un pin, provenant du Baume, etc... (PARACELSE in
descript. Balsami Solis, p. 90, Chyr. Major). L'extraction de
poudre de Momie se fait en la mlangeant de l'essence de vin tire de
la chlidoine, etc... (PARACELSE in descript. Tincturae Muraiae,
cap. 10 Lib. 3 de Vita Longa, p. 65). Prenez l'essence de vin tire
de la chlidoine du mercure de Saturne, etc... (PARACELSE, Lib. 8,
Cap. 10 De Tumoribus, Pustulis, etc ... p. 138 Chyr. Major). Dans
de telles recettes, par l'alcool de vin tir du Pin, du Baume, de la
Chlidoine, etc.. il entend le deuxime esprit de vin philosophique
ou l'essence de ces choses-l prpare l'aide du premier esprit comme
il est prouv dans le cinquime chapitre du troisime livre de la
longue vie, page 63. L, PARACELSE appelle les essences de simples
l'Elixir de Vie, ou Vin de Sant, compos partir de telle ou telle
autre Simple, ce qui (dit-il) apparatra clairement en prenant
l'exemple du Baume : digrez le Baume (avec le premier esprit de vin
philosophique) pendant un mois philosophique dans un athanor, puis
sparez de faon isoler les lments doubles. La quintessence, qui est
l'Elixir de Vie, apparatra bientt, d'un noir vif avec le naphte ( =
Nepitha) , jaune avec l'ivraie ( = Lolium), noirtre avec la
Teinture (tincium), d'un blanc clair avec le Louveteau ( = Lupulus
rouge vif avec le kerms ( = Cuscita cuscolium = graine de kerms),
et de la mme faon avec bien d'autres comme l'exprience nous
l'enseignera. En outre, une fois cet esprit extrait et spar de
l'autre, admirez le Vin de Sant (Essence de Baume) pour lequel les
soi-disant philosophes ont oeuvr pniblement pendant des sicles sans
obtenir quoi que ce soit. Et bon nombre d'entre eux qui suivaient
les prceptes de Raymond (le suivant au pied de la lettre et
comprenant par l du vin rouge ou blanc) ont vid moult (???)
barriques de vin en voulant extraire la quintessence du vin et
n'ont trouv que du vin carbonis qu'ils prirent malheureusement pour
l'Esprit de Vin : le Spagyriste est maintenant suffisamment averti
(prvenu) quant la faon d'obtenir la quintessence partir des
Simples.
Ce double Esprit de Vin, le premier comme le second, peut
s'obtenir non seulement partir du rgne vgtal, mais aussi partir du
rgne animal. C'est ce que nous enseigne la seizime exprience de
LULLE sur l'eau de vie et le phlegme du vin de l'urine et le
"Paramirus" de PARACELSE (p. 57). Beaucoup se sont appliqu dcouvrir
pniblement dans l'homme le principe de sa propre sant, l'eau de
vie, la pierre des philosophes, l'Arcane, le Baume, l'Or potable,
etc... Ils avaient raison : en effet toutes ces choses sont en lui,
comme galement dans ie monde extrieur. C'est ce qu'enseigne
galement la description de la liqueur de chair, p. 505 : "Prenez
six onces de liqueur de chair, de poudre de Momie, etc... " Par
liqueur on doit comprendre le vin de la chair, ce qu'affirm
PARACELSE lui-mme qui nous dit : "II est remarquer que le Vin de
Baume est un secret dans un Asthme; on doit aussi observer que par
pulmonaire on doit entendre non la simple mais la liqueur; ainsi le
vin de Pulmonaire a sa place dans ce traitement ( = cure) : en
d'autres termes, la liqueur et le vin de pulmonaire sont synonymes.
Ainsi dans le livre 8 "De Tumoribus" cap. 3 par la liqueur des
hermodactyles ( = doigts d'Herms), cap. 9 par la liqueur de Baume ;
livre 9. Cap. 4 par la liqueur du Parthnon, et cap. 5 par la
liqueur de Bdellium (???) etc... On doit comprendre qu'il s'agit de
leur vin ou de leur essence. Quoique ni le premier ni le second
esprit ne puisse s'obtenir partir du royaume sec des minraux (en
vrit, il en existe qui sont purement huileux, tels que l'huile de
Pierre, le Naphte, le Fossile de Charbon, l'Ambre jaune, l'Agathe,
etc... et que l'on assimile ce rgne; leur olosit diffre cependant
si peu de l'onctuosit des vgtaux et animaux qu'ils ne font
pratiquement pas partie des sujets minraux) et quoique pour la mme
raison les essences et les liqueurs des vgtaux reoivent le nom de
Vins, il existe une essence du rgne minral que l'on appelle aussi
parfois la liqueur et le Vin des Minraux; ainsi la liqueur ou
essence de Vitriol, ou de cuivre, est appele le vin du premier mtal
(cap. 12 Lib 3- De Viva Longa, p. 65).
Etant maintenant instruits la lumire de ces principes,
occupons-nous de plus prs de l'esprit de vin de LULLE, que nous
dcouvrirons tre comme une huile nageant la surface de ses phlegmes;
on l'extrait en la circulant non partir de l'eau de vie vulgaire
mais de l'eau de vie philosophique. Mais toutes les autres essences
tant obtenues l'aide d'une certaine essence, cette premire essence
de vin doit seule par ses propres vertus merger de ses propres
fculences et impurets : sous ce rapport, la fabrication du vin
philosophique (rouge ou blanc) rend le travail de toute la chimie
la plus secrte extrmement difficile et obscur. Avec la bndiction de
Dieu, nous en parlerons clairement et sincrement dans un livre
particulier, savoir le quatrime. Pour le moment, notre intention
est de poursuivre notre tude concernant l'utilisation de ce vin
pour fabriquer les menstrums. Pour cela nous savons que l'eau de
vie est le premier et le plus faible de tous les menstrums et que
si on la rduit en une huile uniquement par la circulation elle
devient bien plus excellente qu'auparavant. La recette de LULLE est
assez claire sur ce point. Cependant, nous avons pens qu'il tait
sage du moins de la confirmer, sinon de l'illustrer avec les
recettes d'autres Adeptes. Jean de RUPESCISSA, disciple de LULLE,
tenait en si grande estime la premire distinction du livre de son
Matre sur l'Essence qu'il en a fait la sienne propre en la
modifiant lgrement : il a dcrit l'Esprit de Vin philosophique de
cette faon :
2 - L'Essence, ou Esprit de Vin de Jean de RUPESCISSA, dcrit au
Chap. 5 de son livre sur la quintessence.
Ne me tenez pas pour un menteur quand j'appelle eau ardente une
quintessence, et quand je dis qu'aucun philosophe ou mdecin moderne
n'y est parvenu, bien que l'eau ardente se trouve communment
partout ; en effet, je vous assure que je dis la vrit : le magistre
d'une quintessence est une chose secrte, et je n'ai connu qu'une
seule personne, savoir un thologien (ecclsiastique) de trs grande
notorit, capable de comprendre quelque chose ce secret et son
magistre : et je dclare comme vrai que la quintessence est l'eau
ardente et rien d'autre. Et puisse le Dieu du Ciel mettre la
prudence dans le coeur des hommes de l'vangile (pour lesquels je
compose ce livre) afin qu'ils ne communiquent pas ce vnrable secret
de Dieu aux mcrants : Regardez maintenant, je vous dvoile la vrit.
Ne prenez pas du vin contenant trop d'eau, ni du vin noir, terreux,
insipide, mais du vin noble, agrable, savoureux et parfum, le
meilleur que vous pourrez trouver. Distillez-le plusieurs fois en
lui faisant traverser des tuyaux de refroidissement jusqu' ce que
vous ayez obtenu la meilleure eau ardente possible, c'est--dire,
distillez-le entre trois et sept fois. C'est l'eau ardente que les
mdecins modernes n'ont pu obtenir. Cette eau est la matire partir
de laquelle la quintessence, qui est notre objectif principal, est
extraite : en effet, quand vous aurez obtenu votre "eau noble",
vous devrez effectuer une telle distillation dans un four de
verrier, tout entier d'une seule pice, avec une seule ouverture
au-dessus, par laquelle l'eau doit tre verse et retire. En effet,
vous verrez alors que l'appareil est si parfaitement construit que
ce qui monte par la vertu d feu et traverse les tuyaux au cours de
la distillation pour aller se verser dans le vaisseau peut revenir
son point de dpart afin de remonter et de redescendre
continuellement jour et nuit jusqu' ce que l'eau ardente puisse
tre, par la volont de Dieu, convertie en une quintessence. C'est en
cela que rside la comprhension de l'opration. En effet, la
meilleure eau ardente qu'on puisse faire comporte cependant un
mlange matriel des quatre lments ; par consquent, c'est Dieu qui
ordonne la quintessence que nous recherchons de se sparer (par des
monte: et descentes continuelles) de la composition corru