A2 LA PRESSE, MONTREAL, DIMANCHE 10 MARS 1991 « 4 Cainsbourg: la disparition d'un joueur de génie LOUIS B. ROBITA9LLE j collaboration spéciale eudi dernier, au ci- metière Montparnas- se, on avait tout prévu pour une mini-émeute, ou du moins la bouscula- de, a l'enterrement de Serge Gainsbourg, décé- dé d'une crise cardiaque le samedi precedent, seul, dans sa mai- son de la rue de Vcrneuill, à côté de saint-Germain-des-Prés. L'enterrement privé lui-même avait eu lieu dès neuf heures, dans la stricte intimité de la famille, des veuves, des amis proches et de vedettes. Quand on ouvrit les grilles, à onze heures, il y eut des centaines, quelques milliers de fans à défiler jusque dans l'après-midi. Mais pas de délire. Depuis quatre jours, les médias dé- bordaient d'hommages à l'un des deux derniers très grands auteurs composi- teurs-interprètes encore vivants (l'autre étant Léo Ferré). Ruée, comme il se doit, chez les disquaires, où l'on s'arra- chait même son intégrale à deux cent cinquante dollars. Gainsbourg — alias Gainsbarre l'exhibitionniste de génie a vait un fan club d'inconditionnels, mais n'était pas fondamentalement «populaire». Et peut-être la disparition de l'«autre», Léo Ferré, aujourd'hui ou il y a cinq ans, aurait provoqué plus d'émo- tion. Quoi qu'on en pense. Ferré avait la profondeur d'un prophète, c'est Moïse sur le Sinai, il a ses fidèles. Gainsbourg, dont le talent est aussi grand, avait d'abord le génie de la facili- te. Qu'il a toujours mis au service de personnages trop divers pour que le tout ne soit pas déroutant. Un magicien des mots, mais insaisissable. Un prince de l'ambigu. Il pourrait faire penser à Polanski, autre « petit génie», autre gol- den boy. Mais Polanski traînait derriè- re lui sa mère morte à Auschwitz, et Lu- cien Guinzbourg, né en 1929, portait l'étoile jaune dans Paris occupé. La fri- volité, l'apparente superficialité de l'un et de l'autre, renvoyaient à une expé- rience précoce de la tragédie et de l'His- toire, laquelle, mêlée à beaucoup de pu- deur, aboutit à des provocations systé- matiques, au dandysme. Une manière comme une autre de se faire entendre de ses contemporains, mais ni Gains- bourg ni Polanski n'avaient ce côté ras- surant qui permet de gagner des con- cours de popularité ou des élections. Il y a dix ou douze ans, je m'étais re- trouvé avec un photographe dans la maison de la rue de Verneuil pour la sortie de son film Je t'aime moi non p/us, où, une enième fois, il exhibait lane Birkin. PARIS FRANCE Au saut du lit, c'est-à-dire vers midi, Gainsbourg avait un certain tremble- ment dans les mains, qui avait quelque chance d'avoir des origines whiskien- nes. Il en était déjà à son premier pa- quet de gitanes sans filtre. Et en même temps sa maison était (et est restée) une sorte de musée surchargé d'objets choi- sis et disposés avec un soin maniaque, au milieu d'une propreté hallucinante et de murs parfaitement noirs. Com- ment pouvait-on boire vraimemt beau- coup de whisky, et ne pas tout casser dans ce magasin de porcelaines rares? À se demander si, depuis toujours, Gainsbourg ne s'était pas composé un personnage perpétuellement bourré de whisky parce que cela arrangeait sa ti- midité. Au cas où l'on n'aurait pas saisi le message, il y avait, entre le piano à queue, des sculptures et des objets rares, une seringue posée en évidence, comme une oeuvre d'art. Gainsbourd buvait du whisky, mais peut-être moins que ce que disait la ru- meur. Après son ataque cardiaque de 83 — ou après? il avait été obligé de cou- per complètement (se réservant pour les quatre paquets de gitanes), mais son numéto public d'alcolo bafouillant n'en était devenu que plus appuyé. Deuxième crise en 86, puis ablation de la moitié du foie en 89: Gainsbourg ne buvait certainement plus — tout en gardant l'air commodément saoul — mais persistait dans la gita.ie. Le jeu avec la Mort, même si on le joue avec des clowneries et des provocations, a toujours quelque chose d'authentique. Le problème, c'est qu'on ne parvenait pas toujours à le suivre dans le person- nage affreusement compliqué qu'il avait posé sur le jeune artiste de génie de I950, timide et complexé par sa lai- deur et ses grands oreilles. Ce jour-là, rue de Verneuil, Gains- bourg faisait avec une bonne volonté touchante un «numéro» du genre à donner du piquant à l'interview. Au moment du départ, le téléphone sonne. Il nous retient: «C'est lane qui appelle de Rome!» Là-dessus il actionne un haut-parleur, qui permettait d'entendre toute la conversation (à l'insu de sa femme). On ne savait pas si c'était le sens du jeu, ou du commerce. Dans les dix dernières années, cet ex- hibitionnisme — concernant jane, puis sa jeune femme Bambou, puis sa fille Charlotte, clip de Lemon Incest — avait pris l'allure d'un système un peu las- sant. Et dans ses apparitions à la télévi- sion, l'air faussement bourre et les pro- vocations de qualité variable tenaient lieu souvent de propos intelligible. Les fans et les inconditionnels considé- raient une onomatopée gainsbourienne comme parole divine, mais en fait le faux message «tordu» correspondait be 1 et bien à une absence de message. Gainsbourg était un créateur de génie, mais ne se passionnait vraiment que pour ses créations, le jeu, le commerce des dames sans doute, probablement sa famille, éventuellement l'argent et le succès, la gloire. H enrobait tout cela dans un numéro de kaléidoscope où chacun pouvait penser trouver ce qu'il cherchait, tandis que d'autres pou- vaient penser que sous le masque il y avait une sincérité enfouie. La vérité de Gainsbourg, en fait, c'est son amour de l'art, le plaisir qu'il tirait de son génie prodigieux de la facilité, sa capacité à concocter un «tube» en une demi-heure, à travailler à la commande pour Bardot ou Vanessa Paradis. Avec parfois — souvent — de purs chefs- d'oeuvre de la langue et de la musique, depuis La Javanaise jusqu'à un album un peu méconnu. Vu de l'extérieur. Dans lequel, outre le célèbre Pamela Popo — «dont la peau est aussi noire qu'un conte d'Edgar Allan Poe» —, on trouve: «Je suis venu te dire que je m'en vais/ Et tes larmes n'y pourront rien changer...» On peut préférer Gains- bourg le créateur à Gainsbarre-le-fabri- qué, mais au fond les deux étaient indis- sociables. SUITE DE LA UNE McLaughlin: sept grands principes, peu d'engagements •MARIO FONTAINE • La chef du Nouveau Parti dé- mocratique. Audrey McLaugh- lin, a exposé hier les sept prin- cipes fondamentaux nécessai- res, selon elle, à l'établissement d'un nouveau programme d'unité nationale. De^ principes tellement géné- ' raux que ses propres partisans y ont lu ^es messages diamé- tralement opposés: • ; • «Le NPD ne dit pas non à une certaine décentralisation. Et pour un parti qui a une tra- dition centralisatrice, c'est un changement important», a • ;commente Phil Edmonston, le •député néo-démocrate de . Chambly; • «On doit démarrer avec les valeurs et les principes, et éviter le tir au pigeon d'argi- le», a estimé de son côté le chef du NPD manitobain, Gary Doer, pour qui le djs- cours de Mme McLaughlin n'avait rien à voir avec les questions de centralisation ou de décentralisation. S'adressant à quelque 200 militants réunis en conseil fé- déral dans la métropole, celle- ci a voulu démontrer que le . Canada n'est pas seulement une affaire de constitution, et . que des ententes sur l'écono- mie, l'environnement et les programmes sociaux devront . aussi intervenir si on veut sau- *ver le regime fédéral. Ses engagements envers le Québec sont extrêmement suc- cincts: «Un Canada renouvelé ; doit être un Canada dans le- quel le Québec joue un rôle unique», a déclaré Mme McLaughlin. Un rôle qui lui permette de s'épanouir dans sa ; propre identité. Pour les dé- tails, il faudra attendre au con- grès national de la formation. qui se tiendra en juin à Hali- fax. Autres principes Les autres principes qui sous-tendent à ses yeux le fédé- ralisme de demain sont ceux du plein emploi, de la paix, de l'autodétermination des peu- ples autochtones, de l'appui au bilinguisme, de l'avancement des femmes et de la démocra- tie. À ce chapitre, la leader néo- démocrate soutient que le dé- bat sur l'unité canadienne ne doit pas se dérouler unique- ment entre les premiers minis- tres d'Ottawa et des provinces, comme ce fut le cas pour l'Ac- cord du lâc Meech. La prochai- ne ronde de négociations doit aussi impliquer tous les Cana- diens, assure-t-elle. Y compris les partis d'opposition, les au- tochtones, les habitants du Nord canadien, les minorités linguistiques, le-milieu des af- faires, les syndicats, les fem- mes, etc. Une sorte de forum ou d'assemblée constituante, une idée qu'elle lançait il y a huit mois. Mme McLaughlin ne pose qu'une pré-condition au pro- cessus: que les négociateurs désirent demeurer au sein de la fédération canadienne re- nouvelée. Elle a esquivé une question lui demandant si elle serait prête à négocier une for- me de souveraineté ou de structure supra-nationale avec le Québec. Pendant que les néo-démo- crates palabraient dans un grand hôtel du centre-ville, les libéraux de Robert Bourassa s'affrontaient à quelques coins de rue de là, braquant sur eux tous les projecteurs. Mme McLaughlin a vu dans le dis- cours du premier ministre de vendredi une porte ouverte à la négociation et un attache- ment au lien fédéral. Mais, avertit-elle, attendons aussi d'avoir le point de vue du reste du Canada avant de se figer dans des positions trop étroi- tes. La Quotidienne tirage d'hier à trois chiffres à quatre chiffres 169 9049 285-6911 1 ABONNEMENT Le service des abonnement* j est ouvert du lundi au . vendredi de 7 a 18h. 1 REDACTION I PROMOTION I ! COMPTABILITÉ ! ; Grandes annonces 285-6892 ' ' Annonces classées 285-6900 285-7070 285-7100 ANNONCES CLASSEES Commandes ou corrections lundi WJ vendredi do 8h. a 17h. 285-7111 GRANDES ANNONCES Détaillants Nattonal. Tele~Presse Vacances. Voyages Carrières et professions, nominations 285-7202 285-7306 285-7265 285-7320 | 4 1A PRESSE est publiée par LA PRESSE. LTEE. 7. rue Saint-Jacques. Montréal H2Y1K9. 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Ryan fâché «le suis déçu évidemment mais je n'ai rien d'autre à dire», a lan- cé visiblement exaspéré le minis- tre Ryan, sortant précipitamment de la salle après que sa proposi- tion ait été battue.. «Je dois con- sulter mes gens», a-t-il expliqué, impatient, avant de quitter le congrès pour la journée. Dans une tentative de compro- mis, les fédéralistes libéraux avaient proposé qu'on modifie un amendement parrainé par le comté de M. Ryan. On acceptait de ne pas inscrire que la négocia- tion constitutionelle devait être entreprise «avec le reste du Cana- da», à la condition toutefois que l'idée de «négociation» soit rete- nue. Au lieu de parler de négocia- tions «à deux ou à 11 », la nouvel- le proposition Ryan s'en remet- tait à la déclaration de juin der- nier où le premier ministre Bourassa indiquait que les négo- ciations constitutionnelles se fe- raient désormais uniquement avec Ottawa. Plusieurs fédéralis- tes étaient convaincus que les op- posants prévisibles notamment les jeunes pourraient en bout de ligne accepter cette modification. Pour l'aile souverainiste du PLQ, il était carrément inadmissi- ble que le gouvernement Bouras- sa, d'entrée de jeu, indique au Ca- nada anglais que sa proposition n'était qu'une base de discussion. Écrire «négociable» à côté du prix d'une maison est la garantie qu'on ne l'atteindra jamais, de lancer un militant d'Abitibi. En revanche, pour des mili- tants plus fédéralistes, comme Michel Dussault de L'Acadie, en refusant de parler explicitement de négociations, les libéraux ré- duisaient la marge de manoeuvre du premier ministre Bourassa et risquaient de polariser le Canada anglais. Mais encore plus que le conte- nu du débat, le déroulement des discussions a froissé les militants «fédéralistes» qui se sont senti bousculés par l'ensemble du con- grès. Dans un geste qui a amené des critiques amères de certains dirigeants du parti, Philippe Gar- ceau le président de l'association de Vimont — largement souve- rainiste — a contesté la recevabi- l lité de la proposition de compro- « mis de M. Ryan. «On peut se po- j ser des questions, M. Garceau est aussi co-président du congrès», rappelaient ouvertement des fé- déralistes comme William Cos- grove et Henri-François Gautrin, | de même que le chef de cabinet j du premier ministre Bourassa, * lohn Parisella. «|e suis un mili- tant comme les autres, j'ai le droit de m'exprimer», expliquait en fin de journée M. Garceau. Fermeté non fermeture I Bien que les militants aient re- \ fusé d'accepter de revenir aux né- gociations à 11,le Canada anglais x ne doit pas y voir une rebuffade, | estime M. Parisella. «C'est une ^ position de fermeté, non de fer- J nieture», a-t-il insisté. S Mais l'intervention de M. Gar- | ceau, qui signifiait l'arrêt de mort . de la tentative de ralliement, est I tombée comme une douche d'eau | froide. Sans tapage, plusieurs mi- « litants anglophones et fédéralis- tes, ont tenu des conciliabules in- J quiets par la suite. «11 y a beaucoup de militants qui sont blessés par cette déci- sion », de lancer le député de Ver- dun, Henri François Gautrin, qui quelques heures auparavant affi- chait son assurance de voir un compromis adopté. Willam Cos- grove prédisait même que la pro- position du ministre Ryan rece- vrait 80 p. cent d'appui. En revanche, le président de la Commission jeunesse, Michel Bis- sonnette, ne cachait pas «être soulagé et satisfait» de la tournu- re des événements. «Je ne pense pas que ce soit dangereux pour l'unité du parti, le référendum n'est pas demain matin», a-t-il rappelé reconnaissant qu'il s'agis- sait d'une «rebuffade» pour les fédéralistes. Pour M. Ryan, «le débat aurait dû se prolonger davantage, plus de militants auraient du se faire entendre». Il avait l'intention d'intervenir, avant «le glissement du débat», mais je n'ai pas eu le temps de me rendre au micro, a-t- il lancé. Pour M. Parisella, il n'est pas question que M. Ryan quitte le gouvernement, «M. Bourassa compte beaucoup sur lui», a-t-il dit.D INCENDIE Une femme perd la vie dans un incendie brûlures et avoir été incommodée par la fumée. La mère de Mme Gualdiere, Emilia Di Menna, 69 ans, le mari de la victime, Giuseppe, de même que ses deux fils, ont reçu leurs congés des hôpitaux où ils avaient été transportés. C'est sous un escalier intérieur que l'incendie a pris naissance. La maison n'a toutefois subi que peu de dommages, dont la plupart sont dus à l'extrême chaleur qui y régnait. Les Argentini, voisins immé- diats des Gualdiere, ont été éveil-, lés hier matin par les odeurs de fumée perceptibles du deuxième étage. En sortant, ils pnt réalisé le drame qui se jouait chez leurs voi- sins. « Emilia était devant une fenêtre du deuxième étage et criait: au secours, au secours!», de raconter Emilia Argentini. Ce sont les pompiers qui ont réussi à la tirer de là. Les deux fils Gual- diere, de poursuivre Mme Argen- tini, avaient réussi à prendre la fuite en sortant par une fenêtre arrière. C'est un peu plus tard un Giu- seppe Gualdiere défait qui est passé brièvement chez les Argen- tini. Réduit au chômage par des opérations aux genoux, le pauvre homme a dû trouver refuge avec sa famille chez des parents. «Ça fait 20 ans que je connais- sais Yolande, de dire Mme Argen- tini. C'était une femme très gen- tille, très aimable. >• BELGRADE Les tanks dans les rues de Belgrade l'opposition, des autorités socia- listes ( ex-communistes ) de Serbie sur les médias. Les manifestants demandaient notamment la dé- mission de cinq dirigeants de la télévision serbe. «Les autorités auront recours à tous les moyens constitutionnels pour rétablir l'ordre et le calme», a déclaré hier soir le numéro un de Serbie, M. Slobodan Milose- vic, dans une courte allocution té- lévisée où il a dénoncé «les forces de la violence et du chaos». Des sanctions judiciaires seront prises contre les responsables des émeu- tes, a indiqué le gouvernement serbe cité par Tanjug. Les principaux bâtiments offi- ciels étaient gardés par un im- pressionnant dispositif et la télé- vision transformée en véritable citadelle, protégée par pas moins de quinze blindés et près de trois cents policiers, équipés de cas- ques, boucliers, masques à gaz, gi- lets pare-balles et kalachnikov. De nombreux policiers armés stationnaient dans des autobus aux abords des bâtiments offi- ciels, et dans les locaux de la ra- dio et de la télévison, du parle- ment de Serbie ainsi qu'au siège du journal Politika, porte-parole du numéro un v de Serbie, M. Slo- bodan Milosevic. Le centre de Belgrade offrait hier soir le spectacle d'une ville sous haute surveillance, après les scènes d'émeute et les affronte- ments qui ont eu lieu plus tôt du- rant la journée. Les magasins aux vitrines bri- sées et plusieurs voitures renver- sées et calcinées témoignant de la violence des dernières heures et des affrontements entre forces de l'ordre et groupes de manifes- tante munis de pierres et de gour- dins de fortune. Selon des journa- listes sur place, la police avait lan- cé les hostilités en attaquant les manifestants au canon à eau et aux gaz lacrymogènes en fin de matinée, avant même le début de la manifestation. De nouveaux troubles pour- raient éclater aujourd'hui si Vuk Draskovic n'est pas libéré, a dé- claré l'un des responsables du Mouvement serbe du renouveau, M. Bogoijub Pejcic. Les députés du MSR, principal parti de l'opposition serbe, ont entamé une grève de la faim à l'intérieur du parlement de Serbie. Un autre responsable du mouvement, M. jovan Marjanovic, a annoncé que le parti de Vuk Draskovic «passe- rait dans la clandestinité» si les autorités l'interdisaient. • IRAK Washington et Teheran tancent Bagdad ••. , que en prive que les services de renseignement américains avaient intercepté des communi- cations radio indiquant que le commandement irakien a autori- sé ses troupes à ualiser l'arme chimique en cas de nécessité. Hier après-midi, l'opposition islamique irakienne basée à Da- mas a accusé le régime de Sad- dam Hussein d'avoir «utilisé des armes chimiques» contre les vil- les saintes de Kerbala et de Nad- jaf, au sud de Bagdad, faisant de nombreuses victimes. L'opposi- tion islamique et l'agence officiel- le de presse iranienne 1RNA ont affirmé par ailleurs que la Garde républicaine avait bombardé Bas- sora h. L'Union patriotique du Kurdis- tan irakien (UPK) a annoncé de son côte la chute de trois villes du Kurdistan, après avoir affirmé que Souleimanyah, chef-lieu de cette même région, était tombé jeudi. Il s'agit des villes de Shaq- lawa, dans la province d'Erbil, Darbandikhan, dans la province de Souleimanyah, et Bavnour, dans la province de Kirkouk. D'autre part, le général Azhar Saadollah Khalil, commandant d'une division de l'armée de terre irakienne, opérant dans l'est de l'Irak, a été capturé hier par des «comités révolutionnaires», a an- noncé un porte-parole de l'As- semblée suprême de la révolution islamique d'Irak (ASR1I). Lors d'une attaque contre le siège de la division 39, «un nombre impor- tant d'officiers et de soldats de cette division ont rendu leurs ar- mes et équipements de combats, dont 35 ont rejoint les forces po- pulaires», a ajouté le porte- parole. L'ASRll avait annoncé au- paravant que trois commandants de l'armée irakienne avaient été capturés par des «comités révolu- tionnaires dans une zone libérée» dans le sud de l'Irak après une of- fensive lancée par des «forces po- pulaires». Par ailleurs, l'agence iranienne IRNA, citant un communiqué de la SA1R1, écrit que deux batail- lons de chars étaient tombés aux mains des rebelles dans le sud de l'Irak. Des «forces populaires» ont capturé trois colonels lors d'un assaut contre le QG du VII e corps d 'armée irakien, ajoute IRNA. Citant des réfugiés ira- kiens, l'agence ajoute que les re- belles se sont emparés de quaran- te hélicoptères cachés dans une palmeraie entre Amara et Basso- rah. Toujours selon IRNA, les forces loyales a Saddam Hussein n'au- raient toujours pas réussi à re- prendre Amara maigre un pilon- nage de la ville par l'artillerie et les chars. L'agence fait également état de combats hier a Bagdad, dans le quartier de Saddam City, ou il y aurait de nombreux tués et blesses, si l'on en croit les témoi- gnages de réfugies irakiens. Les émissions de Radio-Bagdad ont été interrompues à deux reprises vendredi à cause d'attaques rebel- les, selon un communique du par- ti islamique Dawa publié à Bey- routh. Enfin, Saddam Hussein aurait été blessé à la main lors d 'un at- tentat commis depuis la défaite de son armée, a rapporté hier la radio syrienne, en citant des réfu- giés irakiens. 11 est impossible de vérifier cette information diffu- sée par la radio nationale de la Syrie, principal adversaire de l'Irak dans le monde arabe. Les réfugiés «ont déclaré qu'un citoyen irakien avait ouvert le feu sur le chef du régime, alors qu'il effectuait une visite à Babylone dans la région d 'Hilla. 11 a été touché à la main gauche et a été soigné par ses gardes, qui ont ou- vert le feu sur ce citoyen et sur d 'autres, en tuant ou blessant un certain nombre», a précisé la ra- dio syrienne. «Les arrivants ont affirmé que le chef du regime irakien avait été la cible de plusieurs tentatives d 'assassinat depuis la fin de la guerre du Golfe», a ajouté la ra- dio, en citant des réfugiés ira- kiens arrivés en Syrie hier et re- groupés au camp de Hasaka. D 'autre part, M. Baker doit rencontrer à nouveau en Arabie Saoudite les ministres des affaires étrangères des six pays du Conseil de Coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Koweït, Émirats arabes unis,. Bahrein, Qatar et Oman), de l'Egypte et de la Syrie avant de se rendre demain en Israel. • LUNDI DANS LA PRESSE LES FAILLITES PER- SONNELLES: L'aug- mentation phéno- ménale des faillites personnelles au Québec et au Cana- da est sans nul dou- te une des consé- quences de la reces- sion, mais elle cache aussi un nou- veau fait de société que les autorités fé- dérales trouvent alarmant: la faillite à répétition. Faire faillite est devenu tellement facile qu'un nombre gran- dissant de person- nes n'hésitent pas à utiliser une deuxiè- me et même une troisième fois ce re- cours pour se sortir dune situation fi- nancière désastreu- se. Un dossier de François Berger dans La Presse de lundi. Faillites Les citoyens et enterprises canadiennes déclarent faillite 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 JFMAMJJASONDJ 1990 1991 Jan. 90 Dec. 90 Jan. 91 4 933| 3 546