à la Maison de Rousseau et de la Littérature ( MRL ) 2018 Placée sous le signe du nomadisme, cette année a été l’occasion de nouvelles collaborations aussi fécondes que dynamiques. Depuis le début des tra- vaux de rénovation de notre maison, nous proposons nos rendez-vous dans divers lieux et institutions culturelles. Une joyeuse opportunité de rayonner dans la ville, d’élargir notre champ d’action et de rencon- trer de nouveaux publics tout en tissant un dialogue inventif avec nos partenaires. RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 à la Maison de Rousseau et de la Littérature ( MRL )
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2018m-r-l.ch/wp-content/uploads/2018/08/mrl_ra2018-low.pdfdans divers lieux et institutions culturelles. Une joyeuse opportunité de rayonner dans la ville, d’élargir notre champ
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à la Maison de Rousseauet de la Littérature ( MRL )
2018
Placée sous le signe du nomadisme, cette année a été l’occasion de nouvelles collaborations aussi fécondes que dynamiques. Depuis le début des tra-
vaux de rénovation de notre maison, nous proposons nos rendez-vous dans divers lieux et insti tutions culturelles. Une joyeuse opportunité de rayonner dans la ville, d’élargir notre champ d’action et de rencon-trer de nouveaux publics tout en tissant un dialogue inventif avec nos partenaires.
RAPPORT D’ACTIVITÉ
2018à la Maison de Rousseauet de la Littérature ( MRL )
En novembre 2017, le Grand Conseil a accepté les projets de loi qui ont permis de lancer la
rénovation de la bâtisse du 40 Grand-Rue. L’agrandissement de la MRL sur tous les étages de la maison peut enfin se concrétiser. Menés par le bureau d’architecte GMAA, les travaux ont commencé au printemps 2018 et devraient durer environ deux ans. L’équipe de la MRL a déménagé ses bureaux dans le quartier de Plainpalais. Depuis, nous sommes nomades et poursuivons nos activités en partenariat avec des institutions et des lieux culturels qui accueillent nos événements.
Cette année encore, nos rendez-vous ont été l’occasion de tisser des collaborations avec des partenaires de choix ou de les consolider.
Pour célébrer la poésie dans tous ses états lors du Printemps de la poésie, nous avons reçu André Velter, voyageur-rêveur, rockeur à ses heures et ancien lauréat du Prix Goncourt de la poésie. A ses côtés, pour un récital atypique, se trouvait son fidèle compagnon de lettres Alain Borer. Alors que le spectacle Luxe, calme de Mathieu Bertholet, écrivain, metteur en scène et directeur actuel du Théâtre de Poche Genève, tournait dans les théâtres de Suisse romande, son auteur a dialogué avec l’écrivain et dramaturge suisse allemand Lukas Bärfuss sur le thème de la mort, quand celle-ci devient un acte volontaire et choisi. Avec le Festival du film et forum international sur les droits humains, le FIFDH, nous avons invité Asli Erdogan, une écrivaine turque réfugiée en Europe et devenue une icône de la liberté d’expression. A la dernière minute, celle-ci a dû renoncer à sa venue à cause de son procès en cours.
Dès le mois de mai, nos événements se sont tenus hors les murs. A la Comédie de Genève, une joute de traduction échafaudée en partena-riat avec le Centre de traduction littéraire (CTL) a opposé le renommé Jean-Louis Besson à la relève, incarnée par les jeunes traductrices Marina Skalova et Raphaëlle Lacord. Les deux camps se sont affrontés sur un « dra-molet » de Robert Walser. L’Autre, le sauvage, a été le centre de l’échange qui a réuni d’éminents chercheurs chez notre hôte et partenaire le Musée i nternational de la Réforme, dans le cadre de son exposition Figures in-solites du 18e siècle : Philippe Borgeaud, historien des religions, Martin Rueff, Professeur de lettres et spécialiste du 18e siècle, les histo riennes de l’art Sara Petrella et Paola von Wyss Giacosa – également ethnologue – ont emmené l’audience sur les chemins de la tolérance, à l’orée d’une période qui annonce l’anthropologie et l’histoire des religions. En col-laboration avec le Musée d’Ethnographie de Genève et en parallèle à son expo sition Afrique, les religions de l’extase, nous avons accueilli Wilfried N’Sondé pour son livre Un océan, deux mers, trois continents (éd. Actes Sud, 2018). Cette authentique épopée historique, doublée d’un parcours initiatique émouvant, a valu à son auteur de nombreuses distinctions, dont le Prix Kourouma 2018. La rencontre, animée par Max Lobe, s’est ouverte avec une lecture musicale d’extraits du roman par le comédien Fidèle Baha.
En octobre 2017, Alain Badiou a signé un Eloge de la politique (éd. Flammarion). En écho à la
publication de cet essai percutant, nous avons reçu ce philosophe de renom international dont les prises de position d’une liberté roborative en font trembler plus d’un. Au cours de cette conversation vivifiante menée par Mathieu Menghini, il a été question de Jean-Jacques Rousseau, de citoyen-neté, de bien commun, et aussi de poésie, d’art et de littérature.
Lors d’Ecrire POUR CONTRE AVEC – une série de rencontres qui traitent de questions d’actualité et de société – nous nous sommes invi-tés au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, au cœur de son exposition de photographies EXIL. Nous avons décliné ce thème à notre tour sur quatre soirées. Velibor Čolić, l’auteur de Manuel d’exil (éd. Gallimard, 2015) – un touchant hommage à la littérature écrit en fran-çais par ce déserteur de l’armée yougoslave – et Marina Skalova, drama-turge, poétesse et traductrice, ont abordé le voyage entre les langues et la notion de la langue comme patrie. En première partie de cette rencontre, l’acteur Jean-Quentin Châtelain, dirigé par la metteure en scène Maya Bösch, a hypnotisé l’assemblée avec une lecture de Manuel d’exil. Nathalie Azoulai, une écrivaine que nous avions accueillie lors de la sortie de son livre Titus n’aimait pas Bérénice (éd. P. O. L, prix Médicis 2016), est revenue avec son nouveau roman, Les Spectateurs (éd. P. O. L., 2018). Elle s’est entretenue avec Christian Haller, plume majeure de la scène littéraire suisse aléma-nique, dont La Musique engloutie est paru aux éditions Zoé en traduction française en août. Ensemble, ils ont évoqué les traces que laisse chez un individu l’expérience de l’exil vécue par des aïeuls. Quant à Ivan Jablonka, invité pour son dernier livre En camping-car (éd. du Seuil, 2018), il nous a entraînés sur les routes de l’exil dans une réflexion éclairante : à partir d’une autobiographie, ce brillant intellectuel a posé les jalons d’une socio- histoire tout en peignant le tableau d’une époque et en retraçant des mo-ments clés du 20e siècle. La programmation s’est également aventurée sur une terre intime et musicale avec ExilS, un concert littéraire conçu et interprété par l’écrivaine Mélanie Chappuis et le chanteur-compositeur Jérémie Kisling. Les deux complices ont parcouru les exils qui ont marqué l’histoire, ceux qui forcent à quitter son pays d’origine ou qui redessinent notre territoire amoureux.
ENTENDRE, VOIR Plusieurs expositions, lectures et spec-tacles ont rythmé l’année. L’exposition
Amoureux & Ecrivains : Corinna Bille et Maurice Chappaz, réalisée avec le soutien des Archives littéraires suisses, a dévoilé des carnets intimes et des frag-ments de l’échange épistolaire de ces deux personnalités des lettres helvé-tiques. En parallèle, Elise Pernet et Maria Da Silva ont proposé une mise en lecture de cette correspondance. Devant une salle comble, les acteurs Nathalie Boulin et Jean-Louis Johannides ont prêté leur voix à ce dialogue amoureux et fraternel. Pour compléter cette immersion dans l’univers Chappaz-Bille, nous avons projeté le documentaire Corinna Bille racontée par Maurice Chappaz de l’Association Films Plans-Fixes.
Autre exposition marquante de 2018 : La bibliothèque sonore des femmes, imaginée par l’auteure et scénariste Julie Gilbert. Le principe est aussi simple qu’ingénieux : remettre en circulation les femmes de lettres, trop souvent reléguées aux oubliettes de nos mémoires et de notre patrimoine culturel, en créant une chaîne d’écriture. Julie Gilbert a demandé à des écrivaines contemporaines de rédiger un texte sur une femme de lettres d’autrefois qui a compté pour elles. Ces textes ont ensuite été lus par des comédiennes, enregistrés et présentés grâce à un dispositif original : une installation de téléphones. Il suffisait de décrocher le combiné pour que défile le texte, qui donnait l’impression d’être adressé à l’auditeur. Cette bibliothèque, créée en 2017 pour le festival la Fureur de lire, a été conçue pour s’agrandir perpétuellement. C’est ainsi que nous avons program-mé à nouveau cette installation, augmentée de trois textes inédits, lors du festival morgien le Livre sur les quais. L’Office de la Culture de la Ville de Morges, convaincu par la proposition, a souhaité prolonger d’un mois l’installation présentée dans sa galerie l’Espace 81. Dans ce même espace d’exposition, à notre initiative, les auteures Laurence Boissier, Fabienne Radi, Lolvé Tillmanns, Laure Mi Hyun Croset et Julie Gilbert ont lu des extraits de leurs œuvres récentes.
Dans le cadre de la Fête du Théâtre, la comédienne Katia Marquis et l’auteure Manon Pulver ont lu le texte de cette dernière, Votre poste est supprimé : un dialogue à l’humour vitriolé sur la disparition du métier de caissières que ce duo irrésistible a partagé avec un public conquis.
TRANSMETTRE Semer la littérature à tout vent, la rendre accessible à un large public sont et resteront
nos boussoles. Pour réaliser cette mission qui nous tient à cœur, nous avons mis sur pied plusieurs rencontres scolaires et des activités de média-tion. Velibor Čolić a échangé avec des jeunes gens issus de classes d’accueil et d’insertion sur son parcours et l’importance de la littérature dans un chemin individuel. Laurence Boissier a rencontré des élèves de différents collèges genevois pour une incursion dans son univers décalé et inventif. Quant à la romancière et essayiste Agnès Vannouvong, elle a animé des ateliers d’écriture dans deux classes d’insertion sur le thème « Ecriture et genre ». Dans la chaîne de l’éducation, si les élèves représentent un maillon important, les enseignants en constituent un essentiel. Aussi l’auteure et dramaturge Manon Pulver mène-t-elle, tout au long de l’année scolaire 2018–2019, un atelier d’écriture pour enseignant.e.s, dans le cadre de la formation continue. Avec la Marmite, une association d’action culturelle et citoyenne qui élabore des parcours culturels pour des individus en situa-tion de précarité, nous avons offert une rencontre avec Alain Badiou. Tou-jours dans cette volonté de transmission, nous avons proposé des ateliers d’écriture ouverts à toute personne intéressée, dès l’âge de 16 ans et sans prérequis. A peine annoncés, ils ont été pris d’assaut. Ces ateliers, menés par des écrivains confirmés, s’articulent autour d’un thème qui est développé durant tout un week-end. Michel Layaz (Prix suisse de littérature 2017) s’est ainsi penché sur la notion de bonheur, tandis que Valérie Poirier (Prix suisse de théâtre 2017) a décortiqué la forme dialoguée.
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PROMENADES ROUSSEAU
Durant la fermeture du parcours audio-visuel sur la vie et l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau, qui se trouvait au premier étage de notre mai-
son, nous proposons des promenades commentées. Tous les premiers dimanches du mois, emmenés par des guides éclairés, les participants tra-versent Genève sur les traces de Rousseau. La balade est jalonnée d’escales sur des lieux qui ont marqué le séjour genevois du philosophe. D’une durée d’une heure et demie, ces promenades ont été conçues par Guillaume Chenevière, captivant conteur et auteur de Rousseau, une histoire genevoise (éd. Labor et Fides). Elles sont proposées en partenariat avec l’Office du tourisme, en français et en anglais. Une manière originale de découvrir notre ville, de faire rayonner son patrimoine, et d’entrer autrement dans l’œuvre magistrale du Philosophe des Lumières. Outre un public curieux, plusieurs classes venues d’établissements scolaires suisses et français se sont inscrites. En complément de ce rendez-vous mensuel, ces prome-nades sont aussi organisées à la demande pour des groupes.
CÔTÉ CHIFFRES 2018 est une année particulière, du fait que nous avons fermé la maison dès le mois
de mai, pour raison de rénovation. Le parcours audio-visuel sur la vie et l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau a donc été ouvert jusqu’en avril. Dès la deuxième partie de l’année, nous avons proposé des promenades guidées sur les traces de Jean-Jacques Rousseau.
Quant aux rendez-vous littéraires, ils ont été programmés chez divers partenaires, ce qui a permis d’atteindre de nouveaux publics.
Cette année, l’équipe de la MRL s’est agrandie grâce à la création
d’un nouveau poste de coordination et d’administration. Un collabora-teur temporaire nous a assistés régulièrement pour la mise en place des événements et pour garantir leur bon déroulement. Jusqu’à la fermeture de la maison, l’accueil des visiteurs du parcours audio-visuel a été assuré par des bénévoles à l’engagement aussi précieux que généreux. Qu’ils soient ici chaleureusement remerciés.
Directrice
Aurélia CochetChargée de projet, de la communication et des relations aux médias
Eva CousidoChargé de la coordination et de l’administration
Jérémie DecrouxCollaborateur
Yoann BernardBénévoles
Otto Kolly, Rose Olten, Sima Peydayesh, Wan-Ling Sudan
CONSEIL DE FONDATION
Président
Manuel TornareMembres
Philippe Aegerter (jusqu’en novembre), Bernard Bucher, Guillaume Chenevière, Sylviane Dupuis, Eric Eigenmann, Michaël Flaks, Jean-Marc Froidevaux (jusqu’en mars), Stéphane Garcia, Anne Geisendorf, France Lombard, Martin Rueff, Andrienne Soutter