Programme de Coopération Bilatérale Sénégal-Luxembourg 2007-2011 Projet SEN/026 – Sous-programme PEPAM/Luxembourg Accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les zones rurales des régions de Thiès et de Louga Rapport Version Provisoire ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE GOUVERNANCE GERAD - Sicap Sacré Cœur III Villa N° 9231 - BP : 16473 Dakar/Fann Tél : 33-869-37-93 - Fax : 33-827-94-99 - Email : [email protected]– Site Web : www.geradsn.org
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU POTABLE ET
D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE GOUVERNANCE
Programme de Coopération Bilatérale Sénégal-Luxembourg 2007-2011 Projet SEN/026 – Sous-programme PEPAM/Luxembourg
Accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les zones rurales des régions de Thiès et de Louga
Rapport
Version Provisoire
ANALYSE RETROSPECTIVE ET
PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES
PROJETS D’EAU POTABLE ET
D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU
GENRE ET DE LA BONNE GOUVERNANCE
GERAD - Sicap Sacré Cœur III Villa N° 9231 - BP : 16473 Dakar/Fann Tél : 33-869-37-93 - Fax : 33-827-94-99 - Email : [email protected] – Site Web : www.geradsn.org
ELEMENTS DE PROBLEMATIQUE ___________________________________________________________ 5 Analyse conceptuelle ____________________________________________________________________ 5 Cadre réglementaire des secteurs de l’eau et de l’assainissement _________________________________ 5 Visions et approche de la Coopération Luxembourgeoise en matière de genre et de bonne gouvernance dans les projets d’eau potable et d’assainissement __________________________________________________ 6 Articulation de cette vision avec les politiques sectorielles nationales _______________________________ 8
CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE ______________________________________________________ 9
Eléments de contexte ____________________________________________________________________ 9 Objectifs visés et résultats attendus _________________________________________________________ 9 Zone de couverture ______________________________________________________________________10
Entretiens et revue documentaire au niveau central _____________________________________________12 Entretiens avec les acteurs institutionnels régionaux ____________________________________________12 Visite des sites de forage _________________________________________________________________12 Entretiens avec les autres acteurs locaux ____________________________________________________13 Entretiens avec les services déconcentrés de l’hydraulique _______________________________________13
1.1. PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LES PROJETS D’EAU POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT ___________________________________________________________________14
1.2. NIVEAU DE PRISE EN COMPTE DU GENRE ET DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LES PROJETS D’EAU POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT FINANCES PAR LA COOPERATION LUXEMBOURGEOISE ____15
1.2.1 Présentation de la grille d’évaluation _________________________________________________15 1.2.2 Analyse de la prise en compte des principes de bonne gouvernance ________________________17 1.2.3 Analyse de la prise en compte des questions de genre ___________________________________20 1.2.4 Synthèse analytique : tableau de synthèse ____________________________________________24 1.2.5 Perception des acteurs institutionnels ________________________________________________27
1.3. CAPITALISATION DES EXPERIENCES DANS LA ZONE DU PROJET___________________________28
1.3.1 Projet « Villages du millénaire » _____________________________________________________28 1.3.2 Projet de Développement Rural Durable ______________________________________________29 1.3.3 Programme de Réduction de la Pauvreté ______________________________________________29 1.3.4 CARITAS Diocésaine de Thiès _____________________________________________________30 1.3.5 Approches et expériences des structures sanitaires et scolaires ____________________________30
2.1 METHODE D’ANALYSE PROSPECTIVE __________________________________________________31 2.2 ANALYSE DE LA MATRICE D’INTELLIGENCE STRATEGIQUE ________________________________32 2.3 CONSTRUCTION DES SCENARIOS _____________________________________________________35 2.4 ANALYSE DES OPTIONS ______________________________________________________________38
2.4.1 Options de promotion de la bonne gouvernance ________________________________________38 2.4.2 Options de promotion du genre _____________________________________________________40 2.4.3 Analyse du jeu des acteurs ________________________________________________________44
Tableau 10 : Orientations stratégiques et lignes d’action en matière de promotion du genre .............. 43
Tableau 11 : Analyse des relations d’influence/dépendance entre les acteurs .................................... 45
Tableau 12 : Synthèse des orientations stratégiques et lignes d’actions ............................................. 49
______________________________________
Graphique 1 : Participation qualitative des femmes aux instances de décision ................................... 23 Graphique 2 : Niveau d’application des normes de représentativité qualitative du projet selon le genre ............................................................................................................................................................... 24 Graphique 3 : Plan Influence x Dépendance des acteurs ..................................................................... 45
ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU POTABLE ET
D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE GOUVERNANCE
AEMV : Alimentation en Eau Multi-Villages
AEP : Alimentation en Eau Potable
AEV : Adduction d’Eau Villageoise
AG : Assemblée Général
APE : Association de Parents d’Elèves
ARD : Agence Régionale de Développement
ASUFOR : Association des Usagers de Forage
ATPC : Assainissement Total Piloté par les Communautés
BE : Bureau Exécutif
BF : Borne Fontaine
BP : Branchement Particulier
BPF : Brigade des Puits et Forages
CD : Comité Directeur
CL : Collectivité Locale
CLP : Comité Local de Pilotage
CPN : Consultations Prénatales
CR : Communauté Rurale
CREPA : Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement à faible coût
CRETEF : Centre Régional d'Enseignement Technique Féminin
FDL : Fonds de Développement Local
GIE : Groupement d’Intérêt Economique
GPF : Groupement de Promotion Féminine
IEC : Information – Education - Communication
JICA : Japan International Cooperation Agency – Agence Japonaise de Coopération
Internationale
NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
PDQ : Plan de Développement de Quartier
PDRD : Projet de Développement Rural Durable
PEPAM : Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire
PF : Planification Familiale
PIC : Programme Indicatif de Coopération
PLD : Plan Local de Développement
PNBG : Programme National de Bonne Gouvernance
PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement
PRP : Projet d’appui à la mise en œuvre de la stratégie de Réduction de la Pauvreté
PTME : Prévention de la Transmission Mère-Enfant du VIH/SIDA
PV : Procès Verbal
REGEFOR : Réforme du système de Gestion des Forages Ruraux motorisés au Sénégal
ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU POTABLE ET
D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE GOUVERNANCE
INTRODUCTION
ELEMENTS DE PROBLEMATIQUE
Analyse conceptuelle
Le présent rapport décrit le déroulement et les résultats de la mission relative à « l’analyse rétrospective et prospective de la contribution des projets d’eau potable et d’assainissement à la promotion du genre et de la bonne gouvernance ». Il convient de signaler néanmoins que le genre et la bonne gouvernance sont des thèmes transversaux qui engendrent une multitude de définitions en fonction des visions des uns et des autres. Le genre fait référence, d’une manière générale, au rapport de pouvoir entre les sexes qui crée les différences dans les rôles, les activités, les prises de décisions dans tous les secteurs de la vie communautaire (social, politique, économique, psychologique, etc.). Dans le cadre de cette étude, l’analyse du genre sera basée sur les rapports sociétaux entre les différentes composantes de la communauté, dans la conception, la mise en œuvre et la gestion des projets d’eau potable et d’assainissement. La bonne gouvernance répond à un souci de responsabilité des acteurs en vue de garantir la sécurité des investissements, elle doit aussi contribuer à la réalisation du droit à la participation aux affaires publiques. D’une manière générale, la prise en compte de la bonne gouvernance dans les projets d’eau et d’assainissement peut s’apprécier à travers :
la responsabilisation des préposés à la gestion de rendre compte aux usagers ;
la transparence dans la gestion financière et comptable, ainsi que dans la prise de décision ;
la participation des usagers aux prises de décisions sur la conception, la réalisation et le
fonctionnement des infrastructures d’eau et d’assainissement, en vue d’accroître la confiance et
de favoriser la pérennité des investissements : deux principes majeurs doivent être respectés,
d’une part la clarification du rôle de chaque acteur, et d’autre part, l’obligation de rendre compte
des actions et des décisions prises ;
l’efficacité et la cohérence du système juridique, institutionnel et réglementaire qui favorise la
prévision et qui peut garantir une approche intégrée dans le système assez complexe de la
gestion des services d’eau et d’assainissement en milieu rural.
Cadre réglementaire des secteurs de l’eau et de l’assainissement
La Loi n° 2008-59 du 24 septembre 2008 portant organisation du service public de l’eau potable et de
l’assainissement collectif des eaux usées domestiques recadre la gestion des services publics de
l’eau et de l’assainissement collectif. Notamment en son article 3, où il est stipulé que « L’usage de
l’eau appartient à tous dans le cadre des lois et règlements en vigueur. Le captage, la production, le
transport et la distribution d’eau potable en vue de satisfaire les besoins des usagers, ainsi que
l’assainissement collectif des eaux usées domestiques correspondantes constituent des services
publics dont la responsabilité relève de l’Etat ou de ses démembrements ». L’article 4 vient en
complément en précisant que « Le régime de propriété et de domanialité des installations d’eau et
d’assainissement collectif est régi par la loi portant Code de l’Eau, ainsi que par la législation
domaniale et foncière en vigueur ».
Or, l’analyse combinée de la Loi 81-13 du 4 mars 1981 portant Code de l’Eau et ses décrets
d’application 98-555 et 98-556 du 25 juin 1998 et de la Loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert
de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales, ainsi que leurs décrets
d’application permet d’affirmer que le secteur de l’hydraulique rurale ne constitue pas une compétence
transférée aux collectivités locales dans le cadre de la décentralisation. Dès lors, la gestion des
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services de l’eau potable incombe aux services de l’État qui ont mis en œuvre plusieurs approches et
stratégies en vue d’atténuer les contraintes et difficultés liées à la gestion des services d’eau potable.
Parmi les stratégies développées, la Réforme du système de Gestion des Forages Ruraux motorisés
au Sénégal (REGEFOR) constitue le tournant majeur en termes de gestion participative des services
d’eau potable en milieu rural. Cependant et malgré la mise en application des principes de la
REGEFOR, il subsiste des contraintes d’ordre institutionnel du fait de la multiplicité des acteurs.
Même si les différents textes juridiques et réglementaires énumèrent les acteurs de la gestion de l’eau
en milieu rural et fixent de manière assez précise leurs missions, rôles et responsabilités, l’application
des principes pose problème. Dès lors, les nombreuses mutations socio-environnementales
suggèrent une réadaptation du cadre institutionnel et réglementaire au contexte actuel de la gestion
des services d’eau potable en milieu rural.
En matière d’assainissement, la Loi n° 2009-24 du 8 juillet 2009 portant Code de l’Assainissement est
révélatrice de la restructuration institutionnelle du secteur. En effet, l’étude du cadre réglementaire a
révélé que la question de l’assainissement au Sénégal était traitée dans divers codes (code de l’eau,
code de l’hygiène, code de l’environnement, code de l’urbanisme, code de la construction).
D’autant plus que la principale difficulté du secteur de l’assainissement est le faible taux d’accès des
ménages ruraux à l’assainissement. Ceci est d’autant plus pertinent que les études1 ont montré que
l’intervention des bailleurs de fonds dans ce secteur en zone rurale, de l’ordre de 46% reste encore en
deçà des besoins des populations rurales. Dès lors, la promulgation de cette loi vise la définition d’un
code unique et harmonisé de l’assainissement, ce qui permettra l’accès de tous à la règle de droit en
matière d’assainissement au Sénégal.
Visions et approche de la Coopération Luxembourgeoise en matière de genre et de
bonne gouvernance dans les projets d’eau potable et d’assainissement
Durant la dernière décennie, la Coopération Luxembourgeoise au Sénégal a accordé une place
privilégiée au développement des projets d’eau potable et d’assainissement afin de contribuer à
l’atteinte des OMD. Les interventions de la Coopération Luxembourgeoise ont ainsi contribué à
augmenter le niveau d’accès à l’eau potable surtout dans les zones rurales des régions de Thiès et de
Louga où Lux Dévelopement est l’un des premiers partenaires à développer les forages multi-villages
qui, à partir d’un village-centre, polarise plusieurs autres localités. La Coopération Luxembourgeoise
apparaît aussi comme un des principaux initiateurs de l’assainissement rural dans ces deux régions à
travers un programme de latrines, lave-mains, lavoirs-puisards et douches adaptés, moyennant
contribution des bénéficiaires.
La vision de la Coopération Luxembourgeoise en matière de promotion de l’accès des populations
rurales à l’eau et l’assainissement repose d’abord sur le principe de la participation des bénéficiaires
en vue de l’appropriation et de la pérennisation des investissements, principe qui est associé à la
prise en compte de l’approche genre. Concernant le genre, Lux Dévelopement privilégie la prise en
compte des besoins des groupes vulnérables (femmes, personnes handicapées, pauvres, etc.).
Les bases de cette participation sont d’abord assurées par des actions de sensibilisation et de
mobilisation sociale durant tout le cycle du projet afin de garantir :
la participation des populations en particulier des femmes aux instances de gestion des forages ;
la mobilisation des droits d’adhésion des populations bénéficiaires de ces forages ;
1 Elaboration d’un document de stratégie pour la réalisation à l’horizon 2015 des objectifs du millénaire pour le développement – volume 1 :
Etat des lieux – P173.
ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU POTABLE ET
D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE GOUVERNANCE
l’organisation des populations des villages bénéficiaires des programmes d’assainissement en
vue des actions de promotion de l’hygiène aussi bien au sein de la communauté que des
ménages et de collecte des contributions financières des personnes souhaitant bénéficier du
L’analyse du niveau d’accessibilité des points d’eau aux transhumants a révélé le faible niveau de
pratique de la transhumance dans la zone. Globalement, c’est le cheptel de ces zones qui part en
transhumance et il est très rare de constater l’arrivée de cheptel transhumant dans la zone. Le seul
cas de figure a été cité au niveau du site de Kabdou où l’approche consiste à discuter avec le
propriétaire du cheptel en appliquant le tarif proposé pour le cheptel de la localité. La seule différence
est que les transhumants paient à l’avance, avant l’abreuvement de leur cheptel, ce qui n’est pas
appliqué pour le cheptel local.
Pour ce qui est de l’accès aux infrastructures d’assainissement, la stratégie mise en œuvre au niveau
des sites a permis de faciliter l’accès, notamment du fait de la faiblesse des contributions financières
par rapport à la qualité des produits. Néanmoins, les édicules publics ne sont pas encore réalisés
même si dans sa programmation, le projet SEN/026 prévoit la réalisation de 60 édicules publics dans
les écoles, mosquées, marchés et daaras réparties entre les régions de Thiès et de Louga. Le design
prévu permet de dire qu’il ya une prise en compte des questions de genre du fait de la prévision de
réalisation d’un box de huit latrines comportant deux entrées opposées. L’une des entrées donnant
accès à trois latrines et un urinoir est réservée aux hommes, la seconde entrée permet d’accéder aux
latrines réservées aux femmes et à la latrine des handicapés.
Même si la mise en œuvre des projets d’eau potable et d’assainissement a facilité l’accès à l’eau
potable et à un assainissement de qualité, force est de constater le faible niveau d’équité dans l’accès
aux services et produits du projet. En ce qui concerne les projets d’eau potable, l’existence encore de
bornes fontaines au niveau des sites ayant plus de cinq ans d’existence s’explique selon les
bénéficiaires de forage par les difficultés de prise en charge des frais de raccordement à domicile par
certains ménages. D’autant plus que les ASUFOR ne peuvent pas encore supporter ces types de
frais, ce qui tend à atténuer l’équité dans l’accès physique et financière à l’eau potable. Ceci est
exacerbé par le coût de l’eau qui est plus élevé au niveau des bornes fontaines où s’approvisionnent
généralement les ménages au faible niveau de revenus.
Quant aux projets d’assainissement, le faible niveau de prise en compte de l’équité est ressenti à
travers le ciblage des localités bénéficiaires. En effet, les projets d’assainissement suivent les sites
bénéficiaires du volet eau potable avec la Coopération luxembourgeoise, ce qui fait que deux villages
distants de moins d’un km peuvent avoir un traitement différentiel en matière d’accès aux
infrastructures d’assainissement. Egalement, la forte concentration des actions du projet dans certains
départements des régions de Thiès et de Louga (départements de Tivaouane, Kébémer et dans une
moindre mesure Louga) fait que certains sites couverts par le volet eau de la Coopération
Luxembourgeoise sont confrontés à des problèmes d’assainissement. Ceci s’explique par l’approche
à la demande qui fait qu’il n’ya pas de quotas limitatifs, dès lors certaines concessions bénéficient de
plusieurs latrines alors que des localités ne sont pas encore desservies par le projet. Cette approche
affecte le taux de couverture géographique des latrines, d’autant plus que les partenaires qui
interviennent dans ce secteur sont très rares au niveau de ces deux régions.
ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU POTABLE ET
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A la lumière de cette analyse, il y a lieu de réduire de manière significative les différences d’accès aux
infrastructures d’assainissement à travers l’extension dans tous les départements des deux régions
d’une part, et d’autre part, en levant l’aspect restrictif qui frappe les localités non bénéficiaires du volet
eau potable de la Coopération Luxembourgeoise. Pour le volet hydraulique rurale, l’option de
privilégier les branchements particuliers dès la mise en place du projet est saluée par la population
d’autant plus que les ASUFOR estiment que la gestion des branchements particuliers est plus aisée
que celle des bornes fontaines.
L’analyse des rôles. La différenciation liée au genre dans la participation de toutes les couches
sociales dans la gestion des projets communautaires est le phénomène le plus visible dans les zones
rurales. Ceci a d’ailleurs motivé la Coopération Luxembourgeoise qui a donné des orientations dans la
composition des organes de gestion des projets d’eau potable qui doivent avoir la configuration
suivante : la moitié des membres des CD doivent être des femmes, de même que le tiers des
membres des BE. Toutefois, si globalement cette configuration est notée lors de la mise en place du
projet, au terme de quelques années de fonctionnement, ce profil n’est plus respecté (sites de Bégel
et de Thylor).
Graphique 1 : Participation qualitative des femmes aux instances de décision
Par ailleurs, une analyse qualitative de la participation des femmes dans les instances décisionnelles
des ASUFOR permet de noter le rôle secondaire qui est globalement affecté aux femmes dans la
gestion des projets d’eau potable. Une analyse du profil des postes décisionnels affectés aux femmes
montre que sur la norme du tiers des membres des BE réservée aux femmes, il ne leur est octroyé
que des postes secondaires. En effet, une étude genre des personnes qui occupent les postes de
présidence, secrétariat général et trésorerie des BE des ASUFOR montre qu’au niveau de trois sites,
ces postes sont exclusivement occupés par des hommes. Au niveau de quatre sites, seul un poste sur
trois est affecté aux femmes. Seul le site de Tébène et dans une moindre mesure celui de Bégel
semblent être en phase avec les recommandations du projet.
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D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE GOUVERNANCE
Graphique 2 : Niveau d’application des normes de représentativité qualitative du projet selon le genre
Le niveau d’implication des femmes dans les projets d’assainissement est plus perceptible du fait de
l’approche développée. En effet, le CREPA qui est maître d’ouvrage délégué a développé des aspects
d’IEC basés sur un renforcement de capacités de leaders locaux en vue de pérenniser les acquis. Le
CREPA s’est appuyé sur des leaders femmes au niveau de chaque village pour la promotion de
l’hygiène et de l’assainissement. D’ailleurs, au niveau des Comités Locaux de Pilotage (CLP) mis en
place dans chaque village par le CREPA, on note une assez bonne représentativité des femmes,
notamment, la présidente de GPF, le relais et la responsable de l’hygiène, entre autres.
Les facteurs d’influence. L’identification des facteurs qui influencent la situation de genre dans les
sites visités révèle que l’environnement socioculturel et religieux est très prégnant dans les zones
rurales. D’ailleurs, il a été constaté que la position sociale des hommes et des femmes détermine,
d’une manière générale, leur niveau de participation dans les processus de prise de décision.
Le constat quasi-généralisé est la présence d’autorités locales (marabouts, notables, chefs de village,
élu local, etc.) qui procède de manière directe ou indirecte à la responsabilisation de personnes
susceptibles d’assurer des rôles dans la conduite des projets d’eau et d’assainissement. Cette réalité
réduit le degré d’implication et de participation des couches vulnérables au processus du
développement dont elles constituent pourtant un levier incontournable. Cette situation est exacerbée
par l’analphabétisme des femmes qui limite leur accès à certains postes décisionnels.
1.2.4 Synthèse analytique : tableau de synthèse
La synthèse analytique a été effectuée sur la base des résultats des grilles d’évaluation relatives au
genre et à la bonne gouvernance. Un jeu de couleur a été utilisé afin d’apprécier la situation de
chaque site : le vert indique un excellent résultat, le jaune est un bon résultat, le mauve est une
situation moyenne, la couleur orange révèle une situation passable, alors que le rouge exprime un
mauvais résultat. L’analyse du tableau a également permis de dégager une typologie des sites qui
laisse apparaître trois principaux groupes :
le type 1 : les sites ayant un bon comportement : les sites de Médina Kane et de
Mbomboye sont caractérisés par une bonne prise en compte des principes de bonne
gouvernance, ainsi qu’une assez bonne application des questions de genre. Si pour le site de
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Mbomboye, la situation de démarrage limite notre analyse, pour le site de Médina Kane, cette
approche leur a permis d’engranger des résultats financiers et matériels satisfaisants ;
le type 2 regroupe les sites ayant un comportement moyen en termes de prise en
compte du genre et de la bonne gouvernance. Ils concernent les sites de Mérina Dakhar,
Bégél, Thylor, Notto Gouye Diama, Tébène et Kabdou. Leur situation qui est jugée
acceptable tant au point de vue du genre que de la bonne gouvernance reflète globalement la
situation des ASUFOR des régions de Thiès et de Louga.
le type 3 concerne le site de Gueth Ardo qui présente une situation déficitaire. Il
présente une situation insuffisante autant pour la prise en compte du genre que de la bonne
gouvernance. Cette situation serait imputable à l’absence d’autonomie des organes de
gestion, ainsi que les pesanteurs religieuses.
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GOUVERNANCE
Tableau 6 : Tableau de synthèse de la grille d’analyse
Cadre d'analyse
Thèmes Indicateurs Sites
Mérina Dakhar
Bégel Thylor Mbomboye Notto Gouye Diama
Tébène Gueth Ardo
Kabdou Madina Kane
Genre
Profil des besoins
Prise en compte des besoins de toutes les composantes sociales
Définition des intérêts stratégiques des groupes vulnérables
Participation des différentes couches sociales dans la définition des objectifs généraux du projet
Profil des bénéficiaires potentiels du projet
Prise en compte de l'équité
Equité dans l'accès aux services et produits du projet
Accessibilité des produits des projets d'eau potable aux femmes
Accessibilité des points d’eau dans les structures éducatives
Accessibilité des infrastructures d’assainissement dans les structures éducatives
Accessibilité des points d’eau pour les transhumants
Accessibilités des infrastructures d’assainissement à toutes les couches sociales
Analyse des rôles
Représentativité des femmes dans les instances de gestion
Participation qualitative des femmes aux instances décisionnelles des projets d'eau
Participation qualitative des femmes aux activités d'hygiène/assainissement
Bonne gouvernance
Capacités et fonctionnement de l’ASUFOR
Existence de l’ASUFOR et de ses organes
Fonctionnalité de l’ASUFOR et de ses organes
Qualité des ressources humaines du BE (capacités à exécuter les orientations du CD)
Existence de compte bancaire
Montant disponible à la banque
Dynamique institutionnelle et gestion démocratique
Tenue régulière des réunions du BE (périodicité)
Production de procès verbaux de réunion
Organisation de réunions d’évaluation du niveau d’exécution des orientations du CD
Renouvellement périodique des organes
Organisation de comptes rendus des activités aux usagers et régularité
Fonctionnement du forage
Fonctionnalité des ouvrages de distribution d’eau
Système de tarification de l'eau
Capacité de l'ASUFOR à faire face aux charges courantes et amortissements
Régularité de la remise des outils technique de gestion et financiers (fiche de pompage, bilan mensuel de l’eau)
LEGENDE
Insuffisant
Passable
Assez bon
Bon
Excellent
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POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
1.2.5 Perception des acteurs institutionnels
Les principaux acteurs institutionnels interrogés sont les responsables des services déconcentrés de
l’hydraulique, de l’assainissement, des Agences Régionales de Développement (ARD) dans les
régions de Louga et Thiès et des autorités locales (Président de conseil rural et adjoint au sous-
préfet). Les responsables des services déconcentrés de l’hydraulique ont tous apprécié positivement
les interventions des projets Lux-Dévelopment dans leur région car elles ont permis d’améliorer
l’accès des populations à l’eau potable grâce aux forages multi-villages qui polarisent plusieurs
localités. Selon le chef de la Division régionale de l’hydraulique de Louga, « c’est avec les projets Lux-
Dévelopment que la région a bénéficié de forages multi-villages. Ces projets nous ont permis
d’améliorer le taux de desserte en eau potable dans le département de Kébémer. C’est aussi avec ces
projets que nous avons commencé à mettre en place les ASUFOR dans la région. La principale
recommandation que nous formulons est l’extension des projets Lux-Dévelopment dans les
départements de Louga et Linguère ».
Selon le chef de la Division régionale de l’hydraulique et le chef de la BPF de Thiès, les forages multi-
villages sont plus rentables et ils garantissent un meilleur équilibre entre les recettes et les dépenses
que les forages mono-villages. En termes de recommandation, le chef de la Division régionale de
l’hydraulique de Thiès insiste sur la nécessité de renforcer les moyens des BPF pour leur permettre
d’assurer le suivi de la gestion des forages après le retrait des bureaux d’études et des projets. Il
pense que le système ASUFOR est adapté pour une bonne gouvernance dans le domaine de l’eau
mais qu’il faut les accompagner pour qu’elles s’habituent aux bonnes pratiques en matière de gestion.
Les responsables des services régionaux d’assainissement rencontrés à Louga et Thiès mentionnent
la prise en compte des principes de genre dans les projets de réalisation des édicules publics à
travers des box réservés aux femmes et personnes handicapées et des rampes pour en faciliter
l’accès à ces dernières. En outre, des relais féminins sont formés dans les différents sites
bénéficiaires de ces projets en vue de la sensibilisation des populations sur les mesures d’hygiène
individuelle, collective et d’entretien des latrines. La prise en compte des groupes vulnérables
notamment les pauvres est assurée à travers la contribution demandée pour bénéficier des latrines
qui est jugée abordable par le chef du Service régional d’assainissement de Louga.
Les services régionaux d’assainissement sont récents au Sénégal où ils n’existent que depuis 3 ans.
Dans le cadre des projets Lux-Dévelopment, ces services sont chargés de superviser les activités du
CREPA qui est le maître d’ouvrage délégué pour le volet assainissement aussi bien du point de vue
technique que de celui de l’ingénierie sociale. Nous avons déjà montré ci-dessus que le CREPA
dispose d’un pool de techniciens et d’animateurs et qu’il s’appuie au niveau des sites sur des relais
féminins pour la sensibilisation et sur des maçons villageois qu’il forme pour la réalisation des latrines.
Selon le chef du service régional d’assainissement de Thiès, il est nécessaire d’harmoniser les
démarches des différents intervenants et projets en matière d’assainissement en milieu rural, surtout
pour les modèles de latrines. Il a apprécié positivement les interventions de Lux-Dévelopment qui est
le seul bailleur de fonds à financer les latrines dans la région de Thiès. Cependant, il déplore le fait
que Lux-Dévelopment ne finance des ouvrages d’assainissement que dans les villages desservis par
les forages de ses projets. Cette position est partagée par le Président du Conseil rural de Mérina
Dakhar qui souligne que cette approche ne tient pas compte des réalités sociologiques locales qui
font que les membres d’une localité sont mal à l’aise quand ils disposent de latrines alors que les
populations d’un village voisin n’en ont pas. Enfin, le chef du service régional d’assainissement de
Thiès a insisté sur l’intérêt des activités basées sur l’approche ATPC (assainissement total piloté par
les communautés) qui privilégie la sensibilisation des populations afin de les inciter à prendre
l’initiative de la réalisation des latrines dans leurs villages. En termes de recommandation, il a
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POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
préconisé le renforcement des moyens humains et logistiques des services régionaux de
l’assainissement pour leur permettre de mieux assurer leurs missions.
Selon le directeur de l’Agence régionale de développement (ARD) de Thiès, la problématique genre
est fondamentale dans la mesure où la corvée d’eau revient dans les sociétés rurales traditionnelles
sénégalaises à la femme. Concernant la bonne gouvernance, le directeur de l’ARD de Thiès pense
qu’elle doit débuter au sein de la communauté par la mise en place de structures de gestion
communautaire pour favoriser la pérennisation des ouvrages hydrauliques d’où la nécessité d’une
« bonne gouvernance communautaire ». Il ajoute que l’ARD apporte un appui aux services de
l’hydraulique dans le respect du principe de subsidiarité en vue d’un suivi rapproché de la gestion des
forages. En termes de recommandations, il préconise la modernisation de la gestion des ASUFOR
(outils modernes tels que les logiciels) et le développement d’activités de sensibilisation. Le directeur
de l’ARD de Thiès préconise également une plus grande implication des collectivités locales dans la
gestion des forages d’autant plus que le contexte est la décentralisation et en cas de panne du forage,
la collectivité locale (conseil rural) est la première à être interpellée par les populations. Cette position
est partagée par le Président du Conseil rural de Mérina Dakhar qui ajoute que la compétence eau
doit être transférée aux collectivités locales. L’adjoint au sous-préfet de Mérina Dakhar pense
également que la compétence eau doit être transférée aux collectivités locales. En ce qui concerne le
genre, le Président du Conseil rural de Mérina Dakhar souligne qu’une fois le problème de la corvée
d’eau résolu à travers un meilleur accès des ménages à cette denrée, les femmes pourront
développer des activités économiques. Il ajoute que les fonds des ASUFOR doivent contribuer au
développement local et à la micro-finance au lieu de dormir dans des comptes bancaires.
Le directeur de l’ARD de Thiès mentionne aussi que les collectivités locales (CL) doivent faire l’effort
d’une perception plus fine de la problématique eau (identification des potentialités en eau de la CL,
développement de partenariats, etc.). Enfin, il a mentionné que l’ARD est prête à développer des
outils de promotion de la bonne gouvernance de l’eau en relation avec les services de l’hydraulique,
les collectivités locales et les autres acteurs.
1.3. CAPITALISATION DES EXPERIENCES DANS LA ZONE DU
PROJET
Un certain nombre de projets sont présents dans la zone d’intervention de Lux Développement et il
convient de capitaliser leurs approches et expériences en matière de genre, bonne gouvernance,
promotion de l’hydraulique villageoise et de l’assainissement rural.
1.3.1 Projet « Villages du millénaire »
Tout d’abord, le Projet « Villages du millénaire » a une démarche originale basée sur :
une approche synergique à travers des interventions dans tous les secteurs de la vie
économique et sociale d’une communauté ;
une approche participative et inclusive en ciblant toutes les composantes de la communauté ;
une prise en compte transversale du genre dans toutes les composantes du projet.
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Le projet des villages du millénaire est né d’un partenariat entre l’Institut de la terre de l’université
Columbia, le Projet du Millénaire, le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD),
le Millénium Promise et le Millénium Villages International. C’est un projet régional concernant 10 pays
africains dont le Sénégal. Au Sénégal, la zone d’intervention du projet est constituée de l’ensemble
des villages de la communauté rurale (CR) de Léona, arrondissement de Sakal dans le département
de Louga. Ce projet vise à aider la CR ciblée à réaliser les OMD à travers :
l’autonomisation des communautés par le biais de la participation et du leadership au niveau de
la conception, de l’exécution, du contrôle et de l’évaluation des actions ;
une intervention basée sur une recherche scientifique éprouvée associée à une bonne
connaissance des réalités locales ;
la synergie d’actions avec les programmes communautaires, régionaux et gouvernementaux
existants dans la zone du projet ;
la conception et la mise en œuvre de modèles réplicables ;
une bonne politique de retrait du projet préparant à l’auto prise en charge des populations
rurales bénéficiaires.
Ce projet participatif vise à démontrer que des interventions à base scientifique, l’implication et le
leadership des institutions et communautés locales peuvent contribuer à l’atteinte des OMD.
1.3.2 Projet de Développement Rural Durable
Le projet de développement rural durable (PDRD) vise à promouvoir le développement d’activités
économiques autour des forages sur la base des excédents d’eau ou en d’autres termes une fois les
besoins domestiques satisfaits. Le maraîchage est l’activité économique la plus développée surtout
par les GPF. Le PDRD a ainsi développé un guide relatif au développement de ces activités
économiques. Plus spécifiquement, ce projet se propose de :
former les personnes chargées de la vulgarisation du développement communautaire ;
élaborer des outils (guide et fiches techniques de développement communautaire) ;
renforcer le système de vulgarisation du modèle de développement conçu par le projet.
Le PDRD financé par la JICA, couvre les sites de Moukh Moukh, Mbéyène-Négué, Bakhaya, Ndate-
Bélakhore et Nguith dans la région de Louga ainsi que celui de Taïba Ndiaye dans la région de Thiès.
Le PDRD assure aussi le renforcement des capacités des ASUFOR en comptabilité et gestion de
l’eau (calcul de l’excédent d’eau à utiliser pour le maraîchage). Les populations cibles du projet
bénéficient également de formation en techniques culturales.
1.3.3 Programme de Réduction de la Pauvreté
Le programme de réduction de la pauvreté (PRP) s’inscrit dans le cadre de la stratégie de réduction
de la pauvreté au Sénégal à travers deux principaux axes :
l’axe stratégique dit soft ;
l’axe opérationnel avec la réalisation d’infrastructures sociales dans le cadre de Fonds de
développement local (FDL).
Le PRP financé par le PNUD et la coopération luxembourgeoise intervient dans les régions de Louga,
Thiès, Saint-Louis et Matam. La vision du PRP en matière de genre porte sur le renforcement des
capacités des femmes à participer au développement économique et aux instances de décision. Le
PRP insiste sur la prise en compte des besoins pratiques et stratégiques des femmes. Une
discrimination positive en faveur des femmes est appliquée dans le cadre du micro-crédit. En ce qui
concerne les infrastructures sociales, le PRP encourage l’accès des personnes handicapées avec la
mise en place de rampes d’accès. En ce qui concerne la gouvernance, le PRP développe une
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GOUVERNANCE
approche quartier en travaillant en milieu urbain avec les conseils de quartier et en zone rurale avec le
conseil rural depuis l’identification des besoins jusqu’à la réalisation des infrastructures. Le
programme s’appuie aussi sur les plans de développement des quartiers (PDQ) en milieu urbain et
sur les plans locaux de développement (PLD) en zone rurale.
1.3.4 CARITAS Diocésaine de Thiès
Dans la région de Thiès plus précisément au niveau de la vallée du Diobass, CARITAS développe
deux programmes d’hydraulique avec la coopération belge. CARITAS insiste sur le renforcement des
capacités et l’accompagnement des populations y compris pour la prise en compte du genre. En ce
qui concerne l’assainissement, CARITAS mène des actions de sensibilisation et de construction de
latrines moyennant une contribution financière de 20% et une contribution en nature des bénéficiaires.
Pour la bonne gouvernance, CARITAS met l’accent sur le renouvellement des instances de gestion
des ASUFOR.
1.3.5 Approches et expériences des structures sanitaires et scolaires
En plus de ces projets, il convient de s’intéresser aux approches et expériences des structures
sanitaires et scolaires rencontrées dans les régions de Louga et Thiès. Ainsi, le poste de santé de
Diokoul Diawrigne mène des actions de sensibilisation sur la santé de la mère et de l’enfant :
causeries avec les femmes sur l’importance des consultations prénatales (CPN), des
consultations postnatales, de la planification familiale (PF) et sur la prévention de la
transmission mère-enfant du VIH/SIDA (PTME) ;
causeries sur les relations entre l’hygiène et la santé et sur les risques de bilharziose pour les
enfants fréquentant les marigots pendant l’hivernage,
Il s’y ajoute les « badiène gokh » qui sensibilisent les populations rurales en vue du recours aux
services de santé et les matrones qui mènent aussi des activités de sensibilisation sur la santé
maternelle. L’école élémentaire de Mérina Dakhar mène des actions de sensibilisation des élèves sur
l’hygiène et l’assainissement. Les parents d’élèves sont eux sensibilisés sur la scolarisation des filles
(SCOFI) qui va ainsi contribuer à la réduction des inégalités de genre et plus tard à une participation
satisfaisante des femmes aux instances de décision. Selon le directeur de cette école, la scolarisation
des filles pose moins de problème dans cette zone que celle des garçons car les parents préfèrent
envoyer ces derniers dans les « daaras » (écoles coraniques). Cependant, le problème du maintien
des filles à l’école se pose avec acuité d’après le directeur de l’école du fait des mariages précoces
des filles. Il mentionne également que les structures de santé font appel à l’école pour contribuer aux
actions de sensibilisation sur la vaccination des enfants. En outre, l’association des parents d’élèves
(APE) a contribué à la promotion de l’hygiène et de l’assainissement dans cette école à travers la
réhabilitation du bloc de latrines scolaires.
En résumé, les expériences des partenaires sont diverses même si elles contribuent toutes à la prise
en compte du genre et de la bonne gouvernance à travers le renforcement des capacités des acteurs
et la sensibilisation des populations. Ces partenaires développent également des actions en vue de
l’amélioration de l’accès des populations aux services d’eau potable et d’assainissement. Ces actions
s’accompagnent généralement de la sensibilisation des populations pour l’amélioration de l’hygiène et
la promotion de la santé de la mère et de l’enfant. L’approche participative est également privilégiée
par les projets et partenaires rencontrés dans les régions de Thiès et Louga.
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GOUVERNANCE
2.1 METHODE D’ANALYSE PROSPECTIVE
Les fondamentaux de l’analyse prospective sont :
la prise en compte des principes de bonne gouvernance ;
l’application des questions de genre.
Les besoins d’élaborer un document de prospective pour les projets d’eau potable et
d’assainissement trouvent leur fondement dans la volonté de mettre en œuvre de manière
concomitante ces deux principes. D’autant plus que la prospective permet d'élaborer de manière
participative les stratégies pour mieux appréhender le futur. La stratégie adoptée devra dès lors,
répondre aux critères ci-après :
anticiper sur les mutations qui s'opèrent dans la conception, la gestion et le suivi des projets
d’eau potable et d’assainissement en promouvant un environnement juridique et
réglementaire approprié ;
être porteur d'une cohésion sociale en apportant une réponse pratique aux besoins
stratégiques de chaque composante de la population ;
promouvoir un développement économique durable par une exploitation rationnelle du forage
et en garantissant un accès équitable et une gestion transparente aux produits et services du
projet.
L’analyse rétrospective a permis l’identification des principaux enjeux et défis à relever pour une
meilleure prise en compte des principes de genre et de bonne gouvernance dans les projets d’eau
potable et d’assainissement. Pour atteindre cet objectif majeur, il importe d’atténuer les effets des
contraintes identifiées dans l’analyse rétrospective, à capitaliser les bonnes pratiques des projets
intervenant dans la zone et à mettre en œuvre les recommandations des acteurs institutionnels du
secteur. Cette orientation globale sera déclinée au niveau de ces différents axes :
améliorer le niveau de prise en compte des critères de transparence en vue d’impulser les bases
d’un développement communautaire durable et concerté à partir des projets d’eau potable et
d’assainissement ;
inciter à l’application des principes d’imputabilité de manière à instaurer un climat de dialogue et
d’échanges entre les usagers, les acteurs économiques locaux et les préposés à la gestion des
services des projets d’eau potable et d’assainissement ;
favoriser l’équité dans l’accès aux services et produits des projets d’eau potable et
d’assainissement dans l’optique de corriger les déséquilibres existants ;
promouvoir une participation effective de tous les acteurs de la communauté en fonction de leurs
attributions spécifiques tout en intégrant les dispositions juridiques et réglementaires en vigueur ;
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gérer la dimension entre-aide de manière à promouvoir une solidarité active entre les différentes
composantes de la population, pour un accès équitable aux services et produits des projets d’eau
potable et d’assainissement ;
influencer les politiques à travers des plaidoyers et des actions dans le but de favoriser la
valorisation d’activités économiques durables sur la base d’une exploitation rationnelle de l’eau
du forage.
Selon la méthodologie retenue, la démarche prospective est organisée en trois phases :
Analyse de la matrice d’intelligence stratégique ;
Construction des scénarii ;
Analyse des options.
2.2 ANALYSE DE LA MATRICE D’INTELLIGENCE STRATEGIQUE
L’analyse structurelle doit permettre d’identifier à partir des grandes thématiques de l’étude, les
variables clés autour desquelles il est possible d’exécuter un projet d’eau potable et d’assainissement
avec une réelle prise en compte des critères de genre et de bonne gouvernance. Les variables seront
étudiées en fonction des :
tendances lourdes qui “impactent” à long terme sur leur prise en compte dans tout le
processus du projet ;
germes de changement qui peuvent avoir des effets de “brouillage” ou d’innovation ;
incertitudes critiques qui peuvent être un facteur moteur et sensible, un fait porteur d’avenir ou
qui peut porter sur la stratégie menée dans l’avenir par l’un des acteurs ;
opportunités ou contraintes en termes de réelle prise en compte dans tout le processus du
projet ;
forces qui sont des atouts internes au système et sur lesquels on peut s’appuyer comme
leviers pour bâtir des stratégies ;
menaces qui représentent les risques qui proviennent de l’environnement extérieur du
système ;
et enfin au jeu des acteurs qui développent différentes stratégies.
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GOUVERNANCE
Tableau 7 : Matrice d’intelligence stratégique
Variables
FACTEURS SWOT
Tendances lourdes
Faits porteurs d’avenirs/ Germes de changement
Incertitudes critiques Acteurs Stratégies passées et présentes
Forces Faiblesses Opportunités Menaces
Transparence
Existence d'ASUFOR et de CLP Existence d'outils de gestion
Élaboration de bilans financiers et d'activités Tenue de réunions périodiques des instances de gestion Production de PV de réunion
Ingérence des guides religieux et des élus locaux dans la gestion du forage Léthargie du CLP Appropriation de la gestion du forage par le gérant délégué
Services déconcentrés Elus locaux OCB et leaders d'opinion Autorités administratives ASUFOR et CLP Projet et partenaires au développement
REGEFOR
Existence d'organes d'ASUFOR et de CLP opérationnels Existence de bilans d'activités et financiers
Absence de comptes rendus systématiques Ingérence de leaders d'opinion
Appui-conseil des services déconcentrés, de l'administration locale et des projets Mise en œuvre du SEN/023 (composante accompagnement)
Pratiques corruptives Politisation des instances de gestion
Imputabilité
Transmission des bilans d'activité et financiers à la BPF Transmission de la feuille de pompage à la BPF
Organisation de réunions de comptes rendus au niveau du CD Restitution des activités de l'ASUFOR par chaque délégué au niveau du village Transmission des bilans d'activité et financiers au Sous-préfet et au Conseil Rural
Non respect des périodicités de tenue des réunions des instances de gestion et de transmission des PV Absence de production de PV de réunions par les instances de gestion Absence d'assemblée générale annuelle de compte rendu des activités de l'ASUFOR
Services déconcentrés Elus locaux OCB et leaders d'opinion Autorités administratives ASUFOR et CLP Projet et partenaires au développement
REGEFOR
Organisation de réunions de comptes rendus au niveau du CD Restitution des activités de l'ASUFOR par chaque délégué au niveau du village Transmission des bilans d'activité et financiers au Sous-préfet et au Conseil Rural
Absence de comptes rendus systématiques aux usagers
Appui-conseil des services déconcentrés et des projets Mise en œuvre du SEN/023 (composante accompagnement)
Analphabétisme des membres des instances de gestion
Equité
Généralisation des BP Vente de l'eau au volume Représentation des femmes dans les organes des ASUFOR Modicité des contributions pour l'accès aux latrines
Représentation des femmes et des groupes professionnels dans les instances de gestion Scolarisation des filles Prise en compte des besoins des personnes handicapées pour les édicules publics
Analphabétisme des femmes Pesanteurs socioculturelles Abordabilité du coût de l'eau au niveau des BF et des BP Délaissement des BF et BP au profit des BC (écoles, mosquées et structures de santé)
Services déconcentrés Elus locaux OCB et leaders d'opinion Autorités administratives ASUFOR et CLP Projet et partenaires au développement
REGEFOR Approche multi-village Approche à la demande pour les ouvrages d'assainissement SNEEG
Respect des critères de mise en place du CD, du BE (ASUFOR) et du CLP Facilitation de l'accès à l'eau potable aux écoles, mosquées et structures de santé
Analphabétisme des femmes
SNEEG Mise en œuvre du SEN/023 (composante accompagnement)
Faible taux de maintien des filles à l'école Arrêt des programmes d'alphabétisation des femmes
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Participation
Organisation d'assemblées de renouvellement des organes Organisation d'assemblée générale de mise en place des ASUFOR et des CLP Existence de relais féminins dans les villages pour la sensibilisation des populations
Représentation du CR à titre consultatif dans le CD Représentation des GPF, chef de village et structure de santé dans le CLP Organisation de séances de sensibilisation et de journées de set-setal
Absence d'assemblée générale de renouvellement des organes de l'ASUFOR Faible niveau d'implication du conseil rural dans la gestion des forages Appropriation de la gestion du forage par le gérant délégué
Services déconcentrés Elus locaux OCB et leaders d'opinion Autorités administratives ASUFOR et CLP Projet et partenaires au développement
REGEFOR Code de l'eau Code de l'assainissement Loi sur le service public de l’eau potable et de l’assainissement collectif
Incitation à la participation aux réunions des organes de gestion à travers les indemnités de transport
Absentéisme aux réunions des instances de gestion
Mise en œuvre du SEN/023 (composante accompagnement)
Relations assez tendues entre conseil rural et ASUFOR
Solidarité
Forte cohésion sociale Modicité des contributions pour l'accès aux latrines
Amélioration de l'accès des groupes vulnérables aux ouvrages d'assainissement et à l'eau potable
Retrait du projet qui subventionne les ouvrages d'assainissement Absence de programme de densification du réseau AEP
Services déconcentrés Elus locaux OCB et leaders d'opinion Autorités administratives ASUFOR et CLP Projet et partenaires au développement
Entre-aide sociale
Existence de liens de parenté Facilitation de l'accès à l'eau potable aux écoles, mosquées et structures de santé
Pauvreté des ménages
Appui financier de partenaires au développement et du conseil rural
Pratiques corruptives Manque de transparence
Valorisation d’activités
Utilisation prioritaire du forage pour l'approvisionnement domestique et l'abreuvement du bétail
Développement du maraîchage, micro-crédit et d'activités génératrices de revenus (achat et location de chaise, bâches, véhicule) Cotisation périodique des femmes pour l'achat de produits d'entretien
Disponibilité en quantité suffisante de l'eau pour le maraîchage Absence de transparence dans la gestion des activités (maraîchage et micro-crédit) Prééminence des activités économiques sur le renouvellement des équipements hydrauliques Accès des femmes à la terre
Services déconcentrés Elus locaux OCB et leaders d'opinion Autorités administratives ASUFOR et CLP Projet et partenaires au développement
Octroie de parcelles maraichères au GPF de chaque village desservi par le forage à Médina Kane
Abordabilité du coût de l'eau pour les activités maraîchères
Absence d'encadrement technique Déficit de formation en technique de maraîchage Absence de textes réglementaires sur l'utilisation des recettes du forage pour développer des activités économiques
Guide de développement communautaire durable par une exploitation rationnelle de l'eau du forage (PRDR)
Faible accès des femmes à la terre et au crédit
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POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
2.1 CONSTRUCTION DES SCENARIOS
Au cœur de la démarche prospective, l’élaboration des scénarii qui est la seconde étape de la
démarche adoptée. Chacune des variables clés est analysée selon un jeu d’hypothèses
vraisemblables susceptibles d’éclairer les trajectoires afin de définir des stratégies capables
d’entraîner des changements positifs. Des questions caractérisées bien sûr par des incertitudes
majeures par rapport à l’horizon temporel du futur qui n’est pas par définition maitrisable.
Il s'agit d'explorer pour chacune des variables les hypothèses alternatives ou modalités de réponses.
Une réflexion de combinaison des hypothèses avancées est l’étape qui a permis d’aboutir à un
ensemble de futurs possibles et d'envisager trois scénarios. La scénarisation a permis de mettre en
évidence les facteurs d’évolution susceptibles de modifier les tendances actuellement en cours, d’agir
sur les futurs possibles et d'identifier les opportunités et les risques de ruptures possibles de la
tendance, ceci afin d’éclairer les stratégies capables de soutenir des changements positifs.
Scénario tendanciel
Globalement, les projets d’eau potable et les projets d’assainissement sont mis en œuvre de manière séparée
avec des approches plus ou moins différenciées, si la tendance se poursuit, on pourra avoir :
Pour les projets d’eau potable, une gestion assurée par les usagers à travers l’ASUFOR dont les organes sont le
CD et le BE. Le BE qui est l’organe d’exécution est composé de neuf membres dont la composition reflète la
prise en compte du genre (représentation des femmes et des groupes socioprofessionnels). Cependant, dans la
pratique, même si les femmes et les groupes vulnérables sont représentés dans les instances décisionnelles, ils
occupent d’une manière générale, des rôles secondaires dans la gestion des projets d'eau potable et ont un
accès limité, voire faible aux activités économiques induits par les projets.
Le BE applique les directives du CD grâce à des outils de gestion qui sont renseignés et font l’objet chaque mois
d’un rapport des activités, ainsi qu'un bilan financier qui sont ensuite soumis au CD selon une périodicité
variable. Par ailleurs, le BE rend compte à la BPF à travers la transmission des PV de réunion et de la feuille de
pompage, alors que les comptes rendus aux populations se font suivant une périodicité variable. Du fait d’un
manque de motivation, de plus en plus les organes de gestion des projets d'eau potable se limitent à quelques
membres du BE qui concentrent les attributions de tous les membres et prennent des décisions unilatérales
L'absence de cadre juridique et réglementaire favorise une multiplication d'initiatives de développement
d'activités économiques à partir des produits des projets d'eau potable
Concernant, les projets d'assainissement, les modalités de gestion sont assez globales et ne prévoient pas
d'actions spécifiques pour favoriser l'accès des groupes vulnérables. L’implication des usagers se fait par des
actions de sensibilisation pour l’adhésion aux services du projet, ainsi que pour la pratique généralisée des
règles d’hygiène individuelle et collective.
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
Scénario souhaité
Les volets eau potable et assainissement sont exécutés de manière simultanée lors de la mise en œuvre d’un
projet. La mise en place du projet est précédée d’une étude ayant permis l’identification des besoins des
usagers, notamment des groupes vulnérables (femmes, personnes handicapées, pauvres) en matière d’accès à
l’eau et l’assainissement. En vue de garantir un accès équitable aux services du projet, des mesures positives
sont prises à l'encontre des groupes démunis, mais aussi des actions spécifiques sont prévues pour les
handicapés. Dès lors, les différentes catégories de la population, y compris les groupes vulnérables (femmes,
personnes handicapés et groupes les plus démunis) ont un accès satisfaisant à l’eau potable et à
l’assainissement.
Pour la gestion des services du projet d’eau potable et d’assainissement, il est initié la mise en place d'organes
locaux de gestion au sein desquels, les femmes occupent de manière satisfaisante des postes de
responsabilité. Les instances de gestion (CLP, BE, CD) se réunissent régulièrement, rendent compte aux
populations dans le cadre d’AG et sont renouvelées périodiquement dans le cadre d’AG de renouvellement.
Elles appliquent une gestion financière et comptable saine avec des actions qui reflètent les décisions et
besoins des bénéficiaires. Chaque membre de cette instance de gestion maîtrise et applique son rôle, aussi
l'organe de gestion rend compte de ses activités de manière périodique aux usagers
L'exploitation rationnelle du forage a permis d'enregistrer un excédent de production qui est utilisé pour le
développement d'AGR avec des mesures d'accompagnement appropriées. Le cadre réglementaire de la
gestion du forage est revu à cet effet, ce qui permet aux usagers de bénéficier d’un appui-conseil des services
déconcentrés de l’État pour la gestion des produits des projets d’eau potable.
Scénario inacceptable
Les besoins des groupes vulnérables ne sont pas pris en compte lors de la mise en place des projets d’eau
potable et d’assainissement. Les groupes vulnérables ont un accès limité à l’eau potable et aux ouvrages
d’assainissement du fait d'un manque de mesures sociales. Un mode de gestion autarcique est appliqué par
des leaders d’opinion (guides religieux, notables, élus locaux) ayant une faible maîtrise de la gestion financière
et administrative. Les groupes vulnérables ne sont pas représentés au sein des instances de gestion. Les PV
de réunion des instances de gestion ne sont pas produits et les AG annuelles de compte rendu aux populations
ne sont pas organisées. Ce manque d'informations pousse les usagers à négliger le paiement des services du
projet.
Pire encore, l'autarcie appliquée dans la gestion des projets d'eau potable et d'assainissement a conduit à une
situation conflictuelle entre les différents acteurs de la communauté, d'autant plus qu'il n'y a pas d'Ag de
renouvellement. Ces derniers font une surexploitation de l’eau du forage à travers une profusion de parcelles
maraîchères. Cette situation induit des pannes que l'ASUFOR peine à réparer car les recettes issues de la
vente de l'eau sont réinvesties dans d'autres activités économiques.
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
Ingérence des guides religieux et des élus locaux dans la gestion du forage Léthargie du CLP Appropriation de la gestion du forage par le gérant délégué
Les outils de gestion sont renseignés et le BE procède chaque mois à un rapport des activités, ainsi qu'un bilan financier qui sont ensuite soumis au CD selon une périodicité variable
Existence d'organes locaux de gestion dont les actions reflètent les décisions et besoins des bénéficiaires et appliquant une gestion financière et comptable saine
Les projets d'eau potable et d'assainissement sont gérés en autarcie par des leaders locaux (guides religieux, notables, élus locaux) ayant une faible maîtrise de la gestion financière et administrative
Imputabilité
Non respect des périodicités de tenue des réunions des instances de gestion et de transmission des PV Absence de production de PV de réunions par les instances de gestion Absence d'assemblée générale annuelle de compte rendu des activités de l'ASUFOR
Les ASUFOR rendent compte à la BPF à travers la transmission des PV de réunion et feuille de pompage, alors que les comptes rendus aux populations se font suivant une périodicité variable
Chaque membre de l'organe local de gestion maîtrise et applique son rôle, aussi l'organe de gestion rend compte de ses activités de manière périodique aux usagers
Les PV de réunion des instances de gestion ne sont pas produits et les AG annuelles de compte rendu aux populations ne sont pas organisées. Ce manque d'informations pousse les usagers à négliger le paiement des services du projet
Equité
Analphabétisme des femmes Pesanteurs socioculturelles Abordabilité du coût de l'eau au niveau des BF et des BP Délaissement des BF et BP au profit des BC (écoles, mosquées et structures de santé)
Les femmes et les groupes vulnérables occupent des rôles secondaires dans la gestion des projets d'eau potable et d'assainissement et ont un accès limité, voire faible aux activités économiques induits par les projets
Les besoins des groupes vulnérables (femmes, personnes handicapées, pauvres) sont pris en compte en matière d’accès à l’eau et l’assainissement et les femmes occupent de manière satisfaisante des postes de responsabilité dans les instances de gestion
Les besoins des groupes vulnérables ne sont pas pris en compte en matière d’accès à l’eau et l’assainissement et les groupes vulnérables ne sont pas représentés au sein des instances de gestion
Participation
Absence d'assemblée générale de renouvellement des organes de l'ASUFOR Faible niveau d'implication du conseil rural dans la gestion des forages Appropriation de la gestion du forage par le gérant délégué
Les organes de gestion des projets d'eau potable et d'assainissement se limitent à quelques membres du BE qui concentrent les attributions de tous les membres et prennent des décisions unilatérales
Les instances de gestion (CLP, BE, CD) se réunissent régulièrement, rendent compte aux populations dans le cadre d’AG et sont renouvelées périodiquement dans le cadre d’AG de renouvellement
L'autarcie appliquée dans la gestion des projets d'eau potable et d'assainissement a conduit à une situation conflictuelle entre les différents acteurs de la communauté, d'autant plus qu'il n'ya pas d'Ag de renouvellement
Solidarité
Retrait du projet qui subventionne les ouvrages d'assainissement Absence de programme de densification du réseau AEP
Les modalités de gestion des services des projets d'eau potable et d'assainissement sont assez globales et ne prévoient pas d'actions spécifiques pour favoriser l'accès des groupes vulnérables
La prise en compte de l'équité nécessite l'application de mesures positives à l'encontre des groupes démunis, mais aussi la prévision d'actions spécifiques pour les handicapés
Les groupes vulnérables n’ont pas accès à l’eau potable et aux ouvrages d’assainissement du fait d'un manque de mesures sociales
Valorisation d’activités
Disponibilité en quantité suffisante de l'eau pour le maraîchage Absence de transparence dans la gestion des activités (maraîchage et micro-crédit) Prééminence des activités économiques sur le renouvellement des équipements hydrauliques Accès des femmes à la terre
L'absence de cadre juridique et réglementaire favorise une multiplication d'initiatives de développement d'activités économiques à partir des produits des projets d'eau potable
L'exploitation rationnelle du forage a permis d'enregistrer un excédent de production qui peut être utilisé pour le développement d'AGR avec des mesures d'accompagnement appropriées
La profusion de parcelles maraîchères amène une surexploitation du forage, induisant des pannes que l'ASUFOR peine à réparer car les recettes issues de la vente de l'eau sont réinvesties dans d'autres activités économiques
38
ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
2.1 ANALYSE DES OPTIONS
Le cheminement stratégique devra s’inscrire dans le cadre harmonisé du PEPAM et la vision globale
de la composante d’accompagnement de la Coopération Luxembourgeoise en termes de prise en
compte du genre et de la bonne gouvernance dans les projets d’eau potable et d’assainissement. A
partir du questionnement des grands enjeux importants issus de l’analyse rétrospective et qui ont été
analysés en sous-système dans la réflexion sur la scénarisation, il s’agira de définir les grandes
options stratégiques permettant d’aboutir au scénario retenu. Ces options traduisent la volonté
des acteurs territoriaux en termes de prise en compte du genre et de la bonne gouvernance dans les
projets d’eau potable et d’assainissement.
2.1.1 Options de promotion de la bonne gouvernance
Orientation stratégique n°1 : renforcer les capacités techniques des structures de gestion des
ouvrages d’hydraulique et d’assainissement en gestion administrative et financière en vue de
garantir la transparence.
La transparence dans la gestion des projets d’eau potable est théoriquement garantie par le système
ASUFOR à travers la participation de tous les usagers à l’Assemblée générale (AG) de mise en place,
ensuite leur représentation par des délégués au sein du Comité directeur (CD) qui est l’organe de
décision chargé de la définition des grandes orientations. Cette architecture organisationnelle est
complétée par le Bureau exécutif (BE) qui est l’émanation du CD dont il est chargé de mettre en
œuvre ses orientations. En outre, des outils de gestion sont élaborés et remis aux instances de
gestion des forages afin de garantir l’application des principes de bonne gouvernance en particulier de
transparence. Cependant, les investigations menées montrent dans certains sites que ces structures
de gestion réglementaires découlant de l’ASUFOR ne sont que virtuelles et qu’en réalité la gestion du
forage est accaparée soit par un bureau restreint, soit par un groupe de leaders influents surtout
guides religieux. Cette situation remet en cause les principes de transparence. Dans d’autres cas, la
gérance déléguée aboutit à une certaine léthargie de l’ASUFOR.
En ce qui concerne l’assainissement, les Comités locaux de pilotage (CLP) constituent des structures
communautaires de participation des villageois au projet en vue de garantir la transparence dans les
réalisations. Ces CLP doivent sensibiliser les populations afin de susciter la demande en ouvrages
d’assainissement et ensuite collecter la contribution financière des personnes désirant en bénéficier
avant de la remettre au CREPA qui est le maître d’œuvre délégué en la matière. Le CLP est aussi le
relais entre le CREPA et les populations de chaque village bénéficiaire des interventions de Lux-
Dévelopment en matière d’assainissement.
Orientation stratégique n°2 : accompagner les structures de gestion des ouvrages
d’hydraulique et d’assainissement en vue de la conception et de l’application d’outils adaptés
permettant de rendre compte de leur gestion à la population et aux autres acteurs concernés
(BPF, autorités locales, etc.).
Le principe d’imputabilité figure en bonne place dans le dispositif ASUFOR qui a le mérite de
préconiser l’établissement de PV à l’issue des réunions des organes de gestion des ouvrages
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
d’hydraulique (CD et BE) et la transmission de ces PV à la Brigade des puits et forges (BPF)
concernée. En outre, ce principe d’imputabilité doit s’appliquer à travers le compte rendu des actions
du BE au CD qui l’a mandaté et ensuite le CD doit également rendre compte aux usagers du forage
dans le cadre d’assemblées générales périodiques. Mais qu’en est-il en réalité ? Les résultats de nos
enquêtes montrent que dans la plupart des sites, les BE se réunissent chaque mois conformément
aux normes préconisées par la Réforme sur la gestion des forages (REGEFOR) tandis que la
périodicité des réunions du CD est plus aléatoire et variable (tous les 3 mois ou tous les ans).
Cependant, la production de PV de réunion n’est pas systématique pour plusieurs raisons dont la
faiblesse du niveau d’instruction des membres du BE, le manque de culture en matière de compte
rendu écrit (par exemple, certains sites privilégient les comptes rendus oraux) et le déf icit d’un
accompagnement et suivi rapproché des instances de gestion après le retrait des bureaux d’études
chargés des mesures d’accompagnement. En effet, le chef de la division régionale de l’hydraulique de
Thiès a déploré le manque de moyens humains et matériels des BPF qui ne favorise pas un
accompagnement et suivi rapproché des ASUFOR.
Concernant l’assainissement, le principe d’imputabilité doit également constituer un leitmotiv dans la
mesure où les populations doivent être informées sur les activités des CLP.
Orientation stratégique n°3 : mettre en place et appuyer le fonctionnement des espaces de
participation et de concertation des acteurs locaux intervenant dans le domaine de l’eau
potable et de l’assainissement.
Certes, les organes de décision et de participation des usagers à la gestion des forages prévus par la
REGEFOR sont mis en place dans la quasi-totalité des sites visités d’autant plus qu’il ne faut pas
oublier que la région de Thiès et celles du centre du pays ont été les premières à expérimenter et à
appliquer cette réforme. En conséquence, le dispositif ASUFOR est généralement bien mis en place
dans cette zone. Cependant, des contraintes socio-culturelles, organisationnelles et la volonté du
contrôle de la gestion des forges par des leaders d’opinion influents au plan local constituent des
contraintes au respect du principe de participation qui est l’un des fondements de la bonne
gouvernance. En effet, la gestion du forage est parfois accaparée soit par un bureau restreint, soit par
un groupe de leaders influents surtout guides religieux, ce qui entrave la participation des usagers ou
de leurs représentants à la gestion du forage. En outre, la gérance déléguée aboutit à une certaine
léthargie de l’ASUFOR car les membres du CD et du BE ont tendance à laisser au gérant délégué
toutes les tâches de gestion du forage remettant ainsi en cause le principe de la participation qui est
un gage de bonne gouvernance et de transparence.
En ce qui concerne l’assainissement, les CLP ont une vocation de cadre de participation des
populations à la mise en œuvre des aspects techniques car le CREPA forme des maçons villageois
chargés de réaliser les ouvrages d’assainissement et sociaux à travers les relais en charge de la
sensibilisation des populations.
Face aux contraintes susmentionnées en matière de transparence, imputabilité et participation,
un certain nombre de mesures sont préconisées au niveau du tableau ci-après, pour chacune
des orientations stratégiques proposées en vue de contribuer à la résolution de ces
problèmes, dans la perspective de la mise en œuvre des principes de bonne gouvernance dans
la gestion des ouvrages d’hydraulique et d’assainissement.
40
ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
Tableau 9 : Orientations stratégiques et lignes d’action en matière de promotion de la bonne gouvernance
Orientations stratégiques Lignes d’action
Orientation stratégique n°1 :
renforcer les capacités
techniques des structures
de gestion des ouvrages
d’hydraulique et
d’assainissement en
gestion administrative et
financière en vue de
garantir la transparence
Organiser des sessions de formation en gestion administrative et financière au profit
des membres des instances de gestion des ASUFOR et des CLP
Mettre à la disposition des ces instances des outils de gestion adaptés, simples et
traduits dans les langues locales
Accompagner les membres de ces instances dans le renseignement de ces outils de
gestion pendant une période suffisante en vue de leur appropriation
Organiser des sessions périodiques de consolidation et de mise à niveau de la
formation en gestion administrative et financière
Renforcer les moyens humains et logistiques des services déconcentrés de
l’hydraulique et de l’assainissement en vue d’un suivi et accompagnement des
organes de gestion des ouvrages d’hydraulique et d’assainissement
Sensibiliser les acteurs locaux sur les principes de transparence et de leur
importance en matière de bonne gouvernance et de pérennisation des ouvrages
d’hydraulique et d’assainissement.
Orientation stratégique n°2 :
accompagner les structures
de gestion des ouvrages
d’hydraulique et
d’assainissement en vue de
la conception et de
l’application d’outils
adaptés permettant de
rendre compte de leur
gestion à la population et
aux autres acteurs
concernés (BPF, autorités
locales, etc.)
Veiller à ce que certains postes stratégiques (président, secrétaire-général et
trésorier) soient occupés par des personnes ayant un bon niveau d’instruction ou
sachant lire et écrire dans une langue locale ou en arabe
Organiser des formations spécifiques en élaboration de PV de réunion au profit du
secrétaire-général et de son adjoint
Mettre à la disposition des organes de gestion des ASUFOR et des CLP des modèles
de PV de réunion simples et adaptés
Assurer un suivi de ces organes de gestion en vue de l’élaboration des PV de réunion
et de leur transmission aux acteurs et services concernés
Inciter les organes de gestion des ouvrages d’hydraulique et d’assainissement à
organiser chaque année une assemblée générale (AG) de présentation et discussion
du rapport d’activités et du bilan financier
Sensibiliser les acteurs locaux sur l’importance de rendre compte de leurs activités et
de la gestion financière en matière d’hydraulique et d’assainissement dans la
perspective de la bonne gouvernance et de la pérennisation de ces équipements.
Orientation stratégique n°3 :
mettre en place et appuyer
le fonctionnement des
espaces de participation et
de concertation des acteurs
locaux intervenant dans le
domaine de l’eau potable et
de l’assainissement
Assurer le suivi et accompagnement des instances de gestion (CD, BE et CLP) en
vue de la tenue des réunions selon la périodicité réglementaire
Généraliser à tous les sites la mesure relative aux indemnités de transport des
membres de ces instances en vue d’une participation optimale aux réunions
Inciter ces instances de gestion à organiser tous les types d’AG prévus par la
réglementation en vigueur en respectant la périodicité définie (AG d’information, de
mise en place des structures, de renouvellement des organes et de présentation du
rapport d’activités et du bilan financier)
Apporter un appui institutionnel en vue d’un fonctionnement optimal des structures
communautaires de gestion des ouvrages d’hydraulique et d’assainissement
Sensibiliser les acteurs locaux sur l’importance de leur participation optimale à la
gestion des ouvrages d’hydraulique et d’assainissement en vue de leur pérennisation.
2.1.2 Options de promotion du genre
Cette partie consiste en une présentation des trois principales propositions en rapport aux grands
enjeux et défis en matière de prise en compte des questions de genre dans les projets d’eau potable
et d’assainissement :
Orientation stratégique 1 : Promouvoir les critères d’équité dans l’accès aux services et
produits des projets d’eau potable et d’assainissement
Cette proposition vise une meilleure prise en compte des besoins des groupes vulnérables dans la
mise en place des projets d’eau potable et d’assainissement, mais aussi de leurs intérêts stratégiques
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
dans la gestion des produits issus de ces projets. L’accès équitable aux services des projets d’eau
potable était l’un des objectifs majeurs de la mise en œuvre de la REGEFOR, qui avait permis
l’instauration entre autres de la vente de l'eau au volume et de la représentation des femmes dans les
organes des ASUFOR. Cette tendance est également observée au niveau des projets
d’assainissement exécutés par le CREPA, dont l’approche à la demande combinée à la modicité des
contributions contribue à une meilleure prise en compte des critères d’équité dans l’accès aux
services des projets.
L’analyse des besoins pratiques des différentes composantes socio-économiques de la communauté
en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement devrait servir de base de cadrage des
objectifs principaux des projets. Ceci devrait se traduire par la disponibilité de l’eau potable et d’un
système d’assainissement adéquat pour tous, étant entendu que les modalités d’accès répondent aux
caractéristiques sociales et financières des potentiels bénéficiaires de ces projets. Néanmoins, cette
situation nécessite des mesures adéquates liées au caractère social des services d’eau potable et
d’assainissement, notamment dans l’optique de l’atteinte des OMD.
Les produits de ces projets doivent être gérés de manière inclusive à travers la prise en compte des
intérêts stratégiques des groupes vulnérables. Ceci implique la représentativité de toutes les
composantes socio-économiques de la communauté dans la gestion des produits des projets d’eau
potable et d’assainissement. Toutefois, l’atteinte de ces objectifs requiert la maîtrise de certaines
contraintes relatives notamment à l’analphabétisme des femmes et les pesanteurs socioculturelles
entre autres.
Les éléments de prospective pouvant contribué à l’atteinte des objectifs visés par cette proposition
peuvent bénéficier des orientations majeures de la SNEEG et du SEN/023, composante
d’accompagnement de la Coopération Luxembourgeoise. Il s’agira d’analyser les inégalités dues à
des aspects non biologiques qui peuvent être spécifique à une localité et d’amener toutes les
composantes de la communauté à une prise de conscience. L’intérêt étant de définir de manière
participative des stratégies pouvant aboutir à une réduction des inégalités sociales en matière d’accès
aux services des projets, mais également de gestion des produits des projets d’eau potable. Ils
s’articulent autour des enjeux suivants :
valorisation de la position sociale des groupes vulnérables par le renforcement de leurs
potentialités : les stratégies devront tourner autour de :
o identifier les déterminants socio-culturels, ainsi que les stéréotypes permettant de
comprendre les inégalités sociales dès l’exécution des études d’avant-projet d’eau et
d’assainissement ;
o élaborer et mettre en œuvre un programme d’information/éducation/communication en
vue de favoriser une prise de conscience et un engagement effectif de toutes les
composantes ;
renforcement de la position des groupes vulnérables au niveau des sphères de décision :
il s’agira de :
o élaborer des outils de sensibilisation eau/hygiène/santé intégrant des argumentaires sur
les avantages de l’égalité et l’équité de genre pour un développement durable
harmonieux
o mettre en œuvre un programme d’IEC sur les atouts d’un partage des rôles et
responsabilités entre les différentes composantes de la société pour la pérennité des
services et produits des projets d’eau potable et d’assainissement.
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
Orientation stratégique 2 : Favoriser la solidarité pour la promotion d’un accès équitable aux
services et produits des projets d’eau potable et d’assainissement à toutes les composantes
sociales
La proposition est relative à la promotion d’un accès équitable aux services et produits des projets
d’eau potable et d’assainissement à toutes les composantes de la communauté. Ceci passe par
l’application de discriminations positives à l’égard des groupes vulnérables et des handicapés en
termes de modalités d’accès.
Même si des mesures sociales sont prises dans l’approvisionnement en eau potable, et dans la
réalisation des infrastructures d’assainissement familiales, l’extrême pauvreté de certains ménages
est un facteur limitatif de l’accès à ces services de base. Dès lors, la prise en compte de mesures de
solidarité devrait contribuer à réduire les inégalités sociales. D’ailleurs, on note des actions d’entre-
aide sociales du fait de la prévalence d’une forte cohésion sociale et de l’existence de liens de
parenté.
L’application de mesures de solidarité devrait se baser sur les résultats d’études sur la pauvreté des
ménages, ainsi que les formes d’entre-aide sociales déjà entreprises dans la promotion des principes
d’équité sociale. Ces études devraient aboutir sur un programme de sensibilisation sur les conditions
d’application de ces mesures sociales, mais surtout sur la détermination du profil des potentiels
bénéficiaires. L’intérêt de cette approche est qu’elle permet d’instaurer un dialogue social visant
l’appropriation de la démarche mais surtout son acceptation par tous les acteurs. Néanmoins, la
réussite de cette proposition nécessite entre autres une implication effective des collectivités locales,
mais aussi l’appui de partenaires d’appui au développement. Il s’agira de veiller à :
mise en place d’un dispositif social dans les modalités d’accès aux services des projets
d’eau et d’assainissement, il s’agira notamment de :
o analyser la problématique de la pauvreté et d’identifier les mécanismes de réduction des
inégalités d’accès aux services sociaux de base ;
o élaborer et mettre en œuvre un programme de dialogue social entre les acteurs de la
communauté sur les avantages de la solidarité dans la promotion de l’équité dans l’accès
aux services et produits des projets d’eau potable et d’assainissement.
Orientation stratégique 3 : Valoriser des activités économiques durables sur la base d’une
exploitation rationnelle de l’eau du forage et d’une gestion judicieuse des fonds de l’ASUFOR
Cette proposition est assujettie à une révision du cadre réglementaire et juridique de la gestion des
projets d’hydraulique rurale. En effet, le forage en milieu rural est prioritairement destiné à
l’approvisionnement domestique et à l’abreuvement du bétail. Egalement, les recettes issues de la
vente de l’eau sont orientées vers les charges de fonctionnement, d’entretien et de maintenance des
installations hydrauliques. Toutefois, avec la gestion rationnelle des forages, on note de plus en plus
l’initiation d’activités génératrices de revenus par les instances de gestion des forages (maraîchage,
achat et location de matériels, micro-crédit, etc.).
Cette tendance peut être la source de dysfonctionnements liés notamment à une sur utilisation de
l’eau du forage pour les activités maraichères du fait d’un déficit d’encadrement technique des
usagers. L’autre facteur limitatif de cette option est l’absence de dispositions réglementaires qui ne
permet pas d’asseoir un cadre réglementaire de gestion transparente des activités économiques :
l’attribution des montants pour les micro-crédits, l’exploitation des parcelles maraichères. D’autant plus
que l’accès et surtout le contrôle des facteurs de production répondent généralement à des critères
qui excluent les groupes vulnérables (femmes, groupes démunis, etc.).
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
La réussite de cette proposition peut s’appuyer sur l’expérience du Projet de Développement Rural
Durable (PRDR) et devrait nécessairement passer par un ensemble d’actions qui constituent d’ailleurs
les principaux enjeux :
promotion d’un développement durable autour du forage qui devrait passer par :
o développer un plaidoyer pour une révision des textes et règlements régissant les projets
d’hydraulique rurale
o renforcer la participation qualitative des groupes vulnérables, notamment des femmes dans la
gestion des produits des forages
o garantir la pérennité du forage par une exploitation rationnelle
promotion économique des groupes vulnérables qui devrait passer par :
o améliorer l’accès des groupes vulnérables aux facteurs de production
o renforcer les capacités techniques des instances de gestion des forages et des exploitants
o promouvoir la transparence et l’équité dans la gestion des produits des projets d’eau potable
Tableau 10 : Orientations stratégiques et lignes d’action en matière de promotion du genre
Orientations stratégiques Lignes d’action
Orientation stratégique 1 :
Promouvoir les critères
d’équité dans l’accès aux
services et produits des
projets d’eau potable et
d’assainissement
identifier les déterminants socio-culturels, ainsi que les stéréotypes permettant de
comprendre les inégalités sociales dès l’exécution des études d’avant-projet d’eau et
d’assainissement ;
élaborer et mettre en œuvre un programme d’information/éducation/communication
en vue de favoriser une prise de conscience et un engagement effectif de toutes les
composantes
élaborer des outils de sensibilisation eau/hygiène/santé intégrant des argumentaires
sur les avantages de l’égalité et l’équité de genre pour un développement durable
harmonieux
mettre en œuvre un programme d’IEC sur les atouts d’un partage des rôles et
responsabilités entre les différentes composantes de la société pour la pérennité des
services et produits des projets d’eau potable et d’assainissement
Orientation stratégique 2 :
Favoriser la solidarité pour
la promotion d’un accès
équitable aux services et
produits des projets d’eau
potable et d’assainissement
à toutes les composantes
sociales
analyser la problématique de la pauvreté et identifier les mécanismes de réduction
des inégalités d’accès aux services sociaux de base ;
élaborer et mettre en œuvre un programme de dialogue social entre les acteurs de la
communauté sur les avantages de la solidarité dans la promotion de l’équité dans
l’accès aux services et produits des projets d’eau potable et d’assainissement
Orientation stratégique 3 :
Valoriser des activités
économiques durables sur
la base d’une exploitation
rationnelle de l’eau du
forage et d’une gestion
judicieuse des fonds de
l’ASUFOR
développer un plaidoyer pour une révision des textes et règlements régissant les
projets d’hydraulique rurale
renforcer la participation qualitative des groupes vulnérables, notamment des femmes
dans la gestion des produits des forages
garantir la pérennité du forage par une exploitation rationnelle
améliorer l’accès des groupes vulnérables aux facteurs de production
renforcer les capacités techniques des instances de gestion des forages et des
exploitants
promouvoir la transparence et l’équité dans la gestion des produits des projets d’eau
potable
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
2.1.3 Analyse du jeu des acteurs
La méthode d’analyse du jeu des acteurs, permet d’apprécier les rapports de force entre acteurs et à
étudier leurs convergences et divergences dans le cadre des projets d’eau potable et
d’assainissement. Le tableau relatif à la stratégie des acteurs a permis d’identifier la position par
rapport à un cadre relationnel et à un jeu d’influence/dépendance, d’enjeu et de pouvoir. Un système
de notation à permis de mesurer ce jeu d’influence/dépendance
Présentation des acteurs du secteur de l’hydraulique et l’assainissement en milieu rural
Les secteurs de l’hydraulique et de l’assainissement en milieu rural font intervenir un ensemble
d’acteurs ayant chacun des rôles et responsabilités spécifiques dans le processus.
o l’Etat, outre ses missions générales d’orientations politiques majeures, assume la maîtrise
d’ouvrage des grands projets d’hydraulique et d’assainissement. L’Etat se charge de l’entretien et
de la maintenance des stations en collaboration avec les Associations d’usagers. L’exécution de ce
travail est assurée par les services déconcentrés de l’hydraulique et de l’assainissement au niveau
de chaque région ;
o les collectivités locales, à la faveur de la Lettre de Politique Sectorielle, doivent assurer la
planification et la maîtrise d’ouvrage de projets de petite et moyenne envergure, avec
l’accompagnement des services déconcentrés de l’État. Dans le cadre de la décentralisation,
l’hydraulique n’est pas une compétence transférée, contrairement à l’assainissement ;
o les bénéficiaires ou usagers, organisés en association reconnue par la loi, ont en charge, le
service public de l’eau potable et assurent la promotion de l'assainissement individuel au niveau
local à travers des relais féminins ;
o le secteur privé, est appelé à prendre de plus en plus de place dans la fourniture de biens et
services nécessaires à l’amélioration de l’accès à l’eau potable et aux infrastructures
d’assainissement ;
o les partenaires d’appui au développement participent à l’amélioration de l’accès et des mesures
de gouvernance de l’eau. D’une manière générale, leurs actions s’orientent vers le développement
local en collaboration avec les services déconcentrés de l’État et les collectivités locales,
uniquement dans le cas d’un volet dont la compétence a été transférée aux collectivités locales.
La matrice ci-dessous présente la stratégie des acteurs et l’analyse de leurs influences les uns par
rapport aux autres.
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
Tableau 11 : Analyse des relations d’influence/dépendance entre les acteurs
Action
A1 A2 A3 A4 A5
Total influence
de sur Usagers BE/CD/CLP
Administration et services
déconcentrés
Collectivité Locale
Projets/programmes/ONG
A1 Usagers
Forte dépendance pour obtenir un service d’eau potable et d’assainissement
Interpellation pour un contrôle des instances de gestion
Interpellation pour un déficit d'accès aux services d'eau et d'assainissement
Orientations sur la définition des objectifs du projet
Note
1 1 1 2 5
A2 BE/CD/CLP
Gestion des services d’eau potable et d’assainissement. Pouvoir de décision car contrôle des fonds
Transmission des outils de gestion pour suivi et évaluation
Rencontre périodique pour un compte rendu des activités de gestion
Se conformer aux orientations et objectifs du projet pour la gestion des investissements
Note 3
1 2 1 8
A3 Administration
et services déconcentrés
Gestion des conflits d'utilisation et de gestion
Contrôle de l'exécution technique, entretien/ maintenance et suivi de la gestion
Suivi du respect des lois et règlements en vigueur
Contrôle de l'inscription dans le cadre d'intervention en vigueur
Note 2 2
2 1 7
A4 Collectivité
Locale
Conformité des besoins avec les planifications générales de la CR
Sollicitation pour une gestion concertée des services et équipements collectifs
Interpellation pour le contrôle de la gestion
Orientations sur la définition des objectifs du projet
Note 3 1 1
2 7
A5 Projets/progra
mmes/ONG
Propositions de modalités d'accès aux services et produits du projet
Définitions des grandes orientations en règles de gestion et d'administration des investissements
Collaboration pour une réussite et la durabilité des investissements
Collaboration pour une conformité des actions du projet avec les planifications de la CR
Note 2 1 1 2
8 Total
dépendance 10 5 4 7 6
Rapport de force et jeu de pouvoir des acteurs
L’analyse du tableau a révélé un plan d’influence/dépendance des acteurs dans les projets d’eau
potable et d’assainissement en milieu rural suivant le modèle ci-dessous :
Graphique 3 : Plan Influence x Dépendance des acteurs
Influence
Acteurs dominants BE
CD
CLP
Acteurs autonomes
Projets/ONG/Programmes
Acteurs relais Administration
Services déconcentrés
Collectivités locales
Acteurs dominés Usagers
(Bénéficiaires des projets d’eau et d’assainissement)
Dépendance
o Les décideurs sont constitués par les acteurs dominants et les acteurs autonomes qui sont
respectivement les instances locales de gestion et les partenaires d’appui au développement. Ils
46
ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
constituent les acteurs les plus influents dans les projets d’eau potable et d’assainissement
financés par la Coopération Luxembourgeoise :
Acteurs dominants : concernent les instances mises en place pour la gestion des projets
d’eau potable et d’assainissement. Pour les projets de la Coopération Luxembourgeoise, il
s’agit du CD et du BE pour la gestion des projets d’hydraulique rurale et du CLP pour le
secteur de l’assainissement rural. Ces acteurs constituent les décideurs, par excellence et
dans le cadre des projets de la coopération luxembourgeoise, ils sont délégataires de la
gestion de l’eau, responsables de l’approvisionnement en eau, ainsi que de l’entretien et de la
maintenance des ouvrages pour le volet hydraulique, mais aussi de l’exécution du volet social
des projets d’assainissement. D’une manière générale ils exécutent les orientations des
usagers sous la supervision des acteurs relais. Toutefois, les CD et surtout les BE mènent
une gestion quasi-autonome et sont initiateurs des activités économiques autour des forages.
Quant au CLP, il a principalement en charge la sensibilisation de la population en vue de les
inciter à la construction de latrines.
Acteurs autonomes : Les acteurs en appui concernent globalement les partenaires d’appui
au développement. Dans le cadre des projets d’eau potable et d’assainissement financés par
la Coopération Luxembourgeoise, l’approche développée est participative. Même si la
Coopération Luxembourgeoise assure le financement des projets, l’expertise nationale a été
privilégiée pour l’exécution des projets, avec des missions de suivi périodique du partenaire.
D’ailleurs, les projets de Lux-dévelopment s’inscrivent dans le cadre unifié du PEPAM.
o Les acteurs du contrôle de légalité constituent les acteurs relais dans le cadre des projets
d’eau potable et d’assainissement de la Coopération Luxembourgeoise. L’administration, garante
de la légalité, a un rôle indispensable et délicat depuis la décentralisation. Elle doit trouver les
bons équilibres entre faciliter le développement local et être le garde-fou pour limiter les risques
de confusion de rôles et responsabilités dans la gestion des projets locaux.
Pour le volet hydraulique rural, le rôle des acteurs du contrôle de légalité est d’autant plus
pertinent que l’hydraulique n’est pas encore une compétence transférée, alors que dans la
pratique sa gestion est parmi les secteurs les plus décentralisés. D’ailleurs, le rôle des
collectivités locales se limitent à l’élaboration de plans locaux d’hydraulique et
d’assainissement qui fixent les tendances et visions de la CR dans ces secteurs. Néanmoins,
de plus en plus les collectivités locales ont tendance à intervenir dans les secteurs de l’eau à
travers la densification de réseau déjà existant. Le problème ne se pose pas pour
l’assainissement qui est une compétence transférée, mais c’est son caractère privé qui limite
les investissements des collectivités locales dans ce secteur.
Pour le volet assainissement, la direction de l’assainissement assure le rôle de superviseur,
alors que le CREPA est maître d’ouvrage délégué. Les activités développées par le CREPA
concernent deux volets : i) le volet technique comprenant la réception des matériaux, la
formation des artisans locaux, l’appui par les techniciens du CREPA des artisans locaux pour
la réalisation des infrastructures ; ii) le volet social qui comprend une étude du milieu, la mise
en place de CLP et l’appui des animateurs du CREPA au développement d’un programme
d’IEC par les relais et plus globalement les membres du CLP.
o Les acteurs dominés le rappel des rôles des acteurs a permis de cerner la place incontournable
des usagers dans le processus de définition des objectifs et des modalités de gestion des projets
d’eau potable et d’assainissement. Les usagers sont organisés en ASUFOR et donnent les
orientations globales aux instances de gestion en matière de gestion des services d’eau potable
et d’assainissement. Les responsabilités des instances de gestion de l’eau potable sont entre
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POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
autres la gestion autonome et transparente du forage, la prise en charge totale de la
maintenance des équipements et du réseau et la gestion des recettes issues du paiement de
l’eau par les usagers. Quant au CLP, son rôle se limite à des actions de sensibilisation des chefs
de ménage pour l’acquisition de latrines familiales, des femmes sur le respect des règles
d’hygiène, mais aussi l’incitation à l’organisation de séances périodiques de set-setal.
Eléments d’analyse
L’analyse du jeu des acteurs des projets d’eau et d’assainissement permet de faire certains constats :
o La forte dépendance des usagers qui devaient être les acteurs dominants dans le système de
gestion des services d’eau potable et d’assainissement sont en réalité les acteurs dominés. Ceci
résulte de la perte d’influence sur les instances locales de gestion du fait de la combinaison de
plusieurs facteurs dont le plus saillant demeure la non application des principes de bonne
gouvernance, notamment le contrôle citoyen et le compte rendu.
o L’autonomie de gestion des instances de l’ASUFOR constitue l’une des préoccupations
majeures dans la gestion des projets d’eau potable. En effet, la gestion administrative, comptable
et financière des forages est confiée à des instances locales qui bénéficient d’une autonomie dans
la manipulation des fonds malgré l’existence de règles de conduites établies, ainsi que des
structures de contrôles (administration, brigade des puits et forages, ASUFOR, etc.). Ceci justifie
d’ailleurs, leurs positions d’acteurs dominants alors qu’ils devaient être les acteurs dominés, car
exécutant les orientations des usagers qui sont dans la réalité déconnectée de la gestion de l’eau.
o Le manque de moyens des services déconcentrés de l’État constitue la principale entrave à
leurs actions de supervision et de contrôle des activités des instances de gestion des services des
projets d’eau et d’assainissement. Si leurs actions sont assez marquées lors des réalisations
physiques qui coïncident généralement aux périodes d’intervention des projets, le volet
accompagnement fait globalement défaut du fait d’un manque de moyens.
o Les actions des Collectivités Locales sont limitées par leur absence de prérogatives en
matière de gestion de l’eau dans le processus de décentralisation. Néanmoins, dans le cadre du
PNDL, les collectivités locales initient des projets d’hydraulique rurale et d’assainissement
collectif, sans pour autant avoir une réelle main mise directe sur la gestion des recettes issues de
la vente de l’eau. D’ailleurs, certains élus influencent les préposés aux postes décisionnels des
BE en vue de garantir la prise en compte de leurs points de vue dans la gestion des projets d’eau
potable.
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
CONCLUSION
L’analyse rétrospective a mis en exergue que le fondement de la viabilité des projets d’eau potable et
d’assainissement est la responsabilisation et la prise en charge de certains coûts par les bénéficiaires.
Ceci passe par la participation de tous les acteurs locaux à la gestion et à la pérennisation des
ouvrages d’hydraulique et d’assainissement. Cette condition est théoriquement réunie grâce au
système ASUFOR. Cependant, dans la pratique, les instances de décision ne rendent pas
systématiquement compte de leurs actions et gestion aux populations et la rareté du renouvellement
de ces instances ne favorise pas la bonne gouvernance. En ce qui concerne le genre, si les femmes
sont représentées dans les organes de gestion, il convient de réunir les conditions optimales pour
qu’elles exercent de manière satisfaisante des postes de responsabilité. L’accès équitable des
populations à l’eau et l’assainissement semble une réalité mais des mesures sociales et de solidarité
devront être renforcées pour un accès des groupes vulnérables à ces services de base (eau potable
et assainissement).
Par ailleurs, la problématique de la participation est rendue plus complexe pour le secteur de l’eau
potable, car l’hydraulique rurale n’est pas une compétence transférée, ce qui fait que l’ASUFOR est
une structure à part et les collectivités locales n’ont aucune emprise sur la gestion de l’eau. En cas de
dysfonctionnements, la collectivité locale est le premier lieu de recours des usagers, de même que les
services déconcentrés et l’administration qui sont également limités par la relative autonomie de
gestion des instances de l’ASUFOR. Il convient de réfléchir à des mécanismes d’implication de la
collectivité locale et des autres acteurs locaux tout en ne remettant pas en cause la gestion
communautaire par les ASUFOR.
Enfin, l’assainissement est une réussite bien appréciée par les personnes rencontrées et a fortement
contribué à un changement de comportement en matière d’hygiène. Il a également contribué à la
diminution des pathologies d’origine hydrique, notamment les épidémies de diarrhée. Certes, la
contribution financière demandée aux populations a beaucoup baissé et est jugée abordable par les
acteurs rencontrés mais il faut veiller à l’accès à l’assainissement des personnes démunies et
handicapées par une plus grande solidarité envers ces groupes vulnérables.
Le tableau de synthèse suivant porte sur le récapitulatif des OS et lignes d’actions retenues pour une
meilleure prise en compte du genre et de la bonne gouvernance dans les projets d’eau potable et
d’assainissement.
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
Tableau 12 : Synthèse des orientations stratégiques et lignes d’actions
Orientations stratégiques Lignes d’action
Orientation stratégique n°1 :
renforcer les capacités
techniques des structures
de gestion des ouvrages
d’hydraulique et
d’assainissement en
gestion administrative et
financière en vue de
garantir la transparence
Organiser des sessions de formation en gestion administrative et financière au profit des
membres des instances de gestion des ASUFOR et des CLP
Mettre à la disposition des ces instances des outils de gestion adaptés, simples et traduits dans
les langues locales
Accompagner les membres de ces instances dans le renseignement de ces outils de gestion
pendant une période suffisante en vue de leur appropriation
Organiser des sessions périodiques de consolidation et de mise à niveau de la formation en
gestion administrative et financière
Renforcer les moyens humains et logistiques des services déconcentrés de l’hydraulique et de
l’assainissement en vue d’un suivi et accompagnement des organes de gestion des ouvrages
d’hydraulique et d’assainissement
Sensibiliser les acteurs locaux sur les principes de transparence et de leur importance en
matière de bonne gouvernance et de pérennisation des ouvrages d’hydraulique et
d’assainissement.
Orientation stratégique n°2 :
accompagner les structures
de gestion des ouvrages
d’hydraulique et
d’assainissement en vue de
la conception et de
l’application d’outils
adaptés permettant de
rendre compte de leur
gestion à la population et
aux autres acteurs
concernés (BPF, autorités
locales, etc.)
Veiller à ce que certains postes stratégiques (président, secrétaire-général et trésorier) soient
occupés par des personnes ayant un bon niveau d’instruction ou sachant lire et écrire dans une
langue locale ou en arabe
Organiser des formations spécifiques en élaboration de PV de réunion au profit du secrétaire-
général et de son adjoint
Mettre à la disposition des organes de gestion des ASUFOR et des CLP des modèles de PV de
réunion simples et adaptés
Assurer un suivi de ces organes de gestion en vue de l’élaboration des PV de réunion et de leur
transmission aux acteurs et services concernés
Inciter les organes de gestion des ouvrages d’hydraulique et d’assainissement à organiser
chaque année une assemblée générale (AG) de présentation et discussion du rapport d’activités
et du bilan financier
Sensibiliser les acteurs locaux sur l’importance de rendre compte de leurs activités et de la
gestion financière en matière d’hydraulique et d’assainissement dans la perspective de la bonne
gouvernance et de la pérennisation de ces équipements.
Orientation stratégique n°3 :
mettre en place et appuyer
le fonctionnement des
espaces de participation et
de concertation des acteurs
locaux intervenant dans le
domaine de l’eau potable et
de l’assainissement
Assurer le suivi et accompagnement des instances de gestion (CD, BE et CLP) en vue de la
tenue des réunions selon la périodicité réglementaire
Généraliser à tous les sites la mesure relative aux indemnités de transport des membres de ces
instances en vue d’une participation optimale aux réunions
Inciter ces instances de gestion à organiser tous les types d’AG prévus par la réglementation en
vigueur en respectant la périodicité définie (AG d’information, de mise en place des structures,
de renouvellement des organes et de présentation du rapport d’activités et du bilan financier)
Apporter un appui institutionnel en vue d’un fonctionnement optimal des structures
communautaires de gestion des ouvrages d’hydraulique et d’assainissement
Sensibiliser les acteurs locaux sur l’importance de leur participation optimale à la gestion des
ouvrages d’hydraulique et d’assainissement en vue de leur pérennisation
Veiller à l’implication et à la participation de tous les acteurs locaux (élus locaux, OCB,
partenaires au développement, etc.) à la gestion et pérennisation des ouvrages d’hydraulique et
d’assainissement.
Orientation stratégique n°4 :
Promouvoir les critères
d’équité dans l’accès aux
services et produits des
projets d’eau potable et
d’assainissement
identifier les déterminants socio-culturels, ainsi que les stéréotypes permettant de comprendre
les inégalités sociales dès l’exécution des études d’avant-projet d’eau et d’assainissement ;
élaborer et mettre en œuvre un programme d’information/éducation/communication en vue de
favoriser une prise de conscience et un engagement effectif de toutes les composantes
élaborer des outils de sensibilisation eau/hygiène/santé intégrant des argumentaires sur les
avantages de l’égalité et l’équité de genre pour un développement durable harmonieux
mettre en œuvre un programme d’IEC sur les atouts d’un partage des rôles et responsabilités
entre les différentes composantes de la société pour la pérennité des services et produits des
projets d’eau potable et d’assainissement
Orientation stratégique n°5 :
Favoriser la solidarité pour
analyser la problématique de la pauvreté et d’identifier les mécanismes de réduction des
inégalités d’accès aux services sociaux de base ;
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POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
Orientations stratégiques Lignes d’action
la promotion d’un accès
équitable aux services et
produits des projets d’eau
potable et d’assainissement
à toutes les composantes
sociales
élaborer et mettre en œuvre un programme de dialogue social entre les acteurs de la
communauté sur les avantages de la solidarité dans la promotion de l’équité dans l’accès aux
services et produits des projets d’eau potable et d’assainissement
étendre les infrastructures d’assainissement aux villages limitrophes non desservis
par le forage et initier des réalisations d’assainissement collectif (dépôts d’ordure)
Orientation stratégique n°6 :
Valoriser des activités
économiques durables sur
la base d’une exploitation
rationnelle de l’eau du
forage et d’une gestion
judicieuse des fonds de
l’ASUFOR
développer un plaidoyer pour une révision des textes et règlements régissant les projets
d’hydraulique rurale
promouvoir les activités maraîchères qui contribuent à améliorer les conditions de vie
et les revenus des exploitants
renforcer la participation qualitative des groupes vulnérables, notamment des femmes dans la
gestion des produits des forages
garantir la pérennité du forage par une exploitation rationnelle
améliorer l’accès des groupes vulnérables aux facteurs de production
renforcer les capacités techniques des instances de gestion des forages et des exploitants
promouvoir la transparence et l’équité dans la gestion des produits des projets d’eau potable
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POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
ANNEXES
ANNEXE 1 : TERMES DE REFERENCE DE L’ETUDE I. CONTEXTE GLOBAL ET SPECIFIQUE DE L’ETUDE 1.1 Le Programme d’Eau potable et d’Assainissement du Millénaire – PEPAM
Au Sénégal, le niveau de desserte et de service en matière d’alimentation en eau potable des centres ruraux était estimé à 64% et le taux d’accès à l’assainissement (collecte, évacuation des eaux usées et autres déchets solides domestiques) était estimé à 26% en 2005. Cette situation, où la grande majorité des localités rurales du pays ne possédait pas encore de systèmes convenables de collecte et d'évacuation des eaux usées, des excrétas et des déchets solides ne pouvait dès lors être sans conséquences sur la santé des populations concernées. C’est ainsi que le Gouvernement a fait du secteur de l’eau potable une priorité pour la réduction de la pauvreté. Cette priorité s’est traduite dans le plan d’actions du DSRP (2003-2005). Pour renforcer les acquis et inscrire les objectifs dans une perspective globale et à long terme, le gouvernement a élaboré en 2005, le Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire (PEPAM), qui a été approuvé par le Gouvernement les 7 et 8 janvier 2005 et par la communauté des bailleurs de fonds du secteur le 29 avril 2005 à Dakar-Sénégal. A travers ce programme, les stratégies de réduction de la pauvreté dans le secteur de l’eau sont en train d’être mises en œuvre. Les résultats attendus en 2015 pour l’atteinte par le Sénégal des OMD sont que 100% des ménages en milieu urbain et 82% des ménages en milieu rural, aient un accès à l’eau potable. Dans cette optique, le PEPAM devrait aboutir aux réalisations suivantes d’ici cet horizon : (a) la composante "Infrastructures d'eau potable" prévoit l'alimentation en eau potable de 3251 localités pour une population de 2,3 millions de personnes en 2015, et le renforcement des infrastructures existantes; (b) la composante "Infrastructures d'assainissement" prévoit la réalisation de 315.000 systèmes autonomes domestiques et 3360 édicules publics et; (c) la composante "Cadre unifié d'intervention" comprend: (i) le renforcement des capacités d'exécution des services de l'Etat, des collectivités locales et secteur privé, (ii) le renforcement des capacités de gestion des associations d'usagers, (iii) le renforcement des capacités de suivi-évaluation, (iv) le renforcement des capacités de financement local à travers des systèmes financiers décentralisés et (v) la coordination du programme et services de consultants. Le montant estimatif total du PEPAM est de 617 milliards de FCFA, dont 274 milliards de FCFA pour le milieu rural sur la période 2005-2015. 1.2 SOUS- PROGRAMME PEPAM-SEN026
Le programme SEN026 est un sous-programme qui s’inscrit dans le cadre que constitue le Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire (sous-programme rural). Son objectif est d’améliorer les conditions sanitaires et socioéconomiques des populations rurales au Sénégal dans les régions de Thiès et Louga. Il vise plus spécifiquement à améliorer et pérenniser l’accès à l’eau potable et à l’assainissement des populations rurales au Sénégal dans les régions de Thiès et de Louga. Il bénéficie des acquis et des leçons tirées de trois projets précédents (SEN011, SEN012 et SEN017), dans les régions de Thiès et de Louga sur la période 1996-2006. La revue à mi-parcours du PIC Sénégal-Luxembourg 2007-2011 ainsi que les évaluations à mi-parcours et finales ont fait ressortir la pertinence, l’efficacité et l’efficience de ces interventions. Lors de la 4ème session de la Commission de Partenariat entre le Gouvernement du Sénégal et le Gouvernement du Grand Duché de Luxembourg, il a été décidé, dans le cadre du nouveau PIC, de poursuivre leur coopération dans les secteurs de l’eau potable et de l’assainissement en milieu rural. Avec l’avènement du PEPAM, toutes les interventions du secteur de l’eau potable et de l’assainissement en milieu rural s’inscriront à l’intérieur d’un cadre unifié défini par un ensemble d’outils et de règles de portée générale qui s’imposeront à tous les acteurs. Le PEPAM permet de disposer d’un cadre stratégique et opérationnel clair reposant sur trois éléments clés : un cadre unifié d’interventions, des réformes institutionnelles, des systèmes de financement durables. La stratégie d’intervention du programme SEN026 repose sur les principes clefs suivants :
Prise en compte et alignement sur le cadre du PEPAM ;
Intervention en milieu rural dans les deux régions de Thiès et de Louga ;
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
Intervention simultanée dans les deux thématiques de l’assainissement et de l’eau potable, la réalisation d’infrastructures d’assainissement étant conditionnée par la présence effective et opérationnelle d’un système d’approvisionnement des populations en eau potable ;
Elaboration et mise en œuvre d’activités destinées à garantir la durabilité des infrastructures et à assurer l’équité et la transparence dans la gestion, gage de la bonne gouvernance. Ces activités portent principalement sur l’organisation, l’information, l’éducation des usagers, la formation des acteurs bénéficiaires des infrastructures et des agents techniques de l’état pour une mise en adéquation de leur compétences en référence au nouveau contexte de gestion de et l’amélioration des infrastructures types (plan type de latrines, méthode de construction…);
Implication du secteur privé dans la maintenance et la gestion des forages ruraux pour une meilleure efficacité.
Conformément au programme d’investissement du sous-programme rural du PEPAM, il est structuré en trois (03) grandes composantes : développement d’infrastructures d’eau potable, développement d’infrastructures d’assainissement, Cadre unifié d’intervention. Concernant les infrastructures « eau potable », le programme SEN026 prévoit, en cohérence avec le PEPAM et les interventions passées, la réalisation de 10 nouvelles adductions d’eau multi-villages, couvrant 206 villages et une population totale de 62000 personnes. Il s’agit de reconduire, en tenant compte des leçons tirées des interventions précédentes, un schéma d’AEP multi-villages consistant à réaliser des forages dotés d’une cabine de machinerie, d’un logement gardien, d’un château d’eau de 15 à 25 m de hauteur sous radier pour alimenter à travers des réseaux de distribution un grand nombre de villages polarisés (entre 6 et 30) sur un rayon de plus de six (6) kilomètres avec une population desservie de plus de 3000 usagers par système. Concernant les infrastructures "assainissement", il est attendu la mise en place de dispositifs d’assainissement individuels et collectifs sur 27 sites ruraux (68000 habitants) dans la zone d’intervention. Le choix des sites multi-villages émane directement des projets AEP soutenus par la coopération luxembourgeoise au cours des dernières années. En effet, l’existence d’un système de distribution en eau potable opérationnel est une condition préalable à la mise en place effective et viable de dispositifs d’assainissement, tant sur le plan individuel que collectif. L’identification et la localisation précise de tous ces ouvrages (latrines individuelles et collectives, douches, etc.) seront déterminées et/ou validées à travers des actions de mobilisation sociale. Le programme SEN026 apportera enfin une contribution substantielle au renforcement du cadre unifié d’intervention, mis en place dans le cadre du PEPAM. Celui-ci porte sur de nombreux aspects : rôles et responsabilités des acteurs, planification et programmation des projets, conception et mise en œuvre de paquets techniques adaptés, exploitation et gestion des ouvrages, maintenance et dépannage des équipements, régulation du service public de l’eau potable, information et communication, suivi-évaluation, intégration de la lutte contre la pauvreté et des thématiques de la gouvernance et du genre. La valeur ajoutée du programme SEN/026 portera essentiellement sur :
- le renforcement des capacités d’exécution au niveau des services techniques, des collectivités locales et des communautés de base (IEC, PLHA), ainsi que du secteur privé (transfert de la maintenance) ;
- le renforcement des capacités de gestion des ASUFOR (programme de formation) ; - l’appui à la mise en place du dispositif opérationnel de suivi-évaluation du PEPAM ; - la mise en place d’un fonds d’étude.
La coordination et le suivi au niveau national seront assurés, pour ce qui est du cadre stratégique global, par le comité de pilotage du SEN026, et, pour ce qui est de la mise en œuvre, par le comité technique de suivi et de coordination (CTSC). La gestion courante du programme Hydraulique villageoise sera assumée par la Cellule de coordination SEN026, avec le soutien du dispositif général d’appui. La cellule de coordination SEN026 sera logée au sein de la DHR à Dakar, suivant la même logique que les projets SEN011 et SEN012. Elle se compose d’un Expert National Principal (ENP) qui sera nommé par la DHR. Trois Directions techniques sont directement impliquées dans la mise en œuvre des activités et viendront en appui à la cellule de coordination. Il s’agit de la DHR, de la DEM et de la DA. La DGPRE et l’UC-PEPAM sont directement impliquées pour certaines activités. Le programme SEN026 aura une durée totale de quatre (04) années pour un budget prévisionnel de 17 218 000 EUR. La contribution de la Coopération luxembourgeoise s’élève à 15 000 000 EUR, la contrepartie nationale s’élevant elle à 2 218 000 EUR. II. RESUME DU BILAN DES REALISATIONS ENREGISTREES DANS LE CADRE DES PROJETS
ANTERIEURS FINANCES PAR LA COOPERATION LUXEMBOURGEOISE
Sur une période d’un peu plus de dix (10) ans, la coopération luxembourgeoise a de manière très efficace développé des interventions dans le développement de l’accès à l’eau potable mais aussi à l’assainissement au niveau des deux (02) régions de Thiès et Louga. Ces différents projets, au-delà des importantes réalisations qu’ils ont permis de concrétiser, ont contribué au développement de nouveaux paradigmes en matière
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
d’investissement, notamment l’adoption des systèmes AEP de type multivillages et l’intégration d’une composante assainissement aux projets d’eau potable. Les projets suivants ont été réalisés sur la dite période :
1. PROJET SEN011
Le premier projet SEN011 exécuté en 1999 a permis la réalisation de 8 forages pour l’approvisionnement en eau potable des populations de 8 villages centres (environ 50 000 personnes) polarisant 78 localités de la zone de Mékhé, département de Tivaouane (région de Thiès) en équipant leurs forages de moyens de pompages motorisés, en construisant 8 châteaux d’eau et en réalisant des réseaux d’adduction d’eau comprenant des bornes fontaines pour un montant de 1,68 milliards de Francs CFA ; Les villages-centres sont : Mérina Asta, Bégal, Léyenne, Telly, Thilor, Ndakhar Mbaye, Golobé, Darou Diène. 2. PROJET SEN012
Le résultat quantitatif des réalisations et fournitures se présente comme suit : 9 forages dont quatre (04) réhabilitations ;
8 châteaux d’eau en béton armé de capacité 100 m3 et de hauteur variant de 15 à 25m ; 1 raccordement sur un château d’eau existant ; 8 ensembles cabines de pompage et logement gardien ; 8 abreuvoirs ; 249 bornes fontaines ; 183.158 ml de canalisations tout diamètre confondu ; 9 groupes de pompage (électropompe + groupe électrogène). Ces réalisations mises en exploitation en août 2003 (pour le projet de base) et en mai 2003 (pour les travaux sur le reliquat) assurent l’alimentation en eau potable de 9 villages centres et de 129 villages polarisés et touchent directement et indirectement une population estimée à prés de 36 300 habitants. 3. PROJET SEN012 – RALLONGE 1
Les travaux proprement dits ont été exécutés entre le 17 novembre 2004 et le 13 mars 2007. Le résultat quantitatif des réalisations et fournitures se présente comme suit :
a) 3 forages dont une régénération et un improductif ; b) 2 châteaux d’eau en béton armé de 200 m3 sur 25 m de hauteur ; c) 2 cabines de pompage dont une réhabilitée et 2 locaux gardiens ; d) 2 clôtures ; e) 126 bornes fontaines ; f) 2 abreuvoirs ; g) 2 potences ; h) 85 557 ml de canalisation tout diamètre confondu ; i) 1 groupe de pompage (électropompe et groupe électrogène) ; j) 1électropompe avec extension du réseau électrique et transformateur.
4. PROJET SEN012 – RALLONGE 2
Le projet SEN012 - Rallonge 2 a pour objectif initial la réalisation de huit (8) systèmes d’AEP multi villages pour desservir prés de 27 950 personnes réparties à travers 85 villages dans les régions de Thiès et Louga y compris le cheptel estimé à 34 099 Unités de Bétail Tropical (UBT). Les travaux consistent en :
la réalisation de 6 forages ;
la construction 8 châteaux d’eau avec superstructures ;
la réalisation de 177 bornes fontaines, 10 abreuvoirs et 8 potences ;
la fourniture et la pose de 158 822 ml de canalisation tout diamètre confondu ;
la fourniture et la pose de huit (08) groupes de pompage avec possibilité d’en raccorder 3 au réseau de la SENELEC.
III. CADRAGE DE LA MISSION
Pour ce qui concerne le Genre et la Bonne Gouvernance, Il convient de rappeler que ces deux concepts sont de nature transversale et l’analyse de la prise en charge de ces dimensions sera à rechercher dans le cadre de la mise en place des infrastructures, des types de bénéfices liés à ces investissements sur les différents groupes sociaux et un peu plus particulièrement ceux dits spécifiques, l’analyse de la structuration et des modes de
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
fonctionnement des entités de gestion mises en place et la place qu’elles réservent à ces groupes, l’implication des autorités locales élues, etc. Les résumés suivants permettent d’établir certains constats directs sur le terrain qui pourraient suggérer un certain nombre d’axes d’analyse potentiels. 3.1 Les réalisations en matière d’Assainissement des différents Projets
Les différentes réalisations physiques du sous-programme en termes de mise en place de latrines familiales et d’édicules publics au niveau des différents lieux communautaires contribuent à accroître l’accès des populations à l’assainissement. Par ailleurs la mise en place de ces ouvrages basés sur des systèmes individuels d’assainissement, l’équipement des lieux socioéconomiques communautaires participe à l’amélioration du bien-être des populations. Il est important de bien faire ressortir dans quelle mesure ces réalisations rencontrent-t-elles les attentes des bénéficiaires en général, les femmes et certains autres groupes spécifiques (enfants, handicapés) en particulier.
Plusieurs activités de sensibilisation en hygiène et assainissement autour des latrines, lave-mains, bacs à laver et édicules publics, alors que les effets sont encore mitigés : les lave-mains sont peu utilisés et souvent les ménages n’utilisent pas toujours le savon. Le rôle stratégique des femmes en matière de sauvegarde de l’hygiène dans le ménage a-t-il été correctement impulsé ? L’accès aux édicules publics réalisés dans le cadre de ces projets n’est pas souvent optimal, notamment pour les filles et les femmes ? Les contraintes seraient-elles liées à des pesanteurs socioculturelles, de l’emplacement et de la qualité de l’ouvrage ? Une autre préoccupation reste liée à l’usage que les bénéficiaires font de ces édicules. Est-ce que des dispositifs de gestion pertinents et viables ont été mis en place ? Comment les conseils ruraux sont-elles amenés à définir et appliquer des modalités pour la prise en charge des besoins d’entretien et de maintenance des édicules réalisés ? et d’autres préoccupations encore. La demande en latrines familiales est croissante mais le coût de construction d’une latrine, hors subvention des Projets s’élève aux environs de 200.000 F CFA. Ce coût est assez élevé pour les populations dont le revenu annuel moyen est faible. Toutefois la préférence des populations va beaucoup plus vers les modèles TCM qui sont les plus chers et qui demandent des niveaux plus élevés de contribution sur ressources propres. Quels sont alors les déterminants de la demande des ménages ? il serait intéressant que l’étude tente d’y répondre et d’évaluer le rôle des femmes dans le choix des types d’ouvrages.
3.2 Les réalisations d’eau potable des Projets Les différentes réalisations physiques des projets financés par le Grand duché de Luxembourg en termes de création et réhabilitation de systèmes d’approvisionnement en eau potable contribuent à accroître l’accès des populations à l’eau potable. Par ailleurs la mise en place de ces systèmes basés sur la connexion des ménages au réseau d’eau potable à partir des forages ruraux motorisés facilite les conditions d’exhaure ; ce qui participe à réduire les difficultés et temps d’accès au liquide précieux. Il est important de bien faire ressortir dans quel le mesure cette rencontre-t-elle les attentes des bénéficiaires en général, les femmes et certains autres groupes spécifiques (enfants, handicapés) en particulier.
3.3 Promotion de la Gestion Locale Participative du service de l’eau
Le projet REGEFOR qui a eu à développer les principes de l’autogestion des forages ruraux motorisés a marqué un tournant important dans l’amorce d’une t d’une approche novatrice dans l’implication des bénéficiaires dans la service d’eau. Ainsi à travers l’approche multivillage promue, on a pu relever toutes les retombées positives impulsées dans le domaine des relations sociales et des conditions socio-économiques des habitants des villages bénéficiaires. Les aspects les plus importants pourraient être : (i) le renforcement de la cohésion sociale inter-villageoise grâce à l´implication effective de toutes les localités polarisées et les catégories socioprofessionnelles concernées dans la gestion du point d’eau ; (ii) la responsabilisation des usagers des points d'eau par le biais de la reconnaissance juridique des associations d'usagers de forage (ASUFOR) qui seront ainsi dotées des moyens légaux nécessaires à l'exercice d'un contrôle réel sur la gestion de l'eau ; (iii) l´émergence d’une démocratie locale, fondée sur l'exercice de procédures électives, le respect des échéances de renouvellement des organes de gestion et la transparence des bilans d'exploitation ; (iv) la réduction des conflits sociaux liés au recouvrement des recettes, grâce à une tarification transparente (fixation collective et consensuelle du prix de l’eau) et un paiement proportionnel à la consommation.
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
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Aussi est-il important de soumettre à l’analyse les Associations des Usagers du Forages (ASUFOR) mises en place et celles qui le seront à travers les différents projets financés par le Grand duché de Luxembourg depuis plus de dix (10) ans. Y a-t-il eu une approche systématique pour encourager les femmes à ) ans )participer dans les instances de décision ; plus clairement les dispositions prises dans le cadre de la mise en œuvre de ces Projets ou les orientations sectorielles en termes de présence effective et significative des groupes sociaux spécifiques sont-elles explicites. Mais sous un autre angle d’analyse, les femmes ont-elles toujours le niveau d’instruction requis, sont-elles suffisamment bien préparées pour mieux assumer leurs rôles et responsabilités ? Ont-elles l’estime de soi et la confiance en soi ? Qu’en est-il des pesanteurs socioculturelles, de la division sexuelle du travail et de leur capacité à occuper de manière durable les postes de prise de décision ? Les ASUFOR éprouvent souvent des difficultés dans leur fonctionnement : l’absentéisme des membres aux réunions de suivi, l’analphabétisme des femmes dans les instances de décision. Quels sont les facteurs objectifs qui pourraient bloquer une participation optimale des femmes dans les instances de prises de décision et surtout de gouvernance de l’eau au niveau local ? Quelles sont les actions concrètes prises et surtout développées en termes de procédures, de renforcement de capacités, d’encadrement et d’accompagnement pour impulser de manière durable une bonne gouvernance dans les structures locales de gestion des points d’eau. Quels sont les indicateurs pertinents dans ce sens et quelles sont les modalités de leur mesure périodique dans une approche de mise en place des mécanismes systématiques de suivi-évaluation efficace ? 3.4 Analyse incidente des réalisations sur les autres secteurs : Education L’approvisionnement en eau, la dotation en édicules publics des écoles, la formation des enseignants en hygiène et assainissement se traduisent directement par l’amélioration des conditions d’études des élèves et des enseignants. Ces effets pourraient se traduire à la longue par une amélioration des résultats enregistrés, une réduction de l’absentéisme des élèves et des enseignants. Une analyse approfondie de ce constat est nécessaire et surtout si elle permet de bien ressortir la prise en charge correcte de besoins spécifiques pour les femmes et les enfants au niveau du milieu scolaire. 3.5 Analyse incidente des réalisations sur les autres secteurs : Santé Le Président de la communauté rurale de KOUL déclarait dans le cadre de la revue annuelle 2007 du PEPAM que les réalisations en matière d’ouvrages d’assainissement du SEN011 avaient zu comme implications immédiates d’empêcher la survenance et le développement de cas de choléra dans cette zone, contrairement au reste du pays sur la même période. L’analyse de cette situation permettrait de voir comment les investissements et autres activités des projets d’eau potable et d’assainissement contribuent à réduire les dépenses de santé à partir des coûts moyens par cas actualisé avec l’appui du personnel de santé. Une telle éventualité pourrait donc être appréciée comme un élément pertinent de mesure du potentiel de renforcement des groupes à faibles revenus, notamment les femmes. 3.6 Analyse incidente des réalisations sur les autres secteurs : Création d’emplois Les différents projets auront permis de former plusieurs relais féminins en hygiène ainsi que des artisans dans les différentes régions d’intervention. Plusieurs ASUFOR ont été mises en place et le seront encore pour le projet SEN026 composées des membres gestionnaires, conducteurs, fontainiers/ères.
Par rapport aux relais féminins, elles ont été formées, comme décrit au paragraphe ci-dessus, mais des dispositions sont elles prises en compte pour pérenniser leurs activités ? sinon qu’est-ce qui devrait être fait pour sécuriser leur emploi ? Au cas contraire ne risque-t-elles pas de devoir arrêter leurs activités de sensibilisation en hygiène et assainissement avec la fin du sous-programme ? Par ailleurs, la mise en place des infrastructures hydrauliques devraient contribuer à développer des activités génératrices de revenus pour les femmes. Cela est-il le cas aujourd’hui ? au cas contraire quels sont les facteurs qui constitueraient un blocage à cela ? Dans certains cas il a été indiqué que la qualité de l’eau serait un frein, dans d’autres cas la tarification pratiquée qui serait source de non rentabilité, etc. Il serait important de mettre en évidence les leviers efficaces qui permettraient de renforcer le pouvoir économique des femmes et autres groupes spécifiques dans le cadre de l’exploitation des installations du sous-programme. Telles sont listées, de manière non exhaustive et donc ouverte, les différents axes d’analyse que la mission pourraient explorer pour définir un cadre d’analyse pertinent.
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
IV. OBJECTIFS DE LA MISSION
Analyser dans quelles mesures la dimension Genre, sous l’angle des stratégies antérieures et actuelles a
été (ou est) prise en charge dans le cadre de l’intervention des projets d’eau potable et d’assainissement financés dans le cadre des projets financés par la coopération luxembourgeoise en termes de planification, de réalisation et de gestion des investissements ;
Analyser dans quelles mesures les bénéfices liés aux projets (en termes de distribution de revenus, de pouvoirs, d’amélioration des conditions d’accès aux services de base, de gestion du pouvoir décisionnel etc.) sont répartis de manière à intégrer les spécificités liées aux différents groupes sociaux présents ;
Analyser dans quelles mesures les caractéristiques principales de la bonne gouvernance ont été prises en compte dans la stratégie d’intervention des projets d’eau potable et d’assainissement financés dans le cadre de la coopération luxembourgeoise en termes de durabilité, de subsidiarité et de décentralisation, d’équité, d’efficacité dans la délivrance des services d’eau et d’assainissement et de promotion du développement économique local (tarification), de transparence et responsabilité de tous les acteurs locaux dans la gestion des investissements et leur cadre de vie.
V. TACHES A ACCOMPLIR
Apprécier la prise en compte du Genre à travers une stratégie planifiée et cohérente de prise en charge des
besoins à chaque groupe social spécifique (femmes, handicapés, personnes âgées, jeunes et catégories pauvres) dans la planification, le design, la mise en œuvre des infrastructures. Dans quelle mesure cette stratégie est-elle en conformité avec la politique nationale en matière d’égalité et d’équité de Genre ?
Analyser comment l’offre des projets en termes de réalisations participe-t-elle à la prise en charge correcte des besoins spécifiques des femmes, enfants et autres groupes spécifiques ; il s’agira aussi d’évaluer le niveau de satisfaction de ces parties prenantes ?
Analyser la pertinence des outils et méthodes de mise en œuvre des activités IEC en hygiène eau et assainissement et leur cohérence avec la stratégie nationale de communication pour la promotion du Genre ;
Recenser et analyser les contraintes socioculturelles limitatives pouvant engendrer des conflits dans les rapports de prise de décision, la répartition des revenus/division du travail, la gestion du temps (tâches domestiques et disponibilité en gestion des infrastructures) ;
Analyser les approches déroulées en matière de promotion d’une gouvernance locale de l’eau qui fasse une bonne place à la démocratie participative et au genre. Il s’agit surtout d’analyser l’évolution des réalités dans ce domaine principalement en termes d’implication des femmes dans la gestion du service de l’eau en milieu rural. En effet, depuis 1984, qui marque le début de l'implication des usagers dans la gestion des forages, jusqu'à une date récente, la gestion de l'eau en milieu rural au Sénégal s'est caractérisée, relativement à la prise en compte de l'aspect Genre, par une marginalisation des femmes dans les comités de gestion de forage, structure-type présente dans tous les sites équipés d'un point d'eau motorisé. Le cadre normatif traditionnel de la division sociale du travail s'est imposé dans la gestion des points d'eau, consacrant l'accaparement de l'organe de décision par les hommes (ou dans de nombreux cas par un notable traditionnel ou religieux) et le confinement des femmes dans la seule sphère de l'utilisation domestique de l'eau.
Analyser et évaluer la création d’emplois (permanents et temporaires) dans le cadre du sous-programme (gérants de forages, conducteurs, gérants d’abreuvoirs, tâcherons, etc.) sous l’angle des efforts planifiés liés à la prise en compte de la dimension Genre ; il s’agira également d’apprécier jusqu’à quel niveau la notion d’égalité de chances est sauvegardée dans ce cadre ;
Analyser tous les éléments directs et indirects disponibles qui permettront de mettre en évidence le fait que les réalisations des projets ont (ou vont) contribué(er) au renforcement des pouvoirs économiques et sociaux des femmes et autres groupes qui sont systématiquement considérés comme spécifiques?
Assurer l’intégration des préoccupations liées à la prise en charge du Genre dans l’élaboration des outils d’enquête, le recueil et traitement des données, l’analyse et les recommandations de l’étude.
Dans le cadre de l’analyse du dispositif local de communication mis en place dans le cadre des projets, il faudra recueillir et analyser les informations sur les conditions de travail des relais (outils de sensibilisation, salaire, moyens de déplacement, nombre de villages couverts par relai, disponibilité, emploi du temps, niveau d’instruction…), les atouts (canaux de communication traditionnels et modernes) et les facteurs de
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blocage (culturel, social, financier et administratif) et faire des propositions de renforcement de leur capacité pour la pérennité des acquis de l’IEC ;
Analyser si les collectivités locales ont pris en compte les besoins des communautés en matière d’eau potable et d’assainissement dans la planification pour assurer la durabilité du service
Analyser, dans une approche différentielle tenant en compte le Genre, le niveau d’efficacité des ASUFOR dans la gestion des ressources financières issues de la vente de l’eau et l’utilisation des ressources générées ;
Analyser les outils pour assurer la transparence et la responsabilité des autorités locales, dans la gestion des ouvrages d’eau potable et d’assainissement
Formuler des propositions de recommandations pour l’amélioration de la conception et la mise en œuvre de nouvelles interventions.
VI. RESULTATS ATTENDUS DE LA MISSION
L’évaluation des modalités de prise en charge de la dimension genre dans le cadre de la stratégie
d’intervention des projets d’eau potable et d’assainissement financés dans le cadre de la coopération luxembourgeoise en termes de planification, de réalisation et de gestion des investissements est réalisée à travers la définition d’indicateurs appropriés et précis, de méthodes de mesure efficaces et d’analyses pertinentes ;
L’analyse des bénéfices liés à ces projets (en termes de distribution de revenus, de pouvoirs, d’amélioration des conditions d’accès aux services de base, de gestion du pouvoir décisionnel etc.) et l’évaluation des modalités de répartition de ceux-ci dans une perspective d’intégration des diverses spécificités liées aux différents groupes sociaux présents est réalisés ;
L’analyse de la qualité de la gouvernance locale sectorielle ; à travers l’évaluation e l’efficacité et de la pertinence de la gestion des services et des processus de prises de décision est réalisée.
VII. METHODOLOGIE
L’étude sera réalisée en quatre (04) phases :
1) Une première phase qui permettra aux consultants de faire la collecte de documents et revue documentaire ;
2) La proposition de la note méthodologique qui devra être validée par le Client ; 3) Une phase de collecte de données sur le terrain ; 4) Une phase d’analyse et de synthèse (rédaction du rapport et restitution des conclusions).
7.1 Au cours de la première étape les tâches des consultants sont les suivantes :
Examiner l’ensemble des documents utiles qui sont disponibles au niveau de l’UC-PEPAM, de la Cellule de
Coordination du SEN026 et des agences d’exécution, à savoir les documents de programmation (documents de projets, documents de planification interne, etc.) et les documents de travail (rapports d’activités, documents techniques, APD, documents de formation, etc.), le DSRP, les documents de politiques nationales dans les domaines couverts par l’étude. Tout autre document qui parait pertinent devra être aussi mobilisé auprès d’autres acteurs tels le PNUD, l’UNICEF, le FNUAP, le Ministère de la famille, les bureaux prestataires des services d’IEC, et les projets similaires pour réunir les documents nécessaires pour compléter les données sur le pays et sur les zones ciblées.
Proposer une note méthodologique qui devra être en cohérence avec les objectifs globaux et spécifiques de
la mission. Cette note devra être validée par le Client et explicitera de manière claire le champ de l’étude, les principaux instruments qui seront utilisés pour une bonne collecte de données, les angles d’analyses qui seront abordés et les résultats qui seront attendus en fin de mission ;
En rapport avec l’expert socio-économiste, chef de mission, les autres membres du pool de consultants,
faire la synthèse des données recueillies, de la revue documentaire, établir une méthodologie de travail et contribuer à la rédaction du plan global d’évaluation.
7.2 Phase d’enquête de terrain
La phase d’enquête de terrain permettra aux consultants de mettre en œuvre la stratégie élaborée lors de la première phase. Les consultants devront rencontrer les acteurs directement impliqués dans le cadre du sous-
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programme au niveau central notamment toutes les Cellules d’Exécution, l’UC-PEPAM, les bureaux d’études impliqués dans la mise en œuvre. Ils/elles se rendront aussi dans les zones d’intervention des différents projets financés par la Coopération Luxembourgeoise pour échanger avec les services décentralisés des ministères impliqués et effectuera les visites des villages et des sites pour échanger avec les bénéficiaires (collectivités locales, ASUFOR, écoles, postes de santé, les ménages, les associations, les groupes de femmes, les ONG, les groupes de jeunes, les communautés, etc.) De retour de la mission de terrain, les consultants devront produire un rapport de synthèse des résultats et premières conclusions de la mission. Ce rapport donnera lieu à une restitution avec le Client (Cellules d’Exécution et UC-PEPAM) ainsi que les représentants de la Coopération Luxembourgeoise.
7.3 Phase d’analyse et de synthèse
Cette phase est consacrée à la rédaction du rapport final. Une séance de séance de restitution se tiendra au siège de la Cellule de Coordination du SEN026. Les commentaires et observations du Client seront alors intégrés dans le rapport dit provisoire. Le rapport final intégrera les commentaires et observations finales et doit inclure une synthèse qui reprendra les principales conclusions de la mission. VIII. PROFIL DES CONSULTANTS
En observant stricte des règles et procédures de Lux-Development en matière de sélection de consultants, le prestataire ne devra pas être associé dans la mise en œuvre du sous-programme ou la mise en œuvre des activités de celui-ci. Le consultant devra avoir le profil ci-après :
Expert en Genre sénior, Chef de la mission, titulaire d’un diplôme supérieur en sciences sociales ou
économie et sociologie rurale ou en développement communautaire et justifier d’une grande expérience d’au moins dix ans sur les questions de Genre, doit avoir les connaissances en :
Elaboration des outils d’enquête et grille d’analyse intégrant le Genre ; Collecte et analyse de données intégrant le Genre de nature qualitative et quantitative ; Développement local participatif fondé sur les approches qui assurent une appropriation des engagements
par les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les groupes vulnérables ; Analyse sociale et genre et intégration des questions Genre dans le cycle des projets Bonne connaissance de la culture et des pratiques en hygiène et assainissement des régions ciblées ; Systèmes d’éducation et de santé et organisations paysannes des producteurs, des femmes et des
jeunes ; Communication/information et conduite d’études similaires ; Canaux traditionnels et modernes de communication au Sénégal ; Maîtrise de la langue française (écrit, oral) ; La maitrise des langues locales de la zone d’intervention sera un atout ; Bonne connaissance des projets d’eau potable et d’assainissement.
Expert en Développement Local et Gouvernance, titulaire d’un diplôme supérieur en sciences sociales,
développement local, gestion des organisations ou économie ou en développement communautaire et justifier d’une grande expérience d’au moins cinq (05) ans sur les questions de Développement Local et de Gouvernance, doit avoir les connaissances en :
Développement local et gestion des organisations communautaires de base et des associations ; Décentralisation et gestion des collectivités locales ; Collecte et analyse de données intégrant les questions de Gouvernance de nature qualitative et
quantitative ; Approches participatives de développement ; Bonne connaissances du secteur de l’eau et surtout de son cadre légal ; Maîtrise de la langue française (écrit, oral) ; La maitrise des langues locales de la zone d’intervention sera un atout.
IX. RAPPORTS
Les consultants devront soumettre leur rapport préliminaire à l’UC-PEPAM, la CC-SEN026 et la CCA du
PIC 2007-2011 agissant pour le compte de Lux-Development au plus tard quinze(15) jours après le
démarrage de la mission. Ce rapport sera présenté sous la forme d’une note de synthèse de la revue documentaire et de la méthodologie d’intervention de la mission. Cette note précisera le calendrier détaillé final, les moyens et les méthodes qui seront utilisés pour la conduite de l’étude.
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Un rapport provisoire, sera remis à à l’UC-PEPAM, la CC-SEN026 et la CCA du PIC 2007-2011 agissant
pour le compte de Lux-Development au plus tard soixante(60) jours après le démarrage de la mission. Celle-ci fera l’objet d’une restitution qui permettra aux consultants de collecter les observations et commentaires du Client.
Une version finale du rapport de l’étude sera remise, soixante quinze (75) jours après le démarrage de la
mission après intégration des observations et commentaires du Client.
X. LIEU
La mission se déroulera à Dakar et dans les régions ciblées, à savoir : Thiès et Louga.
XI. DUREE DE LA MISSION
La mission couvre une durée maximale de quatre vingt-dix (90) jours.
XII. OBLIGATIONS
12.1 Obligations des consultants
Les consultants prendront toutes les dispositions nécessaires pour s’acquitter à temps des tâches qui lui ont été confiées et conformément aux termes de référence établis. Les consultants devront :
Soumettre à l’approbation du Client leur CV, et certifier qu’ils seront disponibles durant toute la durée de
l’étude ; Les consultant s’engageront à accomplir les tâches conformément aux termes de référence et selon les
normes internationales acceptées ; Travailler sous la supervision de l’UC-PEPAM, agissant pour le compte du Client et de la CC-SEN026, en
consultation permanente avec les Cellules d’exécution, notamment pour discuter des questions ayant trait à l’étude ;
Tenir une liste complète des sources d’information utilisées et rendre tous les documents à l’achèvement de l’étude en copies dures et numériques.
XIII. Obligations du Client
Le Client, en rapport avec la CC-SEN026 et la CCA du PIC 2007-2011 fournira aux consultants tous les documents et rapports nécessaires à la réalisation de l’étude. L’UC-PEPAM en rapport avec la CC-SEN026 facilitera toutes les visites et contacts au titre de ladite étude, ainsi que l’accès aux informations essentielles à la réalisation adéquate de l’étude.
XIV. CALENDRIER D’EXECUTION DE LA MISSION
Phase Activités Lieu Mission
Phase documentaire et des acteurs niveau national
Revue documentaire, outils d’enquête, grille d’analyse, entretiens, formation des enquêteurs, entretiens avec l’UC-PEPAM, les Cellules d’Exécution, les bureaux d’études, certains programmes et organismes nationaux, la CCA du PIC 2007-2011 etc.
Dakar Saint-Louis
T0+15 jours
Phase de terrain Entretiens avec les services décentralisés de la DHR, DEM, DAR, Service d’Hygiène, ARD, Bureaux d’études, Service des statistiques, de l’Education, de la Santé, et intervenants au niveau régional
Zones de l’étude
T0+25 jours
Visites des sites et entretiens avec les ASUFOR, relais, les écoles, les postes de santé, les ménages, les associations de femmes, de jeunes, les collectivités locales, etc.
Zones de l’étude
T0+30 jours
Phase d’analyse Rédaction et dépôt du rapport provisoire Bureau T0+55 jours
Restitution du rapport provisoire Dakar T0+60 jours
Intégration des observations et commentaires au rapport dit provisoire
Bureau T0+65 jours
Production du rapport dit final Dakar T0+80 jours
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ANNEXE 2 : NOTE METHODOLOGIQUE
1- INTRODUCTION
1) Compréhension du mandat
La mission concerne l’analyse du niveau de prise en compte par la coopération luxembourgeoise, du genre et de la bonne gouvernance dans ses projets d’eau et d’assainissement. Il s’agit d’apprécier ces aspects dans le cadre de la mise en place des infrastructures, du profil des bénéfices de ces investissements, de la structuration et des modes de fonctionnement des entités de gestion mises en place, ainsi que de l’implication des autorités locales élues. L’analyse sera faite dans une optique rétrospective et prospective et devra être axée sur :
Le degré de cohérence de la stratégie de prise en charge des besoins de chaque groupe social composant la communauté dans la planification, le design et la mise en œuvre des infrastructures en conformité avec la politique nationale en matière d’égalité et d’équité de Genre.
Le niveau d’adéquation entre les réalisations et les besoins spécifiques de ces groupes sociaux, à travers leur niveau de satisfaction.
La pertinence des outils et méthodes de mise en œuvre des activités IEC en hygiène, eau et assainissement et leur cohérence avec la stratégie nationale de communication pour la promotion du Genre.
Les facteurs d’influence pouvant générer des différenciations dans les profils des activités, de l’accès/contrôle des ressources et la prise de décision.
L’analyse évolutive et comparative des approches déroulées dans la zone en matière de promotion d’une gouvernance locale de l’eau qui fasse une bonne place à la démocratie participative et au genre.
L’équité et l’égalité des sexes dans l’accès aux postes rémunérés induits par la disponibilité des infrastructures, ainsi que l’impact direct ou indirect, en termes de renforcement des pouvoirs économiques des groupes sociaux vulnérables.
Le cadre institutionnel, juridique et réglementaire de la gestion des ouvrages d’eau potable et d’assainissement par rapport à l’environnement actuel de la fourniture des services d’eau et d’assainissement.
Les modes d’exécution des tâches dévolues à chaque acteur dans la mise en œuvre des projets d’eau et d’assainissement, notamment par rapport à la prise en compte du genre et de la bonne gouvernance.
2) Objectifs de la mission
L’objectif général de l’étude est d’apprécier, suivant une approche concertée, la part contributive des projets financés par la coopération luxembourgeoise en termes de :
niveau d’adéquation entre les réalisations physiques en matière d’eau et d’assainissement par rapport aux attentes de la population, notamment les femmes et les groupes vulnérables.
degré de responsabilisation des différentes catégories sociales dans la conception, la mise en œuvre et la gestion des activités d’eau, d’assainissement et d’hygiène.
incidences des projets d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène dans les secteurs de l’éducation, de la santé, en matière de création d’emplois et en gains de temps pour les femmes chargées prioritairement de la corvée d’eau et le mode de rentabilisation de ce gain de temps.
2- PLAN DE TRAVAIL DU CONSULTANT L’approche proposée pour atteindre les objectifs susmentionnés porte sur quatre principaux points : la revue documentaire, les enquêtes de terrain, l’analyse des données et la rédaction du rapport.
1) Revue documentaire
La première étape de cette mission porte sur la lecture, l’analyse et la synthèse des informations disponibles dans les documents de base et de tout autre ouvrage pertinent eu égard aux objectifs de la mission d’analyse rétrospective et prospective de la contribution des projets d’eau potable et d’assainissement. Il s’agit principalement de :
Evaluation du précédent PIC de Lux Développement ;
Document de projet PEPAM rural ;
Documents de formulation des projets de Lux Développement
Document de programme SEN/023 Composante d’Accompagnement du PIC Sénégal-Luxembourg 2007-2011
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2) Enquêtes de terrain
Les données seront collectées auprès des groupes-cibles ci après : divisions régionales de l’hydraulique, autorités administratives, élus locaux et populations concernées, projets/programmes et ONG intervenant dans le secteur de l’eau et de l’assainissement dans les régions de Thiès et de Louga. L’intérêt de la collaboration avec les partenaires locaux (projets/programmes et ONG) est qu’il permet d’identifier des stratégies adéquates dans l’objectif de cerner les différentes approches mises en œuvre par les acteurs pour une meilleure prise en compte du genre et de la bonne gouvernance dans les projets d’eau potable et d’assainissement. Concomitamment aux entretiens avec les différentes cibles identifiés dans les zones d’enquêtes, une observation des réalisations sera effectuée en vue d’apprécier le niveau d’adéquation entre les besoins et les réalisations.
Exécution des enquêtes et échantillonnage :
Les sites concernés par la présente mission concernent ceux bénéficiaires du projet SEN011, SEN012, SEN012-Rallonge1 et SEN012-Rallonge2. En conformité aux Termes de Références, la durée totale de l’étude est de 80 jours, dont :
Phase de documentation et de rencontres au niveau national : 15 jours
Phase des enquêtes de terrain : 15 jours
Phase d’analyse et de rapportage : 50 jours. Les enquêtes de terrain doivent être effectuées sur une durée de 15 jours dont cinq jours seulement sont prévus pour la visite des sites. L’équipe du GERAD avait proposé de réajuster le nombre de jours au niveau des sites, pour finalement opter pour sept jours d’enquêtes au niveau des sites. Ceci se justifie par le fait que la pluralité des cibles à rencontrer au niveau de chaque site suppose de consacrer un jour par site. Dès lors les enquêtes seront menées au niveau de sept sites couverts par les quatre projets. Pour rappel, la mission concerne 28 sites répartis entre les projets SEN011 (8 sites), SEN012 (9 sites), SEN012-Rallonge 1 (3 sites) et SEN012-Rallonge 2 (8 sites). La carte ci-après permet de visualiser la localisation géographique des sites.
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En tenant compte de ce qui précède, et notamment le nombre de jours consacré au terrain, l’échantillonnage est effectué en fonction de trois critères : 1
er niveau : le projet SEN012- rallonge 1 concerne 3 sites et sur ces trois, un site sera choisi. Les projets SEN011
et SEN012-Rallonge 2 concernent chacun 8 sites, alors que le projet SEN012 concerne 9 sites : pour ces trois projets six sites seront choisis, soit deux sites par projet. 2
ème niveau : Le deuxième critère de choix est spatial : les sites sont répartis entre les départements de
Tivaouane (14 sites), Kébémer (10 sites), Thiès (3 sites), Louga et Linguère (1 site pour chacun). Ainsi, 3 sites ont été coptés pour le département de Tivaouane, 2 sites pour le département de Kébémer et les deux sites restants sont répartis entre les départements de Thiès et de Louga. 3
ème niveau : Le troisième critère est basé sur le volume de clientèle. Une variété de choix a été opérée pour
prendre en compte des sites avec un nombre variable de villages polarisés. Compte tenu du fait que nous ne disposons pas encore de documents relatifs à la fonctionnalité des ASUFOR, nous ne pouvons pas faire de choix selon ce critère d’appréciation. En outre, deux sites du projet SEN/026 seront choisis pour renforcer notre analyse.
L’échantillon retenu pour les enquêtes de terrain est présenté dans le tableau ci-après :
Projets Sites Villages polarisés
Communautés Rurales Arrondissements Départements
SEN/011 Bégal 8 Ngandiouf Niakhène Tivaouane
Dakhar Mbaye 2 Tassette Notto Thiès
SEN/012 Ndiné 26 Niakhène Niakhène Tivaouane
Gueth Ardo 8 Ndiagne Coky Louga
SEN/012-Rallonge1
Médina Kane 28 Ndiokoul Ndiaw Sagatta Guet Kebemer
Les concepts clés de la présente mission sont le genre et la bonne gouvernance, notamment leur prise en compte dans les projets d’eau potable et d’assainissement. Toute la méthodologie sera ainsi organisée autour de ces thématiques.
Analyse rétrospective et diagnostic Genre. D’une manière générale, le genre fait référence au rapport de pouvoir entre les sexes qui crée les
différences dans les rôles, les activités, les prises de décisions dans tous les secteurs de la vie communautaire (social, politique, économique, psychologique, etc.). Dans le cadre de cette mission, l’analyse du genre sera basée sur les rapports sociétaux entre les différentes composantes de la communauté, dans la conception, la mise en œuvre et la gestion des projets d’eau potable et d’assainissement. La grille d’analyse des données sera articulée autour des thématiques suivantes :
Profil des besoins : prise en compte des besoins de toutes les couches sociales dans l’identification et la
conception du projet. L’analyse sera également axée sur le niveau de participation des différentes couches sociales dans la conception et la mise en œuvre des projets d’eau potable et d’assainissement.
Analyse des rôles : profil des services générés par le projet et des bénéficiaires, ainsi que l’analyse
qualitative de la participation à la gestion des projets d’eau et d’assainissement.
Facteurs d’influences : obstacles et opportunités de la prise en compte du genre, de l’application des
principes de comptes rendus et de participation citoyenne dans la mise en œuvre des actions de développement.
Facteurs socioculturels et capacité institutionnelle : l’étude du cadre institutionnel et réglementaire, ainsi
que des facteurs socioculturels de la prise en compte du genre et de la bonne gouvernance dans la conception, la mise en œuvre et la gestion des projets d’eau potable et d’assainissement.
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
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Grille d’analyse genre
Facteurs d’excellence Niveau
Insuffisant Passable Assez bon Bon Excellent
1. Dimension genre dans l’identification et la conception du projet
1.1 Evaluation des besoins de toutes les couches sociales
1.2 Participation des différentes couches sociales dans la définition des objectifs généraux du projet
1.3 Profil des bénéficiaires potentiels du projet
1.4 Définition des intérêts stratégiques des groupes vulnérables
1.5 Nombre de GPF touchés par les séances de sensibilisation pour la mise en place des structures de gestion
2. Accès aux différents services du projet
2.1Conditions et modalités d’accès aux services et produits du projet
2.2 Nombre de GPF représentés dans les instances de gestion
2.3 Accessibilité des points d’eau et infrastructures d’assainissement dans les écoles
2.4 Accessibilité des points d’eau et infrastructures d’assainissement dans les Daraas
2.5 Conditions et modalités d’accès aux points d’eau par les transhumants
2.6 Accessibilités des infrastructures d’assainissement à toutes les couches sociales
3. Rôles dans le fonctionnement des projets d’eau potable et d’assainissement
3.1 Participation d’une des composantes des groupes vulnérables aux discussions
3.2 Propositions faites par des femmes
3.3 Réunion dirigée par des femmes
3.4 Prise de décisions par l’une des composantes des groupes vulnérables
3.5 Présidence de l’ASUFOR assurée par l’une des composantes des groupes vulnérables
3.6 Trésorerie de l’ASUFOR assurée par l’une des composantes des groupes vulnérables
4. Facteurs d’influences favorables à l’application des principes de genre
4.3 Normes et valeurs culturelles et religieuses locales
4.4 Législation
4.5 Compétences requises : éducation et formation
4.6 Situation environnementale
Bonne gouvernance. La bonne gouvernance répond à un souci de responsabilités des acteurs en vue de
garantir la sécurité des investissements, elle doit aussi contribuer à la réalisation du droit à la participation aux affaires publiques. D’une manière générale, la prise en compte de la bonne gouvernance dans les projets d’eau et d’assainissement peut s’apprécier à travers :
La responsabilisation des préposés à la gestion de rendre compte aux usagers.
La transparence dans la gestion financière et comptable, ainsi que dans la prise de décision.
La participation des usagers aux prises de décisions sur la conception, la réalisation et le fonctionnement des infrastructures d’eau et d’assainissement, en vue d’accroître la confiance et de favoriser la pérennité des investissements : deux principes majeurs doivent être respectés, d’une part la clarification du rôle de chaque acteur, et d’autre part, l’obligation de rendre compte des actions et des décisions prises.
L’efficacité et la cohérence du système juridique, institutionnel et réglementaire qui favorise la prévision et qui peut garantir une approche intégrée dans le système assez complexe de la gestion des services d’eau et d’assainissement en milieu rural.
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
Grille d’analyse bonne gouvernance
Facteurs d’excellence Niveau
Insuffisant Passable Assez bon Bon Excellent
A- Connaissance et application des principes de bonne gouvernance par l’ASUFOR
1. Capacités et fonctionnement de l’ASUFOR
1.1 Existence de l’ASUFOR et de ses organes
1.2 Fonctionnalité de l’ASUFOR et de ses organes
1.3 Qualité des ressources humaines du BE
1.4 Existence de compte bancaire
1.5 Régularité des versements à la banque
2. Dynamique institutionnelle et gestion démocratique
2.1 Tenue régulière des réunions du BE (périodicité)
2.2 Production de procès verbaux de réunion
2.3 Gestion des archives de l’ASUFOR
2.4 Organisation de réunions élargies au CD
2.5 Renouvellement régulier des organes
2.6 Organisation de comptes rendus des activités aux usagers et régularité
3. Fonctionnement du forage
3.1 Fonctionnalité des ouvrages de distribution d’eau
3.2 Taux de recouvrement de la consommation de l’eau (conformité des recettes aux volumes distribués)
3.3 Système de tarification de l'eau
3.4 Niveau de gestion financière (conformité des recettes et justification des postes de dépense)
3.5 Capacité de l'ASUFOR à faire face aux charges courantes et amortissements
3.6 Régularité de la remise des outils technique de gestion à la brigade des puits et forage (fiche de pompage, bilan mensuel de l’eau)
B- Perception des autres acteurs sur le niveau d’application des principes de bonne gouvernance par l’ASUFOR
4. Lors de la mise en place des structures de gestion
4.1 Dans les procédures et mécanismes de mise en place de l’ASUFOR et de ses organes
4.2 Modalités de représentativité des différentes catégories socioéconomiques au niveau des ASUFOR
4.3 Dans l’attribution des postes de responsabilité
4.4 Existence de mécanismes liés à l’identification et à la résolution des conflits au niveau des ASUFOR
5. En matière de communication/information
5.1 Création et conservation des archives des ASUFOR et niveau d’accessibilité
5.2 Capitalisation et application des enseignements pratiques par les ASUFOR
5.3 Organisation de la communication interne et externe des ASUFOR
5.4 Mécanismes et modalités de prise des décisions au niveau des ASUFOR
La grille d’analyse vise à apprécier le niveau d’application des critères de bonne gouvernance. La grille d’analyse a regroupé les différents critères retenus comportant chacun un ensemble d’indicateurs et une note sera attribuée à chaque indicateur en vue d’apprécier le niveau d’application des critères de bonne gouvernance. Les informations qui serviront de base d’analyse seront collectées suivant une approche qualitative
Analyse prospective
L’analyse structurelle doit permettre d’identifier à partir des grandes thématiques de l’étude, les variables clés
autour desquelles il est possible d’exécuter un projet d’eau potable et d’assainissement avec une réelle prise en compte des critères de genre et de bonne gouvernance. Les variables seront étudiées en fonction des :
tendances lourdes qui “impactent” à long terme sur leur prise en compte dans tout le processus du projet ;
germes de changement qui peuvent avoir des effets de “brouillage” ou d’innovation,
incertitude critique qui peut être un facteur moteur et sensible, un fait porteur d’avenir ou qui peut porter sur la stratégie menée dans l’avenir par l’un des acteurs
opportunités ou contraintes en termes de réelle prise en compte dans tout le processus du projet ;
forces qui sont des atouts internes au système et sur lesquels on peut s’appuyer comme leviers pour bâtir des stratégies ;
menaces qui représentent les risques qui proviennent de l’environnement extérieur du système ;
et enfin au jeu des acteurs qui développent différentes stratégies. Dans un deuxième temps et à l’aide d’un tableau à double entrée, la matrice d’analyse structurelle, une analyse
des données a permis de mettre en relation ces variables, de les hiérarchiser et de les prioriser en fonction de deux critères majeurs : la motricité et la dépendance. Ce travail a permis d’identifier les variables les plus représentatives qui seront au cœur du système de l'étape suivante, la scénarisation.
65
ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
Matrice d’intelligence stratégique
Variables
FACTEURS SWOT
Tendances lourdes
Faits porteurs d’avenirs/ Germes de
changement
Incertitudes critiques
Acteurs Stratégies passées et présentes
Forces Faiblesses Opportunités Menaces
Relations d'influence entre les différentes variables Action
de sur
V1 V2 V3 V4 V5 V6 V7 Total
influence
V1
V2
V3
V4
V5
V6
V7
Total dépendance
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
La scénarisation. Au cœur de la démarche prospective, l’élaboration des scénarii qui est la seconde étape de la
démarche adoptée. Chacune des variables clés est analysée selon un jeu d’hypothèses vraisemblables susceptibles d’éclairer les trajectoires afin de définir des stratégies capables d’entraîner des changements positifs. Des questions caractérisées bien sûr par des incertitudes majeures par rapport à l’horizon temporel du futur qui n’est pas par définition maitrisable. Il s'agit d'explorer pour chacune des variables les hypothèses alternatives ou modalités de réponses. Une réflexion de combinaison des hypothèses avancées est l’étape qui a permis d’aboutir à un ensemble de futurs possibles et d'envisager trois scénarios. La scénarisation a permis de mettre en évidence les facteurs d’évolution susceptibles de modifier les tendances actuellement en cours, d’agir sur les futurs possibles et d'identifier les opportunités et les risques de ruptures possibles de la tendance, ceci afin d’éclairer les stratégies capables de soutenir des changements positifs.
Tableau des scénarios
Variable Incertitude
critique Hypothèse 1
Scénario tendanciel Hypothèse 2
Scénario souhaité Hypothèse 3
Scénario inacceptable
Les relations d’influence entre acteurs. La méthode d’analyse des jeux d’acteurs, cherche à estimer les
rapports de force entre acteurs et à étudier leurs convergences et divergences vis-à-vis d’un certain nombre d’enjeux et d’objectifs associés. A partir de cette analyse, l’objectif de l’utilisation de cette matrice est de fournir à un acteur une aide à la décision pour la mise en place de sa politique d’alliances et de conflits.
Jeu des acteurs : organisation des acteurs autour d’un projet d’hydraulique Action
de sur
A1 (ASUFOR)
A2 (BE)
A3 (CD)
A4 (Administration)
A5 (Services
déconcentrés)
A6 (CL)
Total influence
A1 (ASUFOR)
But : Problèmes : Moyens :
A2 (BE)
But : Problèmes : Moyens :
A3 (CD)
But : Problèmes : Moyens :
A4 (Administration)
But : Problèmes : Moyens :
A5 (Services déconcentrés)
But : Problèmes : Moyens :
A6 (CL)
But : Problèmes : Moyens :
Total dépendance
B- Rédaction du rapport
Le document de l’étude doit être pratique et traduire le niveau actuel de la prise en compte du genre et de la bonne gouvernance dans les projets d’eau et d’assainissement, ainsi que les différentes options d’amélioration à proposer. Un rapport provisoire sera produit et discuté, son amélioration grâce à la prise en compte des observations et suggestions permettra de produire un rapport final.
3- CHRONOGRAMME D’INTERVENTION La mission sera réalisée sur une période 75 jours :
Revue documentaire et rencontre des acteurs au niveau national : 15 jours
Enquêtes de terrain dans les régions de Thiès et de Louga : 15 jours
Analyse, synthèse des données et rédaction du rapport : 45 jours
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POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
L’exécution des enquêtes sera faite suivant le calendrier indicatif ci-après :
Activités Tâches
Enquêtes de terrain à Louga
14-juin
15-juin
16-juin
17-juin
18-juin
19-juin
20-juin
21-juin
Entretiens avec les services décentralisés de l’État et les divers autres intervenants dans la région de
Louga
Entretiens avec les services déconcentrés de l'hydraulique et des organismes intervenant dans l'hydraulique
Entretiens avec la CCA du PIC 2007-2011 à St Louis
Entretiens avec les autorités administratives locales et élus locaux
Entretiens au niveau des structures sanitaires et éducatives
Visite de sites et entretiens auprès des bénéficiaires dans la
région de Louga
Divers entretiens au niveau du 1er site
Divers entretiens au niveau du 2nd site
Divers entretiens au niveau du 3ème site
Activités Tâches
Enquêtes de terrain à Thiès
22-juin 23-juin
24-juin
25-juin
26-juin
27-juin
28-juin
29-juin
30-juin
Entretiens avec les services décentralisés de l’État et les divers autres intervenants dans la région de
Thiès
Entretiens avec les services déconcentrés de l'hydraulique
Entretiens avec des organismes intervenant dans l'hydraulique
Entretiens avec les autorités administratives locales et élus locaux
Entretiens au niveau des structures sanitaires et éducatives
Visite de sites et entretiens auprès des bénéficiaires dans la
région de Thiès
Divers entretiens au niveau du 1er site
Divers entretiens au niveau du 2nd site
Divers entretiens au niveau du 3ème site
Divers entretiens au niveau du 4ème site
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POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
ANNEXE 3 : BIBLIOGRAPHIE
1. LOI n° 2009-24 du 8 juillet 2009 portant Code de l’Assainissement
2. Actes de la table ronde préparatoire n° 3 : la bonne gouvernance : objet et condition du
financement - Quelques réflexions fondées sur l’expérience de la Fédération Internationale des
Ligues des Droits de l’Homme, Antoine BERNARD, Directeur exécutif de le FIDH
3. Comité National du Livre Bleu Sénégal, s/c CONGAD, Le livre Bleu du Sénégal – L’eau, la vie, le
développement humain
4. Composante d’accompagnement SEN/023 : Gouvernance et décentralisation, Document de
programme SEN/023 Composante d’Accompagnement du PIC Sénégal-Luxembourg 2007-2011
5. Décret d’application de la Loi portant Code de l’Assainissement
6. Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques et Direction de l’Exploitation et de la
Maintenance, Guide de Développement Communautaire Durable par une exploitation rationnelle
de l’eau du forage, Août 2010
7. EAU VIVE La lettre d’information, Hors-série N° 1, Novembre 2010
8. EAU VIVE, La lettre d’information N° 48, Mai 2010
9. Global Water Partnership Comité Technique (TEC), Financement et gouvernance de l’eau, TEC
BACKGROUND PAPERS N°. 12, de Judith A. REES, James WINPENNY et Alan W HALL,
Suède, 2009.
10. Jaggondiral « Partenariat pour le développement », Sénégal – Luxembourg : ensemble pour
l’atteinte des OMD, Programme de coopération bilatérale Sénégal-Luxembourg 2007-2011, N°
2, Janvier 2011
11. Loi n° 81-13 du 4 mars 1981 portant Code de l’Eau
12. Lux-Development - Agence luxembourgeoise pour la Coopération au Développement - Revue
pays partenaire Coopération luxembourgeoise au Sénégal : Présentation du pays, des stratégies
de lutte contre la pauvreté, des secteurs d’intervention, de l’organisation administrative et des
mécanismes de concertation - Situation au 31 juillet 2009
13. Lux-Development - Agence luxembourgeoise pour la Coopération au Développement, Rapport
Annuel 2009
14. Lux-Development - Agence luxembourgeoise pour la Coopération au Développement, Rapport
d’évaluation SEN/012, Eau Louga
15. Lux-Development - Agence luxembourgeoise pour la Coopération au Développement, Revue
Pays Sénégal 2009
16. OXFAM – Candida March, Concepts et cadres pour l’analyse et la planification relative au genre,
Mai 1997
17. PEPAM 2015 : Manuel des projets eau - Ousmane HANE - Avril 2006
18. PEPAM 2015 : Rapport d’avancement- Septembre 2009
19. PEPAM 2015 : Sous-programme IDA Régions de Saint-Louis, Matam et Tambacounda - Cadre
de gestion environnementale et sociale - Al Assane SENE - Juin 2009
20. PEPAM/DAHU : Étude organisationnelle et manuel des OMD en assainissement rural - Rapport
d’avancement n°3 : Manuel de procédures Rapport provisoire Mai 2006 Ousseynou Guène
Consultant Génie sanitaire - Mai 2006
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
21. Plan Sénégal, Plaquette de présentation du Bureau de Thiès
22. Plan, Worldwide Annual Review and Combined Financial Statements 2010
23. Programme National de Bonne Gouvernance Document, Document cadre de référence du
PNBG, Avril 2002
24. Projet de Développement Rural Durable, Plaquette de présentation
25. Projet Eau à Long Terme Sénégal : Alimentation en eau potable et assainissement, Elaboration
d'un document de stratégie pour la réalisation à l'horizon 2015 des objectifs du millénaire pour le
développement, Volume 1 : État des lieux, Rapport définitif, Décembre 2004.
26. Projet Eau à Long Terme Sénégal : Alimentation en eau potable et assainissement, Elaboration
d'un document de stratégie pour la réalisation à l'horizon 2015 des objectifs du millénaire pour le
développement, Volume 2 : SOUS-PROGRAMME "RURAL", Version définitive, Mars 2005
27. Projet SEN/926 : Programme d’Accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les zones
rurales de Thiès et de Louga – Composante « Accès à l’assainissement », Résultats de l’étude
du Milieu – Rapport Final, Juin 2007
28. Revue annuelle conjointe du secteur de l’eau potable et de l’assainissement - Document de
travail - PEPAM 2015 - Avril 2011
29. Secrétariat international de l’eau, Le livre Bleu du Burkina Faso – L’eau, la vie, le développement
humain
30. Secrétariat international de l’eau, Le livre Bleu du Niger – L’eau, la vie, le développement
humain, 2ème
édition
31. SNEEG 2015, Document de la Stratégie Nationale pour l’Egalité et l’Equité de Genre 2015 –
Avril 2002
32. USAID/Sénégal, Mise à jour de la déclaration de stratégie de l’USAID/Sénégal, 2009
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
ANNEXE 4 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES
DAKAR
1. Mr. Amadou DIALLO, UC PEPAM
THIES Structures
1. Mr. Omar FAYE, Chef de brigade des puits et forages
2. Mr. André Lat SENGHOR, Directeur Diocésain, CARITAS Diocésaine de Thiès
3. Mr. Chérif DIAGNE, Directeur de l’ARD de Thiès
4. Mr Moundor MANDIONE, Chef subdivision régionale de Thiès
5. Mr. Alhassane DABO, Conducteur des travaux CREPA – Mékhé
6. Mme. Sophie DIAGNE, Animatrice CREPA, Mérina Dakhar
7. Mr. Moustapha GUEYE, Animateur CREPA, Mérina Dakhar
8. Mr. Ibrahima FALL, Animateur CREPA, Mérina Dakhar
9. Mr. Diébel GNINGUE, Animateur CREPA, Mérina Dakhar
10. Mr. Momar DIOP, ASCOM de la CR de Mérina Dakhar
11. Mr. Aymérou Gningue, PCR de Mérina Dakhar
12. Mr. Mayonie SARR, Conseiller Rural, Président de la Commission éducation de la CR de
Mérina Dakhar et directeur de l’école de Batal
13. Mr. Birame NDIAYE, Conseiller Rural, Président de la Commission coopération décentralisée
de la CR de Mérina Dakhar
14. Mr. Cheikhou Oumar HANNE, Directeur de l’école élémentaire du village de Mérina Dakhar
15. Mr. Babacar THIOUNE, Chef du Service Régional de l’Assainissement
ASUFOR
1. Site de Mérina Dakhar :
i. Mr. Birahim SECK, Président de l’ASUFOR
ii. Mme Awa SARR NDIOUR, Relais CREPA, village de Mérina Dakhar
2. Site de Bégel
i. Mr. Mangoné NDIAYE, Président de l’ASUFOR
ii. Mr. Ndiaga DIENE, Trésorier général de l’ASUFOR
iii. Mme Thioro Fatim DIOP, Secrétaire général de l’ASUFOR
iv. Mr. Moussa DIAGNE, Surveillant général de l’ASUFOR
v. Mr. Assane SENE, Conducteur du forage
vi. Mme Anta NDIAYE, Relais CREPA et Présidente du GPF du village de Bégel
3. Site de Thylor
i. Mr. Abdou Cissé, Président de l’ASUFOR
ii. Mr. Cheikh Mbacké DIOP, Trésorier général de l’ASUFOR
iii. Mr. Sidi Bara NDIR, Gérant du forage
4. Site de Mbomboye
i. Mr. Nicolas SECK, Président de l’ASUFOR
ii. Mme Marianne FAYE, Trésorière générale de l’ASUFOR
5. Site de Notto Gouye Diama
i. Mr. Amadou DIOP, Président de l’ASUFOR
ii. Mme Awa NDIAYE, Caissière de l’ASUFOR
iii. Mr. Ameth DEME, Secrétaire général de l’ASUFOR
iv. Mr. Abdoulaye DIENE, Surveillant Général de l’ASUFOR
LOUGA Structures
1. Mr. Babou DIOUF, Chef de brigade des puits et forages
2. Mr. Cheikh GUEYE, Responsable des infrastructures à l’ARD de Louga
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ANALYSE RETROSPECTIVE ET PROSPECTIVE DE LA CONTRIBUTION DES PROJETS D’EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT A LA PROMOTION DU GENRE ET DE LA BONNE
GOUVERNANCE
3. Mme Fama TOURE, Responsable suivi-évaluation à l’ARD de Louga
4. Mr Khaly DIAGNE, Chef subdivision régionale de Louga
5. Mr. Mamadou GUEYE, Chef du Service Régional de l’Assainissement
6. Mr. Baye Cheikh GUEYE, Conducteur des travaux CREPA – Kébémer
7. Mme Ndama DIA, Présidente ASUFOR de Tébène
8. Mr Waly NDIAYE, chargé du volet développement des entreprises – Projet Village du
Millénaire
9. Mr. Shigeru INOUE, Chef du projet PRDR (Projet de Développement Rural Durable)
10. Mr. Takanori TOMIZUKA, Chargé d’organisation PRDR (Projet de Développement Rural
Durable)
11. Mme Marème SYLLA, Sage-femme au Poste de Santé de Diokoul
12. Mr. Talla Mbaye, dépositaire au Poste de Santé de Diokoul
13. Mr. Serigne THIAME Infirmier stagiaire au Poste de Santé de Diokoul
ASUFOR
6. Site de Tébène :
iii. Mme Ndama DIA, Présidente de l’ASUFOR
7. Site de Gueth Ardo (le président de l’ASUFOR est décédé)
vii. Mr. Aldiouma BA, Trésorier général de l’ASUFOR
viii. Mr. Issa SOW, Conducteur du forage
ix. Mr. Mouhamadou Ba, Conseiller de l’ASUFOR
8. Site de Kabdou
iv. Mr. Adama DIOP, Président de l’ASUFOR
v. Mr. Cheikh Mbacké DIOP, Trésorier général de l’ASUFOR
vi. Mme Khoudia NDOYE, Trésorière adjointe de l’ASUFOR
vii. Mr. Modou LO, Secrétaire général de l’ASUFOR
viii. Mr. Diombou THIAM, Surveillant adjoint de l’ASUFOR
ix. Mr. Ibra THIAM, Conducteur du forage
9. Site de Madina Kane
v. Mr. Makane KANE, Président de l’ASUFOR
vi. Mr. Makane KANE 2, Conducteur du forage
SAINT LOUIS
1. Mr. Makha DIAKHO, Conseiller technique principal – Composante d’accompagnement
SEN/023 : Gouvernance et décentralisation
2. Mr Mouhamed DIALLO, Expert fond de développement local, PRP (Projet d’appui à la mise en
œuvre de la stratégie de Réduction de la Pauvreté)
3. Mme Yaye Sokhna THIAM FALL, PRP (Projet d’appui à la mise en œuvre de la stratégie de