09/01/2012 1 RÉUSSIR ENSEMBLE Environnement social - Réseaux sociaux - Relations sociales Cégep Gérald-Godin 11 janvier 2012 • Louis Cournoyer, Université du Québec à Montréal • Sylvain Bourdon, Université de Sherbrooke • Johanne Charbonneau, Institut national de recherche scientifique • Lynne Lapostolle, Cégep du Vieux-Montréal • Thérèse Létourneau, Cégep de Sherbrooke Le rôle des environnements sociaux, des réseaux sociaux et des relations sociales sur la persévérance aux études des collégiens. Plan de présentation 1. La dimension socio relationnelle: quelques connaissances empiriques. 2. Famille, réseau et persévérance au collégial : une recherche longitudinale traitant de l’interdépendance des parcours individuels, scolaires et sociaux. 3. Les parcours scolaires improbables : la notion de « risque » ne se joue pas uniquement par les résultats scolaires antérieurs ! 4. La transformation d’un réseau : une étude de cas. 5. Reconnaître son rôle d’influence et celui des différentes relations sociales des jeunes
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RÉUSSIR ENSEMBLE
Environnement social - Réseaux sociaux - Relations sociales
Cégep Gérald-Godin
11 janvier 2012
• Louis Cournoyer, Université du Québec à Montréal
• Sylvain Bourdon, Université de Sherbrooke
• Johanne Charbonneau, Institut national de recherche
scientifique
• Lynne Lapostolle, Cégep du Vieux-Montréal
• Thérèse Létourneau, Cégep de Sherbrooke
Le rôle des environnements sociaux, des réseaux sociaux et des
relations sociales sur la persévérance aux études des collégiens.
Plan de présentation
1. La dimension socio relationnelle: quelques connaissances empiriques.
2. Famille, réseau et persévérance au collégial : une recherche
longitudinale traitant de l’interdépendance des parcours individuels,
scolaires et sociaux.
3. Les parcours scolaires improbables : la notion de « risque » ne se joue
pas uniquement par les résultats scolaires antérieurs !
4. La transformation d’un réseau : une étude de cas.
5. Reconnaître son rôle d’influence et celui des différentes relations sociales
• Plus de 4 abandons scolaires sur 10 relèvent de dimensions relatives à la
qualité du soutien social et scolaire : problèmes personnels ou familiaux;
problèmes financiers, difficultés relatives à l’encadrement, par exemple un
manque de soutien de la part de membres du personnel scolaire (MELS,
2004).
• Facteurs d’influence sur la persévérance aux études collégiales :
l’expérience en cours ; les antécédents scolaires ; les facteurs
extrascolaires dont les héritages culturels (ex. : intériorisation de
valeurs) ; la qualité du soutien familial relativement aux problèmes vécus
dans la sphère familiale ou encore des encouragements reçus ; les
conditions de vie, dont les activités scolaires ; l’effet du genre, notamment
de la manière d’anticiper le futur et de porter des actions conséquentes au
présent ; le poids des projets (Doray, Langlois et al. 2009).
• Les nouvelles générations : habituées à une plus grande proximité avec
le monde adulte; habitude de discuter davantage avec les adultes de la
famille et les amis; possiblement plus à l’aise à discuter et à argumenter
avec leurs enseignants (Gauthier, 2009).
Ma et Frempong (2008). Raisons de l’inachèvement des études postsecondaires et profil des décrocheurs des études postsecondaires.
Effet d’un réseau de soutien sur l’intégration et le maintien aux études
postsecondaires : corrélation négative (0,79) entre l’abandon des études et la
présence de personnes sur le campus avec qui pouvoir parler de problèmes
d’ordre personnels.
Effet de l’implication sociale sur la persévérance aux études post
secondaires: participation à un service d’écoute et de référence aux pairs (1,59
fois plus); activités bénévoles sur le campus (1,43 fois plus).
Effets d’une absence de personnes sur le campus à qui parler de ses
problèmes personnels (2,22 fois plus susceptibles d’abandon).
La grandeur du réseau social n’est pas liée à la réussite, car les interactions
sociales n’y sont pas nécessairement sources de soutien (Larose et Roy, 2000).
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Famille, réseau et persévérance au collégial
Une recherche longitudinale traitant
de l’interdépendance des parcours
individuels, scolaires et sociaux
Famille, réseaux et persévérance au collégial
• Financement: Fonds québécois de recherche sur la société et la culture
(FQRSC) et par le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec
(MELS) dans le cadre du programme d’Action concertée Persévérance et
réussite scolaire.
• Direction: Sylvain Bourdon, professeur titulaire à l’Université de
Sherbrooke, et par Johanne Charbonneau, professeure et directrice de
l’Institut national de recherche scientifique (INRS) – Urbanisation, culture et
société.
• Une stratégie de transfert de connaissances
• Table de décision (CSH + CVM)
• Projet Transcib
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Objectifs
• Dans le but de contribuer à une meilleure compréhension des effets de l’environnement scolaire et familial sur la persévérance.
1. Décrire la dynamique des parcours et des réseaux et en détailler les variations selon le genre et le contexte du programme collégial technique;
2. Comprendre l’articulation entre ces dynamiques et le sens qui est conféré par les jeunes à leurs décisions d’orientation, de poursuite ou d’interruption d’études;
3. Stimuler le transfert des résultats et leur appropriation par le milieu collégial pour améliorer les pratiques de soutien à la réussite des élèves
La démarche d’enquête
Étude longitudinale
• 148 jeunes en deux cohortes
(2004-2009 et 2007-2009)
Trois cegeps
• Lionel-Groulx (vague 1)
• Sherbrooke (vague 1 et 2)
• Vieux Montréal (vague 1 et 2)
Trois rencontres
• Instruments : 1) calendriers de vie; 2) générateur de réseau social;
Une sociabilité plus diversifiée, ouverte et propice à la confidence
• Ils comptent dans leurs réseaux beaucoup plus de membres ayant une
scolarité post secondaire que les jeunes des deux autres groupes.
• Ils ont aussi des proportions plus importantes de relations rencontrées au
travail et dans des activités sportives, un indice d’une meilleure intégration
sociale.
• Avec leurs relations intimes, ils s’adonnent nettement moins fréquemment à
des activités en lien avec l’informatique ou à Internet et fréquentent un peu
moins les cafés et de restaurants. À l’inverse, ils ont davantage d’amis intimes
avec lesquels ils fréquentent les bars et les discothèques.
• La proportion d’amis intimes à qui ils peuvent se confier est deux fois plus
élevée que chez les jeunes au parcours probable et trois fois plus que chez
ceux au parcours improbable interruption.
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Les improbables interruptions (9/84)
Une sociabilité plus homogène, fermée et moins scolarisée
• Ils ont, en dehors de leur famille, un réseau actif qui compte davantage de
jeunes du même âge qu’eux et de relations rencontrées par l’intermédiaire
d’une troisième personne ou dans le voisinage, une sociabilité davantage axée
sur la proximité.
• Leur réseau compte aussi beaucoup moins de personnes qui ont une scolarité
post secondaire.
• Ils s’adonnent à des activités liées à l’informatique et à l’Internet avec
davantage de leurs amis intimes que les jeunes des deux autres groupes.
• Ils sont aussi beaucoup plus attachés à leurs intimes que les jeunes des deux
autres groupes: attachement plus souvent fondé sur le fait d’avoir des amis en
commun que chez les deux autres groupes.
• Ils ont aussi presque trois fois moins d’amis intimes à qui ils peuvent se confier
que les jeunes improbables persévérants : cette moindre proportion de présence
d’amis à qui se confier, l’attachement plus fort à un environnement social moins
scolarisé pourrait avoir un lien avec leur rupture de parcours.
La transformation d’un réseau
Une étude de cas
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Véronique – V1
Ben, j’ai fait le ménage. […] Ça fait du bien. Je suis contente parce qu’il y a moins de monde avec qui je partage des choses. Ça faisait beaucoup de monde à gérer toute seule. Je suis contente parce que ça je me rendais compte que des fois je me sentais comme entourée de trop de monde pour ce que je pouvais donner. Là, ça fait que j’ai moins de personnes…
Véronique – V2
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Comme là, j’ai bientôt fini mon DEC, et [ma mère] me dit, elle dit à tout le monde «Ah, c’est grâce à moi» et tout ça.
Mais c’est pas grâce à elle. Elle ne m’a jamais encouragée, mais on dirait qu’elle se donne tout le crédit une fois que c’est fait. Elle ne croit pas en moi, que je peux le faire, mais quand je l’ai fait elle a plus le choix de se dire «Ah bien c’est vrai, t’es capable». C’est vraiment toujours ça avec ma mère.
Véronique – V2
Véronique – V1
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Véronique – V2
Bien j’ai des amis qui sont rendus à l’université aussi, et je pense que ça me motive à y aller un peu de retrouver ce monde-là, parce que je suis quand même bien avec eux.
Si je pouvais, je ferais des études jusqu’à fin de ma vie. Mais je pense que c’est vraiment parce que je ne veux pas reproduire ce que mes parents ont fait. Mon père moins, mais ma mère a un Secondaire V, et elle en arrache dans la vie, pas à peu près là. Et j’ai pas envie de reproduire ça. C’est vraiment ce qui me motive pour aller à l’école. Et aussi mon entourage, mes amis et tout, ça fait partie de leur cheminement de vie. Ça fait que pour moi, c’est un peu comme impensable de ne pas y aller.
Véronique – V3
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Véronique – V2
Véronique – V3
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Reconnaître son rôle d’influence et celui des différentes
relations sociales des jeunes
• Soutenir (par les échanges, l’écoute et la disponibilité) la participation
des jeunes, le développement de la confiance en soi et de l’autonomie, la
responsabilisation, l’esprit critique, l’organisation de temps et de tâches,
ainsi que la réflexivité sur son propre parcours (Bouchard, 2004).
• Ajuster les mesures au regard des changements de clientèles et de
l’accroissement de celles plus fragiles (Doray, Langlois et al. 2009).
• Reconnaître les enjeux de l’entrée dans l’âge adulte pour en adapter les
interventions en ce sens : recherche identitaire versus habiletés et
compétences personnelles et interpersonnelles; qualité du soutien
social (Marcotte, 2007).
• Considérer les différences possibles entre les abandons en début de
parcours collégial et ceux réalisés plus tardivement (Ménard, 2007).
• Le sens attribué à une expérience n’est pas uniquement fonction de
signifiance et de performance, mais aussi d’appartenance.
Des propositions partagés par d’autres recherches
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Les relations sociales des jeunes sont multiples, variées et changeantes
au regard des nombreux événements qui surviennent à cette période
de vie.
Force est de considérer que le personnel enseignant et professionnel
n’occupe ni la seule, ni la principale place dans la vie sociale des jeunes.
Il importe ainsi de considérer toutes ces autres dimensions d’influence
comme des sources d’information complémentaires aux mesures d’aide
institutionnelles.
Pour faciliter l’entrée dans l’âge adulte, les collégiens doivent réaliser
des apprentissages (formels et informels) riches de sens et qui puissent
mesurer leur niveau de performance, mais qui également puisse établir
leur appartenance.
Les mesures d’aide directes et institutionnelles gagnent à intégrer
simultanément les dimensions sociorelationnelles et académiques.