République Algérienne Démocratique et populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche Scientifique UNIVERSITE EL-HADJ LAKHDAR – BATNA FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT D’AGRONOMIE MEMOIRE DE MAGISTER MEMOIRE DE MAGISTER MEMOIRE DE MAGISTER MEMOIRE DE MAGISTER EN SCIENCES AGRONOMIQUES EN SCIENCES AGRONOMIQUES EN SCIENCES AGRONOMIQUES EN SCIENCES AGRONOMIQUES Intitulé : Valorisation et Préservation des Ecosystèmes Arides Option : Agrotechnie Sujet : Présenté par : MAZOUZ Lakhdar Soutenu publiquement le : 14 Décembre 2006………………………. Devant le jury composé de : Mr B. OUDJEHIH M .C. - Université de Batna: Président Mr H.BOUZERZOUR Prof.- Université de Sétif : Rapporteur Mr M. LAAMARI M. C.- Université de Batna : Examinateur Année : 2006 Etude de la contribution des paramètres phéno morphologiques dans l’adaptation du blé dur (Triticum durum Desf .) dans l’étage bioclimatique semi aride
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République Algérienne Démocratique et populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche Scientifique
UNIVERSITE EL-HADJ LAKHDAR – BATNA
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT D’AGRONOMIE
MEMOIRE DE MAGISTERMEMOIRE DE MAGISTERMEMOIRE DE MAGISTERMEMOIRE DE MAGISTER
EN SCIENCES AGRONOMIQUESEN SCIENCES AGRONOMIQUESEN SCIENCES AGRONOMIQUESEN SCIENCES AGRONOMIQUES
Intitulé : Valorisation et Préservation des Ecosystèmes Arides Option : Agrotechnie
Sujet :
Présenté par : MAZOUZ Lakhdar
Soutenu publiquement le : 14 Décembre 2006………………………. Devant le jury composé de :
Mr B. OUDJEHIH M .C. - Université de Batna: Président Mr H.BOUZERZOUR Prof.- Université de Sétif : Rapporteur Mr M. LAAMARI M. C.- Université de Batna : Examinateur
Année : 2006
Etude de la contribution des paramètres phéno morphologiques dans
l’adaptation du blé dur (Triticum durum Desf.) dans l’étage
bioclimatique semi aride
Remerciements
Tout d’abord, louange à « Allah » qui m’a guidé sur le
droit chemin tout au long du travail et m’a inspiré les bons
pas et les justes réflexes. Sans sa mésirecorde, ce travail
n’aura pas abouti.
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer toute ma
reconnaissance et remerciements à Monsieur Bouzerzour H,
qui a fait preuve d’une grande patience et a été d’un grand
apport pour la réalisation de ce travail. Ses conseils, ses orientations ainsi que son soutien moral et scientifique m’ont
permis de mener à terme ce projet. Son encadrement était
des plus exemplaires. Qu’il trouve ici, le témoignage d’une
profonde gratitude.
Mes vifs remerciements vont aussi à
Monsieur Oudjehih B pour avoir bien voulu présider le jury.
Monsieur Yahia A pour avoir accepter de juger ce travail.
Monsieur Laamari M pour avoir bien voulu faire partie du
jury. Monsieur Benmehammed A pour avoir participé à l’évaluation
de ce travail.
Au personnel de l’ITGC de Sétif ainsi que celui de
l’ITCMI d’Oum El Bouaghi. A tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin à réaliser
ce travail, je dis merci !
Résumé
La présente étude a été conduite au cours de l’année universitaire
2002/2003, sur les sites expérimentaux de la station ITGC de Sétif et de
l’ITCMI d’Oum El Bouaghi. Elle a pour objectif la mise en évidence du rôle de
quelques paramètres phénologiques et morphologiques comme la durée de la
période végétative, la biomasse aérienne accumulée au stade épiaison et la
hauteur du chaume dans l’adaptation d’une vingtaine de génotypes de blé dur
(Triticum durum Desf.) dans l’étage bioclimatique semi-aride. Le matériel végétal
a été mis en place dans un dispositif en blocs avec trois répétitions sur le site de
Sétif et une seule répétition sur celui d’Oum El Bouaghi. Les mesures ont porté
sur la biomasse aérienne accumulée au stade épiaison, la durée de la phase
végétative, le rendement et ses composantes, l’efficience d’utilisation par la
biomasse et le rendement des eaux de pluie, la vitesse de croissance végétative.
Pour le site d’Oum El Bouaghi, en plus de ces paramètres, la teneur relative en eau
(TRE) et la teneur en protéines du grain (TPG) ont été mesurées. Les résultats
indiquent qu’un haut rendement est issu de la réalisation d’un nombre élevé de
grains par mètre carré, le nombre de grains/m2 et la hauteur du chaume
contribuent fortement à la formation de la biomasse aérienne accumulée au stade
épiaison, La biomasse aérienne et l’indice de récolte de par leurs effets directs
assez élevés participent à l’élaboration du rendement.
Mots clés : blé dur (Triticum durum), adaptation, biomasse à l’épiaison, hauteur du
chaume, rendement, indice de récolte, semi-aride, période végétative.
Etude de la contribution des paramètres phéno morphologiques dans
l’adaptation du blé dur (Triticum durum Desf.) dans l’étage
bioclimatique semi aride
ملخـــص
بـالصل حـالقم أقلمـت في المورفولوجيـة و الفينولوجيـة الخصائص مساهمة دراسـة : العنـوان
. )Triticum durum Desf ( الجـاف شبه المناخ تحت.
الأبحاث محطة مستوى على 2002/2003 الجامعي العام خلال الدراسة هذه أنجزت
و للخضـر التقني بالمعهد نظيرا و بسطيف ( ITGC ) الكــبرى للمحاصيل الزراعية
بعـض تلعبـه الذي الدور إبراز إلى الدراسة دف . البواقـي بـأم الصناعية المحاصيل
الإحيائيـة الكتلة ، الخضرية الفترة طول مثل المورفولوجية و الفينولوجية الخصائص
القمح من وراثيـا نمطا عشرين تـأقلم في الساق طول و الإسبـال مرحلـة في المتراكمـة
التجريبي للتصميم وفقا الأنماط هذه زرع تـم. الجاف شبه المنـاخ منطقـة في الصلب
.البواقـي أمب واحد كـرروبم بسطيف رراتمك بثلاثة الموزعة الكاملة القطاعات في المتمثل
و ردودالم ، الخضريـة الفترة طول الإسبال مرحلة في الإحيائية الكتلـة في القياسات تمثلت
سرعـة ، الإحيائيـة الكتلة و المردود لإنتاج الأمطار ميـاه إستعمـال نجاعـة مكوناتـه
النتائج تشير .الحبـة في البروتينات نسبة و للمـاء النسبـي المحتـوى ، الخضري موالن
الأخير االمربـع،هذ بالمتر الحبات عـدد تكوين نتيجـة هو العالي المردود أن إلى عليها المحصل
التي الإسبـال مرحلة فـي الإحيائيـة الكتلـة تكوين في السـاق طول مع يساهم
المردود تكويـن فـي الحصـاد مؤشـر جانب إلى بعيـد حـد إلى تسـاهم بدورهـا
The present investigation was conducted during the 2002/2003
academic year on the ITGC experimental of Setif and the ITCMI experimental
of Oum El Bouaghi. The objective was to investigate of the contribution of some
phenological and morphological traits such as the duration of the vegetative
phase,above ground biomass accumulated at headiny and plant height to the
adaptation of twenty varieties of durum wheat (Triticum durum Desf.) under
semi-arid conditions. plant material was grown in a randomized complete blocs
design with three replications at Setif site and with only one replication at Oum
El Bouaghi site. Measured traits were crop dry matter accumulated at headiny,
duration of vegetative period, grain yield and yield components, water use
efficiency to produce above ground biomass and grain yield, crop growth rate. At
Oum El Bouaghi experimental site were measured too, leaf relative water
content and grain protein content. The results showed that high yield was due to
the contribution of high grain number /m2. grain number/m2 and plant height
contributed at headiny. Biomass and harvest index showed significant direct
effects on grain yield formation.
Key words: durum wheat, adaptation, biomass, plant height, grain yield,
harvest index, semi-arid.
Study of the contribution of phonological and morphological
traits to the adaptation of durum wheat (Triticum durum.Desf)
under semi-arid conditions.
Liste des tableaux
• Tableau -1-Production (x106T) mondiale de blé dur. (CIC, 2000). • Tableau-2- Production, consommation et importations (x103T) du blé dur en
Afrique du Nord (CIC, 2000). • Tableau - 3- Caractéristiques des grandes zones de production des céréales
Algériennes. (MADR, 1992). • Tableau -4 – Ecarts entre les besoins en eau et la pluviométrie du cycle de la
culture de blé dur de la région de Sétif. (Oudina et al, 1988). • Tableau -5- Listes des variétés de blé dur étudiées, origine et randomisation au
champ.
• Tableau -6- valeurs moyennes des variables mesurées sur les deux sites expérimentaux de Sétif et Oum El Bouaghi.
• Tableau –7- Valeurs moyennes des variables mesurées caractéristiques des 4
génotypes à haut (HRDT) et à faible rendement grain (FRDT) sur les deux sites
expérimentaux de Sétif et Oum El Bouaghi.
• Tableau –8- Coefficients de simple corrélation entre les variables mesurées par site et inter-sites (au dessous = Sétif, au dessus =OEB, diagonale = inter-sites).
• Tableau –9- Effets directs et indirects des variables contribuant a la formation
de la biomasse aérienne accumulée au stade épiaison. • Tableau –10- Effets directs et indirects des variables contribuant a la
formation du rendement grain. • Tableau –11- surface foliaire, poids spécifique foliaire et teneur relative en eau
des blés durs testés sur le site d’Oum El Bouaghi.
• Tableau –12- valeurs moyennes des variables mesurées sur feuillage au site
d’Oum El Bouaghi. • Tableau -13- coefficients de simple corrélation entre les variables mesurées
sur feuillage et le rendement, la biomasse à épiaison et la hauteur du chaume sur le site d’Oum El Bouaghi.
• Tableau -14- caractéristiques du feuillage pour les 04 meilleurs génotypes sur le site d’Oum El Bouaghi.
• Tableau -15- taux de protéines pour les 04 meilleurs génotypes (OEB).
Liste des annexes
• Annexe -1- précipitations (P, mm) et température (T° c) moyennes mensuelles
de la campagne 2002/2003 du site expérimental d’Oum El bouaghi. (ITCMI, 2003).
• Annexe -2- valeurs génotypiques des variables mesurées sur le site d’Oum El
Bouaghi.
• Annexe -3- carrés moyens des écarts (CME) de l’analyse de la variance des
caractères mesurés sur le site de Sétif. • Annexe -4- moyennes génotypiques des variables mesurées sur le site de Sétif. • Annexe -5- paramètres du feuillage sur le site d’Oum El Bouaghi. • Annexe -6- taux de protéines du grain des 20 génotypes sur le site d’Oum El
Bouaghi.
Liste des figures
• Figure-1- Origine génétique du blé dur (Triticum durum Desf.)
(Croston et Williams, 1981).
• Figure-2- Production et consommation du blé dur en Algérie. (CIC, 2000).
• Figure-3- Importations du blé dur selon l’origine par l’Algérie. (CIC, 2000).
• Figure-4- Importations du blé dur et de la semoule par l’Algérie. (CIC, 2000).
• Figure–5- cycle de développement du blé. (Henry et De Buyser, 2000)
• Figure-6- Mécanismes de résistance des plantes aux stress abiotiques. (El Jaafari
et Paul, 1993).
• Figure - 7 – origine de la proline accumulée sous stress. (Mekhlouf, 2000). • Figure-8- essai installé à Sétif. (station ITGC).
• Figure-9-essai blé dur d’Oum El Bouaghi. (station ITCMI).
• Figure -10- A : variation des précipitations mensuelles de la campagne
2002/2003 sur les sites expérimentaux de Oum El Bouaghi et Sétif.
• Figure -10-B : variation de la température mensuelle de la campagne 2002/2003
sur les sites expérimentaux de Oum El Bouaghi et sétif.
• Figure-11- Performances de rendement grain de génotypes a adaptations
spécifique ( Belikh2 et Waha) et large ( Mrb5 et Bicre).
• Figure -12- Modèles d’élaboration du rendement du blé dur testés.
Liste des abréviations
Abréviation explication
PSII : photosystème II.
E UE : efficience de l’utilisation de l’eau.
Wt : eau totale consommée.
BIO : biomasse aérienne
QTL : quantitative traits loci (loci des caractères quantitatifs).
ADN : acide désoxyribonucléique.
ITCMI : Institut Technique des Cultures Maraîchères et Industrielles.
ITGC : Institut Technique des Grandes Cultures.
OEB : Oum El Bouaghi.
NE (m2) nombre d’épis par mètre carré.
PMG (g) poids de mille grains.
NGM (/m2) : nombre de grains par mètre carré.
NGE : nombre de grains par épi.
HT (cm): hauteur du chaume en centimètres.
PVG (j) : durée de la période végétative en jours.
HI (%) : indice de récolte.
RDT (g/m2) rendement en grammes par mètre carré.
BOE (g/m2) biomasse à l’épiaison.
BOM (g/m2) biomasse à maturité.
VCV (g/m2/j vitesse de croissance végétative.
EUR (g/m2/mm) : efficience d’utilisation des eaux
EUB (g/m2/mm) efficience d’utilisation des eaux pluviales par la biomasse
aérienne à maturité.
HRDT : haut rendement.
FRDT : faible rendement.
SOMMAIRE PAGE
INTRODUCTION 1 CHAPITRE I- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1-LA CULTURE DU BLE DUR: HISTORIQUE, ORIGINE ET
CLASSIFICATION
3
2- IMPORTANCE DE LA CULTURE DU BLE DUR 4
2-1- DANS LE MONDE 4
2-2-EN ALGERIE 7
3- LES ZONES DE PRODUCTION DU BLE DUR EN ALGERIE 9
4-BIOLOGIE ET CYCLE VEGETATIF DU BLE DUR 10
4-1- LES STADES ET PHASES REPERES 11
4.1.1 GERMINATION-LEVEE 11
4.1.2 TALLAGE 12
4.1.3 MONTAISON-GONFLEMENT 12
4.1.4. EPIAISON- FLORAISON 12
4.1.5. REMPLISSAGE DU GRAIN 13
3-2- L’ITINERAIRE DE L’ELABORATION DU RENDEMENT
GRAIN
14
3-2-1- LE RENDEMENT ET SES COMPOSANTES 14 3-2-2- LA BIOMASSE AERIENNE ET LA HAUTEUR DU CHAUME 16
3-2-3- LA DUREE DU CYCLE DE CROISSANCE-DEVELOPPEMENT 18
5- STRESS ABIOTIQUES ET EFFETS SUR LA PLANTE 19
5-1-STRESS ABIOTIQUES 19
5-1-1- L’ECLAIREMENT 19
5-1-2- LA TEMPERATURE 20
5-1-2-1- LES BASSES TEMPERATURES 20
5-1-2-2- LES TEMPERATURES ELEVEES 21
5-1-2-3- LE STRESS HYDRIQUE 22
→→→→EFFETS DU STRESS HYDRIQUE AU NIVEAU DE LA PLANTE 22
→EFFETS DU STRESS HYDRIQUE AU NIVEAU CELLULAIRE 23
6- MECANISMES D’ADAPTATION AUX STRESS ABIOTIQUES 23
6-1- L’ESQUIVE COMME MECANISME D’ADAPTATION AU
MILIEU
25
6-2- MORPHOLOGIE DE LA PLANTE ET ADAPTATION AU
MILIEU
26
6-3- PHYSIOLOGIE DE LA PLANTE ET ADAPTATION AU
MILIEU
28
7- SELECTION POUR L’ADAPTATION ET SELECTION POUR LE
RENDEMENT
35
CHAPITRE-II- MATERIEL ET METHODES 1-LOCALISATION ET MISE EN PLACE DE L’EXPERIMENTATION 41
2- SUIVI ET NOTATIONS 43 3- ANALYSE DES DONNEES
CHAPITRE III- RESULTATS ET DISCUSSION
45
1-CLIMAT DES SITES EXPERIMENTAUX DE LA CAMPAGNE
2002/03
46
2- COMPORTEMENT GENOTYPIQUE INTRA- ET INTER-SITES 47
3- LIAISONS ENTRE LES VARIABLES INTRA- ET INTER-
SITES
50
4- LIAISONS ENTRE LA HAUTEUR DU CHAUME, LA DUREE DE
LA PHASE
VEGETATIVE, LA BIOMASSE ACCUMULEE AU STADE EPIAISON
ET LE RENDEMENT
52
5-PARAMETRES DU FEUILLAGE SUR LE SITE D’OUM EL
BOUAGHI
59
6- TAUX DE PROTEINES DU GRAIN 62 - CONCLUSION 64
- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 66
- ANNEXE 81
Mazouz L.(2006). Etude de la contribution des paramètres phéno-morphologiques dans l’adaptation du blé dur
(Triticum durum Desf.) dans l’étage bioclimatique semi-aride. mémoire de Magister, Dépt. Agron. Fac. Sci,
Université Hadj Lakhdar, Batna, 70 pp.
1
INTRODUCTION
L’Algérie importe actuellement jusqu’à 3,5 x 106T de blé dur. Le rendement
grain national de cette culture est le plus faible du bassin méditerranéen (Belaid,
2000). La majeure partie des emblavures se trouve localisée sur les hautes plaines
caractérisées par l’altitude, des hivers froids, un régime pluviométrique insuffisant
et irrégulier. La pluviométrie et les températures sont sujettes à de grandes
variations intra et inter-annuelles, qui affectent sérieusement les rendements
(Bouzerzour et al. 2002).
Le manque d’eau reste le facteur le plus limitant auquel fait face la culture
du blé dur, quoique des études récentes montrent que ce sont plutôt les basses
températures hivernales et printanières qui handicapent le plus cette spéculation (
Annichiarico et al. 2002, Annichiarico et al. 2005). Tout progrès sensible des agro-
systèmes basés sur cette culture, dans l’étage bioclimatique semi-aride, semble
conditionné par l’amélioration de l’efficience de l’eau (Richards et al. 1997).
L’utilisation de variétés locales bien adaptées aux conditions les plus
difficiles, mais possédant un faible potentiel de rendement grain est presque de
règle, alors que l’adoption des nouvelles obtentions reste conditionnée par la
stabilité de la production et la gestion du risque (Merah et al. 1999, Bahlouli et al.
2005a). Les contraintes abiotiques souvent mises en cause sont les basses
températures printanières (gel tardif), la sécheresse ( déficit hydrique) et les
hautes températures terminales (Mekhlouf et al. 2005, Bahlouli et al. 2005a).
La sélection variétale est pratiquée sur la base du rendement grain
(Mekhlouf et Bouzerzour, 1998). Les résultats de plusieurs études s’accordent à
montrer que le rendement grain est un caractère très variable, polygénique de
nature, de faible héritabilité et le plus souvent soumis à de fortes interactions
génotype x lieu ( Bouzerzour et Dekhili, 1995). L’efficacité de la sélection peut être
Mazouz L.(2006). Etude de la contribution des paramètres phéno-morphologiques dans l’adaptation du blé dur
(Triticum durum Desf.) dans l’étage bioclimatique semi-aride. mémoire de Magister, Dépt. Agron. Fac. Sci,
Université Hadj Lakhdar, Batna, 70 pp.
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augmentée si des caractéristiques physiologiques et/ou morphologiques liées au
rendement grain peuvent être identifiées et utilisées comme des critères de
sélection indirecte (Acevedo et al, 1991, Richards et al. 1997, Sayre et al. 1998).
Le recours à des caractères agronomiques, utilisables en parallèle avec le
rendement grain, dans le cadre d’une approche intégrative, pourrait constituer une
méthode efficace dans la recherche d’une meilleure stabilité de la production (
Benmahammed et al. 2005, Bensemane et Bouzerzour, 2005). L’étude de la stabilité
du rendement grain nécessite de lier la notion de régularité de production à des
caractéristiques facilement mesurables sur la plante.
Plusieurs caractères adaptatifs, d’ordres morphologiques, phénologiques et
physiologiques, participent à l’amélioration de la tolérance aux stress abiotiques. Ils
donnent, de ce fait, une certaine régularité à la production en milieux variables
(Eljaafari et Paul. 199; Boukeria, 2004; Bahlouli et al. 2005b).
La présente recherche se propose comme objectif d’étudier les rôles joués
par la durée du cycle, la biomasse à l’épiaison et la hauteur du chaume dans la
minimisation de la variation du rendement grain sous conditions climatiques
variables des hautes plaines orientales.
Mazouz L.(2006). Etude de la contribution des paramètres phéno-morphologiques dans l’adaptation du blé dur
(Triticum durum Desf.) dans l’étage bioclimatique semi-aride. mémoire de Magister, Dépt. Agron. Fac. Sci,
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3
CHAPITRE I- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1-LA CULTURE DU BLE DUR: HISTORIQUE, ORIGINE ET CLASSIFICATION
Le blé est l’une des premières espèces cueillies et cultivées par
l’homme, depuis plus de 7000 à 10000 ans, dans le Croissant Fertile, zone couvrant
la Palestine, la Syrie, l’Irak et une grande partie de l’Iran ( Croston et Williams,
1981). Des restes de blés, diploïde et tétraploïde, remontant au VIIieme millénaire
avant J.C ont été découverts sur des sites archéologiques au Proche Orient
(Harlan, 1975).
Le blé dur est une espèce connue depuis la plus haute antiquité. Elle
appartient au groupe tétraploïde, du genre Triticum qui comprend de nombreuses
espèces. Le blé avec le riz ( Oriza L.) et le maïs (Zea maydis L.) constituent la base
alimentaire des populations du globe. Ils semblent avoir une origine commune, issues
d’une même espèce ancestrale qui aurait contenu tous les gènes dispersés chez les
trois espèces actuelles (Yves et De Buyser, 2000).
Selon Mckee (1968), l’origine génétique du blé dur remonte au croisement
entre deux espèces ancestrales Triticum monococcum et une graminée sauvage du
nom de Aegilops speltoïdes. Le blé dur, Triticum durum, appelé ainsi en raison de la
dureté de son grain, possède, à l’inverse des espèces ancestrales originaires de
Syrie et de Palestine, 2n=4x=28 chromosomes. Le nombre chromosomique de base,
hérité du genre Triticum monococcum est désigné par A et celui dérivé de
l’Aegilops est dénommé B, de sorte que Triticum durum a une garniture
chromosomique désignée par AB (Figure 1).
L’espèce Triticum durum s’est différenciée dans trois centres secondaires
différents qui sont le bassin occidental de la Méditerranée, le sud de la Russie et le
roche Orient. Chaque centre secondaire donna naissance à des groupes de variétés
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(Triticum durum Desf.) dans l’étage bioclimatique semi-aride. mémoire de Magister, Dépt. Agron. Fac. Sci,
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4
botaniques aux caractéristiques phénologique, morphologiques et physiologiques
particulières (Monneveux, 1991).
Cette diversification morphologique a été mise à profit en sélection.
Notamment dans la recherche de gènes intéressants tels ceux qui contrôlent la
résistance aux basses températures, plus présents chez les prôles Européens. Ceux
qui contrôlent la durée du cycle (précocité aux stades épiaison et maturité), chez
les prôles Syriens et Jordaniens et ceux contrôlant la grosseur et la vitrosité du
grain, chez les prôles Méditerranéens (Monneveux, 1991).
Triticum monococcum X Aegilops speltoïdes AA BB n = 7 n = 7 Hybride AB n = 14 Doublement chromosomique 2n = 4X = 28 chromosomes
Blés à 28 chromosomes
Triticum durum Triticum polonicum Triticum persicum
Triticum dicoccoïdes
Figure-1- Origine génétique du blé dur ( Triticum durum Desf. ) (Croston et Williams, 1981)
2- IMPORTANCE DE LA CULTURE DU BLE DUR
2-1- DANS LE MONDE
Les blés constituent la première ressource en alimentation humaine, et la
principale source de protéines. Ils fournissent également une ressource privilégiée
pour l’alimentation animale et de multiples applications industrielles (Bonjean et
Picard, 1990). La presque totalité de la nutrition de la population mondiale est
fournie par les aliments en grain dont 95 % sont produits par les principales
cultures céréalières.
Mazouz L.(2006). Etude de la contribution des paramètres phéno-morphologiques dans l’adaptation du blé dur
(Triticum durum Desf.) dans l’étage bioclimatique semi-aride. mémoire de Magister, Dépt. Agron. Fac. Sci,
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5
Les blés et le riz sont, sans doute, les plus importants en terme de
superficies consacrées à leur production, avec 51 % de la superficie annuelle
allouées aux céréales principales (FAO, 1977). Le blé dur représente environ 8%
des superficies cultivées en blés dans le monde dont 70 % sont localisées en
conditions méditerranéennes (Monneveux, 2002). La Turquie, la Syrie, la Grèce,
l’Italie, l’Espagne et les pays d’Afrique du Nord sont, en effet, parmi les principaux
producteurs (Merah et al. 1999).
Le conseil international des céréales (CIC) évalue la production mondiale de
blé dur pour 1999-2000 à 32,5x106T, comparativement aux 36.7 x106T produits en
1998-1999. Les stocks des trois principaux exportateurs de blé dur, le Canada,
l’Union Européenne et les Etats-Unis, ont chuté de 1,1 x106T pour atteindre 3,1
x106T, comparativement à la moyenne décennale de 4,2x106T. Pour 1999-2000, les
échanges mondiaux de blé dur sont évalués à 6,5x106T, en hausse par rapport aux
6,3 x106T enregistrés en 1998-1999 (Tableau 1; CIC, 2000).
Tableau -1-Production (x106T) mondiale de blé dur CIC, 2000).
Mazouz L.(2006). Etude de la contribution des paramètres phéno-morphologiques dans l’adaptation du blé dur
(Triticum durum Desf.) dans l’étage bioclimatique semi-aride. mémoire de Magister, Dépt. Agron. Fac. Sci,
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48
Cette comparaison montre que sur le site de Sétif les génotypes les plus
performants sont Mrb5, Belikh2, Daki et Bicre. Par contre ceux qui sont les moins
performants sont Ads, MBB, Senator et Waha.
Les différences entre ces deux groupes de génotypes émergent surtout pour
la nombre de grains par épi, le nombre de grains produit par m2, l’efficience
d’utilisation de l’eau pour produire du grain, l’indice de récolte et la hauteur du
chaume. Une augmentation des valeurs moyennes de ces variables, associée à une
réduction de la hauteur du chaume sont en faveur des génotypes à haut rendement
(Tableau 7).
Tableau –7- Valeurs moyennes des variables mesurées caractéristiques des 4 génotypes à haut (HRDT) et à faible rendement grain (FRDT) sur les deux sites expérimentaux de Sétif et Oum El Bouaghi.
Sur le site de Oum El Bouaghi les génotypes les plus performants sont
Derraa, Mrb5, Bicre et Waha. Par contre ceux qui sont les moins performants sont
Sahell77 Belikh2, Cyprus1 et Beliouni. Mise à part le poids de 1000 grains, les
différences entre ces deux groupes de génotypes existent pour l’ensemble des
variables mesurées dont l’augmentation est en faveur d’un haut rendement. Un haut
Mazouz L.(2006). Etude de la contribution des paramètres phéno-morphologiques dans l’adaptation du blé dur
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rendement sur ce site est associée à une réduction de la hauteur du chaume et de
la durée de la phase végétative ( Tableau 8).
La comparaison inter-sites montre que le site de Sétif a permis une meilleure
expression de presque l’ensemble des variables mesurées hormis le nombre de
grains par épi, le poids de 1000 grains, la hauteur du chaume et l’indice de récolte.
Ces dernières variables se sont mieux exprimées sur le site de Oum El Bouaghi (
Tableau 6).
Parmi les génotypes performants, Mrb5 et Bicre montrent une large
adaptation, aux deux sites. Belikh 2 et Waha montrent, plutôt, une adaptation
spécifique à chaque site (Figure 8).
Figure-8- Performances de rendement grain de génotypes a adaptations spécifiques (Belikh2 et
Waha) et large ( Mrb5 et Bicre).
Il ressort de ces résultats que lorsque le milieu permet l’expression du potentiel
génétique de l’ensemble des variables morphologiques, la compensation est de type
négative. Les différences génotypiques de rendement sont dues à des différences
exprimées chez un nombre réduit de variables liées, en relation avec le rendement
100
120
140
160
180
200
220
240
260
280
RDT (g/m2)
Mrb5 Bicre Belikh Waha
Set
OEB
Mazouz L.(2006). Etude de la contribution des paramètres phéno-morphologiques dans l’adaptation du blé dur
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(nombre de grains par épi sur le site Sétif). Par contre lorsque le milieu limite
l’expression d’un grand nombre de variables morphologiques, les différences de
rendement entre génotypes émergent suite à la contribution concomitante de
plusieurs variables.
3- LIAISONS ENTRE LES VARIABLES INTRA- ET INTER-SITES
Les coefficients de simple corrélation entre les différentes variables
mesurées sur les deux sites et entre les deux sites sont donnés aux tableaux 8.
Tableau –8- Coefficients de simple corrélation entre les variables mesurées par site et inter-sites (au dessous = Setif, au dessus =OEB, diagonale = inter-sites).
Le rendement grain, objectif principal de la sélection chez l’espèce étudiée,
est positivement et significativement corrélé avec l’efficience d’utilisation de l’eau
pour produire du grain, avec l’indice de récolte, le nombre de grains produits par
unité de surface de sol et le nombre de grains par épi, sur le site de Sétif
(Tableaux 9 et 10).
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Tableau –8- Coefficients de simple corrélation entre les variables mesurées par site et inter-sites ( au dessous = Setif, au dessus =OEB, diagonale = inter-sites).
Ces liaisons indiquent que chez la majorité des génotypes évalués sur ce site,
un haut rendement est la résultante de la capacité de la plante à faire une bonne
utilisation des eaux de pluie pour produire du grain. Il est aussi le résultat d’une
répartition équilibrée de la matière sèche accumulée entre les parties grain et
paille, débouchant sur la production d’un nombre élevé de grains/m2 qui se
manifeste surtout chez les génotypes réussissant une bonne fertilité épi.
Sur le site de Oum El Bouaghi, le rendement grain est positivement et
significativement corrélé avec les mêmes caractères identifiés sur le site de Sétif,
en plus du nombre d’épis/m2 ( Tableaux 9 et 10).
Sur ce second site le rendement grain est dépendant aussi des différences
entre génotypes pour la production des épis /m2, en plus des autres variables
mentionnées. Les nombres d’épis et de grains par épi contribuent conjointement
pour donner un nombre de grains/m2 élevé.
La réalisation par un génotype donné d’un nombre d’épis/m2 élevé
concomitant un nombre de grains/épi élevé n’est possible que si la valeur prise par la
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première composante à se former ( le nombre d’épis/m2) est relativement faible
comparativement au potentiel. Ceci suite au effet de compensation qui lie ces deux
composantes et qui est le plus souvent de type négatif.
Il ressort que sur les deux sites un haut rendement est le plus souvent issu
de la réalisation d’un nombre de grains/m2 élevé. Le nombre de grains/m2 est lui
même la résultante des épis/m2 et des grains par épi. Ces deux composantes se
forment au cours de la période pré-anthèse. Elles sont donc, de ce fait, bien
représentées par la variable biomasse accumulée au stade épiaison.
La biomasse aérienne accumulée au stade épiaison est aussi dépendante de la
hauteur du chaume et de la durée de la phase végétative. Est-il possible connaissant
la biomasse aérienne accumulée au stade épiaison, de prédire le nombre de
grains/m2 et de ce fait le rendement grain, chez des génotypes de durée de phase
végétative et hauteur de chaume connues?
4- LIAISONS ENTRE LA HAUTEUR DU CHAUME, LA DUREE DE LA PHASE VEGETATIVE, LA
BIOMASSE ACCUMULEE AU STADE EPIAISON ET LE RENDEMENT.
La biomasse aérienne accumulée au stade épiaison peut-être utilisée comme
un indicateur de la capacité différentielle des génotypes a faire une bonne
utilisation des facteurs du milieu au cours de la période de la pré- anthèse. Les
génotypes qui accumulent rapidement une biomasse élevée au stade épiaison
souffrent moins des effets des stress de la post-anthèse qui sont plus fréquents.
La biomasse aérienne accumulée au stade épiaison est la résultante de la
contribution de plusieurs caractères comme la hauteur du chaume, la durée de la
phase végétative, la vitesse de croissance végétative et le nombre de grains
produits par unité de surface de sol.
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Les effets directs et indirects de ces variables sur la réalisation du
rendement grain sont étudiés selon les modèles d’élaboration du rendement donnés
en figure 9.
NGM2 P01 BIOE P04 RDT
r13 r12 r46 r45
P02 P05
HT HI
P03 P06
r23 (a) r56 (b)
PVG PMG
Figure-9- Modèles d’élaboration du rendement du blé dur testés.
Le modèle (a) stipule que la biomasse aérienne accumulée au stade épiaison
est la résultante des contributions de la hauteur du chaume, de la durée de la phase
végétative et du nombre de grains/m2. La biomasse aérienne accumulée au stade
épiaison contribue, avec l’indice de récolte et le poids de 1000 grains, au rendement
grain final (Modèle b).
L’effet direct le plus élevé sur la formation de la biomasse mesurée au stade
épiaison, sur le site de OEB, est celui du NGM2. Il est suivi par celui de la hauteur
du chaume. La durée de la phase végétative a peu d’effet direct sur la formation de
la biomasse aérienne. Les effets indirects sont faibles à nuls (Tableau 11).
Pour le rendement grain et sur le même site, les effets directs les plus
élevés sont ceux de la biomasse et de l’indice de récolte. Celui du poids de 1000
grains est nul. Les effets indirects sont faibles à nuls (Tableau 12).
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Sur le site de Sétif, le NGM2 exerce un effet direct relativement élevé sur
la formation de la biomasse comparativement à la corrélation qui lie ces deux
variables (Tableau 11). L’effet indirect du NGM2 sur la biomasse via la hauteur du
chaume est aussi appréciable en valeur mais de signe négatif.
Une paille haute conduit à une faible production de grains/m2, ce qui réduit,
indirectement, de la contribution de ce caractère à la formation de la biomasse
aérienne. L’effet indirect par le biais de la durée de la phase végétative est nul
(Tableau 11).
L’effet direct de la hauteur du chaume sur la biomasse aérienne est de même
magnitude que la corrélation entre ces deux caractères. Les effets indirects sont
relativement élevés et de signes négatifs via le NGM2 et positifs via la durée de la
phase végétative (Tableau 11). Un faible NGM2 est associé à un chaume élevé, ainsi
qu’une longue durée de la phase végétative, d’où la contribution indirecte a la
biomasse aérienne.
L’effet direct de la durée de la phase végétative est élevé. Il est associé a
des effets indirects nul via le NGM2 et de même magnitude que l’effet direct via la
hauteur (Tableau 11).
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Tableau –9- Effets directs et indirects des variables contribuant a la formation de la biomasse aérienne accumulée au stade épiaison.
Site OEB - Effet direct du NGM2 sur la BIOE = P01 =0.3820 - Effet indirect via la HT = r12P02 =-0.0608 - Effet indirect via la PVG = r13P03 =0.0001 - r BIOE/NGM2 =0.7618 - Effet direct de la HT sur la BIOE = P02 =0.2156 - Effet indirect via le NGM2 = r12P01 =-0.0231 - Effet indirect via la PVG = r23P03 =-0.0083 - r BIOE/HT =-0.0281 - Effet direct de la PVG sur la BIOE = P03 =-0.0683 - Effet indirect via le NGM2 = r13P01 =0.0002 - Effet indirect via la HT = r23P02 =0.0263 - r BIOE/PVG =-0.0370 Site Sétif - Effet direct du NGM2 sur la BIOE = P01 =0.2873 - Effet indirect via la HT = r12P02 =-0.1111 - Effet indirect via la PVG = r13P03 =-0.0421 - r BIOE/NGM2 =0.1329 - Effet direct de la HT sur la BIOE = P02 =0.2711 - Effet indirect via le NGM2 = r12P01 =-0.1178 - Effet indirect via la PVG = r23P03 =0.1349 - r BIOE/HT =0.2938 - Effet direct de la PVG sur la BIOE = P03 =0.1897 - Effet indirect via le NGM2 = r13P01 =-0.0637 - Effet indirect via la HT = r23P02 =0.1927 - r BIOE/PVG =0.3261
Pour le rendement grain, la biomasse aérienne a un effet direct appréciable
positif et un effet indirect important, mais de signe négatif, via l’indice de récolte.
L’effet indirect via le poids de 1000 grains est nul (Tableau 12). Une biomasse
aérienne élevée est souvent associée négativement avec l’indice de récolte, d’où la
contribution négative de ce caractère via l’indice de récolte.
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Tableau –10- Effets directs et indirects des variables contribuant a la formation du rendement grain.
Site OEB - Effet direct de la BIOE = P04 =0.6654 - Effet indirect via HI = r45P05 =0.0560 - Effet indirect via PMG = r56P06 =-00069 - r RDT/BIOE =0.7622 - Effet direct de HI = P05 =0.3316 - Effet indirect via BIOE = r45P04 =0.1118 - Effet indirect via PMG = r46P06 =-0.0186 - r RDT/HI =0.5084 - Effet direct du PMG = P06 =0.0705 - Effet indirect via BIOE= r46P04 =-0.0659 - Effet indirect via la HI = r56P05 =-0.0875 - r RDT/PMG =-0.3256 Site Sétif - Effet direct de la BIOE = P04 =0.3877 - Effet indirect via HI = r45P05 =-0.5159 - Effet indirect via PMG = r56P06 =-0.0349 - r RDT/BIOE =-0.1536 - Effet direct de HI = P05 =0.9800 - Effet indirect via BIOE = r45P04 =-0.2092 - Effet indirect via PMG = r46P06 =0.0242 - r RDT/HI =0.7971 - Effet direct du PMG = P06 =0.0925 - Effet indirect via BIOE= r46P04 =-0.1503 - Effet indirect via la HI = r56P05 =0.2567 - r RDT/PMG =-0.1998
L’effet direct de l’indice de récolte sur le rendement grain est le plus élevé
en valeur. Ce caractère a un effet indirect négatif via la biomasse aérienne et un
effet indirect nul via le poids de 1000 grains (Tableau 12). Le poids de 1000 grains
présente une effet direct nul. L’effet indirect est négatif via la biomasse aérienne
et positif via l’indice de récolte (Tableau 12).
Il ressort de cette analyse que, sur les deux sites, le nombre de grains/m2
et la hauteur ont des effets directs relativement importants sur la formation de la
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biomasse aérienne accumulée au stade épiaison. L’effet direct de la durée de la
phase végétative est peu évident chez le jeu de génotypes étudiés.
Pour le rendement grain et sur les deux sites, la biomasse aérienne et l’indice
de récolte présentent des effets directs assez élevés en valeur. Le poids de 1000
grains, par contre, a peu d’effet. Les effets indirects sont relativement faibles a
nuls.
Ces résultats sont issus d’un jeu de génotypes dont la sélection n’a pas été
faite sur la base des caractères d’intérêts pour cette étude. Cependant on peut se
poser la question comment utiliser ces résultats dans le processus de sélection ?
La biomasse aérienne accumulée au stade épiaison est indicatrice de l’activité
photosynthétique de la période de pré-anthèse. Cette période est relativement plus
favorable à la culture dans les zones semi-arides. Il est donc souhaitable de
développer un matériel végétal qui se distingue par sa capacité à accumuler plus de
biomasse aérienne au stade épiaison.
Cette biomasse doit être associé à la production d’un nombre élevé de
grains/m2 et à un chaume de taille intermédiaire, pour réduire des effets indirects
négatifs sur le nombre de grains/m2. De tels génotypes sont plus aptes à donner
des rendements élevés et stables dans les conditions de productions des zones
semi-arides.
Le développement de variétés à hauts rendements et stables, plus adaptées à
la variation climatique des zones semi-arides, reste un important objectif a
atteindre en amélioration du blé dur. Cet objectif est d’autant plus important que la
distribution des pluies et l’intensité des stress sont irrégulières et de nature
intermittente.
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Pour une année moyenne, l’essentiel des pluies associé à des températures
basses sont enregistrés en hiver- début printemps. A partir de cette date, les
pluies deviennent rares et la température de l’air s’élève rapidement. Ces deux
facteurs climatiques deviennent des contraintes à la croissance de la plante
(Mekhlouf et al. 2005).
L’itinéraire de formation du rendement suit une cinétique qui débute par la
formation des épis, suivi des sites des grains par épi. Il se termine par le
remplissage des grains (Grafius et Hamid, 1978). Les stress précoces affectent la
formation des épis et les sites des grains par épi. Alors que les stress plus tardifs
affectent beaucoup plus le poids individuel du grain et le nombre de grains formés
par unité de surface ensemencée (Fischer 1985).
L’effet de compensation entre composantes du rendement rend souvent
l’effet des stress moins visible, ainsi une forte réduction des épis produits par m2
est compensée par une augmentation de la fertilité des épis voire par celle du poids
du grain, de même une réduction des grains produits par m2 est compensée par un
augmentation du poids individuel du grain (Wardlaw 2002, Bahlouli et al. 2005).
Etudiant les changements intervenus dans l’architecture de la plante des
nouvelles sélections réalisées depuis plusieurs décennies, Slafer et Andrade (1991)
notent que l’amélioration du rendement fait suite a celui de l’indice de récolte, avec
peu de changements de la biomasse produite. L’amélioration du rendement s’est
faite par augmentation du nombre de grains produits par unité de surface semée
plus que par l’augmentation du poids individuel du grain.
Les bases photosynthétiques expliquant les changements intervenus dans le
rendement grain sont (1) la quantité totale de radiation active interceptée par la
culture (2) l’efficience de conversion de la radiation interceptée en matière sèche,
.
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et (3) la répartition des photo assimilats vers les différents organes reproductifs
ou composantes du rendement grain (Gifford et al. 1984).
Austin et al. (1980) mentionnent que la répartition de la matière sèche
produite en grain peut atteindre le seuil de 62%. A partir de cette valeur de l’indice
de récolte, l’amélioration du rendement grain est a chercher via une augmentation
de la biomasse produite ( Siddique et al. 1989).
Comme le rendement grain est fortement corrélé avec le nombre de grains
produits par unité de surface de sol, ce puits est donc un facteur limitant
l’obtention de hauts rendements grains. Thorne et Wood (1987) ainsi que Vargas et
al. (1999) mentionnent que l’amélioration de l’activité photosynthétique, tout juste
avant l’anthèse, conduit a l’augmentation de ce puits (le NGM2) et du rendement
grain. La periode pré-anthèse est donc importante pour la matérialisation du
nombre de grains produit par m2 et du rendement grain.
Savin et Slafer (1991) trouvent une corrélation significative entre le nombre
de grains/m2, le poids de matière sèche de l’épi au stade épiaison. La taille des
organes reproductifs à l’anthèse est donc un indicateur du nombre de grains
produits par m2 au stade épiaison.
Hanson et al. (1985) font remarquer que l’augmentation de la biomasse
aérienne au stade épiaison peut venir d’une haute paille, comme c’est le cas des
variétés anciennes. La hauteur associée à une meilleure répartition de la matière
sèche produite conduit le plus souvent à l’amélioration du nombre de grains
produits/m2 et du rendement selon Brookey et Kir by (1981).
5- Paramètres du feuillage sur le site d’Oum El Bouaghi :
Les mésures effectuées sur feuillage au site d’Oum El Bouaghi sont portées
sur le tableau 11.
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Surface
Foliaire
cm2
Poids
Spécifique
Foliaire
mg/cm2
TRE
%
MRB 16 22.57 15.56 33.50
Inrat 69 17.8 16.26 27.85
Sahel 77 20.45 17.47 36.81
bicre 12.5 10.77 44.73
Senator Capelli 22.83 13.67 57.10
Massara1 17.78 14.57 41.99
H/Mt/Mo 20.75 19.39 35.77
Cyprus1 17.77 15.05 37.45
Chen's 20.08 15.81 46.36
Belikh2 14.63 13.93 43.41
H3/Polonicum 19.98 15.48 50.63
MRB5 23.1 16.38 51.25
Semito 19.49 14.12 44.31
Waha 17.32 15.06 41.35
Daki 17.5 14.22 68
Beliouni 17.6 17.25 56.01
MBBachir 17.54 14.26 61.92
Heider 15.03 12.73 59.44
439/Ads/97 22.42 16.24 67.92
Derraa 20.7 13.35 70.28 Tableau 11 : mesures effectuées sur feuillage au site d’Oum El Bouaghi
Les valeurs moyennes des variables mesurées caractéristiques de
l’échantillon de génotypes évalués sur le site d’Oum El Bouaghi relatives à quelques
paramètres du feuillage sont données au tableau 12.
variables mini maxi moyenne
TRE % 27.85 70.28 48.80
SF cm2 12.50 23.10 18.89
PSF mg / cm2 10.77 19.39 15.07
Tableau -12 -. Valeurs moyennes des variables mesurées sur feuillage au site d’Oum El Bouaghi.
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5.1 Liaisons entre les variables TRE, SF et PSF et le rendement, la hauteur et la
période végétative sur le site d’Oum El Bouaghi :
Les coefficients de simple corrélation entre ces variables sont donnés au tableau
suivant :
HT PVG RDT BIOE TRE SF PSF NGM
HT 1.000
PVG 0.121 1.000
RDT -0.269 -0.017 1.000
BIOE 0.157 -0.332 0.363 1.000
TRE -0.260 0.293 0.379 -0.046 1.000
SF 0.133 -0.047 0.131 0.572 0.082 1.000
PSF
NGM
0.041
-0.282
0.042
0.002
-0.312
0.985
0.295
0.339
-0.330
0.388
0.540
0.082
1.000
0.539 1.000
Tableau -13 - coefficients de simple corrélation entre TRE, PSF et SF et les paramètres
d’intérêt pour cette étude.
Le rendement grain, objectif principal de la sélection chez l’espèce
étudiée, est positivement corrélé avec la teneur relative en eau (r = 0.38) ; cette
dernière est négativement corrélée avec la hauteur de la plante (r = -0.260), le
poids spécifique foliaire et la biomasse à l’épiaison ; elle est positivement corrélée
avec la durée de la période végétative et le nombre de grains par unité de surface.
La teneur relative en eau ou turgescence foliaire est une caractéristique
génotypique qui est liée à la capacité de la plante à maintenir un niveau d’eau dans la
feuille qui soit à même de garantir la continuité de l’activité métabolique dont,
entre autre, la photosynthèse. Cette capacité est liée aux possibilités de la plante à
s’alimenter, de manière constante en eau (système racinaire), au contrôle des
pertes d’eau par les surfaces évaporantes (nombre et diamètres des stomates,
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résistance stomatique à la sortie de la vapeur d’eau) et à l’ajustement osmotique.
(Araus et al. 1991).
Pour les 4 meilleurs génotypes du point de vue rendement sur le site d’Oum El
Bouaghi, les valeurs de TRE, SF et PSF sont donnés au tableau 14.
Surface Foliaire cm2
Poids Spécifique Foliaire mg/cm2
TRE %
Rdt
bicre 12.5 10.77 44.73 225
MRB5 23.1 16.38 51.25 235
Waha 17.32 15.06 41.35 220
Derraa 20.7 13.35 70.28 430
Tableau 14 : caractéristiques du feuillage pour les 4 meilleurs génotypes.
Lorsque la teneur relative en eau diminue en fonction des génotypes, le
rendement est revu à la baisse. En effet le génotype Derraa qui a obtenu le
rendement le plus élevé est caractérisé par une forte teneur relative en eau, ceci
rejoint la théorie qui dit que les génotypes ayant une forte teneur en eau relative
produisent plus. (Boukecha, 2001). La corrélation négative de la TRE avec le poids
spécifique foliaire indique que les dimensions de la feuille interviennent dans le
maintien d’une teneur en eau conséquente. Les feuilles aux larges dimensions sont
moins turgescents que les feuilles aux dimensions relativement plus
réduites.(Bouzerzour et al.1998), les génotypes présentant une turgescence élevée
perdent plus d’eau par unité de temps comparativement à ceux qui sont moins
turgides. (Harrat, 2003).
6. TAUX DE PROTEINES DU GRAIN :
Les protéines constituent un facteur essentiel qui détermine la qualité de
panification ou de pastification du blé. Elles forment également une composante
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importante du régime alimentaire chez les humains. La teneur en protéines du grain
(TPG) du blé est déterminée par des facteurs génétiques, environnementaux et
nutritionnels. En général, la TPG du blé peut varier de 8 à 20 p. 100. La majeure
partie de cette variabilité (de 60 à 80 p. 100) est causée par des facteurs
environnementaux, comme la disponibilité de l'azote et de l'eau, la température et
l'intensité lumineuse. Cependant, les facteurs génétiques jouent un rôle moins
important dans la détermination de la TPG. Selon des études menées en
Saskatchewan, les facteurs génétiques sont responsables de 2 à 4 p. 100 des écarts
de la TPG en ce qui concerne les cultivars de RPOC (blé roux de printemps de
l’Ouest Canadien). La variation de TPG attribuable à la génétique peut représenter
jusqu'à 2 p. 100 de protéines, comparativement à une fourchette de 12 p. 100 de
protéines dans le cas des facteurs environnementaux. (Selles et James, 2003).
Dans le cas de notre étude et si nous prenons les quatre génotypes les plus
performants sur le site d’Oum El Bouaghi, nous trouvons qu’ils enregistrent des taux
assez élevés en protéines comparés aux autres génotypes moins performants.
Tableau 15 : taux de protéines pour les 4 meilleurs génotypes (OEB)
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Conclusion
La production agricole en zone semi-aride d’altitude est fortement limitée
par plusieurs contraintes abiotiques, dont, les principales sont la sécheresse et les
gelées printanières. Ces deux phénomènes très fréquents, créent des variations
importantes du rendement en grain d’une année à l’autre. Stabiliser la production
sous ces conditions est aussi importante que de chercher à l’améliorer. Certains
génotypes se stabilisent mieux que d’autres forts en cela de certains de leurs
paramètres phéno-morphologiques, cette modeste étude a essayé de mettre en
relief certains de ces paramètres et prouver leur rôle dans l’obtention de
rendements acceptables et la minimisation des effets néfastes des contraintes
abiotiques caractéristiques du milieu semi-aride.
Les résultats qui peuvent en être tirés sont regroupés dans les points
suivants :
• Un haut rendement est la résultante de la capacité de la plante à faire une bonne
utilisation des eaux de pluie pour produire du grain, d’une répartition équilibrée de
la matière sèche accumulée entre les parties grain et paille c’est à dire un bon
indice de récolte débouchant sur la production d’un nombre élevé de grains par
mètre carré. Sur les deux sites, un haut rendement est le plus souvent issu de la
réalisation d’un nombre de grains par mètre carré élevé.
• La biomasse aérienne accumulée au stade épiaison, partie intégrante dans la
formation des deux composantes du nombre de grains /m2 qui sont les épis / m2
et les grains par épi, permet aux génotypes dont la capacité à accumuler cette
biomasse est élevée à souffrir moins des effets des stress de la post anthèse.
• L’étude des effets directs et indirects montre que le nombre de grains/m2 et la
hauteur contribuent fortement à la formation de la biomasse aérienne
accumulée au stade épiaison.
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65
• La biomasse aérienne et l’indice de récolte de par leurs effets directs assez
élevés participent à l’élaboration du rendement.
• Parmi les génotypes testés, MRB5 et Bicre ont montré une large adaptation aux
deux sites, tandis que Belikh2 et Waha ont montré plutôt une adaptation
spécifique à chaque site.
Ces résultats nous amènent à dire qu’il est souhaitable de développer un
matériel végétal qui se distingue par sa capacité à accumuler plus de biomasse
aérienne au stade épiaison. Cette biomasse doit être associée à la production d’un
nombre élevé de grains / m2 et à un chaume de taille intermédiaire pour réduire
des effets indirects négatifs sur le nombre de grains/m2.
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26.60-62 pp.
Annexes :
Annexe-1- Précipitations (P, mm) et température (T° c) moyennes mensuelles de la campagne 2002/2003 du site