EMPLOI 140000 EMBAUCHES PRÉVUES EN2021 L a crisesanitaire,avecsesconfinements et sescouvre-feux,a fortement fragilisé lesentreprisesfrançaises. Notreenquête auprèsdes100 plus importantsrecruteursde l’industrie et desesservicesmontreuneperte sèchede prèsde 29 000 emplois par rapport aux prévisions de l’an passé.Les recruteurs prévoient 140 000 embauchesen Franceen cadreset d’ingénieurs, très majoritairement en CDI (86,4%). Selonle site de recrutement Cadremploi,le secteurde l’industrie a enre- gistréune baissedu volume d’offres de27% entre 2019 et 2020. Dans cette conjoncture morose, l’une des bonnesnouvellesvient du nombre de recru- tementsenvisagéspour2021.Lesentreprises qui ont répondu à notre sondageprévoient à 53 % d’intensifier leurs embauches,alors qu’elles n’étaient que 26 % au début 2020. Peut-êtrelamarqued’un dégelaprèsdixmois decrise.Parmilesgrandsrecruteurs,quelques changementsnotablesapparaissent. LaSNCF prend la tête du classement en annonçant 13 200 recrutements, soit « seulement » 400 postes de moins par rapport à 2020. En revanche, LVMH recule à la deuxième placeavec9500 embauchesprévues,contre 14700 un anauparavant.Cetécarts’explique par la forte baissedu nombre de CDD dans ses boutiques, des commerces dits « non essentiels». Juste derrière, Engie prend la troisième place,avec9 000 embauchespré- vues,suividu groupeVinci àégalitéavecEDF, à8000 emploischacun.Saint-GobainetSuez font jeu égalavec4 000 recrutementset des groupespublics comme La Posteet la RATP en provisionnent 3 200. Dessituationscontrastées Dans le numérique et l’ingénierie, la situa- tion est contrastée.Capgemini va renforcer son effectif avec 6 200 embauches, contre 4 500 l’an passé,quand Alten, affectépar le recul des investissementsde sesclients, en annonce2 800, contre 4 400 en 2020. Dans l’aéronautique et la défense,Safran plonge en divisant par six sesprévisionsde recrute- ment par rapport à 2020, passant de la 16 e à la 44 e position, à égalité avecMBDA, qui recrute,lui, au mêmeniveauque l’an dernier. Du côtédescabinetsdeconseilet deservices financiers, si KPMG et EY ont un peu réduit leurs prévisions d’embauches pour 2021, ils restent de grands recruteurs de jeunes diplômés. Cesderniers seront près de 24 % à rejoindre des entreprises de l’industrie et de ses services. Pour les aider à trouver un emploi, le gouvernement a prolongé ses mesures de soutien via, notamment, une extension jusqu’en mars des primes à l’embauche de jeunes. # ÉRIC CODER Interrogées par L’Usine Nouvelle, 100grandes entreprises de l’écosystème industriel annoncent pourtant unfléchissement de leurs recrutements enFrance. Enquête réaliséepar Éric Coder du11au29 janvier 2021, à partir d’un questionnaire élaborépar L’Usine Nouvelle etenvoyéàprèsde 700 entreprises del’industrie, desservices à l’industrie etdunumérique. La SNCF prend la têtedenotrepalmarès avec13200postes à pourvoir en2021. MÉTHODOLOGIE 2021, alors qu’ils en visaient 169 000 au début de 2020. Certains grands industriels n’ont passouhaiténous répondre,soit parce qu’ils ont du mal à établir des projections, soit parcequeleursperspectivessont peuré- jouissantes. C’estle casde Total, de Renault, dePSA,deJCDecauxet d’Hermès. Parmi ces embauches,41,4% concernentdespostesde Tous droits de reproduction réservés PAYS : France PAGE(S) : 94;95;96;97;98;100 SURFACE : 594 % PERIODICITE : Mensuel RUBRIQUE : Les classements DIFFUSION : 28323 1 mars 2021 - N°3691
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EMPLOI
140000 EMBAUCHESPRÉVUESEN2021
Lacrisesanitaire,avecsesconfinements
et sescouvre-feux,a fortement fragilisé
lesentreprisesfrançaises.Notreenquête
auprèsdes100 plus importantsrecruteursde
l’industrie etdesesservicesmontreuneperte
sèchedeprèsde29 000 emplois par rapport
aux prévisionsde l’an passé.Lesrecruteurs
prévoient 140 000 embauchesen Franceen
cadreset d’ingénieurs, très majoritairement
enCDI(86,4%). Selonle sitederecrutement
Cadremploi,le secteurde l’industrie a enre-
gistréunebaissedu volumed’offresde27%
entre 2019 et 2020.
Dans cette conjoncture morose, l’une des
bonnesnouvellesvient du nombre derecru-
tementsenvisagéspour2021. Lesentreprises
qui ont répondu à notre sondageprévoient
à 53 % d’intensifier leurs embauches,alors
qu’elles n’étaient que 26 % au début 2020.
Peut-êtrela marqued’un dégelaprèsdix mois
decrise.Parmilesgrandsrecruteurs,quelques
changementsnotablesapparaissent.LaSNCF
prend la tête du classement en annonçant
13 200 recrutements, soit « seulement »
400 postes de moins par rapport à 2020.
En revanche, LVMH recule à la deuxième
placeavec9500 embauchesprévues,contre
14700 un anauparavant.Cetécarts’expliquepar la forte baissedu nombre de CDD dans
ses boutiques, des commerces dits «non
essentiels». Juste derrière, Engie prend la
troisième place,avec9000 embauchespré-
vues,suivi du groupeVinci àégalitéavecEDF,
à8000 emploischacun.Saint-GobainetSuez
font jeu égalavec4000 recrutementset des
groupespublics commeLa Posteet la RATP
en provisionnent 3200.
DessituationscontrastéesDans le numérique et l’ingénierie, la situa-
tion est contrastée.Capgemini va renforcer
son effectif avec6 200 embauches, contre
4500 l’an passé,quand Alten, affectépar le
recul des investissementsde sesclients, en
annonce2800, contre 4 400 en 2020. Dans
l’aéronautique et la défense,Safranplonge
en divisant par six sesprévisionsderecrute-
ment par rapport à 2020, passantde la 16e
à la 44e position, à égalité avecMBDA, qui
recrute,lui, aumêmeniveauque l’an dernier.
Du côtédescabinetsdeconseilet deservices
financiers, si KPMG et EYont un peu réduit
leurs prévisions d’embauches pour 2021,
ils restent de grands recruteurs de jeunes
diplômés. Cesderniers seront prèsde 24 %
à rejoindre des entreprises de l’industrieet de ses services.Pour les aider à trouver