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PERFIDIA
Une tude rcente sur le mot infcdelis par H . Schmeck 1me
rappelle le vieux projet de rassembler quelques-unes demes fiches
sur les termes assez apparents de per fidis et perfidus .Une telle
entreprise se justifie-t-elle ? Ces mots ont-ils besoi nd'une
interprtation un peu fouille ? On les chercherait en vai ndans le
glossaire de Du Cange . Tout ce que l'on y trouve es tun trs bref
article sur perfidare, pris dans son sens strictemen tmoral ou
civil, si l'on peut dire 2 . Il existe bien quelques tude ssur le
sens religieux de perfidia ou perfidus, mais je crains for tque
seule leur bonne intention soit louable . Il est vrai
qu'enl'occurence l'a ide prconue ne favorisait gure la recherche
.Je pense notamment au travail de J . Oesterreicher 8 et
celuiparticulirement impressionnant de E . Peterson 4 . Ces
deuxauteurs ont t amens la question propos de l'oraisonPro Iudaeis
dans l'office du Vendredi Saint . Oremus et proper fidis Iudaeis, y
est-il dit, et puis : Omnipotens et sera fiiternus
1. Infidelis . Ein Beitrag zur MTorlgeschichte, dans Vigiliae
Christianae 5, 1951 ,129 /47 . L'auteur dclare qu 'il laisse
dlibrement de ct les synonymes ; maisp, 138, note 19, il cite la
prire Pro Iudaeis en estimant perfidus synonyme d'infi-delis. Nous
verrons que si c'est valable pour cette prire, ce ne l'est pas
toujour sailleurs . (Me serait-il permis d'ajouter un dtail h cette
brillante tude ? Aucontraire de ce qui est affirm p . 134, note 13,
Commodien se sert bien d'in fidelis ;Instr. 1, 40, 1 . )
2. Du CANGE, Glossariunz, s . v. Perfidare = fierfide agere, a
fide, quant qui salicui debet sut pollicitus est, de ficere, fidem
fallere. Et en tmoignage, un textedu XVIC Concile de Tolde (2 mai
693) Quorum denique sceleratorum qui et inpraeteritis et nunc per
fidasse detecti sont . . . (Lettre d'gica ; Mansi 12, 83) .
Leflottement du sens que nous constaterons encore par la suite,
ressort dj de scanons de ce Concile ; son canon r (Mansi 13, 68 et
s
.) est dirige contre la perfidi aIudaeorum, dans le sens d'e
incroyance , le canon 10 (97 et s .) contre la fierfidiacivile ou
morale envers le roi .
3. Pro per fidis judaeis, dans Cahiers Sioniens 1, 1947, 85 /101
(traduction del'article paru dans Theological Studies, 1947),
L'auteur dfinit ainsi son entre -prise : Nous voulons prouver que
perfidus ne signifie ni 'perfide', ni `parjure' ,ni 'dloyal' ni
'traitre', mais 'incroyant' ou 'infidle' (p . 86) .
4. Perfidia ludaica, dans Ephemerides Liturgicae 50, 1936,
2961311 .
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Deus, qui ctiavn iudaicam perfidiam . . . non repellis . La
plupartdes missels modernes traduisent en franais : perfide ; en
alle-mand : treulos, nntreu ; en anglais : perfidious ; en
nerlandais :trouweloos, etc . etc ., donc toujours par un sens
moral et non pasreligieux. Avec de nombreux tmoignages patristiques
ou mdio-latins ces deux auteurs veulent prouver que perfides
appliquaux Juifs n 'aurait jamais un autre sens que celui d'e
incroyant (quelquefois renforc dans le sens de obstin dans l '
incroyance ))) .Je crains que la mthode et la rigueur de la
dmonstration dansles deux tudes ne laissent dsirer . En premier
lieu, le sens d eperfdus et perfdia dans l'office du Vendredi Saint
peut tr sbien tre celui d'e incroyant , sans que pour autant ces
deu xmots aient toujours le mme sens . Il faut donc, d'une part
,tudier l'office du Vendredi Saint non seulement dans sa rdac-tion
liturgique actuelle, mais aussi travers quelques rdaction
sanciennes. Si jamais des textes littraires doivent tre citsen
parallle, alors il faudrait les choisir de prfrence traver sles
sicles qui voient se former et se transformer cette prire 1 .De ces
textes littraires il faut donner de larges citations, e tnon
seulement les rfrences ; ainsi vitera-t-on l'erreur survenu e
Peterson, appelant en tmoignage Cassiodore dont huit pas -sages
donneraient perfidia ou perfdais appliqus aux juifs enopposition la
credulitas gentium, donc avec le sens d'a incroyan-ce : PL 7o,400B,
441C , 596C , 674 C , 744B , 787C, 791AC. Or ,sur ces huit
passages, deux ne parlent ni de perfidia ni de perfi-dus 2 , et les
six autres qui en parlent bien, ne mettent pourtantpas en
opposition la credulitas gentium a . Je voudrais donc dan sles
pages qui suivent numrer d'abord quelques textes su rla prire du
Vendredi Saint, ensuite quelques passages o ilest question de
perfdus ou de perfidia (ou' de termes appro-chants) tirs des textes
d'auteurs chrtiens latins du Ve auXi e sicle . Une fois, ces
matriaux rassembls, l 'on pourra voirquel sens il faut attribuer
ces termes .
r . Sur l'volution de cette prire, cf. L. CANUT, La prire (Pro
Iudaeis de l a
liturgie catholique romaine, dans Rev . d . &i juives 61,
191 i, 211 /21, et sa suit eR . ANCHEL, Les juifs de France, Paris
1 94 6, 35 /8 .
2. PL 70, 6740 (= In Ps . 94, 7. 8) ; 791C (= In Ps . roS, 29 .
30) .3. Cf. plus bas p . 43 O quelques-uns de ces textes seront
repris . Une seul e
fois l'opposition, non pas la credulitas gentium, mais tout au
moins aux fedelissinmiChristiani 744 E = In Ps . to4,6) .
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L LA PRIRE Pro Iudaeis .AMALAIRE DE METZ. A propos de l'office
du Vendredi Saint,
Amalaire emploie la tournure : . . .oremus et pro haereticis der
fldis-que Iudaeis (De eccles . off . 1,13, PL 105,1027) . Trs
frquemment ,les hrtiques ont droit l'pithte fierfdi au mme titre
queles Juifs r ; il est tonnant alors qu'ici seuls les juifs soien
tdsigns de perfidi. La seule explication possible est la suivante
:l'glise prie ici pour les paens, les hrtiques et les Juifs,
dontles premiers sont toujours dans l' incroyance , les second
sdans leur fausse croyance , les derniers dans leur refus
decroyance . Si les hrtiques sont tous en dehors de l'glise
,l'auteur se rappelle qu'une partie des Juifs avaient accept la foi
. La traduction qui, mon avis, s'imposerait serait l asuivante :
Prions pour les hrtiques et pour (ceux parmi )les Juifs qui
persistent dans leur refus de croyance D .
RABAN MAUR. C'est bien dans le sens esquiss l'instantque cet
auteur entend la prire . In hap die, dit-il, . . . postulantet
precantur . . . ut infidelibus dominetur fides et idololatrae a
bimpietatis suae liberentur erroribus ; ut Iudaes oblato
cordisnelamine lux ueritatis a p pareat (De cleric . inst . 2,37,
PL 107 ,349) 2 .
Ps.-Ar,ctnl: . C'est lors de la suppression de la gnuflexion 3
,qu'a lieu, au sujet de cette prire, un certain dplacement dusens
de per fidus . Co texte, faussement attribu Alcuin, expliqu
epourquoi les fidles s'abstiennent de flchir ]e genou aprsavoir pri
pour les per/ai Iudaci : . . . Iudaei persecutores Christi ,quos
luce clarius constat inuidiose gauisos fuisse in morte Christ i
I . PaTERSON, art . cit, p . 304 /5, donne de nombreux exemples
pour l'emploide perfidies l'adresse des Ariens. Cf. les invectives
contre les Simoniaques don tla perfidia est compare celle des juifs
; Ex illanegoldi c . Wolf clin. libro 23, MGH ,Lib
.de lite . . 1, 306 ; Pierre DAMILN, Lib. Gratissim . 39, ibid
., 73 .
z . Raban Maur est bien conscient du partage des Juifs en ceux
qui croient e tceux qui refusent de croire. Ceci l'amne souvent
parler de Juifs fideles, credente sou proselyti ; In Mat/h ., 1, 4,
PL 109, 791 ; In Reg. 3, 6, PL 109, 159 ; IR Ruth 1 ,PL 108, 1202 ;
In Ezech . 4, 3, PL 110, 582 ; In Paralip . 3, 2, PL 109, 422 . Cf.
auss iIn Ep . ad Roman . 2, 2, PL 111, 1320 : . . . per fedia
Iudaeorum iudicabitur fedeapostoloruan, qui cum ex ipsis essent,
illis diffadentibus crediderunt ( noter c enouveau synonyme : di
ffedentes ; cf. In Ezech . z, 1, PL 110, 534 : per fidentes) .
3 . Cf. ce sujet CARET, art. cit.
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16 0
(De Dinin . off . 18, PL 101,1210) . N'est-ce pas comme une
para-phrase du terme perfidi, qu'il faudrait alors traduire par
mal-veillants clans leur incroyance e ou perscuteurs dans leu
rincroyance 1 ?
II . AUTRES TEXTES .
PIERRE CHRYSOLOGUE . Il se sert de perfidia dans un sen
squivoque : . . .sicut fides seruos promouet in amicos, ita
perfidiaNias in poenalem redigit seruitutem (Serin . 102, PL 52,
485) ;l'opposition fides donnerait perfidia le sens d ' e
incroyance n ;mais le contexte suggre au contraire un double sens,
probable -ment voulu par l'auteur : les serviteurs croyants ou
fidle sdeviennent des amis, des fils incroyants ou perfides se
voien trduits en esclaves.
ARNOBE LE JEUNE . La perfidia est une croyance erro -ne : Omnes
haeretici, de Filio Dei et Spiritu Sancto male sen-tientes, in
Iudaeorum atque gentilium perfidia inueniuntur ,nous dit Arnobe le
Jeune (Conflict . 2,32, PL 53, 322), reprenantun texte de Damase
(Ep . 4, PL 12, 504A) .
LON LE GRAND . La perfidia se dfinit par son emploien opposition
fides : Quorum (sc . Iudaeorum) itaque per fidiamdetestamur,
eorumdem fidem, si conuertantur, amplectimur (Serin .70,2, PL 54,
381) .
MAXIME DE TURIN . Incredulitas et perfidia sont pour cetauteur
strictement synonymes : Iniuria auteur saluatoris es tincredulitas
Synagogae . Ergo . . . spernit Synagogam per fidam,fidelem assumit
Ecclesiam (Serin . 94, PL 57, 721) .
AvIT DE VIENNE . La perfidia est employe dans unequivoque voulue
entre le sens moral et religieux : Quid porro
1 . Il est inutile d'ajouter nombre de citations qui
n'apporteraient pas davan-tage d'claircissements sur le sens de per
fidus, tel le texte de Bernon de Reiche-nau, De officio Missae 7,
PL 142, 1078
. Notons encore, en ce qui concern eles travaux de Peterson et d
' Oesterreicher, leur effet pratique : la Congrgationdes Rites, par
une dcision du Io juin 1948, a autoris la traduction de perfidiet
perfidia dans l'office du Vendredi saint, par :
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miremur Eutychianos contra catholicam ft'emere, cz.tm
uideamuscaput nostrzmn a suis, ad quos ueneratt, pertulisse . . .
per fidiam. . .(C . Eutycleian . haer. 1, MGH, AA 6,2,19 = Epist .
2, PL 59, 207) 1
CASSIODORE . La plupart du temps, perfidia a le sens d'
in-croyance malveillante e ou perscutrice e : David se cache dan
sune caverne, devant Sal qui le poursuit, comme la divinit du
Seigneur s'abrite dans le temple de son corps devant le sJuifs
perfidi (In Ps. 56, PL 70,400 B) . Mme lorsque les perfidiIudaei se
trouvent en opposition aux aptres fidles, c'est pou rmontrer que
ces Juifs defecerunt in cogitationibus suis (c'est --dire dans
leurs projets de perscution ; In Ps . 63,6, PL 70 ,441) . Les
perfidi (sans qu'il soit spcifi Iudaei) flagellent leChrist (In Ps
. 82,1, PL 70,596) . Cassiodore use aussi dusens quivoque que nous
avons dj rencontr dans un text ede Pierre Chrysologue : A cause de
leur perfidia, les Juifs refu-saient d'tre les fils (d'Abraham),
tandis que les fidelissimichristiani devenaient les fils de Jacob
(In Ps . 104,6, PL 70 ,744) 2 ,
GRIGOIRE LE GRAND. Le mouvement de pense de ce tauteur dans
l'emploi des pithtes infidelis, per ftdus, etc . ressortnettement
du passage o il rappelle l'origine de l'glise primitivedu sein du
peuple juif divis en une partie croyante et un epartie incroyante e
: . . .ad redemptoris fidem haec eadent Idae aex electorum parte
conversa est, lucem quant cognouerat praedicareper sanctos
apostolos suce prolis infidelibus satagabat (Moral .7,10,11, ad lob
6,7, PL 75,772) . L'in,fidelitas, dans le sens d etideur de la foi,
peut tre le fait mme des chrtiens . Grgoirele Grand, s'adressant
Januarius, vque de Cagliaro, lu ireproche de ne pas s'occuper
suffisamment des mes qui lu i
1. Le mlange du sens civil et moral s'explique particulirement
bien pourAvit de Vienne. Cf . ce sujet le discours qu'il est cens
avoir tenu aux Juifs d eClermont-Ferrand pour les engager la
conversion et o il mlange aussi tr svolontiers des proccupations
d'une saine administration communale avec so nzle de convertisseur
(v . B . BLUMRNI,*RANZ, Textes d'auteurs . . ., dans Rev. de st .
Juives, 9, 1 94 8-9, 49) .
2. N'est-ce pas perfidia qu'il remplace par periurium dans le
passage o, au sujetde la date des Pques, il conseille . .ratio
subtilis uidetur exigere, nullam cumIudaeorum periurio kabere
communionem (Hist . trip ., 9, 38, PL 69, 11 55)
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16 2
sont confies ; comment russira-t-il attirer la foi chrtienn
eceux qui sont encore en dehors, lorsqu'il nglige de corrige rles
siens de leur infidlit (= manque de croyance, fausse croyan-ce) n,
uestros corrigere ab infidelitate neglegitis, Epist . 4,26, PL77,
694 sq. = MGH, Epist . 1,261 (il lui donne par la suite unmoyen
expditif pour corriger les paysans de leur nfidelitas :par
l'augmentation excessive des taxes!) . Mme la per fidia ,dans le
sens d'incroyance ou plutt manque de croyance, s etrouve applique
aux non-Juifs, opposs alors aux Juifs qu ifurent les premiers
croire en un Dieu unique : . . . primumIudaea Deo creditit,
gentilitate ommi in perfcdiae suae obstina-tione remanente ;
postmodum uero ad fidenz gentilium cord amollita sunt, et Iudaeorum
infidelitas obdurata . . . (Moral . 29,29,56, ad Iob 38,30, PL
76,509 ; cf . 11,16,25, ad Iob 12,21, PL75,965 : . . . qui [sc .
Gentiles] oppressi in culpa perfidiae fuerant ,in uerae fidei
libertatem leuati suint . . .) . Le rappel du partagedu peuple juif
en ceux qui croyaient et ceux qui refusaien tde croire en Jsus se
trouve encore clans le passage suivant ,o le paralllisme
d'infidelitas et de perfidia, en opposition fides, dtermine le sens
de ces vocables : Ecclesia itaque perSynagogam transiit, sed non
pertransiit, quia ex tilla ad fidempaucos rapuit, sed tarnen ilium
in fidelem populum a perfidiafunditus non exstinxit (Moral .
18,35,56, ad Iob 28,8, PL 76,69) .Ce peuple juif, dans sa perfidia
ou tin fidelitas, doit, selon Grgoirele Grand, retrouver le chemin
ad fidern ; cette vue eschatologiquese trouve d'inombrables
endroits de ses ceuvres (L. I hom. inEzech . 12,6, ad Ezech, 3,24,
PL 76,920 ; Moral . 30,9,32, adIob 38,41, PL 76,541 ; ibid.
19,12,19, ad lob 29,4, PL 76,108 ;ibid. 9,8,9, ad Iob 9,7, PL
75,863 ; ibid. 35,14,27, ad Iob 42,11 ,PL 76,764 ; etc .) .
II y a bien un passage troublant, o Grgoire le Grand em -ploie
perfidia dans un contexte qui premire vue suggre un einterprtation
plus large que la seule incroyance ; c'est lors -qu'il flicite
Recarde de ne pas s'tre laiss corrompre parles Juifs, qui, par de
l'argent, voulaient obtenir le retrait d'un econstitution contra
Iudaeorum per fidiam (Epist. 9,228, PL77, 1053 = MGH, Epist .
2,223) . Probablement il s'agit ici del'dit qui prescrit la
conversion au christianisme des enfants
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ns d'unions mixtes. Nous trouverons l'exgse de cette perfdia
,lorsque cette mme prescription, avec plus de svrit, ser areprise
par Sisebut ; il sera question alors de ce que . . . in fidelis
ad/idem scanctam perueniat (Leg . Visig . 12,2,14, MGH, Leg .
1,422) .
ISIDORE DE SVILLE . Les pithtes dont Isidore pourvoi
thabituellement les Juifs sont celles d'infidelis, incredulus,
im-pius ; il est noter que dans des numrations continues, l
aperfidia ne trouve pas place : Iudaei ne/aria incredulitate .. .
.abnegantes, impii, duricordes, proplietis ueteribus increduli
,rouis obstrusi . . . (De fide cathol . 1,1,1, PL 83,449 ; cf .
Adu. Iud .54,4, Thes . Nov. Anecdotor . 5,518, d . crit . VEGA et
ANSPACH ,Escorial 1940, p . 163 1 )
Quand il se sert du terme per fidia, celui-ci prend un sensqui
dpasse celui de la seule incroyance pour signifier e
incroyancemalveillante n, ou malicieuse . Cette perfidia est a
pernicieu-se e : Sed contra haec obicit perniciosa Iudaeorum
perfidia dicens :Si Pater Deus est, et Filius Deus est, ergo duo
dii sunt, et nonunes Deus (De fide catit . 1,4,12, PL 83,460) . Ou
bien le sens decette perfidia Iudaeorum est illustr par le
voisinage des mendaciahaereticorum (Adu . Iud. 40,2, Thes. Nov.
Anecdot . 491 = Vegaet Anspach, 122) .
BRAULION . Dans les textes de cet auteur, la perfidiaacquiert le
sens de rupture de foi n (dans un sens religieux!) ;il en use au
sujet des Juifs convertis au christianisme et qu itaient retourns
leur ancienne religion . Dans la professionde foin rdige
l'intention des Juifs convertis qui devaien tla prononcer l'issue
du VI e Concil de Tolde (638), il leurfait dire : . . . quoniam
manifesta praeuaricatio et omnibus notanostra perfidia patuit . . .
(Confessio . . ., d . Fidel FITA, Suplementosal Concilio Nacional
Toledano VI, Madrid 1881, p . 43), et encore :suae promissions
oblitus, per colludium perftdiae, fidem quamsuscepit immaculatae
religions Christi, banc uisus fuerit imfiu-gnare (ouvr. cit 49) 2
.
1. Texte primitivement attribu Raban Maur ; cf. B . BLUMENKRANZ,
Tex-tes d ' auteurs . . . II, n o 96, dans REJ r1, 1951 .
2. De telles professions de foi seront dsormais demandes aux
Juifs ds leu rconversion, et des LegesVisigothorns 12, 3, 28 (MGH,
Leg . i, 455/6) prvoient
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QuiRlcus . Dans sa lettre Ildefonse de Tolde, vantantle mrite de
son De uirginitate perpetua . . ., il dit que cet ouvragedoit aider
ce que 1'incredulus ac mente per fidus decidat Iudaeus(PL 96,193) ;
l'auteur semble sentir le besoin d'explique rla faon dont il entend
le perfidus, en ajoutant mente pourinterdire un sens plus large
qu'a incroyant e .
ILDEFONSE DE TOLDE . Cet auteur fait, dans son Denirginitate
perpetua . . ., un vrai abus des paralllismes ; s'iln'emploie pas
perfidia ou per fidus lorsqu'il parle de l'incroyancedes Juifs,
n'est-ce pas parce que ces termes-l dpasseraientle sens voulu : . .
. propter infidam mentem, . . . propter increduli-tatem proter
prornissa infidelia, propter fidem inconstabi-lena . . . (De uirg .
perp. 4, PL 96,68) .
JULIEN DE TOLDE . Le sens de perfidia dpasse pourcet auteur
nettement celui de l'infedelitas : . . . caeca infidelitatisnotte
possessi, non solum ipsi barathro detestabilis perfidia econcidunt
. . . (e fausse croyance )) ; De comprob . aet . sextae 1,1 ,PL
96,540 ) .
IDALIUS DE BARCELONE . Quand il s'agit de dsigne rl'incroyance
par le terme le moins fort, ni per fcdus, ni mmeinfidelis ne s'y
prtent ; Julien avait envoy Idalius son ou-vrage De comprobatione .
. . par l'intermdiaire d'un Juif, Resti-tutus ; quand Idalius en
accuse rception, il s'tonne de ce qu eson correspondant ait confi
ce trsor . . . tam infido et a cultufidei alieno. . . baiulo
(Eilist . 1, PL 96,816) .
ADAMNAN. Cet auteur n'oppose pas les juifs aux chrtiens ,mais
distingue plutt entre Juifs croyants et incroyants . Ilest vrai que
dans le texte auquel je pense, il parle des dbut sdu Christianisme
et tient ainsi compte du fait que les premier schrtiens furent
juifs . Les hros de son rcit (il s'agit du miracledu suaire) sont
donc des Juifs creduli, credentes ou fideles, oppossaux juifs
increduli, incredentes ou in fideles
. S'il ne se ser tpas, malgr sa recherche de variation
stylistique, des termes
que ces documents seront conservs dans les archives
ecclsiastiques, pour le ca so ils viendraient chanceler dans leur
foi catholique : . . . pro eorundem per-fidorum lestimonio .
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fier fcdi ou per fidia, c'est probablement parce que leur sen
sdpasserait celui d' incroyant (De loc. sauct . 1,9 CSEL 39,235 /8
= PL 88,785 /7 )
BD. En reprenant le rcit du miracle du suaire qu enous
connaissons dj par Adamnan, Bde parle d'une par td'un juif trs
chrtien qui il oppose des im'pii sans qu'ilsoit clair s'il entend
sous ce dernier terme des Juifs ou de sMusulmans (De loc . sanct .
4, CSEL 39,307 /8) . Le terme serf dia,avec le sens de rupture de
foi , est rserv aux hrtique s(Homil . 2,21, PL 94,247) .
Ps.-BDE . Si les textes de Bde et de ses imitateurs direct
sn'emploient pas le terme perfidia appliqu aux Juifs, un text
efaussement attribu Bde, mais bas en ralit sur Alcuin 1s'en sert,
et mme avec le sens d ' incroyance malveillante :l'homicide de Can
signifie la perfidia des juifs (In Ioan. euang .eue'pos . 2, PL
92,659) .
ALCUIN. Lorsque la perfidia, comme dans le texte d'Alcuin ,est
un instrument de l'conomie divine, l'on serait tent d ene lui
donner que le sens d'incroyance ; mais la fin de la phraseapprend
qu'il s'agit d'une der fidia malveillante : Quicquid . . .ludaica
[erfidia gestum esse legitur, hoc totum fuit diuine
pietatisdis'pensatio, usa eorum malitia in sue bonitatis effectum
nostraequesalutis prof ectum (Epist . 307, MGH, Epist . 4,470/1 =
PL 100 ,43 6 ) .
PAULIN D ' AQUILE . Quand Paulin d'Aquile reproche Flix d'Urgel
sa doctrine adoptianniste qui le rapprochede la iudaica per fidia,
l'on pourrait croire qu'il met simplementau mme rang la fausse
croyance des hrtiques et des Juifs ;mais la suite de la phrase
montre que cette der fidia se manifestepar la mchancet du coeur : .
. . in nullo 'rocul dubio ob hocdistare a ludaica der fidia
denotatur. Nam etsi uerbis aliis, nontarnen alia utitur cordis
noxii prauitate (C . Felic . Urgellit. 1,12 ,PL 99,36 3) .
i . Cf. F. J . E . RABY, art . Bde, dans DHGE 7, 400 .
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ALVARE DE CORDOUE . Dans ses lettres Elazar-Bodo ,cet ancien
diacre converti au Judasme, Alvare lui reproch esouvent sa
perfidia, le traite de perfides : . . . solitam fidei tu eperfidiam
horruimus . . . (Epist . 18,1, PL 121,492 = d. crit .Madoz, 241) ;
Non intentions fidei, sect liuore perfidie . . . (18,4 ,PL 121,495
= Madoz 247) ; Audi perfide et fidei sancte aduerse . . .(18,8, PL
121,499 = Madoz 253) . Malgr l'opposition fides ,le sens en est
pourtant : celui qui abandonne sa foi , e abandonde foi 1 .
RABAN MAUR . Un premier sens de perfidia est pour cetauteur
celui de refus de croyance ; il l'exprime clairementdans le passage
suivant : Continuo Synagoga per fidiae simulinuidiaeque letho
soluta est ; per fidiae quidem, quia in Christo cre-dere noluit . .
. (Hom. in Euang. 87, PL 110,314 ; cf . aussi Exp . s .Ierem. 7, ad
ch . 15, PL 111,928 ; In Ezech . 2,1 PL 110,548 ;In Matth . 1,3, PL
107,77 1 ) .
Raban Maur met en parallle la perfidia et l'infidelitas : . .
.sicut magistri Iudaeorum propter perfidiam reprobati sont, itaet
ipse populus propter infidelitatem disperses est (In Ecclesiastic
.3,3, PL 109,834) 2 . De toute faon, ce passage permettrait
detraduire, partout o il est question de la perfidia du peuplejuif,
par incroyance (In Esth . 1, PL 108,638 ; In Iudith1o, PL 1og,566 ;
In Exod . 3,14, PL 108, 171 ; In Math . 4,13 ,PL 107,938) .
Le seul sens d'e incroyance est abandonn, lorsque la perfidiades
Juifs est mise en parallle la uersutia des hrtiques, celle-ci
compare au venin des serpents, celle-l au fiel des dragon s(In .
Deuteron . 4,2, PL 108,980) . Ou bien, lorsque la perfidiaest
suggre au peuple juif par le diable, en mme temps qu e
1. A l ' adresse d ' un apostat, per fidus ne peut nullement
signifier a obstin dan sl ' incroyance s, comme le prtend Madoz,
d
. crit., p . 241, note 2 . Madoz signaledans cette note que, par
la suite, lorsque les Juifs s'allieront avec d'autres adver-saires
de l ' glise, per fidus et perfidia gagneront un sens moral ; mais
cette col-lision entre Juifs et autres adversaires de l'glise n '
est-elle pas dj courante c emoment l, ou, tout au moins, n'en
sont-ils pas dj couramment accuss ?
2. A moins que, voulant traduire la responsabilit diffrente des
notables et du s peuple s, il mette en opposition la perfidia de
ceux-l et la simple infidelitasde celui-ci .
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16 7
l'orgueil, l'avarice et l'envie : Antiquus hostis superbiam,
auari-tiam et inuidiam, seu x per fidiam in cor iudaici populi
immisit. . .(In Reg. 2,18, PL 109, ilo) .
Une incroyance active e, de toute faon malveillante ,ressort des
passages oh la perfidia est le fait des Juifs (et deshrtiques)
perscuteurs : . . . sacer ordo doctorum aduersus perse-cutores
Ecclesiae, hoc est Iudaeos, paganos et haereticos semperparatus est
proeliari et eorum perfadiae resistere (In Libr . Mac .1,12, PL
109,1197/8 ; cf. In Reg . 1,20, PL 109,58 : Iudaicaperfidia, in
paschae epulis conuivans, de nece Christi tractabat ;In Sap . 1,5,
PL 109,679 : Circumuenire iustum perfidi Iudaeitum disponebant . .
.) . Pourtant, il faut citer en face de ces passages,un argument ex
silentio, mais de poids, puisqu'il s'agit du fai tque Raban Maur ne
parle pas de perfidia (ni mme d'in fidelitas ) propos de Judas, ni
propos des juifs auxquels celui-ci livr eJsus : Traditor Dei Iudas
et proditor ad conuiuium uenit sinefide, quia si ueraciter /idem
habuisset, nunquarn eum (sc . Christum)impiis Iudaeis tradidisset
(Hom. de festis, 15, PL 110,31) .
ANGELOME DE LUXEUIL . Lorsqu'il s'agit d'une allusionau rcit de
la passion et lorsque la perfidia se manifeste par la mauvaise
intention , notre auteur la met en parallle malitia infidelitatis,
la dfinissant donc comme incroyanc emalveillante : . . . prauitas
malignae intentions, quam de phare -tra sui liuoris exerere Iudaica
perfidia uoluit, in earn conuersaest, quia malitia in fidelitatis
damnata exstitit (In libr . Reg . 1,2 ,PL 115, 264 . ; cf . 2,3, PL
115,342) .
PASCHASE RADBERT . Le sens de perfidia, incroyance ,est dfinie
par l'opposition fides : . . . propheta Iudaeorumplangit per fidiam
. . . iustum quippe tuera . . . pellerentur et fidein per fidiam
(In lcim . Ierem. 4, PL 120,1197) . Cet auteurremplace dans un
contexte sensiblement identique ( propo sdu rejet des Juifs et de
l'lection des gentils) perfidia qu'avai temploye Raban Maur (In
Matth . 4,13, PL 107,938, cf. suprap . 48) par infdeles (In lament
. Ierem . 2, PL 120,1115) .
1 . Le seu qui prcde la per fidia, ne marquerait-il pas une
interpolation ?
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RATRAMNE . La perfidia des Juifs se trouve oppose la fides des
gentils (De firaedest . 1, PL 121,20) .REMI D'AuxERRE. L o, dans
ses textes, apparat der fidia ,
l'opposition /Ides ou credere dtermine le sens par
simpleincroyance (Hong de tem' . 70, PL 118 ,445 ; 110, PL 118,598)
1Cet auteur nous apporte une confirmation de ce que nous avon
savanc plus haut au sujet de Raban 1Vlaur ; en reprenant
textuel-lement un passage de cet auteur (In Matth . 1,3, PL 107,771
,cit plus haut, p . 48), Remi d'Auxerre remplace der fidia
parinfidelitas (In e p . ad Rom. 9, PL 117, 442) .BRUNO DE
WURZBOURG. Per fidus gagne chez cet auteu r
le sens de mal croyant ; lorsqu'il appelle les Juifs fierfidi
,il explique qu'ils le sont, si l'on ose dire, de bonne foi : . .
.inimictim ., . Iudaeum der fidurn s fiecialiter dicit, qui durn
Patremse fiutat defendere, Filio existit inimicus (In Ps . 8,3, PL
142,67) .Ailleurs nous trouvons mis en parallle fier fidus et
im'puas :Tanti et tot de Iudaeis imfiii /timing , ut bene omnes
derfcdi esse . . .putarentur (In Ps . 13,4, PL 142,82) . La erfidia
des juifs s edfinit aussi par l'opposition la credulitas des
gentils, et signifi edonc refus de croire (In Ps . 45,2, PL 142,191
; cf. 47,6 ,PL 1 4 2 , 195 ; 54,23, PL 142,217) .
Perfdia prend mme le sens de pusillanimit , manqu ede confiance
e : les Juifs dans leur der fidia murmuraient dan sle dsert dj
contre le Seigneur 2 (In Ps. 77,10, PL 142,291) .
CARDINAL HUMBERT. Arrivs la fin de la priode envisa-ge, nous
trouvons encore l'quation derfidia = im'pietas refusde croyance e :
Perfidia enim sine im'pietas generalis caracterest illis omnibus,
Paganis scilicet, Iudaeis, haereticis . . . (Adu .Simoniac . 2,42,
MGH, Libelli de Lite . . . 1,191 ; cf. 2,46, MGH ,Lib. de 1 . 1,194
; 3,26, MGH, Lib . de 1 . 1,232 ; 3,40, MGH ,Lib . de 1 . 1,248)
.
1. C'est Remi d'Auxerre qu'il faut restituer ces textes
faussement attribu s Haymon d'Alberstadt Cf
. C . Spie%, Esquisse d ' une histoire de l'exgse latine . . .
,Paris 1 944, P . 51 .
2. Craignant la soif, cf. Ex . 17, 2 sqq ., et la faim, cf
. Ex, 16, 2 sq .
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16 9
III . CONCLUSION .
La plupart du temps, perfidia et 75erfidus, dans des texte
sreligieux, gardent le sens religieux : incroyance , incroyant .Ce
sens est dfini par l'opposition fides (Lon le Grand, Grgoir ele
Grand, Raban Maur, Remi d'Auxerre, Paschase Radbert ,Ratramme),
credulitas (Bruno de Wurzbourg), fidelis (Maximede Turin), credere
(Grg . le Gr., Raban Maur, Remi d'Auxerre) ,ou le parallle avec
incredulus (Quiricus), inipius (Bruno deWurzbourg), infidelitas
(Grg . le Gr ., Raban Maur), increclulitas(Maxime de Turin),
impietas (Cardinal Humbert) .
Quelques fois, lorsque le contexte ne permet pas la dfinitio ndu
sens, nous pouvons le contrler lors de la reprise du mm etexte avec
variation dans le terme employ : ainsi, les perfidide la prire du
Vendredi Saint deviennent des in fideles dans letexte de Raban Maur
; la perfidia des Juifs d'Espagne, signalepar Grgoire le Grand,
devient infidelis dans la loi Visigothe .Remi d'Auxerre et Paschase
Radbert transforment per fidiaemploye par Raban Maur en in
fidelitas ou infideles .
Nous n'avons pas trouv perfidus ou perfidia employs pourviter
une rptition trop frquente de termes synonymes o uapparents (tout
au plus faudrait-il signaler les formations raresde per fcdens et
difidens dans des textes de Raban Maur ; cf .supra p . 41, note 2)
. Au contraire, il y a lieu de signaler l'absenc ede per fidus ou
perfidia dans des listes d'pithtes exprimantl'incroyance des juifs
. Les auteurs n'auraient-ils pas crain tde dpasser avec ces termes
leur pense ? (V . notamment Isidor ede Sville, Ildefonse de Tolde,
Idalius de Barclone, Adamman . )Et clans cet ordre d'ides,
serait-il permis de signaler l'absenc edu terme perfidia l o la
trahison de Judas le suggreraitpourtant ? L'auteur aurait-il
craint, cette fois, de l'employe ren dehors du sens religieux ?
(Cf. Raban Maur . )
Si perfidia se traduit le plus souvent par incroyance , so nsens
est dans d'autres cas plus dfini et devient incroyanc emalveillante
ou perscutrice (Isidore de Sv ., Ps .-Bde ,Alcuin, Paulin d'Aquile,
Raban Maur, Anglme de Luxeuil) .
La perfidia peut signifier rupture de foi , notamment ausujet
des Juifs convertis au christianisme qui retournent leur
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premire religion (Braulion, Alvare de Cordoue), ou encor e
fausse croyance (Julien de Tolde), croyance erron e(Arnobe le Jeune
et Damase, Bruno de Wurzbourg), refusde croire (Bruno de
Wurzbourg), ou mme manque de con -fiance , pusillanimit (Bruno de
Wurzbourg) . Enfin, la poly-valence de perfidia permet des auteurs
de se servir de ce term edans un emploi dlibrement quivoque (Pierre
Chrysologue ,Avit de Vienne) .
La signification de perfidia et gierftdus change non
seulementd'un auteur l'autre, mais mme l'intrieur de l'ceuvre d'u
nmme auteur ; nous n'avons pu dceler aucune volution, serait -ce
mme une prpondrance de sens, si ce n'est celui d' incroyan -ce qui,
travers toute l'poque envisage, ct de tan td'autres, reste valable
.
Paris-Strasbourg .
B . BLUMENKRANZ .
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