MARDI 5 OCTOBRE – 20H Habanera Elīna Garanča, mezzo-soprano Orchestre Symphonique National de Lettonie Karel Mark Chichon, direction Coproduction Céleste Productions – Les Grandes Voix / UMCMP, Salle Pleyel. Fin du concert vers 21h45. Elīna Garanča | Orchestre Symphonique National de Lettonie | Karel Mark Chichon | Mardi 5 otcobre
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mardi 5 octobre – 20h
Habanera
Elīna Garanča, mezzo-sopranoOrchestre Symphonique National de LettonieKarel Mark Chichon, direction
Coproduction Céleste Productions – Les Grandes Voix / UMCMP, Salle Pleyel.
Fin du concert vers 21h45.
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Mardi 5 oCtobre
arturo marquezDanzón n° 2
Fernando obradorsEl Vito — extrait des Canciones clásicas españolas
Pablo LunaCanción española – extrait d’El Niño judio
Giuseppe VerdiOuverture des Vêpres siciliennes
amilcare PonchielliVoce di donna – extrait de La Gioconda
Gaetano donizettiFia dunque vero – O mio Fernando – extrait de La Favorita
entracte
Federico chuecaPrélude d’El Bateo
Francisco asenjo barbieriCanción de Paloma – extrait d’El Barberillo de Lavapies
Xavier montsalvatgeEl Cant dels ocells
Nikolaï rimski-KorsakovCapriccio Espagnol
Georges bizetOuverture – extrait de Carmen
Habanera – extrait de Carmen
Entracte de l’acte II – extrait de Carmen
Chanson bohème – extrait de Carmen
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Ce programme est consacré à l’espagne ou au style gitan, à part les trois pièces italiennes ; sa dominante ibérique – que les compositeurs soient espagnols ou non – verra l’apparition fréquente du fameux mode phrygien (gamme de mi sans dièses), des imitations de guitare, et des rythmes de danse enfiévrés, souvent à trois temps. Si la guitare est absente de l’orchestre, en revanche elle est souvent imitée.
arturo marquez (1950)Danzón n° 2
Composition : 1994.
durée : environ 9 minutes.
Cette pièce est si populaire au Mexique natal de son auteur qu’on la considère comme une sorte de deuxième hymne national. de forme a-b-a-b, elle traite deux airs de danse, l’un alangui et poétique, l’autre entraînant. Le premier thème s’inspire du folklore cubain, c’est une habanera, qui permet au compositeur des effets instrumentaux délicats, tel ce solo initial de clarinette bientôt mêlé de hautbois. Une transition énergique et un peu sombre conduit au deuxième thème : celui-ci se rattache à la région mexicaine de Veracruz, mais on y reconnaît l’influence du cha-cha-cha cubain, avec ses quatre temps bien marqués ; l’orchestration y est plus étoffée, avec présence de la trompette (Mexique oblige). Les deux idées sont reprises sous des timbres et des contrepoints différents avec, dans le deuxième thème, un soupçon de polytonalité à la darius Milhaud.
anonyme – arrangement de Fernando obradors (1897-1945)El Vito (extrait des Canciones clásicas españolas)
durée : environ 2 minutes.
Fernando obradors est connu pour ses zarzuelas et pour ses arrangements d’airs populaires, tel celui-ci. en deux strophes, cette chanson condense toute l’espagne, son piétinement de danse (zapateado), ses virevoltes à trois temps, et le chant en pur mode phrygien ; le texte est une autodérision d’une fille des rues.
Pablo Luna (1879-1942)Canción española (extrait d’El Niño judio)
durée : environ 3 minutes.
Cette romanza, en fait une ariette de zarzuela, est d’un grand charme. Sa première partie, en style léger, n’est typée que par ses trois temps et ses trilles et ornementations à la voix : une jeune fille décrit elle-même son appartenance à l’espagne. La partie centrale, où les
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pizzicati imitent la guitare, est beaucoup plus caractéristique : l’héroïne aime sans espoir un beau gitan aux yeux noirs, et chante en style modal, à l’andalouse.
Giuseppe Verdi (1813-1901)Ouverture des Vêpres siciliennes
Composition : 1852-55.
Création : 13 juin 1855 à l’opéra de Paris.
durée : environ 9 minutes.
Cette ouverture, prévue pour un opéra à grand spectacle et plein de rebondissements, condense l’action dans une « bande-annonce » des thèmes à venir, qu’elle ordonne sous un schéma classique. L’introduction lente sonne lugubre avec son rythme funèbre et ses gémissements de vents. Le premier thème de l’allegro est un sauvage agitato, qui correspondra dans l’action à une scène de massacre ; le second thème, chantant, est une mélodie conjointe aussi belcantiste que verdienne dans son lyrisme balancé ; la section conclusive est une troisième idée sautillante et enthousiaste, en crescendo. Le développement accentue le contraste entre la violence du premier thème et la douceur idéalisée du second ; après une réexposition amorcée directement sur ce deuxième thème, la coda triomphe en fanfare.
amilcare Ponchielli (1834-1886)Voce di donna (extrait de La Gioconda, acte i)
Création : 1876.
durée : environ 4 minutes.
Loin de l’espagne et dans la Venise du XViie siècle, une vieille femme aveugle remercie une bienfaitrice qui l’a sauvée ; elle lui offre son chapelet. C’est un très bel exemple de bel canto pour mezzo-soprano, dont la pureté contraste dans ce programme avec les désinvoltures plus rauques des pièces à l’espagnole. on remarquera la harpe, instrument céleste, et l’élégiaque cor anglais ; la partie centrale de l’aria, où il est fait mention du rosaire, est plus retenue, en choral discret.
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Gaetano donizetti (1797-1848)Fia dunque vero – O mio Fernando (extrait de La Favorita, acte iii)
Création : à l’opéra de Paris le 2 décembre 1840.
durée : environ 8 minutes.
La belle Leonora aime Fernando, qui voudrait, en récompense de ses hauts faits, demander au roi l’autorisation de l’épouser. Mais Fernando ignore une triste réalité : sa bien-aimée est la favorite de ce roi. dans cet air, l’un des plus expressifs de l’opéra, la jeune femme refuse la perspective d’un arrangement déshonorant. Le récitatif initial est plein d’agitation, puis indigné, avec de brusques ponctuations de l’orchestre. Suit une cadence de harpe, très décorative mais qui en la circonstance figure certainement des larmes. L’air, indiqué cantabile et introduit par des cors à la tierce, offre un bel exemple de bel canto issu tout droit de bellini, avec son mélange raffiné de tendresse et d’élégant chagrin ; il s’arrête, selon l’usage, sur un point d’orgue où la diva doit improviser quelques vocalises. Mais survient un deuxième récitatif, encore plus dramatique que le premier ; la pièce se termine par une vive cabalette, soutenue par le battement fiévreux de l’orchestre à quatre temps, où Leonora exprime son désespoir avec plus de dramatisme : elle annonce ainsi la Traviata verdienne.
Federico chueca (1846-1908)Prélude de la zarzuela El Bateo
Composition : 1901.
durée : environ 4 minutes.
Federico Chueca, pianiste de café et chef d’orchestre de zarzuelas, en a composé lui-même de nombreuses, plutôt brèves (du petit genre ou « genero chico »). Grâce à sa facilité d’invention, ses mélodies passaient aussitôt sur toutes les lèvres et devenaient en quelque sorte des chansons populaires. Cette petite ouverture, du type « pot-pourri », anticipe les airs à venir. elle témoigne d’un esprit de danse léger et enjoué ; en deuxième position, une valse témoigne de l’influence de Johann Strauss, puis la pièce retourne en espagne avec une habanera aux cuivres ; suit un galop charmant, plus sage que ceux d’offenbach.
Francisco asenjo barbieri (1823-1894)Chanson de Paloma (extrait du Barberillo de Lavapies)
Création : à Madrid le 18 décembre 1874.
durée : environ 3 minutes.
barbieri, initiateur de la « zarzuela grande » (trois actes au lieu d’un seul), ne s’est pas consacré à la seule musique légère. Musicologue et compilateur de chants espagnols
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anciens, il a également fondé la première société de concerts madrilène en 1866. Cet air de Paloma – une gaie jeune fille née « rue de la colombe » – aux trois temps rapides exige une articulation très alerte.
anonyme – arrangement de Xavier montsalvatge (1912-2002)El Cant dels ocells (Le chant des oiseaux)
durée : environ 6 minutes.
Qui ne se souvient de Pau Casals interprétant au violoncelle cet air langoureux et large, dans le tempo adagissimo d’une aria sacrée ? El Cant dels ocells est un ancien chant de Noël en deux strophes, dont la courbe mélodique pleine de nostalgie semble lancée dans le vent, puis retombe avec la sérénité noble d’un air de bach. Cette pièce est devenue, sous la dictature franquiste, une sorte d’hymne autonomiste catalan. elle a fait l’objet de nombreux arrangements, dont celui de Xavier Montsalvatge, compositeur moderne le plus représentatif de la Catalogne.
Composition : 1887, pour se délasser de l’orchestration du Prince Igor de borodine. Création : 31 octobre 1887
à Saint-Pétersbourg sous la direction du compositeur.
durée : environ 9 minutes.
beaucoup de pièces hispanisantes pour orchestre requièrent le violon solo, non qu’il soit typique de l’espagne, mais parce qu’il chante avec souplesse les mélopées modales du pays. dans cette rhapsodie ivre de mouvement et de sonorités, rimski-Korsakov, grand connaisseur de l’instrumentation, propose une sorte de « concerto pour orchestre », coruscant défilé de chants solistes : le violon bien sûr, sémillant, capricieux (à l’origine le projet était une fantaisie pour violon et orchestre) ; le hautbois, très oriental, qui imite le cante jondo avec ses trilles, ainsi que son cousin le cor anglais ; la clarinette, rêveuse ou humoristique ; la flûte, parfumée, nocturne ; la harpe, guitare magnifiée aux glissandi vertigineux ; le violoncelle plaintif, les cors lointains… Le compositeur, qui entretenait son bloc-notes de folklores divers, a prélevé ses thèmes dans un recueil barcelonais, puis il a investi tout son époustouflant métier dans leur habillage et leur succession.
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L’Alborada, tapageuse avec son grand déploiement de percussions, donne le ton.elle encadre des Variations nostalgiques dont le thème ressemble… à quelque vieille chanson russe, présentée aux cors, et variée à la mode slave, avec peu de changements si ce n’est le timbre. Les trois premières parties du morceau ne sont qu’un hors-d’œuvre, avant l’orgie de danse qui s’empare des deux derniers : le chant gitan, superbe mélodie glissante et sensuelle, est théâtralement présenté par des « cadences » solistes, fanfare de paso-doble, gazouillis de flûte, etc., le tout sur des tapis de percussion à découvert : roulement de caisse claire, de timbale ou même de triangle ! enfin le fandango, lancé à la voix puissante des trombones, est un bouquet final dont l’intérêt ne cesse de croître grâce aux contrepoints ; le chant gitan ressurgit, et l’alborada referme la pièce dans un enragement guitaresque, de haut en bas de l’orchestre, à la folie.
Georges bizet (1838-1875)extraits de Carmen : Ouverture, Habanera, Prélude de l’acte II, Chanson bohème
Création : le 3 mars 1875 à l’opéra-Comique, Paris.
durée : environ 11 minutes.
Georges bizet n’a jamais franchi les Pyrénées ; c’est pourtant grâce à la création madrilène de Carmen que les espagnols ont enfin prêté une plus grande attention à leur folklore. L’œuvre célébrissime s’écoute et se retient aussi facilement qu’une opérette, mais doit également son succès à son drame, réaliste et indémodable.
Le mélange d’atmosphère ensoleillée et de roman noir se manifeste dès l’ouverture. Celle-ci éclate dans une atmosphère hautement festive, où Nietzsche entendait« un magnifique tapage de cirque » : roulement d’un thème de marche en doubles croches, plusieurs fois transposé, scansion des timbales et du triangle. Le deuxième thème est le fameux air faraud du toréador, présenté à l’unisson des cordes. Soudain le troisième thème jette un frisson d’horreur et de fatalisme sur des trémolos : c’est le « motif du destin » avec sa seconde augmentée, seul leitmotiv de l’opéra.
La fameuse Habanera est devenue un prototype du genre. bizet a calqué et légèrement modifié celle de l’espagnol Sebastián iradier, intitulée El Arreglito. Le rythme caractéristique, déhanché et très détendu, le glissement provocant de la mélodie sur le chromatisme descendant constituent la première intervention de l’héroïne, son autoportrait d’érotisme et de versatile liberté. Les fameuses paroles « si je t’aime, prends garde à toi ! » seraient de bizet lui-même.
Le premier entracte (prélude de l’acte ii, dit aussi Les Dragons d’Alcala) est une de ces marches gracieuses dont bizet a le secret. Les espagnols ne s’y trompent pas, qui trouvent à Carmen plus d’une finesse typiquement française. Les bassons s’avancent, non sans humour, soutenus par des pizzicati ; plus loin le thème est repris aux clarinettes, avec contrepoint des bassons, à deux voix. La fin se perd en appels des bois successifs : flûte, hautbois, clarinette, basson.
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au début du deuxième acte, Carmen, dans la taverne de Lillas Pastia, chante une chanson bohème pour divertir la compagnie. Le prélude, délicatement sautillant, décline, un degré descendant après l’autre, tout le mode phrygien. Puis les trois strophes chantées enflent en crescendo et en accélération, depuis la subtile trépidation du début jusqu’à la frénésie dionysiaque, saturée de percussions, de la coda. Le texte définit l’âme des gitanes, leur musicalité aux mystérieuses origines, colorée d’instruments singuliers et métalliques comme le sistre égyptien. La quasi-totalité des airs que chante Carmen sont des danses ; c’est certainement dans celle-ci qu’elle se montre le plus torride et endiablée.
Isabelle Werck
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Fernando obradors
El Vito
Una vieja vale un real
y una muchacha dos cuartos,
pero como soy tan pobre
me voy a los más barato,
con el Vito, Vito, va.
– No me haga usted cosquillas,
que me pongo colorá.
Pablo Luna
El Niño judio
de espana vengo, soy española,
en mis ojos me traigo luz de su cielo
y en mi cuerpo la gracia de la manola!
de españa vengo, de españa soy
y mi cara serrana lo va diciendo.
He nacido en españa por donde voy.
a mi lo madrileño, me vuelve loca
y cuando yo me arranco con una copla
el acento gitano de mi canción
toman vida las flores de mi mantón.
de españa vengo, de españa soy
y mi cara serrana lo va diciendo.
Yo he nacido en españa por donde voy.
Campana de la torre de Maravillas
si es que tocas a fuego toca de prisa:
mira que ardo por culpa de unos ojos
que estoy mirando. Madre, me muero,
por culpa de unos ojos negros, muy negros,
que los tengo « metíos » dentro del alma
y que son los ojazos de mi gitano.
Muriendo estoy, mi vida, por tu desvío;
te quiero y no me quieres, gitano mío.
Mira que pena verse así, despreciada,
siendo morena!
Une vieille femme vaut un réal,
une jeune fille deux cuartos,
mais comme je suis pauvre
je vais au moins cher,
avec le Vito, le Vito, il va.
– Ne me chatouille pas comme ça,
tu me fais rougir.
Je viens d’espagne, je suis espagnole,
mes yeux reflètent la lumière brillante du ciel
et mon corps la grâce de ses habitants !
Je viens d’espagne, d’espagne je suis,
et mon visage le montre bien.
Je suis née espagnole, ça, c’est sûr !
rien qui vient de Madrid ne m’est étranger,
et quand j’entame une chanson
le style gitan de mon chant
fait éclore les fleurs sur mon châle.
Je viens d’espagne, d’espagne je suis,
et mon visage le montre bien.
Je suis née espagnole, ça, c’est sûr !
Cloche de la tour des Merveilles,
si tu dois déclencher l’alarme incendie, sonne vite :
vois comme je brûle à cause d’une paire d’yeux
pour lesquels je tombe. dieu, je meurs
à cause d’une paire d’yeux noirs, si noirs,
ils m’ont touchée jusqu’à l’âme
les yeux de mon amant gitan.
Je meurs, mon amour, de ton dédain ;
Je t’aime et toi, tu ne m’aimes pas, hélas.
Vois combien c’est triste d’être dépréciée
parce que l’on est noire !
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Mardi 5 oCtobre
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de españa vengo, de españa soy
y mi cara serrana lo va diciendo.
Yo he nacido en españa, por donde voy!
amilcare Ponchielli
Voce di donna
Voce di donna o d’angelo
le mie catene ha sciolto;
mi vietan le mie tenebre
di quella santa il volto,
pure da me non partasi
senza un pietoso don, no, no!
a te questo rosario
che le preghiere aduna;
io te lo porgo, accettalo,
ti porterà fortuna;
sulla tua testa vigili
la mia benedizion!
Gaetano donizetti
Fia dunque vero – O mio Fernando
Fia dunque vero… oh Ciel!
desso, Fernando, lo sposo di Leonora! ah!
tutto mel dice, e dubbia l’alma ancora
all’inattesa gioia!
oh dio! Sposarlo…
oh mia vergogna estrema!
in dote al prode recar il disonor!
No… mai dovesse esecrarmi… fuggir!
Saprà in brev’ora chi sia
la donna che cotanto adora!
o mio Fernando, della terra il trono.
a possederti avria donato il cor;
ma puro l’amor mio, come il perdono,
dannato – ahì, lassa! e a disperato orror!
il ver fia noto, e in tuo dispregio estremo
la pena avrommi che maggior si de’.
ah! – Se il guisto tuo sdegno allor, allor fia scemo,