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Sigmund Freud
Le moi et le ça
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Table des matières
Avant-propos....................................................................................2
1. La conscience et l’inconscient......................................................3
2. Le moi et le ça (Es).......................................................................
3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi............................................1#
$. Les deu% vari"t"s d’instincts......................................................2&
'. Les "tats de d"pendance du moi................................................3
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Avant-propos
ans cet essai! *e me propose de poursuivre le d"veloppement des
consid"rations +ue *,avais es+uiss"es dans Au-delà du principe duplaisir, en oservant leur "gard la m/me attitude de curiosit"
ienveillante +ui m,avait guid"e! ainsi +ue *e l,ai dit! lors+ue
*,"crivais ce dernier essai. 0e reprends donc les m/mes id"es! en les
attacant divers aits ournis par l,oservation pscanalti+ue 4 et
*e cerce tirer de cette association entre les id"es et les aits de
nouvelles conclusions! sans touteois recourir de nouveau%
emprunts la iologie. 5l en r"sulte +ue *e reste ici plus pr6s de lapscanalse +ue dans Au-delà. Aussi! cet essai porte-t-il plut7t le
caract6re d,une snt6se +ue celui d,une sp"culation et semle se
poser un ut asse8 "lev". 0e me rends cependant compte +u,il ne va
pas au-del de certaines constatations tr6s rudimentaires et *,accepte
l,avance le reproce +u,on pourrait m,adresser sur ce point.
5l n,en reste pas moins +ue *e touce ici des +uestions +ui n,ont
pas encore ait l,o*et d,une "laoration pscanalti+ue et +ue *esuis olig" de m,occuper de certaines t"ories +ui ont "t" ormul"es
par des auteurs non-pscnalstes! ou par des pscanalstes aant
rompu avec la pscanalse. 9out en "tant dispos" tou*ours
reconna:tre ce +ue *e dois d,autres travailleurs! *e dois cependant
d"clarer +ue! dans ce cas particulier! *e ne me sens redevale
personne de +uoi +ue ce soit. Sil est des +uestions dont la ps-
canalse ne s,est pas encore occup"e! il aut en cercer la cause!
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Avant-propos
non dans un parti-pris ou dans une attitude d"li"r"ment n"gative
l,"gard de ces +uestions! mais dans le ait +ue le cemin +u,elle avait
suivi *us+u, pr"sent ne l,avait pas encore mise en leur pr"sence. Et
au*ourd,ui +u,elle est en;n arriv"e ce point! ces +uestions se
pr"sentent elle sous un aspect +ui di<6re de celui sous le+uel elles
se pr"sentent au% autres.
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1. La conscience et l’inconscient
ans ce capitre d,introduction! *e n,ai rien de nouveau dire et
*e ne puis gu6re "viter la r"p"tition de ce +ue *,ai souvent eul,occasion de dire pr"c"demment.
La division du psci+ue en un psci+ue conscient et un
psci+ue inconscient constitue la pr"misse ondamentale de la
pscanalse! sans la+uelle elle serait incapale de comprendre les
processus patologi+ues! aussi r"+uents +ue graves! de la vie
psci+ue et de les aire rentrer dans le cadre de la science. Encore
une ois! en d,autres termes = la pscanalse se reuse consid"rerla conscience comme ormant l,essence m/me de la vie psci+ue!
mais voit dans la conscience une simple +ualit" de celle-ci! pouvant
coe%ister avec d,autres +ualit"s ou aire d"aut.
Si *e pouvais avoir l,illusion +ue tous ceu% +ui s,int"ressent la
pscologie lisent cet essai! *e m,attendrais certainement ce +ue
plus d,un lecteur! co+u" par la place modeste +ue *,accorde la
conscience! me auss>t compagnie d6s cette premi6re page et se
reus>t poursuivre la lecture. ?ous sommes ici! en e<et! en
pr"sence du premier Schibboleth de la pscanalse. La plupart des
gens poss"dant une culture pilosopi+ue sont asolument inca-
pales de comprendre +u,un ait psci+ue puisse n,/tre pas
conscient! et ils repoussent cette id"e comme asurde et en
contradiction avec la saine et simple logi+ue. @ela tient! mon avis!
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1. La conscience et l’inconscient
ce +ue ces gens n,ont *amais "tudi" les p"nom6nes de l,pnose et
du r/ve +ui! astraction aite de ce +u,ils peuvent avoir de
patologi+ue! nous imposent la mani6re de voir +ue *e viens de
ormuler. En revance! leur pscologie ond"e sur l,omnipr"sence
de la conscience! est incapale de r"soudre les prol6mes en rapport
avec l,pnose et le r/ve.
Btre conscient C est avant tout une e%pression purement
descriptive et se rapporte la perception la plus imm"diate et la plus
certaine. Dais l,e%p"rience nous montre +u,un "l"ment psci+ue!
une repr"sentation par e%emple! n,est *amais conscient d,une açon
permanente. @e +ui caract"rise plut7t les "l"ments psci+ues! c,est
la disparition rapide de leur "tat conscient. ne repr"sentation!
consciente un moment donn"! ne l,est plus au moment suivant!
mais peut le redevenir dans certaines conditions! aciles r"aliser.
ans l,intervalle! nous ignorons ce +u,elle est 4 nous pouvons dire
+u,elle est latente! entendant par l +u,elle est capable à tout instant
de devenir consciente. En disant +u,une repr"sentation est rest"e!
dans l,intervalle! inconsciente! nous ormulons encore une d";nition
correcte! cet "tat inconscient concidant avec l,"tat latent et
l,aptitude revenir la conscience. Les pilosopes nous adres-
seraient ici l,o*ection suivante = le terme inconscient ne se laisse pas
appli+uer dans ce cas particulier! car aussi longtemps +u,une
repr"sentation se trouve l,"tat latent! elle ne repr"sente rien de
psci+ue. ?ous nous garderons ien de r"pondre +uoi +ue ce soit
cette o*ection! car cela nous entra:nerait dans une pol"mi+ue
purement verale! la+uelle nous n,avons rien gagner.
Dais nous avons otenu le terme ou la notion de l,inconscient en
suivant une autre voie! et notamment en utilisant des e%p"riences
dans les+uelles intervient le dynamisme psci+ue. ?ous avons
appris ou! plut7t! nous avons "t" olig"s d,admettre! +u,il e%iste
d,intenses processus psci+ues! ou repr"sentations (nous tenons ici
compte principalement du acteur +uantitati! c,est--dire
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1. La conscience et l’inconscient
"conomi+ue)! capales de se maniester par des e<ets semlales
ceu% produits par d,autres repr"sentations! voire par des e<ets +ui!
prenant leur tour la orme de repr"sentations! sont susceptiles de
devenir conscients! sans +ue les processus eu%-m/mes +ui les ont
produits le deviennent. 5nutile de r"p"ter ici en d"tail ce +ui a "t" dit
tant de ois. Gu,il nous su<ise de rappeler +ue c,est en ce point
+u,intervient la t"orie pscanalti+ue! pour d"clarer +ue si
certaines repr"sentations sont incapales de devenir conscientes!
c,est cause d,une certaine orce +ui s, oppose 4 +ue sans cette
orce elles pourraient ien devenir conscientes! ce +ui nous
permettrait de constater comien peu elles di<6rent d,autres
"l"ments psci+ues! o<iciellement reconnus comme tels. @e +ui
rend cette t"orie irr"utale! c,est +u,elle a trouv" dans la tecni+ue
pscanalti+ue un moen +ui permet de vaincre la orce
d,opposition et d,amener la conscience ces repr"sentations
inconscientes. H l,"tat dans le+uel se trouvent ces repr"sentations!
avant +u,elles soient amen"es la conscience! nous avons donn" le
nom de refoulement 4 et +uant la orce +ui produit et maintient le
reoulement! nous disons +ue nous la ressentons! pendant le travail
analti+ue! sous la orme d,une résistance.
?otre notion de l,inconscient se trouve ainsi d"duite de la t"orie
du reoulement. @e +ui est reoul"! est pour nous le prototpe de
l,inconscient. ?ous savons cependant +u,il e%iste deu% vari"t"s
d,inconscient = les aits psci+ues latents! mais susceptiles de
devenir conscients! et les aits psci+ues reoul"s +ui! comme tels et
livr"s eu%-m/mes! sont incapales d,arriver la conscience. ?otre
mani6re d,envisager le dnamisme psci+ue ne peut pas rester sans
inIuence sur la terminologie et la description. Aussi disons-nous +ue
les aits psci+ues latents! c,est--dire inconscients au sens descrip-
ti! mais non dnami+ue! du mot! sont des aits préconscients! et
nous r"servons le nom d'inconscients au% aits psci+ues reoul"s!
c,est--dire dnami+uement inconscients. ?ous sommes ainsi en
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1. La conscience et l’inconscient
possession de trois termes = conscient! pr"conscient et inconscient!
dont la signi;cation n,est plus purement descriptive. ?ous admettons
+ue le pr"conscient se rapproce davantage du conscient +ue
l,inconscient et! comme nous n,avons pas "sit" attriuer ce
dernier un caract6re psci+ue! nous "siterons d,autant moins
reconna:tre ce caract6re au pr"conscient! c,est--dire ce +ui est
latent. Dais pour+uoi ne suivrions-nous pas l,e%emple des
pilosopes +ui tracent une ligne de d"marcation entre le
pr"conscient et l,inconscient! d,une part! le conscient! de l,autre! ce
+ui para:t d,ailleurs tr6s logi+ue J Si nous le aisions! ces pilosopes
nous inviteraient alors consid"rer le pr"conscient et l,inconscient
comme deu% vari"t"s ou degr"s du psychoïde. L,unit"! il est vrai! se
trouverait ainsi r"talie! mais nous nous eurterions! dans l,e%pos"
des aits! des di<icult"s sans ;n! et le seul ait important! savoir
+ue ces pscodes concident sur pres+ue tous les points avec ce +ui
est g"n"ralement reconnu comme psci+ue! se trouverait reoul"
l,arri6re-plan! au pro;t d,un pr"*ug" +ui date de l,"po+ue oK ces
pscodes "taient encore inconnus! du moins dans ce +u,il ont
d,essentiel.
r nos trois termes = conscient, préconscient, inconscient! sont
aciles manier et nous donnent une grande liert" de mouvements!
la condition de ne pas oulier +ue si! au point de vue descripti! il
a deu% vari"t"s d,inconscient! il n, en a +u,une seule! au point de
vue dnami+ue. ans certains cas! nous pouvons aire un e%pos" en
n"gligeant cette distinction! mais dans d,autres elle est
indispensale. Guoi +u,il en soit! nous sommes su<isamment
aitu"s ce doule sens de l,inconscient et nous n,en avons *amais
"prouv" une grande g/ne. 5l me para:t! en tout cas! in"vitale. En ce
+ui concerne! en;n! la distinction entre le conscient et l,inconscient!
elle se r"duit une simple +uestion de perception! +uestion +ui
comporte la r"ponse oui ou non! l,acte de la perception lui-m/me ne
nous ournissant pas la moindre inormation sur les raisons pour
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1. La conscience et l’inconscient
les+uelles une cose est perçue ou non. n aurait tort de se plaindre
de ce +ue le dnamisme psci+ue se manieste tou*ours sous un
doule aspect (conscient et inconscient) 1.
Dais les recerces pscanalti+ues ult"rieures ont montr" +ue
ces distinctions "taient! elles aussi! insu<isantes et insatisaisantes.
Marmi les situations dans les+uelles ce ait appara:t d,une açon
particuli6rement nette! nous citerons la suivante +ui nous semle
d"cisive. ?ous nous repr"sentons les processus psci+ues d,une
personne comme ormant une organisation co"rente et nous disons
+ue cette organisation co"rente constitue le Moi de la personne.
@,est ce Moi, pr"tendons-nous! +ue se rattace la conscience! c,est
lui +ui contr7le et surveille les acc6s vers la motilit"! c,est--dire
l,e%t"riorisation des e%citations. ?ous voons dans le Moi l,instance
psci+ue +ui e%erce un contr7le sur tous ses processus partiels! +ui
s,endort la nuit et +ui! tout en dormant! e%erce un droit de censure
sur les r/ves. @,est encore de ce Moi +ue partiraient les
reoulements! la aveur des+uels certaines tendances psci+ues
sont! non seulement "limin"es de la conscience! mais mises dans
l,impossiilit" de se maniester ou de s,e%primer d,une açon
+uelcon+ue. Au cours de l,analse! ces tendances! "limin"es par le
1 Noir ce su*et Bemerun!en "ber den Be!rift des #nbe$ussten, dans
Sammlung Oleiner Scriten 8ur ?eurosenlere C! $e S"rie. 5l convient de
signaler une nouvelle orientation dans la criti+ue de l,inconscient. @ertains
auteurs +ui! tout en consentant reconna:tre les aits pscanalti+ues! se
reusent admettre l,inconscient! ont recours cet argument irr"utale +ue
la conscience elle-m/me! en tant +ue p"nom6ne! pr"sente de nomreu%degr"s d,intensit" et de clart". e m/me +u,il a des processus dont nous
avons une conscience vivre! rappante! autant dire concr6te! il en est d,autres
dont nous avons une conscience aile! peine perceptile 4 et! a*outent ces
auteurs! les processus dont nous avons la conscience la plus aile sont
pr"cis"ment ceu% au%+uels la pscanalse appli+ue improprement la
+uali;cation d,inconscients! alors +u,en r"alit" ils seraient conscients +uand
m/me ou! tout au moins! demeureraient dans la conscience C! capales! si
on leur pr/te une attention su<isante! de devenir pleinement et intens"ment
conscients.
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1. La conscience et l’inconscient
reoulement! se dressent contre le Moi, et la t>ce de l,analse
consiste supprimer les r"sistances +ue le Moi nous oppose dans
nos tentatives d,aorder les tendances reoul"es. r! on constate au
cours de l,analse +ue le malade se trouve ort emarrass" lors+u,on
lui impose certaines t>ces! +ue ses associations se trouvent en
d"aut toutes les ois +u,elles se rapprocent de ce +ui est reoul".
?ous lui disons alors +u,il suit l,inIuence d,une r"sistance! mais il
n,en sait rien lui-m/me 4 et alors m/me +ue les sentiments p"niles
Mour autant +ue des arguments puissent *ouer un r7le +uelcon+ue dans la
solution d,une +uestion +ui! comme celle +ui nous occupe! d"pend
"troitement de conventions ou de acteurs a<ectis! nous dirons ceci =
conclure du ait +ue la conscience pr"sente une "celle de nettet" et declart" l,ine%istence de l,inconscient "+uivaut a<irmer la non-e%istence de
l,oscurit"! parce +ue la lumi6re pr"sente toutes les gradations! depuis
l,"clairage le plus cru *us+u,au% lueurs les plus att"nu"es! peine
perceptiles! ou tirer des innomrales degr"s de vitalit" un argument en
aveur de la non-e%istence de la mort. @es raisonnements peuvent! *us+u, un
certain point! /tre ing"nieu%! mais ils sont d"pourvus de toute valeur
prati+ue! ce dont on ne tarde pas se rendre compte d6s +u,on veut en tirer
certaines cons"+uences! dans le genre de celle-ci! par e%emple = puis+ue
l,oscurit" n,e%iste pas! point n,est esoin d,allumer des lumi6res 4 puis+ue la
mort n,e%iste pas! tous les organismes sont immortels. En outre! en ramenant
l,imperceptile la conscience! on se prive de la seule certitude directe et
imm"diate +ue comporte la vie psci+ue. ne conscience dont on ne sait
rien me para:t! en e<et! une pot6se eaucoup plus asurde +ue celle
d,une vie psci+ue inconsciente. En;n! ceu% +ui ont cerc" assimiler
l,inconscient l,imperceptile n,ont pas tenu compte des conditions dnami-
+ues au%+uelles la conception pscanalti+ue attriue! au contraire! une
importance capitale. Les auteurs en +uestion n"gligent! en e<et! deu% aits =ils oulient! en premier lieu! comien il est di<icile de pr/ter une attention
su<isante ce +ui est imperceptile et +uels e<orts il aut d"ploer cet
e<et 4 et ils ignorent! en deu%i6me lieu! +u,alors m/me +ue ces e<orts sont
couronn"s de succ6s! la conscience ne reconna:t pas ce +ui lui "tait rest"
*us+u,alors imperceptile! +u,elle le repousse comme +uel+ue cose
d,"tranger et de contraire. La tentative de r"duire l,inconscient
l’imperceptile ou ce +ui est peu perceptile n,appara:t ainsi +ue comme
une cons"+uence du pr"*ug" +ui postule l,identit" du psci+ue et du
conscient.
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1. La conscience et l’inconscient
+u,il "prouve l,oligent reconna:tre +u,il est domin" par une
r"sistance! il est incapale de dire en +uoi elle consiste et d,oK elle
vient. Dais comme cette r"sistance "mane certainement de son Moi
et en ait partie! nous nous trouvons devant une situation +ue nous
n,avions pas pr"vue. ?ous avons trouv" dans le Doi lui-m/me
+uel+ue cose +ui est aussi inconscient +ue les tendances reoul"es
et se comporte comme elles! c,est--dire produit des e<ets tr6s
mar+u"s! sans devenir conscient! et ne peut /tre rendu tel +u, la
suite d,un travail sp"cial. e ce ait! nous nous eurtons! dans notre
travail analti+ue! d,innomrales di<icult"s et oscurit"s! lors+ue
nous voulons nous en tenir nos d";nitions aituelles! en rame-
nant! par e%emple! la n"vrose un conIit entre le conscient et
l,inconscient. H cette opposition nous devons! "tant donn" la mani6re
dont nous concevons la structure psci+ue! en sustituer une
autre = l,opposition entre le Moi co"rent et les "l"ments d"tac"s du
Moi et reoul"s2.
Dais le ait +ue nous venons de signaler est encore plus gros de
cons"+uences pour notre conception de l,inconscient. Le point de
vue dnami+ue nous en avait ourni une premi6re correction! le point
de vue structural nous en ournit une autre. ?ous sommes amen"s
reconna:tre +ue l,inconscient ne concide pas avec les "l"ments
reoul"s. 5l reste vrai +ue tout ce +ui est reoul" est inconscient! mais
il a des "l"ments +ui sont inconscients sans /tre reoul"s. ne
partie du Moi, et ieu sait +uelle importante partie! peut "galement
/tre inconsciente! et l,est certainement. Et cette partie inconsciente
du Moi n,est pas latente! au m/me titre +ue le pr"conscient! car si
elle l,"tait! elle ne pourrait pas /tre activ"e! sans devenir consciente!
et on ne se eurterait pas de si grosses di<icult"s toutes les ois
+u,on voudrait la rendre consciente. ?ous nous trouvons ainsi dans
la n"cessit" d,admettre l,e%istence d,un troisi6me inconscient! non
reoul" 4 mais nous avouons +ue! de ce ait m/me! le caract6re de
l,inconscient perd pour nous toute signi;cation pr"cise. L,inconscient
2 @. Au delà du principe de plaisir.
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1. La conscience et l’inconscient
devient une +ualit" au% signi;cations multiples +ui ne *usti;e pas
+ue les g"n"ralisations et les d"ductions rigoureuses en vue
des+uelles nous l,utiliserions volontiers. Dais nous aurions tort de la
n"gliger! car! tout prendre! la propri"t" conscient C ou
inconscient C constitue la seule lueur susceptile de nous guider
travers les t"n6res des proondeurs psci+ues.
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2. Le moi et le ça (Es)
Les recerces patologi+ues ont! d,une açon trop e%clusive!
orient" notre attention vers ce +ui est reoul". ?ous voudrionsconna:tre un peu mieu% le Moi, depuis +ue nous savons +u,il peut! lui
aussi! /tre inconscient! au sens propre du mot. 0us+u, pr"sent! nous
avons eu pour seul point de rep6re! dans nos recerces! la +ualit"
consciente ou inconsciente des "l"ments psci+ues. Dais nous
avons ;ni par nous rendre compte +ue c,"tait l une +ualit" au%
signi;cations multiples.
r! tout notre savoir est tou*ours li" la conscience. ?ous nepouvons conna:tre l,inconscient lui-m/me +u,en le rendant conscient.
Dais! alte-l = comment cela est-il possile J Gue signi;e = rendre
+uel+ue cose conscient J C @omment s, prend-on pour otenir ce
r"sultat J
?ous savons d"* +uel point de d"part nous devons nous
attacer pour r"pondre ces +uestions. La conscience! avons-nous
dit! orme la surface de l,appareil psci+ue 4 autrement dit! nous
voons dans la conscience une onction +ue nous attriuons un
sst6me +ui! au point de vue spatial! est le plus proce du monde
e%t"rieur. @ette pro%imit" spatiale doit /tre entendue non seulement
au sens onctionnel! mais aussi au sens anatomi+ue 3. Aussi nos
recerces doivent-elles! leur tour! prendre pour point de d"part
cette surace +ui correspond au% perceptions.
3 Noir Au-delà du principe du plaisir.
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2. Le moi et le ça (Es)
Sont conscientes en principe toutes les perceptions +ui viennent
de l,e%t"rieur (perceptions sensiles) 4 et sont "galement conscients
ce +ue nous appelons sensations et sentiments +ui viennent du
dedans. Dais +ue dire de ces processus internes +ue nous r"unissons
sous le nom l>ce et impr"cis de processus intellectuels C J
evons-nous les concevoir comme des d"placements de l,"nergie
psci+ue +ui! se produisant l,int"rieur de l,appareil psci+ue et
empruntant les tra*ets +ui m6nent l,action! parviennent la surace
oK se orme la conscience J u ien est-ce la conscience +ui se dirige
vers eu%! pour s, associer et s, cominer J ?ous erons remar+uer
+u,on se trouve ici en pr"sence de l,une des di<icult"s au%+uelles on
se eurte lors+u,on prend trop au s"rieu% la repr"sentation spatiale!
topi%ue des aits psci+ues. Les deu% "ventualit"s sont "galement
di<iciles concevoir 4 il doit en avoir une troisi6me.
0,avais d"* ormul" ailleurs $ l,opinion d,apr6s la+uelle la
di<"rence r"elle entre une repr"sentation inconsciente et une
repr"sentation pr"consciente (id"e) consisterait en ce +ue celle-l se
rapporte des mat"riau% +ui restent inconnus! tandis +ue celle-ci (la
pr"consciente) serait associ"e une représentation verbale.
Mremi6re tentative de caract"riser l,inconscient et le pr"conscient
autrement +ue par leurs rapports avec la conscience. H la +uestion =
@omment +uel+ue cose devient-il conscient J C on peut sustituer
avec avantage celle-ci = comment +uel+ue cose devient-il
pr"conscient J C Q"ponse = gr>ce l,association avec les
repr"sentations verales correspondantes.
@es repr"sentations verales sont des traces mn"mi+ues = elles
urent *adis des perceptions et peuvent! comme toutes les traces
mn"mi+ues! redevenir conscientes. Avant +ue nous aordions
l,analse de leur nature! une pot6se s,impose notre esprit = ne
peut devenir conscient +ue ce +ui a d"* e%ist" l,"tat de perception
consciente 4 et! en deors des sentiments! tout ce +ui! provenant du
$ &as #nbe$usste, 5nternationale Reitscr. . Mscoanalse C! 555! 11' et
Sammlung Oleiner Scriten 8ur ?eurosenlere C! $e s"rie! 11&.
1$
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2. Le moi et le ça (Es)
dedans! veut devenir conscient! doit cercer se transormer en
une perception e%t"rieure! transormation +ui n,est possile +u, la
aveur des traces mn"mi+ues.
@es traces mn"mi+ues! nous les imaginons enerm"es dans des
sst6mes! en contact imm"diat avec le sst6me perception-
conscience! en sorte +ue leurs carges psci+ues peuvent
acilement se propager au% "l"ments de ce dernier. Et! ce propos!
on pense aussit7t au% allucinations et au ait +ue le souvenir m/me
le plus vi se laisse encore distinguer aussi ien de l,allucination
+ue de la perception e%t"rieure! et on en a trouv" sans peine l,e%pli-
cation dans le ait +ue lors de la reviviscence d,un souvenir! la carge
psci+ue ne +uitte pas le sst6me dont le souvenir ait partie! tandis
+ue dans le cas d,une perception! la carge ne se propage pas
seulement de la trace mn"mi+ue au sst6me perception-conscience!
mais s, transporte tout enti6re.
Les traces verales proviennent principalement des perceptions
acousti+ues! les+uelles repr"sentent ainsi comme une r"serve
sp"ciale d,"l"ments sensiles l,usage du pr"conscient. Guant au%
"l"ments visuels des repr"sentations verales! on peut les n"gliger!
comme "tant de nature secondaire! ac+uis par la lecture 4 et nous en
dirons autant des images motrices des mots +ui! sau ce8 les
sourds-muets! *ouent un r7le de simples signes au%iliaires. H
proprement parler! le mot prononc" n,est +ue la trace mn"mi+ue du
mot entendu.
Loin de nous l,id"e de raaisser! par amour de la simpli;cation!
l,importance des restes mn"mi+ues d,ordre opti+ue ou de nier +ue
des processus intellectuels ne puissent devenir conscients gr>ce au
retour au% restes visuels. ?ous convenons m/me +ue ce8 eaucoup
de personnes c,est surtout la aveur de la visualisation +ue la
pens"e devient consciente. r! l,"tude des r/ves et des antaisies
pr"conscientes! d,apr6s les oservations de 0. Narendonc! est de
nature nous donner une id"e asse8 e%acte de cette pens"e visuelle!
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2. Le moi et le ça (Es)
en nous montrant +ue ce sont surtout les mat"riau% concrets des
id"es +ui! dans la pens"e visuelle! deviennent conscients! tandis +ue
les relations! +ui caract"risent plus particuli6rement les id"es! ne se
pr/tent pas une e%pression visuelle. Les images constituent donc
un moen tr6s imparait de rendre la pens"e consciente! et l,on peut
dire +ue la pens"e visuelle se rapproce davantage des processus
inconscients +ue la pens"e verale et est plus ancienne +ue celle-ci!
tant au point de vue plog"ni+ue +u,ontog"ni+ue.
Si! pour en revenir notre su*et! telle est la voie +ui conduit de
l,inconscient au pr"conscient! la +uestion = @omment pouvons-nous
amener la (pr") conscience des "l"ments reoul"s J C reçoit la
r"ponse suivante = En r"talissant par le travail analti+ue ces
memres interm"diaires pr"conscients +ue sont les souvenirs
verau% C. @,est ainsi +ue la conscience reste sa place! de m/me
+ue l,inconscient n,a pas esoin de +uitter la sienne pour aller
re*oindre la conscience.
Alors +ue les rapports e%istant entre la perception e%t"rieure et le
Doi sont patents et "vidents! ceu% +ui rattacent la perception
interne au Moi e%igent un e%amen sp"cial. H leur su*et! on est tent"
de se demander si on est vraiment en droit de rattacer toute la
conscience au seul sst6me super;ciel perception-conscience C.
La perception interne ournit des sensations en rapport avec des
processus se d"roulant dans les couces les plus diverses! voire les
plus proondes! de l,appareil psci+ue. @es sensations sont peu
connues! celles de plaisir et de d"plaisir pouvant /tre consid"r"es
comme leur meilleur mod6le. Elles sont plus primitives! plus
"l"mentaires +ue celles provenant de l,e%t"rieur et peuvent se
produire m/me dans des "tats troul"s de la conscience. 0,ai insist"
ailleurs sur leur grande importance "conomi+ue et sur les raisons
m"tapscologi+ues de celle-ci. @es sensations sont multiloculaires
comme les perceptions e%t"rieures! elles peuvent venir
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2. Le moi et le ça (Es)
simultan"ment des points les plus di<"rents et poss"der des +ualit"s
oppos"es.
Les sensations agr"ales n,ont en elles-m/mes aucun caract6re de
contrainte ou d,insistance! tandis +ue les sensations d"sagr"ales
poss6dent ce caract6re au plus aut degr". Elles tendent imposer
des modi;cations! elles cercent se d"carger par tous les
moens! et c,est pour+uoi nous disons +ue le d"plaisir est caract"ris"
par une augmentation! le plaisir par une diminution de la carge
"nerg"ti+ue. Si ce +ui est "prouv" comme d"plaisir ou plaisir orme!
dans la succession des aits psci+ues! +uel+ue cose +ui! tant au
point de vue +uantitati +ue +ualitati! di<6re de ces sensations elles-
m/mes! nous voudrions savoir si ce +uel+ue cose peut devenir
conscient sur place ou s,il doit! pour devenir conscient! parvenir au
sst6me @ (conscience).
L,e%p"rience clini+ue parle en aveur de cette derni6re
"ventualit". Elle montre +ue ce +uel+ue cose C se comporte
comme une vell"it" reoul"e. @ette vell"it" peut cercer se
maniester en d"ploant des orces motrices! sans +ue le Moi
s,aperçoive de la contrainte +u,il suit. Mour devenir consciente! sous
la orme d,une sensation p"nile ou d"sagr"ale! cette vell"it" doit!
dans la contrainte +u,elle e%erce! se eurter une r"sistance! des
ostacles +ui s,opposent sa r"action de d"carge. e m/me +ue les
tensions produites par les esoins! la douleur! ce ca:non
interm"diaire entre la perception interne et la perception e%terne!
+ui se comporte comme une perception interne! alors m/me +u,elle a
sa source dans le monde e%t"rieur! peut "galement rester
inconsciente. 5l est donc e%act de dire +ue m/me des sentiments et
des sensations! pour devenir conscients! doivent parvenir au sst6me
@. Si le cemin est arr"! ils ne sont pas "prouv"s en tant +ue
sentiments et sensations! ien +ue le +uel+ue cose C +ui leur
correspond demeure invariale dans le d"roulement de l,e%citation.
Mar ar"viation! et d,une açon +ui n,est pas tout ait correcte! nous
1#
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2. Le moi et le ça (Es)
parlons alors de sensations inconscientes et nous insistons sur leur
analogie avec les repr"sentations inconscientes! ce +ui n,est pas tout
ait *usti;". La di<"rence entre les unes et les autres consiste
notamment en ce +ue! pour amener la conscience une repr"sen-
tation inconsciente! il aut cr"er un certain nomre d,anneau%!
d,"tapes interm"diaires! tandis +ue les sensations se propagent
directement. Et d,autres termes = la distinction entre le conscient et
le pr"conscient ne se pose pas pour les sensations = une sensation est
ou consciente ou inconsciente! mais *amais pr"consciente. Alors
m/me +u,une sensation est associ"e des repr"sentations verales!
elle devient consciente! non gr>ce ces repr"sentations! mais
directement.
?ous voil tout ait ;%"s sur le r7le des repr"sentations
verales. Mar leur interm"diaire! les processus intellectuels internes
deviennent des perceptions. n dirait +u,elles ne sont l +ue pour
servir de preuve la proposition = toute connaissance provient de la
perception e%terne. Lors+ue la pens"e est en "tat de surcarge! les
id"es sont r"ellement perçues comme venant du deors et! pour
cette raison! consid"r"es comme vraies'.
Apr6s avoir ainsi "lucid" les rapports e%istant entre la perception
e%terne! la perception interne et le sst6me super;ciel perception-
conscience C! nous pouvons essaer de donner une orme plus
acev"e notre repr"sentation du Moi. ?ous le voons se ormer
partir du sst6me M (perception)! +ui en constitue comme le noau!
et comprendre d,aord le pr"conscient +ui s,appuie sur les traces
mn"mi+ues. ?ous savons cependant +ue le Moi est "galement
inconscient.
0e crois +ue nous aurions tout pro;t suivre les suggestions d,un
auteur +ui! pour des motis personnels! voudrait nous persuader!
sans r"ussir! +u,il n,a rien voir avec la science rigoureuse et
' 0eu de mots entre $ahrnehmen (percevoir! "tmologi+uement = prendre
vraiC) et f"r $ahr !ehalten = tenu pour vrai. Freud n,est pas le seul *ouer
sur ce terme = c. Tegel! Teidegger...
1&
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2. Le moi et le ça (Es)
"lev"e. @et auteur n,est autre +ue U. Uroddec! +ui ne se lasse pas
de r"p"ter +ue ce +ue nous appelons notre Moi se comporte dans la
vie d,une açon toute passive! +ue nous sommes! pour nous servir de
son e%pression! v"cus par des orces inconnues! "cappant notre
ma:trise . ?ous avons tous "prouv" des impressions de ce genre!
ien +ue nous n,en aons pas tou*ours sui l,inIuence au point de
devenir inaccessiles toute autre impression! et nous n,"sitons
pas accorder la mani6re de voir de Uroddec la place +ui lui
revient dans la science. 0e propose d,en tenir compte en appelant
Moi l,entit" +ui a son point de d"part dans le sst6me M et +ui est! en
premier lieu! pr"conscient! et en r"servant la d"nomination a (Es)
tous les autres "l"ments psci+ues dans les+uels le moi se prolonge
en se comportant d,une mani6re inconsciente #.
?ous ne tarderons pas voir dans +uelle mesure cette conception
peut nous /tre utile pour la description et la compr"ension des aits
+ui nous int"ressent. n individu se compose ainsi pour nous d,un
a psci+ue! inconnu et inconscient! au+uel se superpose le Moi
super;ciel! "manant du sst6me M comme d,un noau. Mour donner
de ces rapports une repr"sentation pour ainsi dire grapi+ue! nous
dirons +ue le Moi ne recouvre le a +ue par sa surace orm"e par le
sst6me M! peu pr6s comme le dis+ue germinal recouvre l,Vu. 5l
n,e%iste pas entre le Moi et le a de s"paration tranc"e! surtout
dans la partie in"rieure de celui-l! oK ils tendent se conondre.
U. Uroddec! as Buch vom (s, 5nternat. pscanalt. Nerlag! 123.
# Uroddec lui-m/me s,est inspir"! cet "gard! de l,e%emple de ?iet8sce +ui
emploie cette e%pression grammaticale pour d"signer ce +u,il a
d,impersonnel! de soumis au% n"cessit"s naturelles dans notre /tre.
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2. Le moi et le ça (Es)
Dais ce +ui est reoul" se conond "galement avec le a! dont il
n,est +u,une partie. @,est par l,interm"diaire du a +ue les "l"ments
reoul"s peuvent communi+uer avec le Moi dont ils sont nettements"par"s par les r"sistances +ui s,opposent leur apparition la
surace. ?ous voons aussit7t +ue pres+ue toutes les distinctions +ue
nous venons de d"crire! en suivant les suggestions de la patologie!
ne se rapportent +u,au% couces super;cielles! les seules +ue nous
connaissions de l,appareil psci+ue.
La naissance du Moi et sa s"paration du a d"pendent encore
d,un autre acteur +ue l,inIuence du sst6me M. Le propre corps del,individu et! avant tout! sa surace constituent une source d,oK
peuvent "maner la ois des perceptions e%ternes et des perceptions
internes. 5l est consid"r" comme un o*et "tranger! mais ournit au
toucer deu% vari"t"s de sensations! dont l,une peut /tre assimil"e
une perception interne. La pscopsiologie a d,ailleurs
su<isamment montr" comment notre propre corps se d"gage du
monde des perceptions. La douleur semle *ouer! elle aussi! un r7le
2P
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2. Le moi et le ça (Es)
important dans ce processus et la mani6re dont! dans les maladies
douloureuses! nous ac+u"rons une nouvelle connaissance de nos
organes est peut-/tre de nature nous donner une id"e de la
mani6re dont nous nous "levons la repr"sentation de notre corps
en g"n"ral.
5l est acile de voir +ue le Moi est une partie du a aant sui des
modi;cations sous l,inIuence directe du monde e%t"rieur! et par
l,interm"diaire de la conscience-perception. 5l repr"sente! dans une
certaine mesure! un prolongement de la di<"renciation super;cielle.
5l s,e<orce aussi d,"tendre sur le a et sur ses intentions l,inIuence
du monde e%t"rieur! de sustituer le principe de la r"alit" au
principe du plaisir +ui seul a<irme son pouvoir dans le a. La
perception est au Moi ce +ue l,instinct ou l,impulsion instinctive sont
au a. Le Moi repr"sente ce +u,on appelle la raison et la sagesse! le
a! au contraire! est domin" par les passions. 9out cela s,accorde
avec les distinctions courantes et ien connues! mais ne doit /tre
pris +ue d,une açon tr6s g"n"rale et consid"r" comme "tant d,une
e%actitude purement virtuelle.
L,importance onctionnelle du Moi consiste en ce +ue! d,une açon
normale! c,est lui +ui contr7le les avenues de la motilit". ans ses
rapports avec le a! on peut le comparer au cavalier carg" de
ma:triser la orce sup"rieure du ceval! la di<"rence pr6s +ue le
cavalier domine le ceval par ses propres orces! tandis +ue le Moi le
ait avec des orces d,emprunt. @ette comparaison peut /tre pouss"e
un peu plus loin. e m/me +u,au cavalier! s,il ne veut pas se s"parer
du ceval! il ne reste souvent +u, le conduire l oK il veut aller! de
m/me le Doi traduit g"n"ralement en action la volont" du a comme
si elle "tait sa propre volont".
Le Doi est avant tout une entit" corporelle! non seulement une
entit" toute en surace! mais une entit" correspondant la pro*ection
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2. Le moi et le ça (Es)
d,une surace&. Mour nous servir d,une analogie anatomi+ue! nous le
comparerions volontiers au manne+uin c"r"ral C des anatomistes!
plac" dans l,"corce c"r"rale! la t6te en as! les pieds en aut! les
eu% tourn"s en arri6re et portant la 8one du langage gauce.
Les rapports entre le Moi et la conscience ont "t" souvent d"crits!
mais +uel+ues aits importants m"ritent d,/tre signal"s nouveau.
Taitu"s introduire partout le point de vue de la valeur sociale ou
morale! nous ne sommes pas surpris d,entendre dire +ue les passions
in"rieures ont pour ar6ne l,inconscient! et nous sommes persuad"s
+ue les onctions psci+ues p"n6trent dans la conscience d,autant
plus acilement et sWrement +ue leur valeur sociale ou morale est
plus grande. Dais l,e%p"rience pscanalti+ue nous montre +ue
cette mani6re de voir repose sur une erreur ou sur une illusion. ?ous
savons! en e<et! d,une part! +ue m/me un travail intellectuel di<icile
et d"licat et +ui! dans des conditions ordinaires! e%ige une grande
concentration de la pens"e! peut s,accomplir dans le pr"conscient!
sans parvenir la conscience. 5l s,agit l de cas dont la r"alit" est au-
dessus de toute contestation! de cas +ui se produisent! par e%emple!
dans l,"tat de sommeil et se maniestent par le ait +u,une personne
retrouve au r"veil la solution d,un prol6me di<icile! mat"mati+ue
ou autre! +u,elle avait cerc"e en vain l,"tat de veille .
Dais nous pouvons citer un autre ait! eaucoup plus "trange.
?ous constatons au cours de nos analses +u,il a des personnes
ce8 les+uelles l,attitude criti+ue l,"gard de soi-m/me et les
scrupules de conscience! c,est--dire des onctions psci+ues
au%+uelles s,attace certainement une valeur sociale et morale tr6s
& @..d. = le moi est ;nalement d"riv" de sensations corporelles! principalement
de celles +ui ont leur source dans la surace du corps. 5l peut ainsi /tre
consid"r" comme une pro*ection mentale de la surace du corps! et de plus!
comme nous l,avons vu plus aut! il repr"sente la surace de l,appareil
mental. X@ette note ut a*out"e la traduction anglaise de 12# avec
l,autorisation de Freud.Y
n cas de ce genre m,a "t" communi+u" r"cemment! et titre d,o*ection
contre ma description du travail de r/ve C
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2. Le moi et le ça (Es)
grande! se pr"sentent comme des maniestations inconscientes et!
comme telles! se montrent d,une tr6s grande e<icacit" 4 le caract6re
inconscient de la r"sistance +ue les malades opposent au cours de
l,analse ne constitue donc pas la seule maniestation de ce genre.
Dais ce ait nouveau! +ui nous olige! malgr" l,a<inement de notre
sens criti+ue! parler d,un sentiment de culpabilité inconscient! est
de nature aggraver l,emarras +ue nous "prouvons d"* du ait de
la r"sistance inconsciente et nous mettre en pr"sence de nouvelles
"nigmes! surtout lors+ue nous en venons nous assurer peu peu
+ue dans un grand nomre de n"vroses ce sentiment de culpailit"
inconscient *oue! au point de vue "conomi+ue! un r7le d"cisi et
oppose la gu"rison les plus grands ostacles. Mour en revenir
notre "celle de valeurs! nous pouvons donc dire = ce n,est pas
seulement ce +u,il a de plus proond en nous +ui peut /tre
inconscient! mais aussi ce +u,il a de plus "lev". ?ous avons l
comme une nouvelle d"monstration de ce +ue nous avons dit plus
aut au su*et du Moi conscient! savoir +u,il ne repr"sente +ue notre
corps.
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3. Le moi, le sur-moi et l’idéal du moi
Si le Moi ne repr"sentait +ue la partie du a aant sui des
modi;cations d"termin"es sous l,inIuence du sst6me desperceptions! autrement dit s,il repr"sentait seulement dans le
domaine psci+ue le monde r"el e%t"rieur! nous nous trouverions en
pr"sence d,une situation tr6s simple. Dais il a +uel+ue cose de
plus.
?ous avons e%pos" ailleurs 1P les raisons +ui nous avaient d"cid"
admettre une certaine pase du Doi! produit d,une di<"renciation
s,"tant accomplie au sein de celui-ci! pase la+uelle nous avonsdonn" le nom d, )déal du Moi ou de Sur-Moi. @es raisons gardent
au*ourd,ui toute leur valeur 11. r! cette partie du Doi pr"sente avec
la conscience des rapports eaucoup moins "troits et ermes +ue
celle dont nous nous sommes occup"s dans le capitre pr"c"dent! et
c,est l un ait nouveau +ui e%ige un "claircissement.
Dais ici nous sommes olig"s de aire une digression. ?ous avons
r"ussi e%pli+uer la sou<rance douloureuse +ui e%iste dans la
1P *ur (inf"hrun! des +arissmus Massenpsycholo!ie und )ch-Analyse
110e me suis seulement tromp"! en attriuant ce Sur-Moi la onction de
l,"preuve par la r"alit". Gue cette onction appartienne! non au Sur-Moi, mais
au Moi! rien ne parait plus compatile avec les rapports e%istant entre celui-
ci et le monde des perceptions. 9out ce +ue *,ai dit ant"rieurement! d,une
açon asse8 vague et ind"termin"e! au su*et du noyau du Moi, ne garde sa
valeur +ue pour autant +u,on consid6re +ue c,est le sst6me conscience-
perception C +ui orme ce noau.
2$
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
m"lancolie 12! en supposant +ue le Moi retrouve suitement en lui-
m/me l,o*et se%uel! au+uel! pour une raison +uelcon+ue! le a avait
"t" olig" de renoncer 4 autrement dit! +ue l,"nergie "roti+ue +ui
s,"tait concentr"e sur l,o*et se r"sout et se dissipe. Dais l,"po+ue
oK nous proposions cette e%plication! nous ne nous rendions pas
encore compte de toute la signi;cation de ce processus et nous
ignorions encore comien il "tait tpi+ue et r"+uent. Dais nous
avons compris! depuis! +ue cette sustitution *oue un r7le de premier
ordre dans la ormation du Doi et contriue essentiellement
d"terminer ce +u,on appelle son caractre.
H l,origine! dans la pase orale! primitive! de l,individu! la
concentration sur un o*et et l,identi;cation sont des d"marces
di<iciles distinguer l,une de l,autre. H des pases ult"rieures! on
peut seulement supposer +ue la concentration sur l,o*et a pour
point de d"part le a pour le+uel les tendances "roti+ues constituent
des esoins. Le Moi, encore aile au d"ut! n,a g"n"ralement
aucune connaissance de ces concentrations sur des o*ets! les suit
sans s,en rendre compte ou cerce se d"endre contre elles
l,aide du reoulement 13.
Si! pour une raison ou pour une autre! le a est olig" de
renoncer un pareil o*et se%uel! le Moi en suit souvent une
transormation +ue nous ne pouvons d"crire autrement +u,en disant
+ue le Moi a retrouv" en lui-m/me l,o*et se%uel perdu! sans pouvoir
donner plus de d"tails sur les conditions dans les+uelles s,op6re
12/rauer und Melancholie.13H cette sustitution de l,identi;cation au coi% d,un o*et se%uel nous avons
un int"ressant parall6le dans la croance du primiti! d,apr6s la+uelle les
propri"t"s de l,animal mang" se communi+uent celui +ui l,a asor" et
orment son caract6re! et dans les proiitions en rapport avec cette
croance. @ette croance se trouve "galement la ase du cannialisme et
son action se poursuit! travers les usages et coutumes se rapportant au
repas tot"mi+ue! *us+ue dans la sainte communion. Les cons"+uences +u,on
attriue! d,apr6s cette croance! l,asorption orale de l,o*et! se manieste
r"ellement plus tard! l,occasion du coi% de l,o*et se%uel.
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
cette sustitution. @,est pr"cis"ment ce +ui se produirait dans la
m"lancolie. 5l se peut +ue par cette intro*ection! +ui repr"sente une
sorte de r"gression vers le m"canisme de la pase orale! le Moi
rende plus acile ou possile le renoncement l,o*et. 5l se peut
"galement +ue cette identi;cation soit la condition sans la+uelle le
a ne saurait renoncer ses o*ets. Guoi +u,il en soit! il s,agit l d,un
processus tr6s r"+uent! surtout des pases de d"veloppement peu
avanc"es! et de nature rendre plausile l,pot6se d,apr6s
la+uelle le caract6re du Moi r"sulterait de ces aandons successis
d,o*ets se%uels! r"sumerait l,istoire de ces coi% d,o*ets. 5l va sans
dire +ue tous les individus ne suissent pas avec la m/me acilit" les
inIuences de cette istoire! de cette succession d,o*ets "roti+ues 4
+u,on constate sous ce rapport des r"sistances dont la orce varie
d,un individu l,autre. @,est ainsi +ue dans les traits de caract6re
des emmes dont la vie est rice en e%p"riences amoureuses! on croit
discerner acilement les traces de ces e%p"riences successives. ans
certains cas! on oserve une coe%istence de la concentration sur un
o*et et de l,identi;cation! c,est--dire un cangement de caract6re
+ui se produit avant le renoncement l,o*et. ans les cas de ce
genre! le cangement de caract6re survivant au% relations avec
l,o*et! servirait dans une certaine mesure les conserver.
?ous plaçant un autre point de vue! nous pouvons dire +ue cette
sustitution d,un cangement du Moi au coi% d,un o*et "roti+ue
constitue un moen dont se sert le Moi pour gagner les aveurs du
a et approondir ses rapports avec lui! en aisant preuve d,une
e%traordinaire souplesse! d,une grande susceptiilit" tout ce +ui se
passe dans le a. Lors+ue le Moi rev/t les traits de l,o*et! il semle
cercer s,imposer l,amour du a, le consoler de sa perte 4
c,est comme s,il lui disait = Qegarde! tu peu% m,aimer = *e ressemle
tellement l,o*et C.
La transormation! la+uelle nous assistons ici! de l,attitude
liidineuse l,"gard de l,o*et en une liido narcissi+ue! impli+ue
2
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
"videmment le renoncement au% uts purement se%uels! une
d"se%ualisation! donc une sorte de sulimation. H ce propos! il est
m/me permis de se poser une +uestion +ui m"rite une discussion
d"taill"e! celle de savoir si nous ne nous trouvons pas ici en pr"sence
du moen de sulimation le plus g"n"ral! si toute sulimation ne s,e-
ectue pas par l,interm"diaire du Moi transormant la liido se%uelle
dirig"e vers l,o*et en une liido narcissi+ue et posant celle-ci des
uts di<"rents 1$. Guant la +uestion de savoir si cette
transormation ne peut avoir encore d,autres cons"+uences pour le
sort ult"rieur des instincts! et notamment une dissociation de
di<"rents instincts ondus ensemle! nous aurons encore nous en
occuper plus tard.
En attendant! nous sommes olig"s de aire une diversion! mais
une diversion in"vitale! en nous attardant pendant +uel+ue temps
au% identi;cations du Moi avec des o*ets se%uels. Lors+ue ces
identi;cations deviennent trop nomreuses! trop intenses!
incompatiles les unes avec les autres! on se trouve en pr"sence
d,une situation patologi+ue ou du pr"lude une pareille situation. 5l
peut notamment en r"sulter une dissociation du Moi dont les
di<"rentes identi;cations r"ussissent s,isoler les unes des autres!
en s,opposant des r"sistances 4 et c,est peut-/tre dans ce ait +u,il
aut cercer l,e%plication des cas mst"rieu%! dits de multiple
personnalité! dans les+uels les di<"rentes identi;cations cercent
tour tour accaparer leur pro;t toute la conscience. Dais alors
m/me +ue les coses ne vont pas aussi loin! on n,en assiste pas
moins des conIits entre les di<"rentes identi;cations! conIits +ui
ne sont pas tou*ours et n"cessairement patologi+ues.
1$H pr"sent +ue nous avons r"ussi s"parer le Moi du a, nous devons
reconna:tre +ue c,est ce dernier +ui constitue le grand r"servoir de la liido!
au sens primaire du mot. Guant la liido +ue le Moi reçoit la suite des
identi;cations +ue nous d"crivons! elle est la source du narcissisme
secondaire C.
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
Guelle +ue soit la r"sistance +ue le caract6re sera m/me
d,opposer plus tard au% inIuences des o*ets se%uels aandonn"s!
les e<ets des premi6res identi;cations! e<ectu"es au% pases les
plus pr"coces de la vie! garderont tou*ours leur caract6re g"n"ral et
durale. @eci nous ram6ne la naissance de l,id"al du Doi! car
derri6re cet id"al se dissimule la premi6re et la plus importante
identi;cation +ui ait "t" e<ectu"e par l,individu = celle avec le p6re
de sa pr"istoire personnelle 1'. @ette identi;cation ne semle pas
/tre la suite ou l,aoutissement de la concentration sur un o*et = elle
est directe! imm"diate! ant"rieure toute concentration sur un o*et
+uelcon+ue. Dais les convoitises liidinales +ui ont partie de la
premi6re p"riode se%uelle et se portent sur le p6re et sur la m6re
semlent! dans les cas normau%! se r"soudre en une identi;cation
secondaire et m"diate +ui viendrait renorcer l,identi;cation
primaire et directe.
@es rapports pr"sentent cependant une comple%it" telle +u,il est
indispensale de les d"crire avec plus de d"tails. La comple%it" en
+uestion est le ait de deu% acteurs = de la disposition triangulaire du
comple%e d’Vdipe et de la ise%ualit" constitutionnelle de l,individu.
En ce +ui concerne l,enant de se%e m>le! le cas! r"duit sa plus
simple e%pression! se pr"sente ainsi 4 de onne eure! l,enant
concentre sa liido sur sa m6re! et cette concentration a pour point
de d"part le sein maternel et repr"sente un cas tpi+ue de coi%
d,o*et par contact intime 4 +uant au p6re! l,enant s,assure une
emprise sur lui la aveur de l,identi;cation. @es deu% attitudes
1'5l serait prudent de dire = avec les parents C! car avant +ue l,individu ait
ac+uis une connaissance certaine de la di<"rence +ui e%iste entre les se%es
(pr"sence ou asence d,un p"nis)! il se comporte de la m/me mani6re
l,"gard du p6re et de la m6re. Aant eu r"cemment l,occasion d,oserver une
*eune emme! *,ai appris +ue! depuis +u,elle s,est aperçue +u,elle man+uait de
p"nis! elle "tait persuad"e +ue cet organe aisait d"aut! non toutes les
emmes! mais seulement celles +ui "taient en "tat d,in"riorit". 9el n,"tait
pas! d,apr6s elle! le cas de sa m6re. Mour simpli;er mon e%pos"! *e ne
m,occuperai +ue de l,identi;cation avec le p6re.
2&
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
coe%istent pendant +uel+ue temps! *us+u, ce +ue les d"sirs se%uels
l,"gard de la m6re aant sui un renorcement et l,enant s,"tant
aperçu +ue le p6re constitue un ostacle la r"alisation de ces
d"sirs! on voit na:tre le comple0e d12dipe 1. L,identi;cation avec le
p6re devient alors un caract6re d,ostilit"! engendre le d"sir
d,"liminer le p6re et de le remplacer aupr6s de la m6re. H partir de
ce moment! l,attitude l,"gard du p6re devient amivalente 4 on
dirait +ue l,amivalence! +ui "tait d6s l,origine impli+u"e dans
l,identi;cation! devient manieste. @ette amivalence l,"gard du
p6re et le pencant tout de tendresse +u,il "prouve pour l,o*et
liidinal +ue repr"sente pour lui la m6re orment pour le petit garçon
les "l"ments du comple0e d12dipe simple et positi.
Lors de la destruction du comple0e d12dipe, l,enant est olig" de
renoncer prendre la m6re pour o*et liidinal. eu% "ventualit"s
peuvent alors se produire = ou une identi;cation avec la m6re! ou un
renorcement de l,identi;cation avec le p6re. @,est cette derni6re
"ventualit" +ue nous consid"rons g"n"ralement comme normale 4
elle permet l,enant de conserver! *us+u, un certain degr"!
l,attitude de tendresse l,"gard de la m6re. H la suite de la dis-
parition du comple0e d12dipe, la partie masculine du caract6re du
petit garçon se trouverait ainsi consolid"e. e m/me! la petite ;lle
peut /tre amen"e! la suite de la destruction du comple0e d12dipe,
s,identi;er avec la m6re (et si cette identi;cation e%istait d"*! elle
suit un renorcement)! ce +ui a pour e<et l,a<ermissement de la
partie "minine de son caract6re.
@es identi;cations ne r"pondent pas du tout notre attente!
parce +u,elles ne consistent pas dans l,asorption par le Moi de
l,o*et au+uel on a renonc" 4 mais cette vari"t" d,identi;cation
s,oserve "galement! plus souvent! il est vrai! ce8 les petites ;lles
+ue ce8 les petits garçons. n apprend souvent! au cours d,une
analse! +ue la petite ;lle! apr6s avoir "t" olig"e de renoncer au
1 3sycholo!ie collective et analyse du Moi.
2
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
p6re! en tant +u,o*et de pencant amoureu%! "rige sa masculinit" en
id"al et s,identi;e! non avec la m6re! mais avec le p6re! c,est--dire
avec l,o*et +ui est perdu pour son amour. @ela d"pend "videmment
du degr" de d"veloppement de ses propres dispositions masculines!
+uelle +ue soit d,ailleurs leur nature.
5l semle donc +ue l,identi;cation avec le p6re ou avec la m6re!
la suite de la destruction du comple0e d12dipe, d"pende! dans les
deu% se%es! de la orce relative des dispositions se%uelles ce8 l,un et
ce8 l,autre. 9el est le premier aspect sous le+uel la ise%ualit" se
manieste et intervient dans les destin"es du comple0e d12dipe. Dais
elle se manieste encore sous un autre aspect! eaucoup plus
signi;cati. n a notamment l,impression +ue le comple0e d12dipe
simple n,est pas celui +ui s,oserve le plus r"+uemment! mais +u,il
correspond une simpli;cation et sc"matisation voulue +ui! dans
eaucoup de cas! trouve d,ailleurs sa *usti;cation dans des raisons
d,ordre prati+ue. ne recerce plus approondie permet le plus
souvent de d"couvrir le comple0e d12dipe sous une forme plus
complte! sous une orme doule! la ois positive et n"gative! en
rapport avec la ise%ualit" originelle de l,enant = nous voulons dire
par l +ue le petit garçon n,oserve pas seulement une attitude
amivalente l,"gard du p6re et une attitude de tendresse liidinale
l,"gard de la m6re! mais +u,il se comporte en m/me temps comme
une petite ;lle! en oservant une attitude toute de tendresse
"minine l,"gard du p6re et une attitude correspondante d,ostilit"
*alouse l,"gard de la m6re. @ette intervention de la ise%ualit" est
de nature rendre di<icile la t>ce +ui consiste "talir avec
pr"cision les rapports e%istant entre les premiers coi% d,o*ets et les
premi6res identi;cations! et elle rend encore plus di<icile la
description concr6te et claire de ces rapports. 5l se peut +ue
l,amivalence constat"e dans les rapports avec les parents
s,e%pli+ue! d,une açon g"n"rale! par la ise%ualit"! au lieu de
3P
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
provenir! ainsi +ue *e l,avais suppos" pr"c"demment! de
l,identi;cation la suite d,une attitude de rivalit".
0e crois +u,on erait ien! d,une açon g"n"rale et surtout en ce
+ui concerne les n"vroti+ues! d,admettre l,e%istence du comple0e
d12dipe complet. L,e%p"rience analti+ue montre alors +ue dans un
grand nomre de cas l,un ou l,autre des "l"ments constitutis de ce
comple%e dispara:t! en ne laissant +ue des traces peine
perceptiles! de sorte +u,on otient une s"rie dont l,un des outs
pr"sente le comple0e d12dipe normal et positi! l,autre le comple%e
inverse! n"gati! tandis +ue les ca:nons interm"diaires repr"sentent
la orme compl6te! avec participation in"gale des deu% "l"ments
constitutis. Lors de la destruction du comple0e d12dipe, les +uatre
tendances +ui en orment le contenu s,associeront pour donner
naissance une identi;cation avec le p6re et une identi;cation
avec la m6re = la premi6re sera associ"e son tour avec le pencant
liidinal du comple%e positi! c,est--dire avec le pencant aant pour
o*et la m6re 4 et elle servira en m/me temps remplacer le
pencant liidinal pour le p6re +ui ait partie du comple%e inverse.
ne situation analogue! mutatis mutandis, s,"talira la suite de
l,identi;cation avec la m6re. Les di<"rences d,intensit" +ue
pr"senteront ces deu% identi;cations reI"teront l,in"galit" des deu%
vari"t"s de dispositions se%uelles.
4'est ainsi %ue la modi5cation la plus !énérale %ue la phase
se0uelle, dominée par le comple0e d12dipe, imprime au Moi consiste
essentiellement en ce %u'elle y laisse subsister ces deu0
identi5cations, rattachées l'une à l'autre par des liens dont nous ne
savons rien de précis. 4ette modi5cation du Moi assume une place à
part et un r6le particulier et s'oppose à l'autre contenu du Moi, en
tant %ue Moi idéal ou Sur-Moi.
@e Sur-Moi n,est cependant pas un simple r"sidu des premiers
coi% d,o*ets par le a 4 il a "galement la signi;cation d,une
ormation destin"e r"agir "nergi+uement contre ces coi%. Ses
31
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
rapports avec le Moi ne se ornent pas lui adresser le conseil =
sois ainsi C (comme ton p6re)! mais ils impli+uent aussi
l,interdiction ne sois pas ainsi C (comme ton p6re) 4 autrement dit =
ne ais pas tout ce +u,il ait 4 eaucoup de coses lui sont
r"serv"es! lui seul C. @e doule aspect du Moi id"al d"coule du ait
+u,il a mis tout ses e<orts reouler le comple0e d12dipe et +u,il
n,est n" +u, la suite de ce reoulement. 5l est "vident +ue reouler le
comple0e d12dipe ne devait pas /tre une t>ce tr6s acile. S,"tant
rendu compte +ue les parents! surtout le p6re! constituaient un
ostacle la r"alisation des d"sirs en rapport avec le comple0e
d12dipe, le Moi inantile! pour se aciliter cet e<ort de reoulement!
pour augmenter ses ressources et son pouvoir d,action en vue de cet
e<ort! dressa en lui-m/me l,ostacle en +uestion. @,est au p6re +ue!
dans une certaine mesure! il emprunta la orce n"cessaire cet e<et!
et cet emprunt constitue un acte lourd de cons"+uences. Le Sur-Moi
s,e<orcera de reproduire et de conserver le caract6re du p6re! et
plus le comple0e d12dipe sera ort! plus vite (sous l,inIuence de
l,enseignement religieu%! de l,autorit"! de l,instruction! des lectures)
s,en e<ectuera le reoulement! plus orte sera aussi la rigueur avec
la+uelle le Sur-Moi r"gnera sur le Moi, en tant +u,incarnation des
scrupules de conscience! peut-/tre aussi d,un sentiment de
culpailit" inconscient. ?ous essaierons de ormuler plus loin
+uel+ues con*ectures concernant la source la+uelle le Sur-Moi
puise et la orce +ui lui permet d,e%ercer cette domination et le
caract6re de contrainte +ui se manieste sous la orme d,un imp"rati
cat"gori+ue.
En r"I"cissant ce +ue nous avons dit relativement au mode
d,apparition du Sur-Moi, nous constations +u,il constitue la
32
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
r"sultante de deu% acteurs iologi+ues e%cessivement importants1# =
de l,"tat d,impuissance et de d"pendance inantile +ue l,omme suit
pendant un temps asse8 long! et de son comple0e d12dipe +ue nous
avons rattac" l,interruption +ue le d"veloppement de la liido
suit du ait de la p"riode de latence! c,est--dire au% doules
dispositions1& de sa vie se%uelle. En ce +ui concerne cette derni6re
particularit" +ui est! para:t-il! sp"ci;+uement umaine! une
pot6se pscanalti+ue la repr"sente comme un reste "r"ditaire
de l,"volution vers la culture +ui s,"tait d"clenc"e sous la pouss"e
des conditions de vie in"rentes la p"riode glaciaire. @,est ainsi
+ue la s"paration +ui s,op6re entre le Sur-Moi et le Moi! loin de
repr"senter un ait accidentel! constitue l,aoutissement naturel du
d"veloppement de l,individu et de l,esp6ce! d"veloppement dont elle
r"sume pour ainsi dire les caract"risti+ues les plus importantes 4 et
m/me! tout en apparaissant comme une e%pression durale de
l,inIuence e%erc"e par les parents! elle perp"tue l,e%istence des
acteurs au%+uels elle doit sa naissance.
H d,innomrales reprises! on a reproc" la pscanalse de ne
pas s,int"resser ce +u,il a d,"lev"! de moral! de supra-personnel
dans l,omme. @e reproce "tait doulement in*usti;" = in*usti;" au
point de vue istori+ue! in*usti;" au point de vue m"todologi+ue.
Au point de vue istori+ue! parce +ue le pscanalse a attriu" d6s
le d"ut au% tendances morales et est"ti+ues un r7le important
dans les e<orts de reoulement 4 au point de vue m"todologi+ue!
parce +ue les auteurs de ce reproce ne voulaient pas comprendre
+ue la recerce pscanalti+ue n,avait rien de commun avec un
1#Freud corrige dans l,"dition de 12# ce passage = le r"sultat de deu%
acteurs de la plus aute importante! l,un de nature iologi+ue! l,autre de
nature istori+ue = le long "tat de d"tresse et de d"pendance inantile de
l,/tre umain et la ait de son comple0e d12dipe! dont nous avons montr"
+ue le reoulement est li" l,interruption du d"veloppement liidinal par la
p"riode de latence! donc l,instauration dipas"e de la vie se%uelle de l,/tre
umainC.
1&Z l'instauration diphasée.
33
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
sst6me pilosopi+ue! en possession d,une doctrine compl6te et
acev"e! mais +u,elle "tait olig"e de proc"der progressivement la
compr"ension des complications psci+ues! la aveur d,une
d"composition analti+ue des p"nom6nes tant normau%
+u,anormau%. 9ant +ue nous avions nous occuper de l,"tude des
"l"ments reoul"s de la vie psci+ue! nous ne pouvions gu6re
partager le souci angoissant de ceu% +ui voulaient tout pri% assurer
l,int"grit" de ce +u,il a de sulim" et d,"lev" dans l,>me umaine.
Dais pr"sent +ue nous avons aord" l,analse du Moi, nous
pouvons r"pondre tous ceu% +ui! "ranl"s dans leur conscience
morale! nous o*ectaient +u,il devait ien avoir dans l,omme une
essence sup"rieure = certes! et cette essence sup"rieure n,est autre
+ue le Doi id"al! le Sur-Doi! dans le+uel se r"sument nos rapports
avec les parents. Metits enants! nous avons connu ces /tres
sup"rieurs +u,"taient pour nous nos parents! nous les avons admir"s!
craints et! plus tard! assimil"s! int"gr"s nous-m/mes.
Le Moi id"al repr"sente ainsi l,"ritage du comple0e d12dipe et!
par cons"+uent! l,e%pression des tendances les plus puissantes! des
destin"es liidinales les plus importantes! du a. Mar son
interm"diaire! le Moi s,est rendu ma:tre du comple0e d12dipe et
s,est soumis en m/me temps au a. Alors +ue le Moi repr"sente
essentiellement le monde e%t"rieur! la r"alit"! le Sur-Moi s,oppose
lui! en tant +ue carg" des pouvoirs du monde int"rieur! du a. Et
nous devons nous attendre ce +ue les conIits entre le Moi et l,id"al
reI6tent! en derni6re analse! l,opposition +ui e%iste entre le monde
e%t"rieur et le monde psci+ue.
@e +ue la iologie et les destin"es de l,esp6ce umaine ont d"pos"
dans le a! est repris! par l,interm"diaire de la ormation id"ale! par
le Moi et rev"cu par lui titre individuel. [tant donn" son istoire!
son mode de ormation! le Moi id"al pr"sente les rapports les plus
intimes et les plus "troits avec l,ac+uisition plog"ni+ue! avec
l,"ritage arca+ue de l,individu. @e +ui ait partie des couces les
3$
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
plus proondes de la vie psci+ue individuelle devient! gr>ce la
ormation du Moi idéal! ce +u,il a de plus "lev" dans l,>me umai-
ne! l,"celle de nos valeurs courantes. Dais on tenterait en vain de
localiser le Moi idéal de la m/me mani6re dont on localise le Moi tout
court ou de le plier l,une des comparaisons par les+uelles nous
avons essa" d,illustrer les rapports entre le Moi et le a.
5l est acile de montrer +ue le Moi idéal satisait toutes les
conditions au%+uelles doit satisaire l,essence sup"rieure de
l,omme. En tant +ue ormation sustitutive de la passion pour le
p6re! il contient le germe d,oK sont n"es toutes les religions. En
mesurant la distance +ui s"pare son Moi du Moi idéal! l,omme
"prouve ce sentiment d,umilit" religieuse +ui ait partie int"grante
de toute oi ardente et passionn"e. Au cours du d"veloppement
ult"rieur! le r7le du p6re avait "t" assum" par des ma:tres et des
autorit"s dont les commandements et proiitions ont gard" toute
leur orce dans le Moi idéal et e%ercent! sous la orme de scrupules
de conscience! la censure morale. La distance +ui e%iste entre les
e%igences de la conscience morale et les maniestations du Moi ait
na:tre le sentiment de culpabilité. Les sentiments sociau% reposent
sur des identi;cations avec d,autres memres de la collectivit" aant
le m/me Moi idéal.
La religion! la morale! le sentiment social! ces trois "l"ments
ondamentau% de l,essence la plus "lev"e de l,omme 1! ne ormaient
au d"ut +u,un tout indivisile. ,apr6s l,pot6se +ue nous avons
ormul"e dans /otem et /abou! ces trois "l"ments ont "t" ac+uis! au
cours de l,"volution plog"ni+ue! la aveur du comple%e paternel =
la religion et les restrictions morales! la suite de la victoire
remport"e sur le comple0e d12dipe 4 les sentiments sociau%! en
pr"sence de la n"cessit" de surmonter les restes de la rivalit" +ui
e%istait entre les memres de la *eune g"n"ration. ans toutes ces
ac+uisitions morales! ce sont! semle-t-il! les ommes +ui ont ra" la
1?ous laissons ici de c7t" la science et l,art.
3'
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
voie! et c,est la suite d,une "r"dit" crois"e +u,elles seraient
devenues "galement le patrimoine des emmes. e nos *ours encore!
les sentiments sociau% repr"sentent une super-structure +ui s,"l6ve
au-dessus des pencants de rivalit" *alouse l,"gard des r6res et
sVurs. L,ostilit" ne pouvant pas /tre satisaite! il se produit sa
place une identi;cation avec celui +ui "tait primitivement un rival.
es oservations aites sur des omose%uels att"nu"s con;rment la
mani6re de voir d,apr6s la+uelle cette identi;cation servirait! elle
aussi! de sustitution une attitude de tendresse l,"gard d,un
o*et! attitude +ui a mis ;n des rapports d,ostilit" agressive 2P.
En aordant le domaine de la plog"nie! on voit surgir de
nouveau% prol6mes dont on voudrait ien "luder les tentatives de
solution. Dais rien n, ait! il aut oser ces tentatives! alors m/me
+u,on a lieu de craindre +u,elles ne mettent au *our toute la vanit" de
nos e<orts. La premi6re +uestion +ui s,impose notre attention est
celle-ci = est-ce le Moi du primiti ou son a +ui! la aveur du
comple%e paternel! a le premier ac+uis ce +ue nous appelons religion
et moralit" J Si c,est le Moi, pour+uoi ne parlons-nous pas tout
simplement d,ac+uisitions "r"ditaires du Moi J Si c,est le a!
comment ces ac+uisitions s,accordent-elles avec son caract6re J u
ien! aurions-nous tort de situer des "po+ues aussi recul"es la
di<"renciation entre le Moi, le Sur-Moi et le a J u! encore! devons-
nous convenir loalement +ue toute notre mani6re de concevoir les
processus du Moi ne nous aide en rien comprendre la plog"nie et
ne s,appli+ue pas celle-ci J
Q"pondons d,aord au% +uestions +ui comportent les r"ponses les
plus aciles. En ce +ui concerne la di<"renciation entre le Moi et le
a! nous devons l,attriuer non seulement l,omme primiti! mais
aussi des /tres vivants eaucoup plus simples! car elle est
l,e%pression n"cessaire de l,inIuence du monde e%t"rieur. Mour ce
+ui est du Sur-Moi nous l,avons rattac" au% e%p"riences psci+ues
2P@. 3sycholo!ie collective et analyse du Moi. - Sur %uel%ues mécanismes
névroti%ues en rapport avec la 7alousie, la paranoïa et l'homose0ualité.
3
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
+ui ont donn" naissance au tot"misme. Aussi la +uestion de savoir si
c,est le Moi ou le a +ui a ait ces e%p"riences et ac+uisitions perd-
elle toute signi;cation. En r"I"cissant de plus pr6s! nous
constatons +ue tout ce +ue le a "prouve! toutes les e%p"riences
+u,il reçoit! il le doit l,entremise du Moi +ui! ses lieu et place!
communi+ue avec le monde e%t"rieur. Et! cependant! pour autant
+u,il s,agit des +ualit"s et propri"t"s du Moi, il ne peut gu6re /tre
+uestion de transmission "r"ditaire directe. 5ci s,ouvre un oss" +ui
s"pare l,individu r"el de la notion de l,esp6ce. ,autre part! il ne aut
pas poser entre le Moi et le a une di<"rence trop tranc"e = on ne
doit pas oulier! en e<et! +ue le Moi n,est +u,une partie du a aant
sui une di<"renciation particuli6re. Les e%p"riences aites par le
Moi semlent d,aord perdues au point de vue de la transmission
"r"ditaire! mais lors+u,elles sont su<isamment intenses et se
r"p6tent d,une açon su<isamment r"+uente ce8 un grand nomre
d,individus appartenant des g"n"rations successives! elles se
transorment! pour ainsi dire! en e%p"riences du \a dont les traces
mn"mi+ues sont conserv"es et maintenues la aveur de l,"r"dit".
@,est ainsi +ue le a "r"ditaire arite les restes d,innomrales
e%istences individuelles! et lors+ue le Moi puise dans le a son Sur-
Moi, il ne ait peut-/tre +ue retrouver et ressusciter des aspects
anciens du Moi.
[tant donn" le mode de ormation du Sur-Moi, on comprend +ue
les anciens conIits +ui ont eu lieu entre le Doi et les o*ets de
concentration liidinale du a se prolongent en conIits se d"roulant
cette ois entre le Moi et l,"ritier du a! c,est--dire le Sur-Moi.
Lors+ue le Moi n,a pas r"ussi surmonter d,une açon satisaisante
le comple0e d12dipe, la concentration "nerg"ti+ue +u,il avait puis"e
dans le a se maniestera de nouveau dans la ormation
r"actionnelle! repr"sent"e par le Moi idéal. Le ait +ue le Moi idéal
communi+ue largement avec les impulsions instinctives
inconscientes est de nature nous e%pli+uer ce p"nom6ne en
3#
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3. Le moi! le sur-moi et l’id"al du moi
apparence "nigmati+ue +ue le Moi idéal reste lui-m/me en grande
partie inconscient! inaccessile au Moi. La lutte +ui aisait rage dans
les couces proondes! sans pouvoir se terminer par une rapide
sulimation et identi;cation! se poursuit d"sormais! comme la
ataille contre les Tuns dans le taleau de Oaulac! dans une
r"gion sup"rieure.
3&
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4. Les deu variétés d’instincts
Ainsi +ue nous l,avons d"* dit = si notre division de l,/tre
psci+ue en un a! un Moi et un Sur-Moi constitue un progr6s dansl,ordre de nos connaissances! elle doit "galement nous ournir le
moen de comprendre d,une açon plus approondie et de donner
une description meilleure des rapports dnami+ues +ui e%istent dans
la vie psci+ue. ?ous savons d"* +ue le Moi suit d,une açon toute
particuli6re l,inIuence des perceptions! et +u,on peut dire d,une
açon g"n"rale +ue les perceptions sont au Moi ce +ue les instincts
et pencants sont au a. 5l convient d,a*outer touteois +u, son tourle Moi suit l,action des instincts et des pencants! au m/me titre
+ue le a dont il n,est +u,une partie! modi;"e d,une açon
particuli6re.
En ce +ui concerne les pencants et les instincts! *,ai donn" 8Au-
delà du principe du plaisir9 un re aperçu de la mani6re dont *e les
conçois 4 et cette conception! *e la maintiens ici et la mets la ase
de mes consid"rations ult"rieures. 0,estime notamment +u,il autadmettre l,e%istence de deu% vari"t"s d,instincts! dont l,une! orm"e
par les instincts se0uels ( :ros)! est de eaucoup la plus "vidente et la
plus accessile notre connaissance. @ette vari"t" comprend non
seulement l,instinct se%uel proprement dit! soustrait toute ini-
ition! ainsi +ue les tendances! ini"es dans leur ut et sulim"es!
+ui en d"rivent! mais aussi l,instinct de conservation +ue nous
devons attriuer au Moi et +u,au d"ut de notre travail analti+ue
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$. Les deu% vari"t"s d’instincts
nous avons! pour de onnes raisons! oppos" au% tendances se%uelles
orient"es vers des o*ets. 5l nous a "t" plus di<icile de d"montrer
l,e%istence de l,autre vari"t" d,instincts et nous en sommes venus
;nalement voir dans le sadisme le repr"sentant de cette vari"t".
?ous asant sur des raisons t"ori+ues appli+u"es la iologie!
nous avons admis l,e%istence d,un instinct de mort, aant pour
onction de ramener tout ce +ui est dou" de vie organi+ue l,"tat
inanim"! tandis +ue le ut poursuivi par [ros consiste compli+uer
la vie et! naturellement! la maintenir et la conserver! en int"grant
la sustance vivante divis"e et dissoci"e un nomre de plus en plus
grand de ses particules d"tac"es. Les deu% instincts! aussi ien
l,instinct se%uel +ue l,instinct de mort! se comportent comme des
instincts de conservation! au sens le plus strict du mot! puis+u,ils
tendent l,un et l,autre r"talir un "tat +ui a "t" troul" par
l,apparition de la vie. L,apparition de la vie serait donc la cause aussi
ien de la prolongation de la vie +ue de l,aspiration la mort! et la
vie elle-m/me appara:trait comme une lutte ou un compromis entre
ces deu% tendances. La +uestion des origines de la vie resterait une
+uestion d,ordre cosmologi+ue +ui! au point de vue du ut et de
l,intention poursuivis par la vie! comporterait une r"ponse dualiste.
H cacune de ces deu% vari"t"s d,instincts se rattacerait un
processus psiologi+ue (construction et destruction) 4 l,une et
l,autre seraient l,Vuvre dans cacune des parties de la sustance
vivante! mais elles seraient m"lang"es dans des proportions
variales! si ien +u,une de ces parties pourrait un moment donn"
s,a<irmer comme "tant plus particuli6rement repr"sentative d’[ros.
?ous ne pouvons encore nous aire aucune id"e de la mani6re
dont les deu% instincts se cominent! s,associent! se m"langent. Dais
si l,on adopte notre mani6re de voir! on doit admettre +ue ces
cominaisons! associations et m"langes se produisent r"guli6rement
et sur une vaste "celle. L,association d,un grand nomre
d,organismes "l"mentaires unicellulaires! avec ormation cons"cutive
$P
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$. Les deu% vari"t"s d’instincts
d,/tres vivants multicellulaires! a rendu possile la neutralisation de
l,instinct de mort de la cellule particuli6re et isol"e et de aire
d"river vers le monde e%t"rieur! par l,interm"diaire d,un organe
particulier! les pencants destructeurs. @et organe serait repr"sent"
par la musculature! et l,instinct de mort se maniesterait d"sormais
(en partie tout au moins) sous la orme d,une tendance à la
destruction! dirig"e contre le monde et les autres /tres vivants.
ne ois admise la conception d,un m"lange des deu% vari"t"s
d,instincts! nous entrevoons aussit7t la possiilit" d,une séparation!
plus ou moins compl6te! de ces deu% vari"t"s. ?ous aurions dans
l,"l"ment sadi+ue de l,instinct se%uel un e%emple classi+ue d,un
m"lange d,instincts! au service d,un ut d"termin"! tandis +ue le
sadisme! s,a<irmant comme une perversion ind"pendante! nous
o<rirait un e%emple non moins classi+ue d,une dissociation du
m"lange! pouss"e l,e%c6s. ?ous nous trouvons ainsi en pr"sence
d,un vaste ensemle de aits +ui n,ont pas encore "t" envisag"s la
lumi6re des notions +ue nous pr"conisons ici. ?ous constatons
notamment +ue le pencant la destruction a<ecte tou*ours et dans
tous les cas la orme d,un pencant de d"rivation! au service d’[ros 4
nous soupçonnons +ue l,acc6s "pilepti+ue est le produit et l,indice
d,une dissociation du m"lange! et nous commençons comprendre
+ue parmi les cons"+uences +ue laissent apr6s elles certaines
n"vroses graves! les n"vroses osessionnelles par e%emple! la
dissociation des instincts et le r7le de premier ordre assum" par
l,instinct de mort m"ritent une attention toute particuli6re. H la
aveur d,une g"n"ralisation +uel+ue peu rapide! nous sommes port"s
admettre +ue la cause essentielle d,une r"pression liidinale! de la
pase g"nitale! par e%emple! la pase sadi+ue anale! r"side dans
une dissociation des instincts! de m/me +u,inversement le progr6s de
la pase g"nitale primitive la pase g"nitale d";nitive ne peut
s,e<ectuer +u, la aveur de l,ad*onction d,"l"ments "roti+ues. ?ous
pouvons "galement nous demander si l,ambivalence r"guli6re +ue
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$. Les deu% vari"t"s d’instincts
nous trouvons souvent si renorc"e ce8 les su*ets aant une
disposition constitutionnelle au% n"vroses! ne doit pas /tre
consid"r"e! elle aussi! comme la cons"+uence d,une d"sintrication
des instincts 4 il est vrai +ue celle-ci remonte un pass" tellement
lointain +u,on se trouverait plut7t en pr"sence d,un m"lange
incomplet.
?otre int"r/t se portera naturellement sur les +uestions de savoir
s,il n,est pas possile de d"couvrir des rapports instructis entre les
entit"s Moi, Sur-Moi et a! +ue nous avons "talies! d,une part! et
les deu% vari"t"s d,instincts! d,autre part 4 et s,il est possile
d,assigner au principe du plaisir +ui pr"side au% processus
psci+ues des rapports ermes et constants avec les deu% vari"t"s
d,instincts et avec les di<"renciations psci+ues. Dais avant d,aor-
der la discussion de ces +uestions! nous devons dissiper un doute
+ue peut aire na:tre la mani6re m/me dont nous posons le
prol6me. Le principe du plaisir lui-m/me ne soul6ve pas le moindre
doute! les distinctions +ue nous avons "talies au sein du Moi
reposent sur des *usti;cations clini+ues! mais la distinction entre les
deu% vari"t"s d,instincts ne repose pas sur une ase su<isamment
solide! et il se peut +u,elle soit en contradiction avec des aits
d,analse clini+ue.
5l semle +u,il ait un ait de ce genre. ?ous pouvons sustituer
l,opposition e%istant entre les deu% instincts la polarit" +ui e%iste
entre l,amour et la aine. Mour trouver un repr"sentant d’[ros! nous
n,"prouvons pas le moindre emarras 4 en revance sommes-nous
d"* on ne peut plus contents de pouvoir envisager le pencant la
destruction! au+uel la aine raie le cemin! comme repr"sentant
l,instinct de mort dont il est ort di<icile de se aire une id"e plus ou
moins concr6te. r! l,oservation clini+ue nous montre! non
seulement +ue! r"guli6rement et d,une açon inattendue! la aine
accompagne l,amour (amivalence)! +ue la aine pr"c6de et annonce
l,amour dans les relations umaines! mais aussi +ue! dans certaines
$2
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$. Les deu% vari"t"s d’instincts
conditions! la aine se transorme en amour! et l,amour en aine. S,il
s,agit l d,une transormation v"ritale! et non d,une simple
succession dans le temps! il est "vident +u,une distinction aussi
radicale +ue celle +ue nous avons postul"e entre pencants
"roti+ues et instincts! et +ui suppose des processus psiologi+ues
se d"roulant dans des sens oppos"s! man+ue de ase.
r! le ait +u,on peut d,aord aimer une personne et la ar
ensuite! ou inversement! lors+u,elle en ournit les raisons et les
pr"te%tes! ce ait! disons-nous! ne se rattace d,aucune mani6re
notre prol6me. ?ous en dirons autant des cas oK un sentiment
amoureu%! encore latent! se manieste d,aord par une attitude
d,ostilit" et un pencant l,agression! car dans ces cas il peut s,agir
d,un simple retard de l,"l"ment "roti+ue! retard +ui a permis
l,autre "l"ment! au pencant destructeur! de prendre une certaine
avance. Dais la pscologie des n"vroses nous o<re un grand
nomre de cas dans les+uels l,pot6se d,une transormation para:t
plus vraisemlale. ans la olie de la pers"cution 8paranoïa
persecutoria9 le malade se d"end d,une certaine açon contre un
attacement omose%uel trop ort l,"gard d,une personne! et il en
arrive aire de cette personne! passionn"ment aim"e! une
pers"cutrice contre la+uelle il devient dangereusement agressi.
?ous sommes autoris"s intercaler entre ces deu% attitudes une
pase au cours de la+uelle l,amour avait sui la transormation en
aine. Les recerces pscanalti+ues nous ont r"v"l" r"cemment
+ue l,apparition de l,omose%ualit"! ainsi +ue des sentiments sociau%
d"se%ualis"s d,ailleurs! est accompagn"e de sentiments de rivalit"
ortement agressive +ui doivent dispara:tre! pour +ue l,o*et
pr"c"demment a devienne un o*et aim" ou un o*et
d,identi;cation. n peut se demander s,il s,agit! dans ces cas
"galement! d,une transormation directe de la aine en amour. ?e se
trouve-t-on pas! en e<et! en pr"sence de modi;cations internes
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$. Les deu% vari"t"s d’instincts
asolument ind"pendantes de cangements +uelcon+ues dans la
mani6re de se comporter de l,o*et J
Dais l,e%amen analti+ue du processus +ui constitue la
transormation parano+ue nous sugg6re la possiilit" d,un acte
m"cani+ue. 5l s,agit notamment d,une attitude amivalente
d,eml"e 4 +uant la transormation! elle s,eectuerait la aveur
d,un d"placement r"actionnel de la carge "nerg"ti+ue! une certaine
+uantit" d,"nergie "tant soustraite au% tendances "roti+ues et
a*out"e au% tendances ostiles.
n se trouve en pr"sence d,une situation! non identi+ue! mais
analogue! dans les cas oK la rivalit" ostile aant "t" "tou<"e!
l,omose%ualit" appara:t. @omme il n,e%iste pour l,attitude ostile
aucune perspective de satisaction! elle c6de la place (donc pour des
raisons purement "conomi+ues) l,attitude amoureuse +ui a plus de
cance d,otenir satisaction! c,est--dire plus de possiilit"s de
d"carge. @,est ainsi +ue dans ces cas dont nous nous occupons
l,pot6se d,une transormation directe se r"v6le comme inutile!
d,autant +u,une pareille transormation serait incompatile avec les
di<"rences +ualitatives +ui e%istent entre les deu% vari"t"s
d,instincts.
En tenant compte de la possiilit" d,un autre m"canisme de
transormation de l,amour en aine! nous avions admis tacitement
une pot6se +ue nous devons maintenant rendre e%plicite. ?ous
avions suppos" notamment dans la vie psci+ue (dans le Moi ou
dans le a, peu importe) une "nergie susceptile de d"placement et
+ui! indi<"rente par elle-m/me! peut s,a*outer une tendance
"roti+ue ou destructive +ualitativement di<"renci"e et en augmenter
la carge "nerg"ti+ue totale. Sans cette pot6se d,une "nergie
susceptile de d"placement! notre e%plication man+ue de ase. 5l
s,agit maintenant de savoir d,oK provient cette "nergie! +uel
compartiment de la vie psci+ue elle appartient! ce +u,elle signi;e.
$$
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$. Les deu% vari"t"s d’instincts
Le prol6me de la +ualit" des pencants instinctis et de son
maintien travers toutes les vicissitudes +ue suissent ces
pencants est encore tr6s oscur! et tr6s peu de cose a "t" ait
*us+u, ce *our en vue de son "lucidation. En ce +ui concerne les
tendances se%uelles partielles +ui se pr/tent particuli6rement ien
l,oservation! elles pr"sentent un certain nomre de processus
aciles constater et ranger dans la m/me cat"gorie = nous savons!
par e%emple! +ue les tendances partielles communi+uent! dans une
certaine mesure! les unes avec les autres! +u,une tendance aisant
partie d,une certaine source "rog6ne peut renorcer une tendance
partielle en rapport avec une autre source "rog6ne en lui c"dant une
partie de son intensit" 4 +ue la satisaction d,une tendance peut
remplacer celle d,une autre! etc. 9ous ces aits sont de nature nous
encourager ormuler certaines pot6ses.
ans la discussion +ui suit! *e puis "galement proposer une
pot6se! et non une preuve. 5l me para:t plausile d,admettre +ue
cette "nergie! +ui anime le Moi et le a! "nergie indi<"rente et
susceptile de d"placements! provient de la r"serve de liido
narcissi+ue! c,est--dire +u,elle repr"sente une liido ([ros)
d"se%ualis"e. Les pencants "roti+ues! en e<et! nous apparaissent!
d,une açon g"n"rale! plus plasti+ues! plus susceptiles de d"rivation
et de d"placement +ue les tendances destructives. n peut
poursuivre cette pot6se! en supposant +ue cette liido!
susceptile de d"placement! travaille au service du principe du
plaisir! en pr"venant les arr/ts et stagnations et en acilitant les
d"carges. H ce propos! l,issue par la+uelle s,e<ectue cette d"-
carge! supposer +u,elle s,e<ectue! para:t dans une certaine
mesure indi<"rente. ?ous savons d"* +ue cette particularit" est
caract"risti+ue des processus de concentration +ui s,accomplissent
dans le a. n l,oserve dans les concentrations "roti+ues +ui se
portent sur un o*et +uelcon+ue! sans pr""rence ou pr"dilection
aucune 4 et on l,oserve "galement au cours de l,analse dans les
$'
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$. Les deu% vari"t"s d’instincts
transerts +ui s,e<ectuent coWte +ue coWte! +uelle +ue soit la
personne +ui puisse en "n";cier. Qan a cit" de eau% e%emples de
vengeance n"vroti+ue dirig"e contre des personnes +ui "taient les
derni6res la m"riter. @ette mani6re de proc"der de l,inconscient
ait penser l,anecdote dont on ait si souvent un usage comi+ue et
dans la+uelle il est +uestion de trois tailleurs de village +ui ont "t"
pendus! parce +ue l,uni+ue mar"cal errant du village avait commis
un crime passile de la peine de mort. 5l aut +ue le c>timent soit
consomm"! alors m/me +u,il doit rapper un autre +ue le vrai
coupale. ?ous avons d"* not" la m/me indi<"rence lors des
d"placements du processus primaire dans le travail de r/ve. Dais
tandis +ue dans ce dernier cas l,indi"rence se manieste l,"gard
des o*ets! elle porte principalement! dans le cas +ui nous occupe!
sur le tra*et suivi par l,action de d"carge. n plus grand
discernement dans le coi% des o*ets et des voies de d"carge
semlerait /tre plus conorme l,id"e +ue nous nous aisons des
onctions du Moi.
S,il est vrai +ue cette "nergie susceptile de d"placement
repr"sente une liido d"se%ualis"e! on peut dire "galement +u,elle
est de l,"nergie sublimée, en ce sens +u,elle ait ait sienne la
principale intention d’[ros +ui consiste r"unir et lier! r"aliser
l,unit" +ui constitue le trait distincti ou! tout au moins! la principale
aspiration du Moi. En rattacant "galement cette "nergie
susceptile de d"placements les processus intellectuels au sens large
du mot! on peut dire +ue le travail intellectuel est aliment"! son
tour! par des impulsions "roti+ues sulim"es.
?ous voil ramen"s l,pot6se +ue nous avons ormul"e
pr"c"demment et d,apr6s la+uelle la sulimation s,e<ectuerait
g"n"ralement par l,interm"diaire du Moi. Et! ce propos! nous
rappelons une autre possiilit" +ue nous avions admise! savoir +ue
le Moi se sustitue au a dans ses ;%ations au% o*ets! aussi ien
dans les ;%ations pr"coces +ue dans celles des pases plus "volu"es
$
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$. Les deu% vari"t"s d’instincts
de la vie 4 et +u,il le ait en s,appropriant leur liido et en l,int"grant
la modi;cation +u,il a suie par suite de l,identi;cation. H cette
transormation de la liido du a en liido du Moi se rattace
naturellement un renoncement au% uts se%uels! une
d"se%ualisation. Guoi +u,on pense de la port"e de ces processus! il
n,en reste pas moins +u,ils nous r"v6lent un ait d,une grande
importance! en ce +u,il nous permet de mieu% comprendre les
rapports +ui e%istent entre le Moi et [ros. En s,appropriant ainsi la
liido attac"e au% o*ets vers les+uels le a est pouss" par ses
tendances "roti+ues! en se posant comme le seul o*et d,attacement
amoureu%! en d"se%ualisant ou en sulimant la liido du a! le Moi
travaille l,encontre des intentions d’[ros! se met au service de
tendances instinctives oppos"es. 5l est olig" d,accepter une autre
partie des ;%ations du a! participer! pour ainsi dire. Et cette
mani6re de se comporter du Moi peut encore avoir une autre
cons"+uence dont nous aurons nous occuper plus tard.
@es consid"rations sont de nature imprimer la t"orie du
narcissisme une modi;cation importante. H l,origine! toute la liido
se trouve accumul"e dans le a, alors +ue le Moi est encore en voie
de ormation ou peine orm". Le a utilise une partie de sa liido
en ;%ations "roti+ues sur des o*ets! tandis +ue le Moi! mesure
+u,il se d"veloppe et se orti;e! cerce attirer sur lui cette liido
orient"e vers les o*ets et s,imposer au a comme seul o*et
d,attacement "roti+ue. @,est ainsi +ue le narcissisme du Moi est un
narcissisme secondaire! d"ro" au% o*ets.
Mlus nous suivons les tendances instinctives accessiles notre
oservation! et plus elles se r"v6lent nous comme des d"rivation
d’[ros. ?,"taient les consid"rations +ue nous avons d"velopp"es
dans Au-delà du principe du plaisir et si nous ne savions pas +u’[ros
comporte des "l"ments sadi+ues! il nous serait impossile de
maintenir notre conception dualiste. Dais puis+ue nous la
maintenons! et les raisons +ue nous venons de citer nous oligent!
$#
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$. Les deu% vari"t"s d’instincts
nous ne pouvons nous emp/cer de penser +ue les instincts de mort
op6rent essentiellement en silence et +ue tout le ruit de la vie
"mane d’[ros 21.
’[ros et de la lutte contre [ros ] 5l para:t tout ait
vraisemlale +ue le principe du plaisir sert au a de oussole dans
la lutte contre la liido dont l,intervention troule le cours de la vie.
Si la vie est domin"e par le principe de la constance tel +ue le
concevait Fecner! ce +ui signi;e +ue la vie constitue un
aceminement vers la mort! ce sont les e%igences d’[ros! c,est--dire
des instincts se%uels! +ui emp/cent une aisse de niveau et
introduisent de nouvelles tensions. Uuid" par le principe du plaisir!
c,est--dire par la perception du d"plaisir! le a se d"end contre ces
nouvelles tensions par di<"rents moens. En premier lieu! en
s,adaptant aussi rapidement +ue possile au% e%igences de la liido
non d"se%ualis"e! c,est--dire en cercant satisaire les tendances
directement se%uelles. En deu%i6me lieu! et cela d,une açon
eaucoup plus e<icace! en se d"arrassant! au cours d,une de ces
satisactions! +ui ait taire toutes les e%igences partielles! des
sustances se%uelles! ces porteurs satur"s des tensions "roti+ues.
L,"limination de la sustance se%uelle au cours de l,acte se%uel
correspond! dans une certaine mesure! la s"paration entre le soma
et le plasma germinati. @,est pour+uoi l,"tat +ui suit la satisaction
se%uelle compl6te ressemle la mort! et c,est pour+uoi ce8 les
animau% in"rieurs la mort suit imm"diatement la procr"ation. @es
/tres meurent apr6s avoir procr""! parce +u,apr6s l,"limination
d’[ros la aveur de la satisaction! la mort recouvre sa liert"
d,action et ne rencontre pas d,ostacles la r"alisation de ses
desseins. A*outons en;n (ait +ue nous connaissons d"*) +ue le Moi
acilite au a cette lutte contre la libido, en sulimant une partie de
celle-ci pour lui-m/me et en vue des uts +u,il poursuit.
21,apr6s notre mani6re de voir! les instincts de destruction dirig"s vers
l,e%t"rieur auraient "t" d"tourn"s du propre Doi par l,interm"diaire d’[ros.
$&
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!. Les états de dépendance du moi
Si aucun des titres +ue nous donnons nos capitres ne
correspond tout ait au contenu de ceu%-ci et si nous sommesolig"s! pour "tudier de nouveau% rapports! de reprendre des
consid"rations dont le d"veloppement pouvait semler "puis"! il aut
en voir la cause dans l,e%tr/me comple%it" du su*et +ue nous
traitons.
@,est ainsi +ue nous avons dit plusieurs reprises +ue le Moi est
orm" en grande partie d,identi;cations! les+uelles proviennent de
;%ations "roti+ues d"tourn"es du a! +ue les premi6res de cesidenti;cations se comportent tou*ours dans le Moi comme une
instance particuli6re! en s,opposant au Moi en +ualit" de Sur-Moi, et
+ue le Moi lui-m/me! mesure +u,il gagne en orce et en co"sion!
devient plus tard capale de r"sister davantage au% inIuences
e%erc"es par ces identi;cations. Le Sur-Moi doit la place +u,il occupe
dans le Moi, ou! si l,on veut! l,attitude +u,il oserve l,"gard du Moi,
un acteur +ui pr"sente une doule importance et doit! parcons"+uent! /tre appr"ci" un doule point de vue = en premier lieu!
il repr"sente la premi6re identi;cation +ui s,est produite! alors +ue
le Moi "tait encore aile 4 en deu%i6me lieu! il est l,"ritier du
comple%e d’Vdipe et! comme tel! il a introduit dans le Moi les o*ets
les plus appr"ci"s. ans une certaine mesure! il est au%
modi;cations ult"rieures du Moi ce +ue la pase se%uelle primaire
de l,enance est la vie se%uelle +ui suit la puert". 9out en restant
$
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'. Les "tats de d"pendance du moi
accessile toutes les inIuences ult"rieures! il n,en garde pas moins
toute la vie durant le caract6re +u,il doit ses origines remontant au
comple%e! c,est--dire le pouvoir de s,opposer au Moi et de le
dominer. 5l repr"sente la trace durale de la ailesse et de la
d"pendance anciennes du Moi et manieste sa pr"dominance! alors
m/me +ue celui-ci a d"* atteint sa pleine maturit". e m/me +ue
l,enant se trouve contraint d,o"ir ses parents! le Doi se soumet
l,imp"rati cat"gori+ue du Sur-Moi.
Dais le ait +u,il provient des premi6res ;%ations du a! c,est--
dire du comple0e d12dipe, pr"sente pour le Sur-Moi une signi;cation
encore plus grande. @,est! ainsi +ue nous l,avons d"* montr"! gr>ce
ce ait +u,il se trouve mis en rapport avec les ac+uisitions
plog"ni+ues du a et constitue la r"incarnation de tous les anciens
Moi +ui ont laiss" leur trace et leur d"p7t dans le a. H la aveur de
cette circonstance! le Sur-Moi reste tou*ours en contact "troit avec le
a et peut repr"senter celui-ci aupr6s du Moi. 5l plonge
proond"ment dans le a et est! de ce ait! eaucoup plus "loign" de
la conscience +ue le Moi 22.
Mour ien comprendre ces rapports! nous n,avons +u, nous
rappeler certains aits clini+ues connus depuis longtemps! mais
attendant encore leur "laoration t"ori+ue.
@ertaines personnes se comportent! au cours du travail
analti+ue! d,une açon tout ait singuli6re. Guand on leur donne de
l,espoir et +u,on leur montre +u,on est satisait de la marce du
traitement! ils paraissent m"contents et leur "tat su*ecti s,aggrave
r"guli6rement. n voit d,aord dans ce ait une maniestation de leur
esprit de contradiction et le d"sir de montrer leur sup"riorit" sur le
m"decin. Dais on ne tarde pas constater +u,il s,agit d,un p"no-
m6ne eaucoup plus proond. n s,aperçoit non seulement +ue ces
personnes sont incapales de louange et de reconnaissance! mais
22n peut dire +u, l,instar du manne+uin anatomi+ue! le Moi pscanalti+ue
ou m"tapscologi+ue se tient la t/te en as.
'P
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'. Les "tats de d"pendance du moi
aussi +u,elles r"agissent au% progr6s du traitement d,une mani6re
oppos"e celle la+uelle on pourrait s,attendre en toute logi+ue.
9out progr6s partiel +ui devrait avoir! et a e<ectivement ce8
d,autres pour cons"+uence une am"lioration ou une disparition
passag6re des smpt7mes! se traduit ce8 elles par une aggravation
momentan"e de leur mal! et leur "tat! au lieu de s,am"liorer!
s,aggrave au cours du traitement. Elles pr"sentent ce +u,on appelle
la réaction thérapeuti%ue né!ative.
5l est ors de doute +ue! ce8 ces personnes! +uel+ue cose
s,oppose leur r"talissement! dont l,approce est redout" comme
un danger. n dit +ue! ce8 elles! pr"domine! non la volont" de
gu"rir! mais le esoin d,/tre malade. Lors+u,on analse cette
r"sistance par les moens aituels! lors+u,on en dissocie l,attitude
de provocation l,"gard du m"decin et la ;%ation telles ou telles
ormes d,aggravation moride! on constate +ue ce +ui susiste
constitue l,ostacle le plus puissant au r"talissement! plus puissant
+ue ceu% repr"sent"s par le narcissisme r"ractaire! par l,attitude
n"gative l,"gard du m"decin et par le d"sir du malade d,otenir
une aggravation de son "tat.
n constate notamment +u,il s,agit d,un acteur pour ainsi dire
moral C! d,un sentiment de culpailit" +ui trouve sa satisaction
dans la maladie et ne veut pas renoncer au c>timent repr"sent" par
la sou<rance. @onstatation peu consolante! mais devant la+uelle il
aut s,incliner. Mour le malade cependant ce sentiment de culpailit"
reste muet! il ne lui dit pas +u,il est coupale 4 et lui-m/me se sent!
non coupale! mais malade. @e sentiment se manieste seulement
sous la orme d,une r"sistance! di<icile vaincre! au r"talissement.
5l est non moins di<icile de convaincre le malade +ue telle est la
v"ritale raison de sa r"sistance 4 il s,en tiendra plut7t l,e%plication
+ui se pr"sente plus naturellement son esprit! savoir +ue le
'1
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'. Les "tats de d"pendance du moi
traitement analti+ue n,est pas celui dont il puisse attendre la
gu"rison 23.
La description +ue nous venons de donner s,appli+ue au% cas les
plus e%tr/mes! mais proalement aussi! dans une mesure plus
att"nu"e! eaucoup de n"vroses! peut-/tre toutes les n"vroses
graves. n peut m/me se demander si ce n,est pas ce acteur! c,est--
dire la mani6re dont se comporte le Moi idéal! +ui *oue un r7le
d"cisi dans la gravit" plus ou moins grande d,une a<ection
n"vroti+ue. Aussi croons-nous devoir a*outer +uel+ues remar+ues
au su*et de la maniestation du sentiment de culpailit" dans des
circonstances diverses.
235l n,est pas acile l,analste de lutter contre l,ostacle repr"sent" par le
sentiment de culpailit" inconscient. ?ous n,avons aucun moen direct de le
comattre 4 et +uant au% moens indirects! nous ne disposons +ue de celui
+ui consiste mettre au *our! progressivement! ses raisons inconscientes
reoul"es et le transormer ainsi peu peu en un sentiment de culpailit"
conscient. n a une cance particuli6re de r"ussir dans les cas oK il s,agit
d,un sentiment de culpailit" inconscient +ui est emprunté! c,est--dire +ui
r"sulte d,une identi;cation avec une autre personne +ui ut *adis l,o*et d,une
;%ation "roti+ue. Le sentiment de culpailit"! ainsi emprunt"! constitue
souvent le seul reste! di<icilement reconnaissale! des rapports amoureu%
aandonn"s. L,analogie avec ce +ui se passe dans la m"lancolie est ici
"vidente. Lors+u,on r"ussit d"couvrir! sous le sentiment de culpailit"
inconscient! cette ancienne ;%ation "roti+ue! la t>ce t"rapeuti+ue se
trouve souvent r"solue d,une açon rillante 4 dans le cas contraire! le
r"sultat des e<orts t"rapeuti+ues reste tr6s incertain. 5l d"pend! en premier
lieu! de l,intensit" du sentiment de culpailit"! la+uelle la t"rapeuti+ue est
souvent incapale d,opposer une orce du m/me ordre de grandeur. 5l d"pendpeut-/tre aussi de la personne de l,analste! c,est -dire du ait de savoir si
cette personne est telle +ue le malade puisse la mettre la place de son Moi
idéal 4 ce +ui! dans l,a<irmative! impli+ue de la part du m"decin la tentation
d,assumer le r7le de prop6te! de sauveur d,>mes. r! comme les r6gles de
l,analse s,opposent rigoureusement une pareille utilisation de la
personnalit" du m"decin! nous devons avouer loalement +u,il a l un
ostacle de plus l,action de l,analse dont le ut consiste! non rendre les
r"actions morides impossiles! mais donner au Moi la liert" de se d"cider
dans un sens ou dans un autre.
'2
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'. Les "tats de d"pendance du moi
Le sentiment de culpailit" normal! conscient (scrupules de
conscience) n,o<re l,interpr"tation aucune di<icult" 4 il repose sur
l,"tat de tension +ui e%iste entre le Moi et le Moi idéal! il est
l,e%pression d,une condamnation du Moi par son instance criti+ue.
Les sentiments d,in"riorit" +u,"prouvent les n"vroti+ues se pr/tent
asse8 ien cette e%plication. ans deu% a<ections +ui nous sont
ien amili6res! le sentiment d,in"riorit" est intens"ment conscient 4
le Moi idéal ait alors preuve d,une rigueur particuli6re et s"vit
contre le Moi d,une açon souvent cruelle. En deors de ce trait
commun! les deu% a<ections au%+uelles nous aisons allusion! la
n"vrose osessionnelle et la m"lancolie! pr"sentent des di<"rences!
leur tour signi;catives! +uant au mode de comportement du Moi
idéal.
ans la n"vrose osessionnelle (ou! du moins! dans certaines de
ses ormes)! le sentiment de culpailit" a<ecte un caract6re aigu!
mais ne r"ussit pas se *usti;er au% eu% du Moi. Aussi le Moi du
malade se dresse-t-il contre ce sentiment! contre l,accusation de
culpailit" dont il est accal" par le Moi idéal et demande au
m"decin de le soutenir! de l,appuer dans la lutte contre ce
sentiment. 5l serait asurde de lui c"der sur ce point! car ce serait l
tenter de vains e<orts. L,analse montre +ue le Sur-Moi suit des
inIuences +ui restent inconnues au Moi. n r"ussit e<ectivement
d"couvrir les impulsions reoul"es +ui alimentent le sentiment de
culpailit". Le Sur-Moi se montre mieu% renseign" +ue ne l,est le
Moi et le a inconscient.
ans la m"lancolie! on a l,impression encore plus nette +ue le
Sur-Moi a attir" la conscience de son c7t". Dais cette ois le Moi
n,"l6ve plus aucune protestation! il se reconna:t coupale et se
soumet au c>timent. ?ous comprenons cette di<"rence d,attitude
l,"gard du sentiment de culpailit" +ui e%iste entre la n"vrose
osessionnelle et la m"lancolie. ans la premi6re! il s,agit de
tendances co+uantes +ui sont rest"es en deors du Moi dans la
'3
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'. Les "tats de d"pendance du moi
m"lancolie! au contraire! le Moi s,est assimil" par identi;cation
l,o*et contre le+uel est dirig"e la col6re du Sur-Moi.
Sans doute! le ait +ue le sentiment de culpailit" a<ecte dans ces
deu% maladies n"vroti+ues une intensit" si e%traordinaire! n,est pas
de ceu% +ui peuvent se passer d,e%plication 4 mais le principal
prol6me +ui se pose propos de cette situation se trouve ailleurs.
?ous nous en occuperons! apr6s avoir pass" en revue les autres cas
dans les+uels le sentiment de culpailit" reste inconscient.
@es cas sont repr"sent"s principalement par l,st"rie et par les
"tats du tpe st"ri+ue. Le m"canisme la aveur du+uel le
sentiment de culpailit" reste inconscient est acile d"couvrir. Le
Moi st"ri+ue se d"end contre la perception p"nile dont il est
menac" par son Sur-Moi criti+ue! de la m/me mani6re dont il se
d"end g"n"ralement contre une intol"rale ;%ation un o*et = par
un acte de reoulement. @,est donc le Moi +ui est la cause de l,"tat
inconscient du sentiment de culpailit". ?ous savons par ailleurs +ue
le Moi e<ectue la plupart des reoulements pour le compte du Sur-
Moi et ses lieu et place 4 mais! cette ois! il se sert de la m/me arme
contre son ma:tre s"v6re. n sait +ue dans la n"vrose osessionnelle
les ormations r"actives *ouent un r7le pr"dominant 4 ici le Moi ne
r"ussit +u, maintenir distance les mat"riau% au%+uels se rapporte
le sentiment de culpailit".
n peut aller plus loin et asarder l,pot6se +u, l,"tat normal
le sentiment de culpailit" doit rester en grande partie inconscient!
ce +u,on appelle les scrupules de conscience se rattacant
intimement au comple0e d12dipe +ui ait partie de l,inconscient. S,il
se trouvait +uel+u,un pour "mettre ce parado%e +ue l,omme normal
n,est pas seulement plus immoral +u,il le croit! mais aussi plus moral
+u,il ne s,en doute! la pscanalse! dont les donn"es servent de
'$
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'. Les "tats de d"pendance du moi
ase la premi6re partie de cette proposition! n,aurait aucune
o*ection "lever contre la seconde 2$.
@e ut une surprise de constater +ue lors+u,il a atteint un certain
degr" d,intensit"! ce sentiment de culpailit" inconscient pouvait
aire d,un omme un criminel. La cose est pourtant certaine. n
trouve ce8 eaucoup de criminels *eunes! un puissant sentiment de
culpailit"! ant"rieur! et non cons"cuti au crime 4 un sentiment +ui a
"t" le moile du crime! comme si le su*et avait trouv" un
soulagement rattacer ce sentiment inconscient +uel+ue cose
de r"el et d,actuel.
ans toutes ces occasions se maniestent l,ind"pendance du Sur-
Moi par rapport au Moi et les liens intimes +ui le rattacent au a
inconscient. r! "tant donn" le r7le +ue nous avons assign" au%
traces verales inconscientes +ui e%istent dans le Moi, on peut se
demander si le Sur-Moi, lors+u,il est inconscient! ne se compose pas
de ces traces verales ou de +uel+ue cose d,analogue. ?otre
r"ponse cette +uestion sera modeste et r"serv"e = nous dirons
notamment +ue si le Sur-Moi ne peut renier ses origines acousti+ues!
+ue s,il est vrai +u,il orme une partie du Moi et +ue ces
repr"sentations verales (notions! astractions) sont plut7t de nature
le rendre accessile la conscience! il est "galement vrai +ue
l,"nergie de ;%ation in"rente ces contenus du Sur-Moi provient!
non des perceptions auditives! de l,enseignement ou de la lecture!
mais de sources aant leur si6ge dans le a.
La +uestion dont nous avons dit plus aut +ue nous en di<"rions
la discussion! est la suivante = comment se ait-il +ue le Sur-Moi se
manieste principalement comme un sentiment de culpailit" (ou!
plut7t! comme une instance criti+ue! le sentiment de culpailit"
"tant la orme sous la+uelle le Moi perçoit cette criti+ue) et +u,il
2$@ette proposition n,est d,ailleurs parado%ale +u,en apparence 4 elle "nonce
seulement +u,aussi ien dans le ien +ue dans le mal l,omme peut eaucoup
plus +u,il ne croit! autrement dit +u,il d"passe ce +ue son Moi sait ce su*et
gr>ce ses perceptions conscientes.
''
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'. Les "tats de d"pendance du moi
asse preuve en m/me temps d,une s"v"rit" si dure et impitoale
l,"gard du Moi ; En ce +ui concerne tout d,aord la m"lancolie! nous
trouvons +ue le Sur-Moi, tr6s puissant! +ui a attir" la conscience de
son c7t"! s"vit contre le Moi avec une violence inoue! comme s,il
avait accapar" tout le sadisme dont dispose l,individu. [tant donn"e
notre mani6re de concevoir le sadisme! nous dirions +ue l,"l"ment
destructi s,est d"pos" dans le Sur-Moi et dirig" contre le Doi. @e +ui
d"sormais domine dans le Sur-Moi, c,est une sorte de culture pure de
l,instinct de mort +ui r"ussit souvent pousser le Moi la mort!
lors+ue celui-ci n,a pas eu la pr"caution de se r"ugier au pr"alale
dans la manie.
?on moins p"niles et torturants sont les reproces de la
conscience dans certaines ormes de la n"vrose osessionnelle! mais
ici la situation est moins apparente. 5l est noter +ue! contrairement
ce +ui se passe dans la m"lancolie! le malade atteint de n"vrose
osessionnelle ne rancit *amais le pas +ui le s"pare du suicide! on
dirait m/me +u,il est immunis" contre le danger de suicide! en tout
cas! il est mieu% prot"g" contre ce danger +ue l,st"ri+ue. ?ous
nous rendons ort ien compte +ue ce +ui assure la s"curit" du Moi,
c,est le maintien! la conservation de l,o*et. ans la n"vrose
osessionnelle! c,est la r"gression vers l,organisation pr"g"nitale +ui
rend possile la transormation des impulsions amoureuses en
impulsions agressives contre l,o*et. L,instinct de destruction aant
ainsi recouvr" sa liert"! veut an"antir l,o*et ou semle tout au
moins avoir cette intention. Le Moi n,a pas adopt" ces tendances! il
r"siste par toutes sortes de ormations r"actionnelles et de mesures
de pr"caution! si ien +u,elles restent dans le a. Dais le Sur-Moi se
comporte comme si c,"tait le Moi +ui "tait responsale de ces
tendances! et le s"rieu% avec le+uel il cerce r"aliser ses desseins
de destruction! montre ien +u,il s,agit! non d,une apparence
provo+u"e par la r"gression! mais d,une sustitution r"elle et
v"ritale de la aine l,amour. 5mpuissant des deu% c7t"s! le Moi se
'
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'. Les "tats de d"pendance du moi
d"end en vain entre les suggestions du a meurtrier et contre les
reproces de la conscience +ui punit. 5l ne r"ussit emp/cer +ue
les actions les plus grossi6res de l,un et de l,autre! et il aoutit
seulement soit se torturer lui-m/me sans ;n! soit torturer
sst"mati+uement l,o*et! lors+ue la cose est possile.
Les dangereu% instincts de mort de l,individu suissent des sorts
divers = tant7t ils sont rendus ino<ensis gr>ce leur m"lange avec
des "l"ments "roti+ues! tant7t ils sont d"vi"s vers le deors sous une
orme agressive! mais pour la plus grande partie ils poursuivent
certainement en toute liert" leur travail int"rieur. @omment se ait-
il donc +ue dans la m"lancolie le Sur-Moi puisse devenir une sorte de
r"servoir dans le+uel viennent s,accumuler les instincts de mort J
En se plaçant au point de vue de la restriction des instincts! de la
moralit"! on peut dire = le a est tout ait amoral! le Moi s,e<orce
d,/tre moral! le Sur-Moi peut devenir permoral et! en m/me
temps! aussi cruel +ue le a. @,est un ait remar+uale +ue moins
l,omme devient agressi par rapport l,e%t"rieur! plus il devient
s"v6re! c,est--dire agressi dans son Moi idéal. ,apr6s la logi+ue
courante! c,est le contraire +ui devrait se produire 4 elle voit dans
l,e%igence du Moi idéal une raison *usti;ant plut7t le renoncement
l,agression. Le ait reste cependant tel +ue nous l,avons "nonc" = plus
un omme ma:trise son agressivit"! plus son id"al devient agressi
contre son Moi. n dirait un d"placement! une orientation vers le
Moi. "* la morale courante normale porte le caract6re d,un code
plein de s"v6res restrictions! de cruelles proiitions. @,est d,ailleurs
de l +ue vient la conception de l,/tre sup"rieur! impitoale dans les
c>timents +u,il inIige.
5l m,est impossile de tenter une e%plication de tous ces aits!
sans introduire une nouvelle pot6se. Le Sur-Moi! on le sait! est n"
la aveur d,une identi;cation avec le prototpe paternel. 9oute
identi;cation de ce genre suppose une d"se%ualisation! voire une
sulimation. r! il semle +u,une pareille transormation doive /tre
'#
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'. Les "tats de d"pendance du moi
accompagn"e d,une dissociation des instincts. Apr6s la sulimation!
les "l"ments "roti+ues ne sont plus asse8 orts pour immoiliser tous
les "l"ments destructis +ui se maniestent alors par une tendance
l,agression et la destruction. ,une açon g"n"rale! si l,id"al se
pr"sente sous les traits durs et cruels de l,imp"rieu% tu dois! c,est
cette dissociation +u,il le doit.
Encore +uel+ues mots au su*et de la n"vrose osessionnelle. 5ci
les conditions sont tout ait di<"rentes. La dissociation des
instincts! +ui aoutit la mise en liert" de l,amour de l,agression!
n,est pas e<ectu"e par le Moi! mais r"sulte d,une r"gression +ui s,est
op"r"e dans le \a. Dais ce processus! apr6s avoir d"ut" dans le a!
s,est propag" au Sur-Moi +ui! d"sormais! accentue sa s"v"rit"
l,"gard du Moi innocent. ans les deu% cas cependant! le Moi +ui a
r"ussi! la aveur de l,identi;cation! se rendre ma:tre de la liido!
en sera puni par le Sur-Moi +ui dirigera contre lui l,agressivit"
devenue lire la suite de sa s"paration d,avec la liido! la+uelle
elle "tait associ"e pr"c"demment.
?os id"es concernant le Moi commencent s,"claircir et ses
di<"rents rapports commencent nous appara:tre avec plus de
nettet". ?ous connaissons maintenant le Moi dans toute sa orce et
avec toutes ses ailesses. 5l est carg" de onctions importantes 4
gr>ce ses rapports avec le monde de la perception! il r6gle la
succession des processus psci+ues dans le temps et les soumet
l,"preuve de la r"alit". En aisant intervenir les processus intellec-
tuels! il otient un a*ournement des d"carges motrices et contr7le
les avenues +ui conduisent la motilit". @ette derni6re onction est
cependant plus ormelle +u,e<ective! le Moi *ouant l,"gard de
l,action le r7le d,un monar+ue constitutionnel dont la sanction est
re+uise pour +u,une loi puisse entrer en vigueur! mais +ui "site et
r"I"cit eaucoup! avant d,opposer son veto un vote du Marlement.
Le Moi s,enricit la suite de toutes les e%p"riences +u,il reçoit du
deors 4 mais le a constitue son autre mode e%t"rieur! +u,il cerce
'&
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'. Les "tats de d"pendance du moi
soumettre son pouvoir. 5l soustrait au a le plus possile de sa
liido! transorme les o*ets de ;%ation liidineuse du \a en autant
d,avatars du Moi. Avec l,aide du Sur-Moi! il puise! d,une açon +ui
reste pour nous encore oscure! dans les e%p"riences pr"istori+ues
accumul"es dans le a.
Le contenu du a peut p"n"trer dans le Moi! en suivant deu%
voies di<"rentes. La premi6re voie est directe! la seconde passe par
le Moi idéal! l,une et l,autre d"terminant d,une mani6re d"cisive la
nature de certaines activit"s psci+ues. L,"volution du Moi va de la
perception instinctive la domination des instincts! de l,o"issance
au% instincts l,iniition des instincts. r! le Moi idéal! +ui
constitue en partie une ormation r"actionnelle contre les processus
instinctis du a! contriue puissamment cette "volution. La
pscanalse est un proc"d" +ui acilite au Moi la con+u/te
progressive du a.
Dais! d,autre part! le m/me Moi nous appara:t comme une pauvre
cr"ature soumise une triple servitude et vivant! de ce ait! sous la
menace d,un triple danger = le monde e%t"rieur! la liido du a et la
s"v"rit" du Sur-Moi. 9rois vari"t"s d,angoisse correspondent ces
trois dangers! car l,angoisse est l,e%pression d,un recul devant un
danger. Situ" entre le a et le monde e%t"rieur! le Moi cerce les
concilier! en rendant le a adaptale au monde et! gr>ce ses
actions musculaires! en adaptant le monde au% e%igences du a. 5l se
comporte! proprement parler! comme le m"decin au cours du
traitement pscanalti+ue = il s,o<re lui-m/me! avec son e%p"rience
du monde e%t"rieur! au% aspirations liidineuses du a! et cerce
diriger sur lui toute la liido de celui-ci. 5l n,est pas seulement
l,au%iliaire du a = il est aussi son esclave soumis +ui cerce
gagner l,amour de son ma:tre. 5l s,e<orce! autant +ue possile!
rester en onne entente avec le soi! en illustrant les commandements
inconscients de celui-ci par ses propres rationalisations conscientes!
en donnant l,illusion +ue le a se conorme au% avertissements de la
'
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'. Les "tats de d"pendance du moi
r"alit"! alors m/me +ue celui-ci persiste dans sa rigidit" et dans son
reus de se plier au% e%igences de la vie r"elle! en amortissant les
conIits +ui surgissent entre le a d,une part! la r"alit" et le Sur-Moi!
d,autre part. [tant donn"e la situation interm"diaire +u,il occupe
entre le a et la r"alit"! il ne succome +ue trop souvent la
tentation de se montrer servile! opportuniste! au%! l,e%emple de
l,omme d,[tat +ui! tout en sacant +uoi s,en tenir dans certaines
circonstances! n,en ait pas moins un accroc ses id"es! uni+uement
pour conserver la aveur de l,opinion puli+ue.
En pr"sence des deu% vari"t"s d,instincts! le Moi ne se comporte
pas d,une açon impartiale. Mar son travail d,identi;cation et de
sulimation! il aide les instincts de mort! +ui s,agitent dans le a!
vaincre la liido! tout en courant le danger de voir ces instincts se
diriger contre lui-m/me et amener sa destruction. Aussi a-t-il "t"
olig" lui-m/me de se carger de liido et! devenu ainsi son tour
repr"sentant d’[ros! il veut vivre et /tre aim".
Son travail de sulimation aant cependant pour cons"+uence une
dissociation des instincts! avec mise en liert" des instincts
d,agression dans le Sur-Moi, il s,e%pose! dans sa lutte contre la
liido! au danger de devenir lui-m/me o*et d,agression et de
succomer. ans les sou<rances +ue le Moi "prouve du ait de
l,agressivit" du Sur-Moi, sou<rances +ui peuvent souvent aoutir la
mort! nous avons le pendant du cas des protistes p"rissant sous
l,action d"l"t6re des produits de d"sassimilation +u,ils ont eu%-
m/mes cr""s. ans la morale +ui s,e%prime dans le Sur-Moi, nous
voons l,analogue! au point de vue "conomi+ue! des ces produits de
d"sassimilation des protistes.
Marmi les d"pendances du Moi, celle dans la+uelle il se trouve par
rapport au Sur-Moi nous para:t la plus int"ressante.
Le Moi peut /tre consid"r" comme un v"ritale r"servoir
d,angoisse. Denac" par trois dangers! il d"veloppe en lui le r"Ie%e
de la uite! la aveur du+uel il retire son attacement "roti+ue la
P
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'. Les "tats de d"pendance du moi
perception grosse de menaces ou au processus +ui! s,accomplissant
dans le a, pr"sente ses eu% le m/me caract6re! pour l,e%primer
sous la orme de l,angoisse. @ette r"action primitive c6de plus tard la
place des ;%ations de d"ense (m"canisme des poies). 5l est
di<icile de dire e%actement ce +ue le Moi peut avoir craindre du
danger e%t"rieur ou du danger en rapport avec la liido du a 4 ou
plut7t nous savons +u,il craint d,/tre asservi ou an"anti! mais
l,analse ne nous apprend rien sur ce point. Le Moi suit tout
simplement l,avertissement +ui lui vient du principe du plaisir. ?ous
pouvons dire! en revance! d,une açon pr"cise! ce +ui se cace
derri6re l,angoisse +ue le Moi "prouve devant le Sur-Moi, c,est--dire
derri6re l,angoisse provo+u"e par les scrupules de conscience. L,/tre
sup"rieur! +ui est devenu l,idéal du Moi, repr"sentait autreois la
menace de castration! et il est proale +ue cette angoisse de
castration constitue le noau autour du+uel s,est d"pos"e plus tard
l,angoisse! en rapport avec les scrupules de conscience = on peut
m/me aller *us+u, dire +ue les scrupules de conscience angoissants
repr"sentent une orme plus avanc"e de l,angoisse de castration.
La proposition asolue = toute angoisse est! proprement parler!
une angoisse de mort C ne signi;e pas grand cose et est! en tout
cas! di<icile *usti;er. 5l me semle eaucoup plus correct de aire
une distinction entre l,angoisse de mort! d,une part! l,angoisse
liidinale n"vroti+ue! d,autre part. L,angoisse de mort pose la
pscanalse un prol6me di<icile! car la mort est une notion
astraite! d,un contenu n"gati! dont la correspondance inconsciente
est encore trouver. Le m"canisme de l,angoisse de mort pourrait
/tre uni+uement celui-ci = le Moi se d"carge dans une mesure
consid"rale de la liido narcissi+ue! autrement dit il se sacri;e lui-
m/me! comme dans les autres acc6s d,angoisse il renonce l,o*et.
0e pense +ue l,angoisse de mort se d"roule entre le Moi et le Sur-
moi.
1
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'. Les "tats de d"pendance du moi
?ous savons +ue l,angoisse de mort se produit dans deu%
circonstances +ui sont d,ailleurs celles +ui avorisent toute angoisse!
de +uel+ue nature +u,elle soit = en tant +ue r"action un danger
e%t"rieur et en tant +ue processus interne! comme c,est le cas! par
e%emple! dans la m"lancolie. ne ois de plus! l,occurrence
n"vroti+ue nous aidera ainsi comprendre les cas r"els.
L,angoisse de mort +ui accompagne la m"lancolie ne se pr/te +u,
une seule e%plication = le Moi se sacri;e! parce +u,il se sent a et
pers"cut"! au lieu d,/tre aim"! par le Sur-Moi. @,est ainsi +ue! pour
le Moi, vivre "+uivaut /tre aim" par le Sur-Moi +ui! ici encore!
repr"sente le a. Le Sur-Moi remplit la m/me onction de protection
et de salut +ue le p6re! la providence ou! plus tard! le sort. Dais la
m/me attitude s,impose au Moi, lors+u,il se trouve dans un danger
r"el particuli6rement grave! au+uel il ne croit pas pouvoir parer par
ses propres moens. 5l se voit alors aandonn" par toutes les
puissances protectrices et se laisse mourir. Situation analogue celle
+ui peut-/tre consid"r"e comme la source du premier "tat d,angoisse
+u,"prouve l,enant la suite de sa s"paration nostalgi+ue d,avec la
m6re! comme ormant la raison proonde de la nostalgie angoissante
de la p"riode inantile.
@es consid"rations sont de nature nous aire appara:tre
l,angoisse de mort! ainsi +ue l,angoisse provo+u"e par des scrupules
de conscience! comme des produits d,"laoration de l,angoisse de
castration. Et "tant donn" le r7le tr6s important +ue le sentiment de
culpailit" *oue dans les n"vroses! il est permis de penser +ue! dans
les cas graves! l,angoisse n"vroti+ue commune se trouve renorc"e
par l,angoisse aant sa source dans la r"gion +ui s,"tend entre le Moi
et le Sur-Moi (angoisse de mort! angoisse provo+u"e par des
scrupules de conscience! angoisse de castration).
Le \a! au+uel nous revenons apr6s un long d"tour! ne dispose
d,aucun moen lui permettant de t"moigner au Doi amour ou aine.
5l est incapale de dire ce +u,il d"sire! de maniester une volont"
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'. Les "tats de d"pendance du moi
co"rente et suivie. 5l repr"sente l,ar6ne de la lutte +ui met au%
prises [ros et l,instinct de mort! et nous savons d"* +uels sont les
moens dont! dans cette lutte! les instincts adverses se servent les
uns l,"gard des autres. ?ous pourrions d"crire cette situation en
disant +ue le a se trouve sous l,empire des instincts de mort! muets!
mais puissants! +ui demandent la pai% pour eu%-m/mes et
voudraient! s,inspirant du principe du plaisir! imposer le calme au
troule-pai% +ue repr"sente [ros! mais nous craignons! en
pr"sentant les coses sous cet aspect! de sous-estimer le r7le de ce
dernier.