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SUPER GONDRY NUMÉRO SPÉCIAL le magazine de la shit touch
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Super Gondry MGZN

Mar 10, 2016

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SUPERGONDRY

NUMÉRO SPÉCIAL

le magazine de la shit touch

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Table des matièresMICHEL GONDRY............................../4MICHEL GONDRY OU LE POUVOIR DE L’IMAGINATION............................../6CONSTRUIRE SON PROPRE SYSTÈME............................../8

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À l’heure où Méliès s’installe à la Ci-némathèque française, nous revenons sur Michel Gondry, l’un de ses jeunes héritiers enthousiastes. Nous avons aimé ses films de fiction : Human Nature (2001), Eternal Sunshine of the Spot-less Mind (2004), La Science des rêves (2006) et le récent Soyez sympas, rem-bobinez. Drôles et mélancoliques, ils ne représentent cependant qu’une partie d’un univers foisonnant qui s’étend au clip, à la publicité, à l’Internet, au court métrage, au documentaire ou encore à la musique. L’ancien batteur du groupe « Oui Oui » est resté le musicien schizo qui tape d’un pied sur la grosse caisse, d’une main sur la cymbale et de l’autre sur la caisse claire… Michel Gondry, ci-néaste multimédia, orchestrateur de Big

Band et de Big Bang.

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Cavalier seulLa Science des rêves et Soyez sympas, rem-bobinez ne doivent plus rien à personne : le cinéaste en est l’auteur complet. Des deux premiers films demeure le sens du surréa-lisme nonsensique : Stéphane (Gael Garcia Bernal), dans La Science, est le maquettiste d’un calendrier de « désastrologie » ; Jerry (Jack Black), dans Be Kind, magnétisé à outrance après avoir tenté en vain de sabo-ter une centrale électrique qui l’indisposait, efface les cassettes vidéo du magasin de Danny Glover. Même jeu sur les termes faussement farfelus (Tim Robbins dans Hu-man Nature évoque la « simultagnosie »)1, même exploitation de l’influence néfaste de la recherche scientifique sur le compor-tement humain (le procédé Lacuna dans Eternal Sunshine). Gondry continue de jouer sur une distorsion de la réalité éprouvée par ses protagonistes : Tim Robbins ne pouvait vivre que par rapport à sa hantise d’être happé par le primitivisme et s’efforçait donc de « civiliser » le monde animal ; de son côté, Jim Carrey luttait de toutes ses forces pour enrayer le processus d’éradication de sa mémoire. Maintenant, Gael Garcia Ber-nal crée un studio qui lui permet de prolon-ger dans le rêve ce que la vie ne lui procure

pas, et Jack Black propose à Mos Def (qui remplace Danny Glover dans le magasin vidéo) de retourner avec les moyens du bord les films populaires des vingt dernières années malencontreusement effacés. Dans tous les cas, la réalité directe n’offre plus de satisfaction, seule l’évasion dans l’onirisme ou l’imaginaire permet aux protagonistes de Gondry d’exister pleinement. La Science des rêves et Soyez sympas, rembobinez s’ins-crivent dans la ligne de ses clips vidéo (l’art de sublimer un support musical qui souffre, par essence, d’un manque d’expression visuelle) et de ses deux premiers films (où Gondry sublimait l’univers de Kaufman).Le délire plastique propre au cinéaste, très marqué dans ses clips (dans The Denial Twist pour les White Stripes, il filme tous ses plans en 1.33 à partir d’un procédé qui évoque l’anamorphose), se retrouve démultiplié dans ses deux derniers films. Les mains disproportionnées de Bernal, les divers déguisements loufoques portés par Black et Mos Def pour dupliquer les personnages de S.O.S. Fantômes, Robocop ou autres Rush Hour 2 surpassent les diva-gations visuelles les plus folles des courts métrages, comme La Lettre (un homme, dont la tête est remplacée par un énorme appareil photo, s’efforce d’embrasser une fille) ou One Day (Gondry en personne

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est poursuivi par son étron en manque d’affection… nazie !), ou des deux premiers longs, Human Nature (le corps nu couvert de poils de Patricia Arquette), Eternal Sunshine (le lit sur la plage). La présence d’un insecte rasoir qui fait pousser barbes et cheveux, l’eau en cellophane (déjà présente dans Les Voyages immobiles), le nuage en coton (tout droit venu de l’un des deux clips pour Air France), le poney en tissu, Bernal qui sort d’un rêve pour demander Charlotte Gainsbourg en mariage… constituent une synthèse de l’œuvre antérieure de Gondry et font de La Science des rêves un film charnière.Soyez sympas, rembobinez innove par rapport aux films précédents dans la mesure où il débouche ouvertement sur une phi-losophie : celle du bon voisinage, fondée sur le partage de l’imagination des uns et des autres au sein d’une petite commu-nauté, alors que dans les films antérieurs le regard de Gondry était beaucoup plus individualiste. Il nous dit maintenant qu’il est préférable de faire des films soi-même, avec ses amis, ses voisins, les inconnus du quartier, et de les regarder ensemble dans une sorte de « Social Film Club » artisanal. Ralentir le progrès, tourner le dos à la mondialisation, ne pas penser qu’en termes d’argent, redonner le pouvoir au

rêve exprimé et partagé en toute liberté, telle est sa politique. Une philosophie qui amalgame Jésus, Rousseau, Fourier, Dada et Aragon, Ford et Capra, le monde de Thoreau redécouvert par les hippies, l’air de Mai 68 humé par monsieur Hulot. L’art d’être « sympa » à une époque où le relationnel est filtré par le retour du primitivisme social. Le message de Michel Gondry est modeste, car articulé autour de bonnes vieilles idées qui ressurgissent régulièrement en période de crise. Cependant il est porté par un style qui alterne le narratif fonctionnel traditionnel et une esthétique surréaliste très personna-lisée, où le visuel l’emporte en audace sur le sonore, plus timoré mais d’une grande richesse sur le plan musical et dans la mise en relief des bruitages. C’est en cela que le cinéaste est en filiation directe avec Buster Keaton, René Magritte et Jacques Tati. Et c’est pourquoi il ne peut qu’engendrer notre admiration.

1. « Ne pouvoir appréhender des parties comme l’ensemble d’un tout », explique-t-il correctement.

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anck Garbarz et Adrien Gombeaud

Franck Garbarz et Adrien Gombeaud : Vous avez grandi dans une atmosphère propice à l’invention. Votre grand-père était inventeur…Michel Gondry : Oui, moi-même je voulais devenir peintre ou inventeur, fabriquer des systèmes. Mais l’invention passait par les sciences et les mathématiques, des do-maines que je n’ai pas approchés. J’ai aussi raté le coche de l’art moderne, que je n’ai pas compris au début.

Alors vous avez débuté dans la musique.Disons que j’ai toujours navigué entre la musique et les images. J’ai étudié dans une école d’art appliqué et, parallèlement, je faisais partie d’un groupe. Très vite, j’ai illustré les musiques de « Oui Oui » par de petits films d’animation qui étaient mes premiers travaux. À un moment, j’ai eu le sentiment que j’utilisais plus mes capacités mentales en faisant de la réalisation… et j’en avais marre de transporter ma batterie. Il faut dire que les buts pour lesquels je faisais de la musique étaient plus ou moins avouables. Les buts pour lesquels j’ai fait des films aussi. Mais au moins ça m’a per-mis d’obtenir ce que je voulais.

C’est-à-dire ?

Tout adolescent timide devient artiste pour draguer les filles…

Et ça marche ?Non, ç’aurait été plus efficace si plutôt qu’apprendre la batterie, j’avais investi toute cette énergie à draguer les filles. Mais en achetant une caméra, en construisant les décors, j’ai vu que je pouvais à la fois être inventeur et artiste, ou artisan, peu importe. J’avais trouvé un centre où exprimer le maximum de mes compétences. Un jour, j’ai ramené des papiers colorés pour le premier film de Oui Oui, et je me suis dit : voilà quelque chose que je pourrais faire indéfiniment.

Vous aviez alors l’ambition d’intégrer l’uni-vers de la pub et du clip ?J’avais envie de faire de la pub car il y avait de très gros budgets. Jean-Paul Goude reconstruisait des hôtels ou faisait surélever une route car il n’aimait pas le premier étage d’un immeuble. C’était pas mal les images de Goude : il y avait un côté très français et dynamique, tourbillonnant, mais aussi un aspect très branché. Or j’ai toujours eu le sentiment d’être rejeté par la mode. Avec mes copains, on ne pouvait pas entrer au Palace. On se retrouvait au Grillon : une pizzeria de Rambouillet avec une salle disco et une autre, hard rock. Notre but était de

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qu’ils ne me prennent pas pour la bonne raison. Ils veulent me faire faire exactement ce dont ils ont envie. Alors je me dis que je vais toucher un bon cachet et tant pis si c’est pourri ! J’ai plus d’intérêt et de respect pour le clip. Les limites sont plutôt fixées par le budget et je dois en effet trouver des astuces stimulantes pour rester dans ce cadre. Au début, avec Oui Oui, j’avais pour habitude de ne pas imposer ma vision. Étienne et moi venant du dessin, on avait des idées visuelles précises. Les images prolongeaient nos chansons, donc je n’avais pas à dicter ce que je voulais. Ça a été la même chose avec Björk qui avait plus d’ouverture sur l’art contemporain que moi. Elle avait compris des choses de mon travail que, moi, je n’avais pas vues. Beaucoup de gens faisaient des clips pour faire leurs images. Ils se contentaient ensuite de plaquer le groupe dedans. Je voyais plutôt ce travail comme une collaboration avec l’artiste. Quand j’ai commencé, le roi, c’était Mondino. Il mettait l’artiste au centre de l’image en lui donnant une posture héroïque. Ça ne me ressemblait pas, car avec Oui Oui on était un peu timides. J’ai voulu servir le groupe avec le clip plus que servir le clip avec le groupe. À partir de cette idée, je n’ai plus jamais senti de limites créatives. Aujourd’hui, j’ai acquis une certaine liberté, mais j’ai encore quelques frustrations. Par exemple, quand les Rolling Stones m’ont proposé un clip, je ne pouvais pas laisser passer ça, mais je n’avais pas d’idée. Je ne m’en suis pas trop mal sorti mais ce n’est pas mon travail préféré.

Pourquoi êtes-vous retourné en France pour La Science des rêves ?C’était un film très personnel. J’ai réellement travaillé en sous-sol, dans les calendriers, à Boulogne… Cette relation duelle de créa-tivité avec une personne, je l’ai vécue aux États-Unis. Mais il me semblait que j’aurais plus de mal à dépeindre un contexte amé-ricain que français. De plus, le film raconte un retour aux sources : Gael Garcia Bernal est un Espagnol en France, il ressemble un peu à ce que je suis aux États-Unis, car la communication là-bas n’est pas aisée pour moi.

Dans Soyez sympas…, les cassettes sont

piquer les filles hard rock pour les amener côté disco. Je voyais de loin ces gars qui se faufilaient dans les boîtes parisiennes. Quand je suis devenu un peu plus connu, j’ai pu entrer dans les boîtes, et je les ai retrouvés ! Ils me piquaient encore les filles et ils étaient là à me narguer, même au Baron à la fin du tournage de La Science des rêves ! Quand on me dit que je suis l’enfant chéri de MTV, ça me met hors de moi. Je n’en ai pas profité quand j’en avais besoin. Puis, quand c’est devenu une image négative, on me l’a collée sur le dos. Je ne suis dans aucun classement des meilleurs clips et je n’ai jamais fait de clip pour des tubes. Il y a des gens qui ont la golden touch, moi, j’ai la shit touch. À part Björk, ceux qui venaient me voir étaient

un peu sur le retour… des gars comme Terence Trent d’Arby. Chez Virgin, on m’ap-pelait « le ringard des clips ». Je suis assez revanchard.Travailler sous contrainte, dans la pub ou le clip, stimule-t-il votre créativité ?Ça dépend. Quand c’est de la publicité, je suis déresponsabilisé. Les gens ne vous font pas confiance. Je m’aperçois vite

je n’ai plus jamais senti de limites créatives

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effacées ; dans Eternal Sunshine, il y a effacement de la mémoire. N’y a-t-il pas une volonté de recréer, de réenchanter un monde un peu décevant ?C’est juste. Adolescent, je rêvais de me fabriquer une voiture. Ça paraît débile car les voitures existent déjà, mais je l’ai rêvé et j’en ai même fait un clip : un clochard construit une voiture avec des détritus, et la voiture devient un avion. Cela remonte à ma frustration d’inventeur. La télé, la fusée… beaucoup de choses que je rêvais d’in-venter l’ont été. Repartir à zéro, fabriquer quelque chose qui existe déjà en faisant comme si elle n’existait pas, permet de se

propulser au moment où les Lumière appliquent le fonctionnement de la machine à coudre sur l’avancement du celluloïd, où Méliès utilise la caméra pour des tours de magie. Oui, détourner des instruments pour créer quelque chose de nouveau, cela relève de la magie.

En tournant Soyez sympas, vous créez d’ailleurs cet événement réel en trouvant vos seconds rôles sur le lieu du tournage.Et ça n’a pas été simple : les syndicats américains vous interdisent d’utiliser des ac-teurs non professionnels si vous n’avez pas employé au moins cinquante professionnels dans la journée. Voilà pourquoi des masses de crétins passent leur journée à attendre le privilège d’être présentés devant une caméra. Ils ont tant l’habitude qu’on voit au cinéma des foules qui se font poursuivre par des monstres en rigolant, parce qu’ils ne font même pas l’effort d’avoir peur. Nous, on a créé un club de danse où tout le monde pouvait venir. Ayant peu de temps pour les auditions, je demandais aux gens de me parler de leurs amis, surtout pas d’eux-mêmes. J’ai évité ceux qui avaient une idée trop professionnelle du cinéma. Je n’avais pas de chorégraphe : c’étaient eux qui la créaient. Un groupe de breakdance du coin qui avait très envie de faire partie du film a participé au tournage. À la fin, ce

sont eux qu’on voit en train de regarder le film. J’ai braqué la caméra sur eux au moment où ils regardent pour la première fois le film qu’ils ont tourné eux-mêmes. Ils ne savaient pas si ce qu’ils avaient bricolé en vidéo avait de la valeur… et ils ont découvert un film de 15 minutes qui tenait la route. Ils étaient émerveillés et fiers. J’étais heureux de capter ça. Pour moi, ce sont eux les personnages principaux du film et je les ai volés au cinéma américain. Soyez sympas… montre que, quand on fait un film soi-même, on prend plaisir à le regarder parce qu’on l’a fait avec ses amis. Ce n’est pas du cinéma, c’est un film de quartier. Je ne porte pas un jugement sur le cinéma ou les films commerciaux. Il me semble que Soyez sympas… est le plus commercial de mes films. Je montre juste un système social qui pourrait fonctionner si on essayait.

Même si le film est drôle, il a un côté triste : les VHS sont détruites, l’immeuble aussi, la fresque est effacée…Le plus important était que les gens se retrouvent. Les spectateurs ont parfois ce sentiment que l’immeuble va être détruit, mais ce n’est pas le cas. L’immeuble, c’est quelque chose d’un peu trivial. Fats Waller n’a jamais habité là. Mais les personnages n’en ont rien à faire ! « C’est notre passé, donc on peut le changer si on veut », voilà ce qu’ils disent. La morale, c’est qu’on ne passe pas à l’âge adulte, si l’âge adulte est cynique.

L’idée de repartir à zéro peut être enthousiasmante…Oui, on efface le cinéma et on le refait à la manière de Mack Sennett. On prenait une bobine ou deux, un flic, un méchant, un gentil… on partait le matin, et on revenait le soir avec le film fini. Pour moi, faire des films, c’est raconter une histoire. Ouvrir une porte, n’importe laquelle. Tout ce que je lis dans ces revues de cinéma me paraît étranger à moi et à mon cinéma. J’ai envie de l’évacuer, de me donner l’opportunité de faire comme si le cinéma n’avait jamais existé.

Sauf que le clip de Kylie Minogue, Come Into My World, est par exemple une prouesse de technologie qui n’est pas l’œuvre d’un débutant. Vous êtes un faux

ma mère pensait que, quand on était

créatif, on était un trans-metteur de la voie de Dieu

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naïf !C’est vrai qu’il y a une dualité entre un côté naïf et simplet et un côté expérimen-tal et abouti. Le plan-séquence de Soyez sympas… nécessite une maîtrise acquise au fil de mon travail dans les clips. Mais je laisse volontiers apparaître la construction du plan, comme une invitation adressée au spectateur pour l’inciter à faire la même chose. Je ne fais pas grand-chose pour le Monde. Je ne vais pas en Afrique, j’ai le complexe de vivre dans une société privilé-giée. Je peux cependant apporter quelque chose aux gens en leur montrant comment eux aussi peuvent être créatifs. J’ai vu mes parents résignés à ne pas être créatifs car ils se faisaient une idée trop élevée, trop spirituelle de l’inspiration. Mon père pensait qu’il devait concevoir les notes avant de les jouer, ma mère pensait que, quand on était créatif, on était un transmetteur de la voie de Dieu. Moi, je voulais dire : C’est moi qui l’ai fait, ce discours sur l’inspiration ne me satisfait pas.

Vos activités ne sont pas successives, des clips, un Rubik’s Cube sur Internet, des films… tout est fait en même temps.

Je suis un peu comme les fourmis. On a l’impression qu’elles sont bien organisées, mais leur fonction est de prendre un objet et de le déposer dès qu’elles en voient un autre. En fin de compte, elles font un ou deux tas, des accumulations issues de toutes les directions. L’ordre est celui de leur accumulation, la répétition de leur geste bête, effectué dans tous les sens. C’est un peu comme ça que je travaille. Un matin, je me réveille et je me dit : Je vais suéder la bande annonce de Soyez sympas… Et je l’ai fait. Bon, c’était un peu ridicule de faire un Rubik’s Cube avec mes pieds sur Youtube. Je l’ai enlevé car j’avais trop de lettres d’insultes : des gens me disaient qu’un vrai cinéaste comme Peter Jackson ne perdrait pas son temps ainsi ! Mais l’idée, c’est surtout de construire un système où on ne dépende ni de la célébrité ni du succès.

* Propos recueillis à Paris le 13 février 2008.qu’un système vienne vous chercher pour vous mettre au sommet. On fabrique son propre système.

l’idée, c’est surtout de

construire un sys-tème où on ne

dépende ni de la célébrité ni du

succès

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RÉTROSPECTIVE à BEAUBOURG