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Shun-kin d’après Jun’ichirô Tanizaki – NOVEMBRE SIMON MCBURNEY COMPLICITE
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SIMON MCBURNEY COMPLICITE - Festival d'Automne à Paris€¦ · SIMON MCBURNEY COMPLICITE Shun-kin d’après A Portrait of Shun-kin et In Praise of Shadows de Jun’ichirô Tanizaki

Aug 07, 2020

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Shun-kin d’après Jun’ichirô Tanizaki

18 – 23 NOVEMBRE 2010

SIMON MCBURNEY

COMPLICITE

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SIMON MCBURNEYCOMPLICITEShun-kin d’après A Portrait of Shun-kin et In Praise of Shadows de Jun’ichirô Tanizaki

Spectacle en japonais surtitré en françaisDurée : 1h50

Mise en scène, Simon McBurneyMusique, Honjoh HidetaroDécors, Merle Hensel, Rumi MatsuiLumière, Paul AndersonSon, Gareth FryProjection, Finn Ross Costumes, Christina CunninghamMarionnettes, Blind Summit TheatreAssistante mise en scène, Kirsty HousleyScénario, Jo Allan

Avec Kaho Aso, Songha Cho, Eri Fukatsu, Honjoh Hidetaro, Kentaro Mizuki, Yasuyo Mochizuki, Yoshi Oida, Keitoku Takada, Ryoko Tateishi, Junko Uchida

Coproduction Complicite ; Setagaya Public Theatre, Tokyo ;the Barbican, LondresCoréalisation Théâtre de la Ville-Paris ;Festival d’Automne à ParisAvec le soutien de la Fondation Franco-Japonaise Sasakawa, de the JapanFoundation (Performing Arts JapanProgram), the Agency for Cultural Affairs,de la Fondation pour l’étude de la langueet de la civilisation japonaises sous l’égidede la Fondation de France et de the JapanSociety

En partenariat avec France Inter et Arte

Photo couverture : © Tsukasa Aoki

Théâtre de la Ville-ParisRéservation : 01 42 74 22 77www.theatredelaville-paris.com

Festival d’Automne à ParisRéservation : 01 53 45 17 17www.festival-automne.com

Partenaires médiadu Festival d’Automne à Pariset du Théâtre de la Ville-Paris

Qu’est-ce qui vous a amené àcréer cette adaptation théâtralede Shun-kin, l’un des récits lesplus emblématiques de Jun’ichirôTanizaki ? Tout ce projet est lié à ma ren-contre avec l’écrivain MichaelOndaatje, laquelle avait été aussitrès importante pour mon spec-tacle précédent, A DisappearingNumber. Avec Michael, nous avonseu de nombreuses conversationssur l’idée de créativité ainsi quesur les différentes façons de voirle monde. À la suite de ces conver-sations, il m’a offert L’Éloge del’ombre, le très bel essai de Tanizakidans lequel il défend cette idéed’une beauté qui naît de l’ombreen opposition complète avec notrevision occidentale où l’on penseque ce qui est beau, c’est ce quiapparaît dans la lumière. Or il setrouve que Shun-kin a été écrit àla même époque que L’Éloge del’ombre. Il y a d’ailleurs beaucoupde relations entre les deux textes.C’est comme ça que j’ai eu enviede monter une adaptation deShun-kin dans laquelle j’ai intro-duit des passages de L’Éloge del’ombre.

« Écrire sur l’eau »Entretien avec Simon McBurney

Shun-kin est votre deuxième pro-jet avec la troupe du Théâtre Seta-gaya de Tokyo après The ElephantVanishes. Mais, pour ce spectacle,vous avez aussi fait appel à uncomédien bien connu du publicfrançais, Yoshi Oida, que l’on anotamment pu voir dans de nom-breuses créations de Peter Brook.Pourquoi ?Effectivement, ce spectacle a étéen partie créé avec les mêmesacteurs que The Elephant Vanishes.Quant à Yoshi Oida, je l’ai choisien lui demandant de jouer sonpropre rôle et celui du narrateur.Ce qui m’a semblé intéressant, c’est

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qu’au début du spectacle, YoshiOida puisse parler de l’impact dece récit de Jun’ichirô Tanizaki surla société japonaise. Il raconte cequ’était le Japon au temps de sajeunesse. Il faut bien comprendreque ce livre a beaucoup choqué àl’époque de sa publication. La rela-tion sado-masochiste entre Shun-kin, joueuse de shamisen aveugle,et son domestique Sasuke fut jugéescandaleuse. En même temps, lelivre a aussi eu un impact très fort,au point que les gens se disaiententre eux : êtes-vous un Sasuke ouune Shun-kin ? Et quand on disaitde quelqu’un qu’il était un Sasuke,c’était méprisant bien sûr.

Shun-kin est un conte cruel, maisc’est aussi une très belle histoired’amour…Il y a quelque chose dans ce récitqui plonge profondément dans lapsychologie japonaise mais quitouche aussi notre psychologie

occidentale. C’est très puissantparce que nous n’avons pas l’ha-bitude de voir des personnagespris dans ce type de relation. Àsavoir une relation extrêmementbrutale qui est en même tempsune histoire d’amour très forte. Enun certain sens, cela dessine le par-cours d’une histoire d’amour telleque tout le monde peut laconnaître. L’amour, ce n’est pasun lac tranquille. Ce que nousconnaissons de l’amour, ce ne sontque de très courts moments et nonune continuité égale. Mais leséchos de ces moments peuventpersister pendant une vie entière.Bien sûr, il y a d’autres aspects del’amour. Mais cette intensité, cemoment de tremblement de terre,le coup de foudre, cela n’existeque pendant un court instant etnon durant toute une vie. C’est jus-tement cet aspect que Tanizakitente de décrire en montrant cesdeux personnages qui vivent unerelation extrême dans la douleur.C’est une façon de pousser la situa-tion dans ses limites les plusextrêmes pour voir comment l’hu-main réagit. On trouve la même

Distribution originale - 2008 © Tsukasa Aoki

chose dans tous les grands drames,qu’il s’agisse de Shakespeare oude la tragédie grecque. Mais avecShun-kin, il y a en plus cette écritureprofondément japonaise.

Il y a quelque chose de très singu-lier dans l’écriture de Tanizaki,dans sa capacité à être à la foistrès proche, à la limite du trivial,et très distanciée, comme si toutecette histoire relevait presque dela légende ou de simples racon-tars. Comment avez-vous traduitces différents niveaux d’écrituredans l’espace de la scène ?Quand on lit ce récit dans une tra-duction, on n’est jamais sûr desavoir s’il y a beaucoup de chosesdans cette histoire où s’il n’y a rien.

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dire. Ça dépend de notre état d’es-prit. Cela a aussi à voir avec la per-ception qu’ont les Japonais de lanature. Comme la floraison descerisiers par exemple. Tout lemonde veut voir les cerisiers enfleurs, mais aussi ce moment par-ticulier où les fleurs vont tomber.C’est lié au sentiment que la viehumaine est faite de moments fugi-tifs qui disparaissent pour toujours.Ce n’est pas facile à transposer surscène, mais on s’appuie sur le textequi mêle très étrangement l’inten-sité de la relation sado-masochiste

et une certaine légèreté. De même,il y a à la fois la chair et un côté dis-tant, froid, presque scientifique.C’est plein de contradictions,cedont rend compte le narrateurqui, tout en évoquant cette histoire,se demande toujours si c’est vraiou si tout cela n’est pas qu’affabu-lation.

Autant The Elephant Vanishesnous plongeait dans l’atmosphèresurvoltée du Japon contemporain,telle que la raconte Haruki Mura-kami, autant ce spectacle s’inté-resse à un Japon plus classique,celui du XIXesiècle. Ce classicismeapparaît-il dans le spectacle ?Faites-vous appel à des tech-niques théâtrales traditionnellesjaponaises ?

Cela est dû à la subtilité de la languejaponaise. Tanizaki utilise trois ouquatre styles différents et il y aentre ces styles une relation aussifragile que fascinante. Par exemple,certaines nuances ne sont pas com-préhensibles à l’oral, les Japonaisont besoin de voir le texte écrit.C’est pourquoi à certains momentsdans le spectacle, le texte écritapparaît derrière les acteurs.D’autre part, depuis quinze ansque je m’intéresse à l’écriture japo-naise, j’ai peu à peu découvert quece qui est admiré, c’est ce qui n’estpas concret. Le sens ne doit jamaisêtre trop précis, trop formalisé.Donc curieusement, moins unauteur est clair, plus il est apprécié.C’est lié à l’idée de capturer l’éphé-mère, l’insaisissable. Commeessayer d’écrire sur l’eau, parexemple. À un moment donné, onvoit quelque chose et une secondeplus tard il n’y a plus rien. Commeavec les haïkus où l’on peut trouverqu’il y a beaucoup de sens ou, aucontraire, que cela ne veut rien

Distribution originale - 2008 © Tsukasa Aoki

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quelque chose qui compte beau-coup à mes yeux car je pense qu’onn’échappe jamais à ça. Je suis tou-jours entouré du passé, des morts.Nous, les vivants, nous sommes aucentre et les morts sont là, toutautour de nous. Nous tenons lepassé dans nos corps. Or le théâtre,c’est l’art du présent. On a la pos-sibilité d’y faire revivre le passédans le présent ; pas tant commela reconstitution d’un événement,mais parce qu’en incarnant quelquechose nous pouvons faire surgir lepassé dans le présent. Par exemple,dans son récit, Tanizaki présentele narrateur comme quelqu’un quienquête sur le passé un peu à lamanière d’un journaliste. Nous voilàdonc en 1930 dans un cimetière quisurplombe la ville d’Osaka et toutd’un coup, on se retrouve en pleinXIXe siècle avec Shun-kin. Mais j’aiaussi voulu que l’on parte du pré-sent, c’est pour ça que le spectaclecommence en 2010.

Il y a aussi cette question trèsimportante de la perception quel’on a du monde qui nous entouredans ce récit. Notion qui renvoieautant à la musique qu’au fait quel’héroïne soit aveugle – ce qui nousramène en passant à L’Éloge del’ombre. Comment avez-vous traitéces aspects ?J’ai eu la chance inouïe, avec cespectacle, de pouvoir travailleravec un des plus grands joueursde shamisen au monde, HonjohHidetaro. C’est un maître, il estextraordinaire. Il a composé lamusique qu’il interprète lui-mêmesur scène. Sans sa présence, le spec-tacle n’aurait pas été possible. Il aapporté une grande légèreté. C’estamusant, la première fois que j’aiécouté du shamisen, il me semblaitque c’était juste une sorte de « cling,cling ». Mais Honjoh Hidetaro m’aappris en quoi consistait cette

musique ; à quoi correspondchaque note et ce qu’elle exprime.Cela m’a ouvert tout un univers.Au fond, ce qui m’intéresse le plus,c’est d’être confronté à des culturesdifférentes. Je ne me sens pas tel-lement anglais par exemple. Je neme sens pas lié à une culture plutôtqu’à une autre. Ce qui m’intéresse,ce sont les continuités humaines.Sans être japonais, j’adore ressentirce que sont les Japonais. Plus je meconfronte à des cultures qui mesont étrangères, moins j’ai de cer-titudes. Mais il y a une joie danscette incertitude. En travaillant surce texte, j’ai beaucoup appris enécoutant les acteurs et Yoshi Oidasur ce qu’était la sensibilité japo-naise. De même, le fait que Shun-kin soit aveugle et que Sasuke secrève les yeux par amour et seréjouisse d’avoir perdu la vue estpour nous profondément décon-certant. Cela nous confronte à uneautre vérité. À cet égard, ce que ditTanizaki dans L’Éloge de l’ombrenous a été précieux, à travers cetteidée que la beauté ne se trouve pasdans la lumière, mais dans l’obs-curité. Parce que l’idée que l’obs-curité représente la connaissancen’appartient pas à notre grammaired’Occidentaux. C’est pour ça quej’ai voulu monter ce texte. Je voulaisessayer de comprendre en quoiconsiste réellement ce que nousappelons le sens.

Propos recueillis

par Hugues Le Tanneur

pour le Festival d’Automne à Paris

et le Théâtre de la Ville-Paris

Il était hors de question de recréerun spectacle de nô japonais, voirede bunraku ou de kabuki. Ce quin’empêche pas pour autant qu’il yait un écho contemporain de tousces styles dans le spectacle. Il y ades éléments de nô et de bunrakumais dans une forme très contem-poraine. Il y a notamment unemarionnette qui est manipuléecomme dans le bunraku par troisofficiants. Cette marionnette ren-voie à l’enfance et en particulieraux premières années de Shun-kin.Mais elle permet aussi de créer unecertaine distance par rapport aurécit. En fait, le spectacle opère surplusieurs niveaux de récit et de tem-poralité. Il y a d’abord la présencede Yoshi Oida qui évoque des sou-venirs très personnels. Puis on faitdes allers-retours entre le passé,les années 30, le XIXe siècle et leJapon contemporain, notammentà travers le personnage d’uneactrice qui doit donner une lecturedu récit de Tanizaki pour la radio.

Il y a toujours cette dimensionarchéologique qui est une descaractéristiques de votre théâtre,ce goût de gratter le présent pourexhumer le passé ?Pour moi, quand on lit l’histoire dupassé, que ce soient les Grecs, Balzacou Tanizaki, il y a toujours un lien,une continuité humaine. C’est

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Simon McBurneyActeur, scénariste, réalisateur etco-fondateur de Complicite, SimonMcBurney a écrit, réalisé et jouédans plus de trente productionsde la compagnie. Il a reçu leYomiuri Theatre Awards GrandPrize pour sa mise en scène deShun-kin. Sa plus récente créationest A Dog’s Heart, un opéra produitpar l’Opéra des Pays-Bas en colla-boration avec Complicite. Parmise autres mises en scène récentes,on peut citer A Disappearing Num-ber, Measure for Measure, AMinute Too Late, The ElephantVanishes, Pet Shop Boys meetEisenstein (Trafalgar Square) etStrange Poetry (avec l’Orchestrephilharmonique de Los Angelesdans le Walt Disney Concert Hall).On trouve d’autres réalisationscomme All My Sons (avec John Lith-gow, Diane Wiest, Patrick Wilsonet Katie Holmes à Broadway) etThe Resistible Rise of Arturo Ui(avec Al Pacino à New York). Entant qu’acteur, il joue beaucoupdans les longs métrages commeBody of Lies, The Duchess, The LastKing of Scotland, Friends WithMoney et The Golden Compass. Ilest lauréat 2008 du Berlin Academyof Arts Konrad Wolf Prize en tantqu’artiste pluridisciplinaire.

Simon McBurney / Complicite au Festival d’Automne à Paris :2004 : The Elephant Vanishes(MC93 Bobigny)2008 : A Disappearing Number (Théâtre Nanterre-Amandiers)

CompliciteComplicite est une compagniede théâtre de renommée inter-nationale, basée à Londres etdirigée par Simon McBurney(plus de cinquante récom-penses majeures dans lemonde entier). Les produc-tions récentes de Complicitesont A Disappearing Number (en2008 : Laurence Olivier Award dela meilleure pièce / en 2007 : Critics’Circle Theatre Award et EveningStandard Theatre Award dela meilleure pièce) et ADog’s Heart, réalisé parSimon McBurney,créée au HollandFestival puis jouéeà Londres. Parmiles autres pro-ductions, on peutnotamment citerEndgame (WestEnd, à Londres),Measure for Mea-sure (tournée mon-diale) et TheElephant Vanishes(Barbican, SetagayaPublic Theatre et tour-née mondiale).www.complicite.org

© Sarah Ainslie

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Jun’ichirô TanizakiNé en 1886, mort en 1965, Jun’ichirôTanizaki est l’auteur de nouvelles,romans, essais (dont L’Éloge del’ombre, l’un des plus connus). Seulécrivain japonais édité en françaisau catalogue de la Pléiade, il estl’auteur d’une œuvre abondantequi, d’abord influencée par la lit-térature occidentale, se tournerade plus en plus vers des thèmesinspirés par son pays. La fascina-tion de la beauté féminine est unedes obsessions récurrentes de sontravail.

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We Enter Continents Without Knocking…05 au 09/10 Partant d’une collaboration avec « Phuphuma Love Minus », la nouvelle pièce deRobyn Orlin offre une réflexion sur l’urbanisation et les conditions sociales des noirsen Afrique du Sud. Sur scène, la chorégraphe utilise les chaussures comme unemétaphore de l’exil et de la pauvreté, mais aussi de la danse et du rythme.

MERCE CUNNINGHAM DANCE COMPANY Pond Way, Second Hand, Antic Meet – 03 au 06/11 Roaratorio – 09 au 13/11 Le Festival d’Automne et le Théâtre de la Ville rendent hommage à MerceCunningham en présentant des œuvres que sa compagnie continue à faire vivreaprès sa disparition. Un programme qui illustre la révolution qu’il amena en danseet ses collaborations avec des artistes majeurs du 20e siècle tels John Cage, RobertRauschenberg, Jasper Johns ou Marcel Duchamp.

SIMON MCBURNEY / COMPLICITE Shun-kin d’après Jun’ichirô Tanizaki18 au 23/11 Inspiré par deux récits de Jun’ichirô Tanizaki, Shun-kinmarque un retour à lalittérature japonaise pour Simon McBurney et sa compagnie Complicite, aprèsl’adaptation théâtrale de textes d’Haruki Murakami en 2004. Avec des acteurs issusdu Setagaya de Tokyo, Shun-kin raconte l’amour aveugle d’un serviteur pour samaîtresse, où la passion se mêle au sadisme.

BORIS CHARMATZ Levée des conflits26 au 28/11 Après l’hommage qu’il a consacré l’année dernière à Merce Cunningham, BorisCharmatz crée un hologramme méditatif pour vingt-six danseurs. Les corpss’assemblent et se séparent, formant une composition en constante évolution. Lapièce déploie des moments de suspension et de légèreté, qui libèrent le spectateurde la perception du temps.

PATRICE CHÉREAU Rêve d’automne de Jon Fosse04/12 au 25/01 – Une création du Théâtre de la Ville-ParisDans le théâtre de Jon Fosse, l’abstraction du récit et l’atmosphère oniriquesemblent osciller constamment entre la comédie et le désespoir. Dans ces « rêvesd’automne », un couple, jadis peut-être amant, se retrouve dans un cimetière.D’autres personnages apparaissent, hantés par la disparition de leur lignée. Uneméditation au crépuscule de la vie.

ANNE TERESA DE KEERSMAEKER / JÉRÔME BEL / ICTUS 3Abschied12 au 16/10C’est sous le signe d’un adieu trois fois répété qu’a lieu cette rencontre inattendueentre deux figures de la danse contemporaine. Hantée par l’Adieu de Gustav Mahler, dernière partie du Chant de la terre, Anne Teresa De Keersmaeker a invitéson collègue Jérôme Bel à travailler avec elle sur ce projet. La possibilité offertepour chacun des spectateurs de ressentir et questionner son propre rapport à soninévitable finitude.