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Majid Rahnema, Jean Robert La puissance des pauvres Après-pétrole La bio peut-elle s’en sortir ? N°367 avril 2009 - 4,60 -7FS écologie alternatives non-violence Éduquer ou apprendre ? s lence i
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Silence 367 - Revue Silence

Dec 12, 2022

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Khang Minh
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Majid Rahnema, Jean RobertLa puissance des pauvres

Après-pétroleLa bio peut-elle s’en sortir ?

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2 S!lence n°367 avril 2009

S!lence : Le gouvernement français annonce des ventesd'EPR un peu partout à travers le monde : faut-il y voir uneffet d'annonce ou une réalité ?

Xavier Rabilloud : Ces annonces sont l’un des éléments clés dudispositif publicitaire de l’industrie nucléaire. Le soutien incondi-tionnel de l’Etat, qui est vital à Areva, ne peut avoir une apparencede légitimité que si des ventes régulières de réacteurs viennentconfirmer la prétendue “renaissance” du nucléaire. Au fond, il s’agitde “vendre” les réacteurs en premier lieu… à l’opinion publiquefrançaise !

Vendre une installation industrielle au coût prohibitif et à la ren-tabilité plus que douteuse relève de la gageure, d’autant plus enpleine crise financière. Ainsi, l’Afrique du Sud vient d’annuler les 12réacteurs qu’elle prévoyait de construire.

C’est pourquoi le gouvernement négocie des “accords de coopé-ration” nébuleux, qui, sans obliger nullement les pays signataires àacheter un seul EPR, ont l’avantage d’être largement relayés par les

médias français. Les pays signataires obtiennent évidemment descontreparties. Pendant ce temps, les autorités françaises et Arevapeuvent bomber le torse, et tromper les élus, les citoyens et lescontribuables.

Pourtant, ces “ventes de réacteurs”, tout à fait virtuelles au plancommercial, le sont d’abord au plan industriel. Aucun prototype del’EPR n’est achevé, encore moins en fonctionnement. Les deux seulschantiers en cours, en Finlande et en France, accumulent les malfa-çons, les retards, les surcoûts et les rappels à l’ordre des autorités desûreté nucléaire. Le chantier de l’EPR finlandais accuse déjà 38 moisde retard, et un surcoût de 2,4 milliards d’euros – à la charge descontribuables français, puisque c’est l’Etat qui contrôle Areva !

Autre coup dur porté à l’industrie nucléaire : le plan de relanceéconomique de Barack Obama attribue zéro dollar au secteurnucléaire états unien, et soutient les renouvelables. La plupart desprojets de réacteurs sont gelés, et les rares qui avancent réellementsont portés… par les concurrents d'Areva.

Bien qu’irréaliste, ce discours de la “renaissance” nucléaire estnéfaste, car il détourne investissements et compétences des seulesvraies solutions pour l’avenir : la sobriété énergétique et les énergiesrenouvelables.

Le gouvernement cherche de nouveaux sites de stockage desdéchets radioactifs et annonce pareillement de nombreusescommunes candidates. Où en est-on réellement ?

Malgré la “transparence” revendiquée, une opacité tristementbanale entoure ce projet. Il s’agit pour l’Andra, Agence nationalepour la gestion des déchets radioactifs, de trouver un site pour y

Venez nous voir les 1166 eett 1177 aavvrriill !Vous pouvez venir discuter avec nous lors desexpéditions de la revue. Cela se passe un jeudide 17 h à 20 h et c'est suivi par un repas prisensemble offert par Silence. Cela se poursuit levendredi de 10 h à 18 h et le repas de midi vousest offert. Le nouveau numéro vous est aussioffert. Prochaines expéditions : 16 et 17 avril,14 et 15 mai, 18 et 19 juin…Les prochaines réunions du comité de rédactionse tiendront à 10 h les samedis 25 avril (pourle numéro de juin), 30 mai (pour le numérod’été), 20 juin (pour le numéro de septembre)…Vous pouvez proposer des articles à ce comité derédaction jusqu'au mercredi qui le précède, avant16 h.Vous pouvez proposer des informations

destinées aux pages brèves jusqu'au mercrediqui le suit, avant 12 h.

Les infos contenues dans ce numéro ont étéarrêtées le 4 mars 2009.

Groupes locauxVous êtes nombreux à nous demander lesadresses proches de chez vous pour organiserdes rencontres entre lecteurs-lectrices. Maisdéontologiquement, nous ne pouvons pas com-muniquer les adresses. Il faut procéder à l'inver-se : envoyer nous vos coordonnées et nous passe-rons un appel dans la revue.Voici quelques groupes locaux qui existent déjà.> Lyon. Patrick, [email protected] ouClémence, tél. : 04 78 28 07 83.> Indre-et-Loire. Zazu Ferrandon, [email protected].

> Est-Puy-de-Dôme. Jean-Marc Pineau,Marette, 63290 Paslières,[email protected].> Paris : Mireille Oria, 52 bis, boulevard Richard-Lenoir, 75011 Paris, tél. : 01 43 57 20 83.

Prochains régionauxLes prochains numéros régionaux devraient por-ter sur la Saône-et-Loire et la Nièvre (été2009), le Nord-Languedoc (janvier 2010)…La préparation de ces numéros demande un grostravail pour la collecte des adresses. Si vous êtesintéressés pour aider à un tel projet dans votrerégion, prenez contact avec nous pour en discu-ter les modalités.Proposez vos reportages. Il nous faudra plusde vingt ans pour faire le tour de la France desrégions. Donc n'attendez pas notre visite et n'hé-sitez pas à nous proposer des reportages sur lesinitiatives que vous connaissez.

questions à...à Xavier Rabilloud,

du Réseau “Sortir du nucléaire”3

quoi de neuf ?

Page 3: Silence 367 - Revue Silence

17 éducation17 habitat18 alternatives19 décroissance20 femmes21 santé21 ogm22 politique23 climat

23 paix24 nucléaire25 énergie25 nord/sud26 agenda28 annonces43 courrier44 livresb

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3S!lence n°367 avril 2009

enfouir des déchets nucléaires dits “de faible activité à vie longue”. En fait,ces déchets sont dangereux pendant des dizaines de milliers d’années !

A peine 1 % des 3115 communes démarchées par l’Andra se sont por-tées candidates. L’Andra et le ministère de l’écologie refusent de révéler lesnoms des 3 ou 4 communes retenues comme sites d’implantation potentiel.Ils jouent la montre, espérant décourager les opposants.

Ça n’en prend pas le chemin ! Grâce à une forte mobilisation des asso-ciations et collectifs locaux et du Réseau “Sortir du nucléaire”, les popula-tions locales sont de plus en plus largement informées. De nombreusesréunions publiques et actions ont lieu régulièrement dans les départementsdirectement menacés, tous situés dans l’Est de la France. Déjà plusieurscommunes ont fait machine arrière sous la pression populaire.

C’est aussi pour beaucoup de citoyens et d’élus l’occasion d’une pre-mière prise de conscience sur les problèmes que pose le nucléaire, au-delàde la seule question de l’enfouissement des déchets radioactifs.

Quelles sont les campagnes du Réseau "Sortir du nucléaire" pourl'année 2009 ?

Dans la continuité de sa campagne “Ni nucléaire, ni effet de serre”menée en 2008, le Réseau “Sortir du nucléaire” va interpeller les candidatsaux élections européennes, pour qu’ils prennent position sur le nucléaire etles enjeux énergétiques sur lesquels ils pourront peser au Parlement euro-péen. Les sympathisants seront invités à envoyer une carte postale aux prin-cipales têtes de liste de leur circonscription pour porter la revendicationd’une Europe sans nucléaire auprès de nos futurs députés européens.

En septembre, le Réseau lancera une grande campagne à dimensioneuropéenne, dans la perspective du sommet international sur le climat àCopenhague, fin 2009, où les pro-nucléaire voudraient faire officiellementadmettre le nucléaire comme outil de lutte contre le dérèglement climatique.

Enfin, les 3 et 4 octobre 2009, nous organiserons un rassemblementeuropéen à Colmar, pour exiger la fermeture définitive de la centralenucléaire de Fessenheim – la plus vieille centrale française en activité. n

n Réseau Sortir du Nucléaire,9, rue Dumenge, 69317 Lyon Cedex 04,www.sortirdunucléaire.org.

4927 (+26)C'est le nombre d'abonnés que nous avions à la clôture de ce numéro.Pour assurer la progression de nos idées, nous vous invitons à chercher denouveaux abonnés autour de vous.> Nous avons mis en place un abonnement par virement automatique tri-mestriel qui commence pour les plus démunis à 7 € par trimestre (voir aucentre de la revue) : à ce prix-là, tout le monde peut s'abonner.> Si vous offrez cinq abonnements découverte pour six mois (20 x 5 =100 €), vous bénéficiez de votre réabonnement gratuit pour un an (46 €).

Assemblée généraleLa prochaine assemblée générale de S!lence se tiendra le 20 juin 2009.

Délais de réabonnements Pour les abonnements, les dates de clôture sont les mêmes que pour la revuedu fait de la complexité des envois. Cela signifie que pour ne pas avoir de rup-ture dans votre abonnement, il faut réagir dès le premier rappel qui vous estindiqué sur votre bandeau, deux numéros avant la fin. Pour éviter tout problè-me, vous pouvez maintenant opter pour le virement automatique (voir p.47).

Le tee-shirt“S!lence,

explorateur d'alternatives”

est désormais dispo-nible. Réalisé en cotonbiologique issu du“commerce équitable”et imprimé à l'encrevégétale, il existe en

différentes tailles et formes et estvendu 22 € (hors frais de port).4 € sont reversés à Silence.

À commander à : Boutique L’Aspid, passageThiaffait, 19 rue Leynaud 69001 Lyonet sur www.laspid.com/silence

sommaireédito / dossier du moisÉduquer ou apprendre ? 4 à 16

agricultureUn paysage dans mon assiette ?de François de Ravignan 29

économie solidaireL’Équitable caféde Christophe Goby 30

après-pétroleL’agriculture bio peut-elle s’en sortir ?de Michel Bernard 32

criseLa puissance des pauvresentretien avec Majid Rahnema et Jean Robert 34

livreLa haine de l’Occidentde René Hamm 37

action non-violenteAu delà de l’efficacité politiquede Guillaume Gamblin 38

téléphone portableLibération, mode d’emploide David Sterboul 40

des roues et des rouetsEkta Parishadde Pablo, Tchandra, Julien 41

carnet de Sébastien ValetteNyima Dzong 42

Page 4: Silence 367 - Revue Silence

Éduquer ou apprendre ?

Il n’est de question (santé, consommation, gouvernement1,alimentation, civilité, chômage, etc.) dont on ne finisse par dire qu’on la règlera par l’éducation — celle des plus jeunes ou celle

des adultes. D’autre part, nous avons tous été éduqués et nous en gardons un souvenir intime et vivace. Voilà pourquoi l’éducation — passée, présente ou à venir — est un sujet largement partagé et avec une passion étonnante : l’éducation explique, en effet,notre état actuel et elle ne concerne rien de moins que l’avenir de mon enfant, de moi-même et de l’humanité. De là aussi notre insatisfaction : pas assez ceci, pas assez cela… pour nos aspirations si intimes et si sensibles. Si le malaise est notoire2, sa nature et ses sources n’en sont pas clairement identifiées. Aussi les solutions,lorsqu’elles sont proposées, en toute bonne foi, ne résolvent pas pour autant le problème — quand elles ne l’exacerbent !

Pourtant, apprendre est un acte inné, naturel, tout comme respirer ou digérer. C’est en se rapprochant au plus près de sa nature que l’on peut espérer le libérer des entraves ou des carcans qu’à bien des égards sont devenues les éducations. Envisager le meilleur acted’éduquer possible passe donc par une conscience et une connaissanceprofondes de ce qu’est l’acte d’apprendre.

Ce dossier de S!lence entend y contribuer et présente quelquesdémarches différentes au sein de l'éducation nationale, ainsi qu’uneréflexion plus générale pour aller vers une éco-éducation.

Jean-Pierre Lepri n

1. Le gouvernement parle de "faire davantage de pédagogie" pour faire mieux comprendre ses mesures.2. Voir Eva Balint, L’Enfant malade de l’école, L’Harmattan, 2004 ; Anny Cordié, Malaise chez l’enseignant,

Seuil, 2000 ; Laurence Janot, Le Stress des enseignants, Armand Colin, 2008 ; Françoise Lanteaume, La Souffrance des enseignants, P.U.F., 2008 ; ainsi que les différentes manifs (lycéens, étudiants, ensei-gnants, chercheurs…), en février-mars 2009, et les plus de deux mille enseignants « désobéisseurs » : http://resistancepedagogique.blog4ever.com.

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Le voyage en Grèce d’une classe du collège Pierre-Semardde Bobigny (Seine-Saint-Denis)

La cantine du Lycée autogéré de ParisLa cantine du Lycée autogéré de Paris

L’assemblée du Lycée de Saint NazaireL’assemblée du Lycée de Saint Nazaire

École Garcia Lorca - Vaulx-en-VelinÉcole Garcia Lorca - Vaulx-en-Velin

École Garcia Lorca - Vaulx-en-VelinÉcole Garcia Lorca - Vaulx-en-Velin

editorial

Photo de couverture : École Nouvelle d’Anthony (94) © Pierre-Emmanuel Weck - www.weck.fr

Une école pour vivre et grandir 5

Le lycée autogéré de Saint-Nazaire 10

Vers une éco-éducation ? 13

Le voyage en Grèce d’une classe du collège Pierre-Semardde Bobigny (Seine-Saint-Denis)

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CINQ POISSONS MULTICOLORES SONT“TOUT OUÏE”, DEUX COBAYES TENDENT L’OREILLE,

un adulte et vingt-sept enfants sont à l’écoute decette mise en (en)train matinale. Seul Oscar, lesquelette, reste de marbre. Dans cet espace à troisniveaux, il y un orgue, une guitare, une cible, unaquarium, des outils, deux pots de pâte à tartinerdont un entamé, des jeux de société, un gros réveilqui ne sonne pas mais indique le temps qui reste,un alphabet en relief, des bouliers chinois, unallume-gaz, de la vaisselle... Un petit écriteau pré-cise que l’utilisation du cutter et de la glue estréservée aux adultes. Il y aussi des livres, certainsfaits par les enfants et d’autres non, des “tableauxde bord” qui indiquent comment s’organisera letravail, des plantes vertes, un ordinateur, des bal-lons, des consoles de jeux, des lecteurs MP3.

Ce qui me fait dire que nous sommes dans unesalle de classe ? Un vrai tableau noir sur lequel onécrit avec une craie, une carte de France plastifiée,des tables, des chaises, le bureau de l’instituteursur la mezzanine. L’école Garcia-Lorca accueilledeux cents enfants. Bruce Demaugé-Bost est l’en-seignant de la classe multi-âges qui regroupe desenfants de 8 à 10 ans. Trois niveaux sont concer-nés, dans la même classe : CE2, CM1 et CM2.

Le vivre ensembleDans cette école, on l’entend, on le voit, le

“vivre ensemble” est important. L’enseignementaussi bien sûr mais, à l’école Garcia Lorca, on “fait

l’école” autrement : régulièrement, artistes enherbe, écrivains en courtes culottes, font desmatchs d’impro, du théâtre, de la radio, rédigent etéditent des livres, philosophent et s’instruisent“sans en avoir l’air”. Parce que maths, français,anglais, histoire-géo, sont déclinés tout au long dela journée, de manière transversale et dans uneréelle continuité pédagogique. Mais ce qui fait vrai-ment la différence ici, c’est que les élèves partici-pent à la construction de leurs apprentissages ; ils

suivent un “plan de travail individuel” qui leur per-met de s’investir, de progresser, et de mesurer leursconnaissances, grâce à un système d’auto-évalua-tion. Ils sont partie prenante des règles de vie, ilsco-animent les conseils de classe hebdomadairesqui régissent la vie collective dans l’école.

Je dis que je viens faire un reportage :“Comment elle peut faire, elle a pas de caméra ?”demande Ali.

Ici, l’image, le son et les nouvelles technologiessont effectivement largement mises à contribution :

À l’école Garcia-Lorca de Vaulx-en-Velin

Entrez sans frapper, c’estécrit en rouge sur la porte.Je la pousse doucement.C’est le matin à Vaulx-en-Velin (Rhône). A l’heure oùblanchit la banlieue, un haut-parleur diffuse l’émissionjournalière. La voix enfantinequi s’exprime au micro deRadio Lorca espère que toutle monde s’est levé du bon pied, puis, enjouée, enchaîne avec les infos sportives du week-end, le mot du jour, en anglais, la lecture d'un poème, un concours de“mots mélangés”. Elle achève sa chronique par le compte-rendu du débat philo de la semaine passée. Puis elle nous invite à passer une bonne journée.

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Être disponible pour les apprentissages impliqueque les enfants soient sereins

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Une école pour vivreet grandir

� Arrivée des enfants sous la surveillance d’Oscar

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on peut emprunter, pour les emporter chez soi,programmes de jeux éducatifs Nintendo DS pour seperfectionner en maths et en français. Et bientôt,on pourra emprunter le stylo magique qui “lit” leslivres en anglais. L’ordinateur est utilisé au quoti-dien, le blog de la classe est nourri des productionset des réflexions des élèves et de leurs enseignants.

Je ne peux jamais faire ce que je veux ! … c’est letitre du livre que lit Ilona, grande jeune fille quivient d’une autre classe, tranquillement assise faceà la fenêtre, parce que son enseignante est absenteaujourd’hui. Paul, un enfant de la CLIS1 entre dansla classe et s’installe pour travailler. La libre circu-lation des élèves étonne. La faible épaisseur sonoreégalement ; la classe est vivante, mais jamaisbruyante : il y a une balle de tennis sous chaquepied de chaise !

On sent l’attention, jamais flottante, de l’ensei-gnant, qu’il soit en haut ou en bas, il est toujours làet n’élève jamais la voix. Chaque enfant sait ce qu’ila à faire : il s’est inscrit en atelier de français, demathématiques, en travail personnel ou en travailculturel. Les enfants vont et viennent, prennent dumatériel, cherchent un dictionnaire, inscrivent leurnom au tableau, puis attendent leur tour pour lacorrection de leur travail par l’enseignant. Certainsélèves travaillent seuls, la plupart sont en petitsgroupes. Ils sont occupés par leur projet. “Cet exer-cice, essaie de le lire d’abord et si tu es bloquée, tu vien-dras me voir”, dit Bruce Demaugé-Bost à Zhora. Surle pot à crayon de chaque élève trône un tétraèdreen papier, qui signale que l’enfant est autonome, sefait aider par un camarade ou a besoin d’aide pouravancer. Je demande à Lila : “Ce tétra t’aide ? — Oui,me dit-elle, parce si le maître voit que j’ai je n’y arrivepas, alors il viendra m’expliquer”.

C'est la récréC’est la récré. Sami, Grégory et Medhi ont pré-

paré la pâte à gaufres. Ils installent le gaufrier etaffichent les tarifs : 20 centimes nature, 30 cen-times au Nutella et au sucre glace. Certes, elles sontun peu caloriques… mais pas ruineuses ; et puis çaalimente la caisse “communautaire” me dit Sami,non : “coopérative” rectifie son camarade Mehdi.

Il y a finalement cinq gaufres ratées à la cuis-son, mais les trois enfants se dévouent…

Après la récré, les trois garçons font la vaisselle,Sami, tablier noué autour de la taille frotte et sif-flote. Ses deux camarades lavent, astiquent, grat-tent, la pâte, ça colle un peu…

Puis ils comptent la cagnotte : l’un deuxannonce fièrement : on a gagné 8,20 € ! Il file ins-crire le montant dans le cahier de la caisse coopé-rative, on déduit le montant des produits achetéspour faire la pâte : il reste 2,30 €, on chercheensemble le mot qui qualifie ce gain : le débit ? lecrédit ? Le “maître” vient les aider et suggère : “lebénéfice”.

Une vie démocratiqueIci, on n’est pas dans un rapport frontal du

maître et de l’élève, l’agencement des lieux lemontre. Pour le conseil de classe, tout le mondevient s’installer sur les “gradins”. Le “maître” assis àl’ordinateur fait défiler l’ordre du jour qui s’affichesur l’écran, face au groupe, et note les décisions endirect. Le conseil de classe, un vrai moment de viedémocratique, très animé, est un cadre prévu,ritualisé, qui permet aux élèves de s’exprimer libre-ment, de faire des propositions, d’arbitrerensemble les problèmes d’entente et de prendredes décisions à la majorité. Le conseil de classerepose sur une pédagogie du débat et de la respon-sabilisation, un élève est chargé de distribuer laparole, ceux qui ne respectent pas les règles peu-vent être “suspendus” ou “exclus” du conseil de

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À l’école Garcia-Lorca de Vaulx-en-Velin

1. Classe d’intégration scolaire. Lesélèves en grande difficulté sonttantôt ensemble dans cette classe,avec des activités adaptées, tantôtrépartis, selon certaines activités,dans les classes “ordinaires”.

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� Conseil de classe…

� …avec affichage des décisions.

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classe : ils n’ont plus le droit de prendre part auvote.

Pendant le conseil de classe ? les décisions sui-vantes sont prises après un vote à la majorité :

• Nabil ne pourra pas encore obtenir sa “cein-ture jaune” car il doit améliorer son compor-tement dans la classe et travailler plusrégulièrement sans déranger les autres ;

• une partie de loups-garous de Thiercelieuxaura lieu le jour suivant en salle d’arts plas-tiques ;

• il sera possible à Zinedine et à Driss d’appor-ter leur jeu d’échec ; le maître a proposé dephotocopier une fiche technique quiexplique les règles du jeu, dessins à l’appui.Les enfants pourront apprendre à y jouerpendant le temps de travail personnel ;

• le titre du film d’animation qui est en projetsera : La Classe magique ; Grisette et Félix, lesdeux cobayes, en seront les principauxacteurs, mais les voix off seront assurées parles élèves ;

• il y aura un concours de dessin organisé parLeila, Omayra et Souad la semaine suivante ;

• il faudra racheter un ancistrus, le poissonnettoyeur, qui “faisait les vitres de l’aqua-rium” pour remplacer celui qui est mort ;

• l’achat du “stylo lecteur” est envisagé avecl’argent de la caisse coopérative, à conditionque son coût ne dépasse pas 80 €.

Echapper à la pressionDans leur environnement familial, on se doute

que certains de ces enfants souffrent. Mais ici, ausein de l’école, on sent qu’ils soufflent. Ils n’échap-pent pas aux règles de vie, mais à la pression, oui.L’élève a trois ans pour conforter ses apprentis-sages. Tous les travaux sont conduits en sous-groupes. Il n’y a pas de cours magistral puisque lesniveaux sont différents, les notions sont abordées

collectivement et progressivement, en fonction delà où en est l’élève. Néanmoins, l’exigence est là,pour tous. Il ne s'agit pas du tout de freiner cer-tains afin que l'écart ne devienne pas trop grandavec les autres, mais de faire progresser au maxi-mum tous les enfants. Pour cela, l’enseignantadapte, essaie, ajuste. Gérer une classe à trois courset à plusieurs niveaux semble plus contraignant deprime abord. “C’est une question d’organisationrépond Bruce Demaugé-Bost, une grande partie destâches organisationnelles reposent sur les élèves plusanciens, qui aiment bien aider et transmettre aux plusjeunes”.

À l’école Garcia-Lorca de Vaulx-en-Velin

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A la mi-journée, le travail reprend après lapause déjeuner. Johann plie consciencieusementles 30 exemplaires de son petit livre intitulé LeDragon d’or. Ils seront vendus à la récré. Une asso-ciation s’est constituée en “société d’édition” pouréditer les histoires conçues par les enfants. Uncomité d’édition, composé d’enfants et d’ensei-gnants, choisit, parmi ces textes libres, ceux quiseront édités2.

Une pédagogie coopérativeIl y a encore une douzaine d’années, dans cette

école, c’était le “Bronx”. Patiemment, les ensei-gnants ont progressivement changé leschoses dans le sens d’une pédagogiecoopérative qui s’apparente à la péda-gogie Freinet.

C’est un travail de tous les ins-tants. Les cours en classe, maisaussi les repas à la cantine et lesrécréations, sont des temps édu-catifs à part entière. Tous les ensei-gnants sont présents pendant larécréation, ils ont mis en place une“méthodologie harmonisée de règle-ment des conflits”. Pourquoi ? Pour queles enfants n’entrent pas en classe avec unproblème non réglé. “Etre disponible pour les appren-tissages implique que les enfants soient sereins”, ditBruce Demaugé-Bost. Comment ? Grâce aux “mes-sages clairs” que les enfants s’adressent en cas dedésaccord, et aux “ceintures de comportement”.Les enseignants ont imaginé une responsabilisation

graduée pour les élèves, sous la forme symboliquede “ceintures” comme au judo. L’enfant peut chan-ger de ceinture, à sa demande, lorsqu’il a franchiune étape, en termes de compétence, d’autonomie,d’attitude et de confiance (en soi, en l’autre). Lacouleur de sa ceinture atteste de ses acquis, luiautorise un certain nombre de prérogatives et luidonne le droit de se voir confier des responsabili-tés au sein de l’école – avoir accès aux clés, infor-mer d’un déplacement sans avoir à en demanderl’autorisation. Un enfant qui n’a pas respecté lecode de l’école est “suspendu” de ceinture : il ne

peut plus prendre part à la vie de sa classe et n’aplus accès au travail scolaire. Les sanc-

tions ici sont donc constituées pardes privations de travail. Exit les

cent lignes à recopier, puisquel’idée est d’encourager à l’écri-ture et à la découverte des sub-tilités de la langue. Oubliésaussi les devoirs écrits le soir àla maison — qui, soit dit en

passant, ne sont plus obliga-toires depuis... 1956 !

Ce modèle pédagogique estcomplexe, fragile, mais il porte ses

fruits : la prise d’initiative, la capacité desenfants à autogérer certaines activités, à s’entraiderest patente. Pour que cela fonctionne, il faut, biensûr, une alliance et un respect entre les enseignantset les élèves et, ici, ils existent. Toutes les activitésont une finalité éducative et visent à valoriser lesacquis des élèves. Les jeux de rôle ou de société ont

À l’école Garcia-Lorca de Vaulx-en-Velin

2. Cette activité a fait l’objet d’unreportage filmé, Écrivains enculottes courtes, 12 min, 2008,réalisé par Magali Roucaut, LesFilms d’Ici, diffusé dans l’émission"Les Maternelles", France 5, dujeudi 15 janvier 2009, à 9 h 49,http://petitslivres.free.fr.

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toujours un effet positif sur la cohésion du groupe,de la classe. Les élèves ont passé, en interne, des“brevets” qui valident une compétence particu-lière : il y a le “brevet d’animateur radio”, le “brevetde vendeur des livres édités”, le “brevet d’anima-tion de maître de jeu”, etc. La fierté, pour lesenfants, c'est de voir leur travail reconnu, montré,apprécié : l’édition des livres, le tournage d’uncourt-métrage, les émissions de radio, le blog, lesrepas du monde, le marché des connaissances…

La fierté, pour les enseignants, est probable-ment d’accompagner les enfants, de baliser leurchemin, de les guider vers le but : se connaître,connaître les autres, connaître le monde.

Cercles vertueuxBien sûr, tout n’est pas rose au pied des tours

grises de la cité. Rien n’est jamais acquis, lesenfants sont comme du lait sur le feu ; la violenceet les difficultés, ne sont pas gommées une foispour toutes. Mais le groupe d’enseignants attentifs,solidaire, les tient à distance. Grâce à une bonnedose de conscience et de confiance, à une organi-sation bien huilée, où l’improvisation n’a pas saplace, à une mutualisation des moyens entre lesclasses. On le devine : la poignée d’instituteurs quia choisi d’enseigner à l’école Garcia-Lorca est sur lamême longueur d’onde. Pas l’onde de choc, non,mais plutôt le mouvement centrifuge qui permetde se rapprocher d’un même centre d’intérêt : l’im-plication, l’interaction, l’inter-relation. Une autremanière de vivre ensemble s’est propagée dansl’école, grâce à leur action locale. Et autour del’école aussi, par ricochet, par contrecoup, par sou-bresauts. On voit que les enfants ici sont attendus,accueillis, encadrés, écoutés.

Dans cet espace-temps qu’est l’école,on devine que c’estun répit pour cer-tains d’entre euxdont les repères et l’éducation sontabsents ou défail-lants.

Mais ce n’est pas de tout repos pour les ensei-gnants : la journée de Bruce Demaugé-Bost adébuté à 7 h 50 dans la classe, avec le soutien indi-vidualisé. A 16 h 30, il a programmé une réunionavec des parents d’élèves, puis il encadrera un ate-lier du soir : médiathèque, bibliothèque et jeux desociété jusqu’à 17 h 45. A 18 h, il rentrera chez lui,pour préparer sa journée du lendemain et enrichirle blog qui permet de tenir les parents au courantde la vie de la classe3.

A la fin de la journée, les enfants sortent un àun en disant bonsoir et en donnant “la” météo :main ouverte doigts en l'air : soleil, poing fermé :nuages, main pliée doigts baissés : pluie. Je m’en-quiers donc du temps qu’il fera le lendemain. Non,me dit l’enseignant : “Ils m’indiquent ainsi commentils ont ressenti la journée de classe”. Le baromètre deleur humeur n’est pas toujours au beau fixe. Maisl’investissement pédagogique de l’enseignant, laqualité de sa présence et de sa disponibilité, elle,n’est jamais variable.

Édith Farine n

À l’école Garcia-Lorca de Vaulx-en-Velin

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3. http://bdemauge.free.fr/index.htm.Blog à visée plutôt de coopérationprofessionnelle à destination desautres enseignants, éducateurs...

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GABRIEL COHN-BENDIT ÉCRIT À ALAINSAVARY, ALORS MINISTRE DE L’EDUCATION. SA

lettre est publiée, un mois après, dans le journalLibération, le 20 juin 1981. Elle commence par“Camarade Ministre” et pose le problème de tousles jeunes qui ne supportent pas le système scolairetel qu’il est — ou que le système scolaire ne peutpas “supporter”, c’est-à-dire porter, soutenir. GabrielCohn-Bendit pense que c’est aux pédagogues, avecl’appui des hommes politiques, de chercher et d’in-venter une autre forme de transmission du savoir,en précisant “nos échecs et nos réussites serontprofitables à tous”.

Il propose l’ouverture d’un lieu ou profs etélèves pourront concevoir ensemble la vie scolaire,de manière autogérée. Le ministre le prend aumot : le lycée autogéré de Saint-Nazaire est unlycée général public qui ouvre ses portes en 1982et qui accueille aujourd’hui 180 élèves.

Trouver le chemin pour comprendre

Juan nous livre son parcours personnel : mau-vais élève, en rupture sociale, il s’est fait renvoyerde l’internat de son lycée d’alors, en a eu assez desmesures disciplinaires. Alors il est parti “zoner”dans la rue, avec son chien et sa crête punk.

Arrive le jour de la rentrée : il s’inscrit à Saint-Nazaire. On lui a demandé quelle était sa motiva-tion. Il a senti un respect, une écoute. Il a passéune année à se faire plaisir… il a eu le bac à la finde l’année, et se rappelle avoir travaillé dix à vingtfois plus que dans un lycée classique…

La réussite, ici, ne se mesure pas à l’obtentiond’un diplôme, mais au chemin parcouru par l’élèvepour apprendre et comprendre. Le fonctionnementdu lycée ne repose pas sur la discipline ni sur l’au-torité des adultes. Il n’y a pas de proviseur, pas deconseiller principal d’éducation, pas de secrétaire,pas de personnel d’entretien ni de restauration. Lesdécisions sont partagées, sur le principe de la co-gestion, pour responsabiliser les jeunes mais aussileur redonner confiance. Participer quotidienne-ment à la gestion du lycée permet aussi à chacunde voir comment être solidaire.

Il y a deux communautés : l’équipe éducative etles élèves. Les deux fonctionnent de concert,notamment à travers les assemblées générales et lesréunions de gestion. Mais profs et élèves s’interro-gent aussi ensemble sur ce qu’il est pertinent d’ap-prendre, grâce à des réunions de programmationqui permettent de définir le travail, le tempsimparti et la méthode d’apprentissage.

Avec, en filigrane, un équilibre à respecterentre les nécessités d’apprendre (surtout dans les

Quelqu’un fredonne un air des Têtes raides… Des “têtes brûlées”, des têtes bienpleines, des têtes en l’air, peuplent le lycée autogéré de Saint-Nazaire. L’école, ici,est un monde à construire qui n’est pas donné d’avance.C’est l’espace des possibles.

Le lycée autogéré de Saint-Nazaire

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Apprendre passionnémentApprendre passionnément

n Lycée expérimental17, boulevard René-CotyBP 27244600 Saint-NazaireTél. : 02 40 66 78 52

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� Lycée autogéré de Paris

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classes d’examen) et la capacité à créer de nou-veaux objets d’étude.

À Saint-Nazaire, on n’emploie pas le mot“cours”, mais “atelier”. Il y a un “atelier maths” où,attablés tous ensemble, profs et élèves s’accordentpour aborder les “statistiques”. Chacun se construitson chemin, qui ne correspond pas forcément àl’image d’Epinal de l’élève. L’élève peut prendreplace dans ces ateliers en petits groupes librementchoisis, partir, revenir : il a le droit d’errer pourretrouver le goût d’apprendre, pour se remettre enroute.

On révise la racine carrée et le dénominateurcommun… et tout le monde s’essaye au tableau.On ne distingue pas un professeur qui donne uncours et des élèves qui l’écoutent benoîtement. Lagéométrie s’éprouve, grandeur nature, accroupi parterre, et la séance se termine par cette question :“Est-ce que tu es capable d’expliquer ce que tu as com-pris à quelqu’un d’autre ?”.

Parfois c’est studieux. Parfois laborieux. Onentend quelqu’un qui grignote, on devine un autrequi fume. On discute beaucoup, on s’épaule. Laparole de chacun circule, se prend, s’impose, s’es-tompe.

Dynamique de groupeLe système scolaire classique ne leur a pas ren-

voyé une image positive d’eux-mêmes, ils ont doncdes difficultés certes. Néanmoins, les élèves seprennent en charge, leur confiance en eux sereconstruit peu à peu, au travers de la prise de res-ponsabilité dans l’établissement.

Un groupe, chaque jour, est chargé de faire lescourses, un autre fait la cuisine en musique, “char-lotte” ou chapeau sur la tête, c’est à l’avenant… Lacantine, au début de l’année, c’est l’impro : qui saitfaire un dessert, qui sait lire une recette ? Quiconnaît les proportions, parce que faire à mangerpour soi seul ou pour un groupe, ce n’est paspareil… Omelette et baba au rhum, finalementchacun mangera à sa faim.

Des textes sont lus au cours d’un atelier d’écri-ture : un autoportrait est déclamé, de dos, par unelycéenne. Elle se retourne, dépitée, pas contented’elle. On l’écoute, on se tait. Plus tard, elle diraavoir “redécouvert une énergie de travail au sein d’ungroupe” et regrettera d’avoir “glandé trois matinées”.Un autre s’exprime : “j’ai retrouvé la jouissance delire et d’écrire, merci à tous pour votre écoute, pourcette tranquillité, cette tendresse, ces moments de bon-heur, j’ai été touché par vos écrits qui ont fait écho enmoi.”

Une lecture s’organise sur les docks, au grandair : les jeunes s’exercent, pratiquent le lancer detexte et le repêchage de mots devant un pêcheurmédusé qui amarre une nasse à une bitte.

S'éleverRéunion de gestion. Un membre de l’équipe

éducative dit : “Il faut pouvoir compter les uns sur lesautres, y a des endroits particulièrement crades, dansles couloirs du lycée, qui ne sont jamais nettoyés ; etpuis il faudrait aussi vider le seau d’eau sale : il y en aqui croient en l’Esprit saint ? Au fait, il est où, l’éten-dage pour les serpillières ?”. La réponse d’un élève

fuse : “on l’a utilisé pour suspendre des photos humidesqui sortaient du labo…”

Ce que le lycée expérimental pose commequestionnements, comme enjeux ? Un enseignantrépond : “Ce qu’on vise, c’est qu’ils grandissent, qu’ilss’élèvent, qu’ils deviennent des citoyens autonomes,éclairés, responsables. Les autres écoles ne se posentpas la question de comment on arrive à former uncitoyen, comment on s’y prend ? Saint-Nazaire, n’estpas un lycée marginal, l’expérience pourrait se trans-poser plus largement, il en faudrait un par départe-ment au moins.”

Un autre enseignant fait un lapsus au cours del’interview : l’enseignant peut être un “handica-peur” et non pas un éducateur… Plus loin, il tenteune comparaison : “Se lancer dans l’inconnu, pour lejeune enfant qui apprend à marcher, ça déstabilise, çaremet en cause la façon de voir le monde, mais l’enfantest encouragé, et plus il marche, plus il grandit.”

“Le lycée, ça a changé ma vie, affirme unelycéenne, on est considérés comme des individus, ici,les relations entre élèves et professeurs, et entre élèves,n’ont rien à voir avec ailleurs.”

La "problématique" du bacAu cours d’un séjour d’immersion pour prépa-

rer le bac, on réfléchit à la fameuse “problématique”

Apprendre passionnément

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� Outre le Lycée expérimental deSaint-Nazaire, trois autres lycéesdu même genre ont vu le jour en1982 sur le même principe : lecentre expérimental pédagogiquemaritime de l'Ile d'Oléron(Charente-Maritime), le lycéeexpérimental d'Hérouville-Saint-Clair (Calvados) et le lycée auto-géré de Paris (en photo). Un lycéeexpérimental Freinet a parailleurs ouvert en 2008 à LaCiotat (Bouches-du-Rhône).

Cet article a été réalisé à partird’un film de 54 minutes qui aété tourné sur le lycée autogéréde Saint-Nazaire : L’École, unmonde à construire : le lycéeexpérimental de Saint-Nazaire,Patrick Le Ray, DVD,ArtScenic Production, 2007.

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Quelle classe ma classe !

Au collège Pierre-Semard de Bobigny(Seine-Saint-Denis), le proviseur JosephRossetto essaie de donner du sens aux

apprentissages. Un livre accompagné d’un DVDrelate cette entreprise : Joseph Rossetto, jusqu’auxrives du monde. Une école de l’expérience, (éd.Striana, 2007, 213 p., www.imaginem.fr).

Dans le film, on suit une classe de quatrièmequi travaille sur L’Odyssée d’Homère. Elle chercheles correspondances avec les grands enjeux dumonde actuel : l’exclusion, l’immigration, la pertede mémoire, la langue.

Ce projet collectif mêle chant, danse, théâtre etécriture. Il repose sur un principe fort : faire vivre lesdisciplines comme des expériences de vie.

Les professeurs sont là pour donner auxélèves “le goût du langage” qui est un “bien commun” assure le proviseur, des “manières d’explorer”.

On devine une équipe d’enseignants attentive. “On doute parce qu’on ne croît pas à une choseunique, on crée un intervalle, celui de l’interrogation,” dit le psychanalyste Philippe Lacadée quianime au collège un laboratoire du Centre interdisciplinaire sur l’enfant.

Au printemps, les élèves partent en Grèce, sur les traces d’Homère, pour s’imprégner de la mytho-logie, répéter, se mettre en situation. Leur plaisir de jouer ensemble est palpable, on les voit se révol-ter avec les mots, franchir les obstacles de la langue, s’affranchir de leurs maladresses.

Le proviseur est là, encore, qui les encourage, à se confronter à l’autre, à aborder d’autres rivages :“L’école représente ce pont entre le dedans et le dehors, avec des escales, de port en port. Il ne fautpas se fermer, parce que grandir, se construire, c’est en passer par la langue, par les autres, par le désirdes autres”.

De retour à la maison de la Culture de Bobigny, le soir de la première représentation, deux centcinquante enfants sont sur scène, quatre cents adultes dans la salle. Les élèves jouent bien, se dépas-sent, existent.

Au collège Pierre-Semard, la culture et la vie donnent sens aux apprentissages. Il est classé parmiles vingt premiers au brevet des collèges, tous statuts confondus.

n Collège Pierre-Semard, 85, rue Pierre-Semard, 93000 Bobigny, tél. : 01 48 30 23 92.

dans une alternancejoyeuse faite depique-nique-vais-s e l l e - r é v i s i o n s .Assis en tailleur surla pelouse, un profqui ressemble àDarry Cowl accom-pagne une élève demanière bienveillantemais non prégnante.De retour du séjour,les terminales retrou-vent les secondes etles premières autour

de la paella géante et pogottent ensemble sur le beatde Satisfaction.

Au centre de documentation du lycée ont lieules ultimes révisions. Puis, devant le centre d’exa-men du baccalauréat à Saint-Nazaire, les jeunesattendent, plus ou moins fébrilement, les résultats.Une jeune fille est déçue parce qu’elle a “déjà toutfoiré l’an dernier” et elle en conclut : “c’est chiant lesfamilles !”. Mais elle a envie d’avoir le bac, alors elle

reviendra l’année prochaine. Ben Simra, quant àlui, dit qu’en hébreu, son prénom signifie “fils dejoie” et qu’aujourd’hui, il est en phase avec ce pré-nom…

Réapprendre à apprendreLe lycée autogéré permet aux jeunes en souf-

france de se dégager pour un temps de la pression,de se construire, de prendre le temps de com-prendre le monde. C’est bien davantage une forma-tion personnelle qu’une boîte à bac.

La parabole du chemin, qui est aussi importantque le but, s’incarne bien à Saint-Nazaire.Visiblement, les jeunes aiment leur lycée qui,depuis plus de 25 ans, a traversé toutes lesréformes de l’Education nationale et a prouvéqu’on pouvait apprendre autrement et même réap-prendre à apprendre. Une question demeure :peut-on généraliser ce modèle ?

De retour, au lycée qui se vide, on s’attarde unpeu : “Quel est ton rêve ?” dit une inscription surun mur.

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� Voyage en Grèce sur les traces d’Homère

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L’ÉCOLE QUE NOUS CONNAISSONS N’ESTUNE ÉVIDENCE QUE POUR NOUS, FRANÇAIS DE CE

début du 21e siècle. Il n’en a pas été ainsi de toustemps, en France. Il n’en est pas ainsi, actuelle-ment, sans doute pour plus du quart des enfantsdu monde. Nous avons perdu de vue l’idée quel’école, telle que nous la connaissons actuellement,n’est qu’un épiphénomène, bien localisé, dansnotre histoire : une centaine d’années, au plus,parmi les millénaires pendant lesquels les hommesont appris sans écoles.

Gogues et pédagogues1

On peut dater approximativement notre écoleactuelle de 1932, lorsque le ministère del’Instruction publique devient le ministère del’Education nationale. Cette instructionpublique, qui est donc à l’origine de notreécole, était directement inspirée de la méthodesimultanée des frères des Ecoles chrétiennes,mise au point dès 1680 par Jean-Baptiste de laSalle : “qu’un même livre, un même maître, unemême leçon, une même correction servent àtous”2. Pourtant, jusque vers 1850, coexisteencore, en parallèle, une autre méthode : laméthode mutuelle. Elle finira toutefois par êtresupprimée par les pouvoirs publics “parcequ’elle marchait trop bien”3. Dans les campagnes,on trouve également une troisième méthode, laméthode individuelle : “chacun vient trouver lemaître quand il en a envie pour lui montrer ce qu’ila fait, lire un peu avec lui, et se préparer, s’il en aenvie, à lire un peu plus loin tout seul, hors del’école”4. Supprimée également, vers 1880, par leslois qui, à l’inverse, confirment l’enfermement sco-laire.

On le voit, notre école actuelle n’est pas une“donnée” mais le résultat circonstanciel d’une ten-sion entre des forces diverses. Notre école d’au-jourd’hui aurait pu être autre ; elle pourra devenirautre… Elle reste, en tout état de cause, anecdo-tique au regard de l’histoire et de la géographie del’humanité.

Pour la petite histoire, rappelons que le motgrec skolé, d’où vient “école”, signifie “loisir” (entant qu’opposé à travail productif) et que le mot

paidos-ago, d’où vient “pédagogue”, désigne l’es-clave qui accompagne l’enfant chez un maître, luiporte ses affaires et l’aide dans ses études.

Les pédagogies traditionnellesLes pédagogies traditionnelles sont nommées

ainsi surtout par ceux qui les combattent. Ce sontles plus répandues et les plus connues, celles quiont dominé et qui dominent, et donc celles quifont la “norme” et la “normalité”. A peu devariantes près, on trouve un maître, devant desélèves, dans une salle de classe, pendant unepériode de temps donnée, avec un programmedonné et surtout un contrôle continu du temps, del’espace, du contenu de la pensée (ce à quoi l’ondoit penser pendant cette heure-ci), du comporte-ment et des acquis scolaires. Le savoir y est frag-menté en “disciplines”, elles-mêmes fragmentéesen petites unités. Ces unités n’ont pas de relations :

Pédagogies

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Vers une éco-éducation ?Partant des pédagogies classiques sur le modèle d'un apprentissagediscipliné et parcellisé, puis passant par les pédagogies souventdites “alternatives” — au sein de l'éducationnationale ou en écoles différentes —,cette réflexion veut ouvrir desperspectives plus larges vers un “apprendre” qui soit au plus près de la vie, vers une“éco-éducation”.

1. Nous employons “gogues” au senspremier (ancien) de "divertisse-ments, plaisanteries", comme dans“goguette, goguenard”. Mais unsens plus récent est “latrines”,“w. c.”…

2. Cité par Anne Querrien, L’Écolemutuelle, une pédagogie trop effi-cace ?, Les Empêcheurs de penseren rond, 2005, p. 74.

3. Anne Querrien, op cit.

4. Anne Querrien, op cit.

En pédagogie traditionnelle, le meilleur élève est celui qui seconforme le mieux et le plus longtemps possible au modèle.

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que ce soit entre elles ou avec la vie-même de l’en-seignant, de l’apprenant, des administrateurs oudes gouvernants. L’activité de l’apprenant n’a pasde valeur sociale, économique, intellectuelle… sice n’est obtenir la “bonne note” qui sera alorssource de considération de la part de ceux dont onattend de l’amour.

Apprendre avant tout à obéirLe meilleur élève est celui qui se conforme le

mieux et le plus longtemps possible à ce modèleimplicite de non-sens (absence de sens)5. La sou-mission, par la contrainte ou le bon gré, est ce quiest attendu — des élèves, mais aussi des “maîtres”,lesquels ont, à leur tour, leurs propres maîtres dansla société6. Ces pédagogies traditionnelles rassurenttout le monde : enseignants, parents, administra-teurs, politiques, et même les élèves qui y ont étéhabitués, tant elles viennent de loin, de notreenfance ou de notre histoire, tant elles structurentnotre personnalité et notre manière de construiredu lien familial et social, tant elles sont devenues“évidentes”, “naturelles”.

Les pédagogies différentesCeux qui ne se supportent pas cette conforma-

tion sont alors nécessairement en échec : ce que les

pauvres apprennent à l’école, c’est qu’ils ontéchoués et qu’ils doivent être soumis et contrôléspar ceux qui y ont réussi. Ceux qui y réussissent nese sentent guère plus heureux, ayant sans cessebesoin de “plus” — de pouvoir, de notoriété,d’adulation, d’argent, de femmes, de surface, dehauteur… Le malaise est perçu par tous.

Certains ont cependant voulu “changer l’écolepour changer la société”7. Ainsi ont surgi et surgis-sent encore des écoles et des pédagogies diffé-rentes : libertaires, libératrices, nouvelles,modernes, non-directives… Ces écoles et ces péda-gogies — qui représentent un progrès indéniable enmatière de mieux-être scolaire — restent solides,attractives et acceptables… tant qu’elles restentmarginales et ne remettent pas en cause l’ordresocial. C’est le cas encore de nos jours. Elles sontprincipalement le champ des idéalistes et, de plusen plus, celui des marchands (de sécurité scolaire)8.

Changer de paradigmeOn l’aura compris : pédagogies traditionnelles

et pédagogies différentes sont bien du même“ordre” ; ne serait-ce que parce celles-ci se construi-sent en réaction à celles-là. Ce sont les deux faces,l’une peut-être plus jolie que l’autre, d’une mêmemédaille ou monnaie. Que l’enseignant soit tradi-tionnel ou qu’il soit non-directif, le modèle même“enseignant-élève” est à l’œuvre. Même si les “incar-nations” et les “déclinaisons” varient, les positions

respectives du maître et de l’élève sont bien là,sous-jacentes. On est bien toujours dans le

même champ de l’enseignement, de l’éduca-tion ou de la pédagogie — lequel se définit,

dans son essence même, par un ensei-gnant et un enseigné, un éducateur etun éduqué, un pédagogue et un appre-nant. Eduquer viendrait du latin edu-care, signifiant “prendre soin” oud’educere, signifiant “conduire” : dansce schéma, il y a bien un soigneur et unsoigné, un conducteur et un conduit.C’est cette structure même — et non lamanière dont on l’habille ou l’habite

— qui constitue le paradigme que nous désigne-rons par “éduquer”.

Peut-il en exister un autre ? Comment ensommes-nous venus à nous poser une telle ques-tion ? Comment ont appris à vivre, dans leurmilieu et au mieux avec lui, les milliards d’êtreshumains qui nous ont précédés, en Asie, enAfrique, en Amérique… et en France, quandl’”école” ou l’”éducation” n’existaient pas ? Quandet là où il n’y avait pas (encore) d’enseignant,d’éducateur ou de pédagogue ?

Tout simplement comme nous apprenons encoreà marcher, à parler, à manger… : naturellement.Apprendre est tout aussi naturel chez l’homme que

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Pédagogies

5. Sur les effets néfastes — et sou-vent non conscients — de cesméthodes, voir Roorda,Rougemont, Miller (Alice) ou lesanalyses du CREA.

6. Les Nouveaux Maîtres de l’école :l’enseignement européen sous lacoupe des marchés, Nico Hirtt,Aden, 2005, et le récent (août2008) Main basse sur l’écolepublique, Eddy Khaldi et MurielFitoussi, Démopolis, dévoilent ladimension économico-politiquecachée de l’école. Sur l’analyseapprofondie de ce qui se jouedans la relation maître-élève, voirAlain Marchive, "Les Interactionsmaître-élève. Analyse critique etapproche anthropo-didactique",16 p. : http://recherche.aix-mrs.iufm.fr/coll/mrs2000/col-loque/pdf/marchive_sarrazy.pdf.

7. Dans ce slogan (du GroupementFrançais Éducation Nouvelle), onremarquera qu’il s’agit bien dechanger l’école — celle-ci n’est pasremise en cause en tant que telle.

8. L’argument principal des mar-chands est de promettre des résul-tats identiques, sinon meilleurs,avec des méthodes plus douces ouplus agréables ; ou bien de pro-mettre de bien conduire l’appre-nant du côté des futursdominants.

L'écologie est, ici, l'étude des relations.

n Alain Accardo, Le Petit bourgeois gen-tilhomme : la moyennisation de la société,Labor et Espace de libertés, 2003n Martin Carnoy, Education as CulturalImperialism, Longman, 1974n Paulo Freire, Pédagogie des opprimés,conscientisation et révolution, Maspero,1974, réed. La Découverte, 1982n Nico Hirtt, Les Nouveaux Maîtres del’école : l’Enseignement européen sous lacoupe des marchés, Aden, 2005n Eddy Khaldi et Muriel Fitoussi, Mainbasse sur l’école publique, Démopolis, 2008n Alice Miller, C'est pour ton bien :racines de la violence dans l’éducation del’enfant, Aubier, 1985

n Charlotte Nordmann, La Fabrique del’impuissance, tome 2 : L’École, entre domi-nation et émancipation, Amsterdam, 2007n Aníbal Ponce, Educación y lucha declases, Fontamara (Mexico), 1989n Henri Roorda, "Le pédagogue n’aimepas les enfants", dans Trois pamphletspédagogiques, L’Âge d’homme, 1984n Denis de Rougemont, "Les méfaits del’instruction publique", dans Trois pam-phlets pédagogiques, L’Âge d’homme, 1984n Julie Roux, Inévitablement (aprèsl’école), La Fabrique, 2007n Raoul Vaneigem, Avertissement aux éco-liers et lycéens, Mille et une nuits, 1995.

Bibliographie critique des pédagogies traditionnelles

Page 15: Silence 367 - Revue Silence

respirer ou digérer : sans apprendre, il ne survit pas9.Il apprend donc à chaque instant. Y compris à sur-vivre dans un système scolaire qui peut être absurdepour certaines formes d’intelligence.

L’autre paradigme — qui n’a donc rien à voiravec les pédagogies différentes — est centré surl’”apprendre”. Apprendre n’est pas le corollaired’éduquer, d’enseigner ou de former… Onapprend des choses qui ne nous sont pas ensei-gnées et l’on nous enseigne des choses que nousn’apprenons pas. Apprendre et enseigner sontdeux activités distinctes, non liées, voire antino-miques : l’enseignement peut empêcher d’ap-prendre ou l’entraver. “Plus le maître enseigne,moins l’élève apprend” (attribué à Confucius).

Pour une éco-éducationL’éco-éducation, en se centrant sur les relations

entre le savoir, l’apprenant, son activité et leur

milieu, se situe dans cet autre paradigme,“apprendre”. Malgré la présence du mot “éduca-tion” — conservé, ici, pour ne pas trop dérouter etfaciliter ainsi le chemin vers une prise deconscience —, l’éco-éducation n’est pas une “édu-cation” stricto sensu ou ne passe pas par elle.

Les termes éco-éducation ou éco-formation, quel’on rencontre quelquefois, réfèrent à une éducation— ou à une formation — à l’écologie ou à l’environ-nement. Ce n’est pas dans ce sens que nous l’enten-dons, ici, mais dans celui d’une éducation ou d’uneformation qui soit, elle-même, écologique.

Etudier les relationsL’écologie est le champ qui étudie les relations

entre un organisme (animal, végétal, humain), sonactivité et le milieu dans lequel il vit. Ce n’est doncpas l’étude de l’organisme (biologie), ni celle de sesactivités (sciences économiques et sociales), ni cellede son milieu (sciences de la vie et de la terre) —non que chacun de ces champs soit sans intérêt. Laconfusion est fréquente entre nature/environne-ment (le milieu) et l’écologie. L’écologie est, ici,l’étude des relations. De la même manière, une éco-éducation est donc centrée sur les relations entre unenfant (ou un adulte apprenant), son activité et lemilieu dans lequel s’exerce cette activité. La confu-sion courante est, ici aussi, de prendre l’un des élé-ments de la triade, voire deux ou même les trois,pour pertinents et pour finalité. Ainsi, il est fré-

Pédagogies

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9. Voir notre “Apprendre la vie”,Silence n° 358, juin 2008, p. 48.

Petit panorama du modèle "éduquer" (écoles différentes)Pour s’initier et y voir clair :n Jean Houssaye, Quinze pédagogues : leur influenceaujourd'hui, Bordas, 2000n Dominique Sénore, (Re)découvrir le métier de profd’école : la preuve par neuf, Chronique Sociale, Lyon,2008, 78 pages. Neuf “balades pédagogiques”, cha-cune proposant une "posture pédagogique" : les“petits livres” de Vaulx-en-Velin, un atelier philo, lejeu comme support pédagogique, les conseils de typeFreinet, etc.

Des pédagogues :n John Dewey : apprendre en faisant : L'école et l'en-fant, Fabert, 2004n Célestin Freinet : le travail et la coopération dansl'apprentissage, l'insertion dans la vie locale, y com-pris politique : Œuvres pédagogiques, tome 2, Seuil,1994. Voir également l'ICEM, www.icem-pedagogie-freinet.org.n Paulo Freire : les hommes s’éduquent ensemblepar l’intermédiaire du monde : Pédagogie des oppri-més, conscientisation et révolution, Maspero, 1974n Maria Montessori : aide-moi à faire seul : Pédagogiescientifique, Desclée de Brouwer, 1958

n Heinrich Pestalozzi : le concret avant l’abstrait, leproche avant le distant, ancré dans l’agricole etrecours à l’enseignement mutuel n Carl Rogers : congruence, empathie et non-juge-ment : Liberté pour apprendre, Dunod, 1969n Rudolf Steiner : pour connaître la nature del’homme en devenir, il faut avant tout se fonder surl’observation de la nature cachée de l’être humain :Pédagogie et connaissance de l'Homme, Editions anthro-posophiques romandes, 1981n Henri Wallon : interaction affectivité-intelligence :De l'acte à la pensée, Flammarion, 1942 Voir égale-ment le GFEN, www.gfen.asso.fr

Pratique :n Roger Auffrand, Guide-annuaire 2009 des écoles dif-férentes, http://ecolesdifferentes.info.

Sites :n Prix de l’innovation éducative organisé par l’asso-ciation “Pour l’école” et par la ligue del’Enseignement :www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/2007/85_LePrixdel'innovationeducative.aspx n La fédération des Etablissements scolaires publicsinnovants : www.fespi.org

> Publié dans Silence :

n Célestin et l’école moderne,n° 349, sept 2007, p. 43

n Ivan Illich : le droit d’ap-prendre, n° 330, déc 2005, p. 31

n Le village éducatif : LosArenalejos, La Poudrière, n°294, mars 2003, pp. 3-9

n Ecologie et école : ne pasconfondre école et éducation,écoles alternatives, n° 257, mai2000, pp. 7-16

n Ecoles différentes :Bonnaventure, Steiner, Decroly,n° 215, mars 1997, pp. 4-16

> Prolonger

Une rencontre sur l’éco-éduca-tion, dans le fil de ce dossier, estproposée aux lecteurs deSilence et à leurs amis, le mer-credi 29 avril 2009, de 18h à20h, à Silence, 9, rue Dumenge,69004 Lyon. S’inscrire auprèsde Clémence, au 04 78 28 0783, [email protected].

Apprendre est tout aussi naturel chez l’homme querespirer ou digérer : sans apprendre, il ne survit pas.

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quent que l’on se centre, soit sur l’enfant ou l’élève(psychologie), soit sur l’activité langagière ou lamathématique… Parfois on enrichit cela en se cen-trant sur l’activité langagière dans une situationdonnée ou bien la mathématique en situation-pro-blème… mais pratiquement jamais sur l’ensembledes relations entre un individu, son activité et lemilieu dans lequel il l’exerce cette activité.

Le fondement du “monde”Si nous insistons autant sur les relations, c’est

certes que ce principe est fondateur et discrimi-nant. Mais c’est surtout que le “sens” n’existe pasen soi mais bien par les relations. L’intelligence ou,plus exactement, ses degrés de manifestation, est-elle autre chose que la plus ou moins vaste saisiedes relations ? Enfin, scientifiquement parlant, lesrelations sont le fondement même du “monde” : enréalité, il n’y a pas de phénomène simple, le phé-nomène est un tissu de relations10.

Ce principe, simple, étant posé : les relationsentre l’apprenant, son activité et son milieu, il n’y aplus grand-chose à ajouter. La simplicité ne lèvepas, pour autant, les difficultés — de compréhen-sion, comme de mise en pratique.

Un point de vue applicable partout

Les appellations : éducation nouvelle, moderne,active, émancipatrice, libertaire, libératrice, coopé-rative… peuvent recouvrir partiellement ce prin-cipe. L’étiquette n’est pas, ici, l’important. Bien desétablissements scolaires privés tentent de se rappro-cher de ce principe, plus ou moins explicitement.Ce principe peut être partiellement applicable etgénéralisable dans des établissements scolaires sanscaractères spécifiques reconnus. La mise en œuvrede principes d’éco-éducation est, en effet, davan-tage une question de point de vue et de compré-hension que de moyens ou d’autorisations.

Un auto-apprentissageOn peut alors analyser ce qui se fait, ce qui s’est

fait ou ce qui va se faire, dans une salle de classe ouailleurs, avec un élève ou avec qui que ce soit quiapprend, à la lumière de ce simple principe fonda-mental : quels sont les relations entre cet orga-nisme, son activité et leur milieu ?

Passer à l’ensemble de leurs rela-tions, c’est changer de paradigme,c’est passer du champ de l’ensei-gner au champ de l’”apprendre”—acte si naturel11.

Une telle éducation est, defait, une aide à un auto-appren-tissage ancré dans la géographieet dans l’histoire de la per-sonne.

Les cinq caractéris-tiques d’un apprendreviable12 sont : prendreen compte l’expé-rience ; lier la pen-sée, le contexte etl’action ; s’attacher àla vie et non à une

idéologie ; viser la simplicité et la générosité ; êtreresponsable de soi-même, de la nature, des autreset des générations futures.

Un apprendre viable est d’abord relié à tous lesmoyens mis en œuvre par l’apprenant pour satis-faire ses besoins essentiels.

Se relier au vivantEn milieu scolaire, par exemple, il suffit de

changer de perspective. Ainsi, à partir de la simplequestion : “d’où vient mon petit déjeuner ?”13, onpourra travailler aussi bien la langue, la mathéma-tique, l’anglais, la géographie, l’économie, l’écrit,l’histoire, la vie de la terre… (le programme reste lemême), mais dans une perspective qui a du senspour celui qui étudie et qui relie celui-ci à ce qui estvivant sur cette terre. On pourra procéder de mêmeavec : “d’où viennent cette feuille de papier, l’eau durobinet ?”, et ainsi de suite. On pourra, une autrefois, reprendre avec : “que deviennent mon petitdéjeuner, cette feuille de papier, l’eau du robinet ?”.

L’important est un apprentissage en relation desrelations, un apprentissage relié à soi et au reste dumonde.

“L’enjeu n’est rien moins que la modification[des pensées,] des réflexes conditionnés et desgestes [quotidiens] d’apparence anodine”14.

Jean-Pierre Lepri n

Jean-Pierre Lepri est membre du CREA,Cercle de réflexion pour une éducation authentique

71300 Mary - [email protected]

Merci à Plantu pour nous avoir autorisé la reproduction de ses dessins

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Pédagogies

10. Gaston Bachelard, Le NouvelEsprit scientifique, PUF,Quadrige.

11. Voir note 9.

12. Selon Munir Fasheeh, inEducation écologique dans la viequotidienne, UNESCO, "Alpha2000", p. 64. C’est le seul texte,à notre connaissance, qui traiteexplicitement d’éco-éducation ausens où nous l’entendons ici.

13. Cette idée nous a été communi-quée par un éducateur kenyanqui la promeut dans les écoles deson pays.

14. Frédéric Paul Piguet, Approchesspirituelles de l’écologie, éd.Charles Léopold Meyer, 2004, p. 10. Bien entendu, derrièrecette visée “simple”, se jouent, auplus profond, la question et letravail de sa propre identité(“que suis-je, ici et maintenant,avec ce qui m’entoure ?”).

Petit panoramadu modèle“apprendre”n Célestin Freinet, “Laméthode naturelle”, inŒuvres pédagogiques, tome2, Seuil, 1994n Masanobu Fukuoka,L'Agriculture naturelle : théorieet pratique pour une philosophieverte, Mesnie Tredaniel, 1990n Ivan llich, “Une sociétésans école”, dans Œuvrescomplètes, vol. 1, Fayard, 2004n Jean Liedloff, Le Concept ducontinuum : à la recherche dubonheur perdu, Ambre, 2006n Alexander S. Neill, Libresenfants de Summerhill,Maspero, 1970 (ép.), LaDécouverte, 2004n Jacques Rancière, LeMaître ignorant : cinq leçonssur l’émancipation intellec-tuelle, 10/18, 2008CREA-Apprendre la vie(Cercle de réflexion pourune éducation authen-tique) : “Lettre” mensuellegratuite, envoyer un mélvide à [email protected] 6 timbres (pour 6 numé-ros) à CREA, 71300 Mary.

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Citoyens de vie

Des coloniespas commeles autresL'association Le petit prince pro-pose depuis 1985 des séjours devacances dans le cadre de l'éduca-tion populaire. Ayant adhéré à lacoordination pour la promotiond'une culture de non-violence etde la paix, elle a mis en place desséjours “Citoyens de vie” qui,autour d'un projet de développe-ment de la confiance en soi, pro-posent des activités originales :camps dans des lieux naturels,baignades en rivière, jeux coopé-ratifs, communication non-violen-te, théâtre social, théâtre-forum,arts mêlés… Pour la quatrièmeannée, le projet Citoyens de vie sedécline en deux séjours àLachamp-Raphaël en Ardèche :

Energie et grand air, du 3 au 16juillet et du 1er au 14 août pourles 7 à 12 ans ; Bouge le mondedu 17 au 30 juillet et du 16 au 29août pour les 12 à 16 ans. LePetit Prince, Fontaine de l’Aube,84160 Cadenet, tél : 04 90 6810 00, www.lepetitprince.asso.fr

Base-ElèvesUn directeurd'école démis de ses fonctionsLe 3 février 2009, Jean-Yves LeGall, directeur de l'école primairede Notre-Dame-de-Vaulx (Isère)s'est vu informer d'une “mesureadministrative de retrait d'em-ploi” (la perte de son poste dedirecteur, mais pas d'instituteur)au 1er septembre 2009 si d'ici le

27 mars 2009, il n'a pas commu-niqué à ses supérieurs les donnéesnécessaires à la mise en place dela “base-élèves”. Avec le soutiendes syndicats et de la Ligue desdroits de l'homme, environ 200directeurs d'école se sont déjàdéclarés opposés à ce logiciel.Celui-ci expérimenté depuis 2005et généralisé actuellement, permetofficiellement de suivre le par-cours scolaire d'un élève. Lesenseignants et les défenseurs desdroits humains estiment qu'il per-mettra aussi de suivre les enfants

dont les familles ont des pro-blèmes comme les sans papiers.Une telle sanction est une premiè-re en France. http://retraitbasee-leves.wordpress.com.

Répressioncontre lesdésobéisseursAlors que plus de deux milleenseignants désobéissent en refu-sant d'appliquer les réformesmises en place, la répression segénéralise sous forme de retenuede salaire (un jour de salaire enmoins pour une heure non faite).Pour soutenir ceux qui sont sanc-tionnés, les syndicats organisentdes caisses de solidarité. On peutenvoyer un chèque à l'ordre deSud-Education à VéroniqueDecker, Ecole Marie-Curie,impasse Emile-Zola, 93000Bobigny.

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Eco-prêtspour l'isolationLe 29 février 2009, le gouverne-ment a donné le feu vert pour des“éco-prêts” aux particuliers quiveulent isoler leur logement. Unprêt à taux zéro d'un montantmaximum de 30 000 € rembour-sable en dix ans pourra être sous-crit en échange d'un engagementprécis de réduction de sa consom-mation d'énergie.Pour le logement social, un autremode de prêt à taux réduit(1,9 % sur quinze ans) a été misen place pour aider à la rénova-

tion de 800 000 logements d'ici2020.

Bretagne

BrudedL'association Bruded, Bretagnerurale et rurbaine pour un déve-loppement durable, rassemble àl'origine des communes qui ontdéjà réalisé ou qui ont en projetun écoquartier. Suite aux succèsdes premières expériences, elle estmaintenant sollicitée par des com-munes de toute la France. Dequatre communes en Bretagne,elle est en lien maintenant avecune quarantaine de communes.Bruded, www.bruded.org, tél : 0964 30 85 24.

Ille-et-Vilaine

Projet d'habitatgroupéBazouges-sous-Hédé, communesituée à 25 km de Rennes, estdéjà connue pour son lotissementécologique, les Courtils, réelleinnovation sur le plan architectu-ral et environnemental. Avec lemême engagement, la communelance un nouveau projet : lesCourtils-II. Celui-ci comprend unepartie lotissement écologique enmaisons individuelles et uneseconde en habitat groupé écolo-gique intégrant la participationcollective des habitants à laconception du projet.L'association rennaise Parasol etle réseau Cohérence en animerontla démarche de conception parti-cipative. Association Parasol, 11,square de Galicie, 35000 Rennes,www.hg-rennes.org. Réseau cohé-rence, www.reseau-coherence.org.

Nord

RuralZedLes concepteurs de BedZed, unlotissement économe réalisé en

2002 dans la banlieue de Londres(90 logements), ont mis au pointune maison individuelle RuralZedqui peut être utilisée comme telledans un lotissement. Un premierexemplaire de cette maison a étéconstruit à Grande-Synthe (Nord)où elle devrait ensuite être dévelop-pée dans le cadre d'un écoquartier.Cette maison à ossature bois, pré-fabriquée en usine (montage en sixsemaines), avec une importantemasse thermique (21 tonnes prove-nant d'un remplissage en bétonécologiquedes murs inté-rieurs, un pla-fond en terrecuite, un solen pierrenaturellelocale) et unesur-isolation(30 cm). Surle toit, côténord, on retrouve les curieuses che-minées de BedZed qui assure demanière mécanique le renouvelle-ment d'air avec échangeur de cha-leur. Côté sud, on a un chauffe-eausolaire et 25 m2 de photopiles. Lechauffage provient d'un poêle àgranulés.Tous les équipements inté-rieurs sont basse-consommation(A+++). La première maison a étéinaugurée à l'automne 2008.www.ruralzed.com.

� Isolation naturelle… et intellectuelle

� Vue Nord-ouestD.R

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Photo-composition

Le photographe Chris Jordan amis en place un procédé pour réa-liser des photos géantes à partirde la répétition d'objets deconsommation courante. Ilmontre ainsi sur son site internet,la photo géante qui représentegénéralement la consommation

des Etats-Unis pendant quelquesminutes et un zoom qui permetd'observer dans le détail la répéti-tion de l'objet de base : ainsi unephoto est composée de la répéti-tion de 106 000 canettes d'alumi-nium, la consommation aux Etats-Unis toutes les trente secondes,une autre montre les gobelets enplastique consommés en six moispar les compagnies aériennes, lesarmes en circulation dans le pays,les dollars consommés pour laguerre en Irak, les téléphonesmobiles jetés… Images surwww.chrisjordan.com, puis cli-quer sur running the Numbers.Spectaculaire.

La société du donImaginons une société dominéepar l’homo donatus. Leséchanges par le don portent surle matériel et les ressourcesnaturelles mais ce sont aussides rites, des émotions, desdanses, des fêtes, des politessesou encore l’éducation, la santéou tout autre service. Tout cequ’une personne arrive à produi-re et à donner lui confère unenotoriété et un prestige social.La richesse est évaluée par ce

que la personne arrive à donner.Par contre, si une personneconsomme ou détruit sans par-tager ou rendre, elle devientégoïste, avare et risque d’êtrerejetée de la société ou simple-ment de moins recevoir.La convention sociale du “don-ner, recevoir et donner à nou-veau” stimule la générosité et la confiance puis la réciprocité.Ainsi, le contrat social engagépar le don permet une bonnecohésion sociale sur la durée.Si le don est l’unique formed’échange, chaque individu esttenu de travailler. Une compéti-tivité s’installe entre lesmembres de la société pourmaximiser la capacité de donneren fonction des capacités dechacun. Le système est écologi-quement durable car leséchanges avec la nature suiventla même convention.L’échange par le don n’a pasbesoin d’être chiffré, la valeurde l’échange est déterminée parla convention sociale.L’information et les connais-sances techniques liées auxéchanges sont importantes pourque la valeur estimée ne soit pastrop faussée. Les gens échan-gent librement en portant beau-coup d'attention aux besoins deleurs voisins avec la certituded'avoir assez pour vivre une viesympathique et dynamique.D’après la littérature et lesgrands théoriciens, l’homo dona-tus n’est pas une utopie maisune réalité actuelle omniprésen-te de l’organisation sociale.C’est seulement une approche etun angle d’observation peu com-muns. Alors, pourquoi ne pasessayer de concrétiser cettethéorie ou vision en un projet devie ? Plus sur : http://homodo-natus.netcipia.net.

1 8 S!lence n°367 avril 2009

Lors de l'Assemblée Générale de 2008, le souhaitétait d'organiser des rencontres des Ami-e-s deSilence plus militantes. Celles-ci auront lieu

cette année dans le cadre du "Camp Action Climat" àNotre-Dame-des-Landes (près de Nantes). Ce campregroupera des personnes et des organisations s'op-posant au projet d'un nouvel aéroport et comprendrades actions non-violentes. Il aura lieu du 3 au 9 août2009 sur les terres menacées par ce projet et seraprécédé d'une semaine de préparation du 27 juilletau 2 août.

Vous pouvez obtenir des infos sur ce camp sur lesite : www.campclimat.org.Venez camper avec votre sourire, votre voix et vosinstruments de musique, votre créativité et votreenthousiasme, vos propositions d'ateliers et d'actionsainsi que votre énergie pour participer aux tâchescollectives. Les chiens seront priés de rester chezeux !L'adhésion à l'Association des Ami-e-s de S!lence estde 10 € par adulte, pour l'année.Pour une question d'organisation, nous vous deman-dons d'adhérer avant le 21 juin 2009Pour vous inscrire :n soit par internet http://amisilence.apinc.org pourque les gens qui y ont accès puissent rentrer leurscoordonnées pour leur adhésion et qu'on n'ait pas àfaire de travail de saisie complet. De plus cela nouspermettra d'afficher des infos sur la spécificité desAmi-e-s de Silence.n soit en contactant :

- Hélène (pour les gens dont l'indicatif tél. est le01) : 04 50 84 01 71, [email protected],

- Rosa (indic tél. 02) : 09 54 01 67 94,[email protected],

- Guillaume (indic tél. 05) : 05 63 29 19 13,[email protected],

- Monique (indic tél. 03 et 04) : 04 90 09 66 95.C'est à ce dernier numéro que vous pourrez avoir desinfos jusqu'au 20 juilletA bientôt !La collégiale des Ami(e)s de Silence.

Réseau CocagneLe premier jardin de Cocagne ouvre en France

en 1991, à Chalezeule, près de Besançon. Ils'agit alors de favoriser les savoir-faire de nom-

breux chômeurs ruraux autour d'un projet de réinser-tion en maraîchage bio. L'association d'origine avaitdéjà une scierie en structure de réinsertion. Le modèle avec distribution de paniers bio solidaires plait etd'autres jardins ouvrent rapidement. En 1996, il y en a 20. En 1999, 50… A cette date se met en place leRéseau Cocagne qui autour d'une charte fixe le fonctionnement des jardins qui veulent rejoindre le réseau.Début 2009, il y a une centaine de jardins… dont trois se sont spécialisés dans l'horticulture. La régionRhône-alpes est la plus dynamique avec 23 jardins. Ces jardins emploient près de 500 personnes pour l'enca-drement et ont reçu l'année dernière plus de 3000 personnes en contrat d'insertion. Environ 15 000 famillessont adhérentes… dont 900 sont présentes dans les conseils d'administration.Souvent installés sur des terrains appartenant aux communes, de plus en plus de jardins construisent leurspropres bâtiments agricoles. Ceux-ci sont alors réalisés en partie lors de chantiers collectifs, nouvelle sourcede formation, avec des ambitions élevées en matière environnementale. Ainsi le jardin de Cocagne de La Tour-de-Salvigny (nord de Lyon) vient d'inaugurer ses nouveaux locaux : un bâtiment sain à énergie positive (c'est-à-dire qui produit plus d'énergie qu'il n'en consomme). Un projet similaire est en cours à Peyrins (Drôme).Réseau cocagne, 2, Grande Rue, 25220 Chalezeule, tél. : 03 81 21 21 10, www.reseaucocagne.asso.fr.

Rencontre des Ami-e-s de Silence

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Page 19: Silence 367 - Revue Silence

Après-pétrole

La voiture de demain ?Il se vend actuellement près de50 millions de voitures par andans le monde (35 millions dansles pays de l'OCDE, 15 millionsdans les autres pays). Dans unrapport remis le 28 septembre2008 par Jean Syrota, expert enénergie, à Eric Besson, secrétaired'Etat chargé de la prospective,l'auteur analyse ce que peut êtrela voiture de demain, avec unpétrole rare et une lutte contreles gaz à effet de serre. Le rap-port rendu public par Le Pointseulement le 3 décembre 2008,indique que le plus vraisemblablesera le développement de nou-veaux carburants liquides soit àpartir de la biomasse (agrocarbu-

rants), soit à partir du charbon(par la liquéfaction) soit à partirdu gaz. Ces carburants liquidesont l'énorme avantage de pouvoirutiliser les infrastructures exis-tantes et de ne nécessiter que defaibles modifications dans lesmoteurs. Les voitures roulant augaz directement posent des ques-tions de sécurité et la mise enplace d'infrastructures coûteuses.Les voitures à air comprimé n'ontpas de développement possible(mauvais rendement). Celles àhydrogène ne se développerontpas : les piles à combustible reste-ront hors de prix du fait de l'utili-sation de composants dont lesprix s'envolent déjà. Quant à lavoiture électrique, elle ne peut sedévelopper qu'en déplaçant leproblème : la pollution estailleurs dans sa production (cen-trales thermiques plus vraisem-blables que les panneaux solaires)

et les performances de vitesse res-tent médiocres. Jean Syrota prônedonc une recherche accrue pourdiminuer la consommation actuel-le des moteurs à carburant liqui-de, notamment en limitant lescylindrées et suggère de ne recou-rir aux voitures hybrides carbu-rant liquide-électricité que pourdes usages urbains spécifiques. Lerapport ne remet évidemment pasen cause l'usage de la voitureindividuelle, ni le risque de ruptu-re dans l'approvisionnement desmatériaux (une petite voiturepèse une tonne).

Transitionvers lasobriétéDes groupes sur la transition versla sobriété voient actuellement lejour, dans le droit fil du dossierque nous avons présenté dans lenuméro de février 2009. Ainsi, ilexiste un groupe sur le Trièves(sud-Isère) que l'on peut contac-ter par le biais de leur blog :http://aprespetrole.unblog.fr. LesAmis de la Terre de Belgique(tél : 081/ 40 14 78) ont lancéégalement un groupe à Louvain-la-Neuve (voir http://www.amis-delaterre.be/article.php3?id_article=507)

Paris

Crise éthique,éthique de crise ?La revue de réflexion sur ladécroissance Entropia et leCetcopra, Centre d'études destechniques, des connaissances etdes pratiques (Université Paris 1Sorbonne) organisent une ren-contre sur ce thème le samedi 4avril de 10 h à 18 h, amphi 2B,au centre Panthéon Sorbonne, 12,place du Panthéon, 75005 Paris.Trois tables-rondes sont organi-sées : Crise éthique, éthique decrise, animée par SergeLatouche ; De quelle crise par-lons-nous animée par Jean-ClaudeBesson-Girard ; Crise et transi-tions politiques animée par JanSpurk. Intervenants pressentis :Miguel Benasayag, Gille Clément,Yves Cochet, Geneviève Decrop,Dany-Robert Dufour, FabriceFlipo, Alain Gras, BernardGuibert, Jean-Marie Harribey,Paul Lannoye, Frédéric Lordon,Carla Ravaioli, Agnès Sinaï,Michael Singleton… Entrée libredans la limite des places dispo-nibles. Entropia, tél. : 04 90 6518 66, www.entropia-la-revue.org.

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Millevaches

Nouvelles violencesL'Atelier à Royère-de-Vassivière est un bar-res-

taurant-boutique créé en 2003, qui fonction-ne de manière autogérée avec une douzaine

de salariés et qui organise des soirées culturellesdiverses. Le 13 février 2009, alors que se dérouleun concert avec 70 personnes, vers 23 h, un grou-pe d'une dizaine de personnes arrive, à l'attitudedécalée par rapport aux autres. Quand le concertest fini, alors que le public est parti, le groupe estresté au fond de la salle. Au cri de “c'est parti”, ilcommence à se jeter sur les personnes encore pré-sentes et casse tout ce qu'il peut. La violenceextrême dure quelques minutes, puis nouvel ordre“on y va” et le groupe disparaît. Une personne aune double fracture à la mâchoire, une autre desblessures au crâne, le lieu est dévasté.

Une simple descente d'un commando d'extrême-droite ?

Il faut tenir compte que L'Atelier n'est qu'à unevingtaine de kilomètres de Tarnac où la police estintervenue en masse le 11 novembre dernier : des“ultragauchistes” y tenaient là-aussi une épicerie-resto, lieu de convivialité (voir Silence n°365). Lesmédias se sont alors déchaînés pour dénoncer laprolifération des “marginaux” sur le plateau deMillevaches. Entre les deux lieux, se trouventFaux-la-Montagne, où l'on trouve Ambiance Bois,Télé-Millevaches, la revue IPNS…

Au moment où ce genre de pratiques pourraitmontrer qu'une autre sortie de la crise écono-mique est possible, on peut imaginer que cela engêne dans les sphères proches du pouvoir.

n Atelier à Royère-de-Vassivière, 23460 Royère-de-Vassivière, tél : 05 55 64 52 22, http://late-lier23.free.fr.

n Télé-Millevaches, Le Bourg, 23340 Faux-La-Montagne, tél : 05 55 67 94 04.

n soutien à Tarnac : www.soutien11novembre.org.

Hérault

Stages d'été à l'ArcheL'Arche de la Fleyssière organisedifférents stages cet été. 13 au 18juillet : Connaissance de soi et mas-sage biodynamique. 20 au 25juillet, session de famille : décou-vrez l’Arche avec vos enfants,quatre jours plein d’activités, dejeux, de rencontres et d’échange, depromenades et de détente dans uncadre calme et propice auxfamilles. 2 au 8 août :Yoga et res-sourcement dans la nature, respira-tion, postures, relaxation profonde,techniques de nettoyage. 9 au 15août : Danses des Balkans.Association La Fleyssière,Communauté de l’Arche, KatharinaMöckel, La Fleyssière, 34650Joncels, tél. : 04 67 44 40 90.

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� Tricycle caréné deux places à assistanceélectrique : voici la vraie “voiture” dedemain !

Page 20: Silence 367 - Revue Silence

IVG

Evolution planétairePour limiter les conséquences sou-vent terribles des avortements clan-destins, le Sénat uruguayen a votéle 11 novembre 2008 une loi auto-risant l'IVG dans les douze pre-mières semaines de grossesse.

En dix ans, d'après l'étude 2008 del'International Family Planning,16 pays ont augmenté les délaislégaux d'avortement et l'évolutionest notable en Amérique latinecatholique. Seulement deux paysont modifié leur loi en sensinverse : le Nicaragua (en 1998) etle Salvador (en 2006).A noter que les taux d'avortementssont à peu près les mêmes quelleque soit la législation mais, évidem-

ment, les conséquences sanitairessont très différentes. A l'échelleplanétaire, l'avortement clandestindemeure une cause majeure dedécès des femmes.Le taux le plus bas d'IVG est celuide l'Europe de l'ouest (12 pour1000 femmes entre 15 et 44 ans),en raison de l'usage répandu descontraceptifs et des abortifs“immédiats”. Ce qui confirme que lemeilleur moyen de faire baisser lerecours dangereux à l'avortementest bien d'aider les femmes à deve-nir maîtresses de leurs grossesses.(source : www.guttmacher.org)

Canada

La femmederrière le soldatLe système militaire ravale bienbas les épouses de soldats. AuCanada l'armée s'efforce de main-tenir une stricte division sexuelledu travail afin de s'assurer de l'en-tière disponibilité des soldats, enencourageant les femmes de mili-taire à prendre en main les tâchesdomestiques. La vie familiale estorientée uniquement par le travailde l'homme. Elle est rythmée parses absences, durant lesquelles lafemme doit encore faire plus desacrifices, pour des raisons delogistique, notamment les déména-gements. Difficile pour elles dansces conditions d’avoir une profes-sion ou de mener à bien d’autresengagements. 53% des épouses demilitaires canadiens n'occupentaucun emploi à l'extérieur de lamaison, ce qui n'est le cas quepour 23% des Canadiennes engénéral. Et encore s’agit-il d’em-plois à temps partiel et faiblesrevenus, trop courts pour pouvoirbénéficier de régimes de retraitesou d’avantages sociaux. Leurdépendance économique fait quepeu d'entre elles prendront lerisque de divorcer, car elles ontbeaucoup trop à perdre, particuliè-rement parce qu'il est peu pro-bable qu'elles aient conservé leurscompétences professionnelles ouacquis leur propre capital.L'armée prend pour acquis cessacrifices de l'épouse et jamaiselle n'est traitée comme ayant tra-vaillé pour eux, mais plutôtcomme ayant simplement fait sondevoir d'épouse. Ainsi, non seule-ment la force de travail desfemmes ne leur est pas reconnuefinancièrement, mais les femmesservent en définitive de garantie àce que le soldat soit toujours prêtau combat. En France, la situation

est quasiment la même. (Source :Marilyn Ouellet, journal del'UQAC, Le Griffonnier n°46).

La Norvègedonne pourl'éducationdes fillesCe pays qui versait déjà 159 mil-lions de dollars a choisi, endécembre 2008, d'en verser neufde plus pour les deux années2008-2009. Cette décision a étéprise lors d'un meeting internatio-nal qui a insisté sur l'urgence d'in-tensifier les actions pour accom-plir le programme Éducation pourtous, en particulier en directiondes filles, d'ici 2015. Et laFrance ? (source United Nationgirl's éducation initiative, UNGEI)

Les déchaînéesLe groupe des déchaînées s'est misen place pour dénoncer le condi-tionnement médical imposé auxfemmes, en particulier pour l'ac-couchement, l'avortement, l'exci-sion, l'épisiotomie, la contracep-tion… Elles demandent lapossibilité d'accoucher librement àdomicile, dénoncent les positionsofficielles de l'obstétrique. Lesanimatrices utilisent l'humourpour faire passer le messagecomme en témoignent les vidéosprésentées sur leur site :http://dechaineesweb.free.fr.

2 0 S!lence n°367 avril 2009

Pétition pour le planningfamilialUn tiers des 70

associationsdépartementales

du Mouvement françaispour le planning fami-lial (MFPF), qui ani-ment des centres d’in-formation ou deplanification familialeen France (écoute,conseils, aide à lacontraception, accueil des mineures, éducation à la sexualité…), redou-tent de devoir mettre la clé sous la porte. Pour la première fois en tren-te-sept ans, les subventions de l’Etat ont été réduites de 42 % pour2009. “Ce n’est pas assez pour tuer les structures les plus solides, maisc’est la mort de toutes nos petites associations”, s’est emportéeFrançoise Laurant, présidente du mouvement (Le Parisien / Aujourd'huien France, 28 janvier 2009). Symbole du droit des femmes à disposer deleur corps, le Planning familial est porté par 1000 bénévoles et 420salariés qui reçoivent chaque année 450 000 personnes : l’adolescente àl’aube de sa vie amoureuse, la jeune femme qui veut prendre la pilule, lamère qui redoute d’être enceinte pour la quatrième fois… A une époqueoù les relations filles-garçons se tendent, où les avortements chez lesmineures restent très élevés, Françoise Laurant estime au contraire “queles subventions devraient être multipliées par trois”. Le 27 janvier 2009,Lucien Neuwirth, auteur (RPR) de la loi qui a légalisé la contraceptionen 1967, lui a apporté son soutien, tout comme l’ancienne ministre PSaux droits des femmes Yvette Roudy. Les représentantes du MFPF ontété reçues le 19 février 2009 par leur ministre de tutelle, BriceHortefeux. Le ministre a promis d'apporter une réponse pour un nou-veau contrat de trois ans. En attendant une confirmation, la pétitioncontinue sur : www.planning-familial.org/ouverture.php

Les études montrent qu'êtreenceinte pour une femme aug-mente le risque d'être battue.

Selon une étude canadienne, cetteaugmentation de la violence provient

neuf fois sur dix du fait que l'en-fant n'est pas désiré. 40 % desfemmes battues l'ont été pendantleur grossesse. Les coups dou-blent le risque d'une fausse-couche et sans aller jusque là,on observe le plus souvent unefaiblesse du poids du bébé à lanaissance. (plus sur :www.sante.gouv.fr/htm/actu/

violence/consequences.htm)

Enceintes et battues

Échange publicitaire

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Vaccins n Corruption généralisée ? Le PrHarald zur Hausen a eu le prixNobel de médecine 2008 pour avoirdécouvert un lien entre le cancer ducol de l'utérus et les papillomavirus(HPV). Ses travaux ont abouti à lacommercialisation des vaccinsGardasil (Sanofi Pasteur MSD) etCervarix (GlaxoSmithKline). Lesdroits sur ces vaccins profitent àAstra Zeneca (236 millions de dol-

lars en 2007 selon le Tages-zeitung)… Or dans son conseil d'ad-ministration on trouve BertilFredholm et Bo Angelin, deuxmembres du comité d'attribution duprix Nobel. Il s'avère qu'AstraZeneca sponsorise par ailleurs desactivités du Comité Nobel.Un prix Nobel qui tombe donc d'au-tant mieux que l'efficacité des vac-cins est aujourd'hui contesté : uneprocédure judiciaire a même étéengagée aux Pays-Bas par une équi-pe hospitalo-universitaire qui estime

que les autorisations de mise sur lemarché des vaccins ne s'appuientpas sur des preuves d'efficacité. AuxEtats-Unis, la chaîne CBS et leWall Street journal ont mis en évi-dence le versement de sommesimportantes de laboratoires àl'Académie américaine de pédiatrieet à une association de consomma-teurs, juste avant que les firmesdemandent au gouvernement de lan-cer des campagnes de vaccination…Ce que le gouvernement a refusé.(Alternative-Santé, février 2009)

n Pour l'interdiction de la publi-cité. 24 sénateurs du groupe CRC,Communiste, républicain etcitoyen, ont déposé le 15 janvierdernier un projet de loi visant à ceque l'interdiction de publicité pourles médicaments s'applique égale-ment aux vaccins. Un projet quiaura du mal à être débattu par nosélus tant la pression du lobbiepharmaceutique est importante.(Alternative santé, mars 2009)

La salive pourles bilans de santéLa composition de la salive estextrêmement complexe, on y trou-ve plus de 150 molécules de pro-téines différentes. Plusieurs étudesmédicales ont montré que les pro-portions entre ces protéinesvarient selon l'état de santé de lapersonne. L'analyse de la salivepourrait permettre de détecter desmaladies de manière souvent plusefficace que l'analyse du sang. Uneapplication pratique a déjà étémise en évidence : des chercheursde l'Université du Texas à Houstonont montré que l'analyse de la sali-ve permet de détecter la présenced'un cancer du sein, à un stadeextrêmement précoce. Une métho-de qui pourrait se substituer auxtraditionnelles mammographies,lesquelles sont de plus en plus sus-pectées d'être dangereuses commetoutes les techniques qui utilisentdes rayonnements.

2 1S!lence n°367 avril 2009

Bagarre européenneAlors que la commission euro-péenne, considérant qu'il n'y a pasde preuve des dangers du maïsMon810, exigeait que les paysmembres lèvent leur interdiction,une réunion du conseil desministres européens de l'environ-nement qui s'est tenue le 2 mars

2009, est venucontrecarrer cettedécision : 22 payssur 27, dont laFrance, ont deman-dé à pouvoir conti-nuer à interdire lescultures OGM surleur territoire.

Monsanto d'OrUne cinquantaine de faucheursvolontaires se sont retrouvés ledimanche 1er mars 2009 au salonde l'agriculture de Paris pour allerremettre à l'Afssa, Agence françai-se de sécurité sanitaire des ali-ments, un “Monsanto d'Or” suite àla publication d'un étude qui affir-me que le maïs OGM de la multi-nationale ne présente pas de dan-ger. Les faucheurs ont rappelé queles conditions de réalisation del'étude ne sont pas correctes et nepermettent pas de tirer de tellesconclusions. Ce n'est pas la premiè-re fois que l'Afssa publie ainsi desrapports favorables aux grandesentreprises, ce qui interroge sur lerôle “scientifique” de cette agence.

Béziers

Relaxe aprèsun refus deprélèvementADNJean-Emile Sanchez, porte-parolede la Confédération paysanne del'Hérault avait refusé un prélève-ment d'ADN suite à une interpel-lation dans le cadre d'une actiondes faucheurs d'OGM. Il est passéen procès le 13 février 2009.L'ancien procureur Georges Apap,venu en tant que témoin de mora-lité, a dénoncé la dérive de la loisur le prélèvement d'ADN. Il a

dénoncé son utilisation contre desmilitants qui ne peuvent être assi-milés à des délinquants. Le tribu-nal a entendu la défense : le 21février 2009, Jean-Emile Sancheza été relaxé.

Téléphonie mobilen Principe de précaution. Le 4 février 2009, la cour d'appel deVersailles a confirmé le jugement du tribunal de grande instance deNanterre d'octobre 2008 qui ordonnait à l'opérateur Bouygues-Télécom de démonter un pylône situé à quelques dizaines de mètresde riverains, à Tassin-la-Demi-Lune (ouest de Lyon). Le tribunal aainsi reconnu que la controverse scientifique sur la dangerosité desantennes-relais est suffisamment étayée pour que s'applique le princi-pe de précaution. L'opérateur se voit donner jusqu'à fin mars 2009pour démonter son pylône, faute de quoi il devra payer une amendejournalière de 500 €. L'opérateur devra verser 7000 € aux plaignantspour dommages et intérêts.n Carpentras : antenne à démonter. Un autre jugement a été pro-noncé le 3 mars 2009 par le tribunal de grande instance deCarpentras obligeant SFR à démonter une antenne en raison de “l'in-certitude de son impact sanitaire”.

n Wi-fi : recul de la mairie de Lyon. Après avoir testé depuis décembre 2007, la wi-fi dans des zonespubliques, la ville a annoncé début mars 2009 qu'elle renonçait à étendre le procédé pour deux raisons : l'uneest la faible utilisation du service, la deuxième est que la mairie craint une fronde comme c'est déjà le cas avecles antennes-relais.n Wi-fi : la mairie de Paris persiste. Après avoir désactivé la wi-fi dans les bibliothèques pendant un an, lamairie l’a fait rebrancher… provoquant de nouvelles protestations du personnel, et l'arrêt-maladie de déjà deuxpersonnes. Le 3 mars 2009, la mairie a finalement annoncé une conférence citoyenne qui se déroulera en avrilet mai 2009 qui traitera de la téléphonie mobile, de la wi-fi, de la wi-max et d'autres nouvelles technologies.

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Mexique

PromediosTrès tôt, constatant la difficulté decommuniquer sur leurs idées, lesZapatistes ont mis en place leurpropre structure de communicationPromedios. Celle-ci, installée à SanCristobal de Las Casa, au Chiapas,aide les communautés qui veulentréaliser des vidéos à se servir dumatériel, à réaliser des documentset à les offrir en ligne sur internet.Une association Promedios Frances'est constituée récemment pourassurer les traductions en françaiset pour relayer les informations enprovenance du Chiapas.L'association française a ainsi réaliséen 2008 trois DVD présentant neuffilms réalisés avant 2001. La ventede ces DVD doit permettre d'aider aufinancement de Promedios.http://promediosfr.free.fr ouwww.promediosmexico.org.

Antilles

Héritage colonialSelon les chiffres donnés parl'émission “spécial investigation”diffusée sur Canal+ le 8 février2009, en Martinique, les Békés,vieilles familles blanches des îles,

possèdent encore 52 % des terresagricoles, 40 % de la distributionalimentaire et gèrent environ 20 %du PIB… alors qu'ils représententmoins de 1% de la population. La“métropole” semble découvrir lasituation après la remarquablegrève générale qui a paralysé l'île.

Que manque-t-il à lacontestation ?En France, nous n'avons connu nirépression sanglante, ni bannisse-ment, ni déportation ; le chômagen'y est pas pire que dans d'autrespays… Le collectif Pièces et maind'oeuvre et les éditionsL'Echappée lancent donc un appelà contribution autour de la ques-tion suivante : que manque-t-il à lacontestation du point de vuemoral, intellectuel, théorique, pra-tique et autres pour faillir si piteu-sement et continûment ? Lesréponses sont à envoyer avant sep-tembre 2009 et les meilleursenvois feront l'objet d'une publica-tion. Anonymat possible. Pièces etmain-d'œuvre, c/o Les Bas-Côtés,59, rue Nicolas-Chorier, 38000Grenoble, [email protected] etéditions l'Echappée, 32, avenue dela Résistance, 93100 Montreuil,[email protected].

Bourse

De quelle crise parle-t-on ?En 2008, les actionnaires desentreprises cotées au CAC40 se

sont partagé 54,2 milliards d'eu-ros de dividendes. C'est effective-ment la crise puisque l'annéeprécédente, ils avaient eu droit à57,2 milliards. Et tous les béné-fices ne sont pas redistribués : letotal de ceux-ci pour le CAC40atteint 94 milliards en 2008contre 100 en 2007. On com-prend l'urgence pour le gouver-nement de leur venir en aide !(AFP et Le Monde, 21 février2009)

Millau

Les bienscommunsUn rassemblement est en projetà Millau les 3, 4 et 5 juillet2009 autour de la thématiquedes “biens communs”. Forums,débats, village associatif… sontau programme. Les pieds surTerre, 16, boulevard del'Ayrolle, 12100 Millau, tél. :05 65 61 64 65.

Pas que les gros…Nous indiquions en page 21 dun° de mars que les aides à lapresse ne nous concernaientpas… et que nos frais postauxavaient augmenté de 6 % au 1er

janvier 2009. Eh bien, surprise :début mars, la Poste nous a rem-boursé l'augmentation déjà ver-sée. Donc le gel des tarifs s'ap-plique bien à tout le monde.

2 2 S!lence n°367 avril 2009

Attac organise, du 1er au 7avril 2009, la 7e édition deson festival Images mouve-

mentées au cinéma 5 Caumartin,101, rue Saint-Lazare, 75009Paris.Thème de l'année : “soyonsréalistes, osons l'utopie”.n Mercredi 1er : les voyages deGulliver (9h30), l'homme quiplantait des arbres + Arrosez-lesbien + Dans la lune (14h), Labelle verte (16h), L'an 01 (20h)suivi d'un débat L'utopie aux mul-tiples visages.n Jeudi 2 : la ferme des animaux(14h), volem rien foutre al païs(16h), Clairvivre, enquête sur uneutopie + Jean-Baptiste Gaudin(18h), On revient sur Terre (20 h)suivi d'un débat : Urgence écolo-gique : l'affaire de tous.n Vendredi 3 : Land et Freedom(14h), Ici Najac, à vous la Terre(16h), En mai, fais ce qu'il teplaît + Itinéraires, choix de viealternatifs (18h), Célestin Freinet,une pédagogie de la vie + Lycéede rêve (20h) suivi d'un débat :Eduquer autrement.n Samedi 4 : La double face de lamonnaie + débat La monnaie au

cœur du vivre ensemble (14h),L'Indifférence + Danse Grosnydanse + débat avec l'associationPulsart (16h30),Altermondialistes, la révolutiondes consciences (18h), Les Lip,l'imagination au pouvoir (20h)suivi d'un débat sur économie soli-daire et micro-économie.n Dimanche 5 : Simplicité volon-taire et décroissance + débat uto-pie de la croissance, réalisme de

la décroissance (14h), Le tableauà souci, sur les derniers jours d'unsquat + Faire bouger le monde +Les arts de la résistance (16h30),Ce jardin-là et Villa el Salvador,les bâtisseurs du désert (18h30),L'emploi du temps (20h30) suivid'un débat sur le revenu incondi-tionnel pour tous ? n Lundi 6 : Oublier Cheyenne(14h), L'homme est le seul oiseauqui porte sa cage + The Take(16h30), Utopia ou l'art de sur-vivre + Médicalement + GroceryStore wars (18h30), Le familistèrede Guise + Huits-clos pour unquartier (20h) suivi d'un débatChanger de cadre pour changer de vie.n Mardi 7 : La Cecilia (14h),Salvador Allende (16h), LaCommune de Paris + La marchedes gueux (18h), Vivre l'utopie(20h) suivi d'un débat L'utopie aupouvoir.Programme détaillé surwww.local.attac.org/images-mou-vementees. Attac Paris Nord-Ouest, maison des associations,15, passage Ramey, 75018 Paris.

Augmenter le nombre de fonctionnairesSurprise dans les sondages : selon l'un d'entre eux réalisé pour

France-Info / 20 minutes, 72 % des Français ont une bonneimage des fonctionnaires (64 % dans les familles où l'on n'en

compte aucun)… et surtout 92 % sont pour en augmenter le nombredans les hôpitaux, 72 % dans la recherche, 68 % dans l'enseigne-ment… alors qu'ils ne sont que 49 % à la souhaiter dans les forces del'ordre et 27 % dans les administrations. Le gouvernement tiendra-t-ilcompte de ces priorités ? (20 minutes, 2 mars 2009)

Paris

Images mouvementées

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�Cours organisé dans les ruesde Lyon, en mars 2009

Page 23: Silence 367 - Revue Silence

Internet surconsomme !Selon une nouvelle étude publiéepar Alex Wissner-Gross, physicienà Harvard, deux recherches surGoogle consomment autant que dese faire une tasse de thé à l'aided'une bouilloire électrique. Il aégalement calculé qu'aux Etats-Unis, une heure de surf sur inter-

net produit jusqu'à 720 g deCO2… (par comparaison, lespetites voitures produisent 120 gau kilomètre) (Le Point.fr, 12 jan-vier 2009)

Végétarisme“Si vous mangez moins de viande,vous vous porterez mieux et la pla-nète aussi” a déclaré RajendraPachauri, président indien duGIEC, Groupement inter-Etats sur

le climat qui fédère les travaux demilliers de scientifiques. Il sait dequoi il parle : il est lui-même végé-tarien. Selon la FAO, Organisationdes Nations unies pour l'alimenta-tion, l'élevage est responsable de18% des gaz à effet de serre.

PrévisionspessimistesDe nombreux scientifiques esti-ment que le scénario “noir” duGiec, rendu public en 2007, est enpasse d'être dépassé. Alors que cescénario prévoit déjà une haussede température de 6°C d'ici 2100,l'Association américaine pour lapromotion de la science, réunie àChicago, fin février 2009, a pointéles domaines où la situation empire

plus vite que prévu. Concernant letaux de CO2, non seulement, aucu-ne stabilisation n'est en vue, maisle taux actuel de croissance restede l'ordre de 3,5 % par an ; lesconséquences sur l'effet de serredu méthane ont été largementsous-estimées ; les glaces fondentplus vite que prévu, or celles-ciretardent le réchauffement parleur effet-miroir vis-à-vis durayonnement solaire ; la destruc-tion des forêts tropicales ne seralentit pas ; les agrocarburantssemblent avoir un bilan CO2 pireque les produits pétroliers ; lesocéans saturent et leurs capacitésà fixer le CO2 sont en baisse… ettout cela se renforce mutuelle-ment, provoquant une accélérationdes phénomènes. (Politis, 26février 2009)

2 3S!lence n°367 avril 2009

Etats-Unis

Obama déjà en retraitPendant sa campagne, Barack Obama avait annoncé que les Etats-Unis prendraient la tête de la lutte contre le changement climatique,avec un objectif de réduction des gaz à effet de serre de 80 % d'ici2050, ce qu'il faudrait effectivement faire. Mais l'affaire aura faitlong feu. Dans son discours du 24 février 2009, Obama annonce enco-re sa volonté de rejoindre la lutte internationale… mais ne fixe plusque des objectifs importants pourles énergies renouvelables, annon-çant un doublement de leur pro-duction en trois ans. Or une bonnepart des investissements récentsdans ce domaine concernent lesagrocarburants… qui émettentautant sinon plus de gaz à effet deserre que les produits pétroliersclassiques. Il y a fort à parier quedans les années à venir, les Etats-Unis dont le niveau de vie n'est pasnégociable, continueront à être lesplus gros émetteurs par habitant.

Jean-LouisValatxPrésident d'honneur de l'associa-tion des vétérans des essaisnucléaires, le Dr Jean-LouisValatx, est décédé le 22 janvier2009 des suites d'un double can-cer. Ancien médecin chef desarmées, puis directeur derecherches à l'Inserm, il avaitbeaucoup contribué à faireconnaître la vérité des consé-quences sanitaires des essaisnucléaires. Il avait été envoyécomme médecin après le tirnucléaire souterrain raté du 1er

mai 1962 à In Eker au Sahara

Algérien, alors que plusieurs fuitesradioactives ont irradié ou conta-miné de nombreux vétérans, ainsique deux ministres présents, PierreMessmer et Gaston Palewski. Sescancers sont probablement uneconséquence de son exposition à laradioactivité.

Irak

Retrait limitéObama a annoncé le 1er mars 2009son plan de retrait de l'Irak. S'ilannonce bien le retrait d'une par-tie des troupes, le résultat n'estguère pacifiste.Tout d'abord, ilannonce que fin 2010, il restera

encore 50 000 soldats US en Irak(contre 130 000 aujourd'hui).D’ailleurs, pour l'essentiel, ces sol-dats seront redéployés sur un autrefront : en Afghanistan. Le budgetde l'Etat s'en ressentira puisque lebudget de ces guerres restera undes premiers postes de dépensesdes Etats-Unis.

Accidentsous-marinCela n'avait pourtant pas plus dechance de se produire que… parexemple un accident de typeTchernobyl. Début février 2009,un sous-marin nucléaire français

Le triomphant a percuté en pleinemer un homologue anglais. Aprèsune série de mensonges de la partdes autorités françaises etanglaises, il se révèle que les deuxsous-marins sont sérieusementendommagés. Le sous-marinnucléaire français transportaitseize missiles portant chacun sixtêtes nucléaires (pour un total de1000 fois la puissance de labombe d'Hiroshima). Si heureuse-ment, aucune conséquence radiolo-gique semble à craindre, il n'ensera pas de même côtéportefeuille : le sous-marin fran-çais qui a coûté 2,5 milliards d'eu-ros nécessite de nombreux mois detravaux de remise en état.

Camps action-climatLa révision du protocole

de Kyoto, qui soit se faireavec l'ensemble des

Etats, fin novembre-débutdécembre 2009, àCopenhague, va faire l'objetd'une importante mobilisationau cours du deuxièmesemestre. Pour lancer ces cam-pagnes, des camps action-cli-mat vont se dérouler dans denombreux pays : Grande-Bretagne (http://climate-camp.org.uk), Australie(www.climatecamp.org.au),Etats-Unis (trois campsprévus : un à l'ouest, deux àl'Est, www.climateconvergen-ce.org), au Québec

(www.uncampement.net), en Allemagne (www.klimacamp08.net), enIrlande (www.indymedia.ie), au Pays-de-Galles (http://climatecampcym-ru.org), au Danemark (http://camp09.dk)… et enfin en France : cela sepassera du 1er au 8 août, à Notre-Dame-des-Landes, à côté de Nantes,pour contester un vieux projet d'aéroport (www.campclimat.org etAcipa : http://acipa.free.fr, Dominique Fresneau, tél. : 06 71 00 73 69).Les Ami-e-s de Silence s'y retrouveront (avec une semaine de préparationavant), tout comme des groupes comme les Objecteurs de croissance, lesDésobéissants, les Brigades de Clowns, le village-Attac… Une rencontrede l'écologie radicale y est envisagée. Cela commence par un festival demusique et se terminera pas une action qui reste encore à déterminer.Nous présenterons le camp en détail dans notre numéro de juin.

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Page 24: Silence 367 - Revue Silence

jBelgique

Militanteemprisonnée

Le 2 mars2009, AnjaHermans, 29ans, a écopéde huit moisde prisonferme et1100 eurosd'amende

pour avoir, à dix reprises, été arrê-tée dans l'enceinte de la centralenucléaire de Doel, dans la régiond'Anvers. “Il est aisé d'y entrer. Siquelqu'un comme moi parvient àse promener sur le site pendantune heure avant d'être repéré,c'est qu'il y a quelque chose qui netourne pas rond et que la sécuritéde la centrale est lacunaire”, a-t-elle déclaré lors du procès. Ellen'a pas bénéficié de sursis ayantdéjà été condamnée pour desactions pour la cause animale etcontre des fast-food.

EPRn Bluff médiatique. Il est tout àfait consternant de lire la presseclassique. Celle-ci reprend, sansjamais en vérifier l'authenticité,les annonces d'Areva sur lesventes de réacteurs à l'étranger.Ainsi, ont déjà été annoncésdepuis un an : la future construc-tion d'EPR en Grande-Bretagne…en oubliant de dire que cela seraitle fait de British Energy, compa-gnie rachetée par EDF. D'autresréacteurs étaient annoncés aux

Etats-Unis… Là-aussi le scénarioprévoyait le rachat d'une compa-gnie d'électricité par EDF pourensuite commander des réac-teurs… mais c'était avant l'élec-tion de Barack Obama qui préfèreinvestir dans les énergies renouve-lables. Areva a annoncé un accordavec l'Afrique du Sud, le 15 sep-tembre 2008… mais le 5décembre 2008, le gouvernementde Pretoria a tout annulé. Lorsdes différents voyages de Sarkozy,des “contrats” ont été annoncésdans de multiples pays : Libye,Maroc, Tunisie, Algérie, Egypte,Jordanie, Arabie saoudite,Emirats arabes unis, Niger…Mais là, les compagnies d'électri-cité locales annoncent que c'estimpossible, les réseaux électriquesn'étant pas prévus pour faire cir-culer de la très haute tension. LaChine aurait passé commande dedeux réacteurs — selon Areva —mais concrètement, les contratsdéfinitifs sont toujours en discus-sion, les Chinois voulant bienrécupérer la technologie pouréventuellement construire leurspropres réacteurs. Dernièreannonce en date, en janvier2009 : l'Inde. Mais il ne s'agit quede négociations. Concrètement, ilne reste donc que la vente d'unréacteur à la Finlande. Or, celui-ciconnaît un surcoût monstrueux etun retard de chantier énorme (38 mois officiellement)… ce quine devrait guère inciter les autrespays à suivre la même démarche.n Contre la THT. Le 31 janvier2009, plus de 4000 personnes ontde nouveau manifesté à Mortain(Manche) contre les tentatives depassage en force d'une ligne THT

en provenance du futur réacteurEPR. Les manifestants deman-dent que RTE, Réseau des trans-ports d'électricité, finance uneétude scientifique sur les consé-quences d'une vie sous des lignesTHT… et qu'en attendant, la lignene soit pas construite.n Attac prend clairement posi-tion contre. Dans une tribunepubliée le 26 février 2009, Jean-Marie Harribey, coprésidentd'Attac et Christiane Marty,membre du conseil scientifique,dénoncent les décisions concer-nant la construction d'un nouvelEPR. Attac y dénonce d'une partla fuite en avant dans la produc-tion d'énergie, alors que la luttecontre le réchauffement clima-tique prévoit une réduction de laconsommation de 20 % d'ici2020. D'autre part, Attac dénoncele mépris démocratique : ces déci-sions sont prises par l'omniprési-dent sans aucun débat en amontsur l'utilité de ces décisions.

Déchetsn On les retrouve partout…Les stériles des mines d'uraniumsont censés être surveillés… pendant des millénaires. Maisaprès seulement une cinquantained'années, la Crii-Rad, armée decompteurs Geiger, n'arrête pasd'en retrouver là où ils nedevraient pas être. Suite à unreportage passé sur France 3,le 11 février dernier, plusieursmédias, dont notamment lesantennes régionales de France 3,ont révélé que de nombreusesmines ne sont plus surveilléesactuellement.

Le 15 février 2009, les autoritésallemandes ont intercepté 150tonnes de métaux radioactifs enprovenance de l'Inde, des métauxcontaminés au cobalt 60.Si on peut penser que dans cer-tains circuits industriels, des pré-cautions sont prises, ni lescitoyens d'ici, ni les populationsdes pays les plus pauvres ne peu-vent détecter cette pollution…qui, n'en doutons pas, ira en gran-dissant au fur et à mesure du“recyclage” des déchets.n Recul de communes. L'Andraavait contacté, en juin 2008,3115 communes pour leurdemander si elles seraient candi-dates pour recevoir un centre destockage de déchets nucléairesFAVL (faible activité à vielongue). Une importante mannefinancière était promise. Dans unpremier temps, plusieurs com-munes, surtout en Champagne eten Lorraine se disaient favorablesau projet. Et puis la commune deSoulaines (Aube), qui a déjà unstockage de déchets radioactifs,expliquait pourquoi elle n'étaitpas candidate. Progressivement,les populations locales deman-daient à leurs élus de s'expliquersur leur choix. Résultat : le 20février 2009, la commune deBlesme (Marne) annonçait que leconseil municipal n'était plus inté-ressé. Le 23 février 2009, à l'una-nimité, les élus de Scrupt annon-çaient leur retrait… Le bon sensva-t-il l'emporter sur la cupidité ?Cedra, Collectif contre l'enfouis-sement des déchets radioactifs,BP 17, 52101 Saint-Diziercedex, tél. : 03 25 04 91 41.

2 4 S!lence n°367 avril 2009

Marche Bure-ChoozUne marche “pour une terre sans nucléaire” partira du centre d'en-

fouissement des déchets de Bure (Marne), le lundi 13 avril 2009pour rejoindre le site nucléaire de Chooz (nord des Ardennes,

frontière belge), le dimanche 26 avril 2009. La marche traversera laLorraine et Champagne-Ardennes pour aller à la rencontre des com-munes actuellement sollicitées pour accepter un futur site de stockagedes déchets. Elle passera par Bar-le-Duc et Charleville-Mézières. Lesétapes feront entre 10 et 20 km par jour. Détails pratiques : CDR55, tél :03 29 45 11 99, www.burestop.org ou SDN 08, tél : 03 24 59 14 18.

Marche Genève-BruxellesAprès la marche Dublin-Londres (2007) et Londres-Genève

(2008), l'association Footprints for peace remet cela cette annéeen organisant une marche de Genève à Bruxelles, avec le soutien

du Réseau Sortir du nucléaire. Ledépart est prévu de Genève le 27avril 2009 (anniversaire de l'ac-cident de Tchernobyl), pour arri-ver à Bruxelles le 9 juillet 2009.1200 km. La marche passera parBerne (7 mai), Bale (11 mai),Shonau, ville autonome sur leplan énergétique et Fribourg,écoquartier Vauban (17 mai),Fessenheim, réacteur nucléaire(20 mai), Strasbourg, parlementeuropéen (25 mai), Karlsruhe(30 mai), Ramstein (11 juin),Aachen (24 juin), Maastricht (27juin), Louvain-la-Neuve, quartier alternatif des Barraques (5 juillet),Bruxelles (9 juillet). Cette marche est ouverte à tous dans une ambianceconviviale et familiale. Elle demande “un avenir sans nucléaire”.Renseignements : Albert Monti, [email protected],www.footprintsforpeace, www.sortirdunucleaire.net.D

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Etats-Unis

Obama mise sur les renouvelablesDans un discours prononcé le 9février 2009, Barack Obama aaffirmé que "l'avenir économiqueest dans les énergies renouve-lables (…) Le pays qui parviendraà créer une énergie moins chèrequi sera aussi propre, ce paysgagnera la compétition écono-mique dans le futur". Dans sonplan de relance de 800 milliards,Obama a inclu pour les entre-prises un quota de consommationd'électricité issue de sourcesrenouvelables afin de garantir auxproducteurs un marché minimum.Ce quota progressif atteindrait20% en 2039.

Solairen Cellules transparentes.La société américaine Konarka aannoncé début mars 2009 qued'ici la fin de l'année, elle seraiten mesure de commercialiser descellules photovoltaïques complète-ment transparentes. Ceci permet-trait de nombreux nouveauxusages, en particulier en recouvre-ment de surfaces vitrées.n Store vénitien.Un designer belge a proposé d'ins-taller des photopiles sur desstores vénitiens : quand vous aveztrop de lumière, vous baissez lesstores… et vous produisez del'électricité. Quand il fait nuit,l'électricité stockée rend l'inté-rieur des stores électrolumines-centes et assure une partie del'éclairage intérieur. Une solutionpour le moment fort coûteuse.

Reims

Location des toitsL'agglomération de Reims a lancéun appel d'offres pour trouver unopérateur qui aura pour charged'installer des panneaux photovol-taïques sur les toits des bâtimentspublics. Une étude a montré que95 000 m2 étaient disponibles, cequi devrait permettre de produireenviron 10 millions de kWh paran, soit un revenu pour l'agglomé-ration de l'ordre de 300 000euros par an.

Bretagne

PremièreshydroliennesLes premières hydroliennes (quifonctionnent avec les courantssous-marins) devraient être instal-lées au large de l'île de Bréhat(Côte d'Armor) à 35 m de fond. 4machines de 500 kW entreront enfonction en 2012 pour une sériede tests, première étape vers l'ex-ploitation de l'énergie sous-mari-ne. (Ouest-France, 1er mars 2009)

Eolienn Encore plus gros.La compagnie Repower systems aannoncé le 23 février 2009, qu'el-le venait de passer un accord avecla compagnie de distribution élec-trique RWE pour la constructionen mer du Nord, au large descôtes de Basse-Saxe d'un parc de250 éoliennes d'une puissance

chacune de 5 ou 6 MW… soit unepuissance totale entre 1250 et1500 MW. La taille d'une grossecentrale nucléaire.

n Loire-Atlantique :moulin à vent reconverti.Le moulin de Saint-Mars-du-Désert a été restauré et de ailesmodernes de 19,20 m ont été ins-tallées le 28 janvier 2009.L'ancien moulin à farine va main-tenant produire de l'électricité. Ildevrait fournir 70 000 kWh paran soit l'équivalent de la consom-mation d'une vingtaine de foyers.Une forme d'électricité éolienne àl'opposé des parcs industriels quidevrait nous inspirer pour uneénergie plus esthétique et plusdécentralisée. Jean-Marc Auray,Moulin des Places, BP 13,44850 Saint-Mars-du-Désert,tél. : 02 40 77 48 63.

n Encore plus puissant.Jusqu'à mainte-nant, la plus grosseéolienne se trouvait enAllemagne et avait unepuissance de 5 MW. Unchantier est actuellementen cours à Estinnes, enBelgique, pour l'implanta-tion de onze éoliennesWindvision de 6 MWchacune, nouveau recorddans le gigantisme. Ceséoliennes devraient pro-duire annuellement 187millions de kWh, soit laconsommation d'environ50 000 ménages. Ellesdevraient fonctionneren 2010. Les éoliennesont une hauteur totale de 198 m(+ 4 m en sous-sol), le diamètreau sol reste modeste : 15 m.

Lille

Economies sur l'éclairage

Un contrat pour l'amélioration de l'éclairage à Lille et aux com-munes associées de Hellemmes et Lommes, a permis depuis 2004de réduire la consommation électrique de l'éclairage public de

34,5 %. La mairie annonce vouloir atteindre 42 % d'ici 2012. Pourobtenir ce résultat, 34100 ampoules ont été changées pour de plus per-formantes, des lampadaires “boules” ont été remplacés par des lampa-daires qui n'éclairent que vers le sol, des ballasts électroniques permet-tent de moduler l'intensité selon l'heure.

2 5S!lence n°367 avril 2009

Santé privée… privés de santé !Dans un rapport rendu public le12 février 2009, l'association de

solidarité internationale Oxfammontre que les aides internatio-nales en direction d'initiatives desanté privées ne sont pas d'unegrande efficacité… Pire, qu'ellesservent parfois de paravent pourles autorités locales pour ne rienfaire dans le domaine de la santépublique. Plutôt que financer cesONG, Oxfam suggèrent que lesinstitutions aident directement lesEtats du Sud à améliorer leur sys-tème de santé publique en s'assu-rant que les services soient gra-tuits, seul moyen d'y sauver desmillions de vies.Oxfam France-Agir ici, 104, rue Oberkampf, 75011Paris, tél. : 01 56 98 24 45.

Madagascar

Contre lespratiquescolonialesComme nous l'avons présentédans notre numéro de février (p. 24), Daewo a passé un accordavec le gouvernement malgachepour disposer de 1,3 milliond'hectares pour y cultiver desagrocarburants. Les Amis de laTerre et Peuples solidaires ontlancé une campagne de lettresadressées au président de Daewoo

et également au collectif mal-gache pour la défense des terres,demandant de renoncer à ce pro-jet. On peut obtenir le dépliant decampagne auprès de PeuplesSolidaires, 10, quai deRichemont, 35000 Rennes, tél. : 02 99 30 60 53.

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2 6 S!lence n°367 avril 2009

AvrilPartout : Poisson d'avrilde la finance. 1er avril. Detrès nombreuses organisations

altermondialistes (Attac, Amis de laTerre, CCFD, CRID, LDH, Oxfam, ViaCampesina, CGT, Solidaires, Verts…)appellent à organiser des manifesta-tions ludiques pour fêter le Financialfool's day. Le thème de ces manifesta-tions doit porter sur le thème "Cettecrise n'est pas la nôtre, nous n'avonspas à en payer les conséquences".Voirl'appel par exemple sur :http://www.bas-tamag.net/spip.php?article379

Paris : les féminismes àl'épreuve de la prostitu-tion. 1er avril à 19h, à la

librairie Violette & co. Rencontre avecCatherine Deschamps et Anne Souyris,auteures de "femmes publiques, lesféminismes à l'épreuve de la prostitu-tion". Violette & co, 102, rue de Cha-ronne, 75011 Paris, tél : 01 43 72 16 07.

Tours : 4e débattons dansles rues. 1er au 5 avril.Festival d'éducation populaire

et politique, d'émancipation citoyen-ne, de rencontres interculturelles…Programme sur http://debattonsdans-lesrues.free.fr.

Paris : 7e images mouve-mentées. 1er au 7 avril aucinéma 5 Caumartin, 101, rue

Saint-Lazare, 75009 Paris, organisépar Attac.Thème de l'année : "soyonsréalistes, osons l'utopie". Programmedétaillé en page 22. www.local.at-tac.org/images-mouvementees.

Londres : Nous ne paie-rons pas votre crise ! 2avril, manifestation interna-

tionale contre le sommet du G20.Départ groupé de France : voir lesgroupes Attac.

Marseille : 25e Sciences-Frontières. 2 au 5 avril aupalais du Pharo. Nombreux

débats. Association Science Frontières,8 bis, rue du Chemin-de-Fer, 94110Arcueil, tél. : 01 45 46 55 00.

Lille : dîner bio-éthique. 3avril à 18h, à la Mres, Maisonrégionale de l'environnement

et de la solidarité, dîner-débat organi-sé par Parole citoyenne, Mres, 23, rueGosselet, 59000 Lille.

Lyon : autour de la Rou-manie. 3 avril, à 20h30, àl'Atelier des canulars, 91, rue

Montesquieu, Lyon 7e, projection decourts-métrages sur les migrations rou-maines et débat. Des cerises plein lespoches, IEP-Lyon, 14, avenue Berthelot,69007 Lyon, tél : 06 08 25 79 86.

Strasbourg : Contrel'Otan. 3 et 4 avril, manifes-tation internationale pour

demander la dissolution de l'Otan, ini-tialement créé contre le Pacte deVarsovie, lequel n'existe plus depuis1991. Manifestation appelée par detrès nombreux groupes à l'occasiondes 60 ans de l'Otan. http://sommet-otan-2009.blogspot.com.

Gard : 5e films "luttes etrésistances". 3 au 5 avril à lasalle Stevenson, à Saint-Jean-

du-Gard.Vendredi 3 à 20h30, Lettre àAnna Polikovskaïa film sur cette jour-naliste russe assassinée en octobre2006. Débat sur la liberté de la pres-se. Samedi 4 à 14h : La cisternette,ferme occupée suivi d'un débat sur la

lutte des paysans sans terre ici ;15h30 : Busqueda piquetera, suivi d'undébat sur la crise argentine ; 17h30 :Climat d'espoir suivi d'un débat avec leRéseau Sortir du nucléaire ; 21 h :Le selde la mer suivi d'un débat avec l'asso-ciation France Solidarité Palestine.Dimanche 5 à 10h30 : L'or bleu suivid'un débat avec Attac sur la questionde l'eau ; 14h : Mesnil-Amelot etBotikala, 32 jours en centre de rétentionsuivi d'un débat sur les sans-papiersavec RESF et la Cimade ; 16h :L'affaireClearstream racontée à un ouvrier dechez Daewo avec un débat sur lesaffaires financières avec Attac. Asso-ciation Abraham Mazel, mairie, 1, ruede Thoiras, 30270 Saint-Jean-du-Gard,tél. : 04 66 85 33 33.

Paris : femmes immi-grantes solidarités. 4 et 5avril, samedi à 14h à La

Camillienne, 12, rue des Meuniers,Paris 12e (M°Porte de Charenton),soirée à la maison des femmes ;dimanche au CICP,21 ter, rue Voltaire,Paris 11e. Forum international pourl'autonomie des femmes immigrées etréfugiées. Avec les femmes en noircontre les centres fermés (Bruxelles),le collectif contre les violences fami-liales et l'exclusion (Liège), le syndicatinterprofessionnel des travailleurs ettravailleuses (Genève), Solidarité avecles femmes sans statut légal (Genève),Centre interculturel des femmes"trama di terre" (Italie), Senza Confini(Rome), Forum femmes Méditerranée(Marseille), Comité contre la doubleviolence (Toulouse)… Rajfire, Réseaupour l’autonomie des femmes immigréeset réfugiées, Maison des femmes, 163,rue de Charenton, 75012 Paris, tél. : 0143 43 41 13.

Val-de-Marne : manifesta-tion cycliste. 4 avril, à 11h,au pont entre Saint-Maur et

Créteil, rendez-vous côté Créteil, pourun blocage du pont et pour demanderune continuité entre les pistescyclables qui existent de part etd'autre.MDB, Mieux se déplacer à bicy-clette, 32, rue Raymond-Losserand,75014 Paris, tél. : 01 43 20 26 02.

Montreuil : Big brotheraward. 4 avril, à La Paroleerrante, maison de l'arbre, 9,

rue François-Debergue (M°Croix-de-Chavaux), cérémonie de remise desprix aux institutions, sociétés ou per-sonnes qui se sont distinguées pourleur mépris du droit fondamental à lavie privée ou par leur promotion de lasurveillance et du contrôle des indivi-dus. Big Brother Awards France c/oCICP, 21ter rue Voltaire, 75011 Paris,http://bigbrotherawards.eu.org.

Lille : émotions à vivrepour soi et avec l'autre. 4avril à la Mres, formation

autour de la place des émotions dansun conflit, comment je les amplifie, lesécoute, les intègre dans ma vie, dansma relation à l'autre… Ifman, Mres,23, rue Gosselet, 59000 Lille, tél. : 0320 95 91 46.

Pas-de-Calais : phytoépu-ration et toilettes sèches.4 et 5 avril à Lugy. Formation

assurée par Anne Rivière et CatherineSagot. Association A petits pas, tél. : 0321 41 70 07, [email protected].

Saint-Denis :2e rencontresnationales de l'accompa-gnement scolaire. 4 et 5

avril à l'IUT Saint-Denis, 3-7, rue de

la Croix-Faron. Alors que les modesd'aides se multiplient, la rencontrecherchera à savoir comment s'en pas-ser. Gfen, Groupe français d'éducationnouvelle, 14, avenue Spinoza, 94200Ivry-sur-Seine, tél. : 01 46 72 53 17.

Paris : crise éthique, éthiquede crise.4 avril,centre PanthéonSorbonne.Programme détaillé en

page 19. Entropia, tél. : 04 90 65 18 66,www.entropia-la-revue.org.

Lyon : c'est le printemps,sortez vos vélos. 5 avril,place Sathonay, Lyon 1er, bour-

se aux vélos et exposition de vélos spé-ciaux : triporteurs, vélos couchés, élec-triques, remorques… balade envélomnibus (un bus pour 20 personnes).Pignon sur rue, 10, rue Saint-Polycarpe,69001 Lyon, tél. : 04 72 00 23 57.

Paris : cuisine bio-végéta-rienne. 5 avril, au centre Artde vivre. Thème : les bonnes

huiles végétales.Théorie et atelier pra-tique. Centre Art de vivre, 7, rueMorand, 75011 Paris, tél. : 06 07 59 9519, www.artdevivre.fr.

Ille-et-Vilaine : inter-SEL.5 avril, 10h45, à la salle poly-valente de Saint-Ouen-des-

Alleux (20km de Fougères, 40 km deRennes),réunion entre SEL de Rennes,du Couesnon, de la Minette, partaged'expérience, repas partagé, boursed'échange l'après-midi. SEL Amitié,Centre social Champs Manceaux, 81,boulevard Albert 1er, 35000 Rennes,tél. : 02 99 60 25 39.

Limousin : inter-SEL. 5avril à partir de 10h, salleMontalat, à Limoges, bourse

d'échange le matin, repas partagé,échanges sur la vie des SEL.Universel,2, rue Albert-Calmette, 87000 Limoges,tél. : 05 55 01 34 05 ou 08 71 19 94 50.

Bretagne :cuisine bio.6 au10 avril, à Nostang, entreAuray et Lorient, séjour de

printemps d'initiation à la cuisine bio,savoureuse et à petit budget, initiationà l'empreinte écologique. La Bonneassiette, 49, rue Pierre-Corneille, 35000Rennes, www.bonneassiette.org.

Hauts-de-Seine :tolérancezéro aux mutilations géni-tales féminines. 6 au 20

avril, à la maison du développementculturel, 16, rue Julien-Mocquard,92230 Gennevilliers exposition, pein-tures et photos. Débat le mercredi 8avril à 18h. Femmes solidaires deGennevilliers, tél. : 01 47 90 92 30, [email protected].

Toulouse : relâche à laChapelle. 6 avril de 18h à22h, puis tous les lundis pen-

dant 20 semaines, soirée avec distri-bution des paniers AMAP à 18h,parole libre à 19h, spectacle à 20h, etrepas préparé collectivement. L'Ate-lier idéal, 36, rue Casanova, 31000Toulouse, tél : 05 61 12 37 55.

Nancy : réforme de la jus-tice. 6 avril à 20h, au restau-rant "L'os et l'arête", 10 rue de

la Visitation.Café-débat avec FabienneNicolas du Syndicat de la magistratu-re. Attac-54, http://attac54.org.

Lille : actions revendica-trices et coopération. 9avril de 19h à 21 h, débat au

Café citoyen,7,place du Vieux-Marché-aux-Chevaux (M° République). Le pasde côté, , Mres, 23, rue Gosselet, 59000Lille, tél. : 03 20 52 18 48.

Valenciennes : la guerredes classes. 9 avril, à laMJC de Saint-Saulve. Débat

organisé par Attac-Valenciennes, 8,boulevard Léopold-Defays, 59300Valenciennes, tél. : 03 27 41 26 37.

Poitiers : festival Raisonsd'Agir. 9 au 11 avril à l'espa-ce Mendès-France, 1, place de

la Cathédrale. Une quinzaine d'inter-venants. Thème "J'ai rêvé d'un autremonde", avec projections, lectures etdébats.Jeudi 9 de 18h à 23h :de 1960à aujourd'hui, espoirs, désillusions,aspirations individuelles et collectives.Vendredi 10 : tables-rondes autour de"les espérances politiques". Samedi11 : les utopies d'aujourd'hui. [email protected], tél. : 05 49 54 86 34.

Hautes-Pyrénées : filmmuet. 11 au 13 avril àAnères, l'équipe de Remue-

Méninges qui anime déjà un festival defilm muet, se lance dans la productiond'un court métrage en costumes etcherche des acteurs et figurants à cesdates pour la réalisation. Remue-Méninges, Amis du café du village, GranCarrera, 65150 Anères, tél. : 05 62 3979 38, http://remue-meninges.free.fr.

Pau : congrès d'espéranto.11 au 14 avril, au lycée Louis-Barthou, 64e congrès de SAT-

Amikaro, soirées musicales (JacquesYvart, Kaj Tiel Plu), conférences surl'écologie "Un plan B est-il possible ?",sur la "retirada", initiation au gascon età la musique occitane… Sat Amikaro,134, boulevard Vincent-Auriol, 75013Paris, tél. : 01 44 24 50 48.

Hautes-Pyrénées : inter-SEL. 12 avril à partir de 11h,à la ferme Fould, rue de

Broglie,quartier de l'Ormeau,à Tarbes.Bourse d'échange, repas partagé. SELde Bigorre, 39, rue Vincent-Scotto,65000 Tarbes, tél. : 05 62 93 82 25.

Lorraine : marche antinu-cléaire. 13 avril à Bure,départ d'une marche en direc-

tion de Chooz, voir en page 24.Paris : esclaves du capita-lisme. 15 avril à 19h45 auCICP, 21 ter, rue Voltaire,

Paris 11e. Débat avec PatrickHerman, auteur du livre Les nouveauxesclaves du capitalisme et NicolasJounin, auteur Chantier interdit aupublic. Quilombo, 23, rue Voltaire,75011 Paris, tél. : 01 43 71 21 07.

Isère : expérimenter la vieen communauté. 16 au 19avril à la communauté de

l'Arche de Saint-Antoine. En prioritépour des jeunes de 25 à 35 ans, seuls,en couple ou en famille, qui souhaitentdonner un sens à leur vie et le parta-ger avec d'autres. Possibilités de veniravant ou de rester après pour appro-fondir les contacts. Thèmes abordés :histoire de l'Arche et de la communau-té de Saint-Antoine, désobéissancecivile et action non-violente, simplicitévolontaire et décroissance, communi-cation non-violente. Communauté del'Arche, 38160 Saint-Antoine-l'Abbaye,tél. : 04 76 36 45 97.

Toulouse : création d'en-treprises dans le secteurmusical. 16 avril, 19h, débat

avec Alexandre Barthes de l'associa-tion Maison Drôle et Avant-Mardi.Cela se passe chez Etymôn, 36, rueBernard-Mulé, 31400 Toulouse, tél. :05 61 80 27 82.

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Partout : journée interna-tionale des luttes pay-sannes. 17 avril. Journée ani-

mée internationalement par Via Campe-sina (www.viacampesina.org) et enFrance par la Confédération paysanne,104, rue Robespierre, 93170 Bagnolet,tél. : 01 43 62 04 04, www.confederation-paysanne.fr.

Savoie : plantes sauvagescomestibles.18 et 19 avril,àSaint-Pierre-de-Genebroz

(vers Les Echelles), mieux connaîtreles plantes,découvrir un art de vivre enharmonie avec la nature. Annie Dijoud-Richel, Bande, 73360 Saint-Pierre-de-Génébroz, tél. : 04 79 36 54 98, [email protected].

Ariège : Traction animale.18 et 19 avril à Rimont,au siège de l'association

Prommata, journées porte et fenêtresouvertes : présentation des techniquesmodernes liées à la traction animale,présentation des réseaux existants,démonstrations, forum sur l'autono-mie alimentaire. Prommata, La Gare,09420 Rimont, tél. : 05 61 96 36 60.

Jura : 10e Terra. 18 et 19avril à Juraparc, Lons-le-Saunier. Une centaine d'expo-

sants. Conférences, jeux pour lesenfants. Association Terra, cidex 908,39160 Saint-Jean-d'Etreux, tél. : 03 8448 73 54, www.foire.terra.org.

Aix-en-Provence :écriturespontanée. 18 avril pour lesenfants, 19 avril pour les

adultes, stages de ressourcement etd'écriture spontanée.La plume enchan-tée, 40, chemin de l'Enclos, Coutheron,13100 Aix-en-Provence, Martine Peter,tél. : 06 13 97 42 07, www.laplumeen-chantee.org.

Gard : abeilles. 18 avril à10h, à La Fourmilière, à Alès.Projection du film "libérons

les abeilles", débat avec MauriceChaudière, dégustation, expo, spec-tacles. La Fourmilière, 1188, avenuedes Frères-Lumière, ZI Bruèges, 30100Alès, tél. : 06 69 55 40 80.

Picardie : 19e festival del'oiseau. 18 au 26 avril, àAbbeville.Cinéma,expositions,

ateliers, sorties nature dans la baie deSomme… Festival de l'oiseau, 20, rue duChevalier-de-la-Barre, 80142 Abbevillecedex, www.festival-oiseau-nature.com.

Ile-de-France : foruminternational sur l'accès àla terre. 18 et 19 avril à

Montreuil, salle des fêtes de l'hôtel deville (M° Mairie de Montreuil). Avecdes représentants de différents mouve-ments du Sud : Ekta Parishad (Inde),Fenacle (Equateur), MST (Brésil),Sexagon (Mali), Action aid (Guate-mala), Kasama (Philippines) et desgroupes européens : Confédérationpaysanne, Fnab,Terre de liens, Crid…Débats sur les enjeux, les modes demobilisation, la place des femmes, lesagrocarburants, l'extension des villes,comment interpeller les candidats auxélections européennes… Peuples soli-daires, 2 b, rue Jules-Ferry, 93100Montreuil, tél. : 01 48 58 21 85.

Paris :2e Partir autrement.18 et 19 avril, à l'EspaceReuilly, 21, rue Hénard,

75012 Paris, M° Montgallet. Filmssur les sans-terre en Amazonie, l'eaudans le monde, l'Orient à bicyclette, lethé durable, à pied sur la route desIncas, une marche pour la paix au

Proche-Orient, le tour du monde entandem, actions vertes solidaires enAmérique du Sud, débat sur le touris-me durable, utopie ou réalité ?…Aventure du Bout du Monde, 11, rue deCoulmiers, 75014 Paris, tél. : 01 45 4529 29, www.abm.fr.

Lons-le-Saunier : dixièmeTerra. 18 et 19 avril à l'espaceJuraparc, alimentation bio et

produits écologiques, conférences, ate-liers,animations.Terra, cidex 908, 39160Saint-Jean-d'Etreux, tél. : 03 84 48 73 54.

Saône-et-Loire : initiationà l'apiculture. 18 et 19avril, formation avec Thierry

Bordage. Domaine de Saint-Laurent,71250 Château, tél. : 03 85 59 23 74,www.bio-dynamie.org.

Côtes-d'Armor : phytoépu-ration et toilettes sèches.18 et 19 avril à Quintin.

Formation animée par Andy de Villed'Avray.Suzanne Collet, tél. : 02 96 74 8029 ou 06 30 98 75 48, [email protected].

Nord : troc O'Graines. 18avril à 14h au CPIE Flandre-Maritime. Troc de graines,

boutures, plants, bulbes, fleurs,légumes, fruits, outils, services, savoir-faire, recettes… CPIE, Dune au lierre,rue Jean-Delvallez, 59123 Zuydcoote.

Pas-de-Calais : ortie etpissenlit. 18 avril, à 14h30au marais de la Bassée, à

Beaurainville, découverte de deuxplantes "bienfaits de l'humanité".GDEAM, Groupement de défense del'environnement dans l'arrondisse-ment de Montreuil-sur-Mer, 1, rue del'Eglise, 62170 Attin.

Tours :atelier cuisine végé-tarienne. 18 avril, avec AnneBrunner et repas en fin d'ate-

lier. Tours à table, 8, rue Georges-Sand,37000 Tours, [email protected].

Var : 4e foire bio et équi-table. 18 et 19 avril, à laFarlède, cent d'exposants.

Conférences du samedi : promotion descouches lavables dans les collectivités(11h),quelle eau boire ? (12h), l'habita-tion biologique (14h),le commerce équi-table (15h), Amnesty international(16h).Dimanche :on nous vole nos pay-sages (11h), OGM et impérialisme(12h),crise pétrolière et agrocarburants(13h), l'éducation change le monde(14h), les jardins secs (16h).AssociationSoleù, résidence les Clématites, 699, che-min du Partégal, 83210 La Farlède, tél. :06 88 62 24 88, www.souleu.org.

Morbihan : pique-niquevégétarien. 19 avril, aire depique-nique face au golfe, rue

Larmor-Gwened, à Vannes. Chacunapporte son manger et repas partagé,débats sur les droits des animaux, lesaspects sociaux et environnementauxdu végétarisme… [email protected].

Semaine de désintoxica-tion mentale.19 au 26 avril.La revue canadienne Adbus-

teurs qui a lancé il y a quelques annéesla Semaine sans télévision la dernièresemaine d'avril a décidé d'en changerle nom cette année pour en faire la"semaine de désintoxication mentale" :non seulement, il est demandé de fer-mer sa télévision, mais aussi son ordi-nateur. www.adbusters.org (en dehors decette semaine bien sûr !).

Colmar : jeûne contreFessenheim. Du 19 au 26avril, en soutien à la cam-

pagne pour fermer les réacteurs lesplus anciens de France.On peut jeûnerde 1 à 7 jours. Prendre contact avecla Canva, coordination des actionsnon-violentes de l'Arche, tél. : 09 64 4631 91, [email protected].

Lille : tour du mondecycliste. 20 avril, à 19h, à laMRES. Conférence sur le

sujet organisé par l'ADAV, Associationdroit au vélo, MRES, 23, rue Gosselet,59000 Lille, tél. : 03 20 86 17 25.

Belgique : pratique demédiation. 23 et 24 avril àl'Université de Paix, 4, boule-

vard du Nord, B 5000 Namur, tél. : 0032 81 55 41 40, www.universitede-paix.org.

Grenoble :salon du bois etde l'habitat durable. 23 au26 avril à Alpexpo.Maisons et

intérieurs, maîtrise de l'énergie,construction passive, éco-matériaux.Alpexpo, avenue d'Innsbruck, 38034Grenoble cedex 2, tél. : 04 76 39 66 00,www.alpexpo.com.

Lille : congrès de laFubicy. 24 au 26 avril. 11econgrès de la Fédération des

usagers de la bicyclette (156 associa-tions). Le 24, journée d'étude sur "levélo au service de la ville" en lien avecdes collectivités. Fubicy, Maison desCyclistes, 12, rue des Bouchers, 67000Strasbourg, www.fubicy.org.

Rhône : l'autorité dans lafamille. 25 avril, 9h, àVénissieux. La vie familiale est

parsemée de conflits plus ou moins dif-ficiles à traverser.Viser l'autonomie desenfants en posant des limites résume leparadoxe qui pèse sur les parents.Formation pour avancer dans un climatplus serein. Ifman, 20, rue de l'Ancienne-Gare, 69200 Vénissieux, tél. : 04 77 8920 28, [email protected].

Morbihan : reconnaissan-ce, cueillette et cuisinevégétalienne des algues et

des plantes sauvages. 25 au 27avril à Belle-Ile-en-Mer. Stage animépar Anne Rivière, tél. : 02 97 31 29 17,[email protected].

Aveyron :RELIER. 25 avril,assemblée générale de RELIER,Réseau d'expérimentation et

de liaison des initiatives en espacerural, réseau d'éducation populaire néen 1984 autour de Peuple et culture,Terres de liens…RELIER, 2, rueMichelet, 12400 Saint-Affrique, tél. : 0565 49 58 67, www.relier.info.

Lyon : vélorution.25 avril à15h, devant l'Opéra, Lyon 1er.http://velorution.free.fr.Vaucluse : éducation à lanon-violence. 25 et 26 avrilà Grambois. Formation sur la

prévention et la gestion des conflitspar l'éducation, la promotion de lacoopération, l'importance des règlesdans un groupe… Ifman Méditerranée,Le Pey Gros, route des Estrets, 13490Jouques, tél. : 04 42 67 66 40.

Rhône : maison basseconsommation. 25 avril àSaint-Germain-au-Mont-d'Or,

visite d'une maison ossature bois, iso-lation paille, système solaire combinéavec poêle à bois, ventilation doubleflux combinée avec puits canadien.ALE, 8, rue Béranger, 69006 Lyon,tél. : 04 37 48 25 90, www.ale-lyon.org.

Suisse : faire face à la vio-lence. 25 avril, formation auCenac, Centre pour l'action non-

violente, 52, rue de Genève, CH 1004Lausanne, www.non-violence.ch.

Belgique : faire face à laviolence. 25 et 26 avril àl'Université de Paix, 4, boulevard

du Nord, B 5000 Namur, tél. : 00 32 8155 41 40, www.universitedepaix.org.

Creuse : écriture sponta-née. 25 au 27 avril, àMérinchal, stages de ressource-

ment et d'écriture spontanée. La plumeenchantée, Virginie Gay, tél. : 05 55 67 2931, www.laplumeenchantee.org.

Vaucluse : éducation etnon-violence. 25 et 26 avrilà Grambois, stage de forma-

tion pour les enseignants et lesparents. Ifman Méditerranée, Le PeyGros, route des Estrets, 13490 Jouques,tél. : 04 42 67 66 40, www.ifman.fr.

Ille-et-Vilaine : 11e salondu chanvre utile. 25 et 26avril à l'espace Nominoë à

Noyal-sur-Vilaine, Table ronde sur lafilière chanvre (dimanche 10h), défiléde mode (dimanche 16h), une trentai-ne de stands, cours de cuisine auchanvre, films sur les métiers de lafilière… Scuha, 20, rue Ambroise-Paré,35530 Noyal-sur-Vilaine, tél. : 02 9904 09 91.

Jura : élixirs floraux. 25 au29 avril au Biolopin. Staged'initiation pour tous. L'Inflo-

rescence, Biolopin, 39570 Saint-Maur,tél. : 03 84 44 23 53.

Lille :Tchernobyl. 26 avril,à 15h, Grande place, organi-sation d'une simulation de

mort pour rappeler que 7 à 9 millionsde personnes mourront de l'accidentde 1986. Greenpeace, MRES, 23, rueGosselet, 59000 Lille.

Un peu partout :Tchernobyl. 26 avril.Anniversaire de l'accident.

Nombreuses actions locales coordon-nées par le Réseau Sortir du nucléaire,9, rue Dumenge, 69317 Lyon cedex 04,www.sortirdunucleaire.org

Genève : marche antinu-cléaire. 27 avril,départ d'unemarche en direction de

Bruxelles. Voir en page 24.Essonne : désobéissancecivile. 28 avril à Viry-Chatillon, de 19h à 22h, ate-

lier de formation à l'action directenon-violente. Inscription au 01 69 5697 91 ou 01 60 78 55 00.

Lille : Tous gagnants ! 28avril à 20h, à la MRES, soiréejeux coopératifs organisé par

le Pas de Côté, MRES, 23, rue Gosselet,59000 Lille, tél. : 03 20 52 18 48.

Paris : la flûte magique. 28avril, au théâtre de Ménilmon-tant, Paris 20e. Représentations

d'une pièce jouée par le Freedom theatrede Jénine, en soutien au peuple palesti-nien. Le 29 avril, la pièce est jouée auCentre culturel algérien (Paris 15e), le30 à Aubervilliers. ATL Jénine, Maisondes associations du 18e, boîte aux lettres84, 15, passage Ramey, 75018 Paris,[email protected].

Rennes : la non-violence,une proposition pour l'ac-tion éducative et sociale. 30

avril,journée d'études… Ifman Bretagne,3 allée du Chêne, 35450 Landavran, tél. :02 99 49 76 03, www.ifman.fr.

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Page 28: Silence 367 - Revue Silence

2 8 S!lence n°367 avril 2009

Entraide

n F. 44 ans, en convalescence suite àmaladie et opération, recherche contactsrégion Tonnerre (Yonne) - sud de Troyes.Je cherche et étudie toute proposition delogement, même provisoire, ainsi quetoute proposition d'emploi (perçoitactuellement l'ASS). J'ai besoin derevivre, de me reconstruire sur des basessaines et des rapports fraternels. Tél. :06 47 79 37 76.

Vivre ensemble

n Cherche un associé(e) agriculteur pourmise en place de diverses activités sur unéco-site. Maraîchage bio (2000 m2 déjàcultivés avec une serre de 60m2), apicul-ture, élevage, oseraie, spiruline, tractionanimale, etc. Habitat et hangar agricoleà construire + 100 000 € d'apport pourachat de parts SCI ou autre associé(e) :petit hangar à aménager + 111 000 €

d'apport pour achat de parts SCI. OasisBellecombe, Michel Marchand, CombeBernard, 26470 La Motte-Chalançon,tél. : 09 77 08 44 85, [email protected].

n Appel pour vivre « homo donatus ».Donner au lieu de vendre, recevoir au lieud'acheter. Le projet est d'expérimenterl'économie du don sur un lieu en créantun lieu de vie sympathique et dynamique.Je suis jeune agronome et je cherche desgens,un lieu,des moyens et un cadre juri-dique pour concrétiser le projet. Pourdes critiques,des conseils ou si tu es inté-ressé d'en savoir plus ou de me rejoindre,merci de prendre contact. JérémyWaber, Visargent, 71330 Sens-sur-Seille. http://homodonatus.netcipia.netou [email protected].

Agir ensemble

n Alpes-de-Haute-Provence. Vous êtesmanuel-le, costaud-e, musclé-e, venezparticiper à des chantiers de restaura-tion de vieux hameaux dans les préalpesdu sud, dans des sites magnifiques.Joindre enveloppe timbrée à votre adres-

se pour recevoir les adresses des chan-tiers collectifs à Atout village, 8, leVerger, 04510 Le Chaffaut-Saint-Jurson, www.onpeutlefaire.com.

n Centre-ouest Bretagne. Arrivédepuis peu à Rostrenn, je souhaiteraisrencontrer des lecteurs de S!lence inté-ressés par la simplicité volontaire et ladécroissance, leur mise en pratique, ethabitant dans les environs. Yeun Liot,Lanhel, 22110 Rostrenn.

Emploi

n Future société coopérative (Indre-et-Loire) cherche porteur de projet souhai-tant rejoindre dynamique collectiveengagée pour assurer la gérance et/ou lagestion/commercialisation de produitsou services écologiques alternatifs.Profil recherché et missions plus précisessur www.alterenergies.org ou par [email protected].

n Charpentier cherche emploi vers mai,juin 2009 aux alentours de Figeac (46),si possible en charpente traditionnelle,maisons bioclimatiques,pailles.Mathieu,tél. : 03 20 99 00 06, [email protected].

n Communauté Emmaüs de Montauban,50 km au nord de Toulouse, cherchemaraîcher pour création d'un jardin deCocagne (jardin d'insertion distribuantdes paniers bio) sur 4 ha environ.Qualitésdemandées ; fibre sociale et solidaire,aimant l'échange, le travail d'équipe etplus généralement la démocratie partici-pative. CDI. Possibilité de logement.Tél. : 05 81 33 08 63.

n La communauté Emmaüs (laïque) deTarn-et-Garonne, où vivent une soixan-taine de compagnes et compagnonsdepuis une quinzaine d'années dans lacampagne près de Montauban, chercheun-e maraîcher-e bio pour participer àson projet de jardin de Cocagne (sur 4 haenviron), en relation avec la créationd'un écovillage. Qualités souhaitées :avoir la fibre solidaire, aimer l'échangeet le travail d'équipe. CDI. Possibilité delogement. Tél. : 05 81 33 08 63.

Recherche

n Morbihan. Pour planter un vergeravec diverses espèces d'arbres fruitiers, jecherche un terrain agricole dans un rayond'une quinzaine de km autour de Ploerem(ouest de Vannes).Tél. : 02 97 44 75 58.

n Cherche d'occasion une grelinette ouune aérobêche, une faux, ainsi qu'untarare à sarrasin encore fonctionnel.Tél : 02 97 44 75 58.

n Cherche le livre Le printemps silen-cieux de Rachel Carson (version françai-se). [email protected].

n Pour projet de création d'une SCIC,Société coopérative d'intérêt collectif, en2012 dans l'Aisne ou dans l'ouest de laFrance,autour d'une exploitation agrico-le permettant la transmission des savoir-faire, respectueuse de l'environnement(accueil de groupes de tous âges, detoutes catégories sociales, autour d'ate-liers, de stages, de séjours de vacances),cherche conseils (juridique, financier,technique), futurs sociétaires, agricul-teur, cuisinier, terres et locaux à louer ouacheter, autres expériences du mêmetype pour pouvoir échanger, visiter leslieux. Possibilité d'envoyer projet plusdétaillé par courriel ou courriel. AnnickHuet, 35, route de Caubern, 02400Blesmes, tél. : 03 23 70 42 94,[email protected].

n Alsace-Vosges. Cherchons habitationou ancien collectif, campagne-village,pour projet d'habitat groupé-partagéintergénérationnel, respectant des lieuxprivés au sein d'espaces communs, per-sonnes ou familles intéressées, nouscontacter. Contacts : 03 88 87 74 69 ou03 88 87 64 50.

n Couple pépiniéristes, sylviculteurs,fustiers, apiculteurs amateurs, deuxenfants, cherchons un terrain de 3 à 5 ha,en friche, convenant pour y établir unepépinière et arboriculture de variétésanciennes, fruits rouges, quelquesruches, achat uniquement, altitude maxi900 m. Nous contacter au 04 71 77 4896 ou [email protected].

Immobilier

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attenant + 2000 m2. Maison habitablesauf une fenêtre à faire et éventuelle-ment chauffage à étudier. Terre cultivéeen bio. 70 000 €. Tél. : 05 55 64 30 74.

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Vacances

n Doubs. Loue gîtes Accueil paysan, 9et 7 personnes, dans une ferme comtoi-se. Premiers plateaux du Jura.Dominique et Michèle Guinchard, 1, ruede la Faye, 25510 La Sommette, tél. :03 81 56 02 84.

n Couple + deux enfants souhaitent unéchange de maison ou appartement pen-dant 15 jours en juillet ou août. Notremaison : 100 m2, 3 chambres, jardin,transports en commun TER, 15 km deNantes, visites, balades. Plus de détails,photos : [email protected], tél. : 06 8870 58 03 ou 02 40 68 05 12.

n Italie. A louer mois d'été, petite mai-son en Calabre sud, dans village semi-abandonné surplombant mer Ionienne(8 km). Séjour/cuisine + 1 ch. (3-4 lits)+ s. bain + terrasse vue + jardin. Cadremagnifique. 400 €/mois. Ecrire à [email protected] ou appeler au01 48 40 52 35. Pour photos voir :http://www.pulitano.eu/ferruzzano/foto/photo.php.

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MaiLimoges :vivre l'anarchie,expériences communau-taires et alternatives aux

19 et 20e siècles. 1er au 3 mai, châ-teau de Ligoure. Avec Pierre Marcklé(phalanstère), Olivier Chaïbi (réalisa-teurs proudhoniens), Nathalie Bré-mand (expériences éducative),Isabelle Felici (la Cécilia), AnneSteiner (tentations de l'illégalisme),Gaetano Manfredonia (l'anarchismeréalisateur), Céline Beaudet (expé-riences communautaires des années20-30), Edward Sarboni (68-78 : descommunautés libertaires), Ronald

Creagh (la fourmilière américaine),Jean-Michel Traimond (Christiania),Claire Auzias (persistance et actuali-té des stratégies réalisatrices),Marianne Enckell (vivre autrementen Suisse), Jean Berthaut (squats,une expérience collective urbaine).Cira Limousin, Marsaleix, 19700Lagraulière, tél. : 06 81 88 08 19 ou 0664 36 95 21.

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des plantes sauvages. 1 au 3 mai àBelle-Ile-en-Mer. Stage animé parAnne Rivière, tél. : 02 97 31 29 17, [email protected].

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du Nord, B 5000 Namur, tél. : 00 32 8155 41 40, www.universitedepaix.org.

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cadre de la quinzaine du commerceéquitable, avec film Les enfants nousaccuseront,débats,concerts de musiqueafricaine, repas participatifs, marché etfoire bio… Conférences de ClaudeBourguignon, des Renseignementsgénéreux… Maison citoyenne, 2, rue dela Monnaie, 58500 Clamecy, tél. : 03 8627 93 64, www.lagraineterie.com.

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Page 29: Silence 367 - Revue Silence

UNE SPÉCIALISTE DE PERMACULTURE DEMA RÉGION AVAIT INTITULÉ UN DE SES OUVRAGES

Paysages édibles des Pyrénées audoises, trouvantpeut-être que l’adjectif anglais edible exprimaitmieux que le français comestible ou mangeable lecaractère appétissant d’un paysage. Le projet de lapermaculture était, selon elle, de réaliser desmicropaysages où tout était utilisable par l’hommeet, de plus, spontanément reproductible. Lorsquel’on se trouve par exemple, dans un lakou haïtien,à savoir l’espace complanté qui entoure une habi-tation, on découvre, à l’abri de grands arbres d’om-brage créant un microclimat et produisant parfoiseux-mêmes des fruits comestibles, des bouquets debananiers, des caféiers… et à l’étage inférieur, hari-cots, patates, manioc, ignames, piments… ; enfindes animaux tels que cabris ou porcs s’abritentdans cet espace nourricier.

Plus près de nous, mon jardin avec ses margesconstitue, lui aussi, un paysage édible : je puis ydescendre cueillir une soupe d’herbes et delégumes verts, voire mettre un point d’honneur à lacomposer au printemps de dix espèces différentes.Mais s’il subsiste ainsi, dans nos Corbières déserti-fiées, quelques jardins capables de solliciter l’appé-tit, ce n’est plus le cas du paysage d’ensemble quiexprime plutôt la déréliction. Ce caractère nous apoussés, un collègue et moi, à engager unerecherche qui montre que les labours ont diminuédes deux tiers depuis le milieu du 19e siècle et quel’agriculture produit 40 % de calories alimentairesde moins qu’à cette époque. La petite région nepourrait même plus se nourrir avec ses produc-tions agricoles et ne présente guère d’excédentnotable, sinon en vin.

C’est encore davantage le cas de la plaine lan-guedocienne, de part et d’autre de Carcassonne, oùl’on pourrait à la rigueur parler d’un paysagebuvable, puisque la monoculture viticole s’y est

affirmée depuis plus d’un siècle. Mais l’agriculturediversifiée qui y prévalait autrefois n’est même plusun souvenir. Un ami originaire d’Argeliers nous aparlé de la faim qui y régnait au temps de laSeconde Guerre mondiale, faute de production ali-mentaire locale. Aujourd’hui, ce paysage de vignesest mité de parcelles abandonnées ou en voie d’ar-rachage, révélant la fragilité congénitale de toutemonoculture.

Circuits courts, villages et relations humaines

Autre “horreur économique” que ce paysage duBéarn, aux alentours de Pau, que je traverselorsque je visite mon pays d’origine, devenu hélasun bloc de maïs. Des amis, pèlerins deCompostelle, m’ont dit l’ennui profond qu’ils ontéprouvé à cheminer des journées entières dans untel environnement, où plus rien n’évoque la spon-tanéité de la nature et où seule la laideur des silosmétalliques vient rompre la monotonie des cul-tures. Nulle envie de goûter de ce maïs d’ailleursdestiné au bétail : où sont nos vieilles cruchades,escautons et autres mesturons1 ? Un tel paysage nerévèle plus que la médiatisation de la nourriturepar l’argent : nous voilà bien loin de l’assiette !

Vous me direz que lorsque je vais acheter desœufs chez ma voisine (non calibrés bien sûr !) jesors aussi mon porte-monnaie. Oui, mais là n’estpas l’essentiel : ici l’achat est prétexte à conversa-tion, échange de nouvelles, voire de recettes, à tra-vers lesquelles se noue une relation. C’est ce queredécouvrent aujourd’hui les partenaires desAMAP2, dont les maîtres mots pourraient être jus-tement relation, mais aussi enracinement et proxi-mité. Est-ce cela que recherchent aussi, parfoisconfusément, ces si nombreux ménages qui vien-nent aujourd’hui s’installer dans les campagnesfrançaises3 ? Au-delà des inconvénients qu’un telmouvement peut présenter sur le plan des disponi-bilités foncières, de l’esthétique des villages ou dela circulation automobile, n’est-il pas aussi unechance pour l’établissement de circuits courtsd’échanges alimentaires, tendant peu à peu àremettre le paysage dans son assiette… et dans lanôtre ?

François de Ravignan n

Agriculture

La monoculture a tué les paysages, les rendant pour le moins indigestes.Le retour à la terre de nombreux ménages pourrait revivifier sa diversité.

Un paysage dans mon assiette ?

2 9S!lence n°367 avril 2009

1. Respectivement, bouillie de maïsblanc ; pâte de maïs moulée quel’on consomme soit frite, soit arroséede lait ; petit pain à base de maïs.

2. AMAP : association pour le maintiend’une agriculture paysanne, groupesde consommateurs en relation avecun ou plusieurs paysans qui lesapprovisionnent régulièrement.

3. En Languedoc-Roussillon, du fait del’arrivée d’habitants principalementd’origine française, la populationrurale se renouvelle plus vite quel’urbaine, d’environ un tiers tous lesdix ans.

François de Ravignan, agro-économiste, est avant tout l’amides petits paysans. Alors que lacivilisation paysanne a presquedisparu, il en fut un (et peud’autres) qui alertait aux dan-gers de cette destruction, quicritiquait le modèle de dévelop-pement aussi bien ici que dansles pays dits du tiers-monde (LaFaim, pourquoi ?, LaDécouverte, 2003). En avancesur notre temps, François deRavignan comprit que la tech-nique ne résout en rien les pro-blèmes de la faim et de la pau-vreté. Il participe à l’associationpour le développement de l’em-ploi agricole et rural (ADEAR)et il est compagnon de route dela Confédération paysanne. Sesétudes de terrain ont permis decomprendre les ravages del’agriculture industrielle sur lepaysage (Comprendre un paysa-ge, éditions de l’INRA, 2002) etdans la société (L’avenir d’undésert, L’Atelier du gué, 1997),et donc l’importance d’installer.Fondamentalement, il récuse lemythe des bienfaits du producti-visme, y compris sur la produc-tion (L’Intendance ne suivrapas, La Découverte, 1988) etparticipe activement à l'associa-tion La Ligne d’Horizon.Pascal Pavie.

L’agriculture diversifiée qui prévalaitautrefois n’est même plus un souvenir.

Tam

bako

Page 30: Silence 367 - Revue Silence

SYLVAIN MUSSERI, DE L’EQUITABLE CAFÉ,ARBORE UN SOURIRE MARSEILLAIS SOUS SA CASQUETTE ;

il craint dégun comme on dit au pays de Marius :c’est un des piliers du bar. Son père travaillait dansla banque au Crédit Universel ! Croire à l’universelen quelque sorte est devenu son credo. Quant à samère, orthophoniste, elle lui a permis de resterbavard sans fatiguer, une qualité propre au Cicéronde caboulot qu’il incarne, tel un tribun antique dansce lieu qui fait office de centre de ressources aucœur de Marseille. On y trouve même Silencedepuis peu entre le supplément de Politis et CQFD,le mensuel de critique sociale qui titre paraphra-sant Dario Fo : “Faut pas payer !”.

Embarqué sur un bac agricole, Sylvain a tra-versé l’Huveaune2 avec Stéphane Lecler, désormaiséleveur de chèvres dans le Var et Christophe Pinel,le cuisinier. A eux trois ils ont créé En-visages, uneassociation tournée vers l’environnement, “versionMinga” précise-t-il. Minga pour la souveraineté ali-mentaire, pour ce “faire ensemble” en langue que-chua3. “On oublie le fond alors qu’on parle d’éthique,de marque. Nous, nous allons vers un commerce équi-table” insistant sur le caractère social et humain,“C’est une activité économique” clame-t-il. “Tu peuxavoir un boucher super équitable d’ailleurs” ajoute-t-ilpour faire grincer des amygdales les végétariensendurcis.

“Trade not help” (“commercer, pas aider”)devient leur leitmotiv éloigné du caritatif ou deMax Havelaar qui est distribué dans les grandesenseignes commerciales. “La différence avec Mingac’est le système de garantie participative”, une notion

fondamentale auxquelles adhèrent la Confédérationpaysanne ou le Syndicat des simples4. Elle reposesur une connaissance des réalités du Sud. “Parexemple on n’achète pas plus de 50 % de la productiondu même agriculteur”.

Rue Loubière on déniche de tout, du café zapa-tiste au jus de betteraves rouges, le calendrier desFaucheurs volontaires et même le dernier bouquinde Bruno Le Dantec sur Marseille.

Nos trois castors ont repris le lieu en 2005 desmains de l’association Abondance et décidé derelancer l’activité. L’inauguration fut un succèsinespéré : 500 personnes dévalisent alors un buffetgargantuesque. L’association revendique d’ailleurs

A Marseille, ils sont sur tous les fronts de l’écologie sociale. Des sortes de castorsjuniors du four solaire armés de leur manuel qui prônent les médias alternatifscomme aspirine et la spiruline1 comme sport olympique.

L’Équitable café :Crédit universel et médias alternatifs

3 0 S!lence n°367 avril 2009

Economie solidaire

n L’Equitable Café,27, rue Loubière,13006 Marseille,tél. : 04 91 48 06 62,http://equitablecafe.org.Ouverture de 15h à 23h du mardi au samedi inclus.

1. La spiruline est une algue bleueque l'on peut cultiver dans deseaux chaudes. Comestible, elle estriche en protéines et peut être unsubstitut intéressant à la viande.

2. L'Huveaune, fleuve côtier prove-nant du Var et se jetant dans laMéditerranée à Marseille.

3. Minga, réseau vers un commerceéquitable, voir article dans Silencen°359, www.minga.net.

4. Le Syndicat des Simples regroupeune soixantaine de producteurs-cueilleurs de plantes médicinales,aromatiques, cosmétiques ou tinc-toriales, www.syndicat-simples.org.

F.B

lais

e

D.R

.

� Sylvain Musseri

Groupe de parentalité �

Page 31: Silence 367 - Revue Silence

prés de 600 adhérents. A un euro “Tout est pos-sible”.

La ville n’est pas toujours propice aux réalisa-tions concrètes. Sylvain regrette le manque de toi-lettes sèches, “à cause de la législation”. Ilm’explique le rendez-vous manqué avec la NEF,“introuvable, le correspondant !”. Par contre on sertici des bières biologiques venant de la Drôme, laGrihète et un fournisseur breton livre la Can er Bed.Une manière de développer l’échange dans la qua-lité. Son vin bio vient du Var, des viticulteurs deCorrens5. Tout cela accompagne des soirées bienarrosées dont Sylvain se remet fort bien, quand àquatre heures du matin il doit terminer sa chro-nique culinaire dans Le Ravi6, sous peine d’êtrefouetté par Michel Gairaud, le rédac-chef, en van-tant la courgette dont tout le monde ne sait plusquoi faire après trois mois d’intenses farcis. Il sesent parfois “stérilisé dans les caractères” lui dont lanature déborde, car Sylvain invente les recettescomme les histoires. Il raconte qu’il est heureuxd’accueillir Jean-Luc Danneyrolles du réseauSemences Paysannes7, venu en voisin du Lubéron.Aussi n’hésite-t-il pas à s’exclamer dans sa chro-nique : “Libère les graines !” ou “Fais tes tomates, bor-del” en rabelaisien qui s’ignore. La décroissance cen’est pas l’abstinence.

Un espaced'échanges et d'informations

Au printemps 2008, un destemps forts de l’histoire del’Equitable fut le mois sur lesmédias alternatifs où RadioGrenouille, Radio Zinzine etRadio Galère à l’antienne se pas-

sèrent l’antenne8. Les télés associatives s’y sont ren-contrés comme celle d’Air Bel, un quartier pauvrede la ville où O2 Zone TV9 renouait du lien ainsique celle de Tabasco vidéo10 au Panier, un autrequartier, et Prodis Télé, qui a réalisé l’Assiette sale eta filmé les ouvriers OMI en Provence11. Jean-PierreBerlan est venu trois fois parler OGM et gaz mou-tarde.

Durant l'été 2008, “les Equitables” construisentdes fours solaires en s’installant dans la rue ; c’estleur semaine solaire dédiée à Jupiter et à sa cuisse.Car on n'oubliera pas de manger.

Outre cette activité débordante, l’Equitableaccueille chaque semaine les paniers de l’AmapMonde, membre d’Alliance Provence12, diffuse lesfilms militants de SPID, le festival de film militantd’Aubagne, tout au long de l’année13, et demeurecet angle de vue de vue diffèrent au coin de laLoubière. Une plateforme écologiste et socialerésiste dans une métropole conservée par la droite.

Dans Equitable, il y a table, parce que c’est undes rôles de l’association que de proposer des repasbio et équitables lors des festivals de la région.Quant à Equi, rien à voir avec les chevaux, vousl’aurez compris.

Christophe Goby n

Economie solidaire

3 1S!lence n°367 avril 2009

S'appuyant sur les expériences de l'Atelier àRoyère-de-Vassivière, celle de La vie enchan-

tée à Rennes, du café de la Pente à Rochefort-en-Terre, un projet d'écoopérative est à l'étude à Séné(sud de Vannes). Benoît Froger, Jean-Marie Robertet Séverine Hervé ont mis en place une associationpour porter le projet… qui se fera ensuite sous un

autre statut (peut-être une SCIC). L'objectif estd'ouvrir en 2010 un lieu repère/repaire où cohabi-tent activités associatives, culturelles et commer-ciales. Autour d'un magasin de producteurs locauxet si possible bio, s'ajouteraient une petite restau-ration et un groupement d'achats solidaire etéthique, une AMAP, un espace d'échanges, avecconférences, expos, débats…

n Atelier à Royère-de-Vassivière, 23460 Royère-de-Vassivière, tél. : 05 55 64 52 22, http://late-lier23.free.fr.n La vie enchantée, 18, quai Emile-Zola, 35000Rennes, tél. : 02 99 79 49 12, www.la-vie-enchantee.coop.n Le café de la pente, association Le Pot com-mun, Vieux bourg, 56220 Rochefort-en-Terre,tél. : 02 97 43 40 11 ou 06 60 27 31 06,www.lepotcommun.com.n L'écoopérative, Jean-Marie Robert,[email protected].

Morbihan - Projet d'écoopérative

5. Sur la commune de Correns, lirearticle dans Silence, n°342.

6. Le Ravi, mensuel provençal sati-rique, www.leravi.org.

7. Réseau Semences paysannes,Cazalens, 81600 Brens, voirwww.semencespaysannes.org.

8. Radio Grenouille à Marseille, 88,8à Marseille, Radio-Zinzine, 100,7 àForcalquier, 88,1 à Aix-en-Provence, 103 à Sisteron, 106,3 àGap. Radio Galère 88,4 àMarseille.

9. voir www.o2zone.tv

10. voir www.tabascovideo.com.

11. L'assiette sale de Denis Piningreprésente les conditions de vie desouvriers immigrés sous contrôlede l'OMI, office des migrationsinternationales.

12. AMAP, association pour le main-tien de l'agriculture paysanne,voir http://allianceprovence.org.

13. SPID, soutien à la productionindépendante de documentaires,Le Voltaire, avenue Roger-Salengro, 13400 Aubagne, tél. : 04 42 03 48 61, www.documentaires.info.

D.R

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D.R

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� Traiteur sur le vieux port

Page 32: Silence 367 - Revue Silence

AU DÉBUT DU 20e SIÈCLE, LES FERMESÉTAIENT ENCORE EXPORTATRICES D'ÉNERGIE.

C'est-à-dire que pour produire une calorie alimen-taire, il fallait moins d'une calorie en énergie. Cesfermes bénéficiaient surtout de l'énergie solaire viala photosynthèse des plantes. Un siècle plus tard, ilfaut, en France, environ 6 calories énergétiquespour produire une calorie alimentaire. Un retouren arrière n'est toutefois pas possible : même enFrance où la densité humaine est relativementfaible, nous ne disposerions pas des surfaces néces-saires pour fonctionner comme un siècle aupara-vant. Pour assurer la sécurité alimentaire, nousnous devons de garder une certaine productivité.Cela n'empêche pas de réfléchir à la manière de sepasser du pétrole et limiter les émissions de gaz àeffet de serre.

Une étude réalisée dans des fermes danoises en19982 donne une surconsommation énergétiquedans les fermes bio dans le domaine du fuel (17 %)et des semences (28 %) en agriculture biologique.Le premier chiffre s'explique par le remplacementdes engrais par des pratiques nécessitant des tech-niques mécaniques comme le désherbage. Lesecond point s'explique par la plus grande atten-tion portée par les agriculteurs bio à maintenir labiodiversité des semences.

L'agriculture biologique est déjà plus économe

Par contre l'agriculture biologique permetd'économiser dans d'autres secteurs de l'énergie.L'essentiel de la différence provient évidemment del'absence de recours aux engrais et aux pesticides.A l'arrivée, une ferme bio consomme environ 35 %moins d'énergie qu'une ferme en chimie. L'étudedonne 6529 mégajoules par hectares en bio contre10054 MJ/ha en chimie… les engrais et pesticidespesant 3490 MJ/ha.

D'autres études réalisées dans différents payscomme les USA où l'on utilise moins d'engrais,montrent toujours que l'agriculture biologiquereste toujours plus économe en énergie, d'aumoins 25 %3.

Comment aller vers la sortie du pétrole ?

Si l'on ne remet pas en question l'utilisation dutracteur, on peut envisager d'alimenter celui-ci pardes carburants agricoles produit par la ferme elle-même. Les chiffres divergent énormément sur lasurface que cela occuperait car les rendementsexacts de la fabrication de ces carburants fontdébat. Ces rendements dépendent notamment dela possibilité pour la ferme de produire elle-mêmeson carburant, ou de la nécessité de porter les pro-ductions agricoles à un centre de fabrication.

Une expérience citée par N. Halberg auDanemark porte sur une ferme biologique de 39 haqui a remplacé 10 % de ses cultures habituelles parde l'herbe. Cette herbe est ensuite mise en fermen-tation pour obtenir du biogaz, lequel est utilisédans les tracteurs et en cogénération pour produirede la chaleur et de l'électricité. Cette ferme s'avèreexcédentaire en énergie. Alors qu'elle consommait220 000 MJ avant, elle est devenue exportatrice de127 000 MJ.

Si cet exemple montre que l'on peut effective-ment se passer de pétrole, il laisse en suspensd'autres questions.

Des problèmes déplacés ? En effet, les carburants agricoles ne sont pas

satisfaisants sur la question des gaz à effet de serreet n'améliorent en rien la question de la dérive cli-matique.

Dans ce contexte de raréfaction du pétrole1, on peut s'interroger sur les pratiquesde l'agriculture biologique. Peut-on imaginer une agriculture économe en énergieet sans pétrole ?

L'agriculture bio peut-elle s'en sortir ?

3 2 S!lence n°367 avril 2009

Après-pétrole

1. La hausse brutale des prix dupétrole durant le premier semestre2008 montre à l'évidence que l'onapproche du pic de productionau-delà duquel la hausse du prixsera rapide du fait du dépasse-ment des besoins vis-à-vis del'offre. Après la baisse actuelle,tous les spécialistes s'accordentpour dire que le prix du pétrolerepartira à la hausse dès la fin dela récession.

2. N. Halberg, Energy use and greenhouse gas emission in organic agri-culture, colloque internationalAgriculture biologique et change-ment climatique, Enita Clermont,17-18 avril 2008.

3. Cela varie selon les produits étu-diés, selon les méthodes agricultu-rales.

Kal

ense

D.R

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Page 33: Silence 367 - Revue Silence

Pire, si l'on considèrequ'une ferme biodoit consacrer 10 %de ses surfaces àproduire son carbu-rant renouvelable,cela signifieune baisse dela productiond ' a u t a n t .Actuellement,plus de lamoitié desproduits bioc o n s o m m é sen France sontdéjà importés. Si les fermesbio se mettent toutes auxcarburants agricoles, cela setraduira par une augmenta-tion des transports pour lesimportations, et donc celadéplace la consommation de carburants.

De plus, dans les pays exportateurs, celase fait au détriment des cultures vivrières et nepeut qu'augmenter les tensions alimentairesdans ces pays.

Economiser l'énergieL'ADEME, Agence de l'environnement et de la

maîtrise de l'énergie a également travaillé sur cesquestions4. Si d'énormes réserves d'économiesd'énergie existent notamment en pensant les bâti-ments comme économes (ce qui pourrait diminuerles consommations de chauffage de 60 à 80 % rapi-dement), il sera plus difficile de diminuer lesbesoins en énergie des tracteurs et autres machinesagricoles (l'ADEME estime qu'un fonctionnementadéquat peut quand même faire faire 20 % d'éco-nomie).

Une solution serait peut-être un moins grandtravail du sol, ce qui a été expérimenté dans desfermes biologiques. Cela favorise en principe lestockage de carbone dans le sol, mais surtout celapeut diminuer la consommation de pétrole liée auxtracteur de 20 à 40 %.

L'ADEME suggère de repenser l'élevage enprairie. D'une part, cela évite les importations d'ali-ments de fort loin (soja du Brésil), mais la mise enprairie d'une terre stocke du carbone… et nenécessite qu'un faible entretien des sols, donc peude consommation d'énergie. Il serait plus perfor-mant sur ce sujet de diminuer la quantité d'éle-vages… en diminuant notre consommation deviande.

Dans un autre ordre d'idée, l'ADEME suggèred'étudier la ferme dans son environnement : ori-gine des produits entrants, destination de la pro-duction. Cela pose la question de la relocalisationde l'alimentation. L'ADEME reste toutefois pessi-miste sur la possibilité de diviser par 4 les émis-sions de gaz à effet de serre.

D'autrespistes

La traction ani-male en remplace-

ment du tracteurpourrait-il permettre

une plus grande indépen-dance énergétique ? C'est évident sur la

ferme prise isolément. Mais comme les carburantsagricoles, le cheval nécessite de grandes surfacespour produire son alimentation (et des contraintesquotidiennes que ne présente pas le tracteur). Siune ferme produit moins, il faudra aller chercher laproduction ailleurs d'où un risque de déplacementdes consommations.

Le recours à des énergies renouvelables commele solaire est parfait pour répondre aux questionsde chauffage et éventuellement d'électricité. Sil'électricité peut servir pour faire fonctionner cer-tains moteurs, ce n'est pas encore le cas pour lestracteurs.

Le débat sur l'après-pétrole dans le domaine del'agriculture biologique se complique encorequand on pense que le changement climatique vadéplacer les zones de culture, ce qui va provoquerdes pertes de savoir et donc des pertes de produc-tion.

Nous partagerons les conclusions de l'étude del'ADEME : face à la diversité des situations, il fautfavoriser la diversité des solutions.

Michel Bernard n

Après-pétrole

3 3S!lence n°367 avril 2009

4. J. Mousset, A. Bispo, G. Bastide,C. Garnier, O. Theobald,Agriculture, énergie, effet de serre,quelles actions, colloque interna-tional Agriculture biologique etchangement climatique, EnitaClermont, 17-18 avril 2008.

D.R

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Page 34: Silence 367 - Revue Silence

Quel regard portez-vous sur la crise financiè-re et l’effondrement actuels ?

Jean Robert : Nous ne sommes pas des finan-ciers ni des spécialistes de l’économie, et nos argu-ments ne se situent pas à ce niveau. Nous avionsd’ailleurs terminé ce livre bien avant que n’éclatecette dite “crise”. Nous croyons que le système éco-nomique actuel — qui est aussi un cadre mental —ne peut pas continuer et qu’il faut qu’il s’achève lemoins violemment possible.

Majid Rahnema : Le chapitre 9 du livre, “Changer de révolution”, évoque l’histoire duTitanic. Les élites surent très tôt que le bâtimentétait perdu et qu’il n’y avait pas assez de canots desauvetage. Il aurait été raisonnable d’inviter lespauvres à se servir des portes, des lambris, des ton-neaux, bref de tout ce qui pouvait flotter et àimproviser des radeaux. Les savoirs des pauvres,leur débrouillardise, leur sang-froid de gens qui “en ont vu d’autres” auraient pu tempérer l’hébé-tude des élites riches. Si le Titanic économique doitcouler, il est urgent de permettre aux pauvres dedéployer leurs capacités de subsister dans desmoments difficiles.

En guise d’exergue du livre, j’ai choisi ce versd’Eluard que j’ai trouvé admirable : “Prends garde,c’est l’instant où se rompent les digues…”. Ce qui estintéressant dans l’image de digues qui se rompent,c’est que là, on a aussi d’un seul coup des possibi-lités imprévues. Il se passe des choses extraordi-naires dans les profondeurs des sociétés, qui nesont pas encore venues à la surface, ce sont aussides possibilités.

JR : Ca correspondrait à cette définition desChinois qui, pour écrire l’équivalent du mot crise,juxtaposent l’idéogramme “danger” à celui quisignifie “opportunité”.

MR : Je ne sais pas ce qui s’est passé, maisdurant les trente années de régime islamiste, lesfemmes iraniennes ont fait un progrès supérieur àtout ce qui avait été fait dans les autres périodes deleur histoire en Iran. Aujourd’hui les femmes par-ticipent à tout, écrivent, font des films, sont même

dans le business… Dans les universités, 65 % desétudiants sont des femmes. Le gouvernement a étéobligé de présenter un décret aux termes duquelles universités devront dorénavant maintenir laparité ! Cette remarque ne signifie pas que j’ap-prouve le gouvernement iranien actuel. Mais cetteévolution montre bien qu’au fond, c’est une illu-sion de compter entièrement sur les gouverne-ments, ou sur les révolutions qui vont changer cesgouvernements. Le vrai changement se passeailleurs. Tout ce livre tente de suivre les vrais chan-gements qui sont le fait de ces minorités qui, selonDeleuze, “sont tout le monde” alors que les majo-rités “ne sont personne”, donc ces “devenirs mino-ritaires et révolutionnaires” dont nous avons donnéquelques exemples dans notre livre, depuis lesZapatistes jusqu’au maire de Mouans-Sarthoux.

Certains proposent de verser un revenuinconditionnel d’existence, d'autres propo-sent le micro-crédit. Quel regard portez-voussur ces propositions ?

MR : Quand les experts, les gouvernements, laBanque Mondiale et les autres organismes censés la

Majid Rahnema et Jean Robert nous donnent ici leur vision pour sortir du systèmeéconomique actuel.

La puissance des pauvres

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Crise

n Majid Rahnema, diplomateet ancien ministre, a représentél’Iran à l’ONU. Il se consacre,depuis plus de vingt ans, auxproblèmes de pauvreté. Il anotamment publié Quand lamisère chasse la pauvreté(Babel/Actes Sud, 2003).

n Jean Robert, architecte, his-torien des techniques et ensei-gnant à Cuernavaca (Mexique),collaborateur d’Ivan Illich, a co-traduit les entretiens d’IvanIllich et David Cayley, La cor-ruption du meilleur engendre lepire (Actes Sud, 2007). Il estaussi l’auteur de Le Tempsqu’on nous vole (Seuil 1980) etle co-auteur de La Trahison del’Opulence (PUF, 1976).

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La vraie question n’est pas une question économique,encore moins une question financière, c’est une question de société. Majid Rahnema

� Majid Rahnema

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soulager parlent de pauvreté, ils ne pensent pas dutout au pauvre concret, dans sa conditionhumaine, sa singularité, en situation dans les lieuxqu’il habite, ses capacités et ses talents. Pour eux,la pauvreté est purement et simplement une ques-tion quantitative liée à la valeur de la force de tra-vail et au salaire que le pauvre peut obtenir de savente sur le marché. Ils le définissent par un

manque de revenu, comme quelqu’un qui ne peutse vendre à plus de un ou deux dollars par jour. Cediscours transforme le pauvre en un besogneux, unmiséreux à qui on peut au mieux jeter une bouéede sauvetage pour le faire survivre. Ceci posé, laBanque mondiale a beau jeu de leur dire : “nousvous avons compris, vous avez besoin qu’on vousdonne plus d’ar-gent”… Mais sup-posons que l’ondouble, voire mêmepar impossible qu’ondécuple les revenusles plus bas. Il estclair que les besoinssocialement fabri-qués qu’on auraajoutés au sort dupauvre vont le rendre aussi précarisé qu’il est sup-posé l’être actuellement ! Inévitablement, quandles gouvernements prétendent apporter ce genred’aide, ils doivent tergiverser, manipuler les faits,en un mot, mentir. Car la vraie question n’est pasune question économique, encore moins une ques-tion financière, c’est une question de société. Lesquatre milliards de pauvres du monde doivent ces-

ser d’être vus comme des minables incapables dese suffire à eux-mêmes. Ils sont au contraire desréservoirs de savoirs de subsistance, des richessesque nous perdons.

Je suis surpris par les gens qui ne voient pas lafaillite évidente de ce système. On ne peut pasaider les pauvres de cette façon. C’est impossible.On leur crée des besoins, donc on les rend encoreplus précarisés. Le fond de ce livre c’est de comp-ter sur la puissance des pauvres, et de poser laquestion : “qu’est-ce qu’ils ont comme capacité dese donner un autre système de vie, de se donner unautre ordre, qui soit vraiment démocratique, quisoit issu de l’intérieur, qui ne soit pas imposé del’extérieur ?”.

MR : Certaines histoires m’attristent.Actuellement on ne parle que de micro-finance-ments. Quand j’ai démissionné du gouvernementiranien pour aller travailler avec les paysans, on estallé demander des crédits, et les banques refu-saient, car elles disaient que les pauvres n’offrentpas de garantie. Or, le système de M. Yunus etd’autres comparables ont prouvé qu’on peut comp-ter beaucoup plus sur les pauvres et leur honnêtetéque sur les capitalistes toujours capables de provo-quer des désastres comme fut celui d’Enron. Maismême si les taux de remboursement sont accep-tables, faire du micro-financement une opérationde sauvetage d’une humanité paupérisée est unepanacée aussi critiquable que l’imposture du déve-loppement. Certes, la Grameen Bank de Yunus etles institutions qui l’imitent sont parmi les pre-mières à ne pas prendre les pauvres pour desvoleurs et à leur faire confiance, mais il ne faut pasperdre de vue que, dans un contexte strictementfinancier, le micro-financement s’est avéré être uneexcellente opération bancaire. Car elle permet auxbanquiers de prêter de l’argent à ses clients à untaux de 20 %, soit huit fois plus que le taux de laBanque Mondiale (qui est de 2,5 % ou de 3 % !),tout en leur donnant un aura moral et humanitaire.De cela, personne ne parle. Et quand on leur faitremarquer que ces taux sont supérieurs aux plusélevés qui existent sur le marché, les “banquiersdes pauvres” ont souvent le même type deréponse indignée : “Mais vous oubliez que nous

opérons dans desrégions où lesusuriers ne prê-tent pas à moinsde 80 % ou 90 %,ou même à 100 !”.C’est comme si jedisais “Je suis fierde ce qui me dif-férencie de tousmes autres com-

plices du métier, pour la bonne raison que je neprofite pas de ma situation pour voler autant queles autres !”.

JR : Je vis au Mexique, où il n’y a jamais eu deplein emploi. On dira que le Mexique est plusarchaïque, qu’il est moins développé, mais en fait ily a des modes de subsistance qui sont distincts du

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La puissance des pauvres

Majid Rahnema et Jean RobertActes Sud,2008, 289p.,22€80

"La misère aété capable de'chasser lapauvreté', etavec elle lesmodes de sub-sistance qui,jusqu'à l'aubede la moderni-té, permirentaux pauvres de vivredignement ; expropriés de leurcapacité de subsistance aunom d'un utopique enrichisse-ment, ces derniers seront-ilscapables de retrouver en eux laforce de faire obstacle à lamisère ?" (p.16). C'est là toutel'interrogation de ce livre. Ilssont rares les livres qui nousfont penser autrement, en sor-tant radicalement la tête descadres dominants. Contre unevision colonisée par l'écono-misme, le développementismeet ce "chantage aux solutions"(p.22) qui nous empêche devoir, les auteurs ne prétendentpas proposer de "solution" pouréradiquer la pauvreté. Ils veu-lent seulement la donner à voirsous un autre jour, de l'inté-rieur, telle qu'elle a été vécuepar la plupart des peuples dumonde et continue à l'être parceux qui ont encore échappéau rouleau compresseur dulibre-échange mondialisé.Aucune idéalisation indécentedans cette démarche. Mais unedécolonisation radicale denotre regard. Les auteurs s'ap-puient sur deux penseurs pourétayer leurs propositions :Gandhi, conscient des miragesravageurs de la croissance etporteur d'une vision sociale,culturelle et politique plus res-pectueuse de la dignité despauvres ; et Spinoza, convoquéici pour ouvrir le livre sur desperspectives de libération. Unprojet révolutionnaire s'ap-puyant sur les multiples "deve-nirs minoritaires" (Deleuze) quiémergent à l'intérieur de lasociété et qui traduisent cette"puissance des pauvres" multi-forme, seule à même de trans-former les situations de misère.Un livre qui fait avancer laréflexion d'un grand pas…decôté. GG.

Faire du micro-financement une opérationde sauvetage d’une humanité paupériséeest une panacée aussi critiquable quel’imposture du développement. Majid Rahnema

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� Jean Robert

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“marché de l’emploi”. Par exemple la populationcomporte 35 % de paysans, qui sont des gens quivivent un mode de vie que l’on peut qualifierd’“économie de subsistance”. Personnellement, jem’insurge contre ceux qui donnent une connota-tion péjorative à ce terme, comme dans l’expres-sion “…ils subsistent à peine !”. En fait, lasubsistance est la manière la plus commune devivre au cours de l’histoire de l’humanité. L’argentest finalement une invention récente.

Au Mexique, du fait de la guerre des prix, onassiste à l’invasion des produits du marché mon-dial sur les marchés mexicains, par exemple lemaïs. Le maïs a été “inventé” au Mexique. Or unegrande partie du maïs qui se consomme auMexique maintenant est importé des USA. C’estune variété qui est classifiée comme un fourrageaux Etats-Unis ! On vend aux Mexicains ce qu’ondonne ailleurs aux veaux pour les engraisser…

Que faudrait-il faire ? D’abord ne pas détruirece qui reste des traditions et des cultures ; faciliterles cultures vivrières dans les alentours des villes (ily a encore d’énormes extensions en jachère quipourraient être cultivées à nouveau) ; et surtoutmettre un frein à la spéculation foncière.

C’est là que l’on pourrait voir certains aspectspositifs de la crise, qui va nécessairement freinerles mécanismes de spéculation. S’il y avait unebonne politique, cela pourrait servir à restructurerles modes de subsistance locaux ou une économiequi ne serait pas entièrement de subsistance maisqui s’articulerait avec une économie de subsistanceet qui restructurerait les marchés.

On insiste beaucoup sur les inégalités de reve-nus dans le monde. Mais ce qui est beaucoup plusgrave, c’est la destruction des modes de subsis-tance ancestraux. Ce que Majid Rahnema appelaitla misère dans son dernier livre, c’est la pauvretésans subsistance. La pauvreté qui s’accompagne demodes de subsistance est digne. La pauvreté sanssubsistance, c’est la misère. On fait passer lespauvres à la misère en détruisant la subsistance. Ilfaut lancer une nouvelle réflexion sur la notion desubsistance.

MR : La question de la richesse est souvent malposée. Le Marché et l’économie productiviste valo-risent ce que Roumi appelait les “richesses mortes”,à savoir l’argent comme moyen universel derépondre à tous les désirs. Alors que, dans toutesles cultures historiques précapitalistes, la richessereprésentait tout ce qui permettait à un sujetd’améliorer sa condition et les rapports humainsqui l’unissaient avec les autres membres de sa com-

munauté ou de sa famille sociale. Le systèmedominé par l’homo œconomicus souffre en fait d’unmanque d’imagination, d’une incapacité évidentede saisir la richesse dans ses multiples aspects rela-tionnels. Pour l’immense majorité des humains, lavraie richesse reste toujours dans la multiplicationde tous les rapports qui permettent aux différentssujets sociaux d’améliorer leur sort. Il est impen-sable qu’elle puise se réduire aux quelques dollarsqui représenteraient la vente de leur force de travailsur un marché qui leur est de plus en plus hostile.Le capitalisme mondialisé, loin de représenter unsystème qui produit de vraies richesses, produit dela rareté qui appauvrit.

JR : Ce sont dans les régions les plus riches quel’on trouve les personnes les plus pauvres. Et cen’est pas étonnant car l’abondance du riche vient,en général, de la misère des pauvres.

L’anthropologie nous montre que l’image, véhi-culée par le capitalisme, du comportement écono-mique de l’individu moderne est une utopie. Onrencontre rarement, dans le monde réel, un êtrehumain qui est seulement réduit à maximiser sesprofits et ses avantages. Je dirais même que dans

les sociétés du monde c’est plutôt le contraire.Selon Marcel Mauss, un vestige du mode tradition-nel d’échanger peut être vu dans le comportementdes buveurs attardés dans les bars au petit matin :“allez, tu reprendras bien un verre !”.

Comment se situer dans un cadre démocra-tique ?

MR : Ce livre est différent d’autres essais sur lapauvreté en ce sens que son but n’est pas de “fairequelque chose” pour “aider les pauvres”. Nousnous sommes demandé plutôt comment unesociété libre, composée en grande partie par lespauvres, pourrait elle-même s’organiser, de lafaçon la plus adéquate, pour permettre à tous sesmembres de vivre ensemble. Le monde moderne etoccidental parle beaucoup de démocratie. Maisune démocratie dans laquelle les “pauvres”devraient être dirigées aussi “démocratiquementque possible”— afin de ne pas mettre en dangerl’avenir commun des sociétés qui auraient fait “lebon choix”.

Pour nous, l’établissement d’un ordre véritable-ment démocratique reste la clef de voûte de toutedémarche, individuelle ou collective, qui servirait àredonner aux pauvres leurs propres moyens derecouvrer leur puissance. Une analyse des “deve-nirs” minoritaires ou révolutionnaires — conceptsque nous avons empruntés à Deleuze — nous a

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Crise

L’argent comme moyen de répondre à tous les désirs est une richesse morte. Dans les cultures historiques précapitalistes, la richesse représentait tout ce qui permettait à un sujet d’améliorer sa condition et les rapports humains. Majid Rahnema

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permis de mieux comprendre que les meilleureslois du monde ont rarement été l’œuvre des gou-vernements ou des pouvoirs établis, mais deshommes et des femmes qui, dans l’exercice de leurpuissance ont pu créé des jurisprudences. Parexemple ces Brésiliens qui ont occupé des terres ety ont créé des lieux de biodiversité. Ce sont desrichesses qui n’ont rien à faire avec les quelquessous que donne une banque de développement.

JR : Je voudrais à cet égard parler des néo-zapa-tistes. Ils ont émergé en 1994 en occupant le gou-vernement du Chiapas, ont subi des harcèlements,puis ont engagé avec les autorités des dialogues quifurent bafoués. Ils ont alors fondé des communau-tés de “bon gouvernement” qui mènent un travailpassionnant de réflexion, avec un rôle accru desfemmes, sur leurs cultures, sur la résistance auxincitations à la violence. Le “devenir révolution-naire” nécessite la paix, il ne peut être favorisé parla violence, car il est créateur de nouvelles relationssociales, jurisprudentielles.

Il y a une évolution intéressante car au début lesoulèvement néo-zapatiste a pris une forme mili-taire, pour très vite laisser place à autre chose. Lesous-commandant Marcos ose dire qu’“il ne fautjamais faire confiance à un militaire”. Pourquoicela ? Car quand bien même ce serait un hommebon, au bout de la conversation il a toujours sonfusil à ses côtés et il peut l’utiliser pour trancher !Si on tombe dans la violence, le gouvernement atout à gagner, car c’est lui qui dispose de toutes lesarmes.

MR : Une belle leçon qui est donnée sur la vio-lence. Les évènements de ces dernières années ontparticulièrement servi à montrer que la violencepeut éventuellement servir les pouvoirs en placepour l’espace d’un cauchemar. Elle n’a jamais serviles pauvres et les vivants épanouis dans leur puis-sance.

Propos recueillis par Guillaume Gamblin et Jean-Marc Luquet. n

DEPUIS DES LUSTRES, IL S'INSURGE CONTRE“LE CARTEL DES NOUVEAUX SEIGNEURS FÉODAUX”,

“les oligarques du capital globalisé” qui mènentune “guerre économique permanente”, étouffantavec une férocité inouïe les “aspirations élémen-taires au bonheur” de tant d’êtres humains, vic-times de leurs criminelles exactions.

Comment ne pas adhérer à ces assertions ? Deretour d’une mission, du 3 au 13 juillet 2003, alorsqu’il exerçait le mandat de rapporteur spécial àl’ONU pour le droit à l’alimentation (de janvier2001 à mars 2008), le célèbre sociologue stigma-tisa “la catastrophe humanitaire” dans les territoirespalestiniens occupés par Tsahal. Il suscita l’ire desautorités israéliennes au point que celles-ci récla-massent (heureusement en vain !) la censure dudocument ainsi que la destitution de son auteur…

Dans son dernier essai, il dissèque les deuxvariantes de la “haine” qu’éprouveraient lespeuples du Sud : l’une, “pathologique”, aveugle,des groupuscules terroristes comme Al-Qaida oules djihadistes, lesquels frappent sans discerne-ment en instrumentalisant des causes justes paressence ; l’autre, “raisonnée”, vécue comme une“passion irréductible”, une “force mobilisatrice”.Car la “mémoire blessée” par des siècles de domi-nation coloniale et d’esclavagisme se mue en“conscience”, en “revendication de repentance etde réparation”. Mais les arrogants dirigeants occi-dentaux restent généralement de marbre devant lerappel des horreurs passées. Ainsi, NicolasSarkozy, en visite, les 3 et 4 décembre 2007, àAlger, Constantine et Tipaza, adopta “la positionconfortable de l’agnostique”, lorsque Abdelaziz

Bouteflika (lui-même pas précisément un paran-gon de vertu !) exigea des “excuses” pour les mas-sacres de Sétif et Guelma, du 8 au 22 mai 1945.Jean Ziegler réitère inlassablement le scandalesuprême : “toutes les cinq secondes, dans lemonde, un enfant de moins de dix ans meurt defaim ou d’une maladie provoquée par la malnutri-tion”. Au regard de la production agricole globale,à même de satisfaire les besoins de douze milliardsde personnes (la planète en compte 6,3 milliards),il s’agit sans conteste d’un “assassinat”, perpétréavec la complicité active du Fonds monétaire inter-national, de la Banque mondiale et del’Organisation mondiale du commerce.

Mais nonobstant le réquisitoire accablant qu’ildresse d’une plume alerte, sous le parrainage spiri-tuel d’Aimé Césaire et de Wole Soyinka, l’indécrot-table optimiste demeure confiant quant à lacapacité de “riposte sociale” des citoyens, ailleurscomme ici. L’exemple de la Bolivie instille au cha-leureux Helvète, qui siège désormais commeexpert au Comité consultatif auprès du Conseil desDroits de l’Homme des Nations Unies à Genève,maints motifs d’espoir. Evo Morales Aïma, premierprésident indien en Amérique du Sud, avait, dèsson accession au pouvoir, le 21 janvier 2006,édicté que les champs pétrolifères et gaziersdevinssent la propriété de l’État, une conditioncapitale en vue d’une répartition plus équitable desrichesses.

La fragilité de la situation n’échappe à personnede sensé…

René Hamm n

Crise

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Jean ZieglerEd. Albin Michel2008 - 304 p. - 20 €

La haine de l’OccidentPlume en main, comme à l’occasion de chacune de ses nombreuses interventionspubliques, Jean Ziegler ne s’embarrasse nullement des précautions rhétoriquestacitement prescrites par les convenances diplomatiques.

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L’ACTION NON-VIOLENTE SE PRÉSENTECOMME UN MOYEN DE TRANSFORMER LA SOCIÉTÉ.

Elle s‘inscrit comme l’un des moments d’une cam-pagne d’action politique, qui se doit d’avoir unobjectif précis : fermeture d’une base militaire oud’un salon de l’armement, lutte pour obtenir unchangement de loi…

L’efficacité politique, raisonpremière de l’action non-violente

L'objectif le plus manifeste de l'action résidedonc dans la transformation politique qu’ellecherche à atteindre – obtenir la fermeture d’unecentrale nucléaire par exemple. C’est presque unelapalissade que de dire que l’objectif premier del’action est d’atteindre son objectif. Mais regar-dons-y de plus près. Les Faucheurs Volontairesd'OGM se sont fait connaître par leurs actions dedestruction de parcelles de cultures génétiquementmodifiées, afin de neutraliser les contaminationsque celles-ci occasionnent. C’est l’objectif concret,immédiat donné à l’action. Mais le but et l'actiondu collectif n'en restent pas à cette seule neutrali-sation physique. L'objectif politique est d'obtenirdes autorités un moratoire sur les plantations deplantes génétiquement modifiées en plein champ.L'objectif stratégique est d'établir un rapport deforce avec les puissances politiques et écono-miques en exercice afin de lescontraindre à discuter et àmettre en œuvre ce mora-toire. Le sous-objectif straté-gique pour cela est de donnervisibilité à ce combat, en met-tant en lumière le rôle desmultinationales qui marchan-disent la santé des humainspour leur profit immédiat, etde faire ainsi basculer l’opi-nion publique.

Les actions de fauchage dechamps de plantes génétique-ment modifiées se situentdonc déjà à deux niveaux

d’objectifs différents, dans deux temporalités diffé-rentes : neutraliser concrètement les nuisancesgénétiques de telle ou telle plantation, et appuyerune dynamique politique dans l’objectif d’unmoratoire sur ce type de plantations en pleinchamps. Ces actions s’inscrivent par ailleurs dansune campagne, elles participent d’un répertoireplus large de moyens mis en œuvre dans la durée :information, débats contradictoires, manifesta-tions, marche, jeûne, occupations, négociations,etc.

La dimension politique de l’action non-violenteest multiple et complexe ; elle mérite à elle seuleune exploration stratégique approfondie, réflexionqui n’est qu’effleurée ici. L'objectif politique consti-tue le niveau le plus direct de la campagne d’ac-tion, sa raison première. Cet objectif doit êtresuffisamment précis et limité pour être pertinent.Les résultats de l'action doivent autant que possiblepouvoir être mesurés et évalués. Mais au-delà de ceseul critère d’efficacité politique, bien d’autresdimensions sont à prendre en compte dans unecampagne d’action non-violente.

Renforcer la société civile et la démocratie

Initier une action, c'est mettre en œuvre desénergies, fédérer des personnes et des groupes qui

parfois se connaissent peu,c'est contribuer à faire secroiser les différents maillonsd'un tissu social qui gagneainsi en inter-connaissance etdonc en force. La mise enœuvre de l'action non-vio-lente est une manière de ren-forcer la cohérence propre aumouvement social. A com-mencer par le groupe ou lecollectif qui organise l’action,qui devrait pouvoir sortirrenforcé de celle-ci, par lescontacts qu’il aura noué et lessoutiens qu’il aura récolté,

L’action non-violente n’est pas seulement un moyend’atteindre un objectif politique. Elle constitue également une dynamique sociale qui a un intérêt ensoi. S’engager dans une telle action est aussi inévita-blement l’occasion d’une transformation personnelle.

Au delà de l'efficacitépolitique

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Action non-violente

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Ala

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� Un épis de maïs par faucheur volontaire.

� Manif des cheminots - 2007

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par la notoriété qu’il aura gagné. Le cas échéant,une action peut aussi avoir pour effet d'épuiser lemouvement qui la porte, si elle est trop ambitieuse,mal organisée ou mal évaluée dans ses objectifs.

Au-delà du groupe qui l'a mise en œuvre, l'ac-tion non-violente est dans le même temps l'occa-sion de renforcer la société civile dans sonensemble. On peut la considérer comme la mise enactivité d'un organisme qui devient rouillé à forced'inaction : la démocratie. L'action non-violenteconstitue une sorte de “parcours de santé” de l'or-ganisme démocratique — et plus particulièrementde la société civile. Et en tant que telle, elle a déjàune légitimité. Une société démocratique qui nepratique pas le conflit non-violent est en voie dedégradation, d’asphyxie. Comme un corps, elle estdans tous les cas moins apte à pouvoir se défendrecontre les attaques — qui peuvent venir de l'exté-rieur comme de l'intérieur.

Ainsi l'action non-violente constitue déjà, indé-pendamment de l'atteinte de ses objectifs poli-tiques les plus manifestes, une manière de rendrela démocratie plus inter-active, vivante et directe.Son émergence au sein d’une société peut doncêtre vue en soi comme une richesse et un gaindémocratique. Par ailleurs, la conflictualité qui faitpartie de tout lien social, si elle ne se manifeste paspar les moyens de la non-violence, ressurgira for-cément sous une forme violente, plus destructricepour la société.

La dimension personnelle de l’action collective

Il est rare de voir la transformation personnellemise en avant dans une action collective. Elleconstitue cependant une dimension essentielle detoute action non-violente. Parler de la transforma-tion “personnelle” impliquée dans l'action non-vio-lente, c'est simplement prendre en compte le faitque toute action est réalisée, au-delà des collectifset des groupes qui l'initient, par des personnes,avec leur corps, leurs émotions, leur intelligence.Lorsque j'agis, je mets en jeu ma personne avecmon histoire, ma culture, mes blocages… Entreren action, ce sera forcément “faire avec” ce que jesuis et entrer dans un processus de transformationde ma personne, plus ou moins maîtrisé, plus oumoins volontaire.

Chaque personne a une façon singulière devivre ses émotions de peur, de colère, ses réactionsd’agressivité, etc. C'est pourquoi se former et s'en-traîner à l'action peut permettre, sinon de maîtri-ser, du moins d’apprivoiser ces dimensionspersonnelles qui sont mises en jeu. Mieux

connaître ses émotions et ses réactions en situationde conflit ou de tension, peut s'avérer utile pour legroupe et pour la poursuite de l’objectif que l’oncherche à atteindre, mais également riche d'ensei-gnements dans la connaissance de soi.

Chacun-e peut en outre donner à cette dimen-sion de transformation “personnelle” induite par ladynamique de la non-violence, les résonances quilui conviendront : philosophique, psychologique,spirituelle ou religieuse. La non-violence activeconstitue inévitablement un travail sur soi pourdéjouer les réflexes de peur et de mimétisme etpour créer un nouveau rapport éthique à autrui,adversaire y compris. C’est là que l’ensemble desressources intellectuelles, culturelles, éthiques, spi-rituelles ou psychologiques dont disposent chaquegroupe et chaque personne pourront être mises àcontribution pour nourrir ce combat non-violent,qui est autant élan vers l’autre que retour sur soi.

Une action multidimensionnelleLa prise en compte des multiples dimensions

de l'action non-violente semble essentielle afin des'émanciper d'un imaginaire dominé par le seul cri-tère de l'efficacité politique, voire physique. Mettreen œuvre une action non-violente, ce n'est pasdéplacer un tronc d'arbre, ce n'est pas non plusagir dans un pur espace de confrontation avec lesforces de l'ordre, espace neutre de toutes répercus-sions involontaires. Toute action aura des répercus-sions culturelles, sociales, symboliques, psy-chiques, personnelles qui lui échappent dans unelarge mesure, qu'il est essentiel de prendre encompte dès sa préparation, à revers des imaginairescapitaliste et militariste de l'efficacité pure. Aprèschaque campagne d'action, il est nécessaire de tirerun bilan de ses conséquences à court, moyen etlong terme, sur les sociétés touchées par celle-ci.C'est ce qui permettra aussi de juger de l'impactpositif ou au contraire destructeur des actionsmises en œuvre. Pour rentrer en cohérence égale-ment avec une vision de l'humain comme êtremultidimensionnel — et non comme simple soldatde la “cause” à servir.

Guillaume Gamblin n

Action non-violente

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L'action non-violente constitue une sorte de « parcours de santé » de l'organisme démocratique.

D.R

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� Premier fauchage d’OGM en France,le 7 juin 1997 à Saint-Georges-d’Espéranches (Isère).

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AUJOURD'HUI, UNE ATTITUDE INDIVIDUELLECOHÉRENTE SUR LE PLAN ÉCOLOGIQUE NE PEUT

plus se contenter d'un usage “raisonné” du por-table1. Une telle attitude ne peut que conforter —donc renforcer — ce sous-système technicien misen place à notre insu. Pour faire cesser le règne duportable, il s'agit aujourd'hui avant tout, et bel etbien, de s'en défaire ! Démarche impossible, voireimpensable, diront certains esprits résignés... Alorsqu'en réalité, la solution est assez simple à mettreen œuvre.

Mesures d'accompagnementUne fois votre résolution prise, la première

chose à faire est de le faire savoir à votre entourageen expliquant vos arguments2.

Voici quelques mesures à prendre pour rendrevotre démarche effective…

Si vous ne possédez pas déjà de ligne fixe : enfaire installer une. S'équiper d'un répondeur, inter-rogeable à distance si besoin (France Télécom enfournit un d'office).

Si vous êtes nomade : demander à un ami ou àun parent de vous “faire partager” son numéro detéléphone et de prendre vos messages.

Changer le message sur le répondeur de votretéléphone portable : “attention, ce numéro ne serabientôt plus valable. Vous pouvez désormais mejoindre au... (numéro de fixe).”

Etre toujours muni d'une carte de téléphone,pour pouvoir appeler d'une cabine lors de vosdéplacements.

Recopier son carnet d'adresses électronique surun support papier.

Soutenir les téléphones fixesIl n'y a aucune raison que vous payiez pour la

"mobilité" des autres. Vous pouvez là aussi agir.Demander son numéro de fixe à chacun de vos

nouveaux contacts. D'une part, cela vous éviterad'appeler sur leurs portables ; d'autre part, cela lesincitera à conserver leur ligne fixe.

Appeler systématiquement sur les lignes fixes.Si la personne est absente : laisser un message, ellevous rappellera. Ne pas céder à la tentation de l'ap-peler sur son portable, sauf urgence absolue.

Dans le cas où vous ne pouvez pas faire autre-ment que d'appeler un portable : si vous tombezsur le répondeur, laisser un message, la personnevous rappellera. Si elle décroche : la saluer, et luidemander s'il y a un numéro de fixe à proximité oùl'on peut la rappeler immédiatement. Si oui, rappe-ler à ce numéro. Sinon, demander à ce que la per-sonne vous rappelle sur votre fixe ou au numéroindiqué sur votre cabine téléphonique. Dans 90 %des cas, elle s'exécutera de bonne grâce, conscientedu coût élevé d'un appel de fixe à portable.

A tous les coups (de fil) l'on gagne

En vous débarrassant définitivement du télé-phone portable, vous y gagnerez aussi :

- en liberté (fin du fil à la patte)- en tranquillité (plus de dérangements, ou de

nécessité de consulter sa messagerie à toutbout de champ)

- en économies d'énergie (plus d'appareil àrecharger)

- en confort de conversation (fin des coupures,des grésillements et des bruits de fond)

- en maîtrise de votre organisation (réap-prendre à prévoir, à fixer des rendez-vous et àles honorer)

- en respect de vous-même (fin du ridicule etdu “m'as-tu vu”) et des autres (notammentdans les lieux publics)

- en débrouillardise (réagir sereinement auximprévus)

- en sécurité (fin du portable au volant ou àvélo, davantage d'attention à ce qui se passeautour de soi)

D'autre part, vous contribuerez activement :- à la protection du service public du téléphone

fixe, et notamment au maintien des cabinestéléphoniques

- à la préservation des paysages (de la pollutionvisuelle des antennes-relais)

- à la santé publique, la vôtre et celle des per-sonnes électro-sensibles (autrement dit : detout le monde)

- à la réduction du volume des déchets électro-niques (durée de vie moyenne d'un portable :deux ans. Un combiné fixe peut durer plu-sieurs décennies...) et à la préservation desressources naturelles des pays pillés par lesfirmes occidentales (notamment le coltan enRépublique du Congo).

Certes, vous entendrez sans doute des récrimi-nations, des reproches, voire des moqueries ; vousrencontrerez peut-être de l'incompréhension, etmême du mépris. Restez serein. Vous êtes un indi-vidu libre, indépendant d'esprit ; et bientôt, c'estdu respect et de l'admiration que vous susciterez,et peut-être même... de l'envie.

Et si vous tombez en panne avec votre voitureen pleine campagne au beau milieu de la nuit(objection soi-disant imparable, ô combien de foisentendue...!) : marchez jusqu'au village le plusproche (un peu d'exercice ne fait jamais de mal),sonnez chez quelqu'un, et l'on vous ouvrira.

David Sterboul n

L'usage du téléphone portable a été quasiment imposé à la population en l'espaced'une décennie, notamment au moyen d'un pilonnage publicitaire sans précédent.Quelques-uns y ont résisté, tandis que la plupart ont cédé à la pression marchande.Vous souhaitez vous libérer de cette laisse électronique, suivez le guide !

4 0 S!lence n°367 avril 2009

Téléphone portable

1. Comme le propose par exempleStéphane Kerckhove, dans sonexcellent dossier intitulé"Téléphone (insup)portable !" (cf.S!lence n°363).

2. Un modèle de lettre pourreprendre les différents argumentsest disponible à l'adressesuivante : http://www.hns-info.net/spip.php?article16802.

Vivre sans, c'est possible

Mais toi qui es journaliste,comment tu fais ? J'étais déjàjournaliste avant l'invention decet appareil. Alors comment jefais : exactement commeavant !

Pour donner un exemple,lorsque je pars en reportagespour Silence, pendant unesemaine ou plus, je préparesoigneusement mon itinéraire,je prends rendez-vous chez lesgens que j'interroge, chez ceuxchez qui je suis hébergé. Puisje note toutes les adresses, leshoraires de passage et les télé-phones. Je garde un exemplairede cela avec moi. Cela me sertd'agenda pour mes déplace-ments. J'en laisse un affiché àSilence et un dernier chez moi.D'un côté comme de l'autre, sil'on veut me joindre, il suffitd'appeler sur le lieu où je suisou, si je suis en déplacement,de laisser un message là où jevais arriver. Et cela marchetrès bien.

Mais tu n'en ressens pas lebesoin ? Ben non, jamais !

Et quand tu fais de la randon-née ? J'en faisais déjà avantcet outil électronique. Là nonplus je n'ai pas changé.Lorsque je pars seul, j'essaiede laisser un itinéraire le plusprécis possible et je m'y tiens.Lorsque nous partons à plu-sieurs, il y a moins de soucis :en cas d'accident, il est tou-jours possible d'envoyer quel-qu'un chercher des secours.

Michel Bernard.

Libération, mode d'emploi

Page 41: Silence 367 - Revue Silence

APRÈS DE MULTIPLES PÉRIPÉTIES GROUPO-ADMINISTRATIVES, NOUS AVONS PASSÉ LE BUREAU

indien de l’immigration le mardi 13 janvier 2009.S’ensuivirent quelques coups de pédale pourrejoindre Bhopal où nous attendait Ekta Parishad,pour qui nous allons travailler quelques mois.

Ce mouvement créé par PV Rajagopal luttedepuis une vingtaine d’années pour rendre leursdroits aux peuples Adivasi (communautés tri-bales), en particulier leur droit à la terre que legouvernement et les multinationales tendent às’approprier. De forte inspiration gandhienne, EktaParishad (le Forum de l’Unité) a mis en place denombreuses associations qui agissent localementdans la plupart des Etats de l’Inde, de manièrenon-violente. Ce système permet aux Adivasisd’apprendre à s’organiser et à se rassembler pourque leur action gagne en impact. Ainsi, régulière-ment des marches de protestation sont mises enplace, auxquelles participent des milliers de cespaysans sans terre. C’est depuis la marche Janadesh2007 qu’Ekta Parishad s’est rendue célèbre interna-tionalement : 25000 personnes ont marché pen-dant un mois jusqu’à la capitale pour faire valoirleurs droits.

Nous avons passé une semaine dans un de cescentres d’action et de formation près de Katni dansle Madhya Pradesh. Le Manav Jeevan Vikas Samiti(MJVS – Centre de développement des ressourceshumaines) est une exploitation de 10 hectaressituée dans un cadre étonnamment calme. Six dif-férents projets y sont menés en parallèle, autourdes thématiques suivantes : accès à l’eau, droit àl’éducation, droits des femmes, formation agricoleet ayurvédique (médecine des plantes), connais-sance de la législation et diffusion de l’informationdans les villages par les arts (théâtre, danse, chant).Dans le village d’Ektagram que nous avons eu lachance de visiter, vit une communauté de mon-treurs de singes. Cette source de revenus n’étantpas suffisante pour subvenir à leurs besoins pri-

maires, MJVS les a formés à l’agriculture et a mis enplace un système d’éducation. Nous pourrionsdonner de nombreux exemples similaires car MJVStravaille avec plus de cinquante villages dans cetterégion du centre de l’Inde. Alors, Jai Jagat ! (Vive leMonde ! – slogan d’Ekta Parishad, par oppositionau Jai Hind – Vive l’Inde).

Pablo, Tchandra, Julien. n

Non sans quelques difficultés1, Pablo,Tchandra et Julien, partis de France à vélo

en août 2008, sont arrivés en Inde où ils ont rejoint le mouvement Ekta Parishad.

4 1S!lence n°367 avril 2009

1. Le Pakistan n'ayant pas accordé devisa et celui d’Iran étant terminé,le voyage s'est interrompu letemps d'un saut en avion pourrejoindre l'Inde.

Ekta Parishad

Des roues et rouets

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�� Marche Janadesh 2007

Page 42: Silence 367 - Revue Silence

4 2 S!lence n°366 mars 2009

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Page 43: Silence 367 - Revue Silence

Exploitation maritime et piraterieCe qui se passe actuellement au large de la côte somalienne, dans le golfed'Aden, est directement typique des conséquences des comportementsgénéralisés du pillage par des pratiques industrielles… Les informations nousfont savoir qu'une piraterie sévit dans cette zone du globe…(un exemple quipourrait bien servir de modèle ailleurs…!!). Avant de se "convertir" à lapiraterie, ces populations étaient composées de pêcheurs qui depuis trèslongtemps subsistaient grâce à une pêche artisanale. Et voilà qu'un jourarrivent des navires-usines qui par leurs surpêches effrénées ruinent la faunemarine, plongeant ainsi dans la misère ces populations côtières. Ces gens-là,pris à la gorge, et devant l'indifférence générale, cherchent un moyen desurvivre pour sauver leurs familles, et ils aboutissent à une piraterie, audemeurant bien plus rentable que leurs activités traditionnelles. Cephénomène prend une telle ampleur que des escadres militaires sont envoyéessur ces lieux, etc. Moralité : si des navires usines n'avaient pas sévi, ceshommes-là continueraient dans l'anonymat à pêcher les langoustes, etpersonne ne parlerait d'eux… Certes ce ne sont pas des anges, mais où sesituent donc les plus fondamentaux de la malfaisance ?Jacques MorinHautes-Pyrénées

Théorie et pratique"La théorie, c'est quand on sait toutmais que rien ne fonctionne. Lapratique, c'est quand tout fonctionnemais qu'on ne sait pas pourquoi".(Einstein). Ici, la théorie et lapratique sont réunies, rien nefonctionne et personne ne saitpourquoi !André DunyNouvelle éducation populaireArdèche

Longue vieSalut S!lence, avant tout, je voulaiste dire un grand, grand merci ! (…)Merci pour ta franchise, latransparence de tes propos (c'estquand même fou que tu sois un desseuls à systématiquement citer tessources !), merci pour tonobjectivité, et pour les infos (localeset internationales) qu'on ne trouveque chez toi, merci pour l'espoir quetu donnes, les liens si constructifsque tu tisses, les gens que tu aides…Et je souhaite vraiment que, mêmedans le pire des cas, tu puissessubsister, même au prix (difficile !)

de devoir réduire le nombre de tespages, mais il faut vraiment quel'essence de ton message et le réseauque tu as tissé continuent de vivre !Longue vie à toi S!lence !Ben et MarieVosges

StimulationQuand je "déprime" de ce qui sepasse dans le monde, je lis et relisS!lence, contente de voir qu'il y aaussi plein d'initiatives positives.Michèle DorsoHaute-Garonne

Résistance etpropositionsRecevez toute mon admiration pourvotre revue avec zéro publicité, cetesprit de résistance et aussi depropositions et d'exemples contre lapensée unique qui imprime sadomination dans la psyché. A la finde la lecture de S!lence, on se ditqu'un autre monde est poss!ble.Gérard VarinotMeurthe-et-Moselle

Courrier

4 3S!lence n°367 avril 2009

Décroissance et spiritualitéDans le n°364, S!lence s'est promené en Savoie

pour nous faire découvrir les expériences etréalisations intéressantes. Je m'arrête plus particulièrement sur

l'article "Une écologie contemplative ?" concernant l'institut bouddhiste"Karma Ling" à Arvillard. Vous abordez diverses questions et émettez descritiques concernant leur fonctionnement notamment. Fort bien ! Je suistoutefois surpris que vous ne développiez pas davantage l'un des axesessentiels du centre, à savoir la spiritualité, ce dont on a la confirmation parla lecture de la revue Nouvelles Clés, traitant de spiritualités.Les spiritualités ne sont-elles pas importantes pour l'humain etconcomitantes du vivre ensemble, de la convivialité, du respect mutuel ?Même si le choix de la spiritualité reste éminemment personnel. Ainsi en va-t-il quand des femmes et des hommes tentent de vivre ou réalisent lasimplicité volontaire en se défaisant du matérialisme consumériste érigé envéritable religion. Ne pourrait-on imaginer un dossier "décroissance etspiritualité" dans les pages de S!lence ?Yeun LiotCôtes-d'Armor

Villes en transitionJe viens de recevoir le numéro de février de S!lence et je suis très contentede voir le dossier spécial sur les transitions towns : habitant Londres depuisquelques mois, j'ai découvert ici ces initiatives (ainsi que l'un de leursprincipaux courants de pensée, la permaculture) et j'avoue que, convaincuedepuis un moment de l'imminence du pic pétrolier,je me demandais si un tel mouvement pourraitessaimer en France, afin de donner plusd'ampleur aux mouvements décroissants etsurtout faire participer "la base", les habitants,au plus près de chez eux. J'espère donc quevotre numéro (auquel j'ai fait une belle pubauprès de mes amis restés en France)permettra de lancer des transitions towns à lafrançaise ! Et encore merci pour votre revueet tout ce quelle apporte chaque mois ! Pascaline SalaGrande-Bretagne

Souriez, vous êtes filmésComme l'avait prévu la nouvelle majorité de la commune où je travaille, unréseau de caméras de surveillance vient d'être mis en place sur l'ensemble decette petite ville. L'une de ces verrues trône même sur le mur de notre écoleprimaire. Bien sûr, inutile d'invoquer les possibles dérives autoritaires ; nossociétés infaillibles semblent à tous au-dessus de cela.Tenons-nous-en à desconsidération plus quotidiennes :1. Ceux qui ont un droit de regard sur nous, nous autorisent-ils à avoir un

droit de regard sur eux ? Non ? Alors n'y a-t-il pas là rapport de maître àesclave ?

2. On peut se consoler en pensant que cette grande attention aux faits etgestes des citoyens honnêtes permettra de leur porter secours plus vite encas de problème (agression, malaise, etc.). Dans les faits, le but n'est pas là.

3. Se cacher derrière des béquilles technologiques pour résoudre desproblèmes subtils comme le sont les rapports humains, c'est préparer lavenue d'une société où les uns seront humainement considérés et les autresseront technologiquement surveillés.

Souriez, vous êtes filmés.Thierry RichardEssonne

Convaincue depuis un moment de l'imminence du pic pétrolier, je me demandais si le mouvementdes villes en transition pourrait essaimer en France. P. Sala

D.R

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Page 44: Silence 367 - Revue Silence

4 4 S!lence n°367 avril 2009

livresSi vous ne disposez pas d’une librairie indépendante près de chez vous,vous pouvezcommander vos livres auprès de Quilombo. Une partie de la somme est reversée àS!lence. Il suffit de remplir sur papier libre, vos coordonnées, les ouvrages que voussouhaitez vous procurer, d’inscrire le montant des livres (notés sous les titres dechaque livre), de rajouter 10% du prix total pour les frais de port. Règlement parchèque (à l'ordre de Quilombo Projection). Renvoyez le tout à : Quilombo/Silence,23, rue Voltaire, 75011 Paris. Délai de livraison entre 10 et 15 jours.

Quelles journées !LasserpeEd. Jets d'encre (94100 Saint-Maur-des-Fossés)2009 - 150 p. - 15,50 €

Lasserpe est le dessinateur quiouvre la revue en page 2.Certains l'adorent, d'autressautent la rubrique… Eh bienpour ceux et celles qui trou-vent que cinq dessins par mois,cela ne suffit pas, sachez queLasserpe est du genre proli-fique : il nous offre ici une cen-taine de dessins illustrant les"journées mondiales de…" en

suivant le calendrier international. Il y amême un bonus (les journées qui n'existentpas encore) et un bêtisier (les impu-bliables… ah, ben tiens, si !). MB.

Généalogie des mouvements altermondialistes en EuropeUne perspective comparée Sous la direction d’IsabelleSommier, Olivier Fillieule et Eric AgrikolianskyEd. Karthala2008 - 293p. - 26 €

Cet ouvrage sur l’émergence en Europe dece que l’on appelle l’altermondialisme, sedonne pour objectif d’aller au-delà du dis-cours qu’en donnent eux-mêmes les acteursde cette mouvance. Des études sur laconstruction de ce mouvement anti-globali-sation en Italie, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne et France permettent detempérer l’idée de la radicale nouveauté dece réseau mondial, en montrant tous lescourants qui l’ont préparé durant les décen-nies précédentes. Elles mettent d’autre parten lumière les conditions politiques etsociales particulières qui ont conduit demanière à chaque fois différente à sonémergence, selon les pays. Le ralliement aumouvement altermondialiste a été vu parcertaines organisations marginalisées dansl’espace national, comme une opportunitéde contournement de certains blocagesnationaux, leur permettant d’émerger sur lascène internationale et de renverser le rap-port de force sur la scène contestataire.Après une analyse des spécificités propres àchaque contexte national (sortie tardive dufranquisme en Espagne, catholicisme socialen Italie…), trois études plus transversalesanalysent les formes de coopération per-mises par l’outil internet dans la préparationdes forums sociaux mondiaux, la difficultéde l’intégration des pratiques féministesdans un milieu qui reproduit encore une fer-

meture culturelle à ce niveau, et des trajec-toires de jeunes militants allemands et fran-çais.Trois ans après leur période d’implica-tion intensive, la plupart ont déserté leterrain de l’altermondialisme, soit pourd’autres combats plus locaux, soit par dis-tanciation plus générale avec ce type d’en-gagement. Certains ont été douchés par lesformes de domination invisibles contenuesdans les groupes d’action « informels ». Desanalyses fines malheureusement enseveliessous un langage sociologique universitaireparfois difficile à suivre pour qui ne fait paspartie de cet étroit milieu. GG.

Installer un chauffageou un chauffe-eausolaireCollectifEd. Eyrolles2008 - 150 p. - 38 €

Après une première partie quiexplique les techniques àprendre en compte pour choisir le lieu, lestyle, l'orientation de ses futurs capteurs,six auteurs présentent leur démarche d'au-toconstruction. C'est très bien fait, avecschéma et de nombreuses photos couleurs.Cela reste toutefois réservé à de bons brico-leurs. FV.

Paris écoloVivons mieux, vivons bioPatricia MichelEd. First2008 - 160 p. - 2,90 €

Dans un format minuscule, avecdes plans par arrondissementstrès clairs… malheureusementtrès peu de la diversité écolo-gique de Paris : seulement 96adresses dont 60 sont des com-merces et seulement 12 des associations. Lereste : des institutions, des espaces verts,des déchetteries, des marchés bio… Fortincomplet. MB.

Aux arts citoyens ! De l’éducation artistique en particulierJean-Michel DjianEd. Homnisphères2008 - 96 p. - 10 €

A travers ce pamphlet, l’auteurdénonce les formes d’enseigne-ment de l’art dans les pro-grammes scolaires. Sa thèse estque le monde officiel de la cul-ture depuis 50 ans a conduit « àcélébrer la grandeur de l’art, àl’administrer, à le nourrir gras-sement de ses compétences oude ses incompétences, oubliant

qu’au cœur de la magie, l’ambition a supplan-té la passion ». Il faudrait au contraire ouvrirà l’élève un « vaste imaginaire coloré de pul-sions créatives, de fantasmes enfantins (…)qui cherchent à s’exprimer dans leurs lan-gages. C’est la zone des sensibles ». Le butn’étant pas de fabriquer des artistes mais dedévelopper la sensibilité et le regard critique,« l’offre gargantuesque de divertissementsartistiques justifie pleinement de posséder lesrudiments de l’esprit critique, sinon la maîtri-se ».Quoique difficile à suivre à certains passages,l’auteur en se reposant sur des décisions poli-tiques, déclarations ministérielles et pro-grammes scolaires concernant l’éducation,nous livre ici quelques clés pour une nouvelleéducation artistique. Pour ne pas avoir à s’ex-tasier devant une œuvre classée commegéniale il faut au minimum comprendre lesressorts de sa création. JP.

Des défis climatiquesLes Carnets du paysageEd. Actes Sud / ENSP2008 - 180 p. - 26 €

On est encore loin d'avoir étudiétoutes les conséquences du chan-gement climatique. Ici, jardinierset paysagistes présentent de nom-breuses pistes de réflexion et desréalisations qui tiennent comptedu phénomène : par exemple,quelle espèce d'arbre choisir de

planter maintenant alors qu'il va vivre plu-sieurs centenaires ? Comment vont évoluer lesbords de mer ou d'estuaire et que devient l'ac-tivité humaine lorsque l'eau monte ? Parfoisun peu ardu, mais riche en illustrations.Stimulant. MB.

Vivre écolo pour les nulsLiz Barclay, Michael Grosvenor,Franck Laval, Nelly Bonnefous

Ed. First2008 - 314 p. - 22,90 €

Cela se veut de lecture facile et çal'est. Cela reprend de très nom-breuses astuces déjà déclinéesdans de nombreux autresouvrages. Cela incite à passer à lapratique et à étendre son actionau niveau de la collectivité.Jusque

là tout va bien. Mais dans le détail, la volontéde toujours vouloir faire positif entraînequelques idées fausses : les compensationscarbones pour les voyages (voir la critique quenous avons faites "Co2lonialisme" dans len°361, d'octobre 2008), "être écolo, c'est êtrerentable" (les banques éthiques, ça existe,maisles "fonds éthiques par action" ne sont que lefait de multinationales opportunistes), la"maison verte" (la maison individuelle est unecatastrophe en terme de surface occupée), letélétravail (autoexploitation), les agrocarbu-rants (contre la nourriture), la voiture élec-trique (rendement déplorable)… MB.

Page 45: Silence 367 - Revue Silence

4 5S!lence n°367 avril 2009

Musique

IndikaL’Indikassociation,5, rue de Dambach,67100 Strasbourg,tél. : 03 88 84 69 28,www.indika-zic.net2008 - 7 titres

Que se passe-t-il lorsqu'unedizaine de pote(sse)s stras-bourgeois(e)s décident en2001 de se lancer dans lamusique pour lutter contreBabylone ? Ça donne unedémo en 2003, la créationd'une asso en 2005 et un pre-mier album en 2008, en plus

« sous copyleft »! ... et le tout chanté et jouésur toutes les scènes d'Alsace et/ou au coursd'événements militants. Ça tourne bien, basseronde et bien présente, batterie maquilléereggae de circonstance, guitare un brin satu-rée sur la rythmique d'un clavier discret etune voix masculine appuyée de chœurs fémi-nins avec en prime de douces mélodies decuivres, de clarinette, de flûte traversière etd'harmonica. Un mélange très réussi quimontre combien le métissage est toujoursune richesse. Par-dessus se pose une voixtranquille, tantôt en anglais, tantôt en fran-çais et des paroles qui appellent à la frater-nité et la paix, mais qui combattent aussi lecontrôle social ou le temps perdu contre unsalaire. Au final, sept compos dans uneorchestration riche aux sonorités variées,sans oublier une production très réussie àmettre en toutes les oreilles d'amateur(e)s dereggae jamaïcain. PM.

Life is a picnicKabu ki Buddah Rock’n roll masturbation2008 - 20 chansons - 10 €

En ces temps de taxations sur les couvertsjetables,Kabu ki Buddah n’est pas recyclableet fait figure de claque aux mauvaises odeursde notre société. Ne cherchez pas ne serait-ce qu’une phrase d’engagement clair dansleurs textes. Leur militantisme passe par laremise en cause des structures musicales etla volonté de déranger les concepts artis-tiques figés dans l’anxiolytique. Ils partici-pent à leur manière à une révolution de parleur volonté de sortir des sentiers battus et

montrer qu’un autre mondeque la soupe populaire estpossible. Une aventure mêlantfree jazz, punk rock, électro,etc. et déconstruction sonore.Vous l’aurez compris, K.K.Buddah gratte là où ça faitmal, et c’est ce qui fait dubien. Ce troisième opus est

dans la lignée des deux précédents : sansconcession. JP.

Godin, inventeur de l’économie socialeMutualiser, coopérer, s’associerJean-François DraperiEd. Repas2008 - 194 p. - 15 €

Cet ouvrage retrace l’histoire du Familistère deGuise (Aisne) qui représente une des raresmises en application des théories coopéra-

tives telles qu’elles furent développées entre autrespar Jean-Baptiste André Godin. Longtemps plusconsidéré comme un homme de terrain que commeun intellectuel de la mutualisation, il fut un des seulsen France à appliquer ses théories à travers un pro-jet qui perdura pendant presque un siècle.

Son projet :alors qu’il était propriétaire d’une usine,il développa la participation des ouvriers et la miseen commun des ressources et des bénéfices. C’estainsi qu’il construisit un imposant bâtiment, leFamilistère, dans lequel chaque famille d’ouvrier

avait un appartement, où se mirent en place des coopératives d’habitat, de pro-duction, de consommation, des prises en charge assimilables à notre Sécuritésociale et au système des retraites. Mais le tout était directement géré par lessalariés auxquels il céda ensuite son usine.

Son projet perdura jusqu’en 1970,et son déclin est principalement dû à une mau-vaise gestion sur les dernières années et aux changements industriels de l’époqueauxquels le familistère et l’usine associée ne surent faire face.

Son modèle alternatif reste un des projets les plus aboutis et ayant survécu le pluslongtemps. Et Godin reste un des rares penseurs à être passé à la pratique, avecune certaine réussite. Au moment où le monde capitaliste est en pleine crise, oùl’individualisme et la rentabilité sont les maîtres mots de notre temps, l’expé-rience « réussie » du Familistère devrait tous nous inspirer quant à la répartitiondes richesses, des moyens de production et de consommation. JP.

livresl

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B. D.

Je mourrai pas gibierAlfredEd. Delcourt2009 - 112 p. 14,95 €

Adapté du roman de GuillaumeGuéraud, le moment où un ado-lescent bascule dans la foliemeurtrière. Une mise en pageréussie avec des voix off sur desimages conçues comme des tra-velling de cinéma… pour finale-ment comprendre l'origine decette violence. Un bon scénarioparfaitement mis en scène par

Alfred dans un style faussement naïf. MB.

Paroles d'illettrismeCollectifEd. Futuropolis2008 - 88 p. - 17 €

Huit récits scénarisés par LucBrunschwig et dessinés par huitauteurs à partir du travail faitpar l'association Farci, Forma-tion des acteurs et recherchedans la lutte contre l'illettrisme.

Le parcours de Zahia et Amar, immigrésalgériens, Maxime dont la mère est battue

par son compagnon, Patrick, sourd de nais-sance, Ronny dont les parents étaientforains, Sylvie qui fuit une institutriceméchante, Marcel dont la santé estdéfaillante… autant de parcours difficileset d'envies de s'en sortir. Très bon travailgraphique et politique. MB.

Magasin général4 - ConfessionsLoisel et TrippEd. Casterman2008 - 70 p. - 14 €

L'histoire était prévue en troistomes, mais les deux auteurs,comme les lecteurs, en rede-mandent, et voici la suite decette histoire d'un village qué-bécois au début du siècle.Après la mort de son mari,Marie reprend seule le seul magasin du vil-lage (tome 1) quand arrive Serge, en pannede moto. Celui-ci s'installe dans le village ety ouvre un restaurant (tome 2), le retourdes hommes partis bûcheronner pendantl'hiver ne se fait pas sans mal car Serge s'estinstallé chez Marie (tome 3). Alors que levillage pousse au mariage, Serge va s’éloi-gner… tout en restant au village pour desraisons que vous raconte ce nouveau volu-me. Une grande série de BD est née. MB.

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Je marche seuleFrançoise JaussaudEd. L'Iroli (60000 Beauvais)2008 - 192 p. - 16 €

Tout ce que vous avez toujoursvoulu savoir pour faire une ran-donnée en solitaire : les précau-tions à prendre, les risques àéviter, comment manger, boire,dormir… Extrêmement com-plet, agrémenté d'anecdotessur les marches de l'auteureprincipalement en Espagne.FV.

Maisons passivesAdeline GuerriatEd. L'Inédite 2008 - 180 p. - 32 €

Au lieu de chercher à produirel'énergie dans une habitation,avecdes énergies renouvelables ou non,il faut mieux chercher à diminuerles consommations. Les maisonspassives consomment très peud'énergie… et ne coûtent pas for-cément plus cher à condition de

viser le moment où le chauffage devient inuti-le, vers 15 kWh/m2 : l'économie du réseau dechauffage et de la chaudière permet de com-penser les surcoûts liés à la bonne isolation.Le livre, après une présentation très clairedes enjeux et des solutions techniques dispo-nibles présente une quinzaine de bâtiments :maisons individuelles, bâtiments collectifs,constructions neuves, extension ou rénova-tion. Des solutions plus ou moins écologiquesselon les choix du maître d'ouvrage.En com-plétant ces constructions par des capteurssolaires ou des petites éoliennes, il est faciled'envisager l'étape suivante : des maisons àénergie positive. MB.

Le climat,otage de la financeAurélien BernierEd. Mille et une Nuit2008 - 164 p. - 12 €

La popularisation du débat sur leréchauffement climatique évitesoigneusement de poser lesbonnes questions… sur la remiseen cause du système économique.L'exemple type en est le film Lavérité qui dérange qui finalementne dérange plus grand monde.Les

accords internationaux permettent d'éviterde parler de ce qui : la puissance de la finan-ce internationale qui fera tout pour conti-nuer à encaisser des profits. L'auteur, anciend'Attac, président d'Inf'OGM et animateurdu M'PEP, Mouvement pour une éducationpopulaire, dénonce les protocoles en négo-ciation aujourd'hui, en particulier les "droitsà polluer" qui permettent aux riches d'ache-ter aux pauvres ce qui leur permettra depiller la planète.Les compensations carbone

pour ceux qui prennent l'avion relève de lamême pollution de la pensée. L'auteur aprèsavoir montré l'inefficacité des mesures enplace sur l'évolution des émissions de gaz àeffet de serre, suggère de vraies solutions,celles que le monde de la finance ne veut pasentendre : durcir les réglementations, taxerles émissions et les déchets (donc le nucléai-re), conditionner les aides publiques, mettredes éco-taxes aux frontières, donner la paro-le aux citoyens (l'auteur rappelle les résul-tats de la consultation citoyenne sur lesOGM qui étaient pleins de bon sens). Et l'onpourra peut-être alors parler de développe-ment durable. FV.

OGM, semences politiquesVers un contrôle total du vivantPhilippe GodardEd. Homnisphères2008 - 110 p. - 10 €

La recherche sur les OGM ne porte pas seu-lement sur l'introduction d'un gêne étrangerdans un organisme vivant. C'est aussi unmodèle de pensée qui est associé avec desidées comme la lutte contre la faim et celacontient en sous-main l'idée que l'on peutcontrôler le vivant et aller vers l'humaingénétiquement modifié. C'est une prolonga-tion de l'idéologie du nucléaire qui prétendaitdéjà contrôler la matière en nous promettantl'énergie gratuite. Sous couvert d'une scienceneutre, c'est une conception philosophique dumonde où tout doit être amélioré, contrôlé,accéléré… Et ceci est possible par l'introduc-tion des "experts" de la "complexité" qui per-met de nier le débat démocratique : le peuplene peut pas être compétent. L'auteur s'inter-roge sur ce qu'est la démocratie : pour lenucléaire,comme pour les OGM,tous les son-dages donnent la majorité aux opposants…et pourtant tout continue. La démocratieactuelle est selon l'auteur, un leurre… car onne peut gérer, même démocratiquement, unesociété technofasciste. Il faut d'abord mettreun terme aux mensonges, en particulierautour du concept de "développement". Unouvrage concis qui fait bien tourner les neu-rones. MB.

Nobel alternatif13 portraits de lauréatsGeseko Von Lüpke et Peter ErlenweinEd. La Plage2008 - 216 p. - 19,50 €

S!lence présente chaque année les "prix Nobelalternatif" décerné par la Right LivelihoodAward,une fondation mise en place par Jakobvon Uexküll. Ce livre vous permettra d'ensavoir plus sur le fondateur et sur treize deslauréat-e-s, plus ou moins célèbres, mais sur-tout engagés de longue date dans des combatsécologiques et sociaux.Concernant l'avenir dela planète, Jakob von Uexküll vous y invite enconclusion à être une part de la solution et nonune part du problème. MB.

livresNous avons également reçu...n Les carnets de guerre de Victorien Mars,Maxence Fermine, éd. Albin-Michel, 2008, 186 p.15 €. Comment se retrouve-t-on, en 1916, dans unetranchée ennemie, avec un pistolet sur la tempe…un pistolet français. Derrière l'horreur de la saleguerre, il reste aussi des histoires humaines.n Le monde selon Monsanto, Marie-MoniqueRobin, éd. Découverte, 2009, 400 p. 11 €. Cetexcellent réquisitoire contre la multinationale lea-der des OGM est maintenant disponible en poche, àpetit prix.n Sécurité collective et environnement, change-ments climatiques et dégradation de l'environne-ment, nouveaux enjeux des relations internatio-nales, coordonné par Patrice Bouveret et LucMampaey, Grip (Bruxelles) et Observatoire desarmements (Lyon), 2008, 50 p. 8,50 €. Compte-rendu d'un colloque réalisé avec le groupe européendes Verts.n La révolte des moutons, Christophe Itier, éd.Le jeu de l'être (09320 Soulan), 2008, 52 p. 10 €.Livre illustré racontant l'histoire des moutons (lepeuple) victime des loups (exploiteurs) avec la com-plicité des renards (les politiciens ?). Intervientalors l'éléphant (dieu de la sagesse)… qui nousexplique que quand on veut se libérer, on le peut.n Ces maisons qui guérissent, Paul Joly, éd.Grancher, 2008, 320 p. 18 €. Une personne sansmaison est un-e exclu-e, une maison sans habitantdevient vite une ruine. Il existe donc une relation"vitale" entre la maison et ses habitants. L'auteur,architecte, spécialiste de l'adaptation des logementspour les handicapés présente ici ce qui rendagréable un habitat, le feng shui et comment amé-liorer notre "écologie" (science de la maison !).n Des ruines du développement à la Ligne d'ho-rizon, compte-rendu d'un colloque sur FrançoisPartant, La ligne d'horizon, 7, villa Bourgeois,92240 Malakoff, 2008, 72 p. Un rappel utile de lapensée de cet ancien banquier et de son actualitédans les démarches actuelles autour de l'après-développement.n Janadeh, les sans-terre marchent sur Delhi,éd. Frères des Hommes, 2008, 74 p. 12 €. En2007, avec Ekta Parishad, 25000 paysans sansterre ont organisé une marche en Inde pour inter-peller non violemment le gouvernement. Un recueilde photos. (voir page 41)n Le miel, saveurs et vertus, Karine Elsener,Estelle Guerven, éd. Grancher, 2008, 132 p. 15 €.Comment il se forme, comment il se consomme, ennourriture, en cosmétique…n Pédagogie du développement social, fairecause commune, Jean-Luc Graven, Anne-Catherine Berne, Pascaline Nové-Josserand, éd.Chronique sociale, 2008, 230 p. 16,90 €. Commentsusciter la mobilisation dans le temps de la popula-tion d'un quartier ou d'une commune pour s'investirdans une prise en charge des problèmes rencontrés ?Les auteurs qui mènent des expériences concrètesavec le Secours catholique à Grenoble, donnent desoutils pour les professionnels comme pour les béné-voles.n L'ordre moins le pouvoir, histoire et actualitéde l'anarchisme, Normand Baillargeon, éd. Agone,2008, 218 p. 10 €. Quatrième édition pour cetouvrage venu du Québec. Un rappel de ce qu'estl'anarchisme (antiautoritarisme), de l'histoire desanarchistes et de leurs idées.n Produire de la richesse autrement, Cetim, 6,rue Amat, 1202 Genève (diff en France : Collectiféditeurs indépendants, 37, rue de Moscou, 75008Paris), 2008, 172 p. 6 €. Présentation d'exemplesde réappropriation de l'économie par ses acteurs :économie solidaire, réquisition d'usines, création decoopératives… avec des exemples très internatio-naux (Argentine, Pérou, Bangladesh, Inde, Bénin,France, Espagne…). Beaucoup d'idées à débattre(rôle des micro-crédits, possibilité de l'autogestion,place de l'Etat…).

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Page 48: Silence 367 - Revue Silence

AMAP Réunion-Père Lachaise (Paris 20e)Les "Amapiens" ont accepté de prendre la pose devant l'appareil du photographe Raphaël Trapet.