Les femmes de La Marie Debout mobilisées lors de la manifestation du 8 mars, Journée internationale des femmes. Rayons de Femmes printemps 2013
Nov 07, 2014
Les femmes de La Marie Debout mobilisées lors de lamanifestation du 8 mars, Journée internationale des femmes.
Rayons de Femmesprintemps 2013
L’équipe des journalistes réunies!
En haut de gauche à droite: Louise Miller, Julie Perron, Véronique Morel, Nathalie
Fortin et Diane Beaulieu.
En bas de gauche à droite: Aline Massé, Sarah-Maude Le Gresley et Louise Bélanger.
absente de la photo: Victoria Thibodeau
Rayons de Femmes - Printemps 2013 p.3
Éditorial
C’est avec enthousiasme que nous nous sommes lancées dans le processus de création de ce journal. Prises
d’une volonté de s’exprimer, de raconter une histoire ou un moment plus difficile de sa vie, de faire rêver, d’aider,
de dénoncer, de conscientiser, d’éclairer et de divertir, nous avons pris nos plumes pour écrire les merveilleux
articles que vous y trouverez!
Cette année, nous avons laissé nos envies, nos passions et nos champs d’intérêt guider nos écritures. Nous avions
toutes un sujet qui nous tenait à cœur et qui rejoignait de près et de loin, la condition des femmes. Ainsi, nous
abordons la santé, nous parlons de mobilisations et des violences faites aux femmes. Nous vous suggérons des
lectures féministes et des ressources intéressantes. Vous y trouverez également de la poésie et des témoignages
touchants. Bref, vous n’allez pas vous ennuyer!
Nous souhaitons par ce journal, briser l’isolement vécu par plusieurs femmes, donner le goût de s’impliquer à
La Marie Debout et qui sait, peut-être même joindre l’équipe des journalistes!
C’est avec beaucoup de fierté que la nouvelle équipe vous convie à ce journal!
Bonne lecture!
L’équipe des journalistes
Table des matières
Éditorial………………………..............................p.3
Billet de l’équipe des travailleuses…............p.4
Femmes en action
Un beau 8 mars…………….............................p.5
Retour à soi……...........................................p.6-7
L’autoroute des larmes...............................p.7-8
Rayons de femmes
Tchik, Tchik..................................................p.10
Maudit mouchoir........................................p.11
Femme en santé
Les aidantes naturelles...............................p.12-13
Le système de santé est malade.................p.14-15
Lectures
Le féminisme québécois raconté à Camille................p.16-17
Le féminisme: où en sommes-nous aujourd’hui?.....p.18
Aminata.....................................................................p.19
Vie de quartier
La cuisine collective, c’est toujours gagnant!............p.20
Ressources du quartier..............................................p.21
Nos écrits
Lettre à un itinérant unique......................................p.22
Messager...................................................................p.22
Soupir de révolte......................................................p.23
Éditorial
Femmes en action
p.4 Rayons de Femmes - Printemps 2013
Oyé, Oyé! Rayons de femmes, le journal de La Marie Debout, est de retour!!
Après un an d’exil du 4001 Sainte-Catherine Est, nous sommes enfin de retour
« à la maison ». C’est bien installé dans nos locaux frais peinturés, avec de belles
fenêtres qui s’ouvrent, des planchers tout frais cirés que La Marie Debout a pu
enfin reprendre ses activités, et ce, pour le plus grand plaisir des femmes qui
la fréquentent. Mais ce qui est particulièrement notable, c’est le retour du jour-
nal Rayons de femmes! Grâce à l’implication de huit militantes accompagnées
par Sarah-Maude Le Gresley, notre chère stagiaire, la production de ce numéro
a été possible. Un beau travail de coopération s’est tissé, chacune des femmes
apportant son savoir-faire, ses connaissances, son soutien l’une à l’autre. Ce jour-
nal se veut un bel outil de sensibilisation et d’information sur les différentes
réalités des femmes, tout cela à saveur féministe. De tout cœur, nous espérons
que ce numéro vous plaise et nous vous souhaitons bonne lecture.
Longue vie à Rayons de femmes!
L’équipe de La Marie Debout
Billet de l’équipe des travailleuses
Un beau 8 mars!
C’est ensemble que les militantes de La Marie Debout accompagnées des femmes des
différents organismes d’Hochelaga-Maisonneuve, regroupées sous le nom de Collective
du 8 mars, ont osé prendre la rue, et ce, afin de dénoncer les différentes menaces qui
fragilisent les conditions de vie des femmes. Le slogan : Luttes d’hier, luttes d’aujour-
d’hui, les femmes toujours debout, nous ne reculerons pas! Un slogan bien désigné qui
servait d’inspiration afin de nourrir l’indignation des femmes. Quel bel événement
avons-nous vécu en ce vendredi 8 mars 2013! Le fait d’être unies tout ensemble pour
une même cause a renforci le sentiment d’appartenance au mouvement féministe et a concrétisé le désir de dénon-
cer les inégalités vécues par les femmes. Les thèmes retenus étaient : le droit à l’avortement, le revenu de citoyen-
neté, la violence faite aux femmes et enfin, le manque de logements sociaux. Ce qui fut le plus marquant a été
sans contredit la belle solidarité qui s’est particulièrement tissée entre les militantes de La Marie Debout, le courage
qu’elles ont déployé, l’énergie qu’elles ont investie et enfin, les défis qu’elles ont su relever afin de rendre ce 8
mars mémorable dans la vie de La Marie Debout. Nous en profitons ici pour partager leur témoignage et enthou-
siasme :
« Je ne me croyais pas capable de lire un texte devant autant de personnes. Mais je sentais toute l’énergie desgens et cela m’a donné du courage… »
« Prendre la rue avec ces femmes, enfants et hommes fut pour moi une expérience bien particulière… »
« C’était bien de constater des gains suite aux luttes menées par les femmes, mais il faut continuer à lutter parceque nos droits sont encore menacés. »
Bref, cette journée fut une expérience des plus enrichissantes et l’on se demande bien ce que les militantes de La
Marie Debout et les femmes de la Collective du 8 mars nous préparent pour l’an prochain!!
Fabienne Mathieu
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Femmes en Action
Femmes en Action
p.6 Rayons de Femmes - Printemps 2013
RETOUR À SOI
Je suis membre de La Marie Debout de-puis quelques années. Comme je tra-vaillais encore à l’hôpital, je ne venaispas au centre, car pendant mes jour-nées de congé, je faisais du bénévolatailleurs. Présentement, j’ai le bonheurd’être à la retraite, depuis maintenant 2ans, ce qui me laisse plus de tempslibre.
L’an dernier, pendant la session d’hiver, j’ai suivi des cours de gymnastique douce à La MarieDebout et suis venue à la fête de Noël. Ces cours m’ont beaucoup aidée à me reconnecter, àprendre du temps pour moi et j’ai connu par la même occasion d’autres femmes. Puis, peu à peu,j’ai eu le goût de m’impliquer au Centre. Pendant l’assemblée générale du mois de juin dernier,je me suis présentée pour faire partie du conseil d’administration, appelé la Collective. J’ai eu lebonheur d’être élue. Pour moi, en faire partie était la meilleure manière de connaître le fonction-nement du Centre. Ensuite, je me suis impliquée dans l’organisation de la fête de Noël et aussiau sein du comité du 8 mars (journée internationale des femmes). J’ai beaucoup aimé cela et çam’a permis de cheminer.
Il y a un projet qui me va droit au cœur. C’est « Nous, les femmes, que l’on ne sait pas voir » Ceprojet est né il y a 4 ans, des femmes de La Marie Debout. C’est une création par l’art sous toutesses formes, portée par les femmes depuis septembre 2009. Elles ont réfléchi sur la problématiquedu vieillissement. Ce que je trouve fantastique, c’est la tournée provinciale qui va partout dansles Centres de femmes et ça continue…
La première fois que j’ai participé à cet atelier, c’était au mois d’octobre 2010 au Centre d’Éduca-tion et d’Action des femmes (CÉAF). C’est très difficile d’exprimer avec des mots ce que j’ai alorsressenti. En tout premier lieu, l’exposition qui y était présentée, les photos de femmes vieillissantessur les murs, les visages, les mains, m’a éblouie. Il y avait aussi des troncs d’arbres et des boîtesde différentes formes qui contenaient divers objets, des dessins, des livrets. Je voulais tout voiren même temps, mais chaque fois que je regardais, je découvrais d’autres objets, d’autres détailset j’avais des perceptions différentes. Il y avait un petit quelque chose de déstabilisant.
Rayons de Femmes - Printemps 2013 p.7
Femmes en Action
Puis, Suzanne Boisvert, animatrice (coMadre) a débuté l’animation : « Ici, ton âme est en sécu-rité. ». Pour moi, à ce moment, j’ai su que ce serait différent de toutes les réunions auxquellesj’avais déjà assisté lors de divers comités de travail. Puis, il y a eu la danse du leader. Au début,cela m’a déconcertée. Je me demandais, dans quoi je m’étais embarquée. Puis, je suis entréedans le jeu avec beaucoup de plaisir. Cette danse permet d’aller en confiance vers les autres etaprès, on ne se voit plus les unes et les autres, de la même façon.
Ce que j’ai aimé, c’est le partage que nous avons fait. Pour moi, c’était important d’entendre toutle cheminement et le vécu des femmes à travers leur propre vieillissement. Je me souviens qu’àcette époque, je travaillais encore et j’étais en congé durant cette journée. Cela m’avait fait beau-coup de bien d’y participer et m’avait permis de vraiment m’arrêter, de réfléchir à tout ce que lesfemmes partageaient entre elles. Je me rendais vraiment compte que j’étais prise dans un tour-billon de vie qui est tellement rapide, que j’en venais à me perdre de vue. Puis, souvent je me di-sais: « j’ai donc hâte d’être enfin à la retraite pour échapper à ce tourbillon!». J’ai tout aimé, durantcette journée, nottament les dessins que nous avons faits. Nous avons exploré l’écriture, la photoet l’art sous toutes ses formes. J’espérais qu’il y aurait un autre atelier dans l’avenir pour me per-mettre de revivre cette journée.
Puis, finalement, le 31 janvier dernier, j’ai parti-cipé pour la deuxième fois, à l’atelier, cette fois-ci, à La Marie Debout. Ce qui a été très différentpour moi, c’était que j’étais enfin à la retraite. Aumois d’avril, j’ai eu le bonheur de revivre l’atelieravec d’autres femmes lors d’un tournage dedeux jours au CÉAF. C’était très plaisant et aussitrès intensif. Prochainement, il y aura un docu-mentaire et un livre qui illustreront ce très beauprojet que les femmes portent depuis 4 ans:« Nous, les femmes que l’on ne sait pas voir! ».
Dans le mot vieillesse, il y a le mot VIE. Ce quiest important pour moi, c’est de demeurer leplus longtemps possible en santé. Peu importeson état de santé, les rides et tout cela, malgré les hauts et les bas de la vie, la vie demeure laplus forte. C’est ça, qui pour moi, fera toute la différence sur la qualité de ma vieillesse, au coursde mes années à venir. Je fais souvent des comparaisons avec les saisons dans l’année, c’estune roue qui tourne. Ce qui me rassure, c’est qu’après l’hiver, la nature renait au printemps. C’estpour cela que probablement, quelque part, on a l’âge de son cœur.
Louise Miller
Femmes en Action
p.8 Rayons de Femmes - Printemps 2013
Des femmes autochtones visées pour des rai-
sons cachées?
Tout comme moi, vous ne serez pas surprisesd’entendre que des femmes se font kidnap-per, abuser, torturer et tuer; cela se produit dans le monde entier depuis des décennies et encore en 2013!!! Nonseulement est-ce inadmissible, mais cela se produit chez nous, au Québec et au Canada!
Suite à de nombreux assauts vécus par des femmes autochtones d’âges divers, les familles indignées ont créé un Mou-vement nommé: IDLE NO MORE (FINI L’INERTIE). Un appel à tous et toutes a été lancé à Montréal et une rencontre a
eu lieu avec ce regroupement qui désirait nous informer de la situation critique que vivent des femmes autochtones
de la Colombie-Britannique. C’est donc le 18 février 2013 à 18 h que s’est tenu un rassemblement sur le parvis du
métro Saint-Laurent coin Maisonneuve.
Nous étions une cinquantaine de personnes à entendre les partages sur la disparition de femmes qui n‘étaient pas
retrouvées, malgré les mois qui passaient. Un homme cherchant son épouse a dit que déjà plusieurs femmes sont
disparues, mais que les policiers ne font presque rien pour les retrouver; ceux-ci banaliseraient la situation et
cesseraient les recherches après 48 heures, même si entre temps des meurtres sont commis. Selon le rapport dans
l’enquête menée par Human Rights Watch (Protection et défense des Droits Humains), plus de 582 femmes et filles
autochtones sont disparues ou ont été assassinées au cours des cinq dernières décennies, dont 20 par année depuis
l’an 2000 (cf. p. 7 du document intitulé: «Ceux qui nous emmènent».) «Nous voulons retrouver nos grands-mères,
nos mères, nos enfants, nos sœurs, nos filles», crient ceux et celles qui sont dans l’absence et le deuil d’une femme
aimée.
Ces propos très émouvants et difficiles à entendre furent confirmés comme des faits, dans les données recueillies
lors de l’enquête menée par Human Rights Watch. On y retrouve la description de situations d’abus et de sévices
causés par des policiers sur des adolescentes et des femmes qui appelaient à l’aide! Elles ont reçu des coups et vécu
de la maltraitance parce qu’elles sont femmes et, qu’elles sont autochtones!
L’autoroute desL’autoroute des
larmeslarmes
Des femmes autochtones visées pour des raisons cachées? Cette question m’est restée bloquée dans la gorge et
dans le cœur! Je suis indignée par ces attitudes horrifiantes qui ont cours dans notre pays! Et vous, qu’est-ce que ça
vous fait de savoir qu’encore aujourd’hui, des femmes n’ont pas le droit à la vie? Quelle qu’en soit la raison, sinon
d’être née «femme»!?
Peut-être avez-vous comme moi unE aïlleulE d’origine autochtone, ce qui fait que je me sens interpelée. Les
recherches démontrent que c’est plus probable qu’on ne le croit. Si vous êtes intéressées à en apprendre d’avantage
ou à connaître une façon de dire, de revendiquer ou de manifester votre indignation, sachez que le regroupementdes familles qui font activement des recherches se nomme IDLE NO MORE. De l’information est disponible à l’UQAM
au CIÉRA (Service de soutien aux activités étudiantes), au Cercle des Premières Nations de l’UQAM : http://terri-
toire-alternatives.com; de la Crise d’Oka à IDLE NO MORE et au Pavillon des Sciences : CO-R700 (La Chaufferie),
UQAM, 175, avenue du Président Kennedy (métro Place des Arts, sortie UQAM) rue Ste-Catherine.
Dans une perspective plus large, la situation des autochtones soulève d’autres questions. Par exemple, depuis 1949,
des journalistes ont écrits que: «(…) des actions ont démontré que des pays désireux de s’approprier les richesses et
les terres de l’Arctique et de l’Antarctique qu’habitent encore aujourd’hui des communautés autochtones, alors que
de grandes parties habitées autrefois ont subi des dommages irrévocables…». Si depuis quelques années on parle
d’OR BLEU concernant l’EAU, il est depuis bien plus longtemps encore question d’OR NOIR… le PÉTROLE! Celui des
fonds marins de l’Arctique.
Victoria, une militante et citoyenne de ce pays
P.S.: Comme j’ai déjà fait quelques approches auprès des autochtones, je vous informe que les liens créés
avec ces femmes, nous aideront à mieux les inviter aux ateliers avec Suzanne Boisvert dans le cadre du projet:
«Nous, les femmes qu’on ne sait pas voir!».
SOURCES DOCUMENTAIRES: Cette autre réalité pour nous méconnue (textes en anglais; le contrôle qui a été exercé sur les médias canadiens a réagi et empêché des publications):
· Human Rights Watch: «Ceux qui nous emmènent», février 2013; «abus policiers et lacunes dans le service de protectiondes femmes et filles autochtones dans le nord de la Colombie-Britannique», sur Google: hrw.org (Protection et Défensedes Droits Humains).
· Duncan Clarke, Empires of Oil: Corporate Oil in Barbarian Worlds, Londres, Profile Books, 2007.
· Martha Cone, Silent Snow: The Slow Poisoning of the Arctic, New York, Grove Press, 2005.
· Pier Horensma: The Soviet Arctic, Londres, Routledge, 1991.
· Leonardo Maugeri: The Age of Oil, Westport, Praeger, 2006.
· Charles Emmerson: The Future History of the Arctic, New York, Public Affairs, 2010.
· ‘’Increase in the rate and uniformity of coastline erosion in Arctic Alaska ‘’, in Geophysical Research Letter, 2009.
· … et de nombreux autres articles existent.
Rayons de Femmes - Printemps 2013 p.9
Femmes en Action
Un beau matin, j’me réveille, la tête pleine et les poches vides.
J’pensais pas que ça allait se rendre là. J’pensais pas aussi que la fin allait arriver. J’me de-mande à qui en parler. Mais à toi, ma feuille de papier, j’peux tout dire, tout dévoiler.
Ma carte de crédit est pleine, pleine, pleine. J’ai dépensé sans regarder; j’ai dépensé pourcompenser, j’ai dépensé pour me valoriser et me gâter. J’en ai profité, cré moé!
Le vide. J’avais une joie? Je « tchik, tchik! »
J’avais de la peine? « Tchik, tchik!»
J’dis « J’vais payer le minimum! », mais là j’peux pu, même pu l’minimum.
J’sais pas quoi faire. J’en parle à La Marie Debout qui me suggère diverses solutions. J’pilesur mon orgueil, j’parle à ma mère qui m’juge pas et m’chicane pas, qui m’aide. Ma sœur aussim’aide.
J’casse cette maudite carte de crédit et pu jamais j’en voudrai. Même pour me dépanner.
Moi, la « tchik, tchik », c’est pas pour moi.
Regardons autour de nous, il y a beaucoup de monde qui «tchik tchik».
Une consommatrice avertie
Tchik,Tchik
Rayons de Femmes
p.10 Rayons de Femmes - Printemps 2013
Je suis une petite fille qui pleure, pleure,pleure.
J’me demande si c’est normal que grand-papam’aime beaucoup, autant que ça.
I’m dit que je suis sa préférée, que je suis laplus belle et que je dois rien dire parce quemaman va être fâchée.
Ça commencé une fois pendant que grand-maman était partie faire des commissions, etaprès, c’était même pendant que grand-maman était à la maison. Faut dire qu’elle avaitpeur elle aussi.
Et moi, j’avais tellement confiance en toi grand-papa!
Il avait son odeur que j’ai eue dans l’nez desannées de temps. Il puait tellement. Son lingeaussi, son haleine de cigarette et son mauditmouchoir. Heurk!
Il m’a forcée à faire des choses horribles quepetite fille je ne connaissais pas.
Je sais une chose : c’était dégueulasse!
J’ai été marquée par ses abus.
Je sors la tête de l’eau, un peu plus mainte-nant.J’en ai voulu à mon père de ne pasm’avoir protégée.
Je lui faisais des crises, j’avais l’air bête aveclui, et lui ne savait pas pourquoi.
Un jour, tout éclate, je dis mon secret.
Après la mort du salaud, je dévoile tout. Je mesens libérée, je ne sais pas si j’ai bien faitparce que son fantôme m’a suivie longtemps.
Ma famille a été très surprise de ça.
― Pourquoi ma Chouette, t’as rien dit?
― J’avais peur, très peur!
Son fantôme m’a suivie longtemps.
Je me lavais avec ma débarbouillette et monsavon, très fort, très très fort.
Mes sœurs et mon frère n’ont pas été abusésà ce que je sache. Pourquoi moi?
Son fantôme m’a suivie trop longtemps.
I’m donnait des 2$ pour acheter des bonbons.
Rendue à 11 ans, par malheur, ses caressesme manquaient, j’en voulais plus.
Je me sentais sale, très très sale.
Pendant longtemps, j’l’ai entendu dans matête. Pour ne plus l’entendre, j’ai trouvé un truc: c’était de porter une tuque ou une casquette.J’avais la paix. Ça ne paraissait pas et moi, çame libérait.
Le fantôme aujourd’hui a disparu. Des ailes mesont poussées depuis; je suis d’attaque à êtreen attaque!
Oiseau du Paradis
MAUDIT MOUCHOIR
Rayons de Femmes - Printemps 2013 p.11
Rayons de Femmes
Les aidantes naturelles
Quand la mémoire s’en va,
tous nos souvenirs s’en vont
également, on tombe dans
l’oubli.
J’avais remarqué depuis quelques mois, que ma mère alors âgée de 81 ans, soit en 2000, oubliait
de faire les choses de son quotidien : soit de changer de vêtements, de faire sa lessive, de faire
ses courses, de payer son loyer, le téléphone ou Vidéotron, etc. Ce qui s’installait peu à peu de-
venait alors plausible et plus les jours avançaient, plus les choses s’aggravaient. Elle répétait sans
cesse les mêmes choses, à plusieurs reprises et sans s’en rendre compte, jour après jour.
Lors d’une consultation chez son médecin traitant depuis des années, je me suis rendue à l’évi-
dence qu’elle perdait la mémoire, car elle ne pouvait plus se rappeler du nom de ses petits-enfants
et elle me demandait de l’aider. Son médecin m’a alors conseillé de prendre rendez-vous avec un
neurologue pour y voir plus clair. Après une attente de plusieurs mois, elle passa des examens au
cours desquels elle fut complètement désorientée, ne pouvant même pas dire l’endroit où elle se
trouvait, le nom de la rue et l’heure du jour.
Le diagnostic tomba qu’elle souffrait probablement d’Alzheimer. Cette nouvelle m’a surprise bien
que je m’y attendais, oui et non. Je ne pouvais croire que cela m’arrivait, tout mon monde venait
de s’écrouler. Cette mère aimante et dévouée à ses enfants ne serait plus que l’ombre d’elle-
même.
Au mois de mai 2001, elle a été admise à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont et a subi encore
d’autres examens pour confirmer sa démence. Ma mère devait être prise en charge pour sa sécu-
rité physique et émotionnelle. Un médecin m’a confirmé dans une lettre qu’elle n’était plus en
mesure de vivre seule et qu’elle devait vivre en résidence pour son bien-être.
La réalité de la maladie venait de me confronter et allait changer ma vie à jamais. Étant donné
que j’avais été nommée mandataire par ma mère, je devais la prendre en charge et veiller à
Femmes en Santé
p.12 Rayons de Femmes - Printemps 2013
plusieurs aspects de sa vie. Gérer son nouvel hébergement, sa situation financière, l’abandon de son
appartement, casser son bail, payer ses comptes, etc.
Durant les neuf années passées auprès de ma mère, j’ai dû m’acclimater à son état de santé qui dé-
clinait de jour en jour. Ma mère s’est brisé une hanche après deux ans en résidence, car elle faisait
de l’errance et marchait tout le temps. Elle a été opérée la veille de Noël et après, elle a été confinée
en chaise roulante. Je devais la faire manger, brosser ses dentiers, couper ses ongles, acheter des
vêtements adaptés. Dans ces situations, on s’aperçoit que le rôle de parent-enfant s’inverse et que
l’enfant est responsable du parent. Plus la maladie avançait, plus sa vie a été réduite à manger au lit,
faire sa toilette au lit et demeurer couchée une partie de la journée. Des fois, on l’assoyait dans son
fauteuil roulant, mais elle était attachée pour ne pas tomber. Elle avait droit à un bain par semaine.
Elle ne parlait plus depuis deux ans après son entrée et semblait accepter son sort sans se plaindre.
J’aurais voulu lui converser de tout et de rien, comme dans le bon temps, mais elle ne parlait plus. Je
lui ai répété combien je l’aimais et lui faisais des confidences que je ne l’abandonnerais jamais.
Durant toutes ces années, j’ai été appuyée par ma sœur qui m’encourageait. Sans son aide, je ne
sais pas si j’aurais eu assez de force et de courage pour passer au travers.
Maman est décédée un vendredi matin ensoleillé des suites d’une pneumonie. Ma sœur et moi étions
à ses côtés; elle venait d’écouter sa chanson préférée. Après une semaine de hauts et de bas dus à
sa difficulté à respirer, elle venait enfin de se libérer de toutes ses souffrances. Ce que je retiens de
cet épisode de ma vie, c’est qu’il faut vivre le moment présent et profiter de la vie.
Maman, je t’aime et je ne t’oublie pas.
Louise Bélanger
Rayons de Femmes - Printemps 2013 p.13
Femmes en Santé
Femmes en Santé
p.14 Rayons de Femmes - Printemps 2013
Dans les années 1995-1996, le gouvernement en place à ce moment-là, avait décidé de fermertreize Centres hospitaliers dans la grande région de Montréal. Ce n’était pas de gros hôpitaux, moi je tra-vaillais depuis 1976 dans l’un de ceux-ci, c’était l’hôpital Ste Jeanne d’Arc. Par la suite, nous les employés,avons tous été replacés par la Régie régionale (aujourd’hui le MSSS) dans d’autres hôpitaux, des CLSC1
et des CHSLD2 . Il y a eu un impact certain sur tout le personnel et la transition n’a pas été nécessaire-ment facile pour tous. À l’époque de ces fermetures, notre cher gouvernement avait offert 250,000.00 $aux médecins qui étaient sur le point de prendre leur retraite et pour les y inciter en même temps.Beaucoup d’infirmières sont elles aussi parties pour la retraite durant cette période.
Vous vous demandez sûrement aujourd’hui après toutes ces années, quels ont été ces impacts dans toutle réseau de la santé et sur la population? Vous savez que les listes d’attente pour des opérations s’allon-gent, que l’attente est de plusieurs mois pour voir des spécialistes et pour passer certains examens. Il esttrès difficile d’avoir un médecin de famille. Sans compter le temps d’attente de 24 heures et même plusdans les salles d’urgence. Dans les urgences, il y a des patients sur les civières partout dans les corridors.Il me semble, si je me rappelle bien, que l’on ne voyait pas tout cela avant les fermetures. Il n’y avait presquepas de temps d’attente pour avoir accès rapidement aux soins. Autrement dit, les services qui étaient dis-pensés dans les petits hôpitaux avaient pour effet de débourrer les gros hôpitaux.
J’ai pour mon dire que tous ces établissements qui ont fermé étaient très fonctionnels. Dans chacun d’eux,il y avait les salles d’opération, l’urgence, les cliniques externes, le laboratoire, la radiologie et bien d’autresservices. Suite aux fermetures de ces établissements, les patients ont été obligés de se rendre dans lesgros hôpitaux pour se faire soigner. C’est à partir de ce moment que le système de santé a vraiment com-mencé à se détériorer et aujourd’hui, bien, on en paie le prix très cher. Le gouvernement continue à couperdans les soins de santé. Il y a aussi la fameuse taxe santé que tout le monde paie. Ce que vous voyez main-tenant est l’impact direct de fermetures sauvages d’établissements dans les années 1995-1996. Pour moi,cela n’aurait jamais dû se faire, mais ils l’ont fait quand même. Oui, le système de santé est malade.
Mais, ce n’est pas tout. Le gouvernement de l’époque avait dit que les CLSC seraient des services de pre-mière ligne, mais cela ne s’est jamais fait. Cela voulait dire que les CLSC auraient été ouverts sept jours parsemaine et même le soir. Il y a bien sûr, les cliniques privées un peu partout sur le territoire, mais il fautconstamment surveiller les jours et les heures d’ouverture. Aussitôt qu’il y a trop de monde, ils ferment
Le système de santé est malade
Rayons de Femmes - Printemps 2013 p.15
Femmes en Santé
leurs portes et ils ne prennent plus personne. Ce qui est aberrant, c’est qu’ils disent aux gens de ne passe rendre dans les salles d’urgence pour de petits malaises et même plus, mais comment faire autrementquand les cliniques privées et les CLSC sont fermés?
Pour toutes ces situations actuelles, je vois un lien direct avec les fermetures d’établissements que notrecher gouvernement a fait dans les années antérieures. Voilà les conséquences et moi, ça me met royale-ment en colère quand j’y repense. Je dois dire que nous, les employés, malgré nos déceptions, nos peines,nos nombreux deuils à faire et de nombreux grincements de dents, malgré tout le stress occasionné parces fermetures, car nous ne savions même pas où nous serions déplacés, le gouvernement a été inflex-ible. Nous avons tout tenté, les pétitions que les employés et même les patients ont signées pour garderleur hôpital de quartier, les marches dans les rues et les manifestations de toutes sortes, les ventes dechandails comme « Sauvons Ste Jeanne d’Arc » et malheureusement, tout cela, n’a rien donné. Ce queje déplore aujourd’hui, c’est que tout cela s’est fait dans l’indifférence générale et n’a jamais été médi-atisé. Et pourtant cela a provoqué tant de souffrances par la suite pour la majorité du personnel.
Actuellement, pour empirer la situation, le gouvernement ne reconnaît pas les diplômes de tous lesmédecins et des infirmières qui ont immigré ici. On nous prive de leur expertise, ce qui est loin d’arrangerla situation. Oui, le système de santé est malade. À cause de toutes ces situations, les gens se tournentde plus en plus vers le privé pour avoir des soins. Cela profite bien aux nantis et les autres eux, bien, ilsattendent… Oui, le système de santé est très, très malade.
1Centre local de services communautaires
2Centre hospitalier de soins de longue durée
Louise Miller
Lectures
p.16 Rayons de Femmes - Printemps 2013
Le féminisme québécoisraconté à Camille
C’est à la fin du XIXe siècle que les premières féministes commencent à se faire entendre.
Elles se regroupent en plusieurs associations afin que l’on reconnaisse leurs droits dans une
société dominée par les hommes. Les participantes de ces associations pensent que les
qualités naturelles des femmes, telles la compassion et la générosité peuvent transformer la
société. Elles travaillent pour éliminer les plaies sociales telles la pauvreté, la mortalité infantile,
les épidémies, l’alcoolisme, la prostitution et les taudis causés par la révolution industrielle dans
les villes. Elles cherchent des moyens pour faire des pressions au gouvernement. Celui-ci met
donc sur pied un local au Québec afin que les associations des femmes puissent travailler
ensemble.
Une des pionnières importantes est Marie Lacoste-Gérin-Lajoie. Elle est profondément touchée
par l’injustice sociale. Elle n’accepte pas que la femme soit soumise à son mari (d’ailleurs, elle
publie un article sur la condition des femmes mariées) et souhaite améliorer le sort des femmes.
Parmi les réalisations du Montreal local Council of women il y a des enquêtes sur les conditions
des femmes ouvrières dans les manufactures et des conférences sur l’hygiène pour contrer
les maladies. Il a fallu beaucoup de courage de la part de ces femmes pour résister à l’hostilité
que le féminisme a provoquée dès son apparition. C’est autour de 1920 que le féminisme s’est
implanté à Montréal et pour certains, il représente une menace pour la famille et la société.
Micheline Dumont, 2008. Le féminisme quécois raconté à Camille, les éditions du remue-ménage, 247 pages.Disponible à la bibliothèque de La Marie Debout dans la section condition des femmes.
Rayons de Femmes - Printemps 2013 p.17
Lectures
Qu’elles soient catholiques ou protestantes, les femmes veulent avoir le droit de vote, ce serait
plus facile, disent-elles, pour avoir accès aux instances de pouvoir. Marie Lacoste-Gérin-Lajoie,
Thérèse Casgrain et Idola St-Jean ont obtenu pour nous le droit de vote en 1940.
En 1965, une nouvelle image de la femme québécoise est en train de prendre forme. Dans les
médias, on parle beaucoup de libération de la femme. Les journalistes, les pièces de théâtre,
le cinéma, les écrivaines (Simone de Beauvoir, Benoîte Groulx, Jeanette Bertrand ), les
animatrices de télévision ( Lise Payette « Place aux femmes », Aline Desjardins « Femmes
d’aujourd’hui ») ont beaucoup aidé à la cause féministe. On discute de divorce, de garderies,
d’équité salariale, d’accès à toutes les professions, de gratuité scolaire, d’instruction supérieure
aux filles, des conditions de travail des ouvrières, de contraception, et de régime matrimonial.
Dans les années soixante, plusieurs associations naissent comme la FFQ (Fédération des
femmes du Québec, 1966), l’AFEAS (Association féminine d’éducation et d’aide sociale,
1966).Certains disent que le féminisme est vraiment apparu en 1970 avec l’arrivée de la pilule
anticonceptionnelle et l’avortement libre. Les femmes sont enfin libres de décider si elles veulent
des enfants et à quel moment. En 1971, le 8 mars est célébré pour la première fois à Montréal.
Cette journée internationale des femmes est organisée par les militantes du Front de libération
des femmes.
Le mouvement des femmes se poursuit : en 1985, l’R des centres des femmes du Québec
apparaît dont est membre La Marie-Debout. En 1995, la marche du pain et des roses est une
mobilisation contre la pauvreté. En 2005, les déléguées de la Marche mondiale des femmes
adoptent la Charte mondiale des femmes pour l’humanité.
Pour écrire ce livre destiné à sa petite fille de quinze ans, l’auteure s’est inspirée de plusieurs
documents historiques. Elle cite que « la condition des femmes s’est améliorée au Québec ».
L’histoire nous montre que le féminisme n’est pas inutile bien au contraire, toujours nécessaire.
Elle incite les jeunes à venir rejoindre celles qui veulent améliorer les conditions de vie des
femmes et des hommes.
Je recommande fortement ce livre si vous voulez connaître l’histoire du féminisme québécois.
Diane Beaulieu
Après avoir lu le livre Le féminisme québécois raconté à Camille de Micheline Dumont, je me suis posé
la question : « Où en sommes-nous aujourd’hui? ». Rien n’a vraiment changé, sauf que plusieurs
hommes ont compris que les femmes avaient besoin d’aide pour concilier travail-famille. Dans un couple,
certains hommes peuvent penser que le travail de la femme est aussi important que le leur, par exemple,
un homme peut se libérer de son travail et aller chez le médecin avec son enfant. Par contre, pour d’autres,
leur travail semble plus important, donc c’est la femme qui gère les rendez-vous.
Le sexisme existe encore. Il y a aussi l’injustice quant aux salaires des femmes à cause de certains
employeurs qui pensent que les hommes devraient gagner plus que les femmes. La violence et la pauvreté
existent encore chez les femmes. Il a fallu la collaboration des hommes pour acquérir certains droits et
malgré tout, la lutte doit continuer. Il faut donner des outils aux femmes pour qu’elles puissent mieux
négocier, trouver des stratégies pour changer les mentalités des hommes et de la société en générale. Le
féminisme existe toujours, mais nous n’arriverons pas à l’égalité sans le vouloir des hommes. La
conciliation travail-famille est liée à l’égalité. Les hommes doivent s’assoir à la table et écouter les
problématiques. Il faut se poser la question : « Qu’est-ce que l’on peut faire pour que les choses aillent
mieux, pour que les femmes soient plus
heureuses? ».
Diane Beaulieu
Le féminisme: où en sommes-nousaujourd’hui?
Lectures
p.18 Rayons de Femmes - Printemps 2013
Lawrence Hill, 2011. Aminata, Éditions de La Pleine Lune, 565 pages.
Disponible dans la section Roman de la bibliothèque de La Marie Debout.
En 1745, Aminata Diallo fut enlevée par des trafiquants d’esclaves en Afrique de l’Ouest. Elle vu et vécu
des atrocités tout au long du voyage qui l’amena jusqu’en Caroline du Sud. Heureusement, elle connaissait
le métier de sage-femme, car elle avait assisté sa mère lors d’accouchements. Elle s’en servit pour aider
les femmes enceintes africaines pendant le voyage et dans les pays où ils furent déportés pendant tant
d’années. Grâce à ce métier, elle retrouva un peu de sa dignité.
Malheureusement, Aminata ne pouvait changer son destin. Elle comprit ce que voulait dire être esclave,
elle disait que son « passé n’avait aucune importance, que le présent était invisible et quant à l’avenir,elle n’avait aucune emprise ».
Son plus grand désir était de retourner dans son petit village, à Bayo. Ce fut impossible, car elle aurait
encore été kidnappée et vendue. Par ailleurs, elle a pu se rendre en Afrique, sur la côte de la Sierra Leone
avec 1200 esclaves en 1792 après quarante ans d’esclavage.
En 1805, elle rencontra John Clarkson, membre de la commission parlementaire en Angleterre. Celui-ci
voulait aider les Africains en présentant un projet de loi qui assurerait leur substance par l’agriculture et
le commerce. Les Africains serviraient donc les Britanniques, mais ne seront désormais plus vendus
comme esclaves. En Bretagne, la loi fut adoptée en 1805, aux États-Unis en 1808 et au Canada en 1834.
Aminata a écrit un récit sur ce qu’elle a vécu comme esclave et au travers des méandres de son histoire,
l’amour pour Chekura avec qui elle a eu deux enfants. L’auteur Lauwrence Hill s’est inspiré de plusieurs
ouvrages sur l’histoire de la traite des esclaves pour en faire un roman fabuleux. Il a voulu nous conscien-
tiser sur l’abominable traite des noirs. L’héroïne Aminata est une femme courageuse qui a su traverser
contre vents et marées, les naufrages pour en arriver à se faire entendre.
Diane Beaulieu
Aminata
Rayons de Femmes - Printemps 2013 p.19
Lectures
Vie de Quartier
p.20 Rayons de Femmes - Printemps 2013
Nées dans Hochelaga-Maisonneuve, les cuisines collectives se sont répan-
dues comme une traînée de poudre. Vingt-huit ans plus tard, le regroupement
des cuisines collectives en compte plus de 1330 au Québec. En 1985, Sylvie
et Jacynthe Ouellette décident de cuisiner en commun. Les deux sœurs, qui
vivent modestement, partagent coûts, temps, compétences culinaires et plats cuisinés. Quelquefois,
une voisine se joint à elles pour mitonner des repas économiques.
Ça fait six ans que je fréquente les cuisines collectives d’Hochelaga-Maisonneuve où des femmes et
des hommes se rencontrent pour cuisiner de bons petits plats!
En participant à la cuisine collective d’Hochelaga-Maisonneuve tous les mois, cela me permet de
briser l’isolement, de marcher dix rues (aller-retour), de rencontrer des gens du quartier : étudiantes,
travailleuses, retraitées, personnes âgées, personnes seules. Nous avons un intérêt commun, soit
celui de partager les différentes étapes de la préparation des repas, tout en économisant et en éla-
borant divers menus santé à partir d’aliments frais. Nos achats se font en fonction des spéciaux des
circulaires et en accord avec le choix des participantes.
Lors de la journée où nous cuisinons, l’entraide est
au rendez-vous. Chacune va selon son expérience
culinaire, à son rythme pour rendre la tâche plus
agréable en aidant les autres. Il n’y a pas de temps
à perdre, car les portions sont nombreuses, la vais-
selle doit être faite de temps à autre pour qu’elle ne
s’accumule pas, mais chacune y participe et ça fonctionne très bien. Les recettes sont faciles, une
cheffe cuisinière est toujours présente pour la préparation de celles-ci. Chacune y trouve son intérêt
et développe de nouveaux talents. Nous varions les recettes selon les saisons ou les produits donnés
par Moisson Montréal. En partageant le coût des achats, cela fait une grosse différence dans le prix
des portions. Lors de la répartition des portions, si l’on a un surplus, on le divise entre les participantes
et chacune est traitée de façon équitable. Selon les coûts qui augmentent, le prix pour une portion
La cuisine collective,c’est toujours gagnant!
Rayons de Femmes - Printemps 2013 p.21
Vie de Quartier
varie de 1 $ et plus. Faire partie de la cuisine collective, cela m’aide à varier mes repas, à être fière
de mes talents culinaires et à me valoriser pour aller plus loin. Il y a une ambiance de camaraderie qui
s’installe et peu importe notre âge ou notre situation sociale, il n’y a pas de discrimination. En cuisinant,
on apprend sur la vie des gens et tout le monde bénéficie du travail de chacune. Tout le monde y est
gagnant!
*Le texte est féminisé pour l’alléger. Veuillez noter que les cuisines collectives est un lieu mixte.
Les cuisines collectives d’Hochelaga-Maisonneuve, 3568, rue Adam, Montréal (514-259-0789) www.cuisinecollectivehm.com
Louise Bélanger
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NourritureCuisine collectives3568 Adam, 514-529-0789
Chic resto poprepas à 3$ tous les jours1500 av. d’Orléans, 514-521-4089Cap St-Barnabé : 1475 rue Bennett,514-251-2081Résolidaire (services pour ainées) : po-pote roulante 3760 st-Catherine Est #302514-598-9670
Condition féminineSOS violence conjugale (24h sur 24-7jour sur 7) :514-873-9010 /1800-363-9010CALAC (centre d’aide et de lutte auxagressions à caractère sexuelle) /Trèvepour elles : 514-251-0323
Information sur la ménopause /Mé-nosecourswww.rqasf.qc.ca/menopause
Aidantes naturelleshttp://www.aidant.caLigne gratuite d’information du Ré-seau entre-aidants : 1-866-396-2433(du lundi au vendredi de 9hà 17h)
MagasinageVillage des Valeurs : 2033 boul.Pie IX,Renaissance : 2030 boul. Pie IXCoccinelle Jaune4236 St-Catherine Est, 514-259-9038
Divertissons-Nous!YMCA Hochelaga-Maisonneuve(piscine et conditionnement physique)4567 rue Hochelaga, 514-255-4651Maison de la Culture Maisonneuve4200 Ontario Est, 514-872-2200Bibliothèque Hochelaga1870 Davidson, 514-872-3666PEC : cours d’anglais, d’informatique,couture etc.1691 boul. Pie IX, 514-596-4488L’Accorderie (échange de services)4903 rue Ontario Est #002514-544-3560 #222
Mobilisons nous!ADDS : Association pour la défense desdroits sociaux, 1691 boul. Pie IX514-523-0707OPDS : Organisation populaire des droitssociaux, 3340 Ontario Est514-527-0700
Santé (pas dans le quartier)
Nos Écrits
p.22 Rayons de Femmes - Printemps 2013
À cause des plus grands espoirs Rassemblant tant de races
À cause d'un pêcheur que je connais
Tu m'envois ce message que tu m'aimes
N'ayant plus peur de vivre ce sentimentd'amour j'ai foi en toi
À cause de demain porté par l'expérienceMon coeur fragile des blessures du passé
Tu me prends par la main et je te suisSur ce chemin qui nous mène sur d'autres ri-vages
Que nous ferons naufrage pour laisser pas-ser l'orage
Lettre à unitinérantunique
Tu m'as appris querien,même l'argent,ne pouvait acheter
ce que tu désirais le plus,la rue. Ta liberté de choisir d'être dans larueavec ton intelligence et d'y vivre.Tu avais ta culture,ta fidélité d'amitié qui m'emballaitEnsemble, on pouvait parlerde tous sujets, tu savais toutTon histoire de la petite école, tu la connaissaisTa foi, je n'en doute pas du toutJe sais que ta place est prête et faiteCe que tu as fait pour la semerJe sais que d'autres te donnerontla chance de te faire revivre eneux...
Je t'admire,Je te souhaite maintenant bonvoyage!Merci
Aline Massé
Messager
Rayons de Femmes - Printemps 2013 p.23
Nos Écrits
C’est subtil les ecchymoses dans la tête
Jamais refermées, mais enveloppées dans laboîte crânienne
Je devine le face-à-face
D’où viens-tu passagère?
Jamais refermées, mais enveloppées dans laboîte crânienne
Des figurines aux cœurs inquiets observentla lune
D’où viens-tu passagère?
D’un brouillard qu’il faut transpercer
Des figurines aux cœurs inquiets observentla lune
Fuir! Recoller les morceaux, avoir raison
D’un brouillard qu’il faut transpercer
La nouvelle vie est au-delà du torrent
Fuir! Recoller les morceaux, avoir raison
C’est subtil les ecchymoses dans la tête
La nouvelle vie est au-delà du torrent
Je devine le face-à-face.
Lise Dugas , 10 mars 2013
SOUPIR DE RÉVOLTE
Bon été ensoleillé!
Venez nous voir en septembre!
Les femmes de La Marie Debout!