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C développement R Off en entre International pour la Recherche Agricole orientée vers le Institut National de la echerche Agronomique C.R.R.A.d’Errachidia ice Régional de Mise Valeur Agricole du 1 Tafilalet (ORMVA/TF) Intern lant Resources Institute ational P Genetic Agrobiodiversité et durabilité des systèmes de production oasiens dans la palmeraie d’Aoufouss Errachidia - Maroc ============================== Série de Documents de Travail No 121 Maroc – 2004 ==============================
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Rapport Maroc 20041

Jun 16, 2015

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Page 1: Rapport Maroc 20041

C

développement

R Off en entre International

pour la Recherche Agricole orientée vers le

Institut National de la echerche AgronomiqueC.R.R.A.d’Errachidia

ice Régional de Mise Valeur Agricole du

1

Tafilalet (ORMVA/TF)

Intern lant

Resources Institute

ational PGenetic

Agrobiodiversité et durabilité des systèmes de production oasiens dans la palmeraie d’Aoufouss

Errachidia - Maroc

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Série de Documents de Travail No 121

Maroc – 2004

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Agrobiodiversité et durabilité des systèmes de production

oasiens dans la palmeraie d’Aoufouss, Errachidia - Maroc

Abla BELARBI Algérie Agroalimentaire

Abdallah BOUAYAD Maroc Agroéconomie

Moustapha DIAOU Sénégal Agronomie

Nadia KAASSIS Algérie Economie rurale

Mouftaou TIDJANI MALIKI Bénin Géographie

ICRA Agropolis International, Avenue Agropolis, 34394 Montpellier CX05 - France Tél. 33-(0)467 04 75 27 - Fax 33-(0)467 04 75 26 E-mail: [email protected] - Site internet: http://www.icra-edu.org INRA Avenue de la Victoire, B.P. 415, Rabat - Maroc Tél. 212-37 772 817 - Fax 212-37 732 392 Site internet: http://www.inra.org.ma

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AVANT-PROPOS La dégradation des ressources naturelles a atteint un niveau préoccupant. Elle retient l’attention de l’opinion internationale, de plus en plus sensibilisée à l’impératif de la sauvegarde des ressources naturelles et l’environnement. Le choix porté par l’UNESCO sur la palmeraie d’Aoufouss, une des principales palmeraies des oasis du Maroc, pour en faire une des réserves du patrimoine phytogénétique mondial s’inscrit dans cette dynamique. Cette palmeraie constitue en effet la principale source de revenus des populations locales, attire de nombreux touristes nationaux et étrangers. Malheureusement, la dégradation de cet écosystème est aujourd’hui une réalité alarmante qui suscite une réflexion profonde sur son avenir et les possibilités de sa réhabilitation. C’est dans ce contexte que la présente étude a été réalisée par une équipe de chercheurs interdisciplinaires et interinstitutionnels ICRA-INRA dans la palmeraie d’Aoufouss située dans la province d’Errachidia. Elle se propose d’apporter un éclairage sur le type de Recherche-Développement à entreprendre pour promouvoir la sauvegarde de l’agrobiodiversité et la durabilité des systèmes de production. Il s’agit là d’une contribution à un des axes stratégiques de recherche retenus dans le plan d’action du nouveau Centre Régional de la Recherche Agronomique d’Errachidia. La séance de restitution des résultats finaux de ce travail nous a permis d’apprécier la qualité des recommandations, la pertinence de la démarche poursuivie et la rigueur scientifique des chercheurs. Nous veillerons à ce que ce travail soit valorisé par des actions concrètes, en collaboration avec nos partenaires nationaux et internationaux. Nous tenons enfin à féliciter l’équipe de chercheurs qui ont travaillé sur cette thématique à la fois riche et complexe avec minutie et professionnalisme. Nous remercions aussi chaleureusement l’ICRA qui continue à nous soutenir dans l’élaboration de nos programmes futurs de recherche et de Recherche-Développement. Professeur Hamid NARJISSE Directeur de l’INRA - MAROC

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REMERCIEMENTS Au terme de la présente étude, l’équipe de chercheurs tient à remercier le Professeur Hamid NARJISSE, Directeur de l’INRA pour le suivi régulier des différentes activités. Sa participation à l’atelier de restitution des résultats finaux témoigne de l’intérêt accordé à ce travail. Nos vifs remerciements vont à Monsieur El GHARRASS, Directeur de l’ORMVA /TF qui nous a facilité la tâche sur le terrain. Monsieur EL IDRISSI Ammari A., Secrétaire Général de l’INRA, qui a eu l’amabilité de nous accueillir un jour férié et nous a prodigué des conseils précieux, trouve ici nos sincères remerciements. Monsieur Chafik KRADI, Chef de Département de Recherche et Développement de l’INRA, évaluateur de l’équipe, qui par son savoir-faire, son assistance permanente, son écoute à l’endroit de l’équipe et sa contribution à la rédaction du rapport final trouve ici nos sincères reconnaissances et vifs remerciements. Nous remercions Monsieur Abdelakader CHIKHI, récemment désigné Chef du CRRA d’Errachidia, ainsi que Monsieur Abdelaziz CHETTO, Chef du Service de Recherche et Développement du CRRA pour leur étroite collaboration et leur soutien à l’équipe sur le plan scientifique et logistique. Nous remercions également Monsieur Abdelmalek ZIRARI, coordonnateur national du projet IPGRI basé à Zagora, pour sa participation active à tous les ateliers de restitution tenus à Errachidia. Nos vifs remerciements aux cadres de l’ORMVA/TF, en particulier à Monsieur Mohamed BENJIRA pour sa disponibilité et son attachement à la réussite de l’étude. Nous saisissons l’occasion pour remercier les autorités locales qui nous ont largement facilité les contacts avec la communauté locale. Les agriculteurs ont été généreux et très participatifs, nous les remercions chaleureusement pour tout ce qu’ils ont fait pour l’équipe. Que Dr Jon DAANE, Directeur de l’ICRA, Dr Nour Eddine SELLAMNA, coordinateur du programme francophone ICRA-Montpellier, et Madame Françoise de CHEVIGNY, assistante de ce programme, reçoivent nos vifs remerciements et notre sincère gratitude pour leurs efforts consentis dans notre perfectionnement dans la Recherche Agricole pour Développement.

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SOMMAIRE

AVANT-PROPOS ........................................................................................................................................ 1 REMERCIEMENTS ..................................................................................................................................... 2 LISTE DES FIGURES.................................................................................................................................. 6 LISTES DES TABLEAUX........................................................................................................................... 7 ABREVIATIONS ......................................................................................................................................... 8 GLOSSAIRE................................................................................................................................................. 9 RESUME..................................................................................................................................................... 14 PARTIE I :PRESENTATION DE L’ETUDE............................................................................................. 16 CHAPITRE I : CONTEXTE GENERAL ................................................................................................... 16 1.1 INTRODUCTION..........................................................................................................................16 1.2. PROBLEMATIQUE......................................................................................................................17 CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE ............................................................................... 20 2.1. DEMARCHE RAD .....................................................................................................................20 2.2. ETAPES DE LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE DE L’EQUIPE....................................................22 2.3. PREPARATION DE L’ETUDE DE TERRAIN A MONTPELLIER – FRANCE : ......................................23 2.4. ETUDE DE TERRAIN (10 AVRIL AU 10 JUILLET 2004 A ERRACHIDIA - MAROC).........................23 2.4.1 Documentation.................................................................................................................................. 23 2.4.2. Etude de terrain à Errachidia ........................................................................................................ 23 2.4.3. Atelier de présentation du thème de recherche ............................................................................ 24 2.4.4. Système pertinent ............................................................................................................................ 27 2.4.5. Questions de recherche ................................................................................................................... 28 2.4.6. Conclusion........................................................................................................................................ 28 2.5. CHOIX DES SITES D’ETUDE /ZONAGE ........................................................................................31 2.5.1. Transects .......................................................................................................................................... 31 2.5.2. Cartes des ressources ...................................................................................................................... 37 2.6. ENQUETE FORMELLE ................................................................................................................37 2.6.1. Échantillonnage ............................................................................................................................... 38

2.6.1.1. Echantillonnage à plusieurs degrés .......................................................................38 2.6.1.2. Echantillonnage stratifié........................................................................................39

2.6.2. Traitement des données .................................................................................................................. 39 2.7. ENQUETE INFORMELLE.............................................................................................................40 2.8. ATELIER INTERMEDIAIRE .........................................................................................................40 2.9. ATELIER FINAL – ERRACHIDIA, LE 28 JUIN...............................................................................41 2.10. ATELIER DE VALIDATION DES RESULTATS AVEC LES AGRICULTEURS .....................................41 2.11. ATELIER DE RESTITUTION – INRA RABAT, LE 7 JUILLET ......................................................41 CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE. ................................................................ 42 3.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE .......................................................................................................42 3.2.CARACTERISTIQUES PHYSIQUES. ...............................................................................................44 3.2.1. Climat ............................................................................................................................................... 44 3.2.2. Sols .................................................................................................................................................... 44 3.2.3. Végétation ........................................................................................................................................ 44 3.3.CARACTERISTIQUES HUMAINES.................................................................................................44 3.3.1. Population ........................................................................................................................................ 44 3.3.2. Diversité ethnique............................................................................................................................ 45 3.4 ACTIVITES ECONOMIQUES .........................................................................................................45 3.4.1. L’agriculture et l’élevage................................................................................................................ 45 3.4.2. L’artisanat........................................................................................................................................ 45 3.4.3. Commerce et service ....................................................................................................................... 46 3.5. STRUCTURES ET ORGANISMES DE RECHERCHE..........................................................................46 3.6. ACQUIS DE LA RECHERCHE ET DE DEVELOPPEMENT DANS LA REGION ......................................47 3.6.1. Institut National de Recherche Agronomique (INRA) ................................................................ 47

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3.6.2. Office régional de Mise en valeur agricole du Tafilalet (ORMVA/TF)...................................... 47 CHAPITRE IV : PRESENTATION DES SITES D’ETUDE..................................................................... 49 4.1 CARACTERISTIQUES DES SITES ..................................................................................................49 4.1.1 Site Haut R’teb ................................................................................................................................. 49 4.1.2. Site Moyen R’teb. ............................................................................................................................ 49 4.1.3. Site Zrigate....................................................................................................................................... 50 4.1.4. Site Bas R’teb................................................................................................................................... 51 PARTIE II : AGROBIODIVERSITE ET DURABILITE DES SYSTEMES DE PRODUCTION............ 52 CHAPITRE I : ANALYSE DES SYSTEMES DE PRODUCTION .......................................................... 52 1.1.TYPOLOGIE DES SYSTEMES DE PRODUCTION OASIENS ...............................................................55 1.1.1. Importance de la typologie des systèmes de production oasiens ................................................. 55 1.1.2. Méthodologie.................................................................................................................................... 56

1.1.2.1. Identification des variables structurelles et fonctionnelles des SPO.....................57 1.1.2.2. Conception et création d’une base de données......................................................57 1.1.2.3. Sélection des variables de discrimination .............................................................57 1.1.2.4. Application de l’ACP............................................................................................58 1.1.2.5. Analyse statistique descriptive et comparative .....................................................59

1.1.3. Caractérisation des Systèmes de Production Oasiens.................................................................. 59 Site n°1 : Haut R’teb ........................................................................................................60 Site n°2 : Moyen R’teb .....................................................................................................63 Site n°3 : Zrigate...............................................................................................................65 Site n°4 : Bas R’teb...........................................................................................................68

1.1.4. Analyse comparative des systèmes de ménage et d’élevage des différents SPO........................ 69 1.1.4.1. Système de ménage ...............................................................................................69 1.1.4.2. Système de production animal ..............................................................................69 1.1.5. Types synthétiques des SPO ....................................................................................70 1.1.5.1. Les SPO Traditionnels ........................................................................................70 1.1.5.2. Les SPO intermédiaires ......................................................................................71 1.1.5.3. Les SPO modernes ..............................................................................................71

1.1.6. Interactions entre les trois types de SPO....................................................................................... 73 1.1.7. Conclusion........................................................................................................................................ 73 1.2. CARACTERISTIQUE ET EVALUATION DE L’AGROBIODIVERSITE .................................................80 1.2.1. Le Palmier dattier ........................................................................................................................... 80 1.2.2. Caractérisation de la biodiversité des autres espèces................................................................... 83 1.2.3.Conclusion......................................................................................................................................... 86 1.3. CARACTERISATION DES SYSTEMES DE PRODUCTIONS VEGETALES ET ANIMALES ......................87 1.3.1. Caractérisation des systèmes de productions végétales ............................................................... 87

1.3.1.1. Occupation des sols...............................................................................................87 1.3.1.2. Analyse des pratiques culturales et leur impact sur l’agrobiodiversité et la durabilité des SPO..............................................................................................................91

1.3.2.Conclusion......................................................................................................................................... 97 1.3.3. Evaluation économique des cultures.............................................................................................. 97 1.3.4. Analyse des systèmes de production animale................................................................................ 99

1.3.4.1. Alimentation animale ............................................................................................99 1.4. ROLE DE LA FEMME AU SEIN DES SYSTEMES DE PRODUCTION.................................................100 1.4.1.Travaux domestiques ..................................................................................................................... 100 1.4.2. Travaux agricoles .......................................................................................................................... 101 1.4.3. Travaux d’artisanat ...................................................................................................................... 103 1.4.4. Calendrier journalier des femmes ............................................................................................... 103 1.4.5. Rôle de la femme dans le processus de prise de décision ........................................................... 104 1.4.6. Promotion des femmes rurales ..................................................................................................... 105 1.4.7. Contraintes liées à la promotion de la femme............................................................................. 106 1.4.8. Attentes des femmes ...................................................................................................................... 106

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1.5. ANALYSE DES STRATEGIES DES AGRICULTEURS DE L’OASIS ...................................................106 CHAPITRE II : VALORISATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS VEGETAUX ET ANIMAUX................................................................................................................................................ 110 2.1. VALORISATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS VEGETAUX ...............................................110 2.1.1. Valorisation des produits végétaux.............................................................................................. 110 2.1.2. Valorisation des sous-produits végétaux ..................................................................................... 110 2.2. VALORISATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS ANIMAUX .................................................111 2.2.1. Valorisation des sous-produits animaux ..................................................................................... 111 2.3. ACTIONS DE PROMOTION ET DE VALORISATIONS DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS...............111 2.4. DESTINATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS VEGETAUX..................................................112 2.4.1. Destination des produits végétaux ............................................................................................... 112 2.4.2. Destination des sous-produits végétaux....................................................................................... 116 2.5. DESTINATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS ANIMAUX....................................................117 2.5.1 Destination des produits animaux................................................................................................. 117 2.5.2. Destination des sous-produits animaux....................................................................................... 119 2.6. SYNTHESE ET CONCLUSION ....................................................................................................119 CHAPITRE III : ETATS DES SAVOIR-FAIRE LOCAUX .................................................................... 120 3.1. SAVOIR-FAIRE LOCAL EN MATIERE DE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE IN SITU ..............120 3.2. SAVOIR-FAIRE LOCAL EN MATIERE DE CONSERVATION ET DE TRANSFORMATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS ........................................................................................................120 3.2.1. Savoir-faire local en matière de conservation des produits et sous-produits........................... 120

3.2.1.1. Savoir-faire local en matière de conservation des produits.................................120 3.2.2. Savoir-faire local en matière de transformation des produits et sous-produits....................... 122

3.2.2.1. Savoir-faire local en matière de transformation des produits .............................122 3.2.2.2. Savoir-faire local en matière de transformation des sous-produits .....................123 3.2.2.3. Rôle de la femme en matière de conservation et transformation des produits et sous-produits ....................................................................................................................124 3.2.2.4. Rôle de la femme dans la conservation in situ ....................................................125

3.3. CONCLUSION ..........................................................................................................................125 PARTIE III : RECOMMANDATIONS.......................................................................................126 1. LES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DURABLE DES SYSTEMES DE PRODUCTION OASIENS .................................................................................................................................................. 126 1.2. POURQUOI LE CHOIX DE L’APPROCHE « SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT » ? .........................126 1.3. DYNAMIQUES DES SYSTEMES DE PRODUCTION .......................................................................126 1.4. IDENTIFICATION DES FORCES MOTRICES .................................................................................126 1.4.1. Analyse des forces motrices .......................................................................................................... 127 1.5. FORMULATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT .............................................................129 1.5.1. Description des scénarios.............................................................................................................. 129 1.5.2. Impact des scénarios de développement...................................................................................... 129 1.6. PLAN DE RECHERCHE ET DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT....................................................132 1.6.1 Axes de recherche et de Recherche-Développement ................................................................... 132 1.6.2 Mesures d’accompagnement ......................................................................................................... 134 1.6.3 Proposition de projets de recherche-développement .................................................................. 135 2. EVALUATION DE LA DEMARCHE DE RECHERCHE DE L’EQUIPE......................................... 138 CONCLUSION GENERALE ................................................................................................................... 141 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................................................. 143

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Objectifs et résultats attendus (TdR) .....................................................................................19 Figure 2 : Etapes de la démarche RAD ..................................................................................................21 Figure 3 : Etapes de la méthodologie de recherche de l’équipe ICRA ..................................................22 Figure 6 : Système pertinent : palmeraie d’Aoufouss ............................................................................29 Figure 7 : Carte de la situation de la zone d’étude : Palmeraie d’Aoufouss/ Tafilalet...........................42 Figure 1.1: Méthodologie d’élaboration de la typologie........................................................................56 Figure 1-2: Importance relative des types de SPO à l’intérieur de la palmeraie....................................59 Figure 1-3: Importance relative des types de SPO à l’intérieur du Site n°1 ..........................................60 Figure 1-4 : Importance relative des types de SPO à l’intérieur du Site n°2 .........................................63 Figure 1-5 : Importance relative des types de SPO à l’intérieur du Site n°3 .........................................65 Figure 1-6 : Occupation des sols dans les différents types de SPO .......................................................77 Figure 1-7 : Agrobiodiversité par SPO ..................................................................................................77 Figure 1-8 : Age moyen des agriculteurs par SPO.................................................................................78 Figure 1-9 : Taille du groupe familiale par SPO....................................................................................78 Figure 1-10 : Les membres du groupe familial participant aux activités agricoles (%) ........................79 Figure 1-11 : Membres du groupe familial travaillant dans une à activité annexe ................................79 Figure 1-12 : Répartition des variétés et des Khalts...............................................................................80 Figure 1-13 : Répartition des variétés de palmier dattier selon dans les SPO .......................................81 Figure 1-14: Répartition des Khalt selon leur importance dans la palmeraie ........................................81 Figure 1-15 : Pourcentage du palmier dattier et de l’olivier au niveau des agriculteurs enquêtés ...............88 Figure 1-18 : Superficies occupées par les espèces de céréales et leur évolution depuis 10 ans ...........89 Figure 1-19 : Superficies occupées par les espèces maraîchères et leur évolution depuis 10 ans ............90 Figure 1-20 : Superficie de la jachère par rapport à la SAUT exploitée. ...............................................91 Figure 1-21 : Répartition des jeunes, géniteurs et reproductrices par espèce ........................................99 Figure 1-22 : Composition et proportion des aliments de bétail au cours de l’année ............................99 Figure 2-1 : Destination des dattes dans la palmeraie d’Aoufouss ......................................................112 Figure 2-2 : Lieu de vente des différentes variétés de datte dans la palmeraie d’Aoufouss ................114 Figure 2-3 : Destination des olives dans la palmeraie d’Aoufouss ......................................................115 Figure 2-4 : Destination des ovins par site ...........................................................................................118 Figure 2-5 : Lieu de vente a : des ovins ; b : des bovins ......................................................................118 Figure 2-6 : Broyage des noyaux de dattes pour l’alimentation animale par site ................................124 Figure 2-1 : Site n°1: Haut R’teb .........................................................................................................148 Figure 2-2 : Site n°2 (Moyen R’teb) ....................................................................................................149 Figure 2-3 : Site n°3 (Zrigate) ..............................................................................................................150 Figure 2-4 : Site n°4 (Bas R’teb)..........................................................................................................151 Figure 3-1 : Triage des dattes ...............................................................................................................161

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LISTES DES TABLEAUX

Tableau 1 : Question de recherche centrale : .................................................................................30 Tableau 2 suivant illustre les traits de distinction de chacun des sites d’étude..............................32 Tableau 3 : Caractéristiques de la zone d’étude.............................................................................44 Tableau 1-1 : Grille de dépouillement............................................................................................57 Tableau 1-2 : Variables discriminantes ..........................................................................................58 Tableau 1-3 : Evolution des effectifs des ovins et ovins par type de SPO.....................................69 Tableau 1-4 : Listes des variétés et races des espèces recensées dans la palmeraie d’Aoufouss...80 Tableau 1-5 (a) : Classification des variétés selon des critères de préférence des agriculteurs .....82 Tableau 1-5 (b) : Classification des variétés selon des critères de préférence des agriculteurs.....82 Tableau 1-6 : Classement des dattes Khalt selon leur consistance ................................................83 Tableau 1-7: Classification des variétés selon des critères de préférence des agriculteurs ...........86 Tableau 1-8 : Evolution de la superficie cultivée de légumineuses alimentaires...........................89 Tableau 1-9 : Evolution de la superficie cultivée de cultures fourragères .....................................90 Tableau 1-10 : Impact des conduites culturales du palmier dattier sur l’agrobiodiversité ............93 Tableau 1-11: Impact des conduites culturales de l’olivier sur l’agrobiodiversité ........................94 Tableau 1-12 : Impact des conduites culturales de la luzerne sur l’agrobiodiversité ....................95 Tableau 1-13 : Impact des conduites culturales du blé tendre sur l’agrobiodiversité ....................96 Tableau 1-14 : Evaluation économique des cultures......................................................................98 Tableau 1-15 : Matrice des stratégies générales des agriculteurs dans la palmeraie d’Aoufouss107 Tableau 2-1 : Prix de rejet par variété selon les déclarations des agriculteurs.............................117 Tableau 3-1 : Expérimentations des agriculteurs .........................................................................121 Tableau 4-2 : Formulation des scénarios......................................................................................129 Tableau 4-3 : Axes de recherche et de Recherche – Développement ..........................................133 Tableau 1 : Plan de recherche ......................................................................................................145 Tableau 2 : Planification des activités..........................................................................................146 Tableau 2-1 : Site 1 (Haut R’teb) .................................................................................................152 Tableau 2-2 : Site 2 (Moyen R’teb) .............................................................................................155 Tableau 2-3 : Site 3 (Zrigate) .......................................................................................................157 Tableau 2-4 : Site 4 (Bas R’teb)...................................................................................................159 Tableau 3-1 : Destination des dattes par site et par variété de la palmeraie d’Aoufouss.............162 Tableau 3-2 : Mode de vente des dattes par variété et par site de la palmeraie d’Aoufouss .......163 Tableau 3-3 : Lieu de vente des variétés de datte de la palmeraie d’Aoufouss ...........................164 Tableau 3-4 : Prix de vente des dattes par variété par site de la palmeraie d’Aoufouss ..............165 Tableau 3-5 : Destination et prix de vente d’olives et d’huile d'olives par site de la palmeraie

d’Aoufouss ...........................................................................................................................166

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ABREVIATIONS

ANOC : Association Nationale des Eleveurs Ovin et Caprin CA : Chambre d’Agriculture CMV : Centre de Mise en Valeur Agricole CNCA : Caisse Nationale de Crédit Agricole CRCA : Caisse Régionale de Crédit Agricole CRRAE : Centre Régional de Recherche Agronomique d’Errachidia Dh : Dirham (monnaie marocaine) DPV : Direction de la Protection des Végétaux FEM : Fonds de L’Environnement Mondial Ha : Hectare ( unité de mesure de surface) ICRA : Centre International pour la Recherche Agricole orientée vers le développement INRA : Institut National de la Recherche Agronomique du Maroc IPGRI : International Plant Genetic Ressources Institute ITA : Institut des Techniques Agricoles Khalt : Hybrides de palmier dattier obtenus par semis MARP : Méthode Active de Recherche et de Planification Participatives ONG : Organisation Non Gouvernementale ORMVA/TF : Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Tafilalet PNUD : Programme des Nation-Unis pour le Développement PV : Protection des végétaux RAD : Recherche Agricole pour le Développement R/D : Recherche-Développement SAU : Superficie Agricole Utile SAUT : Superficie Agricole Utile Totale SDM : Système de Ménage SPA : Système de Production Animal SPO : Système de Production Oasien SPV : Système de Production Végétal TdR : Terme de Référence

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GLOSSAIRE Aabra : unité de mesure correspondant à une dose de semis de blé (environ 12 kg ) Aakad : sol argileux Ain Al hajla : œil de perdrix Alkarâa : le chauve Almitre : le mètre Baldi ou Baldia : local (e) ; originaire du pays Bayoud : maladie cryptogamique de palmier dattier (Fusariose) Caïd : responsable d’une circonscription territoriale (caïdat) Chakoua : peau de chèvre cousue pour produire le petit lait et le beurre Cheikh : agent de l’autorité locale Chorfa : groupe social prétendant descendant du prophète Datte kalal : datte non mûre Datte Adaou : datte abîmée D’chicha : orge concassé D’Man : une race ovine locale Douar : village, localité - ksar El-maâjoun : pâte de datte Gharbi : originaire de l’ouest Habous : statut foncier des terres attribuées par leurs propriétaires au ministère des affaires islamiques Harira : soupe H’ratin : groupe social descendant des esclaves Khazan : un lieu de stockage. Khencha : sac en plastique ou en jute Khettaras : galeries souterraines drainant l’eau d’irrigation Ksar (Ksour) : village Labiad : de couleur blanche Lakhal : de couleur noirâtre L’amkeb : panier à pain Maasra : unité traditionnelle de transformation d’olive Melk : terre en propriété privée Mokadem : agent de l’autorité locale et subordonné du cheikh Moulate ch’âar : poilue Oued : rivière Sbaï : à sept Seguia : canal d’irrigation Sikouk : mélange orge et petit lait Souk : marché Tahlaout : jus concentré de datte

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RESUME EXECUTIF La palmeraie d'Aoufouss située dans la province d’Errachidia constitue l’une des plus importantes réserves génétiques du Maroc. A ce titre, elle est classée Réserve Mondiale de la Biosphère par l’UNESCO. L’économie dans cette zone est essentiellement centrée sur l’agriculture oasienne. Deux principaux groupes de cultures y sont pratiqués : l’arboriculture composée principalement du palmier dattier, de l’olivier et d’arbres fruitiers ; les cultures basses composées de céréales, de maraîchage et de fourrages particulièrement la luzerne. L’élevage est constitué essentiellement d’ovins (race D’Man) et de bovins. En dépit des potentialités qu’elle recèle, cette palmeraie est confrontée à plusieurs obstacles tels que la rareté de l’eau, la baisse du niveau de la nappe phréatique, la salinité des sols, l’infestation de certaines espèces par des maladies et ravageurs, en particulier le Bayoud, le morcellement des propriétés et l’exode rural. La combinaison de tous ces facteurs a contribué fortement à la dégradation de l’agrobiodiversité dans la palmeraie et par conséquent à la détérioration des revenus des agriculteurs. La présente étude intitulée «Agrobiodiversité et durabilité des systèmes de production oasiens dans la palmeraie d’Aoufouss » a pour objectif global la contribution à l’amélioration des revenus des agriculteurs et la sauvegarde de l’agrobiodiversité de la palmeraie. Les objectifs spécifiques de l’études sont au nombre de cinq :

La typologie et la caractérisation des systèmes de production oasiens (SPO); La caractérisation et l’évaluation de l’agrobiodiversité; L’identification des stratégies des agriculteurs Les savoir-faire locaux en matière de conservation, de transformation et de

valorisation en tenant compte du rôle de la femme; L’identification des scénarios de développement des SPO et des thèmes de

recherche et recherche-développement ainsi que les mesures d’accompagnement nécessaires.

Pour atteindre ces objectifs, l’ICRA en collaboration avec l’INRA, l’ORMVA/TF et IPGRI a mis en place une équipe1 interdisciplinaire et interinstitutionnelle pour la réalisation de cette étude. L’équipe a adopté la démarche Recherche Agricole pour le Développement (RAD) qui est une démarche itérative, participative et systémique. Pour la mise en œuvre de cette dernière, l’équipe a utilisé divers outils participatifs de collecte de données (ateliers, focus group, carte mentale, carte de ressources, transects,…) inspirés de la Méthode Active de la Recherche Participative (MARP). L’analyse des SPO de la palmeraie d’Aoufouss a permis d’identifier trois principaux types de SPO : - Un type de SPO dit traditionnel. Ce type se caractérise par un SPA limité à 5 têtes d’ovins par exploitation, un SPV très diversifié (palmier dattier, olivier et cultures basses) et par un SDM composé d’un groupe familial généralement de grande taille. La stratégie de ce type de

1 Bélarbi Abla, AgroAlimentaire,CIRAD-ENSIA, Algérie Bouayad Abdallah, Agroéconomie, INRA, Maroc Diaou Mustapha, Agronomie, ANCAR , Sénégal Kaassis Nadia, Economie, CENEAP, Algérie Tidjani Maliki, Géographie, ONG-GARED , Bénin

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Page 13: Rapport Maroc 20041

SPO est orientée vers la subsistance du ménage et de l’exploitation. Elle est axée sur la commercialisation des dattes et des olives. Le reste de la production est destiné à l’autoconsommation. - Un type de SPO dit intermédiaire. Ce type se caractérise par un SPA constitué de 15 têtes d’ovins en moyenne, un SPV diversifié dont la production est plutôt orientée vers le marché, un SDM disposant de moyens de production et une capacité d’épargne et d’investissement relativement importants. Son interaction avec le marché est plus élevée aussi bien dans la production animale que dans la production végétale. - Un type de SPO dit moderne. Ce type se caractérise par un SPA composé d’un cheptel ovin et bovin de taille plus importante (plus de 30 têtes ovines et 9 à 15 têtes bovines), un SPV peu diversifié mais orienté vers la production de dattes à haute valeur marchande. La production de céréales, de maraîchage et de luzerne est destinée à l’autoconsommation. La stratégie de ce type de SPO est basée sur la rentabilité économique et la réalisation de profit. C’est un type de SPO qui dispose de moyens et de capacités d’épargne et d’investissement importants. Les trois types de SPO évoluent dans un même environnement socio-économique et naturel. Indépendamment de leurs ressources et leurs situations économiques qui différent d’un type à un autre, ces SPO font face à un grand nombre de contraintes communes : la rareté et la qualité de l’eau d’irrigation, la concurrence accrue, un désengagement continu de l’état en matière de subventions agricoles, les dégâts causés par les maladies, en particulier le Bayoud, l’étroitesse et le morcellement excessif de la propriété, la densité élevée du palmier dattier et de l’olivier entraînant un ombrage intolérable pour plusieurs espèces de cultures basses, la difficulté d’accès au crédit, la pression sur les ressources (eau) combinée à une répartition non équitable des eaux superficielles entre l’amont et l’aval de l'oued Ziz. Le morcellement de la propriété rend vain tout effort individuel des agriculteurs en vue d’améliorer la productivité. L’activité agricole à l’intérieur de la palmeraie nécessite des actions communes qui peuvent être bénéfiques aussi bien pour la durabilité des systèmes de production oasiens que pour la sauvegarde de l’agrobiodiversité. Ces actions communes peuvent concerner l’entretien des canaux d’irrigation et la gestion de l’eau, la lutte contre les ravageurs et les maladies. L’analyse de l’agrobiodiversité a montré que celle-ci est en nette dégradation à cause de la rareté et de la qualité de l’eau et de la présence de la maladie du Bayoud. Dans le cas du palmier dattier, la plupart des agriculteurs ont signalé une régression importante des populations de variétés de haute valeur commerciale mais sensibles au Bayoud et au Khamej (Mejhoul, Bouffegouss, Bousserdoune, Kerna, Bouskri, Bouslikhane, etc.). Ces variétés sont essentiellement destinées à la vente et constituent la principale source de revenus des agriculteurs. La conservation de ces espèces in-situ devient ainsi une condition vitale pour la durabilité de ces systèmes de production. Dans ce sens, les variétés que les agriculteurs souhaitent cultiver ont été répertoriées en vue de faciliter toute action de développement. Il s’agit des variétés de bonne qualité précitées et d’autres réputées résistantes au Bayoud comme la variété Najda sélectionnée par l’INRA. Par ailleurs, l’introduction du pompage a contribué à la réduction des cultures céréalières au profit des cultures rentables comme le maraîchage et la luzerne. Cette dernière est cultivée même si l’exploitant ne possède pas d’animaux.

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De même, la disparition de variétés locales de blé dur de bonne qualité boulangère a été constatée. Cette régression de la diversité variétale a aussi touché toutes les autres espèces : orge, vigne, prunier, figuier, cognassier, plantes maraîchères… L’effectif du troupeau D’Man est en nette régression à cause du manque d’alimentation, cela explique la diminution de la pratique du fumier. Cette régression de l’agrobiodiversité fait appel à une action commune des chercheurs, agriculteurs, développeurs et collectivités locales pour sauvegarder les espèces, variétés et races menacées et réintroduire celles disparues. Par ailleurs, l’analyse de l’impact des pratiques culturales sur l’agrobiodiversité interpelle la recherche agronomique et tous les acteurs concernés par la question à œuvrer ensemble dans un cadre de partenariat pour la réhabilitation et la sauvegarde de cette agrobiodiversité. La valorisation des produits et sous-produits, qui pourrait être un moyen stratégique pour l’amélioration des revenus d’un grand nombre de ménages, connaît plusieurs limites au niveau des opérations et procédures pratiquées. Les formes de valorisation identifiées se limitent à la commercialisation des produits et sous-produits à leur état naturel et à l’utilisation des sous-produits à des fins domestiques telles que l’alimentation du bétail ou comme source d’énergie (bois de feu). En ce qui concerne les dattes, leurs transformation et conservation se font encore selon des procédés traditionnels en raison de l’insuffisance des unités de conservation et de transformation. La multiplication des unités au niveau de la zone, serait à même d’inciter les agriculteurs à accorder plus d’intérêt aux variétés de dattes à faible valeur commerciale ou de qualité médiocre en leur offrant plus de possibilités d’écoulement. Quant aux sous-produits, leur valorisation est limitée eu égard à la tendance vers la disparition des savoir-faire locaux traditionnels liés à l’artisanat notamment. Cette tendance vers la disparition tient :

Au manque de centres de formation et d’apprentissage sur les métiers d’artisanat ; A la concurrence des produits manufacturés qui sont venus se substituer aux

produits d’artisanat ; Au manque d’intérêt de la part des jeunes générations à l’égard de ces activités ; A la disparition des personnes qui détiennent ces savoir-faire.

Bien qu’ils soient en nette dégradation en raison, entre autres, de la concurrence des produits manufacturés, de la perte de la main d’œuvre spécialisée et de l’absence de transfert, la palmeraie d’Aoufouss renferme encore des savoir-faire traditionnels qui contribuent énormément à la sécurité alimentaire des populations locales ainsi qu’à l’amélioration de leurs revenus. Ces savoir-faire sont liés essentiellement à la conservation et à la transformation des produits et des sous-produits où la femme joue un rôle capital du fait qu’elle détient une grande part de ces savoir. Cependant, il est constaté que ces savoir-faire sont peu valorisés pour plusieurs raisons:

Concurrence du marché international ; Débouchés de commercialisation limités ; Prix faibles de la majorité des dattes ;

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Manque d’organisation professionnelle des agriculteurs ; Manque de coopératives féminines pour la transformation des produis et sous-

produits ; La non maîtrise des normes de qualité ;Manque de technologies adaptées et/ou

manque d’informations et de formation en la matière ; Insuffisance d’unités de transformation des produits et sous-produits.

La levée de ces contraintes permettrait donc une meilleure valorisation des savoir-faire existants. Laquelle valorisation serait à même de contribuer à la conservation de la biodiversité en garantissant des débouchés aux produits de moindre qualité (cas de la datte) et d’améliorer les ressources de revenus des agriculteurs par la vente des produits transformés. Pour proposer des axes de recherche et de recherche/développement en vue de lever les contraintes liées à la sauvegarde de l’agrobiodiversité et la durabilité des systèmes de production, des scénarios de développement ont été formulés avec la contribution et participation active des principaux acteurs (agriculteurs, chercheurs, développeurs). Les forces motrices clés identifiées sont : la rareté de l’eau d’irrigation, les dégâts des maladies et ravageurs, la concurrence du marché, l’intervention de l’Etat, le statut juridique de la terre et la gestion participative des ressources. L’analyse de l’évolution de ces forces motrices a permis d’élaborer des scénarios de développement destinés à la recherche et recherche-développement, mais aussi aux autorités publiques. Ces pistes de recherche et de recherche-développement s’orientent vers des systèmes d’économie d’eau adaptés aux conditions agroécologiques de la palmeraie et accessibles aux producteurs et le développement de méthodes participatives pour la gestion rationnelle de la ressource en eau. Il a aussi été suggéré d’établir un inventaire des variétés locales pour constituer des banques de gènes et de réaliser des actions de conservation in situ. Pour l’amélioration des revenus des agriculteurs, des études doivent être menées sur les systèmes et les méthodes de financements décentralisés pour faciliter l’accès des agriculteurs au crédit ainsi que sur la rentabilité socio-économique des activités génératrices de revenus. De même, il y a lieu de labelliser les principaux produits tels que les dattes, les olives, les plantes médicinales et aromatiques. Pour rendre possible toutes ces actions, des mesures d’accompagnements ont été proposées :

Mise en œuvre des actions de sensibilisation sur les conséquences agronomiques et socio-économiques de la forte densité d’oliviers et proposition de méthodes d’aménagement ; Valorisation des résultats de la recherche relatifs à la sauvegarde des races

animales locales (ovines et bovines) ; L’installation des jeunes agriculteurs par la mise en œuvre de mesures incitatives ; L’intégration des oasis dans les programmes de promotion touristique oasienne en

vue de développer l’artisanat local ; Mise en place d’un mécanisme de gestion participative et rationnelle des

ressources en eau ; Mise en œuvre d’un projet de réhabilitation des variétés disparues ou en voie de

disparition, et de promotion de la diversification des cultures ; Mise en œuvre d’un projet de désalinisation et de mise en valeur agricole de la

source Aïn El Atti ; Renforcement des unités de conservation et de transformation des produits

agricoles.

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RESUME

La palmeraie d'Aoufouss constitue une des plus importantes réserves génétiques au Maroc. A ce titre, elle est classée Réserve Mondiale de la Biosphère par l’UNESCO. L’économie dans cette zone est essentiellement centrée sur l’agriculture qui est de type oasien. Les principales cultures pratiquées sont le palmier dattier, l’olivier, les céréales et la luzerne. Les ovins de race D’Man et les bovins constituent les principales formes d’élevage. En dépit des potentialités qu’elle recèle, la palmeraie est confrontée à plusieurs obstacles tels que la rareté de l’eau, la salinisation des nappes phréatiques et des sols, l’infestation de certaines espèces par des maladies et ravageurs, en particulier le Bayoud, le morcellement des propriétés et l’exode rural. La combinaison de tous ces facteurs a contribué fortement à la dégradation de l’agrobiodiversité dans la palmeraie et par conséquent à la détérioration des revenus des agriculteurs. La présente étude intitulée « Agrobiodiversité et durabilité des systèmes de production oasiens dans la palmeraie d’Aoufouss» tente à travers la formulation de propositions d’axes de recherche et de recherche-développement à contribuer à l’amélioration des revenus des agriculteurs de l’oasis, au développement durable des systèmes de production oasiens et à la restauration de la diversité génétique des cultivars et des races animales au niveau des exploitations agricoles de la palmeraie. Cette étude, réalisée par une équipe interdisciplinaire ICRA-INRA, rentre dans le cadre de la coopération qui lie ces deux institutions depuis presque une dizaine d’années. L’approche méthodologique suivie par l’équipe est une approche interdisciplinaire, participative et systémique appelée Recherche Agricole pour le Développement (RAD). Pour la mise en œuvre de cette démarche, l’équipe a utilisé divers outils participatifs de collecte de données inspirés de la Méthode Active de Recherche Participative (MARP). L’étude a permis de dégager : Une typologie des systèmes de production oasiens (SPO) dans la palmeraie ; L’évolution de l’agrobiodiversité végétale et animale des SPO ; La caractérisation de l’agrobiodiversité ; Les stratégies des agriculteurs ; La valorisation et les savoir-faire locaux en matière de conservation et de transformation en tenant compte du rôle de la femme ; Les scénarios de développement des SPO ; L’identification des thèmes de recherche et recherche-développement ainsi que les mesures d’accompagnement nécessaires. MOTS-CLES : oasis, Aoufouss, Maroc, agrobiodiversité, systèmes de production, valorisation, savoir-faire locaux, rôle de la femme, RAD, stratégies des agriculteurs.

SUMMARY The oases of Aoufouss is one of the most important Moroccan genetic reserves. It is classified by UNESCO as a biosphere reserve. The main activity in this zone is oasis agriculture, palm trees, olives, cereals, alfalfa, D’Man sheep and goats being the major productions. In spite of its potential, the oasis faces several constraints such as water scarcity, serious plant diseases, specially Bayoud, land fragmentation and rural migration. These contributes to a continuous degradation of local agrobiodiversity. An interdisciplinary, participatory and systemic approach called Agricultural Research for Development (ARD) has been used by the research team, among which Participatory Rural Appraisal (PRA). Its results are: a typology of farming systems; a review of plant and animal biodiversity and technical itineraries related to it, of farmers’ strategies in relation to biodiversity conservation, of local knowledge in products processing, of the main driving forces affecting farming systems with probable development scenarios and their influence on agrobiodiversity and sustainability. Finally, the study formulates research proposals aimed at improving farmer income, farming system sustainability and restoration of genetic diversity in the oasis. KEY WORDS : oases, Aoufouss, Morocco, agrobiodiversity, farming systems, valorisation, local knowledge, woman’s role, ARD, farmers’ strategies.

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Page 17: Rapport Maroc 20041

ملخص

مما جعلها تصنف , بالمغرب ةتشكل واحة اوفوس بإقليم الراشدية احد أهم المخازن الوراثي على الفالحة ذات طابع ةيرتكز اقتصاد هذه المنطق .من قبل منظمة اليونسكو تراثا عالميا

أهم المزروعات التي تتميز بها المنطقة هي النخيل وأشجار الزيتون والحبوب . واحيا بالنسبة لتربية المواشي فالمنطقة تتميز أساسا بتربية األبقار واألغنام من صنف أم . والفص ة .الدم ان

غير أن تتعرضها معوقات عديدة أهمها ندر , بالرغم من المؤهالت التي تعرف بها المنطقة آل هذه المعيقات ساهمت . المياه وانتشار مرض البيوض وتشتت الملكية والنزوح الريفي

.ي ترد ي التنوع البيوزراعي في الواحةبشكل آبير فالتنوع البيوزراعي وديمومة أنظمة اإلنتاج في " تحاول هذه الدراسة والتي موضوعها

من خالل اقتراح محاور أبحاث المساهمة في تحسين مداخيل الفالحين وفي التنمية " الواحةألصناف الزراعية ل يالمستدامة ألنظمة اإلنتاج في الواحة وفي تحسين التنوع الوراث

.والحيوانية على مستوى الواحةتم أنجاز هذه الدراسة من قبل فريق بحث متعد د التخصصات من المرآز العالمي لألبحاث

.الزراعية الموجهة للتنمية بالتعاون مع المعهد الوطني للبحث الزراعي بالمغربصات وتشارآية والمعروفة تبن ى فريق البحث منهجية متعد دة التخص . إلنجاز هذه الدراسة

.بطريقة البحث الزراعي الموجه للتنمية اعتمادا على أدوات تشارآية الستسقاء البياناتتطور التنوع البيوزراعي -صنيف أنظمة اإلنتاج في الواحة :استهدف البحث العناصر التالية

ما يخص التنوع استراتيجيات الفالحين في - طرق تربية المواشي - والحيواني لكل نظام إنتاج الخبرات المحلية الخاصة بتحويل المواد والمواد المشتقة والمحافظة - الوراثي في الميدان

.على التنوع اليوزراعي وديمومة أنظمة اإلنتاج في الواحة التنمية الخاصة بكل سيناريو وآل من \ والبحث ثتحديد آل من مواضيع ومحاور البح

اإلجراءات المرافقة الضرورية

الخبرات - أنظمة اإلنتاج المغرب - التنوع البيوزراعي -اوفوس - الواحة :دالة آلما ت. استراتيجيات الفالحين - ديمومة أنظمة - المحلية

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PARTIE I :PRESENTATION DE L’ETUDE CHAPITRE I : CONTEXTE GENERAL 1.1 INTRODUCTION Les systèmes de production oasiens sont essentiellement basés sur l'association palmier dattier - arboriculture fruitière - cultures basses et élevage (Brac de la Perrière et Bédé, 2002). Cet ensemble qui recèle une importante diversité génétique constitue un système harmonieux et complémentaire (Larbi, 1989). L’arboriculture fruitière occupe une place prépondérante dans l’occupation des sols avec une dominance du palmier dattier suivi de l’olivier. Les cultures basses sont dominées par les céréales (70%) et la luzerne (14%) (N’aït M’barek, 1993). Le palmier dattier constitue un important patrimoine génétique du fait de sa nature botanique (Ferry et al. 1998). Il représente aussi la principale culture de rente des exploitations phœnicicoles avec une contribution de 40 à 60% (Haddouch, 1996). Par rapport aux autres cultures, il crée un microclimat favorable à leur développement en modérant les effets néfastes des vents violents et de l’insolation intense (N’aït M’barek, 1993). Son fruit est utile comme aliment pour les humains et leurs troupeaux et ses divers matériaux sont destinés à l’artisanat, à la construction ou à la production d’énergie. L’olivier qui occupe le deuxième rang dans l’arboriculture fruitière présente aussi beaucoup d’intérêt pour les agriculteurs en raison de ses faibles besoins en eau, ses fruits (olives de table), l’huile d'olives et les revenus produits. Il est même en train de prendre la place du palmier dattier dans certaines palmeraies dévastées par le Bayoud1 au Maroc. Dans ce sens, plusieurs acquis ont été obtenus par la recherche et le développement : un programme de diversification du matériel végétal avec la Picholine marocaine et d’autres variétés productives et adaptées à la région comme Ascolana et un programme de rajeunissement des oliveraies anciennes (Hajjaji, 1990). Parmi les autres arbres fruitiers figurent le figuier, le grenadier, l’amandier, le pommier, le noyer, l'abricotier, le cognassier, le pêcher, le prunier... Les céréales sont importantes pour la consommation humaine et animale. L’orge est plus cultivée dans les plaines en raison de sa faible exigence en eau et de sa tolérance à la salinité contrairement au blé, il s'adapte mieux dans la vallée de Tafilalet. Il existe des variétés locales de blé (Chergui, Fartas) qui sont moins exigeantes en eau, mais moins productives que les variétés sélectionnées (Larbi, 1990). Les cultures fourragères sont essentiellement représentées par la luzerne. Du fait de son exigence en eau, elle est généralement localisée à proximité des sources d’eau. Les variétés locales ont un potentiel de production permettant 6 à 72 coupes par an pendant au moins 5 ans (Larbi, 1990). Les cultures maraîchères sont essentiellement concentrées dans les périmètres irrigués par des eaux pérennes. Leur contribution au revenu de l'exploitation peut atteindre 25 % selon les systèmes de production. Il existe aussi des cultures spéciales de rente comme le henné, le cumin, le safran et le rosier (Larbi, 1990).

1 Le bayoud (Fusarium oxysporum F sp Albendinis) est un champignon rencontré dans le sol (jusqu'à 1,20 m de profondeur) qui s'attaque aux palmiers dattiers en pénétrant par les racines, en cheminant dans le stipe et en envahissant les tissus du bourgeon terminal.

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Page 19: Rapport Maroc 20041

L’élevage constitue un facteur important pour l’équilibre économique (sources de revenus, alimentation humaine) et écologique (fertilité des sols) des systèmes agricoles oasiens. Il est dominé par les ovins et les bovins gardés généralement en stabulation permanente. Les ovins sont en majorité de la race D’Man connue pour sa haute prolificité et son aptitude au double agnelage (Larbi, 1990 ; Skouri, 1990). Malgré sa riche diversité, l’équilibre oasien est fragile à cause de l’aridité qui la caractérise (Dollé, 1998) mais aussi de la disparition progressive de la diversité phytogénétique. 1.2. PROBLEMATIQUE La palmeraie d’Aoufouss/province d’Errachidia constitue une des plus importantes réserves génétiques au Maroc. A ce titre, elle est classée Réserve Mondiale de la Biosphère par l’UNESCO. L’économie dans cette zone est essentiellement centrée sur l’agriculture (TdR de l’étude) qui est de type oasien. Les principales cultures pratiquées sont le palmier dattier, l’olivier, les céréales et la luzerne. L’élevage d’ovins de race D’Man et de bovins constitue les principales formes d’élevage (Andriamainty Fils et al., 2002). La palmeraie abonde en potentialités (variétés locales, eaux de crues, savoir local, encadrement technique). Cependant la palmeraie est confrontée à plusieurs obstacles qui entravent le développement agricole dans cette zone. En effet, le milieu est soumis à de fortes pressions telles que la rareté d’eau, la salinisation des nappes phréatiques et des sols (Kassah, 1998), l’infestation de certaines espèces par des maladies et ravageurs comme le Bayoud (Tonneau, 1993). En raison de cette maladie, les 2/3 des palmiers de variétés de qualité sont détruits et 40% des effectifs actuels sont constitués de Khalt2 (Larbi, 1990). Sur le plan du foncier, l’exiguïté des propriétés et leur extrême morcellement, conséquences des règles de transmission de l’héritage, ont conduit à une baisse des revenus (Ferry, 1993). Devant une telle situation, la sauvegarde et la conservation du patrimoine phytogénétique et animal de l’oasis s’imposent pour garder aux systèmes de culture oasiens leurs potentialités d’adaptation et de production. (Rhouma, 1993). C’est dans ce contexte que l’INRA a commandité auprès de l’ICRA cette étude sur le thème : « Agrobiodiversité et durabilité des systèmes de production oasiens dans la palmeraie d’Aoufouss ». Cette étude complétera les travaux des équipes ICRA réalisés sur les systèmes de production dans la vallée de Ziz (2002) et sur le bassin du Ghriss (2003). L’équipe interdisciplinaire a réalisé cette étude qui s’est étalée sur trois mois (10 avril–10 juillet). Elle s’est axée sur l’analyse approfondie de l’agrobiodiversité végétale et animale, en vue d’identifier les facteurs menaçant sa disparition et formuler des propositions d’amélioration. La question centrale de recherche retenue par l’équipe : « Quelles sont les actions de recherche et de recherche-développement nécessaires pour sauvegarder et améliorer l’agrobiodiversité, l’amélioration des revenus des agriculteurs et le développement durable de la palmeraie d’Aoufouss? » Il était primordial de procéder à une analyse approfondie des Systèmes de Production Oasiens (SPO) en prenant en compte toutes les variétés cultivées, les espèces animales et leurs races

2 Variétés de palmier dattier obtenues par semis

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Page 20: Rapport Maroc 20041

ainsi que les interactions entre ces différentes composantes. Cette analyse a permis d’identifier les contraintes et les potentialités des différents types de systèmes de production et de formuler les actions de recherche et de recherche-développement qui s’imposent pour leur sauvegarde, leur développement durable et l’amélioration des revenus des agriculteurs (Figure 1).

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Page 21: Rapport Maroc 20041

Une typologie des Systèmes de Production Oasiens (SPO) est élaborée

La biodiversité spécifique végétale et animale est évaluée etcaractérisée au sein de chaque SPO

Les itinéraires techniques et la conduite de l’élevage sont analysés ausein de chaque SPO

Les destinations des produits et sous-produits végétaux et animaux sontidentifiées au sein de chaque SPO

Les stratégies des agriculteurs en matière de conservation de labiodiversité in situ sont identifiées

Les scénarios de développement des différents SPO sont identifiés

Les savoir-faire locaux en matière de conservation et de transformation desproduits et sous-produits en tenant compte du rôle de la femme sontidentifiés

Un plan d’action de recherche et de Recherche-Développement estproposé

Résultats attendus Objectifs spécifiques Objectif global

Identifier les types de système de production oasien (SPO)

Caractériser et évaluer la biodiversité spécifique végétale et animale au sein de chaque SPO

Analyser les itinéraires techniques et la conduite de l’élevage au sein de chaque SPO

Identifier les destinations des produits et sous-produits végétaux et animaux au sein de chaque SPO

Identifier des scénarios de développement et les axes de recherche-développement et de transfert de technologie

Identifier le savoir-faire local en matière deconservation et de transformation des produits et sous-produits en tenant compte du rôle de la femme

Dégager les stratégies des agriculteurs en matière de conservation de la biodiversité in situ

Contribuer à la sauvegarde del’agrobiodiversité et l’améliorationdes revenus des agriculteurs et audéveloppement durable des systèmesde production oasiens dans lapalmeraie d’Aoufouss

Figure 1 : Objectifs et résultats attendus (TdR)

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CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE Une approche systémique a été suivie pour appréhender les différentes composantes des systèmes de production, leurs interactions et les interrelations en liaison avec le thème. 2.1. DEMARCHE RAD La démarche RAD - Recherche Agricole pour le Développement - est une suite d’activités pragmatiques et flexibles. Elle répond aux besoins aussi bien des clients que des bénéficiaires, et concilie de multiples objectifs de développement. Elle emploie des approches participatives et systémiques pour intégrer les différentes perspectives des acteurs. Elle facilite le travail en équipe interdisciplinaire et inter-institutionnelle. Elle est structurée en quatre phases (Figure 2). Pourquoi la RAD ? Les trois mois de cours de perfectionnement passés à l’ICRA–Montpellier, la consultation des travaux réalisés par d’autres équipes ICRA et la nature de notre thématique, nous ont révélé l’importance de cette démarche participative, systémique et itérative. Pour la mise en œuvre de cette démarche avec ses différentes étapes, qui sont intimement liées, l’équipe a fait appel à des outils et des méthodes inspirés de la Méthode Active de la Recherche Participative (MARP).

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Figure 2 : Etapes de la démarche RAD Source : ICRA (module d’apprentissage)

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Page 24: Rapport Maroc 20041

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2.2. ETAPES DE LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE DE L’EQUIPE La Figure 3 récapitule les différentes étapes de l’approche méthodologique de l’équipe.

Organisation de l’équipe ICRA

Compréhension commune des TdR

DONNEES SECONDAIRES

Réorientation du thème de recherche Validation du plan de recherche

Analyse des données

Atelier de restitution et de validation des résultats avec les acteurs

Rédaction du rapport final

Figure 3 : Etapes de la méthodologie de recherche de l’équipe ICRA

Clarification des objectifs spécifiques

Formulation de la problématique

Planning des activités

COLLECTE DES DONNEES

Prospection du terrain (Zonage, échantillonnage)

Formulation des questions de recherche

Formulation des hypothèses de recherche

Elaboration du plan de recherche

Prise de contact avec acteurs clés & Atelier de démarrage

TdR de l’INRA

Atelier intermédiaire

Phas

e 1

: Pré

para

tion

de l’

étud

e de

terr

ain

Phas

e 2

: Etu

de d

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rrai

n

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2.3. PREPARATION DE L’ETUDE DE TERRAIN A MONTPELLIER – FRANCE : Elle a duré environ trois semaines (22 mars au 09 avril 2004). Durant cette phase, l’équipe a d’abord établi un contrat d’équipe qui comprend les règles de prises de décisions au sein de l’équipe et la répartition des tâches. Par la suite, il a été procédé à la clarification des TdR, à la collecte des données secondaires à partir de la bibliographie et contact des personnes ressources, la formulation provisoire de la question centrale de recherche et à la délimitation du système

n rapport provisoire a été rédigé comportant : la problématique, les questions de recherche, le a été affiné à

ncontre a été de prendre contact avec l’institut d’accueil et de présenter le pport provisoire, dont le contenu est cité ci-dessus. Les discussions ont été fructueuses et ont

oasis en relation avec

s personnes ssources de ces deux institutions. Ce travail de recherche documentaire a permis à l’équipe

ires constituée à Montpellier, d’identifier des personnes

te sortie qui a eu pour objectif de vérifier ertaines données secondaires, rentre dans le cadre de la préparation de l’atelier de démarrage de

l’ét culteurs a été élaboré à cet effet et com r

• port au passé ; • riculteurs ;

, ORMVA/TF, PV et autres).

per

la présence de sel dans ces eaux avec comme conséquences le recul du maraîchage et l’usure des équipements hydro-agricoles ;

àpertinent. Pour structurer les contraintes en terme de cause à effet, l’équipe a eu recours à un outil analytique « arbre des contraintes » ainsi que des cartes mentales. Uplan de recherche et le planning des activités (Annexe 1). Le contenu de rapport Errachidia. 2.4. ETUDE DE TERRAIN (10 AVRIL AU 10 JUILLET 2004 A ERRACHIDIA - MAROC) 2.4.1 Documentation Réunion avec la direction de l’INRA/Maroc

L’objet de cette reraapporté de nouveaux éclaircissements sur la problématique desl’agrobiodiversité. Recherche bibliographique et collecte des données secondaires

La collecte des données secondaires s’est déroulée les 12 et 13 avril au niveau de la bibliothèque de la Division de l’Information et de la Communication de l’INRA, du Centre de Documentation de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, et des entretiens avec dered’enrichir sa base de données secondaressources et de mieux connaître les conditions agroécologiques de la zone d’étude. 2.4.2. Etude de terrain à Errachidia Après l’installation de l’équipe à Errachidia, le 14 avril 2004, une première visite de reconnaissance de la zone d’étude a été effectuée. Cetc

ude le 19 avril. Un guide d’entretien destiné aux agripo te des questions autour des éléments suivants :

• Cultures pratiquées par les agriculteurs de la zone ; Appréciation des agriculteurs de la situation actuelle par rap

problèmes de la palmeraie d’Aoufouss selon les agPrincipaux• Nature et importance des interactions entre les agriculteurs et les institutions qui opèrent

dans la zone (CRRAE, INRA

Les observations effectuées le long de la palmeraie et les entretiens avec les agriculteurs ont mis de faire certains constats :

La rareté de l’eau dans la zone avale de l’oued Ziz et

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Page 26: Rapport Maroc 20041

Systèmes de cultures constitués de l’association palmier dattier, olivier, figuier, grenadier, luzerne, orge, oignon, radis et l’élevage ovin et bovin ;

oud et une

ar l’ORMVA/TF) ; ources de

Coût élevé du carburant utilisé pour le fonctionnement des équipements agricoles ; d’œuvre spécialisée.

de la Protection des égétaux). La présentation du thème a porté sur les TdR, la méthodologie de recherche de

férentes perceptions des acteurs sur la otion de biodiversité, les contraintes qui sont à l’origine de sa dégradation et les facteurs

richesse à prendre en compte dans les politiques de éveloppement rural ainsi que pour l’équilibre naturel et la préservation des ressources

i que sur les contraintes ultiples qui pèsent sur les oasis (rareté de l’eau, salinité, érosion génétique, Bayoud et

(Figure 4) et l’image contexte (Figure 5) conçus lors de la phase réparation de l’étude de terrain à Montpellier. Les recommandations de l’atelier ont été axées

lation de la problématique, des objectifs de l’étude ;

Le découpage de la palmeraie en trois zones (amont, intermédiaire et aval de l’oued Ziz) et de prendre en compte les nouvelles extensions de la palmeraie (exploitations modernes).

Variétés de palmier dattier (Mejhoul et Bouffegouss) affectées par le baydominance des Khalt (50% des pieds) ; Expérimentation d’une variété du palmier dattier (conduite p Les prestations de service et la location du matériel agricole représentent des s

revenus complémentaires dans les systèmes de production ;

Perte relative du savoir-faire due à l’exode de la main 2.4.3. Atelier de présentation du thème de recherche L’atelier s’est tenu au CRRA d’Errachidia le 19 avril 2004 en présence des représentants des différentes institutions de recherche et de développement de la zone (INRA, ORMVA/TF, IPGRI, Institut des Techniques Agricoles, Chambre d’Agriculture, Direction Vl’équipe ICRA, le plan provisoire de recherche et le planning des activités. A la suite de l’exposé, les participants ont contribué à la réflexion sur la biodiversité et la durabilité des systèmes de production oasiens en répondant à un questionnaire préalablement élaboré par l’équipe. Les résultats ont permis d’avoir les difnmenaçant la durabilité des systèmes de production oasiens. Selon la perception des acteurs : la biodiversité au niveau local est l’ensemble des espèces animales et végétales des variétés, du biotope, de la faune et de la flore existant dans une région donnée. C’est un patrimoine / trésor / atout /dnaturelles pour le bien être des populations. Les interventions des participants ont été axées sur l’association des cultures, l’utilisation des ressources hydriques, la conduite des cultures et de l’élevage, ainsmrégression des variétés de bonne qualité, manque de technologies.…). Ce diagnostic participatif de la situation actuelle de la palmeraie a permis à l’équipe d’affiner l’arbre des contraintes psur les points suivants :

La reformu La réactualisation de la délimitation du système pertinent et l’identification des forces

motrices ;

24

Page 27: Rapport Maroc 20041

25

L’ECOSYSTEME DE LA PALMERAIE D’AOUFOUSS MENACE

Baisse des revenus des agriculteurs

Produits et sous-produits agricoles peu valorisés

Régression de l’agrobiodiversité

Eros

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Figure 4 : Arbre à problèmes

Baisse de la productivité des plantations et des

cultures

Morcellement des parcelles

Diff

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ains

Page 28: Rapport Maroc 20041

Coopéra es tiv

Ombrage des parcelles

Négligence des pratiques culturales de base (taille de l’olivier, contrôle phytosanitaire) Marginalisation

du rôle de la femme

Faibles revenus des agriculteurs

Contraintes

Socio-économiques

Contraintes

Naturelles

Contraintes

techniques

Communes rurales d’Aoufouss et de Rteb

Associations

féminines

Marché

d’Aoufouss

Palmier dattier Olivier Autres arbres

fruitiers Céréales : blé, orge, sorgho…

Luzerne, Fève

Proximité dufoyer du bayoud

Economie centrée sur l’agriculture

3 615 propriétaires

Superficie : 3 253 ha Présences d’activités

touristiques

Structures locales

Principaux revenus : Dattes, Olivier D’Man Cultures maraîchères

Autres revenus : Prestation de services Location terre, matérielagricole Tourisme, Expatriés

Principale palmeraie du Maroc

Exiguïté des parcelles

Rareté de l’eau

Salinité des eaux et des sols

Forte régression de la biodiversité

Morcellement poussé des propriétés

Perte relative du savoir-faire

traditionnel

Concurrence des autres secteurs

Principales contraintes des systèmes de production oasiens

Exode rural

AGROBI

Cultures maraîchères

ODI SITE VER

Ovins : D’Man, Bovins

CMV

d’Aoufouss

PALMERAIE D’AOUFOUSS

Figure 5 : Carte mentale

26

Gestion de l’eau d’irrigation non raisonnée Maladie du

Bayoud

Page 29: Rapport Maroc 20041

Reformulation de la problématique de l’étude Suite aux recommandations des participants, le thème de l’étude qui portait sur "la diversité génétique phoenicicole et la durabilité des systèmes de production oasiens" a été modifié. En effet, la zone d’Aoufouss est très riche en matière de biodiversité et en outre, il existe une grande complexité au niveau des interactions entre les différents éléments du système de production oasien pour la formation des revenus (fertilité des sols par le fumier, alimentation des animaux par la luzerne et les dattes, revenus tirés par le ménage des différents sous-systèmes…). C’est ainsi qu’il a été suggéré à l’équipe de focaliser la problématique de l’étude sur l’agrobiodiversité végétale et animale au lieu de se limiter à la diversité génétique phœnicicole. Il s’agit d’identifier toutes les potentialités à valoriser et les contraintes à lever en vue d’assurer la durabilité des systèmes de production oasiens. Pour une meilleure valorisation de l’agrobiodiversité, des pistes de recommandations ont été émises par les participants :

• Une participation active de la communauté locale (agriculteurs, chercheurs et développeurs) ;

• La promotion des cultures spéciales telles que : le safran, le gombo et le fenouil ; • Prise en compte du rôle de la femme dans le processus de valorisation des produits et

sous-produits et dans la sauvegarde de l’agrobiodiversité moyennant la création d’associations et de coopératives de production et de commercialisation.

Cette souplesse dans la reformulation après l’interaction avec les acteurs est fondamentale dans la démarche RAD qui est itérative. 2.4.4. Système pertinent La lecture des termes des références a permis l’identification et une première délimitation du système pertinent, présenté dans le schéma ci-après (Figure 6). Ce travail a été affiné après la tournée de prospection dans la palmeraie et les entretiens avec les différents acteurs ainsi qu’à travers les recommandations de l’atelier. Les principales composantes du système pertinent sont les systèmes de production oasiens de la palmeraie d’Aoufouss, l’environnement politique, institutionnel et socioéconomique, constitué des structures gouvernementales (ORMVA /TF, CRRA/Errachidia, CRCA …), socioprofessionnelles (coopératives agricoles, chambre d’agriculture…) et par la société civile (ONG). Ces structures ont un lien direct avec le développement rural en général. L’identification des acteurs du système pertinent a été opérée en vue d’avoir les différentes perceptions des contraintes qui pèsent sur l’agrobiodiversité et les changements à apporter pour sa sauvegarde et la durabilité des systèmes de production. Les différents types d’acteurs (influents et bénéficiaires) identifiés sont : ♦ Les acteurs influents Ce sont les acteurs qui ont une influence directe à travers leurs interventions sur le système pertinent. Dans le cadre de la présente étude les acteurs jugés influents sont : INRA/CRRAE, ORMVA /TF, les autorités locales, les notables, les ONG, la Caisse Régionale de Crédit Agricole, la Chambre d’Agriculture, les associations et coopératives locales et les organisations internationales.

27

Page 30: Rapport Maroc 20041

♦ Les acteurs bénéficiaires Ce sont les acteurs qui ont un intérêt mais n’exercent pas une influence directe sur les décisions. Il s’agit des agriculteurs, des éleveurs, des artisans et des commerçants de produits et de sous-produits agricoles.

♦ Identification des forces motrices Ce sont les facteurs externes au système, qui sont à la fois à l’origine de son changement et sont susceptibles d’affecter les solutions possibles du problème. Ces forces motrices sont dégagées à travers l’analyse des systèmes de production et les discussions avec les acteurs et opérateurs locaux. Il faut noter aussi que ces forces motrices seront exploitées dans l’élaboration des scénarios de développement. Il s’agit des éléments suivants : Le bayoud constitue la principale menace de la survie du palmier dattier, La rareté de l’eau d’irrigation à cause des fortes fluctuations climatiques et de la gestion non

rationnelle de l’eau, Les structures de recherche et de développement existantes (recherche sur le système oasien

(palmier dattier, olivier, luzerne, céréales, arboriculture fruitière, D’Man …), en tant qu’élément d’appui scientifique et technique et de transfert de technologies et de réhabilitation de la palmeraie par l’introduction de nouveaux cultivars de palmier dattier ; Le marché des produits agricoles limité aux frontières locales à cause des productions faibles

et de la baisse de la qualité des produits ; Les activités touristiques, secteur qui commence à concurrencer l’agriculture du fait qu’il

draine la main d’œuvre qualifiée locale. Cependant, ce secteur peut constituer un marché d’appoint de la palmeraie à travers la commercialisation des produits de l’artisanat local, des produits transformés et conservés ainsi qu’à travers la création d’emplois ; Le système de financement : il devrait constituer un élément d’appui et de soutien pour le

financement des activités agricoles dans la palmeraie. 2.4.5. Questions de recherche Compte tenu des recommandations des ateliers, des modifications ont été apportées aux TdR. L’équipe a procédé à la reformulation de la question centrale de recherche, des questions secondaires et tertiaires (Tableau 1). 2.4.6. Conclusion Dans cette première partie, l’accent a été surtout mis sur le processus itératif de la démarche RAD avec la reformulation de la problématique suite aux recommandations des acteurs. Les objectifs de l’atelier de démarrage de l’étude ont été largement atteints car les données recueillies ont permis à l’équipe de dégager des questions et hypothèses de recherche en conformité avec les nouveaux objectifs de l’étude, d’affiner sa méthodologie de recherche et de réactualiser son plan de recherche et son planning d’activités (Annexe 1).

28

Page 31: Rapport Maroc 20041

Systèmes de production oasiens

CMV d’Aoufouss

Chambre d’Agriculture

PALMERAIE D’AOUFOUSS

INRA/CRRA Errachidia

Crédit Agricole Errachidia

Protection des Végétaux

Université d’Errachidia

Communes rurales d’Aoufouss et R’teb

Maladie du Bayoud

Projet de recherche sur le palmier dattier

Marchés

Structures touristiques

IPGRI/PNUD/FEM SYSTEME PERTINENT

Associations

féminines

Coopératives

agricoles

ORMVAT

Figure 6 : Système pertinent : palmeraie d’Aoufouss

29

Page 32: Rapport Maroc 20041

Tableau 1 : Question de recherche centrale : Quelles sont les actions de recherche-développement nécessaires pour assurer la sauvegarde de l’agrobiodiversité oasienne, l’amélioration du revenu des agriculteurs et le développement durable de la palmeraie d’Aoufouss?

Questions de recherche secondaires Questions de recherche tertiaires Hypothèses de recherche Indicateurs 1. Quels sont les différents types de Systèmes de Production Oasiens du périmètre d’Aoufouss?

1.1. Quelle est la structure des différents Systèmes de Production Oasiens du périmètre d’Aoufouss? 1.2. Quel est le fonctionnement des différents Systèmes de Production Oasiens du périmètre d’Aoufouss? 1.3. Quelle est la biodiversité végétale et animale au sein de chaque SPO 1.4. Quelles sont les caractéristiques de chaque variété ? 1.5. Quelles sont les caractéristiques de chaque race ? 1.6. Quels sont les types d’itinéraires techniques des SPO et de conduite des animaux ? 1.7. Quelles sont les destinations des productions végétales et animales ? 1.8. Quelles sont les contraintes qui pèsent sur la l’agrobiodiversité ?

Les SPO d’Aoufouss se différencient par le nombre et type de matériel agricole, main d’œuvre familiale et salariée, de pieds de variétés/espèces, de têtes d’animaux/race animale et d’itinéraires techniques La dégradation de la biodiversité spécifique est déterminée par la rareté de l’eau

1.1.Composition de l’exploitation –nombre et type d’équipement agricole– main d'oeuvre familiale, salariée Nombre de variétés/ espèces Nombre de pieds/variétés (arboriculture) Rendement moyen /variété Nombre de races/espèces animales Nombre de têtes d’animaux par race Nombre moyen annuel de portées par mise bas Sensibilité aux maladies et ravageurs (nombre de pieds atteints par les maladies) Critères de qualité de la variété Pourcentage de produits consommés, vendus, conservés et transformés

2. Quelles sont les stratégies des agriculteurs en matière de conservation de l’agrobiodiversité ?

2.1. Quelles sont les techniques culturales de lutte contre les maladies et ravageurs? 2.2. Quelles sont les variétés sélectionnées pour leur résistance? 2.3. Comment se fait la conservation in situ de la biodiversité?

3.1. Quelles sont les activités artisanales existantes en matière de transformation et de conservation des produits et sous-produits végétaux et animaux ?

3. Quel est l’état des savoir-faire artisanaux liés à la conservation et à la transformation des produits et sous-produits végétaux? 3.2. Quelles sont les pratiques de transformation et de

conservation des produits et sous-produits végétaux qui ont disparu ?

La perte relative du savoir-faire traditionnel en matière de conservation et de transformation est une des raisons de dévalorisation des produits et sous-produits

4. Quel est le rôle de la femme dans la conduite de culture et des animaux, dans la transformation et la conservation des produits?

4.1. Les activités agricoles et artisanales exercées par les hommes et celles exercées par les femmes 4.2. Y a t-il un transfert de savoir-faire, si oui comment ?

Il existe une marginalisation du rôle de la femme en matière de conduite de la culture et des animaux, de transformation et de conservation des produits.

Le nombre de femmes exerçant une activité agricole et artisanale par rapport au nombre total de personnes dans l’activité

5. Quels sont les scénarios possibles d’évolution des différents types d’exploitation

5.1. Quels sont les différents types de forces motrices ? 5.2. Quels sont les différents acteurs ? 5.3. Quels sont les effets des différents scénarios et forces motrices sur les types de systèmes de production ?

30

Page 33: Rapport Maroc 20041

2.5. CHOIX DES SITES D’ETUDE /ZONAGE L’identification des sites qui composent la palmeraie d’Aoufouss permet de répondre à deux objectifs : • Tenir compte des différences qui existent entre les sous-zones agroécologiques qui peuvent

être distinguées à travers la palmeraie d’Aoufouss. • Déterminer la taille de l’échantillon au niveau de chaque site (sous-zone), soit la plus petite

possible tout en étant représentative sur le plan de la diversité des systèmes de production oasiens existant.

La question du choix des sites d’étude et de zonage a été traitée lors de l’atelier de présentation du thème de recherche de l’équipe au CRRA/Errachidia. Pour la délimitation de la zone d’étude, un découpage de la palmeraie d’Aoufouss en sous-zones a été proposé : amont, intermédiaire et aval de l’oasis. Ces sites ont déjà fait l’objet d’une étude portant sur l’analyse technique et socio-économique (Chetto, 2003). Pour vérifier la pertinence de ces choix et délimiter l’étendue de chaque site par des critères discriminants, l’équipe a procédé à la réalisation de transects tous les 7 km environ de l’amont de l’oued Ziz à l’aval en suivant le gradient de disponibilité de l’eau d’irrigation. Cette méthode a permis de donner une vision détaillée de la diversité, de la répartition des terres, de l’eau et des ressources génétiques disponibles. 2.5.1. Transects Les transects ont été élaborés en collaboration avec des agriculteurs de la palmeraie. Lors de la réalisation de ces transects, un certain nombre de critères ont été observés et discutés avec les agriculteurs en vue d’identifier les facteurs discriminants (la toposéquence, les ressources en eau et leur qualité, les espèces cultivées et leur dominance, le type de sol, la taille des parcelles, les contraintes…) (Photo 1-1).

Photo 1-1 : Exemple de transects avec un agriculteur à Zrigate

Les résultats de ces transects ont montré une variabilité du paysage et des ressources de l’amont à l’aval avec des critères comme : la disponibilité et la salinité d’eau d’irrigation, leur microclimat,

31

Page 34: Rapport Maroc 20041

la densité du palmier dattier et de l’olivier, les variétés dominantes du palmier dattier, la présence ou non de cultures basses et le type de sols. Ces résultats ont été confirmés par les entretiens effectués avec les responsables du CMV d’Aoufouss et de l’ORMVA/TF. Quatre sites ont été retenus :

Site1 : (Haut R’teb) Site2 : Moyen R’teb) Site3 : Machiakhat Zrigate. Site4 : Bas R’teb

L’étude s’est aussi étendue sur certaines exploitations modernes de la zone (nouvelles extensions) en vue de d’effectuer des comparaisons en matière d’agrobiodiversité, comme il a été suggéré lors de l’atelier. Les caractéristiques des sites sont :

Tableau 2 Illustration des traits de distinction de chacun des sites d’étude

Machiakhats Caractéristiques S1 : Haut R’teb Amelkis, Jramna, Zouala, Zouia, Ouled-Chakeur (Aït Ighef Akerbous, Tiydrine, Akerbous Jedid), Ouled-Aïssa (Ksar Tahtani, Ksar Ouistani, El Kasba)

Type de sol : argileux, riche en matière organique Disponibilité d’eau pendant toute l’année Micro-climat frais et doux Densité importante du palmier et olivier (ombrage important) Dominance de Khalt et de variétés de palmier à datte molle, Dominance des Berbères

S2 : Moyen R’teb Ksar Jedid, Ouled Amira, Gara Aoufouss-Takhyamt

Type de sol : argileux – caillouteux Rareté de l’eau Micro-climat : température plus élevée Sources d’eau : rivière et puits Les variétés du palmier sont à dattes molles et sèches Dominance des Berbères

S3 : Machiakhat Zrigate El Harra, Souïga, El Kasba, El Rahba, Rbit, Tam’arkit, Douira

Type de sol : argileux – limoneux Rareté de l’eau Source d’eau : rivière et puits avec nappe plus profonde Présence de sel dans les eaux d’irrigation Densité importante du palmier et de l'olivier (ombrage important) Pratiques des meilleures variétés de dattes Dominance des Arabes

S4 : Bas R’teb Sid Ali-el Goumi, El M’arkâ, El Blrahma, Zaouia Jdida, Zaouia Kdima, El Kachla, Douira, Labtatha

Type de sol : limoneux – sablonneux Rareté de l’eau, nappe plus profonde Source d’eau d’irrigation : rivière, forages avec nappe plus profonde Micro-climat très chaud Eau d’irrigation à taux élevé en sel Présence d’exploitation oasiennes modernes : plantations de variétés résistantes au bayoud et de bonne qualité Dominance Arabes

Les transects effectués ont permis de distinguer et de caractériser des niches agroécologiques au niveau de chacun des sites dont voici les résultats :

32

Page 35: Rapport Maroc 20041

Transect site1 : Amelkis E W Distances 75m 200m 300m 15m 100m

Types de sol Argileux noirâtre( khal) Argileux rougeâtre(lahma) Idem Argilo-limoneux et caillouteux

Diversité spécifique Palmier dattier, olivier, Palmier dattier, olivier, figuier, fève, grenadier, orge, luzerne, tamaris

Idem, + tomate, oignon, pêcher, abricotier, mûrier, laurier rose, roseau.

Palmier dattier, olivier, figuier, fève, peuplier, luzerne, tamaris

Type d’irrigation Gravitaire, à canaux traditionnels ou modernes (en béton)

Idem

Idem

Idem Ressource en eau Source Amelkis,

rivière, puits

Idem

Idem

Idem Densité palmier dattier

+ + + +

+ +

+

+ +

Oliver + + + + + + + + + + + Autres arbres fruitiers

+ + + + +

Arbustes 0 + + +Maraîchage 0 0 + + +Céréales 0 + + + + + + Légumineuses 0 + + + + + + Contraintes

-Problème d’ombrage causé par densité olivier . -Rareté eau pendant l’été. - Morcellement important des parcelles.

Idem

Idem

OUED ZIZ

Idem

Ce transect a permis d’identifier quatre niches agroécologiques à Amelkis : le premier sur un parcours de 75 m, le 2ème sur 200 m, le 3ème sur 300 m et le 4ème sur 100 m après l’oued. Les traits distinctifs des niches en types de sol, en diversité spécifique, type d’irrigation, et en ressource en eau sont énumérés dans la matrice. En général, dans ce site, les sols sont de nature argileuse et on peut compter le palmier dattier, l’olivier, figuier, grenadier, fève, orge, luzerne, tomate, oignon, pêcher, abricotier, mûrier, laurier rose, roseau comme des espèces végétales qui sont cultivées. L’ombrage causé par la densité d'oliviers, la rareté de l’eau pendant l’été, le morcellement important des parcelles sont les principales contraintes du site.

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Page 36: Rapport Maroc 20041

Transect site2 : Takhyamt W E

Distances 400 m 300 m Types de sol Argilo-limoneux sec et dur Limono-sableux Diversité spécifique Palmier dattier, olivier, grenadier, figuier, orge,

amandier, poivre, cornichon, luzerne Palmier dattier, olivier, Parcelles en terrasse mise en jachère

Types d’irrigation Gravitaire à canaux traditionnels ou modernes Idem Ressource en eau Rivière et puits Idem Densité palmier dattier + + + + + + Olivier + + + + + + Autres arbres fruitiers + + + Arbustes 0 + + + Maraîchage + + + + + Céréales + +Légumineuses + + + + Contraintes Rareté de l’eau Rareté de l’eau, sol caillouteux

Le transect effectué à Takhyamt, a permis d’identifier deux niches agroécologiques : la première sur un parcours de 400 m et la seconde sur 300 m. Les traits distinctifs des deux niches en types de sol, diversité spécifique, type d’irrigation, et en ressource en eau ainsi que les contraintes de ce site sont énumérés dans la matrice.

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Page 37: Rapport Maroc 20041

Transect site 3 : Zrigate W E

Distances 80m 300m 200m 60m 200mTypes de sol Argilo-sablonneux

sec et fissuré Sol très argileux (Kassah) Argilo-sablonneux Argilo-sablonneux

Diversité spécifique

Palmier dattier, olivier, figuier, maraîchage, luzerne, tamaris.

Palmier dattier, olivier, betterave, fève, orge, blés tendre et dur, luzerne, laitue.

Palmier dattier, olivier, orge, fève, blé tendre, grenadier, figuier, luzerne, laurier rose, tamaris, laitue, roseau.

Palmier dattier, olivier, maraîchage, tamaris, roseau.

Types d’irrigation

- Gravitaire à canaux traditionnels ou modernes - Par pompage.

Idem

Idem

Idem

Ressource en eau

Rivière et puit à moto-pompe

Idem

Idem

Idem

Densité palmier dattier

+ + + +

+ + +

+ + +

+ +

Olivier + + + + + + + + + + + + + Autres arbres fruitiers

+ 0 + + 0

Arbres + 0 + + +Maraîchage + + + + + + Céréales + + + + ++Légumineuses + + + + + + + Contraintes Rareté de l’eau Rareté de l’eau, sol lourd et dur Rareté de l’eau

OUED ZIZ

Rareté de l’eau Le transect effectué à Zrigate a permis de distinguer et de caractériser quatre niches agroécologiques (cf. matrice) en types de sol, diversité spécifique type d’irrigation, en ressource en eau, ainsi que les contraintes du site.

35

Page 38: Rapport Maroc 20041

Transect site 4 : Douira E W

Distances 150 m 250 m 80 m Types de sol Sol h’rach (peu profond) Sol El-aakad ou bied (blanc et profond) Sol limono-argileux Diversité spécifique Palmier dattier, olivier Palmier dattier, olivier, cultures basses Palmier dattier, olivier, cultures

maraîchères en terrasses, luzerne

Type d’irrigation Gravitaire traditionnel ou moderne et utilisation des tuyaux PVC .

Idem

Idem

Ressource en eau - Source Aïn El- Atti - Puit à moto-pompe

Idem

Idem

Densité palmier dattier + + + + + + + Olivier + + + + + + + + Autres arbres fruitiers + + 0 0 Arbustes 0 0 + + + Maraîchage + + + + + + + + Céréales + + + +Légumineuses + + + + + + Contraintes Nappe phréatique plus profonde,

rareté de l’eau, salinité Nappe phréatique plus profonde, rareté de l’eau, salinité Nappe phréatique plus profonde,

rareté de l’eau, salinité,

Le transect de Douira a permis d’identifier trois niches agroécologiques de ce site. Les traits caractéristiques de chacune d’elle en type de sol, diversité spécifique, type d’irrigation, ressource en eau ; ainsi que les contraintes du site sont signalés dans la matrice.

36

Page 39: Rapport Maroc 20041

2.5.2. Cartes des ressources Pour mieux affiner le zonage et préparer l’échantillonnage, des cartes ressources ont été effectuées avec les agriculteurs dans chaque site pour spatialiser la répartition des diverses ressources : eau, sols, infrastructures, habitations, seguias, parcours, palmier dattier, olivier, arbres fruitiers, céréales, fourrages, cultures maraîchères, etc. Au total quatre cartes ont été réalisées au niveau des sites retenus, en particulier dans les localités suivantes : Amelkis, dans le Haut R’teb, Takhyamt au Moyen R’Teb, à Zrigate et à Douira au Bas R’teb (Photo 1-2).

Photo 1-2 : Elaboration de cartes ressources par les agriculteurs d’Ouled-Aïssa A la fin de chaque carte des outils participatifs comme les matrices de préférence ou de classification ont été utilisés avec les agriculteurs pour recenser les différentes variétés de palmier dattier, leur classification, la caractérisation des différents types de sol et les contraintes. Lors de ces ateliers, les agriculteurs ont aussi élaboré leur calendrier fourrager. Pour compléter les informations des cartes ressources, des transects ont été réalisés avec les mêmes agriculteurs. Cette triangulation a permis de mieux comprendre les informations obtenues lors de la confection des cartes ressources et d’identifier la diversité spécifique, les ressources, leurs utilisations et les contraintes. 2.6. ENQUETE FORMELLE Celle-ci est basée sur un entretien direct et individuel avec les agriculteurs (Photo 1-3) par le biais d’un questionnaire élaboré et testé en adéquation avec les objectifs de l’étude, les questions et hypothèses de recherche. Il comprend douze pages et s’organise autour des chapitres suivants : Identification du groupe familial

- Identification de l’exploitation - Habitats et locaux - Equipements et matériel agricoles - Utilisation de la main d’œuvre salariée

Caractérisation et évaluation de l’agrobiodiversité - Agrobiodiversité végétale - Analyse des itinéraires techniques - Itinéraires techniques des principales cultures

37

Page 40: Rapport Maroc 20041

- Agrobiodiversité animale - Analyse de la conduite des animaux - Evaluation économique des productions animales

Destination des produits végétaux et animaux Valorisation des produits, transformation et conservation Stratégies de l’agriculteur Contraintes et potentialités

Photo 1-3 : Enquêtes auprès des agriculteurs – palmeraie d’Aoufouss 2.6.1. Échantillonnage Les agriculteurs de la palmeraie d’Aoufouss constituent la population cible qui est représentée par l’échantillon. Les unités principales d’observation sont les exploitations oasiennes de cette palmeraie. Pour établir la base de sondage, il a été procédé à l’exploitation des résultats du Recensement Général de l’Agriculture (RGA) de 1996 du Maroc fourni par l’ORMVA/TF. Cela a permis de calculer le nombre total d’agriculteurs dans la palmeraie et le nombre d’agriculteurs de chaque site. Compte tenu de la taille de la population (2189), du temps imparti et des moyens disponibles, un taux de représentativité de 5% a été adopté, ce qui donne une taille de l’échantillon de 111 agriculteurs. Dans le but d’améliorer la représentativité de l’échantillon, l’équipe a utilisé plusieurs méthodes complémentaires d’échantillonnage : 2.6.1.1. Echantillonnage à plusieurs degrés En premier lieu, un échantillonnage a été effectué au niveau de toute la palmeraie en vue de déterminer la taille de l’échantillon au niveau de chaque site. TE = Taux d’échantillonnage (%) PT= Population totale d’agriculteurs de la palmeraie d’Aoufouss.

38

Page 41: Rapport Maroc 20041

PTSi = Population totale d’agriculteurs du site n°i TESi = Taille de l’échantillon dans le site n°i TEG = Taille de l’échantillon global

( ) ( ) %51002189111100 =⋅=⋅= PT

TEGTE ( )100

TEPTSiTESi ⋅=

Sites Taille de la population (%) Taille de l’échantillon (%) Site N°1 626 28,60 32 28,83 Site n°2 545 24,90 27 24,32 Site n°3 629 28,73 20 18,02 Site n°4 389 17,77 32 28,83 Total 2189 100 111 100

2.6.1.2. Echantillonnage stratifié En absence d’autres variables, la superficie agricole utile totale (SAUT) a été retenue pour stratifier et subdiviser l’échantillon au sein de chaque site en cinq (05) strates en vue d’obtenir une représentativité de toutes les classes de taille des exploitations agricoles existantes dans la zone. Les données relatives à la répartition des exploitations suivant la taille de la SAUT ont été obtenues à partir de CMVA 711 (Chetto, 2003). La répartition de l’échantillon par strate est présentée dans le tableau ci-après : Composition de l’échantillon Classes de superficie de la propriété

Sites <=0,5Ha >0,5 & <=1Ha >1 & <=1,5Ha >1,5 & <= 2Ha >2 Ha Total

Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % 1 : Haut R'teb 6 21 10 34 1 3 2 7 10 34 29 28 2 : Moyen R'teb 4 14 12 41 4 14 2 7 7 24 29 28 3 : Zrigate 7 32 6 27 2 9 6 27 1 5 22 22 4 : Bas R'teb 4 18 6 27 7 32 2 9 3 14 22 22 Total 21 21 34 33 14 14 12 12 21 21 102 100 En plus des 102 exploitations agricoles oasiennes choisies dans l’échantillon, nous avons intégré trois exploitations des zones d’extension de la palmeraie d’Aoufouss. Ainsi, la taille de l’échantillon est de 105 systèmes de production oasiens, ce qui correspond à environ 5 % des SPO de la palmeraie. A l’intérieur des Ksour, l’équipe a procédé au choix des agriculteurs pour chaque strate aléatoirement, en collaboration avec les autorités locales : "El Caïd", "Cheikh et Mokadem". 2.6.2. Traitement des données Le dépouillement des questionnaires a été effectué à partir d’une grille comprenant les variables et leur codification.

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2.7. ENQUETE INFORMELLE L’enquête informelle s’est basée sur des entretiens semi-structurés avec des groupes d’agriculteurs et de femmes (focus group). La réalisation de cette enquête répond aux objectifs recherchés par les outils de la MARP : L’élaboration des cartes ressources et réalisation des transects ; Identification du rôle de la femme et élaboration de son calendrier de travail journalier Restitution et validation des résultats avec les agriculteurs.

A cet effet, deux entretiens ont été menés avec deux groupes de femmes à Ksar Djdid et Amelkis (Photo 1-4). Par ailleurs des entretiens ont été également organisés avec deux coopératives d ‘élevage de D’Man (El Waha)et de fabrication de couffins (El Amal). Ces entretiens ont été réalisés sur la base de guide d’entretien préalablement établi et testé.

Photo 1-4 : Entretien avec des femmes de Amelkis

2.8. ATELIER INTERMEDIAIRE L’atelier intermédiaire a été tenu au siège du CRRA d’Errachidia, le 17 mai 2004. Il a eu comme objet la présentation de l’état d’avancement de l’étude et les résultats préliminaires obtenus. Les différents acteurs de la recherche et du développement de la région y ont pris part. La plupart des recommandations des participants ont été déjà prises en compte dans la méthodologie de recherche de l’équipe. D’autres remarques ont été intégrées, il s’agit : • Du calendrier saisonnier des exploitants • Du niveau d’instruction des chefs d’exploitation • De la nomenclature des différentes variétés de palmier dattier • De la prise en compte les actions de l’ORMVAT dans la zone en matière de lutte contre le

bayoud • Des destinations des Khalt : commercialisation, autoconsommation et consommation

animale • De la prise en compte des activités et du rôle des coopératives existantes dans la zone. • De la formulation de propositions par rapport à la valorisation de la datte molle.

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2.9. ATELIER FINAL – ERRACHIDIA, LE 28 JUIN Il nous a permis de présenter la version finale des résultats en présence des chercheurs, développeurs, enseignants chercheurs et autres, de les discuter et les enrichir. La deuxième partie de l’atelier a porté sur l’identification des forces motrices et la formulation des scénarios de développement (voir chapitre recommandations). 2.10. ATELIER DE VALIDATION DES RESULTATS AVEC LES AGRICULTEURS Cet atelier tenu le 30 juin à Aoufouss a confirmé les résultats de l’atelier final. Les agriculteurs ont insisté sur les deux forces motrices liées à l’eau et le marché. 2.11. ATELIER DE RESTITUTION – INRA RABAT, LE 7 JUILLET En présence du directeur général de l’INRA, du secrétaire général, des chefs de départements scientifiques et des chercheurs concernés par la thématique, l’équipe a présenté les résultats de l’étude. Les recommandations ont porté essentiellement sur la hiérarchisation des scénarios de développement identifiés et sur les indicateurs permettant de se prononcer sur l’avenir de l’agrobiodoversité en relation avec la durabilité des systèmes de productions oasiens.

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CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE. 3.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE La province d’Errachidia fait partie de la grande région Meknes-Tafilalet qualifiée château d’eau du Maroc : elle compte une grande partie des oueds et des zones d’alimentation des nappes du pays (ORMVA/TF, Errachidia). La palmeraie d’Aoufouss / province d’Errachidia s’étend sur une superficie de 3 253 ha ; réparties sur deux communes rurales : Aoufouss et R’teb. Elle est située à 40 km de la ville d’Errachidia (Figures 7-8). La carte ci-après situe Aoufouss/ Province d’Errachidia dans la vallée du Tafilalet.

Zone d’étude

N

Figure 7 : Carte de la situation de la zone d’étude : Palmeraie d’Aoufouss/ Tafilalet

Les caractéristiques physiques, humaines, économiques, les structures et organismes de Recherche et Développement de la zone d’étude sont présentés dans le Tableau 3.

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Figure 8 : Carte de la palmeraie d’Aoufouss Source : Ministère de l’Agriculture et de la Réforme Agraire. Direction de la Conservation Foncière et des Travaux Topographiques – Division de la carte, Rabat - Echelle 1/100 000ème

Bas R’teb

Haut R’teb

Moyen R’teb

Zrigate

N

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Tableau 3 : Caractéristiques de la zone d’étude 3.2.CARACTERISTIQUES PHYSIQUES. 3.2.1. Climat

- Il est de type aride . - L’amplitude thermique est élevée : température varie entre - 8°C en hiver à plus de 45°C en

été. - La moyenne pluviométrique est de 60 à 250 mm/ an, et généralement concentrée sur 25

jours. - Vents dominants : le Chergui de direction Nord-Est et le Sahel de direction Sud-Ouest. Ces

vents souvent violents occasionnent des tempêtes de sable.

3.2.2. Sols Ils sont généralement de nature :

- Limono-argileux. - Limono-sableux. - Argilo-calcaire.

Ce sont des sols minéraux bruts peu évolués (Andriamainty Fils ; et. al . 2002 ). 3.2.3. Végétation -Végétation naturelle rare, composée de formations steppiques (formation végétale naturelle clairsemée surtout composée de plantes épineuses). -Végétation anthropique composée de palmier dattiers, d’oliviers servant de couverture à diverses cultures sous-jacentes.

3.3.CARACTERISTIQUES HUMAINES

3.3.1. Population Le recensement de1995, donne pour la population de la palmeraie d’Aoufouss regroupant les deux communes rurales Aoufouss et R’teb, les caractéristiques suivantes :

- Population totale : 23.928 habitants. - Taux d’accroissement 3%. - Densité : 7 habitants/ km2 ou 7 habitants/ ha irrigué. - Nombre de foyers 3.702 - Taille des ménages est de 8 personnes

Le taux d’accroissement de la population de la palmeraie figure parmi les taux les plus élevés par rapport à l’échelle national (Source : ORMVAT, 1997)

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3.3.2. Diversité ethnique - La palmeraie est un lieu de rencontre de plusieurs tribus et cultures (Berbères, Arabes,

Chorfa et H’ratin). - L’arabe et le berbère sont les langues et dialectes parlés. La vie en communauté est enracinée dans le respect des traditions et des normes prescrites par la religion.

3.4 ACTIVITES ECONOMIQUES

3.4.1. L’agriculture et l’élevage L’activité agricole occupe 3 615 individus au sein de la palmeraie. Elle couvre 3 253 ha, soit 1% du territoire des deux communes rurales Aoufouss et R’teb (TdR ). Les cultures pratiquées sont :

- Les céréales (blé tendre, blé dur, orge, maïs). - Les légumineuses comme la fève. - Les maraîchères (tomate, carotte, oignon, poivron, aubergine). - Les arbres fruitiers (palmier dattier, oliviers, amandiers, abricotiers, pruniers, grenadiers,

figuiers, pommiers, …) - La luzerne pour l’alimentation du bétail.

L’élevage est surtout l’activité des éleveurs nomades et des agriculteurs semi-nomades. Il concerne en particulier les ovins, les bovins, les camelins et les équidés. Suivant le recensement 1995, effectué auprès des éleveurs dans la palmeraie, on pouvait dénombrer :

- 16 420 têtes d’ovins. - 1 188 têtes de bovins. - 150 têtes de camelins. - 2 378 têtes d’équidés

(Source : ORMVAT, 1997) 3.4.2. L’artisanat Ce secteur d’activités de transformation occupe également les populations locales. Il valorise les productions agricoles et d’élevages. Il concerne entre autre :

- la trituration des olives pour l’extraction de l’huile d'olives. - Le traitement et le conditionnement des dattes. - La production laitière.

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3.4.3. Commerce et service L’agriculture, première activité économique, contribue à 90% aux revenus des populations locales (TdR ). Les productions agricoles, élevages, artisanales se vendent sur les marchés locaux comme Aoufouss, Zrigate, mais aussi régionaux comme Errachidia.

3.5. STRUCTURES ET ORGANISMES DE RECHERCHE.

Diverses structures et organismes de Recherche et Développement interviennent dans la zone ; on peut citer :

- L’Office Régional de Mise en Valeur Agricole d’Errachidia (ORMVA/TF), sous tutelle du Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Eaux et Forêts.

- L’Institut National de Recherche( INRA) à travers son domaine expérimental d’Errachidia. - L’Institut International des Ressources Phytogénétiques (IPGRI) dont l’objectif est la lutte

contre l’érosion génétique dans la région du Maghreb. - Le Centre Régional de la Recherche Agronomique sur l’Agriculture Oasienne et

Présaharienne. - Le Centre de Mise en Valeur Agricole (CMV) .

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3.6. ACQUIS DE LA RECHERCHE ET DE DEVELOPPEMENT DANS LA REGION 3.6.1. Institut National de Recherche Agronomique (INRA) Les acquis de la recherche concernent l’amélioration de la productivité de la race ovine D’Man et le palmier dattier ainsi que d’autres plantes cultivées. Palmier dattier • Sélection de clones résistants au bayoud et dotés de bonne qualité dattière ; • Multiplication à large échelle par les techniques de culture in vitro ; • Mise au point de techniques de production phoenicicole et post récolte du palmier dattier ; • Etudes socio-économiques sur le secteur dattier (contribution à l’amélioration de la

commercialisation des dattes au Maroc) ; • Valorisation des dattes marocaines à faible valeur marchande ; • Formation des agriculteurs et vulgarisateurs et étudiants. Olivier • Amélioration du matériel végétal : création de nouvelles variétés, caractérisation et

conservation des ressources génétiques ; • Amélioration des facteurs de production : optimisation de l’irrigation et de la fertilisation ; • Lutte intégrée des ravageurs et détermination de leur impact sur le rendement ; • Amélioration de la qualité de l’huile (amélioration du rendement d’extraction d’huile et de

conservation des olives de table). Arboriculture fruitière • Sélection de clones d’abricotier performants et adaptés au milieu (Marouch 4 et Marouch 16) ; • Sélection de clones d’amandiers adaptés à l’oasis ; • Plus de 50 000 plants fruitiers (amandier, abricotier, pêcher, vigne) multipliés ; • Lutte biologique contre le Crown-gall des rosacées fruitières et rosiers. Céréales Evaluation de la tolérance des céréales à la salinité Fourrages • Evaluer le potentiel agronomique des populations de luzerne marocaines sur la base de

leur comportement • Identification des variétés de bonne qualité de fourrage et de production des semences. Ovins D’Man • Mise au point d’une conduite alimentaire améliorée ; • Création d’une base de données pour orienter des reproducteurs D’Man ; • Mise au point d’approches et de méthodes de vulgarisation ; • Programme d’expérimentation en milieu réel visant l’amélioration de la reproduction. 3.6.2. Office régional de Mise en valeur agricole du Tafilalet (ORMVA/TF) Les interventions de l’ORMVA /TF sont synthétisées comme suit : • Mobilisation des eaux de surface (construction du barrage sur l’oued Ziz, projet de

transfert des eaux de crues de Ghéris vers le Ziz, aménagements des khettaras et seguias) ;

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• Organisation et gestion de l’irrigation dans la vallée du Tafilalet ; • Lutte contre la désertification ; • Reconstitution de la palmeraie, amélioration des techniques de conduite de la culture du

palmier et valorisation de la production phœnicicole • Amélioration de la production oléicole, extension des superficies plantées en olive et

amélioration de la qualité de l’huile d'olives. • Amélioration de la production du pommier et des céréales • Amélioration de la production animale • Promotion du rôle de la femme rurale (création de coopératives, formation…).

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CHAPITRE IV : PRESENTATION DES SITES D’ETUDE 4.1 CARACTERISTIQUES DES SITES 4.1.1 Site Haut R’teb Sous-zone amont de la palmeraie d’Aoufouss, compte les ksour (localités) : Zouiouia, Zouala, Amelkis, Jramna, Ouled Chaker et Ouled Aïssa. Par sa situation géographique, elle bénéficie de la source Meski, principale source d’alimentation de la palmeraie en eau d’irrigation. Elle se différencie par une disponibilité d’eau d’irrigation pendant toute l’année et présente un microclimat frais et doux. La densité de palmiers dattiers et d’oliviers est relativement importante et favorise un ombrage qui réduit la pratique des cultures basses. Les variétés de palmier cultivées sont à dominance de dattes molles, à 98% de Khalt ; (personnes ressources et enquête de terrain). Dans le site, les cultures maraîchères dominent les sols sableux très proches de l’oued et argilo-sablonneux. La luzerne est particulièrement pratiquée sur des sols argileux et le palmier dattier et l’olivier se rencontrent partout dans ce site (Photo 1-5).

Photo 1-5 : Carte ressource Amelkis 4.1.2. Site Moyen R’teb. Sous-zone intermédiaire de la palmeraie d’Aoufouss compte les Ksour : Jedid, Ouled Amira, Gara et Takhyamt. Ce site se distingue par une disponibilité relativement moindre en eau de la source Meski par rapport au site 1. Un micro-climat qui commence à devenir plus chaud. Une tendance plus prononcée à des parcelles en jachère (délaissées). Les variétés de palmier dattier dominantes sont à dattes molles et dures (personnes ressources et enquête de terrain). Dans ce site, la luzerne est particulièrement cultivée sur les sols argileux et argilo-sableux ; le blé sur les sols limono-sableux ; le palmier dattier et l’olivier se rencontrent partout (Photo 1-6).

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Photo 1-6 : Carte ressource Takhyamt

4.1.3. Site Zrigate. Sous-zone d’extension de la palmeraie d’Aoufouss. Ce site se distingue en particulier par la fréquence de l’utilisation des eaux souterraines pour l’irrigation des cultures, moyennant des puits à moto-pompes. Le système d’irrigation est plus développé qu’ailleurs dans la zone. Ce site se distingue aussi par ses étendues de plantations modernes de palmier dattier et d’olivier. Ce site est caractérisé par la présence de variété dites de meilleure qualité. La pratique des cultures maraîchères est aussi plus importante : l’éloignement du lit de l’oued n’est pas un facteur très limitant à l’agriculture maraîchère : ces cultures se pratiquent aussi bien sur les sols limono-sablonneux, sablonneux, qu’argileux (Photo 1-7).

ZZRRIIGGAATTEE

Photo 1-7 : Carte ressource Zrigate

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4.1.4. Site Bas R’teb. Sous-zone aval de la palmeraie d’Aoufouss, compte les Ksour : Douira, Labtatha, Zaouia Jdida, Zaouia K’dima, Tamaarkit et R’bit. La principale source d’irrigation des cultures est la nappe phréatique. Ici, l’eau est à un taux particulièrement élevé en sel et on y relève un microclimat très chaud. Il y a présence d’exploitations agricoles modernes avec la dominance du palmier dattier de variétés nobles. Les cultures sous-jacentes sont représentées par l’orge et le blé sur les sols limono-sablonneux très proches de l’oued, tandis que la luzerne sur les sols argileux (Photo 1-8).

Photo 1-8 : Carte ressource Douira

Photo 1-8 : Carte ressource Douira

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PARTIE II : AGROBIODIVERSITE ET DURABILITE DES SYSTEMES DE PRODUCTION CHAPITRE I : ANALYSE DES SYSTEMES DE PRODUCTION Les résultats obtenus lors des différentes explorations de terrain, des enquêtes formelles et informelles, ont montré que diverses contraintes pèsent sur les systèmes de production oasiens. Ces contraintes sont d’ordre naturel (sécheresse, maladies), technique et socioéconomique et concernent toutes les exploitations avec des degrés différents selon le type de système de production. Les différentes contraintes peuvent être résumées comme suit : La faible productivité des cultures et des animaux Elle est essentiellement liée au morcellement et à l’exiguïté des parcelles, à la rareté de l’eau d’irrigation, à la salinisation de l’eau et des sols, à l’ombrage des parcelles, la négligence dans la conduite des cultures et des animaux. Morcellement et exiguïté des parcelles Le morcellement très poussé des parcelles, leur éparpillement et leur exiguïté constituent des contraintes majeures du développement agricole de la palmeraie. Le morcellement est dû au mode d’acquisition des terres qui est dominé par l’héritage. Ainsi, on assiste au fil des générations, à un fort émiettement des superficies agricoles utiles totales (SAUT) par exploitation. Actuellement, un exploitant possède en moyenne 10 parcelles distantes les unes des autres, ce qui disperse l’énergie et les moyens de l’agriculteur, et décourage ses fils à s’investir dans la production agricole. En fait, l’éloignement entre les différentes parcelles limite l’agriculteur dans l’organisation de ses travaux agricoles et entrave ses éventuels investissements. Une autre explication du morcellement serait la non proportionnalité entre l’accroissement démographique et les surfaces cultivables qui sont relativement constantes. Les problèmes liés au morcellement sont accentués par l’exiguïté des parcelles. Celle-ci est aussi causée par la législation d’héritage en vigueur qui entraîne une division des parcelles aux héritiers. Les résultats des enquêtes ont montré que la superficie moyenne des parcelles dans la palmeraie est de 0,14 ha, ce qui ne permet pas par conséquent d’avoir de grandes productions. L’exiguïté des parcelles et la rareté de l’eau font que les agriculteurs pratiquent un système de culture constitué de l’association : palmier dattier, olivier et cultures basses dans le but de gérer la ressource en eau et d’exploiter au maximum la terre. Cependant ce type de système de culture entrave le développement de la mécanisation de l’agriculture, en particulier l’utilisation du tracteur dans ces parcelles en plus de la forte densité de palmier dattier et d’olivier. Rareté de l’eau La rivière Ziz (Oued Ziz) et les puits sont les principales sources d’eau d’irrigation dans la palmeraie. Mais du fait de la persistance de la sécheresse au cours des deux dernières décennies, cette eau est de plus en plus rare et en dégradation continuelle (Kassah, 1998). Le barrage Hassan Eddakhil, construit en 1971 sur la rivière Ziz pour réduire les effets dévastateurs des crues, régulariser le débit des cours d’eau et maîtriser l’exploitation des ressources hydrauliques, a eu des conséquences négatives sur la palmeraie et son agrobiodiversité. En effet, il y a eu une limitation des apports de fertilisants au niveau des sols et une réduction des recharges naturelles des nappes profondes.

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Actuellement, une multiplication des stations de pompage surtout dans la zone avale de l’oued Ziz a été observée. Cependant, les nappes phréatiques, moins alimentées par les crues, connaissent une baisse de leur niveau piézométrique et une augmentation de leur salinité (Kassah, 1998). L’irrigation par une eau fortement chargée en sels a engendré la dégradation des sols et la chute de leur productivité. C’est ainsi que les cultures maraîchères ont été quasiment abandonnées dans la zone avale de l’oued. Une autre contrainte majeure de la ressource en eau est sa mauvaise gestion. En effet, l’irrigation pratiquée est essentiellement de type gravitaire à l’aide de canaux ouverts (seguias) traditionnels (en terre) ou moderne (en béton), ce qui entraîne de grandes pertes d’eau par percolation et par évaporation due à la forte température. Par ailleurs, la distribution de l’eau est effectuée en fonction des règles traditionnelles (Al Ôrf) de répartition de l’eau «Droits d’eau» qui se transmet par héritage. Ce système est source de gaspillage d’eau surtout en amont avec un non-respect des besoins en eau des plantes, tandis que les producteurs en aval sont confrontés à un grave manque d’eau d’irrigation. Cette situation est d’autant plus alarmante qu’il n’existe actuellement ni loi ni règlement étatique régissant la gestion de l’irrigation pour la rendre plus rationnelle et plus équitable. Dans l’optique de remédier à cette contrainte, des producteurs de Zouiouia proposent une répartition de l’eau en fonction de la SAUT disponible dans chaque Ksar et selon un planning hebdomadaire. Non respect des pratiques culturales de base L’entretien et le traitement phytosanitaire des cultures constituent des éléments essentiels dans la productivité des cultures. L’analyse des systèmes de cultures a montré certaines négligences des agriculteurs dans les pratiques culturales de base. Voir le tableau ci-dessous : Espèces Opérations culturales Palmier dattier Rejets non ou mal enlevés avec pertes de jeunes rejets

Fertilisation non effectuée Traitements phytosanitaires non effectués ou de type traditionnel Non maîtrise des densités de plantation Mode d’irrigation peu adéquat, favorise la propagation des maladies Mode de récolte non approprié (pertes)

Olivier Tailles non effectuées (ombrage, productivité affectée) Fertilisation non effectuée Pas de traitements phytosanitaires Non maîtrise des densités de plantation (ombrage) Mode de récolte non appropriée (pertes)

Cultures basses Labour mécanique peu pratiqué Non respect des doses de fumure Traitements phytosanitaires peu effectués Manque de maîtrise des techniques de lutte phytosanitaires

La non maîtrise des densités de plantation du palmier et de l’olivier entraîne un fort ombrage pour les cultures basses qui s’étiolent. Cela entrave une optimisation du processus de photosynthèse et par conséquent affecte la productivité des cultures. Une autre contrainte agronomique est la grande compétition des plantes dans une même parcelle vis-à-vis de l’eau et des nutriments, en raison de l'alimentation d’eau limitée. De même, la pratique du labour avec des outils rudimentaires qui ne permettent pas une gestion rationnelle de l’eau dans la

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parcelle, la non maîtrise des techniques de fertilisation contribuent fortement à la baisse de la productivité. Enfin, la négligence dans la conduite des cultures notée pourrait avoir comme explication le vieillissement de la main d’œuvre (moyenne d’âge 60 ans chez les agriculteurs enquêtés) et un désintérêt des jeunes. En effet, il a été constaté lors des enquêtes que la plupart des travaux qui demandent une certaine qualification comme la pollinisation du palmier dattier, sont effectués généralement par les chefs d’exploitation ou la main d’œuvre salariée spécialisée. Les jeunes sont plutôt tournés vers l’exode dans les grandes villes ou l’Europe pour travailler principalement dans des chantiers de construction. Ce phénomène serait dû aux faibles revenus générés par l’activité agricole et le manque de politique d’incitation des jeunes (financement, soutien, encadrement…). Contraintes dans la conduite de l’élevage L’élevage est essentiellement constitué d’ovins de race D’Man et est conduit de façon traditionnelle. En effet, dans la plupart des cas, il n’y a pas de séparation entre les différentes catégories animales dans les bergeries (jeunes, reproductrices et géniteurs). Ce manque de contrôle dans la reproduction peut poser un problème de consanguinité et par conséquent une baisse de la productivité des descendants et des mises bas non planifiées en fonction des disponibilités fourragères. La ration alimentaire du bétail est dominée par la luzerne, principale culture fourragère dans les exploitations de la zone. Les autres aliments sont composés de l’orge, les déchets de dattes, la paille des céréales, la pulpe sèche de betterave. Cependant, il a été noté des périodes de déficit alimentaire (décembre à février) qui auraient pour principales causes les faibles productions agricoles et le manque d’apports de compléments minéraux. Par ailleurs, cette contrainte alimentaire pourrait expliquer la taille réduite des troupeaux qui ne dépassent pas 7 têtes par SPO en moyenne. Difficultés d’accès au crédit et de remboursement Les agriculteurs de la palmeraie sont aussi confrontés à des difficultés d’accès au crédit. Celles-ci sont étroitement liées à la lourdeur et à la lenteur des procédures administratives pour obtenir un titre de propriété car le mode d’acquisition des terres est essentiellement l’héritage. Or la Caisse Régionale de Crédit Agricole (CRCA) exige une garantie d’au moins un titre foncier de ½ ha de terre pour pouvoir accéder au crédit. Par ailleurs, les responsables de la CRCA ont noté que les agriculteurs éprouvent de grandes difficultés pour rembourser leur crédit à cause des faibles rendements des cultures. Régression de l’agrobiodiversité La zone regorge de potentialités phytogénétiques énormes, mais cette agrobiodiversité est menacée par le manque d’intérêt des agriculteurs pour les variétés de faible valeur commerciale, la rareté de l’eau d’irrigation qui devient de plus en plus problématique et par les maladies comme le bayoud qui a décimé les meilleures variétés de datte. En effet, l’essentiel des revenus des agriculteurs provient des dattes, ce qui les incite à s’orienter vers la sélection des meilleures variétés et une sous-exploitation voire un délaissement d’un grand nombre de variétés qui pourraient être valorisées. Ce même constat est aussi valable pour les autres variétés d’olivier, d’orge, de luzerne, de fève et de blé… Par ailleurs, les résultats des entretiens ont montré que certaines variétés locales de cultures basses sont menacées de disparition surtout par leur non tolérance à l’ombrage même si elles sont très productives!

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C’est le cas de la variété d’orge avec un épi à 6 rangées de grains qui n’est pas préférée par les agriculteurs à cause de sa sensibilité à l’ombrage malgré sa grande productivité. Cette forme de sélection non conservative, pose le problème de la valorisation des produits agricoles et l’amélioration des itinéraires techniques. Ce qui pourrait amener des pistes de recherche/développement dans le sens de la modernisation des systèmes de culture de la palmeraie et de la valorisation des produits et sous-produits agricoles. Produits agricoles peu valorisés La valorisation des produits agricoles est un des leviers les plus importants pour le développement de la palmeraie. Elle peut contribuer à l’amélioration des revenus, à lutter contre l’exode rural, et à la promotion de la femme dans ces systèmes de production oasiens. Les principales causes de ce manque de valorisation des produits sont la quasi absence d’une infrastructure de conservation et de transformation dans la zone et la perte du savoir-faire traditionnel. Le renforcement des unités de conservation et de transformation pourrait aussi aider à la résorption du chômage par la création de nouveaux emplois pour la communauté locale et réduire la pression sur les faibles superficies agricoles de la palmeraie. La perte du savoir traditionnel peut être expliquée d’une part par le vieillissement des exploitants et du manque d’intérêt des jeunes vis-à-vis de l’agriculture. Il se pose ainsi un problème de transfert du savoir-faire ce qui constitue une grande contrainte pour la durabilité de ces systèmes de production. En résumé, on peut remarquer de fortes interdépendances entre les différentes contraintes analysées. Leur liens de causalité sont schématisés dans l’arbre à problèmes conçu dans le but de hiérarchiser les problèmes, les prioriser et d’en dégager les actions de recherche et de Recherche-Développement qui s’imposent. 1.1.TYPOLOGIE DES SYSTEMES DE PRODUCTION OASIENS 1.1.1. Importance de la typologie des systèmes de production oasiens Les systèmes de production oasiens (SPO) de la palmeraie d’Aoufouss ne se différencient pas uniquement par leur localisation par rapport à l’amont d’oued Ziz, mais aussi par leurs moyens de production et la façon dont ils sont mis en œuvre. Chaque SPO dispose de potentialités et fait face à des contraintes qui lui sont propres. Cependant, l’analyse bibliographique, les entretiens avec les différents acteurs, en plus des observations sur le terrain, montrent qu’un certain nombre de potentialités et de contraintes restent communes à tous les systèmes de production. La formulation de recommandations pertinentes pour lever ces contraintes et valoriser les potentialités existantes, exige l’élaboration d’une typologie des SPO. Cette dernière doit mettre en relief les caractéristiques structurelles et fonctionnelles spécifiques à chaque SPO. En outre la typologie à élaborer doit être relativement stable au moins sur le moyen terme permettant ainsi aux différents acteurs, en particulier les institutions de recherche et de développement, d’identifier facilement les types de SPO sur le terrain et d’intervenir comme il se doit. Une telle typologie permet de bien orienter et cibler les actions de recherche-développement à entreprendre dans la palmeraie d’Aoufouss. En résumé, la typologie n’est qu’un outil pour mieux caractériser les SPO afin de proposer des actions de recherche-développement adaptées à chacun d’entre eux.

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1.1.2. Méthodologie La démarche suivie pour l’élaboration de la typologie est basée sur les étapes suivantes (Figure 1.1) :

Identification des types

synthétiques de SPO

Potentialités

Dynamiques

Contraintes Caractérisation destypes de SPO

Application de l’ACP

SPSS

Identification des types

primaires de SPO

Analyse comparative

Regroupement des variables

Sélection des variables discriminantes

Identification des variables structurelles et

fonctionnelles des SPO

TdR Données secondaires

Visite exploratoire de la palmeraie mmes ressources eliers démarrage

HoAt

Création de la base de données

Figure 1.1: Méthodologie d’élaboration de la typologie

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1.1.2.1. Identification des variables structurelles et fonctionnelles des SPO Pour l’élaboration de la typologie des SPO, une série de variables a été prise en considération dans le questionnaire. L’identification de ces dernières a été basée sur un certain nombre d’entretiens avec différents acteurs du système pertinent, et d’observations directes lors des visites d’exploration, sur les recommandations des participants au premier atelier et sur la documentation consultée. Ainsi, une base de données d’environ 1 300 variables a été créée à la suite de la phase de collecte des données. 1.1.2.2. Conception et création d’une base de données La phase de collecte des données une fois achevée, il a été procédé au dépouillement des questionnaires et à la synthèse des résultats des ateliers avec les acteurs, à des entretiens semi-structurés et à des focus group afin d’avoir une base de données. Pour ce faire, une grille de dépouillement (Tableau 1-1) a été élaborée. • La première colonne est réservée aux noms abrégés des variables (8 caractères au plus en

raison de la configuration du logiciel de traitement statistique SPSS2 prévu pour l’analyse statistique) ;

• La deuxième colonne indique la description de la variable ;

• La troisième colonne est réservée à la codification des variables

• La quatrième colonne est réservée pour l’unité de mesure de la variable (kg/an, nombre,…).

• Le reste des colonnes est réservé aux données relatives aux exploitations.

Tableau 1-1 : Grille de dépouillement Col. n°1 Col. n°2 Col. n°3 Col. n°4 Col. 5 Variables Description Classes Unités Quest.1 Lig. N°1 Num_ques Numéro questionnaire Nombre 1 Lig. N°2 Site Site 1=HR, 2=MR, 3=Z, 4=BR Code 2 Lig. N°3 CR Commune rurale 1=Aoufouss, 2=R’teb Code 1 Lig. N°4 Ksar Ksar Texte EL GARA Lig. N°5 Nom_enq Nom enquêteur 1=Abla, 2=Bouayad, 3=Nadia Code 2 Lig. N°6 Nom_agr Nom et Prénom Texte OUHMID Lig. N°7 Age_agr Age de l’agriculteur Année 60 Lig. N°8 Lang_agr Langue maternelle 1=Arabe, 2=Berbère Code 2 Lig. N°9 Ad_coop Adhésion à une coopérative 1=Oui, 2=Non Code 2

Toutes les cellules de la grille, une fois remplies et saisies sur Excel, ont été examinées et corrigées dans le cas où des erreurs de saisie ou de données erronées ont été décelées. Ensuite, la grille a été adaptée et transférée sur SPSS, ce qui a permis d'obtenir une base de données prête à l’exploitation pour la suite des analyses.

1.1.2.3. Sélection des variables de discrimination Parmi les 1 300 variables que renferme la base de données, sept groupes ont été retenus selon leur pertinence en ce qui concerne aussi bien la ségrégation entre les différents types de SPO que leur importance par rapport à la problématique de l’étude et des TdR (Tableau 1-2). 2 Le logiciel SPSS (Statistical Package for Social sciences), a été utilisé en raison de sa puissance et de sa maîtrise par l’équipe.

57

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1.1.2.4. Application de l’ACP L’Analyse en Composantes Principales (ACP) est une méthode statistique multidimensionnelle qui permet de regrouper les variables initiales tout en tenant compte de leurs variations. A travers une analyse quantitative, l’ACP permet d’expliquer la portion la plus grande de la variance totale, par de nouvelles variables, en nombre très limité, appelé aussi composantes ou facteurs. Une composante est une variable indépendante définissant des groupes d’observations. L’algorithme de l’ACP est appliqué à la matrice des individus en ligne (au nombre de 102) et des variables en colonne (au nombre de 16).

La première composante traduit au mieux les informations de la matrice. La deuxième apporte un pourcentage inférieur d’information mais complémentaire. Ce diagramme permet la visualisation des variables et facilite leur interprétation. Ainsi, une variable proche du cercle de corrélation et proche d’un axe contribue beaucoup à sa formation. Les angles inter-variables renseignent sur les corrélations entre ces dernières. Lorsque l’angle décrit par deux variables en question est grand, leur corrélation est très faible et contrairement, un petit angle indique une forte corrélation. Tableau 1-2 : Variables discriminantes Groupes de variables Variables Description Classes des variables Structures foncières Cl_Supex Classes de superficie totale exploitée Cl_Suppt Classes de superficie de la propriété en Ha

<= 0,5 Ha >0,5 & <= 1 Ha >1 & <= 1,5 Ha >1,5 & <= 2 Ha >2 Ha

Importance de l’arboriculture Cl_Pd Classes du nombre de palmiers dattiers Cl_Olive Classes du nombre d’oliviers

<= 50 pieds >50 & <= 150 pieds >150 & <= 300 pieds >300 pieds

Cl_Arbof Classes du nombre d’arbres fruitiers <= 10 pieds >10 & <= 20 pieds >20 & <= 40 pieds >40 pieds

Importance des cultures basses Cl_Four Classes de superficie fourragère Cl_Cere Classes de superficie céréalière

<= 0,5 Ha >0,5 & <= 1 Ha >1 & <= 2 Ha >2 Ha

Cl_Mara Classes de superficie maraîchère <= 0,5 Ha >0,5 & <= 1,5 Ha >1 & <= 1,5 Ha

Importance de la jachère Cl_Jach Classes de superficie en jachère <= 0,5 Ha >0,5 & <= 2 Ha >1 & <= 2 Ha

Importance de la biodiversité Cl_Biopd Classes du nombre de variétés de palmiers dattiers

<= 5 variétés >5 & <= 10 variétés >10 variétés

Bio_Cult Nombre d'espèces de cultures basses Importance du recours à la main d’œuvre salariée

Cl_Mosma Classes du nombre de main d’œuvre salariée masculine annuelle

<= 1 ouvrier/an >1 & <= 10 ouvriers/an >10 & <=40 ouvriers/an > 40 ouvriers/an

Cl_Mosfe Classes du nombre de main d’œuvre salariée féminine annuelle

<= 1 ouvrière/an >1 & <= 5 ouvrières/an >5 & <= 15 ouvrières/an >15 ouvrières/an

Cl_Dmoma Classes du nombre de jour de main d’œuvre salariée masculine annuelle

Cl_Dmofe Classes du nombre de jour de main d’œuvre salariée féminine annuelle

<= 5 jours/an >5 & <= 30 jours/an >30 jours/an

Importance du pompage Nb_Motop Nombre de motopompes

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Par ailleurs, en fonction des proximités des réponses des individus pour la même variable, ces derniers sont positionnés sur un plan en deux dimensions par combinaison de leurs réponses. Les points correspondants à des individus ayant des profils proches se trouvent plus proches les uns des autres et constituent un groupe homogène d’individus.

1.1.2.5. Analyse statistique descriptive et comparative La pertinence des groupes de SPO obtenus a été mise à l’épreuve par la classification hiérarchique (Annexe II) et des analyses statistiques descriptives pour chaque type de SPO en vue de s’assurer de l’homogénéité de ses individus. Des analyses comparatives ont été aussi nécessaires pour s’assurer de l’hétérogénéité entre les différents types de SPO, et pour dégager les types de systèmes oasiens de synthèse.

1.1.3. Caractérisation des Systèmes de Production Oasiens Les types de SPO identifiés sont analysés sous différents angles afin de les caractériser sur le plan structurel et fonctionnel dans une première étape. Dans une seconde étape, il a été procédé à l’identification de leurs potentialités et contraintes. Dans une dernière étape, les dynamiques d’évolution des différents SPO ainsi que les actions de recherche et de développement qui s’imposent ont été dégagées.

L’application de l’ACP (Annexe II), nous a permis d’identifier quatorze types de systèmes de production oasiens dans la palmeraie d’Aoufouss (Figure 1-2).Ces types sont au nombre de quatre pour chaque cas des trois premiers sites et deux dans le cas du dernier .

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7,8

5,83,9 5,8

7,89,7

3,9

5,8

3,9

6,8

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0

2

4

6

8

10

12

%

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���SPO8

����SPO9

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����SPO13

����SPO14

Figure 1-2: Importance relative des types de SPO à l’intérieur de la palmeraie

Dans ce qui suit, nous présentons les principales caractéristiques de ces types, leurs contraintes et potentialités. Type de système de production oasien n°1 Le type de système de production oasien n°1 (S1_SPO1) représente respectivement 25 % et 8 % des SPO dans le Site 1 et dans la palmeraie d’Aoufouss (Figure 1-2 & 1-3). Il se caractérise par:

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Site n°1 : Haut R’teb

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25%

31%

25%

19%

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����S1_SPO2

����S1_SPO3

�����S1_SPO4

Figure 1-3: Importance relative des types de SPO à l’intérieur du Site n°1

• La superficie agricole totale exploitée est d’environ 3,10 ha. Cette superficie est composée

des parcelles en propriété, prises en association ou en location. La moyenne de la superficie agricole utile totale (SAU) en propriété est d’environ 3,08 ha par exploitation. La superficie agricole prise en association est d’environ 0,03 ha. Alors qu’aucune parcelle n’est prise en location ;

• Le nombre des parcelles par SPO est de 11. La superficie moyenne des parcelles est d’environ 0,28 ha ;

• Au niveau de ce type, la possession d’un moyen de transport et d’un tracteur est respectivement de 25 et 13 % ;

• Le nombre de pieds de palmiers dattiers, d’oliviers, et d’arbres fruitiers est respectivement de 125, 50 et 30 pieds. Au niveau de ce type, il existe en moyenne 5 variétés de palmiers dattiers et 3 espèces d’arbres fruitiers par exploitation (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 1,25 ; 0,63 ; 1,18 et 0,33 ha par SPO (Figure 1-6). Ces SPO pratiquent en moyenne 4 espèces de cultures basses ;

• Au sein de ce type, on rencontre deux espèces d’élevage : les ovins et les bovins. Leur effectif moyen est de 9 têtes ovines et une tête bovine par SPO ;

• Le recours à la main d’œuvre salariée occasionnelle masculine et féminine est important ; La première est d’environ 63 ouvriers durant 43 jours. La seconde est en moyenne de 14 ouvrières durant environ 95 jours par an.

Contraintes • Un besoin important de main d’œuvre salariée ; • Une superficie en jachère relativement importante, plus de 40 % de la superficie exploitée

reste à valoriser ; • Un morcellement très important avec des parcelles de taille très étroite. Potentialités • Assiette foncière relativement importante ; • Localisation dans un site où l’eau est très abondante ; • Plus de 54 % du sol de la superficie exploitée est de type argileux (Aakad) très productif ;

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Page 63: Rapport Maroc 20041

• La possession d’un moyen de transport ou d’un tracteur est un autre atout de ce type de SPO. Ceci permet de commercialiser sa production dans des marchés plus rémunérateurs, d’une part, et de faire des travaux à façon pour les autres agriculteurs. Ainsi, il y a de grandes possibilités d’amélioration du revenu de ce type de système de production.

Type de système de production oasien n°2 Le type de système de production oasien n°2 (S1_SPO2) représente respectivement 31 % et 10 % des SPO du site n°1 et de la palmeraie d’Aoufouss. Il possède les caractéristiques suivantes : • La superficie agricole totale exploitée est d’environ 1,32 ha ; • La moyenne de la SAU totale en propriété est d’environ 1,10 ha par exploitation ; • La superficie agricole prise en association est la même que celle prise en location. Elle est

d’environ 0,11 ha par exploitation ; • Le nombre de parcelles par SPO est de 4,80. La superficie moyenne de chaque parcelle

est d’environ 0,28 ha ; • Les SPO de ce type ne possèdent aucun moyen de transport, par contre 10 % d’entre eux

possèdent un tracteur ; • Le nombre de pieds de palmier dattiers, d’oliviers et d’arbres fruitiers est respectivement

de 26, 14 et 3. La moyenne de variétés de palmiers dattiers et d’espèces d’arbres fruitiers est respectivement de 3 et 1 par exploitation (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 0,26 ; 0,25 ; 0,19 et 0,11 ha (Figure 1-6). Trois espèces de cultures basses sont présentes par SPO ;

• L’élevage ovin est présent dans ce type. Le troupeau est d’une taille moyenne de 6 têtes par SPO. Alors que l’élevage bovin est absent dans certains SPO de ce type. Lorsqu’il est présent, il ne dépasse pas une (01) tête par SPO ;

• La main d’œuvre salariée occasionnelle masculine est très faible et ne dépasse pas 2 ouvriers pendant 3 jours par an. Le recours à la main d’œuvre salariée féminine est totalement absent.

Contraintes Une superficie exploitée relativement faible. Potentialités • Existence d’une main d’œuvre familiale abondante qui participe aux différentes

opérations culturales, d’où un recours à la prise de parcelles en association ou en location, en plus d’un recours très limité à la main d’œuvre salariée ;

• La présence d’un tracteur permet à ce type de SPO de faire des travaux à façon et de générer des revenus supplémentaires.

Type de système de production oasien n°3 Le type de système de production oasien n°3 (S1_SPO3) représente respectivement 25 % et 8 % des SPO du site n°1 et de la palmeraie d’Aoufouss. Ce type présente les caractéristiques suivantes : • La superficie agricole totale exploitée est d’environ 0,82 ha ; • La moyenne de la SAU totale en propriété est d’environ 0,68 ha par exploitation ; • La superficie agricole prise en association et en location est respectivement de 0,03 et

0,12 ha ;

61

Page 64: Rapport Maroc 20041

• Le nombre des parcelles par SPO est de 9. La superficie moyenne de chaque parcelle est d’environ 0,09 ha. Le moyen de transport est absent, alors que le tracteur est présent chez 12,5% des SPO de ce type ;

• Le nombre de pieds de palmier dattiers, d’oliviers et d’arbres fruitiers est respectivement de 144, 24 et 8. Le nombre de variétés de palmiers dattiers est de 5, alors que le nombre d’espèces d’arbres fruitiers est de 2 par SPO (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 0,22 ; 0,22 ; 0,31 et 0,17 ha par SPO (Figure 1-6). Ces cultures sont représentées par 5 espèces par SPO ;

• La taille du troupeau ovin est en moyenne de 11 têtes par SPO • Le recours à la main d’œuvre salariée est de 3 ouvrières et de 6 ouvriers. • L’utilisation de la main d’œuvre salariée est en moyenne de 35 ouvriers et 6 ouvrières

durant respectivement 35 et 42 jours par an. Contraintes Un morcellement très important avec des parcelles de taille réduite ; Potentialités Une diversité spécifique importante des cultures basses par rapport à la superficie exploitée. Type de système de production oasien n°4 Le type de système de production oasien n°4 (S1_SPO4) représente respectivement 19 % et 6 % des SPO du site n°1 et de la palmeraie d’Aoufouss. Il est caractérisé par : • La superficie agricole totale exploitée est d’environ 9,87 ha ; • La moyenne de la SAU totale en propriété est d’environ 5,82 ha par exploitation ; • Contrairement aux précédents SPO, ce type se caractérise par l’importance des terres

données en association. En effet, ces dernières représentent 0,17 ha par exploitation. Cependant, la superficie agricole prise en location plus importante est de 4,04 ha ;

• Le nombre des parcelles par SPO est de 10,67. La superficie moyenne de chaque parcelle est d’environ 0,92 ha ;

• Le tracteur est présent chez 16,5% des SPO, avec une absence totale du moyen de transport ;

• La motopompe n’est disponible que chez deux agriculteurs. Elle reste absente chez tous les autres types de SPO du Haut R’teb ;

• Le nombre de pieds de palmiers dattiers, d’oliviers et d’arbres fruitiers est respectivement de 83, 52 et 19. Le nombre de variétés de palmiers dattiers et d’espèces d’arbres fruitiers est en moyenne de 4 par SPO (Figure 1-7);

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 1,18 ; 4,23 ; 2,85 et 1,47 ha par SPO (Figure 1-6). La biodiversité des cultures basses est très importante, on compte environ 10 espèces par SPO;

• L’élevage ovin est très important avec en moyenne 18 têtes par SPO. L’élevage bovin reste très peu représenté dans ce type de SPO;

• Le travail dans l’exploitation est de 1 et 24 jours par an. Type de système de production oasien n°5 Le type de système de production oasien n°5 (S2_SPO5) représente respectivement 14 % et 4 % des SPO du site n°2 et de la palmeraie d’Aoufouss (Figure 1-2 & 1-4). Il possède les caractéristiques suivantes :

62

Page 65: Rapport Maroc 20041

Site n°2 : Moyen R’teb

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36%

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Figure 1-4 : Importance relative des types de SPO à l’intérieur du Site n°2

• La superficie agricole totale exploitée est d’environ 1,18 ha. Elle est complètement en propriété ;

• Le nombre de parcelles par SPO est de 18. La superficie moyenne de chaque parcelle est d’environ 0,06 ha ;

• Le nombre de pieds de palmiers dattiers, d’oliviers et d’arbres fruitiers est respectivement de 235, 79 et 28 pieds. Au niveau de ce type, il existe en moyenne 5 variétés de palmiers dattiers et 5 espèces d’arbres fruitiers par exploitation (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 0,23 ; 2,23 ; 2,04 et 0,29 ha par SPO (Figure 1-6). Cinq espèces de cultures basses sont pratiquées ;

• Au sein de ce type de SPO, on rencontre deux espèces d’élevage : les ovins et les bovins, leur effectif moyen est de 17 et 2 têtes par SPO ;

• La motopompe est présente chez la totalité des SPO de ce type ; • Le recours à la main d’œuvre salariée occasionnelle masculine et féminine est fréquent.

La première est d’environ 36 ouvriers durant 58 jours de travail par an. La seconde est en moyenne de 24 ouvrières durant environ 7 jours par an.

Contraintes Un morcellement très accentué donnant lieu à des parcelles de taille très faible.

Potentialités • Un troupeau ovin assez grand en comparaison avec les troupeaux existant dans la

palmeraie qui est en moyenne de 8 têtes ovines/exploitation; • La possession d’une motopompe constitue un atout puisqu’elle permet une grande liberté

de la gestion des irrigations. Ce pendant, son utilisation n’est pas sans inconvénient, dans la mesure où elle génère des charges supplémentaires (carburant, réparation, entretien,…) et par conséquent augmente le coût de production au niveau de ces types de SPO.

Type de système de production oasien n°6 Le type de système de production oasien n°6 (S2_SPO6) représente respectivement 21 % et 6 % des SPO du site n°1 et de la palmeraie d’Aoufouss. Il se caractérise par :

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Page 66: Rapport Maroc 20041

• La superficie agricole totale exploitée est d’environ 1,04 ha ; • La moyenne de la SAU totale en propriété est d’environ 0,86 ha par exploitation ; • La superficie agricole prise en association est de 0,18 ha, alors qu’aucune parcelle n’est

prise en location ; • Le nombre des parcelles par SPO est de 8. La superficie moyenne de chaque parcelle est

d’environ 0,13 ha ; • Le nombre de pieds de palmiers dattiers, d’oliviers et d’arbres fruitiers est respectivement

de 34, 24 et 3. La moyenne de variétés de palmiers dattiers et d’espèces d’arbres fruitiers est respectivement de 3 et 1 par exploitation (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 0,81 ; 0,10 ; 0,10 et 0,01 ha (Figure 1-6). Deux espèces de cultures basses sont présentes par SPO ;

• L’élevage ovin est le seul pratiqué dans ce type de SPO. La taille du troupeau est en moyenne de 4 têtes par SPO ;

• Seul 17% des ces SPO possèdent une motopompe ; • La main d’œuvre salariée occasionnelle masculine est relativement faible. Elle est de 7

ouvriers pendant 8 jours par an. La main d’œuvre salariée féminine est encore plus faible, elle n’est en moyenne que de 2 ouvrières pour une journée par an.

Contraintes • Bien que la superficie moyenne exploitée soit faible, la jachère reste très importante,

représentant 67% de l’occupation des sols ; • Ce type de SPO connaît lui aussi un morcellement important.

Potentialités La superficie en jachère pourrait être valorisée par l’installation de cultures, ce qui permettrait de générer des revenus supplémentaires soit par une commercialisation directe ou par une valorisation moyennant l’augmentation de l’effectif des ovins. Mais ceci suppose une disponibilité d’eau d’irrigation.

Type de système de production oasien n°7 Le type de système de production oasien n°7 (S2_SPO7) représente respectivement 27 % et 10 % des SPO du site n°1 et de la palmeraie d’Aoufouss. Ce type présente les caractéristiques suivantes : • La superficie agricole totale exploitée est d’environ 1,04 ha ; • La moyenne de la SAU totale en propriété est d’environ 0,61 ha par exploitation ; • La superficie agricole prise en association est en moyenne de 0,14 ha. La prise de

parcelles en location est absente ; • Le nombre des parcelles par SPO est de 6. La superficie moyenne de chaque parcelle est

d’environ 0,13 ha. Le moyen de transport est absent, alors que le tracteur est présent chez 12,5% des SPO de ce type ;

• Le nombre de pieds de palmiers dattiers, d’oliviers et d’arbres fruitiers est respectivement de 37, 15 et 3. Le nombre de variétés de palmiers dattiers est de 3, alors que le nombre d’espèces d’arbres fruitiers est de 1 par SPO (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 0,23 ; 0,36 ; 0,18 et 0,19 ha par SPO (Figure 1-6). Les cultures pratiquées sont représentées par 5 espèces ;

• La taille du troupeau ovin est en moyenne de 4 têtes par SPO, alors que l’élevage bovin est très peu présent ;

• Environ 25% des SPO de ce type possèdent une motopompe ;

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Page 67: Rapport Maroc 20041

• L’utilisation de la main d’œuvre salariée est en moyenne de 7 ouvriers et une ouvrière durant respectivement 5 et 1 jours par an.

Contraintes Les mêmes contraintes que le type précédent sont à noter : une très faible superficie exploitée avec un morcellement important.

Type de système de production oasien n°8 Le type de système de production oasien n°8 (S2_SPO8) représente respectivement 36 % et 10 % des SPO du site n°1 et de la palmeraie d’Aoufouss. Il est caractérisé par : • La superficie agricole totale exploitée est d’environ 1,99 ha ; • La moyenne de la SAU totale en propriété est d’environ 1,95 ha par exploitation ; • Ce type de SPO n'a pas recours à la prise de parcelles en location. De même la prise en

association est très faible 0,04 ha par exploitation ; • Le nombre des parcelles par SPO est de 12. La superficie moyenne de chaque parcelle est

d’environ 0,16 ha ; • La motopompe est rencontrée chez 25% des SPO. Elle reste absente chez tous les autres

types de SPO du Haut R’teb ; • Le nombre de pieds de palmiers dattiers, d’oliviers, et d’arbres fruitiers est respectivement

de 118, 51 et 7. Le nombre de variétés de palmiers dattiers est de 6 et celui des espèces d’arbres fruitiers est en moyenne de 2 par SPO (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales et de cultures fourragères sont respectivement de 1,41 ; 0,26 et 0,36 par SPO (Figure 1-6). Les espèces de cultures basses pratiquées sont en moyenne de deux. La superficie maraîchère est pratiquement absente ;

• L’élevage se limite à l’espèce ovine. L’effectif moyen est d’environ 9 têtes par SPO ; • Le recours à la main d’œuvre salariée est plus important, elle est environ de 37 ouvriers et

de 13 ouvrières. La durée de travail est respectivement de 18 et 5 jours par an. Site n°3 : Zrigate

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29%

19%

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����S3_SPO10

����S3_SPO11

����S3_SPO12

Figure 1-5 : Importance relative des types de SPO à l’intérieur du Site n°3

Type de système de production oasien n°9 Le type de système de production oasien n°9 (S3_SPO9) représente respectivement 19 % et 4 % des SPO du site n°3 et de la palmeraie d’Aoufouss (Figure 1-2 & 1-5). Il se caractérise par: • La superficie agricole totale exploitée est d’environ 1,66 ha dont 0,13 ha pris en

association et 0,40 ha pris en location ;

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• Le nombre de parcelles par SPO est de 12. La superficie moyenne des parcelles est d’environ 0,14 ha ;

• Le nombre de pieds de palmiers dattiers, d’oliviers, et d’arbres fruitiers est respectivement de 221, 61 et 18 pieds. Au niveau de ce type, il existe en moyenne 5 variétés de palmiers dattiers et 3 espèces d’arbres fruitiers par exploitation (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 0,74 ; 0,43 ; 0,23 et 0,55 ha par SPO. Sept (07) espèces de cultures basses sont pratiquées ;

• Au sein de ce type de SPO, on rencontre deux espèces d’élevage : les ovins et les bovins, leur effectif moyen est de 8 et 1 têtes par SPO ;

• La motopompe est présente chez 25% des SPO de ce type ; • Le recours à la main d’œuvre salariée occasionnelle masculine et féminine est fréquent.

La première est d’environ 10 ouvriers durant 36 jours par an. La seconde est en moyenne de 8 ouvrières durant environ 29 jours par an.

Contraintes Un morcellement important.

Potentialités • Une forte diversité spécifique des cultures basses; • Un nombre très important de palmiers dattiers et d’oliviers à valoriser sa production.

Type de système de production oasien n°10 Le type de système de production oasien n°10 (S3_SPO10) représente respectivement 27 % et 7 % des SPO du site n°3 et de la palmeraie d’Aoufouss. Il possède les caractéristiques suivantes : • La superficie agricole totale exploitée est d’environ 0,85 ha, dont 0,03 ha pris en location ; • Le nombre de parcelles par SPO est de 7. La superficie moyenne de chaque parcelle est

d’environ 0,12 ha ; • Le nombre de pieds de palmiers dattiers, d’oliviers et d’arbres fruitiers est respectivement

de 27, 18 et 8. La moyenne de variétés de palmiers dattiers et d’espèces d’arbres fruitiers est respectivement de 3 et 2 par exploitation (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de la jachère, de céréales et de cultures fourragères sont respectivement de 0,61 ; 0,07 et 0,23 ha (Figure 1-6). Une seule culture basse est pratiquée dans ce SPO. Le maraîchage est totalement absent ;

• L’effectif d’élevage des deux espèces ovine et bovine est en moyenne de 4 et 1 têtes ; • La motopompe est présente chez 50% de ces SPO ; • Le recours à la main d’œuvre salariée masculine est de l’ordre de 3 ouvriers pendant 4

jours par an. La main d’œuvre salariée féminine est totalement absente.

Type de système de production oasien n°11 Le type de système de production oasien n°11 (S3_SPO11) représente respectivement 19 % et 4 % des SPO du site n°3 et de la palmeraie d’Aoufouss. Ce type présente les caractéristiques suivantes : • La superficie agricole totale exploitée est d’environ 0,94 ha ; • La moyenne de la SAU totale en propriété est d’environ 0,76 ha par exploitation ; • La superficie agricole prise en association et en location est en moyenne respectivement

de 0,16 et 0,02 ha ;

66

Page 69: Rapport Maroc 20041

• Le nombre de parcelles par SPO est de 9. La superficie moyenne de chaque parcelle est d’environ 0,11 ha ;

• Le moyen de transport est absent, alors que le tracteur est présent dans 12,5 % des SPO de ce type ;

• Le nombre de pieds de palmier dattiers et d’oliviers est respectivement de 30 et 7. Le nombre de variétés de palmiers dattiers est de 2. Les arbres fruitiers sont absents dans ce type (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 0,28 ; 0,06 ; 0,44 et 0,16 ha par SPO (Figure 1-6). Les cultures pratiquées sont représentées par 3 espèces ;

• La taille du troupeau ovin et bovin est respectivement de 7 et 1 têtes par SPO ; • Environ 25% des SPO de ce type possèdent une motopompe ; • L’utilisation de la main d’œuvre salariée est en moyenne de 3 ouvriers et une ouvrière

durant respectivement 6 et 2 jours par an.

Type de système de production oasien n°12 Le type de système de production oasien n°12 (S3_SPO12) représente respectivement 33 % et 7 % des SPO du site n°3 et de la palmeraie d’Aoufouss. Il se caractérise par : • La superficie agricole totale exploitée est d’environ 1,17 ha, dont 0,05 ha pris en

association. Le recours à la location de parcelles n’est pas pratiqué; • La moyenne de la SAU totale en propriété est d’environ 1,12 ha par exploitation ; • Le nombre des parcelles par SPO est de 11. La superficie moyenne de chaque parcelle est

d’environ 0,10 ha ; • La motopompe est rencontrée chez 57% des SPO ; • Le nombre de pieds de palmiers dattiers, d’oliviers et d’arbres fruitiers est respectivement

de 113, 29 et 11. Le nombre de variétés de palmiers dattiers est de 7 et celui des espèces d’arbres fruitiers est en moyenne de 3 par SPO (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 0,97 ; 0,09 ; 0,08 et 0,03 ha par SPO (Figure 1-6). Les espèces de cultures basses pratiquées sont en moyenne de 2 ;

• L’élevage est composé de deux espèces, ovine et bovine. L’effectif moyen est respectivement de 9 et 1 têtes par exploitation ;

• Le recours à la main d’œuvre salariée est en moyenne de 21 ouvriers et de 4 ouvrières. La durée de travail dans l’exploitation est respectivement de 22 et 9 jours par an.

Contraintes • La superficie en jachère est très importante par rapport à la SAU totale exploitée. En fait,

elle en représente environ 83%; • Le morcellement excessif des propriétés .

Potentialités Une diversité phoenicicole élevée. Type de système de production oasien n°13 Le type de système de production oasien n°13 (S4_SPO13) représente respectivement 54 % et 12 % des SPO du site n°4 et de la palmeraie d’Aoufouss (Figure n°1-2 & 1-6’). Il se caractérise par:

67

Page 70: Rapport Maroc 20041

Site n°4 : Bas R’teb

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Figure 1-6’: Importance relative des types de SPO à l’intérieur du Site n°3

• La superficie agricole totale exploitée est d’environ 0,94 ha dont 0,01 ha pris en

association et 0,02 ha pris en location ; • Le nombre de parcelles par SPO est de 9. La superficie moyenne de chaque parcelle est

d’environ 0,11 ha ; • Le nombre de pieds de palmiers dattiers, d’oliviers et d’arbres fruitiers est respectivement

de 96, 30 et 5 pieds. Au niveau de ce type, il existe en moyenne 4 variétés de palmiers dattiers et 1 espèce d’arbre fruitier par exploitation (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 0,58 ; 0,18 ; 0,40 et 3,08 ha par SPO (Figure 1-6). Deux espèces de cultures basses sont pratiquées ;

• Au sein de ce type de SPO, on rencontre deux espèces d’élevage : les ovins et les bovins, leur effectif moyen est de 4 et 1 têtes par SPO ;

• La motopompe est présente dans 41% des SPO de ce type ; • Le recours à la main d’œuvre salariée occasionnelle masculine et féminine est

respectivement de 15 ouvriers durant 19 jours par an et 6 ouvrières durant près de 11 jours par an.

Type de système de production oasien n°14 Le type de système de production oasien n°14 (S4_SPO14) représente respectivement 46 % et 7 % des SPO du site n°4 et de la palmeraie d’Aoufouss. Il possède les caractéristiques suivantes : • La superficie agricole totale exploitée est d’environ 1,57 ha dont 0,10 ha pris en location

et 0,03 ha en association ; • Le nombre de parcelles par SPO est de 11. La superficie moyenne de chaque parcelle est

d’environ 0,14 ha ; • Le nombre de pieds de palmiers dattiers, d’oliviers et d’arbres fruitiers est respectivement

de 63, 45 et 2. La moyenne de variétés de palmiers dattiers et d’espèces d’arbres fruitiers est respectivement de 4 et 1 par exploitation (Figure 1-7) ;

• Les superficies moyennes de jachère, de céréales, de cultures fourragères et maraîchères sont respectivement de 0,90 ; 0,21 ; 0,13 et 0,08 ha (Figure 1-6). Trois espèces de cultures basses sont pratiquées au sein de ce type ;

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Page 71: Rapport Maroc 20041

• L’effectif élevé de l’espèce ovine est en moyenne de 6 têtes par exploitation. L’espèce bovine est presque absente ;

• La motopompe est présente dans 50% de ces SPO ; • Le recours à la main d’œuvre salariée masculine est de l’ordre de 8 ouvriers pendant 8

jour par an. La main d’œuvre salariée féminine est utilisée à raison de deux ouvrières par an pendant une durée de 4 jours.

1.1.4. Analyse comparative des systèmes de ménage et d’élevage des différents SPO Au niveau de tous les type de SPO on note, en général, un âge avancé des agriculteurs (plus de 56 ans), avec une moyenne de 69 ans pour le type de SPO n°6 (Figure 1-8). 1.1.4.1. Système de ménage La taille du groupe familial est relativement importante dans toute la palmeraie. Elle varie entre 5 et 10 personnes par ménage (Figure 1-9). Au niveau du Haut R’teb, le pourcentage des membres du groupe familial qui participent aux activités agricoles ne dépasse pas 40 % (Figure 1-10). L’activité agricole à l’intérieur de la palmeraie, n’attire plus les fils d’agriculteurs, en raison du morcellement élevé de la propriété, de sa petite taille et de la grande dispersion des parcelles. Cette situation décourage tout effort d’investissement des jeunes dans leur exploitation familiale. La faiblesse des activités économiques telle que l’agro-industrie laisse peu de chance à la population locale de valoriser sa force de travail. Ainsi, dans ce site la part des membres de la famille exerçant une activité annexe ne dépasse pas 7 % (Figure 1-11). La situation est presque identique dans les autres sites, avec une différence au niveau du pourcentage des membres du groupe familial participant aux activités agricoles qui est plus élevé (80%), en particulier, dans le cas du type de SPO6 et du type de SPO11 (Figure 1-10). Au niveau de Zrigate (site n°3), 50% des membres du ménage du SPO11 exercent une activité annexe, qui est généralement le commerce. 1.1.4.2. Système de production animal Le système de production animale est généralement composé des deux espèces ovine et bovine. Les ovins sont quasiment tous de race D’Man, alors que les bovins sont dominés par la race locale. L’examen de l’évolution des effectifs des ovins durant les dix dernières années, montre une régression dans tous les sites. Sur les 14 types de SPO, seulement quatre ont connu une augmentation de la taille de leur troupeau (Tableau 1-3). Tableau 1-3 : Evolution des effectifs des ovins et ovins par type de SPO

Types de SPO SPO SPO1 SPO2 SPO3 SPO4 SPO5 SPO6 SPO7 SPO8 SPO9 SPO10 SPO11 SPO12 SPO13 SPO14

Ovins - - - + + - + - - - + - - - Evolution des

effectifs Bovins - - - - + - - - - + - + - -

La régression des effectifs des bovins est encore plus importante puisqu’elle a touché onze types de SPO. Seuls les SPO5, SPO10 et SPO12 ont pu augmenter la taille de leur troupeau bovin.

69

Page 72: Rapport Maroc 20041

1.1.5. Types synthétiques des SPO La caractérisation et l’analyse comparative des types primaires dégagés lors de l’application de l’ACP, ont permis d’identifier trois types synthétiques de SPO :

• Les SPO Traditionnels; • Les SPO Intermédiaires; • Les SPO Modernes.

1.1.5.1. Les SPO Traditionnels Les SPO traditionnels (Schéma n°1) sont des exploitations qui disposent de moyens de production très limités. Ils se caractérisent par une superficie exploitée de très petite taille avec un matériel agricole traditionnel qui se limite au petit outillage (Sape, faucille, …) et par l’absence d’une motopompe. Leur système de production végétal est diversifié. Au sein de ce type, les agriculteurs pratiquent une large gamme de cultures : cultures fourragères (luzerne), cultures céréalières (blé tendre) et cultures maraîchères. La production des cultures basses est quasiment auto-consommée en raison des faibles quantités produites qui parfois n’arrivent même pas à satisfaire les besoins du foyer (5 à 10 membres par ménage). Sur le plan de l’arboriculture, le palmier dattier vient en premier, suivi de l’olivier avec quelques arbres fruitiers tels que le grenadier et le figuier. Les dattes produites sont à plus de 80% commercialisées et constituent une source de revenu très importante pour ce type de SPO. La commercialisation d’une partie de la production oléicole, sous forme soit d’olives soit d’huile, constitue une contribution non négligeable au revenu du ménage. Le système de production animale se limite à un troupeau ovin dont la taille ne dépasse pas les 4 à 5 têtes. C’est un élevage qui est généralement destiné à l’autoconsommation. Les animaux ne sont commercialisés qu’en cas de besoin de liquidité financière. Cependant, ce type de SPO reste faiblement intégré au marché. La stratégie de cette catégorie d’agriculteurs vise la satisfaction des besoins vitaux du groupe familial. Contraintes

Les contraintes de ce type de SPO sont principalement : • Des propriétés de taille réduite; • Un morcellement poussé; • Un ombrage élevé; • Une difficulté d’accès au crédit agricole; • Un désintéressement des jeunes.

Potentialités

Ce type de SPO dispose d’un certain nombre de potentialités qui se résument dans les points suivants :

• Un considérable savoir-faire en matière d’agriculture oasienne; • La proximité d’Errachidia aussi bien pour l’approvisionnement en intrants que pour

l’écoulement de la production; • Une grande disponibilité de la main d’œuvre familiale.

70

Page 73: Rapport Maroc 20041

Dynamique

Les SPO traditionnels, ne disposant que de moyens très limités avec une très faible capacité d’épargne et d’investissement, risquent de connaître une dégradation continue du niveau de vie des ménages. Ceci pourrait encore être aggravé par une tendance à la monoculture ou même à une agriculture de "cueillette" (Palmier dattier). Les conséquences d'une telle tendance sont principalement un exode rural massif et une dégradation accentuée de l’agrobiodiversité de la palmeraie d’Aoufouss. En fait, l’augmentation du nombre de parcelles non cultivées et l’abandon du palmier dattier et des autres arbres fruitiers (oliviers,…) constitueraient un foyer propice pour le développement de toutes sortes de maladies et de ravageurs. Les espèces et variétés les plus sensibles en seraient les premières touchées. 1.1.5.2. Les SPO intermédiaires Le SPO intermédiaire a les mêmes caractéristiques que le SPO traditionnel, mais avec la présence d’une motopompe qui permet de mieux gérer l’irrigation au niveau des parcelles et de disposer de plus de liberté dans le choix de l’assolement. La commercialisation des produits agricoles ne se limite pas aux dattes et aux olives, mais concerne aussi la production maraîchère et les fruits en surplus. Bien que la taille du troupeau soit plus grande que celle du type précédent (jusqu’à 10 têtes), une partie de la luzerne produite est commercialisée. En effet, il s’agit d’un SPO qui développe une stratégie d’intégration au marché et tend à la recherche d’une amélioration du niveau de vie du groupe familial. Contraintes

A l’égard du type traditionnel, les SPO intermédiaires souffrent eux aussi du morcellement poussé de la propriété et d’un ombrage élevé au niveau des parcelles. En raison de l’intensité de leurs activités, les SPO intermédiaires sont très dépendants de la main d’œuvre salariée qui contribue à l’augmentation du coût de production déjà alourdi par les frais de pompage. Potentialités

Sur le plan des potentialités, on note la présence d’un esprit compétitif élevé avec une grande volonté d’intégration au marché et une modernisation des pratiques agricoles. Les capacités moyennes d’investissement ont permis à cette catégorie d’agriculteurs de mieux gérer les apports d’eau d’irrigation moyennant l’achat de motopompe. Ce matériel agricole offre aussi une grande opportunité de diversification des activités agricoles. Dynamique

La multiplication de puits et leur équipement d'une motopompe présentent une menace non négligeable pour la durabilité à long terme de ce type de SPO. Le risque de baisse du niveau de la nappe phréatique, combiné à la qualité de l’eau et à la concurrence, pourrait affecter considérablement l’agrobiodiversité et la durabilité de ces SPO. Cependant, une gestion durable et optimale des ressources en eau de la zone, combinée à une maîtrise du marché, pourrait rendre ces SPO plus viables et durables. 1.1.5.3. Les SPO modernes Le SPO moderne regroupe un nombre très limité d’exploitations de la palmeraie d’Aoufouss. Il s’agit, en général, d’exploitations qui sont installées sur de nouvelles extensions en dehors de la palmeraie traditionnelle. Les variétés phœnicicoles de haute valeur commerciale (le Majhoul, Boufaggouss,…) occupent une place prépondérante dans ce type de SPO. L’olivier

71

Page 74: Rapport Maroc 20041

et la luzerne ainsi que certaines cultures céréalières constituent une autre composante de ce système de production végétale. La forte intégration du système de production végétale et du système de production animale est un grand atout de ce type de SPO. La taille du troupeau est relativement importante (jusqu’à 60 têtes ovines et 20 têtes bovines). Certains agriculteurs de ce SPO sont membres de l’association nationale pour l’amélioration génétique des ovins et caprins (ANOC). La production bovine est orientée vers l’engraissement et la production de viande rouge en raison de l’absence de centres de collecte de proximité. Ce groupe d’agriculteurs dispose de moyens de production plus importants. Ces moyens ne sont pas utilisés uniquement dans le processus de production, mais aussi dans la génération de nouveaux revenus comme par exemple les travaux à façon ou la vente d’eau d’irrigation. Les SPO modernes se sont développés sur la base soit de l’argent de l’émigration, soit sur la contribution des fils fonctionnaires et parfois sur la base du recours au crédit agricole pour ceux qui disposent d'un titre de propriété. Contraintes

Les principales contraintes des SPO modernes sont au nombre de trois : En raison de leur concentration dans les sites Zrigate et Bas R’teb, ces SPO disposent de très peu d’eau superficielle. En plus, l’eau provenant des forages et puits est relativement saline. Ceci a pour conséquences, d’une part, une réduction de l’agrobiodiversité puisque peu de cultures (luzerne et orge) sont praticables, et d’autres part, une usure accélérée du matériel d’irrigation (motopompe à renouveler tous les 3 à 4 ans). En raison de la non-disponibilité d’une large gamme de choix variétal (palmier dattier), il est constaté une spécialisation dans la production des variétés à haute valeur marchande (le cas du Mejhoul). La forte concurrence internationale, suite à la libéralisation du marché, et le coût de pompage constituent aussi des contraintes à signaler dans ce type de SPO. Potentialités

Au niveau des SPO modernes, les agriculteurs ont un niveau de technicité élevé acquis à travers leur longue expérience et grâce à l’encadrement dont ils bénéficient dans la zone. Malgré la concurrence internationale (dattes algériennes, tunisiennes,…), la demande en dattes de qualité reste encore importante. Généralement, ces SPO ne souffrent pas de morcellement, ce qui constitue un atout pour une gestion optimale des moyens de production, en particulier l’eau d’irrigation. Disposant d’un esprit d’entreprise, ces SPO sont plus ouverts à toute initiative visant une amélioration de leur position sur le marché. Dynamique

La tendance vers une multiplication anarchique des puits et le sur-pompage que connaît la palmeraie, en particulier dans le site Bas R’teb, constitue une menace sérieuse pour la durabilité de ces SPO. En exploitant de nouvelles extensions, ces SPO contribuent à la réduction de la pression sur la palmeraie traditionnelle et pourraient, dans le cas d’une gestion raisonnée de la nappe, constituer un pôle d’attraction de nouveaux investissements créateurs

72

Page 75: Rapport Maroc 20041

d’emplois (unités d’emballage, de conditionnement, de transformation et de valorisation des dattes …). 1.1.6. Interactions entre les trois types de SPO Les interactions entre les trois systèmes se limitent à un certain nombre de flux qui circulent d’un type de SPO à un autre. Ainsi, on note une importante utilisation de la main d’œuvre salariée au niveau des SPO intermédiaires et modernes. Cette main d’œuvre est généralement issue des SPO traditionnels. Ces derniers fournissent aussi les rejets de certains Khalt de bonne qualité et qui sont demandés par les SPO modernes qui, en raison de la demande, essayent de diversifier leur production de dattes et de réduire le risque de Bayoud. Les SPO modernes, de part les bénéfices qu’ils dégagent, constituent un modèle à suivre pour les autres types de SPO. Beaucoup de jeunes agriculteurs souhaiteraient avoir un capital et une terre hors de la palmeraie traditionnelle et d’investir dans la production du Majhoul et autres variétés à haute valeur commerciale. Les agriculteurs ne disposant pas de tracteur ou même de motopompe ont recours soit aux travaux à façon généralement réalisés par les SPO modernes et/ou intermédiaires, soit à l’achat d’eau d’irrigation auprès de ceux qui possèdent des puits et des motopompes à débit d’eau suffisant. 1.1.7. Conclusion Les trois types de SPO évoluent dans un même environnement socio-économique et naturel. Indépendamment de leurs ressources et leurs situations économiques qui diffèrent d’un type à un autre, ces SPO font face à un grand nombre de contraintes communes : la rareté et la qualité de l’eau d’irrigation, la concurrence accrue, un désengagement continu de l’Etat en matière de subventions agricoles, les dégâts causés par les maladies, en particulier le Bayoud, l’étroitesse de la propriété et son morcellement excessif, la densité élevée du palmier dattier et de l’olivier entraînant un ombrage insupportable par une large gamme d’espèces de cultures basses, la difficulté d’accès au crédit, la pression sur les ressources (eau) combinée à une répartition non équitable des eaux superficielles entre l’amont et l’aval de oued Ziz. Ajouté à cela, on note une quasi-absence d’actions communes au niveau de la palmeraie pour surmonter ces difficultés, à l’exception de certaines très localisées (creusement de puits pour irrigation commune, achat d’un tracteur dans le cadre d’une coopérative). Le morcellement de la propriété et la dispersion des parcelles rend vain tout effort individuel des agriculteurs en vue d’améliorer la productivité. L’activité agricole à l’intérieur de la palmeraie nécessite, au contraire, des actions communes qui peuvent être bénéfiques aussi bien pour la durabilité des systèmes de production oasiens que pour la sauvegarde de l’agrobiodiversité de la palmeraie. Ces actions communes peuvent concerner l’entretien des canaux d’irrigation, la lutte contre les ravageurs (pucerons, fourmis,…), les maladies, la mise en place de puits pour une irrigation commune, le droit coutumier de partage de l’eau d’irrigation et le renforcement de l’entre-aide (Twiza) en particulier pour le labour.

73

Page 76: Rapport Maroc 20041

DYNAMIQUE Risque de dégradation du niveau de vie du

ménage, Exode rurale, Tendance monoculture (PD), Dégradation de l’agrobiodiversité

-

SDM

SPV

Grande taille du ménage (mo: 10)

C. Fourragères C. Céréalières C. Maraîchères

Palmiers

Arbres Fruitiers

SPA Ovins Bovins

Intégration Agr_Elevage

Subsistance

Fourrages, Sous produits, Fumier, Force animale

Moyens de production limités

Marché Marché

CONTRAINTES Micro-propriété, Morcellement poussé,

Ombrage élevé, Bayoud, Difficulté Accès Crédit, Désintérêt des jeunes

SPO Traditionnel

Stratégie

POTENTIALITES Disponibilité d’eau, Savoir-faire,

Proximité d’Errachidia, Disponibilité de MOF

-

Faible épargne, Capacité d’investissement très faible

Aliments, Animaux Dattes

Intrants Faible MOS

-

74

Page 77: Rapport Maroc 20041

SPA Ovins Bovins

SPV

SPV

+

SDM

Grande taille du ménage

C. Fourragères

C. Céréalières

Palmier

Arbres Fruitiers

Forte intégration Agr_Elevage

Intégration dans le marché, amélioration du niveau de vie

du ménage

Dattes, Olives, Légumes, Fruits

Fourrages, Sous produits, Fumier, Force animale

Moyens production relativement suffisant

Marché

Intrants Moyenne MOS

Marché

CONTRAINTES Morcellement poussé, ombrage élevé, Bayoud, salinité, dépendance de MOS,

coût de production

SPO Intermédiaire

Stratégie

POTENTIALITES Pompage, savoir-faire, capacité de

diversification, volonté d’intégrer le marché

+

Epargne et Capacité d’investissement moyennes

+Aliments, Animaux

DYNAMIQUE Risque de baisse du niveau de la nappe, et

compétitivité économique pourraient affecter l’agrobiodiversité et la durabilité de ces SPO

La maîtrise de l’eau et le marché pourraient les rendre plus viables et durables

Prestations de services + commerce agricole

75

Page 78: Rapport Maroc 20041

SPA intensif et contrôlé basé sur

l’ovin

SPV

+ +

+

SDM

Grande taille du ménage

C. Fourragères

Palmiers dattiers à haute valeur commerciale,

oliviers

Intégration Agr_Elevage

Economie du marché avec une relative spécialisation

Dattes, olives

Fourrages, Sous produits, Fumier, Force animale

Moyens production importants

Marché

Intrants MOS

Marché

CONTRAINTES Bayoud, salinité, gamme de choix variétal limitée, coût du pompage

SPO moderne

Stratégie

POTENTIALITÉS Disponibilité d’eau, encadrement et technicité, esprit d’entreprise, forte

demande en dattes de qualité

+

Epargne, Capacité d’investissement important

+Aliments Animaux

DYNAMIQUE Risque de baisse du niveau de la nappe (sur- pompage) qui pourrait menacer la durabilité de ces SPO. Ces SPO sont en

faveur de la réduction de la pression sur la palmeraie traditionnelle et la désertification

76

Page 79: Rapport Maroc 20041

Site 1 Site 2

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Figure 1-6 : Occupation des sols dans les différents types de SPO Site 1 Site 2

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SPO9 SPO11

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Figure 1-7 : Agrobiodiversité par SPO

77

Page 80: Rapport Maroc 20041

Site n°1 Site n°2

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Figure 1-8 : Age moyen des agriculteurs par SPO Site n°1 Site n°2

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Figure 1-9 : Taille du groupe familial par SPO

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Page 81: Rapport Maroc 20041

Site n°1 Site n°2

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Figure 1-10 : Membres du groupe familial participant aux activités agricoles (%)

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% du groupe familiale àactivité annexe

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Figure 1-11 : Membres du groupe familial travaillant dans une à activité annexe

79

Page 82: Rapport Maroc 20041

1.2. CARACTERISTIQUE ET EVALUATION DE L’AGROBIODIVERSITE La palmeraie d’Aoufouss regorge d'une diversité spécifique et variétale très importante. L’élevage y est représenté essentiellement par la race D’Man pour les ovins et les bovins sont composés de races locales, de croisé et de Pie Noire. Les différentes variétés et races des espèces sont répertoriées dans le tableau suivant :

Tableau 1-4 : Listes des variétés et races des espèces recensées dans la palmeraie d’Aoufouss Espèces végétales Variétés identifiées

Palmier dattier

Boufagouss, Majhoul, Boussardoune, Bouslikhène, Am majhoul, Ighefnderou, Bouskri, Khalt Ibissa, Garne Laâjal, Kerna, Hafs, M’kerkeb, Elhamra, Bellahzid, sbaâ sultan, Ras Lahmar, Khadra, Safranya, Boucham, Admou, Bouzaggagh, Kaabe Laghzal, Baghdadia Minora, khalt Ben Aïssa, Beid el jaj, Loubane, Akadouss, Intifit, khalt Zahra, Ajouji, Kerchaoua, Khalt molle, Khalt demi molle, Khalt sèche

Olivier Picholine marocaine Grenadier Safri, Kh’rifi, Missour, Al hamad, Al âansri, Lablaghmi Figuier Ain Al hajla, Al Bida, Al Khadr, Al Kahla, Out Â’mar Ou H’sayène, Out Â’mar

Ou H’sayène Blé tendre Alkarâa, Moulate ch’âar, Alfartasse Luzerne Beldia, moipa, sonora Fève Sbaï, Gharbi, Baldi Tomate Véta, Azzahafa, Liste Aubergine T’ouila, Lamkarkba Al Kahla, Lamkarkba Al Bida Gombo Al Hamra, Al Bida Espèces animales Races identifiées Ovin D’Man Bovin Local, croisé, pie noire

1.2.1. Le Palmier dattier Le profil variétal du palmier dattier est très riche dans la palmeraie d’Aoufouss avec une trentaine de variétés identifiées. Cependant, la population de palmiers dattiers est fortement dominée par les Khalt ou hybrides issues de semis (Figure 1-12).

Variétés identifiées

35%

Khalt 65%

Figure 1-12 : Répartition des variétés et des Khalts

Au niveau des variétés identifiées, certaines comme Mejhoul, Bouffegous, Boussardoune, Bouslikhane sont particulièrement appréciées par les agriculteurs pour leur qualité supérieure et les revenus élevés qu’elles rapportent. Ce qui justifie leur dominance dans les exploitations par rapport aux autres variétés (Figure 1-13).

80

Page 83: Rapport Maroc 20041

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sbaa soultan1%

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boucham1%

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Safranya1%

el khadra0%

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khalt Zahra3%

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akadouss2% minora

0% admou0%

bouslikhane11%

boussardoune15%

mejhoul28%

bouffegouss10%

Figure 1-13 : Répartition des variétés de palmiers dattiers selon les SPO Les meilleures variétés que sont Mejhoul et Bouffegous sont très sensibles au Bayoud, ce qui constitue une grande contrainte pour l’amélioration des revenus des producteurs. Les Khalts sont réparties selon un critère de consistance qui confère à la datte l’aptitude à une meilleure conservation. C’est ainsi que trois groupes ont été identifiés : les Khalt sèches, les Khalt demi-molles et les Khalt molles qui dominent (Figure 1-14).

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Khalt sèche39%

Khalt demi molle19%

Khalt molle42%

Figure 1-14: Répartition des Khalt selon leur importance dans la palmeraie Cette richesse de la diversité génétique phoenicicole de la palmeraie d’Aoufouss est par ailleurs confrontée à diverses menaces. D’une part, la rareté de l’eau et les maladies (Bayoud, pourriture «Khamej», etc.) affectent une part importante des variétés sensibles et de bonne qualité et d’autre part la sélection des agriculteurs qui s'orientent vers les variétés de haute valeur commerciale. Ceci a pour conséquence un délaissement de certaines variétés qui sont

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Page 84: Rapport Maroc 20041

menacées de disparition. En vue d’identifier les variétés en voie de disparition et celles souhaitées par les agriculteurs, des entretiens individuels ont été confrontés avec des focus group avec des agriculteurs en utilisant des matrices de préférences et de classification (Tableau 1-5). Tableau 1-5 (a) : Classification des variétés selon des critères de préférence des agriculteurs Rang de 1 à 9 Prix

(Dh) Goût Apparence,

couleur Calibre (grosseur)

Sensibilité au Bayoud

Nb de rejets

Facilité de récolte

Mejhoul 1 2 1 1 X 3 3 Boussardoune 2 4 2 5 4 1 Taloubante 4 3 3 3 3 2 Ras lahmar 6 8 6 6 X 2 1 Moijane 3 4 3 2 3 1 Kerna 7 6 4 X peu 1 Assatra 5 5 4 4 2 2 Khalt molle 8 7 5 - 3 Khalt demi-molle 9 9 1 2 Boufaggouss 1 2 2 X 1 2 Classement de 1 à 9 – X : sensible au Bayoud Tableau 1-5 (b) : Classification des variétés selon des critères de préférence des agriculteurs Variétés Classement Présence à Amelkis % de présence Mejhoul 1 1 10 Boufaggouss 2 1 4 Boussardoune 3 1 1 Bid Djaj 4 1 4 Ras lahmar 4 1 2 Bouslikhene 6 1 6 Annajda - 0 0 Admou - 0 0 Karna 5 1 6 Akadouss - 0 0 Intfite - 0 0 Loubane - 0 0 Al Hammar=Bouzagagh 6 1 25 Bouaamrane - 0 0 Al hafse 2 1 1 Boumichare - 0 0 Khalt Azahra - 0 0 Belahzid 5 1 5 Bouzakri - 0 0 Ajouji - 0 0 Karchaoua - 0 0 Al Khadri 1 1 4 Ras al Bouchame 1 1 4 Al Khalt 4 1 80 Classement de 1 à 9 Les résultats ont montré que la variété Mejhoul est la plus prisée, tandis que les khalt sont considérées de moyenne et de mauvaise qualité. Il est aussi remarqué une forte sensibilité des variétés de bonne qualité au Bayoud qui a décimé une grande partie de celles-ci. Le même classement a été effectué au niveau des Khalt et a montré que les dattes molles sont les plus appréciées par les agriculteurs (Tableau 1-6).

82

Page 85: Rapport Maroc 20041

Tableau 1-6 : Classement des dattes Khalt selon leur consistance Khalt Classement Molle : Al Maajoune 1 Sèche : Al yabesse 3 Lamgarjeme 2 Lahchafe 4

1.2.2. Caractérisation de la biodiversité des autres espèces Lors des enquêtes formelles, il a été très difficile d’avoir des informations sur les variétés de cultures basses et des arbres fruitiers pratiqués. En fait, la plupart des agriculteurs de la palmeraie ignorent les noms des variétés qu’ils cultivent. Cependant, certains agriculteurs ont pu faire la différence et par conséquent identifier les variétés cultivées dans la palmeraie. La synthèse des informations fragmentaires obtenues a permis de caractériser certaines variétés. Les variétés répertoriées concernent les espèces suivantes : l’orge, le blé, la luzerne, la fève, l’olivier, le grenadier et le figuier. Cultures céréalières Variétés d’orge Certains agriculteurs font la distinction entre quatre variétés d’orge. Le nombre de rangées de grains par épis est le principal critère de différenciation entre ces quatre variétés. On distingue alors les variétés suivantes :

• Orge à deux rangées de grains ; • Orge à trois rangées de grains ; • Orge à quatre rangées de grains; • Orge à six rangées de grains.

Les variétés à deux et trois rangées de grains par épi sont peu utilisées par les agriculteurs du fait de leur faible productivité. Elles sont considérées comme des mauvaises herbes et sont arrachées des parcelles pour éviter leur multiplication et leur concurrence avec les variétés jugées plus performantes. La variété à quatre rangées de grains par épi est préférée par les agriculteurs grâce à sa forte tolérance à l’ombrage. Cette préférence est justifiée par sa meilleure adaptation à l’ombrage qui caractérise certaines parties de la palmeraie à cause du nombre élevé de palmiers dattiers et d’oliviers. Cet ombrage est encore aggravé par la non pratique de la taille de l’olivier. La variété d’orge à six rangées, bien que plus productive, est plus exigeante en matière d’exposition au soleil et par conséquent moins adaptée à l’ombrage. Variétés de blé dur Dans le cas du blé dur, trois variétés sont distinguées par les agriculteurs selon les critères de besoin en eau d’irrigation et de leur qualité boulangère :

• La variété, dite Lakhal, est facilement identifiable grâce à la couleur noirâtre des poils de son épi. Elle est caractérisée par un cycle végétatif plus long, une forte exigence en eau (six irrigations par cycle) et la couleur rougeâtre de la farine obtenue à partir de ses grains. Ces caractéristiques ne sont pas appréciées par les agriculteurs de la palmeraie qui, par conséquent, ne la cultivent pas ;

83

Page 86: Rapport Maroc 20041

• La variété, dite Labiad3, est facilement repérable grâce à la couleur blanchâtre des poils de son épi. Cette variété présente l’avantage d’avoir un cycle végétatif plus court et une faible exigence en eau (quatre irrigations par cycle). Cependant, le prix de la semence est jugé relativement plus cher que celui des autres variétés de blé dur ;

• La variété, dite Almitre4, est plus productive que les précédentes et présente l’avantage d’être moins exigeante en eau (quatre irrigations par cycle). C’est la variété la plus pratiquée.

Variétés de blé tendre Les variétés de blé tendre, citées par les agriculteurs, sont au nombre de trois et se distinguent par leur précocité, leur tolérance à la sécheresse et leur rendement :

• La variété, dite Alkarâa5, qui est aisément identifiable par son épi dépourvu de poils. C’est une variété qui est facilement attaquée par les moineaux. Cette attaque est encore aggravée par la précocité de cette variété ;

• La variété, dite Moulate ch’âar6, contrairement à la précédente, a un épi poilu. Il s’agit d’une variété relativement résistante à la sécheresse ;

• La variété, dite Alfartasse, est reconnue pour sa faible productivité.

Cultures fourragères Variétés de luzerne En ce qui concerne la luzerne, il existe quatre variétés :

• La variété locale, dite beldia, est la plus pratiquée dans la palmeraie. Elle est coupée jusqu’à dix fois par an et elle est exploitée durant environ 8 ans avant d’être arrachée ;

• La moipa, une variété australienne qui peut produire jusqu’à 120 tonnes/ha ; • La sonora est la moins productive avec seulement 6 coupes/an, qui font au total

environ 80 tonnes/ha. Variétés de maïs Il existe deux variétés de maïs cultivées par les agriculteurs qui se distinguent par la couleur de leurs grains (blancs et jaunâtres). Variétés de fèves Les agriculteurs distinguent trois variétés de fèves, selon le nombre de graines par gousse ou l’origine géographique de la semence :

• La variété à sept graines par gousse, dite "Sbaï7" ; • La fève dite Gharbi8 par référence à l’Ouest du Maroc qui est supposé être son origine

géographique. Cette variété est reconnue par sa grosseur et la couleur blanche de ses graines ;

• La fève locale, dite Baldi, dont la graine est aussi de couleur blanche mais de taille plus petite que celle de la fève Gharbi.

3 Labiad mot du dialecte arabo-marocain signifiant le blanc 4 Almitre mot du dialecte franco-marocain signifiant le mètre 5 Alkarâa mot du dialecte marocain signifiant la chauve 6 Moulate ch’âar mots du dialecte arabo-marocain signifiant celle possédant des cheveux 7 Sbaï mot du dialecte arabo-marocain signifiant il possède sept 8 Gharbi mot du dialecte arabo-marocain signifiant originaire de l’ouest marocain

84

Page 87: Rapport Maroc 20041

Les variétés dites Gharbi et Baldi sont préférées par les agriculteurs en raison de leur forte tolérance à l’ombrage. Cependant, en cas de culture de fèves sur une parcelle plus ensoleillée, la variété dite Sbai est préférée en raison de son rendement plus élevé. Culture maraîchère Variétés de tomate

• La variété dite Véta, est une variété grimpante, à feuillage plus dense permettant la protection du fruit contre la chaleur d’été. C’est une variété très productive à fruit de gros calibre et de forme ronde ;

• La variété dite Azzahafa, est une variété non grimpante, à feuillage moins dense et par conséquent le fruit est moins protégé contre la chaleur d’été. C’est une variété relativement productive mais son fruit est de petite taille ;

• La variété dite la liste, est une variété grimpante, à fruit de petit calibre et dont le goût est plus acide ;

Variétés d’aubergine

• La variété dite T’ouila, produisant un légume plus allongé ; • La variété dite Lamkarkba Al Kahla, produisant un légume moins allongé de couleur

noire et qui est relativement rond ; • La variété dite Lamkarkba Al Bida, produisant un légume moins allongé de couleur

blanchâtre et relativement rond. Son fruit a un goût piquent. Variétés du Gombos

• La variété dite Al Hamra, produit un légume plus long et de couleur rougeâtre ; • La variété dite Al Bida, produit un légume plus court et de couleur verdâtre.

Variétés de courge

• La variété R’tili, produit un légume très sucré de couleur verdâtre et dont le poids est de 5 kg ;

• La variété Kabawa, produit un légume de couleur jaunâtre. Il est moins sucré que celui de la précédente variété, mais de poids plus important qui atteint 15 kg.

Variétés de courgette

• La variété dite B’sibcie, caractérisée par un légume plus long et présentant une courbure en forme de crochet dans sa partie supérieure. De couleur verdâtre, elle est de taille relativement grande;

• La variété dite Garâa Sghira, présentant un légume de petite taille et de couleur verte plus foncée.

Variétés d’arbres fruitiers Variétés d’oliviers Pour l’olivier, la variété appelée Picholine marocaine est la plus répandue chez les agriculteurs de la palmeraie. Néanmoins, il existe d’autres variétés d’oliviers d’origine espagnole (Picoile et Gordale). Ce sont essentiellement des olives de table. Variétés de figuiers Sur la base de la couleur externe du fruit, de la taille des feuilles et de l’importance du feuillage, les agriculteurs distinguent six variétés de figuier :

85

Page 88: Rapport Maroc 20041

• La variété dite Ain Al hajla9, reconnaissable par son feuillage plus dense et la couleur rougeâtre de son fruit. La plus consommée en raison du très bon goût de son fruit, elle produit un fruit de plus gros calibre ;

• La variété dite Al Bida, produit des figues de couleur verdâtre et possède un feuillage moins dense que la précédente ;

• La variété dite Al Khadr est caractérisée par un fruit de couleur verte foncée et des feuilles de petite taille ;

• La variété dite Al Kahla, identifiable grâce à la couleur noirâtre de son fruit, possède des feuilles de petite taille. C’est la variété la plus résistante à la sécheresse ;

• La variété dite Out Â’mar Ou H’sayène, produisant un fruit de couleur rougeâtre, possède un feuillage relativement moins dense ;

• La variété dite Al Fouqaâ, est une variété stérile, appelée aussi D’kar. Variétés de grenadiers Tableau 1-7: Classification des variétés selon des critères de préférence des agriculteurs Nom local de

la variété Couleur de

la pulpe Goût du

fruit Présence de

pépins Productivité Précocité Valeur

marchande Safri Blanche Le plus

sucré Sans pépins Moins

productive Précoce 6,00 Dh/kg

Kh’rifi Jaunâtre Moins sucré Avec pépins Plus productive

Tardive 3,00 Dh/kg

Missouri rougeâtre Le moins sucré

Sans pépins Plus productive

Plus tardive 3,00 Dh/kg

Al hamad Acide Al âansri Jaunâtre Lablaghmi Rougeâtre Sucré Peu de

pépins

La variété Lablaghmi est la préférée en raison de son fruit plus charnu et de calibre moyen. 1.2.3.Conclusion L’agrobiodiversité est en nette dégradation à cause de la rareté et de la salinité de l’eau, ainsi que de certaines maladies, comme le Bayoud. En ce qui concerne le palmier dattier, la plupart des agriculteurs ont signalé une régression importante des populations de variétés de haute valeur commerciale mais sensibles au Bayoud et au Khamej (Mejhoul, Bouffegouss, Bousserdoune, Kerna, Bouskri, Bouslikhane, etc.). Ces variétés sont essentiellement destinées à la vente et constituent la principale source de revenus des agriculteurs. La conservation de ces espèces in-situ devient ainsi une condition vitale pour la durabilité de ces systèmes de production. Dans ce sens, les variétés que les agriculteurs souhaitent cultiver ont été répertoriées en vue de faciliter toute action de développement. Il s’agit des variétés de bonne qualité précitées et d’autres réputées résistantes au Bayoud comme la variété Najda sélectionnée par l’INRA. Par ailleurs, l’introduction du pompage a contribué à la réduction de la sole céréalière (orge surtout) au profit des cultures rentables comme le maraîchage et la luzerne. Cette dernière est cultivée même si l’exploitant ne possède pas d’animaux parce qu’elle est vendue dans le souk et dans les centres urbains. L’utilisation de la luzerne est devenue très importante depuis la fin des années 80. 9 Ain Al hajla mot arabe signifiant oeil de perdrix

86

Page 89: Rapport Maroc 20041

De même, la disparition de variétés locales de blé dur (Fartas et Cherguia) de bonne qualité boulangère et adaptées a été constatée (introduction des variétés sélectionnées). Cette régression de la diversité variétale a aussi touché toutes les autres espèces : orge, vigne, prunier, figuier, cognassier, plantes maraîchères… L’effectif du troupeau D’Man est aussi en nette régression à cause du manque d’alimentation, cela explique la diminution de la pratique du fumier (certaines exploitations ont réduit la taille du troupeau à 90%).

La race locale bovine Beldi a presque disparu de la palmeraie d’Aoufouss depuis l’introduction des races améliorées très exigeantes en alimentation mais productives, surtout avec la création des coopératives laitières. Cette régression de l’agrobiodiversité fait appel à une action commune des chercheurs, agriculteurs, développeurs et collectivités locales pour sauvegarder les espèces, variétés et races menacées et réintroduire celles disparues. Enfin, dans l’étude des contraintes qui pèsent sur l’agrobiodiversité, il faut aussi analyser les pratiques culturales et évaluer leur impact sur cette agrobiodiversité. C’est l’objet du prochain chapitre. 1.3. CARACTERISATION DES SYSTEMES DE PRODUCTIONS VEGETALES ET ANIMALES 1.3.1. Caractérisation des systèmes de productions végétales Comme la plupart des systèmes de production oasiens, les systèmes de culture dans la palmeraie d’Aoufouss sont caractérisés par l’association palmier dattier (Phoenix dactilifera), olivier (Olea europea), grenadier (Punica granatum), figuier (Ficus carica L.), amandier (Amygdalus communis), autres fruitiers, luzerne (Medicago sativa L.), fève, orge (Hordeum vulgare), blé tendre (Triticum aestivum), blé dur (Triticum durum), sorgho (Soghum vulgare), maïs (Zea mays) et les cultures maraîchères. 1.3.1.1. Occupation des sols L’arboriculture Elle est pratiquée en association avec les autres cultures sous-jacentes. L’effectif total estimé auprès de l’échantillon est de 15 531 pieds. Le palmier dattier est le plus important, il représente 72% de l’effectif global, suivi de l’olivier avec 23% (Figure 1-15). Les autres arbres fruitiers ne représentent que 5% environ de l’effectif total soit 940 pieds. Les plus importants sont le grenadier et le figuier, tandis que les agrumes sont quasi inexistants. La production des fruitiers est généralement destinée à la consommation des ménages (Figure 1-16).

87

Page 90: Rapport Maroc 20041

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Autres arbres fruitiers

5%

Olivier23%

Palmier dattier72%

Figure 1-15 : Pourcentage du palmier dattier et de l’olivier au niveau des agriculteurs enquêtés

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Figure 1-16 : Pourcentage des espèces arboricoles au niveau des agriculteurs enquêtés

La forte dominance du palmier dattier et de l’olivier justifient leur place importante dans la formation des revenus des agriculteurs. Les cultures basses Les principales cultures rencontrées dans la palmeraies sont : la luzerne, la fève, l’orge, le blé et les cultures maraîchères. La luzerne est la culture la plus pratiquée. Les types de successions culturales observées sont : légumineuse-céréale (luzerne-blé tendre) ; céréales-cultures maraîchères ; jachère-céréales. La céréaliculture Les céréales sont essentiellement destinées à la consommation humaine et animale dans la palmeraie. Le blé tendre est le plus pratiqué par les agriculteurs avec plus de 50% des superficies emblavées en céréales qui s’élèvent à 60 ha (Figure 1-17).

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Page 91: Rapport Maroc 20041

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Blé tendre65%

sorgho3%

maïs2%orge

18%

Blé dur12%

Figure 1-17 : Répartition des espèces selon la superficie totale occupée par les céréales

L’analyse de l’évolution des emblavures céréalières dans une dizaine d’années a montré une légère régression des superficies de blé tendre et d’orge. Cela pourrait être dû à la contrainte d’eau qui se fait de plus en plus pressante surtout au niveau des systèmes de production situés dans la zone avale de l’oued (Figure 1-18). Cela aussi dénote une régression de la diversité variétale avec la disparition des espèces sensibles à la sécheresse.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Blé tendre Blé dur orge maïs sorgho

superficie actuelle (ha) superficie 10 ans (ha)

Figure 1-18 : Superficies occupées par les espèces de céréales et leur évolution depuis 10 ans Les légumineuses alimentaires Elles sont représentées par la fève qui occupe la majorité des superficies emblavées avec 15,5 ha et le petit pois. Ces cultures sont classées dans le maraîchage compte tenu de leurs caractéristiques agronomiques. Elles sont consommées soit en vert ou en sec pour la contribution à l’alimentation du bétail. Tableau 1-8 : Evolution de la superficie cultivée de légumineuses alimentaires

Légumineuses alimentaires Superficie actuelle (ha) Superficie 10 ans (ha) Fève 15,5 16

Petit pois 0,1 0

89

Page 92: Rapport Maroc 20041

En ce qui concerne l’analyse de l’évolution de ces légumineuses dans la palmeraie, il ressort que la culture de la fève n’a pas connu de grande dynamique dans le temps comme dans l’espace, tandis que la culture du pois émerge, d’où une augmentation de l’agrobiodiversité. Les cultures fourragères La luzerne constitue la principale culture fourragère dans la zone et domine toutes les autres cultures basses sur le plan de la superficie emblavée. En plus du rôle qu’elle joue dans l’alimentation animale, elle occupe une place importante dans l’assolement et, ainsi, elle participe pour beaucoup dans le maintien ou l’amélioration de la fertilité des sols. Elle est généralement placée en tête de rotation avant les céréales. Le rendement en luzerne atteint dans la palmeraie en moyenne 80 tonnes/ha/an soit 9 à 10 coupes par an et les variétés cultivées s’adaptent bien aux conditions édaphoclimatiques de la zone. Ces multiples avantages de la culture de la luzerne dans les systèmes de production pourraient être une explication de l’augmentation des emblavures durant ces dix dernières années. Tableau 1-9 : Evolution de la superficie cultivée de cultures fourragères

Culture fourragère Superficie actuelle (ha) Superficie 10 ans (ha) Luzerne 52 31

Les cultures maraîchères Elles jouent un rôle important dans la formation indirecte des revenus des agriculteurs de la palmeraie à travers l’autoconsommation. Cette importance peut être illustrée par la forte évolution des superficies emblavées en maraîchage dans les dix dernières années (Figure 1-19). Les espèces les plus cultivées sont la carotte, la courgette, l’oignon et le chou du fait de l’importance des revenus qu’ils fournissent. Elles sont surtout cultivées après les céréales ou la luzerne. Le maraîchage se fait sur de petites parcelles (10m x 1m) situées généralement à côté de la seguia ou de la rivière (exigence en eau) et des ksour pour une meilleure surveillance. Les principales cultures sont : l’oignon, l’ail, la tomate, la carotte, l’aubergine, le navet. Les périodes de semis s’étalent comme suit : oignon (juin-juillet) ; carotte (janvier-mars) ; fève (mars) ; tomate (avril).

00,10,20,30,40,50,60,70,80,9

tomate

nave

t

carot

tepo

ivre

courg

ette

courg

e

oigno

nlai

tue chou

gombo

superficie actuelle (ha) superficie 10 ans (ha)

Figure 1-19 : Superficies occupées par les espèces maraîchères et leur évolution depuis 10 ans

90

Page 93: Rapport Maroc 20041

La jachère La superficie laissée en jachère est considérée comme la différence entre la superficie agricole utile totale exploitée et celle occupée par les cultures basses sans prendre en compte le palmier dattier et l’olivier. La jachère représente une superficie en moyenne de 74 ha environ au niveau de l’échantillon (Figure 1-20). Son existence n’est pas seulement d’ordre agronomique mais surtout due à la rareté de l’eau d’irrigation au niveau des seguias ou au manque de moyens financiers pour le fonçage de puits et la couverture des frais de pompage, etc.

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jachère73,9 ha

28%

SAUT191,6 ha

72%

Figure 1-20 : Superficie de la jachère par rapport à la SAUT exploitée.

En conclusion, il apparaît que la rareté de l’eau d’irrigation constitue la principale explication de la faiblesse des superficies emblavées surtout en maraîchage et l’abandon de certaines variétés sensibles au déficit hydrique. Mais en dehors du manque d’eau, d’autres facteurs comme les pratiques culturales peuvent aussi affecter la productivité des cultures et causer la perte de biodiversité. 1.3.1.2. Analyse des pratiques culturales et leur impact sur l’agrobiodiversité et la durabilité des SPO Analyse de la conduite des cultures Les itinéraires techniques sont généralement les mêmes au niveau des exploitations agricoles enquêtées. En effet, la presque totalité des agriculteurs n’applique pas les doses recommandées en engrais et n’effectue pas de traitement phytosanitaire à cause de leurs faibles revenus. Les agriculteurs utilisent généralement comme engrais de fond d’importantes quantités de fumier produites dans l’exploitation et de l’engrais de type 14-28-14. L’urée (46%) est utilisée comme engrais de couverture sauf pour la luzerne et la fève qui ne nécessitent pas d’apport d’azote. Dans ce sens, il a été noté un manque de maîtrise du plan de fumure avec une utilisation non raisonnée de l’engrais (la luzerne reçoit plus d’engrais qu’il n’en faut, l’arrière fumure n’est pas toujours prise en compte). Les semences sont achetées au marché local à des prix inférieurs à ceux pratiqués par le CMV d’Aoufouss. Par ailleurs, l’eau d’irrigation et la main d’œuvre salariée constituent aussi des charges très coûteuses pour les systèmes de production traditionnels et intermédiaires. En effet, la plupart des agriculteurs achètent l’eau des puits équipés de motopompe du fait de la rareté de l’eau et

91

Page 94: Rapport Maroc 20041

des difficultés de gestion de l’eau au niveau des seguias. Par souci de rationalisation de l’utilisation de l’eau dans la parcelle, les arbres ne sont pas irrigués directement mais profitent des apports d’eau des cultures basses. Il en est de même pour la fertilisation, ce qui a un effet direct sur la productivité des cultures. A propos de la main d’œuvre salariée, les systèmes de production, dans l’ensemble, dépendent fortement de ce facteur à cause du vieillissement des exploitants et de l’exode rural des jeunes. Les différentes opérations qui nécessitent plus de main d’œuvre sont essentiellement la préparation du sol y compris la fertilisation de fond, le semis, la pollinisation du palmier dattier, le désherbage manuel et la récolte (olivier, palmier dattier, cultures basses). Il faut signaler aussi une perte notable de savoir-faire due à l’exode rural de certains spécialistes de la pollinisation du palmier dattier, sélectionneurs traditionnels des meilleures variétés et surtout des jeunes qui devaient assurer la relève. Le travail du sol se fait rarement au tracteur à cause de l’état morcelé des parcelles et à la cherté des tarifs de location. Il est pour la plupart effectué à l’aide de sape (outil traditionnel) et consiste essentiellement à un retournement du sol après les récoltes, à un ameublissement du sol juste avant les semis, suivi d’un nivellement et à la confection de planches pour les cultures maraîchères. Ces travaux nécessitent généralement une main d’œuvre importante. Parallèlement à ces conduites culturales de type traditionnel, il a été observé un certain degré d’intensification au niveau des extensions modernes de la palmeraie où les agriculteurs possèdent une certaine capacité financière pour l’approvisionnement en intrants, en aliments de bétail et le recrutement de la main d’œuvre salariée. Cependant, quelque soit le type de système de production, les conditions agroécologiques, l’environnement socio-économique et le savoir-faire font que les itinéraires techniques ont un impact sur l’agrobiodiversité et sur les revenus des agriculteurs. Impact des pratiques culturales sur l’agrobiodiversité L’analyse des conduites culturales a permis de faire ressortir des contraintes qui pèsent sur la sauvegarde de l’agrobiodiversité dans la palmeraie. Les impacts évalués ont concerné les principales cultures (palmier dattier, olivier, luzerne et blé tendre) qui reflètent largement le mode de pratiques culturales chez les agriculteurs enquêtés. L’étude de ces impacts est répertoriée dans les tableaux suivants :

92

Page 95: Rapport Maroc 20041

Tableau 1-10 : Impact des conduites culturales du palmier dattier sur l’agrobiodiversité

Palmierdattier

Conduite culturale Observations Impacts sur l’agrobiodiversité

Renouvellement des plantations

Dominance des rejets - Sélection des rejets des variétés de haute valeur commerciale mais sensibles au Bayoud

- Régression de la biodiversité (tendance à la disparition des variétés à faible valeur commerciale et des variétés sensibles)

Plantations - Non maîtrise des techniques de plantations de rejets - Forte densité de plantations (spontanées et rejets) - Rejets non enlevés

- Pertes de jeunes rejets - Faible taux de reprise des rejets - Difficulté dans les opérations (irrigation, pollinisation, récolte)

- Tendance à la disparition des variétés à faible nombre de rejets - Ombrage qui conduit à la réduction de la diversité spécifique et variétale des cultures basses

Irrigation - Irrigation de type gravitaire - Irrigation par pompage

- Pertes d’eau par infiltration et évaporation - Propagation du Bayoud et autres maladies fongiques - Augmentation du nombre de puits

- Baisse de la nappe phréatique - Augmentation de la salinité - Réduction de l’agrobiodiversité (variétés sensibles à la sécheresse, à la salinité et au Bayoud)

Fertilisation Profite de la fertilisation des cultures basses

Plan de fumure non maîtrisé - Diminution de la vigueur des arbres et potentiel génétique non exprimé - Baisse de la productivité

Taille - Diminuer la densité du régime pour avoir des dattes de gros calibre

Concerne seulement les variétés de haute valeur commerciale

Préserver la durabilité de la productivité des variétés de haute valeur commerciale

Traitement phytosanitaire

- Méthode de lutte traditionnelle (cendre, brûlure…)

Traitement limité aux variétés de haute valeur commerciale

Tendance à la régression de l’agrobiodiversité due aux maladies (Bayoud, Khamej)

Pollinisation - Pollinisation orientée vers une petite production (20 kg/pied) mais des dattes de gros calibre - 6 pieds pollinisés par personne et par jour

-Vieillissement des agriculteurs expérimentés - Tendance à négliger la pollinisation de certaines variétés - Recours à la main d’œuvre salariée

- Préserver la durabilité de la productivité de l’arbre - Tendance à la disparition de certaines variétés de moindre qualité - Perte de savoir-faire local en matière de conservation de la biodiversité

Récolte - Pertes de production et de la qualité des dattes

- Forte densité de plantations - Technique non appropriée

Favorise les plantations spontanées

93

Page 96: Rapport Maroc 20041

Tableau 1-11: Impact des conduites culturales de l’olivier sur l’agrobiodiversité

Olivier Conduite culturale Observations Impacts sur l’agrobiodiversité Plantations - Forte densité de

plantations - Ombrage des parcelles

-Effets négatifs sur le développement et la productivité des cultures basses

- Disparition des espèces non tolérantes à l’ombrage - Vieillissement du patrimoine oléicole - Abandon de parcelles - Conflits sociaux

Taille - Tailles de rajeunissement et d’entretien non pratiquées

- Ombrage - Prolifération des ravageurs - Difficultés de contrôle phytosanitaire

- Disparition des espèces non tolérantes à l’ombrage - Abandon de parcelles - Conflits sociaux - Productivité des arbres affectée - Foyer de maladies et ravageurs

Irrigation - Irrigation de type gravitaire - Profite de l’apport d’eau des cultures basses - Irrigation par pompage

- Besoins en eau non contrôlés - Forte compétition entre plantes

- Baisse de la nappe phréatique - Augmentation de la salinité - Réduction de l’agrobiodiversité variétés sensibles à la sécheresse et à la salinité

Fertilisation - Profite de la fertilisation des cultures basses

Plan de fumure non maîtrisé - Diminution de la vigueur des arbres et potentiel génétique non exprimé - Baisse de la productivité

Traitement phytosanitaire

- Traitement phytosanitaire non effectué

-Dégâts causés par les ravageurs (Psylle), mouche - Chute de la production

- Baisse de la productivité - Potentiel génétique de production des variétés non exprimé

Récolte - Gaulage- Pertes de production (qualité) - Vigueur de l’arbre affectée

- Faibles rendements - Qualité de l’huile affectée

- Baisse de la productivité des variétés - Potentiel génétique de production des variétés affecté

94

Page 97: Rapport Maroc 20041

Tableau 1-12 : Impact des conduites culturales de la luzerne sur l’agrobiodiversité

Luzerne Conduite culturale Observations Impacts sur l’agrobiodiversité Choix variétal - Choix variétal par rapport au

prix des semences

- Difficultés dans l’identification des variétés cultivées

- Non valorisation des variétés locales - Choix orienté vers les variétés introduites

Préparation du sol et semis

- Nivellement des parcelles à la sape - Dose de semis 10 kg/ha

- Difficulté de la mécanisation

- Potentiel des variétés sous exploité à cause du mode de préparation du lit de semences

Fertilisation - Dominance de la formule 14-28-14 (250 kg) et -2,5 T de fumier

- Cherté des intrants - Plan de fumure non maîtrisé - Non-exploitation du potentiel de fixation d’azote de la luzerne

- Non optimisation du potentiel de production des variétés - Tendance à la disparition des variétés locales

Irrigation - Fréquence d’irrigation : 2 heures tous les 15 jours

- Non maîtrise des besoins des cultures en eau

- Tendance à l’abandon des variétés sensibles à la sécheresse - Gammes de Variétés adaptées (moins exigeantes en eau) cultivées limitées

Traitement phytosanitaire

- Traitement phytosanitaire non effectué

- Dégâts importants des pucerons

- Menace à la disparition de certaines variétés sensibles - Régression de l’agrobiodiversité

Récolte - Rendement moyen 80 tonnes/ha/an (9 coupes/an)

- Peut être amélioré - Non optimisation du potentiel de production des variétés

Recommandations - Valorisation des variétés locales - Faciliter l’accès au crédit - Sensibilisation sur les méthodes de lutte biologiques (IPM) - Sensibilisation sur les normes techniques de production

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Page 98: Rapport Maroc 20041

Tableau 1-13 : Impact des conduites culturales du blé tendre sur l’agrobiodiversité

Blé tendre Conduite culturale Observations Impacts sur l’agrobiodiversité Choix variétal - Choix variétal par rapport au

prix des semences

- Difficultés dans l’identification des variétés cultivées

- Tendance à l’utilisation de variétés introduites dans le marché - Tendance à la substitution variété locale – variétés introduites

Préparation du sol et semis

- Nivellement des parcelles à la sape - Dose de semis (35kg/ha)

- Difficulté de la mécanisation

- Potentiel des variétés sous exploité à cause du mode de préparation du lit de semences

Fertilisation - Dominance de la formule 14-28-14 (80 kg/ha) - d’urée 46% (40 kg/ha) - de fumier (1,8T/ha)

- Cherté des intrants - Plan de fumure non maîtrisé

- Non-optimisation du potentiel de production des variétés

Désherbage - Manuel et se fait en fonction de l’importance des mauvaises herbes

- Opération généralement tardive - Rendement affecté (perte de 30% environ de la production)

Irrigation - Fréquence d’irrigation : 2 heures tous les 15 jours

- Non maîtrise des besoins en eau des cultures

- Tendance à l’abandon des variétés sensibles à la sécheresse - Gammes limitées de variétés adaptées (moins exigeantes en eau)

Traitement phytosanitaire

- Traitement phytosanitaire non effectué

- Baisse de la productivité des cultures - Menace à la disparition de certaines variétés sensibles - Régression de l’agrobiodiversité

Récolte - Rendement moyen 1 tonne/ha - Faible productivité - Potentiel de production des variétés sous exploité Recommandations - Valorisation des variétés locales

- Faciliter l’accès au crédit - Sensibilisation sur les méthodes de lutte biologiques (IPM) - Sensibilisation sur les normes techniques de production

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Page 99: Rapport Maroc 20041

1.3.2.Conclusion L’analyse de l’impact des pratiques culturales sur l’agrobiodiversité interpelle la recherche agronomique et tous les acteurs concernés par la question, à œuvrer ensemble dans un cadre de partenariat pour la réhabilitation de la situation et la sauvegarde de ce qui existe. 1.3.3. Evaluation économique des cultures Il est très difficile de calculer de façon précise la rentabilité d’une culture dans les systèmes de production à cause de l’inexistence d’une comptabilité, du non-respect des itinéraires techniques, de l’exiguïté des parcelles, de l’évaluation du coût de la main d’œuvre familiale, de la fumure organique, de l’eau (distribuée pour toutes les cultures dans la parcelle), de l’amortissement des équipements agricoles et de l’estimation du coût de la terre (souvent prise en location). Le Tableau 1-14 montre un bénéfice brut des cultures de luzerne et de blé tendre pour donner une idée sur les facteurs de production qui exigent généralement des dépenses au niveau de l’exploitation. La main d’œuvre salariée constitue le facteur le plus important et qui coûte plus cher aux agriculteurs à cause de l’exode rural massif des jeunes vers les grandes villes. Les résultats montrent que la culture de la luzerne est très intéressante pour les agriculteurs, car elle génère une marge brute assez importante. Cela pourrait expliquer la dominance de cette culture dans l’assolement. En outre, c’est la principale source fourragère de la palmeraie et certains agriculteurs font de la luzerne uniquement pour la commercialisation. Pour ce qui concerne le blé tendre, il dégage une marge négative due essentiellement à la faiblesse des rendements par rapport à la forte demande en main d’œuvre salariée. C’est une grande contrainte pour les agriculteurs dans la mesure où il est essentiellement destiné à la consommation des ménages.

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Page 100: Rapport Maroc 20041

Tableau 1-14 : Evaluation économique des cultures

Charges Cultures Quantité Prix unitaire (Dh) Total charges (Dh) Luzerne 250 kg 2,7 675 Engrais (kg/ha) Blé tendre 100 kg et 50 kg urée 1,65 et 2,35 165 et 117,5 Luzerne 3500 kg 0 0Fumier Blé tendre 2300 kg 0 0 Luzerne 37 kg 42,5 1572,5Semences

(kg/ha) Blé tendre 131 kg 3 393 Luzerne 2 heures x 24 20 960 Irrigation Blé tendre 2 heures x 12 20 480 Luzerne 6 hommes x 6 jours +

4femmes x 12 jours 40 Dh/homme/jour ; 25Dh/femme/jour 2640 Main d’œuvre

salariée Blé tendre 8 hommes x 10 jours 40 Dh/homme/jour 3200 Luzerne 80 000 0,5 40 000 Production

(kg/ha) Blé tendre 1 000 3 3 000

Charges variables (Dh) Cultures Produittotal (Dh) Engrais

(Dh) Fumier (Dh)

Semences (Dh)

Produits Phytosanitaires.(Dh)

Irrigation (Dh)

Main d’œuvre salariée (Dh)

Total charges (Dh)

Marge brute (Dh)

Luzerne 40 000 675 0 1572,5 0 960 2 640 5 847,5 34 152,5 Blé tendre 3 000 282,5 0 393 0 480 3 200 4 355,5 -1 355,5

98

Page 101: Rapport Maroc 20041

1.3.4. Analyse des systèmes de production animale Le cheptel est essentiellement composé d’ovins et de bovins (Figure 1-21). Les ovins, élevés généralement par tous les agriculteurs, sont représentés par la race D’Man uniquement. L’élevage est effectué à l’intérieur des maisons dans des bergeries. Sur l’ensemble de l’échantillon, un effectif de 792 ovins D’Man et de 56 bovins composés de races locales, de croisés et de pie noire a été recensé.

jeunes 35%

géniteurs 21%

reproductrices 44%

ovins

jeunes 41%

géniteurs 11%

reproductrices 48%

bovins

Figure 1-21 : Répartition des jeunes, géniteurs et reproductrices par espèce Les différents types de sujet (jeunes, reproductrices et géniteurs) vivent dans un même local, ce qui pose souvent des problèmes de consanguinité. Dans ce sens, l’ORMVA/TF a initié des formations sur la conduite de l’élevage au niveau des coopératives d’élevage de la palmeraie. Les résultats de ces actions ont permis de contrôler les mises-bas par rapport au potentiel de la race et à la disponibilité des aliments. Sur le plan des conduites sanitaires, il a été constaté que peu d’agriculteurs ont recours aux soins vétérinaires et même dans ce cas, ils utilisent d’abord leurs propres remèdes. Cela a comme conséquence un manque de valorisation du potentiel de production de la race D’Man (2 agnelages par an avec 2 ou 3 par mise-bas). 1.3.4.1. Alimentation animale Elle est essentiellement composée de la luzerne (69 %) (Figure 1-22). Les autres aliments viennent surtout en complément durant les périodes de déficit alimentaire (calendrier fourrager). Le calendrier fourrager montre que les autres aliments (paille des céréales, déchets de dattes, pulpe sèche des betteraves) sont distribués aux animaux surtout pendant la période de repos végétatif de la luzerne.

Pal_prod_bet 2%

Dat_pro_bet 3%

Maïs_prod_bet 0%

Org_Prod_bet

Figure 1-22 : Composition et proportion des aliments de bétail au cours de l’année 1%

Psb_ach_bet 6%

pal_ach_bet 7%

son_ach_bet 6%

Maïs_ach_bet 0%

Org_ach_bet 1%

Luz_ach_bet 5%

Luz_Prod_bet 69%

99

Page 102: Rapport Maroc 20041

Calendrier 1 : Alimentaire du bétail Oct. Nov. Dec. Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept.

Luzerne, maïs, orge, paille de blé Luzerne séchée, maïs séché, déchets de dattes, pulpe sèche de betterave, paille de blé, d’orge, son acheté.

1.4. ROLE DE LA FEMME AU SEIN DES SYSTEMES DE PRODUCTION La femme joue un rôle double dans la palmeraie d’Aoufouss. Son premier rôle est lié à l’éducation, l’entretien et le bien-être de la famille à travers toutes les tâches domestiques qu’elle réalise. Par ailleurs, elle a un rôle productif fondamental dans les systèmes de production compte tenu de sa forte participation aux différentes activités agricoles en matière de cultures et d’élevage. La quasi-totalité des exploitants enquêtés ont recours à une main d’œuvre féminine tant familiale que salariée pour moult travaux agricoles. Malheureusement, sa part dans la production est souvent sous-estimée et ignorée parce que rarement comptabilisée. Une étude réalisée par l’ORMVA/TF sur la femme rurale dans sa zone d’action (ORMVA/TF, 1993) a révélé que :

• Plus de 80% des femmes participent aux travaux agricoles ; • Environ 55% des femmes rurales sont âgées de moins de 40 ans ; • Le budget temps journalier des femmes se répartit comme suit :

Travail domestique : 50 % ; Travail au champ : 21 % ; Travail lié à l’élevage : 19 % ; Activités artisanales : 10 % ;

1.4.1.Travaux domestiques Ces travaux sont communs à toutes les femmes quelque soit leur origine ethnique et concernent toutes les tâches ménagères effectuées à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du foyer, et qui sont nécessaires à l’entretien et au bien-être de la famille (Photo 1-10). Ils consistent en :

• L’éducation des enfants ; • La préparation de la nourriture ; • L’approvisionnement en eau et en bois de feu; • La lessive ; • L’entretien du foyer ; • Le stockage et la conservation des produits agricoles.

100

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Photos 1-10 : Préparation du couscous par des femmes à B’laghma Il est judicieux de noter que, dans la plupart des cas, les tâches ménagères sont confiées aux jeunes filles et jeunes femmes du groupe familial, alors que les travaux réalisés à l’extérieur de la maison sont pris en charge par les femmes âgées. 1.4.2. Travaux agricoles Le degré de participation de la femme aux activités agricoles diffère selon l’origine ethnique. L’enquête a révélé que la femme berbère est plus active ; son activité s’étend au travail champêtre à la fois en tant qu’aide familiale et que main d’œuvre salariée. Par contre, la femme arabe pour des raisons culturelles, n’est impliquée que dans les travaux réalisés à l’intérieur de la maison tels que l’entretien du bétail et la transformation des produits. Cependant, certaines catégories de femmes arabes, d’origine «H’ratin », pour des raisons économiques, participent activement aux travaux agricoles. Travaux champêtres

Les femmes, notamment chez les ethnies berbères, interviennent essentiellement à l’aval du cycle de la production agricole, en l’occurrence au niveau de la récolte des produits. Par contre, elles sont presque absentes pour les activités de labour, de semis et de fertilisation qui sont entièrement prises en charge par les hommes. Au titre de travaux au champ, la femme exécute les tâches suivantes :

• La récolte des cultures maraîchères ; • La récolte des olives ; • Le cueillette des dattes ; • Le fauchage de la luzerne ; • La moisson des céréales ; • Le transport après récolte ; • Le désherbage.

Cependant, les femmes appartenant aux ethnies arabes à l’égard des femmes berbères prennent en charge, à l’intérieur de la maison, les tâches qui constituent un prolongement du travail dans les champs. Ces tâches consistent au séchage de la luzerne (Photo 1-11), au tri, au séchage et à la transformation des dattes, ajouté à cela la préparation de la nourriture pour les ouvriers en saisons de labour et de récolte. Ce sont les femmes âgées qui, généralement,

101

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prennent en charge les travaux agricoles effectués sur l'exploitation. Cependant, certaines jeunes femmes exécutent ces travaux lorsqu'elles sont responsables de famille.

Photos 1-11 : Fauchage de la luzerne à Amelkis

Production animale

L’élevage est l’activité agricole principale à l’intérieur du foyer, commune à toutes les femmes de la zone, quelque soit leur origine ethnique (Photo 1-12). Les travaux effectués à cet effet sont :

• L’alimentation du bétail ; • L’entretien des locaux ; • La traite et le battage du lait ; • L’abreuvement du bétail.

En matière d’élevage, il n’y a pas de répartition des tâches entre les différentes catégories d’âge. Ces travaux sont exécutés par l’ensembles des femmes du ménage.

Photos 1-12 : Élevage de D’Man et cuniculture à Ouled-Chakeur

102

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1.4.3. Travaux d’artisanat Les travaux d’artisanat ne constituent pas une activité principale des femmes de la palmeraie d’Aoufouss. Ces travaux ne sont pratiqués que par certaines femmes à des fins de d’autoconsommation essentiellement, les débouchés de commercialisation étant limités. Les femmes qui ont la possibilité de faire du commerce sont adhérentes à des coopératives de production. Les activités d’artisanat ne sont effectuées que pendant les temps libres lorsque toutes les tâches quotidiennes, ménagères ou agricoles sont achevées. Compte tenu de la lourdeur et la multiplicité de ces travaux, la femme ne dispose que de très peu de temps pour la pratique de l’artisanat (Photo 1-13).

Photos 1-13 : Fabrication de couffins à Ksar Jdid

1.4.4. Calendrier journalier des femmes Le calendrier journalier des femmes élaboré lors des entretiens avec deux groupe s de femmes a permis de connaître leur emploi du temps et d’évaluer le poids des différentes tâches les unes par rapport aux autres (Calendrier 2). Le calendrier journalier des femmes a permis donc de faire ressortir la lourdeur des tâches ménagères quotidiennes, à savoir l’approvisionnement en eau et en bois de feu ainsi que les travaux agricoles qui sont l’entretien du bétail et la coupe de la luzerne. Les jeunes femmes consacrent 15,5 heures par jour pour l’exécution de ces tâches pendant l’été et 14,5 heures pendant l’hiver. Elles ne disposent donc que de très peu de temps pour l’exercice d’autres activités telles que l’artisanat et les loisirs ou bien encore la participation à des activités génératrices de revenus ou d’ordre socioculturel, à savoir la participation aux cours d’alphabétisation dispensés par des associations locales. Lors de ces entretiens, les femmes ont justement émis le désir de suivre les cours d’alphabétisation, mais la lourdeur des tâches ménagères en est un obstacle.

103

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Calendrier 2 : Calendrier journalier des femmes Femmes âgées Jeunes femmes Jeunes filles Activités

été (h/j)

hiver (h/j)

été (h/j)

hiver (h/j)

été (h/j)

hiver (h/j)

Chercher de l’eau Chercher du bois Préparation de la nourriture Nettoyage de la maison Lessives Education des enfants Alimentation de bétail Nettoyage des bergeries Fauchage de la luzerne Récolte des dattes Récolte des olives Récolte des légumes Récolte des céréales Triage des dattes Transformation des dattes Conservation des dattes Conservation des olives Tissage Travail de la laine Autres travaux d’artisanat Loisirs - Télévision - Rencontres entre femmes Total des taches quotidiennes

3

1 8

_ _ _

_ _

3 8 8 1

8 3 5 8

_ _ _

_ _

4

2 2

1,5 1 1 2

3 1

3

1 8

_ _ _

_ _

15,5

1 2

1,5 1 1 2

3 1

3 8 8 1

8 3 5 8

_ _ _

_ _

14.5

2

1,5 1

_ _ _

_ _

4,5

1

1,5 1

8 3 5 8

_ _ _

_ _

3,5

Les tâches quotidiennes sont l’approvisionnement en eau et en bois, la préparation de la nourriture, le nettoyage de la maison, l’éducation des enfants, l’alimentation du bétail, le nettoyage des bergeries et le fauchage de la luzerne.

1.4.5. Rôle de la femme dans le processus de prise de décision En dépit du rôle capital qu’elle assume tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du foyer, il ressort de l’enquête que la femme semble totalement exclue du processus de prise de décision aussi bien en matière de stratégie et de gestion de l’exploitation qu’au sein de la famille. La fonction de chef d’exploitation revient exclusivement à l’homme, il s’agit généralement de l’époux ou du fils aîné. Le chef de ménage qui est dans la plupart des cas chef d’exploitation exerce un contrôle total sur les ressources économiques de l’exploitation et de la famille et en assure leur répartition entre les différents membres dont il a la charge. La femme est parfois propriétaire de ressources, à savoir la terre à travers l’héritage ou l’élevage, quand elle est membre de coopérative, mais elle n’en assure ni la gestion ni le contrôle. Ses ressources font partie des biens communs de la famille dont le chef de ménage détient le pouvoir de contrôle et de décision. Ces constats ont été confirmés à travers les entretiens effectués avec les agriculteurs ainsi qu’avec les femmes qui estiment que la prise de décision ne fait pas partie des prérogatives de la femme au sein de la famille. Les agriculteurs développent même une perception de dévalorisation et de non reconnaissance du travail de la femme. A la question sur la participation de la femme aux travaux agricoles, la majorité des agriculteurs estiment que sa participation est nulle en disant que «les femmes ne font rien, elles ne savent que dormir».

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Les hommes appartenant aux ethnies arabes développent une attitude défavorable au travail de la femme à l’extérieur de la maison tout en négligeant l’importance du travail indirectement productif qu’elle effectue à l’intérieur de la maison. 1.4.6. Promotion des femmes rurales Compte tenu du rôle prépondérant que joue la femme rurale dans le développement agricole, L’ORMVA/TF a entrepris plusieurs actions de promotion de la femme rurale au niveau de sa zone d’action dont fait partie la palmeraie d’Aoufouss (ORMVA/TF, 2002). Ces actions sont mises en œuvre suite aux constats et aux contraintes relevées à travers l’étude sus-citée réalisée par l’office en 1993. Les contraintes relevées sont :

• 95% des femmes sont analphabètes ; • La majorité des femmes sont confrontées à l’insuffisance des ressources financières ; • La plupart des femmes n’ont pas accès à l’information et à la formation.

Les actions menées au profit des femmes rurales en vue de leur promotion et d’une meilleure intégration au développement de la zone consistent à :

• L’implication et la participation de la population cible (femmes) ; • La formation multidisciplinaire des vulgarisatrices ; • L’information et la formation des femmes rurales ; • La réalisation de petits projets générateurs de revenus par la création de coopératives

d’élevage et l’installation de jardins potagers en vue d’améliorer les revenus des femmes bénéficiaires ;

• La coordination des activités et renforcement de l’esprit de partenariat avec les ONG et les Délégations Provinciales.

La coopérative féminine d’élevage D’Man "El Waha" est une des actions mises en œuvre par l’ORMVA/TF dans une perspective de promotion de la femme dans la palmeraie d’Aoufouss. Créée en 1995 initialement pour l’amélioration de la situation économique des femmes sans revenus, particulièrement les veuves, les divorcées et autres femmes démunies, cette coopérative compte actuellement 68 adhérentes. L’ORMVA/TF remet à chaque adhérente deux têtes de D’Man et une ration d’aliments pour le premier mois. Aussi, les femmes bénéficiaires suivent-elles une initiation sur les conduites d’élevage organisée par les vulgarisatrices de l’Office. L’entretien effectué avec la présidente de la coopérative et certaines adhérentes a permis de mettre en évidence l’impact de la coopérative sur les femmes adhérentes. Certaines, notamment les veuves, estiment que leur adhésion à la coopérative leur a donné l’opportunité d’accéder aux ressources et d’en disposer librement. Par conséquent, ceci leur a permis d’avoir une source de revenus. Par contre, certaines femmes mariées adhérentes, ont déclaré qu’elles ne disposent pas de pouvoir de décision ni d’autonomie quant à la gestion de leur bétail qui est, généralement, géré par l’époux ou le beau-père. Concernant les contraintes qui entravent l’exercice de leur activité d’élevage, les adhérentes interviewées évoquent particulièrement la cherté de l’aliment de bétail. Aussi, souhaiteraient-elles bénéficier de subventions en la matière.

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Page 108: Rapport Maroc 20041

1.4.7. Contraintes liées à la promotion de la femme Les entretiens effectués avec les femmes ont permis de déceler un ensemble de contraintes freinant la promotion de la femme, ceci en dépit des efforts déployés en la matière par les pouvoirs publics ainsi que par les associations qui s'activent au niveau de la palmeraie. Ces contraintes peuvent être résumées à :

• Faible accès aux ressources. Rarement les femmes sont propriétaires de la terre ou d’autres ressources, et quand elles le sont, elles ne disposent pas du pouvoir de contrôle sur la ressource. Par conséquent, elles sont marginalisées par rapport aux activités génératrices de revenus ;

• Manque, voire absence, de structures de formation et d’apprentissage de proximité ; • L’éloignement des ksour du centre d’Aoufouss et le coût jugé élevé de

transport entravent l’accès des femmes aux structures d’encadrement et de développement existantes ;

• Manque d’information et de sensibilisation des femmes sur la nécessité de s’organiser en associations ou en coopératives autour d’activités génératrices de revenus ;

• Non prise en compte des besoins spécifiques des femmes. 1.4.8. Attentes des femmes Eu égard aux contraintes qui s’opposent à leur promotion, les femmes rencontrées lors du focus group ont exprimé un ensemble de besoins qu’elles souhaiteraient voir satisfaire :

• Multiplication des coopératives d’élevage ovin, cunicole et création de coopératives apicoles en vue de permettre à un nombre de femmes plus large d’y adhérer et d’améliorer leur revenus ;

• Création de centre de formation et d’apprentissage de proximité pour les jeunes filles ; • Subventions et renforcement des moyens des associations d’alphabétisation afin

qu’elles puissent s’acquitter pleinement de leur rôle ; • Création d’associations ou coopératives de production artisanale et de transformation

pour la valorisation de leur savoir-faire ; • Développement de créneaux de commercialisation des produits d’artisanat ; • Raccordement des ksour aux réseaux d’eau potable en vue d’alléger les femmes de la

tâche d’approvisionnement en eau qui est considérée comme une véritable corvée en raison de sa lourdeur et du temps important qui y est consacré ;

• Allègement des tâches ménagères pour pouvoir se libérer pour d’autres activités génératrices de revenus et suivre régulièrement les programmes d’alphabétisation.

1.5. ANALYSE DES STRATEGIES DES AGRICULTEURS DE L’OASIS Face aux changements qu’a connus la palmeraie et aux menaces qui pèsent sur la durabilité des systèmes de production oasiens, on s’interroge sur les stratégies des agriculteurs, leurs comportements et leurs visions. Les exemples des stratégies contenues dans la matrice suivante montrent que les agriculteurs ont un savoir-faire et sont disposés à adopter de nouvelles technologies et connaissances pouvant contribuer à stabiliser les productions sans compromettre l’avenir.

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Tableau 1-15 : Matrice des stratégies générales des agriculteurs dans la palmeraie d’Aoufouss Effets sur la conservation de l’agrobiodiversité Stratégies des agriculteurs Raisons recensées

Positifs Négatifs Système de cultures très intensif à trois étages : palmier dattier, olivier et cultures sous-jacentes

- Rareté des terres arables - Forte pression démographique - Héritiers d’exploitation nombreux - Morcellement poussé des exploitations agricoles - Introduction de nouvelles cultures (maraîchères et le henné)

- Multiplication in situ de cultures

- Des techniques culturales non respectées - Parcelles délaissées pour cause d’héritiers nombreux - Exode rural par manque de terres cultivables

Utilisation rationnelle de l’eau d’irrigation disponible par : - Aménagement des planches pour les cultures des cuvettes pour l’arboriculture - Aménagement des seguias et introduction de la tuyauterie dan les exploitations modernes

- Rareté de l’eau - Economie de l’eau - Importante perte d’eau d’irrigation par exposition des planches et cuvettes aux rayons intenses du soleil

Le désherbage tardif et manuel des céréales - Fourrage - Alimentation des troupeaux - L’agriculteur peut perdre jusqu’à 30% du rendement final Orientation vers les cultures sélectionnées dominées par les variétés à forte valeur commerciale (palmier dattier , céréales)

- Force du marché - Amélioration des revenus des agriculteurs

- L’agriculteur entretient mieux ses cultures à valeur commerciale élevée - Amélioration des revenus - Possibilité d’investissement dans d’autres cultures

- L’agriculteur s’intéresse moins aux cultures à faible valeur commerciale - Réduction de la diversité génétique (abandon de certaines espèces et variétés) - Détérioration de la biodiversité spécifique et variétale (spécialisation)

Association agriculture/élevage (stratégie généralisée)

- Besoin de diversifier les sources de revenus - Besoin d’engrais organique pour fertiliser les parcelles

- Amélioration de la fertilité des parcelles - Amélioration des rendements agricoles - Amélioration des revenus - Moyen d’augmenter les investissements agricoles

- Cette association peut se révéler d’aucun avantage important, ni pour l’agrobiodiversité, ni pour l’agriculteur si ce dernier n’accepte pas les sacrifices en soin et en temps qui s’imposent.

Association agriculture/artisanat - Besoin de diversifier les sources de revenus

- Valorisation des produits et sous-produits végétaux et animaux - Amélioration des revenus - Moyen d'investir davantage dans l’agriculture

- Cette association peut se révéler d’aucun avantage important, ni pour l’agrobiodiversité, ni pour l’agriculteur s’il y a absence d’un marché demandeur valorisant les produits artisanaux fabriqués

Diversification des activités extra-agricoles - Insuffisance des revenus agricoles - Emploi agricole saisonnier

- Amélioration des revenus - Financement des investissements agricoles

- Exode de la main d’œuvre spécialisée

Orientation des ressources disponibles vers les cultures vivrières

- Manque de ressources en eau - Sauvegarde du patrimoine génétique des cultures vivrières

- Dégradation de la biodiversité spécifique et variétale

Orientation vers les cultures de rente

- Détérioration des revenus

- Amélioration des revenus - Possibilité d’investissement dans d’autres cultures

- Détérioration de la biodiversité spécifique et variétale (spécialisation)

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Page 110: Rapport Maroc 20041

L’équipe-chercheurs a donc observé et analysé les stratégies des agriculteurs de l’oasis et en a dégagé les effets sur la conservation et la durabilité des systèmes de production oasiens. Les résultats des analyses se présentent comme suit : Les agriculteurs de l’oasis pratiquent un système de culture très intensif à trois étages :

palmier dattier, olivier et cultures sous-jacentes. Cette stratégie agricole s’explique par la rareté des terres arables ; la forte pression démographique exercée sur la terre ; le morcellement poussé des parcelles et de nombreux cas de délaissement de ces dernières dans la palmeraie. C’est une stratégie agricole favorable à la sauvegarde des patrimoines génétiques des espèces et variétés cultivées. Cependant sa durabilité peu être remise en cause par le caractère très intensif non respectueux des normes de techniques culturales. Un autre cas défavorable à l’agrobiodiversité est l’exode rural lié à la rareté des terres arables ; La pratique d’une agriculture orientée vers les cultures sélectionnées dominées par les

variétés à forte valeur commerciale. Laquelle stratégie s’explique par la force du marché et de l’amélioration des revenus. Son effet positif sur la conservation de l’agrobiodiversité est que les cultures à forte valeur commerciale sont mieux suivies et entretenues par l’agriculteur ; leurs patrimoines génétiques sont mieux conservés. L’inconvénient de la stratégie est qu’elle menace la conservation et la durabilité des patrimoines génétiques des espèces et variétés de cultures jugées à faible valeur commerciale ; L’association agriculture-élevage qui tend à se généraliser s’explique par le besoin de

l’agriculteur de diversifier ses sources de revenus et, par le besoin d’engrais organiques d’origine animale pour fertiliser les parcelles. Cette stratégie permet donc à l’agriculteur d’améliorer ses rendements agricoles, ses revenus et de mobiliser plus d’investissements dans l’agriculture du fait que l’élevage constitue une épargne et une garantie de la trésorerie. Cette association d’activité est donc très favorable à la conservation et la durabilité des patrimoines génétiques des espèces et variétés végétales ou animales. Cependant, elle peut n’être d’aucun gain à l’agriculteur, si ce dernier n’accepte pas les soins et sacrifices de temps qui s’imposent ; L’association agriculture-artisanat constitue une autre stratégie de l’agriculteur pour

améliorer ses revenus ; elle permet la valorisation des produits et sous-produits agricoles ou d’élevage. Elle peut stimuler la production, la conservation des patrimoines génétiques des espèces végétales et animales. Cependant, l’agriculteur doit accepter le sacrifice de temps qu’exige cette association d’activités, au risque de perdre les avantages non seulement pour lui, mais aussi pour la conservation et la durabilité de cette agrobiodiversité oasienne ; La diversification des activités extra-agricoles est une stratégie qui s’explique par un

emploi agricole saisonnier aux revenus insuffisants. Elle peut permettre à l’agriculteur de disposer et d’augmenter ses investissements dans l’agriculture. Ce qui dans ce cas serait favorable à la conservation et à la durabilité de l’agrobiodiversité oasienne. Mais ce qui serait défavorable à l’agrobiodiversité est que ce secteur d’activités primaires soit abandonné par l’agriculteur au profit des activités extra-agricoles qui lui procurent des revenus plus intéressants ; L’orientation des ressources disponibles vers les cultures vivrières s’explique par le

manque de ressources en eau et un marché vivrier toujours disponible. Cette pratique participe à la sauvegarde des patrimoines génétiques des cultures vivrières ; mais détériore la biodiversité spécifique et variétale ;

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Page 111: Rapport Maroc 20041

L’orientation vers les cultures marchandes est imposée par la détérioration des revenus des agriculteurs. Cette stratégie donne à l’agriculteur la possibilité d’améliorer ses revenus. Cependant, elle entraîne également la détérioration de la biodiversité spécifique et variétale (risque de spécialisation). En somme, les choix stratégiques des agriculteurs de l’oasis découlent des contraintes liées à l’accès à la terre et à l’eau ; la demande du marché et le souci de l’agriculteur d’améliorer ses revenus, son niveau de vie et celui de sa famille. Alors, pour que la conservation et la durabilité de cet écosystème oasien soit durablement préservé, il faut : un environnement qui améliore l’accès de l’agriculteur aux facteurs de production ; un marché agricole très diversifié qui valorise les produits de l’agriculteur, lui assure l’amélioration de ses revenus et de ses conditions de vie.

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Page 112: Rapport Maroc 20041

CHAPITRE II : VALORISATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS VEGETAUX ET ANIMAUX La valorisation des produits et des sous-produits, dans la palmeraie d’Aoufouss, est un élément fondamental dans l’amélioration des revenus des agriculteurs en particulier et de la population en général. Elle consiste essentiellement en la commercialisation des produits, la transformation pour l’autoconsommation et l’utilisation des sous-produits à des fins diverses. Cependant, les produits valorisés sont peu nombreux ; le palmier dattier en constitue l’essentiel et il est à l’origine de la plus grande part des revenus des agriculteurs. 2.1. VALORISATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS VEGETAUX 2.1.1. Valorisation des produits végétaux Il a été constaté à travers l’enquête que les produits et sous-produits végétaux sont les plus valorisés, soit par la commercialisation soit par leur utilisation à d’autres fins. C’est le palmier dattier qui constitue la source principale de sous-produits valorisés. En effet pour les produits végétaux, les types de valorisation suivants ont été recensés :

• Commercialisation des dattes de bonne qualité dans des boîtes en carton ou en bois ; • Transformation des dattes molles en pâte : El-maâjoun ; • Réhumidification des dattes sèches et leur conservation ; • Transformation des olives en huile et en olives de tables ; • Transformation et conservation de la tomate.

2.1.2. Valorisation des sous-produits végétaux La valorisation des sous-produits végétaux, dans la palmeraie d’Aoufouss, se traduit par leur commercialisation à l’état naturel et par leur utilisation aux fins citées ci-dessous. Leur transformation en produits d’artisanat est très peu pratiquée par les familles des agriculteurs enquêtés. Les produits issus des activités artisanales (paniers, tapis, zenbil, etc.), bien qu’encore existants, sont selon les agriculteurs en voie de disparition, en raison de la concurrence des produits manufacturés et de l’absence de transfert de savoir-faire. Les différentes formes de valorisation existantes sont les suivantes :

• Vente des palmes de dattiers et les restes des régimes égrappés ; • Utilisation des palmes dans la fabrication de nattes et de paniers ; • Utilisation des rafles de dattier dans la fabrication de corbeilles ; • Utilisation comme combustible des restes des régimes égrappés, des palmes, des troncs de

palmiers atteints, du bois d’olivier ainsi que des noyaux issus de la triture des olives ; • Utilisation des troncs de palmier pour la toiture des constructions locales ; • Utilisation du son et de la paille pour la consommation animale ainsi que pour la

commercialisation ; • Utilisation des feuilles d’olivier pour la consommation animale ; • Utilisation des troncs d’oliviers comme kanoun; • Utilisation des gousses de fèves pour l’alimentation animale.

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2.2. VALORISATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS ANIMAUX 2.2.1. Valorisation des sous-produits animaux Les seuls sous-produits animaux qui font l’objet de valorisation au niveau de la palmeraie sont la vente et l’utilisation de la laine de D’Man comme matière première pour le tissage et la production de petit lait, de beurre et de beurre rance pour l’autoconsommation. 2.3. ACTIONS DE PROMOTION ET DE VALORISATIONS DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS L’association "Ain El Atti pour le Développement et la Protection de l’Environnement" figure parmi les organisations qui œuvrent en matière de développement. Cette association a procédé à la création en 2001 d’une coopérative "El Amal" pour la valorisation des sous-produits du palmier dattier à travers la fabrication de couffins à base de palmes (Photo 14). La coopérative compte 111 adhérents dont 39 femmes. La production de la coopérative est achetée, par le bais d’une convention de l’ordre de 10.000 couffins par an, par la Fondation Mohamed V à raison de 20 Dh/ unité. Ce chiffre est porté à 20.000 unités pour l’année 2004 en cours. Les droits d’adhésion à la coopérative sont totalement pris en charge par l’association "Ain El Atti". La création de cette coopérative répond à un double objectif :

• L’amélioration des revenus des adhérents par l’offre de débouchées régulières ; • La redynamisation et la promotion de l’artisanat traditionnel local et la valorisation des

sous-produits du palmier dattier en tenant compte de normes de protection de l’environnement ; la convention exige la non utilisation de palmes jeunes.

• L’approvisionnement en palmes est effectué par les agriculteurs au niveau de leur propre exploitation ou achetées à 0,5 Dh la palme. La fabrication d’un couffin nécessite 5 à 6 palmes (J’rid) et une journée de travail à plein temps.

Un entretien a eu lieu avec des adhérents et adhérentes de la coopérative en vue de déceler les contraintes et atouts de cette dernière. Parmi les contraintes soulevées : • Les retards de paiement en raison des lourdeurs des formalités administratives ; • Faible rémunération (20 Dh/Couffin/jour) notamment lorsque les palmes sont achetées; • L’atout majeur que présente la coopérative est la régularité de la commercialisation des

produits fabriqués et l’assurance des revenus des adhérents et adhérentes, en particulier les femmes veuves et divorcées, en dépit du retard de paiement ;

• La contribution à la préservation des savoir-faire locaux et leur transfert aux jeunes générations, sachant que tous les membres de la famille participent à l’activité.

En dehors du travail effectué pour le compte de la coopérative, les adhérentes et les femmes d’adhérents rencontrées fabriquent également des paniers à pain (l’amkeb), des corbeilles et des plateaux à base de rafles effilées. Ces produits sont commandés pendant l’été par les mariées pour leur trousseau. Dans certains cas, ils sont vendus à un collecteur qui fait le porte à porte pour les revendre dans d’autres régions (Rissani, Meknès et Casablanca).

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Photo 14 : Lieu de stockage des couffins : siège de l’association

2.4. DESTINATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS VEGETAUX 2.4.1. Destination des produits végétaux Palmier dattier

• Destination des dattes Les dattes constituent le premier produit agricole commercialisé dans la palmeraie d’Aoufouss. Ce produit représente la source principale de revenus des agriculteurs. Les dattes permettent à ces derniers non seulement de subvenir à leurs besoins vitaux mais aussi à financer l’installation des autres cultures basses. C’est ainsi que les agriculteurs consacrent plus de 87 % de la production totale à la commercialisation, contre 10 % pour l’autoconsommation et 3 % pour l’alimentation animale. Ce sont les variétés de dattes à haute valeur commerciale qui sont les plus concernées (Mejhoul, Khalt Ben Aïssa, Bousserdoun) Celles-ci sont presque totalement destinées à la commercialisation (Figure 2-1).

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Groupes

Figure 2-1 : Destination des dattes dans la palmeraie d’Aoufouss

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La variété Mejhoul jugée de première qualité est commercialisée à hauteur de 95 % pour sa demande sur le marché ainsi que pour son prix élevé. 52 % des agriculteurs ont déclaré vendre toute la production de cette variété. L’autoconsommation ne représente qu’une faible proportion avec 5 %. La part autoconsommée est réservée comme offrande aux autres membres de la famille ou à des amis. Il est à noter que la variété Mejhoul ne fait l’objet d’aucune transformation. Ce sont les Khalts dites molles qui sont les plus destinées à l’autoconsommation dans des proportions variant de 35 % à 46 %. Elles sont consommées directement en l’état naturel ou après transformation. Les dattes transformées constituent aussi un stock commercialisable en cas de besoins. L’analyse des résultats selon les sites révèle que peu de différences sont enregistrées en matière de destination des dattes. Les quatre sites présentent quasiment la même tendance à la commercialisation, notamment en ce qui concerne les variétés de haute valeur commerciale. Le Majhoul est commercialisé dans les sites de Haut R’teb (Site 1), Moyen R’teb (Site 2), Zriguate (Site 3) et Bas R’teb (Site 4) à raison respectivement de 91 %, 97 %, 92 % et 98 %. Cependant, des différences remarquables sont enregistrées concernant Ras Lahmar et Khalt Zahra. C’est au niveau du Site 3 que Ras Lahmar est plus destiné à l’autoconsommation avec un taux de 24%, alors que dans les autres sites elle est entièrement vendue. Quant à Khalt Zahra, elle est autoconsommée en quantité plus importante (43%) au niveau du Site 4 (Tableau 2-1 - Annexe III). La préférence des agriculteurs pour la vente de l’essentiel de la production tiendrait à la baisse de leurs revenus, engendrée par la dégradation de la production dattière en particulier et de la production agricole en général. Il est à signaler que les agriculteurs n'utilisent pour leur propre consommation que les dattes de moyenne, voire de très mauvaise qualité. En ce qui concerne les pertes, les agriculteurs ont déclaré qu’ils enregistraient des pertes importantes au cours de la maturation. Ces pertes sont dues, essentiellement, à la présence de touffes et à l’égrappage des dattes au cours de la maturation. Sur régime, la maturation des dattes est hétérogène, les dattes mûres sont détachées naturellement et tombent dans la touffe ou écrasées par terre. Cependant, il est à signaler qu’il a été très difficile de mesurer ces pertes en raison de l’incapacité des agriculteurs d’évaluer leur volume. D’après Chetto (2003) cette part est de 0,1% de la production totale. Il s’agit principalement de dattes fermentées, de dattes parthénocarpiques (khassiane) et de dattes attaquées par les ravageurs. Mode de vente Il y a lieu de distinguer deux principaux modes de vente dans la palmeraie d’Aoufouss : la vente sur pied et la vente après récolte. La vente sur pieds ne concerne pas uniquement les variétés dites de haute valeur commerciale, mais également les autres variétés y compris les Khalt. Les variétés qui font plus l’objet de ce mode de vente sont le Majhoul, Khalt Ben Aissa, Boufeggouss, Boucerdoune, Bouskri et Bid Djaj. La vente sur pied est effectuée, généralement, à un stade précoce10 pour les raisons suivantes :

• Le risque de vol auquel est exposée la variété incite le producteur à opter pour ce mode de vente. L’acheteur, dans ce cas, prend en charge la surveillance des palmiers ;

10 La vente sur pied commence selon les déclarations des agriculteurs au mois d’août alors que la récolte est effectuée à partir du mois de septembre.

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• La non maîtrise des techniques de récolte engendre la détérioration de la qualité de la datte et par conséquent la baisse de son prix de vente ;

• La rareté et le coût élevé de la main d’œuvre spécialisée en matière de récolte ; • La recherche de recettes pour la rémunération de la main d’œuvre recrutée pour la récolte

des autres dattes ainsi que pour le financement de la campagne des autres cultures.

Par contre, la vente après triage permet de sélectionner les dattes de bonne qualité qui sont destinées à la commercialisation ; celles de mauvaise qualité sont soit destinées à l’auto-consommation, à la transformation ou à l’alimentation animale, dans certains cas, elles sont vendues mais à des prix dérisoires. La vente des dattes triées est effectuée soit directement sur exploitation, soit sur le marché par l’agriculteur (Tableau 2-2 – Annexe III). • Lieu de vente des dattes La plus grande partie de la production de variétés et de Khalts (82 %) est vendue sur le marché local, en l’occurrence, Aoufouss et Zrigate (Figure 2-2). 17 % et 1 % sont commercialisées respectivement sur les marchés national et régional. Les agriculteurs semblent privilégier la vente sur le marché local en raison de l’insuffisance d’unités de transformation et de conditionnement des dattes ainsi que par manque de moyens de transport. Les variétés qui font l’objet de vente en dehors d’Aoufouss, sont le Majhoul avec une proportion de 15 % commercialisées au niveau national, particulièrement à Fès et Meknès et une part de 10 % vendue au niveau régional (Erfoud, Rissani et Rich). El Hamra trouve des débouchés au niveau régional et national dans des proportions respectives de 14 % et 29 %. Belahzit, Safrania, Boucham, Khalt Zahra et Kerchawa sont vendues à hauteur de 50 % au niveau des marchés local et national (Tableau 2-3 – Annexe III).

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Figure 2-2 : Lieu de vente des différentes variétés de datte dans la palmeraie d’Aoufouss

• Prix de vente des dattes Cinq groupes de dattes selon les prix de production déclarés par les agriculteurs sont distingués dans la palmeraie d’Aoufouss. Le premier groupe concerne les variétés à prix élevés, variant de

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24 à 47 Dh. Ce groupe englobe le Majhoul qui présente le prix moyen le plus élevé (47 Dh) mais avec un écart considérable de 90 Dh (un minimum de 10 Dh et un maximum de 100 Dh), Khalt Ben Aissa (30 Dh) et Boufeggouss (24 Dh). Le deuxième groupe englobe les variétés de Khadra, Intifit et Boucerdoune dont les prix varient de 17 à 20 Dh (Tableau 2-4 – Annexe III). Les autres groupes se présentent comme suit :

• Les prix varient de 12 à 15 Dh et concernent entre autres Ighefinderou, Kerchawa et Hafs ;

• Les prix varient de 6 à 10 Dh et concernent à titre d’exemple Bousekri et Ras lahmar ; • Les prix varient de 2 à 5 Dh et regroupent particulièrement les Khalts molles, les Khalts

demi-molles et les Khalts sèches.

Il ressort de l’examen des prix par site que les prix moyens sont relativement homogènes. Les seules différences existant sont enregistrées au niveau des valeurs des prix minimales et maximales. Le Majhoul illustre ce constat ; son prix maximum varie de 60 ( Site 4) à 100 Dh (Site 1). L’olivier

• Destination du produit Dans la palmeraie d’Aoufouss, les olives occupent le deuxième rang de la production fruitière après les dattes. Généralement, la production d’olive est destinée à l’autoconsommation après sa transformation en huile de table. Elle représente la première source de graisse d’origine végétale produite et consommée par la population locale. Près d’un quart (17 %) de la production totale des olives est commercialisée dont 12 % à l’état naturel et 5 % après transformation. Parmi les 83 % destinées à l’autoconsommation, 5 % sont transformées en olives de table (Figure 2-3). La trituration des olives est réalisée dans des moulins traditionnels (mâasra) possédés par certains agriculteurs de la palmeraie.

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Vente d'olives ����

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Figure 2-3 : Destination des olives dans la palmeraie d’Aoufouss

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• Prix de vente Les prix de vente des olives et de l’huile d'olives sont quasiment homogènes dans la palmeraie et ne varient que très peu d’un site à l’autre. Le prix des olives à l’état naturel est de l’ordre de 3 Dh/kg et celui de l’huile est de 20 Dh/l. (Tableau 2-5 – Annexe III) . Cultures basses

• Cultures fourragères Les cultures les plus répandues sont la luzerne, la fève, l’orge, le maïs et le sorgho qui a été introduit récemment. Cependant, la luzerne constitue l’alimentation animale de base. Elle est consommée verte pendant toute l’année sauf les trois mois d’hivernage où elle est donnée sèche. Ces cultures fourragères sont totalement destinées à la consommation des animaux des producteurs mêmes. Très peu d’excédents de production sont enregistrés en raison des faibles rendements et des superficies restreintes que les cultures fourragères occupent. Pour remédier à l’insuffisance des quantités produites, les agriculteurs complètent l’alimentation de leur bétail par l’achat de pulpe sèche de betterave, de son, d’orge et de paille. Par contre, les agriculteurs ne pratiquant pas d’élevage vendent leur production fourragère sur le marché local ou régional garantissant, ainsi, des revenus complémentaires. • Produits maraîchers Il s’agit là essentiellement de cultures vivrières ; de ce fait elles sont totalement destinées à la consommation familiale. Rares sont les cas où les agriculteurs procèdent à la vente de ces produits. Les excédents de production qui peuvent être commercialisés sont exceptionnels, car ces cultures sont peu pratiquées où elles occupent des superficies restreintes. Ces ventes sont effectuées sur le marché d’Aoufouss. 2.4.2. Destination des sous-produits végétaux Palmier dattier

Les seuls sous-produits du palmier dattier commercialisés sans subir de transformation sont les palmes du dattier (El-jarid) et les régimes égrappés (El-ziwan). Les palmes sont vendues en grande partie à des entrepreneurs privés pour la fixation des dunes. Les restes de régimes égrappés ainsi que les palmes sont utilisés comme combustible par les ménages. Les troncs du palmier lorsqu’ils sont sains, c’est-à-dire non atteints par des maladies, sont utilisés pour la toiture des constructions traditionnelles locales et comme combustible lorsqu’ils sont malades. Les rejets de palmiers dattiers notamment ceux des palmiers à haute valeur commerciale font aussi l’objet de commercialisation. Ces derniers en raison de la forte demande et de la qualité de leur produit sont vendus à des prix plus élevés que les autres variétés (Tableau 2-1) ; à titre indicatif, le prix d’un rejet de Mejhoul varie de 150 à 300 Dh.

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Tableau 2-1 : Prix de rejet par variété selon les déclarations des agriculteurs Variété Prix en Dh Mejhoul 150 – 300 Boufeggous 100 Boucerdoune 100 - 125 Bouslikhène 50 Khalt zahra 40 Khalt demi-molle 25 - 30 Khalt molle 30 Khalt sèche 10

Source : Equipe ICRA- 2004 Autres sous-produits

En dehors du palmier dattier, peu de sous-produits végétaux sont commercialisés. Il s’agit essentiellement du bois d’oliviers et des résidus de mouture des olives. La plus grande part est auto-consommée comme combustible. 2.5. DESTINATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS ANIMAUX 2.5.1 Destination des produits animaux Elevage

En dépit de la taille réduite du cheptel dont disposent les agriculteurs, en moyenne 9 têtes d’ovins et 2 têtes de bovins, l’élevage constitue à la fois une activité d’appoint et un capital pour les agriculteurs dans la mesure où il représente une garantie de leur trésorerie. En effet, le recours à la vente du bétail, notamment d’ovins, se fait en général dans deux cas :

• A l’occasion de la fête de l’Aid El Adha (la fête du sacrifice) où les prix sont particulièrement élevés en raison de la forte demande durant cette période ;

• En cas de nécessité de moyens financiers soit pour faire face aux besoins de la famille, soit pour la couverture des frais engendrés par les différentes opérations culturales.

En ce qui concerne l’élevage bovin, la plupart des agriculteurs ont déclaré recourir à la vente des bovins en vue d’alléger les frais liés à l’alimentation animale. Pour ce qui est des quantités vendues, celles-ci n’excèdent pas le nombre de 2 têtes par an pour l’ovin et de 0,4 tête pour le bovin. Selon les sites, ce sont le Haut R’teb et Zrigate où le bétail est plus destiné à la vente avec une moyenne de 2,7 têtes par an et par agriculteur pour l’ovin et respectivement 0,6 et 0,4 tête pour le bovin (Figure 2-4). L’autoconsommation animale ne concerne que l’ovin et n’a lieu qu’à l’occasion de l’Aid El Adha. Les agriculteurs n'ont recours à l’abattage de moutons en dehors de l’Aid El Adha qu’à l’occasion de certaines fêtes familiales telles que le mariage, le pèlerinage et le baptême (S’bouâe). Cette autoconsommation représente en moyenne 1,6 têtes par an et par agriculteur. Le taux d’autoconsommation le plus élevé est enregistré au niveau du site de Haut R'teb avec 3 têtes par an et par agriculteur.

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Figure 2-4 : Destination des ovins par site

• Mode de vente Généralement, la vente des ovins est effectuée sur le marché local (48 %) en l’occurrence Aoufouss et Zrigate. Par contre, 13 % des ventes ont lieu en dehors des limites de la palmeraie d’Aoufouss, notamment sur le marché de Rich. Les exploitants du Site 1 semblent privilégier la vente sur exploitation. Cela pourrait s'expliquer par l’absence de marché au niveau du site et par l’éloignement des autres souks de la zone, contrairement aux autres sites qui sont proches des marché d’Aoufouss et de Zrigate (Figure 2-5 a). Pour ce qui est du bovin, les agriculteurs privilégient la vente sur exploitation (89 %) en raison du coût élevé de transport et de la modicité l’effectif vendu. Cependant, certains agriculteurs (11 %) fréquentent le marché de Rich pour la vente des bovins en raison des prix plus rémunérateurs qui y sont pratiqués. Pour ce cas, c’est le site 1 qui fait l’exception où 25 % des bovins sont vendus sur le marché régional, à savoir le Rich (Figure 2-5 b).

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Figure 2-5 : Lieu de vente a/ des ovins ; b/ des bovins

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2.5.2. Destination des sous-produits animaux Dans la palmeraie d’Aoufouss, l’élevage joue un rôle très important pour la production du fumier utilisé comme fertilisant, la valorisation des cultures pratiquées (luzerne, orge déprimée,…) et pour la trésorerie et l’épargne facilement mobilisables qu'il génère en cas de besoins. Toutefois, comparativement aux produits végétaux, on en tire peu de sous-produits. Il s’agit du fumier, du lait, du beurre, de la laine et des peaux. Mais le seul produit vendu est la laine, vendue sur exploitation comme matière première vers Zrigate ou Fès. Elle est aussi utilisée par les femmes locales dans le tissage, le rembourrage des coussins et des matelas. Quant au lait, il est entièrement destiné à l’autoconsommation. 2.6. SYNTHESE ET CONCLUSION Les conclusions qui peuvent être tirées de ce qui a précédé dans ce chapitre font état des limites des opérations de valorisation pratiquées malgré les possibilités existantes et les actions entreprises. Les formes de valorisation identifiées se limitent à la commercialisation des produits et sous-produits à leur état naturel et à l’utilisation des sous-produits à des fins domestiques telles que l’alimentation du bétail ou leur utilisation comme source d’énergie (bois de feu). En ce qui concerne les dattes, leur transformation et conservation se font encore selon des procédés traditionnels en raison de l’insuffisance, et même absence, des unités modernes de conservation et de transformation. La multiplication des unités au niveau de la zone serait à même d’inciter les agriculteurs à accorder plus d’intérêt aux variétés de dattes à faible valeur commerciale ou de qualité médiocre en leur offrant plus de possibilités d’écoulement. Quant aux sous-produits, leur valorisation est limitée, eu égard à la tendance vers la disparition des savoir-faire locaux traditionnels liés à l’artisanat notamment. Cette tendance vers la disparition tient :

• Au manque de centres de formation et d’apprentissage sur les métiers d’artisanat; • A la concurrence des produits manufacturés qui sont venus se substituer aux produits

d’artisanat ; • Au manque d’intérêt de la part des jeunes générations à l’égard de ces activités ; • A la disparition des personnes qui détiennent ces savoir-faire.

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CHAPITRE III : ETATS DES SAVOIR-FAIRE LOCAUX Les savoir-faire locaux tiennent leur importance dans la valorisation des produits ainsi que dans la préservation du patrimoine génétique de la zone. La palmeraie renferme encore des savoir-faire traditionnels qui, en dépit de leur dégradation, sont à même de contribuer à l’amélioration des revenus des ménages et à leur sécurité alimentaire par la transformation et la conservation des produits. En matière de conservation in situ, des expérimentations ont été effectuées par certains agriculteurs notamment en matière de lutte contre le bayoud. Dans cet ordre d’idées, le présent chapitre a pour objectif de mettre en exergue les différents savoir-faire qui ont été identifiés dans la zone. 3.1. SAVOIR-FAIRE LOCAL EN MATIERE DE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE IN SITU En l’absence de techniques et moyens de lutte contre les différentes maladies et ravageurs et surtout du fait de la méconnaissance des agriculteurs dans ce domaine, des expérimentations ont été mises en œuvre par certains agriculteurs. Certaines d’entre elles ont donné lieu à des résultats positifs selon les expérimentateurs, d’autres ont échoué. Ces expérimentations sont présentées dans le Tableau 3-1. 3.2. SAVOIR-FAIRE LOCAL EN MATIERE DE CONSERVATION ET DE TRANSFORMATION DES PRODUITS ET SOUS-PRODUITS Les savoir-faire identifiés dans la palmeraie d’Aoufouss en matière de conservation et de transformation sont surtout de type traditionnel. Très peu de coopératives de conditionnement opèrent au niveau de la zone ; les seules qui existent ont des capacités en deçà des besoins des producteurs. L’essentiel des produits et sous-produits transformés a trait au palmier dattier et à l’olivier. 3.2.1. Savoir-faire local en matière de conservation des produits et sous-produits 3.2.1.1. Savoir-faire local en matière de conservation des produits Dattes

• Triage Avant la conservation et la transformation, les dattes sont triées dans une première étape. Le tri dans la palmeraie d’Aoufouss se fait manuellement. Cette tâche est réalisée en grande partie par les femmes. Après la récolte, les dattes réceptionnées sont généralement égrappées. Les dattes de bonne qualité sont sélectionnées pour la commercialisation, celles de mauvaise qualité sont éliminées (sèches, demi molles, molles, parthénocarpiques, écrasées). Les dattes dites standards ou sèches sont destinées à la réhumidification ou à l’alimentation animale, tandis que celles au stade Kalal, non mûres, sont destinées à la maturation. Les dattes écrasées sont transformées, les dattes abîmées, parthénocarpiques (Adaou) et piquées servent à l’alimentation du bétail. Celles qui sont humides sont séchées au soleil et les molles sont orientées vers la transformation en pâte (Figure 3-1 – Annexe III). • Maturation artificielle A la cueillette, les dattes ne sont pas complètement mûres et sont hétérogènes. Cette hétérogénéité est due à l’exposition du régime au soleil. Traditionnellement, après égrappage, les dattes au stade Kalal sont étalées sur des sacs en plastiques, des lattes ou des claies sur les terrasses des maisons ou parfois dans des hangars, elles passent alors au stade intermédiaire (Kalal-Routab).

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Tableau 3-1 : Expérimentations des agriculteurs Domaine d’expérimentation

Description de l’expérimentation Résultats

Lutte contre le bayoud Retirer la terre tout au autour du palmier dattier et mettre à la place une préparation composée d’un mélange de cendres, sel, laurier rose, écorce de grenade (écrasés), ketrane plus de l’eau javel. Récupérer les rejets et brûler le pied atteint. Sélectionner des pieds Khalt résistants au bayoud et leurs multiplication par rejets Verser dans le cœur du palmier atteint un mélange de ketrane dissout dans l’eau fraîche. Mettre de l’eau de javel, du sel et du 46 dans de l’eau bouillie, après refroidissement. Le mélange est versé dans le cœur du palmier plus aux alentours Multiplication incessante des variétés sensibles, notamment le Majhoul Déposer de la cendre et de sel au cœur du palmier Réduire la fréquence d’irrigation Eviter la pollinisation du pied atteint pendant un certain temps jusqu’à sa reprise.

Prolonger la durée de vie du pied malade de 4 à 6 ans. Préserver les rejets et augmenter la durée de survie Sélection de khalt de bonne qualité et résistant au bayoud Résultats positifs selon les expérimentateurs Résultats positifs selon les expérimentateurs Solution la plus efficace pour la conservation des variétés menacées par le bayoud et par conséquent de la conservation de la biodiversité phœnicicole. Résultats négatifs selon les expérimentateurs Résultat positif selon l’expérimentateur

Mesures de lutte contre la pourriture khomadj

Utiliser, entre le mois de novembre et le mois de février, un mélange de sable et cendre sur la base du bourgeon terminal (avant l’inflorescence). Verser dans le cœur du palmier de l’eau bouillie et salée l’équivalent d’1 kg de sel dans 1,5 litre d’eau. Poser du sel au cœur du palmier pendant le mois de janvier

D’après l’expérimentateur le sable absorbe l’humidité et la cendre sert d’imperméable à l’eau des premières pluies. Opération réussie selon les expérimentateurs Opération réussie selon les expérimentateurs

Fourmis Utilisation du Décis ou de la cendre Résultats positifs selon les expérimentateurs

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• Séchage En ce qui concerne le séchage, il est généralement appliqué aux variétés molles. A cet effet, deux méthodes ont été identifiées. La plus simple et la plus utilisée dans la palmeraie consiste à exposer les fruits au soleil. Cette méthode n’est pas sans inconvénients, car les dattes sont exposées aux poussières, à l’attaque des insectes, et surtout au brunissement. L’autre méthode de séchage consiste à étaler les dattes égrappées sur des lattes ou des clayettes à l’abri. Cette méthode est plus appropriée sur le plan hygiénique mais considérée insuffisante car les dattes sont toujours exposées au brunissement en raison de la longue durée de séchage. Dans certains cas, les dattes sont conservées dans des sacs en plastique après avoir été enrobées dans de l’huile d'olives mélangée aux grains d’anis et au sel. Selon les déclarations des femmes, le sel sert à éviter la moisissure et la fermentation des dattes. • Emballage Les variétés de dattes commercialisées sont les dattes dites de bonne qualité. Ces dattes sont soit vendues sur exploitation, soit en vrac, soit emballées dans des boîtes en carton ou en bois de 1 ou 8kg. Or, la conservation de ces dattes présente des lacunes, leur qualité est encore mal adaptée aux marchés. Une activité de l’eau mal contrôlée et l’infestation par Ephestia myelois en sont les causes principales. Olivier

L’olive subit deux types de transformation traditionnelle. En plus de la transformation des olives en huile par les unités de transformation traditionnelles (maasra), il y a la conservation des olives de table. Cette tâche est effectuée soit par les femmes, soit par les deux sexes. Les olives sont conditionnées à température ambiante, généralement dans des bidons en plastique ou dans des jarres en terre. Quant à l’huile d'olives, elle est conservée dans des bidons en plastique à température ambiante. 3.2.2. Savoir-faire local en matière de transformation des produits et sous-produits 3.2.2.1. Savoir-faire local en matière de transformation des produits Palmier dattier

La transformation des dattes dans la palmeraie d’Aoufouss est très limitée. Peu de variétés font l’objet de transformation à savoir : La variété Hamar qui est écrasée en ajoutant des grains d’anis (10 g d’anis pour 1kg de

dattes) ; Les variétés Khalt de type molle et les variétés de faible qualité sont, généralement,

transformées en pâte de dattes, en vue de leur conservation pour une consommation étalée sur l’année. Le procédé consiste à étaler les dattes, à l’état naturel sans lavage ni dénoyautage, sur des sacs en plastique et au soleil. Quarante huit heures (48h) plus tard, elles sont piétinées, les pieds préalablement lavés. La pâte, El-maâjoune ou Tamaâjount, ainsi obtenue est exposée au soleil pendant deux jours pour réduire sa teneur en eau. Une fois séché, le produit fini est emballé dans des sacs en plastique perforés : khencha (sacs d’engrais) de 70 kg. Les sacs sont conservés dans le khazan (lieu de stockage) à température ambiante. Une partie de ces dattes est auto-consommée et l’autre est vendue ; Une année plus tard, la pâte de datte conservée non consommée ni vendue subit une autre

transformation. La technique consiste à laisser mijoter la pâte dans de l’eau pendant des heures. Le mélange est filtré et pressé à l’aide d’un tissu pour éliminer le gâteau et récupérer

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ainsi le jus. Le jus obtenu est concentré sur le feu jusqu’à l’obtention d’une solution moelleuse. Cette préparation appelée Tahlaout est auto-consommée comme confiture. Les résidus sont réservés à l’alimentation animale. Dans certain cas, les dattes sèches sont réhumidifiées. La technique consiste à immerger

des dattes dans de l’eau bouillie et salée à raison d’1 kg de dattes dans 2 litres d’eau pendant 24h. Cette réhumidification est suivie d’un séchage au soleil par l’étalage des dattes sur des sacs en plastiques pendant une journée. Après ré-essuyage, les dattes Khalt sont emballées dans des sacs en plastique de 9kg. Ces dattes sont, généralement auto-consommées. L’olivier La transformation des olives en huile d'olives est réalisée par les unités traditionnelles de

trituration. Le procédé de transformation consiste au broyage des olives à l’aide d’une meule en pierre mue par un âne, puis à les récupérer et les transférer dans un pressoir pour en extraire l’huile. Le rendement de la transformation est de l’ordre de 1 litre pour environ 6 kg d’olives ; Pour la transformation des olives noires, ces dernières sont emballées dans des sacs en

plastique perforés, et pressées, pendant quelques jours, afin d’éliminer l’eau aigre. Par la suite, elles sont salées et épicées (coriandre,…) et conditionnées dans des bidons en plastique ; Les olives vertes sont également transformées dans la palmeraie. Le procédé consiste à

léser avec un couteau les olives, les immerger dans de la saumure additionnée à des tranches de citron et des épices (grain d’anis, coriandres, paprika,…). Les olives de table sont entièrement auto-consommées par les ménages. Les céréales Les principales céréales cultivées dans la palmeraie sont le blé tendre, le blé dur et l’orge.

Ces derniers sont, généralement, moulus et transformés en farine par les petits moulins de la région. Le moulin traditionnel est en voie de disparition. L’orge est récolté frais, avant maturité complète. Il est lavé puis séché à l’air libre, suivi

d’un concassage pour obtenir D’chicha (orge concassé). Après, le son est éliminé des graines. L’orge concassé est, généralement, destinées à l’autoconsommation de la famille. Il remplace dans certains cas le couscous ou bien utilisé dans la Harira et Sikouk (mélange orge petit lait). La préparation de la D’chicha est une tâche exclusivement féminine. 3.2.2.2. Savoir-faire local en matière de transformation des sous-produits Palmier dattier Le palmier dattier est la source principale de matières premières utilisées dans la

transformation, dans la palmeraie d’Aoufouss. Les noyaux ramassés au cours de la récolte des dattes, ceux récupérés après transformation et au cours de la consommation des ménages sont broyés (4 à 7 Dh/kg) et destinés à l’alimentation animale (Figure 2-6). Les palmes récoltées sont séchées à l’abri du soleil, puis effilées pour leur utilisation dans

la fabrication des couffins et des nattes. Les rafles sont effilées et utilisées dans la fabrication des paniers et les corbeilles.

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33%

28%

15%

24%

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Figure 2-6 : Broyage des noyaux de dattes pour l’alimentation animale par site Bovins Les seuls sous-produits issus de la transformation de lait sont le petit lait et le beurre.

Après, la traite, le lait est versé dans la Chakoua (peau de chèvre cousue). Une fois fermenté, le lait est battu pour séparer le beurre du petit lait. Au beurre est additionné du sel en vue de sa conservation, sous forme de Seman, pour une consommation étalée sur l’année. Ovins La laine de D’Man est utilisée comme matière première pour le tissage des couvertures

traditionnelles dit : Hanbel : Aaban (en arabe) ou Aadhil (en berbère). Elle est également utilisée pour le tissage des plaides (M’andil) utilisées pour envelopper le pain, ainsi que pour le tissage des djellabas (3 toisons pour faire une djellaba) ; La peau du mouton de l’Aïd (Haydourra) est réservée aux ménages. La peau est travaillée

par les femmes. Le procédé consiste à étaler le sel sur la peau, la poncer avec du lun (Cheb en arabe ou Azarif en berbère) pour la désinfecter ; ainsi elle est exposée au soleil pendant quelques jours. Ensuite, elle fait l’objet d’un grattage pour éliminer la peau morte, puis d’un rinçage et d’un séchage. La peau est utilisée comme tapis et dans certains cas, comme récipient au-dessous des moulins à blé traditionnel. 3.2.2.3. Rôle de la femme en matière de conservation et transformation des produits et sous-produits La femme joue un rôle fondamental dans les processus de transformation et de conservation aussi bien des produits que des sous-produits. La plupart des opérations identifiées en la matière sont exécutées par les femmes. Il s’agit parfois de travaux de longue haleine qui nécessitent le suivi et l’entretien de plusieurs jours, voire plusieurs mois. L’homme n’intervient en la matière que rarement et dans des activités très restreintes. Son rôle consiste à assister la femme dans la transformation de la datte en pâte et parfois dans la conservation des olives de table. A ce titre, les actions de transformation réalisées par les femmes sont : La transformation des dattes sous ses multiples formes, précédemment évoquées ; La conservation des olives de tables ; Le battage du lait et la conservation du beurre rance (Seman); La mouture de l’orge, à savoir la fabrication de la D’chicha ; Le tissage de la laine ; La conservation des peaux de mouton ;

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La transformation et la conservation de la tomate ; La fabrication de couffins à base de palmes ; La fabrication de paniers et de corbeilles à base de rafles.

3.2.2.4. Rôle de la femme dans la conservation in situ Si la femme joue un rôle très important aussi bien au niveau des systèmes de production que dans la conservation et la transformation des produits, il reste qu’elle est totalement marginalisée en matière de conservation de la biodiversité in situ. Ceci tiendrait aux raisons suivantes :

• Elle ne participe pas au processus de prise de décision en matière des choix stratégiques de l’exploitation et au manque d’accès et de contrôle des ressources. Les entretiens effectués tant avec les agriculteurs qu’avec les femmes ont montré que ces dernières ne sont ni consultées ni concertées autour des choix de cultures à installer ou des variétés à sélectionner. Ces types de décision ne relèvent aucunement de ses prérogatives, même tout en possédant des terres ou d’autres ressources ;

• En dépit de l’existence de la coopérative féminine d’élevage ovin particulièrement,

très peu de femmes sont chefs d’exploitation d’où leur faible contribution à la conservation in situ.

3.3. CONCLUSION Bien qu’elle soit en nette dégradation en raison, entre autres, de la concurrence des produits manufacturés, de la perte de main d’œuvre spécialisée et de l’absence de transfert, la palmeraie d’Aoufouss renferme encore des savoir-faire traditionnels qui contribuent énormément à la sécurité alimentaire des populations locales ainsi qu’à l’amélioration de leurs revenus. Ces savoir-faire sont liés essentiellement à la conservation et à la transformation des produits et des sous-produits issus des exploitations où la femme joue un rôle capital du fait qu’elle détient une grande part de ces savoir. Cependant, il est constaté que ces savoir-faire sont peu valorisés pour les raisons suivantes : concurrence du marché international ; débouchés de commercialisation limités ; prix faibles de la majorité des dattes ; manque d’organisation professionnelle des agriculteurs ; manque de coopératives féminines pour la transformation des produits et sous-produits ; non maîtrise des normes de qualité ; manque de technologies adaptées et/ou manque d’informations et de formation en la matière ; insuffisance d’unités de transformation des produits et sous-produits. La levée de ces contraintes permettrait une meilleure valorisation des savoir-faire existants. Laquelle valorisation serait à même de contribuer à la conservation de la biodiversité en garantissant des débouchées aux produits de moindre qualité (le cas de la datte) et d’améliorer les sources de revenus des agriculteurs par la vente de produits transformés.

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PARTIE III : RECOMMANDATIONS

1. LES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT DURABLE DES SYSTEMES DE PRODUCTION OASIENS Partant des contraintes des systèmes de production qui sont liées à la question centrale de recherche «quelle Recherche-Développement pour la sauvegarde de la biodiversité et de la durabilité des systèmes de production ?» et de l’analyse du fonctionnement des systèmes de production, leurs dynamiques ainsi que les stratégies des agriculteurs, l’équipe a eu recours à l’approche de planification par scénarios de développement pour identifier des thèmes de Recherche et de Recherche-Développement. 1.2. POURQUOI LE CHOIX DE L’APPROCHE « SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT » ? La formulation des scénarios de développement par l’exploration des visions futures est une approche qui est très bien adaptée au contexte et à la problématique de l’étude. C’est un processus créatif qui permet d’identifier d’une façon participative et intégrée les tendances des systèmes de production (phase IV de la RAD). Lors de l’atelier final tenu à Errachidia le 28 juin 2004, et après avoir présenté les résultats des travaux de terrain, l’équipe a procédé à la formulation des scénarios de développement en présence des chercheurs, des enseignants, et des développeurs. Les participants ont identifié les facteurs influençant l’agrobiodiversité et la durabilité des systèmes de production, appelés «forces motrices». L’analyse de ces forces motrices en relation avec la dynamique des systèmes de production et leurs combinaisons ont permis de formuler des scénarios de développement et des pistes de recherche et de Recherche-Développement. Le même exercice a été appliqué avec les agriculteurs à l’occasion de la restitution des résultats de l’étude le 30 juin 2004. Ce qui a permis d’enrichir encore une fois la base de connaissances «principe de la triangulation». 1.3. DYNAMIQUES DES SYSTEMES DE PRODUCTION Les systèmes de production de la palmeraie ont connu des évolutions dues essentiellement à de grandes mutations :

La Construction du barrage «Hassan Dakhil» et la création de l’ORMVA /TF vers la fin

des années 60 ont eu des impacts sur les systèmes de cultures et d’élevage, l’organisation des agriculteurs, l’utilisation et la gestion de l’eau… La très longue sécheresse qui a accentué l’extension des terres incultes et la multiplication

des puits par le transfert de l’argent des immigrés. Le désengagement de l’Etat qui se traduit par la baisse des subventions, l’augmentation

des prix des intrants et la réduction des moyens alloués aux structures d’encadrement et d’appui aux agriculteurs ; La croissance démographique et l’environnement socio-économique.

1.4. IDENTIFICATION DES FORCES MOTRICES Sept forces motrices ont été identifiées et hiérarchisées selon leur importance par rapport à l’agrobiodiversité. Il s’agit de : l’eau ; les maladies et ravageurs ; le marché ; l’intervention de l’Etat ; le transfert de technologie ; la terre (disponibilité, statut juridique, morcellement…); la

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gestion participative des ressources naturelles. Ces forces motrices ont été discutées avec les agriculteurs. Ces derniers ont insisté sur deux facteurs clefs : les lâchés d’eau du barrage et la concurrence du marché des dattes. 1.4.1. Analyse des forces motrices Une analyse de l’évolution des forces motrices a été effectuée selon trois situations (positive, négative, et stagnante). Cette analyse a permis d’évaluer l’impact des forces motrices sur l’agrobiodeversité et la durabilité des systèmes de production et de formuler des scénarios de développement (Tableau 4-1). Tableau 4-1 : Perspectives d’évolution des forces motrices et leur impact sur l’agrobiodiversité

Forces motrices Tendances Impact sur l’agrobiodiversité et sur la durabilité des SPO Positif - Réintroduction des variétés disparues

- Bonne conservation in situ et amélioration des rendements des cultures et des revenus Négatif - Disparition des espèces et variétés moins tolérantes à la sécheresse

- Reconversion des SPO vers d’autres activités génératrices de revenus Eau

Stagnant - Diminution des espèces et variétés cultivées à cause du manque d’eau - Intensification de l’exode rural

Positif - Bon développement des espèces et variétés, diversification des cultures - Augmentation des rendements et revenus

Négatif - Disparition des espèces et variétés sensibles - Diminution du rendement des cultures et revenus des agriculteurs - Orientation vers des activités extra agricoles - Délaissement des variétés à faible valeur commerciale

Principales maladies et ravageurs : Bayoud, Psylle, Cochenilles, Pucerons

Stagnant - Disparition des variétés sensibles - Diminution de la productivité des cultures et des revenus - Orientation vers des activités extra agricoles - Délaissement des variétés à faible valeur commerciale

Positif - Plus de diversification des cultures et des variétés - Incitation à la production - Augmentation des revenus des SPO - Valorisation des produits - Extension de la palmeraie - Possibilité d’investissement

Négatif - Délaissement de certaines cultures et réduction du spectre variétale - Obligation de s’orienter vers la production de qualité et compétitive - Forte concurrence du marché externe et baisse des prix - Baisse de la demande sur les produits locaux - Dégradation des revenus des agriculteurs et exode rural - Orientation vers des activités extra-agricoles - Délaissement de la palmeraie - Dégradation de la biodiversité - Tendance vers la disparition des systèmes de production traditionnels

Marché (concurrence des produits étrangers notamment pour les dattes)

Stagnant - Réduction de plus en plus des cultures et des variétés - Découragement des agriculteurs et exode rural - Forte concurrence du marché externe et baisse des prix - Baisse de la demande sur les produits locaux - Dégradation des revenus des agriculteurs - Orientation vers des activités extra-agricoles - Délaissement de la palmeraie et dégradation de la biodiversité - Tendance à la disparition des systèmes de production traditionnels

Intervention de l’Etat

Positif - Diversification des cultures - Bonne conservation in situ des espèces en voie de disparition - Bons rendements des cultures - Revenus agriculteurs améliorés - Augmentation des prix des produits locaux (produits de terroirs labellisés)

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Négatif - Abandon de l’activité agricole et dégradation de la biodiversité - Reconversion vers d’autres activités porteuses - Baisse des revenus des agriculteurs et exode rural - Délaissement de la palmeraie et tendance vers la spécialisation - Tendance à la disparition des systèmes de production traditionnels

Stagnant - Réduction du spectre variétale et baisse des revenus des agriculteurs - Réglementation de l’utilisation des eaux - Sélection variétale vers les produits de haute valeur commerciale

Positif - Sauvegarde de l’agrobiodiversité - Augmentation des prix et des revenus - Amélioration des rendements - Modernisation de la palmeraie et tendance vers la spécialisation - Diversification spécifique et variétale au niveau des systèmes traditionnels

Négatif - Baisse de la productivité des cultures - Abandon de certaines cultures - Variétés locales non valorisées et érosion génétique - Baisse des revenus - Diminution de la biodiversité et sélection variétale - Tendance des systèmes de production traditionnels vers la disparition

Transfert de technologies et savoir-faire local

Stagnant - Diminution de l’agrobiodiversité - Baisse de la productivité des cultures et baisse des revenus - Ouverture du marché à l’importation - Persistance des maladies et ravageurs - Erosion génétique et sélection variétale vers les produits de haute valeur commerciale - Dégradation de la biodiversité - Tendance à la disparition des systèmes de production traditionnels

Positif - Facilité d’accès au crédit - Diversification des cultures et bonne conservation et valorisation des variétés - Amélioration des revenus des agriculteurs - Possibilité de modernisation des exploitations - Tendance des systèmes de production traditionnels vers la disparition

Négatif - Plus de difficultés pour accéder au crédit - Erosion génétique par abandon de certaines cultures - Détérioration des revenus et pression sur les ressources - Conflits sociaux - Exode rural - Maintien des systèmes de production traditionnels - Tendance vers des activités extra-agricoles

Terre (disponibilité, statut juridique, morcellement…)

Stagnant - Baisse des revenus et accès difficile au crédit - Diminution des espèces et variétés cultivées et pression sur les ressources - Exode rural - Conflits sociaux - Tendance vers l’agriculture de cueillette

Positif - Bonne conservation des espèces et variétés menacées de disparition - Revenus augmentent - Résolution des conflits sociaux autour des ressources - Partage équitable des ressources

Négatif - Baisse des revenus - Epuisement des ressources naturelles - Tendance à la disparition des systèmes traditionnels notamment ceux situés à l’aval de oued Ziz - Augmentation des coûts de production liés à l’eau - Multiplication de pompages et de forages - Multiplication des conflits autour des ressources

Gestion participative des ressources naturelles

Stagnant - Pas de gestion collégiale des ressources et conflits sociaux - Augmentation des coûts de production liés à l’eau - Multiplication de pompages et de forages

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1.5. FORMULATION DES SCENARIOS DE DEVELOPPEMENT La confrontation de ces forces motrices selon leurs évolutions a permis la formulation des scénarios de développement probables suivants (Tableau 4-2) : Tableau 4-2 : Formulation des scénarios Forces motrices Scénarios

Eau Maladies &

Ravageurs

Marché Intervention de l’Etat

Transfert de Technologie

Terre Gestion participative des

ressources naturelles

Scénario1 :

+ = /- + + + + +

Scénario 2 :

+ = + + = = =

Scénario 3 :

- + - - - - -

Scénario 4 :

- + + - - - -

Scénario 5 :

- + + = = = -

Evolution : + positive ; = stagnante ; - négative 1.5.1. Description des scénarios Scénarios 1 : Tendance vers l’extension de la palmeraie (exploitation entreprise) par des techniques modernes (pompage et forage), réduction du spectre des cultures et spécialisation. C’est le scénario optimiste. Scénario 2 : Tendance vers le recours au pompage dans les oasis traditionnelles pour faire face à la dégradation du niveau de vie des ménages. Scénario 3 : Tendance vers l’agriculture de cueillette, abandon des exploitations agricoles et exode rural massif. C’est un scénario catastrophique, qui peut avoir lieu si la situation actuelle persiste. En effet, la faible productivité des SPOs par manque d’eau, le bayoud et l’émigration ont conduit à l’affaiblissement social au sein de l’oasis. Les agriculteurs attendent les récoltes des dattes et des olives «les arbres fruitiers ne donnent pas beaucoup, c’est vrai mais nous aussi nous ne leur donnons rien», disait un agriculteur ! Scénario 4 : Dégradation des ressources pastorales, sédentarisation des nomades aux alentours des oasis traditionnelles, pression sur les ressources des oasis et conflits sociaux dans les Ksour. Scénario 5 : Tendance vers la pluriactivité et/ou reconversion vers des activités tertiaires (commerce et éco-tourisme). A la suite de la formulation de ces scénarios, une hiérarchisation a été effectuée pour retenir les plus probables, il s’agit des scénarios 1, 2 et 3. 1.5.2. Impact des scénarios de développement L’examen des implications probables de chaque scénario sur l’agrobiodiversité, les différents types d’agriculteurs et la compétitivité économique de développement, a été effectué. Aussi, a-t-on identifié les besoins en recherche et en Recherche-Développement et les implications sur les autres acteurs.

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Scénario 1 Impact sur la durabilité écologique La survie des nouvelles exploitations modernes d’Aoufouss et même dans d’autres sites « Jorf », dépend de l’évolution de la nappe phréatique. Cette dernière diminue de 1 à 2 mètres par an suite aux pompages par forage. Un rabattement de 8 mètres enregistré sur une période de 15 ans a été signalé par certains agriculteurs (ICRA-Errachidia, 2003). D’où l’agrobiodiversité et la durabilité des systèmes de production qui se trouvent menacées. L’urgence d’une gestion rationnelle de la nappe avec l’utilisation des techniques d’économie d’eau s’impose. Impact sur l’équité sociale L’extension de la palmeraie nécessite des investissements importants, par conséquent ce sont les agriculteurs disposant de plus de moyens qui profiteront de la situation avec des conséquences qui pourront être négatives pour les petits agriculteurs installés dans les oasis traditionnels à cause du surpompage et des prix compétitifs. Impact sur la compétitivité économique Les agriculteurs dans ce type de scénario ont pour seul objectif «la maîtrise du marché», donc ils seront contraints à produire à des prix compétitifs tout en visant la qualité. De plus, il y aura création de l’emploi pour les oasiens où le chômage avoisine les 17 % (ORMVA /TF, 2003). Impact sur l’agrobiodiversité et durabilité des SPO

L’extension de la palmeraie permettra de reconstituer le patrimoine phœnicicole ainsi que la conservation d’un certain nombre d’espèces végétales (luzerne, maraîchage…) et animales (race ovine D’Man). Elle va réduire la vitesse de l’avancement du désert. Par contre, le surpompage peut affecter la nappe phréatique et donc toute activité agricole des oasis traditionnelles, en l’occurrence l’arboriculture fruitière. Implications sur la recherche

L’eau est de plus en plus rare, les besoins des cultures sont de plus en plus importants. La question de l’utilisation efficace et efficiente du mètre cube d’eau est une question urgente à laquelle il faut apporter des solutions dans l’immédiat. Les pertes d’eau dans le Tafilalet atteignent 47 % environ selon une étude récente (2003) du Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire. Dans ce sens, la préservation de l’agrobiodiversité et le dévelopement durable des SPO interpellent la recherche à développer des technologies et des connaisances sur :

- Les techniques et méthodes d’utilisation économique de l’eau sur la parcelle ; - La valorisation des eaux de crues ; - Les besoins réels des cultures et des associations «olivier - palmier dattier» ; - La promotion des approches de développement participatif pour encourager

l’autogestion communautaire de l’eau.

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Scénario 2 Ce scénario concerne en grande partie les exploitants recevant de l’argent des travailleurs émigrés au Maroc et à l’étranger. L’investissement est axé sur le fonçage des puits et leur équipement par une moto-pompe. Impact sur la durabilité écologique Pour cette catégorie d’exploitations qui ont accès à l’eau, leur durabilité de production est tributaire d’une gestion raisonnée de l’eau de la nappe et une maîtrise des itinéraires techniques économiquement rentables et écologiquement faisables. La situation dans 10 à 15 ans peut être similaire à celle décrite dans le «Scénario 1». Impact sur l’équité sociale Si la disponibilité de l’eau dans la nappe est suffisante, les agriculteurs qui ont la capacité d’investissement dans l’équipement d'une motopompe (revenus extérieurs), verront leur niveau de vie nettement amélioré. Impact sur la compétitivité économique Les petits agriculteurs ne sont pas compétitifs à cause du coût élevé du carburant. Ceci a des répercussions sur le prix de revient, d’où la nécessité de maîtriser les coûts de production. Impact sur l’agrobiodiversité et durabilité des SPO L’impact sur l’agrobiodiversité peut être mesuré selon la disponibilité de l’eau. Si les investissements dans le pompage continuent avec la fréquence actuelle et s’il n’y a pas de renouvellement de la nappe phréatique, l’irrigation sera compromise et l’agrobiodiversité sera affectée. Implications sur la recherche

Comme pour les recommandations destinées à la recherche dans le «Scénario 1», la recherche sur les techniques d'économie de l’eau est un axe primordial pour la durabilité des SPO. Scénario 3 Impact sur la durabilité écologique La dégradation du niveau de vie des ménages, la démotivation des agriculteurs vont conduire durant les 15 prochaines années à une perte accélérée de l’agrobiodiversité et par conséquent à l’affaiblissement des SPO déjà fragiles. Impact sur l’équité sociale Les petits agriculteurs verront leur situation socio-économique en nette régression, ils vont recourir à l’exode rural vers les zones pourvues en moyens. La situation de la femme sera affectée, surtout si les débouchés pour ses produits artisanaux sont réduits. De plus, le vieillissement des chefs des exploitations agricoles (54 ans en moyenne) et l’émigration pousse à s’interroger sur le transfert du savoir ancestral aux jeunes et la sauvegarde du savoir local.

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Impact sur la compétitivité économique Les exploitations agricoles dans ce type de scénario ne sont pas viables sur le plan économique. Elles seront incapables de subvenir aux besoins de leurs familles. Elles peuvent consituer une source de main d’œuvre pour les grandes exploitations modernes. Impact sur l’agrobiodiversité et durabilité des SPO

Les agriculteurs qui s’occupent de la conservation in-situ ne seront plus intéressés à le faire, parce qu’ils ne sont pas récompensés. Tout le patrimoine génétique sera perdu si on n’intervient pas en urgence. Implications sur la recherche La durabilité des systèmes de production est conditionnée par la capacité des populations à arrêter l’érosion génétique. En ce qui concerne la recherche, la sauvergarde de l’agrobiodiversité est un axe d’extrême importance peut-être au même niveau que l’eau. La recherche peut contribuer par :

- Des diagnostics de terrain pour caractériser et évaluer toute l’agrobiodversité (inventaire) ;

- La conservation dans des banques de gènes ; - La promotion de la conservation in situ ; - La réalisation des études socio-économiques pour explorer toutes les pistes

d’amélioration des conditions de vie des agriculteurs ( nouveaux créneaux, système de financement, plan technico-économique des cultures….).

1.6. PLAN DE RECHERCHE ET DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT 1.6.1 Axes de recherche et de Recherche-Développement (Tableau 4-3)

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Tableau 4-3 : Axes de recherche et de Recherche – Développement Scénarios Axes de recherche-développement Résultats attendus Acteurs

S1 - Etude technique et socio-économique de l’utilisation du système d’irrigation localisée dans la palmeraie d’Aoufouss - Techniques et méthodes d’utilisation économique de l’eau à la parcelle - Valorisation des eaux de crues - Besoins réels des cultures et des associations «olivier- palmier dattier» - Promotion des approches de développement participatif pour encourager l’autogestion communautaire de l’eau.

- Une gestion rationnelle de l’eau d’irrigation est assurée - Renforcement de l’approche participative - Eaux de crues valorisées - Besoins des plantes maîtrisés - La cohésion sociale est maintenue et l’organisation communautaire est renforcée

CRRAE-ORMVA/TF-Agriculteurs-Faculté des Sciences-Collectivités locales

S2 - Etude participative de l’estimation des besoins des cultures en eau dans la palmeraie d’Aoufouss pour une meilleure gestion de la ressource en eau - Introduction des techniques économisatrices de l’eau - Etude de la rentabilité socio-économique des activités génératrices de revenus dans la palmeraie d’Aoufouss - Diagnostic, caractérisation et évaluation des produits sur le double plan qualitatif et quantitatif des produits pour lesquels les oasis auront un avantage comparatif - Identification des opportunités de labellisation des principaux produits : datte, olive, pomme, lait, beurre, plantes médicinales et aromatiques… - Etude socio-économique des petites activités génératrices de revenus et proposition de pistes d’amélioration.

- Les besoins des cultures en eau et les itinéraires techniques sont connus par les agriculteurs - Les techniques d’économie de l’eau sont adoptées par les agriculteurs - Les données sur la rentabilité économique et financière des activités génératrices de revenus sont disponibles - Les opportunités de promouvoir les produits de terroir sont identifiées et évaluées - Les pistes pour la valorisation des produits de terroir sont identifiées et évaluées - Des recommandations pour la diversification des ressources de revenus sont faites

CRRAE-ORMVA/TF-Agriculteurs

S3 - Etude d’inventaire des variétés des espèces locales cultivées dans la palmeraie d’Aoufouss - Etude du système de financement décentralisé en vue d’améliorer l’accès des agriculteurs de la palmeraie d’Aoufouss au crédit. - Diagnostics de terrain pour caractériser et évaluer toute l’agrobiodversité (inventaire) - Conservation dans des banques de gènes - Promotion de la conservation in situ - Réalisation des études socio-économiques pour explorer toutes les pistes d’amélioration des conditions de vie des agriculteurs (nouveaux créneaux, système de financement, plan technico-économique des cultures….)

- Un inventaire des variétés locales est effectué - L’accès au crédit agricole est facilité et le système du micro-crédit développé - la biodiversité est sauvegardée - La conservation in situ et ex situ est assurée, suivie et bien organisée - Un système de financement adapté aux oasis est proposé avec des modalités pratiques de mise en œuvre

CRRAE, CRCA, Agriculteurs, Collectivités locales

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Parallèlement à ces axes de recherche et de Recherche-Développement identifiés, des recommandations spécifiques sont formulées pour les deux principales cultures : olivier et palmier dattier : Olivier

• Etablir un inventaire de la population de Picholine marocaine pour évaluer la diversité génétique de l’olivier ;

• Former les agriculteurs sur les normes de densité pour optimiser l’association olivier-palmier dattier et réduire son impact sur l’agrobiodiversité ;

• Faire des essais de démonstration sur la taille de l’olivier et des autres arbres fruitiers pour améliorer la productivité et la lutte contre les ravageurs ;

• Mettre en œuvre des actions de sensibilisation sur les conséquences agronomiques et socio-économiques de la forte densité d’oliviers dans la palmeraie et proposer des méthodes d’aménagement.

Palmier dattier

• Former les agriculteurs sur les techniques de récupération des jeunes rejets et leur plantation ;

• Former les agriculteurs sur les techniques de récolte de dattes ; • Sensibiliser les agriculteurs sur l’utilisation de cultivars résistants aux maladies.

1.6.2 Mesures d’accompagnement Au niveau de la diversité des activités - Favoriser l’installation des jeunes agriculteurs par la mise en œuvre de mesures incitatives ; - Intégrer les oasis dans des programmes de promotion touristique oasienne en vue de développer l’artisanat ; - Renforcer la sédentarisation des commerçants ambulants à travers l’octroi de micro-crédits. Au niveau de la valorisation et la transformation des produits - Renforcer l’encadrement des agriculteurs en matière de conduite des cultures, de stockage, de conservation et de transformation des produits agricoles ; - Augmenter les unités de conservation et de transformation des produits et sous-produits agricoles ; Au niveau du rôle de la femme - Promouvoir le rôle de la femme par des programmes de formation pour réduire l’analphabétisme et pour renforcer ses capacités. Au niveau des approches - Mettre en place un mécanisme de gestion participative et rationnelle des ressources en eau ; - Mettre en place un mécanisme efficace de transfert de technologies adaptées au milieu oasien ; - Renforcer les travaux de Recherche-Développement à travers des réseaux thématiques impliquant tous les acteurs et surtout les ONGs et les associations locales ; - Travail en synergie des institutions locales et régionales pour la sauvegarde de l’oasis. Au niveau écologique - Promouvoir les techniques biologiques de traitements phytosanitaires accessibles aux agriculteurs (méthode IPM) ;

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- Mettre en œuvre un projet de réhabilitation des variétés disparues ou en voie de disparition et de promotion de la diversification des cultures ; - Mettre en œuvre un projet de désalinisation et de mise en valeur agricole de la source Aïn El Atti. 1.6.3 Proposition de projets de recherche-développement Compte tenu de la situation actuelle de l’agriculture dans la palmeraie d’Aoufouss, et pour promouvoir le développement participatif au niveau de cette région, l’équipe propose deux ébauches de projets de recherche- développement. Projet 1 : Gestion rationnelle et équitable des ressources en eau d’irrigation dans la palmeraie d’Aoufouss

Justification L’eau d’irrigation constitue la ressource fondamentale qui conditionne aussi bien la sauvegarde de l’agrobiodiversité que la durabilité des systèmes de production oasiens de la palmeraie d’Aoufouss. Suite à la poussée démographique et à la multiplication des points de pompage, la pression sur cette ressource la rend de plus en plus rare. Le risque d’épuisement de la nappe phréatique n’est pas à écarter dans les 30 années à venir. Par ailleurs, on constate une répartition inéquitable de l’eau superficielle entre les différents sites de la palmeraie. Une eau très abondante à l’amont de l’Oued Ziz (Site n°1) où les agriculteurs peuvent irriguer autant de fois qu’ils le désirent, alors que juste à côté (Site n°2), les agriculteurs n’arrivent même pas une fois par mois à utiliser cette eau superficielle d’irrigation. Une étude des besoins des cultures en tenant compte de la superficie et de la population de chaque site pourrait faire des propositions objectives d’une nouvelle répartition plus équitable des eaux disponibles. Une démarche participative serait souhaitable pour la réalisation d’une telle étude afin de s’assurer de l’adoption rapide des éventuelles propositions d’une meilleure gestion des eaux de la palmeraie. Objectifs • Etudier les besoins des cultures pratiquées dans la palmeraie ; • Evaluer les besoins en eau d’irrigation au niveau des quatre sites de la palmeraie selon les superficies agricoles et la population d’agriculteurs ; • Formuler des propositions objectives d’une nouvelle répartition plus équitable des eaux disponibles. Résultats • Les besoins des cultures pratiquées dans la palmeraie sont déterminés ; • Les besoins en eau d’irrigation au niveau des quatre sites de la palmeraie sont évalués ; • Des propositions objectives d’une répartition plus équitable des eaux disponibles sont formulées. Activités • Revue bibliographique pour déterminer les besoins en eau des cultures citées dans le travail INRA-ICRA-2004 ; • Cartographie de l’occupation des sols de la palmeraie pour déterminer les superficies par site et leur occupation ;

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• Elaborer un programme de recherche-développement rationnel d’irrigation au niveau des différents sites. • Multiplier les ateliers avec les agriculteurs et les différents acteurs pour d’éventuelles améliorations du programme d’irrigation et son adoption ; • Tester le programme d’irrigation en milieu réel au moins pour une période de trois mois ; • Formulation participative des recommandations pour une répartition équitable des eaux d’irrigation. Acteurs : Agriculteurs de la palmeraie ; Communautés locales ; Autorités locales ; INRA ; ORMVA/TF ; ONGs ; Projets. Durée du projet : Deux ans Budget : 100 000,00 Dh

Projet 2 : Développement et de restructuration de l’oléiculture dans la palmeraie d’Aoufouss

Justification L’olivier occupe une place primordiale dans les systèmes de production de la palmeraie d’Aoufouss. En effet, l’oléiculture permet des productions à forte valeur ajoutée grâce aux olives de table et à l’huile qui est produite. Malheureusement cette dernière est de qualité médiocre du fait des mauvaises conditions de triturations par les maâsras. La facilité de stockage des fruits après séchage et leur transformation en huile permettent d’avoir une grande souplesse dans la commercialisation et la gestion de la trésorerie des ménages. En outre, la palmeraie regorge de réels potentiels pour le développement de l’oléiculture avec un effectif de 115 400 pieds en 1997 (ORMVAT, 1997). Cependant, la culture de l’olivier est confrontée à un manque d’entretien particulièrement la non réalisation de la taille qui constitue une grave entrave à son développement. Les principales conséquences de cette défaillance sont : la baisse des productions, l’impact négatif d’un ombrage important sur le développement des cultures sous-jacentes, la prolifération des ravageurs et la difficulté de la lutte phytosanitaire. Objectifs • Restructurer l’oliveraie de manière à ce que l’association avec le palmier dattier ne remette pas en cause l’agrobiodiversité ; • Augmenter la productivité de l’olivier et des cultures basses ; • Créer des micro-entreprises de jeunes agriculteurs ; • Former les agriculteurs sur les techniques de taille des arbres fruitiers ; • Préserver l’environnement ; • Améliorer les revenus des producteurs ; • Améliorer la qualité de l’huile produite. Résultats • La restructuration de l’oliveraie est réalisée ; • La productivité de l’olivier et des cultures sous-jacentes est améliorée ; • Des emplois sont crées pour les jeunes ; • La protection phytosanitaire de l’olivier par les méthodes culturales est assurée ; • Les techniques d’entretien des arbres fruitiers sont maîtrisées par les agriculteurs ;

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• Les conditions de trituration des olives sont améliorées ; • Les revenus des agriculteurs sont améliorés. Activités L’ORMVA/TF, le CRRAE et les organisations de producteurs vont réaliser les différentes activités en collaboration avec le CRCA, les ONGs , les bailleurs de fonds nationaux et internationaux : • Sensibiliser les agriculteurs à l’importance de la taille de l’olivier et des objectifs du projet ; • Réaliser des essais de démonstration sur le thème "effets de la taille de l’olivier sur la productivité et les ravageurs" ; • Former et encadrer des jeunes promoteurs sur les techniques de taille de l’olivier ; • Promouvoir la création de micro-entreprises agricoles de jeunes ; • Fournir les outils de taille aux micro-entreprises ; • Assurer le suivi technique et phytosanitaire des plantations oléicoles ; • Identifier les voies d’amélioration des conditions de trituration des olives ; • Suivre et évaluer l’impact socio-économique et environnemental du projet sur les systèmes de production. Acteurs : Agriculteurs ; ORMVA/TF ; CRRA d’Errachidia ; Chambre d’Agriculture ; Caisse Régionale de Crédit Agricole ; ONGs ; Consommateurs. Mode de fonctionnement Les jeunes organisés en micro-entreprises seront formés à la taille de rajeunissement et d’entretien de l’olivier. Le matériel nécessaire (tronçonneuses, scies, sécateurs…) sera mis à leur disposition pour un remboursement ultérieur. Ces jeunes tailleront les oliviers moyennant un paiement en nature à la récolte. Ils pourront aussi récupérer les branches taillées et les valoriser à leur profit. Ainsi, ils pourront rembourser le matériel. Pour une meilleure acceptation du projet par les producteurs, il serait nécessaire d’assurer une production régulière des arbres compte tenu de la baisse de la productivité durant les premières années qui suivent la taille. Ainsi, la taille pourra être étalée sur plusieurs années en faisant des tailles successives dans une même plantation. De même l’amélioration des conditions de trituration dans les maâsras aura des retombées positives sur la santé des ménages et les revenus des agriculteurs. Durée du projet : 5 ans Budget : 100.000 Dhs pour couvrir les charges suivantes : • Achat de matériels de taille • Frais de missions des chercheurs, techniciens, chauffeurs • Frais de carburants pour les déplacements • Frais des ateliers Impact du projet • Création d’emplois pour les jeunes de la zone • Amélioration de la productivité des oliviers et des cultures basses • Amélioration des conditions de la qualité de l’huile produite • Amélioration des revenus des agriculteurs • Protection de l’environnement avec les techniques de lutte culturales contre les ravageurs.

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2. EVALUATION DE LA DEMARCHE DE RECHERCHE DE L’EQUIPE La démarche suivie au cours de ce travail s’inscrit dans le cadre général de l’approche Recherche Agricole pour le Développement (RAD). Dotée par les concepts, les principes, les étapes et les outils de la RAD acquis pendant leur séjour de formation à l’ICRA/ Montpellier, les membres de l’équipe ont eu l’occasion de pratiquer cette méthode sur le terrain dans la palmeraie d’Aoufouss (Sud du Maroc). Au terme de cette expérience de terrain, la démarche suivie par l’équipe mérite d’être évaluée en vue de tirer les leçons pour son éventuelle utilisation par d’autres intervenants dans le domaine de la recherche-développement. Cette évaluation permettrait aux pratiquants futurs de la RAD de profiter de l’expérience de l’équipe à travers son organisation, sa mise en œuvre des concepts et principes de la RAD et sa pratique des outils de la MARP. Points forts de la démarche de recherche

Composition de l’équipe

L’équipe se distingue par la diversité des profils de ses membres. Cette diversité concerne aussi bien l’âge, le genre et l’expérience que l’origine culturelle, institutionnelle et disciplinaire. En réaction, elle a bénéficié des riches expériences de chacun de ses membres chercheurs dont on souligne le niveau élevé des débats, des analyses et triangulations menés au sein de l’équipe pour cerner tous les aspects et bien traiter les questions clés de recherche afin d’atteindre les objectifs fixés dans les TdR. Prises de contact et communication avec les acteurs du système pertinent

Dès son arrivée au Maroc, l’équipe, consciente de l’importance de la communication et du contact direct avec ses partenaires, a rencontré le Secrétaire Général de l’INRA (principal commanditaire de ce travail). Ces types de rencontres et de communications ont bien facilité la tâche de l’équipe et ont aussi contribué à améliorer sa compréhension de la problématique posée. Par ailleurs, ces contacts ont permis aux membres de l’équipe d’avoir des idées plus claires sur les différents acteurs du système pertinent (organismes, institutions administration et leurs structures); de se familiariser et d’établir des rapports plus conviviaux avec ses cadres et responsables. Ils ont permis également à l’équipe de compléter sa base de données secondaires, en particulier celles relatives aux potentialités et contraintes de la zone d’étude et ce grâce aux entretiens avec ces acteurs et à leur générosité en matière de documentation. De même, les contacts de l’équipe avec les autorités locales étaient d’une importance primordiale pour la suite de ses activités de recherche. En fait, ces contacts lui ont permis de se faire connaître et de faire connaître ses activités dans la zone. En plus, ces contacts étaient nécessaires pour identifier certains hommes ressources et certains responsables de village (Cheyoukh et mokadem). Ces derniers ont joué un rôle clé dans les rencontres avec les agriculteurs qui constituent l’échantillon. Prospection de terrain.

En préparation de l’atelier de démarrage qui constitue le premier contact officiel avec la majorité des acteurs, la prospection de terrain était d’une utilité primordiale pour l’équipe de chercheurs. Ainsi l'équipe a eu une idée sur l’étendue de la zone d’étude; de constater directement certaines de ses potentialités et contraintes. Ceci a permis une meilleure

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compréhension des interventions des différents participants à l’atelier et d’être plus efficace en matière d’animation de ce dernier. Les outils participatifs de collecte de données

Ils ont été d’une grande utilité dans la participation active des différents acteurs, en particulier les agriculteurs. A ce titre, on peut citer: Les cartes ressources animées par l’équipe et réalisées par les agriculteurs eux-mêmes.

Elles montrent l’occupation des sols, les différentes ressources en eau, les types de sol, les équipements hydro-agricoles et les cultures pratiquées par les agriculteurs (arboricultures et cultures maraîchères, céréalières et légumineuses). Elles ont également permis de dégager certaines contraintes et potentialités du milieu selon la perception des agriculteurs. L’originalité de cet outil participatif qui est réalisé pour la première fois par les populations locales, a vraiment motivé ces dernières à être partie prenante dans l’étude ; Les transects réalisés avec les paysans ont aidé dans le zonage et le choix de la taille de

l’échantillon ; Les matrices de préférence réalisées avec les agriculteurs ont révélé différentes forces

motrices tant de nature socio-économique que naturelle, qui fondent les pratiques culturales de ces derniers (disponibilité de l’eau d’irrigation par exemple…) ; Enfin, les questionnaires, les entretiens semi-structurés, les focus group ont enrichi la

collecte des données auprès des agriculteurs. Les ateliers de restitutions

Le premier atelier de prise de démarrage a permis à l’équipe d’exposer la problématique, le plan de recherche, les objectifs et les résultats attendus de la recherche. Cet atelier s’est avéré primordial pour la suite des activités de recherche de l’équipe. Les acteurs participant ont pu s’approprier le thème de l’étude, de contribuer par la richesse de leurs interventions, leurs suggestions et orientations à la révision de certains objectifs de l’étude. Il a aussi permis d’avoir de nouvelles informations pertinentes pour le choix des sites; les contraintes et potentialités à examiner dans la zone d’étude. Grâce au deuxième atelier (intermédiaire) l’équipe a gardé le contact et assuré la continuité de la participation active des différents acteurs. La restitution des résultats préliminaires a permis à l’équipe de renforcer la confiance des acteurs à son égard qui ont apprécié son sérieux dans le travail et le respect de son planning. Par conséquent leur contribution à l’étude est devenue de plus en plus importante et enrichissante. Lors de cet atelier, la séance poster (cartes ressources, matrices de préférence et matrices de caractérisation des sols réalisées par les agriculteurs), animé par l’équipe a mis en relief la pertinence de la démarche RAD adoptée au cours de ce travail. Le troisième atelier (final) s’est tenu en présence des chercheurs, des enseignants, des développeurs (production végétale, production animale, protection des plantes, la forêt, les statistiques…). Il a été l'occasion pour l’équipe de présenter les résultats attendus de l’étude au point de vue :

De la typologie des systèmes de production ;

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Page 142: Rapport Maroc 20041

Des itinéraires techniques des conduites culturales et élevage ; De la caractérisation et de l’évaluation de l’agrobiodiversité ; De la stratégie des agriculteurs en matière de conservation de l’agrobiodiversité in-situ ; Du savoir-faire local en matière de conservation des produits, sous-produits et

conservation de la biodiversité. Enfin des scénarios de développement ont été formulés avec la participation active des participants à l’atelier. Chacun d’eux a exprimé sa pleine satisfaction des résultats, félicité l’équipe pour la qualité du travail réalisé en si peu de temps. A la suite de l’atelier final, deux autres ateliers de restitution des résultats ont été organisés par l’équipe : l’un le 30/06/04 avec les agriculteurs bénéficiaires de l’étude, l’autre le 07/07/04 à l’INRA-RABAT principal partenaire scientifique de l’ICRA dans cette étude. Les insuffisances de la démarche

L’élaboration du questionnaire d’enquête.

Pressée par le temps, l’équipe a consacré une durée insuffisante pour l’élaboration et le test des outils de collecte des données. Ainsi, le questionnaire de collecte de données propre à chaque exploitation a été revu à trois reprises. De même la non maîtrise au départ du système métrique local a engendré une perte de temps importante lors du dépouillement des questionnaires en raison du temps nécessaire pour faire les conversions. L’équipe a prévu l’hectare comme unité de mesure de la superficie des parcelles, alors que les agriculteurs ne maîtrisaient pas cette unité et en utilisaient d’autres comme la «âabra» qui correspond à une dose de semis de blé (environ 12 kg). Le souhait d’une prise en charge des ateliers et focus group avec les agriculteurs

La phase qui détermine toute étude de terrain est celle de la collecte des données. Cette phase demande un sacrifice de temps de travail, d’effort et d’argent pour l’agriculteur et sa famille. Les coutumes du pays recommandent de bien servir les invités même si cela exige un grand sacrifice de la part de l’agriculteur. C’est pourquoi, l’équipe de chercheurs très consciente de ces charges s’est parfois sentie gênée dans certaines conditions. L’ICRA pourrait atténuer cet état de fait en allouant un budget destiné à prendre en charge toutes les journées de travail sur le terrain en terme de repas. Répartition des tâches et vigilance

En équipe pluridisciplinaire, la spécialité et l’expérience de terrain déterminent la contribution de chacun des membres à l’effort commun. Parfois la pluridisciplinarité de l’équipe de chercheurs engendre des discussions très passionnées, des divergences dans l’interprétation et la compréhension du contexte. Alors, le risque de frustration s’installe en l’absence d’effort de synthèse et de consensus au sein de l’équipe. Cependant, ce risque peut être atténué par une meilleure répartition des tâches en rapport avec les disciplines respectives et en prenant en compte l’expérience de terrain et le savoir-faire de chacun des membres de l’équipe.

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CONCLUSION GENERALE L’étude a porté sur l’agrobiodiversité et la durabilité des systèmes de production oasiens de la palmeraie d’Aoufouss et avait pour finalité de proposer un plan d’action de recherche et de recherche-développement au nouveau Centre Régional de Recherche Agronomique (CRRA) d’Errachidia. L’objectif principal du travail a été de contribuer à l’amélioration des revenus des agriculteurs tout en maintenant la biodiversité agricole dans la palmeraie d’Aoufouss. Pour mener cette étude qui a duré trois mois, une équipe de recherche interdisciplinaire a été constituée sous l’égide de l’ICRA en collaboration avec l’INRA/Maroc, l’ORMVA/TF et l’IPGRI. La méthodologie de recherche adoptée par l’équipe a été basée sur la démarche RAD (Recherche Agricole pour le Développement) de l’ICRA. L’analyse des données issues des enquêtes formelles et informelles a permis de déceler des contraintes qui pèsent sur tous les systèmes de production. Ce sont principalement la rareté de l’eau, le morcellement et l’exiguïté des parcelles, l’ombrage dû à la forte densité d’oliviers, le vieillissement des exploitants, la perte du savoir-faire local, le manque de maîtrise des itinéraires techniques, les difficultés liées à la valorisation des produits et à la marginalisation du rôle de la femme. Ces contraintes ont des degrés d’importance différents selon les types d’exploitations qui développent des stratégies appropriées. Une typologie structurelle et fonctionnelle des systèmes de production a donné quatorze types différents. L’analyse du fonctionnement de ces types et de leurs stratégies par rapport aux contraintes et à l’environnement socio-économique a permis de regrouper ces quatorze types en trois catégories distinctes -traditionnelles, intermédiaires et modernes- principalement par le niveau d’intensification et les moyens de production. Pour proposer des axes de recherche et de développement en vue de lever les contraintes liées à la sauvegarde de l’agrobiodiversité et la durabilité des systèmes de production, une analyse de l’agrobiodiversité, des itinéraires techniques, de la valorisation des produits, du savoir-faire local et du rôle de la femme a été effectuée. Les résultats ont montré une dégradation de la diversité agricole avec la perte de plusieurs variétés et des menaces sur d’autres à cause essentiellement de la rareté de l’eau, des maladies comme le Bayoud chez le palmier dattier, de la sélection variétale par les agriculteurs qui s’orientent vers les variétés de haute valeur commerciale. Sur le plan de la pratique agricole, des répercussions négatives sur l’agrobiodiversité et les revenus des producteurs ont été aussi soulevées. La valorisation des produits qui joue un rôle central dans la conservation des variétés est confrontée à l’insuffisance des unités de conservation et de transformation des produits. Il a été aussi noté une perte du savoir-faire traditionnel et une marginalisation de la femme dans le processus de prise de décision et dans la gestion des ressources. Cette analyse a été complétée par une formulation de scénarios de développement avec tous les acteurs (agriculteurs, chercheurs, développeurs). Cette approche prospective et participative a permis de dégager plusieurs forces motrices : la rareté de l’eau d’irrigation, les dégâts des maladies et ravageurs, la concurrence du marché, l’intervention de l’Etat, le statut juridique de la terre et la gestion participative des ressources. L’analyse de l’évolution de ces forces motrices a conduit à l'élaboration de scénarios de développement destinés à la recherche, au développement mais aussi aux autorités publiques. Ces axes de recherche et de recherche-développement s’orientent vers des systèmes d’économie d’eau adaptés aux conditions agroécologiques de la palmeraie et accessibles aux

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producteurs et le développement de méthodes participatives pour la gestion rationnelle de la ressource en eau. Il a aussi été suggéré de faire un inventaire des variétés locales pour constituer des banques de gènes et de réaliser des actions de conservation in situ. Pour l’amélioration des revenus des agriculteurs, des études doivent être menées sur les systèmes et les méthodes de financement décentralisés pour faciliter l’accès des agriculteurs au crédit ainsi que sur la rentabilité socio-économique des activités génératrices de revenus dans la palmeraie d’Aoufouss. De même, il y a lieu de labelliser les principaux produits tels que les dattes, les olives, les plantes médicinales et aromatiques. Pour rendre possible toutes ces actions, des mesures d’accompagnements ont été aussi proposées : Mettre en œuvre des actions de sensibilisation sur les conséquences agronomiques et

socio-économiques de la forte densité d’oliviers dans la palmeraie et proposer des méthodes d’aménagement ;

Valoriser les résultats de la recherche relatifs à la sauvegarde des races animales locales (ovine et bovine) ;

Inciter les jeunes agriculteurs à s'installer en proposant des mesures incitatives ;

Intégrer les oasis dans les programmes de promotion touristique oasienne pour développer l’artisanat local ;

Mettre en place un mécanisme de gestion participative et rationnelle des ressources en eau ;

Mettre en œuvre un projet de réhabilitation des variétés disparues ou en voie de disparition et de promotion de la diversification des cultures ;

Mettre en œuvre un projet de désalinisation et de mise en valeur agricole de la source Aïn El Atti ;

Renforcer les unités de conservation et de transformation des produits agricoles.

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Page 145: Rapport Maroc 20041

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Andriamainty Fils, J. M., Djeddou, R., Merzoug, S. N. et Van Tinh, N. 2002: Analyse des systèmes de production oasiens et des stratégies dans la province d’Errachidia au Maroc. ICRA/INRA, p.152 Brac de la Perrière, B. et BEDE, 2002: Synthèse de la Région Maghreb en Afrique du Nord, Projet International «Growing Diversity», GdsyntNA, http://www.grain.org/gd/fr/a-rd-iw/na-rd-summaryreport-fr.cfm Chetto, A. 2003: Analyse technico-socio-économique de la diversité génétique du palmier dattier dans les palmeraies Aoufouss et Fezouata. Regional Office for Central & West Asia & North Africa (CWANA), Maghreb Date Palm Project (RAD 98/G31). Errachidia-Maroc. CMV 711, 2003: Monographie de la zone d’action du CMV 711 d’Aoufouss. ORMVATF, Subdivision agricole. Dollé, V. 1998: Agriculture d’oasis, une longue histoire, quel avenir ? Sécheresse n°2, vol. 9, p. 167. Ferry, M. 1993: La crise du secteur phoenicicole dans les pays méditerranéens. Quelles recherches pour y répondre? In : Ferry M. (ed.), Greiner D. (ed.) Le palmier dattier dans l'agriculture d'oasis des pays méditerranéens. Zaragoza : CIHEAM-IAMZ, pp 129-156 Ferry, M., Bouguedoura, N. et El Hadrami, I. 1998: Patrimoine génétique et technique de propagation in vitro pour le développement de la culture du palmier dattier. Sécheresse n°2, vol. 9, p. 167. Hajjaji, A. 1990: Arboriculture, cultures maraîchères et de rente en zones oasiennes. In : Dollé V. (ed.), Toutain G. (ed.) Les systèmes agricoles oasiens Montpellier CIHEAM-IAMM, pp 155-161. Kassah, A. 1998: Eau et développement agricole au Sahara maghrébin : enjeux, conflits et arbitrages. Sécheresse n°2, vol. 9, p. 167. Larbi, S. H.1990: Les zones phoenicicoles marocaines. In : Dollé V. (ed.), Toutain G. (ed.) Les systèmes agricoles oasiens Montpellier CIHEAM-IAMM, pp 41-53. Monographie des CMVdeL’ORMVA du TAFILALET. Edition provisoire, juin 1997, p.208. N’aït M’barek, A. 1993: Le Palmier dattier dans l’agriculture oasienne du Tafilalet. Rapport de synthèse de l’atelier “Systèmes agraires” In : Ferry M. (ed.), Greiner D. (ed.) Le palmier dattier dans l'agriculture d'oasis des pays méditerranéens. Zaragoza : CIHEAM-IAMZ, pp 189-197. Rapport d’activités campagne 2001-2002: Centre régional du Haouz Pré-Sahara, Marrakech, p.70 Rhouma, A. 1993: La diversité phytogénétique oasienne : origine, évolution, conservation. Rapport de synthèse de l’atelier “Diversité génétique dans les oasis” In : Ferry M. (ed.), Greiner D. (ed.) 1993: Le palmier dattier dans l'agriculture d'oasis des pays méditerranéens. Zaragoza : CIHEAM-IAMZ, pp 159-163. Skouri, M. 1990: Eléments de synthèse et conclusions. In : Dollé V. (ed.), Toutain G. (ed.) Les systèmes agricoles oasiens Montpellier CIHEAM-IAMM, pp 331-335.

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Tonneau, J.-Ph. 1993: Rapport de synthèse de l’atelier “Systèmes agraires” In : Ferry M. (ed.), Greiner D. (ed.) Le palmier dattier dans l'agriculture d'oasis des pays méditerranéens. Zaragoza : CIHEAM-IAMZ, pp 189-197. Toutain, G. 1993: L’agriculture paysanne oasienne et le marché mondial. Rapport de synthèse de l’atelier “Systèmes agraires” In : Ferry M. (ed.), Greiner D. (ed.) Le palmier dattier dans l'agriculture d'oasis des pays méditerranéens. Zaragoza : CIHEAM-IAMZ, pp 189-197.

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Page 147: Rapport Maroc 20041

Tableau 1 : Plan de recherche Activités Objectifs Résultats attendus Outils/méthodes1 Organisation de l’équipe Etablir des règles de prise de décision et

répartition des taches au sein de l’équipe Un contrat d’équipe est établi Brainstorming et visualisation

2 Clarification des TDR Avoir une compréhension commune du problème La compréhension commune du problème est atteinte

Lecture individuelle des TdR, brainstorming, cartes mentales, arbre à problèmes, arbre à objectifs et visualisation

3 Identification du système pertinent

Identification des forces motrices et des acteurs clés Formuler la problématique

Forces motrices et acteurs clés identifiés La problématique est formulée Plan de recherche est élaboré

Brainstorming, schéma du système pertinent et visualisation

4 Atelier de présentation du thème de recherche

Prendre en compte les recommandations des acteurs pour mieux orienter le thème de recherche

Recommandations prises en compte Thème de recherche bien orientée

Visualisation sur data show, questionnaire, discussions

5 Analyse des systèmes de production oasiens basée sur l’agrobiodiversité

Identifier les types de SPO Identifier le savoir-faire local en tenant compte du rôle de la femme Identifier les stratégies des agriculteurs

Les types des SPO sont identifiés Savoir-faire local et rôle de femme identifiés Stratégies des agriculteurs identifiées

Bibliographie (rapport ICRA 2002, …)

5.1 Identification des sites Identifier des sites représentatifs en terme agroécologique

Les sites représentatifs en terme agroécologique sont identifiés

Cartes des ressources, transects, entretiens semi-structurés et exploitation des données secondaires

5.2 Echantillonnage Définir un échantillon de SPO représentatif en terme de taille de SAUT

Un échantillon représentatif de SPO est défini Echantillonnage raisonné stratifié en fonction de la taille de la Superficie Agricole Utile Totale (SAUT)

Identifier la biodiversité agricole par type de SPO La biodiversité agricole par type de SPO est identifiée

Enquête informelle, entretien semi-structuré, questionnaire individuel, arbre à contraintes, cartes des ressources participatives, outils MARP (homme et femme), profil historique, cartes des flux

Identifier les stratégies des agriculteurs en matière de conservation de la biodiversité in situ

Les stratégies des agriculteurs en matière de conservation in situ sont identifiées

MARP (homme et femme), profil historique, questionnaire, matrice de classification des variétés pour les différencier, matrice de préférence, carte des ressources génétiques, guide d’entretien

5.3 Collecte des données

Identifier le savoir local en matière de conduite des cultures et des animaux, de conservation et de transformation des produits et sous-produits agricole en tenant compte du rôle de la femme

Le savoir local en matière de conduite des cultures et des animaux, de conservation et de transformation des produits et sous-produits agricoles en tenant en compte du rôle de la femme est identifié

Questionnaires, MARP, entretien semi-structuré (homme et femme) Entretien semi-structuré (personnes ressources, ONG, coopératives agricoles et artisanales, association féminines, marchés)

6 Identifier des axes de recherche développement

Identifier les axes de recherche-développement Axes potentiels de recherche-développement identifiés Les besoins urgents des agriculteurs sont identifiés

Organisation d’un atelier avec les agriculteurs et autres acteurs du développement, Questions ouvertes, Exploitation des résultats du rapport ICRA 2003, questionnaire,

7 Elaboration d’un plan d’actions de recherche et développement

Identifier et évaluer les scénarios de développement Formuler un plan d’actions de recherche- développement Identifier les mesures d’accompagnement du plan d’action

Les scénarios de développement sont identifiés et évalués Les mesures d’accompagnement sont proposées Plan d’action de recherche-développement formulé

Documentation sur les technologies existant, planification par scénario, matrices (hiérarchisation et priorisation), organisation d’un atelier avec les agriculteurs et autres acteurs du développement, questions ouvertes, exploitation des résultats des données secondaires.

ANNEXES

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Tableau 2 : Planification des activités

PLANNING

Montpellier Maroc Montpellier

Mars Avril Mai Juin Juillet

TACHES

S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 Organisation de l’équipe

Collecte et analyse des données secondaires

Exploitation bibliographie provisoire

Problématique 29

Plan de recherche 26

Rédaction synthèse bibliographique 05

Méthodologie de recherche provisoire

Présentation du plan de recherche provisoire à l’ICRA 08

Bibliographie Rabat

Contact personnes ressources

Prospection du terrain et contacts Atelier de validation de la méthodologie (atelier N°1 ) 19 Zonage

Echantillonnage Méthodologie de recherche finale Elaboration des outils de collecte

Test des outils et mise au point du questionnaire

Enquêtes / Ateliers 17

ANNEXE I

+atelier intermédiaire Saisie et traitement des données Analyse des données Formuler des recommandations Atelier restitution et validation (atelier final) 25 Rapport final

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ANNEXE II Typologie des systèmes de production oasiens de la palmeraie d’Aoufouss

REGR factor score 1 for analysis 1

3210-1-2

REG

R fa

ctor

sco

re

2 fo

r ana

lysi

s

1

2

1

0

-1

-2

-3

TYPE_SP

S1_SPO

S1_SPO

S1_SPO

S1_SPO

REGR factor score 1 for analysis 2

2,01,51,0,50,0-,5-1,0-1,5

REG

R fa

ctor

sco

re

2 fo

r ana

lysi

s

2

3

2

1

0

-1

-2

TYPE_SPO

S2_SPO4

S2_SPO3

S2_SPO2

S2_SPO1

REGR factor score 1 for analysis 3

43210-1-2

REG

R fa

ctor

sco

re

2 fo

r ana

lysi

s

3

3

2

1

0

-1

-2

TYPE_SPO

S3_SPO4

S3_SPO3

S3_SPO2

S3_SPO

REGR factor score 1 for analysis 4

210-1-2-3-4R

EGR

fact

or s

core

2

for a

naly

sis

4

2

1

0

-1

-2

-3

TYPE_SP

S4_SPO

S4_SPO

Site 1 Site 2

Site 3 Site 4

Figure : Représentation graphique des SPO par ACP au niveau des 4 Sites

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Annexe II

Arbres hiérarchiques de la Classification Hiérarchique

* * * * * * H I E R A R C H I C A L C L U S T E R A N A L Y S I S * ** Rescaled Distance Cluster Combine

Figure 2-1 : Site n°1: Haut R’teb

148

Page 151: Rapport Maroc 20041

ANNEXE II

* * * * * H I E R A R C H I C A L C L U S T E R A N A L Y S I S * * * *

Figure 2-2 : Site n°2 (Moyen R’teb)

149

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ANNEXE II

* * * * * * H I E R A R C H I C A L C L U S T E R A N A L Y S I S * * * Rescaled Distance Cluster Combine

Figure 2-3 : Site n°3 (Zrigate)

150

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ANNEXE II

* * * * * * H I E R A R C H I C A L C L U S T E R A N A L Y S I S * * * Rescaled Distance Cluster Combine

Figure 2-4 : Site n°4 (Bas R’teb)

151

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ANNEXE II

Statistiques descriptives des SPO par Site Tableau 2-1 : Site 1 (Haut R’teb) Site N°1 SPO1 SPO1 SPO1 SPO1 SPO2 SPO2 SPO2 SPO2 SPO4SPO1 SPO2 SPO3 SPO3 SPO3 SPO3 SPO3 SPO4 SPO4 SPO4 SPO4

N N Max Min Max Moy ET Min Moy ET N Min Max Moy ET N Min Max Moy ET

% sol agad 8,00 0,00 100,00 54,04 36,61 10,00 0,00 100,00 46,18 27,73 8,00 23,00 98,00 61,17 23,26 6,00 0,00 77,00 52,86 28,50

% sol hrach 27,24 6,00 8,00 0,00 100,00 33,76 10,00 0,00 100,00 14,36 31,47 8,00 0,00 50,00 18,35 21,47 0,00 100,00 30,87 36,25

% sol mramel 8,00 0,00 67,73 18,72 25,21 10,00 0,00 75,00 39,47 26,66 8,00 0,00 38,37 20,47 16,15 6,00 0,00 41,38 16,28 19,52

Age de l’agriculteur 8,00 30,00 85,00 13,48 62,13 18,16 10,00 34,00 78,00 57,50 14,40 8,00 23,00 75,00 52,13 18,52 6,00 39,00 75,00 58,00

BIO_FRUI 2,56 2,17 0,00 8,00 0,00 7,00 3,00 10,00 0,00 7,00 1,40 8,00 0,00 7,00 1,63 2,33 6,00 7,00 3,50 2,59

BIO_PD 8,00 3,40 2,00 9,00 5,00 2,20 10,00 0,00 7,00 2,41 8,00 2,00 8,00 5,25 1,83 6,00 0,00 7,00 3,50 2,59

Langue maternelle 8,00 1,00 2,00 1,38 0,52 10,00 1,00 2,00 1,50 0,53 8,00 1,00 2,00 1,88 0,35 6,00 1,00 2,00 1,33 0,52Main d'oeuvre salariée féminine en j/an 8,00 0,00 0,00 0,00 0,41 0,00 277,00 95,38 117,69 10,00 0,00 0,00 8,00 270,00 42,38 92,47 6,00 0,00 1,00 0,17Main d'oeuvre salariée féminine en nombre/an 8,00 63,00 5,29 0,00 14,13 20,91 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 14,00 6,25 5,57 6,00 0,00 13,00 3,00Main d'oeuvre salariée masculine en jour/an 21,00 8,00 19,00 94,00 42,75 22,30 10,00 0,00 11,00 2,60 3,63 8,00 68,00 35,00 17,54 6,00 0,00 115,00 23,67 46,03 Main d'oeuvre salariée masculine en nombre/an 48,36 2,63 8,00 7,00 134,00 62,88 10,00 0,00 7,00 2,30 8,00 6,00 126,00 34,63 39,62 6,00 0,00 32,00 6,00 12,84

N_PD_ID 8,00 10, 100,0015,00 45,00 27,28 00 0,00 29,00 6,20 10,64 8,00 16,00 77,00 35,00 19,94 6,00 0,00 73,00 36,00 27,57

N_PD_NID 270,00 8,00 200,0014,00 79,88 67,22 0,0010,00 40,00 19,30 13,00 8,00 13,00 109,00 84,81 6,00 0,00 120,00 46,67 41,87

NB_ARBOF 8,00 0,00 109,00 30,00 35,61 0,0010,00 13,00 3,10 4,23 8,00 0,00 34,00 8,38 11,41 6,00 0,00 33,00 19,33 14,19

NB_BOVIN 4,00 8,00 0,00 1,13 1,46 10,00 0,00 2,00 0,30 0,67 8,00 0,00 2,00 0,25 0,71 6,00 0,00 2,00 0,67 1,03

NB_OLIVE 14,30 100,00 8,00 12,00 600,00 118,63 195,59 10,00 0,00 30,00 9,56 8,00 4,00 50,00 23,75 16,96 6,00 0,00 51,50 31,84

NB_OVIN 5,70 8,00 0,00 21,00 9,25 6,20 0,0010,00 10,00 4,19 8,00 0,00 21,00 10,63 6,63 6,00 0,00 65,00 18,17 23,39Nombre actuel de géniteurs bovins 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00Nombre actuel de géniteurs ovins 8,00 0,00 3,00 1,38 1,30 10,00 0,00 2,00 0,60 0,70 8,00 0,00 4,00 1,75 1,39 6,00 0,00 15,00 3,67 5,89Nombre actuel de jeunes bovins 8,00 0,00 0,13 2,00 0,50 0,76 10,00 0,00 1,00 0,10 0,32 8,00 0,00 1,00 0,35 6,00 0,00 1,00 0,33 0,52 Nombre actuel de jeunes ovins 8,00 2,20 0,00 7,00 3,13 2,23 10,00 0,00 4,00 1,81 8,00 0,00 10,00 4,13 3,52 6,00 0,00 20,00 6,17 7,00Nombre actuel de reproductrices bovines 8,00 0,00 2,00 0,42 0,00 0,52 0,63 0,74 10,00 0,00 1,00 0,20 8,00 0,00 1,00 0,13 0,35 6,00 1,00 0,33

152

Page 155: Rapport Maroc 20041

Nombre actuel de reproductrices ovines 8,00 0,00 14,00 4,75 4,10 10,00 0,00 6,00 2,90 2,33 8,00 0,00 10,00 4,75 3,01 6,00 30,00 0,00 8,33 10,98

Nombre bovins il y a 10 ans 9,00 10,00 1,41 8,00 0,00 2,13 3,09 0,00 2,00 0,40 0,70 8,00 0,00 4,00 0,50 6,00 0,00 3,00 0,83 1,33

Nombre de maisons 8,00 0,00 5,00 2,00 2,00 8,00 2,00 0,46 1,51 9,00 1,00 1,11 0,33 1,00 1,25 5,00 1,00 2,00 1,80 0,45

Nombre de motopompes 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,83 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 6,00 3,00 1,33

Nombre de parcelles 8,00 3,00 8,00 8,00 18,00 11,13 5,03 10,00 2,00 4,80 2,04 6,00 13,00 9,00 2,73 6,00 5,00 15,00 10,67 3,61Nombre d'espèces maraîchères 8,00 1,00 8,00 8,00 3,00 2,20 10,00 0,00 2,40 2,22 8,00 1,00 4,00 3,00 0,93 6,00 4,00 15,00 9,17 4,54Nombre total de palmiers dattiers 8,00 36,00 260,00 124,88 86,28 10,00 0,00 40,00 25,50 13,15 8,00 30,00 298,00 144,00 84,81 6,00 0,00 193,00 82,67 65,77

P_PD_ID 9, 8,00 17,65 61,11 41,72 16,22 00 0,00 90,63 21,07 31,92 8,00 8,60 56,67 32,25 18,84 5,00 30,56 74,55 45,45 18,35Possession d’un moyen de transport 8,00 1,00 1,00 0,00 3,00 1,50 0,93 10,00 1,00 1,00 0,00 8,00 1,00 1,00 1,00 0,00 6,00 1,00 1,00 1,00

Possession d’un tracteur 8,00 2,00 0,35 1,00 1,88 1,00 1,83 1,00 1,88 10,00 2,00 1,90 0,32 8,00 1,00 2,00 0,35 6,00 2,00 0,41Quantité de dattes produites pour le bétail 8,00 0,00 400,00 150,00 169,03 10,00 0,00 500,00 107,00 159,31 8,00 0,00 3600,00 550,00 1250,14 6,00 0,00 1500,00 583,33 664,58 quantité de luzerne produite pour le bétail 8,00 26718,03 32000,00 7127,50 540,00 80000,00 21080,00 10,00 0,00 4335,00 9869,99 8,00 0,00 30000,00 11985,60 6,00 0,00 5000,00 1866,67 2069,46 Quantité de maïs produite pour le bétail 8,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 6,00 400,00 66,67 163,30Quantité de paille achetée pour le bétail 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00Quantité de paille achetée pour le bétail 8,00 25,00 204,12 0,00 200,00 70,71 10,00 0,00 300,00 30,00 94,87 8,00 0,00 1440,00 242,50 514,52 6,00 0,00 500,00 83,33 Quantité de paille achetée pour le bétail 1100,00 0,00 8,00 0,00 200,00 403,56 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00Quantité de paille achetée pour le bétail 8,00 0,00 1013,380,00 1100,00 367,50 445,16 10,00 0,00 800,00 160,00 256,43 8,00 2880,00 635,00 6,00 0,00 2000,00 606,67 714,05 Quantité de paille achetée pour le bétail 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 1850,00 2500,000,00 0,00 10,00 0,00 0,00 8,00 0,00 231,25 654,07 6,00 0,00 416,67 1020,62 Quantité de paille achetée pour le bétail 8,00 0,00 2000,00 300,00 701,02 10,00 0,00 600,00 155,00 190,69 8,00 0,00 1080,00 272,50 410,98 6,00 0,00 3000,00 750,00 1113,10 Quantité de paille produite pour le bétail 0,00 1000,00 0,008,00 200,00 25,00 70,71 10,00 0,00 100,00 316,23 8,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 2000,00 333,33 816,50 Quantité d'orge produite pour le bétail 168,75 8,00 0,00 975,00 121,88 344,72 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 800,00 291,47 6,00 0,00 400,00 106,67 172,82

SUP_CERE 0,70 8,00 0,00 2,00 0,63 0,82 10,00 0,00 1,00 0,25 0,37 8,00 0,00 0,22 0,27 6,00 0,58 16,00 4,23 5,99

SUP_EXP 2,69 0,42 1,34 0,32 8,00 0,74 9,25 3,10 10,00 0,00 5,50 1,32 1,64 8,00 0,82 6,00 2,69 27,00 9,87 9,36

SUP_FOUR 1,09 8,00 0,08 3,00 1,18 10,00 0,00 0,50 0,19 0,19 8,00 0,06 0,58 0,31 0,21 6,00 0,08 8,54 2,85 3,03

SUP_MARA 8,00 0,00 1,16 0,33 0,47 10,00 0,00 0,26 0,11 0,11 8,00 0,00 0,50 0,17 0,16 6,00 0,00 5,25 1,47 1,91

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Page 156: Rapport Maroc 20041

Superficie actuelle de jachère en ha 8,00 0,00 4,10 1,25 0,26 1,37 10,00 0,00 1,50 0,46 8,00 0,00 0,76 0,22 0,23 6,00 0,00 2,50 1,18 0,99Superficie actuelle de petits pois 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,04 0,01 0,02Superficie agricole utile totale donnée en association 8,00 0,00 0,00 0,00 0,17 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 1,00 0,41Superficie agricole utile totale en propriété 8,00 0,68 5,82 0,74 9,25 3,08 2,70 10,00 0,00 5,50 1,10 1,63 8,00 0,35 0,92 0,22 6,00 2,69 14,50 4,39Superficie agricole utile totale prise en association 8,00 0,00 0,22 0,03 0,08 10,00 0,00 0,83 0,11 0,27 8,00 0,00 0,12 0,03 0,05 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00Superficie agricole utile totale prise en location 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,75 0,11 0,25 8,00 0,00 0,42 0,12 0,17 6,00 0,00 24,00 4,04 9,78

Superficie maison 8,00 100,00 694,00 262,63 196,93 9,00 100,00 800,00 341,22 241,24 8,00 150,00 900,00 395,88 272,53 5,00 200,00 15080,00 3273,40 6600,51 Superficie total exploitée en Ha 8,00 0,74 9,25 3,10 2,69 10,00 0,00 5,50 1,32 1,64 8,00 0,42 1,34 0,82 0,32 6,00 2,69 27,00 9,87 9,36Superficie totale du sol agade 8,00 0,00 0,62 4,25 1,17 1,35 10,00 0,00 2,00 0,40 0,58 8,00 0,18 1,71 0,60 6,00 0,00 30,29 7,75 11,44Superficie totale du sol hrache 8,00 0,00 4,00 0,78 1,36 10,00 0,00 1,00 0,12 0,31 8,00 0,00 0,32 0,13 0,14 6,00 0,00 14,50 3,42 5,65Superficie totale du sol mramale 8,00 0,00 2,54 0,60 0,88 10,00 0,00 2,50 0,49 0,74 8,00 0,00 0,33 0,15 0,12 6,00 0,00 6,00 1,50 2,35Nombre d'espèces maraîchères 8,00 1,00 8,00 3,00 2,20 10,00 0,00 8,00 2,40 2,22 8,00 1,00 4,00 3,00 0,93 6,00 4,00 15,00 9,17 4,54Nombre d’espèces de cult. basses 8,00 10,001,00 4,00 10,00 2,67 0,00 7,00 3,30 2,36 8,00 1,00 6,00 4,50 1,69 6,00 4,00 15,00 9,67 4,03

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Tableau 2-2 : Site 2 (Moyen R’teb)

Site N°2 SPO5 SPO5 SPO5 SPO5 SPO6 SPO6 SPO6 SPO6 SPO6 SPO7 SPO7 SPO7 SPO7 SPO7 SPO8 SPO8 SPO8 SPO8 SPO8 N Min Max Moy ET N Min Max Moy ET N Min Max Moy ET N Min Max Moy ETAge de l’agriculteur 4 53,00 8,00 77,00 63,50 10,08 6,00 60,00 80,00 69,00 7,54 48,00 80,00 60,38 10,13 10,00 52,00 71,00 63,60 5,58 Langue maternelle 4 1,00 1,00 2,00 1,75 0,50 6,00 2,00 1,83 0,41 8,00 1,00 2,00 1,25 0,46 10,00 1,00 2,00 1,90 0,32Nombre de parcelles 4 7,00 37,00 18,25 13,50 6,00 6,00 13,00 8,17 2,64 8,00 4,00 9,00 6,38 2,20 10,00 5,00 23,00 12,40 5,66 Superficie agricole utile totale en propriété 4 0,00 0,27 2,08 1,18 0,92 6,00 0,67 1,23 0,86 0,21 8,00 1,00 0,61 0,26 10,00 0,98 3,00 1,95 0,68 Superficie agricole utile totale prise en location 4 0,00 0,05 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,42 0,15 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Superficie agricole utile totale prise en association 4 0,00 0,33 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,54 0,18 0,28 8,00 0,00 0,75 0,14 0,27 10,00 0,00 0,04 0,10Superficie agricole utile totale donnée en association 4 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00Superficie total exploitée en Ha 4 0,00 6,00 0,27 0,64 2,08 1,18 0,92 0,67 1,76 1,04 0,41 8,00 1,17 0,80 0,32 10,00 1,02 3,00 1,99Superficie totale du sol agade 4 6,00 10,00 0,91 2,58 1,71 0,69 0,00 1,17 0,55 0,45 8,00 0,00 3,50 0,89 1,11 0,00 1,83 0,97 0,64Superficie maison 4 180,00 815,00 2128,00 892,15 6,00 60,00 260,00 141,00 72,15 8,00 37,00 10000,00 1455,25 3456,88 10,00 117,00 750,00 246,90 193,38 Possession d’un moyen de transport 4 1,00 1,00 1,00 0,00 6,00 1,00 1,00 1,00 0,00 8,00 1,00 1,00 1,00 0,00 10,00 1,00 1,00 1,00 0,00Possession d’un tracteur 4 2,00 2,00 2,00 0,00 6,00 2,00 2,00 2,00 0,00 8,00 2,00 2,00 2,00 0,00 10,00 2,00 2,00 2,00 0,00Nombre de motopompes 4 1,00 2,00 1,25 0,50 6,00 0,00 1,00 0,17 0,41 8,00 0,00 1,00 0,25 0,46 10,00 0,00 1,00 0,10 0,32Nombre actuel de jeunes ovins 4 3,00 7,00 4,50 1,73 6,00 0,00 2,00 0,50 0,84 8,00 0,00 10,00 1,88 3,40 10,00 0,00 6,00 3,90 2,38Nombre actuel de géniteurs ovins 4 2,00 17,00 5,75 7,50 6,00 0,00 3,00 1,00 1,26 8,00 0,00 2,00 0,63 0,74 10,00 0,00 4,00 1,80 1,14Nombre actuel de reproductrices ovines 4 3,00 12,00 6,25 4,03 6,00 0,00 4,00 2,00 1,26 8,00 0,00 5,00 1,75 1,83 10,00 2,00 8,00 3,70 2,00Nombre actuel de jeunes bovins 4 0,00 1,00 0,50 0,58 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 1,00 0,13 0,35 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00Nombre actuel de géniteurs bovins 4 0,00 1,00 0,50 0,58 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00Nombre actuel de reproductrices bovines 4 1,00 1,00 1,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 1,00 0,13 0,35 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00Quantité de luzerne produite pour le bétail 4 0,00 56000,00 14975,00 27365,47 6,00 0,00 3600,00 1200,00 1517,89 8,00 0,00 1800,00 600,00 848,53 10,00 0,00 22500,00 7490,00 6757,79 Quantité d'orge produite pour le bétail 4 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00Quantité de dattes produites pour le bétail 4 0,00 2100,00 1009,95 53,33 8,00 600,00 6,00 0,00 200,00 86,41 0,00 250,00 50,00 96,36 10,00 0,00 500,00 271,00 187,05 Quantité de maïs produite pour le bétail 4 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00Quantité de paille produite pour le bétail 4 0,00 3000,00 750,00 1500,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 2000,00 400,00 843,27

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Quantité de paille achetée pour le bétail 4 0,00 1000,00 250,00 500,00 6,00 0,00 960,00 160,00 391,92 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00Quantité de paille achetée pour le bétail 4 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 100,00 16,67 40,82 8,00 0,00 300,00 37,50 106,07 10,00 0,00 150,00 25,00 54,01 Quantité de paille achetée pour le bétail 4 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00Quantité de paille achetée pour le bétail 4 300,00 1680,00 907,50 571,74 6,00 0,00 400,00 128,33 176,68 8,00 0,00 1800,00 362,50 606,95 10,00 0,00 1200,00 356,00 445,50 Quantité de paille achetée pour le bétail 4 0,00 1254,99 375,88 0,00 1500,00 660,00 636,45 6,00 3000,00 750,00 8,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 1080,00 262,00 Quantité de paille achetée pour le bétail 4 300,00 1200,00 725,00 442,53 6,00 0,00 600,00 150,00 234,52 8,00 0,00 1800,00 368,75 604,12 10,00 0,00 500,00 175,00 178,34 Main d'oeuvre salariée masculine en nombre/an 58,00 0,00 8,00 13,57 175,00 4 4,00 35,50 22,88 6,00 18,00 7,33 7,20 0,00 35,00 7,25 10,00 3,00 36,50 50,12 Main d'oeuvre salariée masculine en jour/an 4 21,00 130,00 58,00 50,92 6,00 0,00 21,00 9,99 7,83 8,00 0,00 27,00 5,25 10,04 10,00 6,00 31,00 17,90 8,25 Main d'oeuvre salariée féminine en nombre/an 4 4,68 3,00 15,00 7,00 5,66 6,00 0,00 2,00 1,00 1,10 8,00 0,00 1,00 0,13 0,35 10,00 0,00 13,00 5,10Main d'oeuvre salariée féminine en j/an 4 10,00 2,83 46,00 24,25 16,50 6,00 0,00 4,00 1,67 1,97 8,00 0,00 8,00 1,00 10,00 0,00 40,00 13,10 13,72 BIO_PD 2,33 4 4,00 6,00 5,00 1,15 6,00 0,00 7,00 3,33 2,50 8,00 0,00 6,00 3,00 10,00 2,00 11,00 5,90 2,33NB_OVIN 4 9,00 30,00 16,50 9,68 6,00 0,00 6,00 3,50 2,26 8,00 0,00 17,00 4,25 5,60 10,00 4,00 14,00 9,40 3,44NB_BOVIN 4 1,00 3,00 2,00 0,82 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 0,00 1,00 0,25 0,46 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Nombre total de palmiers dattiers 4 68,00 8,00 32,49552,00 234,50 216,03 6,00 17,00 66,00 33,83 18,49 0,00 103,00 36,63 10,00 51,00 250,00 118,10 67,28 N_PD_ID 4 30,00 63,00 50,00 14,12 6,00 0,00 21,00 8,50 9,93 8,00 0,00 52,00 15,88 17,51 10,00 6,00 115,00 41,10 32,12 N_PD_NID 4 38,00 500,00 184,50 212,51 6,00 11,00 45,00 25,33 12,88 8,00 0,00 51,00 20,75 18,99 10,00 21,00 200,00 77,00 54,88 NB_OLIVE 4 33,00 188,00 78,50 73,37 6,00 10,00 36,00 24,00 10,28 8,00 5,00 29,00 14,88 8,41 10,00 16,00 78,00 51,20 19,11NB_ARBOF 4 12,00 11,00 10,00 5,91 57,00 28,25 19,74 6,00 0,00 8,00 2,83 3,49 8,00 0,00 2,50 3,82 0,00 14,00 7,00BIO_FRUI 4 3,00 6,00 4,50 1,29 6,00 0,00 3,00 1,00 1,26 8,00 0,00 4,00 1,25 1,49 10,00 0,00 4,00 2,20 1,75 Nombre d’espèces de cult. basses 4 5,00 3,00 6,00 5,25 0,50 6,00 0,00 5,00 1,67 1,75 8,00 3,00 7,00 4,63 1,41 10,00 1,00 1,50 0,71 Nombre d'espèces maraîchères 4 3,00 4,00 3,25 0,50 6,00 0,00 3,00 1,33 1,03 8,00 2,00 8,00 3,50 1,93 10,00 1,00 3,00 1,50 0,71P_PD_ID 3 4 9,42 44,12 32,01 15,73 6,00 0,00 51,22 22,10 20,76 7,00 0,00 91,67 43,95 1,68 10,00 7,41 68,57 36,72 19,63 % sol agad 4 71,00 97,00 86,59 11,56 6,00 0,00 100,00 49,06 33,83 8,00 0,00 100,00 61,46 39,09 9,00 6,00 100,00 59,23 32,61 % sol hrach 26,31 100,00 4 0,00 22,00 9,25 9,79 6,00 0,00 100,00 40,76 8,00 0,00 14,76 35,02 9,00 0,00 44,00 10,01 14,93 % sol mramel 4 0,00 73,96 6,90 4,16 3,05 6,00 0,00 24,63 30,24 8,00 0,00 92,59 23,78 33,23 9,00 0,00 93,98 30,77 28,04

superficie actuelle de jachère en ha 4 0,00 0,69 0,23 0,31 6,00 0,54 1,17 0,81 0,23 8,00 0,00 0,23 10,00 0,58 2,46 1,41 0,65 0,65 0,24

SUP_FOUR 2,02 0,00 0,04 0,36 4 0,67 5,00 2,04 6,00 0,00 0,21 0,10 0,08 8,00 0,42 0,18 0,14 10,00 0,75 0,27

SUP_CERE 10, 4 0,00 8,00 2,23 3,86 6,00 0,00 0,33 0,10 0,15 8,00 0,00 1,08 0,36 0,40 00 0,00 1,00 0,26 0,37

SUP_MARA 8, 0,26 4 0,01 0,71 0,29 0,30 6,00 0,00 0,08 0,01 0,03 00 0,00 0,78 0,19 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Superficie actuelle de jachère en ha 4 0,00 0,69 0,23 0, 0,58 31 6,00 0,54 1,17 0,81 0,23 8,00 0,00 0,65 0,23 0,24 10,00 2,46 1,41 0,65

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Page 159: Rapport Maroc 20041

Tableau 2-3 : Site 3 (Zrigate)

Site N°3 SPO9 SPO9 SPO9 SPO10 SPO11SPO9 SPO9 SPO10 SPO10 SPO10 SPO10 SPO11 SPO11 SPO11 SPO11 SPO12 SPO12 SPO12 SPO12 SPO12

N Max Max N Min Max Moy ET Min Max Moy ET N Min Moy ET N Min Moy ET

Age de l’agriculteur 4,00 46,00 62,00 55,33 12,88 40,00 56,75 7,27 6,00 39,00 73,00 4,00 39,00 68,00 56,75 12,42 7,00 60,00 48,57 6,63

Langue maternelle 4,00 1,00 2,00 1,75 0,50 6,00 1,00 2,00 1,50 0,55 4,00 1,00 2,00 1,25 0,50 7,00 1,00 2,00 1,57 0,53

Nombre de parcelles 4,00 5,00 20,00 11,75 2, 20,00 4,79 6,40 6,00 4,00 12,00 7,33 3,67 4,00 5,00 11,00 8,75 63 7,00 5,00 11,29Superficie agricole utile totale en propriété 4,00 0,67 6,00 4,00 1,92 1,14 0,57 0,13 1,80 0,82 0,71 0,33 1,75 0,76 0,66 7,00 0,16 2,00 1,12 0,61Superficie agricole utile totale prise en location 4,00 0,00 6,00 0,17 0,07 0,04 0,00 1,58 0,40 0,79 0,00 0,03 4,00 0,00 0,08 0,02 7,00 0,00 0,00 0,00Superficie agricole utile totale prise en association 4,00 0,00 0,50 0,00 0,63 0,13 0,25 6,00 0,00 0,00 0,00 4,00 0,00 0,16 0,32 7,00 0,00 0,33 0,05 0,12 Superficie agricole utile totale donnée en association 4,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 4,00 0,00 0,00 0,00 7,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Superficie total exploitée en Ha 4,00 0,75 3,50 1,66 1,24 6,00 0,15 1,80 0,85 0,68 4,00 0,50 1,75 0,94 0,58 7,00 0,16 2,00 1,17 0,64

Superficie totale du sol agade 4,00 0,00 2,62 1,02 1,14 6,00 0,00 3,70 0,92 1,39 4,00 0,17 1,33 0,70 0,49 7,00 0,00 1,80 0,89 0,75

Superficie maison 3,00 228,00 1000,00 559,33 397,44 6,00 132,00 900,00 338,00 299,68 3,00 126,00 528,00 306,00 204,26 6,00 132,00 1140,00 495,67 457,99

Possession d’un moyen de transport 4,00 1,00 1,00 1,00 0,00 6,00 1,00 1,00 1,00 1,00 0,00 4,00 1,00 1,00 1,00 0,00 7,00 1,00 1,00 0,00

Possession d’un tracteur 4,00 2,00 2,00 2,00 2,00 0,00 6,00 2,00 2,00 2,00 0,00 4,00 2,00 2,00 2,00 0,00 7,00 2,00 2,00 0,00

Nombre de motopompe 4,00 0,00 1,00 0,25 0,50 0,50 6,00 0,00 1,00 0,55 4,00 0,00 1,00 0,25 0,50 7,00 0,00 1,00 0,57 0,53

Nombre actuel de jeunes ovins 4,00 2,00 4,00 3,00 1,15 6,00 0,00 2,00 0,83 0,98 4,00 0,00 8,00 3,25 3,40 7,00 0,00 6,00 1,57 2,30

Nombre actuel de géniteurs ovins 4,00 1,00 3,00 2,00 1,15 6,00 0,00 3,00 1,67 1,03 4,00 0,00 4,00 1,25 1,89 7,00 0,00 7,00 2,00 2,77

Nombre actuel de reproductrices ovines 3,25 0,00 0,00 4,00 2,00 5,00 1,26 6,00 4,00 1,83 1,33 4,00 0,00 4,00 2,25 1,71 7,00 13,00 5,14 4,98

Nombre actuel de jeunes bovins 4,00 0,00 1,00 0,50 0,58 6,00 0,00 4,00 3,00 0,00 0,00 0,00 0,00 1,00 0,25 0,50 7,00 0,00 0,57 1,13

Nombre actuel de géniteurs bovins 4,00 0,00 0,00 6,00 0,50 1,22 4,00 0,00 0,00 0,00 0,00 7,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 3,00Nombre actuel de reproductrices bovines 4,00 0,50 4,00 0,25 0,00 1,00 0,58 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 1,00 0,50 7,00 0,00 2,00 0,57 0,79Quantité de luzerne produite pour le bétail 4,00 0,00 7,00 6185,710,00 48000,00 12207,50 23864,87 6,00 0,00 9520,00 1886,67 3808,24 4,00 1500,00 375,00 750,00 0,00 20000,00 6917,71 Quantité d'orge produite pour le bétail 4,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 4,00 0,00 0,00 0,00 0,00 7,00 0,00 0,00 0,00 0,00Quantité de dattes produites pour le bétail 4,00 50,00 1000,00 462,50 402,85 0,00 194,08 7,00 427,14 6,00 500,00 116,67 4,00 0,00 2000,00 575,00 960,47 0,00 1400,00 472,25

Quantité de maïs produite pour le bétail 4,00 0,00 0,00 0,00 0,00 7,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 4,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00Quantité de paille produite pour le bétail 4,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 4,00 0,00 300,00 75,00 150,00 7,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Quantité de paille achetée pour le bétail 4,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 3000,00 500,00 1224,74 4,00 0,00 0,00 0,00 7,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Quantité de paille achetée pour le bétail 4,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 4,00 0,00 0,00 0,00 7,00 0,00 0,00 0,00 0,00

157

Page 160: Rapport Maroc 20041

Quantité de paille achetée pour le bétail 4,00 0,00 0,00 0,00 6,00 0,00 0,00 4,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 7,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Quantité de paille achetée pour le bétail 1400,00 574,46 0,00 4,00 0,4,00 200,00 650,00 6,00 3150,00 660,00 1227,44 0,00 2000,00 561,25 966,10 7,00 00 2000,00 555,71 704,32

Quantité de paille achetée pour le bétail 4,00 0,00 1200,00 3240,00 815,00 3000,00 7,00 315,00 590,68 6,00 0,00 1255,77 4,00 0,00 1425,00 1650,00 0,00 7200,00 2178,57 2735,55

Quantité de paille achetée pour le bétail 0,00 3000,00 700,00 1148,91 4,00 0,00 1000,00 306,25 4,00 200,00 1500,00 737,50 626,33 6,00 474,51 7,00 0,00 1200,00 471,43 499,05 Main d'oeuvre salariée masculine en nombre/an 4,00 22,00 3,00 10,00 6,008,52 0,00 13,00 3,33 5,05 4,00 0,00 8,00 2,75 3,77 7,00 2,00 44,00 21,29 16,20Main d'oeuvre salariée masculine en jour/an 4,00 101,0012,00 35,75 43,55 6,00 0,00 0,00 13,00 3,50 5,09 4,00 22,00 6,25 10,59 7,00 6,00 68,00 21,57 21,01Main d'oeuvre salariée féminine en nombre/an 4,00 6,00 4,00 3,00 10,00 7,75 3,30 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 3,00 0,75 1,50 7,00 0,00 10,00 3,57 3,46

Main d'oeuvre salariée féminine en j/an 4,00 6,00 87,00 29,25 12,12 38,82 6,00 0,00 0,00 0,00 0,00 4,00 0,00 8,00 2,00 4,00 7,00 0,00 31,00 8,86BIO_PD 4,00 10,001,00 5,25 4,03 6,00 1,00 6,00 2,67 1,86 4,00 0,00 4,00 2,25 1,71 7,00 3,00 13,00 7,00 3,61NB_OVIN 4,00 12,005,00 3,308,25 6,00 0,00 8,00 4,33 2,73 4,00 0,00 13,00 6,75 5,85 7,00 0,00 20,00 8,71 7,25NB_BOVIN 4,00 0,00 2,00 1,00 1,15 6,00 0,00 3,00 0,50 1,22 4,00 0,00 2,00 0,50 1,00 7,00 0,00 5,00 1,14 1,86Nombre total de palmiers dattiers 4,00 59,00 652,00 220,50 287,94 6,00 12,00 47,00 26,83 16,08 4,00 15,00 58,00 30,25 20,35 7,00 51,00 177,00 113,43 40,55

N_PD_ID 23,25 4,00 11,00 83,50192,00 77,93 6,00 0,00 21,00 6,33 7,50 4,00 0,00 58,00 25,00 7,00 19,00 107,00 63,14 36,27N_PD_NID 4,00 5,00 460,00 137,00 217,55 6,00 7,00 47,00 20,50 15,08 4,00 0,00 15,00 7,00 6,78 7,00 4,00 75,00 50,29 25,79

NB_OLIVE 0,00 26,00 4,00 0,00 163,00 60,75 71,20 6,00 43,00 18,00 17,01 4,00 0,00 6,50 13,00 7,00 0,00 78,00 29,43 29,07

NB_ARBOF 0,00 4,00 0,00 39,00 18,00 20,93 6,00 0,00 25,00 7,67 11,94 4,00 0,00 0,00 0,00 7,00 0,00 25,00 10,86 9,34

BIO_FRUI 0,00 0,00 4,00 0,00 8,00 3,25 3,95 6,00 0,00 8,00 1,67 3,20 4,00 0,00 0,00 0,00 7,00 7,00 3,14 2,48

Nombre d’espèces de cult. basses 4,00 4,00 12,00 7,00 3,83 6,00 1,00 0,00 2,00 0,63 4,00 1,00 6,00 3,00 2,16 7,00 0,00 4,00 1,57 1,51

Nombre d'espèces maraîchères 4,00 2,00 0,00 7,00 15,00 7,25 6,40 6,00 2,00 1,00 0,63 4,00 2,00 5,00 3,25 1,26 0,00 5,00 1,71 1,80

P_PD_ID 4,00 39,73 18,97 55,68 13,10 94,25 54,96 6,00 0,00 46,67 26,10 4,00 0,00 100,00 62,42 43,48 7,00 21,35 92,16 26,29

% sol agad 33,94 36,28 4,00 4,00 0,00 75,00 50,20 6,00 0,00 100,00 55,38 37,00 100,00 73,81 26,59 7,00 0,00 100,00 63,59 40,50

% sol hrach 4,00 0,00 25,00 9,55 10,91 6,00 0,00 100,00 19,62 40,01 4,00 0,00 24,00 6,00 12,00 7,00 0,00 100,00 16,18 37,19

% sol mramel 4,00 0,00 100,00 40,24 42,36 6,00 0,00 69,88 25,01 29,14 4,00 0,00 63,04 20,19 29,76 7,00 0,00 75,00 20,23 31,84SUP_FOUR 4,00 0,00 0,58 0,23 0,28 6,00 0,00 0,77 0,23 0,28 4,00 0,13 0,83 0,44 0,33 7,00 0,00 0,25 0,08 0,09

SUP_CERE 0,06 4,00 0,00 1,00 0,43 0,50 6,00 0,00 0,42 0,07 0,17 4,00 0,00 0,25 0,13 7,00 0,00 0,33 0,09 0,16

SUP_MARA 0,00 4,00 0,12 1,08 0,55 0,42 6,00 0,00 0,00 0,00 4,00 0,07 0,42 0,16 0,17 7,00 0,00 0,10 0,03 0,04

Superficie actuelle de jachère en ha 4,00 0,00 2,50 0,74 1,18 0,28 6,00 0,12 1,80 0,61 0,63 4,00 0,21 0,35 0,07 7,00 0,00 1,58 0,97 0,57

158

Page 161: Rapport Maroc 20041

Tableau 2-4 : Site 4 (Bas R’teb)

Site N°4 SPO13 SPO13 SPO13 SPO13 SPO13 SPO14 SPO14 SPO14 SPO14 SPO14

N Min Max Moy ET N Min Max Moy ET

Age de l’agriculteur 12,00 40,00 76,00 59,67 11,20 10,00 50,00 74,00 61,00 8,83

Langue maternelle 12,00 1,00 2,00 1,75 0,45 10,00 1,00 2,00 1,50 0,53

Nombre de parcelles 12,00 3,00 15,00 8,58 3,37 10,00 4,00 31,00 11,30 7,86

Superficie agricole utile totale en propriété 12,00 0,13 1,73 0,90 0,43 10,00 0,25 2,21 1,44 0,66

Superficie agricole utile totale prise en location 0,32 12,00 0,00 0,25 0,02 0,07 10,00 0,00 1,00 0,10

Superficie agricole utile totale prise en association 12,00 0,00 0,17 0,01 0,05 10,00 0,00 0,30 0,03 0,09

Superficie agricole utile totale donnée en association 12,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Superficie total exploitée en Ha 12,00 0,30 1,73 0,94 0,42 10,00 0,25 2,96 1,57 0,80

Superficie totale du sol agade 12,00 0,00 10,00 1,25 0,55 0,39 0,00 2,17 0,83 0,86

Superficie maison 12,00 150,00 7500,00 1127,50 2112,50 10,00 120,00 10400,00 1494,60 3144,14

Possession d’un moyen de transport 12,00 1,00 1,00 1,00 0,00 10,00 1,00 3,00 1,20 0,63

Possession d’un tracteur 12,00 2,00 2,00 2,00 0,00 10,00 2,00 2,00 2,00 0,00

Nombre de motopompe 12,00 0,00 1,00 0, 0,42 0,51 10,00 00 2,00 0,60 0,70

Nombre actuel de jeunes ovins 12,00 0,00 5,00 1,50 1,73 10,00 0,00 8,00 2,30 2,45

Nombre actuel de géniteurs ovins 12,00 0,00 0,00 4,00 0,83 1,19 10,00 6,00 1,50 1,84

Nombre actuel de reproductrices ovines 12,00 0,00 4,00 1,67 1,30 10,00 0,00 4,00 1,90 1,37

Nombre actuel de jeunes bovins 12,00 0,00 0,10 2,00 0,33 0,65 10,00 0,00 1,00 0,32

Nombre actuel de géniteurs bovins 12,00 0,00 0,29 1,00 0,08 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Nombre actuel de reproductrices bovines 12,00 0,00 2,00 0,33 0,65 10,00 0,00 1,00 0,10 0,32

Quantité de luzerne produite pour le bétail 1018,4312,00 0,00 3600,00 391,67 10,00 0,00 15998,70 2175,87 5141,38

Quantité d'orge produite pour le bétail 0,00 379,47 12,00 0,00 80,00 9,44 24,20 10,00 1200,00 120,00

Quantité de datte produite pour le bétail 12,00 800,000,00 94,17 232,87 10,00 0,00 1250,00 257,00 396,15

Quantité de maïs produite pour le bétail 12,00 1,00 0,00 60,00 10,00 20,00 10,00 0,00 10,00 3,16

Quantité de paille produite pour le bétail 12,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 3000,00 300,00 948,68

Quantité de paille achetée pour le bétail 12,00 0,00 29200,00 2433,33 8429,31 0,00 10,00 1800,00 330,00 699,29

Quantité de paille achetée pour le bétail 12,00 0,00 240,00 40,00 93,42 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Quantité de paille achetée pour le bétail 12,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Quantité de paille achetée pour le bétail 12,00 0,00 2555,00 557,50 755,75 10,00 0,00 910,00 432,00 381,60

159

Page 162: Rapport Maroc 20041

Quantité de paille achetée pour le bétail 12,00 0,00 3780,00 974,17 1082,32 0,00 10,00 4500,00 584,00 1396,36

Quantité de paille achetée pour le bétail 12,00 0,00 3650,00 645,83 999,82 10,00 0,00 1800,00 685,00 674,15

Main d'oeuvre salariée masculine en nombre/an 12,00 0,00 41,00 14,75 11,57 10,00 0,00 24,00 7,50 9,14

Main d'oeuvre salariée masculine en jours/an 12,00 0,00 40,00 18,50 13,26 10,00 0,00 22,00 7,50 8,21

Main d'oeuvre salariée féminine en nombre/an 12,00 0,00 13,00 5,58 4,08 10,00 0,00 8,00 1,60 2,63

Main d'oeuvre salariée féminine en jours/an 12,00 0,00 24,00 10,75 6,68 10,00 0,00 15,00 4,00 5,83

BIO_PD 12,00 4,331,00 2,278,00 10,00 1,00 8,00 3,80 2,10

NB_OVIN 12,00 4,000,00 3,3010,00 10,00 0,00 18,00 5,70 5,21

NB_BOVIN 12,00 0,750,00 4,00 0,001,29 10,00 2,00 0,20 0,63

Nombre total de palmiers dattiers 12,00 13,00 293,00 96,17 72,69 10,00 9,00 160,00 63,20 45,69

N_PD_ID 12,00 38,330,00 53,85193,00 10,00 1,00 63,00 19,30 18,54

N_PD_NID 12,00 57,8310,00 35,00105,00 10,00 6,00 140,00 43,90 40,71

NB_OLIVE 12,00 30,080,00 72,00 10,00 0,0022,44 161,00 44,70 49,18

NB_ARBOF 12,00 4,670,00 25,00 0,008,23 10,00 7,00 1,60 2,41

BIO_FRUI 12,00 1,420,00 2,436,00 0,0010,00 3,00 0,80 1,14

Nombre d’espèces de cult. basses 12,00 0,00 12,00 3,08 3,37 10,00 0,00 8,00 2,60 2,59

Nombre d'espèces maraîchères 12,00 0,00 2,99 12,00 2,75 3,14 10,00 0,00 10,00 2,60

P_PD_ID 10,00 12,00 0,00 26,6175,28 33,47 6,10 81,25 32,66 25,18

% sol agad 12,00 0,00 100,00 56,84 31,63 10,00 0,00 88,00 46,18 33,95

% sol hrach 12,00 0,00 100,00 21,86 31,87 10,00 0,00 100,00 36,38 32,44

% sol mramel 12,00 0,00 73,33 21,30 22,66 10,00 0,00 58,68 17,44 20,71

SUP_FOUR 12,00 0,400,00 2,13 0,58 10,00 0,00 0,13 0,24

SUP_CERE 12,00 0,180,00 1,36 0,39 10,00 0,00 0,21 0,33

SUP_MARA 0,15 12,00 0,100,00 0,78 0,23 10,00 0,00 0,08

Superficie actuelle de jachère en ha 12,00 0,00 1,48 0,58 0,44 10,00 0,12 0,90 0,64

160

Page 163: Rapport Maroc 20041

ANNEXE III

TTrriiaaggee

MMaattuurraa iioonn aarrttiiffiiccii llllee

ttee

SSéécchhaaggee

EEmmbbaallllaaggee

RRéécceeppttiioonn ddeess ddaatttteess

VVeennttee eenn vvrraacc

DDaatttteess ssèècchheess DDaatttteess ddeemmii--mmoolllleess

DDaatttteess mmoolllleess DDaatttteess ddee hhaauuttee vvaalleeuurr ccoommmmeerrcciiaallee

AAlliimmeennttaattiioonn aanniimmaallee

VVeennttee eenn vvrraacc

CCoommmmeerrcciiaalliissaattiioonn

TTrraannssffoorrmmaattiioonn

DDaatttteess aabbîîmmééeess

Figure 3-1 : Triage des dattes

161

Page 164: Rapport Maroc 20041

Annexe III Tableau 3-1 : Destination des dattes par site et par variété de la palmeraie d’Aoufouss

Site 1 Site 2 Site 3 Site 4 Total Destination Variété de dattes V V AC CA T V AC CA T V AC CA T V AC CA T AC CA TBid djaj 93 0 70 0 7 100 0 0 0 100 0 0 0 0 30 0 83 10 7 0Boufaggouss 75 0 0 2 25 0 0 92 8 0 0 100 0 0 77 16 7 83 15 0Majhoul 91 97 92 0 0 9 0 0 3 0 0 8 0 98 2 0 95 5 0 0Boussardoune 73 0 24 3 95 4 1 0 100 0 0 0 71 24 4 0 86 12 2 0Bouslikhène 98 2 0 0 100 0 0 0 96 4 0 0 77 22 1 0 91 9 0 0Bouskri 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0Ighefnderou 0 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0Garne Laâjal 0 0 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0Khalt Ibissa 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0Kerna 75 80 25 0 0 20 0 0 100 0 0 0 100 0 0 0 83 17 0 0Hafs 100 0 0 0 0 100 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0M'kerkeb 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0Lhammar 50 88 10 2 0 0 0 0 0 0 50 0 50 18 32 0 62 10 28 0Bellahzid 50 0 0 0 35 15 50 0 0 0 100 0 0 0 0 0 67 23 10 33Sbaâ Sultan 80 20 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 80 20 0 0Ras Lahmar (Ras Tmar) 100 0 1 0 0 0 0 100 0 0 0 76 24 0 00 0 0 91 9 0 0Khadra 80 0 20 0 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 90 0 10 0Safranya 0 1 0 0 0 0 0 0 0 00 0 0 0 100 0 0 0 100 0 0 0Boucham 100 0 0 0 0 0 0 100 0 0 100 0 0 100 0 0 80 20 0 0Admou 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0 100 0 0 0Khalt séche 78 10 12 0 86 11 3 0 89 7 4 0 79 19 2 0 82 11 7 0Khalt Ben Aïssa 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0Loubane 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0Initfit 0 0 0 0 80 20 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 80 20 0 0Khalt zahra 0 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 56 43 1 0 64 35 1 0Kerchaoua 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0 100 0 0 0Khalt molle 51 8 74 35 14 40 46 46 46 42 12 75 39 49 12 85 45 44 11 66Khalt demi-molle 72 0 4 15 13 5 86 10 4 0 99 1 0 70 26 14 79 14 7 5

Akadouss 100 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 100V : Vente (%) ; AC : Auto-consommation (%) CA : Consommation An ale (%) ; T ransf mation (%) im : T or

162

Page 165: Rapport Maroc 20041

Annexe III Tableau 3-2 : Mode de vente des dattes par variété et par site de la palmeraie d’Aoufouss

Site 1 Site 2 Site 3 Site 4 TOTAL Mode de vente Variété de dattes

VP VST VAT VP VST VAT VP VST VAT VP VST VAT VP VST VAT

Beid djad 50 50 100 0 0 0 0 0 100 0 0 0 25 0 75Boufaggouss 30 0 70 17 0 83 0 0 100 50 0 50 26 0 74Majhoul 55 54 57 0 45 0 46 29 14 68 0 32 53 0 45Boussardoune 20 100 0 80 0 0 0 0 100 80 0 20 19 0 81Bouslikhène 33 0 0 67 0 100 0 0 100 25 0 75 15 0 85Bouskri 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0Ighefnderou 0 0 0 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0 0 100Garne Laâjal 0 0 0 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0 0 100Khalt Ibissa 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0 0 0 100Kerna 50 0 50 0 0 100 0 0 100 0 0 0 15 0 85Hafs 0 0 0 100 0 0 100 0 0 100 0 0 0 0 100M'kerkeb 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100Lhammar 0 0 100 0 0 0 0 0 100 50 0 50 14 0 86Bellahzid 0 0 100 0 0 0 0 0 100 0 0 0 0 0 100Sbaâ Sultan 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100Ras Lahmar (Ras Tmar) 50 0 50 0 0 100 0 0 100 33 0 67 12 0 88Khadra 0 0 0 100 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0 100Safranya 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0 0 0 100Boucham 0 0 0 100 0 0 0 0 100 0 0 100 0 0 100 Admou 0 0 0 0 0 0 100 0 100 0 0 0 0 0 0 Khalt séche 18 7 7 11 0 4 75 0 93 0 89 0 100 8 88Khalt Ben Aïssa 50 0 50 0 0 0 0 0 0 0 0 0 50 0 50Loubane 0 0 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100Initfit 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0 0 0 0 0 100Khalt zahra 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0 0 100 0 0 100Kerchaoua 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 100Khalt molle 0 15 7 78 0 100 0 14 86 0 0 100 5 5 90Khalt demi-molle 42 0 58 33 0 57 0 20 80 0 0 100 25 3 72VP : Vente sur pieds (%) ; VST : Vente sans triage (%) ; VAT Vente après triage (%)

163

Page 166: Rapport Maroc 20041

ANNEXE III

Tableau 3-3 : Lieu de vente des variétés de datte de la palmeraie d’Aoufouss

Lieu de vente Variétés

Local (%)

Régional (%)

National (%)

Bouskri 100 0 0 Ighefnderou 100 0 0 Guern Laajel 100 0 0 Khalt Ibissa 100 0 0 M'kerkeb 100 0 0 Sbaa soultan 100 0 0 Khadra 0 100 0 Admou 100 0 0 Khalt ben aïssa 100 0 0 Louben 0 100 0 Intifit 0 100 0 Boussardoune 96 0 4 Ras lahmar 92 0 8 Kerna 90 0 10 Khalt molle 89 0 11 Khalt séche 84 0 16 Bouslikhane 17 83 0 Bid djad 83 0 17 Boufaggouss 81 0 19 Hafs 80 0 20 Khalt demi-molle 0 21 79 Majhoul 75 10 15 Elhamra 14 57 29 Belahzit 50 0 50 Safranya 50 0 50 Boucham 50 0 50 Khalt zahra 50 0 50 Kerchawa 0 0 100

Moyenne Echantillon 82 1 17

164

Page 167: Rapport Maroc 20041

ANNEXE III Tableau 3-4 : Prix de vente des dattes par variété par site de la palmeraie d’Aoufouss

Prix Variété de dattes Site 1 Site 2 Site 3 Site 4 Total Group. Moy. E-typ. Min Max E Moy. Moy. -typ. Min Max E-typ. Min Max Moy. E-typ. Min Max Moy. E-typ. Min Max Majhoul 52 22 10 100 41 18 20 80 47 13 30 65 48 11 25 60 47 18 10 100

khalt ben aïssa 30 . 30 30 30 . 30 30

boufaggouss

I

22 15 6 30 25 32 5 90 20 0 20 20 26 11 15 40 24 19 5 90

khadra 10 . 30 10 10 30 . 30 20 14 10 30

intifit 20 0 20 20 20 0 20 20boussardoun 15 20 5 9 15 9 2 35 23 25 7 60 19 23 4 60 17 15 2 60

Beid djad

II

18 3 23 4 20 25 8 15 20 2 . 2 2 17 2 25Ighefnderou 15 15 . 15 15 15 . 15

kerchawa 15 15 . 15 15 . 15 15Hafs 18 4 15 20 2 . 2 2 14 8 8 20 13 8 2 20elhamra 23 2 24 3 50 4 3 5 9 2 7 10 13 17 3 50

belahzit 10 15 . 10 10 15 . 15 13 4 10 15

admou 20 . 20 20 4 . 4 4 12 11 4 20khalt zahra

III

30 . 30 30 6 4 3 10 12 12 3 30

Bouskri 10 . 10 10 10 . 10 10

ras lahmar 15 . 15 15 6 2 4 8 14 12 4 30 8 3 5 10 10 7 4 30

Safranya . 13 . 13 13 7 7 7 10 4 7 13

louben 10 . 10 10 10 . 10 10

Khalt Ibissa 8 . 8 8

IV 8 . 8 8

bouslikhan 8 4 4 10 5 2 3 6 11 8 5 20 5 5 2 12 7 5 2 20sbaa soultan 7 . 7 7 7 . 7 7kerna 7 4 2 10 3 1 2 4 7 5 4 10 15 . 15 15 6 5 2 15boucham 1 . 1 1 10 1 9 10 5 . 5 5 6 4 1 10khalt demi-molle 6 3 4 1 15 1 1 5 5 4 2 13 5 2 3 9 5 3 1 15

khalt molle 7 4 5 1 20 4 2 1 8 4 2 1 8 3 1 1 5 3 1 20

khalt séche 6 5 1 15 3 1 2 6 4 2 1 6 3 1 3 5 4 3 1 15

m'kerkeb 3 3 . 3 3 . 3 3

Guern Laajel

V

2 . 2 2 2 . 2 2

165

Page 168: Rapport Maroc 20041

Annexe III

Tableau 3-5 : Destination et prix de vente d’olives et d’huile d'olives par site de la palmeraie d’Aoufouss Destination Site

Olives auto-consommées (%)

Olives destinées à la transformation (%)

Olives destinées à la conservation (%)

Olives vendues (%)

Huile (%)

Prix olives (Dh)

Prix huile (Dh)

Moy. 12 64 82 16 13 0.7 5N 21 21 21 22 22 6.0 4E-typ. 10 47 35 30 35 34 1.6Min. 0 0 0 0 0 0.0 0

1 Max. 1 100 20 00 100 100 200 4.0Moy. 80 74 14 18 15 3.3 20N 4 19 19 19 19 19 5.0E-typ. 32 34 31 30 47 0.7 0Min. 14 2 0 0 0 2.4 20

2 Max. 100 100 100 86 200 4.0 20Moy. 83 90 2 8 24 3.0 47N 10 10 10 10 10 1.0 3E-typ. 29 25 4 25 63 46Min. 20 20 0 0 0 3.0 20

3 Max. 100 100 12 80 100 3.0 100Moy. 56 57 26 39 28 46.4 47N 15 15 16 15 14 12.0 8E-typ. 40 50 41 47 46 64.3 55Min. 0 0 0 0 0 0.0 0

4 Max. 100 164 110 140 106 197.0 128Moy. 70 75 14 21 18 24.2 33N 65 65 66 66 65 24.0 19E-typ. 39 39 32 36 45 49.9 42Min. 0 0 0 0 0 0.0 0

Total Max. 100 164 110 140 200 197.0 128

166