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www.saintgervaislesbains.fr Le journal d’informations municipales des Saint-Gervolains // SPÉCIAL NUMÉRO SPÉCIAL DU GLACIER DE TÊTE ROUSSE ÉDITORIAL E n 2007, le service d’État RTM (Restauration des Terrains de Montagne) a sollicité mon accord pour que l’entretien qu’il effectuait de la galerie de surveillance du glacier de Tête Rousse, créée en 1904 à la suite de la catastrophe, soit définitivement arrêté. J’ai alors demandé qu’en préalable à toute décision de l’État il me soit donné l’assurance que ce glacier ne présentait plus de risque pour la population et pour notre Commune. C’est ainsi qu’une étude fut confiée aux laboratoires grenoblois du CNRS. Ma position, alors difficile à soutenir, aura permis de sécuriser la population saint-gervolaine. Je suis fier de l’avoir défendue avec l’ensemble du Conseil municipal. Sans elle, nous continuerions, en l’ignorant, à avoir au-dessus de notre tête une menace identique à celle qui fut à l’origine de la catastrophe des 11 et 12 juillet 1892, jusqu’au jour où… Comme vous pourrez le lire ci-après, toutes les mesures possibles ont été prises, qu’il s’agisse de l’alerte d’une rupture brutale du glacier et de la protection des populations pour une dépense de 534 000 ou des travaux de pompage pour éradiquer le risque pour un montant estimé de 2 000 000 . Vos élus ont pris toutes les dispositions pour permettre le financement de la part communale de 20 %, en partage avec le Conseil général et sans incidence sur la fiscalité ou sur les investissements en cours, l’État assurant 80 % du financement au travers des fonds Barnier et du Feder. Dans ce dossier difficile, j’ai pu compter sur le concours et l’aide précieuse de Monsieur le Préfet et des services de l’État, qui ont été exemplaires. La population habitant dans les zones de risques a eu elle aussi un comportement responsable lorsqu’elle en a été informée. Même s’il s’agit d’urgence, nous ne sommes cependant pas exonérés de devoir respecter le Code des marchés publics et les procédures administratives (site classé, police de l’eau…). Cette bizarrerie difficilement compréhensible fait le « charme » de la France… Une situation éminemment sérieuse et grave Personne ne se doit de donner de l’importance aux inéluctables rumeurs ou commentaires alimentés par quelques titres de presse tapageurs ou racoleurs. Ils sont toutefois inévitables et nous ne pouvons pas nous empêcher de les entendre. Chacun se doit aussi de réagir en mettant de côté ses intérêts particuliers. Était-il urgent d’avertir la population ou pouvait-on attendre la fin de la saison d’été pour le faire et éviter à quelques-uns des pertes financières ? J’ai choisi sans hésitation la protection des vies humaines à celle de quelques milliers d’euros de gain. Il y aura bien évidemment des « dommages collatéraux » économiques qu’il conviendra d’estimer à la fin de l’opération. J’ai d’ores et déjà sollicité l’ensemble des administrations et collectivités pour obtenir toutes les aides compensatrices existantes en pareille situation. Enfin, pour ceux qui ne croient pas qu’une catastrophe peut arriver, ils sont comme tous ceux qui en ont été victimes et qui pensaient pourtant que cela n’arriverait qu’aux autres. L’indolence de notre société donne à certains l’illusion de vivre dans un monde totalement sécurisé où les catastrophes relèvent de l’irréel ou d’une série télévisée. En élu responsable, j’ai considéré que tous les risques naturels n’étaient pas que fatalité, et qu’il était préférable que l’argent public serve à protéger plutôt qu’à panser des plaies, sécher des larmes ou réparer des dommages. La phase des travaux de pompage terminée, ce dossier ne se refermera pas pour autant puisqu’il nous appartiendra alors de déterminer les mesures de surveillance à mettre en œuvre en recherchant bien évidemment les financements correspondants. La montagne que nous aimons est un milieu naturel, ce n’est pas l’homme qui y fait la loi. Votre Maire, Jean-Marc Peillex Directeur de publication : Jean-Marc PEILLEX Administration : Elsa RICHE Crédits photos : Vincent PAWLOWSKI, Camille GARO, X. Impression : Imprimerie Deux-Ponts Conception/réalisation : Scoop Communication Informations légales : ISSN : 1266-6866 Dépôt légal à parution 10 000 exemplaires
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Projection spécial Tête Rousse

Mar 26, 2016

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Projections août 2010. Le magazine de Saint Gervais Mont-Blanc spécial glacier de Tête Rousse
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Page 1: Projection spécial Tête Rousse

www.saintgervaislesbains.fr

L e j o u r na l d ’ i n f o rma t i o n s mun i c i pa l e s de s Sa i n t -Ge r vo l a i n s // S P É C I A L

NumÉro SPÉCIAL du gLACIer de TêTe rouSSe

éditorial

e n 2007, le service d’État RTM (Restauration des Terrains de Montagne) a sollicité mon accord pour que l’entretien qu’il effectuait

de la galerie de surveillance du glacier de Tête Rousse, créée en 1904 à la suite de la catastrophe, soit définitivement arrêté.J’ai alors demandé qu’en préalable à toute décision de l’État il me soit donné l’assurance que ce glacier ne présentait plus de risque pour la population et pour notre Commune. C’est ainsi qu’une étude fut confiée aux laboratoires

grenoblois du CNRS.Ma position, alors difficile à soutenir, aura permis de sécuriser la population saint-gervolaine. Je suis fier de l’avoir défendue avec l’ensemble du Conseil municipal. Sans elle, nous continuerions, en l’ignorant, à avoir au-dessus de notre tête une menace identique à celle qui fut à l’origine de la catastrophe des 11 et 12 juillet 1892, jusqu’au jour où…Comme vous pourrez le lire ci-après, toutes les mesures possibles ont été prises, qu’il s’agisse de l’alerte d’une rupture brutale du glacier et de la protection des populations pour une dépense de 534 000 € ou des travaux de pompage pour éradiquer le risque pour un montant estimé de 2 000 000 €. Vos élus ont pris toutes les dispositions pour permettre le financement de la part communale de 20 %, en partage avec le Conseil général et sans incidence sur la fiscalité ou sur les investissements en cours, l’État assurant 80 % du financement au travers des fonds Barnier et du Feder.Dans ce dossier difficile, j’ai pu compter sur le concours et l’aide précieuse de Monsieur le Préfet et des services de l’État, qui ont été exemplaires. La population habitant dans les zones de risques a eu elle aussi un comportement responsable lorsqu’elle en a été informée.Même s’il s’agit d’urgence, nous ne sommes cependant pas exonérés de devoir respecter le Code des marchés publics et les procédures administratives (site classé, police de l’eau…). Cette bizarrerie difficilement compréhensible fait le « charme » de la France…

une situation éminemment sérieuse et gravePersonne ne se doit de donner de l’importance aux inéluctables rumeurs ou commentaires alimentés par quelques titres de presse tapageurs ou racoleurs. Ils sont toutefois inévitables et nous ne pouvons pas nous empêcher de les entendre.Chacun se doit aussi de réagir en mettant de côté ses intérêts particuliers. Était-il urgent d’avertir la population ou pouvait-on attendre la fin de la saison d’été pour le faire et éviter à quelques-uns des pertes financières ? J’ai choisi sans hésitation la protection des vies humaines à celle de quelques milliers d’euros de gain.Il y aura bien évidemment des « dommages collatéraux » économiques qu’il conviendra d’estimer à la fin de l’opération. J’ai d’ores et déjà sollicité l’ensemble des administrations et collectivités pour obtenir toutes les aides compensatrices existantes en pareille situation.Enfin, pour ceux qui ne croient pas qu’une catastrophe peut arriver, ils sont comme tous ceux qui en ont été victimes et qui pensaient pourtant que cela n’arriverait qu’aux autres.L’indolence de notre société donne à certains l’illusion de vivre dans un monde totalement sécurisé où les catastrophes relèvent de l’irréel ou d’une série télévisée.En élu responsable, j’ai considéré que tous les risques naturels n’étaient pas que fatalité, et qu’il était préférable que l’argent public serve à protéger plutôt qu’à panser des plaies, sécher des larmes ou réparer des dommages. La phase des travaux de pompage terminée, ce dossier ne se refermera pas pour autant puisqu’il nous appartiendra alors de déterminer les mesures de surveillance à mettre en œuvre en recherchant bien évidemment les financements correspondants. La montagne que nous aimons est un milieu naturel, ce n’est pas l’homme qui y fait la loi.

Votre Maire,Jean-Marc Peillex

Directeur de publication : Jean-Marc PEILLEXAdministration : Elsa RICHECrédits photos :Vincent PAWLOWSKI, Camille GARO, X.Impression : Imprimerie Deux-PontsConception/réalisation : Scoop CommunicationInformations légales :ISSN : 1266-6866Dépôt légal à parution10 000 exemplaires

Page 2: Projection spécial Tête Rousse

Projections // Le Journal d’informations municipales des Saint-Gervolains

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TrAVAuX de Purge ArTIFICIeLLe de PoCHeS d’eAu SouS-gLACIAIreS

Les Mesures Prises

les faits

L’avis du CNrs

eXTrAIT du rAPPorT d’ÉTude deS CAVITÉS SouS-gLACIAIreS du gLACIer de TêTe rouSSe (mAI – JuILLeT 2010)« […] Étant donné le volume d’eau de la cavité détectée dans les forages, les volumes indiqués par la résonance magnétique des protons et les hauteurs d’eau mesurées dans les forages, il existe un risque de vidange naturelle brutale d’un volume d’eau de plusieurs milliers ou plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes, par la création d’un chenal sous-glaciaire (ou intra-glaciaire) ou/et par la rupture du barrage de glace à l’aval.

En conséquence, il est nécessaire de procéder rapidement à une vidange artificielle de la cavité sous-glaciaire du glacier de Tête Rousse. […] »

Le 12 juillet 2010, C. Vincent (1), M. Descloitres (2), S. Garambois (3), A. Legchenko (2) ❚

Le glacier de Tête Rousse est un site jugé sensible depuis la catastrophe du 12 juillet 1892. Des labora-

toires du CNRS ont été chargés depuis 2007 d’une étude approfondie.C’est dans ce cadre qu’il a été mis en évidence une zone d’anomalie au fond du glacier dont la profondeur a été établie à plus de 75 mètres. Le 24 mars 2010, les scientifiques ont remis à Monsieur le Préfet et à moi-même un prérapport établissant la probabilité importante qu’elle soit constituée d’une masse d’eau liquide d’un volume estimé à 65 000 m3.La décision a été immédiatement prise de poursuivre ces études par des mesures radar complémentaires, des sondages suivant la méthode de réso-nance magnétique des protons ainsi qu’au travers de forages dans le glacier.Parallèlement, Monsieur le Préfet et moi-même décidions de réaliser, avec les services de la sécurité civile et des pompiers, un plan d’alerte et de sauve-garde afin qu’il soit opérationnel s’il y avait confirmation de cette suspicion.La campagne de forages conduite entre le 29 juin 2010 et le 10 juillet 2010 a confirmé cette présence d’eau. Le 13 juillet Christian Vincent (LGGE) et Marc Descloitres (LTHE) nous ont rendu leur rapport définitif concluant à la nécessité de réaliser rapidement des travaux de purge artificielle des poches d’eau.

Si la présence d’eau est avérée, il est bien évidemment impos-sible de savoir depuis quand cette poche d’eau est présente dans le glacier. Personne ne peut donc affirmer que le risque est imminent, personne ne peut non plus affirmer qu’il n’existe pas de risque.C’est pourquoi Monsieur le Préfet et moi-même avons décidé de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires à son éradication, en particulier par l’en-gagement de travaux de pompage des 65 000 m3 qu’il est prévu de réaliser entre le 23 août et la mi-octobre 2010. Les pompages des premiers mètres cubes devraient permettre de diminuer rapidement la pression des poches d’eau et par conséquent le risque.Ce même 13 juillet j’ai immédiate-ment signé la commande du système d’alerte à installer en aval du glacier à la société retenue MYOTIS. Ce système est opérationnel depuis le 28 juillet 2010. Il assure le déclenchement de sirènes si une rupture brutale du glacier devait survenir, permettant ainsi à la population située dans les secteurs à risque (1) de rejoindre immédiatement la zone-recueil la plus proche de leur résidence.Le 28 juillet des réunions d’information ont été organisées avec les habitants situés dans les zones de risque. Des permanences permettront aussi de

répondre aux questions des habitants.Toutes les mesures possibles pour prévenir une rupture brutale éventuelle dans le glacier et pour préserver la population de notre Commune ont été prises.Chacun de nous est conscient des inquiétudes légitimes des habitants, en particulier ceux qui résident dans les zones de risque. Je salue leur attitude responsable et remercie Monsieur le Préfet, l’ensemble des services de l’État, le SDIS et la gendarmerie pour leur travail efficace et professionnel, ainsi que les responsables municipaux pour leur parfaite collaboration.L’annonce de l’existence d’une poche

d’eau a inévitablement suscité des réactions et alimenté les colonnes des médias.Il était cependant de ma respon-sabilité de rendre publique cette information ainsi que les déci-sions de travaux prises avec Monsieur le Préfet, montrant ainsi notre volonté : éradiquer le risque au lieu d’attendre une catastrophe. ❚

Votre Maire,Jean-Marc Peillex

(1) Les zones de risque ont été déterminées par le service rTm, chargé de la gestion des risques naturels, sur la base des éléments connus de la catastrophe de 1892.

Situation du glacier de Tête Rousse sur la voie normale du Mont-Blanc.

(1) Laboratoire de glaciologie et géophy-sique de l’environnement (Lgge), CNrS/uJF 54, rue molière, BP 96, 38402 Saint-martin-d’Hères Cedex. (2) Laboratoire d’étude des Transferts en Hydrologie et environnement (LTHe) CNrS/Ird/uJF/INPg,1025, rue de la Piscine, 38400 Saint-martin-d’Hères. (3) Laboratoire de géophysique Interne et Tectonophysique (LgIT), 38400 Saint-mar-tin-d’Hères.

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3secteur le fayet

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Projections // Le Journal d’informations municipales des Saint-Gervolains

secteur Bionnay4

Pour tout renseignement / Further information on : www.haute-savoie.gouv.fr et/and www.saintgervaislesbains.fr/+33(0)04 50 47 75 66/[email protected]

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