-
Sources : ISEE ; Pacific Asia Travel Association (PATA)
0
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
Nomb
re de
touri
stes
Figure 1Flux touristique en Nouvelle-Caldonie entre 1954 et
2011
1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Polynsie franaiseNouvelle-Caldonie
HawaMariannes du Nord
GuamFidji
Frqu
entat
ion to
uristi
que (
indice
100
en 1
982)
0
100
200
300
400
500
600
700
1982 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Figure 2Frquentation des principales destinations touristiques
du Pacifique
Sources : Pacific Asia Travel Association (PATA)
AtlAs de lA Nouvelle-CAldoNie
Planche 43
IV - Lconomie
Le tourisme
189
Un dveloppement tardif et modeste
Le tourisme apparat dans les annes 1920. De 1928 1937,
7 000 8 000 croisiristes*, en majorit Australiens, dcouvrent
Nouma, grce aux navires des Messageries maritimes et de
lOrient Line. Aprs la Seconde Guerre mondiale, le retour des
vi-
siteurs se fait longtemps attendre. On ne compte que
quelques
centaines de touristes par an durant les annes 1950 ; il
faut
souligner que labandon de lescale no-caldonienne par la
compagnie arienne PANAM, en 1951, sur sa liaison transpaci-
fique San Francisco-Sydney, a marginalis le TOM, au moment
o dautres destinations, telles les Fidji ou Hawa, par leur
acces-
sibilit notamment, voyaient arriver un nombre croissant de
tou-
ristes. Le retard pris ce moment-l na jamais t rattrap.
La forte progression du flux partir de 1973 (fig. 1), alors
que
lconomie subissait un spectaculaire ralentissement, rvla que
le
tourisme pouvait rendre moins vulnrable le Territoire aux
fluctua-
tions du cours du nickel, mais cette dynamique fut interrompue
par
les vnements des annes 1980. On passa de 90 655 touristes en
1984 47 804 en 1985, interrompant une priode de progression.
Il
a fallu attendre 1996 pour retrouver le niveau de frquentation
de
1984, avec une stabilisation 100 000 touristes par an depuis
plus
de dix ans, ce qui en fait une destination trs secondaire.
Hawa, bien sr, mais galement Guam, les Fidji, les Mariannes
du Nord ou la Polynsie franaise sont plus frquentes que la
Nouvelle-Caldonie, qui nattire que le centime du flux des-
tination des les du Pacifique. Plus inquitant encore, dans
la
comp tition laquelle se livrent les lieux tropicaux pour attirer
les
touristes, la Nouvelle-Caldonie est progressivement dcroche,
sa croissance tant plus lente que celle de ses concurrents (fig.
2).
L e snateur Cornet crivait dans les Annales coloniales, en 1913,
que lle des Pins pouvait devenir pour lAustralie ce que la Carabe
est aux tats-Unis. Prs de un sicle plus tard, on en est encore trs
loin : la desti-nation no-caldonienne reprsentait, en 2010, moins
de 0,3 % des sjours touristiques des Australiens ltranger, seize
fois plus nombreux frquenter les les Fidji. Dans un contexte de
forte croissance du tourisme international,
comptabilise comme touristes, il sagit en fait de voyageurs
daffaires, totalisant environ un sixime des sjours, et qui
sont
plus le reflet de la sant conomique de la Nouvelle-Caldonie,
spcialement du secteur minier et mtallurgique, que de son
attractivit touristique. En y rajoutant ceux considrs comme
touristes, mais venus pour y tre soigns, en voyage scolaire
ou
participer une comptition sportive, on peut estimer que le
nombre de vacanciers se limite moins de 75 000 annuelle-
ment. Sur ce total, plus du quart est venu rendre visite des
amis ou la famille : ils sont qualifis de touristes affinitaires
.
Ce sont trs majoritairement des Mtropolitains, suivis par
les
Wallisiens, Futuniens et Tahitiens.
En dpit de son loignement, la Mtropole est devenue
depuis peu la principale source de touristes en Nouvelle-
Caldonie, en raison spcialement du marasme conomique
5 000 personnes (soit environ 5 % de lemploi salari total) et
constituant la deuxime activit exportatrice de la
Nouvelle-Caldonie, derrire le nickel, les dpenses des touristes
extrieurs tant considres comme des expor-tations. Dun autre point
de vue, elle joue un rle essen-tiel en maintenant des emplois en
brousse ou dans les les, limitant lexode rural et redistribuant une
partie de la richesse produite Nouma sur lensemble du
territoire.
Ces statistiques, en ne portant que sur le flux venant de
lext rieur, ignorent le tourisme des rsidents no-caldoniens
en Nouvelle-Caldonie, qui savre fondamental.
Des visiteurs aux pratiques diversifies
Lors mme que les analyses se concentrent sur le tourisme
international, on ne peut ignorer les autres types de
frquen-
tation, telles les croisires et le tourisme domestique, qui
tmoi-
gnent de pratiques diversifies aux retombes conomiques et
spatiales disparates.
Sur la centaine de milliers de touristes se rendant en
Nouvelle-
Caldonie chaque anne, on peut tout dabord noter quune
partie non ngligeable nest pas venue dans le cadre de
vacances, et si lOrganisation mondiale du tourisme (OMT) les
la stagnation de la frquentation no-caldonienne cor-respond une
perte de parts de march. Mais le tou-risme ne se rduit pas ce flux
dment comptabilis, puisque les rsidents sont aussi des touristes,
la fois en Nouvelle-Caldonie et lextrieur. Cette demande
domestique, ignore et mal connue, est une des cls de comprhension
du tourisme, un secteur reprsentant envi-ron 4 % de la valeur
ajoute totale, employant plus de
-
J.
-Ch.
Gay
Croisiristes australiens du Pacific Dawn sur lle des Pins
Sour
ce :
Soci
t
oca
nien
ne d
ht
elle
rie
Htel Titi Tera Poindimi - 200925 km
Note : les croisiristes sont comptabilissplusieurs fois sils
font plusieurs escales.
22 S
20 S
167 E165 E
202 201
134 824
131 888
Mar
Belep
LifouOuva
Nouma
le des Pins
Figure 4Nombre de croisiristes en 2011
Source : Port autonome de la Nouvelle-Caldonie
Mtropole
31 %
16 %5,2 %
15,2 %
13 %5,8 % 13,8 %
JaponReste de l'AsieAustralie
Ocanie franaise, Runion et MayotteNouvelle-ZlandeAutres pays
Figure 3 Origine des touristes internationaux en 2011
Source : ISEE
AtlAs de lA Nouvelle-CAldoNie
IV - LconomieLe tourisme - Planche 43
190
affectant le Japon et qui a provoqu une chute de cette
clien-
tle de plus de 35 000 touristes en 1998 18 400 en 2011.
Quant
aux Australiens et No-Zlandais, leur frquentation a peu
volu ces dix dernires annes, restant un niveau modeste.
Ainsi, sous une apparente stagnation de la frquentation, se
cache une alarmante perte de comptitivit de la destination,
qui se traduit par laugmentation de la part des Franais, de
Mtropole, de locan Indien ou dOcanie.
Dans un tel contexte, la focalisation de la promotion sur
les
marchs de la zone Asie-Pacifique relve tout autant dune
logique de reconqute de parts de march que de la ccit
saisir lintrt de la clientle franaise. Pour preuve, si les
Japonais dpensent quotidiennement plus que les autres, ils
ne restent en moyenne que six jours contre un mois pour les
Mtropolitains. Finalement, ces derniers sont ceux qui dpen-
sent le plus localement.
La dure du sjour explique largement la varit des pra-
tiques touristiques et lingale frquentation de la Nouvelle-
Caldonie. La brivet de la visite des Japonais ne leur permet
ainsi pas de dcouvrir la Brousse*, accessible surtout par la
route
et proposant une signaltique touristique indigente. Comme
pour les autres touristes, Nouma joue le rle dun camp de
base
partir duquel ils gagnent en avion pour la journe (day trip)
ou
pour une ou deux nuits lle des Pins ou les Loyaut,
spcialement
Ouva. Les sjours des Australiens et No-Zlandais sont encore
plus concentrs sur Nouma. Inversement, les Mtropolitains,
dont nombre sont conseills par les parents ou amis qui les
hber gent Nouma, sont les plus enclins sillonner la Grande
Terre et visiter les les. Les Mtropolitains installs pour
quelques
annes en Nouvelle-Caldonie ont des comportements assez
proches lors de leurs vacances ou des fins de semaine, en
fr-
quentant tous les types dhbergement, spcialement les gtes
et campings. Par contre, les Caldoniens* agissent trs
diffrem-
ment, toutes choses gales par ailleurs. Connaissant le pays,
ils sont moins sduits par un tourisme de dcouverte. En
outre,
disposant de rsidences secondaires, de bateaux ou ayant des
amis ou parents en Brousse, ils sont trs minoritaires dans la
clien-
tle de la parahtellerie, hormis lorsque la chasse est
propose.
Si les plaisanciers reprsentent peu de chose, il nen va
pas de mme des croisiristes, dont le nombre a augment
dune manire spectaculaire ces dix dernires annes (21 300
en 1998, 210 919 en 2011). Mais, linstar de la frquentation
touristique, les paquebots de croisire font principalement
escale Nouma, visite par trois croisiristes sur quatre (fig.
4),
et secondairement Lifou et lle des Pins.
En consquence, une forte polarisation sur Nouma, qui
concentre trois quarts des nuites payantes des touristes
inter-
nationaux en 2007, sopposent des pratiques gnrant un tou-
risme beaucoup plus diffus.
Le seul vritable autre ple touristique est lle des Pins, qui
totalise environ le dixime des nuites payantes des touristes
internationaux, mais qui est galement trs apprcie des rsi-
dents. Proposant une offre diversifie autour de Kuto et un
htel
dexception, le Mridien le des Pins, elle jouit de sa
relative
proximit de Nouma, do limportance des courts sjours. Le
reste du territoire est peu touch par le tourisme,
lexception
de quelques secteurs : la zone de La Foa-Sarrama-Farino-
Moindou, avec le parc des Grandes Fougres, ses gtes et ses
fermes-auberges (voir planche 60) ; Bourail avec la plage de
Po et le projet htelier denvergure de Deva (voir planche 54)
;
Poum, avec les secteurs de Malabou et de Poingam ; le tronon
Poindimi-Hienghne sur la cte est. Ces deux derniers secteurs
sont des tapes majeures du tour de la Nouvelle-Caldonie
queffectuent nombre de touristes mtropolitains.
En province Nord, le rquilibrage passe par le tourisme,
conu comme le levier du dveloppement de la cte est, pri-
ve de nickel, tout comme le sont les les Loyaut. Dans ces
deux
provinces, plutt que de dvelopper de grandes enclaves hte-
lires, les pouvoirs publics ont cherch impliquer la
population
mlansienne. On a, de la sorte, favoris la cration de gtes et
la construction dhtels de taille moyenne en partenariat avec
les tribus, par le truchement de GDPL*. Les ouvertures, en
1991
et 1992, du Club Mditerrane Hienghne (rebaptis ensuite
Koulnou Village) et du Malabou Beach Poum, sont mettre
au crdit de cette politique. Par la suite, dautres tablisse-
ments (Mridien le des Pins, Drehu Village Lifou, Nengon
Village Mar, Oasis de Kiamu Lifou, Paradis dOuva, et
Titi Poindimi) sinscrivirent dans cette stratgie de tourisme
intgr.
Mais, en tant de comptence provinciale, le tourisme ptit
dune promotion spare sur les marchs internationaux, en at-
tendant que lAgence interprovinciale pour le dveloppement
du tourisme (AIDT) soit oprationnelle. Cette situation
aberrante
nest quune des nombreuses entraves son dveloppement.
Un tourisme trs dsquilibr spatialement
Si linauguration de la table dorientation de Hienghne,
en 1957, est emblmatique dune diffusion du tourisme par
louverture de routes littorales, loffre marchande dhber-
gement est, depuis plus de un demi-sicle, concentre sur
Nouma. Sur 174 chambres dhtels en 1956, 70 % sont
Nouma. Louverture, au milieu des annes 1960, du premier
htel de classe internationale la pointe Magnin, le Chteau
Royal, ne fait quamplifier le dsquilibre. Dans un rapport
des
annes 1970, il est dj not que le tourisme doit se dve-
lopper en Brousse et dans les les. Ces vux vont rester
lettre
morte jusqu aujourdhui, cest mme le contraire qui sest
produit ces dernire annes pour la capacit htelire. De
mme, le Schma directeur de dveloppement touristique
de la Nouvelle-Caldonie (SDDTNC), labor par Ph. Clary et
J. Daoulas (1993), est rest sans suite. Quant au Plan de d-
veloppement touristique concert de Nouvelle-Caldonie
(PDTCNC), tabli par le cabinet KPMG en 2005, il tarde tre
appliqu.
Nouma est donc toujours une capitale touristique incontes-
te, concentrant les deux tiers des chambres dhtels. Le long
de la baie des Citrons et de lanse Vata, sont localiss la
plu-
part des grands tablissements ou des rsidences de tourisme
et se rassemblent les lieux danimation nocturne
(restaurants,
casinos, botes de nuit). Les sites touristiques les plus visits
de
la Nouvelle-Caldonie sont Nouma (aquarium, parc fores-
tier, centre culturel Tjibaou) ou proximit (phare Amde,
parc de la rivire Bleue). Lexcursionnisme* gnr par
Nouma cre une aire de loisirs incluant le sud de la Grande
Terre et nombre dlots dans le lagon, mais inhibant les
projets
dhbergement.
-
WVoh
Vao
le des Pins
Mar
Lifou
Ouva
Poya
Poum
Kon
Yat
Thio
Touho
Waala
Tadine
Poubo
Canala
Npoui
Koumac
Ougoa
Nouma
La FoaFarino Sarrama
Hwaadrila
Kouaoua
Moindou
Bourail
Houalou
Pouembout
Poindimi
HienghneKaala-Gomen
Ponrihouen
Boulouparis
TontoutaTontouta
Belep
Falaises de Jokin
Notre-Dame de LourdesPont de Mouliet falaises de Lekine
Baie de Chateaubriand
Plage de Luengoni
Grotte de la reine Hortense
Baie d'Upi et Piscine naturelle
Parc de la Rivire Bleue
Chutes de la Madeleine
Phare Amde
leaux Canards leaux Canardslot Matre
le Largnrele Largnrelot Signal
Baie de Prony
Boat Pass
Col d'Amos
Cascade Colnett
Bac de la Ouame
Poule de Hienghne
Cur de Voh
Roche perce et baie des Tortues
Fort Teremba
Parc desGrandes Fougres
Monts KoghisMonts Koghis
Saut duGuerrier
20 S
21 S
22 S
164 E 165 E 166 E 167 E 168 E
0 50 km
Cur touristique
Aire de loisirs lieau cur touristique
Concentration touristiquesecondaire
Zone de tourisme diffus
Secteur deVoh-Kon-Pouembout
Forte avec htellerie et hbergement affinitaire (famille ou
amis)
Faible
Assez forte avec htelleriediversifie et gtes
Assez faible avec quelques htels, gtes et hbergements la ferme
ou en tribu
Assez forte avec htellerie et gtes
Touristes mtropolitains ettrangers, croisiristes
Excursionnistes rsidents et mtropolitains dominants
Touristes mtropolitains, trangers et rsidents,
croisiristes, excursionnistes
Touristes mtropolitains et rsidents trs majoritaires
Voyageurs d'affaires et tape pour les touristes
mtropolitains ou rsidents
Offre d'hbergement Type de visiteurs
Site touristique majeur
Escale de paquebots
Circuit touristique du nord-caldonien
Route principale
Limite de province
Limite de commune
Localit
Lagon
ATLAS DE LA NOUVELLE-CALDONIE
IR
D 2
012
Source : IRD
Le tourisme
43
L'espace touristique no-caldonien
Nouma
le des Pins
Nouma
le des Pins
les Loyaut les Loyaut
Province Sud(hors Nouma et le des Pins)
Province NordNouma
le des Pins
157 000
32 0005 000
Nombre de nuites Les pratiques spatiales des touristes
internationaux en 2007
JaponaisAustralienset No-Zlandais
Mtropolitains
Nombre de touristes en 2008
100 000
1 140 000
400 000
6 700 000
Forte croissance
Faible croissance
Baisse
Frquentation touristique entre 1998 et 2008
Foyers metteurs et defrquentations dominantes
Principaux flux touristiques
4 500 000
1 000 000300 000
Australie,Nouvelle-ZlandeJapontats-Unis
CookFidji
Guam
Hawa
Kiribati
Marshall
Micronsie
Niue
Nouvelle-Caldonie
Mariannesdu Nord
Palau
Papouasie- Nouvelle-Guine
Samoa SamoaAm.
Salomon
Polynsie franaise
Tonga
Tuvalu
Vanuatu
Australie
Japon
Nouvelle-Zlande
tats-Unis
500 km
0
30 N
30 S
180150 E
120 O150 O
Frquentation touristique des les de l'ocan Pacifique en 2008
La capacit htelire en 2009
140
1 800
3360
105
Nombre de chambresd'htels en 2009
20 S
22 S
164 E 166 E 168 E
191
-
Les week-ends dcouvertes : une faon dassocier
le monde kanak au tourisme
Crs par la province Nord en 2003, les week-ends dcouvertes
permettent daccueillir
des touristes en leur faisant partager la vie quotidienne
mlansienne. Ces oprations
mobilisent la communaut qui organise lhbergement, la
restauration et les festivits
lattention dun nombre limit de visiteurs (200 300 au maximum).
Ce type daction
est en cohrence avec la vie kanak, scande par des vnements
rassemblant nombre
dinvits, mais en difficult lorsquil sagit doffrir dans la
continuit un accueil satisfaisant.
En favorisant la familiarisation des rsidents la vie kanak,
cette immersion est une forme
dapprentissage suscitant frquemment dautres sjours en terres
mlansiennes. Pour les
responsables du tourisme, ces week-ends permettent de recenser
les personnes motives
et les sites intressants pour ensuite former ceux qui veulent se
lancer dans une activit
durable.
Affiche pour un week-end dcouverte Touho (province Nord)
A
genc
e C
oup
dO
uest
Baie des Citrons
G
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ce N
ord
G
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ce N
ord
AtlAs de lA Nouvelle-CAldoNie
IV - LconomieLe tourisme - Planche 43
192
Une activit souffrant de nombreux handicaps
Loin devant la modeste attractivit internationale du terri-
toire, le pouvoir dachat lev dune partie non ngligeable
de la population dmontr par les 123 600 voyages effec-
tus par les No-Caldoniens hors de leur territoire en 2011,
soit
plus que le nombre de touristes internationaux est le
principal
moteur du tourisme en Nouvelle-Caldonie. Malheureusement,
il gnre des effets induits nfastes : le niveau des salaires
et
des tarifs pratiqus fait de la Nouvelle-Caldonie une des
desti-
nations tropicales les moins comptitives du monde. Proposant
des produits au rapport qualit-prix mdiocre et souffrant dun
manque cruel danimation, elle ne peut rivaliser avec les les
voisines. Ladministration et le nickel, en offrant des salaires
bien
suprieurs ceux du tourisme, dtournent la main-duvre de
lhtellerie ou de la restauration, qui peinent recruter. On
le
remarque dans la zone VKP, o la population est plus attire
par
la mine que par le tourisme.
Par consquent, loffre htelire savre insuffisante et ina-
dapte. La prsence timide des groupes internationaux rvle
la dfiance vis--vis de la destination, lse galement par le
faible nombre doprateurs ariens, qui proposent des tarifs
levs. La fermeture du Club Mditerrane Nouma, en 2001,
est symptomatique, tout comme limplication primordiale de la
puissance publique au travers de socits dconomie mixte
(SEM) entre les mains des trois provinces (Promosud pour la
Tourism
It is not sufficient to reduce tourism in New Caledonia to the
simple
analysis of international frequentation, which has remained
stable
at around 100,000 visitors a year for the last twelve years or
so.
This sector, with the exception of the cruise industry where
numbers are
expanding constantly, shows a loss of competitiveness and a fall
in
market share in the Asia-Pacific zone. The numbers of Japanese
and
their proportion have decreased considerably, in favour of
tourists from
metropolitan France, while Australians and New Zealanders still
do not
seem attracted to New Caledonia. Alongside the tourists from
outside
New Caledonia, there is strong demand from the resident
population,
generating considerable domestic tourism which is vital for
numerous
hotels and other types of accommodation (bed and breakfast,
gites,
camp sites etc). Nouma and the le des Pins are the two tourist
poles
in the country, providing most of the hotel rooms and accounting
for
the largest numbers of nights for international tourists. In the
other areas
the tourist activity is not dense, the infrastructures are basic
and the
frequentation fairly low. This does not however mean that the
activity
is secondary. The authorities in the Northern Province and the
Loyalty
Islands have fully understood this, and have put the emphasis on
inte-
grating the activity into Kanak community life, rather than
privileging
large closed tourist facilities. The stakes are high, since the
issue is to
settle the population, reduce migration towards Nouma, and
curtail
the imbalance generated by the mining activity.
province Sud, la SOFINOR pour la province Nord, la SODIL
pour
les les Loyaut) la tte dun parc htelier rduisant le poids
relatif de Nouma mais peu rentable. Et lon ne peut qutre
frapp par le hiatus entre les recommandations que lon trouve
dans le SDDTNC ou le PDTCNC et la multiplication des rsi-
dences htelires ou appartels de lanse Vata Nouma.
Ils symbolisent le dtournement de la double dfiscalisation
le
cumul des dispositifs dtat et local, avec les lois du pays
Frogier
(2002) puis Martin (2008), permet un crdit dimpt correspon-
dant environ aux deux tiers de linvestissement au profit de
projets immobiliers et au dtriment de vritables
infrastructures
touristiques, parce que ces tablissements seront revendus en
appartements la fin de la priode de dfiscalisation.
Si la Nouvelle-Caldonie gagne tre connue, le moins que
lon puisse dire aujourdhui cest que le chemin est encore
long
avant que les conditions dun rel dveloppement touristique
soient runies, le bnfice de linscription dune partie du
lagon
sur la liste du patrimoine mondial de lUNESCO, en 2008,
devant
tre largement minor par les consquences nfastes des diff-
rents mouvements sociaux qui agitent couramment le
territoire,
pnalisant les touristes et limage de la Nouvelle-Caldonie.
Jean-Christophe Gay
OrientatiOns bibliOgraphiquesClary Ph., Daoulas J., 1993
Dveloppement touristique de la Nouvelle-Caldonie. Enjeux et
perspectives. Mission tourisme auprs de M. le dlgu du gouvernement,
177 p.Gay J.-Ch., 2009 Les Cocotiers de la France. Tourismes en
outre-mer. Paris, Belin, 134 p.Isee Enqutes sur la dpense des
touristes et statistiques touristiques rapides.KPMG, 2005 Plan de
dveloppement touristique concert de Nouvelle-Caldonie. 127 p.