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APPAREIL DIGESTIF L’infestation par Dipylidium caninum Il s’agit du cestode le plus fréquent du chien (et du chat) - Classe : Cestoda - Famille : Dilepididae - Genre : Dipylidium Longueur: 20 à 80 cm, Scolex 4 ventouses, Crochets: 3 couronnes en épines de rosier, Segment ovigère en tonnelet : 12-20 mm sur 3-5 mm; 3-30 œufs par capsule ovigères. Cycle biologique H.I. : la puce du chat ou du chien (C.felis; C. canis) qui s’infeste à l’état larvaire (coprophagie). Larve cysticercoïde dans la puce. Infestation par ingestion de l’H.I. à l’état adulte Ce rôle peut également être joué par Trichodectes canis. Localisation dans l’intestin grêle de l’hôte P.P.: 1 mois environ Les segments s’éliminent activement ou passivement. A frais, ils ont l’aspect d’une graine de melon. En séchant, ils prennent l’aspect d’un grain de riz qui reste souvent collé à la marge anale N.B.: l’homme peut exceptionnellement abriter le stade adulte (surtout chez l’enfant) Signes cliniques: Peu pathogène; prurit anal avec mordillement et position du traîneau. A différencier de la réplétion des glandes anales Traitement: Emploi de cestodicides: Praziquantel, Drontal, Niclosamide, Nitroscanate, Mébendazole, , Flubendazole, Oxfendazole, Fenbendazole Prophylaxie: Lutte contre les puces L’infestation par les taeniidés : Cycle biologique: Le cycle est similaire pour toutes les e s p è c e s , L e s s e g m e n t s ovigères sont blanchâtres et éliminés dans le milieu extérieur où ils libèrent des œufs suite à leur lyse. Ces œufs sont directement infectants. Ingérés par un H.I. adéquat, ils donnent soit un cysticerque soit un coenure. Ces Taenia sont pratiquement apathogènes pour le chien. Par contre, la forme larvaire peut être responsable de troubles graves chez l’H.I. Traitement voir Dipylidium 1
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Parasitologie orientée canine

Jul 04, 2015

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Charlotte Taton
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Page 1: Parasitologie orientée canine

APPAREIL DIGESTIF

L’infestation par Dipylidium caninum

Il s’agit du cestode le plus fréquent du chien (et du chat) - Classe : Cestoda - Famille : Dilepididae - Genre : Dipylidium Longueur: 20 à 80 cm, Scolex 4 ventouses, Crochets: 3 couronnes en épines de rosier, Segment ovigère en tonnelet : 12-20 mm sur 3-5 mm; 3-30 œufs par capsule ovigères. Cycle biologique

• H.I. : la puce du chat ou du chien (C.felis; C. canis) qui s’infeste à l’état larvaire (coprophagie). Larve cysticercoïde dans la puce. Infestation par ingestion de l’H.I. à l’état adulte Ce rôle peut également être joué par Trichodectes canis. • Localisation dans l’intestin grêle de l’hôte • P.P.: 1 mois environ • Les segments s’éliminent activement ou passivement. A frais, ils ont l’aspect d’une graine de melon. En séchant, ils prennent l’aspect d’un grain de riz qui reste souvent collé à la marge anale

N.B.: l’homme peut exceptionnellement abriter le stade adulte (surtout chez l’enfant)

Signes cliniques: Peu pathogène; prurit anal avec mordillement et position du traîneau. A différencier de la réplétion des glandes anales

Traitement: Emploi de cestodicides: Praziquantel, Drontal, Niclosamide, Nitroscanate, Mébendazole, , Flubendazole, Oxfendazole, Fenbendazole Prophylaxie: Lutte contre les puces

L’infestation par les taeniidés: Cycle biologique: Le cycle est similaire pour toutes les e s p è c e s , L e s s e g m e n t s ovigères sont blanchâtres et é l im inés dans le mi l ieu extérieur où ils libèrent des œufs suite à leur lyse. Ces œ u f s s o n t d i re c t e m e n t infectants. Ingérés par un H.I. adéquat, ils donnent soit un cysticerque soit un coenure. C e s T a e n i a s o n t pratiquement apathogènes

pour le chien. Par contre, la forme larvaire peut être responsable de troubles graves chez l’H.I. Traitement voir Dipylidium

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L’ankylostomose

Définition: Infestation par des strongles digestifs des genres Ancylostoma et Uncinaria. L’affection est souvent appelée « anémie des chiens de meute ». Distribution essentiellement tropicale et sub-tropicale pouvoir pathogène élevé pour Ancylostoma caninum; distribution tempérée et impact pathogène faible pour Uncinaria stenocephala. Biologie: habitants de l’intestingrêle. A. caninum est très fortement hématophage; gros gaspillage (action anti-coagulante de la salive; digestion très partielle du sang (1 ver = 0,2 ml de sang par jour! U. stenocephala: pas ou peu hématophage; surtout chymivore -> peu pathogène. Cycle de A. caninum Il est typique des strongles digestifs et il est donc direct.

Phase exogène (œuf -> L3) Emission des œufs dans les selles. A température et humidités élevées (25-30 °C) dans des lieux obscurs (chenils), il y a évolution rapide en L1,L2 puis L3 (forme infestante) -> Présence par temps chauds et humides en particulier au niveau des dépôts fécaux

phase endogène (L 3 -> adultes)

• voie orale (ingestion des L3 via l’eau et les aliments ou éventuellement le lait de la chienne allaitante): elle est peu importante. Elle ne donne lieu qu’à une migration dans la paroi de l’intestin.

• voie transcutanée : elle est la plus importante ; elle peut donner lieu à une migration de type EPTE ou de type EPS - EPTE : la règle chez le chiot en primo-infestation PP: 15 jours - EPS : chez l’adulte qui se réinfeste (cfr Toxocara canis) MAIS pas de transfert

transplacentaire Cycle de U. stenocephala différences par rapport à A. caninum.

• le cycle exogène se déroule à des températures beaucoup plus basses (≤15 °C) • pas de cycle EPS décrit (ni transmission transplacentaire, ni transmission par le lait) • infestation essentiellement par voie orale suivie d’un développement direct dans

l’intestin ou d’un cycle EPS (peu efficace). Signes cliniques

•Signes généraux: Abattement et fatigue, Essoufflement et pâleur des muqueuses (anémie), Perte du flair et modification de la voix (chiens de meute)

•Signes digestifs : Diarrhée intermittente parfois hémorragique (méléna), Diarrhée souvent absente ou inconstante pour U. stenocephala

•Signes cutanés: Dermatite prurigineuse, suintante, érythémateuse, ulcérative sur les parties en contact avec le sol (régions interdigitées, ventre). Ces lésions sont toujours dues à A. caninum.

•Signes osseux: rares; ostéite raréfiante, douloureuse chez le jeune chien infesté par A. caninum

•Signes hématologiques: anémie, troubles de la coagulation,chute du taux d’hémoglobine, leucocytose, hyperéosinophilie, hypoprotéinémie

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Lésions: Entérite hémorragique, Lésions cutanées, Adénomégalies non spécifiques

Diagnostic • Eléments épidémiologiques: - A. caninum : chenils, meutes en régions plutôt méridionales - U. stenocephala : régions septentrionales • Signes cliniques : anémie, entérite diarrhéique, atteinte de l’état général Examen

coprologique • Biol clinique: anémie, hyperéosinophilie, hypoalbuminémie, hypergammaglobulinémie Traitement: Nitroscanate, Pyrantel, Mébendazole, Oxfendazole, Flubendazole, Fenbendazole, Drontal, Ivermectine, Milbémycine-oxime, Lévamisole, Imidaclopride-moxidectine

Prophylaxie • Hygiène stricte des locaux • Traiter l’animal dès la deuxième semaine de vie • Donner chez la chienne du Panacur à 50 mg/kg/j pdt les deux semaines précédant la

mise-bas; ivermectine à 0,5 mg/kg 10 jours avant et 10 jours après la mise-bas

La spirocercose

Définition: maladie liée à la migration et au développement de Spirocerca lupi dans la paroi de l’œsophage, de l’estomac et parfois de l’aorte. Epidémiologie maladie absente en Europe du Nord cette maladie concerne essentiellement les canidés sauvages et domestiques. Elle est très fréquente en Afrique du Nord (Maroc) et dans certaines régions des Amériques (Antilles, Guyane…). Affecte surtout les chiens qui vivent dehors (H.I.= coléoptère; hôtes paraténiques = lézard, hérisson, rongeurs). Cycle biologique: parasite hématophage, localisé à l’état adulte dans la paroi de l’œsophage, de l’estomac parfois de l’aorte

• Cycle indirect : les œufs embryonnés sont ingérés par un coléoptère (bousiers): L1 ? L3; Ingestion éventuel par un hôte paraténique (lézards, crapauds, couleuvres, oiseaux, hérissons, rongeurs)

• La phase endogène débute par l’ingestion de l’H.I. ou paraténique; la L3 passe la barrière stomacale et gagne l’aorte thoracique via les artères gastriques; passage dans la paroi oesophagienne par continuité de tissus et accouplement.

Pathogénie • Gêne de la déglutition : vomissements, ptyalisme • Compression des tissus et viscères • Hémorragies souvent fatales • Cancérisation des lésions avec métastases pulmonaires • Déformations des extrémités (exostoses selon un processus inconnu) Signes cliniques • Généraux: non caractéristiques (amaigrissement, fatigue, anémie) • Digestifs: dysphagie, régurgitation; vomissements, hématémèse • Autres: dyspnée et toux (compression du nerf vague), difficultés locomotrices,

manifestation nerveuse (syndrome rabiforme), troubles cardiaques, abcès, ascite… 3

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Lésions • Œsophage : gros nodules (granulomes), parfois cancérisés • Aorte : endartérite, nodules, anévrismes, rupture éventuelle • Os : épaississement de la corticale de l’extrémité distale des os longs

Diagnostic Clinique: Données épidémiologiques (>6 mois vivant ou ayant vécu en zone endémique), Symptômes digestifs, respiratoires, généraux, parfois nerveux Laboratoire: Formule sanguine : éosinophilie Coproscopie: seul un résultat positif est à prendre en considération Radiographie: masses oesophagiennes opaques Endoscopie: nodules oesophagiens ou gastriques Traitement:

Toujours difficile car le parasite est protégé à l’ intérieur des n o d u l e s . O n p r i v i l é g i e l e s molécules qui diffusent bien et s e l i e n t a u x p r o t é i n e s plasmatiques

La strongyloïdose

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Définition: Helminthose due à la migration et au développement intestinal de Strongyloïdes stercoralis; ce parasitisme est souvent acquis de l’homme (aspect zoonosique) La maladie induit une entérite aiguë et des lésions cutanées

Epidémiologie: Surtout fréquente en régions tropicales; peut exister à l’intérieur des chenils Cycle biologique • Famille des Rhabditidés; très faibles dimensions (1-2 mm) • Femelles parasitaires uniquement (parthénogénéniques); ponte d’œufs embryonnés • Dans le milieu extérieur : cycle saprophytique sexué (mâles et femelles) OU cycle

parasitaire (femelles parthénogénétiques) • Parasites de l’intestin grêle (muqueuse et sous-muqueuse), hématophages • Infestation transcutanée ou accessoirement orale • Différentes migrations possibles : EPTE ou EPS • Transmission galactogène de la mère au jeune Signes cliniques Généraux: abattement, fièvre, anorexie, anémie Cutanés: lésions discrètes de dermite ulcérative et prurigineuse (cfr ankylostomose) Digestifs: diarrhée aiguë et profuse, coliques, vomissements Diagnostic Clinique différentiel • Diarrhée +/- hémorragique: trichuriose, coccidiose, ankylostomose, parvovirose, giardiose,

coronavirose • Anémies/hémorragies: ehrlichiose, babésiose, anémie auto-immunes, anti-vit K De laboratoire: recherche des œufs embryonnés ou des larves L1

Traitement • Symptomatique : antibiotiques, réhydratation, pansements digestifs, antianémiques. • Étiologique : peu de molécules disponibles: Fenbendazole, Ivermectine, Sélamectine

Prophylaxie: Traiter tous les sujets, Nettoyer et désinfecter les locaux, Aspect zoonosique!!

La trichuriose

Définition: La trichuriose est due au développement dans le gros intestin de Trichuris vulpis. Nématode typique encore appelé « Whip Worm » ou Trichocéphale: environ 5 cm de long, Parasites du colon et du caecum; hématophages, Œuf très typique : brun foncé, en forme de citron avec deux bouchons polaires saillants Cycle biologique DIRECT

•Phase exogène: la femelle est très prolifique. L’œuf doit embryonner dans le milieu extérieur (minimum 8 jours en régions tropicales). Résistance extrême de l’œuf embryonné dans l’environnement (5 ans et plus!) Maladie liée aux dépôts fécaux.

•Phase endogène: ingestion de l’œuf (eau, aliments); développement larvaire dans la muqueuse intestinale (IG et GI) puis de l’adulte dans le gros intestin. P.P.: 3 mois.

Pathogénie • Action traumatique et inoculatrice de germes • Action spoliatrice et allergisante • Effet synergique d’autres verminoses : ascaridiose, ankylostomose

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Signes cliniques

• Forme asymptomatique • Forme classique : colique chronique avec diarrhée intermittente parfois avec présence de

sang ; état général non altéré, appétit normal. Souvent observée chez le chien adulte vivant en milieu contaminé (pas d’immunité liée à l’âge)

• Forme grave, plus rare : association avec d’autres helminthes (ankylostomes); syndrome hémorragique grave

Lésions: Colite et typhlite chroniques avec parfois hémorragies et production abondante de mucus Diagnostic Clinique : données épidémiologiques (chenil), Symptômes (troubles digestifs rebelles associés à de l’anémie) De laboratoire : recherche des œufs très typiques, colonoscopie éventuelle Différentiel: rectocolite hémorragique Traitement Les trichures sont difficiles à éliminer ! Oxfendazole, Flubendazole, Milbémycine- oxime, Interceptor

Les coccidioses digestives

Définition: Multiplication au sein des entérocytes de protozoaires (Sporozoaires) appartenant aux genres Isospora et Sarcocystis. Nous nous limiterons au genre Isospora.

Epidémiologie Maladie très fréquente des jeunes en particulier dans les chenils; grande résistance de l’oocyste sporulé dans l’environnement. Cycle biologique • Il est classique et est similaire à celui des membres du genre Eimeria. • P.P.: environ 1 semaine • Possibilité de formation de formes latentes en dehors de l’intestin sous forme de kystes (foie, rate, ganglions mésentériques) Possibilité de réactivation en dehors de toute réinfection. Espèces décrites chez le chien • Isospora canis : grande taille des oocystes (40 microns) • Isospora ohioensis : plus petite (25 microns) Pathogénie

• Destruction des entérocytes (I. canis plus pathogène que I. ohioensis car située plus en profondeur)

• Immunité : Immunité solide qui se développe -> maladie des jeunes. • Signes cliniques : - Forme asymptomatique (chez l’adulte : excrétion silencieuse) - Forme classique : selles ramollies, diarrhée éventuelle Diagnostic

Clinique: impossible car signes non caractéristiques De laboratoire: coproscopie Différentiel: - diarrhée d’origine alimentaire (sevrage)

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- diarrhée d’origine virale (parvovirose) atteinte profonde de l’état général; diarrhée aiguë souvent hémorragique

- diarrhée d’origine bactérienne (dysbactériose liée au sevrage) - diarrhée parasitaire : ascaridiose, ankylostomose… Traitement

• Sulfadiméthoxine (40 mg/kg IM)• Sulfaguanidine (50 mg/kg/j x 5j, per os) • Triméthoprim/ sulfaméthoxypyridazine (30 mg/kg/j x 6 j, per os)

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APPAREIL CARDIO-RESPIRATOIRE L’oslérose

Définition: maladie due au développement d’un nématode, Oslerus osleri, dans des nodules inflammatoires situés au niveau de la bifurcation des bronches. Induit de la toux chronique.

Distribution:Maladie fréquente en Angleterre; rare en Belgique et en France. Distribution cosmopolite. Les canidés sauvages sont réceptifs (renard, loup, coyote,chacal). Morphologie: Nématode (1 cm,) localisation bronchique; L1 éliminées via les fèces. Cycle biologique: Il est très particulier et représente une exception chez les nématodes. • Adultes situés dans de petits nodules au carrefour trachéobronchique: quelques mm,

translucides ou opaques. Facilement observables à l’examen par endoscopie. Le ver n’est pas hématophage et se nourrit sans doute du mucus bronchique.

• Larves L1 expectorées. Il y a 2 voies de transmission possibles: - via les selles de la mère (peu efficace) - par voie directe de la mère au chiot lors de la toilette (léchage) • Après ingestion, migration par voie lymphatique ou sanguine vers le poumon puis la

trachée; P.P. 10 semaines Epidémiologie • Maladie de chenil, élevages (faible résistance de la L1 dans les selles) • Maladie des jeunes issus de ces chenils -> expression clinique lors de la vente ou des

vaccinations • Maladie sévissant sous forme de petits foyers épidémiques Pathogénie: Action tussigène des nodules (action de type corps étranger) Parfois insuffisance respiratoire aiguë si les nodules sont nombreux (obstruction)

Signes cliniques: Toux sèche, quinteuse, parfois accompagnée de sang; pas de retentissement sur l’état général, pas de fièvre, pas d’atteinte du poumon Diagnostic • Clinique: jeune animal, toux rebelle aux AB et anti-inflammatoires • Différentie : à différencier de la toux des chenils • Coprologique: mise en évidence des L1 • Radiographique • Endoscopie: examen de choix Traitement: Benzimidazoles à doses élevées et répétées. La filaroïdose Très rare en Europe de l’Ouest

Définition: Maladie due au développement dans les alvéoles pulmonaires de nématodes du genre Filaroïdes (F. hirci et F. milski )

Epidémiologie: Cycle mal connu ; transmission sans doute directe de la mère au chiot. Présent dans certains élevages.

Cycle biologique: cycle direct ; transmission via la L1 d’un chien à un autre Signes cliniques: souvent absents Diagnostic: Coproscopie, Nécropsique (souvent par hasard) Traitement: Benzimidazoles à hautes doses ou lévamisole (7,5 mg/kg pendant 5 jours)

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La dirofilariose

Définition: Maladie due à une filaire à localisation cardio-vasculaire, Dirofilaria immitis. Maladie vectorielle (H.I.: un moustique culicidé). Epidémiologie • Parasites des canidés (+ le chat dans les régions hyperendémiques) • Potentiel zoonosique (cycle incomplet chez l’homme) • Très fréquent aux USA , Amérique Centrale, certains pays européens (plaine du Pô en

Italie > 20 %; Espagne). En France, en Corse, Camargue, Hyères, Languedoc-Roussillon, DOM-TOM. Absent de Belgique.

• Touche surtout les chiens vivant à l’extérieur. Morphologie Nématode de la famille des Filariidés (cycle indirect; H.I. vecteur piqueur) • Femelle: 15-30 cm 1mm de diamètre; vivipare (microfilaires) • Mâle: 12-18 cm de long 1 mm de diamètre • Microfilaire: 220-320 microns de long sur 5 microns de large; sans enveloppe (microfilaire

dite nue). L’identification exacte est affaire de spécialiste. Habitat Adultes: ventricule droit, a. pulmonaire (v. cave postérieure, a. cérébrale, a. fémorale) Microfilaires : dans le sang capillaire périphérique; subpériodicité nocturne (pic vers 20 heures en Europe). Nutrition: plasma sanguin à tous les stades.

Cycle: INDIRECT

• Hôte intermédiaire (Culicidé des genres Aedes, Culex, Anopheles, Mansonia): développement de la L1 en L3 qui se retrouve au niveau de l’appareil buccal en 15 jours environ.

• Hôte définitif (le chien essentiellement): L3 déposées sur la peau et non inoculées (elle pénètre via la blessure liée au repas où via le follicule pileux).Maturation dans le tissu conjonctif SC pendant 3 mois environ (stade sensible à l’ivermectine!). La L5 migre par voie veineuse jusqu’à l’artère pulmonaire puis le ventricule droit par voie rétrograde -> adultes.

• P.P.: 5-6 mois -> Très longue période patente. • Très longue survie des microfilaires périphériques • Mise en place d’une immunité plus ou moins grande Pathogénie • D.immitis est un parasite très pathogène • Action mécanique et inflammatoire -> hypertension pulmonaire • Action antigénique -> formation de complexes immuns (problèmes rénaux et pulmonaires) • Action toxique des filaires adultes Immunité • Progressive • Sélective: surtt efficace vis-à-vis des microfilaires et des L3 -> forme amicrofilariémique. • Mixte: surtout humorale mais aussi cellulaire • Basée sur des réactions d’hypersensibilité immédiate (type 1) et de type 3 (complexes immuns). Signes cliniques • syndrome d’insuffisance cardiaque d’abord compensée puis décompensée • syndrome nerveux très varié

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• syndrome cutané : zones alopéciques humides, prurigineuses, ulcérées surtout au niveau des oreilles

• syndrome de la veine cave postérieure : en cas d’hyperinfestation ; brutal et fatal • autres symptômes : œil, péricarde, mammite, troubles locomoteurs Diagnostic clinique: Éléments épidémiologiques, Symptômes d’insuffisance cardiaque droite,

Radiographie et échographie, Électrographie. Diagnostic différentiel: Insuffisance cardiaque non parasitaire, Autres maladies induisant des

signes nerveux: anémie, épilepsie, méningo-encéphalites … Diagnostic étiologique

• Recherche des microfilaires périphériques : étalement sanguin, goutte épaisse, examen direct, méthode de Knott • Recherche des antigènes parasitaires :

- Diro CHECK Heartworm (Synbiotics commercialisé par Mérial). Test de type ELISA - WITNESS DIROFILARIA (Synbiotics commercialisé par Mérial).Test ELISA sur membrane

immunoréactive - SNAPP dirofilariose (Idexx) ELISA sur membrane immunoréactive

Traitement: Elimination des filaires adultes et des microfilaires Filaires adultes • Mélarsomine ou Immiticide : protocole et dosage différents en fonction de l’état clinique. Chez les chiens dont l’état est satisfaisant : 2,5 mg/kg 2 x à 24 h d’intervalle. Mettre au repos! • Lévamisole : 20 mg/kg p.o. (dose souvent toxique) soit 3 puis 5, 10, 20 mg/kg chaque jour en augmentant sur 4 semaines.

Remarques: suivre l’état du rein et du foie, associé à un inhibiteur de l’agrégation plaquettaire (acide salycilique) de j-7 à j-30. Certains préfèrent l’héparine; d’autres conseillent les cortisoniques. 5-6 mois plus tard tester pour la présence d’antigènes circulants. Microfilaires • Lévamisole: 10 mg/kg p.o. pendant 15 jours • Fenthion (Tiguvon) spot-on 1 x / semaine à 15 mg/kg pendant 3 semaines • Ivermectine : 50 mcg/kg p.o. (toléré chez toutes les races) -> Traitement sous surveillance médicale Prophylaxie • Ivermectine 6mcg/kg 1 x par mois (Cardomec) chez toutes les races de chiens

(comprimés) • Sélamectine. Spot-on 6 mg/kg 1 x par mois. • Milbémycine (Interceptor) 1 mg p.o. 1 fois par mois et la • Moxidectine (3 mcg/kg 1 fois par mois) sont également efficaces L’aspergillose

DéfinitionAtteinte des cavités nasales et des sinus par le développement de champignons appartenant au genre Aspergillus (souvent l’espèce Aspergillus fumigatus). Affection fréquente qui se manifeste par du jetage mucopurulent, une épistaxis et parfois une atteinte des cloisons osseuses.

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Epidémiologie • 2ème cause de jetage chez le chien après les tumeurs • Champignons saprophytes pathogènes accidentels (opportunistes) nécessitant une

température élevée (fréquence chez les oiseaux) et de l’oxygène (localisations respiratoires).

• Maladies des races dolicocéphales entre 1 et 6 ans le plus souvent; • Existence de facteurs prédisposants : traumatisme local (terre, épillet), déficit immunitaire? • Affection sporadique non contagieuse, sans impact zoonosique. Les agents pathogènes Moisissures du genre Aspergillus • sur milieu de culture (type Sabouraud) : filaments minces réguliers, septés et terminés par le

tête aspergillaire. Croissance très facile; attention aux faux positifs. • dans les lésions : filaments réguliers, septés souvent dépourvus de tête aspergillaire sauf en

présence d’air (voie respiratoire antérieure, poumons). PAS + • dans la nature : sur toute matière organique en décomposition (paille, foin, farines…) • en général thermophiles et avides d’oxygène (localisations respiratoires) Conséquences cliniques Présence presque systématique dans les cavités nasales -> une simple culture positive après écouvillonnage ne veut rien dire! Une aspergillose peut s’accompagner d’un autre problème (tumeur par exemple)

Conséquences thérapeutiques: Nécessité d’instaurer un traitement local plutôt que systémique Aspect clinique - Durée d’incubation impossible à déterminer - Atteinte uni ou bilatérale des sinus d’évolution chronique - Jetage purulent et hémorragique - Décoloration du plancher des narines - Déformation éventuelle de la face - Crises d’éternuement avec expulsion de tissus nécrosés et de sang Diagnostic • Clinique: donne seulement une suspicion • Différentiel: tumeurs des cavités nasales, rhinites purulentes banales: épillets, bactéries… rhinite hyperplasique; les affections accompagnées d’épistaxis : traumas, leishmaniose,

troubles de la coagulation; certaines maladies auto-immunes de la truffe.• Examens complémentaires: examens radiographiques, cultures mycologiques (peu

d’intérêt), examens sérologiques (attention aux faux positifs), rhinoscopi ou rhinotomie Pronostic: Bon à mauvais suivant l’ancienneté du problème et la présence ou non de complications (tumeur; immunodépression, atteinte de l’ethmoïde) Traitement • Trépanation des sinus frontaux • Instillation d’énilconazole (Imavérol): 1 ml de la solution mère dans 1 ml d’eau pour 10 kg de poids vif à raison de deux fois par jour • Nizoral (kétoconazole) : 10 mg/kg/j pendant 10 semaines p.o. en cas de risque d’atteinte systémique • Sporanox (Itraconazole): 10 mg/kg/j pendant minimum 2 mois p.o. • Diflucan (Fluconazole): 5 mg/kg/j pendant minimum 2 mois p.o. • Instillation prolongée sous anesthésie et sans trépanation (1 heure) d’Imavérol (20 ml:litre <d’eau)

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PEAU

Dermite à Malassezia

Définition: Dermatose séborrhéique, prurigineuse et non contagieuse due à l’action d’une levure lipophile : Malassezia pachydermatis Epidémiologie: Levure commensale souvent présente sur la peau, les muqueuses et les oreilles des chiens sains -> la simple présence ne suffit pas pour poser un diagnostic. Mycose opportuniste chez certains chiens. Résulte de la conjonction de facteurs génétiques, immunologiques et thérapeutiques •Facteur racial: Cocker Spaniel, Basset Hound, Shar-peï, Setter anglais, West Highland, white terrier, Shih tzu, Teckel •Facteurs pathologiques: DAPP, dermite atopique, allergie alimentaire, pyodermites, état séborrhéique de la peau •Facteurs iatrogènes Antibiotiques, corticoïdes •Moyenne d’âge des animaux atteints: 2-5 ans Agent étiologiqueLevure lipophile qui se multiplie par bourgeonnement: aspect en « bouteille de Perrier ». Présence éventuelle de filaments courts. Absente du milieu extérieur, Isolée très souvent du conduit auditif; présence très fréquente au niveau des plis (lèvres, régions interdigitées, périanale, ars, aine…)Prolifère dans le cérumen et la sécrétion séborrhéique -> simple mise en évidence ne suffit pas, traiter les causes sous-jacentes Pathogénie et immunologie• Levure épisaprophyte • Intervention comme agent primaire ou secondaire • Intervention de différents facteurs: anatomique (plis), génétiques (race), pathologique: inflammation locale, iatrogènes Lésions : Présence de nombreuses levures dans la partie superficielle de la peau avec parakératose; Dermite périvasculaire et hyperplasique Diagnostic

Clinique: éléments épidémiologiques (race, âge, échec des traitements antibiotiques, pas de contagion ni d’impact zoonosique) et symptômes

Différentiel : gale sarcoptique, cheyletiellose, demodécie, candidose cutanée, dermite atopique; allergie alimentaire, dermatites de contact

Etiologique: Observation des levures (raclage, scotch test), Mise en culture (Sabouraud + actidione, Dixon), Biopsie (H-E; PAS; Gomori-Grocott)

Pronostic Réservé Traitement • Symptomatique et hygiénique : produits antiseptiques et anti-séborrhéiques • Antifongique : local ou général

- Imavérol (Enilconazole) sol. Aq. À 2 p. mille 2x par semaine pendant au moins 1 mois - Nizoral (kétoconazole) sous forme de shampoing (produit humain) - Shampoing à base d’Hibitane (chlorhexidine) - Nizoral par voie orale à 10 mg/kg en 2 x pendant 1 mois N.B. : éviter les corticoïdes à tout prix, rechutes à prévoir, traiter les causes sous-jacentes.

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Page 13: Parasitologie orientée canine

Les infestations par les poux

Définition: Maladies contagieuses plus ou moins prurigineuses due à la présence de poux appartenant à différentes espèces: Trichodectes canis (pou broyeur) et Linognathus setosus (pou piqueur). Ces maladies sont devenues rares chez le chien. Epidémiologie - Strictement spécifique du chien - Maladies observées dans les collectivités (chenils) car la transmission se fait par contact (le milieu extérieur) ne constitue pas un réservoir -> le traitement du milieu est inutile Pathogénie - Action traumatique (poux piqueurs) - Action spoliatrice (poux piqueurs) - Action allergisante (réaction très variable en fonction des individus) - H.I. éventuel de D. caninum. Signes cliniques - Parfois absents (en fonction des individus) - Prurit plus ou moins marqué avec alopécie - Furfur abondant surtout lors d’infestation par Trichodectes canis Diagnostic Clinique: maladie contagieuse, spécifique, non zoonosique touchant les collectivités d’animaux, prurigineuse, alopécique

Etiologique: examen direct des poux et/ou lentes; technique du scotch test Traitement (En principe facile) • Insecticides : OP, carbamates, pyréthroïdes (cfr infestation par la puce) sous forme de bains, lotions, shampoings (donner 1 x par semaine pendant 3 semaines) • Ivermectine (hors AMM) sous sa forme injectable (poux piqueurs) ou pour- on (poux broyeurs et piqueurs) • Stronghold (Spot-on) : une application • Imidaclopride (Advantage) – Imidaclopride + Moxidectine (Advocate) • Fipronil (Frontline) : une application

La démodecie

Définition: Maladie liée au développement et à la prolifération d’acariens du genre Demodex au sein des follicules pileux et des glandes annexes. Ceci peut induire une gale grave et généralisée. C’est une affection essentiellement observée chez le chien. Plusieurs espèces semblent intervenir (D. canis, la plus fréquente; D. cornei, forme courte; Demodex sp., forme longue). Morphologie du Demodex: Acarien de taille réduite (180 microns au maximum), allongé, munis de 4 paires de pattes très courtes. L’oeuf est allongé, en forme de citron et d’assez grande taille (80 microns). Cycle biologique Il dure 10 à 35 jours suivant les auteurs

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• Il se déroule entièrement dans et sur la peau de l’hôte; l’accouplement a lieu en surface et la transmission se fait donc à ce moment. Le reste du cycle se déroule dans les glandes sébacées et les follicules pileux. Il se nourrit de sébum.

• A partir du site initial de l’infestation il y a souvent un envahissement centrifuge des follicules ce qui explique la forme initiale ronde des alopécies.

• En cas d’infestation sévère, le follicule peut se rompre ? complications bactériennes, essaimage d’acariens morts vers les ganglions mésentériques et autres organes (hypertrophie ganglionnaire).

Epidémiologie: Parasite très spécifique du chien, Résistance dans l’environnement très limitée, De très nombreux sont des porteurs sains (le Demodex est dans ce cas un simple commensal), pas de transfert transplacentaire, Affection non contagieuse au sens classique du terme, Transmission de la mère à ses chiots très tôt après la naissance (par contact direct), Prédisposition raciale et familiale (Shar pei, Berger allemand, West-Highland, White Terrier, Doberman, Dalmatien,…). Surtout les races à poil court. -> Jeunes chien, maladie sous jacente, pb immunitaire

Pathogénie

• Pullulation de l’acarien avec étouffement du follicule pileux et chute du poil et effondrement de la glande sébacée

• Libération de produits antigéniques avec production massive d’immunoglobulines (induction de phénomènes immunopathologiques).

• Dysfonctionnement du système immunitaire - congénitale ou acquise- pas d’atteinte de l’immunité non spécifique - pas d’atteinte de l’immunité humorale- atteinte plus ou moins sévère de l’immunité à médiation cellulaire en fonction de la gravité de la maladie - aggravation probable par le parasite lui-même (« facteur » immunodépresseur) ou par les complexes immuns très abondants

Signes cliniques

Période d’incubation inconnue. L’évolution est parfois très rapide (quelques semaines). Démodécie sèche localisée: chez le jeune de moins de 1 an • Lésions alopéciques, souvent rondes, avec un furfur léger et +/- séborrhéiques • Localisation préférentielle : la face en particulier le pourtour des yeux, les membres antérieurs, l’encolure (mais tout le corps peut être concerné). • pas de prurit ni d’atteinte de l’état général • guérison spontanée dans 50 % des cas • la pododémodécie évolue souvent de manière défavorable Démodécie sèche généralisée : chez le jeune chien le plus souvent mais pas toujours • Lésions alopéciques diffuses sur une grande partie du corps • Séborrhée très marquée

• Prurit variable • Atteinte fréquente de l’état général • Évolution fréquente vers la forme généralisée surinfectée

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Démodécie compliquée ou pyodémodécie : • est une complication d’une démodécie généralisée • symptômes généraux: abattement, appétit souvent diminué, hypertrophie des ganglions

lymphatiques • cutanés: alopécie sévère, séborrhée très marquée, pyodermite superficielle ou

profonde (folliculite, pustules plus profondes, fistules…) • Folliculite : processus superficiel prurigineux • Pustules profondes : concerne le derme et entraîne de la douleur • Evolution mortelle en l’absence de traitement: septicémie, glomérulonéphrite…

Lésions adénomégalies liées à la pyodermite, glomérulonéphrite, cachexie (dans les formes graves), folliculite, granulomes périfolliculaires, furonculose Diagnostic Clinique: Souvent un jeune chien de race pure, à poil ras; plus rarement un chien plus âgé souffrant d’une autre pathologie sous-jacente. Alopécie étendue, séborrhée, sans prurit, atteinte de l’état général, adénomégalies, pustules superficielles et profondes en cas de complications bactériennes. Différentiel : - teigne ou dermatophytie: caractère contagieux, zoonosique, non séborrhéique. - dysendocrinies: atteinte non prurigineuse, symétrique, avec souvent modification du comportement, de l’appétit… - leishmaniose: ulcères et anamnèse - maladies auto-immunes: pemphigus, pemphigoïde, lupus… Etiologique: raclage cutané, biopsie Pronostic: Bon à très réservé en fonction de la gravité, de la durée de l’affection et de la maladie sous-jacente éventuelle. Suivi clinique indispensable, Risque de rechute réel Traitement Spécifiques: • Amitraz (Taktic) - inhibiteur de la monoamine oxidase (analogie avec les effets des alpha 2 agonistes) - assez toxique chez le chien : hyperglycémie, ralentissement des fonctions principales.

Antidote : atipamézole (Antisédan). - bains à 0,05 % 1 x par semaine; prolonger au moins deux mois après la guérison clinique.

Ne pas rincer; faire un suivi par réalisation de raclages cutanés. - à éviter chez les animaux diabétiques ou très affaiblis. • Ivermectine (Ivomec injectable) - voie orale : 0,2 à 0,6 mg/kg/j p.o.selon les auteurs. Durée très variable. - Inconvénients : toxicité chez certaines races, coût. •Milbémycine oxime (Interceptor, Program Plus) - Molécule lipophile et gaba-ergique - 1 à 2 mg/kg/j p.o.; environ 80 à 90 % de guérison en 3 mois et plus - Marge de sécurité importante, bien tolérée - Coût élevé

Complémentaires: - shampoing antiséborrhéique - antiseptiques locaux (Hibitane, Isobétadine…) - antibiotiques (après antibiogramme) : amoxicilline et acide clavulinique; céfalexine; quinolones… - ne jamais administrer de corticoïdes

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L’otocariose Définition: Inflammation du conduit auditif externe due à Otodectes cynotis. C’est une cause mineure d’otite chez le chien (environ 3 %; le reste est souvent d’origine bactérienne)

Epidémiologie: parasite du chien et du chat, fréquente dans les chenils, cosmopolite Agent étiologique: parasite permanent -> commun au chat et au chien ? traiter tous les congénères, parasite hématophage; la salive est allergisante Signes cliniques - Atteinte souvent bilatérale - port anormal des pavillons auriculaires - prurit plus ou moins marqué avec des plaies rétro- ou péri-auriculaires - mouvements de la tête avec hématomes fréquents du pavillon - production d’un cérumen abondant sec et noirâtre - complications fréquentes (bactéries, levures) avec de la douleur Diagnostic Clinique: chien issu d’un chenil, otite bilatérale cérumineuse, prurigineuse Différentiel :

-otite par corps étranger (épillets) : apparition fréquente en été, évolution suraiguë, douleur intense - otite bactérienne : pus, douleur éventuelle - otite à M. pachydermatis : bilatérale, prurigineuse, cérumen jaunâtre - otodémodécie - tumeurs du conduit auditif - autres causes d’otites: gale sarcoptique, trombiculose, dermatite atopique…

Étiologique: observation directe du parasite par un prélèvement de cérumen

Traitement - nettoyage du conduit auditif externe par une préparation céruminolytique - acaricides à appliquer 4-5 x à 4-5 jours d’intervalle (Oridermyl (Lindane), Oterna (Amphotéricine B), Oticure (Monosulfiram), Fipronil (2 gouttes une fois) - endectocides: Stronghold (Sélamectine Spot- on)

Les infestations par les tiques dures du chien

Seules quelques espèces se retrouvent en Belgique. Il est bien entendu que la gamme des espèces retrouvées chez le chien varie fortement en fonction de la localisation géographique

Ixodes ricinus : la plus fréquente; tique exophile à trois hôtes polytropes; l’adulte parasite surtout les grands ongulés (cervidés, bovidés) Rôle vectoriel : Borrelia burgdorferi (maladie de Lyme cliniquement décrite chez le chien)

Ixodes hexagonus : fréquente; tique exophile à trois hôtes polytropes; l’adulte parasite surtout le hérisson. Rôle vectoriel : Borrelia burgdorferi (maladie de Lyme)? Dermacentor reticulatus: rare; tique exophile (prairie, forêts, broussailles…). L et N sur des petits rongeurs; adultes sur les ongulés, les équidés et le chien. C’est un exemple de tique à

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trois hôtes ditrope. Active surtout en automne et au printemps. Cycle de 1 à 2 ans. Rôle vectoriel : babésiose canine (Babesia canis) Rhipicephalus sanguineus : assez rare; tique endophile à trois hôtes monotrope spécifique du chien (L, N et adulte sur le chien). Tique « des chenils ». Cycle en deux mois. Rôle vectoriel : babésiose canine (Babesia canis), ehrlichiose canine (Ehrlichia spp), hépatozoonose (Hepatozoon canis)

Conséquences cliniques directes Plaies banales, Nodule persistant suite à la présence du rostre (arrachement d’une tique), Réactions inflammatoires ± importantes Lutte contre les tiques - Collier Propoxur (propoxur) 10 semaines - Defendog (Perméthrine) 30 jours - Frontline spray (Fipronil) 3-5 semaines - Frontline spot-on (Fipronil) 4 semaines - Kiltix (propoxur + fluméthrine) 6 mois - Prevender (diazinon) 300 jours? - Preventef chien (diazinon) 4 mois - Preventic (amitraz) 4 mois L’infestation par Neotrombicula automnalis

Définition: Infestation par les larves de Neotrombicula automnalis, le stade adulte vivant librement dans le milieu extérieur. Induit un prurit violent.

Epidémiologie

- l ’adulte vit dans des biotopes bien définis: prairies, pelouses, bosquets… ? distribution en mosaïque.

- aucune prédisposition connue - activité saisonnière des larves : fin de l’été et automne - non contagieuse même si les cas apparaissent souvent tous au même moment. Morphologie des larves - hexapode - 250 à 750 microns en fonction de l’engorgement - orange - nombreuses soies (aspect velu) - affectionne les parties du corps où la peau est fine (duplicature de l’oreille, espaces

interdigités, babines et paupières, zone périnéale. - histophage grâce à la salive histolytique; engorgement en 1 à 3 jours (parfois plus) Conséquences - Cliniques : infestation saisonnière et localisée - Thérapeutiques: la prophylaxie n’est envisageable que par une action sur l’environnement Pathogénie et immunologie: action traumatique, action antigénique: action allergisante de la salive histolytique Signes cliniques: prurit violent et soudain, lésions de grattage voire ulcères

Lésions dermite périvasculaire éosinophilique

Evolution: guérison spontanée en général sauf si réinfestations répétées 17

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Diagnostic - éléments épidémiologiques: saison, lieu connu pour ce type de problème - signes cliniques: prurit violent et soudain avec lésions dans les zones de prédilection; parfois

atteinte du propriétaire. - différentiel: les autres causes de prurit: gale sarcoptique, cheyletiellose, atopie - étiologique: observation des acariens à l’œil nu ou sous le microscope. Traitement - soustraire l’animal au biotope infesté - traitement acaricide classique : amitraz, fipronil (2 x à 4-5 jours), pyréthroïdes (idem) - traitement symptomatique éventuel : antiseptique, cicatrisant

Prophylaxie: Elle est illusoire La cheylétiellose

Définition; Acariose contagieuse et très spécifique due à la prolifération en surface de la peau de Cheyletiella yasguri. Elle induit un prurit plus ou moins marqué et la formation de grosses squames. Epidémiologie - parasite spécifique du chien - provoque une affection cutanée auto-limitante chez l’homme (hémi- zoonose) - maladies de groupe, fréquente chez les jeunes issus de chenils - prédisposition des races à poil long - transmission surtout par contact mais le milieu extérieur peut constituer un réservoir pendant quelques semaines Morphologie - acarien ovalaire de 150 à 450 microns en fonction du sexe et du stade. - présence d’un sillon médian (acarien ceinturé) - palpes très développées avec un crochet puissant - œuf volumineux (150-200 microns) collé au poil - vit en superficie; pique l’épiderme; parasite permanent - se nourrit de squames et, selon certains, de sang et lymphe; peut consommer des proies dans l’environnement (acariens libres) ? longue survie Conséquences - cliniques: parasite superficiel, difficile à voir à l’œil nu ? brossage, scotch test, raclage - thérapeutiques: traiter tous les chiens (parasite spécifique); traiter l’environnement avec un acaricide.

Pathogénie: action traumatique, hypersensibilité à la salive de l’acarien ? prurit et alopécie, tableau clinique très variable Signes cliniques - forme asymptomatique ou peu symptomatique chez le chien adulte en général: prurit faible, squamosis modéré. - forme classique du jeune chien: prurit constant qui ne répond pas aux cortisoniques et aux antihistaminiques; squamosis important sur la ligne du dos (« walking dandruffs »); alopécie modérée; érythème et séborrhée. Evolution Favorable

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Diagnostic clinique:éléments épidémiologiques: sujet souvent jeune, issu d’un chenil, poil long, atteintes des congénères, atteinte fréquente du propriétaire. Signes cliniques: squamosis dorsal associé à du prurit. différentiel: pulicose, phtiriose, trombiculose, allergies, séborrhée idiopathique, démodécie compliquée… étiologique: scotch test, raclage cutané, brossage et observation des pellicules recueillies sur une feuille blanche

Traitement: Doit s’appliquer à tous les chiens et éventuellement le milieu. • OP: Phoxim (Sarnacuran) 1 pour mille 1x / semaine x 4 • Amitraz (Taktic): 0,25 à 0,5 pour mille 1x/sem X 4 • Fipronil (Frontline) 2 x à 1 mois d’intervalle • Ivomec injectable 400 mcg/kg plusieurs fois à 15 j d’intervalle • Ivomec Pour-on bovin 500 mcg/kg 2 fois 15 j d’intervalle La gale sarcoptique

Définition: dermatose contagieuse due au développement en surface et dans la couche cornée de l’épiderme de l’acarien Sarcoptes scabiei var. canis. Elle se caractérise par un prurit violent, une forte alopécie et la formation de papulovésicules surmontées d’une croûtelle (le bouton de

gale). C’est une affection fréquente souvent sous-diagnostiquée. C’est le type même de la gale généralisée (« gale du corps »). Epidémiologie - la variété canine est spécifique du chien (et du renard); chez l’homme cette variété donne une atteinte cutanée limitée et qui guérit spontanément (cul-de-sac biologique) - affection cosmopolite, sans tendance saisonnière, très fréquente au sein des rassemblements d’animaux (chenil, meute). - parasite peu résistant dans l’environnement (quelques jours au plus) ? la principale source d’infestation est le chien lui-même symptomatique ou non. - parasite permanent.

Morphologie et biologie - acarien globuleux , munis de pattes très courtes, mesurant au maximum 500 microns;

rostre carré et court; sillons, épines ou clous, écailles très caractéristiques - le cycle est identique à celui décrit chez les bovins: galeries intra- épidermiques où la

femelle dépose ses œufs; le cycle dure 15 à 21 jours - nutrition basée sur l’ingestion de sérosités dermiques et de kératine (action histolytique).

Ceci est important dans le cadre du traitement par voie systémique. Conséquences Diagnostiques - réaliser un raclage profond vu la localisation de l’acarien - réaliser ce raclage dans les zones périphériques ou le processus est en extension (éviter les

complications septiques et la forte réaction inflammatoire) - réaliser plusieurs prélèvements car le nombre de parasites est en général très faible - le diagnostic est posé lorsque un stade quelconque est identifié y compris l’oeuf Conséquences Thérapeutiques - traiter l’ensemble du corps si un traitement topique est retenu - répéter les traitements car les œufs sont insensibles

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- traiter les congénères Pathogénie et immunologie action mécanique et traumatique; réaction inflammatoire et d’hypersensibilité: dirigées contre les produits de sécrétion/excrétion de l’acarien, les produits associés à la mue ou à la mort des acariens. • hypersensibilité de type I • hypersensibilité de type III (dépôt de complexes immuns -> peau et du rein) • hypersensibilité de type IV ou retardée Conséquences pour l’animal:- dermite papuleuse, prurigineuse et érythémateuse - alopécie étendue - hyperkératose, parakératose - réaction ganglionnaire -> effet important au niveau général Conséquences pour le parasite: - le prurit est néfaste pour l’acarien et le pousse à migrer vers des zones encore saines - en cas d’immunodépression ou de troubles de la sensibilité cutanée on observe une gale

norvégienne (croûtes épaisses et pullulation parasitaire) - si réinfestation, la période d’incubation est très courte (réaction d ’hypersensibilité) Signes cliniques - L’incubation dure en moyenne 1 à 2 semaines mais est plus courte en cas de

réinfestation. - PRURIT: violent, permanent, quasi constant, spontané, répondant mal aux corticoïdes

(N.B.: le réflexe otopodal est très souvent positif mais n’a qu’une valeur indicative) - ALOPECIE: d’origine mécanique (activité de grattage) et débutant sur la tête et les

membres avant de se généraliser - LESIONS CUTANEES: érythème, boutons de gale,ulcères et excoriations, squames,

séborrhée. Concernent surtout la tête, les membres, ligne inférieure du corps On distingue en fonction de l’association variable des symptômes: - une gale sarcoptique classique - une forme dite « syndrome juvénile » fréquente chez les jeunes: le prurit est modéré, les

boutons de gale sont rares mais le squamosis est important - une forme dite « gale norvégienne ou hyperkératosique »: atteinte très étendue, prurit

faible, hyperkératose très marquée, pullulation parasitaire (forme rare souvent liée à une immunodépression iatrogène ou non)

Lésions Cutanées: hyperkératose, spongiose, exocytose, infiltrat inflammatoire(éosinophiles,

plasmocytes) Générales: amaigrissement, cachexie, glomérulonéphrite, adénomégalies, modifications

sanguines: leucocytose, neutrophilie, éosinophilie, anémie inconstante. Diagnostic Clinique: élément épidémiologique (âge, origine), caractère contagieux, aspect zoonosique

(érythème localisé au niveau des zones de contact avec l’animal), le prurit, l’alopécie, les lésions cutanées.

Différentiel: atopie, trombiculose, pyodémodécie, pyodermite faciale, allergies de contact, cheylétiellose

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Etiologique: Mise en évidence par l’examen de plusieurs raclages cutanés (seul un résultat positif est à prendre en considération); résultat du traitement spécifique;méthode sérologique (ELISA) disponible en France.

Traitement Local: préparer l’animal (tonte), traiter tous les congénères, répéter car les traitements ne sont pas ovicides, ne pas rincer après application, traiter toute la surface corporelle.Systémique: tous hors AMM sauf pour le Stronghold. N.B.: Fipronil (Frontline spray) : 3 ml/kg 3 x à 15 jours mais sans indication gale dans la notice.

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SANG

La babésiose

Définition: Maladie infectieuse non contagieuse due à la multiplication dans les globules rouges d’un protozoaire apicomplexa (Babesia canis) transmis obligatoirement par une tique dure. Elle se traduit par un syndrome hémolytique et fébrile. Epidémiologie

- parasite spécifique des canidés (chien, renard); pas de caractère zoonosique - très fréquente en France sauf dans le sud-est; la répartition est très hétérogène en fonction

du biotope plus ou moins favorable aux tiques - récemment des foyers autochtones ont été décrits en Belgique - caractère saisonnier: printemps et automne (activité de Dermacentor reticulatus) - maladie du jeune chien vivant à l’extérieur

Morphologie et cycle

parasite intraglobulaire polymorphe (forme bigéminée formant un angle aigu, forme ronde, forme amiboïde, tétrade parfois jusque 16 parasites dans une cellule. Taille supérieure au rayon de l’hématie. coloration caractéristique au MGG: centre optiquement clair, périphérie très colorée. nutrition par utilisation du contenu de l’hématie. cycle indirect faisant intervenir une tique dure (voir 1er doctorat). transmission transtadiale et transovarienne.

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Les vecteurs - Dermacentor reticulatus: tique exophile dite des brousailles;

principal vecteur. Tique triphasique polytrope. Seul l’adulte se nourrit sur les grands ongulés et le chien. La transmission transovarienne joue donc un rôle essentiel ici.

- Rhipicephalus sanguineus: tique endophile (chenils); tique triphasique monotrope (inféodée au chien); vecteur assez accessoire. Pas d’influence saisonnière marquée.

Pathogénie • Action mécanique sur le globule rouge puis rupture • Action antigénique: certains antigènes parasitaires se retrouvent à la surface des hématies

parasitées ou non ? destruction par la formation de complexes immuns et l’intervention du complément (hypersensibilité de type II); formation de complexes immuns au niveau de l’endothélium des vaisseaux (thrombi) , les glomérules rénaux (glomérulonéphrite)

• Action toxique: activation du facteur XII et formation de thrombi. • hémolyse intravasculaire (mécanique et immunologique): hémoglobine libérée dans les

vaisseaux -> biliburinémie et (si capacités du foie sont dépassées) hémoglobinurie • hémolyse extravasculaire (immunologique) au sein de la rate par phagocytose et

destruction par les macrophages • cyto-adhérence des globules rouges parasités à la surface des endothélium des petits

vaisseaux -> hypoxie tissulaire • anémie, thrombopénie, choc acidosique, insuffisance hépatique et rénale Immunité: Elle est de type prémunition: persistance du parasite à très faible taux pendant quelques mois. Par après le chien redevient pleinement réceptif. Signes cliniques incubation de 1 à 15 jours et Expression clinique très variable.

fo rme classique ou aiguë (50 % des cas) • abattement marqué et brutal • fièvre marquée (40 °C et plus) et prolongée • anémie (pâleur des muqueuses) • subictère éventuel • polypnée, tachycardie • urines foncées parfois couleur café • modifications biologiques: réticuloblastes, formule sanguine modifiée, enzymes hépatiques et rénales augmentées. forme chronique plus rare: correspond le plus souvent à une rechute après traitement ou à une réinfection chez un animal incomplètement prémuni. Se manifeste par des symptômes frustres (anémie modérée, adynamie)

formes atypiques: formes locomotrices, formes cérébrales et oculaires, formes digestives et respiratoires, formes rénales, formes vasculaires, cutanées et muqueuses. Pronostic: très variable; défavorable en cas de lésions rénales et hépatiques (jaunisse)

Lésions: splénomégalie, néphrite bilatérale, dégénérescence centrolobulaire hépatique, lésions vasculaires Diagnostic clinique: éléments épidémiologiques (saison et activité des tiques); syndrôme pyrétique et hémolytique différentiel: intoxication par les anti-coagulants, ehrlichiose aiguë, anémies hémolytiques d’origine immunitaire, autres causes de fièvre et d’abattement

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étiologique: réalisation et coloration d’un frottis mince (sang capillaire) nécropsique: néphrite, hépatite, splénomégalie, réalisation de décalques de la rate, du foie et du rein. Traitement étiologique • Phénamidine (Oxopirvédine): diamidine à administrer en SC à la dose de 15 mg/kg, Une

injection est souvent suffisante; sinon répéter 3 à 5 jours plus tard en fonction de l’amélioration de l’état clinique. Pas d’activité prophylactique !!! Assez toxique (dès 25 mg/kg); irritant localement (diluer dans du sérum glucosé)

• L’imidocarbe (Carbesia): c’est une diamidine aromatique; s’utilise à 2-3 mg/ kg en IM ou SC; C’est la meilleure molécule pour le moment (peu toxique, efficace) Activité rémanente importante: une seule injection suffit. !!! Irritant localement; entraîne très souvent des vomissements après l’injection, action synergique avec les OP (à éviter à tout prix); antidote atropine. A éviter chez les chiennes gestantes et allaitantes

symptomatique: transfusion sanguine, per fusion: Ringer, lactate de soude, hépatoprotecteurs: choline, méthionine, sérum glucosé, diurétiques doux, prednisolone pour lutter contre le choc éventuel et la glomérulonéphrite Prophylaxie

sanitaire: lutte contre les tiques (colliers, bains, sprays…), enlèvement mécanique des tiques: efficace si précoce (dans les premières 48 heures)

chimioprophylaxie: imidocarbe à 4 mg/kg ->1 mois de protection, doxycycline (Ronaxan) : 20 mg/kg/j donne une bonne protection

Vaccination: Pirodog vaccin tué (antigènes solubles de B. canis dans de la saponine), animaux de plus de 5 mois, aucune autre immunisation autorisée sauf celle pour la rage, à appliquer en dehors des périodes à risque, 2 injections en SC à 2-6 semaines d’intervalle, efficacité de l’ordre de 80 %, coûteux.

L’hepatozoonose

Définit ion : maladie infectieuse non contagieuse due au développement dans différents types cellulaires d’un protozoaire Apicomplexa, Hepatozoon canis . L ’af fect ion peut êt re symptomatique ou bien polysymptomatique et évoluer vers la mort. Epidémiologie - parasites des canidés et félidés - pas de caractère zoonosique - transmise par Rhipicephalus sanguineus - observée sur le pourtour de la Méditerranée - souvent associée à d’autres maladies vectorielles (babésiose, leishmaniose, dirofilariose,

ehrlichiose) ou non (maladie de Carré, parvovirose…) Morphologie et cycle - cycle indirect où l’hôte définitif est la tique - schizontes (macro et micro) au sein du cytoplasme de nombreuses cellules du système des

phagocytes mononucléés (foie, M.O., endothélium de la rate, myocarde, poumons). - gamontes: de forme rectangulaire et d’aspect cristallin dans le cytoplasme des

neutrophiles, des monocytes et très rarement des globules rouges - sporogonie dans le corps de la tique - infection par ingestion de la tique (aucun rôle de la piqûre) - pas de transmission transovarienne chez la tique

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Pathogénie (elle est peu connue)- les schizontes seraient pathogènes et entraîneraient une immunodépression favorisant

l’apparition d’autres maladies transmises par la tique (ehrlichiose, babésiose) - à l’inverse une autre maladie (virose de Carré, leishmaniose, toxoplamose, …) permettrait

l’expression de la maladie Signes cliniques (Très variables) abattement, fièvre inconstante, douleurs musculaires et articulaires diffuses, hypersécrétion des muqueuses: ptyalisme, diarrhée, epiphora, vomissements, adénomégalie, hépatomégalie, neutrophi l ie et monocytose, thrombocytopénie -> confusion avec la babésiose, l’erhlichiose… Diagnostic

clinique: il est impossible vu le tableau clinique très variable étiologique: par l’observation des schizontes ou, plus souvent, des gamontes; l’examen d’un

simple frottis est peu sensible vu la rareté des éléments parasitaires. On préfère concentrer les leucocytes par la technique du micro-hématocrite puis coloration classique.

Pronostic: réservé Traitement (Très peu de molécules actives)

• Sulfamidés (Bactrim) ; Glucantime; Carbésia; doxycycline (Ronaxan); • clindamycine (Antirobe) donnent des résultats décevants • Toltrazuril (Baycox): 5-10 mg/kg pendant 5 à 10 jours est considéré comme le seul

médicament vraiment actif. • Antalgique et anti-inflammatoire non stéroïdiens comme traitement symptomatique Prophylaxie: Repose sur la lutte contre le vecteur

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Page 26: Parasitologie orientée canine

APPAREIL NEURO-LOCOMOTEUR

La toxoplasmose: Voir la partie sur les zoonoses

Aspects cliniques - formes respiratoires : bronchopneumonie associée à une fièvre irrégulière - formes nerveuses évoquant une maladie de Carré - formes atypiques associées ou non aux formes précédentes : digestives et oculaires Diagnostic: Essentiellement sérologique sur sérums couplés et en dosant les IgM

Traitement - clindamycine hors AMM - tribrissen La néosporose Voir l’affection chez les bovins

Signes cliniques - atteintes neuro-musculaires souvent chez 1 ou plusieurs chiots d’une même portée (transmission de la chienne aux chiots); touche surtout les membres postérieurs avec rigidité et atrophie musculaire. - chez les chiens âgés souvent liés à une immunodépression - ulcères cutanés éventuels - parfois mortalité brutale suite à une myocardite Traitement

• Clindamycine(Antirobe) 7,5-18,5 mg/kg, p.o. 2 x /j pdt 2-4 sem • Triméthoprime-sulfadiazine(Borgal) 15-30 mg/kg 2x/jour pdt 2-4 sem. • Pyriméthamine-sulfadiazine 0,25-0,5 mg/kg, 15-30 mg/kg, 2/jour pdt 2-4 sem.

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LOCALISATIONS DIVERSES

La candidose

Définition:Atteinte due à la prolifération de levures du genre Candida (en particulier C. albicans). C’est une affection sporadique liée à des circonstances favorisantes (pathogène opportuniste). Epidémiologie - hôte normal du tube digestif chez l’homme et les animaux domestiques (organisme

endosaprophyte) -> le passage à la forme pathogène est lié à un certain nombre de conditions favorisantes:

gestation, diabète, hypovitaminose, hygiène défectueuse, antibiotiques à large spectre, corticoïdes, anti-mitotiques

-> Affection non contagieuse Pathogénie: En cas d’atteinte pathologique C. albicans passe de la forme levure à la forme

mycélienne capable d’envahir les tissus.

Chez le chien, on distingue des localisations variées : - lésions cutanées: lprésence de C. albicans au niveau de la peau toujours anormale.- otite externe (agent secondaire compliquant) - onyxis et périonyxis - lésions buccales blanchâtres et adhérentes (muguet) - entérite (souvent après antibiothérapie)

Diagnostic difficile sauf en cas de muguet. Etiologique: Examen d’un produit de raclage de la peau ou de la muqueuse concernée dans du KOH à 10 % ou du lactophénol : cel lu les ar rondies de 3 à 6 microns, bourgeonnantes (forme levure) et fragment de mycélium (forme mycélienne). Culture sur milieu de Sabouraud additionné d’antibiotiques et d’actidione (milieu sélectif) à 37°C ou à température ambiante: croissance rapide, aspect crémeux, blanchâtre, odeur très marquée de levure. Identification de l’espèce C. albicans au laboratoire sur base de la production de chlamydospores ou de pseudo-mycelium sur des milieux spécifiques.

Traitement

- Eliminer les facteurs favorisants - Nystatine : traitement de choix pour les atteintes muco-cutanées et digestives; très peu

résorbée per os, sa tolérance est très élevée. Utilisation de pommade, comprimés. Pour les atteintes digestives : 100.000 UI/kg pendant un minimum de 10 jours.

- Dérivés imidazolés local ou oral. La cryptococcose

Définition: maladie provoquée par la levure Cryptococcus neoformans chez l’homme et les animaux domestiques. Chez le chien (et le chat) on décrit surtout des atteintes pulmonaires et nerveuses, parfois orales et nasales. Distribution cosmopolite.

Epidémiologie: champignon très souvent isolé du sol en particulier des matières fécales de pigeon. Le jabot du pigeon est souvent contaminé. La voie d’entrée est respiratoire.

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Pathogénie: les lésions sont très peu inflammatoires; on y retrouve C. neoformans sous la forme d’une grosse levure ronde de 5-10 microns; la cellule fille est reliée à la cellule mère par un col très étroit. La cellule est entourée d’une très grosse capsule qui peut atteindre 5 fois le diamètre de la cellule. La capsule est incolore à l’H.E. mais se colore intensément au PAS.

Signes cliniques: chez le chien (et le chat), on note des lésions granulomateuses de la muqueuse nasale et du pharynx. Diagnostic - comme C. neoformans est une levure souvent isolée du milieu extérieur il faut souvent démontrer sa présence dans les tissus à partir du sang, de l’urine, du liquide céphalo-rachidien. - l’examen direct se fait dans une goutte d’encre de chine (la capsule apparaît alors comme incolore sur le fond noir) - la culture sur milieu de Sabouraud donne toujours une forme levure - inoculation intracérébrale chez la souris et observation de la levure dans un étalement de tissu cérébral. Réponse immunitaire: La capsule polysaccharidique est peu immunogène ? taux d’anticorps très faible et réaction inflammatoire absente.

Diagnostic différentiel: Lymphôme

Traitement: Les imidazolés sont actifs mais doivent se donner pendant plusieurs mois le plus souvent.

L’histoplasmose

Définition: Mycose causée par un champignon dimorphique, Histoplasma capsulatum; c’est avant tout chez le chien (et chez l’homme) une maladie pulmonaire , parfois systémique. Distribution géographique: Le champignon est présent dans le sol elle est donc cosmopolite mais en pratique elle est surtout décrite aux USA.

Epidémiologie: Le champignon pousse très bien dans les matières fécales de poulet, pigeon et autres oiseaux. Il en est fréquemment isolé. La voie d’infection est aérienne. Signes cliniques: Beaucoup d’atteintes sont asymptomatiques, Chez le chien, on constate de la toux chronique, de l’amaigrissement, de la diarrhée, et de la fièvre. Plus rarement il y a de l’ascite, une adénomégalie, de la spléno- et hépatomégalie.

Lésions: Au niveau du poumon, les lésions ont un aspect tumoral. Au niveau microscopique: la levure est intracellulaire (macrophages) et mesure 1 à 4 microns. Les colorations spécifiques (PAS) aident à l’identification. Diagnostic

Clinique: impossible 28

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Différentiel: toxoplasmose, toux des chenils - La culture se réalise sur sang, urines, biopsies médullaires ou ganglionnaires, lavage

trachéal. La culture à température ambiente ou à 37°C permet de générer la forme mycélienne ou levures respectivement.

- Aux USA, un test sérologique est disponible. Traitements

• Kétoconazole10-15 mg/kg 2 x par jour • Itraconazole 10 mg/kg 1 x par jour.

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LES MALADIES PARASITAIRES DU CHAT APPAREIL DIGESTIF

La dipylidiose

- Voir chez le chien - Le parasite est plus fréquent chez le chat que chez le chien L’ankylostomose

- C’est un parasite rare du chat. Le cycle est identique à celui de A. caninum excepté le fait qu’il n’y a pas de transmission galactogène. La taeniose (Taenia taeniaeformis)

• C’est le cestode du chat le plus fréquent après D. caninum. • C’est un cestode de 60 cm présent dans l’intestin grêle. Il est peu pathogène. • Chez la souris (HI) il donne un strobilocerque dans le foie. -> fréquent chez le chat qui

chasse. • Les ténifuges indiqués chez le chien sont actifs (attention au Nitroscanate ou Lopatol qui

est toxique chez le chat). La coccidiose

Les deux espèces responsables chez le chat sont Isospora felis (grande taille) et Isospora rivolta. Pour le reste se reporter au chien. APPAREIL RESPIRATOIRE

L’aelurostrongylose

Définition: Infestation par un ver de la famille des Métastrongylidés, Aelurostrongylus abstrusus qui parasite les alvéoles et bronchioles. Le parasite est présent en Belgique mais rarement diagnostiqué.

Identification: Ver très fin de 1 cm environ difficile à obtenir intact. Cycle indirect: nombreux mollusques vecteurs

Adulte ovovivipare -> larves L1 dans les selles ? pied du mollusque et développement en L3 ->ingestion éventuelle par un hôte paraténique (rongeurs, passereaux) ? ingestion de l’H.I. ou de l’hôte paraténique -> migration vers le poumon par voie sanguine ou lymphatique P.P.: 4-6 semaines. Pathogénie:

Souvent asymptomatique; on observe de petits nodules grisâtres, Chez certains chats, il y a hypertrophie et hyperplasie de la paroi des alvéoles, bronchioles et de la media des artères pulmonaires. L’hypertrophie et l’hyperplasie lymphoïde péri-vasculaire serait responsable d’une augmentation de la résistance au flux artériel et par là de l’atteinte des vaisseaux.

Signes cliniques - Toux chronique plus ou moins marquée. - Dyspnée, expectorations, parfois épistaxis.

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Epidémiologie: Environ 5% des chats seraient porteurs. La prédation est un élément déterminant.

Diagnostic - recherche des L1 typiques par la méthode de Baermann - radiographie du poumon qui montre des zones denses bien

délimitées dues à la présence de l’hyperplasie lymphoïdes péri-bronchiques

- examen sanguin: forte éosinophilie - différentiel: tuberculose, tumeurs, bronchite chronique allergique Traitement - fenbendazole (Panacur): 50 mg/kg per os pendant 5 jours consécutifs - ivermectine (Ivomec): 400 mcg/kg en S.C. - sélamectine (Stronghold) ? N.B.: il est parfois nécessaire d’y associer des corticoïdes. PEAU

La gale notoédrique

Définition: Infestation par Notoedres cati ,un parasite sarcoptiforme spécifique du chat. Cette infestation est devenue très rare en Belgique et en France.

Morphologie: Très proche de celle de Sarcoptes scabiei mais absence d’épines dorsales et sillons dorsaux disposés en empreinte digitale concentrique. Cycle Identique à celui de S. scabiei excepté que la femelle n’est pas isolée et forme des agrégats. Epidémiologie, pathogénie et signes cliniques - affection très contagieuse - atteinte sèche et très croûteuse de la face externe des oreilles, la face, le crâne: formation d’un « casque croûteux ». - par grattage, extension aux membres antérieurs

Diagnostic clinique: association de prurit, contagiosité, aspect et localisation des lésions étiologique: recherche des acariens d’un le produit de raclage (souvent positif) Traitement: ramollir et enlever les croûtes, ivermectine en SC à 0,2-0,5 mg/kg; répéter 12 jours plus tard, sélamectine ? Les pseudo-gales (Cheyletiella blakei et Neotrombicula automnalis)

Se reporter à ces affections chez le chien Les infestations par les tiques dures

Chez le chat, on retrouve uniquement en Belgique Ixodes ricinus et I. hexagonus. Dermacentor reticulatus et Rhipicephalus sanguineus ne se nourrissent pas sur cette espèce. Pour le contrôle, se reporter au chien.

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