Communication non-publiée, Séminaire La vulnérabilité, Laboratoire Pacte, Equipe Justice sociale Conférence d’ouverture, 14 octobre 2016 Le concept de vulnérabilité : reconnaissance et imposition d’une condition floue Marlène Jouan INTRODUCTION Cf. le constat qui ouvrait mon court texte de présentation : le concept de vulnérabilité est incontestablement « à la mode », suffisamment souple et imprécis pour que ses usages savants et institutionnels s’appliquent aujourd’hui à des situations et à des populations très variées et toujours plus nombreuses. A la mesure de cette extension des usages du concept, la carrière académique de la « vulnérabilité », qui a débuté à la fin des années 1990, est florissante et même fulgurante, comme l’illustre la courbe de ses occurrences répertoriées dans Google Scholar entre 1970 et 2014 (Brodiez-Dolino, 2016) [PP] : 1
25
Embed
Le concept de vulnérabilité : reconnaissance et imposition ...
This document is posted to help you gain knowledge. Please leave a comment to let me know what you think about it! Share it to your friends and learn new things together.
Transcript
Communication non-publiée, Séminaire La vulnérabilité, Laboratoire Pacte, Equipe Justice sociale Conférence d’ouverture, 14 octobre 2016
Le concept de vulnérabilité :
reconnaissance et imposition d’une condition floue
Marlène Jouan
INTRODUCTION
Cf. le constat qui ouvrait mon court texte de présentation : le concept de vulnérabilité est
incontestablement « à la mode », suffisamment souple et imprécis pour que ses usages savants et
institutionnels s’appliquent aujourd’hui à des situations et à des populations très variées et toujours
plus nombreuses. A la mesure de cette extension des usages du concept, la carrière académique de la
« vulnérabilité », qui a débuté à la fin des années 1990, est florissante et même fulgurante, comme
l’illustre la courbe de ses occurrences répertoriées dans Google Scholar entre 1970 et 2014
(Brodiez-Dolino, 2016) [PP] :
!1
A titre d’exemple, le nombre croissant des populations considérées comme « vulnérables » en
éthique de la recherche biomédicale (l’éthique de la recherche des sciences du vivant et de la
médecine qui recourt à l’expérimentation sur des sujets humains) est particulièrement révélateur
(Hurst, 2008) [PP] :
N.B. : Belmont Report (United States Department of Health, Education, and Welfare, « Principes
éthiques et lignes de conduite pour la protection des sujets humains de la recherche », 1979) ; 45
CFR 46 (Code of Federal Regulations, United States Departement of Health & Human Services,
« Protection of Human Subjects », 1974) ; Declaration of Helsinki (Ethical Principles for MEdical
Research Involving Human Subjects, World Medical Association, 1964/2000) ; CIOMS (Council for
International Organizations of Medical Sciences, International Ethical Guidelines for Biomedical
Research Involving Human Subjects, 2002) ; ICH tripartite guidelines (International Council for
!2
Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use, Guideline for Good
Clinical Practice, 1996).
J’ai retenu cet exemple car, bien que rarement mentionné dans les travaux français sur la
notion de vulnérabilité, l’éthique de la recherche biomédicale fut un domaine pionnier pour l’usage
catégoriel et normatif de cette notion, et cela en application du principe de justice (les autres
principes étant le principe de respect de l’autonomie et le principe de bienveillance). A ce titre c’est
un domaine privilégié pour observer l’inflation de cet usage et, proportionnellement à cette
inflation, la multiplication des critères, sans principe organisateur évident, permettant de
diagnostiquer une vulnérabilité, c’est-à-dire ici un risque d’exploitation, qui est de moins en moins
spécifique. Pour une illustration plus récente, on peut se référer par exemple au droit européen de
l’asile et plus précisément à l’article 21 de la directive « Accueil » de 2013 [PP] :
Dans leur droit national transposant la présente directive, les États membres tiennent compte de la situation particulière des personnes vulnérables, telles que les mineurs, les mineurs non accompagnés, les handicapés,
les personnes âgées, les femmes enceintes, les parents isolés accompagnés d’enfants mineurs, les victimes de la traite des êtres humains, les personnes ayant des maladies graves, les personnes souffrant de troubles mentaux et les personnes qui ont subi des tortures, des viols ou d’autres formes graves de violence
psychologique, physique ou sexuelle, par exemple les victimes de mutilation génitale féminine.
L’expression « telles que » (supprimées dans la traduction en droit français de la direction, cf. loi
sur l’asile du 29 juillet 2015) indique clairement que la liste de ces personnes vulnérables, ici
identifiées objectivement à raison de leurs besoins supposés particuliers, n’est pas figéee, et que le
champ d’application de la directive reste donc ouvert (Pétin, 2015). Mais d’autres domaines
d’application de la notion, qui historiquement ont parfois emprunté des couloirs géographiques
différents (américains, européens, français), doivent bien sûr être cités comme autant de marqueurs
de sa plasticité et de sa « montée en généralité » (recensions plus ou moins convergentes de ces
3. Problèmes : comment politiser la vulnérabilité (II) ?
Cette solution, solidaire donc de la distinction entre deux sources de vulnérabilité, n’est
toutefois pas sans soulever de nouvelles difficultés : j’en retiendrai deux (il y en aurait d’autres) qui
dessinent, à mon sens, les lignes d’un programme de recherche qui viserait aujourd’hui à faire
assumer au concept de vulnérabilité un rôle substantiel dans la politisation des injustices et des
inégalités sociales.
(1) Une conjonction ambivalente
Le concept d’autonomie relationnelle que je viens d’évoquer s’intègre parfaitement, sur un
plan descriptif et normatif, aux nouvelles coordonnées de l’ « anthropologie conjonctive », dont je
parlais plus tôt, mises en avant par Jean-Louis Genard. Or, on peut douter de la radicalité critique de
la réconciliation des deux pôles qui étaient auparavant tenus pour exclusifs l’une de l’autre. Car si
cette réconciliation nous dit à juste titre que l’autonomie s’exerce toujours en condition de
vulnérabilité et depuis cette condition, si elle fait par conséquent des vulnérabilités spéciales le
miroir grossissant et révélateur d’une vulnérabilité normale, elle a aussi pour effet d’intégrer
l’ensemble des personnes vulnérables dans la logique normative de l’autonomie qui définit plus que
jamais « l’état de grandeur » dans la cité capitaliste contemporaine (Boltanski & Chiapello, 1999).
Si tout le monde, même les plus fragiles, même les moins bien lotis par le sort, même les les plus
faibles, les plus susceptibles au dommage et au tort, est néanmoins capable d’être ou devenir
!18
autonome et au fond l’est toujours déjà un peu, alors tout le monde doit pouvoir trouver sa place
dans le « grand récit » de l’auto-détermination.
Ce récit fait depuis déjà assez longtemps de chacun de nous l’acteur responsable de sa
propre vie. Depuis moins longtemps, il anime aussi, en particulier, les politiques publiques et
l’action sociale à destination des plus vulnérables, que l’on définissait auparavant en termes de
dépendance et de protection et dont on attend aujourd’hui qu’ils entrent dans une démarche de
production, de gestion et d’accomplissement de soi. Cf. le précédent du « modèle social » par
contraste avec le modèle individuel ou médical du handicap : de même que, dans la Classification
Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé (CIF) adoptée en 2001 par l’OMS, la
possibilité et la nécessité de transformer les capacités partagées par tous en « performance
d’activité » ne fait plus question, la catégorie de la vulnérabilité ne fournit plus alors d’antidote à un
idéal d’autonomie qui fonctionne à la fois comme une force productive et comme un opérateur de
consensus, mais justifie l’enrôlement de toutes et tous dans un processus d’autonomisation qui rend
chacun coupable de ses échecs et de la situation d’insécurité dans laquelle il se trouve ou se
maintient : n’a-t-il pas eu sa chance comme les autres ? (Jouan, 2013)
Il est pour le moins intéressant de constater que la critique dont le concept de vulnérabilité
fait ainsi l’objet en sciences sociales, avec une sévérité particulièrement décapante chez Hélène
Thomas (2008, 2010) par exemple, reprend alors littéralement les termes de celle que l’on avait déjà
adressée, quelques années plus tôt puis parallèlement et dans le même champ, à celui d’autonomie.
Le vocabulaire de la vulnérabilité, qui est censé s’y opposer et le contester, signale et sanctionne en
fait le même phénomène, à savoir « un contexte sociétal d’incertitudes et de report de responsabilité
où la société n’est plus tant à concevoir comme un univers de contrôle normatif des conduites de ses
membres, que comme un contexte d’épreuves et d’évaluations permanentes auxquelles doivent faire
face les individus » (Ferrarese, 2011, p. 29), dans lequel chacun de nous est sommé de démontrer sa
capacité de « résilience ». Envers ou alter ego de celui d’autonomie, son usage incite ainsi tout
autant, mais de façon plus insidieuse, à frapper les plus démunis d’une « double peine » (Duvoux,
2012) c’est-à-dire à « blâmer la victime », en suggérant « sa participation, passive voire active, à ce
qui va l’emporter » (ibid.). Plus radicalement, il incite même à la disparition des victimes.
Comme on l’a vu tout à l’heure et comme le rappellent les travaux d’Alyson Cole (2006,
2016), la vulnérabilité a en effet été conceptualisée et réévaluée, ces dernières années, en conjurant
la victimisation traditionnelle des vulnérables et la stigmatisation qui s’y rattache. Le défi consistait !19
à montrer que, par contraste avec les « victimes » ou celles et ceux que l’on représente comme
telles, les personnes vulnérables sont dotées d’une authentique puissance d’agir, quand bien même
celle-ci serait empêchée de s’exprimer ou bien ne pourrait s’exprimer que d’une façon non validée
par le paradigme dominant. Ce que l’on peut se demander, c’est si cette séparation des vulnérables
d’avec les victimes ne signifie pas que les nouvelles éthiques et politiques de la vulnérabilité ont
finalement importé, plutôt qu’elles ne l’ont déconstruite, la hiérarchie entre activité et passivité.
Elles cautionneraient alors une sorte de non-droit à être victime de quoi que ce soit, que l’on peut à
nouveau apprécier à l’aune du précédent du handicap lorsque la promotion puis
l’institutionnalisation du modèle social ont paru interdire l’expression de toute souffrance (Crow,
1996 ; Morris, 2001 ; Wendell, 1996). Cf. Butler (2005) : dans sa prétention indue à l’innocence
absolue, la victime ou le « sujet persécuté » niant sa propre violence et l’imputant à l’autre serait le
double du sujet souverain qui quant à lui transfère sa propre vulnérabilité sur l’autre.
Alors certes, reconnaître ou mettre au jour l’agentivité cachée dans la vulnérabilité est une
chose, adhérer au désir d’invulnérabilité en est une autre. Mais elles ne sont pas non plus sans
affinité, et il n’est pas si surprenant de voir qu’un concept de vulnérabilité ainsi « dé-victimisé » a
pu, à l’instar de celui d’autonomie, être complètement adapté à l’idéologie néo-libérale dans le
bestseller de Brené Brown (2012) issu de sa conférence TED intitulée « Le pouvoir de la
vulnérabilité » (2011), dans le top 10 des conférences TED les plus regardées dans le monde – cf. le
commentaire de Cole (2016, p. 264) : « homoeconomicus in ‘power feminist’ drag ». Dans tous les
cas, on doit s’interroger sur les potentialités inclusives de l’anthropologie de la vulnérabilité, qui
loin de les avoir supprimés paraît avoir déplacé ou reporté le fardeau et la honte de la faiblesse et de
l’inaction sur une catégorie politiquement inavouable.
(2) La vulnérabilité au prisme du genre
Quant à la seconde difficulté qui nous attend, et sur laquelle je terminerai ma présentation,
elle tient à la distinction des deux sources ou des deux couches de la vulnérabilité qui permet
théoriquement aux anthropologies de la vulnérabilité de ne pas prêter main forte à la naturalisation
de la vulnérabilité, « meurtrière du point de vue politique » (Ferrarese, 2009), c’est-à-dire de rendre
compte des vulnérabilités socialement et inégalement produites ou attribuées. Cette distinction
explique par là même le « double avantage politique » de la notion de vulnérabilité, qui paraît
« moins stigmatisante que nombre de terminologies antérieures » et corrélativement à même de
« contenter potentiellement tant les partisans des politiques universalisantes que ceux des politiques !20
ciblées » (Bordiez-Dolino, 2016). Cette vertu œucuménique ne saurait pourtant faire oublier deux
choses : d’une part que « la trajectoire qui va de la reconnaissance de la vulnérabilité constitutive à
l’identification et à la correction des inégalités concrètes » (Cole, 2016) reste obscure ; d’autre part
que l’on n’a toujours pas trouvé de réponse pratiquement satisfaisante à la question de savoir
« quand exactement un degré de vulnérabilité fait partie de la fragilité de la condition humaine ou
quand il est si prononcé que des mécanismes spéciaux de protection sont requis » (Schroeder &
Gefenas, 2009). Serait-ce que le point de départ de la trajectoire est mal assuré, et que la question
est mal posée ?
Les contributions d’Estelle Ferrarese le mettent bien en évidence : le problème des
taxonomies de la vulnérabilité qui distinguent le fondement anthropologique de notre exposition
constitutive à l’altérité, ou de notre susceptibilité inhérente au dommage et au tort, des facteurs
sociaux qui l’actualisent ou l’exploitent, est qu’elles semblent confirmer ou reconduire des
dualismes ou des dichotomies que la perspective féministe du genre, qui inspire nombre d’entre
elles, devrait pourtant avoir rendu caduques. Autrement dit, on doit s’étonner de voir que la
distinction entre deux niveaux de réalité, l’un naturel ou structurel, en tout cas donné, et l’autre
social et culturel, donc construit – on doit s’étonner de voir que cette distinction, qui dans la
perspective du genre est considérée non seulement comme problématique mais comme étant elle-
même socialement et culturellement construite, fournisse une solution ou en tout cas les prémisses
d’une solution à la politisation de l’injustice sociale. Contre ces taxonomies, une théorie consistante
de la vulnérabilité, qui aurait en bonne mémoire la vulnérabilisation historique du corps féminin et
réciproquement la féminisation des corps désignés comme vulnérables, devrait analyser les
implications de l’interpénétration des deux niveaux de réalité, tenir compte de la production
conjointe et circulaire du naturel et du social, et ainsi renoncer, notamment, à faire du corps le site
ontologique d’une vulnérabilité première par contraste avec celles qui seraient secondes ou
socialement induites (Ferrarase & Boehringer, 2015). Cf. également la question posée par Cole
(2016) : « Est-ce que nous disciplinons les vulnérables avant tout par manque de reconnaissance de
notre condition partagée et de ses potentialités ? » Ou bien serait-ce plutôt que les mauvais
traitements de la plupart des vulnérables dérivent de l’effectivité plus substantielle et complexe de
dynamiques symboliques et matérielles de domination ?
Si l’on adopte la seconde branche de l’alternative, si du moins l’on amende la première par
la seconde, on est alors amené à défendre un concept de vulnérabilité défini par les trois
propositions suivantes : que ce concept suppose toujours un contexte normatif et une évaluation
morale chargée de dire ce qui, dans notre exposition et notre susceptibilité, relève ou non de !21
l’injustice ; qu’il n’y a de vulnérabilité qu’en situation ie déterminée par les pratiques sociales et les
institutions qui en protègent certains et en exposent d’autres ; et enfin que les vulnérabilités ne
peuvent être conçues qu’au pluriel et de façon systémique. Ces trois propositions participeraient
ensemble de la résolution des tensions entre un usage universel et un usage catégoriel de la
vulnérabilité, cela non pas par un déni de notre vulnérabilité commune ni par une homogénéisation
des vulnérabilités différenciellement produites, mais par « l’écrasement d’une vulnérabilité sur
l’autre ». A l’instar de Philippe Pettit on peut en effet imaginer, et politiquement souhaiter,
l’avènement d’une classe unique de vulnérabilité au sens où l’appartenance à un genre, une race,
une classe, perdrait la fonction d’indicateur et d’imposition d’une vulnérabilité particulière qui est
aujourd’hui la sienne. Ce serait en tout cas peut-être déjà un pas dans la bonne direction.
BIBLIOGRAPHIE
ANDERSON Joel & HONNETH Axel, « Autonomy, Vulnerability, Recognition and Justice », in J. Christman & J. Anderson (eds.), Autonomy and the Challenges to Liberalism. New Essays, Cambridge, Cambridge University Press, 2005, p. 127-149.
BRODIEZ-DOLINO Axelle, « Le concept de vulnérabilité », La Vie des idées, 11 février 2016 : http://www.laviedesidees.fr/Le-concept-de-vulnerabilite.html.
BROWN Brené, Daring Greatly : How the Courage to Be Vulnerable Transforms the Way We Love, Love, Parent, and Lead, New York, Gotham Books, 2012.
BUTLER Judith, « Violence, deuil, politique », in Vie précaire. Les pouvoirs du deuil et de la violence après le 11 septembre 2001 (2004), trad. fr. J. Rosanvallon et J. Vidal, Paris, Amsterdam, 2005, p. 45-78.
− « Survivabilité, vulnérabilité, affect », in Ce qui fait une vie. Essai sur la violence, la guerre et le deuil (2009), Paris, La Découverte, 2010, p. 37-64.
COLE Alyson, The Cult of True Victimhood. From the War on Welfare to the War on Terror, Stanford University Press, 2006.
− « All of Us Are Vulnerable, But Some Are More Vulnerable than Others : The Political Ambiguity of Vulnerability Studies, an Ambivalent Critique », Critical Horizons, vol. 17, n°2, 2016, p. 260-277.
CROW Liz, « Including All Our Lives : Renewing the Social Model of Disability », in C. Barnes, G. Mercer (éds), Exploring the Divide : Illness and Disability, Leeds, The Disability Press, 1996, p. 55-72 ; repris dans J. Rix et al. (éds.), Equality, Participation and Inclusion 1 : Diverse Perspectives, New York, Routledge, 2010, p. 124-140.
DAMAMME Aurélie, « Ethique du care et Disability Studies : un même projet politique ? », dans M. Garrau et A. Le Goff (dir.), Politiser le care ? Perspectives sociologiques et philosophiques, Lormont, Editions Le Bord de l’eau, 2012 p. 59-78.
DUVOUX Nicolas, Le nouvel âge de la solidarité. Pauvreté, précarité et politiques publiques, Paris, Seuil, 2012.
FERRARESE Estelle, « Vivre à la merci. Le care et les trois figures de la vulnérabilité dans les théories politiques contemporaines », Multitudes, n°37-38, 2009, p. 132-141.
– « Les vulnérables et le géomètre. Sur les usages du concept de vulnérabilité dans les sciences sociales », Raison publique, n°14, 2011, p. 17-37 : http://www.raison-publique.fr/article655.html.
– « Vulnerability : A Concept with Which to Undo the World As It Is ? », Critical Horizons, vol. 17, n°2, 2016, p. 149-159.
FERRARESE Estelle & BOEHRINGER S., « Féminisme et vulnérabilité (Introduction) », in Corps vulnérables, Cahiers du genre, n°58, 2015, p. 5-19.
FINEMAN Martha A., The Autonomy Myth : A Theory of Dependency, New York, The New Press, 2004.
– « The Vulnerable Subject : Anchoring Equality in the Human Condition », Yale Journal of Law and Feminism, vol. 20, n°1, 2008, p. 1-23.
GAILLE Marie & LAUGIER Sandra, « Grammaire de la vulnérabilité. Introduction », Raison publique, n°14, 2011, p. 7-15 : http://www.raison-publique.fr/article435.html.
GARRAU Marie, « Comment définir la vulnérabilité ? L’apport de Robert Goodin », Raison publique, n°14, 2011, p. 79-99 : http://www.raison-publique.fr/article658.html.
– « Regards croisés sur la vulnérabilité. ‘Anthropologie conjonctive’ et épistémologie du dialogue », Tracés, n°13, 2013, p. 141-166.
GENARD Jean-Louis, « Une réflexion sur l’anthropologie de la fragilité, de la vulnérabilité et de la souffrance », in Th. Périlleux et J. Cultiaux (dir.), Destins politiques de la souffrance, Paris, Erès, 2009, p. 27-45.
GILLIGAN Carol, Une voix différente. Pour une éthique du care (1982), trad. fr. A. Kwiatek revue par V. Nurock, Paris, Flammarion, 2008.
GILSON Erinn C., The Ethics of Vulnerability : A Feminist Analysis of Social Life and Practice, New York, Routledge, 2014.
GOODIN R. E., Protecting the Vulnerable. A Reanalysis of Our Social Responsabilities, Chicago/Londres, The University of Chicago Press, 1985.
HAVE H. ten, Vulnerability. Challenging Bioethics, Londre/New York, Routledge, 2016.
HOFFMASTER C.B., « What Does Vulnerability Mean ? », The Hastings Center Reports, vol. 36, n°2, 2006, p. 38-45.
HONNETH Axel, La lutte pour la reconnaissance (1992), trad. fr. P. Rusch, Paris, Editions du Cerf, 2000.
HURST Samia, « Vulnerability in Research and Health Care : Describing the Elephant in the Room ? », Bioethics, vol. 22, n°4, 2008, p. 191-202.
JOUAN Marlène, « De l’autonomie revendiquée à l’autonomie extorquée : quel ‘modèle social’ du handicap ? », in Voies et voix du handicap, Grenoble, PUG, 2013, p. 67-86.
JOUAN M. & LAUGIER S. (eds.), Comment penser l’autonomie ? Entre compétences et dépendances, Paris, PUF, 2009.
KITTAY Eva Feder, Love’s Labor. Essays on Women, Equality and Dependency, New York, Routledge, 1999.
LAUGIER Sandra (dir.), Tous vulnérables ? Le care, les animaux et l’environnement, Paris, Payot & Rivages, 2012.
LEVINE Carol et al., « The Limitations of ‘Vulnerability’ as a Protection for Human Research Participants », American Journal of Bioethics, vol. 4, n°3, 2004, p. 44-49.
LUNA Florencia, « Elucidating the Concept of Vulnerability : Layers not Labels », International Journal of Feminist Approaches to Bioethics, vol. 2, n°1, 2009, p. 121-139.
MACKENZIE Catriona, « The Importance of Relational Autonomy and Capabilities for an Ethics of Vulnerability », in Mackenzie, Rogers & Dodds (2014), p. 33-59.
MACKENZIE Catriona & STOLJAR N. (eds.), Relational Autonomy. Feminist Perspectives on Autonomy, Agency, and the Social Self, New York, Oxford University Press, 2000.
MACKENZIE Catriona, ROGERS Wendy & DODDS Susan (eds.), Vulnerability. New Essays in Ethics and Feminist Philosophy, Oxford, Oxford University Press, 2014.
MORRIS Jenny, « Impairment and Disability : Constructing an Ethics of Care That Promotes Human Rights », Hypatia, vol. 16, n°4, 2001, p. 1-16.
NEDELSKY Jennifer, Law’s Relations. A Relational Theory of Self, Autonomy, and Law, Oxford, Oxford University Press, 2011.
NUSSBAUM Martha, The Fragility of Goodness. Luck and Ethics in Greek Tragedy and Philosophy (1986), Cambridge, Cambridge University Press, 2001.
– Frontiers of Justice. Disability, Nationality, Species Membership, Harvard University Press, 2007.
PAPERMAN Patricia, « Les gens vulnérables n’ont rien d’exceptionnel », in P. Paperman & S. Laugier (dir.), Le souci des autres. Ethique et politique du care, Paris, PUF, 2005, p. 281-297.
PELLUCHON Corinne, Eléments pour une éthique de la vulnérabilité. Les hommes, les animaux, la nature, Paris, Cerf, 2011.
PÉTIN Joanna, « Vulnérabilité et droit européen de l’asile : quelques précisions nécessaires », ELSJ, 18 avril 2015 : http://www.gdr-elsj.eu/2015/04/18/asile/vulnerabilite-et-droit-europeen-de-lasile-quelques-precisions-necessaires/.
RICŒUR Paul, « Autonomie et vulnérabilité » (1995), in Le Juste 2, Paris, Editions Esprit, 2001, p. 85-105.
SCHROEDER Doris & GEFENAS Eugenijus, « Vulnerability : Too Vague and Too Broad ? », Cambridge Quarterly of Helthcare Ethics, vol. 18, n°2, 2009, p. 113-121.
STRAEHLE Christine (ed.), Vulnerability, Autonomy, and Applied Ethics, Londres/New York, Routledge, 2016.
THOMAS Hélène, « Vulnérabilité, fragilité, précarité, résilience, etc. De l’usage et de la traduction de notions éponges en sciences de l’homme et de la vie », Recueil Alexandries, Collection Esquisses, janvier 2008, http://www.reseau-terra.eu/article697.html.
– Les vulnérables. La démocratie contre les pauvres, Paris, Editions du Croquant, 2010.
TRONTO Joan, « Du care », Revue du MAUSS, n°32, 2008, p. 243-265.