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La fécondité en Europe

Feb 21, 2018

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  • 7/24/2019 La fcondit en Europe

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    Avertissement

    Sauf mention contraire, les donnes France concernent la France mtropolitaine

    et les dpartements doutre-mer hors Mayotte.

    Les chiffres essentiels sont actualiss rgulirement sur les sites internet de lInsee (www.insee.fr)

    et dEurostat (http://epp.eurostat.ec.europa.eu)pour les donnes internationales.

    Les comparaisons internationales contenues dans cet ouvrage sappuient sur des donnes

    harmonises publies par Eurostat, qui peuvent diffrer des donnes nationales diffuses

    par les instituts nationaux de statistique.

    Signes conventionnels utiliss

    ... Rsultat non disponible

    /// Absence de rsultat due la nature des choses

    e Estimation

    p Rsultat provisoire

    r Rsultat rvis par rapport ldition prcdente

    n.s. Rsultat non significatif

    Euro

    M Million

    Md Milliard

    Rf. Rfrence

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    La fcondit en France rsiste la crise

    Luc Masson*

    la suite de la crise conomique dbute en 2008, la fcondit recule dans la plupart despays europens. La France semble faire figure dexception : elle est le seul pays dEurope avoir une fcondit stable et leve depuis 2006. Elle est en 2013 le pays europen o lafcondit est la plus leve. La fcondit des pays plus durement frapps par la crise,lEspagne, la Grce et le Portugal, a rcemment baiss. Cette baisse rsulte notamment dureportdesprojetsdeparentalit:lgelapremirematernityaaugmentplusrapidement

    quauparavant. Pour les autres pays europens, la tendance la hausse de la fconditobserve avant la crise ne sest pas poursuivie. Si la baisse du revenu a pu jouer un rle danslvolution de la fcondit, cest surtout la hausse du chmage qui semble linfluencer. Ceteffet reste cependant modeste : un impact nest perceptible quen cas de forte dgradationdu march du travail. Les politiques familiales, malgr leur importance pour expliquer lesdiffrences de niveau de fcondit entre pays, ne semblent gure avoir amorti les effets de lacrise sur la fcondit.

    La crise financire a dbut en 2007 aux tats-Unis sur le march des subprimes. Elle sestensuite amplifie et propage. En 2008, lconomie mondiale est entre en rcession. Si laplupart des pays europens sont sortis de la rcession depuis 2010, la crise conomique seprolonge, le chmage reste lev et lincertitude sur lavenir demeure importante. En 2013comme en 2009, les deux tiers des Europens dclarent tre incapables de se projeter au-deldes six prochains mois (Eurobaromtre).

    Les facteurs qui influencent la fcondit de manire gnrale sont nombreux : facteursconomiques mais aussi culturels, religieux, dsir davoir ou non des enfants, etc. Il est diffi-cile de les isoler les uns des autres et dtablir lensemble des causalits.

    Les crises conomiques peuvent avoir un impact sur la fcondit : court terme sur le

    calendrier des naissances, et plus long terme, sur la descendance finale, cest--dire lenombre denfants quaura eu une personne au cours de sa vie. En se limitant aux seulesconditions socio-conomiques des personnes, plus facilement mesurables que les facteursculturels, deux effets sopposent en matire de fcondit. Dune part, la baisse de revenu, lieau chmage par exemple, peut freiner le dsir denfant. Linstabilit professionnelle peut aussiprovoquer un report des dcisions de fcondit dans lattente dune situation plus propice.Une conjoncture conomique dprime peut inciter les jeunes rester dans le systmescolaire et retarder la mise en couple, le mariage et les projets de parentalit qui en dcoulent[Pailh, 2010]. Dautre part, une baisse de revenu diminue aussi le revenu auquel un parentdoit renoncer sil sarrte de travailler ou rduit son activit professionnelle pour lever unenfant. En particulier, ce cot de renoncement est plus faible pour les femmes en priode

    de chmage quen priode demploi, ce qui pourrait inciter certains couples avoir un enfantpendant ces priodes de chmage, la maternit ayant alors moins dimpact immdiat sur leurvie professionnelle. Dun point de vue psychologique, lincertitude conomique peut aussi

    Insee Rfrences, dition 2015 - clairage - La fcondit en France rsiste la crise 11

    * Luc Masson, Insee.

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    constituer une motivation pour avoir des enfants, la sphre prive servant alors de refuge auxpersonnes ayant peu de prises sur leur situation conomique [Friedman, 1994].

    Thoriquement, il est impossible de savoir quel effet prdomine et sur quels aspects de lafcondit il joue. Empiriquement, de manire gnrale, les crises conomiques retardent les

    naissances, en particulier les premires [Pison, 2011], mais ne rduisent pas la descendancefinale des populations [Pailh, 2010]. Cest ce qui a t observ en France depuis 60 ans : lorsdes ralentissements conomiques passs, la fcondit a diminu dans les annes suivant lacrise, ce qui a t compens ensuite par une reprise de la fcondit une fois la crise termine.Les effets des crises conomiques sont cependant variables dune rcession lautre et dunpays lautre. Aussi, la persistance de celle qui a dbut en 2008 et ses effets importants etdurables sur le chmage invitent la prudence. Sil est encore trop tt pour mesurer ses effetssur la descendance finale, il est dores et dj possible dobserver ses premires consquencessur la fcondit dans certains pays de lUnion europenne choisis sur des critres de taille, dediversit des modles sociaux et dintensit du choc conomique subi. La France, qui avaitavant la crise un niveau de fcondit lev, la-t-elle maintenu ? Constitue-t-elle une excep-tion au sein de lEurope ? Et se comporte-t-elle aujourdhui comme lors des crisesconomiques passes ?

    Depuis 2006, seule la France a une fcondit stable et leve

    Lindicateur conjoncturel de fcondit(ICF) est stable en France depuis 2006 : il se situeautour de 2 enfants par femme et na pas baiss suite la crise conomique commence en2008, contrairement ce qui est observ dans plusieurs pays europens(figure 1). La Franceest ainsi devenue le pays europen o la fcondit est la plus leve. En revanche, les pays

    mditerranens les plus durement frapps par la crise ont connu des baisses importantes defcondit. LICF espagnol est ainsi pass de 1,45 enfant par femme en 2008 1,27 en 2013,celui du Portugal a diminu de 1,39 1,21 entre 2010 et 2013 et celui de la Grce a baissencore plus fortement, passant de 1,51 enfant par femme en 2010 1,29 en 2013.

    12 France, portrait social, dition 2015 - Insee Rfrences

    2,0

    1,2

    1,4

    1,6

    1,8

    2,2nombre denfants par femme

    Italie

    Portugal

    Espagne

    Grce

    Sude

    Allemagne

    Royaume-Uni

    France

    Irlande

    2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

    1. volution de lindicateur conjoncturel de fcondit

    Source : Eurostat (extraction au 26 mai 2015).

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    Dautres pays ont connu des baisses moins importantes. Cest le cas de lIrlande et delItalie qui, aprs avoir connu de fortes hausses entre 2005 et 2008 (respectivement + 0,20 et+ 0,11 point), ont vu leur ICF baisser entre 2008 et 2013 (respectivement de 0,10 et 0,06point). La fcondit au Royaume-Uni a cess de progresser partir de 2008 (+ 0,15 entre 2005

    et 2008 mais + 0,01 entre 2008 et 2012) avant de chuter en 2013 ( 0,09 point). Les Sudoises,quant elles, taient de plus en plus fcondes jusquen 2011, anne qui a vu lICF sudoisbaisser de 0,08 point. Au final, seules les fcondits de la France et de lAllemagne paraissentinsensibles la crise, la France ayant pour spcificit une fcondit la fois stable et leve aucours de cette priode alors que la fcondit allemande, bien quen lgre progression depuis2011, est reste basse.

    Lge la premire maternit augmente plus rapidement quauparavant dansles pays du sud de lEurope et au Royaume-Uni aprs 2008

    Les comportements conjoncturels de fcondit retracs par lICF peuvent tre clairs parlge la maternit, en particulier lge au premier enfant, dont laugmentation reflte desventuels dcalages de calendriers de naissance. Cela a pu tre observ lors de prcdentescrises conomiques.

    Depuis le dbut des annes 1980, lge la maternit augmente dans tous les pays indus-trialiss. Cette hausse est lie la gnralisation des tudes suprieures, au dsir de plus enplus important de vivre un certain temps deux et davoir une situation stable avant davoir unenfant [Davie, 2012]. La crise conomique peut laccentuer, en particulier pour les premiresnaissances. En effet, les jeunes sont souvent les plus durement touchs, ce qui peut lesconduire repousser le mariage ou la mise en couple et donc les naissances. La crise a moinsdimpact sur les naissances suivantes, qui respectent gnralement un espacement en partieprogramm [Pison, 2013].

    Dans les pays o les modes de formation de la famille alternatifs au mariage (Pacs, unionlibre) sont trs rpandus, comme en France et en Europe du Nord, il est plus facile de quitter safamille dorigine et de fonder un nouveau mnage que dans les pays o la parentalit estdavantage lie au mariage, comme en Europe du Sud [Pfirsch, 2011]. Dans les pays du sud delEurope, les jeunes adultes ont tendance prolonger le temps pass avec leurs parents et repousser leur projet de mise en couple et donc de conception. Traditionnellement dans cespays, le dpart du foyer concide avec le mariage et de plus en plus souvent avec linstallationdans un logement en proprit. Une crise conomique peut compliquer les conditions nces-

    saires la formation dun nouveau foyer. Le report de la premire naissance la suite dunecrise conomique est donc plus frquent dans les pays o les naissances hors mariage sontplusrares.Defait,sientre2005et2013,lgemoyenlapremirematernitaaugmentdanstous les pays europens tudis, il a progress plus rapidement aprs la crise dans les paysdEurope du Sud.

    En 2013, les naissances hors mariage ne reprsentent que 7 % des naissances en Grce, 27 %en Italie et 41 % en Espagne, payso lge moyen des mres au premier enfant est lev (figure 2).Au Portugal, les naissances hors mariage correspondent environ la moiti des naissances etlge moyen des mres au premier enfant est un peu moins lev. La Grce, lEspagne et lePortugal,quiontpourpointcommununefconditbasseetquiadiminu,onttousconnuune

    acclration marque de lge des femmes la premire maternit avec la crise : en Grce etau Portugal, cet ge augmentait respectivement de + 0,3 et + 0,4 an entre 2005 et 2008, contrerespectivement + 1,1 et + 1,2 an entre 2008 et 2013. En Espagne, leffet est encore plusimportant : lge des mres au premier enfant stait stabilis avant la crise ( 0,1 an) avantdaugmenter fortement depuis 2008 (+ 1,1 an). Ce recul de lge de la primo-maternitexplique en partie la baisse de fcondit dans ces trois pays.

    Insee Rfrences, dition 2015 - clairage - La fcondit en France rsiste la crise 13

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    Parmi les autres pays tudis, seul le Royaume-Uni a connu une augmentation de lge lapremire maternit un peu plus rapide aprs 2008, malgr une proportion leve de naissanceshors mariage (prs dune sur deux). Il est pass de 27,2 ans 27,5 ans entre 2005 et 2008 (soit+ 0,3 an), puis de 27,5 ans 28,3 ans entre 2008 et 2013 (+ 0,8 an). Cette acclration sest

    traduite dans ce pays par une baisse rcente mais importante de la fcondit.La hausse de lge la premire maternit est lgre en France entre 2005 et 2013 : 28,1 ansen 2013 contre 27,6 ans en 2005, sans acclration aprs la crise : + 0,2 an entre 2005 et2008, + 0,3 an entre 2008 et 2013. En France, en 2013, prs de six enfants sur dix naissent deparents non maris.

    LAllemagne, lItalie et lIrlande, dont les proportions de naissances hors mariage sontproches du tiers, ont connu une hausse importante de lge des mres au premier enfant entre2005 et 2013 (respectivement + 1,4, + 1,0 et + 1,0 an), mais sans modification de cettetendance durant la crise. Lge des mres la premire maternit en Sude a, comme enFrance, peu volu entre 2005 et 2013 passant de 28,7 ans 29,1 ans.

    La hausse de lge des mres au premier enfant, qui dcale les naissances suivantes,nimplique pas ncessairement une baisse de la descendance finale. De manire gnrale, lescouples qui ont retard leur projet de fcondit ont leurs enfants une fois la crise termine, cequi se traduit par une hausse de la fcondit en sortie de crise [Pison, 2013]. Mais ces rsultatsont t observs sur des crises moins longues et moins aigus. Les fortes modifications decalendrier des naissances en Grce, au Portugal et en Espagne pourraient, si elles perdurent,avoir un impact sur le nombre final denfants des gnrations concernes.

    En gnral, les crises conomiques du pass semblent avoir eu un effet sur la fcondit, enFrance comme dans les autres pays. Ainsi en France, la Grande Dpression des annes 1930,le choc ptrolier de 1973 et la rcession conomique de 1993 ont t suivis par une baisse dela fcondit(encadr 1). Lors de la crise de 1993, les consquences de la baisse de lactivit

    conomique sur la fcondit ont t plus marques encore en Sude et dans les pays dEuropede lEst. Certes, il existe des contre-exemples, comme la Finlande o la fcondit a augmentdurant la crise conomique, violente, du dbut des annes 1990 [Pailh, 2010]. Les facteurssont donc multiples et les causalits complexes dmler.

    14 France, portrait social, dition 2015 - Insee Rfrences

    2005

    ge moyen des mres au premier enfant

    2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 201327

    28

    29

    30

    31

    Italie (27 %)

    Irlande (35 %)

    Portugal (48 %)

    Royaume-Uni (48 %)

    Espagne (41 %)

    Grce (7 %)

    Sude (54 %)

    Allemagne (35 %)

    France (56 %)

    proportion de naissances

    hors mariage

    2. volution de lge moyen des mres au premier enfant entre 2005 et 2013 et proportionde naissances hors mariage en 2013

    Source:Eurostat(extractionau26mai2015),Servicesstatistiquesnationaux,Humanfertilitydatabase.

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    Pourquoi la fcondit en France na-t-elle pas ragi la dernire crise ? La France a-t-elle

    t moins touche que dautres pays par la crise et la rcession ? Dispose-t-elle de mcanismesplus importants damortisseurs des effets de la crise ?Pour rpondre ces questions, nous passons en revue successivement leffet de diffrents

    facteurs susceptibles dagir sur la fcondit : le taux de chmage, les revenus, le niveau deconfiance des mnages et la part du PIB consacre aux dpenses en faveur des familles.

    Le chmage, une influence avre mais modeste sur la fcondit

    De manire gnrale, le chmage a un impact ngatif sur la fcondit, en particulier le

    chmage persistant, rpandu en Europe depuis les annes 1980. La relation entre chmage etfcondit varie nanmoins selon lge, le sexe, le niveau dinstruction et le pays de lindividu.Sitouteslestudesralisescesujetmontrentuneffetngatifduchmagedeshommessurlafcondit, les rsultats sont plus contrasts pour les femmes. Chez les femmes peu qualifies,par exemple, le chmage a tendance acclrer la naissance du premier enfant [Pailh,2010]. La relation entre fcondit et chmage dpend aussi de lampleur de la monte de ce

    Insee Rfrences, dition 2015 - clairage - La fcondit en France rsiste la crise 15

    Encadr 1

    Crises conomiques et volution de la fcondit franaise

    En France, les naissances ont chut lors des trois

    principales crises conomiques du XXe

    sicle(figure). Lors de la Grande Dpression, lindicateurde fcondit est ainsi pass de 2,31 en 1928 2,07en 1935. Ce mouvement a accentu une baissedjenclenchedepuisledbutdusicle.En1973,anne de hausse brutale du prix du ptrole, lICFbaisse fortement. Le taux de fcondit tait dj enbaisse rapide avant le choc ptrolier, marquant la

    fin du baby-boom, mais la crise a concid l

    encore avec une accentuation du phnomne :lICF baisse de 2,31 enfants par femme en 1973 2,11lannesuivante avant datteindreun point basen 1976 (1,83 enfant). La rcession de 1993concide avec une baisse de la fcondit, lICFpassant de 1,73 en 1992 1,67 enfant par femmeen 1993, niveau le plus bas observ sur plus dunsicle (hors priode de guerre).

    1,5

    2

    2,5

    3

    3,5

    1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

    ICF (nombre denfants par femme)

    1

    Grande Dpression (1929)Premier choc ptrolier (1973)

    Crise de 1993

    volution de lindicateur conjoncturel de fcondit en France depuis 1900

    Champ:Francemtropolitaine.

    Source:Insee,tatciviletestimationsdepopulation.

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    dernier : en moyenne dans les pays de lOCDE, lindicateur de fcondit baisse de 0,09 enfantpar femme lorsque le taux de chmage double [Goldstein, 2009].

    En Europe, entre 2008 et 2013, lindicateur de fcondit a baiss le plus dans les pays quiont connu les plus fortes hausses du chmage (figure 3). Cest le cas de la Grce, de lEspagne

    et du Portugal o le chmage a augment de respectivement 19,7, 14,8 et 8,6 points, alors quela fcondit baissait de 0,18 enfant par femme. Malgr des hausses du chmage dampleurdiffrente dans ces trois pays, allant du simple au double entre le Portugal et la Grce, lafcondit a volu de la mme manire entre 2008 et 2013. Deux explications peuvent treavances. Leffet du chmage sur la fcondit ne semble pas linaire et les tendances ntaientpas les mmes avant la crise : contrairement lEspagne et la Grce o la fcondit augmen-tait fortement dans les annes prcdant la crise, celle du Portugal tait stable.

    La hausse moins leve, quoique forte, du chmage en Irlande et en Italie (respectivement+ 6,6 et + 5,4 points) a eu un effet plus modr sur la fcondit (baisse de lICF de respective-ment 0,10 et 0,06 enfant par femme). Le Royaume-Uni est un cas part puisque la baisse de lafcondit (- 0,08 enfant par femme) ne semble pas tre lie lvolution du chmage dont lahausse nest pas ngligeable mais demeure beaucoup moins importante que dans les paysprcdemment cits (1,9 point). La France et la Sude ont connu des volutions comparablesdu chmage (respectivement + 2,5 et + 1,8 points), mais leur fcondit est reste stable. Lafcondit est galement reste stable en Allemagne dans un contexte de recul du chmage.

    Alors que le chmage est considr comme lun des indicateurs conomiques les plusinfluents sur la fcondit, son effet reste finalement modeste : un effet nest perceptible quencas de forte dgradation du march du travail.

    16 France, portrait social, dition 2015 - Insee Rfrences

    volution de lICF (en nombre denfants par femme)

    0,2 0,15 0,1 0,05 0,05

    Grce

    Espagne

    PortugalIrlande

    Italie

    Royaume-Uni

    Allemagne

    Sude

    France

    volution du taux de chmage (en point de pourcentage)

    5

    0

    5

    10

    15

    20

    0

    3. volutionsdutauxdechmage etdelindicateurconjonctureldefcondit entre 2008et2013

    Lecture : en France, le chmage a augment de 2,5 points et le taux de fcondit a baiss de 0,02 enfant par femme entre 2008 et 2013.

    Source : Eurostat (extraction au 26 mai 2015).

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    La fcondit baisse dans les pays o le revenu a fortement chut

    Le revenu disponible netpar habitant (corrig des effets de linflation) semble aussi avoir unecertaine influence sur lvolution de la fcondit, mme si le lien parat plus lche (figure 4).Entre 2008 et 2013, la Grce a connu la mme baisse de fcondit que lEspagne et le Portugalalors que la diminution des revenus des mnages grecs tait beaucoup plus importante, plus dedeux fois suprieure aux mnages espagnols et portugais ( 37,5 % contre respectivement 16,4 % et 14,7 %). La baisse de revenus des mnages irlandais et italiens ( 19,7 % et 18,9 %) est plus importante quen Espagne et au Portugal contrairement la baisse de leurfcondit ( 0,10 et 0,06 enfant par femme). Si le chmage na pas beaucoup volu auRoyaume-Uni entre 2008 et 2013, ce nest pas le cas des revenus nets, qui ont fortement diminu( 14,3 %). Cette volution peut en partie expliquer la baisse de la fcondit au Royaume-Uni( 0,08 enfant par femme). La France et lAllemagne nont pas subi de chute importante desrevenus et leur fcondit a peu volu. La lgre hausse des revenus des mnages sudois(+ 2,8 %) na en revanche pas eu deffets positifs sur la fcondit qui est reste stable.

    La baisse du moral des mnages en France depuis la crise na pas affectla fcondit

    Avoir un enfant est un engagement sur le long terme. La confiance des mnages en lavenirpeut donc aussi expliquer certaines volutions des comportements de fcondit. Les personnespessimistes sur la situation gnrale de leur pays sont susceptibles de repousser leur projet deparentalit en attendant des jours meilleurs. Dans certains cas, la perception gnrale de lasocit peut mme avoir plus dinfluence sur les comportements de fcondit que lvolutionconcrte de la situation des personnes. Des tudes ont montr une relation positive entre lindi-

    cateurdeconfiancedesmnagesetletauxdefcondit[Sobotka,2009; Fokkema etal.,2008].Afin de comparer les volutions de fcondit et de moral des mnages dans plusieurs payseuropens, lindicateur synthtique du moral des mnages tir de lenqute de conjonctureauprs des mnages a t retenu. Calcul partir de lopinion que portent les mnages sur leurenvironnement conomique et leur situation personnelle pour lanne venir, il est harmonisauniveaueuropen.Pourlecomparerlvolutiondelafcondit,ilestdcalduneanne.

    Insee Rfrences, dition 2015 - clairage - La fcondit en France rsiste la crise 17

    volution de lICF (en nombre denfants par femme)

    volution du revenu disponible net des mnages par habitant (en %)

    0,2 0,15 0,1 0,05 0,05

    Grce

    Espagne

    Portugal

    Irlande Italie

    Royaume-Uni

    Allemagne

    Sude

    France

    40

    35

    30

    25

    20

    15

    10

    5

    0

    5

    0

    4.volutiondurevenudisponiblenetparhabitant(corrigdelinflation)etdelICFentre2008et 2013

    Lecture : enIrlande,le revenudisponible netpar habitant(corrigde linflation) a baissde 19,7 pointset lICF a diminude 0,1enfant parfemme entre2008 et2013.

    Sources : Eurostat (extraction au 26 mai 2015), OCDE.

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    En France, lindicateur de fcondit et lindicateur synthtique de confiance des mnagesconnaissent des inflexions allant qualitativement dans le mme sens jusquen 2008, avantdvoluer indpendamment lun de lautre : lICF reste un niveau lev et proche de 2 enfantspar femme entre 2008 et 2013, alors que la confiance des mnages chute fortement sur cette

    mme priode(figure 5). Dans les trois pays o la fcondit a le plus fortement baiss depuis2008, les volutions compares de la confiance et de la fcondit sont trs diffrentes. Si lesdeux indicateurs se superposent relativement bien au Portugal, ce depuis les annes 1990, cenest pas le cas en Espagne et en Grce. Dans ces deux pays, aprs la chute de la confiance lorsde la crise conomique de 1993, la fcondit naugmente pas avec lindicateur de confianceunefoislacrisepasse.LICFaugmenteensuitefortementde20032008pourlEspagneetde2005 2010 pour la Grce sans que la confiance des mnages nvolue sur ces priodes. EnGrce, la fcondit continue daugmenter entre 2008 et 2010 alors mme que la confianceseffondre. Nanmoins, les fcondits de la Grce et de lEspagne baissent ensuite en lien avecdes niveaux de confiance globalement bas.

    18 France, portrait social, dition 2015 - Insee Rfrences

    Indicateur synthtique du moral des mnages (un an avant) (chelles de droite)

    Indicateur conjoncturel de fcondit (chelles de gauche)

    Grce Portugal

    France mtropolitaine Espagne

    1,1

    1,2

    1,3

    1,41,5

    1,6

    1,7

    1,8

    1,9

    2,0

    2,1

    1990 1995 2000 20102005 90

    80

    70

    60 50

    40

    30

    20

    10

    0

    10

    1,1

    1,2

    1,3

    1,41,5

    1,6

    1,7

    1,8

    1,9

    2,0

    2,1

    1990 1995 2000 20102005 90

    80

    70

    60 50

    40

    30

    20

    10

    0

    10

    1,1

    1,2

    1,3

    1,4

    1,5

    1,6

    1,7

    1,8

    1,9

    2,0

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    1990 1995 2000 20102005 90

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    10

    0

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    20

    10

    0

    10

    5. volution du moral des mnages et de lICF entre 1990 et 2013

    Lecture : en France mtropolitaine, lindicateur conjoncturel de fcondit est de 1,78 enfant par femme en 1990, alors que lindicateur de confiance des mnages

    tait de -13 en dcembre 1989.

    Source : Eurostat, enqute mensuelle de conjoncture auprs des mnages / Camme.

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    Dans les autres pays dEurope, les baisses de niveau de confiance nimpliquent pas nces-sairement une baisse de la fcondit. LAllemagne a connu une diminution importante maistemporaire de la confiance des mnages fin 2008 sans effet sur lindicateur de fcondit(annexe). En Sude, la confiance baisse aussi de faon temporaire fin 2008 alors que lICF ne

    recule quen 2011. Au Royaume-Uni, il ny a pas daffaissement de la confiance qui pourraitexpliquer la chute soudaine de la fcondit en 2013, mme si elle concide avec des niveauxde confiance plutt bas les deux annes prcdentes pour les standards du pays. En revanche,lICF de lIrlande et de lItalie baissent conjointement lindicateur de confiance au dbut desannes 1990 et aprs 2008. Au final, sur lensemble des pays europens, les liens entre indica-teur de confiance et volution de la fcondit apparaissent limits.

    Comme le montrent les volutions du taux de chmage, des revenus disponibles et delindicateur de confiance des mnages, la France a globalement mieux rsist au choc cono-mique que beaucoup de pays europens. Sa fcondit na pas ragi la hausse du chmage.Ce nest pas le cas en revanche dans dautres pays europens. Les annes prcdant la crise,on assistait une hausse gnrale de la fcondit en Europe. Si la tendance ne sest pasinverse dans chaque pays, elle a au moins t ralentie aprs 2008. La crise de 2008 nauraprobablement pas dimpact, en France, sur la descendance finale. Il est plus dlicat de seprononcer pour les pays les plus touchs par la crise, en particulier si la crise se prolonge.

    En France, leffet des politiques familiales sur la fcondit pendant la crisea t limit

    Les prestations familiales peuvent jouer un rle damortisseur des effets de la crise sur lesrevenus, notamment grce aux aides verses qui peuvent compenser en partie des pertes derevenu dactivit. De manire gnrale, les effets des politiques familiales sur la fcondit sontdifficiles mesurer, notamment parce que la dcision davoir un enfant est le plus souventplanifie et sinscrit dans une temporalit longue. De plus, limpact dune nouvelle mesure nese manifeste quaprs un certain temps, ncessaire aux mnages pour lassimiler et sassurerde sa stabilit [Thvenon, 2014]. Leffet des diffrentes mesures ne peut alors sobserver quedans un contexte diffrent de celui dans lequel elles ont t mises en place. Il est donc difficiledisoler leffet des mesures de celui du changement de contexte. Nanmoins, certains rsultatsont pu tre avancs dans la littrature. Pour cela il faut distinguer les trois types daide auxfamilles et aux enfants : les aides financires (allocations financires ou complments derevenu lis linterruption dactivit, etc.), les avantages en nature (crches, coles maternelles

    ou aide publique la garde denfant, etc.) et enfin les exonrations fiscales. Il ressort des diff-rentes tudes ralises que ces dernires ont un impact marginal sur lICF, qui concerne princi-palement les hauts revenus, et que les aides financires ont galement un effet positif maislimit sur la fcondit [Thvenon, Gauthier, 2010]. En revanche, dans la mesure o ils favori-sent la participation des femmes sur le march du travail, les services de la petite enfancejouent un rle explicatif plus important sur les niveaux de fcondit [Thvenon, 2014]. Lacarte europenne de la fcondit semble correspondre celle o les modes de garde sont lesplusdveloppspourpermettreauxfemmesdeconcilierviefamilialeetvieprofessionnelle.

    En 2013, la fcondit est effectivement plus leve dans les pays o la part du PIBconsacre aux dpenses en faveur des familles est plus importante (figure 6). Le

    Royaume-Uni, lIrlande, la France et la Sude dpensent ainsi nettement plus de 3 % du PIBpour les familles et ont des indicateurs de fcondit suprieurs 1,8 enfant. LAllemagne aralis des efforts rcents et franchit son tour les 3 % de dpenses mais sa fcondit demeureencore loin des pays o les politiques daide aux familles sont plus anciennes. Mme si lesprestations financires sont gnralement majoritaires, la fcondit est forte dans les pays quimettent laccent sur les services la petite enfance.

    Insee Rfrences, dition 2015 - clairage - La fcondit en France rsiste la crise 19

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    Suite la crise conomique de 2008, de nombreux pays europens ont dabord accru lesdpenses pour les familles dans le but damortir les effets de la crise sur le revenu des mnages(en 2009, prime forfaitaire en faveur des familles modestes en Italie, prime exceptionnelle enFrance pour les bas revenus ayant des enfants scolariss, prime de naissance en Espagne de2008 2010, extension des indemnits dducation toutes les catgories de revenus auPortugal, etc.). Mais des mesures de rduction de ces mmes dpenses ont ensuite prvalu,principalement pour des raisons budgtaires. Nanmoins, peu de pays ont diminu leur aideaux services de la petite enfance [Thvenon, Adema, Ali, 2014] et leffet net de la crise est unehausse de la part du produit intrieur brut (PIB) alloue aux familles. Cette hausse estmcanique : la rcession (baisse du PIB), sajoute laugmentation des aides accordes sousconditions de ressources. En Irlande et au Royaume-Uni en particulier, le nombre de bnfi-ciaires a fortement augment. Ces deux pays consacrent ainsi plus de 4 % du PIB aux politiquesfamiliales en 2011, 1,0 point de plus quen 2007 pour lIrlande et 0,7 point supplmentaire

    pour le Royaume-Uni. La France, qui offrait dj des aides leves et diversifies, na pasconnu de telles volutions, mais cela pourrait changer avec la rforme engage en 2013(encadr 2). LEspagne, le Portugal et la Grce consacraient dj une part trs faible de leurrichesse aux politiques familiales (moins de 1,5 % du PIB) et la crise a finalement peu affectleurs dpenses.

    Si les dpenses en faveur des familles jouent un rle structurel important sur les niveaux defcondit, elles sont sans doute moins efficaces pour limiter les effets conjoncturels dunecrise conomique. Le Royaume-Uni, lIrlande et lItalie, qui ont connu les plus fortes haussesdeleurs dpenses destination des familles, nont pas vit des baisses notablesdeleur fcondit.

    20 France, portrait social, dition 2015 - Insee Rfrences

    0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5

    Grce (1,29)

    Portugal (1,21)

    Espagne (1,27)

    Italie (1,39)

    Allemagne (1,40)

    France (1,99)

    Sude (1,89)

    Irlande (1,96)

    Royaume-Uni (1,83)

    % du PIB (produit intrieur brut)

    ICF en 2013 volution entre 2007 et 2011 (en point de pourcentage du PIB)

    (+0,7)

    (+1,0)

    (+0,3)

    (0,0)

    (+0,4)

    (+0,6)

    (0,0)

    (+0,1)

    (+0,3)

    Prestations financires Rductions fiscalesAvantages en nature

    6. Indicateur conjoncturel de fcondit et dpenses en direction des familles

    Lecture: en 2011,lesdpensesen direction des familles reprsentaient plusde 3 % du PIB en Allemagne,soit0,4 pointde plus quen2007. En2011, les prestations

    financires de lAllemagne en direction des familles reprsentaient 1,2 % du PIB, les avantages en nature 1,0 % du PIB et les rductions fiscales 0,9 % du PIB.

    Source : Donnes OCDE sur les dpenses sociales.

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    Insee Rfrences, dition 2015 - clairage - La fcondit en France rsiste la crise 21

    Encadr 2

    Les changements de politique familiale en France depuis 2008

    Comme de nombreux pays europens, la

    France a dabord cherch compenser les effetsde la crise en augmentant les dpenses en direc-tion des familles grce des rductions fiscaleset au versement dune prime ponctuelle de 150 en 2009 pour les familles modestes. Dans undeuxime temps, partir de 2012, elle a pluttcherch limiter les dpenses : gel des revalori-sations des prestations familiales en 2012 puisbaisse du plafond de rduction dimpt lie auquotient familial et du montant dallocationslies la Paje (prestation daccueil du jeuneenfant) et modulation des allocations familialesselon le niveau de revenu en 2015. Ces

    restrictions de dpenses saccompagnent toute-

    fois dune augmentation des supplmentsfamiliaux accords aux familles modestes(hausse du complment familial de 50 % dici2018)etdunplandedveloppementdesservicesdaccueil de la petite enfance (cration de275 000 places dici 2018). 10 % des places ausein de ces structures sont rserves aux enfantsvivant sous le seuil de pauvret. Les mesuresprises depuis 2012 pour freiner les dpenses endirection des familles visent les recentrer surcellesquiontdesfaiblesrevenusetfavoriserlesservices daccueil [Thvenon, Adema, Ali,2014].

    Dfinitions

    Lindicateur conjoncturel de fcondit mesure le nombre denfants quaurait une femme tout au long

    desavie,silestauxdefconditobservslanneconsidrechaquegedemeuraientinchangs.La descendance finaleest le nombre moyen denfants mis au monde par une gnration de femmesdonne tout au long de leur vie fconde, en ne tenant pas compte de leur mortalit. Cest la sommedes taux de fcondit par ge dune gnration.Le taux de chmageest le pourcentage de chmeurs dans la population active (actifs en emploi etchmeurs). Le taux de chmage diffre de la part du chmage qui, elle, mesure la proportion dechmeurs dans lensemble de la population.Le revenu disponible net (OCDE)des mnages correspond la somme des salaires et traitements,du revenu mixte ( la fois revenus dactivit et profits de lentreprise pour les indpendants), desrevenus nets de la proprit, des transferts courants nets et des prestations sociales autres que les

    transferts sociaux en nature, moins les impts sur le revenu et le patrimoine et les cotisations descurit sociale payes par les salaris, les travailleurs indpendants et les chmeurs.

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    22 France, portrait social, dition 2015 - Insee Rfrences

    Pour en savoir plus

    DAddio A., Mira dErcole M., Politiques, institutions et taux de fcondit : une analyse surdonnesdepanelappliqueauxpaysdelOCDE , RevueconomiquedelOCDE,n41,2005/2.

    Davie E., Un premier enfant 28 ans ,Insee Premiren 1419, octobre 2012.Fokkema T., Val H., Beer J., Van Duin C., The Netherlands : Childbearing within the context of aPoldermodel society,Demographic Research, 2008.FriedmanD.,HechterM.etKanazawaS.,Atheoryofthevalueofchildren, Demography,1994.Goldstein J.,Sobokta T., Jasilioniene A.,The end of lowest-low fertility?,Populationand DevelopmentReview, 2009.Pailh A., Effet attendu de la crise conomique actuelle sur lesnaissances : quelques hypothses ,Politiques sociales et familiales, Ined, juin 2010.Pison G., Deux enfants par femme dans la France de 2010 : la fcondit serait-elle insensible lacrise conomique ? ,Population & Socits, Ined, mars 2011.Pison G., Les consquences de la crise conomique sur la fcondit en France et dans les paysdvelopps ,Informations sociales, Cnaf, 2013.Pfirsch T., Une gographie de la famille en Europe du Sud ,Cybergeo, 2011.Sobotka T., Skirbekk V. et Philipov D., The impact of economic recession on fertilityin the developedworld. A literature review, rapport pour leDemography Network of the EU Social SituationObservatory, 2009.Thvenon O., valuer limpact des politiques familiales ,Informations sociales, 2014.Thvenon O., Gauthier A., Variations de la fcondit dans les pays dvelopps : disparits etinfluences des politiques daides aux familles ,Politiques sociales et familiales, 2010.

    Thvenon O., Adema W., Ali N., Les politiques familiales en France et en Europe : volutionsrcentes et effets de la crise Population & Socits, Ined, 2014.

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    Insee Rfrences dition 2015 - clairage - La fcondit en France rsiste la crise 23

    Indicateur conjoncturel de fcondit (chelles de gauche)

    Indicateur synthtique du moral des mnages(un an avant) (chelles de droite)

    Grce

    Royaume-Uni

    Italie Allemagne

    Sude

    30

    1,2

    1,0

    0,81990 1995 2000 20102005

    50

    40

    30

    20

    10

    0

    10

    1,4

    1,6

    1,8

    2,0

    2,2

    2,4

    20

    30

    1,2

    1,0

    0,81990 1995 2000 20102005

    50

    40

    30

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    10

    0

    10

    1,4

    1,6

    1,8

    2,0

    2,2

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    20

    30

    1,2

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    0,81990 1995 2000 20102005

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    40

    30

    20

    10

    0

    10

    1,4

    1,6

    1,8

    2,0

    2,2

    2,4

    20

    30

    1,2

    1,0

    0,81990 1995 2000 20102005

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    30

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    10

    0

    10

    1,4

    1,6

    1,8

    2,0

    2,2

    2,4

    20

    30

    1,2

    1,0

    0,81990 1995 2000 20102005

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    30

    20

    10

    0

    10

    1,4

    1,6

    1,8

    2,0

    2,2

    2,4

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    Annexe : volution du moral des mnages et de lICF entre 1990 et 2013

    Source : Eurostat, enqute mensuelle de conjoncture auprs des mnages / Camme.