Feb 21, 2016
à Guido
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plein airpages 2-3
La course à la mort2009 / 2010
Acrylique, aquarelle, crayon gris et collage sur papier190 x 140 cm
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page 6
Jeu collectif2009
Crayon gris et collage sur papier100 x 140 cm
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page 7
La ronde2009
Crayon gris et collage sur papier100 x 140 cm
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page 10
Medusa2010
Aquarelle, transfert, crayon gris et collage sur papier100 x 140 cm
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page 11
Sans titre2010
Crayon gris sur papier100 x 140 cm
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pages 14 et 15
Les précipices 2010
Aquarelle, transfert, crayon gris et collage sur papier67 x 81,5 cm et 74 x 81,5 cm
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pages 18 et 19
L’ogresse et Le totem2010
Collage et vernis sur papier21 x 29,7 cm
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page 20
Sans titre2010
Collage sur papier21 x 29,7 cm
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mentalo de la vegasérie de 6 dessins
page 23
Autoportrait 12007
Aquarelle, encre de chine, collage et crayon sur papier21 x 29,7 cm
why controlsérie de 12 dessins
pages 24 à 29
Sans titre2007
Rotring 1mm sur papier machine21 x 29,7 cm
page 30
La concertation matinale 2007
Encre de chine, vernis et collage sur papier99 x 99 cm
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Combinaison 2007
Encre de chine, vernis et paillettes sur papier99 x 99 cm
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Sans titre, 3
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i like you the most when you are asleep
série de 14 dessins
page 34
Sans titre 2008
Transfert et crayon sur papier24 x 32 cm
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Sans titre 2008
Encre de chine, collage, aquarelle et transfert sur papier24 x 32 cm
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page 38
Sans titre 2008
Encre de chine, transfert et acrylique sur papier24 x 32 cm
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page 39
Sans titre2008
Encre de chine, aquarelle, transfert et crayon sur papier24 x 32 cm
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page 40
Sans titre 2008
Aquarelle, gouache, feutre fluo et crayon sur papier24 x 32 cm
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Sans titre 2008
Aquarelle, crayon et collage sur papier24 x 32 cm
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Sans titre 2008
Acrylique, encres et aquarelle sur papier24 x 32 cm
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les corps endormissérie de 10 dessins
pages 44 et 45
Sans titre2008
Aquarelle, feutre et crayon sur papier32 x 32 cm chacun
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pages 46 et 47
Sans titre 2008
Acrylique et crayon gris sur papier32 x 32 cm chacun
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page 48
Sans titre 2008
Aquarelle, acrylique et crayon gris sur papier32 x 32 cm
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page 49
Sans titre 2008
Aquarelle, crayon, collage et vernis sur papier32 x 32 cm
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page 50
Sans titre 2008
Acrylique, crayon, collage et vernis sur papier32 x 32 cm
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page 51
Sans titre 2008
Gouache, crayon, feutre et collage sur papier32 x 32 cm
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pages 52 et 53
Sans titre 2008
Aquarelle, collage et crayon gris sur papier32 x 32 cm chacun
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terminaisons sauvagessérie de 14 dessins
pages 56 à 61
Sans titre2008
Encre de chine, crayon gris et vernis sur papiers anciens21 x 27 cm chacun
pages 62-63 et 68-69
Texte de Frédéric Clavèreversion française et anglaise, 2007
les rétiniens pages 64 à 67
Sans titre 2009
Acrylique, collage, crayon gris et vernis sur bois50 x 50 cm chacun
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n voit bien qu’il y a quelque chose à voir.
À quelques pas, on voit surtout des feuilles de papier, pas très lourd, souvent plutôt léger sans grain,
presque lisse; de grands carrés blancs, froids ou bleus clairs veloutés, un peu du bleu passé des copies
de plan. Karine Rougier a aussi un goût prononcé pour les papiers « vintage », ces feuilles bistres
lentement oxydées, ces pages de registres anciens sur lesquels un greffier, un comptable aurait pu
recopier scrupuleusement les chiffres de la recette de la semaine. Je dis bien « aurait pu » car ces feuillets sont vierges. Elle
chine ces ramettes dans quelques antiques papeteries.
Je fais ce préambule sur les supports du dessin car j’essayais de comprendre pour quelle raison une image m’est revenue,
celle d’un tout petit dessin à la plume du 10 mai 1429, unique représentation contemporaine de Jeanne d’Arc, réalisée
par un greffier en marge des minutes du procès de la pucelle1. Le dessin de Karine arrive un peu comme ça sur le papier,
en notes rêveuses, en contrepoint d’un ordre du jour inexorable, ça se balade. Je crois qu’elle commence avec une idée,
une image à refaire - des photos de pseudo-copines-internet ou de revues spécialisées sur les mycoses de Paris Hilton -
et hop! Très vite le dessin s’étire, part en couille et ce n’est pas un euphémisme! Les membres s’allongent, s’achèvent en
moignons griffus tels les monstres et prodiges d’Ambroise Paré2, le nez du séducteur devient pénis mais la belle ne rougit
pas, elle s’évapore en ectoplasme ou montre ses entrailles - Tiens, regarde ce que j’ai dessiné sur mon pancréas!
Il y a une chose qu’elle aime faire par-dessus tout : c’est le poil, le cheveu. Elle en met, hérissés sur les jambes fines de ses
naïades ou sur tout le corps comme le crin des bons sauvages héraldiques ou des lycanthropes de salon.
On remarque aussi entre autres orifices, les bouches et les yeux. La pupille est contractée, largement dévoilée - c’est
le regard d’un zombie bourré d’amphètes et d’acides - j’ai proposé d’ailleurs pour un de ses dessins, ce titre : « Papa,
Maman et moi on a pris du LSD mais pas Dumbo ». Quant aux bouches, elle insiste plus encore, chaque incisive est
soigneusement détaillée et on est souvent plus près de « l’homme qui rit » de Victor Hugo3 que du sourire de la Joconde.
Si on considère généralement que dévoiler ses bijoux anatomiques est une représentation de la jeunesse, de la félicité - rire
et manger - chez Karine Rougier, je n’y mettrais quand même pas les doigts; je craindrais de voir plus tard mes phalanges
pendues au cou des Barbies qui trônent dans son atelier, assemblages-fétiches qui accompagnent quelquefois les dessins.
Lorsqu’on ne voit plus les dents, c’est que la bouche est envahie de poils, dessinés eux aussi un par un avec un crayon
bien taillé, ils recouvrent les lèvres jusqu’à la commissure. Du sexe à la bouche il n’y a qu’un pas et ce doit être d’ailleurs
la juste mesure.
De poils, de griffes et de crocs, Karine dessine le corps comme le gibier potentiel d’une nature taquine qui se joue de la
génétique tel un bateleur4. On a fait dire un jour dans un film au nain Pierral : « la Nature m’a joué un vilain tour et je
n’ai pas fini de le lui rendre ».
F. C.
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(1) Il l’a dotée d’une simple robe et de cheveux longs, avec l’épée trouvée « miraculeusement » dans l’église de Sainte Catherine de
Fierbois et un étendard au nom de Jésus. Ni idéalisée, ni caricaturée, la silhouette de Jeanne n’en demeure pas moins ambiguë par
l’entremêlement jugé coupable du masculin (l’épée, la bannière) et du féminin (les cheveux longs, la robe) qui révèle, aux yeux du
dessinateur, le caractère hybride de Jeanne, celle qui se prend pour un homme de haut rang, alors qu’elle est fille du peuple.
De manière générale, que signifie ce portrait à la marge? Pourquoi Jeanne apparaît-elle ainsi portraiturée en chef de guerre? Comme
le suggère élégamment Michael Camille, et sans pour autant assimiler notre modeste greffier à un artiste, ne voit-on poindre dans cette
marge une conscience de soi individualisée qui échappe au formalisme et ose représenter quelqu’un laissé de côté ou méprisé par le
discours officiel des parlementaires parisiens, favorables aux Anglais?
Nécessairement, se pose la question de la fonction de cette figure marginale ainsi tracée : s’agit-il d’un simple divertissement parce
qu’« il n’est pas interdit aux notaires de rêver », note joliment Régine Pernoud, une fantaisie sans importance, ou bien la traduction
et le refoulé d’une angoisse, qui se matérialise par l’exécution à la marge d’une force puissante, chimère insaisissable, inquiétante et
redoutable?
(2) cf. Ambroise Paré, « Des Monstres et Prodiges », 1573.
(3) Je représente l’humanité telle que ses maîtres l’ont faite. L’homme est un mutilé. Ce qu’on m’a fait, on l’a fait au genre humain. On
lui a déformé le droit, la justice, la vérité, la raison, l’intelligence, comme à moi les yeux, les narines et les oreilles; comme à moi, on lui
a mis au cœur un cloaque de colère et de douleur, et sur la face un masque de contentement.
(4) Le bateleur est l’arcane 1 du tarot de Marseille. C’est aussi un tableau de Jérôme Bosch plus connu sous le titre de « L’Escamoteur ».
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s you can see, there’s something to see…
From a few paces away, what you see, essentially, is sheets of paper – not very heavy, often quite light,
with no grain, almost smooth; large squares that can be white and cold or velvety blue, like that of a
blueprint. Karine Rougier also likes the kind of off-white « vintage », gradually oxidised paper on
which a secretary or an accountant might have scrupulously copied out the week’s takings. I say
« might have », because the pages, found in old stationers’ shops, are blank.
If I mention the subject of paper, it’s because I’d like to know why a certain image has come into my mind – that of a
small pen drawing dated 10 May 1429, the sole contemporary representation of Joan of Arc, done during her trial by a
clerk of the court in the margin of an official document 1. Karine’s way of drawing is a bit like that – reverie, a counter-
point to an inexorable agenda. It wanders round. I suspect she starts with an idea, an image to be reworked – photos of
pseudo-internet-friends, or taken from reviews specialising in Paris Hilton’s mycoses. There you go! The drawing quickly
stretches out, turns to bollocks – no euphemism! The members lengthen into clawed stumps, in the style of Ambroise
Paré2. The seducer’s nose becomes a penis, but the lady doesn’t blush. She evanesces into an ectoplasm, or displays her
entrails. Just a minute, though: look at what I’ve drawn on my pancreas! There’s one thing she likes, above all else, and
that’s hair. Bristles. They stick up on the svelte legs of her naiads, and on their bodies, like the mane of noble heraldic
savages or armchair lycanthropes.
One might note, among other orifices, the mouths and the eyes. Pupils contracted, unveiled – the look of a zombie strung
out on speed and acid. As a title for one of her drawings I suggested Papa, Mama and I took LSD, but not Dumbo.
With regard to mouths, she’s incisive: each incisor is carefully detailed. We’re often closer to Victor Hugo’s The Laughing
Man 3 than to Mona Lisa’s smile. It may generally be considered that unveiling one’s anatomical jewels is a representation
of youth and felicity – laughing and eating – but in Karine Rougier’s case I wouldn’t stick my neck out. I’d be afraid that
my head might subsequently be found dangling round the neck of one of the Barbies that hold court in her studio – the
assemblage-fetishes that accompany some of the drawings.
When you no longer see the teeth, it’s the mouth that’s taken over by bristles drawn, one by one, with a sharp pencil, out
to the corners of the lips. From genitals to mouth there’s just a step, but which must give the proper measure.
Bristles, claws, fangs. Karine draws the body as the potential prey of a teasing nature that lampoons genetics like a magician4.
As the dwarf Pierral once said in a film: « Nature played me a nasty trick, but since then I’ve been getting my own back. »
F. C.
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(1) He gave her a simple dress and long hair, along with the sword that had been «miraculously» found in the church of Sainte Catherine
de Fierbois, and a banner bearing the name of Jesus. Neither idealised nor caricaturised, Joan’s silhouette remains ambiguous, given
the combination, considered improper, of the masculine (the sword and the banner) and the feminine (the dress and the long hair),
which, for the person who did the drawing, revealed Joan’s hybrid character, in that she saw herself as a «man» of high station, whereas
in fact she was a daughter of the people.
What, in fact, does this portrait signify? Why is Joan portrayed as a military leader? As Michael Camille suggests, and without wishing
to present the modest clerk as an artist, might one not see, in this drawing, an individualised self-consciousness that stands outside
formalism and dares to represent someone who has been ostracised, disdained by the official discourse of the Parisian parliamentarians,
with their Anglophile leanings?
Questions inevitably arise, as to the role of the marginal figure. Is it a mere diversion (given that, as Régine Pernoud pointedly puts
it, «notaries are not forbidden to dream»), and thus a fantasy without importance, or the expression and repression of anxiety in the
execution, on the periphery, of a certain force; an elusive, disturbing, redoubtable chimera?
(2) See on Monsters and Marvels, 1573.
(3) « I represent humanity as its masters did. Man is a mutilated being. What I have undergone is what the human race has undergone.
Law, justice, truth, reason and intelligence have been distorted; like my eyes, nostrils and ears. In each case there is a pool of anger and
pain, and a mask of contentment. »
(4) This is the first arcanum in the Marseille tarot, and the subject of Hieronymus Bosch’s painting The Conjuror.
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ludus et mentulasérie de 9 dessins
page 70
Sans titre2007
Aquarelle, collage, encre et crayon sur papier21 x 21 cm
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Autoportrait 22009
Aquarelle, collage, acrylique et crayon gris sur papier 18 x 24 cm
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Sans titre 2009
Aquarelle, vernis, paillettes et crayon sur papier18 x 24 cm
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L’atelier 2007
Aquarelle, collage, crayon gris sur papier18 x 24 cm
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Sans titre 2007
Aquarelle, collage, crayon gris sur papier24 x 18 cm
pages 75 et 76
Texte de Judicaël Lavradorversion française et anglaise, 2011
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le bon tempo
Le dessin contemporain est cerné : par la bd (en tout genre), la caricature, le croquis d’architecte, le dessin de mode, l’animation.
Autant de disciplines qui bien légitimement ont gagné une certaine autonomie et accédé, il n’y a pas si longtemps, aux salles d’expos.
Quant au dessin d’artiste, il a vu ses applications s’élargir singulièrement. Les esquisses préparatoires à une œuvre, ces plans,
repérages ou idées jetées sur un bout de papier en prévision d’une installation ou d’une sculpture, prennent une autre valeur que
simplement documentaire. Et puis il y a encore ces extensions au domaine du live qui se réimposent avec l’importance croissante
de la performance : c’est alors l’exécution elle-même du dessin qui est mise en relief. Les conditions de sa réalisation, plus ou moins
contraintes, priment alors sur le résultat. Si on ajoute à tout cela l’économie de moyens garantie, voire l’émergence d’un marché
spécifique, on comprend que le dessin contemporain offre un panorama à la fois diversifié et encombré, plus en vue que jamais.
Or, ce que cette situation mouvementée et stimulante implique, c’est bien de ne plus considérer le dessin comme une pratique
mineure ou modeste. Et de ne pas voir seulement dans ceux, vibrants et tourbillonnants, de Karine Rougier, des saynètes gaies ou
macabres, gaies et macabres, des mascarades, des parades au flux et au reflux étourdissants vu la bigarrure (en noir et blanc) de
leur population. Cet aspect-là, cet imaginaire explosif, décadent, élégant, carnassier, poilu, sexuel, et puis son rythme organique,
a été déjà formidablement décrypté dans un texte de Frédéric Clavère qui fait corps avec l’œuvre. Du coup, ces personnages,
enfants de Janus, dédoublés, scindés, siamois, dont les corps accouchent d’une forme étrangère et sœur à la fois, immobiles,
posant sûrs d’eux, silhouettes lascives, ou, au contraire, surprises, pudiques, rougissantes, gênées, disparaissant dans l’ombre
d’une autre, qui elle-même ne tarde pas à s’effacer, à se voir concurrencée, concubine malgré elle, tous ces personnages qui
épousent le grain du papier me donnent avant tout le bon tempo. De quoi? Du dessin. Ou mieux, de son exécution. Et par là,
de la pensée, de la manière dont celle-ci chemine, sur une main.
Ces rapports, compliqués et ambigus, qui les lient dans leur anatomie, leur consistance, leurs contours - mais, aussi bien, les
séparent (peu d’entre eux se regardent, beaucoup s’accolent de près sans paraître, sans émouvoir) - ces rapports donc qui
s’instituent entre eux, pour captivants qu’ils puissent sembler, n’en demeurent pas moins le miroir de quelque chose de très
tangible : la manière dont le dessin se fait, avance, se dessine. Et de là, comment le dessin de Karine Rougier, loin d’ouvrir
des perspectives fantasmagoriques, reste de plain-pied, attaché aux conditions prosaïques de sa réalisation. Soit, pour l’artiste,
réfléchir à ce qu’elle fait, à ce que c’est que dessiner : s’aventurer sur une feuille de papier dont il va falloir occuper l’espace
plan, à la fois si grand et si petit, sans trop reculer de peur de tout bâcler, sans trop accélérer non plus de peur de perdre le fil. En
compensant les erreurs sans les effacer, en les mettant à profit. Puis en nuançant les trouvailles géniales qui ne doivent pas tirer le
dessin à elles seules au risque de détricoter l’ensemble. Car le dessin, comme le texte au fait, est un tissu.
D’où dans les séries de Karine Rougier, ces zones palpitantes : les zones où le motif, ou l’arrière-fond, n’est qu’esquissé d’un trait
peu appuyé, ou comme fumé, dans le gris, estompé. Des zones marécageuses ou fuligineuses de flou artistique. Et puis d’autres,
très contrastées, plus appliquées, où le motif se fait quasiment décoratif, avec ces arabesques ou ces grilles abstraites modernes.
Lesquelles comptent pour beaucoup dans la dissolution des personnages vers quelque chose de non-figuratif (avec ces zones
occupées par des poussières en suspension, des nuages toxiques de graphite où le dessin est comme suspendu). Sans parler des
collages, qui, peut-être, colmatent une brèche (qu’y a-t-il dessous qu’il fallait recouvrir? Quel tracé devait être ainsi rectifié?
Aucun peut-être, mais il fallait ici amorcer autre chose, séparer habilement le grain de l’ivraie, le dessus et le dessous, le fond de
la forme), mais qui aussi rehaussent tel visage.
Alors seulement, en variant les trajectoires de la ligne et la surface de jeu, dans la solitude d’un face à face avec la feuille, dans
l’atelier, au fil des jours, peuvent émerger ces groupuscules étranges qui se tiennent, serrés, et savent qu’ils ne tiennent tous qu’à un fil,
qu’ils sont tous suspendus à une même ligne. Les dessins de Karine Rougier sont rongés par cette fébrilité. Et cherchent à gagner du
terrain sur elle. En cela, ils relèvent moins d’une veine illustrative que conceptuelle. En cela, ce qu’on y voit, n’est pas tant le résultat
d’une projection fantasmatique qu’une constatation inquiète, fébrile oui, de ce à quoi tient un dessin. À peu de choses. À un fil.
J. L.
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the right tempoContemporary drawing is circumscribed – by the cartoon (in all its forms), the caricature, the architect’s sketch, the fashion
silhouette, animation. These genres have quite justifiably attained a certain autonomy, and in recent times have gained access
to exhibition venues. As for artists’ drawings, they have seen their field of application being singularly expanded. Preliminary
sketches, plans, diagrams, or ideas for an installation or a sculpture, scribbled on the back of an envelope, have something
more than documentary value. And then there are those extensions to the domain of the «live» that have resulted from the
growing prominence of the performance. It is the execution of the drawing as such that is thrown into relief, with more or less
restrictive conditions of production beginning to have greater importance than the final result. And if, to all this, one adds a
guaranteed economy of means, or indeed the emergence of a specific market, it can be seen that contemporary drawing provides
a panorama that is both diversified and highly charged. More visible than ever.
But what is implied by this stimulating state of affairs is that drawing is no longer a modest, minor art. And Karine Rougier’s
vibrant, dynamic works cannot be seen solely as amusing or macabre scenarios, masquerades or parades with dizzying ebbs and
flows, and a motley (if black and white) population. This explosive, decadent, elegant, rapacious, hirsute, sexualised imagination,
with its organic rhythms, has been acutely analysed by Frédéric Clavère in a text that is at one with the work. The figures are
children of Janus – divided, split, Siamese, with bodies that give birth to forms both alien and fraternal, immobile, posing self-
confidently, lascivious, or, on the contrary, taken unawares, prudish, blushing, embarrassed, disappearing into the shadow of
someone who is swiftly eclipsed, emulated. A concubine in spite of herself. Rougier’s figures, following the grain of the paper,
give me, above all, the right tempo. Of what? That of drawing. Or, better still, that of its execution. And thereby that of thought,
and of its pathway, via a hand.
These complicated, ambiguous relations, in terms of anatomy, consistency and outline, also divide. Few of the figures look at
one another; many are huddled together without apparent emotion. And though they may be captivating, they are also mirrors
of something very tangible, namely the way in which the drawing itself is produced, and progresses, and comes through. And
further to that, Rougier’s work, far from opening up phantasmagorical perspectives, remains uniformly attached to the prosaic
conditions of its conception. This involves the artist reflecting on what she is doing, and what it means to draw, in the sense of
approaching a sheet of paper whose flat space, both so large and so small, is to be occupied without backtracking due to a fear
of spoiling everything, or speeding up due to a fear of losing the thread. Compensating for mistakes without obliterating them,
but taking advantage of them, then toning down the novelties that must not be allowed to monopolise the drawing, because
otherwise its integrity may be compromised. Because a drawing (like a text, in fact) is a tissue.
Thus Rougier’s series contain fascinating zones where the motif or the background is just hinted at, in a delicate line, or a
sfumato in shaded grey. Spongy or fuliginous zones of soft focus. And others, highly contrasted, more applied, where the motif
is almost decorative, with arabesques or modern-abstract grids that contribute to the dissolution of figures into something non-
figurative (zones occupied by dust in suspension, toxic clouds of graphite in which the drawing is, as it were, immobilised). Not
to mention collages that may close a breach. (What was below, that had to be covered up? What line had to be rectified? None,
perhaps. There was just something else to be taken care of, here, with a skillful separation of the wheat from the chaff, the upper
from the lower, the substance from the form.) But they also highlight given faces.
Then, and only then, with variations in the trajectories of the line and the playing surface, in the solitude of a confrontation with
the blank sheet, in the studio, day after day, strange groupings emerge, close together, aware that they are barely holding on, that
they are all clutching at the same line. Karine Rougier’s drawings are fraught with an anxiety that they seek to get beyond. In
this respect, they have less to do with illustration than conceptualisation. In this respect too, what is to be seen is not so much the
result of a fantasy projection as an uneasy, febrile observation about what drawing consists of. Very little. Just a thread.
J. L.
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les indomptablessérie de 11 dessins
pages 82 et 83
Sans titre2011
Aquarelle, crayon, collage et transfert sur papier25 x 32 cm chacun
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pages 84 et 85
Sans titre2011
Aquarelle, crayon, décalcomanie et collage sur papier25 x 32 cm chacun
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page 86
Sans titre2011
Aquarelle, crayon et vernis sur papier32 x 32 cm
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page 87
Sans titre2011
Aquarelle, crayon, décalcomanie et vernis sur papier32 x 32 cm
page 88
Les 3 soeurs2010
Huile sur toile19 x 24 cm
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En suspension entre l’oeil et la main2010
Huile et paillettes sur toile33 x 40 cm
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les indomptables (suite)
page 92
Sans titre2011
Aquarelle, crayon et collage sur papier32 x 32 cm
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page 93
Autoportrait 32011
Aquarelle, crayon et décalcomanie sur papier32 x 32 cm
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page 95
Sans titre2011
Aquarelle, crayon et vernis sur papier25 x 32 cm
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page 97
Autoportrait 42011
Aquarelle, crayon et collage sur papier25 x 32 cm
pages 98 et 99
Sans titre2010
Collage et aquarelle sur papier21 x 23 cm chacun
page 101
Les évadés de l’hélice 2011
Crayon, aquarelle, transfert et collage sur papier contrecollé sur pvc130 x 140 cm
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page 105
Kontakthof ab 1972 mit Karouge2011
Aquarelle, crayon et collage sur papier50 x 50 cm
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page 107
Sans titre (vue de détail)2011
Aquarelle, crayon et décalcomanie sur papier57 x 38 cm
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pages 110-111
Lapillis2011
Crayon gris sur papier contrecollé sur pvc190 x 140 cm
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page 115
Du soleil aux abysses2011
Crayon gris et aquarelle sur papier contrecollé sur pvc130 x 140 cm
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page 118-119
Ocelles2011
Fragments de timbres, crayon et aquarelle sur papier42 x 29,7 cm
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pages 120-121 et 122-123
Ocelles (vues de détails)2011
Fragments de timbres, crayon et aquarelle sur papier contrecollé sur pvc147 x 96 cm chacun
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pages 126-127
Les femmes à table2008
Crayon gris sur papier120 x 115 cm
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page 128
Herren Party2008
Crayon gris sur papier80 x 110 cm
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page 129
Les îlots d’aptitudes 2008
Crayon gris et collage sur papier90 x 120 cm
pages 132-133
Poème de Thomas Clerc 2011
page 134
Bang Bang 2008
Acrylique, crayon, collage et vernis sur bois70 x 100 cm
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125
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la course À la vie
Aïe hâve bine toutEuh mare vêle housse partie :
Une fille qui ses deux lèvresTrempe leur nudité poudrée
Dans un cocktail nommé par elleMentalo de la vega (c’est
Une écume ornementhale),
Des membres attaqués par des guêpesSur des piqûres d’encre noire
Une fée corps-bec d’oiseau mortÀ la robe optic domino,
Un chien qui lui bouldogue la langueEn pleines et sales éclaboussures
Des rouges à lèvres sur des crânesÉtalés pour les joues d’un chien,
Un homme caressant sa mentuleSon âme à la fourrure frottée
Des pom-pom girls goya qu’agitentSous les os pointus des coups secs,
Des fleurs évadées d’une raveFont des grimaces avec leurs doigtsLeurs corps endormis rêvent à deuxQu’ils éjaculent aux coins des pages,
Un gros pinocchio sort son nœudPapillon tendu de soi-même
Et les trois Parques assez SuzannesPrisées d’embarassants squelettes,
Un crâne aux dents psychologiquesRicane aux poils du nez carotte
Bonhomme sans neige autour des yeuxPetit cheval poupée qui trotte
Jérôme pour sa sœur est BoschUn hiéronymousse à talons
Des odilon redon qui dansentSur des motifs à redondances…
Aïe hâve bine toutEuh mare vêle housse partie —
Pis peul cîme saut bise art
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Le loup dégaine ses deux coltsQui sont purs comme sa dentureHormis qu’elle a le teint amande
La cow-boyette aux lèvres tireSon sourire bande aux devantures,
Dans une assemblée de salonDe coiffure Otto met son dickAu repos tous les personnages
Sont passés de vie à trépas,
La vamp sangsue du carrelageSon oiseau coiffé dans l’essieu
Dis viens que je t’embraseEn bavant deux verres à la fois,
Ses deux parents masqués l’entourentFais la fête avec nous ! ou bienNous te ferons la tienne petite
La carnation fait peur à la fillette,
Le bois d’un cervidé trompeurAmène les belles au canal
C’est Zeus égaré dans SuezLéda s’enfile dans l’empire
Des cygnes aux couleurs d’Egypte,
Un âne est monté sur une chatteUne superbe aux poils s’active
Et se fait maître en peluche verteLa tête éclate en plein coït !
La fille aux yeux photographiquesRougis par le dessin du flashEt le bracelet près la coupe
Avec son jus qui coule aux lèvres
Tient enfin dans sa main la mortVivante enseigne de la vie
Un doigt de champagne un index Pointé vers nous qu’elle accélère
C’est la course à la belle mortMoi je l’appelle course à la vie
Aïe hâve bine toutEuh mare vêle housse partie —
tout m’aide eux poe et tri
T. C.
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karine rougierNée en 1982 à Pietà, Malte Vit et travaille à Marseille
expositions personnelles 2011« Les points de ressemblance », Galerie Le Cabinet, Paris
2010« Plein air », Galerie Le Cabinet, Paris« Les corps endormis », Galerie Mondo Bizzaro, Rome
2009« Spath Fluor », Galerie Espace à Vendre, Nice
2008 « Hémostase », Galerie Martagon, Malaucène
2007« Lick the Rainbow », Galerie Espace à Vendre, Nice
expositions collectives (sélection)
2011« K.Acker : The Office Ruling’n’freaking », Galerie de la Friche la Belle de mai, Marseille,
une proposition de Dorothée Dupuis et Géraldine Gourbe« Visions extraordinaires », Galerie Sollertis, Toulouse
« Art on Paper », White Hotel, Bruxelles « Drawing Now ! Salon du Dessin Contemporain », Paris
« The new lost generation », Galerie Mondo Bizzaro, Rome« Mondo Bizzaro show », Galerie Miomao, Perugia
2010 « La ligne », Galerie Espace à Vendre, Nice
« Salon du Dessin Contemporain », Paris « Retour de Skopje », Galerie Château de Servières, Marseille
2009 « Back to Drawing », Galerie le Cabinet, Paris
« Smolett is Beautiful », Galerie Espace à Vendre, Nice« Slick 09 » Foire d’Art Contemporain, 104, Paris
« Biennale des jeunes créateurs d’Europe et de la Méditerranée », Carré Saint Anne, Montpellier, Musée d’Art Contemporain, Skopje, Macédoine
« Salon du Dessin Contemporain », Paris« Mauvaises Résolutions », Galerie de la Friche la Belle de mai, une proposition de Sextant et plus, Marseille
collections
pages 2-3, 6, 7, 10, 11, 18, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 31, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 44, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 56, 59, 60, 61, 70, 73, 74, 77, 78, 82, 83, 84, 86, 87, 88, 89, 92, 93, 95, 105, 110-111, 129 et 134 : Collections particulières
page 11 : Collection Paolo Campochiaropages 14 et 15 : Collection GC arte - Buenos Aires
pages 64 à 67 : Collection du Fonds Communal de la ville de Marseille
Karine Rougier est représentée par la Galerie Espace à Vendre, Nice, et la Galerie le Cabinet, Paris
2008 « Kapital », Galerie le Cabinet, Paris« Slick 08 », Foire d’Art Contemporain, 104, Paris« Salon du Dessin Contemporain », Paris
2007« Marseille artistes associés », une proposition de Sextant et plus, commissariat Chiara Parisi, Musée d’Art Contemporain, Marseille« Vos dessins s’il vous plait », Galerie Espace à Vendre, Nice
2006« 2236 jours après », avec Damien Berthier, Galerie de l’école d’Art d’Aix-en-Provence« Le tas d’esprit », hôtel Louisiane, commissariat Ben, Paris« Varium et mutabile semper », Galerie de la Friche la Belle de mai, une proposition de Sextant et plus, Marseille« Open », Galerie Espace à Vendre, Nice
2005« Vendu ! », Galerie Espace à Vendre, Nice
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remerciementsBertrand BaraudouLionel ScoccimaroDamien BerthierFrédéric ClavèreVéronique Collard Bovy, Audrey Pelliccia et Maud ChavaillonBarbara PiersonPatrick MichaudMichel BarjolDario F. MorganteCristiano ArmatiLuisa MontaltoBérengère HumbletJulie HietBenjamin LaugierBénédicte ChevallierJean-Marie CrotÉdouard DelieutrazRobert OeuvrardThomas ClercPaolo CampochiaroRoland, Vanna, François et Jean-Luc RougierRémi Bragard
éditionSextant et plus
la Friche la Belle de mai41 rue Jobin 13003 Marseille
www.sextantetplus.org
direction et conception éditorialeMaud Chavaillon
typographiesCarmen Fiesta de Type Republic
Baskerville de John Baskerville
textesFrédéric Clavère
Judicaël LavradorThomas Clerc
traductionsJohn Doherty
crédits photographiquesJean-Christophe Lett
Florent Mattei
Ce catalogue a été publié avec le soutien de :
isbn : 978-2-9539650-1-8
diffusion / distributionR-Diffusion
16 rue Eugène Delacroix67200 Strasbourg
www.r-diffusion.org