Doc 1 : Renault. Doc 2 : 1922-1945 : De la société anonyme à la Régie Nationale des Usines Renault. Après la guerre, Louis Renault modifie les statuts de son entreprise et le 17 mars 1922, la Société des automobiles Renault devient la Société anonyme des usines Renault (SAUR) au capital de 80 000 000 Francs. Des actionnaires apparaissent, de même qu'un conseil d'administration de 5 membres. Louis Renault possède 81.25 % des parts (à sa mort, elles seront passées à 96.8 %). Les trente mille actions restantes sont partagées entre le groupe bancaire Mirabaud (6900), des parents et des proches de Louis. Ainsi, une banque fait son entrée dans la maison de celui qui disait: "Les banques, moi vivant, jamais !". Mais, comme les autres constructeurs touchés par la crise, il lui fallait un soutien financier. En 1928 pourtant, il quittera Mirabaud qui lui refuse une augmentation de capital demandée pour son chantier de l'île Seguin, et confiera surtout ses affaires au Crédit Lyonnais. Il trouve ainsi des partenaires pour développer son projet pour Billancourt. En 1922, Louis lance sa première chaîne de montage moderne et en 1929 il démarre sa grande usine historique de fabrication moderne sur l'île Seguin à Boulogne-Billancourt, symbole et emblème de progrès industriel. En juin 1940, les usines sont saisies par les Allemands. Louis Renault accepte de réparer les chars français récupérés par l’armée allemande : il rentre ainsi en collaboration active. Il rencontre Pétain le 3 septembre 1940. La SAUR produit aussi des camions pour les Allemands. Cela explique les bombardements du 8 janvier 1942 sur Boulogne Billancourt : 461 tonnes de bombes, 2 heures de bombardements, 4 à 500 morts et plus de 2000 blessés. Louis Renault tient à reconstruire, ce qui entraine d’autres bombardements en 1943. Le 23 juillet 1944, les usines de Billancourt sont fermées. Le 23 septembre Louis Renault est arrêté et conduit à la prison de Fresnes où il meurt le 24 octobre 1944. Le 16 janvier 1945, l’entreprise est nationalisée et devient la RNUR (Régie Nationale des Usines Renault). L’entreprise est confisquée par le Conseil National de la Résistance (CNR), sur demande de Charles De Gaulle, pour faits de collaboration. Louis Renault mort en octobre, n’est pas déféré devant la justice. Doc 1 : 1899 : La naissance de l’entreprise familiale. Louis Renault est né en 1877 dans une famille aisée de la bourgeoisie commerçante parisienne. A seize ans, il annonce à ses frères « que le commerce ne l’intéresse pas…et (qu’il a) décidé de se lancer dans la mécanique ». Dans une remise du jardin de la propriété, il convertit son tricycle en "Voiturette" à 4 roues (la Renault Type A) et il l’équipe d'une invention, la première boîte de vitesses dont il dépose le brevet. Le 25 février 1899, ses deux frères, Marcel et Fernand, qui gèrent la firme de textile paternelle « Renault fils, tissus en gros » fondent la société Renault Frères au 10 rue du Cours à Boulogne- Billancourt, en apportant chacun la moitié d’un capital de 60000 francs-or et 60 salariés. Louis n’est pas associé, simple salarié, bénéficiaire de son brevet, Marcel se charge de l’administratif et Fernand se consacre complètement à la conception et à la construction des voitures. A la fin de la première année, 76 voiturettes sont produites et vendues à de riches particuliers qui peuvent se permettre de dépenser les 3000 francs qu’elles coûtent (dix ans de salaire d'un ouvrier !). En 1902, les usines Renault s'étendent sur 7 500 m² à Boulogne-Billancourt avec plusieurs modèles au catalogue. En 1903, Louis perd son frère Marcel, âgé de 31 ans, victime d’une sortie de route près de Couhé-Vérac en Poitou-Charentes lors de la course automobile Paris-Madrid. L'affaire Renault Frères est en péril. Louis rachète les parts de son frère Marcel. Il passe ainsi du statut de salarié à celui de copropriétaire de l'entreprise. En 1905, la société reçoit sa première grosse commande : 250 taxis. En 1908, Fernand Renault vend ses parts de société à Louis et prend sa retraite. Il meurt des suites d'une longue maladie en 1909. Louis Renault devient alors à 32 ans seul héritier de la fortune familiale et seul maître de sa société qu'il rebaptise « Société des Automobiles Louis Renault ». En 1908, Louis Renault, toujours à la recherche d'idées nouvelles, prend connaissance des fameuses théories de Taylor. Il décide d'introduire ces théories dans son entreprise. Le Taylorisme repose sur une division du travail en tâches simples et répétitives individuellement optimisées et sur le paiement des employés au rendement (mesuré au nombre de pièces et avec l'aide du chronométrage). En 1911, Louis Renault décide alors de se rendre aux États-Unis pour rencontrer Henry Ford. Il est très impressionné par la capacité et l'organisation de l'usine américaine. Le Fordisme repose sur la division du travail en une division verticale (séparation entre conception et réalisation) et en une division horizontale (parcellisation des tâches), et l'apparition de la ligne de montage (et donc du travail à la chaîne), sur la standardisation permettant de produire en grandes séries à l'aide de pièces interchangeables et sur l'augmentation du pouvoir d'achat des ouvriers afin de stimuler la demande de biens de consommation et d’augmenter les salaires pour lutter contre le turn-over (démission des ouvriers) devenu de plus en plus élevé avec l'apparition du travail à la chaine. Dès 1917, Renault s’inspire du modèle américain pour fabriquer des obus en série et répondre aux besoins massifs de la Grande Guerre (1914-1918). L’atelier au fond du jardin. Louis Renault. La Renault type A. Publicité Renault. Les usines Renault en 1902. Les frères Renault. La chaîne de montage. Plaquette publicitaire de l’usine de l’île Seguin.