UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES SCIENCES DOMAINE : SCIENCES ET TECHNOLOGIES MENTION « PHYSIQUE ET APPLICATIONS » Parcours « PHYSIQUE DE LA MATIERE ET DU RAYONNEMENT (PMR) » MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER DETERMINATION DES ELEMENTS MINERAUX DANS UN ECHANTILLON DE «NONI » Présenté le 31 Août 2018 par RAJAONARISOA Menjavola Joëlle Devant la commission d’examen composé de : Président : Monsieur RABOANARY Roland, Professeur Titulaire Rapporteur : Monsieur LAHATRA RAZAFINDRAMISA Fils, Professeur Titulaire Examinateurs : Monsieur RAZANAMPARANY Bruno, Professeur Monsieur RANDRIANASOLOHARISOA Dimbimalala, Maître de conférences
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MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTERMEMOIRE POUR
L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER
DETERMINATION DES ELEMENTS MINERAUX
Présenté le 31 Août 2018 par RAJAONARISOA Menjavola Joëlle
Devant la commission d’examen composé de :
Président : Monsieur RABOANARY Roland,
Professeur Titulaire
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER
DETERMINATION DES ELEMENTS MINERAUX
Présenté le 31 Août 2018 par RAJAONARISOA Menjavola Joëlle
i
REMERCIEMENTS L’élaboration de ce présent travail ne peut pas être
mise à terme sans la présence de
certaines personnes que nous souhaitons remercier à travers cette
page.
Nous tenons à exprimer notre immense gratitude à notre encadreur
Monsieur LAHATRA
RAZAFINDRAMISA Fils, Professeur Titulaire, Directeur du Laboratoire
de Physique de la
Matière et du Rayonnement (LPMR) de l’Université d’Antananarivo,
pour nous avoir acceptée au
sein de son département. De plus, il nous a fait l’honneur
d’encadrer notre mémoire et nous a
guidés par ses précieux conseils et partages de ses expériences
tout au long de nos travaux.
Nous adressons nos vifs remerciements à Monsieur RABOANARY Roland,
Professeur
Titulaire de bien vouloir présider le jury de cette soutenance
malgré ses multiples obligations,.
Nous remercions vivement Monsieur RAZANAMPARANY Bruno, Professeur à
la Faculté
des Sciences de l’Université d’Antananarivo, d’avoir accepté de
siéger parmi les membres du Jury.
Nous réitérons l’expression de nos vifs remerciements à
Monsieur
RANDRIANASOLOHARISOA Dimbimalala, Maître de conférences, d’avoir
accepté de siéger
parmi les membres du Jury d’avoir aimablement accepté de juger
notre travail et d’y apporté des
corrections.
Nos reconnaissances s’adressent aussi :
- A tout le personnel des laboratoires de Physique de la Matière et
du Rayonnement (PMR),
du Centre Nationale de Recherche en Environnement et de l’Institut
National des Sciences
et Techniques Nucléaires qui ont rendu la réalisation de ce mémoire
possible,
- A mon mari RAZAFINDRABE Harimanantsoa Ariel, dont le dévouement
et les
encouragements m’ont permis d’aller au bout de ce travail,
- A toute notre famille surtout nos parents qui nous ont soutenu
tant moralement que
matériellement durant notre cursus scolaire,
- A tous les gens de bonne volonté qui ont participé de près ou de
loin, dans
l’accomplissement de notre travail.
ii
I. PRESENTATION DE LA PLANTE
..............................................................................
3
I.1. Histoire
.........................................................................................................................
3
I.2. «Noni»
..........................................................................................................................
3
II.1. Fluorescence X
............................................................................................................
8
II.2. Absorption atomique
.................................................................................................
12
I. PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS
..................................................................
16
II. PREPARATION DES ECHANTILLONS
...................................................................
16
III. ANALYSE DES ECHANTILLONS
.............................................................................
17
III.1. Préparation d’échantillon pour l’analyse par fluorescence X
.................................. 17
III.2. Préparation d’échantillon pour l’analyse par absorption
atomique ......................... 18
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATION
............................................... 20
I. RESULTATS
................................................................................................................
21
I.2. Résultats d’analyse par spectroscopie d’absorption atomique
................................... 21
I.3. Résultats d’analyse par fluorescence X
......................................................................
22
II. INTERPRETATIONS
...................................................................................................
23
II.2. Apport de la plante de «Noni»
..................................................................................
26
II.3. Performance des deux méthodes d’analyse
...............................................................
38
III. DISCUSSION
............................................................................................................
40
CONCLUSION GENERALE
...........................................................................................................
42
Figure 2: Fleur de «Noni»
..........................................................................................................
4
Figure 3: Fruits de «Noni» non mûrs
.........................................................................................
5
Figure 4: fruits mûrs de «Noni»
.................................................................................................
5
Figure 5: Compétition fluorescence et effet Auger
....................................................................
9
Figure 6: Spectromètre de fluorescence des rayons X
.............................................................
10
Figure 7: Fonctionnement d'un spectromètre à dispersion d'énergie
....................................... 11
Figure 8: Principe d'un spectrophotomètre RF à sources secondaires
..................................... 11
Figure 9: Schéma de principe du spectrophotomètre d’absorption
atomique .......................... 12
Figure 10: Fruits, feuilles et racines de «Noni»
.......................................................................
16
Figure 11: Fruit de «Noni» découpé en morceeau
...................................................................
16
Figure 12: feuilles sèches écrasées au mortier
.........................................................................
17
Figure 13: Mise en pastille par compression
...........................................................................
17
Figure 14: Composition en éléments des différentes parties de la
plante ................................ 24
Figure 15: Composition d'un fruit de «Noni»
..........................................................................
26
Figure 16: Comparaison résultats par AAS et par XRF
...........................................................
38
Liste des tableaux Tableau 1: Tampon correspondant à chaque élément
..............................................................
18
Tableau 2: Teneur en eau du «Noni»
.......................................................................................
21
Tableau 3: Résultats d’analyse par spectroscopie d'absorption
atomique ................................ 21
Tableau 4: Résultats d’analyse par fluorescence X
..................................................................
22
Tableau 5: Valeur moyenne des résultats par AAS et XRF
..................................................... 23
Tableau 6: Besoins journaliers en oligo- éléments
...................................................................
37
iv
Ar : Ariary
CNRE : Centre National de Recherches en Environnement
CTCP : Centre de Transformation et de Conservation des
Produits
CTHT : Centre Technique Horticole de Tamatave
EDXRF : Energy Dispersive X-ray Fluorescence
INPLT : In Plant Training
IOM : Organisation Internationale pour les migrations
LPMR : Laboratoire de Physique de la Matière et du
Rayonnement
LLD : Limite de détection
ORL : Oto-Rhino-Laryngologie
1
INTRODUCTION
Depuis quelques années, la médecine par les plantes thérapeutiques
a pris une très grande
ampleur. Bon nombre de plantes et de fruits ont été utilisés à cet
effet et sont devenus des
traitements préventifs ou des remèdes contre le cancer, le diabète
et toutes sortes de maladies
lorsque celles-ci dépassent la médecine moderne, parmi ces plantes
le «Noni». Aujourd’hui, on
retrouve le «Noni» partout : dans les médicaments, dans les
compléments alimentaires et même
dans les produits esthétiques comme les shampoings.
Le «Noni» (Morinda Citrifolia) est un fruit avec des propriétés
curatives extraordinaires.
C’est un arbre tropical, originaire d'Inde et poussant
principalement dans les îles du Pacifique.
Cultivée depuis plus de 2500 ans par les Polynésiens, cette plante
est à la fois connue pour ses
vertus médicinales. Toutefois, cette plante est encore peu explorée
par le monde scientifique. On
peut se poser des questions sur ces vertus réelles mais aussi sur
les risques éventuels liés à la
consommation du fruit de «Noni» ou de ses dérivés.
Bien des recherches ont déjà permis de déterminer les principes
actifs du «Noni» grâce
auxquels on a pu connaître les maladies traitées par cette plante
mais ces propriétés du «Noni»
peuvent aussi être liées à sa composition minéralogique.
Ce mémoire a pour but de déterminer la composition minérale du
«Noni». De nombreuses
techniques d’analyse existent actuellement pour ce faire. Nous
avons analysé différentes parties de
la plante: des fruits, des feuilles et des racines issus d’un même
arbre, planté à Antananarivo. Nous
avons choisi d’utiliser la spectrométrie de fluorescence X (XRF) de
l’Institut National des Sciences
de Technique Nucléaire (INSTN) et la spectrométrie d’absorption
atomique (AAS) du Centre
National de Recherche sur l’Environnement (CNRE).
Ce travail se divise en trois grandes parties : d’abord, une partie
théorique qui regroupe nos
recherches bibliographiques sur les généralités concernant la
plante «Noni» et les méthodes
d’analyses que nous avons choisies.
Puis nous présentons la partie expérimentale où nous parlerons des
modes opératoires que
nous avons suivis. Et enfin, la troisième partie sera consacrée aux
résultats et aux interprétations
que nous conclurons par une discussion. Dans cette partie nous
exposerons les résultats de nos
analyses que nous interprèterons par la suite afin de les relier
aux vertus de la plante.
2
3
I. PRESENTATION DE LA PLANTE
Comme le titre de notre mémoire l’indique, nous voulons déterminer
la composition
physico-chimique du «Noni». Nous consacrons alors cette partie à la
présentation de cette plante.
I.1. Histoire
Le «Noni» (Morinda Citrifolia) est une plante originaire d’Asie du
Sud Est. Elle pousse
presque partout aujourd’hui. Il a été utilisé avec succès pendant
plus de 2 000 ans en Polynésie, en
Chine, en Inde et ailleurs. Le «Noni» a émigré avec les habitants
aux îles du Pacifique sud, à Tahiti,
à Hawaï, en Malaisie et pousse mieux où il y a un sol volcanique
libre de pollution. Comme l'Aloès
Vera, le varech, la papaye, et d'autres plantes, il a été démontré
que l'extrait du fruit «Noni»
améliore une grande variété de problèmes de santé.
Pour la consommation, en Amérique le fruit est préparé
principalement comme un
supplément alimentaire sous forme de jus. Bien que le fruit ait un
goût très amer et une odeur
désagréable, le supplément de jus «Noni» est très agréable au goût
et à l'odeur en raison de l'ajout
des jus naturels de raisins et de bleuet un mélange spécial formulé
par deux éminents chimistes
alimentaires, Stephen Story et John Wadsworth. (Neil, 1999)
I.2. «Noni»
I.2.1. Noms vernaculaires
Le «Nono» ou pomme-chien (Morindacitrifolia) est un arbre tropical
de la famille des
rubiaceae, originaire d’Asie (Inde) ou d'Australie. «Noni» est
l'appellation commerciale courante
du jus extrait de la pulpe du fruit. « Nono» est le nom de l'arbre
et de son fruit, en tahitien.
I.2.2. Etymologie
Le nom scientifique du «Noni» est : Morindacitrifolia.
Morinda vient du latin morus, mürier et indicus, indien en
référence aux fruits qui
ressemblent à ceux du vrai mûrier (Morus alba).
Citrifolia vient de la forme de ces feuilles (folia) qui
ressemblent à celle du genre citrus
(Krauss, 2001)
I.2.3. Description
Il existe plusieurs variétés de «Noni» mais celle que nous avons
étudiée appartient à la
variété la plus répandue : la Morindacitrifolia var.
citrifolia.
C’est un arbuste de 3 à 6 mètres de haut et qui vit entre quarante
et cinquante ans. Il reste
vert et fleuri toute l’année (figure 1)
Figure 1: Plante «Noni»
La racine est pivotante et non ramifiée chez les jeunes arbustes.
Ses tiges sont tétragonales et
glabres (forme fléchie). Ses feuilles stipulées sont opposées,
oblongues (de forme allongée),
pénnatinervées (disposée comme les barbes d’une plume) de 12 à 30cm
de long et de 6 à 15cm de
large. Les fleurs sont petites, blanches, odorantes et sont réunies
en capitules axillaires très serrés de
75 à 90 fleurs (figure 2)
Figure 2: Fleur de «Noni»
5
Son fruit peut être arrondi ou allongé avec les formes et les
dimensions d’une pomme de
terre. Sa surface est bosselée, dessinée de formes polygonales avec
une tâche sombre formant
comme un œil au centre de chaque polygone. Les fruits sont d’abord
verts et durs pour devenir
blancs et mous une fois mûrs comme nous pouvons le voir dans la
figure 3 et la figure 4.
Figure 3: Fruits de «Noni» non mûrs
Figure 4: fruits mûrs de «Noni»
I.2.4. Classification phylogénétique
I.2.5. Le «Noni» à Madagascar
La culture de «Noni» à Madagascar a été vulgarisée depuis 2006 par
le Centre Technique
Horticole de Tamatave dit CTHT, dans le cadre du programme « Banane
», ayant pour objectif
global le « Développement des productions horticoles dans la région
de Tamatave ». Le CTHT a
plantes ornementales et plantes oléagineuses.
La culture du «Noni» est en voie d’extension. Les zones concernées
par cette culture sont les
districts d’Ambatondrazaka, de Brickaville, de Tamatave II, de
Fénérive-Est, et de Vavatenina. La
localisation des parcelles d’intervention est présentée. Notons que
cette plante pousse presque
partout dans l’île (Région Analamanga, Menabe, Boeny, etc…)
Les chiffres récents obtenus sur le nombre de pieds de «Noni»
plantés dans la région
Antsinana est d’environ plus de 17 000 dont les 2/3 sont encore en
croissance, et les 1/3 sont
actuellement en production. Lorsque toutes ces plantes seront en
pleine production, à raison de 5 kg
de fruits de «Noni» par mois par pied en moyenne, la production de
la région atteindra plus de 1
000 tonnes de fruits de «Noni» par an.
Il s’agit d’une forme d’agriculture contractuelle entre deux
parties : le CTHT et les paysans,
par laquelle le CTHT fournit le matériel végétal et la formation
technique, et qui assure également
les débouchés par le CTCP. Ce dernier transforme les fruits de
«Noni» en jus fermenté.
I.2.6. Résultats des études antérieures
Les recherches menées sur le «Noni» ont permis d’isoler les 200
composés répertoriés. Les
composants majeurs sont les composés phénoliques dont les plus
importants sont les
anthraquinones (damnacanthal, morindone, morindine) ; les aucubines
; les asperulosides et la
scopolétine. Parmi ces composés majeurs comptent aussi les acides
organiques tels que les acides
caproïques, les acides capryliques. Nous pouvons aussi citer les
alcaloïdes dont le principal est la
xéronine (Nualsanit, 2012).
Les composés phénoliques sont reconnus être les principaux éléments
ayant les propriétés
fonctionnelles dans le jus de «Noni» (damnacanthal, scopolétine,
morindone, alizarine, aucubine,
nordamnacanthal, rubiadine, rubiadine-1-méthyl éther, et d’autres
anthraquinones).
Le damnacanthal exerce un effet anti-cancer, la scopolétine possède
des propriétés
analgésiques, des effets antimicrobiens et anti-hypertension. La
xéronine quant à elle, exerce une
fonction immunitaire très importante. Les bienfaits du «Noni» sur
le corps sont nombreux, des
investigations médicales ont été effectuées pour le confirmer.
(Nualsanit, 2012).
Par ailleurs, environ 51 composés volatils ont été identifiés dans
le fruit mûr, incluant des
acides organiques (acide octanoïqe, acide hexanoïque), des alcools
(3-methyl-3-buten-1-ol), des
7
dodeceno-γ-lactone).
I.2.7. Propriétés pharmaceutiques
Le «Noni» a plus de cent (100) applications. Toutes les parties de
la plante sont utilisées en
médecine traditionnelle (racine, tige, feuilles, graines…). Il a
une valeur inestimable comme herbe
curative en raison des fonctions suivantes:
D’abord, il réduit l'hypertension, de plus il agit avec la
mélatonine et la sérotonine pour la
régularisation du sommeil, de la température et des cycles
d'humeur. Le «Noni» augmente aussi
l'énergie corporelle et agit comme agent anti-inflammatoire et
antihistaminique. Par ailleurs, il
allège la douleur et possède des propriétés antibactériennes qui
peuvent protéger les systèmes
digestif et cardio-vasculaire. Et enfin, le «Noni» empêche la
fonction précancéreuse et la croissance
des tumeurs cancéreuses.
Ces propriétés pharmaceutiques ont été relatées dans les travaux de
Chunideng V (2003) où
l’auteur parle notamment des effets anti-cancérogènes du «Noni». Le
Dr. Heinicke (2001), devenu
célèbre grâce au «Noni», affirme que le jus de cette plante
contient de la xéronine qui a le pouvoir
de soigner différentes maladies comme le cancer, le vieillissement,
l'arthrite et l'hypertension.
Une étude conduite par une équipe de l'Université de Hawai en 1994
relate les activités
anticancer du «Noni» en particulier contre le cancer des poumons
sur des souris de laboratoire. Les
conclusions de cette recherche mettent en avance les effets
positifs sur le système immunitaire qui
agirait sur les cellules malignes en améliorant les activités des
macrophages et lymphocytes. Des
études similaires ont été conduites au Japon (Allnaturalcentral,
2001 ).
Le dosage journalier est limité par l'Agence Française de Sécurité
Sanitaire des Aliments
(AFSSA) à 30 ml par jour 1 . Le «Noni» est vendu comme « complément
alimentaire » avec
étiquetage en conséquence. Pour le cas du jus fermenté du Centre de
Transformation et de
Conservation des Produits (CTCP), qui n’est mélangé à aucun autre
ingrédient, la dose conseillée
est de deux prises par jour : une cuillerée à soupe (environ 5g) le
matin et une cuillerée à soupe le
soir, soit environ 10 ml de jus par prise. L’équivalent en poudre
de «Noni» sera déterminé à partir
de cette dernière dose.
Il n’y a aucune contre-indication dans la prise de jus de «Noni»,
les enfants peuvent bien
l’ingérer. Les femmes enceintes et/ou allaitants doivent néanmoins
prendre conseil chez leur
médecin avant de le prendre, dû à sa richesse en potassium. Il est
conseillé également de modérer la
consommation en cas d’insuffisance rénale. (AFSSA,2007)
II. TECHNIQUES D’ANALYSES
Dans ce mémoire, nous avons utilisé deux méthodes d’analyses
spectrométriques afin de
déterminer la composition minérale du «Noni»: la fluorescence X et
l’absorption atomique.
II.1. Fluorescence X
La spectrométrie de fluorescence des rayons X (SFX ou FX, ou XRF
pour X-ray
fluorescence) est une technique d'analyse chimique utilisant une
propriété physique de la matière,
la fluorescence de rayons X.
II.1.1. Principe :
Lorsque l'on irradie les atomes d’un échantillon avec des rayons X,
ils sont excités et
deviennent des ions. L’échantillon réémet de l'énergie sous la
forme, entre autres, de rayons X ;
c'est la fluorescence X, ou émission secondaire de rayons X.
Les atomes sont donc dans un état instable. On assiste à un déficit
en électron sur un ou
plusieurs couches électroniques.
L’atome va retrouver sa stabilité par « réorganisation interne ».
Le trou laissé sur l’orbitale
va être comblé par un électron provenant d’une couche électronique
moins profonde.
Si on suppose par exemple que la lacune électronique se trouve sur
la couche K, elle est
réarrangée par :
- Un électron de la couche L s’accompagne de l’émission de raies
Kα
- Un électron de la couche M s’accompagne de l’émission de raies
Kβ
- Un électron de la couche N s’accompagne de l’émission de raies
K
On procède au même raisonnement pour obtenir Lα, Lβ et L et les
raies Mα, Mβ, M de l’atome.
Chacune des transitions est caractérisée par son énergie h. Le
spectre des rayons X émis par
la matière est caractéristique de la composition de l'échantillon.
En analysant ce spectre, on peut en
déduire la composition élémentaire, c'est-à-dire les concentrations
massiques en éléments.
9
Notons que l’effet Auger est un phénomène compétitif de cette
émission radioactive. En
effet, dans l’interaction photoélectrique, le photon est absorbé
par un électron interne, et l’électron
est éjecté. La place de l’électron, vacante par le photoélectron
est remplie par un électron d’une
autre couche d’énergie plus faible, et la différence des énergies
se retrouve sous la forme d’un
photon de fluorescence qui s’échappe de l’atome ou qui provoque à
son tour un nouvel effet
photoélectrique sur une couche plus externe. Cela provoque
l’arrachement d’un électron appelé
électron Auger. (Kurt, 1981).
Les figures suivantes résument cette compétions entre la
fluorescence et l’effet Auger.
Figure 5: Compétition fluorescence et effet Auger
10
Pour notre travail, nous avons utilisé un spectromètre à dispersion
d’énergie EDXRF (figure 6).
Figure 6: Spectromètre de fluorescence des rayons X
Le spectromètre du laboratoire de l’Institut National des Sciences
et Techniques Nucléaires,
où nous avons effectué l’analyse de nos échantillons, permet
l’analyse élémentaire non destructive.
Il est équipé de trois cibles secondaires offrant une sensibilité
maximale et une excellente
quantification. En utilisant les cibles secondaires la détection
limite de certains éléments peut être
largement baissée sous la %o 2 . Ce nouvel appareil permet de
détecter les éléments à partir du
numéro atomique Z= 11.
II.1.2. Chaîne de spectrométrie
Un spectromètre de RX se compose d’une source de rayons X : qui
peut être un tube à RX
ou des sources radioactives pour les appareils portables. En
pratique, on utilise les deux sources de
rayons X en spectrométrie de fluorescence X. Les tubes à rayons X
utilisent le bombardement
électronique d’une cathode pour produire un faisceau de RX
primaire. Pour l’appareil que nous
avons utilisé, la source primaire est le Palladium Pd et les cibles
secondaires sont : le Molybdène
Mo, le Cobalt Co et le Crystal un alliage d’oxyde d’aluminium
Al2O3. Ce dernier a permis d’élargir
le champ des éléments détectés par l’appareil notamment du sodium,
du magnésium et du silicium.
Ces éléments radioactifs utilisent le rayonnement gamma émis par
les noyaux de ces
éléments.
Quel que soit le mode d’excitation, les rayons caractéristiques
sont décelés par un détecteur
qui convertit les photons X en charges électroniques
proportionnelles à l’énergie des photons qui y
pénètrent. (Kurt, 1981).
Ensuite vient une chaîne analogique avec un préamplificateur et un
amplificateur qui
recueille et amplifie les données puis un analyseur multicanaux ou
MCA qui classe les impulsions
selon leur énergie dans différents canaux et enfin un
microordinateur qui sert à stocker et à traiter
les données du spectre.
Figure 7: Fonctionnement d'un spectromètre à dispersion
d'énergie
Pour le spectrophotomètre à cibles secondaires, le tube à rayon X
excite les raies
caractéristiques K en passant par une cible secondaire en premier
avant d’atteindre l’échantillon de
façon à récupérer des informations clefs et souhaitées en fonction
de l’application. Il s’agit d’un tout
nouveau concept ( figure 8).
12
technique de spectroscopie atomique servant à déterminer la
concentration de certains métaux dans
un échantillon.
II.2.1. Principe
La solution contenant les ions à doser est aspirée à débit constant
dans un nébuliseur
pneumatique. La solution est ainsi envoyée sous la forme d’un
brouillard dans une flamme
(acétylène/air). Les ions en solution vont alors passés à l’état
d’atome (atomisation) si la
température de la flamme est suffisante. On envoie sur la flamme un
rayonnement de longueur
d’onde spécifique de l’atome à analyser. On mesure l’absorbance,
celle-ci étant proportionnelle à la
quantité d’atomes dans la flamme donc à la quantité d’ions en
solution. Cela permet le dosage de
l’analyte (après avoir réalisé une courbe de calibration).
Nous pouvons voir le fonctionnement du spectrophotomètre
d’absorption atomique sur la
figure 9.
Figure 9: Schéma de principe du spectrophotomètre d’absorption
atomique
II.2.2. Limite de détection
Afin de déterminer la limite de détection, on procède à des mesures
successives du blanc
d’étalonnage. Le calcul est effectué automatiquement par le
logiciel du Spectromètre d’Absorption
Atomique par la méthode flamme (Vandengans, 1997).
13
II.2.3. Interférences
Un élément est dosé par absorption de sa raie la plus intense.
Cependant, plusieurs facteurs
peuvent affecter la position des raies donc conduire à des dosages
inexacts.
Les interférences perturbant l’analyse sont de quatre types :
chimique, d’ionisation,
physique, et spectrale.
a. Correction des interférences spectrales
Le rôle des correcteurs est de mesurer automatiquement les
absorbances non spécifiques
dues aux interférents en tout genre afin de les soustraire de
l’absorbance. Lors des réglages
préliminaires de l’appareil (c’est à dire en l’absence
d’échantillon), il faut ajuster log I0/I = 0 si on
veut obtenir une mesure correcte, I0 étant l’intensité de la
lumière incidente et I l’intensité de la
lumière réfractée.
b. Interférences chimiques
Elles sont dues au fait que certains sels métalliques sont
difficiles à atomiser, ou qu’ils
forment des oxydes réfractaires dans la flamme. L’anion qui
accompagne le cation que l’on dose
joue un rôle important dans ce cadre. Par exemple : Le CaCl2 est
plus facile à atomiser, donc plus
facile à doser que du Ca sous forme de Ca3(PO4)2 : phosphate
tricalcique. Donc, on n’utilise jamais
l’acide phosphorique comme acide pour dissoudre les échantillons
après minéralisation, car il forme
des phosphates difficiles à atomiser.
Il faudra faire l’étalonnage et les dosages sous la même forme
saline ; par exemple, si on
dose du Ca dans CaCl2, on prendra CaCl2 pour faire la gamme
d’étalonnage. Dans la manipulation,
ce dosage se présente sous la forme de l’addition d’une solution
tampon.
c. Interférences physiques
Elles sont généralement liées aux propriétés physiques des
solutions étudiées (changement
de viscosité entre les étalons et les échantillons). Si la solution
dans laquelle on veut doser un métal
donné renferme un ou plusieurs autres ions en concentration
importante, quand on va provoquer la
nébulisation de la solution dans une flamme, ces autres sels
métalliques s’insolubilisent.
(Vandengans, 1997).
Il y a formation de petites particules qui vont physiquement
provoquer des perturbations, car
ils dispersent la lumière. Ce phénomène est appelé le scattering
effect : effet de diffusion de la
lumière par des particules qui s’insolubilisent dans la
flamme.
14
On fait une mesure à la longueur d’onde de la raie de résonance. On
a l’absorption
atomique, et la diffusion de la lumière par les particules.
On se place à une longueur d’onde complètement différente de la
raie de résonance : Le
métal n’absorbe plus. Mais il y a toujours la diffusion de la
lumière par les particules qui
s’insolubilisent.
On fait la différence des 2 mesures : d’où l’absorption du métal
que l’on veut doser.
Les interférences chimiques et physiques entraînent un changement
de pente de la droite par
rapport à la droite d’étalonnage établie en milieu simple.
d. Interférences d’ionisation
Les interférences d’ionisation se rencontrent lorsque l’analyte est
un élément facilement
ionisable, car tout atome qui s’ionise ne peut plus être dosé. On
choisit donc des conditions de
température qui permettent d’éviter l’ionisation. Cependant, on ne
peut pas toujours l’éviter : la
présence d’un autre élément plus facilement ionisable modifie
l’équilibre d’ionisation de l’analyte.
Il peut être ajouté sciemment afin de diminuer l’ionisation de
l’analyte (effet tampon) et donc
accroître l’absorbance.
Si on veut doser les alcalino-terreux (exemple : Ca), pour éviter
l’ionisation, on ajoute dans
la solution à doser des éléments qui s’ionisent davantage (exemple
: un alcalin) : le Ca est protégé.
Pour doser les alcalins, il existe un élément qui s’ionise plus
facilement qu’eux : un sel de
tantale. Il y a protection de l’alcalin, car ce sel supporte
l’ionisation
15
16
Dans cette partie, nous allons exposer nos manipulations : du
prélèvement de nos
échantillons à la préparation jusqu’à leurs analyses par deux
méthodes différentes.
I. PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS
Comme nous l’avons annoncé, nous avons analysé des échantillons de
feuilles, de racines et
de fruits de «Noni».
Nous les avons collectés d’un même arbre âgé d’environ cinq (05)
ans, originaire de la
région Menabe (Morondava) mais planté à Antananarivo.
II. PREPARATION DES ECHANTILLONS
Avant de pouvoir procéder à l’analyse des échantillons, ils ont dû
subir quelques
préparations.
Tout d’abord, nous avons pesé chaque type d’échantillon (fruit,
feuilles et racines) afin de
pouvoir déterminer plus tard leur teneur en eau. (Figure 10)
Figure 10: Fruits, feuilles et racines de «Noni»
Puis, nous avons découpé les fruits en petits morceaux afin de les
sécher pendant un mois
(figure 11).
Figure 11: Fruit de «Noni» découpé en morceeau
Ensuite, nous avons séché chaque échantillon à l’air libre afin de
faire évaporer l’eau.
17
Et enfin, nous avons broyé les échantillons bien secs à l’aide d’un
pilon et d’un mortier.
(Figure 12)
III. ANALYSE DES ECHANTILLONS
Pour la détermination de la concentration des autres minéraux,
chaque méthode d’analyse
nécessite d’autres préparations de l’échantillon mais aussi de
l’appareil.
III.1. Préparation d’échantillon pour l’analyse par fluorescence
X
Dans cette analyse, il nous a fallu pour chaque échantillon une
masse de 100g en poudre.
L’échantillon passe par trois (03) étapes de préparation : d’abord
le broyage où les échantillons ont
été broyés à l’aide d’un pilon en bois silicifié. Ensuite, le
tamisage qui consiste à les faire passer au
tamis de 80μm. Les tamisas sont prêts pour la préparation de
pastille. Et enfin la mise en pastille qui
est un procédé pour transformer la poudre en comprimé cylindrique
par compression sous une
charge de 22 tonnes comme le montre la figure 13.
Figure 13: Mise en pastille par compression
18
III.2. Préparation d’échantillon pour l’analyse par absorption
atomique
Avant d’être analysé l’échantillon suit encore une série de
préparations pour une
minéralisation. Et pour pouvoir faire la vérification, nous avons
préparé trois solutions pour tous
les échantillons et nous avons répété trois fois les mesures sur
chaque échantillon (fruits, feuilles,
racine).
Pour ce faire nous avons suivi le mode opératoire suivant. Tout
d’abord, nous avons pesé 5g
de produit dans une capsule de platine préalablement tarée de masse
M1. Ensuite, nous avons placé
la capsule dans un four à 525°C 25°C jusqu’à l’obtention d’une
cendre blanche. Après une nuit au
four, nous avons sorti la capsule et nous l’avons mis dans un
dessiccateur pour se débarrasser de
l’humidité. Nous avons pesé à nouveau la capsule avec son contenu
et nous avons noté M2 sa
masse. Après, nous avons versé 50ml de solution d’acide
chlorhydrique et nous avons porté cette
solution à ébullition sur la plaque chauffante. Après chauffage,
nous avons filtré la solution
obtenue. Enfin, nous avons prélevé un volume de la solution et nous
avons procédé à la
dilution pour avoir un volume final de 100ml à analyser.
Notons qu’on doit encore diluer 10 fois la solution si on ajoute un
tampon ou diluer 50 fois
si on n’ajoute pas un tampon.
Si la concentration de l’élément analysé dépasse la limite
supérieure de la gamme
d’étalonnage, il faut procéder à une dilution en cascade (ex:
50fois, puis 500 fois,…).
Le volume du tampon ajouté doit toujours être le dixième du volume
de dilution (exemple :
si on dilue 10fois la solution, le volume de la solution tampon
doit être de 1ml. Si on dilue 50fois,
alors on ajoute 5ml de solution tampon)
A chaque élément analysé correspond une solution tampon (tableau 1)
pour éviter
l’ionisation de l’élément en question. .
Tableau 1: Tampon correspondant à chaque élément
Elément à analyser Solution tampon
Sodium Chlorure de césium
Potassium Chlorure de césium
Calcium Oxyde de lantane
19
Ainsi, l’échantillon est prêt à être analysé. La procédure pour
manipuler l’appareil est la
suivante :
D’abord, nous avons placé la lampe correspondant à l’élément
analysé et aligné la lampe à
la fente. Ensuite, on a dû régler manuellement la longueur d’onde
de la lumière pour correspondre à
l’élément. Pour ce faire, nous avons dû consulter le cahier de
charge contenant les longueurs
d’ondes de chaque élément. Nous sommes entrés dans le mode «
optimization » pour terminer le
réglage de la longueur d’onde. Puis, nous avons tourné le
potentiomètre réglant la longueur d’onde
et nous l’avons ajusté en utilisant de l’eau distillée. Cette
valeur doit augmenter puis atteindre un
maximum et commence à redescendre de façon à avoir une courbe
gaussienne. La valeur maximale
du photomultiplicateur correspond à sa valeur optimale. Il est
important de noter cette valeur et la
date de l’analyse dans le cahier de charge.
C’est seulement après qu’on peut procéder à l’étalonnage de
l’appareil en suivant les
manipulations suivantes : dans les paramètres d’étalonnage, nous
avons sélectionné comme
méthode de traitement : Normal : ajustement linéaire moindres
carrés. Nous avons entré le nombre
de solutions étalons (04 solutions étalons) et leur concentration
théorique pour le tracé de la courbe
d’étalonnage. Bien sûr, nous n’avons pas oublié de sauvegarder la
méthode pour l »analyse de nos
échantillons. Dans le mode « assistant », sélectionner le mode «
Lancer une Analyse ». Après nous
n’avons plus qu’à charger la méthode créée et mettre en marche la
lampe correspondant à l’élément
à doser en cliquant dans la case du mode « Etat » correspondante
jusqu’à ce qu’elle apparaisse en
fonctionnement. Nous ne devons pas oublier d’allumer la flamme
seulement 15 minutes avant le
début des analyses. Et enfin, nous avons cliqué sur le mode «
Réglage Optique », et attendu que
l’ordinateur redonne la main puis lancé l’analyse.
Pour chaque échantillon, l’appareil fait trois (03) mesures de
l’absorbance et après calcul,
affiche la valeur da la concentration de l’élément ainsi que
l’écart type de l’absorbance. Nous
voyons ainsi sur l’écran six (06) colonnes de chiffres pour chaque
échantillon. Les colonnes
indiquent respectivement la concentration X de l’élément en mg.l
-1
, l’écart type dans la mesure de
l’absorbance, trois valeurs de l’absorbance et sa valeur
moyenne.
20
21
I.1. Teneur en eau
Pour déterminer la teneur en eau des échantillons nous avons pesé
les échantillons une fois
broyé et nous avons supposé que la perte de masse était liée à
l’évaporation de l’eau. Ainsi, pour
trouver la teneur en eau des échantillons, nous avons procédé aux
calculs suivants :
Les résultats de nos mesures sont répertoriés dans le tableau
suivant :
Tableau 2: Teneur en eau du «Noni»
Echantillon Masse de
I.2. Résultats d’analyse par spectroscopie d’absorption
atomique
La concentration affichée sur l’écran est noté X en mg.l -1
de solution pour avoir le résultat
en mg par 1000g nous procédons au calcul :
⁄
Les concentrations, en pourcentage, de Na, K et Ca dans les
différentes parties du
«Noni» sont dans le tableau 3
Tableau 3: Résultats d’analyse par spectrométrie d'absorption
atomique
Echantillon
Elément
I.3. Résultats d’analyse par fluorescence X
Pour cette analyse, les résultats (tableau 4) sont directement
fournis par un logiciel installé
dans l’ordinateur.
Echantillon
Titane (24 2,4) %o (28 2,8) %o (31 3,1) %o
Vanadium (2 0,2) %o Inférieure à LLD (2 0,2) %o
Chrome (11 1,1) %o (8 0,8) %o (2 0,2) %o
Manganèse (38 3,8) %o (115 11,5)%o (37 3,7) %o
Fer (0,5 0,1)% (0,8 5 0,1)% (0,7 0,1)%
Cobalt Inférieure à LLD Inférieure à LLD Inférieure à LLD
Nickel (5 0,5) %o (5 0,5)%o (1 0,1) %o
Cuivre (8 0,8) %o (5 0,5) %o (5 0,5) %o
Zinc (17 1,7) %o (18 1,8) %o (24 2,4) %o
Arsenic Inférieure à LLD Inférieure à LLD Inférieure à LLD
Sélénium Inférieure à LLD Inférieure à LLD Inférieure à LLD
Brome (56 5,6) %o (251 25,1) %o (20 2) %o
Rubidium (81 8,1) %o (25 2,5) %o (34 3,4) %o
Strontium (21 2,1)%o (93 9,3) %o (51 5,1) %o
Yttrium Inférieure à LLD Inférieure à LLD Inférieure à LLD
Molybdène Inférieure à LLD Inférieure à LLD Inférieure à LLD
Argent Inférieure à LLD Inférieure à LLD Inférieure à LLD
23
Cadmium Inférieure à LLD Inférieure à LLD Inférieure à LLD
Etain Inférieure à LLD Inférieure à LLD Inférieure à LLD
Plomb Inférieure à LLD 1,4 %o 1,1 %o
Comme nous avons fait deux analyses de certains éléments, nous
avons regroupé les
résultats dans le tableau 5.
Tableau 5: Valeur moyenne des résultats par AAS et XRF
Echantillon Elément Par XRF Par AAS
Fruit Sodium (0,11 (0,12%
II. INTERPRETATIONS
Dans cette partie, nous allons classer nos points de vue sur trois
(03) axes:
- la composition des différentes parties de la plante
- l’apport de la plante de «Noni» pour la consommation
humaine
- la performance des deux méthodes d’analyse
II.1. Composition des différentes parties de la plante
Le tableau 4 nous montre que la plante est très riche en sodium,
magnésium, aluminium,
silicium, soufre, chlore, potassium, calcium. Par contre, les
éléments tels que le titane, le vanadium,
le chrome, le manganèse, le nickel, le cuivre, le zinc, le brome,
le rubidium, le Sr et le plomb sont
en faible quantité. Ce sont les éléments de trace. D’autres
éléments, tels que le Molybdène,
l’Argent, le Cadmium, le Sn, ont une concentration inférieure à la
limite de détection de l‘appareil.
Pour faciliter l’analyse des résultats, nous avons tout d’abord
regroupé toutes les
concentrations des éléments minéraux dans le diagramme à la figure
14 :
24
Figure 14: Composition en éléments des différentes parties de la
plante
D’après ces résultats, 30% des éléments se trouvent dans le fruit
de «Noni», 39% dans les
feuilles et 30% dans la racine.
De ce graphique nous pouvons déduire que les feuilles sont les plus
riches en éléments
minéraux. Pour expliquer la répartition des éléments dans la
plante, revoyons un peu la constitution
d’une plante et les rôles de chaque partie. Les parties d’une
plante sont : la racine, la tige, la feuille
et la fleur.
Les racines fixent la plante au sol. Elles absorbent l’eau et la
nourriture et les envoient aux
feuilles par la tige. La tige permet les échanges entre les racines
et les feuilles. La feuille, attachée à
la tige, produit l’énergie de la plante. Elle utilise la lumière,
l’eau, la nourriture de la plante et le
dioxyde de carbone de l’air pour produire de l’énergie. La plupart
des plantes ont des fleurs qui
fabriquent des graines pour produire de nouvelles plantes.
L’absorption minérale est une fonction essentielle à la croissance,
au développement et à la
reproduction des végétaux. Les principaux éléments qu’ils absorbent
sont le potassium (K), le
phosphore (P), le calcium (Ca), le magnésium (Mg) et le soufre (S).
D’un point de vue chimique,
certains éléments sont directement absorbés sous leurs formes
minérales (K + , Mg
2+ et Ca
2+ ),
d’autres, tel que l’azote (N), sont absorbés le plus souvent sous
une forme moléculaire ionisée
(nitrate : NO3 - et ammonium : NH4
+ ). On parle alors souvent d’absorption minérale et azotée.
Par
souci de simplification, on parlera de façon générale de
l’absorption minérale et des éléments
minéraux sans distinction particulière.
fruits
feuilles
racines
25
L’absorption minérale s’effectue principalement par le système
racinaire qui possède trois
fonctions principales à savoir l’ancrage, l’absorption
hydrominérale et le stockage. Chaque type de
racines assure des rôles différents. Les grosses et moyennes
racines sont souvent le lieu de stockage
de réserves carbonées et azotées alors que les racines fines jouent
plutôt un rôle d’absorption et/ou
d’assimilation des éléments minéraux qui seront ensuite transférés
jusqu’aux racines plus grosses
puis aux parties aériennes
Justus Von Liebig (1803-1873) fût le premier à proposer le rôle
essentiel joué par certains
éléments minéraux pour la croissance et le développement des
végétaux.
Certains éléments minéraux absorbés par une plante sont considérés
comme essentiels si la
carence de l’élément minéral ne permet pas le cycle biologique
complet de la plante ou que la
fonction jouée par l’élément minéral ne peut pas être réalisée par
un autre élément ou encore que
l’élément minéral intervient directement ou indirectement dans le
métabolisme (Arnon & Stout,
1939).
Les autres éléments minéraux sont alors seulement bénéfiques à la
plante. Les éléments
minéraux essentiels peuvent être qualifiés de macroéléments (N, P,
K, Mg, Ca, S) lorsqu’ils sont
constitutifs de la matière organique (protéines, acides nucléiques)
ou bien lorsqu’ils jouent un rôle
osmotique fort. Leurs concentrations dans la plante sont élevées et
souvent supérieures à 20
mmoles.kg -1
de matière sèche. Les autres éléments minéraux essentiels sont
qualifiés de
microéléments (Cl, B, Fe, Mn, Zn, Cu, Mo) et n’interviennent que
très spécifiquement en tant que
cofacteur ou constituants de certaines enzymes et leurs
concentrations dans la plante excèdent
rarement 5 mmol.kg -1
(Marschner, 1995).
Parmi les éléments essentiels compte le calcium qui est l’élément
majoritaire de la plante. Il
est un aliment pour les plantes qui contiennent de 0,14 à 45 ‰ Ca,
selon l’espèce, la nature des
organes, l’âge ; les graines, fruits, racines et tubercules sont
moins riches en Ca que les feuilles. La
teneur en calcium des feuilles augmente avec leur âge.
Il y a aussi le magnésium, un élément important qui se retrouve
surtout dans les feuilles
comme constituant de la chlorophylle. Il contribue au transfert du
phosphore vers les graines,
participe à la formation et à la mise en œuvre des sucres,
protéines et vitamines.
26
II.2. Apport de la plante de «Noni»
Le «Noni» est aujourd’hui connu et consommé sous la forme de jus.
La partie la plus
consommée par l’homme est le fruit malgré que ce soit les feuilles
qui soient les plus riches en
minéraux. Dans cette partie, nous allons considérer les fruits pour
déterminer les apports du «Noni»
à la consommation.
Nous représentons dans la figure 15, la proportion de chaque
éléments dans les fruits de
«Noni», afin de les classer en éléments majoritaires et éléments de
traces.
Figure 15: Composition d'un fruit de «Noni»
II.2.1. Les éléments majoritaires:
a. Sodium
Les aliments végétaux naturels sont pauvres en sodium, en dehors de
quelques espèces de
légumes. Les fruits sont généralement tous très pauvres (Alais et
Linden, 1994).Au cours de la
production ou lors de la préparation des repas, on ajoute souvent
du sel (NaCl) (Voedings, 2003).
Mais pour le «Noni», sa teneur en sodium du fruit est de
0,11%.
Le sodium gouverne, avec le potassium, tout l'équilibre hydrique de
l'organisme animal. Il
règle la répartition de l'eau corporelle, les mouvements d'eau dans
l'organisme, les échanges entre
l'eau intracellulaire (où se trouve le potassium) et l'eau
extracellulaire et ainsi participe à l'utilisation
de l'énergie et aux fonctions nerveuses (E-sante, 2003). Au cours
d'un effort important, on perd de
grandes quantités de sodium via la sueur. Un apport de liquide sous
la forme de boissons riches en
Na Mg Al Si P S Cl K Ca Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn As Se Br Rb
Sr
co n
ce n
tr at
io n
e n
27
sodium est alors recommandé. Le même phénomène se produit en cas de
diarrhée. Dans ce cas, du
sodium et du glucose sont nécessaires pour permettre à l'intestin
de réabsorber le liquide perdu.
Nous avons besoin de 1818g de fruits de «Noni» par jour.
b. Magnésium
La teneur en magnésium du fruit de «Noni» est de 0,25%. C’est le
troisième élément le plus
abandon dans le fruit. Le magnésium est présent dans pratiquement
tous les tissus du corps humain,
y compris le cerveau et dans la chlorophylle. Au niveau cellulaire,
il joue un rôle dans le transport
de l'énergie (Voedings, 2003) et des acides aminés qui ne peuvent
traverser les parois cellulaires
qu'avec le magnésium.
De plus, il active l'action de pratiquement toutes les enzymes. Il
empêche l'oxydation des
acides gras et influence positivement le taux de cholestérol, il
prévient les thromboses et favorise
l'irrigation sanguine des capillaires. Ainsi le magnésium soutient
l'activité cardiaque, protège de
l'infarctus et peut réguler la tension ce qui lui donne un rôle
dans la prévention des maladies cardio-
vasculaires (Danone, 2003).
Mais il protège également les nerfs et leur donne la possibilité de
transmettre les ordres aux
muscles et permet d'activer et de détendre les muscles.
Il soutient le système de défenses immunitaires, entre autres. Et
il est nécessaire à la
construction des os.
Notre consommation de magnésium est souvent inférieure aux
recommandations. En cas de
forte carence en magnésium on a observé des crampes, des crises de
tétanie, de la fatigue, des
insomnies, contractions musculaires, jambes agitées, fourmillements
dans les mains et les pieds,
l'irritabilité, la sensibilité aux bruits, la peur, l'agressivité.
On aura besoin d’une consommation de
160 g de fruit de «Noni».
c. Aluminium
Reconnu comme un métal non essentiel, l’aluminium a longtemps été
considéré comme
ayant une innocuité pour l’homme du fait notamment de sa très
faible absorption intestinale par
voie orale. De nombreuses études montrent à présent que l’aluminium
peut être toxique pour les
plantes, les animaux et l’homme. Cependant, la détermination de
l’impact sur la santé de
l’exposition humaine à l’aluminium reste encore extrêmement
difficile. Toutefois, nous pouvons
28
citer quelques effets nocifs possibles de l’aluminium pour
l’organisme comme des maladies
neurologiques et osseux (la maladie d’alzheimer par exemple).
Ces effets sont dus à une forte accumulation d’aluminium dans
l’organisme et le contact
direct avec le sang ou les structures nerveuses. Cependant, la
teneur en aluminium du «Noni», à elle
seule, est trop faible (0,09% à 0,16%) pour que sa consommation,
même fréquente, puisse
engendrer ces inconvénients.
d. Silicium
Le silicium est indispensable à la fixation du calcium et du
magnésium dans l’organisme. Il
potentialise également l’action du zinc et du cuivre.
Il joue également un rôle incontournable dans le mécanisme de
défense naturelle de
l’organisme. Il contribue à régénérer et à restructurer les fibres
d’élastine et de collagène ce qui
favorise l’assouplissement des artères. Il aide à construire et à
solidifier la structure même de
l’organisme. Il soutient le tissu conjonctif et le tissu
réticulo-endothélial.
De plus, il participe efficacement à l’élimination des surplus dans
le cadre de régime
amincissants.
La quantité de silicium du corps diminue progressivement, c’est
pourquoi il est
recommandé d’en consommer sous forme d’aliment ou de complément
alimentaire. Le «Noni» est
assez riche en silicium (0,17 dans les feuilles et 0,26% dans les
fruits) pour pouvoir combler nos
besoins journalier. 12g de fruit de «Noni» est suffisant comme
consommation journalière.
e. Phosphore
Le phosphore est un constituant fondamental de toute cellule
vivante. 80% du phosphore du
corps humain est présent sous la forme d'un sel de calcium dans le
squelette et les dents, il intervient
également dans l'utilisation et la mise en réserve de l'énergie,
ainsi que dans l'activité enzymatique
(Voedings, 2003).
Les hommes ont besoin de 800 mg de phosphore par jour (Lactelo,
2003) seulement la
teneur en phosphore du «Noni» (tableau 3) est très faible. 500g par
jour de fuit de «Noni» réussirait
à couvrir nos besoins en phosphore.
29
f. Soufre
La teneur en soufre du «Noni» est 0,17%.Le soufre est un composant
de nombreux éléments
de l'organisme. Il se niche au sein des protéines où il exerce une
fonction stabilisatrice. On le
retrouve principalement dans les aliments riches en protéines
(Voedings, 2003).
Il agit à la fois sur la peau (pour traiter les infections cutanées
et permettre une meilleure
cicatrisation, une meilleure réaction au soleil) et sur les
douleurs articulaires et les infections
respiratoires. Les eaux sulfureuses sont utilisées depuis longtemps
pour leurs bienfaits sur les
infections des voies respiratoires, l’arthrose et les problèmes
cutanés dont le psoriasis. Le cartilage
est riche en dérivés sulfuriques qui participent à son élaboration.
Le soufre agit sur la respiration
tissulaire, la régulation des secrétions des muqueuses
respiratoires, rhinopharyngées et bronchiques.
Au niveau du foie, il participe à la détoxification. Il soulage les
migraines d’origine
digestive. C’est le minéral de base pour la souplesse corporelle et
donc pour maintenir le corps
jeune au troisième âge. (E-Santé, 2003)
Le soufre organique favorise la santé, le bien-être et la vitalité
par une production d’énergie
qui encourage le métabolisme cellulaire. Dans l’organisme, les
acides aminés des protéines riches
en soufre sont les constituants essentiels de la peau et des
phanères (poils, cheveux, ongles). C’est
donc un soin de beauté pour la peau, la santé des cheveux et la
solidité des ongles. Il permet de
lutter contre la fatigue et la dépression. Nous avons besoin de
353g de fruits de «Noni» par jour.
g. Chlore
Le chlore permet le métabolisme de l’eau et par conséquent la
régularisation de la rétention
d’eau dans le corps humain. Il joue également un rôle important
pour le système digestif.
Le taux de chlore dans le sang est mesurable par la chlorémie.
L’hypo chlorémie est souvent
associée à une déshydratation de l’organisme. (E-Santé, 2003)
Dans le cas inverse, l’hypo chlorémie peut être liée à un problème
de dysfonctionnement au
niveau du système digestif ou des fonctions rénales. Bien que
présent dans le sel de table, les
feuilles de «Noni» sont aussi des sources riches en chlore (0,71%).
Le besoin journalier en chlore
est contenu dans 556g fruit de «Noni».
h. Potassium
Le potassium est le minéral plus répandu dans le fruit de «Noni».
(1,94%). Son destin, dans
l'organisme, est étroitement lié à celui du sodium. Il se trouve
essentiellement dans l'eau
intracellulaire tandis que le sodium se trouve surtout dans 1 'eau
extracellulaire. Le corps contient
de 150 à 170 g de potassium dont la plus grande partie se trouve
dans les muscles.
Il est aussi nécessaire à l'action d'une multitude d'enzymes, au
bon fonctionnement
neuromusculaire et cardiaque, à la sécrétion acide de l'estomac,
pour la régulation de l'aldostérone,
hormone surrénale qui intervient dans le métabolisme du
sodium.
En cas de carence en potassium, on a observé des faiblesses
musculaires, de la fatigue, du
météorisme abdominal, des troubles cardiaques. Les besoins en
potassium sont de l'ordre de 390 à
585 mg par jour. Une alimentation normale fournit chaque jour de 2
à 6 g par jour de potassium. Le
surplus est éliminé dans les urines et dans la transpiration
(E-sante, 2003). Pour cela, on devrait
consommer environ 103 g par jour.
i. Calcium
La teneur en calcium si on ne considère que le fruit (1,4%) est
très supérieure à celle de la
graine de soja 0,25% (Rakipov, 1987), à celle du lait de noix de
cajou 0,51% (Piva et al, 1971) et
aux teneurs trouvées dans les laits de vache (1,3%) (Alais et
Linden, 1994). C’est le deuxième
élément majoritaire du fruit de «Noni».
Le calcium est surtout un constituant du squelette (1 kg de Ca) où
il constitue environ 25%
de l'os sec. La teneur du plasma sanguin est étroitement régulée à
100mg.l -1
. Les végétaux
contiennent peu de calcium. Les activités biologiques du calcium et
du phosphore sont liées. Le
rapport Ca/P doit être voisin de 1,7 (Alais et Linden, 1994). Le
calcium pourrait jouer un rôle
favorable sur la pression artérielle. Ainsi, de nombreuses études
épidémiologiques montrent que les
forts consommateurs de calcium ont une pression artérielle
inférieure à celle des faibles
consommateurs.
Il a également été montré que chez des sujets hypertendus, une
supplémentation en calcium
abaisse la tension. La consommation des produits riches en calcium
(ex. produit laitier) est
fortement conseillée chez les sujets à risque: personnes âgées,
diabétiques, etc. (Svp lait, 2003).
Le calcium joue également un rôle métabolique essentiel dans la
coagulation sanguine, la
contraction musculaire, la synthèse d'hormones ou la transmission
de l'influx nerveux (Voedings,
2003). Outre le calcium, les bienfaits du lait et des produits
laitiers sur la tension artérielle seraient
dus à tout un ensemble de nutriments, dont le potassium et le
magnésium. Les femmes et hommes
31
ont besoin 900 mg de calcium par jour (Lactelo, 2003). Ainsi, 74 g
de fruit de «Noni» est conseillé
à consommer.
Toutefois, la consommation de calcium doit être modérée car
au-dessus des valeurs
indiquées il y a risque d’hypercalcémie qui peut devenir une
urgence médicale dans la mesure où
ce trouble est généralement asymptomatique et difficile à
diagnostiqué.
j. Fer
Le fruit de «Noni». est particulièrement riche en fer car il est
composé de 0,05%. Le fer est
un élément nutritif essentiel à tous les âges et tout au long du
cycle de vie. Les principales fonctions
du fer comprennent le transport de l'oxygène, la formation des
globules rouges. C’est aussi un
cofacteur d'enzymes et d'autres protéines participant à la
production d'énergie et au bon
fonctionnement des cellules. Pour l’hémoglobine et la myoglobine,
par exemple, il est utile pour le
transport et le stockage de l’oxygène dans les cellules.
Il intervient surtout dans « l’élaboration » des fonctions
cognitives, c'est à dire la capacité à
traiter l'information et ce surtout chez l'enfant. Le fer joue
aussi un rôle important dans la réponse
immunitaire anti-infectieuse, la régulation de la température
interne, la tolérance de l’organisme à
l’effort.
Cependant, un excès de fer peut engendrer des risques sur la santé
comme des maladies
cardiaques. Globalement, 36g de «Noni» suffisent à combler nos
besoins journaliers en fer.
II.2.2. Les éléments de trace:
a. Titane
Il se trouve couramment sous forme de dioxyde de titane. C’est le 9
ème
élément chimique le
plus abondant de la croûte terrestre devant l’hydrogène et derrière
le magnésium. En 2006 le Centre
international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le dioxyde
de titane (TiO) comme
cancérigène possible pour l'homme (classe 2 B). Il provoque le
cancer des poumons, de la peau.
Jusqu’à ce jour, les besoins journaliers en titane n’ont pas encore
été identifiés.
b. Vanadium
L'absorption de vanadium par l'homme se fait principalement par la
nourriture 3 . Les rôles
de cet élément pour l’organisme n’ont pas encore été encore très
approfondis et restent très
3http 3 :
https://www.lenntech.fr/periodique/elements/v.htm#ixzz59F7kAGrK
consulté le 18 Juillet 2017
spéculatives. Ainsi, le vanadium jouerait un rôle dans les
fonctions thyroïdiennes et l'entretien des
os.
Le vanadium pourrait réguler le fonctionnement de diverses enzymes,
en particulier les
enzymes de transfert du phosphore. Les dérivés du vanadium, sulfate
de vanadyle ou métavanadate
de sodium, semblent avoir des effets proches de ceux de l’insuline.
De récentes études ont démontré
l'efficacité du vanadium en traitement du diabète grâce à ses
propriétés insulino-sensibilisantes.
Toutefois, Les besoins en cet oligo-élément restent néanmoins très
faible et les risques de carence
sont rares et il peut avoir plusieurs effets sur la santé lorsque
l'absorption est trop élevée à savoir
une irritation des poumons, de la gorge, des yeux et des cavités
nasales.
Concrètement le besoin journalier d’un adulte en Vanadium est de 10
à 20µg alors que 100g
de fruit de «Noni» en contient 1,8mg soit 90 fois supérieur au
besoin. Mais comme les effets de cet
élément sur la santé restent encore spéculatifs ceci expliquerait
qu’il n’y ait pas de contre-indication
à la consommation de «Noni».
c. Chrome
Le chrome est un oligo-élément dont la fonction principale est
majeure pour le
fonctionnement de l’organisme : il régule la sécrétion de
l’insuline pancréatique de façon à
maintenir constant le taux de sucre dans le sang (glycémie). Ce
rôle physiologique du chrome n’est
pas isolé. En effet, la potentialisation de l’insuline suppose
l’intervention d’autres facteurs au
niveau de ses récepteurs. (Williams, 1982)
En cas d’hypoglycémie, si nos stocks de chrome sont insuffisants,
la mobilisation de
l’insuline ne peut pas se faire correctement et les sucres mis en
réserve dans l’organisme ne sont pas
mobilisables. Ce déficit en chrome induit alors ce qu’on appelle
familièrement la fringale. Il
s’ensuit la tentation irrépressible de grignotage pour apporter
instantanément à l’organisme le sucre
dont il est en manque pendant l’épisode hypoglycémique. Cet
enchaînement bien connu est une
cause de surcharge pondérale. On devrait consommer entre 500mg et
1960mg de fruit de «Noni»
par jour. Notons que d’autres aliments peuvent tout aussi bien
contribuer à couvrir nos besoins en
chrome.
Le chrome est pratiquement inassimilable sous sa forme inorganique,
c’est à dire s’il est
isolé d’un contexte vivant dont il est l’un des éléments
constitutifs. Il doit donc être apporté par
notre alimentation, car nous n’avons pas la capacité d’en réaliser
nous-même la synthèse.
d. Manganèse
Le manganèse est un élément essentiel à la vie mais sa présence et
son métabolisme au sein
de l'organisme sont influencés par divers facteurs. Les doses
quotidiennes de manganèse
recommandées varient entre 2,5 et 5 mg/j soit environ égal à 13g
par jour de fruit de «Noni».
C’est un élément indispensable car il est un cofacteur dans
plusieurs réactions enzymatiques
(Zhang et al, 1994); et le Mn par son pouvoir antioxydant contribue
également à la protection des
cellules (Wedler, 1994). Toutefois, lorsque les doses absorbées
dépassent un certain seuil d'environ
6 mg/jour, en particulier sur de longues périodes, elles peuvent
alors entraîner des effets toxiques
susceptibles de se manifester par des troubles
neurocomportementaux
e. Nickel
Les effets sur la santé de l’exposition au nickel dépendent, comme
pour toute autre
substance, du type, de la concentration et de la durée de
l’exposition. Il faut également tenir compte
de certains facteurs comme l’âge, le sexe, l’alimentation, les
antécédents familiaux, le style de vie et
la santé de la personne. En général, les concentrations typiques de
nickel n’ont pas d’effets nocifs
sur la santé. Certaines études ont même montré que les animaux
avaient besoin de petites quantités
de nickel pour rester en bonne santé et que le nickel avait un
certain rôle dans l’alimentation en
général.
Le nickel est une substance que l’on trouve aussi dans l’eau, dans
certains bijoux et dans les
pièces de monnaies. Ainsi, il n’est pas conseillé de consommer des
aliments qui ont été trop
exposés au nickel. Dans le «Noni», il ne constitue qu’un élément de
trace de l’ordre de 4%o.
f. Cuivre
Le cuivre est un oligo-élément indispensable à de nombreuses
enzymes. Il intervient
notamment dans l'entretien des cartilages, des os. Il est également
essentiel dans la lutte contre les
infections et le bon fonctionnement du cœur. Il est également
utilisé en cas d'arthrose.
Le cuivre est essentiel à l’action de nombreuses enzymes. A ce
titre, il intervient dans le
métabolisme de plusieurs nutriments : glucides (sucres), lipides
(graisses) et fer.
Il contribue à la formation des globules rouges, aux défenses
immunitaires, à la
minéralisation osseuse, à la régulation des neurotransmetteurs, à
la production de mélanine
(pigment qui protège la peau du soleil). Le cuivre a aussi un rôle
antioxydant.
croissance et de déformation du squelette. Une anémie, une
sensibilité accrue aux infections, une
augmentation du risque d’ostéoporose et de maladies
cardiovasculaires (par augmentation du
cholestérol sanguin) ont été également décrits.
La toxicité du cuivre est faible et l’apport alimentaire, même
majeur, ne peut pas être
responsable d’intoxication. Il existe une maladie héréditaire
caractérisée par un défaut d’excrétion
du cuivre dans la bile : la maladie de Wilson. Le cuivre s’accumule
dans tout l’organisme et,
préférentiellement, dans le foie et le système nerveux central
(cerveau et moelle épinière). On aura
besoin d’environ 70g de fruit de «Noni» par jour. (Mudgal et al.
2010)
g. Zinc
Le zinc est un nutriment essentiel pour la santé humaine. La
fourniture de suppléments de
zinc aux enfants dans des pays à faible revenu permet de réduire la
fréquence et la gravité de la
diarrhée, de la pneumonie, et éventuellement du paludisme. De plus,
des études ont montré que les
taux de mortalité sont moins élevés parmi les enfants recevant des
suppléments de zinc.
La consommation adéquate de zinc est également nécessaire à la
croissance normale de
l'enfant. Les suppléments de zinc augmentent la croissance et le
poids des enfants chétifs ou ayant
un poids insuffisant. Des signes montrent également que la
supplémentation en zinc des femmes
enceintes peut empêcher une mauvaise évolution de la grossesse,
contribué à accroître le poids de
l'enfant après la naissance et réduire les risques d'infection. En
effet nous avons besoin de 109g de
fruit de «Noni» par jour. (Dorosz, 1987)
h. Brome
Le brome est un élément présent naturellement qui peut être trouvé
dans beaucoup de
substances inorganiques. Les effets les plus importants qui peuvent
être provoqués par des
contaminants organiques contenant du brome sont : le
dysfonctionnement du système nerveux et la
perturbation du matériel génétique.
Mais les composés organiques bromés peuvent aussi provoqués des
dommages à des
organes tels que le foie, les reins, les poumons, et ils peuvent
provoqués un dysfonctionnement de
l'estomac et du système gastro-intestinal. Certaines formes de
composés organiques bromés, comme
le bromure d'éthylène, peuvent même provoquer un cancer.
35
On trouve des composés bromés inorganiques dans la nature, mais
même s'ils y sont présent
naturellement l'homme en augmenté les proportions de façon trop
importantes au cours des années.
A travers la nourriture et l'eau l'homme absorbe des doses élevées
de composés bromés
inorganiques. Ces composés peuvent endommager le système nerveux et
la glande thyroïde.
Dans 100g de notre fruit, il n’y a que 56mg de brome.
i. Rubidium
Il est modérément toxique par l'ingestion. Si le rubidium est mis à
feu, il causera des
brûlures thermiques. Le rubidium réagit aisément avec l'humidité de
la peau pour former de
l'hydroxyde de rubidium, qui cause des brûlures chimiques des yeux
et de la peau. Signes et
symptômes de surexposition: brûlures de peau et d'œil, perte de
poids, ataxie, hyper irritation,
ulcères de peau, et énervement extrême. État médical aggravé par
exposition: patients de cœur,
déséquilibre de potassium. Nos besoins en Rubidium n’ont pas encore
été déterminés mais sa
concentration dans le fruit de «Noni» est très faible (81%o)
j. Strontium
La consommation de concentrations importantes de strontium n'est en
général pas connue
comme dangereuse pour la santé. Seulement un cas d'allergie au
strontium a été découvert, mais il
n'y a eu aucun autre cas similaire. Chez les enfants, une
consommation excessive de strontium peut
présenter un risque car elle peut provoquer des problèmes de
croissance des os. (Lactelo, 2003)
Quand la consommation de strontium est extrêmement haute, elle peut
provoquer une
interruption du développement osseux, mais ceci ne se produit que
lorsque la consommation est de
l'ordre du millier de %o ce qui n’est pas le cas de sa
concentration dans le fruit de «Noni» qui vaut
21%o.
k. Plomb
Pour ce que l'on en sait le plomb n'effectue aucune fonction
essentielle dans le corps
humain, il a seulement des effets nocifs.
Le plomb peut avoir plusieurs effets indésirables, tels que la
perturbation de la biosynthèse
de l'hémoglobine et l’anémie ou une augmentation de la pression
artérielle. Mais il y a aussi les
problèmes qu’il peut causer aux reins, les risques de fausses
couches pour les femmes enceintes et
le déclin de la fertilité des hommes (Dumont D, 1994)
36
Le plomb perturbe aussi le système nerveux ce qui conduit à des
dommages au cerveau donc
il diminue les capacités d'apprentissage des enfants et perturbe le
comportement des enfants
(agressivité, comportement impulsif, hyperactivité)
Nous ne parlerons pas d’autres éléments dont la teneur dans la
plante est inférieure à la
limite de détection de l’appareil dans ce présent mémoire d’autant
plus que ces éléments sont
souvent nocifs pour l’Homme.
II.2.3. Apports journaliers du «Noni»
Nous répertorions nos besoins journaliers en oligo-éléments, selon
Halimi (1997), Jacotot
(2003) et Dorosz (1987), et la quantité de ces oligo-éléments dans
le fruit de «Noni» dans le
tableau 6.
Elément Besoin journalier d’un
adulte
Magnésium 310 à 400mg 0,25g
Aluminium Elément de trace 0,09g
Silicium 25 mg 0,21g
Soufre 600 mg. 0,17g
Chlore 1.5 g 0,27g
Titane inconnu 23,4mg
Chrome 55 à 200µg 10,2 mg
Manganèse 5mg 37,3 mg
Cobalt 1/10 ème
Arsenic 0,01 à 0,02mg Inférieure à LLD
Sélénium inconnu Inférieure à LLD
Brome inconnu 56,0 mg
Rubidium inconnu 80,5 mg
Strontium inconnu 20,5 mg
Nous avons choisi de prendre 100g de «Noni» car c’est environ la
masse d’un fruit bien
mûr. Par des calculs, nous pouvons conclure que nous pouvons
consommer environ 200 grammes
par jour de «Noni» sans risquer des intoxications
alimentaires.
4 http 4 :
http://www.naturosante.com/rubriques/conseils/conseil.php?51
consulté le 25 Avril 2017
II.3. Performance des deux méthodes d’analyse
Pour avoir une vue sur la performance des deux méthodes d’analyse
que nous avons utilisé
dans notre mémoire, nous représentons les résultats obtenus par ces
deux méthodes par un
graphique :
Figure 16: Comparaison résultats par AAS et par XRF
De ce graphique, nous pouvons dire que l’absorption atomique et la
fluorescence X se valent
par rapport aux résultats car les courbes correspondants ont même
allure.
Pour pouvoir comparer plus en profondeur les deux méthodes
d’analyse, énumérons d’abord
leurs avantages et inconvénients.
a. Avantages
La fluorescence X est utilisée en raison d’une plus grande rapidité
et d’une meilleure
précision par rapport aux autres méthodes d’analyse. Les avantages
de l'utilisation de la XRF sont
son exactitude, sa précision, sa rapidité d'analyse, la possibilité
de présenter l'échantillon sous forme
de solide et non de liquide et le fait qu'elle permette l'analyse
d'un grand nombre d'éléments.
b. Limites de l’appareil
Les éléments légers sont très difficiles à mesurer en fluorescence
X car ils produisent peu de
RX (faible rendement de fluorescence) et l’énergie des raies est
faible, les photons sont donc
facilement absorbés d’où de faible signal mais surtout, les raies
des émissions ne sont pas bien
résolues, il est difficile de les distinguer les unes des
autres
Na K Ca Na K Ca Na K Ca
Fruit Feuille Racine
39
Les limites de détection ne dépendent pas seulement du numéro
atomique de l’élément
recherché mais aussi de la substance examinée et de la matrice dans
laquelle l’analyte se trouve.
La XRF est souvent moins performante lorsqu’il s’agit de doser des
éléments en ultra- trace ce qui
est en deçà des valeurs limites de concentration en éléments
admises dans différentes normes. De
plus, pour doser des éléments légers allant de Be à F, des
investissements plus importants doivent
être réalisés afin d’obtenir une source de rayonnement plus
énergétique.
II.3.2. Absorption Atomique
a. Avantages
Le principal avantage de cette méthode est sa haute sensibilité. De
plus, elle est d’une
grande spécificité, rapidité. Il suffit d’une faible quantité de
substance nécessaire (1 ml de la
solution) pour se servir de cette technique.
Un autre intérêt de l’AAS est la facilité de préparation des
solutions étalons. Comparée à la
technique de la fluorescence X à réflexion totale, la spectrométrie
absorption atomique présente les
avantages de posséder une limite de détection qui descend jusqu’à
1μg.l -1
et d’être mono-
élémentale ce qui fait que le problème d’interférence entre
éléments est écarté.
b. Inconvénients