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Claude Couffon - Poetes de La Republique Dominicaine

Dec 16, 2015

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kanandu008

Isolés dans leur ile déchirée, des poetes, de merveilleux poetes créent dans la solitude et l'indifférence du monde une oeuvre que les privilégiés qui la lisent n'oublient plus. Cette
poésie, plusieurs séjours a Saint-Domingue nous ont permis
de l'apprécier et parfois de la voir naitre. Neuve et originale,
elle est - nous espérons que l'anthologie que nous présentons
le montrera - profondément humaine. peut-etre parce que le Dominicain est par essence un homme fraternel et généreux.
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  • AlOA CARTAGENA PORTAL.ATIN M.... NUEL. DEL. C .... BR"l.ENRIQUE EUSEEIO .... NTONIO FERN .... NDEZ SPENCERFREDDY GATN .... RCE NORBERTO JAMES RAWl.INGFEDERICO JQVINE BERMUDEZ FRANKl.IN MIESES BURGOSPEDRO MIR MATEO MORRISON TONY RAFUl.I'.NRIQUIl.l.O ROJ ....S ABREU MANUEl. RUEDA RUB~N SURO

    POETES DELA RPUBLIQUEDMINICAINE

    TUTU

  • P O E T E S D E LA RPUBLIQUE DOMINICAINE

  • D E J A P A R U S

    POESIE Pdtes de New York mosaique 199 I Pdtes d'lriande du nord 199 i Hughes Labrusse Le Donateur 199 i Max Ernst Premiere conversation mmorable avec la chimere 1991 Marko Risti. Ville-Age 199 i James A. Ernanuel De la ruge au cllour 1992 Yves Sandre lor&mes et petits riens I 992

    NOUVELLES

    Max Alhau La Ville en crue 199 I Jacques Phytilis Les Ddchirures de la vie 199 I Francois David Le Pied de la lettre 199 i crivains de N o d g e i 99 I Ernst Weiss Cortege de dmons 1992

    ESSAIS

    Jean Follain Le Magasin pittoresque 199 i Cltristophe Colomb vu par les kcrivainsfranqak 1992

    Cet ouvrage a t publi avec le concours du Centre national des lettres et de 1'Union latine, organisation internationale.

    O Amiot . Lenganey, 1992, pour la traduction. 30 me de la Cachette, Cairon, 14610 Thaon. ISBN 2-909033- 15-5

  • AIDA CARTAGENA PORTALATfN MANUEL DEL CABRALENRIQUE EUSEBIO ANTONIO FERNANDEZ SPENCERFREDDY GATN ARCE NORBERTO JAMES RAWLINGFEDERICO JOVINE BERMUDEZ FRANKLIN MIESES BURGOSPEDRO MIR MATEO' MORRISON TONY RAFULENRIQUILLO ROJAS ABREU MANUEL RUEDA RUBN SURO

    POETES DELA RPUBLIQUEDOMINICAINE

    TEXTES CHOISIS

    PRtSENTSET

    TRADUITS DE L'ESPAGNOLPAR

    CLAUDE COUFFON

    tDITION BILlNGUE

    FRONTISPICE DE JORGE ORTA

  • C L A U D E C O U F F O N

    S AINT-DOMINGUE : la Hispaniola de Christophe Colonib. Quand il la dcouvrit, l'ile tait si belle et si luxuriante que le navigateur des Rois catholiques crut aborder au para- dis terrestre. Indienne a l'origine, mais dcime par les conqurants espagnols, l'esclavage l'africanisa et la mtissa. Le pkre Las Casas y recut la prgtrise et y clbra la premiere messe nouvelle dite en Amrique, et l'on voit encore dans su capitule la cellule qu'occupa Tirso de Molina, le cralcrir de Don Juart. Depuis trois sikcles, son histoire voque des exploits de boucaniers et de flibustiers, une priode francaise, une indpendance hrolque et sans cesse frustre, llavt?ne- nient d'une oligarchie, une longue dictature, celle de Trujillo. abattu en 1961, mais qui la laisse aujourd'hui encore profon- dment nrarque.

    Sur cette terre solaire un peu oublie 02 plane l'ombre de l'aigle nord-amricain. le silence est souvent troubl par le bruit des polmiques, des arnies rivales et des reprsailles. Dans ce pays ou l'avenir reste a crer. deux responsables politiques s'affrontent sans merci. Il y a d'un c6t l'actuel prsident. le docteur Balaguer, un petit homnie prudent, ca- tholique. soucieux d'ordre, d'adniinistration et d'une volu- tion n'branlant pas les structures traditionnelles de l'ile. De

  • C L A U D E C O U F F O N

    l'autre, Juan Bosch, l'intellectuel rvolutionnaire aux traits nergiques et aux cle'bres cheveux blancs taills en brosse, conteur admirable, leader tantbt public et tantbt clandestin des dshrits et des tudiants.

    Isols dans leur ile dchire, des poetes, de merveilleux poetes crent dans la solitude et l'indiffrence du monde une cpuvre que les privilgis qui la lisent n'oublient plus. Cette posie, plusieurs sjours a Saint-Domingue nous ont permis de l'apprcier et parfois de la voir naitre. Neuve et originale, elle est - nous esprons que l'anthologie que nous prsentons le montrera - profondment humaine. peut-&re parce que le Dominicain est par essence un homme fraternel et gnreun.

    Par une dcision que nous savons arbitraire mais que les limites de ce volume imposent, nous n'incluons ici que des podtes ns aprds 1900. Nous regrettons, pour la mme raison, de ne pouvoir prsenter et traduire tous les composants d'une posie particulidrement riche et cratrice.

  • P O E M E S

  • A H O R A esiiis aqu. Pero puedes estar?

    T dices que te llamas ... Pero no, no te llamas ... Desde que tengas nombre comienzo a no respirarte, a confirmar que no existes, y es probable que desde entonces no te nombre, porque cualquier detalle, une lnea, una curva, es material de fuga, porque cada palabra es un poco de forma, un poco de tu muerte.

    Tu puro ser se muere de presente. Se muere hacia el contorno.

    Se muere hacia la vida.

    LOS H U ~ S P E D E S SECRETOS. 1974

  • M A N U E L D E L C A B R A L N e LE 7 MARS 1907 A SANTIAGO DE LOS CABALLEROS. I L FUT A SES DEBIJTS. AVEC LES CUBAlNS EMILIO BALLACAS ET NICOLAS GUILLEN ET LE PORTORICAIN LUIS PALES MATOS, L 'UNE DES VOlX MAJEURES DE L A POESIE NOlRE (PILON. 1931; 12 POPMES NOIRS, 1935; TROPIQUE NOIR, 1942). EN 1943, I L A EXPLORE LA PSYCHOLOGIE CARAIBE DANS COMPfRE MON. L A POPULARITe DE SES POEMES SOCIAUX VOlLE PARFOIS LE SCINTILLEMENT D'UNE E U V R E QUI ABORDE EN SA CoMPLEXlTI! TOUS LES GRANDS THEMES EXISTENTIELS. M~TAPHYSIQUES ET EROTIQUES, NOTAMMENT DANS LES RECUElLS LES ANTITEMPS (1967) ET LES HOTES SECRETS (1974). AUTEUR D 'UN ROMAN : LE PRESIDENT NOlR (1973). MANUEL DEL CABRAL A RACONTE SA VIE, SES LIVRES ET SES RENCONTRES DANS HISTOIRE DE M4 VOIX (1964).

    H O T E S O U D A I N

    PouR I'instant tu es ici. Mais peux-tu y etre vraiment?

    Tu dis que tu t'appelles ... Mais non, non, tu n'as pas de nom... L'auras-tu et je commence a ne plus te respirer, a confirrner que tu n'existes pas, et tres probablement des lors je cesserai de te nommer, car tout dtail, une ligne, une courbe, est matriau de fuite, car chaque mot est parcelle de forme, parcelle de ta mort.

    Ton Ctre meme meurt de prsent. 11 meurt vers le contour.

    Vers la vie.

    LES HdTES SECRETS. 1974

  • CARNE MA

    CARNE ma.Barro mo.Qu quieres?No ves que estoy cantandodesde antes de tu forma.

    LOS HUESPEDES SECRETOS, 1974

    SOLO

    DE PRONTO toda la tardela llcna un brazo mendigo.Me voy acercando al brazo,y no hay nadie,y no hay nadie.No encuentro nada.No hay nada.Slo yo, desnudo y vivo,sin nada, existiendo solo.

    /.OS HutSPEOES SECRETOS, 1974

  • MANUEL DEL CABRAL

    MA CHAIR

    MACHAIR.Ma boue.Que veux-tu?Ne vois-tu ,as que je chantebien avant que tu ne sois forme.

    LES ROTES SECRETS, 1974

    SEUL

    BRUSQUEMENT un bras mendiantremplit tout l'apres-midi.le m'approche de ce braset personne,il n'y a personne.le ne trouve rien.Rien, il n'y a rien.Moi seulement, nu et vivant,n'ayant rien, existant seul.

    LES ROTES SECRETS, 1974

    15

  • SED DE AGUA

    AQU me encuentro, me dije,y empec a sacar arena.

    Luego vi el agua cn el fondo,y cn clla el cielo y mi cara.

    Despus...

    Me beb cl azul, pensandoque mi sedno cra dc agua.

    LOS HUSPEDES SECRETOS, 1974

    voz

    ME PUSE a cavar la tierra,porquc o mi voz al fondo.y el hoyo cruz la ticrra.Y all ...Ms all ...la voz lejana sc oa.

    Segu cavando. Cavando.Es slo una voz cl fondo.

    LOS HUSPEDES SECRETOS. 1974

  • MANUEL DEL CABIl.AL

    SOIf O'EAU

    JE SUlS id. me suisje dit.el fai commenc acreuset le sable.

    Puis fai vu reau au fond du lroU.el dans cene eau, le del el mon visage.

    Apres quoi...

    J'ai bu le bleu, el fai pensque ma soifdsitail aulte chose que de I'eau.

    LES N(JTEJ SECIIETS, 19H

    v O IX

    JE ME mis acreuser la lerrecar fenlendais ma voix au fondoEl le lroo lraversa la lerre.EIIL.AudeIL.on enlendail la voix lointaine.

    El moi, de creuser, De creuser.Mais le fond n'es! den qu'une voix.

    LES NOTES SfCIIETS. 191_

    17

  • LOS MUERTOS

    Los MUERTOS entregan sus huesos a la tierrapero jams su libertad.El aire que les negaron los amos de la materia,ahora les sobra.

    El espacio sospechoso que les dieron a sus zapatos,ahora les sobra.

    El atad con que midieron su cadver,ahora les sobra.

    La gota de mar que el abogado dej caer de su frente,ahora les sobra.

    Es que nada terrestre tiene la dimensin,la profundidad hacia arriba de aquellosque cerraron sus prpados como puertas futuras.

    LOS HUSPEDES SECRETOS. 1974

    NO SON COMO LAS MOSCAS

    No SON como las moscas impertinentemente libres,no,

    los muertos, perfectamente honestos,trajinan, trabajan en su asunto...revolotean,se posan como temibles insectos, pero son

  • MANUEL DEL CABRAL

    LES MORTS

    LES MORTS Iivrenlleurs squelelles a la terremais jamais leur libert.L'air que leur refuserent ceuJt qui possedent la matiereest de trop maintenant.

    Cet espace douteuJt qu'on atlribua a leurs soulietsest de trap maintenant.

    Le cercueil qu'on voulut toise de leur cadavreest de trop maintenanl.

    Et la goulle de mer que I'avocat laissa tomber depuis leurfrom

    esl de trap maintenanl.

    Que voulez-vous, rieo sur la terre o'a J"ampleur,la profondeur montante de ceux quionl fenn leurs regards tels des portes futures.

    LES NOTES SECRETS. 191~

    ILS NE SONT PAS COMME LES MOUCHES

    ILs NE sont pas comme les mouches impertinemment libres,non,

    les morts, parfaitement honnetes,s'affairent, s'adonnent a leur tache ...volellent,se poscnt lels de terribles insectes, mais i1s sont

    19

  • inevitablemente limpios,extraordinariamente tiles, conscientes,van y vienen de las estrellas,son los absolutos,los vagabundos sagrados,los nicos que llevan las velas de luz fraen el entierro calientedel cadver errante del universo.Los nicos...

    Los nicos testigos de la muerte del tiempo.

    LOS HUSPEDES SECRETOS, 1974

    ALL LOS ESPERAN

    Los HOMBRESno saben repartir su eternidad,los poderosossiempre creen que la muerte es su fortunay amontonan el tiempo detenido en la espada.

    Pero la tierra los espera,all les tiene juntostodos,todos los huesos que amueblaron el mundo,all les tiene intactael hambre que no pudo llegar a sus palacios,all les tiene limpiael agua de limosna que le dieron al llanto,all les tiene tibioel beso que une a veces dos abismos...

    LOS HUSPEDES SECRETOS, 1974

  • MANUEL DEL CABRAL

    invitablement propres,extraordinairement utiles, conscients,ils vont et viennent d'une toile a l'autre,ils sont les absolus,les vagabonds sacrs,les seuls a porter les bougies de clart froideaux chaudes obsequesdu cadavre errant de l'univers.Les seuls...

    Dui, les seuls tmoins de la mort du temps.

    LES BOTES SECRETS, 1914

    LA O ON LES ATTEND

    LES HOMMESne savent pas partager leur temit,les puissantscroient toujours que la mort est leur fortuneet ils amoncellent le temps arret dans l'pe.

    Pourtant la terre les auend,elle les tient la rassemblsau grand complet,tous les os qui ont meubl la planete,et la les garde intactela faim qui ne put accder a leurs palais,et la les garde purel'eau de mendicit qu'ils ont donne aux larmes,et la les garde tiMele baiser qui parfois assemble deux abimes...

    LES BOTES SECRETS, 1914

    21

  • DOS ANTITIEMPOS SIAMESES

    1

    LA ETERNIDAD del origenjustifica lo efmero.

    11

    Ya lo ves, sanguijuela,te ests poniendo eterna con mi sangre.

    LOS HUSPEDES SECRETOS, 1974

    LA REVOLUCIN

    SEIS silencios pensativos la llevarona enterrar,y ya enterrada escucharon :tictactictactictacoMurmuraron los silencios y volvierona callar.Pero al regreso, en su lecho, solo oan:

  • MANUEL DEL CABRAL

    DEUX ANTITEMPS SIAMOIS

    1

    L' TERNIT de l'originejustifie l'phmere.

    JI

    Tu le vois bien, sangsue,tu deviens temelle avec mon sango

    LES BOTES SECRETS, 1974

    LA RVOLUTION

    SIX SILENCES pensifs I'ont transporteau cimetiere,mais une fois enterre, ils ont entendu :tic-tactic-tactic-tac.Les silences ont murmurpuis se sont tus.Mais au retour, et dans leur lit, ils entendaient :

    23

  • tictactictactictacoAlgo en ella no pudieron, no llegarona enterrar:tictactictactictacoSe olvidaronde su reloj no cansado... se olvidaronque no es tiempo, que no es tiempo :tictactictactictaco

    LOS ANTl-T1EMPOS, 1967

  • MANUEL DEL CABRAL

    tic-tactic-tactic-tac.D'elle une chose ils n'ont pas pu avec succesenterrer:tic-tactic-tactic-tac.I1s avaient oublisa montre jamais lasse... ils avaient oublique ce n'tait pas l'heure, que ce n'tait pas l'heure :tic-tactic-tactic-tac.

    LES ANTlTEMPS, 1967

    25

  • ESTA CANCiN ESTABATIRADA POR EL SUELO

    En" cancin estaba lirada por el suelo,como una hoja muerta, sin palabras;la hallaron unos hombres que luego me la dieronporque tuvieron miedo de aprlfnd~r a cantarla.

    Yo entonces ignoraba que tambin las cancionescomo las hojas muertas caan de los rboles;no saba que la luna se enredaba en las ramasnufragas que suean bajo el cristal del agua,ni que coman los peces pedacitos de estrellasen el silencio de las noches claras.

    Yo entonces ignoraba muchas cosas igualesque eran todas posibles en la tierra del viento,en donde la leyenda no es una hierba malacrecida en sus riberas, sino un rbol de vocescon las cuales dialogan las sombras y las piedras.

    Yo entonces ignoraba muchas cosas igualescuando an no era mia esta cancin que estabatirada por el suelocomo una hoja muerta, sin palabras.

  • FRANKLIN MIESES BURGOSNl\ A SANTO DOMINGO, LE 4 Dl\CEMBRE 1907. MORT EN 1976. IL FUT L'UN DESFONDATEURS DE LA REVUE LA POEslA SORPRENDIDA (1943.1947) QUI Rl\UNIT LESMEILLEURS POnES DOMINICAINS SOUCIEUX D'l\CRIRE UNE pol\SIE NATIONALENOURRIE D'UNIVERSEL . Hl\RITIER DE LA TRADITION ESPAGNOLE, PROCHE A SESDl\BUTS DE SES CONTEMPORAINS RAFAEL ALBERTI ET FEDERICO GARCIA LORCA,PUIS DE JORGE GUILLl\N ET PEDRO SALINAS, IL l\Ll\VE LA VOIX DE LA POl\SIEPUREo FRAtCHE ET Ml\DITATIVE, SUR LE FOND TORRIDE ET VIOLENT DE L'tLE.UNE tLE DONT IL cl\Ll\BRE AVEC HUMOUR LE DESTIN TRAGlQUE, NOTAMMENTSOUS LA LONGUE DICTATURE DES TRUJlLLO (1930-1961). PRINCIPALES (EUVRES:SANS MONDE DJA. ET BLESS PAR LE CIEL, 1944; CL/MAT D'TERNIT, 1944; PRSENCE DES JOURS, 19S1; LE HROS, 19S4. L'ENSEMBLE DE L'(EUVRE POl\TIQUE Al\Tl\ Rl\UNI SOUS LE TITRE CL/MAT D'TERNIT, EN 1986.

    CETTE CHANSON GISAITATERRE ABANDONNE

    CETTE chanson gisait aterre abandonne,comme une feuille morte, sans paroles;l'ayant trouve, des hommes aussitt me l'offrirent :ils avaient peur d'apprendre a la chanter.

    J'ignorais alors que pareilles aux feuilles mortesles chansons se dtachent une a une des arbres;je ne savais pas que la lune aime enlacer les branchesqui revent naufrages sous le cristal de l'eau,ni que les poissons mangent des miettes d'toilesdans le silence des nuits claires.

    Et j'ignorais alors bien d'autres choses encorepourtant toutes possibles sur la terre du ventou la lgende n'est jamais herbe mauvaisepousse la sur ses bords, mais un arbre de voixavec lesquelles dialoguent les ombres et les pierres.

    Et j'ignorais alors bien d'autres choses encore,en ce temps-Ia je n'avais pas a moi cette chansongisant aterre abandonnecomme une feuille morte, sans paroles.

    27

  • Pero ahora ya s de las fonnas distintasque preceden alojo de la carne que mira,y hasta puedo decir por qu cruzan furtivas,por las hondas ojeras que circundan la noche,las fugitivas sombras de los ltimos pjaros.TORRE DE VOCES. 19291936

    PAISAJE CON UN MERENGUE AL FONDO

    POR dentro de tu nochesolitaria de un llanto de cuatrocientos aos;por dentro de tu noche cada entre estas islascomo un cielo terrible sembrado de huracanes;entre la caa amarga y el negro que no siembraporque no son tan largos los cabellos del agua;inmediato a la sombra caoba (le- tQ carne:tamarindo crecido entre limones agrios;casi junto a tu risa de corazn de coco;frente a la vieja herida violeta de tus labiospor donde gota a gota como un oscuro rodesangran tus palabras,lo mismo que dos tensos bejucos enroscadosbailemos un merengue:un furioso merengue que nunca ms se acabe.

    - Que somos indolentes? Que no apreciamos nada? Que nicamente amamos la botella de ron,la hamaca en que holgazando quemamos el andullodel ocio en los cachimbos de barro mal cocidosque nos dio la miseria para nuestro solaz?

  • FRANKLIN MIESES BURGOS

    Mais maintenant je connais mieux ces fonnes diffrentesanticipant les yeux de la chair qui regarde,et je peux meme dire pourquoi poussent, furtives,dans les cernes profonds qui encerclent la nuit,les ombres fugitives des derniers oiseaux.

    TOUR DE va/x, /929-/936

    PAYSAGE SUR FOND DE MERENGUE

    DANS ta nuitsolitaire, la nuit d'un pleur de quatre siecles;dans ta nuit tombe au milieu de ces Hescomme un terrible ciel parsem d'ouragans;panni la canne asucre amere et le Noir qui ne seme pascar les cheveux de l'eau ne sont pas aussi longs;tout contre l'ombre acajou de ta chair :tamarin qui poussa entour de citrons acides;presque accol a ton rire de creur de noix de coco;face ala vieille blessure violette de tes levresqui laisse sourdre goutte agoutte comme un fleuve obscurle sang de tes paroles,pareils adeux lianes fennes enlacesdansons un merengue :un frntique merengue qui jamais ne s'acheve.

    - Quoi? Nous sommes indolents? Quoi? Nous n'appr-cions rien?

    Quoi? Nous n'aimons rien d'autre que le rhumet le hamac ou nous flemmardons en bnilant le tabacdu loisir dans les pipes d'argile mal cuitesque la misere pour nous conforter nous a donnes?

    29

  • Puede ser; no lo niego; pero ahora, entre tanto,bailemos un merengue que nunca ms se acabe,bailemos un merengue hasta la madrugada;entre ajes caribes de caricias robadacabe cielos ardidos de fuego de aguardientebajo una blanca luna redonda de cazabe.

    Que ya me estn urgiendo de caminos realeslos nsperos canelas de tus propios racimos,y no s de qu soles tropicales me vienentodas estas violentas viscerales urgenciasde querer cimarronas morbideces de sombra.

    - Que hay muchos que aseguranque aqu, entre nosotros,la vida tiene el mismo tamao de un cuchillo?Que nuestra gran tragedia como pas empiezadesde cuando aprendimos a tocar el bong?Que el acorden y el giro han sido los peoresconsejeros agrarios de nuestros campesinos?

    Puede ser; no lo niego; pero ahora, entre tanto,bailemos un merengue que nunca ms se acabe,bailemos un merengue hasta la madrugada :que un hondo ro de llanto tendr que correr siemprepara que no se extinga la sonrisa del mundo.

    - Que el machete no es slo en nuestras propias manosun hierro de labranza para cavar la tierrapequea del conuco, sino que muchas vecesse ha convertido en pluma para escribir la historia?

    Puede ser; no lo niego; pero ahora, entre tanto,bailemos un merengue que nunca ms se acabe,bailemos un merengue hasta la madrugada:que ya no sern slo tus manos olvidadasdos sonmbulas rutas de futuras vendimiassobre una tierra brava;

  • FRANKLIN MIESES BURGOS

    Peut-etre; je ne le nie pas; mais, maintenant,dansons un merengue qui jamais ne s'acheve,dansons un merengue jusqu'au petit matin;anotre aj{ cariben de caresses volespeuvent se meler des ciels brls au feu de l'alcoolsous une lune blanche et ronde de cassave.

    Car voici que me pressent vers des chemins royauxles nefles brun cannelle de tes propres grappes,et je ne sais de quels soleils tropicaux me parviennenttoutes ces violentes urgences viscralesqui me poussent aux morbidits de l'ombre en marronnage.

    - Quoi? Beaucoup affirment qu'ici,chez nous,la vie a la dimension meme d'un couteau?Que notre immense tragdie comme pays commenceal'poque ou nous avons appris les rythmes du bong?Que l'accordon et le giro ont t les piresconseillers agraires de nos paysans?

    Peut-etre; je ne le nie pas; mais, maintenant,dansons un merengue qui jamais ne s'acheve,dansons un merengue jusqu'au petit matin :car un profond fleuve de pleurs devra toujours coulersi l'on ne veut pas voir s'teindre le sourire du monde.

    - Quoi? La machette entre nos mains n'est pasqu'un outil pour travailler le carr de terredu conuco, elle est tres souvent devenuela plume qui crit l'histoire?

    Peut-etre; je ne le nie pas; mais, maintenant,dansons un merengue qui jamais ne s'acheve,dansons un merengue jusqu'au petit matin :car tes mains oublies ne seront pas uniquementdeux routes somnambules de vendanges futuressur un sol farouche;

    31

  • ahora te daremos otras maternidadesfecundas de distintas races verticales.

    - Que fuimos y que somos los mismos marrulleros,los mismos reticentes del pasado y de siempre? Que dentro de la escala de los seres humanoshay muchos que suponen que nosotros no vamosms all del alcance de un plato de sancocho?

    Puede ser; no lo niego; pero ahora, entre tanto,bailemos un merenguede espaldas a la sombra de tus viejos dolores,ms all de tu noche eterna que no acaba,frente a frente a la herida violeta de tus labiospor donde gota a gota como un oscuro rodesangran tus palabras.

    Bailemos un merengue hasta la madrugada :i El furioso merengue que ha sido nuestra historia!

    TRPICO INTIMO. 1930-1943

  • FRANKLIN MIESES BURGOS

    nous allons te donner d'autres maternitsfcondes de diverses racines verticales.

    - Quoi? Nous n'avons t et nous restons les memestrouble-fete,

    les memes rticents d'hier et de toujours?Quoi? Dans la pyramide des etres humainsbeaucoup supposent que nous n'allons pas plus loinqu'une assiette de sancocho?

    Peut-etre; je ne le nie pas; mais, maintenant,dansons un merenguele dos tourn au spectre de tes vieilles douleurs,au-delit de ta nuit ternelle et sans fin,affrontant la blessure violette de tes lcvresqui laisse sourdre goutte it goutte comme un fleuve obscurle sang de tes paroles.

    Dansons un merengue jusqu'au petit matin :le frntique merengue qu'a t notre histoire!

    TROPlQUE INTIME, 1930-1943

    33

  • IIAY UN rAIs EN EL MUNDO

    HAYun pais en el mundo

    colocadoen el mismo trayecto del sol.Oriundo de la noche.

    Colocadoen un inverosmil archipilagode azcar y de alcohol.

    Sencillamenteliviano,

    como un ala de murcilagoapoyado en la brisa.

    Sencillamente.:claro,

    como el rastro del beso e.:n las solterasantiguas

    o el da en los tejados.Sencillamente

    frUlal. Fluvial. Y material. Y sin embargosencillamente trrido y paleadocomo una adolescente en las caderas.

  • PEDRO MIRNt LE 3 JUlN 1913 A SAN PEDRO DE ,MACOR/S, FILS D'UN OUVRIER MtCANICIENCUBA IN ET D'UNE PORTORICAINE. AVOCAT. IL S'OPPOSA A LA DICTATURE DETRUJlLLO ET DUT SE RtFUGIER A CUBA EN 1944. EN 1947, IL PARTICIPA AL'EXPtDlTlON MANQUeE DE CAYO CONFITES CONTRE LA DICTATURE, DEVENANTCONSEILLER L1TTtRAIRE DE L'IMPRIMERIE NATlONALE DE LA HAVANE APRES LETRIOMPHE DE LA RtVOLUTION. RENTRt DANS SON PAYS EN 1968, IL ENSEIGNEL'EsTHETIQUE A L'UNIVERSlTt AUTONOME DE SANTO DOMINGO. CE POETEENGAGt EST, AVEC LE CUBAIN NICOLAS GUILLEN, LE CHANTRE TOUR A TOUREBLOUI ET VIOLENT DE LA BEAUTE ET DE LA DETRESSE DES ANCIENNESANTILLES ESPAGNOLES. SON RECUEIL IL EXISTE EN CE MONDE UN PAYS, PUBLlEEN 1949 ET PLUSIEURS FOIS REEDITE AU MEXIQUE (1955) ET A SAINT-DOMINGUE(1962, 1968), EST UNE CEUVRE TRES POPULAIRE EN AMERIQUE LATINE. ELLECONSTITUE SANS DOUTE LA MEILLEURE INTRODUCTlON AU PA YSAGE ET AL'HOMME DOMINICAINS. AUTRES RECUEILS: CONTRECHANT WALT WHITMAN(19B), POEMES DU BON AMOUR (1969), REQUIEM POUR DES PAPILLONS (1969),YOYAGE DANS LA FOULE (1971).

    IL EXISTE EN CE MONDE UN PAYS

    IL EXISTEen ce monde un pays

    placsur la trajectoire solaire,Originaire de la nuit.

    Placdans un incroyable archipclde sucre et d'alcool.

    Na'ivementlger,

    comme une aile de chauvc-sourispose sur la brise,

    Na'ivementclair,

    comme la trace du baiser sur le visagedes vieilles filIes

    ou le jour sur les toits,Na'ivement

    fruitier. Fluvial. Et matriel. Et cependantna'ivement torride et pelotcomme les hanches d'une adolescente.

    35

  • Sencillamente triste y oprimido.Sinceramente agreste y despoblado.

    En verdad.Con tres millones

    suma de la viday entre tanto

    cuatro cordilleras cardinalesy una inmensa baha y otra inmensa baha,tres pennsulas con islas adyacentesy un asombro de ros verticalesy tierra bajo los rboles y tierrabajo los ros y en la falda del montey al pie de la colina y detrs del horizontey tierra desde el canto de los gallosy tierra bajo el galope de los caballosy tierra sobre el da, bajo el mapa, alrededory debajo de todas las huellas y en medio del amor.Entonces

    es lo que he declarado.Hay

    un pas en el mundosencillamente agreste y despoblado.

    Algn amor creerque en este fluvial pas en que la tierra brota,y se derrama y cruje como une vena rota,donde el da tiene su triunfo verdadero,irn los campesinos con asombro y aperoa cultivar.

    cantandosu franja propietaria.

    Este amorquebrar su inocencia solitaria.

    Pero no.y creerque en medio de esta tierra recrecida,

  • PEDRO MIR

    Oui, nalvement triste et opprim.Sincerement agreste et dpeupl.

    En vrit.Avec trois millions

    de vies au totalauxquelles il convient d'ajouter

    quatre montagnes cardinaleset une vaste baie et une autre baie non moins vaste,trois pninsules avec des Hes adjacenteset un tonnement de fleuves verticauxet de la terre sous les arbres et de la terresous les rivieres et sur les penteset au pied des collines et au-dela de l'horizonet de la terre tombant de la claironnade des coqset de la terre sous le galop des chevauxet de la terre sur le jour et sous la carte, autouret sous toutes les traces et meme au milieu de l'amour.Alors,

    ne vous l'avais-je pas annoncil existe

    en ce monde un paystout simplement agreste et dpeupl.

    Par amour on pourrait croireque dans ce pays fluvial ou jaillit la terrepour se rpandre et bruire telle une veine ouverte,et ou le jour est triomphe plnier,on voit les paysans heureusement surprisaller en chantant avee leurs outilscultiver

    une pareelle qui est leur bien.

    Cet amour briseraitSon innocence solitaire.

    Mais non.Et par amour on pourrait croireque sur ce sol sans cesse renaissant,

    37

  • donde quiera, donde rQedan montaas por los vallescomo frescas monedas azules, donde duermeun bosque en cada flor y en cada flor la vida,irn los campesinos por la loma dormidaa gozar

    forcejeandocon su propia cosecha.

    Este amordoblar su luminosa flecha.

    Pero no.

    y creerque donde el viento asalta el ntimo terrny lo convierte en tropas de cumbres y praderas,donde cada colina parece un corazn,en cada campesino irn las primaverascantando

    entre los surcossu propiedad.

    Este amoralcanzar su floreciente edad.

    Pero no.

    Hayun pas en el mundodonde un campesino breveseco y agrio

    muere y muerdedescalzo

    su polvo derrudo,y la tierra no alcanza para su bronca muerte.i OdIo bien! No alcanza para quedar dormido.Es un pas pequeo y agredido. Sencillamente triste,triste y torvo, triste y acre. Ya lo dije:sencillamente triste y oprimido.

  • PEDRO MIR

    partout, la ou des montagne~ roulent dans les vallescomme de fraiches monnaies bleues, la ou un petit boisdort en chaque corolle comme la vie en chaque fleur,les paysans s'en vont parmi les coteaux assoupisjouir heureux

    dans l'effortd'une rcolte qui est leur bien.

    Cet amour multiplieraitSa fleche lumineuse.

    Mais non.

    Et par amour on pourrait croireque la ou le vent harcele la terre intimeet en fait des lgions de cimes et de prairies,la ou chaque colline ressemble a un creur,dans chaque paysan les printemps qui s'avancent

    . chantentdans les sillons

    le droit de possder.

    Cet amour atteindraitson age d'or.

    Mais non.

    11 existeen ce monde un paysou le paysan phmeresec et amer

    meurt et mordpieds nus

    sa poussiere gisantesans meme avoir la terre pour sa mort inhumaine.coutez bien! Sans meme avoir la terre pour son demier

    sommeil.C'est un pays petit et agress. Simplement triste,triste et torve, triste et acre. le vous l'ai dit,simplement triste et opprim.

    39

  • No es eso solamente,.Faltan hombres

    para tanta tierra. Es decir, faltan hombresque desnuden la virgen cordillera y la hagan madredespus de unas canciones.

    Madre de la hortaliza.Madre del pan. Madre del lienzo y del techo.Madre solcita y nocturna junto al lecho...Faltan hombres que arrodillen los rboles y entonceslos alcen contra el sol y la distancia.Contra las leyes de la gravedad.y les saquen reposo, rebelda y claridad.y hombres que se acuesten con la arcillay la dejen parida de paredes.

    y hombresque descifren los dioses de los rosy los suban temblando entre las redes.y hombres en la costa y en los fros

    desfiladerosy en toda desolacin.Esto es, faltan hombres.

    y falta una cancin.

    Procedente del fondo de la nochevengo a hablar de un pas.

    Precisamentepobre de poblacin.

    Perono es eso solamente.

    Natural de la noche soy producto de un viaje.Dadme tiempo

    corajepara hacer la cancin.

    Plumn de nido nivel de lunasalud del oro guitarra abiertafinal de viaje donde una isla

  • PEDRO MIR

    Mais ce n'est pas tout.Les hommes manquent

    pour tant de terreo Autrement dit, les hommes manquentpour dnuder la cordillere vierge et pour la fconderapres quelques chansons.

    La tendre mere marachere.Mere du pain. Mere du tissu et du toit.Mere dvoue la nuit aupres du lit...Les hommes manquent pour flchir les arbreset les dresser contre le soleil, contre la distanceet les lois de la pesanteur.Pour en tirer repos, rbellion et clart.Les hommes manquent pour coucher avec rargileet faire jaillir des murs des entrailles fcondes.

    Des hommespour dchiffrer les dieux des fleuveset les remonter tout tremblants dans leurs filets.Des hommes sur la cote ou dans le froid

    des dfilset dans toute dsolation.Mais oui, les hommes manquent.

    Et manque aussi une chanson.

    Arrivant au fond de la nuitje viens vous parler d'un pays.

    Pour etre prcis, pauvreen population.

    Maisce n'est pas tout.

    N de la nuit je suis le produit d'un voyage.Donnez-moi le temps

    le couragede composer une chanson.

    Plumes de nid niveau de lunesant de ror guitare ouvertefin de voyage sur une He

    41

  • los campesinos no ti~nen tierra.Decid al viento los apellidosde los ladrones y las cavernasy abrid los ojos donde un desastrelos campesinos no tienen tierra.

    El aire brusco de un breve puoque se detiene junto a una piedraabre una herida donde unos ojoslos campesinos no tienen tierra.

    Los que la roban no tienen ngelesno tienen rbita entre las piernasno tienen sexo donde una patrialos campesinos no tienen tierra.

    No tienen paz entre las pestaasno tienen tierra no tienen tierra.

    Pas inverosmil.Donde la tierra brota

    y se derrama y cruje como una vena rota,donde alcanza la estatura del vrtigo,donde las aves nadan o vuelan pero en el mediono hay ms que tierra :

    los campesinos no tienen tierra.Y entonces

    De dnde ha salido esta cancin? Cmo es posible?

    Quin dice que entre la finasalud del oro

    los campesinos no tienen tierra?Esa es otra cancin. Escuchadla cancin deliciosa de los ingenios de azcary de alcohol.

    Miro un brusco tropel de ralesson del ingenio

  • PEDRO MIR

    les paysaos o'oot pas de terreo

    Criez tres fort au venl les nomsdes voleurs el de leurs tanieres.Ouvrez vos yeux sur un dsaslreles paysans o'oot pas de terreo

    Le venl soudain d'un poiog rapidequi s'arrele pres d'uoe pierrese fail blessure sur des yeuxles paysans n'ool pas de terreo

    Ceux qui la volent n'ont pas d'angesi1s 0'001 d'orbite entre les jambesni sexe sur une patrieles paysans o'OOl pas de terre

    N'onl pas la paix dans le regard.N'onl pas de lerre, pas de terreo

    Pays invraisemblable.Car lil ou la terre jaillil

    el se rpand el bruil comme une veine ouvertelil ou sa dimensioo est ceHe du vertige,la ou les oiseaux nagenl ou volent alors qu'au milieu mrneiI n'y a que la lerre :

    les paysans n'ont pas de terreoMais alots,

    celte chanson, d'ou vieot-elle1Cornrneot estoce possible? Qui

    affinne que daos la bellesant de I'or

    les paysans o'OOl pas de terre?C'est une autte chansoo. coulez celletres douce des raffineriesel de I'alcool.

    le regarde des rails, ltoupeau brutalc'est a la plantation

    43

  • sus soportes de v~rde aborigenson del ingenioy las mansas montaas de origenson del ingenioy la caa y la yerba y el mimbreson del ingenioy los muelles y el agua y el liquensoo del ingenioy el camino y sus dos cicatricesson del ingenioy los pueblos pequeos y vrgenesson del ingenioy los brazos del hombre ms simpleson del ingenioy sus venas de joven calibreson del ingenioy los guardias con voz de fusilessoo del ingenioy las manchas de plomo en las inglesson del ingenioy la furia y el odio sin limitesson del ingenioy las leyes caUadas y trislesson del ingenioy las culpas que DO se redimenson del ingenioveinle veces lo digo y lo dijeson del ingenio.. nueslroS campos de gloria repiten"son del ingenioen la sombra del ancla persislenson del ingenioaunque arrojen la carga del crimenlejos del puerlocon la sangre y el sudor y el salilreson del ingenio.

  • PEDRO MIR

    et tout ce vert d'ici qui les supportec'est ala plantation 'et les calmes montagnes originellesc'est a la plantationet la canne asucre et l'herbe et l'osierc'est ala plantationel les quais et l'eau et meme la moussec'est a la r antationet la route avec ses deux cicatricesc'est a la plantationet les petits villages virginauxc'est a la plantationet les bras de l'homme au creur simplec'est a la plantationet ses veines au jeune calibrec'est a la plantationet les gardes aux voix de fusilsc'est a la plantationet les taches de plomb aux ainesc'est a la plantationet la furie, la haine sans limitesc'est a la plantationet les lois muelles et leur tristessec'est ala plantationet les fautes qu'on ne pardonnec'est a la plantationje l'ai dit et je le dis et redisc'est a la plantation nos glorieux champs de bataille rpctcnt I c'est a la plantationdans l'ombre de l'ancre ils persistcntc'est a la plantationet meme si tres loin du port ils jettentla cargaison du crimcavec le sang la sueur et le nitratec'est encore pour la plantation

    1. Paroles de l'hymne national dominica in.

    45

  • y ste es el resultado.El da luminoso

    regresando a travs de los cristalesdel azcar, primero se encuentra al labrador.En seguida al leero y al picador

    de caarodeado de sus hijos llenando la carreta.y al nio del guarapo y despus al anciano serenocon el reloj, que lo mira con su muerte secreta,y a la joven temprana cosindose los prpadosen el saco cien mil y al rastro del salarioperdido entre las hojas del listero. Y al perfilsudoroso de los cargadores envueltos en su capade msculos morenos. Y al albail celestecolocando en el cielo el ltimo ladrillode la chimenea. Y al carpintero grisclavando el atad para la urgente muerte,cuando suena el silbato, blanco y definitivo,que el reposo contiene.

    El da luminoso despierta en las espaldasde repente, corre entre los rales,sube por las gras, cae en los almacenes.En los patios, al pie de una lavandera,mojada en las canciones, cruje y rejuvenece.En las calles se queja en el pregn. Apenassu pie despunta desgarra los pesebres.

    Recorre las ciudades llenas de los abogadosque no son ms que placas y silencio, a los poetasque no son ms que nieblas y silencio y a los juecessilenciosos. Sube, salta, delira en las esquinasy el da luminoso se resuelve en un dlar inminente.

    j Un dlar! He aqu el resultado. Un borbotn de sangre.Silenciosa, terminante. Sangre herida en el viento.Sangre en el efectivo producto de amargura.Este es un pas que no merece el nombre de pas.

  • PEDRO MIR

    Et le rsultat, le voici.Le jur lumineux

    qui rentre a travers les cristauxdu sucre, trouve d'abord le tacheron.Puis le coupeur de bois puis le coupeur

    de canneavec ses enfants qui remplissent la charrette.

    Puis l'enfant du vesou et le vieillard serein,montre au poignet, qui le regarde avec sa mort secrete,et la tres jeune filie se cousant les paupieresau cent millieme sac, esprant le salaireperdu parmi les feuilles du pointeau. Et le profilexsudant des chargeurs envelopps dans leur manteaude muscles bruns. Et le ma~on clesteposant en plein ciel la demiere briquede la chemine. Et le menuisier grisclouant le cercueil pour l'urgence de la mortquand retentit le blanc sifflet dfinitifdu grand reposo

    Le jour lumineux se rveille dans les dossans crier gare, il court parmi les rails,grimpe aux grues et se laisse choir dans les dpts.Dans les cours, c'est aux pieds d'une laveusemouille par les chansons que froufroutant il rajeunit.Dans les rues, qu'il se plaint dans le cri du marchandoSon pied s'avance-t-il, il malmene les creches.

    Le jour parcourt les villes ou pullulent les avocatsqui ne sont que plaques et silence, les poetesqui ne sont que brouillards et silence, et les jugessilence encore. 11 monte, saute, dlire aux coins des rueset de jour lumineux se change en dollar imminent.Un dollar ! Et voici le rsultat. Un flot de sangoSilencieux, radical. Sang bless dans le vent.Sang dans le produit si concret de l'amertume.Ce pays ne mrite pas d'ctre appel pays.

    47

  • Sino de tumba, fr~tro, hueco o sepultura.Es cierto que lo beso y que me besay que su beso no sabe ms que a sangre.Que da vendr, oculto en la esperanza,con su canasta llena de iras implacablesy rostros contrados y puos y puales.Pero tened cuidado. No es justo que el castigocaiga sobre todos. Busquemos los culpables.y entonces caiga el peso infinito de los pueblossobre los hombros de los culpables.

    y esta es mi ltima palabra.Quiero

    orla. Quiero verla en cada puertade religin, donde una mano abiertasolicita un milagro del estero.

    Quiero ver su amargura necesariadonde el hombre y la res y el surco duermeny adelgazan los sueos en el germende quietud que eterniza la plegaria.

    Donde un ngel respira.Donde arde

    una splica plida y secretay siguiendo el carril de la carretaun boyero se extingue con la tarde.

    Despusno quiero ms que paz.

    Un nidode constructiva paz en cada palma.y quizs a propsito del almael enjambre de besos

    y el olvido.

    HAY UN PAls EN EL MUNDO, 1949

  • PEDRO MIR

    Mais tombe, cercueil, trou,ou spulture.11 est certain que je l'embrasse et qu'il m'embrassemais que son baiser n'a qu'un gOlt de sangole sais qu'un jour, cach encore dans l'espoir,viendra avec son panier plein d'implacables coleres,de viasges crisps, de poings et de poignards.Mais prenez garde. Il n'est pas juste que le chatimenttombe sur tous. Cherchons les vrais coupables.Et que le poids infini des peuples s'abattentsur les paules des coupables.

    C'est lli ma derniere parole.le veux

    l'entendre. le veux la voir sur chaque portede religion, la 0-0 une main ouvertesollicite un mirac1e du bourbier.

    le veux voir sa ncessaire amertumela 0-0 dorment l'homme et le breuf et le sillonet 0-0 les reyeS s'amenuisent dans le germede quitude qu'ternise l'oraison.

    La 0-0 respire un ange.0-0 brole

    pale et secrete une suppliqueet 0-0 suivant l'orniere du chariotun bouvier s'teint avec la soire.

    Apresje ne veux plus rien que la paix.

    Un nidde batisseuse paix dans chaque paume.

    Et peut-etre concernant l'amel'essaim des baisers

    et l'oubli.

    lL EXISTE EN CE MONDE UN PAYS. 1949

    49

  • JUGUETE DEL CAAVERAL

    EL AZOCAR dc mi tierratiene sabores amargos...j los jornales son muy cortosy los abusos muy largos!

    El azcar dc mi ticrraticne sabores de hicl. ..al sudor que mal sc pagano se puede pedir miel.

    El azcar dc mi tierratiene sabores de sal...j la Antilla canta cn la -mocha"y sangra el caaveral!

    El azcar de mi tierratiene sabores dc rctama ...j el negro de sol a soly el blanco de sicsta cn cama!

    El azcar dc mi tierraliene colores muy hlancos...

  • RUBNSURON~ A LA VEGA EN 1916. AVOCAT ET PROFESSEUR DE DROIT A L'UNIVERSITAUTONOME DE SANTO DOMINGO, 'A I
  • j las angustias se refinany el ~over time" llena bancos!

    El azcar de mi tierratiene colores muy pardos...j las ganancias son del yanquiy del nuestro son los fardos!

    El azcar de mi tierrasabe lo mismo que yo,j que el de aqu sembr la caay el de all ... la cosech!

    En cada saco de azcary en cada caal de cortej est la garra de un fcary est la sombra del Norte!

  • RUBNSUROOn raffine les angoisses,l'over time emplit les banques!

    Le sucre de mon paysa de tres sombres couleurs...Les gains sont pour le Yankee,et pour nous, tous les soucis !

    Le sucre de mon paysa le meme gout que moi :Ceux d'ici sement la canneque ceux de ld-bas... rcoltent!

    11 Ya dans chaque sac,dans chaque range de cannel'apre griffe d'un Fugger,il y a l'ombre du Nord!

    53

  • CMO LLORARLA MUERTE DE UNA ROSA

    De donde todos los hombres que estn vivos quin sabe algo?Eclesiasts

    CMO llorar la muerte de una rosa,si los amaneceres han desdoblado el Mundo,y en la hierba que tiembla cerca de los rosalesse han quedado las albas vueltas gotas de agua?

    Slo desde la tierratienen brillo de mbar las estrellas.A la tierra amarga vuelvela lluvia del color de los rosales.

    Sentir como los musgos se asen a las piedras;hay un rencor en la brisa viajera!

    Hombres no han lloradoporque caen los hombres. Cmo llorar la muerte de una rosa?

  • AIDA CARTAGENA PRTALATNNI!E A MOCA EN 1918. DOCTEUR I!s LETTRES DE L'UNIVERSIT AUTONOME DESANTO DOMINGO. TUDES D'HISTIRE DE L'ART ET DE MUSOLOGIE A PARIS.PROFESSEUR A L'UNIVERSIT AUTONOME DONT ELLE DIRIGE LA REVUE DE LIT-TRATURE. CRITIQUE D'ART. ELLE FIT D'ABORD ENTENDRE SA VOIX FMININED'UNE GRANDE FRAlcHEUR DANS LE CHffiUR TRS MASCULIN DE LA POEslA SORPRENDIDA AVEC VEILLES DU REvE (1944) ET DU REVE AU MONDE (1945). CODIRECTRICE DE LA ISLA NECESARIA, ELLE A PUBLI SOUS CE SIGNE DES POMES PLUSHERMTIQUES ET NON DPOURVUS D'AGRESSIVIT: MON MONDE LA MER (1953\ET UNE FEMME EST SEULE (1953). FONDATRICE DE LA REVUE BRIGADES DOMINICAINES (DCEMBRE 1961-MARS 1963) ET DE LA COLLECTION " BALUARTE", L'UNEET L'AUTRE DESTINES A MENER UN COMBAT LITTRA1RE CONTRE LA DICTA-TURE, ELLE CRIT ALORS UNE POSIE CONTESTATAIRE O ELLE EXPLORE AVECUN HUMOUR CORROSIF LES PROBLMES DU QUOTIDIEN INDIVIDUEL AFFRON-TANT LA RALITI! FAMILIA LE OU COLLECTIVE : LA VOIX DLlEE (1962), LA TERRECRITE(1967). AUTRES LIVRES: YANIA TIERRA, POME DOCUMENT (S.D.) ET ESCAL1ERPOURLECTRE, ROMAN (1970).

    COMMENT PLEURERSUR LA MORT D'UNE ROSE

    De Id ou tous les hommes sont vivants, qui sait quoi que ce soit?L'Ecclsiaste

    COMMENT pleurer sur la mort d'une rosesi les petits matins ont ddoubl le Mondeet si sur l'herbe qui tremble au pied des rosiersles aubes sont restes changes en gouttes d'eau?

    De la terre, et vues d'elle seulement,les toiles ont un clat d'ambre,Et la pluie, a la terre amererevient avec la couleur des rosiers,

    Sentir eomment la mousse ala pierre s'agrippe;quelle rancreur la brise abrite en son voyage!

    Si l'homme n'a pleurparee que l'homme tombe,Comment pleurer sur la mort d'une rose?

    55

  • LA TIERRA ESCRITA

    1

    AYER a la diez visit el cementerio con dos nias.Es un deber de amor de lo ms cruel.Las nias que no saben cunto cuesta la muertese entusiasmaron mirando "las casitas donde viven los

    muertos".- Ah, - dijo una - qu lindas para jugar muecas!Era un cementerio planificado :Calles - rboles recortados - flores - tres jardineros - seispolicas - dos porteros - cuatro enterradores - albailes - va-rias prostitutas buscando su comercio - agua - luz - tlfono- un administrador - escribientes, sanitarios en diferentespartes dispuestos...Un cementerio es una oficina de Relaciones Pblicaspara negociar la ltima tierra.Pobres y ricos: Todos muertos! 1Nombres y fechas. ESA LA TIERRA ESCRITA.

    11

    DESPUS de papa, de m, de mis hermanos carnales.De sus descendientes. De mi vecindario.De todo mi pueblo. De mi pas entero.De la gente que puebla el mundo ahora.Despus slo se recoger el polvo de la tierra.Estrategia terrible contra el hombre :Se ver un hormiguero devorando gusanos.Luego ni gusanos tampoco 1, porque ignominiosamenteseremos el perfecto, el animal abono que sostendr esta Isla.Seora doa Isla.

  • AIDA CARTAGENA PORTALATIN

    LA TERRE ECRITE

    HIER a dix heures je suis alle au eimetiere avee les deuxgamines.

    Ce devoir d'amour est des plus crucis.Les tilleHes qui ne savenl pas combien la mort esl chose dureont battu des mains en regardant ( les petles maisons o! vi-

    vcnt Ics morts )J.- Ah! a dit rune. Quelles jolies maisons peur jouer a la pou-

    pe!C"lait un cimeliere planifi :Des alles - des arbres bien laitls - des lleurs - trois jardi-niers - six policiers - deux gardiens - qualre fossoyeurs - des

    ma~ons - une poignc dc proslitues faisam le picd de grue -de I'eau - de la lumierc - le llphone - un administrateur -des seertaires. des sanitaires id el IL.Un cimeliere est un bureau de Relations publiquespeur vendre el acheler l'uhime coin de terrc.Pauvres el riches : IOUS morls!!Noms el dales. C"UT LA TERRE tCRETE.

    11

    ApRes papa. Apres moi el mes freres par le sangoApres leurs descendants. Apres mon voisinagc.Apres tout mon village. Apres lout mon pays.Apres les gens qui peuplent le monde aujourd'hui.Apres, on ne recueillera que la poussiere de la terreoOstratgie lerrible aI'eneontre de l'homme;on yerra une fourmiliere dvoranl des versoEt puis, fini, meme les vers : ignominieuscmentnous serons I'animal parfail, I'animal-engrais qui nourrira

    celle le.Distingue madame Mon tle.

    57

  • 111

    ESTE poco de lodo que cae de entre mis dedosson las manos de un ordeador. Muri sin saber Hilarioque la leche es del color de la PAZ.Mientras me deshago de Hilario lodo-tierra me apego am.Mi estancia en el pas de los vivos no ha sido un gran nego

    cioHe soportado mis viejas races

    porque, al venir,no se para que deba estar viva.Posiblemente para descubrir al ms sencillo, al ms humilde,al ms deseoso de traspasar el bien.(Recuerdo que lo encontr en un Manicomio.)He dormido vecina de perversos. De Poetas. De pedantes.Cerca del dirigente de un partido poltico.He recibido clases de poesa por la Televisin. j Pero no!No? No. No quiero morir como Fulanita Gautier.Ahora las tuberculosas fallecen rosadas, en cmara lenta,sin flores, sin el pariente de turno,soando.conel autobs de los, dOJ;ningos.

    Este abandono, ay, cunto abandono!, y la tierra girando,girando como la aguja de un reloj de pnduloque tena en mi pueblo de Mocaun negociante llamado Sadik, nacido en Estambul.

    LA TIERRA ESCRITA, 1967

  • AIDACARTAGENA PORTALATiN

    111

    CE PEU de boue lombant d'entre mes doigtsest mains de trayeuse. El Hilario est mort sans savoirque Je lait a la couleur de la PAIX.TaDdis que je me dbarrasse d'Hilario boue-Ierrc je m'atlache

    a moi-mme.Moo sjour au pays des vivants n's pas t une superbc affai-

    ".J'ai support mes vieilles racioes

    car, en venanl id,je De sais pas pourquoi je dais clre vivan!e.Probablement pour dcouvrir mon semblable le plus simple,le plus humble,le plus soucieux de transmetlre le bien.(le me souviens I'avoir trouv dans un Asile d'alins.)J'ai dormi act des perverso Des poeles. Des snobs.Aupres du dirigeant d'un pani polilique.J'ai reyu des leyons de posie a la TJ. Mais non!Non? Non! le ne vcux pas mourir comme Margueritc Machin.Maintenant les lubardes meuren! le tcin! rose, en chambre

    len le,saos neurs ni parent de scrvice,en rvanl au bus du dimanche.

    Cel abandon, ah! toul cel abandon! et la lerre qui loumeet toume toume comme l'aiguille de l'horlogequ'avait dans mon village de Mocaun cornmen;aDt du nom de Sadik, nalif d'lslanhul.

    LA TERR[ tCRITt. 1967

    59

  • ADEMS, SON

    ADEMs, son muchos los humildes de mi pueblo.Yo escrib sus nombres sobre los muros, pero no los recuerdo.Yo rescat su corazn de la carcoma y el olvido, pero no s

    dndequed la sangre coagulada, ni'si vino familiar algunoa limpiar la mancha que haba sobre el duro tapiz de la noche.Yo los bese, y mi sculo fuc como tilde sonora imparsobre su frente. Porque an despus del amorellos eSlaban solos sobre la tierra.

    Son muchos los hombres humildes, las mujeres humildes.Yo vi surgir sus rostros como bayonetas al sol de octubre.Yo palp sus torsos morenos y relucienlescuando emergan de los ros. Yo vi, por una vez,pero volv la cara atrs, los senos de las doncellas.Yo conoc los nios desnudos, nios despiertos y virginales

    como la primavera,y sent como se hinchaba el hambre en sus cuerpos plebeyos,

  • FREDDY GATN ARCE1'11 LE 21 MAIIS 1920 A 1M. PEDRO DE MACORIS. HilE DOMINICAIS. MERE POR-TOIUCA]",E. DOCTEUR EN oROIT DE 't:UNlvEMiilTt DE S"PTO DOMINGO EN 19.~.fONO"TEUll ET DIRECTEUR DE lA Rl!VUE ET DES fDITIONS LA /'(JEsIA SORPREN-DIDA. DlltECTEUR DE EL NACIONAL DE AHORA! DE 1966 19U. ,o.PRU UN'UMIElt ESSA! O'ECRJTURE AUTOMAT1QUE DAN! VL/A (19ul. 11. ... CO';'SACRf.SON aUYIlE T"NTOT A IIEfl.f.TER SES INQUIETUDES SOCIAI.E5. TANTOl A INTEItPRJ'.Tf.R, SElON MANUEL RUEDA. LES GRANDES EI'IGMES DE DIHI ET DE1.1\ CItE....T10N. ETABLlSS.o\NT UN NOUV[AU PARADlS POllR L'NOMME . PRl.'1CIPAUX RECUEILS: LA Lic;[/oIDE DE LA FIHE (l96h V/HACED/SE 11966). I/ETIUITEvEIIS L4 LVIII/ERE. 1'OI.S/I: J9J979 ('980), DE GlJERIlES f.T O"A/II(lrIItS (l910l. t:1AIIEe HIER 1AIIT DE lE/41'$ {l98 1), tE COUCHANTllllBh CHANrs CO/tlMUNS (198l1.EH P,lSSANT El AUTttES f'Oil>lES (l9Ul.

    ET PUIS. ILS SDNT

    & PUlS, ils SOn! nombrcux Ics humblcs de mon peuple.rai crit leurs noms sur les murs saos gardcr Ieur mmoirc.J'ai anach Ieur ereur aux vers et a I'oubli mais jc oe sais pas

    ose tient eur saog coagul, ni si quelqu'un dc !cur (amil1eest venu neHoyer la tachc qu'iJ y avait sur le dur tapis de la

    nuil.Je les ai embrasss, et mon baiscr n'a l quc vclillc sonoresur leur front. Puisquc meme apres ramouri1s taient sculs sur eeHe tcnc.

    lis sont nombreux lcs humbles, hommes el (cmmes.J'ai vu Ieurs visages surgir eoromc dcs bai'onnelles SOtlS le

    solcil doetobre.rai palp leurs torses bruns qui bril1aienlquand iJs mergeaienl des rivieres. J"ai vu, une fois sculernent,mais fai tourn la tele, les seins des jeuncs filies.rai rencontr Ics enfanls nus, veills, virginaux comme le

    printempsel fai scnli eornment la fairo cnOail leurs corps de fils du

    pcuple,

    61

  • lo mismo, casi lo mismo, que siento elevarse la madurezal mordcr un fruto.

    Yo escrib los nombrcsde los humildes sobre los muros, pero no los recuerdo.Yo slo s que muchos murieron alzando los brazospara atrapar el cielo, pero cayeron sin nombre,cayeron sin piernas, cayeron sin sexo ni esperanza. Cayeron.No tenan siquiera una flor o una lanza. Solosrodaron con sus tumbas desconocidas, con sus huesos anni-

    mos.

    Pero dejaron sus almas mondas flotando por los aires.Las almas que se agolpan en las sangres de las generaciones,

    y corren.Corren a ratos, porque la noche est ah. Se atisban a ratos,porque la noche est ah. Desaparecen luego,desaparecen como esas lgrimas de abuelosecadas al descuido con el dorso de la mano.

    Son muchos los humildes de mi pueblo.Yo escrib sus nombres en las tablas de palma de los bohosy en las vigas alabeadas de las mansioncs. Pero yo no recuerdoen qu savia encendida y dura de los artesonadosse demor la inicial de aqul, el apellido de ste, o la letraque hace inteligible la epopeya. Tal vez las slabasvagan por los cimientos profundos, ennegrecidos cual racesen las que ya la tierra ha perdido su ntima frescura,en las quc ya el corazn no tiene su latido jocundo.

    Ahora no hay promesa en la casa dc campo,porque se ha ido el viento de las enredaderas.Ahora ya no hay huella del vuelo de los pjaros,

  • FREDDY GATN ARCE

    10ut comme, ou presque, si Je mords un fruitje sens s'lever la maturit.

    1'ai crit les nomsdes humbles sur les murs sans garder leor mmoire.le sais seulement que beaucoup sont morts les bras levspour attraper le ciel, mais qu'ils sont tombs anonymes,qu'ils sont tombs sans jambes, tombs sans sexe ni espoir.

    Qu'i1s sont tombs.lis n'avaient pas mme une fleur. Pas une lance. Seuls,ils ont roul au sol avec leurs tombes inconnucs, avec leors os

    d'tres sans nomoPourtant ils ont laiss leurs ames pures f10ttant dans !'air.Leurs ames qui se pressent dans le sang des gnrations, et

    qui y coulent.Par moments seulement, car la nuit est prsente. Y rusant par

    momentscar la nuit est prsente. Avant de disparaitrc,de disparaitre comme ces larmes de !'aleulngligemment sches du revers de la main.

    lis sont nombreux les humbles de mon peuplc.1'ai crit leurs noms sor les murs de palmes des bohoset sur les poutres gauchies des riches maisons. Mais je ne sais

    plusdans quelle seve ardente et dure d'un plafond sculptse sont attards l'initiale de celui-Ia, le nom de celui-ci, ou

    bien la lettrequi rend intelligible l'pope. Peut-tre les syllabeserrent-elles au plus profond des assises noircies telles des

    racinesou la terre a dja perdu son intime fraicheor,ou le creur n'met plus son joyeux battement.

    La promesse n'est plus dans la maison des champscar le vent a quitt le lierre qui l'ornait.11 ne reste plus trace du vol des oiseaux

    63

  • porque se ha ido el viento. Pero yo no estoy soloen mi hogar de maderas. Aqu estn los humildes,dulces y potentes como los brotes. Aqu no hayun solo extranjero a estos testimonios estantes,a estas puertas y a estas ventanas que se echan sobre nosos-

    tros.Aqu estamos todos, y estn los nombres que escrib sobre

    los muros.Aqu est su obligante vida buscndonos el corazn paso a

    paso,como un diente de fuego que crece bajo la lengua.

    Son muchos los humildes de todas las razas y de todos loscredos.

    Son muchos los que abandonaron el silencio y la soledadpara no estar horadados y fros en medio de los hombres.Porque todos saben que por su boca hablar la tierraque mordieron al nacer. Porque todos saben que no se puede

    morirsin dejar una brasa como un palpo bravo en el lomo de un

    potro.y yo escrib sus nombres sobre los muros,pero no los

    recuerdo.Adems, son muchos los humildes de mi pueblo.

    EN LOS MUSEOS

    EN LOS museosSe encuentran objetos, reliquias y timbresDe hombres ilustres

    peroNo las malas conciencias ni los crmenes.

  • FREDDY GATN ARCE

    car le vent est parti. Mais je ne suis pas seuldans mon foyer de planches. rai pres de moi les humbles,doux et forts comme les bourgeons. 11 n'y a pas icide personne trangere aces tmoignages constants,aces portes et aces fenetres qui se jettent sur nous.Et nous voici au grand complet. Voici les noms que j'ai crits

    oui, sur les murs.Et voici leur vie exigeante qui pas apas cherche nos cceurscomme une dent de feu qui grandit sous la langue.

    Ils sont nombreux les humbles de toutes races et confes-sions.

    Ils sont nombreux ceux qui ont abandonn le silence et lasolitude

    pour ne pas rester froids et transpercs parmi les hommes.Car tous savent que par leur bouche la terre qu'ils mordirent

    en naissantparlera. Car tous savent qu'on ne peut pas mourirsans laisser une braise comme un palpe vorace sur la croupe

    d'un poulain.J'ai crit leurs noms sur les murs sans garder leur mmoire.Et puis, ils sont nombreux les humbies de mon peuple.

    DANS LES MUSES

    DAN5 les musesOn trouve des objets, des reliques et des effigiesD'hommes illustres

    maisNi les crimes ni les mauvaises consciences.

    65

  • Est el vuelo de los incendiosy no las carroas y terreros de las auras.Estn los unifonnes olorosos a naftalinaDe los hroes

    pero no sus polillas,Ni las imprecaciones, negocios turbiosE injusticias de sus dueos.

    Estn los sablesy la voz estentrea de la polticay no el acorden, ni la tambora ni la giraDe las juergas,

    ni los higos vergonzososDe las tripas de los Estados invasores.

    TampocoEstn los escenarios, las galleras, los aguardientes,Ni las edades nutricias con que les toc vivirA los actoresDurante sus valentas y represalias,

    porqueHay que hacer en edades propiasy nunca antes ni despusPara que as ellistan el recuerdo y la promesaEn remansos, remolinos, chorreras,En el pasado y las anticipaciones.

    EL H)filifiTE. 1982

    NADIE SABE

    N ADJE sabe hasta dnde se hunde la muerte en la fosa;si est encima o debajo de los cadveres,o en los puntos de corrupcin de los cuerpos;

  • FREDDY GATN ARCEnya 111 renvol des incendiesMais ni les charognes ni les tumulus des urubus.11 y a la les uniformes des hrosEt leur odeur de naphtaline

    mais non leurs mites,Ni les imprcations, les affaires louches,Les injustices de leurs possesseurs.

    11 Ya la les sabresEt la voix de stentor de la politiqueMais ni raccordon ni le tambour ni les maracasDes nuits de bringue,

    ni les figues honteusesDes tripes des tats envahisseurs.

    Et pas non plusLes dcors, les gallodromes, les alcools,Ni les poques nourricieres que vcurentLes acteursDurant leurs courageux exploits, durant leurs reprsailles,

    car11 faut agir a son poqueEt jamais avant ni apresSi l'on veut que le souvenir et la promesse existentEn eaux dormantes, remous, trombes soudaines,Dans le pass et dans les anticipations.

    LE COUCHANT. 1982

    NON NUL NE SAIT

    NON, nul ne sait jusqu'ou la mort s'enfonce dans la fosse;si c'est sur ou sous les cadavres,ou aux endroits ou pourrissent les corps;

    67

  • o si ella queda a ras de tierra, entrelos supervivientes;

    o si cuando cesa el pulsoLa muerte asciende en busca de mutaciones

    por los cuales multiplicarse y prolongarseen los espacios.

    Tampoco se sabe, por estas dudas,Si ella es ruina o magnificencia absoluta,Si busca destruir seres y obras, o si en cambio

    se parea al amoren el sepultado de tumo o en sus deudoso en otros annimos hombres, mujeres y nios.

    Alguien debe explicar, de todos modos, las diferenciasentre los restos que estn en mausoleos y osarioso a campo raso.

    Pues hace mucho tiempoQue omos que todos somos iguales ante la muerte.

    CANTOS COMUNES, 1983

  • FREDDY GATN ARCE

    Ou si elle se maintient a ras de terre,parmiles survivants;

    ou si lorsque le pouls cesse de battreLa mort monte en quete de mutations

    grace auxquelles se multiplier et se prolongerdans les espaces.

    On ne sait pas non plus, a force dedouter

    Si elle est ruine ou magnificence absolue,Si elle cherche adtruire les etres et les reuvres ou si, tout au

    contraire,elle s'associe a I'amourdans la mort de service ou ses proches parentsou dans d'autres anonymes, hommes, femmes et enfants.

    Quelqu'un, quoi qu'U en soit, doit expliquer les diffrencesentre les restes abrits par les mausoles et les ossuairesou ceux qui n'ont de spulture.

    11 y a trop longtempsqu'on nous rpete que nous sommes tous gaux devant la mort.

    CHANTS COMMUNS, 1983

    69

  • CANCIN DEL ANTIPUERTO

    CADA viaje es una herida:la quilla sobre la mary la hlice en el viento.El aire de las aldeastiene derecho a dormiry la piel azul del marno debera ser rayada.

    Cada viaje es un dolorque se divide en dos partes:la que se queda esperandoy el que cantando se aleja...j La ciudad de nuestro sueoera mucho ms hermosaque la ciudad de verdad!

    Cada viaje es una espada.Su filo corta la flordelicada del misterioy puede arrancar un dala raz de la poesa.

  • ENRIQUILLO ROJAS ABREUN~ EN 1920. COSMOPOLlTE PAR SES FQNCTlONS DE DIPLOMATE, IL TIRE LA LECONDE SES EXP~RIENCES. HUMANISTE, IL SAIT FUSTlGER AVEC HUMOUR ET TEN-DRESSE LES D~FAUTS D'UNE PARTIE DE SON PEUPLE A LAQUELLE IL S'ASSIMILE:INDOLENCE, ~LANS L1B~RATEURS ABANDONN~S AVANT D'~TRE MEN~S A TERME,Il~VERIES ID~ALlSTES PARALYSANT L'ACTlON, SENSUALIT~ AMENUISANT LAVOLONT~ DE CHANGEMENT. DEUX DE SES L1VRES ONT ~T~ TRADUITS ENPRANCAIS : ANTIPORT (TRADUCTION CLAUDE COUPPON, PARIS. 1966) ETPARABOLE DU VOYAGE (TRADUCTlON MARCEL HENNART, BRUXELLES, 1967).AUTRE RECUEIL : APPRENTI DE DIEU (1974).

    CHANSON DE L'ANTIPORT

    TOUT voyage est une blessure :la quille sur la meret I'hlice dans le ventoL'air des villagesa le droit de dormiret la peau bleue des mersne devrait pas etre raye.

    Tout voyage est une douleurqui se divise en deux parties :I'une qui reste dans I'attente,I'autre qui s'loigne en chantant...La ville de nos reveriestait beaucoup plus belleque la ville relle !

    Tout voyage est une pe.Son tranchant coupe la fleurdlicate du mystt~reet peut arracher un jourla racine de la posie.

    71

  • En todo viaje del hombrelo que importa es navegar.Yo soy el navegador,pero soy el antipuertoque no quiere llegar nunca.

    El viaje es mejor que el puerto.Llegar es matar un sueo.Por eso el viaje mejores el viaje siempre nuevodel que se queda en la orillasoando con los navos,o el viaje del solitariohacia el fondo de su alma:nica ciudad de oroque puede alojar a Dios.

    Cuando parto siempre sque el mar es mejor que el .faroy que al final volver,con mis espaldas cansadasy un pliegue ms en la frente,a or de nuevo en la vidacantar el pjaro azulen la ventana de mi madre.

    ESTAMBUL, 1960

    SOLEDAD DE LA pOEsA

    y A S bien que un poemano es una letra de cambio,ni vale para algunos

  • ENRIQUILLO ROJAS ABREU

    Dans tout voyage de l'hommenaviguer est ce qui compte.Moi je suis navigateur,tout en tant l'antiportqui ne veut pas arriver.

    Le voyage vaut mieux que le port.Arriver c'est tuer un reve.Le meilleur voyage est doncle voyage toujours nouveaude qui reste sur la riveen revant, oui, au navire,ou le voyage du solitairevers le fond de son ame :unique ville d'orqui puisse abriter Dieu.

    Quand je pars, je sais toujoursque la mer vaut mieux que le phareet qu'a la fin je reviendraiavec le dos plus fatiguet une ride de plus au front,entendre anouveau dans la viechanter l'oiseau bleual la fenetre de ma mere.

    ISTANBUL, 1960

    SOLITUDE DE LA POSIE

    JE SAIS bien qu'un poemeo'est pas une lettre de change,et que la feuille de papier

    73

  • la boja de papelen que fue escrito,y que esos mismos bombresque ban puesto precio al trigo'1 maana querrndeclarar monopoliobasta la brisa de la primaverao cobramos entradapor contemplar el crepusculo,ban becbo que la barinasea enemiga del pany los poetas seandistintos a los panaderos.(Quien bace el pan a vecescanta sobre la harina.Dios cant sobre el barroantes de hacer al hombre.)

    En este mundo nuestrodonde la rosa tiene ya cotizaciny la electricidad mat la bellezade las lmparas de quinqu(EdisoD estrangula al pobre Bcquery earuso ya ni se quejadesde su jaula la victrola),el timbre suprimelas piernas de las doncellasy los IiDOlipistl.s sustituyena la pluma de ganso,hay todava fotgrafosque suspiran por el daguerrotipo,mientras la Poesacomienza a envejecersin haber puesto un pieen las casas de cambioy se mantiene orgullosarnente",la

  • ENRIQUILLO ROJAS ABREU

    sur laquelle on I'a griffonn';oe vaut rieo pour certains.et je sais que ces memes bornmesqui ont fix le prix du blet qui voudroDt demainmettre sous monopolela brise du priotempsou nous vendre un billet d'entreplur contempler le crpuscule,oot fait que la farineest l'ennemie du pain,OOl fait que les poetessoot diffrents des boulangers.(Qui fait le paio, parfoischaute sur la farine.Dieu a bien chaot sur la boueavant de crier I'hornme.)

    Oaos ce monde, le D()tre,0\1 la rose a dja sa cote en bourseet 0\1 l'Jectricit a tu la beautdes quinquets(Edison trangle le pauvre Bcqueret earoso De se plaiDt plusdans sa cage du pbooograpbe),la sonnette supprimeles jambes des jeunes filieset les linotypistes remplacentla plume d'oie,il existe encore des pbolograpbesqui soupirent apres le daguerrotype,landis que la Posiecornmence avieillirsaos avoir mis les piedsdaos tes maisoos de changeet qu'elle se maintient orgueilleusementseule

    7S

  • como las artistas retiradaso como ese hombreque no quiere ir al cineporque tiene aoranzasdel circo de la infanciay prefiere pactarcon el silencio de los parques.

    Pero es bueno saberque hay un da en que el frutono es propiedad del rbolni el verso es del poetasino del que lo lee,y es seguro que ahoraal otro lado del mundo,hay una muchacha,que no conoceremos,leyendo algn poemacon sus ojos oblicuosen un pas de seday de cerezos.

    SANTO DOMINGO, DICIEMBRE DE 1963.

    A UNA MUCHACHA ALONDRA

    ME ACABA de llegartu carta azul,tu carta color de telegramaen esta orilla tristedel Domingo en Pars,donde slo me alimento de recuerdos

  • ENRIQUILLO ROJAS ABREUcornme les artistes en retraiteou cornme eet homrnequi ne veut pes alter au cinmai cause de ses nos18lgiesdu cirque de l'enfanceet qui prfere pactiser.vec le silence des pares.

    Mais iI est tres doux de savoirqu' existe un jour ou le fruitn'est plus le bien de l'arbre,ni le vers celui du paCtemais de celui qui lit,et il est sur que maintenant,i l'autre baut du monde,iI se trouve une filieque jamais nous De connaitronset qui lit un poi:me.vec ses yeux obliquesdaos un pays de saieet de cerisiers.

    SANTO DOMINOO. Dl!.CI!1oI8RI! 1963

    A UNE JEUNE PILLE ALOUETTE

    JE VIENS de recevoir18 leure bleue,la lettre eouleur de tlgrammesur ceUe rive tristedu dimanche i Patis,ou je me nourris seulement de sauvenirs

    77

  • como un animal ciegoy apaleadoque roe el hueso de su soledaden medio de otros ochomillones de soledades.

    A esta hora de la tardecuando los tuberculosos sientencorrer por sus espaldaslas manos mitad hielomitad llamadel escalofrioy en su memoria se alargala columna de humo txicode las chimeneasy las quejas de las sirenasen las torres de las fbricasentre hombres de ojos gastadosy espaldas encorvadassobre irnicas mquinas voracesproductoras de confort",sucede que me llega de repentecomo une mariposa de frivolidadlu carta azul horizonte,tu carta descuidadasin fecha ni lugar,con un sello borrosoy una estampilla exticade un pas que quizsno est en los mapas.

    Tomo tu carta. La pongodentro del bolsillo izquierdosobre mi corazndestinatario.Antes de leerla sientoms claridad en el pecho.No s cmo habr llegado

  • ENRIQUILLO ROJAS ABREU

    comme un animal aveugleetbatturongeant son os de solitudeau milieude huit millions de solitudes.

    A cette heure de l'apres-midiou les tuberculeuxsentent courir sur leur dosles mains amoiti glaceamoiti feudu frissonet ou ils sentent s'allonger dans leur mmoirele poison de la colonne de fumedes chemineset les plaintes des sirenessur les tours des usinesparmi des hommes aux yeux uss,aux dos votssur des machines voraces, ironiques,fabrica trices de confort,voici que m'arrive soudaincomme un papillon de frivolitta lettre bleu horizon,ta lettre nglige,sans lieu, sans date,avec son timbre nbuleux,son cachet exotiqued'un paysqui n'existe peut-etre pas sur les cartes.

    le prends ta lettre. le la metsdans ma poche gauchesur mon creur,

    lui, le destinataire.Avant de la lire je sensplus de clart dans ma poitrine.le ne sais comment elle a pu s'acheminer

    79

  • en este da que los carteros aprovechanpara llevar su ramilia al cine,o si procede del mundo en que vivenlas novias posibles de los aslronaulas.

    Aun eres la muchachaque colecciona solessobre su piel y grabaen cada playa de orola rima de una alondra?Cuando te conocpens que las alondrasdeberlan ser azules.Pero si rUera asyo no te hubiera visto,pues te habra conrundidocon el color del cielo.Mejor es que conservessiempre color de tiempan poder llevartems clan en mis pupilas.

    Ya yo no soy aqulque te esperaba alegreen los andenes de las eslaciones.Ahora soy este hombreprisionero en su piel,guardado en la rronten de su tnje,bajo llave en un cuarto de hotel,sepultado bajo guas de telUonos,con un nmero en lodo:en mi puerta, en mi cuello,en mis zapatos y mi pasaporte,y hasta en la ropa que me traende la lavandera;con la etiqueta de mi nombreregistrado en archivos y aeropuertos,

  • ENRIQUILLO ROJAS ABREU

    jusqu'ici en ce jour ou les facteursvont avec leurs familles au Cinma,ou si elle vient de ce monde ou viventles fiances possibles des astronautes.

    Es-tu toujours la filIequi collectionne les soleilssur sa peau et qui gravesur chaque plage d'orle paraphe d'une alouette?Le jour de notre premiere rencontrerai pens que les alouettesdevraient etre bleues.Mais alorsje ne t'aurais pas vue :je t'aurais confondueavec la couleur du ciel.Mieux vaut que tu conservesla couleur de terreafin que je te porteplus claire dans mes yeux.

    Je ne suis plus celuiqui t' attendait joyeuxsur les quais des gares.Maintenant je suis un hommeprisonnier dans sa peau,gard a la frontiere de son costume,enferm aclef dans une chambre d'htel,enseveli sous les annuaires tlphoniques,avec un numro en tout :sur ma porte, amon cou,ames souliers, sur mon passeport,et meme sur le linge qu'on m'apportede la blanchisserie;avee l'tiquette de mon nomenregistr dans les archives et les aroports,

    81

  • con mis dedos pulgares manchados ancon la sangre negrade la tinta burocrtica,fichado como un delicuente,con fotografas de frente y de perfil,con un polica en cada esquinay un fusil junio a cada rosa,con algunos complejillosderivados del pecado original,aunque sin vicios conocidos,que se dedica a fumartodas las tardesel opio inocentede la poesa.

    ' ... lIS,2I DI! FEElll!lO DE 1~6s

    ANDADURA

    Yo, ENItIQUILLO nombrado,con medio mundo andadoy mi cordn umbilicalatado todavaa la plaza de mi pueblo.

    Con mi tamao sobradoy la cabeza perdida en las nubes,camino al margen de la vidacon ms sueos que verdadesy con un clavo de amoratravesado en el pecho.

  • ENRIQUILLO ROJAS ABREU

    avec mes pouces encore tachsdu sang noirde l'encre bureaucratique,fich comme un dlinquant,avec des photographies de face et de profil,avec un policier achaque coin de rueet un fusil aupres de chaque rose,avec quelques petits complexesdrivs du pch originel,bien que sans vices dfinis,et qui se consacre a fumertous les soirsl'opium innocentde la posie.

    PARIS, 28 F2VRIER 1965

    PARCOURS

    Mm qu'on appelle Enriquillo,j'ai couru la moiti du mondemais mon cordon ombilicalreste attachau coin de place de mon village.

    Avec ma taille d'chalas,ma tete perdue dans les nuages,j'avance en marge de la vieet plus charg de reyeS que de vrits,j'ai un clou d'amour la plantqui me traverse la poitrine.

    83

  • Par en todas las poudasy toqu en todas las puertas,pero siempre me dieronvino agrioy duro pan.

    Yo soy el que llega tarde,el que no temina nada,el que deshace de nochelo que hizo en la maana.

    Soy aquel que caminasiempre soloen su azul andadurapor la tierra,el que aplasta geraniossin saberlo,el inocente de las estaciones,el desterrado de la Primavera.

    Soy el hombre sin tiempo,el bueno que ba perdido su reloj.

    Yo soy el desertor de la Razn,el escapado de las academias,el emigrado de Megalpolisque suea CaD l. pazde las aldeas;el caballero andantede la nocheque no tiene ni Sanchoni molinos.Yo soy el que no cabeen su alad.

    Y de verascomienzo y. a cansarme

  • ENRIQUILLO ROJAS ABREU

    J'.i log eo bieo des auberg~set rai frapp i bien des portes,blas! partoul je o'a Uouvque vio surc.tel que paio duro

    le suis celui qui vieol trop tard,celui-li qui oe fioit rien,celui-li qui dUait le soirce qu'il avair eait le malin,

    Je suis celui-li qui cbemineseul, loujours seuldans sa marche bleuesur la lerre,celui qui crase des graniumssans le savoir.le suis l'innocenl des saisons,I'cxil du Priotemps.

    le suis I'bomme sans lemps,un brave bomme qui a perdu 58 monlrc..

    le suis le d.serteur de la Raison,l'cbapp des acadmies,'migr de Mgalopolis,celui qui rcve de paixpour les villages;je suis le cbevalier errantde la nuitqui n 'a ni Sanchoni moulins.le suis celui qui esllrop grandpour son cercueil.

    Pourtanl, pour ctre franc,je cornmence i etre un peu las

    "

  • de tantas cosas malas,como ocurren

    aquen este lugaral sur del cielo.

    APRENDIZ DE DIOS, 1974

  • ENRIQUILLO ROIA.S A.BREU

    de ces horreursqui vous arriventidau Sud du del.

    L '.IPf'Uf1l D/EV. 19H

    "

  • CANTOS DE LA FRONTERA

    f

    ALL donde el Artibonito corre distribuyendo la hojarascahay una lnea,un fin,una barrera de piedra oscura y claraque infinitos soldados recorren y no cesan de guardar.

    Al pjaro que cante de este ladouno del lado opuesto tal vez respondera.Pero sta es la fronteray hasta los pjaros se abstienen de conspirar,mezclando sus endechas.

    Quizs el viento un da puede traer residuos,algn papel sin nombre entre las hojas que resisten.Es entonces cuando el ojo de la bestia se dispone a mirary el viga traspasa a su arma las primeras contracciones de

    alerta,prontamente metlico,apuntando contra la quietud que se encorva, gravosa.

  • MANUEL RUEDANI! LB 27 AOOT 1921 A MONTB CRIST!. POTB, IL BST AUSSl DRAMATURGB, PIANISTB, fOLKLORISTB, CRITIQUB. D1RBCTBUR DU CONSBRVATOIRB NATlONAL DB MUSIQUB BT DB L'INSTITUTDB RBCHERCHBS POLKLORIQUES DE L'UNIVERSITI! NATlONALE PEDRO HENRIQUEZ UREIiJABOURSIBR A SANTIAGO DU CHILI BN 1939, IL Y I!TUDlB LA MUSIQUE ET DONNE DES CONCERTS.DB PASSAGE A SANTO DOMINGO EN 1944, IL RI!VLB SBS PREMIERS VERS DANS LA pOEsfASORPRENDIDA. C'BST AU CHILI ENCORE QU'IL PUBLIE EN 1949 SON L1VRE DE SONNETS, LESNUITS, BT UN RECUBIL PORTEMENT TEINT DE RBELLlON SOCIALB, TRIPTYQUE. RENTRI! DPINITIVBMENT DANS SON PAYS BN 19$1, IL Y PONDE LA COLLECTION LA ISLA NECESARIA(19Hl. EN 1963, LA CRATURE TERRESTRE, QUI RI!UNIT DES POI!MES I!CRITS BNTRE 1948 ET1960, PRI!SBNTB SBS CHANTS A LA PRONTIRE " QUI VOQUENT LE PROBLI!ME D'UNE ILEPARTAOE EN DBUX PAYS INCOMPRI!HBNSIBLEMBNT HOSTILES, LA RPUBLlQUE DOMINICAlNB ET HAln RUBDA, QUI ABORDB TOUS LES ASPBCTS DE LA VIE NATIONALE ET INTERPRETELBS CROYANCBS RBLlOIEUSBS BT MAGlQUES DE SA TERRE, APPORTE UNE CONTRIBUTION ORIG1NALB LA RPLEXION POTIQUE SUR LES THMBS UNIVERSELS, COMMB LA MORT. SONDBRNIBR LIVRB, CONGRGATION DU CORPS UNIQUE (1989), RASSEMBLB LBS POEMES LESPLUS SIONIPICATIPS .I!CRITS DURANT LA DCENNIB 19801989.

    CHANTS DE LA FRNTIERE

    1

    LA o l'Artibonite coule en distribuant les feuilles mortesil y a une ligne,une fin,la pierre sombre et claire d'une barrierequ'une infinit de soldats parcourent, l'reil a l'afft.

    Si un oiseau chantait de ce cotun oiseau de l'autre cot peut-etre rpondrait.Mais id se tient la frontiereet les oiseaux eux-memes s'abstiennent de conspireren melant leurs complaintes.

    Le vent peut apporter un jour des rsidus,quelque papier sans nom parmi les feuilles qui rsistent.Alors l'reil de la bete se prpare aregarderet la sentinelle transmet a l'arme les premieres crispations de

    l'alerte,brusquement mtallique,mettant en joue la tranquillit qui, lourdement, courbe le dos.

    * Riviere formant frontiere entre la Rpublique Dominicaine et Hait. (NdT)

    89

  • JI

    Fino el tambor como un polvillo oscuro que se filtrara ela djstaoei~

    Hogueras. Y el lambor - pulso y retumbo - a favor de laaguas apagada~

    moviendo el seno puntiagudo, rutilante de amuletos.y el grilo de los buhas que en la noche pierden la direcciny nos rozan con alas y conjuros.

    Vamos al fin, vamos al borde de la tierraa danzar con las donceIlas secretasque DOS amao en sueos.

    Blanco y negro, la piedra oscura y claradonde el reptil se desenvuelve,meditabundo,con sus anillos sincopados y trmulos.Negro y blanco y un hlito de muerte all rondando,de un horizonte a otro, llamando y respondiendo,hasta que no hay vestigio de maldad o recuerdo.

    III

    Ro, calmoso ro donde he visto la sombra del extraoagrandarse.

    sosteniendo la lanza y un collar de dientes blanquecinos.En la otra orilla l bebe y chapotea como los cocodrilos

    encharcadosy me mira, reduciendo su proeza al silencio.Ro calmoso y rojo, persuadido apenas por nuestras jvenes

    brazadas.Toda una larga noche hendimos estas aguas sin dejar de

    sabemos,

  • MANUEL RUEDA

    11

    Le tambour, fin comme une poudre naire qui s'infiltrerait toUlau loio.

    Des feux. Et le tambour - pouls et roulement - a la faveur deseaux teintes,

    qui agite le sein pointu. rutilant d'amuleues.El le cri des hiboux qui, dans la ouit, dsorients,nous frlenl de leurs ailes et conjuratioos.

    Nous aliaos au bom, nous alloos au boUl de la terredanser avec les filies pleines de secretqui nous aiment dans les reveso

    Blanc et ooir, la pierre sombre el c1aireou le reptile droule,mditatif,ses anneaux syncops et frmissants.Noir el blanc el, rdaot, une haleine de mort,d'uo horizon i t'aulre, appelaot, rpondant,jusqu'ft ce qu'il De reste entin trace de mal ou souvenir.

    III

    Riviere, calmes eaux ou rai vu grandir "ombre de l'tranger,portant la lance el un collier de dents blancbitres.Sur ('autre rive it boit et barbote tel un crocodile au fond de

    sa mare

    et me regarde. en rduisant son exploit au silence.Riviere calme et rouge, ii. peine convaincue par nos jeunes

    brasses.Toute une tongue nuit nous avons feodu ces eaux en oe

    cessant jamais de nous savoir

    91

  • solos y sofocados por la proximidad, hasta que el da caey l queda inmvil, fresco y clido,besado por la asombrosa noche que lo acoge.

    *

    ( En dnde ests, hermano, mi enemigo de tanto tiempo ysangre?

    Con qu dolor te quedas, pensndome, a lo lejos?)

    *

    De pronto vi las hoscas huestes que descendan, aullandoy arrasando.

    Vi la muerte brilladora en la punta de las lanzas.Vi mi tierra manchada y te vi sobre ella,desafiador,la brazada soberbia sobre el caaveral que enmudecey la ronda de hogueras donde al anochecer bailabasinvocando a tus dioses sanguinarios,hombre que me miraste un da de calor y agobiante creps-

    culoall donde el Artibonito, dividido,da a cada orilla su mitad de alivio y hojarasca.

    y yo supe que nunca habra esperanza para ti o para noso-tros,

    hermano que quedaste una noche, a los lejos,olividado y dormido junto al agua.

    IV

    Fue un gran da aquel da. Tropas rigurosas y banderasflameando, haciendo seas, en un aire comn y de tregua.

  • MANUEL RUEDA

    seuls, touffs par la proximit, jusqu'a ce que le jour s'abatteet demeure immobile, a la fis frais et chaud,sous le baiser de la nuit prodigieuse qui l'accueille.

    *

    (Ou es-tu, mon frere, mon ennemi de si longtemps, de tant desang?

    Quelle douleur abrites-tu, au loin, pensant a moi ?)

    *

    Soudain rai VD la troupe hargneuse qui descendait, hurlant etdvastant.

    J'ai vu la mort briller a la pointe des lances.J'ai VD ma terre ensanglante et je Cai vu sur elle,hautain dfi,avec le fier arrondi de ton bras sur la plantation qui se taitet la ronde des feux ou tu dansais au soir tombantinvoquant tes dieux sanguinaires,homme qui m'avais regard un jour de chaleur et de crpus-

    cule touffantla ou l'Artibonite, en se scindantoffre sa moiti de paix et de feuilles mortes achaque rive.

    Et rai su que jamais il n'y aurait d'espoir pour toi ni pournous autres,

    mon frere qui es rest une nuit, au loin,oubli, dormant pres de l'eau.

    IV

    Ce jour fut un grand jour. Avec des troupes au garde-a-vous etdes drapeaux

    ondulant et faisant des signes, dans l'air partag de la treve.

    93

  • Era domingo y despus de oir los himnos y los discursos,despus de batir palmas,' los seores presidentes se abrazaron.

    Hubo noms que el tiempo, en algn sitio,de levantar los brazos, sonrer al hombre que pasabay miraba todava con temor, y al que temamos.

    Luego los dignos visitantes, sin traspasar las lneas,retirronse al ritmo de msicas contrarias,- reverencias y mudas arrogancias -y volvimos a dar nuestros alertas,a quedar con el ojo sooliento sobre los matorrales encrespa-

    dos.y volvimos a comer nuestra pobre racin, solos, lentamente,all donde el Artibonito corre distribuyendo la hojarasca.LA CRIATURA TERRESTRE, 1963

    CONSEJA DE LA MUERTE HERMOSA

    Entonces la muerte le hizo una visita...Cuento folklrico

    1

    LA MUERTE me visita cierto da.Es hermosa la muerte : tiene senosrobustos, fino talle y ojos llenosde un azul de cristal en lejana.

    En llegando ya s que es muerte ma.Con movimientos lnguidos y obscenosme enloquece y sorbiendo sus venenossiento, a ratos, que el alma se me enfra.

  • MANUEL RUEDA

    C'tait dimanche et apres avoir entendu hymnes et discourset applaudi, messieurs les Prsidents se sont ouverts leurs

    bras.Il n'y eut que le temps, rien d'autre, en certain lieu,de lever la main, de sourire a1'homme qui passaitet regardait, peureux encore, nous qui, peureux, le regardions.

    Et puis les dignes visiteurs, sans franchir cette ligne,se sont retirs aux accents de musiques adverses- courbettes et muettes arrogances.Apres quoi nous avons retrouv nos alertes,surveillant d'un reil somnolent les buissons hrisss.Mangeant a nouveau nos pauvres rations, seuls, a lentes bou-

    ches,la OU l'Artibonite coule en distribuant les feuilles mortes.

    LA eR,HuRE TERRESTRE, 1963

    FABLE DE LA JOLIE MORT

    Alors la mort lui a rendu visite...Conte folklorique

    1

    LA MORT parfois me rend visite.Elle est belle, la mort : elle a des seinsfermes, la taille fine et les yeux pleinsd'un bleu de cristal qui se perd au loin.

    Aussitt la, je sais qu'elle est ma mort.Avec sa langueur, ses gestes obsceneselle me rend fou, et lorsque je boisses poisons, je sens mon creur se glacer.

    95

  • Lee mis libros, se ,adapta a mis costumbres,repite mis ideas y sus gestosponen en mi gozosas pesadumbres.

    Cuando se va, me deja bien escritasu direccin y dice: - -Un dia de estosquiero que me devuelvas la visita."

    11

    Advierto, entonces, que ya no hay salida,pues su mirada clara me importunay s que coger, a sol o a luna,el camino que lleva a su guarida.

    y aunque empiezo ti engaarla con la vida,a darme plazos, a pensar en unatarde feliz de cara a la fortuna.bien yo s que la muerte no me olvida,

    que tengo que tocar, al fin. su puertacon la valija hecha y el sombreroen la mano marchita y entreabierta.

    Me despido de todos mis amigosdespus de tanto ardid y a su agujerohmedo me avalanzo, sin testigos.

  • MANUEL RUEDA

    Elle lit mes livres, prend mes habitudes,lit mes ides et par ses mimiquesme plonge en de dlicieux cauchemars.

    En partant, elle m'crit clairementson adresse, et me dit : Un de ces joursje veux que tu me rendes ma visite.

    11

    Lorsque son regard si clair me harcele,je comprends qu'il n'y aura pas d'issueet que je prendrai, par soleil ou lune,le chemin qui mene au seuil de son antre.

    J'ai beau la tromper, amant de la vie,m'offrir des dlais, penser a un soirde bonheur au bras de dame fortune,je sais que la mort jamais ne m'oublie,

    que je dois un jour frapper a sa porte,ma valise faite, avec mon chapeaudans ma main fane, mes doigts entrouverts.

    Et, prenant cong de tous mes amisapres tant de rose, me prcipiter,sans tmoins dja, dans son trou humide.

    97

  • SANTO DOMINGO ES ESTO

    SANTO Domingo es esto: un milln de habitantesun milln de moribundos que se esfuerzanbajo el sol.Que hacen ruido y le miranle gritanle esquivan a sabiendasle persiguente violanle agarran la solapale sacuden los hombroste interrogante besante preguntanle comprimenle arreglan la corbata

    que 1mira

    - te ha costado dos horas de laborfrente al espejo ese nudo que abante aplastan de un solo manotazo -

    te meten la mano en los bolsillos- no sabes qu te pasa

    te aconsejan.Subes al carrose te ponen delantete contienes

    - canos carrozas autobuses camiones bicicletastriciclos palines patinetas motores de carrerade lujo azulvioletagrisesamarillos color crimencolor caca de comerciante deshonesto colortrasero de viuda con su capota de luto negrocomo las esperanzas del difunto -

    te chocante urgen

  • MANUEL RUEDA

    S A N T O D O M 1 N, G O e' E S T e E L A

    SANTO Domingo c'est cela: un million d'habitants qui teregardent

    un million de moribonds qui s'agitentsous le soleil.Qui font du bruit et te regardentt'interpellentt'vitent sciemmentte poursuiventte violentte saisissent par le reverste secouent les pauleste questionnentt'embrassentte demandent site comprimentretouchent ta cravate

    - deux heures laborieuses devant taglace fa coiit ce nreud qu'ils crasentmaintenant d'une seule bourrade -

    fouillent tes poches- tu ne sais pas ce qui t'arrive -

    te conseillent.Tu montes en voitureils se collent devant toitu te contiens

    - car carrosses bus camions autos bicyclettestricycles patins patinettes moteurs de coursede luxe bleuvioletgrisjaunes couleur de crimecouleur caca de boutiquier foireux couleurpopotin de veuve avec leur capote en granddeuil comme les espoirs du dfunt -

    i1s te heurtentte pressent

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  • te obligan a ir de prisadespaciote bajas como puedesdecides caminarvuelvente besante ponen contra el murovan a tirar

    - j te tiran! -mueresse te abre el pecho en doste derrumbaste miran caersonrenlos insultas despus de muertoy siguesvas a tus comprassaleste inclinas

    - tus huesos sienten la reverencia -pasas indemne y lastimadoeructas.Se oyen noticias amplificadas por los altoparlantes.Msica.

    El sur de Chile en ruinas.Msica.

    Periodista asesinado.Estudiante asesinado.Maestro asesinado.

    Msica.Obrero asesinado.

    (Deja seis nios hurfanos.)y msica.

    Te trajeron aqu junto a estas aguas tenebrosascon msicay caderas ondulantes de palmas.

  • MANUEL RUEDA

    t'obligent i Conceri jouer la tortuetu deseend comme tu peuxtu dcides d'aller i piedles revoiciils t'embrassentte plaquent contre le muri1s vont tirer

    - i1s tirent! -lu meurson t'ouvre la poitrine en deuxlu I'croulesils te regardent choiri1s sourienttu es mort mais tu les insulteset tu repars(aire tes achatstu sorstu I'inclines

    - tes os regreuent la courbeue -tu passes i la (ois indemne et meurtritu rotes.On entend des nouvelles amplifies par les haut-parleurs.Musique.

    Le sud du Chili esl en ruine.Musique.

    Un joumaliste assassin.Un tudiant assassin.Un enseignant assassin.

    Musique.Un ouvrier assassin.

    (1Ilaisse sept orphelins).Re-musique.

    On I'a conduit id au bord de ces eaux tnbreusesIvec de la musique

    ~t des hanches ondulantes de palmiers.

    101

  • Te trajeron aqu con grito de sal y yodoy una guitarra sonmbulasonando en los malecones infestados de luna.y aqu estspaseando en estas grietas de la tierra que son una ciudadjunto a estos edificios porosos como cnceresque destilan su pussus crmenessu msica.

    Los poetas hablan mientras toman su caf de todas las horas.Qu dicen?Hablan por no escribir.Escribenpara ganarse el derecho a la palabray trotan por las calles con su ira y su Nerudabajo el sobaco reventn.Ellos nacen aqu y aqu enmudecen.Ellos quisieran cambiar el mundo con sus cantos no dichoscon sus puos no dichosy sus armas mudas.Sus estrofas cambian de direccin y de nostalgia.Son silencio acumuladohileras de silencio recortadas para que luzcan bien.Miran este paisaje con cielo azul turqudonde nacieron

    y no comprenden.Bailan su msica de espectrossu merengue de soledad pura y de huesos encendidosy no comprenden.Bailan y luego se estn quietoso escribenslaba de ms o slaba de menos.Eso!

    y no comprenden.

  • MANUEL RUEDA

    On fa conduil icj avec un cri de sel el d'iodeel un air de guitare somnambulesur les quais infests de lune.El te voidqui le promenes sur ces crevasses de la lem appeles villepris de ces difices aussi poreux que des cancersqui distillenl leur pusJeurs crimesleur musique.

    Les >eles parlenl en buvant leur caf de loutes les heures.Mais de quoi?lis parlent pour ne pas crire.Jls criventpour gagner le droit de parleret trottent par les roes avec leur colere et leur Nerudasous I"aisselle gonfle.Jls naissent id el daos cet id se fonl muels.lis voudraient changer la face du monde avec leurs chanls

    inexprimsavee leurs poings inexprimsavee leurs aones mueHes.Leurs strophes changent de cap el de nostalgie.Elles sont silence entasssilence en rang aux profils neis pour mieux briller.Jls regardent ce paysage au del indigo0\1 ils sont ns

    mais sans comprendre.Jls dansent leur musique de fantmesleur merengu de pUle solitude et d'os en feumais sans comprendre.lis dansent el puis se tiennent coisou i1s crivenluoe syllabe en plus uoe syllabe en moios.Parfait!

    Mais saos comprendre.

    103

  • T enmudeces tambin.No oyes a Hctor temblar en las madrugadas de Santiagoroyendo su pan durosu senectud a la espaldacon su fardo de dioses y de hroes ametralladoscon su patria partida y de rodillas

    en la amplia bandeja del recuerdoentre circulares y telegramasentre su horario y Canditaviejo len de dentadura postizay limadas garras?Sin embargo aprended ese rugidocuya mordaza es amor silenci