L’HEBDO DU BASKETBALL JEUDI 3 MARS 2011 - N° 541 www.basketnews.net L ANG… MENSAH-B ONSU… P OPE … R ICKY DAVIS … P ANATHINAIKOS … DERON WILLIAMS … MIPOKA … DETROIT … A RRAS … HO Y OU F AT INTERVIEW EXCLUSIVE JOAKIM NOAH : « POUR LES BLEUS, TOUT LE MONDE EST CHAUD » DOSSIER FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER DE COLO : « OUI, J’AI EU DES CONTACTS AVEC LE PANA » AFFAIRE SCIARRA : C’EST MOCHE ! 3:HIKNMF=WUXUU^:?a@f@e@l@k; M 03252 - 541 - F: 3,00 E BasketNews n°541 - jeudi 3 mars 2011 DOM avion : 4,20 € - BEL : 3,60 € - Port.cont : 4,30 € Jonathan Daniel / Getty Images
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l’hebdo du basketball
JeudI 3 mars 2011 - N° 541
www.basketnews.net
Lang… Mensah-Bonsu… PoPe… Ricky Davis… Panathinaikos… DeRon WiLLiaMs… MiPoka… DetRoit… aRRas… ho you Fat
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JoakIm Noah :« Pour les bleus, tout le moNde est Chaud »
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basketNews n°541 - jeudi 3 mars 2011 DOM avion : 4,20 € - BEL : 3,60 € - Port.cont : 4,30 €
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« Cette année, on a beaucoup recruté dans les hôpitaux ! »Alain Weisz, coach du HTV, a de l’humour quand il avoue ses méthodes de recrutement dans une interview accordée à La République des Pyrénées.
« On s’est fait taper dessus. Ok, pas de problème... »De Nordine Ghrib, coach de l’ASVEL en conférence de presse après la victoire contre Cholet, à propos des
critiques sur son équipe après les As. Il a dit ça tranquillement, sans colère, mais il l’a dit.
« Si j’avais un fils, je l’appellerais Thabo »De Jeff Van Gundy, commentateur de Oklahoma contre les Lakers sur ESPN, en début de match, quand Thabo Sefolosha contre Kobe Bryant et colle deux trois-points d’affilée. Gundy adore Thabo !
« C’est la débandade »Notre confrère Jean-Christophe Bourdin, du Populaire du Centre, n’y va pas « avec le dos de la main morte » et a des mots forts pour
qualifier la prestation des Limougeauds contre Le Havre. Dans son article de lundi dernier, il fustige vigoureusement l’envie
P eux-tu expliquer le déroulé de Planète NBA ?Notre but est de proposer en 26
minutes l’essentiel de la semaine écoulée en NBA, ce qu’il ne fallait pas rater. Notre parti-pris est de ne pas être exhaustif, pas traiter tout le monde de la même manière, parce que sur 26 minutes c’est impossible. Donc c’est sûr, le fan de Milwaukee sera un peu frustré ! On essaie de « feuilleton-ner » la NBA, avec les meilleurs joueurs, les Français, les 3 ou 4 meilleures équipes de chaque conférence.
Pourquoi ne pas s’associer à un consultant permanent ?On fait parfois appel à un consultant en plateau, d’autres fois on envoie un cadreur directement dans un média spécialisé. Mais je vais plusieurs fois par saison aux États-Unis, on essaie de faire nos propres coups.
Par exemple ?On a suivi le transfert d’Orlando à Phoenix de Mike Piétrus, Vince Carter et Marcin Gortat. On a pu faire ça parce que d’une, je suis très proche de Mike, et de deux, je me trouvais à Orlando quand le trade a été annoncé donc j’ai négocié avec son agent pour que je puisse faire venir un cadreur.
On a pris l’avion avec eux, je suis très fier parce qu’on a sorti un truc qu’on n’avait ja-mais vu, le joueur qui sert la main de son nouveau président pour la première fois, etc.
D’autres coups marquants ?L’année dernière on a fait une grosse émission chez Joakim Noah par exemple. Il n’y a pas longtemps, pendant la trêve du All-Star Game, on a suivi Boris Diaw à Bordeaux, où il est président.
Je me suis laissé dire que la semaine à venir sera « spéciale Shaq » sur Orange Sport ?Oui ! On va diffuser la saison 2 de « Shaq vs. » et le 8 mars (mardi) dans Pla-nète NBA on passe une interview exclusive de Shaquille O’Neal. On a été le voir, il a été adorable, blagueur, inattendu, fidèle à lui-même. Quand tu lui poses une question tu ne sais jamais ce qu’il va répondre !
Vraiment, son agent faisait attention au timing, on avait 15 minutes, mais si ça en tenait qu’à Shaq on aurait pu faire 30 minutes sans problème !
Avec de telles ex-clus, les audiences suivent ?Je ne m’occupe pas de ça. Mais je sais que les personnes qui m’ont fait venir sur Orange Sport trouvent que nos audiences sont
très satisfaisantes. Mais notre marge de progression est encore énorme. Je pense que le seul moyen d’avoir quelque chose d’encore plus intéressant sur la NBA est de multiplier les accès avec les joueurs fran-çais. Dans un monde idéal, il faudrait que toutes les semaines on ait une histoire à raconter sur un Français. Ils sont 12, ça fait déjà 12 histoires différentes, et ça permet aussi de raconter des histoires sur leurs clubs. Là, par exemple, on travaille pour aller voir Ronny (Turiaf) à New York ! nPropos recueillis par Yann CASSEVILLE
« Mardi, on passe une interview exclusive de Shaq ! »David Vengerder, ancien de TPS, Canal et I>Télé, est désormais consultant basket pour Orange Sport, où il présente chaque mardi l’émission Planète NBA. Et cette semaine sur la chaîne, c’est Shaq la star !
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des troupes de Markovic : « … en quasi démission en fin de match, les Limougeauds ont livré leur pire prestation de la saison. Cette équipe là file tout droit vers la Pro B ! » http://www.lepopulaire.fr/editions_locales/limoges/le_limoges_csp_s_est_fait_balayer_auhavre_93_74_samedi_soir_c_est_la_debandade_video_@CARGNjFdJSsBExsFBBo-.html?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter
La photo date du match BCM-Orléans, mais elle valait le coup d’œil et un coup de chapeau puisque les arbitres du match (Antiphon, Viator et Barbera) se sont pliés avec bonne humeur à l’ambiance Carnaval en prenant la pose avec de magnifiques couvre-chefs.
03
OUIPar Florent de LAMBERTERIE
L aurent Sciarra a joué son dernier match vendredi dernier. La conclusion d’un drôle de petit jeu auquel se livrait
Laurent Sciarra depuis quelque temps et qui commençait à devenir sérieusement agaçant. Car si le médaillé de Sydney refuse toujours de parler clairement aux « journalistes » – profession dont on aura au moins compris tout le mépris qu’elle inspire à Sciarra après la sympathique conférence de presse d’après match de vendredi – il n’a pas la langue dans sa poche quand il s’agit de lancer des petites piques.« Comme beaucoup de joueurs qui ont joué ici, tu ne sais pas ce qui va t’arri-ver », lâchait Lolo après avoir battu Hyères-Toulon, histoire de semer le doute et, accessoirement, de mettre la pression sur son club. Car de deux choses l’une. Soit Sciarra ne compte pas arrêter et le problème serait déjà clos, soit il souhaite bel et bien prendre sa retraite sportive en cours de saison et c’est à lui d’en assumer les conséquences. Comme, par exemple, de dédommager financièrement un em-ployeur qui avait consenti à lui offrir 10.000 euros mensuel jusqu’au 30 juin 2011, et qui se retrouve à devoir changer son fusil d’épaule en cours de saison. Et nul besoin d’invoquer des migraines ophtalmiques, si tel était le cas, un bon vieux certificat médical dûment signé aurait suffi à déclarer Sciarra invalide.Enfin, quid de l’équipe ? Celle qui va continuer la saison et qui, jusqu’à lundi, ne savait pas qui serait son meneur de jeu pour le prochain match ? Celle dont la victoire contre Hyères-Toulon a été totalement éclipsée par ce désormais sempiternel débat. Car depuis quelques semaines à Pau, on parle beaucoup, mais guère de basket. n
NONPar Antoine LESSARD
B eaucoup portent des jugements sans con-naître les motivations réelles de l’intéressé. Pourquoi Laurent Sciarra a-t-il souhaité
quitter l’Élan Béarnais ? Un impératif familial ? Un profond mal-être ? Ces mêmes raisons qui ont poussé William Gradit à quitter Boulazac, pour retrouver sa femme et son fils dans la capitale ? À ce jour, Sciarra ne l’a pas indiqué. Peut-être par pudeur. Pour préserver sa vie privée. Si c’est le cas, comment s’offusquer d’une quelconque éthique bafouée ? Je ne vois rien de choquant à ce que cer-tains problèmes d’ordre personnel passent avant la
baballe dans le panier. Sauf à apprendre que Sciarra voulait partir pour une raison futile – une embrouille avec un coéquipier ou avec son coach, par exemple – il est déplacé de critiquer son choix. D’autant que le joueur reste irréprochable sur le terrain. Cf. ses deux bombinettes vendredi dernier contre le HTV.Plus tôt dans la saison, le départ de l’ex Roannais K.C. Rivers pour la Virtus Bologne a été bien moins médiatisé, bien moins stigmatisé que celui de Sciarra. Parait-il que sa femme ne se plaisait pas à Roanne. La belle affaire ! Pourtant, pas grand’monde ne s’en est offusqué. À croire que l’indemnité de 50.000 dollars reçue par la Chorale a balayé les problèmes d’éthique. Début janvier, le départ de Claude Marquis pour l’Iran n’a pas non plus déchaîné les foules. Il faut dire que Cholet s’y retrouvait financièrement en laissant partir un gros salaire. Il n’est pas rare que clubs et joueurs se séparent avant terme. Cela fait partie du jeu et cela se passe généralement bien, pourvu qu’il y ait arrangement financier entre les deux parties. Or, c’est – apparemment – à ce niveau que les négociations ont un moment coincé entre Sciarra et l’Élan Béarnais. Dommage que la carrière de l’ancien international finisse en eau de boudin. n
Lu, vu et entendu
Prises de position
« L’attitude de Laurent Sciarra pose-t-elle un problème d’éthique ? »
Sondage
Qui sera élu MVP cette saison
en NBA ?Sondage réalisé
sur www.basketnews.net. 1073 réponses,
décompte arrêté mardi.
Kevin Durant
Oklahoma City Thunder
Derrick Rose
Chicago Bulls
LeBron James
Clevéland Cavaliers
Kobe Bryant
Los Angeles Lakers
Amaré Stoudemire
New York Knicks
Dirk Nowitzki
Dallas Mavericks
Dwight Howard
Orlando Magic
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04 sommaire
BasketNewsDirecteur De la publication : Gilbert CARON Directeur De la réDaction : Pascal LEGENDRE ([email protected]) réDacteur en chef : Fabien FRICONNET ([email protected]) réDacteur en chef-aDjoint : Thomas BERJOAN ([email protected])
baSKetneWS eSt éDité par Sarl norac preSSe
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RÉDACTION DE PARIS3 rue de l’Atlas - 75019 Paris / téléphone : 01-73-73-06-40 / fax : 01-40-03-96-76
JOURNALISTES Thomas BERJOAN, Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26), Antoine LESSARD, Pierre-Olivier MATIGOT, Laurent SALLARD.
RÉDACTION AUX USA Jérémy BARBIER (Chicago), Pascal GIBERNÉ (New York).
CORRESPONDANTS À L’ÉTRANGER David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Streten PANTELIC (Serbie), Bogdan PETROVIC (Serbie); Yannis PSARAKIS (Grèce), Sran SELA (Israël), Stefano VALENTI (Italie).ont collaboré à ce numero : Yann CASSEVILLE et Romain MOLINA.Secrétaire De réDaction : Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21 - [email protected])
RÉALISATiON GRAPHIQUE conception charte graphique : Philippe CAUBIT (tylerstudio)
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COMMISSION PARITAIRE :1110 K 80153 RCS : PARIS B 523 224 574. / ISSN : 1271-4534. Dépôt légal : à parution
La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de BasketNews qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.
06 DOSSIER :Les Français de l’étranger• Nando De Colo, qui a découvert l’Euroleague avec Valencia cette année, vit une saison pleinement satisfaisante en Espagne, tant d’un point de vue individuel que collectif, puisque son équipe joue ce soir sa qualification pour les quarts de finale de l’Euroleague. Florent de Lamberterie lui a parlé. Les autres Français exilés signent, grosso modo, des prestations satisfaisantes. Yann Casseville analyse.
10 LA GAZETTE DE LA 19e JOURNÉE• Chalon n’en finit plus d’impressionner. Cette fois, c’est à Strasbourg que l’équipe de Greg Beugnot s’est imposée. Blake Schilb n’était pas là, qu’importe c’est Nicolas Lang qui a forcé la décision. Ricky Davis n’y arrive pas à Roanne. Pops Mensah-Bonsu, le nouvel intérieur de l’ASVEL, a découpé Cholet en rondelles. Nick Pope, du Havre, a sorti un match du tonnerre contre Limoges.
13 ÉCHOS FRANCE• Arras jouera-t-il la finale de l’EuroCup ? Réponse ce soir. Laurent Sciarra quitte Pau-Lacq-Orthez. La fin de sa carrière ?
18 ÉCHOS EUROPE
19 EUROLEAGUE TOP 16• Il y a encore du suspens en Euroleague pour la qualification en quarts de finale, avant les derniers matches de poules ce jeudi soir. Le Panathinaikos doit notamment gagner à Malaga pour ne pas se mettre en danger, tandis que le Valence de Nando De Colo et le Fenerbahçe se disputeront la qualif sur un match.
20 ENTRETIEN EXCLUSIF JOAKIM NOAH• Une rupture du « ligament collatéral ulnaire » du pouce droit, subie le 27 novembre dernier, l’a mis sur le carreau pendant 30 matches alors qu’il livrait la meilleure saison de sa carrière avec une production de 13,3 points à 51%, 11,9 rebonds, 2,5 passes et 1,1 contre. De retour sur les parquets, l’intérieur tricolore s’est confié à Pascal Giberné pour BasketNews. Il nous parle de sa convalescence, de ses envies de titre, et de l’équipe de France.
26 ÉCHOS NBA• Une partie des joueurs des Detroit Pistons a totalement craqué et séché un entraînement du coach John Kuester, qui les a évidemment privés de terrain au match suivant. Quelle bouffonnerie !
28 TRADES NBA : L’ANALYSE• Après une première vague de transferts en décembre, la deuxième partie du « mercato » a été relativement agitée, elle aussi, avec notamment les mouvements de Carmelo Anthony et Deron Williams. Jérémy Barbier revient sur ces épisodes et juge qui sont les gagnants et qui sont les perdants.
30 PRO B : STEEVE HO YOU FAT
31 SALUT, ÇA VA JEAN-MICHEL MIPOKA ?
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05édito
ZARE, JoHN, didiER… CoACHES LÂCHéS
Par Fabien FRiCoNNEt
« Cette défense, c’est de la merde ! » Hors de lui, Zare Markovski ! Ainsi nous le décrivait Jean-François Maison,
notre confrère de France Bleu Limousin, témoin de l’incompréhension et de la colère du Macédonien, samedi au Havre. Le coach du CSP arpentait les couloirs des Docks Océanes en criant des « Why ? Why ? » (Pourquoi ? Pourquoi ?) qui n’appelaient pas nécessairement de réponse. Pourquoi quoi ? Pourquoi ses joueurs – certains d’entre eux – ont-ils fait l’exact inverse de ce qu’il demandait ? Pourquoi, au sortir des temps-morts, se sont-ils ingéniés à très scrupuleusement manger les consignes ? Markovski a-t-il été lâché par ses joueurs ? L’ont-ils seulement jamais suivi ?Lâché, John Kuester l’a été. Le méconnu coach des Detroit Pistons a vu cinq de ses joueurs, et pas des moindres (Richard Hamilton, Tracy McGrady, Ben Wallace, Tayshaun Prince et Chris Wilcox), volontairement sécher un entraînement pour protester contre… Contre quoi d’abord ? Contre les méthodes et la personnalité de l’entraîneur, contre le traite-ment infligé par ce dernier au vénérable vétéran Hamilton… Pour protester contre le temps qui passe et les défaites qui s’accumulent, aussi ? Les cinq loulous sont restés dans le bus à Knysna. Logiquement, Kuester les a exclus du match suivant, vendredi dernier (une défaite à Philadelphie), match duquel Kuester a été… exclu. Par les arbitres, dans son cas. On goûtera l’ironie. Et les cinq caïds, sourire aux lèvres, de se gausser ouvertement du sort de leur coach, devant l’assemblée, ajoutant l’outrage à la honte.Lâché, Didier Dobbels l’a été par Laurent Sciarra – comme quoi, il n’y a pas que les ignobles « Ricains » qui se comportent pour des gougnafiers – pas sur le terrain mais dans l’esprit. Le Niçois a demandé à être libéré de son contrat en cours de saison. L’affaire est passée entre les mains des avocats car, n’est-ce pas, il ne suffit pas de demander pour être exaucé. Il y a des sous en jeu. Le dossier est désormais clos, Sciarra est parti. Vendredi dernier, alors pourtant que son équipe avait battu Hyères-Toulon, Didier Dobbels était un coach malheureux. Défait, le regard empreint de lassitude tout autant que de colère, DD était déçu. Touché au plus profond. Les sentiments comptent pour lui, dit-il. Sciarra et lui étaient proches. Avant de partir, le héros de Sydney
en a profité, en conférence de presse, pour suggérer que « son » club se comportait mal. C’est cadeau.
Respecter au moins la fonctionLe cas Sciarra est exceptionnel en cela qu’il concerne une équipe qui gagne – qui gagne assez pour réussir sa saison et justifier son statut. Car, c’est un point essentiel, des joueurs qui lâchent ou qui vont lâcher, ou qui pourraient lâcher, ou qui se verraient bien ailleurs à condition de prendre leur chèque avant de partir, il y en a d’autres, y compris
dans le championnat de France, mais leur statut et/ou leurs performances – mineurs – et la dynamique positive de leur équipe les empêchent de l’ouvrir. Pour employer le jargon journalistique : « ça ne sort pas. » Ainsi re-marque Dejan Bodiroga, dans la passionnante interview qu’il nous a accordée et que vous retrouverez dans le prochain BasketNews : « Vous savez, même quand l’équipe gagnait, il y avait des soucis, des frictions, mais on réglait ça en famille et ça n’est jamais sorti du vestiaire. »
Un coach qui gagne a toujours raison. Contre ses joueurs, contre tout le monde. Un coach qui ne gagne pas est en danger. Et celui-ci peut venir de partout. Même de ceux qui n’ont pas la légitimité pour agir. Car enfin, il est quand même étonnant de constater qu’une poignée de joueurs apathiques, peu concernés et laminés chaque week-end, se permettent de ne pas respecter le maillot et les attentes minimum – Limoges – ou qu’une brochette de vétérans carbonisés, absolument anodins sur le terrain (pour rester poli), se permet à ce point de bafouer la hiérarchie – Detroit. Comme le disait Jeff Van Gundy, l’ancien entraîneur des Knicks
et Rockets, dimanche soir sur l’antenne d’ESPN, pour défendre Kuester : « Si vous ne respectez pas l’homme, respectez au moins la fonction. »La question, bien sûr, peut se poser des responsabilités du coach. On l’a dit : si ça ne gagne pas, le coach est
responsable (un peu, beaucoup, passionné-ment, à la folie, mais rarement pas du tout). Mauvais recrutement, mauvaise gestion humaine, mauvaises stratégies, mauvaises méthodes de motivation, etc. Tout est question de degré. Une relation entraîneur-entraînés, ça se fissure, c’est la loi naturelle. Tirer la sonnette d’alarme, quand on est joueur, est parfois nécessaire. Seulement voilà, quand des joueurs lâchent, salissent l’esprit du jeu et, au passage, leur contrat, ils ont perdu le droit de l’ouvrir. n
Quand des joueurs lâchent, salissent l’esprit du jeu, ils ont
perdu le droit de l’ouvrir
Didier Dobbels (Pau) contrarié par l’attitude
de Laurent Sciarra.
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06 DOSSIER
C e soir, vous recevez le Fenerbahçe pour un match qui peut vous
envoyer en quart de finale de l’Euroleague. C’est le gros rendez-vous de votre saison ?Oui, c’est le gros match de l’année pour l’instant, j’espère qu’il y en aura d’autres. Ça va être quelque chose d’important, c’est une équipe très forte. On a perdu de
deux points à l’aller chez eux, donc il nous faut les battre de plus de deux points et on est sûr de passer.
Ce match marquera aussi le retour de Neven Spahija à Valencia, le coach qui t’avait fait venir ici il y a deux ans. C’est quelque chose de spécial ?Plus pour lui que pour moi je pense. C’est vrai que c’est le coach qui m’a fait venir à Valencia et qui m’a donné confiance dans cette équipe. Il y aura forcément plus d’enjeu, la salle sera pleine pour son retour, donc la pression sera plus de son côté que du mien et c’est vrai que c’est marrant de jouer la compétition contre lui. Mais pour moi, le plus important c’est de gagner le match, quel que soit le coach en face.
Tu restes de ton côté sur ton meilleur match en Euroleague lors de la victoire à Kaunas la semaine dernière (17 pts, 3 pds et 4 ints)…En plus, Victor Claver s’est blessé juste avant (absent pour deux mois pour une fracture au pied, ndlr), donc ça fait un ailier en moins, qui avait beaucoup de temps de jeu en plus. Ça me permet d’avoir un peu plus de minutes.
Le dernier Français à avoir atteint le Final Four de l’Euroleague était Florent Piétrus, en 2007 avec Malaga. Tu te vois être le prochain ?Pourquoi pas ? En plus Flo est encore avec moi donc on pourrait y aller tous les deux. Quand on y repense, on a vraiment très mal
démarré la compétition avant de bien se mettre dedans. Il y a un gros match qui nous attend ce soir et après, tout est possible.
Après avoir gagné l’Eurocup l’an dernier, tu as découvert l’Euroleague cette saison. C’est vraiment plus fort ?Oui, franchement. Toutes les équipes sont un cran au-dessus de l’Eurocup et c’est très intéressant pour moi.
As-tu été surpris par le niveau ?Non, parce que je joue toutes les semaines dans un championnat très relevé où toutes les équipes se valent, on le voit encore le week-end dernier, on joue à Zaragoza qui est 14e du championnat et pourtant, tout se joue sur la fin (victoire de Valencia 76-72). En jouant en ACB, on s’adapte mieux à l’Eurolea-gue derrière.
Avec cette victoire, vous êtes désormais 3e ex aequo avec Valladolid. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça marche bien pour vous.Oui, on réalise une bonne saison depuis l’arri-vée du nouveau coach (ndlr : Svetislav Pesic). On doit être à deux défaites depuis (13v-2d), ce qui est très bien. On avait vraiment mal commencé, tout le monde en est conscient mais on s’est bien repris derrière. On a réussi à se qualifier pour le Top 16, la Coupe du Roi, on est bien placé en championnat… Jour après jour, on améliore notre niveau de jeu.
Pourtant, le début de saison avait été complètement raté (1v-6d). Comment l’analyses-tu ?L’équipe, on l’avait, les joueurs sont restés les mêmes. Personnellement, je savais qu’on était capable de faire de grandes choses cette année mais il fallait encore quelqu’un
qui sache la gérer. Je pense que le premier coach (Manolo Hussein) a eu du mal à ce niveau-là et l’arrivée de Svetislav Pesic a structuré les choses.
Sans ce début raté, tu ne te dis pas que vous auriez pu vraiment taquiner le Barça et le Real ?Bien sûr qu’on se dit ça ! Tout le monde le dit, nous dans l’équipe mais aussi les gens à côté. C’est vrai que sans ce début de saison catastrophique, on aurait pu viser plus haut dès le début. Maintenant, ce qui est fait est fait, il ne faut plus y penser. On a une saison à finir, l’Euroleague qui peut continuer et les playoffs qui vont venir plus vite qu’on ne le pense.
Ça veut dire que cette équipe a le potentiel pour concurrencer Madrid et
Barcelone ?On a déjà battu Madrid (59-52 le 6 février), alors pourquoi ne pas recom-mencer ? Après le Barça… Ils sont au-dessus des autres, selon moi.
Pesic est un coach extrêmement réputé qui a, entre autres, remporté l’Euroleague avec le Barça en 2003. Qu’est-ce que ça change de jouer pour un tel entraîneur ?Il sait ce qu’il fait. Il a le métier, l’expérience et c’est le plus important chez un coach. Quand tu compares les deux coaches qu’on a eus cette année, tu vois qu’il y en a un qui n’avait pas l’expérience que l’autre avait. Derrière, tous les petits détails dont tu as besoin pour gagner un match, Pesic nous les a enseignés.
Par rapport à Erman Kunter, réputé à poigne, c’est encore au-dessus ?Ah oui, c’est bien au-dessus ! Ce n’est pas le même style, il sait ce qu’il veut et quand il le veut. Il faut que les choses soient faites comme il l’a décidé et pas autrement. Et si tout n’est pas en place, il tape une gueulante. J’ai connu Erman Kunter, Neven Spahija, des
NANDO DE COLO EN CHEF DE FILE
« LE FINAL FOUR ? POURQUOI PAS ? »Tête de gondole du contingent français expatrié en Europe, Nando De Colo continue sa progression à Valencia. Une équipe remaniée dont le nouveau coach, Pesic, a fait du Français un sixième homme de luxe cette saison. Non sans succès puisque De Colo jouera ce soir sa qualification en quart de finale de l’Euroleague. Avant, pourquoi pas, de rêver plus haut.
Propos recueillis par Florent de LAMBERTERIE
Liga
ACB
« On a déjà battu Madrid. Après, le Barça… »
Les Françaisen
EUROPE
DOSSIER 07
coaches qui sont très durs avec leur équipe et Pesic est encore un cran au-dessus. Mais à la fin, tu gagnes des matches donc il n’y a rien à dire.
Reste qu’avec lui, comme avec Hussein en début de saison, tu es passé d’un rôle de titulaire l’an dernier à un rôle de 6e
homme. Comment l’as-tu vécu ?Je n’ai pas de souci avec ça. Lors de ma première année à Cholet, j’ai passé presque toute la saison en sortant du banc. Si derrière tu as ton temps de jeu, ce n’est pas un gros souci. Maintenant, c’est vrai que quand, dans ton équipe, tu passes d’une saison où t’es premier meneur à une saison où t’es
deuxième meneur, ça fait un petit choc parce que tu te dis que tu n’as même pas l’occasion de te battre pour voir qui est premier. Mais la hiérarchie s’est faite ainsi avec Manolo et elle a continué avec Pesic. Maintenant, je connais mon rôle et je fais avec.
Le nouveau meneur titulaire, Omar Cook, est-il vraiment plus fort ? Ça, j’en sais rien. On est vraiment deux meneurs très différents. Lui, c’est le meneur organisateur et moi le meneur scoreur, donc on se complète bien. Personnellement, je peux alterner sur les deux postes arrière, donc je peux aussi jouer avec lui comme je le fais par moment depuis l’absence de Victor Claver. Après, le temps de jeu est là, donc je ne vais pas râler contre Omar.
Tu étais venu à Valencia pour devenir meneur à part entière. Est-ce toujours le cas ou souhaites-tu te réorienter vers un poste de combo, comme à Cholet ?
Je peux être combo, mais pas comme à Cholet où j’étais vraiment deuxième arrière qui revenait sur le poste 1 par séquence. Là, je suis meneur qui fait quelques séquences au poste 2 et c’est le basket qui me convient. La plupart du temps, je rentre pour Omar Cook et au fil du match, je passe au poste 2. Mais ça va, je peux prendre les shoots, j’ai des systèmes pour moi.
À trois-points en revanche, tu as vraiment baissé cette saison (25,8% en ACB et 23,3% en Euroleague, contre 39,6% l’an dernier). Il y a un lien ou c’est la nouvelle ligne ?Non, ce n’est pas la réadaptation à jouer à l’aile puisque la plupart de mes shoots, je les prends quand je suis meneur. La ligne est plus loin donc évidemment, ça gène un peu les premières semaines mais tu t’y habitues vite. Reste que c’est vrai, cette année mon pourcentage n’est pas terrible mais j’essaie de corriger ça.
Passons à l’équipe de France. On attend cet été une équipe très forte, avec le retour de beaucoup de joueurs NBA...J’ai eu un rendez-vous avec Vincent Collet,
Patrick Beesley et Florent Piétrus par la même occasion il y a maintenant deux semaines et on en a discuté. Mais j’attends de voir, parce que tous les ans c’est toujours pareil.
Le risque d’une concurrence accrue cet été t’inquiète-t-il ?Pour l’instant, je n’y pense pas trop, je me concentre sur ce que j’ai à faire avec Valen-cia. On a encore quatre mois de saison et après seulement arrivera l’équipe de France. Si tout le monde est là, ce sera un plus pour l’équipe et chacun devra se battre pour sa place.
Reste que sur les postes extérieurs, tu es le seul sélectionnable potentiel à avoir une vraie expérience européenne de haut niveau. C’est un plus d’après toi ?Bien sûr que oui. On va bientôt avoir un été très chargé avec un match tous les deux ou trois jours. Moi, comme les joueurs NBA, j’ai l’avantage de connaître ce rythme entre l’ACB
et l’Euroleague durant la saison. Avec Florent Piétrus, on est les seuls dans ce cas, les joueurs NBA aussi ont un calendrier chargé mais c’est encore un autre basket, bien différent du basket FIBA.
Tu es encore sous contrat pour un an avec Valencia, tu songes déjà à l’après ? Ton nom avait circulé du côté du Panathinaikos l’été dernier par exemple…Pour le Pana, oui, il y avait eu des contacts mais quand tu as l’occasion de jouer dans le championnat espagnol, qui est le seul championnat vraiment compétitif en Europe, surtout dans une équipe comme la mienne qui finit quatrième l’an dernier… Si t’as vraiment envie de jouer au basket, le cham-pionnat espagnol reste le plus intéressant.
Et la NBA ? Maintenant que tu as connu le vrai top niveau européen, la NBA reste-t-elle toujours aussi attractive ?Oui, parce que ça reste une compétition que je n’ai jamais connue. En Europe, entre Cholet et Valencia, j’ai eu l’occasion de jouer dans toutes les coupes d’Europe. Il ne me reste qu’un championnat inexploré, c’est la NBA. n
NANDO DE COLO EN CHEF DE FILE
« LE FINAL FOUR ? POURQUOI PAS ? »
« Il ne me reste qu’un championnat inexploré, c’est la NBA »
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De gauche à droite : Joseph Gomis (Charleroi), Ali Traoré (Roma), Florent Piétrus (Valencia) et Stéphane Dumas (Alicante)
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« Pour partir à l’étranger, il faut être prêt. » Florent Piétrus, dans sa septième saison en Espagne, sait
de quoi il parle. « Il faut avoir des couilles, si tu n’as pas de caractère tu ne peux pas y arriver. Parce qu’en France tu es une star mais quand tu arrives à l’étranger tu n’es personne ! » Ali Traoré, en quittant la France, son « cocon », troquant son maillot de l’ASVEL pour celui de Rome auréolé du titre de MVP français de Pro A, a rapidement assimilé le message. Il ne s’attendait sûrement pas à des débuts aussi délicats. « Je suis parti de très, très loin. Mon arrivée à été très compliquée. J’ai été blessé en pré-saison, le coach a été remercié, etc. Il y a eu des moments où je me suis dit : j’en ai marre, je rentre en France ! », témoigne Ali.6 et 8 points pour ses débuts en Lega, puis une titularisation lors de la 3e journée (16 pts). Et un retour sur le banc, une nouvelle place dans le cinq majeur, et le banc... En 20 journées, Traoré n’a fait que deux fois
deux matches de suite à plus de 20 minutes. Lorsque ce sujet est abordé, Ali n’esquive pas la question, mais sa réponse, bien que teintée d’ironie, traduit son incompréhen-sion : « Ah ? Tu as remarqué ça ? » Traoré, qui n’a atteint qu’une fois la barre des 20 unités, estime que ses débuts à
l’étranger sont « satisfaisants », en partie parce qu’il y a eu le rayon de soleil de l’Euroleague, où il a goûté à son premier Top 16, « une belle découverte ». La Lotto-matica, déjà éliminée derrière Barcelone et Tel-Aviv, reçoit ce soir le Maccabi pour clore son aventure européenne. Ali n’a pas été étincelant (8,7 pts en poule) mais a confirmé sa belle saison avec l’ASVEL (10,5 pts en 18’ au Top 16).« Je pense que je me suis fait un nom. Par
exemple, un truc tout con : maintenant les adversaires ne disent plus le 12, mais Traoré », savoure « Bomayé ». Aujourd’hui, il doit batailler pour sortir Rome du bourbier du mi-lieu de tableau. Il espère que les difficultés de l’automne l’aideront à progresser encore, ici ou ailleurs (il a signé pour deux ans).
« Avec les situations difficiles du début, je suis blindé pour la suite de ma carrière ! »
Diawara revitEn quittant son pays, Traoré a dû
composer avec un nouveau statut, se faire connaître. Yakhouba Diawara, lui, est revenu en Italie, le championnat où il s’était révélé avec Bologne, comme une star. Dans le petit club de Brindisi, promu, l’engouement autour de l’ancien NBAer ne faiblit pas. « Le club, les supporters, tous me respectent beaucoup. Ils attendent beaucoup de moi », apprécie Yak. En 20 matches, le Français n’a joué qu’une fois moins de 30 minutes. Un revirement de situation à 180 degrés pour celui qui n’avait
TOUR D’HORIZON
PAS SI MAL !En dehors de Nando De Colo, neuf Français bataillent cette saison en Europe. Entre révélation (Heurtel) et déception (Piétrus), entre retour en force (Diawara) et retour de flamme (Traoré), BasketNews a pris la température en Espagne, Italie et Belgique pour faire le point sur les expatriés.
Par Yann CASSEVILLE
« Oui, la NBA me manque »Yakhouba Diawara
Les Françaisen
EUROPE
DOSSIER 09
disputé que six rencontres la saison dernière avec Miami. « Passer de 5 à 38-40 minutes par match, ça change ! Je reprends beaucoup de plaisir », sourit l’intéressé. Onzième meilleur marqueur de Lega, il signe un retour en Europe intéressant, assu-mant ses responsabilités avec un aplomb pas forcément évident lorsque l’on sort de quatre années brinquebalantes outre-Atlantique. Le bilan n’est toutefois pas idyllique : Brindisi est avant-dernier. Changement de coach, de joueurs, rien ne semble pouvoir rebooster le promu. « C’est une saison compliquée », reconnaît Yakhouba. Il dit continuer de faire le maximum, parce qu’il joue son avenir comme le club son maintien. Après cette saison, il sera libre. « Il y a déjà beaucoup d’équipes qui se sont manifestées, en France, Italie, Espagne et NBA. Mon objectif est de finir fort pour revenir en NBA, être une vraie rotation. Si c’est pour être le 15e homme je resterai en Europe. Oui, la NBA, ça me manque, quand même. »Dans cette saison ardue sur le plan collectif, Diawara a eu le plaisir d’être rejoint en cours de saison par « un très bon ami » en la personne d’Hervé Touré. L’ancien de l’ASVEL a quitté Rome pour rebondir à Brindisi. « Ce n’est pas Rome, Cantu ou Milan, c’est sûr, c’est un peu frustrant mais il faut s’y faire », commente Hervé. « Je suis là pour retrouver des sensations, parce qu’en fin de saison der-nière je ne jouais plus trop et en pré-saison je me suis blessé. Il faut relancer la machine. »Il s’est fendu de quelques solides perfs (20 pts-8 rbds contre Sienne et Varèse). Mais comme son coéquipier et compatriote, il
reconnaît aisément que Brindisi ne suit pas le rythme de ses leaders français. « Notre problème, c’est le manque d’alchimie, de jeu collectif. » En fin de contrat à l’été, il aspire à retrouver un club de meilleur standing. « Mon objectif est de trouver une équipe de milieu-haut de tableau ici, mais je ne suis plus verrouillé sur l’Italie comme avant. »
Piétrus pigeÀ l’instar de Diawara et Touré, un troisième Français est en « opération relance ». Joseph Gomis, ralenti l’an passé par les blessures, a quitté l’Espagne après huit saisons pour rebondir en Belgique – où végète l’ancien espoir du Centre Fédéral et d’Orléans, Luc Louves. « J’ai vraiment tra-vaillé dur tout l’été, je suis revenu à 100% », se réjouit l’ancien international. Gavé de responsabilités à Charleroi, qui caracole en tête de la ligue belge, Jo s’est de suite fondu dans le moule belge : deuxième marqueur du Spirrou en championnat et en Euroleague (10,4 pts). Un retour au premier plan qui l’in-cite forcément à rêver d’ailleurs pour l’avenir, n’ayant signé qu’une saison en Belgique. « Le championnat ici, c’est un peu spécial, il n’y a que neuf équipes, donc maintenant que l’Euroleague est finie… Pour la suite, ça me dit bien de rentrer en France mais ma priorité sera l’Espagne.»L’ACB, l’Eldorado européen. En sus de Nando
De Colo, quatre Français bataillent en Espagne. Quatrième ex aequo avec Valencia, Valladolid est la bonne surprise de la saison, menée de main de maître par Stéphane Dumas. Celui qui avait réussi le triplé en 2000 avec Limoges a enfin trouvé sa place
en ACB, après avoir longtemps navigué en deuxième division, et réussit une deuxième saison de suite très conluante. Comme l’an dernier aussi, Tariq Kirksay, ancien du SLUC et de Kazan, est au four et eu moulin avec Séville, septième du championnat. Tirant à bon escient, présent au rebond, il rentabilise parfaitement son gros temps de jeu.Derrière De Colo et les deux briscards que sont Dumas et Kirksay, le néo-expatrié, Thomas Heurtel, n’était pas attendu à pareille fête. Alicante lutte pour son maintien mais
son jeune meneur (21 ans en avril), prêté par l’ASVEL, a fait mieux que réussir ses débuts. Il a notamment passé 16 points au Real dès son deuxième match. Son culot a séduit le Caja Laboral, champion en titre, qui a essayé de le signer cet hiver.Le dernier des expats’ est sans aucun doute le cas le plus atypique. Florent Piétrus a passé un été compliqué, à attendre qu’un club daigne bien vouloir de lui. Après avoir pigé un mois pour le Caja Laboral, il est fina-lement revenu à Valencia, où il avait remporté l’Eurocup la saison passée. Durée du contrat : deux mois. Puis un nouveau bail d’un mois, et encore un CDD, de deux mois et demi. Flo le pigiste est aujourd’hui sous contrat avec Valencia jusqu’au 6 avril. « C’est sûr que c’est la saison la plus compliquée de ma carrière », acquiesce l’international. « Le plus important est d’avoir trouvé un club, mais avant, ce n’était pas vraiment évident. Tu n’es jamais reposé, tu penses à la date de fin de contrat qui va bientôt arriver, etc. »Le frère de Mike vit donc sa saison qua-siment au jour le jour, ne sachant jamais s’il peut enfin poser ses valises. Il s’en accomode tant bien que mal. Au sein d’un effectif concurrentiel, il est là avant tout pour faire le sale boulot, en championnat et en Euroleague (3,2 pts et 2,5 rbds en 14’). À un poste qui n’est pas le sien. « Je joue en 3 depuis plusieurs mois parce qu’on a pas mal de blessés, ça fait bizarre d’être ailier mais ça enrichit mon jeu. » La suite ? Il y a déjà cette date du 6 avril. Flo espère « terminer la saison à Valencia ». Après ? « Je ne repars pas comme ça à la rentrée. Là c’était l’ex-ception, ma famille était à Valencia, sinon j’aurais peut-être pris une autre décision. Mais l’an prochain, je veux du long terme. » Cette saison, la majorité des expats’ cherche avant tout à se relancer pour 2011-12. Dans le ciel souvent grisailleux en Europe pour les Français, verrait-on poindre du bleu à l’horizon ? n
« J’ai eu des moments où je me suis dit : je rentre en France »
Ali Traoré
LEURS STATSEspagneJoueur Équipe MJ Min % 2-pts % 3-pts Rbds Pds Pts
Joseph Gomis Charleroi 16 29 58,1 31,7 2,5 2,1 13,4
Luc Louves Gent 18 13 51,4 14,4 2,4 0,1 2,6
10 Gazette PRO a19e
Journée
7 6 partout. 50 secondes à jouer. Steed Tchicamboud joue un pick’n’roll au centre avec Alade Aminu. Les
deux défenseurs, Essart et Pasco, restent en pression sur le meneur de Chalon à 8 mètres alors que son pivot descend dans la raquette. En défense dans l’aile, Alain Digbeu est obligé de venir en rotation pour contester la passe sur Aminu, qui se serait retrouvé sinon seul sous le cercle. Steed, malin, file la gonfle à son partenaire, seul à 45 degrés à trois-points. Quand Digbeu se rend compte de son erreur, il est trop tard, Nicolas Lang a armé et crucifie le Rhénus. Chalon passe devant 76-79, l’emporte et décroche la première place en Pro A.La soirée avait pourtant mal com-mencé pour Nicolas (1,98 m, 20 ans). En l’absence de Blake Schilb et devant les siens – il est né à Mulhouse – il dévisse pendant trois quart-temps (0/4). Avant de retourner le match (11 pts à 4/10 aux final, 3/6 à trois-points). « C’est tout à son honneur parce que
sa première mi-temps est très en deçà de ses possibilités », note son coach Gregor Beugnot. « Sa réaction est très positive. Il prend ses responsabilités. » « J’avais à cœur de bien faire et ça m’a desservi », reconnaît Nicolas Lang. « Le premier tir que je mets me fait du bien. Je suis content d’avoir pu être bon à la fin. C’est bien que le coach m’ait laissé sur le terrain malgré ma première mi-temps. »C’est la quatrième fois de la saison que Nicolas passe la barre des 10 points en championnat (5 avec la demi des As). L’année dernière, il
avait mis le nez à la fenêtre en coupe d’Europe, mais son coach voulait le préserver au cours d’une saison pourrie en championnat. « Cette année, c’est parfait, je me sens vraiment chanceux », nous explique Nicolas. « Parfois, je repense à l’année dernière, où j’en étais et
où l’équipe en était, avec Joffrey (Lauvergne), on se disait : c’est ça le monde professionnel ? Putain, mais c’est moche quoi ! Cette année, on est une famille. Après, personnellement, je suis moyennement satisfait. Il y a des matches où je n’étais pas dedans et il faut que j’arrive à améliorer ma régularité. Pour ça, il faut que je sois intense tout le temps. »
« Il a la confiance de l’équipe »Quand un jeune est plus exigeant avec lui-même que son coach, pourtant pas réputé
tendre avec les bleusailles, ne l’est, c’est bon signe. « Nico devrait être en permanence comme à la fin du match contre Strasbourg », lâche coach
Beugnot. « J’attends plus de lui mais je sais qu’il doit encore évoluer techniquement et mentalement. Je suis déjà très satisfait de cette année. »Son arme de prédilection ? Le tir ! « Il a une faculté d’adresse faramineuse ! », s’extasie
Même sans Schilb, Chalon confirme. Dans cette équipe, le banc est de plus en plus fort et, samedi dernier, c’est Nicolas Lang (1,98 m, 20 ans) qui a joué les héros. Un rôle pour lui ?
« Cette année, c’est parfait, je me sens vraiment chanceux »
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rtsLE HAVRE 93 – LIMOGES 74
NICK POPe : « Je VOULaIS PROUVeR… »A vec vos blessés, on
ne vous attendait pas aussi facilement
vainqueurs face à Limoges. Le groupe s’est-il ressoudé dans la difficulté ? La clé de cette victoire, c’est le collectif. On voulait vraiment retrouver un collectif, contraire-ment à ce qui s’était passé à Toulon (-20). On a travaillé là-dessus toute la semaine à l’entraînement. Cela nous a aidé, même si le score final ne reflète pas vraiment le match. C’était dur, il a fallu se battre pendant 40 minutes. On a tout le temps mené mais plusieurs fois, ils sont revenus à 4-6 points. Tactique-ment, on voulait surtout limiter Massie en défense, le doubler
dès qu’on pouvait. En attaque, on voulait surtout jouer sur notre 5, Joseph Jones. S’appuyer dessus et faire tourner la balle et trouver les joueurs ouverts. Ils étaient un peu lents dans les rotations, on l’a bien exploité.
Cette victoire est très importante pour le maintien. Par ailleurs, vous n’êtes jamais qu’à une victoire du Top 8. Vous regardez devant ou derrière ? On est entre les deux, en fait. On essaie de se concentrer sur le prochain match. Limoges était vraiment un match important pour nous, dans les deux sens. Pour ne pas être décrochés (du Top 8) et pour ne pas trop descendre vers
L’ailier du STB a vécu une bien belle soirée contre Limoges. En plus de la victoire, quatre records personnels aux points (22), tirs à trois-points réussis (4), rebonds (9) et interceptions (5), en égalant sa meilleure évaluation en carrière (25) ! Samedi, Nick va affronter pour la première fois ses anciens coéquipiers du BCM à Sportica.
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STRASBOURG 78 – CHALON 79
aPPReNtI tUeUR
Gazette PRO a 11
ROANNE 74 - NANCY 78
DaVIS : UN FLOP ?Vendredi dernier, Ricky Davis a rendu une deuxième copie blanche consécutive, participant à la défaite de la Chorale dans son antre face à Nancy. L’ailier aux 736 matches NBA ne justifie aucunement son statut. Le public de Vacheresse commence à gronder.
son entraîneur. « À l’entraînement, c’est impressionnant ! Il a la technique qui lui permet de se créer son tir, il faut mainten-ant qu’il se persuade qu’il va être un tueur. À chaque fois qu’il touche la balle, il doit être capable de peser, psychologique-ment, sur son adversaire direct. Le coach adverse, dès qu’il rentre sur le terrain, doit briefer ses joueurs : attention, joueur très dangereux. Il doit prendre ses responsabili-tés. À bon escient ou à moins bon escient, ce n’est pas grave, il a la confiance de ses partenaires et du staff. » La défense s’améliore, la lecture de jeu, l’organisation aussi. Aujourd’hui, Lang a des faux-airs de Laurent Foirest, droitier et sans la nuque longue. « Dans le rôle qu’on pourrait lui at-tribuer, pourquoi pas », acquiesce Beugnot. « Lolo était plus physique. Les deux ne sont pas très explosifs, mais très technique et puis le tir… Il y a une ressemblance. »L’été dernier, Lang a porté le maillot Bleu et a décroché le titre européen avec les moins de 20. Avec un rôle majeur au début de la compétition puis des minutes en baisse. « Je ne jouais pas vraiment mon jeu », nous confie-t-il. « Je devais prendre les tirs ouverts et c’est tout. Même en pro, je n’avais pas l’habitude de rester cantonné dans le corner. La philosophie du coach, chacun devait faire ce qu’il faisait le mieux. Ça se défend, mais je n’étais pas à l’aise. Mais je retiens surtout qu’on a gagné. » Ça pourrait devenir une habitude… n
thomas BeRJOaN
LE HAVRE 93 – LIMOGES 74
NICK POPe : « Je VOULaIS PROUVeR… »
D eux bons stops sur Tremmell Darden pour commencer. Deux services pour Dylan Page, puis
Solo Diabaté. Une interception en début de quatrième quart. Voilà le résumé, succinct, des actions positives de Ricky Davis face au SLUC Nancy. Pour le reste, l’ex NBAer n’a pris aucun rebond, n’a provoqué aucune faute en 21 minutes. Et manqué ses cinq tentatives. Zéro pointé au scoring, une semaine après celui commis à Levallois. Davis n’y est plus du tout. L’Américain a sombré depuis son match inaugural (11 points contre Chalon), en dépit de la confiance accordée par son coach. Vendredi, Jean-Denys Choulet n’a remplacé son Américain qu’à la douzième minute de jeu, après que la Chorale eut essuyé une terrible salve (de 9-6 à 13-25). Il a essayé de le relancer au cœur du troisième quart, sous les grondements du public de Vacheresse, mécontent de ne pas voir revenir en jeu Jean-Michel Mipoka, nettement plus performant (10 points en 10 minutes). « Si je ne le mets pas là, il est mort », a justifié Choulet. « Les gens ne comprennent pas… mais il y a une saison à faire. »
+11 sans lui, -15 avec Pour l’heure, « l’échange » opéré entre K.C. Rivers et Ricky Davis est clairement perdant pour la Chorale. Seul point positif, les
50.000 dollars touché de la Virtus pour avoir laissé filer son shooteur US en Italie. Sur le terrain, le déficit est flagrant par rapport à Rivers (voir ci-dessous). Roanne a perdu gros dans l’opération. Un coup d’œil sur les pre-mières prestations de Rivers à la Virtus suffit pour s’en convaincre : 15,8 points à 54,8%, 10/15 à trois-points en 4 matches. L’intégration de Davis – et avant lui celle de Marcellus Kemp – a obligé J.D. Choulet à simplifier ses entraînements depuis un mois. Conséquence directe, le collectif a perdu de sa fluidité, des deux côtés du terrain. « On joue à l’envers de temps en temps », déplorait Philippe Braud, « si le collectif était en place, ce serait facile pour lui. » Davis souffre-t-il du manque de collectif…ou l’inverse ?Hors timing, approximatif dans le jeu sans bal-lon, l’Américain a tendance à court-circuiter les systèmes, à enrayer la mécanique. Contre Nancy, la Chorale a été beaucoup plus ef-ficace sans lui (+11), qu’avec (-15). « Il faut continuer à travailler, être plus relax, ne pas me mettre trop de pression (…) Ça va venir, j’en suis sûr », a-t-il commenté dans L’Équipe à propos de son passage à vide. L’équipe a perdu plus de matches en février (2v-4d) qu’elle n’en avait perdu lors des trois premiers mois de championnat (11v-3d avec Rivers). Le réveil devient urgent. n
antoine LeSSaRD
MJ Min Pct. 3-pts Bp Pds Rbds Pts ÉvalK.C. Rivers 14 30 44,3 31/86 1,6 1,9 4,6 14,3 13,0Ricky Davis 3 24 23,5 3/10 3,3 2,7 0,3 3,7 -0,3
le bas. Surtout avec les matches difficiles qui se profilent (à Grav-elines, Nancy, à Cholet). On tenait vraiment à cette victoire.
Tu as établi quatre records personnels samedi soir. Comment analyses-tu ta performance ?Avec les blessés, j’ai plus de responsabilités. J’ai su saisir l’occasion de montrer ce que je pouvais faire. Mes coéquipiers m’ont bien trouvé, j’ai mis les shoots. Est-ce que la défense de Limoges a fait l’impasse sur moi ? Je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que quand j’avais la balle, j’essayais d’être agressif, et de ne pas refuser les shoots quand j’étais ouvert.
Ton temps de jeu est passé de 11 à 27 minutes cette saison. Tu tournes à 10,1 points, mais à moins de 40% (39,3%). Quel regard portes-tu sur ta saison ?Je me rends compte qu’il y a encore beaucoup de travail, qu’il y a beaucoup de choses à améliorer. J’essaie de travailler tous les jours à l’entraînement pour devenir un meilleur joueur. (…) En venant au Havre, je voulais prouver à tout le monde que je pouvais jouer. Je suis bien content d’avoir pris cette déci-sion. C’est un nouveau challenge. Je suis bien installé et je me plais bien ici. n
Propos recueillis par antoine LeSSaRD
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12 Gazette PRO a19e
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ASVEL 89 – CHOLET 77
POPS : UN CaRtON et UN MeSSaGePour sa première avec l’ASVEL, le pivot britannique Pops Mensah-Bonsu a démoli Cholet (39 d’évaluation, record de la saison !). Un gros plus mais aussi, sans doute, une nécessaire adaptation des autres cadres.
« Le premier match d’un joueur, c’est la boîte de Pandore. On ne sait jamais… » Dixit Erman Kunter samedi
à l’Astroballe, les lorgnons au bout du nez, tel un professeur de mythologie grecque, affairé à disséquer la défaite ses siens, rejetés à -18 à la 25e minute par l’un des « maux de l’humanité » jailli de la jarre offerte à la trop curieuse Pandore. Pops Mensah-Bonsu fut ce mal-là et Cholet n’avait aucun remède.Après dix minutes – pourtant à l’avantage du champion de France (22-14) –, les intérieurs choletais avaient compris qu’ils en étaient quitte pour une longue soirée, le nouveau pivot britannique de l’ASVEL (2,06 m, 27 ans) démarrant sur des bases élevées : 10 points à 4/5, 4 rebonds et 2 interceptions. « On le connaissait mais il a peu joué l’année dernière et on n’avait que quelques images de lui il y a deux ans en Espagne », reconnut Maître Kunter.Dominés physiquement, aussi bien en force qu’en endurance et en vitesse, les Falker et Vébobe, poussés à la faute, firent donc connaissance, au fur et à mesure. Mais pas assez vite. À la pause, Pops n’avait pas débandé : 21 points à 6/7, 7 rebonds, 7 fautes provoquées, 28 d’évaluation. Et +10 pour l’ASVEL (46-36), auteur donc d’un spectaculaire 32-14 dans le deuxième quart. « Nos joueurs n’étaient pas prêts pour un tel impact physique », soupira Kun-ter. « Depuis que je suis arrivé, j’entends que Cholet est champion, que c’est la meilleure équipe. Donc personnellement, c’était un match idéal, le bon test pour voir si je pouvais jouer dans le championnat de France », expliqua le héros du jour.
Une âme de leaderCholet n’avait ni le ressort ni les rotations pour revenir et Pops put finir en roule libre, établissant quand même, au passage, le record d’évaluation individuel de la saison (39) : 27 points à 9/12, 13 rebonds, 9 fautes provoquées, 3 interceptions et 2 passes. Et quelques moments de bravoure, comme ce quasi coast-to-coast avec rebond, remontée de terrain en dribble et service aux petits oignons pour Gelabale seul sous le cercle, qui dunka (18e minute).
« Il offre de nombreuses possibilités », jugea Nordine Ghrib, qui sortit de sa réserve habituelle pour se plaindre des critiques envers son équipe, laquelle, sur les quatre derniers matches, a battu Nancy deux fois et Cholet. « Pops amène une nouvelle dimension. Avec lui, on a moins besoin de venir aider. C’était important d’avoir un grand qui court. C’est un peu comme ça qu’on voulait jouer. On peut exister dans ce championnat, même face à des bonnes équipes. » Sans Andrija Zizic,
qui ne fait plus partie de l’effectif.Reste à voir si l’état de grâce durera, si les autres cadres s’accommoderont, sur la longueur, à ce diable sorti de la boîte, et à la place qu’il va indéniablement prendre dans l’équipe et dans le jeu. Car, comme le dit lui-même Pops, apparemment expert ès analyse express : « Cette équipe a beau-coup de talent mais il faut jouer ensemble pour que le talent se voit. Aujourd’hui, on a joué ensemble. » Un message ? n
Fabien FRICONNet
« Pops amène une nouvelle dimension. avec lui, on a moins besoin de venir aider. »
Nordine Ghrib
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DU BaSKetet des chiffres
-1L’évaluation de Tajuan Porter, le nouveau meneur d’Orléans, pour ses débuts, à Vichy. Aucun point, 0/4 aux tirs, 1 passe (15’). Mais victoire pour l’OLB.
2Deux records personnels en Pro A pour Mikalis Kakiousis (Le Mans) contre le PL : 21 points et 24 d’évaluation.
3Le nombre de joueurs du STB qui ont battu un ou plusieurs records personnels de saison contre Limoges. Nick Pope aux points (22), rebonds (9) et interceptions (5) ; Yohann Sangaré aux points (17) et évaluation (22) ; et Michael King (4 matches) aux points (20) et évaluation (17).
4Le nombre de joueurs utilisés au poste de meneur de jeu par l’ASVEL (contre Cholet) dans… le seul premier quart-temps. Fautes obligent, Hammonds, Westermann, Lacombe et Walsh (et même Edwin Jackson sur une paire de possessions) se sont vu confier la direction.
5Les défaites consécutives, en championnat, de Limoges : -14 à Gravelines, -2 contre Vichy, -11 à Pau, -9 contre Poitiers et -19 au Havre. Zare Markovski (3 matches) n’a toujours pas gagné.
7L’avantage à l’évaluation de Strasbourg contre Chalon (91-84) alors que c’est… Chalon qui a gagné le match (79-78). Une rareté.
15Le différentiel domicile-extérieur à l’évaluation de Teddy Gipson (Pau) : 22,5 à la maison (17,5 pts à 60,8%, 8,5 pds et 2,5 ints) et 7,5 en déplacement (10,5 pts à 45,0%, 3,5 pds et 0,5 int). Mais il n’a joué que quatre matches.
33L’évaluation monstrueuse de Dounia Issa (Gravelines) contre Poitiers, son record. Records aussi aux points (19) et aux contres (6).
F.F.
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échos FRANcE 13
LAURENT SCIARRA QUITTE PAU
MALAIsEC e sont trois matches d’anthologie qui ont
fait de lui un héros des temps modernes. Les plus prestigieux. Un quart, une demie et
une finale des J.O., à Sydney en l’an 2000. Laurent Sciarra guida l’équipe de France vers l’Olympe alors qu’on la croyait tomber dans les flammes de l’enfer. Comment ce Niçois jusque-là confiné en équipe nationale à un obscur strapontin parvint subitement au grandiose ? « Une grosse part de chance, beaucoup de culot, pas de pression à la base. La réussite. La seule chose que tu ne maîtrises pas dans le basket, c’est l’adresse. Je me suis bien senti à Sydney. Voilà » répondit-il un peu plus tard.Ce fils unique d’un basketteur de 1ère division, né le 8 août 1973, est ce que l’on appelle communément un gagneur. « Tu peux mettre dix Magic Johnson devant moi, je m’en fous. Il faut que j’arrive premier dans une compet’. On ne se rappelle jamais du second », disait-il alors qu’il avait 20 ans. Son leadership avait déteint sur tout le groupe des juniors de 1992 et pour la première fois de son Histoire le basket français trouvait de l’or à Budapest. Un an plus tard, Sciarra et sa bande récidivaient en jouant la finale du Mondial Espoirs face aux États-Unis. Nos confrères espagnols de Gigantes en faisaient leur MVP du tournoi.La marque de Laurent Sciarra, à contre-courant de sa génération, c’est sa science du jeu, son œil de lynx, ses gestes old school, ses passes à deux mains au-dessus de la tête, sa couverture de balle parfaite au moyen de bras interminablement longs, son endurance, et à l’inverse son manque absolu de détente, de force brute.
Une belle et longue carrière ponctuée de quelques titres, médailles et coupes mais finalement un peu frustrante pour autant de talents. Trois passages à Paris, huit clubs en province, tout compris. Deux obscurs séjours à Huelva et Panionios, 24 matches à la Benetton Treviso avec Zeljko Obradovic comme coach mais en back-up de l’international italien Da-
vide Bonora. Les rôles de doublure, le fier Laurent ne les a jamais appréciés. Son CV n’est pas celui d’un Antoine Rigaudeau ou même de son pote Stéphane Risacher. Ce
fut rarement de tout repos, parfois conflictuel. Déjà, à 19 ans, il avait quitté Hyères-Toulon pour le PSG Racing sans le consentement du club varois et resta une saison sans jouer.
Affectif, cabochard…Laurent Sciarra est un affectif, paternaliste avec les jeunes, au courant de tout sur son sport, un cabochard aussi, sujet à des poussées d’adrénaline. Il aurait pu être le leader médiatique de son sport, les journalistes – et donc les lecteurs – aiment ses analyses pertinentes, ses jugements parfois très épicés, mais la profession doit aussi composer avec ses fâcheries, les messages non retournés.Ses déclarations sibyllines samedi soir après le match face à Hyères-Toulon ont traduit le malaise ambi-ant. « Je suis salarié du club, je reste à l’Élan… Pour l’instant. » En début de semaine, l’affaire, entre les mains des avocats, s’est conclue. La longue et atypique carrière de basketteur de Laurent Sciarra risque fort de se terminer en queue de poisson. C’est moche. n
Pascal LEGENDRE
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Annonce press Basketnews (82x135)mm 19-02 ok_Mise en page 1 11/02/11
Le héros de Sydney, arrivé cette saison en Béarn, a abrégé son séjour palois et probablement mis un terme à sa carrière de joueur. Par la petite porte.
situation qu’ont effectué les Arrageoises, jeudi de la semaine dernière, à la Halle Tetelin. Pétrifiées par l’enjeu, les filles de Bruno Blier sont restées coincées dans leurs starting blocks alors que les Russes de Chevakata, cinquièmes de leur championnat national, renforcées par deux Américaines, Jessica Davenport (1,96 m, 16 pts et 8 rbds) et Loree Moore (7 pts et 9 rbds), s’envolaient irrésistiblement. La marge prenait des proportions très inquiétantes : 23-10 à la fin du premier quart-temps et jusqu’à 50-29 à 3’48 de la fin du troisième sur un lancer-franc de Anna Mikeeva. Autant dire que les carottes paraissaient cuites et même calcinées.Sans doute les Nordistes se sont-elles dits alors qu’elles n’avaient plus rien à perdre et elles ont jeté toutes leurs forces vives dans la bataille. Un jump shot de Pauline Akonga (21 pts à 4/13), une interception d’Olesia Malash-enko, des lancers transformés, un trois-points de Johanne Gomis et Arras revenait à cinq longueurs à l’entame de l’ultime période. C’est sur un autre trois-points de Jo Gomis que les Nordistes prenaient une première fois l’avantage. Il fallut un panier de Malashenko et une ultime interception de l’Américaine Leilani Mitchell pour qu’elles concluent victorieusement ce come back d’anthologie, 67-66.
Retrouver de l’adresseÀ la lecture de la feuille de stats, on remarque que les Françaises ont été largement dominées dans l’adresse (32,3% contre 47,9%) et aux rebonds (33 à 37) mais qu’en revanche leur défense a fortement perturbé les Russes : 14 intercep-tions d’un côté ont entraîné 25 pertes de balles de l’autre.Arras est ce jeudi à Vologda, une ville enneigée tout l’hiver située à 400 km de Moscou, pour tenter de conserver ce minuscule
pécule. En quarts-de-finale, les Nantaises ont ramassé 20 points au même endroit. À noter aussi qu’avant de battre en retraite deux fois en France, les Russes avaient remporté leurs huit autres matches en EuroCup. Se qualifier pour la finale (17 et 24 mars) ne peut se faire qu’au prix d’une bonne entrée en matière, d’une meilleure production offensive, et d’une façon générale d’un im-mense exploit. n
Pascal LEGENDRE
ARRAS EN DEMI-FINALE DE L’EUROCUP FÉMININE
QUITTE oU DoUBLE EN RUssIECe jeudi, les Arrageoises tentent de se qualifier pour la finale de l’EuroCup en ayant amené dans leurs bagages à Vologda-Chevakata le plus mince des avantages.
Pauline Akonga (Arras).
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(Catégories : minimes, cadets et espoirs)
Camp de « perfectionnement » encadré par le Centre de Formation de la JA VICHY BASKET
session 2 : du 15 au 19 août
Deux semaines de stage au CREPS DE VICHY
Renseignements :
WWW.JA-VICHY.COM (rubrique : CLUB / CAMP d’été)
16 CHIFFRES
PRO A19e journée
Vendredi 18 février
*Pau-L.-O. bat Hyères-Toulon 82-70Nancy bat *Roanne 78-74Samedi 26 février*ASVEL bat Cholet 89-77Chalon bat *Strasbourg 79-78Gravelines-Dk bat *Poitiers 80-74*Le Havre bat Limoges 93-74*Le Mans bat Paris Levallois 73-71Orléans bat *Vichy 67-65
Prochaine journée
20e journéeVendredi 4 mars
Orléans – ASVEL, 20h30 direct sur Sport+
Samedi 5 mars
Cholet – Le Mans, 20h15 direct sur Sport+Hyères-Toulon – ChalonGravelines-Dk – Le HavreNancy – Pau-Lacq-OrthezVichy – PoitiersLimoges – RoanneParis Levallois – Strasbourg
ESPOIRS19e journée*Pau-L.-O. bat Hyères-Toulon 93-80Nancy bat *Roanne 84-75*ASVEL bat Cholet 76-67Gravelines-Dk bat *Poitiers 106-78Chalon bat *Strasbourg 74-68*Le Havre bat Limoges 88-60*Vichy bat Orléans 60-52*Le Mans bat Paris Levallois 85-75Classement : 1- Nancy (18-1), 2- Paris Levallois (16-3), 3- Gravelines-Dk, Le Mans (14-5), 5- Chalon (12-7), 6- Cholet, Pau-Lacq-Orthez (11-8), 8- ASVEL, Hyères-Toulon (9-10), 10- Le Havre, Strasbourg, Vichy (7-12), 13- Poitiers (6-13), 14- Roanne (5-14), 15- Orléans (4-15), 16- Limoges (2-17).
NATIONALE 124e journéeSaint-Chamond bat *Saint-Étienne 72-68*Roche bat Liévin 89-87*Blois bat Denain 100-88Le Puy bat *Angers 84-81*Brest bat GET Vosges 99-68Bordeaux bat *Denek Bat 74-69Souffel. bat *Centre Fédéral 76-67*Challans bat Sorgues 86-74Classement : 1- Bordeaux (21-3), 2- Denain (18-6), 3- Brest, Angers (15-9), 5- Blois (14-10), 6- Challans, Sorgues, Saint-Quentin, Saint-Étienne (13-11), 10- Souffelweyersheim (10-10), 11- Orchies, Saint-Chamond, Le Puy (11-13), 14- Denek Bat (10-14), 15- Liévin (9-15), 16- GET Vosges (8-16), 17- Roche (6-18), 18- Centre Fédéral (3-21).
LIGA ACB22e journée*Barcelone bat Vitoria 89-66*Grenade bat Fuenlabrada 81-69Valencia bat *Saragosse 76-72*Malaga bat Menorca 78-68Séville bat *Gran Canaria 84-70Estudiantes Madrid bat *Alicante 71-69Bilbao bat *Badalone 80-76*Valladolid bat Real Madrid 74-65*Saint-Sébastien bat Manresa 81-70Classement : 1- Barcelone (19-3), 2- Real Madrid (17-5), 3- Valencia, Valladolid (14-8), 5- Vitoria, Bilbao (13-9), 7- Séville, Fuenlabrada (12-10), 9- Malaga, Estudiantes Madrid, Badalone (11-11), 12- Gran Canaria (10-12), 13- Saint-Sébastien, Saragosse (9-13), 15- Alicante, Manresa (7-15), 17- Menorca (5-17), 18- Grenade (4-18).
LEGA20e journée*Avellino bat Montegranaro 83-75 *Bologne bat Caserte 69-61*Sienne bat Cantu 73-63*Trévise bat Rome 86-72*Pesaro bat Teramo 72-53*Brindisi bat Varèse 96-79*Crémone bat Biella 87-72*Milan bat Sassari 88-72Classement : 1- Sienne (18-2), 2- Milan (15-5), 3- Cantu (14-6), 4- Bologne, Avellino (11-9), 6- Pesaro (10-10), 7- Crémone, Caserte, Rome, Sassari, Trévise, Montegranaro (9-11), 13- Biella, Varèse (8-12), 15- Brindisi (6-14), 16- Teramo (5-15).
EUROLEAGUETOP 16
GROUPE E5e journéeLietuvos rytas bat *Panathinaikos 68-67*Vitoria bat Malaga 78-636e et dernière journée
Jeudi 3 mars
Lietuvos rytas – VitoriaMalaga – PanathinaikosClassement : 1- Panathinaikos, Lietuvos rytas, Vitoria (3-2), 4- Malaga (1-4).
GROUPE F5e journéeRome bat *Olimpija Ljubljana 87-76Barcelone bat *Maccabi 92-85 a.p.6e et dernière journée
5e journéeValencia bat *Kaunas 80-74Olympiakos bat *Fenerbahçe 80-656e et dernière journée
Jeudi 3 mars
Valencia – FenerbahçeOlympiakos – KaunasClassement : 1- Olympiakos* (4-1), 2- Fenerbahçe (3-2), 3- Valencia (2-3), 4- Kaunas (1-4).
EUROCUPLAST 16
GROUPE J5e journéeAris bat *Budivelnik Kiev 78-73Göttingen bat *Le Mans 83-77Classement : 1- Göttingen* (4-1), 2- Budivelnik Kiev (3-2), 3- Aris Salonique (2-3), 4- Le Mans (1-4).
EUROCHALLENGELAST 16
GROUPE K5e journée*Ventspils bat Norrköping 104-69*Gravelines-Dk bat Lisbonne 91-82Classement : 1- Gravelines-Dk* (5-0), 2- Ventspils (3-2), 3- Lisbonne, Norrköping (1-4).
Votre annonce doit nous parvenir au plus tard le vendredi pour une paru-tion le jeudi. Rédigez-la sur papier libre et envoyez-la avec son règle-ment (par chèque à l’ordre de Norac Presse ou par carte bancaire) à :NoRAC PRESSE-PETITES ANNoNCES 75 BLD MARIE & ALExANDRE oyoN
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18 échos EURoPE
D epuis déjà plusieurs années, le Panathinaikos et l’Olympiakos
se plaignent du manque de compétitivité du championnat grec et de ses faibles retombées financières, menaçant donc régulièrement de le quitter. Giorgios Vassilakopoulos, président de la fédération hellène (EOK), pense avoir trouvé la solution. Il travaille ainsi actuellement à la création d’une Ligue Méditerranéenne qui pourrait réunir bientôt – et peut-être même dès la saison 2011-12 – douze clubs issus de sept pays : Grèce, Turquie, Israël, Serbie, Bulgarie, Chypre et même le Qatar. Les deux premières nations y compteraient trois équipes, Israël deux, et les autres une seule.La surprenante inclusion du Qatar per-mettrait notamment de financer la ligue, grâce à la vente des droits de diffusion à la chaîne Al-Jazeera, avec qui Vassilakopou-los a déjà trouvé un accord de principe. Il a même été prévu que les matches opposant
Qataris et Israéliens soient disputés sur terrain neutre, à Chypre.
L’EsAKE tire la sonnette d’alarmePour prendre part à cette nouvelle ligue, les équipes concernées devraient être
dispensées de la saison régulière de leur championnat national, comme c’est le cas pour les formations disputant la Ligue Adriatique. Mais en Grèce, le Panathinaikos, l’Olympiakos et l’Aris Salonique semblent enclin à tout bonnement quitter le giron de la ligue grecque (ESAKE). Son président, Vassilis Economides, s’en est ému, prévenant que la perte de ces trois clubs pourrait signifier tout simplement la mort du basket professionnel en Grèce, déjà secoué cet automne par un conflit social.Devancé par Yvan Mainini aux élections à la présidence de la FIBA Monde, Vassilakopoulos a également vu la FIBA Europe passer l’année dernière aux mains
de ses adversaires de l’Europe de l’Ouest. La création d’une nouvelle ligue avec ses alliés du Sud-Est du continent lui per-mettrait de gagner en influence dans son opposition à l’instance européenne. n
Laurent sALLARD
Giorgios Vassilakopoulos
EUROBASKET 2011
FRATELLo coAchERA L’UKRAINEl Pour sa cinquième participation à l’EuroBasket, l’Ukraine est décidée à faire un coup. Président de la fédéra-tion, Alexander Volkov a fait jouer ses relations et trouvé un accord avec Mike Fratello afin que celui-ci coache l’équipe nationale ukrainienne l’été prochain. À 64 ans, celui-ci a coaché 1.215 matches
en NBA avec Atlanta, Cleveland et Memphis. Depuis 2007, il exerce toujours au bord des parquets, mais en tant que consultant pour la télévision américaine. Fratello avait eu Volkov sous ses ordres lors de la saison 1989-90 à Atlanta. Le coach américain était attendu cette se-maine à Kiev pour signer son contrat et présenter son staff. L’Ukraine affrontera la Slovénie, la Russie, la Belgique, la Bulgarie et la Géorgie au premier tour de l’Euro.
L.s.
EUROBASKET 2011
BLATT AVEc LA RUssIE JUsQU’EN 2012
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GRÈCE
BIENTÔT UNE LIGUE MéDITERRANéENNE ?Giorgios Vassilakopoulos, ancien président de la FIBA Europe, et actuellement à la tête de la fédération grecque, veut créer une Ligue Méditerranéenne. Celle-ci réunirait notamment le Panathinaikos, l’Olympiakos et l’Aris Salonique, qui pourraient par conséquent quitter leur championnat national, et le mettre en danger.
l L’été dernier, avant même la fin du Championnat du Monde, David Blatt avait émis le souhait de quitter son poste d’entraîneur de l’équipe nationale russe, alors que son contrat courait jusqu’au Jeux Olympiques de Londres en 2012. L’Israélo-américain était en désaccord avec la politique menée par la fédération, alors présidée par Sergei Chernov. Mais la donne a changé. Fragilisé par une affaire de corruption d’arbitres, Chernov a démissionné et Alexander Krasnenkov, président du Spartak Saint-Pétersbourg, lui a succédé en fin d’année. Quelques semaines plus tard, il rencontrait Blatt afin de le convaincre d’aller au bout de son contrat, ce que l’intéressé a accepté.
Le coach du Maccabi Tel-Aviv a sauté ven-dredi dernier dans un avion pour Moscou afin d’y être confirmé officiellement dans ses fonctions devant le comité exécutif de la fédération. Devant la presse, il a expli-qué que la base de l’équipe qui a disputé le Mondial l’été dernier serait reconduite pour l’Euro, mais qu’il espérait fortement le retour d’Andrei Kirilenko, absent de la sélection depuis les Jeux Olympiques de Pékin en 2008, mais aussi que Viktor Khryapa et Sasha Kaun soient sur pieds. On ne devrait en revanche pas revoir J.R. Holden sous le maillot russe, même si Blatt déplore ne pas encore lui avoir trouvé de remplaçant de valeur à la mène.
L.s.
19
C e soir, à Malaga – équipe déjà éliminée –, le champion de Grèce va devoir finir le travail, c’est-à-dire gagner pour ne pas
avoir à suivre à distance le match entre Vitoria et le Lietuvos rytas en Lituanie. Car autant les hommes de Zeljko Obradovic verrouilleraient la première place de leur poule en s’imposant à Malaga, et se prépareraient à recevoir le Maccabi en quart, autant une défaite en Andalousie risqueraient de les envoyer en enfer puisque, bien qu’ils aient l’avantage particulier sur Vilnius (1-1 mais +20), ils sont déficitaires contre Vitoria (1-1 mais -5). Rater les quarts de finale une deuxième fois d’affilée ferait très mauvais effet. Le Caja Laboral, pour le moment éliminé, doit s’imposer à Vilnius de plus de trois points.Ce thriller n’était pas attendu mais les résultats de la semaine dernière – globalement surprenants, avec six victoires à l’extérieur en huit matches – ont changé la donne. En effet, avec deux lancers-francs
de Khalid El-Amin à trois secondes de la fin, Vilnius a raflé la mise à Athènes, alors que dans le même temps Vitoria finissait de couler Malaga (78-63) grâce, notamment, à un redoutable Marcelinho Huertas (18 points, 6 rebonds, 5 passes et 3 inter-ceptions). Celui qui terminera deuxième de cette poule E ira à l’échafaud : un quart contre le Barça, le champion d’Europe étant parti pour terminer le Top 16 invaincu, après un succès en prolongation à Tel Aviv (19 points et 6 rebonds pour Terence Morris en sortant du banc). Dans son groupe, le F, les choses sont d’ailleurs déjà pliées, le Maccabi ayant verrouil-lé la deuxième place au détriment de Ljubljana et de Rome (qui a sauvé l’honneur en Slovénie la semaine dernière, avec 20 points et 4 interceptions du jeune arrière Bosnien de 21 ans, Nihad Djedovic).
De Colo peut aller en quartDans le groupe G, tout est également réglé. Le Real (5-0) terminera en pole et se coltinera soit le
Fenerbahçe soit Valencia ; et Sienne aura face à lui l’Olympiakos. La semaine dernière, la Montepaschi s’est assurée du point average définitif sur Efes en s’imposant 88-76 malgré 24 points d’Igor Rakocevic.Le suspens est en revanche entier dans le groupe H. Les Reds seront premiers, Kaunas est éliminé, la deuxième place se jouera donc entre le Fener et Valencia. Les Turcs ont deux avantages : ils ont gagné le match aller et possèdent une victoire d’avance, mais les Espagnols ont leur destin en main puisqu’ils reçoivent et qu’ils n’avaient perdu que de deux points en Turquie (73-75). Là aussi, c’est la cinquième journée qui a relancé la roulette. Valencia est allé s’imposé à Kaunas (80-74) avec un très bon Nando De Colo (17 points, 3 passes et 4 intercep-tions) mais aussi 12 passes d’Omar Cook ; alors que, dans le même temps, Olympiakos finissait le travail au Fener (80-65) avec des prestations copieuses de ses grands (en l’absence de Yannis Bourousis) : 16 points et 9 rebonds de Rasho Nesterovic, 19 points de Zoran Erceg et 18 points de Loukas Mavrokefa-lidis.À noter que, par rapport à la saison dernière, le plateau des quarts de finale a déjà perdu trois équi-pes, dont deux étaient allées au Final Four (CSKA et Partizan, mais aussi Gdynia), et même peut-être une quatrième (Vitoria). C’est-à-dire potentiellement la moitié du plateau. Ces quatre-là seraient toutefois remplacés par des places fortes : Panathinaikos, Sienne, Fenerbahçe (ou Valencia) et Vilnius.À noter aussi que, si les choses tournent favorable-ment, l’Espagne est en mesure de placer quatre équipes en quart de finale, dont deux potentiels invaincus ; que la Turquie, pourtant apparemment en pointe cette saison, pourrait très bien n’avoir aucun représentant ; et que, tel que le tableau est fait, on peut très bien avoir une finale d’Euroleague entre Barça et Real, ou Olympiakos et Panathinaikos. n
TOP 16 : POUR LES QUARTS
LE PANA SERRE LES FESSES
Sa qualification pour les quarts de finale (22 mars au 6 avril) était quasiment sans la poche mais le Pana a trébuché chez lui contre Vilnius (67-68). Il reste maître de son destin mais doit, pour assurer, gagner ce soir à Malaga. Le Fenerbahçe et Valencia jouent leur saison à quitte ou double ce soir, l’un contre l’autre.
Par Fabien FRICONNET
Le Pana pourrait
manquer les quarts pour la 2e année consécutive, impensable.
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LES QUARTS DE FINALE1 Maccabi Tel-Aviv vs 1er groupe E ( Panathinaikos ou Caja Laboral Vitoria ou Lietuvos rytas Vilnius)
2 FC Regal Barcelona vs 2e groupe E ( Panathinaikos ou Caja Laboral Vitoria ou Lietuvos rytas Vilnius)
3 Real Madrid vs 2e groupe H ( Fenerbahçe-Ülker ou Power Electronics Valencia)
4 Olympiakos Le Pirée vs Montepaschi Siena
Les demi-finales mettront aux prises les vainqueurs des séries 1-2 et 3-4.
20
Q uand on se blesse et que l’on reste si longtemps éloigné des parquets, est-ce que l’on a
l’impression de faire toujours partie de l’équipe ?C’est sûr que, pour un athlète, c’est très difficile de ne rien faire. Mais il faut rester patient. J’ai essayé de contrôler le plus de choses que je pouvais. Pour moi, cela voulait dire travailler ma main gauche. J’ai travaillé mon physique, mon endurance, mais il y a eu des moments difficiles quand les coéquipiers partaient à l’extérieur et que moi je restais à Chicago. C’était un peu déprimant.
Tu te souviens comment tu t’es blessé ? C’était contre Sacramento (le 27 novembre) en deuxième mi-temps, je vais au rebond avec DeMarcus Cousins et j’ai pris un coup. Sur le moment cela m’a fait mal, mais avec l’adrénaline tu n’as pas envie de t’arrêter donc j’ai continué. J’ai voulu essayer. Mais après deux semaines, par contre, le pouce me faisait
trop mal, je n’arrivais plus à tenir la balle avec la main droite. Une blessure à la con, quoi ! Donc il fallait prendre une décision, j’en ai parlé avec ma famille, avec Paxson (John, le GM), Reinsdorf (Jerry, le propriétaire), et il fallait vraiment que je me soigne.
Cela va te suivre toute la saison, où tu es guéri à 100% ?Non, je suis bien là, mon doigt va mieux. Je dois juste retrouver ma souplesse et ma flexibilité au pouce. À part ça, il n’y a aucun problème si ce n’est retrouver le rythme de jeu. Quand tu ne joues pas pendant trente matches, tu as beau faire du cardio, autant de footing et autant de muscu que tu veux, mais le basket c’est quelque chose d’autre. Quand tu arrives en match c’est complètement dif-férent. Il reste encore 25 matches (l’entretien a été réalisé lundi 28 février) et cela va me donner le temps de revenir en pleine forme aux playoffs pour être à 100%. Car là, ce soir, contre Washington (19 pts et 11 rbds)
j’avais encore les jambes un peu lourdes en deuxième mi temps.
Mais je t’observais à l’échauffement tu t’entraînes à bloc, cela ne te fatigue pas de te dépenser autant avant le match ?Non, c’est important pour moi car comme ça je me mets dans le match mentalement. Je suis donc toujours à fond.
Tu as senti qu’il y avait une pression du club pour que tu reviennes le plus vite possible ?
JOAKIM NOAH (Chicago Bulls)INTERVIEW EXCLUSIVE
« PAS BEAUCOUP DE PIVOTS CAPABLES DE FAIRE ÇA ! »
Une rupture du « ligament collatéral ulnaire » du pouce droit, subie le 27 novembre dernier, l’a mis sur le carreau pendant 30 matches alors qu’il livrait la meilleure saison de sa carrière avec une production de 13,3 points à 51%, 11,9 rebonds, 2,5 passes et 1,1 contre. De retour sur les parquets, l’intérieur tricolore s’est confié à BasketNews. Il nous parle de sa convalescence, de ses envies de titre, et de l’équipe de France.
Propos recueillis par Pascal GIBERNÉ, à Washington
Entre
NOUS
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Après t’avoir fait signer un contrat de 60 millions de dollars sur cinq ans, la direction attend-elle encore plus de toi ?Cela n’a rien à voir. J’ai essayé de revenir le plus vite possible de toutes les façons. Contrat ou pas. Une fois blessé, j’ai continué à jouer pendant deux semaines, alors que j’avais le doigt tordu et c’est la direction qui m’a fait comprendre que je devais arrêter. La pression, tu sais, tu te la mets toi-même. Moi, la signature de ce contrat, cela ne m’a
mis aucune pression. Enfin, la seule pression que je me mets personnellement, c’est d’être le mieux préparé possible quand je rentre sur le terrain.
As-tu appris quelque chose en regardant tes coéquipiers sur le banc de touche ?Bien sûr. J’ai appris que l’on était une équipe avec beaucoup de caractère. Depuis le début
de la saison, avec la blessure de Boozer et ma blessure, on n’a jamais été vraiment à 100% et on a bien géré pendant ce temps-là. Et cela va
être intéressant de voir ce que l’on peut faire maintenant que l’on est au complet. On va enfin pouvoir jouer notre meilleur basket.
Tu as dû être tout de même surpris de voir que sans toi, ni Boozer, l’équipe était capable de jouer aussi bien ? Pas vraiment en fait. Cette équipe a faim. Un
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« Une blessure à la con, quoi ! »
22EntreNOUS
joueur comme Derrick Rose s’est établi cette saison comme l’un des meilleurs de la ligue. La consistance de Deng nous a beaucoup aidés, il joue le meilleur basket de sa carrière, là. Et je pense que l’on doit avoir le meilleur banc de la NBA. Et l’arrivée de Thibodeau (nouveau coach des Bulls) nous a énormément apporté. C’est quelqu’un qui comprend ce qu’il faut faire pour gagner des matches.
Tu me disais d’ailleurs l’été dernier qu’avec Thibodeau, à l’inverse d’avec Del Negro, c’était fini le club Med ! Il apporte une intensité différente, il est
plus exigeant et du coup vous êtes mieux préparés qu’avant…Ça c’est sûr qu’on est préparé ! Parfois, avant les matches, on fait des entraînements de deux heures. Même si ces entraînements ne sont pas super physiques, il faut rester concentré et ar-river avec un mental d’acier. Ce qu’il recherche c’est la meilleure concentration possible, la meilleure préparation possible pour que l’on soit prêt en rentrant sur le terrain.
Que t’apporte un entraîneur comme lui à ce stade de ta carrière ?C’est un type avec beaucoup d’expérience. Il
a entraîné Patrick Ewing, Yao Ming, Dikembe Mutombo, Kevin Garnett, des supers joueurs quoi. Il a gagné avec Boston. Il a une énorme compréhension du jeu et une grosse envie de gagner. C’est une chance de pouvoir jouer pour un type comme lui que je respecte beaucoup. Cet été, il s’est entraîné avec moi tous les jours. Normalement, ce sont les assistants coaches qui font ce genre de travail, mais là c’est lui qui a exigé de faire les entraînements avec moi. Cela montre que le gars est affamé.
Il vous a toujours manqué un petit quelque chose en playoffs ces dernières années
STACEY KING (Consultant télé des Bulls)« ROSE EST LA STAR MAIS NOAH EST L’ÂME »Ses commentaires décalés et pertinents sont loués dans toute « l’Association ». Le triple champion avec Chicago (1991, 92 et 93) a popularisé la phrase « Gimme that hot sauce » (fais-moi passer la sauce piquante) qu’il déclame après chaque tir à trois-points de Kyle, mais pour l’heure il n’a pas encore trouvé de terme pétillant pour Joakim Noah.
l « Joakim me rappelle Dennis Rodman mais il est meilleur en attaque alors que Rodman ne pouvait pas marquer. Joakim est un excellent rebondeur. C’est facile de marquer, mais prendre des rebonds cela demande des qualités de cœur de battant. Michael (Jordan) aurait adoré jouer avec Joakim. Joakim est un type différent. Son énergie est au maximum. Il ne recule devant rien ni personne, il est déterminé, c’est un guerrier. Derrick Rose est la star de cette équipe mais Joakim est le cœur et l’âme de
cette équipe. Quand il est sur le terrain, nous sommes complètement différents. Nous sommes meilleurs en défense, meilleurs au rebond et on joue avec une certaine attitude. Pourquoi ? He is just nasty (il est « méchant). C’est un gagnant. Il a gagné deux titres avec Florida. Son grand-père était un gagnant. Son père était un gagnant. C’est dans son sang. C’est un étalon ! Joakim est sans doute le pivot le plus rapide de la ligue avec Dwight Howard. Il court comme un arrière. On dirait une gazelle. Il est coordonné. Il peut dribbler en contre-attaque et c’est l’un de nos meilleurs passeurs. Il peut prendre de bonnes décisions quand il a la balle en main. Son jeu de passe nous a manqué quand il était blessé. Car quand Derrick subit des prises à deux, il peut passer la balle à Joakim en tête de raquette et Joakim n’hésite pas à partir en dribble pour créer quelque chose. Il sait exactement quoi faire avec la balle. »
« Travailler avec Olajuwon »« Son QI basketballistique est hors norme. Et quand il a la balle, son adversaire doit monter pour défendre sur lui et les intérieurs n’aiment pas défendre sur un type qui sait dribbler donc cela met de la pression sur la défense adverse et cela rend votre équipe encore plus dangereuse. Et c’est pour cela que je pense que travailler avec Olajuwon lui ferait le plus grand bien. Joakim facilite le jeu pour tout le monde. Sans lui, nous avons eu un record de 22-8 mais avec lui on aurait sans doute perdu seulement deux matches. Lui et Derrick sont les pierres angulaires de cette franchise, qui va connaître de nombreuses années de succès grâce à eux. Joakim est respecté dans tout le pays. Il ne laisse pas indifférent. C’est un esprit libre. Il dit ce qu’il pense et il se moque des conséquences et j’aime cela chez lui. C’est dommage qu’il se soit blessé cette année, car il aurait été All-Star. À Chicago, les gens l’adorent. Ils avaient peur de lui au début, car ils ne savaient pas à quoi s’attendre et Joakim avait une mauvaise réputation. Mais une fois qu’ils l’ont vu joué, ils l’ont adoré, car Chicago est une ville de cols bleus. No bullshit. Ils veulent vous voir travailler dur car ils travaillent dur. »
Propos recueillis par Pascal GIBERNÉ, à Washington
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(deux défaites au premier tour). Tu penses que Thibodeau c’est la valeur ajoutée, au niveau de l’expérience tactique, qui va vous permettre de passer un cap ? Je n’ai jamais vu un gars préparer son équipe de cette façon. Même si des fois c’est long et c’est chiant. Hier, tu vois (dimanche 27 février), à 7 heures du soir, on a étudié pendant une heure à la vidéo notre victoire contre Milwaukee, pour voir nos erreurs. C’est une maladie chez ce type, cette volonté de perfection. Et le résultat est là, on a déjà gagné autant de matches (41) que l’année dernière !
En début de saison, le reste de la ligue vous avait sans doute sous-estimés et là après vos victoires sur les Lakers, Miami et Dallas, les gens sont en train de vous prendre au sérieux ?Pour moi, le verbe sous-estimer en tant que joueur, cela ne veut rien dire. Les matches, il faut les gagner. Cela me fait toujours rire quand des gens me disent : oh mais de toutes les façons vous allez exploser cette équipe, ils ne valent rien. Un match, mentalement, il faut bien se dire que cela ne va jamais être facile. L’an dernier, on a battu Cleveland et le lendemain on a perdu contre New Jersey. Pareil, on a battu Miami la semaine dernière et le match d’avant on perd contre Toronto.
Battre Miami, cela permet de se projeter sur l’avenir ?Non. Enfin, battre Miami avec ce qu’il s’est passé l’été dernier cela fait plaisir, bien sûr. Mais c’est juste un match. Tu vois ce soir le match contre Washington était énorme car là on joue pour être tête de série. Il faut donc garder la tête froide et continuer de progresser.
Tu as loupé trente matches cette année, mais avant cela, et comme on a pu le voir ce soir contre Washington, tu avais tourné à 13 points et 12 rebonds. Tu t’es encore amélioré en attaque… (Il coupe) Je cherche toujours à m’améliorer. Physiquement, je suis plus à l’aise dans la raquette. Je me sens en confiance. En travaillant avec Thibodeau cet été, cela m’a permis de me familiariser avec ses systèmes car moi il me faut toujours du temps pour intégrer les systèmes de jeu. Et j’ai progressé. Là, en ce moment, j’essaye de comprendre encore son système car cela a changé un peu pendant mon absence.
Chaque année tu ajoutes quelque chose de nouveau à ton arsenal. Tu sens que tu as
encore une grosse marge de progression ?Si je perds cette mentalité de toujours vouloir progresser, je ne serai plus le joueur que je suis aujourd’hui. Une fois que tu te dis : j’ai tout com-pris, je n’ai plus besoin de travailler, tu deviens un joueur moyen.
Comment expliques-tu ce talent que tu as au rebond ? Tu regardes beaucoup de vidéos ? Tu as étudié le style de Rodman ?Non, de toutes les façons le rebond, c’est juste avoir envie d’aller chercher la balle. C’est une question de volonté, d’instinct, d’envie. Il faut comprendre aussi la trajectoire de la balle. C’est de la mathématique plutôt simple, si un type prend un tir d’un côté c’est mieux de se placer sur le côté opposé. (Il rit)
Ton physique s’est épaissi ces deux dernières saisons. À un moment donné, tu t’es dit que tu en avais marre de te faire dominer par Perkins, marre de te faire pousser par Dwight Howard ?La série contre Boston il y a deux ans m’a donné beaucoup de confiance. Mais cela m’a fait aussi comprendre que j’avais beaucoup de travail à faire. J’ai fait construire une salle de musculation chez moi et cela m’a énormé-ment aidé. Mais physiquement, je ne suis pas encore au top. Dwight Howard est très difficile à manœuvrer dans la raquette. J’ai encore
des problèmes de puissance contre certains types. Il me reste encore un long chemin, j’ai
envie de gagner un titre un jour et pour cela il me faut continuer à me renforcer physique-ment.
Tu penses au titre NBA ?Je pense surtout à la progression et ce qui est excitant cette année c’est que l’on est en mesure de se positionner pour être compétitifs en playoffs contre n’importe quelle équipe. Quand les Chicago Bulls arrivent en étant bien préparés, ils peuvent battre n’importe qui.
Mais tu dois bien te dire que vous n’êtes pas loin du titre cette année ?Oui, c’est sûr que l’on n’est pas loin, mais il nous faut encore nous améliorer. Cela passe par une victoire contre Atlanta demain (mardi), et ensuite contre Orlando et ensuite contre Miami et ensuite contre New Orleans. On est encore vraiment moyen à l’extérieur (15 vic-toires pour 13 défaites mardi matin). Et pour gagner un titre il faut gagner en déplacement.
BRIAN SCALABRINE (Coéquipier)« GARNETT ET NOAH : LE MÊME MOTEUR ! »Le rouquin le plus populaire de la NBA voit des similitudes indéniables entre le « Big Ticket », Kevin Garnett, avec qui il a joué à Boston, et « Jooks », Joakim.
l « Kevin et Joakim ont beaucoup de points communs. Ils ont le même moteur. Ils sont différents dans leur approche du jeu, mais pour ce qui est de l’énergie et leur passion pour la victoire, ils sont similaires. En regardant jouer Joakim, j’ai appris que c’était le travailleur le plus dur que j’ai jamais vu. Cela va faire cliché, mais quand il s’entraîne il se donne à 100%. Parfois il s’est tellement donné à fond qu’il a le souffle coupé et il est plié en deux mais il repart aussi-tôt. Il s’améliore de jour en jour. Quand je jouais à Boston, on détestait Joakim mais on le respectait. Car il faut respecter son talent. Nous avons vite compris qu’il pouvait changer un match. Son énergie augmentait pendant le match. Plus on l’insultait, plus on lui parlait, plus il était concentré. Il ne loupait aucun lancer-franc. Plus l’intensité s’élevait pendant le match plus il augmentait son niveau de jeu. Il ne s’est jamais laissé dépasser par les évènements. Kevin ne jouait pas pendant cette série, mais il nous répétait sans cesse : vous lui bottez le cul, vous ne lâchez pas ! »
« Garnett et Noah ? Cette équipe serait imbattable ! »« En général, les intérieurs se laissent dépasser par leur émotion, mais avec Joakim son degré d’émotion augmente et il est encore plus concentré… Donc quand Tom (Thibodeau) a commencé à envisager de prendre le poste d’en-traîneur des Bulls, je lui ai dit : tu dois aller à Chicago. Joakim et son moteur, c’est tout ce dont tu as besoin pour gagner. Avec un type comme Joakim, on peut faire tellement de choses. Pour être un bon intérieur dans cette ligue, il faut être capable de parler à ses coéquipiers, en défense, de les diriger. Il faut être un véritable animal. Les personnalités de Kevin et de Joakim en dehors du terrain sont totalement différentes. Kevin va rester concentré pendant quatre heures à l’entraînement, Jo est concentré en match mais à l’entraînement il n’est pas aussi concentré. Si ces deux types jouaient ensemble ? Ils seraient incroyables, incroyables ! Cette équipe serait imbattable. Leurs différences les rendraient meilleurs. Kevin joue en périphérie, Joakim joue près du panier. Kevin aiderait Joakim à être encore plus concentré. »
Propos recueillis par Pascal GIBERNÉ, à Washington
« J’ai appris que l’on était une équipe de caractère »
« Parfois, avant les matches, on fait des entraînements de deux heures ! »
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Être tête de série dans la conférence Est, c’est hyper important. Cela peut tout changer, entre gagner un titre et perdre au premier tour. C’est là toute la différence.
Que penses-tu de la saison actuelle de Derrick Rose ? Quand il a annoncé au mois d’octobre qu’il était favori pour le titre de MVP, tout le monde a rigolé (ce journaliste y compris) et là cinq mois plus tard plus personne ne rigole… (Il coupe) Le garçon, il ne rigole pas du tout. C’est un type qui a énormément de charisme, avec une énorme envie de gagner. C’est un type qui a du sang froid dans les veines. La pression, il ne la sent pas. En fin de match, il domine la balle, c’est un vrai leader. C’est quelqu’un qui s’est amélioré cet été. Il défend, il tire à trois-points, tous ses points faibles sont devenus des points forts. C’est une superstar de la ligue mais il est super humble. Il ne se prend pas la tête. Cela fait plaisir de voir cette génération de stars, les Kevin Durant, les Derrick Rose, qui sont des types qui pensent à l’équipe avant tout.
Il est plus jeune que toi, mais t’inspire-t-il ?Derrick Rose c’est mon petit frère, c’est mon rookie. Il n’y a que deux gars dans cette équi-pe qu’il peut appeler grand frère, c’est moi et Luol Deng. Je passe beaucoup de temps avec lui et quand tu vois quelqu’un tout donner sur le terrain tous les soirs, cela te donne envie de faire pareil. Tout le monde le respecte. C’est un monstre et c’est un plaisir de jouer avec un meneur comme lui. On se trouve les yeux fermés maintenant cela fonctionne à l’instinct.
On sent en effet une certaine symbiose entre vous…Oui, je suis un grand qui cavale et lui il a un jus de fou, quoi ! Quand tu as un meneur avec une telle pêche, c’est que du bon. Quand je ne jouais pas, et même si on gagnait, je trouvais que le jeu était beaucoup plus lent. Maintenant on peut pousser un peu plus en transition.
Il vous reste une vingtaine de matches pour apprendre à jouer ensemble avec Boozer. Comment va fonctionner votre association sur le terrain ?Depuis la reprise du All-Star, ce sont les trois premiers matches (Toronto, Miami, Washington) où l’on est à 100%. C’est un joueur qui prend beaucoup de place. Quand il a la balle au poste bas, les défenses se focalisent sur lui donc cela
fait des paniers faciles pour moi car moi je ne lâche rien, je vais toujours être près du panier et bien me placer. C’est un duo qui peut faire très mal. Avec mon sens de la passe, je peux l’aider car je peux moi aussi attirer les défenses vers moi pour le libérer.
Tu aimes bien te placer en tête de raquette pour distribuer la balle, en évoluant à une position un peu atypique de « point-center » quand Derrick Rose subit des prises à deux. Cela te laisse alors l’occasion de créer ce qui est rare pour un pivot. Exactement, il n’y a pas beaucoup de pivots capables de faire ça. (Il sourit)
Charles Barkley a dit que tu étais l’un de ses joueurs préférés. Cela te touche ?(Il sourit) T’as vu ! Quand un joueur comme lui te dit ça, franchement, cela fait plaisir. Barkley, c’est quelqu’un qui n’a pas peur d’ouvrir sa gueule et en plus je trouve qu’il parle bien, il a beaucoup d’expérience et je suis content d’avoir son respect.
Et l’équipe de France, on va enfin te voir jouer avec les bleus cet été ?L’équipe de France c’est quelque chose qui m’intéresse. Je serai là. Cette année, j’en ai déjà parlé avec Boris et Tony. Et je sais que Nicolas Batum sera là, de même pour Ronny. Tout le monde est chaud et moi aussi. On comprend que si on est tous là cet été on peut faire quelque chose. Mais bon, je n’ai jamais joué à ce niveau-là mais je sais que l’on a beaucoup de talents, avec un groupe de gars sympas, donc j’espère que l’on va faire quelque chose. Pour cela il va falloir beaucoup travailler car je sais que l’on a un groupe hyper dur.
Es-tu surpris de voir l’engouement en France au sujet de ta présence en équipe de France ?Non, car je comprends très bien que je peux aider cette équipe. n
« Derrick Rose, c’est un monstre »
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L’AVIS DU STAFF TECHNIQUE DES BULLSPropos recueillis par Pascal GIBERNÉ, à Washington
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l « J’aime sa volonté, son envie. C’est un travailleur infatigable. Son tir est vraiment bon, il rentre de plus en plus fréquemment. Il n’est jamais satisfait. Il devient meilleur car il n’arrête jamais de travailler. Il n’a pas eu de chance avec
sa blessure, mais il n’a pas baissé les bras. Il est resté impliqué dans le groupe. Il a travaillé sa condition physique. Il était toujours là en avance à l’entraînement pour travailler sa main gauche et ensuite pour observer nos systèmes
en attaque afin de ne pas prendre du retard. Cela lui a donc permis de trouver ses marques très rapidement à son retour. Son efficacité au rebond est sensationnelle est cela est dû au travail qu’il a effectué pendant sa blessure. »
l « La première fois que j’ai vu jouer Joakim, il avait 17 ans, il était au lycée, lors d’un tournoi dans le New Jersey, dans la ville de Neptune. Il évoluait alors à Lawrenceville. J’ai tout de suite aimé sa mobilité pour un pivot et il était vraiment vocal, on voyait déjà ses qualités de leader. On aime les intérieurs réactifs qui parlent aux arrières pour les prévenir d’un
écran ou d’un changement en défense. Et à ce jeune âge il avait déjà toutes ces qualités, donc on savait qu’il allait devenir un bon défenseur. Ce qui est rare. À cette époque, je savais qu’il avait un énorme potentiel car je voulais le faire venir à Villanova… Quand il est sur le terrain, c’est le parfait intérieur. C’est un intimidateur, il contre, c’est un rebondeur insatiable, et c’est
un très bon passeur en tête de raquette. Et il
peut shooter de loin tout en étant bon dos au
panier. Mais il est plus à l’aise en face du pa-
nier que dans le jeu en post-up. À cause de sa
blessure cette année, il n’a pas été en mesure
de travailler son jeu dos au panier, mais il le
fera cet été. »
l « La première fois que je l’ai vu shooter, je me suis dit que c’était le plus mauvais tir que j’avais jamais vu. Et à force de shooter ainsi, il s’était blessé à l’épaule. Donc lors de son arrivée à Chicago nous lui avons soigné son épaule et il ne pouvait rien faire. La première année nous avons effectué un travail vraiment basique. Sauter tout droit et non sur le côté. Accompagner le tir, en amenant sa main droite directrice devant et non de côté comme il le faisait. On a travaillé énormément là-des-sus et il a fini par s’améliorer. Il fallait vraiment changer son geste qui endommageait son épaule. Il a toujours un tir peu orthodoxe que j’ai surnommé le Tornado, mais désormais il rentre. Désormais il met 46/47% de ses tirs en suspension, ce qui est plutôt bon. La
rotation de sa balle est meilleure désormais. Il a appris à travailler son jeu offensif, surtout dos au panier avec Tom pendant l’été, et cela l’a beaucoup aidé. Il a beaucoup travaillé sa main gauche pendant sa convalescence et il a vraiment progressé, d’autant que je pense que c’est un gaucher contrarié. Car son geste de shooteur est superbe avec la main gauche, ce qui est le cas également de Derrick Rose et de Boozer. »
« Il va se fatiguer à l’Euro »« C’est tout à son honneur d’avoir pu changer son tir, car en NBA beaucoup d’intérieurs ne savent pas shooter, et sont juste là pour mettre des écrans et contrer, ce sont plus des joueurs de football qui jouent au basket. C’est le souci en NBA, les 4 ne savent pas shooter
alors qu’en Europe si le 4 ne sait pas shooter il ne joue pas. Maintenant Joakim doit avoir confiance en son tir et ne pas hésiter à le prendre en match. C’est dans ce domaine que va se jouer son évolution désormais et dans la répétition. Pour l’instant, il loupe ses tirs car il ne les prend pas au bon endroit sur le terrain. Parfois il va tirer en reculant au lieu de s’avan-cer. Joakim va-t-il progresser en participant au championnat d’Europe cet été ? J’ai peur que Joakim revienne fatigué du championnat d’Europe, comme Omer (Asik) qui est le pivot ti-tulaire de la Turquie et Luol Deng (Grande-Bre-tagne). Car on se prend des coups là-bas, c’est un jeu physique, il y a beaucoup de coups. Ces types auront joué plus de 100 matches et ils vont encore se fatiguer pendant l’été. »
TOM THIBODEAU (coach)« IL N’EST JAMAIS SATISFAIT »En travaillant avec son intérieur l’été dernier, le nouveau technicien des Bulls a découvert qu’il n’avait pas perdu au change en quittant Garnett pour Joakim Noah…
ED PINCKNEY (assistant coach)« C’EST UN INTIMIDATEUR »Champion NCAA avec Villanova en 1985, MOP du tournoi universitaire, l’ancien intérieur NBA se souvient avoir été séduit par le jeu du jeune Noah
RON ADAMS (assistant coach)« C’EST UN GAUCHER CONTRARIÉ »Ancien entraîneur d’Ostende, il suit avec attention le basket européen. Il apprécie le coaching des frères Monschau, de Kunter à Cholet et de J.D. Jackson au Mans, qu’il a coaché en équipe du Canada. Il aime le toucher d’Ali Traoré. Son point de vue sur la future participation de Joakim Noah au championnat d’Europe en est d’autant plus surprenant. On écoute ce spécialiste du shoot.
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L a rumeur avait grondé, à leur plus grand bonheur. Le All-Star Game devait sceller le sort de John
Kuester, coach honni et montré du doigt par ses ouailles, Rip Hamilton en tête. Excédé, le vengeur masqué avait hurlé sa rage lors d’un entraînement, arguant que Kuester était un échec depuis son arrivée il y a deux ans et qu’il n’était rien de plus qu’un assistant. L’intéressé ne pipa mot, comme ses coéquipiers, médusés devant cette sortie.Toutefois, cet incident n’est pas le premier cette saison. Le 3 novembre, contre At-lanta, Kuester demande à Rodney Stuckey de venir vers lui : pas de réponse. Il réitère, mais son joueur l’ignore. Immédiatement mis sur le banc, le combo ne joue pas contre Charlotte le match suivant.Deux semaines plus tard à Golden State, Tay-shaun Prince et son entraîneur s’invectivent pendant un temps-mort. Le second reproche le laxisme défensif de son ailier, amorphe
comme ses coéquipiers (-25 au 2e quart !). Il faut l’intervention de l’assistant Darrell Walker pour calmer les esprits, notamment de Kuester. À l’issue de cette nouvelle défaite (101-97), les deux hommes noient le poisson. « Ce sport est joué avec passion. Et c’est tout ce dont nous avions besoin à ce moment du match », glisse l’head coach des Pistons au Detroit News. « J’ai exprimé mon avis, il a exprimé le sien », conclut Prince.
« Ils ne respectent pas le coach »Le 25 février, ce désamour atteint des sommets navrants. Austin Daye et Rodney Stuckey arrivent (très) en retard à la séance de shooting matinal, tandis que le quintet Hamilton, McGrady, Prince, Wallace et Wilcox ne daigne même pas se déplacer ! Le porte-parole de la franchise, Cletus Lewis, tente d’éteindre le feu. McGrady souffrirait d’un mal de tête, Prince de
l’estomac, Wallace de problèmes familiaux (son frère est mort le lendemain), tandis que Hamilton et Wilcox auraient loupé le bus à la sortie de leur hôtel. Sérieusement,
hormis dans le cas de Wallace, bien sûr, qui les Pistons espèrent-ils berner avec ces mots d’excuses ?Ces joueurs, et notamment l’influent trio champion NBA en 2004, Hamilton-Prince-Wallace, veulent la tête d’un coach au bilan peu reluisant (49 victoires – 94 défaites). Un membre du club, sous couvert d’anonymat, a expliqué au journaliste d’ESPN Ste-phen A. Smith les dessous de cette affaire. « Certains disaient qu’ils ne se sentaient pas bien. Ils avaient des raisons légitimes (de ne pas se rendre au shooting). Mais il y en avait d’autres qui parlaient ouvertement de cette mutinerie. Personne n’apprécie la façon dont
Rip Hamilton a été traité, ainsi que d’autres choses. »Mis au banc, puis rayé de la carte depuis le 10 janvier – une seule apparition –, l’arrière
refuse de s’asseoir sur ses émolu-ments princiers (dernière année de son contrat à 34 millions de dol-lars), ce qui empêche un possible
trade et crée encore plus de remous au sein du vestiaire. « Les joueurs ne respectent pas le coach », poursuit l’interlocuteur de Smith, choqué par la franche rigolade de T-Mac et ses comparses, lorsque Kuester fut exclu au deuxième quart-temps à Philadelphie.Contre Utah, Detroit s’est imposé 120 à 116, avec les titularisations de Daye, Stuckey et Wilcox. Leurs coéquipiers n’ont pas joué, « excusés » pour blessure, deuil ou maladie. À défaut d’un putsch réussi, ces trentenaires pourraient retourner s’entraîner. Vu leurs performances, ce serait une bonne idée. n
Romain MoLINA
FRONDE À DETROIT !
coMMENT oN EN EsT ARRIVé LÀ…Sept joueurs des Pistons ont séché le shooting matinal avant la rencontre à Philadelphie vendredi 25 février pour protester contre le maintien du coach John Kuester. En réponse, ce dernier a utilisé seulement les six joueurs présents le matin, contre les Sixers (défaite 110-94). Une situation certes ubuesque mais pas forcément imprévisible. Analyse.
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Une mutinerie planifiée à l’avance
Tracy McGrady moqueur (à gauche) ou Tayshaun Prince boudeur (à droite) ; rien ne va plus entre les joueurs des Pistons et leur coach John Kuester.
échos NBA 27
EN BREF
Chris Kaman (Clippers, à gauche) et Brandon Roy (Portland, à droite) ont fait leur retour, après plus de deux mois d’absence, débarrassés de leurs soucis physiques (respectivement cheville gauche et genou droit). Bilan, 4 points et 6 rebonds en 10 minutes pour le premier, 5 points et 1 rebond en 16 minutes pour le second… Tyreke Evans (Sacramento) soufre de la voûte plantaire depuis quelques temps et sera absent au moins trois semaines, voire jusqu’à la fin de saison, s’il subit une intervention au laser… Gilbert Arenas (Orlando) restait sur 18 tirs ratés consécutivement à trois-points et un piteux 3/38 sur les 12 derniers matchs, avant de réussir un 4/6 contre Charlotte… Le déplacement à Chicago fut rude pour la patte gauche de Chris Bosh (Miami) : 1/18 ! C’est un de mieux que Tim Hardaway (Golden State) et son 0/17 en 1991 à Minnesota.
R.M.
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PhILADELPhIA soNNE cREUX
E lton Brand, Andre Iguodala et Thaddeus Young ne font pas les marauds. Si la bonne série des Sixers (13 victoires sur les
17 derniers matches) suscite de réels espoirs de playoffs, les gradins continuent de se désemplir. Il faut remonter à la piteuse campagne 1995-1996, avec le trio Maxwell-Stackhouse-Weatherspoon, pour trouver pire affluence (11.934). Or, le pénultième bilan de la ligue (16 victoires pour 66 défaites) expliquait largement cette désertion massive. Bénéficiant du premier tour de Draft 1996, Philadel-phie jeta son dévolu sur Allen Iverson, un showman capable de rameuter les fans dans la nouvelle salle de 20.328 places, le CoreStates Center (renommé aujourd’hui Wells Fargo Center). Progressivement, the city of brotherly love s’embrase pour les exploits de son joueur charismatique, jusqu’à afficher un taux de 101% de remplissage en 2001-2002, année post-finale NBA perdue face aux Lakers. Ensuite,
l’enthousiasme contagieux décroit quelque peu, et s’effondre après le départ de « The Answer » pour Denver, le 19 décembre 2006.
Les Flyers font recette !Désireux de retrouver ce manque à gagner – 1,2 million de perte l’an passé –, le club œuvre par tous les moy-ens. Sur son site officiel, un clip « vous souvenez-vous de votre premier match ? » montre des enfants guiller-ets, accompagnés de leurs parents, pour un package familial à 59 dollars (4 tickets, 4 hot dogs et 4 sodas). Un tarif dérisoire, dans une salle où le prix moyen d’un ticket a encore baissé (de 43 à 41 dollars, 21e en NBA). Néanmoins, la foule ne vient pas, préférant remplir le même Wells Fargo Center pour l’équipe de NHL, les Philadelphia Flyers (19.535 en moyenne l’an passé). En comparaison, le 5 novembre, contre Cleveland, seule-ment 10.589 places étaient occupées… n
Romain MoLINA
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Plus mauvais taux de remplissage de la ligue (69,6%) et 27e affluence moyenne (14.132), Philly joue pourtant de mieux en mieux (7e à l’Est, 30 victoires – 29 défaites). Mais les fans continuent de snober les 76ers depuis le départ d’Allen Iverson.
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Les fans boudent les 76ers d’Elton Brand.
28 ANALYSE
Le bon joueur… au bon moment
La petite franchise qui monte vient peut-être de changer de statut. L’arrivée de Kendrick Perkins offre au Thunder l’ancre défensive que tout bon prétendant se doit d’avoir au poste 5 et, a priori, les saignées comme celles subies face au tandem Gasol/Bynum en playoffs ne seront plus qu’un mauvais souvenir. Sans oublier Nazr Mohammed, back-up précieux offert pour une bagatelle par les Bobcats, il y a dorénavant à Oklahoma une doublette de pivots qui ne demande rien de mieux que de tenir en respect chaque big man de la conférence Ouest. « Nous continuons à assembler méthodiquement les pièces qui nous aideront dès maintenant », se félicite
Sam Presti. « Nous avons acquis Perkins avec l’intention de le garder ici pour un moment. »Car l’échange répond également à certaines obligations financières. Après la rallonge offerte à Kevin Durant l’été dernier et celle qu’il faudra bientôt accorder à Russell Westbrook, Oklahoma n’avait nullement l’intention de se saigner aux quatre veines pour retenir Jeff Green. Perkins, qui venait de refuser une prolongation de 22 millions à Beantown, devrait en réclamer environ 30 à la fin de la saison, une somme que le Thunder peut débourser sans se mettre dans le rouge. S’il fallait chipoter, on regretterait simplement l’actuelle indisponibilité du pivot – absent encore une dizaine de jours – et le peu de temps dont disposera le Thunder pour se mettre en ordre de marche avant les playoffs. Un simple détail ?
Il ne fallait pas s’en priver
Rentré bredouille de la pêche au gros l’été dernier, Mikhail Prokhorov a prouvé en un seul trade qu’il n’avait pas l’intention de se reposer sur les signatures de Travis Outlaw ou Johan Petro. Sans avoir à négocier frontalement avec les agents, le jeune propriétaire s’est assuré les services du meilleur meneur de la ligue. Les détracteurs de cet échange estiment que les Nets n’ont fait que louer Williams jusqu’en 2012, date à laquelle le point guard prendrait la clé des champs direction New York. Que fallait-il faire ? Garder Devin Harris, un meneur aux prestations décevantes depuis 2009 et sa première – seule ? – invitation au All-Star Game ? Evidemment non.
Carmelo Anthony, Amaré Stoudemire et Chuancey Billups : les Knicks ont un Big Three. DeRon Williams, enfin du lourd aux Nets. Gerald Wallace à Portland, la belle affaire des Blazers A b
D-WILL, MELO ET B-DIDDY PASSENT À L’EST…
BASKETNEWS RAMASSE LES COPIES
Si elle n’a pas bousculé la course au titre dans l’immédiat, la « tradeline » de février a incontestablement redistribué les cartes à moyen terme. Franchise par franchise, évaluation des principaux transferts.
Par Jérémy BARBIER
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ANALYSE 29
Sans même parler de la nécessité d’améliorer un peu son bilan, New Jersey avait besoin d’une star locomotive pour anticiper la promo-tion de son déménagement à Brooklyn. D-Will en vitrine, New Jersey peut attirer le chaland au Prudential Center et des free agents dans son roster. Reste le cas Derrick Favors. Le troisième choix de la Draft est peut-être une star en devenir, il n’empêche, son apport actuel ne pèse pas lourd quand Utah vous propose un All-Star au sommet de son art. Prokhorov perdra peut-être Williams en 2012. Il n’aurait rien gagné en snobant cet échange.
Malin… mais risqué
Kendrick Perkins manquera aux Celtics. Sa présence défensive et son état d’esprit irrépro-chable étaient inestimables. Mais en enrôlant Jeff Green, Boston entame le rajeunissement nécessaire de ses cadres tout en offrant plus de flexibilité tactique à un Doc Rivers impa-tient de réappliquer la formule qui avait mené les C’s jusqu’au titre en 2008. « Nous avions besoin de ce joueur capable de glisser sur les postes 3 et 4. Cela nous offre la possibilité
de jouer avec un petit cinq avec Green au poste 4, Kevin en 5, Paul, Ray et Rondo. Nous avons essayé d’avoir ce type de cinq depuis le départ de James Posey. Vous oubliez combien de fois nous l’utilisions en playoffs, à chaque quatrième quart-temps en réalité. »Les C’s vont gambader et scorer, reste main-tenant à savoir si leur défense s’en trouve fragilisée. Attaquant plus fin que « Perk », Nenad Krstic ne garantit pas la même protec-tion sous le cercle. Danny Ainge compte donc plus que prévu sur les apports des O’Neal en playoffs, et si les blessures les épargnent, Ri-vers aura assez de centimètres et de muscles pour boucler sa peinture. « Nous avons battu toutes les bonnes équipes sans Kendrick Perkins cette saison », rappelle le GM. « Cela nous donne plus de confiance. »Finalement, la plus grande interrogation est l’influence qu’auront ces changements sur la cohésion du groupe. «Je déteste perdre un coéquipier comme Perkins », peste Paul Pierce. « Il comptait tellement. Les gens ne comprennent pas que l’alchimie se construit au quotidien, dans le bus, l’avion et le vestiaire. Tout dépendra de la façon dont les autres gars vont s’ajuster. » Seul le temps apportera une réponse crédible.
B
Gagnant- gagnant ?
Pour la première fois depuis des lustres, les fans et la presse de Big Apple regar-dent l’avenir avec optimisme. Aux yeux de Mike D’Antoni, ce nouvel état de grâce vaut certainement tous les transferts du monde. « Ce n’est pas tous les jours que vous pouvez obtenir une superstar qui arrive dans ses meilleures années. Il est évident qu’il faut bien donner quelque chose en contrepartie et c’est ce que nous avons fait. »Comme les Knicks n’avaient ni l’intention de prolonger Chandler cet été, ni celle de miser sur Felton à moyen terme, les seules pertes réelles sont Danilo Gallinari, Timofey Mozgov et deux futurs tours de Draft. L’association Melo-Stoudemire vaut bien ce sacrifice. Alors certes, les Knicks auraient pu attendre quelques mois pour signer Melo sans perdre une partie de sa jeune garde. Mais Billups n’aurait alors pas fait partie du package, or sans faire offense à Raymond Felton, Mr Big Shot est une présence bien plus sécurisante à l’heure où New York pourrait enfin fêter son retour en playoffs. En attendant 2012, le vétéran était ce qui pouvait arriver de mieux à la mène new-yorkaise.Et Denver dans tout ça ? « Ils ont choisi les bonnes personnes car ce sont tous de très bons joueurs et ils ont tous un futur prometteur », avance D’Antoni. Après le gel des négociations avec les Nets, le GM Masai Ujiri a en effet récupéré des basketteurs qui permettront à sa franchise de rester compétitive. En comparaison de ce qu’ont obtenu Cleveland ou Toronto en espérant que leurs franchise players restent l’été dernier, les Nuggets ont plutôt très bien géré la fuite inévitable de leur superstar.
IllogiqueDifficile de dégager un vainqueur tant les échanges ne répondent pas aux besoins immédiats des deux franchises. Baron Davis n’est pas le sauveur des Cavs, seulement le prix à payer pour récupérer le premier choix de Draft 2011 des Clippers, probablement un lottery pick. « Nous espérons que Baron s’adaptera mais notre priorité était le choix de Draft », confirme, sous couvert d’anonymat, un responsable du front office. En attendant, il faudra tout de même verser au Baron environ 30 millions jusqu’en 2013, des dollars qui
n’auraient pas été inutiles sur le marché des transferts.Aux Clippers, le vétéran a récemment fait preuve d’un professionnalisme léger. À Cleveland, franchise dépourvue d’un talent brut du calibre de Blake Griffin, trouvera-t-il assez de motivation pour éviter de gonfler à vue d’œil pendant l’été ? On en doute. De plus, le meneur et Byron Scott ne pouvaient plus se voir en peinture à la fin de leur collaboration aux Hornets. Les défaites en cascade pourraient vite faire renaître les vieux ressentiments.Le contrat moins onéreux de Mo Williams permet aux Clippers de garnir un peu leur bas de laine. Meneur scoreur, l’ex All-Star reste un distributeur irrégulier et sa propension à trop couver la gonfle pourrait empiéter sur les responsabilités offensives allouées au duo Griffin/Gordon. « Mo peut contrôler le match pour nous tout en installant les gars dans les meilleures positions », se persuade Vinny Del Negro. Sans LeBron à ses côtés, Williams n’était plus vraiment disposé à tenir ce genre de rôle…
Économies de bouts de chandelle
Les fondations étaient déjà fragilisées (départ de Felton et transfert de Chandler l’été dernier), elles viennent de s’effondrer. En expédiant Gerald Wallace à Portland contre deux futurs tours de Draft, les contrats de Joel Przybilla, Sean Marks et Dante Cunningham, les Bobcats ont perdu quasiment toute chance d’arracher une place en playoffs. Premier Bobcat à être devenu All-Star, guerrier charismatique, chouchou des fans, Wallace était le visage de cette équipe, le seul joueur présent depuis la création de la franchise. Non content d’affaiblir son effectif, le front office a donc pris le risque de fâcher ses rares inconditionnels.Au regard de la faible affluence constatée à la Bobcats Arena, le pari est risqué et, d’une manière ou d’une autre, quelques-uns des 21 millions économisés sur le contrat de Wallace pourraient bien se retrouver dans les pertes astronomiques du club. « Il s’est présenté une opportunité dont nous avions l’impression qu’elle était dans le meilleur intérêt pour notre équipe à long terme », assure Michael Jordan. « Les contrats récupérés permettent d’avoir de la flexibilité pour être agressif sur le marché pendant l’intersaison. » Mais pour recruter qui au juste ? L’été 2011 risque d’être assez pauvre en free agents et Charlotte ne sera jamais un marché privilégié par les plus grandes stars. n
D-WILL, MELO ET B-DIDDY PASSENT À L’EST…
BASKETNEWS RAMASSE LES COPIES B
d
30 échos FRANcE
STEEVE HO YOU FAT (ANTIBES)
IL VEUT chANGER
2 1e journée de championnat, Antibes reçoit Saint-Vallier.
Match d’une importance capitale, l’Olympique reste sur quatre défaites de rang et s’enfonce inexorablement dans le ventre mou de la Pro B. L’OA de Savo Vucevic, le coach franco-monténégrin, a donc besoin de toute ses forces vives, et notamment de son jeune intérieur Steeve Ho You Fat (1,98 m, 23 ans) qui, avec ses 10,7 points, 4,5 rebonds, rend de sacrés services. Pourtant, malgré ses 26 minutes de temps de jeu depuis le début de la saison, celui-ci restera cloué sur le banc pendant toute la rencontre (remportée 81-55 par les Sudistes). « C’était clairement une sanction », avoue sans détour Steeve. « Je n’ai pas été très bon sur cette histoire. Il y a eu une engueulade à l’entraînement et le staff a décidé de me sanctionner. C’était mérité et j’en parle sereinement parce que mon comportement n’était pas le bon. Je ne veux plus que cela se reproduise et je veux avancer maintenant. »En provenance de Cholet, prêté, Steeve débarque à Antibes la saison dernière. Pour sa première véritable expérience professionnelle, le Guyanais s’intègre bien dans l’effectif antibois et effectue une première partie de saison remarquable. Tournant à 12,6 points et 5,0 rebonds pour 12,3 d’évaluation, le jeune intérieur, qui aime se décaler à l’aile, se sent bien sous le doux climat azuréen. Une vilaine blessure au genou, puis une grosse ap-pendicite viennent tout gâcher. Après la 13e journée, Steeve ne reverra plus le parquet. « Un moment très dur pour moi », explique-t-il. « Mentalement, j’ai eu du mal à surmonter tout ça. »Grâce à l’aide de Luc-Arthur Vébobe, qui a connu des années noires, Steeve se refait une santé morale et bosse tout l’été pour reprendre avec l’Olympique d’Antibes la nouvelle saison. Seul joueur à être resté, Savo Vucevic compte sur lui, et malgré son jeune âge Steeve doit être un leader. Trois victoires en quatre matches, des stats, une présence, tout se déroule bien en début de championnat, puis cinq
défaites de rang viennent gripper la mécanique. « Un moment dur, l’équipe se retrouve scindée entre vieux et jeunes, on ne se parle plus, j’ai essayé de dire les choses », souffle Steeve. « Mais je suis jeune, et je n’ai peut-être pas trouvé les bon mots, j’ai laissé les vieux s’expliquer, c’était mieux. Et puis mon comportement n’était peut-être pas le bon. »
sanction et jus d’orangeMal dans sa peau, Steeve n’y est plus. Il alterne les bonnes performances (18 points et 7 rebonds contre Lille) et les médiocres (-2 d’évaluation contre Bou-logne), et ne bosse pas vraiment. « Steeve se repose beaucoup sur d’exceptionnelles qualités athlétiques », détaille son coach. « Mais au niveau tactique, compréhension du jeu, il doit progresser et il faut qu’il écoute. Il faut qu’il casse quelque chose en lui, qu’il enlève ce frein car il n’accepte pas les conseils facilement alors que l’on bosse bien avec lui. »Une attention que n’arrive plus à avoir le Guyanais jusqu’au fameux clash. « J’ai pété un câble », dit-il.
« Et je ne voyais pas où j’allais ! J’ai depuis beaucoup parlé avec mon agent et là cela fait à peine quelques jours que je me sens libéré car j’ai changé pleins de choses ». Incroyable mais vrai, Steeve Ho You Fat parle calmement, avoue avoir programmé son réveil une heure plus tôt, rigole quand il explique que se faire un jus d’orange frais le matin est un vrai plus… Bref, il vient de grandir et sourit de nouveau.Restant sur trois victoires de rang, Antibes se sent également mieux, à l’instar de son jeune intérieur et devrait bénéficier de l’effet « jus d’orange ». « Je veux prouver que je vaux 10 points-10 rebonds au minima», annonce-t-il. « C’est le minimum pour le club, pour moi. Il faut élever ma valeur minimale, acquérir de la régularité car mon objectif, c’est de retrouver la Pro A ! Je ne veux pas m’avancer sur l’arrivée d’un nouveau Steeve, mais je travaille à le présenter. » n
Thomas FéLIX
Jeune espoir français formé à Cholet, Steeve Ho You Fat est dans sa deuxième saison professionnelle au sein de l’effectif antibois. Sous la houlette du Savo Vucevic, il apprend son métier de basketteur entre blessures, mauvais coup du sort et remise en question. À 23 ans, il estime qu’il était temps pour lui de grandir et de prendre un nouveau départ.
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« J’ai pété un câble »
Pro B
S alut Jean-Michel, comment ça va ?
Très bien.
Ce soir (*), vous recevez Nancy. As-tu des petits
rituels les jours de matches ?
Non, rien de spécial. Je fais le shooting du matin, j’essaie de me mettre en condition. Et puis une fois rentré à la maison, c’est détente totale et concentra-tion. Télé, une petite sieste, et je partirai à la salle vers 19 heures.
Le stress va un peu monter à l’approche du match ?
C’est plutôt de l’excitation. L’envie de jouer.
Avant de signer à Roanne, tu as passé quatre
saisons en Pro B. Petit quizz. Quel est ton record de
points et d’éval’ en LNB ?
25 ou 26 points contre Boulazac, l’année dernière. Et 32 d’éval’ quand j’étais à Quimper, contre Evreux.
26 et 32, bravo, carton plein. Cela fait quoi de
passer du milieu de tableau de Pro B au haut de
tableau de Pro A ?
Un énorme changement ! Je venais de Saint-Vallier donc je suis passé du plus petit club de Pro B à l’un des plus gros clubs de Pro A. Il faut s’y faire mais ça fait énormément plaisir (…) Je savais dès le départ que je devrais remplir au maximum mes dix minutes par match, et que c’était à moi d’aller chercher du temps de jeu.
Tu tournes à 43%
à trois-points. As-tu beaucoup travaillé ton shoot
l’été dernier ?
J’ai travaillé les deux ou trois derniers étés. Avant, j’étais souvent blessé, j’ai été opéré deux fois de suite. Alors j’essaie de rattraper le temps perdu et de travailler. Surtout la gestuelle et le physique (en camp d’entraînement à Dallas, ndlr). Ç’a été un énorme plus. J’ai vraiment progressé dans beaucoup de compartiments du jeu.
Les sites de la Chorale et de la LNB
t’annoncent à 1,95 m. On va rétablir
la vérité…
(Il rit) Je vois ça depuis un petit moment, oui. Je devais faire 1,95 m… en cadets. Mais je fais deux mètres. Oui, il faut que les gens sachent (rires).
Avais-tu déjà connu une telle am-
biance qu’à Vacheresse aupara-
vant ?
Non… peut-être lors des Cholet-Le Mans. Mais ici, c’est vraiment autre chose. Il suffit juste qu’on enflamme un petit peu sur le terrain et c’est parti, les gens suivent tout de suite. C’est vraiment exceptionnel. L’année dernière contre Orléans en playoffs, on ne s’entendait pas. Vraiment.
Et dans l’équipe, quel joueur met le
plus d’ambiance ?
Pape et Uche. Uche, parce qu’il parle très fort et Pape, parce qu’il est tou-jours en train de taquiner, d’embêter, de chambrer un peu les autres. Avec eux, c’est tous les jours !
Parlons des après-matches à
Roanne. DJ la Choule est vraiment
bon aux platines ?
(Rires) Pour être franc, je n’y suis pas encore allé mais je vais peut-être y aller ce soir. D’après les échos que j’ai eus des autres équipiers, il y a de la bonne musique. Ce n’est pas mon style mais apparemment, dans le petit bar, ça passe super bien.
Et sinon, comment se passe la vie à
Roanne ?
C’est une petite ville tranquille, je n’ai aucun souci. Il y a tout ce qu’il faut à proximité. Au pire, si on a besoin de plus de choses, on peut aller à Saint-Étienne ou à Lyon.
Apparemment, la femme de K.C.
Rivers ne s’y plaisait pas. La tienne
s’y plaît ?
Oui, ma copine est là depuis un moment. Elle bosse ici, ça se passe très bien avec son équipe et franche-ment, ça va. La femme de K.C. Rivers est américaine, elle ne parle pas la langue, c’est plus compliqué pour l’intégration.
Au fait, est-ce que vous continuez à
regarder Stade 2 ?
(rires) Je ne regardais déjà pas donc… le problème est réglé ! n
(*) Interview réalisée vendredi dernier.
31Propos recueillis par Antoine LESSARD
SALuT ! ÇA VA ?
JEAN-MICHEL
MIPOKA (CHORALE DE ROANNE)
« Avec Pape et uche, c’est tous les jours ! »
Jean
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