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L’HEBDO DU BASKETBALL 02 U N TEAM USA AU RABAIS 09 Z IG , PROF DE BASKET 10 E URO U18, C EST PARTI 11 R EYNOLDS / S Y 14 K IRILENKO FORFAIT JEUDI 22 JUILLET 2010 - N° 509 BasketNews n°509 - jeudi 22 juillet 2010 DOM avion : 4,20 - BEL : 3,60 - Port.cont : 4,30 PAGE 12 LES BLEUS GAGNENT L’EURO ESPOIRS CHAMPIONS D’EUROPE !!! PAGE 04 LIGUES D’ÉTÉ NBA AU FOND, ÇA VAUT QUOI ? Atelier de perfectionnement ? Stage de remise en forme ? « Pôle emploi » du basketteur itinérant ? Usine à rêves ? Tout cela à la fois ? En summer leagues, on trouve de tout. Du rookie sensation jusqu’au vétéran en quête d’un contrat. Mais au fait, tout ça, ça vaut quoi ? BasketNews analyse. PAGE 06 TP, MAHINMI, AJINÇA, PETRO... NE PAS SE LOUPER ! PAGE 08 VERS UN LOCK-OUT EN NBA ? PAGE 11 LES BUDGETS DE PRO A PAGE 15 FEUILLETON DE L’ÉTÉ RÉTRO MONDIAL, ÉPISODE 2 PAGE 16 ABDOU M’BAYE SE CONFIE « L’ANNÉE DE TROP À DIJON » Déjà couronnée en cadets et en juniors par le passé, la France est devenue dimanche, pour la première fois, championne d’Europe des « 20 ans et moins » (Espoirs). Les Bleuets, drivés par leur leader Andrew Albicy (le Parisien a été élu meilleur joueur de la compétition), ont réalisé un tournoi de toute beauté et ont finalement étouffé la Grèce et sa génération en or. Chapeau à cette équipe – une vraie équipe – qui a rendu un hommage émouvant au regretté Jonathan Bourhis, décédé en novembre dernier. www.basketnews.net FIBA Europe / Ciamillo-Castoria / Matteo Marchi 3:HIKNMF=WUXUU^:?a@f@a@t@k; M 03252 - 509 - F: 3,00 E
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BasketNews 509

Mar 07, 2016

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L'hebdo du basket
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Page 1: BasketNews 509

l’hebdo du basketball

02 Un team USa aU rabaiS 09 Zig, prof de baSket 10 eUro U18, c’eSt parti 11 reynoldS / Sy 14 kirilenko forfait

JeudI 22 JuIllet 2010 - N° 509

basketNews n°509 - jeudi 22 juillet 2010 DOM avion : 4,20 € - BEL : 3,60 € - Port.cont : 4,30 €

PAGE 12les bleus GaGNeNt l’euRo esPoIRs

ChaMPIoNs d’euRoPe !!!

PaGe 04lIGues d’ÉtÉ Nbaau FoNd, Ça Vaut QuoI ?Atelier de perfectionnement ? Stage de remise en forme ? « Pôle emploi » du basketteur itinérant ? Usine à rêves ? Tout cela à la fois ? En summer leagues, on trouve de tout. Du rookie sensation jusqu’au vétéran en quête d’un contrat. Mais au fait, tout ça, ça vaut quoi ? BasketNews analyse.

PaGe 06tP, MahINMI, aJINÇa, PetRo...Ne Pas se louPeR !PaGe 08VeRs uN loCk-out eN Nba ?

PaGe 11

les budGets de PRo aPaGe 15FeuIlletoN de l’ÉtÉRÉtRo MoNdIal,ÉPIsode 2

PaGe 16abdou M’baYe se CoNFIe« l’aNNÉe de tRoP À dIJoN »

Déjà couronnée en cadets et en juniors par le passé, la France est devenue dimanche, pour la première fois, championne d’Europe des « 20 ans et moins » (Espoirs). Les Bleuets, drivés par leur leader Andrew Albicy (le Parisien a été élu meilleur joueur de la compétition), ont réalisé un tournoi de toute beauté et ont finalement étouffé la Grèce et sa génération en or. Chapeau à cette équipe – une vraie équipe – qui a rendu un hommage émouvant au regretté Jonathan Bourhis, décédé en novembre dernier.

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02 médias

PRisEs dE POsiTiON

LE sONdaGE dE La sEmaiNE

OuiPar Fabien FRiCONNET

NONPar Vincent BONNaY

«  This team is doomed ». « Cette équipe est condamnée », titrait ESPN… avant le Mondial 2002. De fait, les experts américains avaient eu

raison, et le Team USA, pour la première fois, avaient perdu un match (trois, en fait) malgré la présence de douze « pros NBA » dans son roster. À domicile (India-napolis), qui plus est. Alors, le Team 2010 « doomed » ? Moi, je vote oui.On ne peut pas, impunément, se présenter avec une équipe renouvelée à 100%, surtout lorsqu’on se souvient que la « Redeem Team » de 2008, celle des Jeux de Pékin, riche des meilleurs compétiteurs du monde (LeBron, Kobe, Wade, Melo Anthony, Dwight Howard, Chris Bosh, etc.), avait souffert le martyr pour battre l’Espagne en finale olympique. Et il ne suffit pas d’être prévenu pour, comme par enchantement, devenir inarrêtable.Rien ne dit que l’équipe 2010 souffrira des mêmes maux que ses devancières de 2002 et 2004 (on mettra à part le Team 2006 qui, lui, était sur un vrai projet à moyen terme), à savoir un déficit de lecture du jeu FIBA, d’adresse ex-térieure, d’impact dans le jeu intérieur, une impuissance évidente à casser la dynamique négative et un manque de répondant flagrant du côté du coaching staff – autant de faiblesses renforcées par l’absence de continuité d’une compétition à l’autre. Mais c’est très possible.Les meneurs potentiels, Rondo et Rose, ont-ils les épaules pour véritablement créer du jeu face aux défenses FIBA ? Qui va marquer des points et attaquer le cercle de manière consistante sur les ailes ? Qui peut dominer dessous ? Quel est le plan de jeu, pour une sélection qui, fin juillet, n’est toujours pas construite ? Désolé mais je ne parviens pas à être convaincu que le Team 2010 a ce qu’il faut pour aller au bout. Avec les meilleurs, les USA rament parfois, alors sans…Ceci dit, la grande chance des Américains, c’est que la plupart des sélections qui leur seront présentées seront amputées, a minima, d’un cadre. Mais les Serbes, les Es-pagnols (Pau Gasol out mais c’est tout, et son frère Marc est un tueur), voire le Brésil ou la Grèce, seront des bêtes de compétition. Le Team USA ne fait plus peur depuis bientôt dix ans. Alors ce Team 2010, encore moins…

N e généralisons pas le problème français. Si pour remplacer Noah et Turiaf, nous n’avons que Mahinmi et Ajinça, la donne n’est pas

vraiment la même de l’autre côté de l’Atlantique. Les États-Unis sont une réserve de talents que l’on ne peut qu’envier. LeBron James absent, vous retrouverez un certain Kevin Durant et, derrière lui, la nouvelle vague de jeunes talents de ces trois dernières années (Rondo, Rose, Westbrook, Evans, Granger…). Ajoutez à cela des joueurs comme Amare Stoudemire, David Lee, Chauncey Billups, Lamar Odom, Tyson Chandler, Andre Iguodala, Gerald Wallace, et l’équipe de Mike Krzyzewski prend forme. Rien à voir avec celle de 2008, mais pas de quoi rougir non plus. Certes, en temps normal, cette sélection aurait de quoi rassurer bon nombre d’équipes quant à leurs chances de s’imposer face aux « Ricains » mais, cette année, la hiérarchie mondiale est bouleversée. Les Américains ne sont pas les seuls à voir leurs joueurs déserter, et il leur sera donc plus aisé de tirer leur épingle du jeu face à des formations elles aussi amputées de certains de leurs joueurs clés.Enfin, la liste des 12 pas encore annoncée, on parle déjà d’un groupe qui souffrirait des mêmes maux que par le passé : pas de continuité et un rassemblement de stars individualistes et trop sûres d’elles. Si le manque de stabilité est indiscutable, c’est sur l’attitude que l’on se trompe ! À la différence des équipes de 2002 et 2004, cette sélection a conscience du danger, elle ne se surestime pas. Team USA ne signifie pas forcément Dream Team et tant qu’ils s’en rappellent, ils seront dangereux. Alors non, Team USA ne sera pas la risée de la compé-tition et peut même prétendre à un podium. Et si l’or n’est pas au bout, ce Mondial aura permis, quoi qu’il arrive, de lancer la prochaine génération américaine. L’expérience d’une compétition FIBA et un vécu collectif seront des plus-values non-négligeables pour les années à venir : « Parfois dans la défaite, on peut voir un pas vers une victoire future. » (Coach K.)

sans aucun champion olympique 2008 dans son effectif au mondial en Turquie,

le Team usa est-il condamné ?

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lequel est le grand gagnant ?

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alexisajinça

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édito 03

J onathan Rousselle, Lens Aboudou, Andrew Albicy, Maxime Courby, Paul Lacombe, Nicolas Lang, Alexis Tanghe,

Alexandre Gavrilovic, Christophe Léonard, Tanguy Ramassamy, Ferdinand Prénom et Henri Kahudi. Dans l’ordre des numéros de maillot, les nouveaux champions d’Europe « espoirs » (*). Douze beaux « JFL ». Retenons leur nom. Et disons-leur merci. Jean-Aimé Toupane, le coach, et ses assistants Laurent Vila et Laurent Hantz, merci aussi. Et on n’oubliera pas Jonathan Bourhis, jeune Tourangeau plein de vie et de talent, meneur de cette génération, disparu tragiquement le 1er novembre 2009 dans un accident de la route, mais présent sur les visages, dans les cœurs et sur les banderoles, touchants messages agités par ses chouettes coéquipiers.Pour la première fois, la France, déjà dorée en cadets et juniors, s’impose dans la catégorie « es-poirs » ; certes un peu « bâtarde » puisqu’elle est à cheval sur les « juniors plus mûrs » et les « jeunes pros » et que l’on a du mal à juger du niveau réel de cet Euro. La génération française « 90-91 » n’est pas la plus talentueuse de l’histoire, loin, sur le papier, des « 73 » de Sciarra, Foirest et Julian, des « 82 » de Parker et Diaw ou des « 88-89 » de Batum, Jackson et Diot, mais l’une des plus cohér-entes, soudées, sereines et respectueuses, du jeu et d’elle-même.Ces « Braqueurs » ne sortent pas de nulle part, ils se sont approchés du podium en cadets (5e en 2006) puis en juniors (4e en 2008) et ont derrière eux l’expérience d’un Mondial (8e l’été dernier), mais ils n’étaient pas censés passer devant les terribles troupes grecques de Nikos Pap-pas (championnes d’Europe juniors puis espoirs, vice-championnes du monde espoirs derrière les Américains). Or, dimanche soir, ce sont eux – un essaim de joyeux petits Bleus gesticulant – qui exultaient sur le parquet à Zadar puis bombaient le torse sur le podium ; des douces images calquées sur celles de leurs aînés qui, dix ans auparavant, dans la même jolie cité dalmate, dansaient la

gigue. Le maillot « FRANCE » était en haut et, à ses pieds, rien de moins que la Grèce et l’Espagne, tête basse, pour une fois. Une image qui fait du bien. Beaucoup de bien. Au basket français, d’abord, et, disons-le, au sport français en général, un mois après la pitoyable pantalonnade des écoeurants Bleus du foot. La jeunesse cicatrise tout, celle-ci ne fait pas exception.

ils mettent les lancers et les trois-points !Les Bleuets 2010 n’étaient pas nécessairement, à l’origine, une « très belle équipe ». Ils sont aujourd’hui mieux que cela, ils sont une « grande

équipe », avec tous les attributs afférents, de la tête aux… pieds. Jamais ils n’ont semblé s’affoler ni songé à reculer, même quand, après un premier tour brillant, ils ont peiné lors du brassage avec la Croatie et l’Espagne. Jamais ils n’ont baissé la garde, jusqu’à essorer puis faire plier la Grèce en finale grâce à leur défense barbecue. Jamais ils n’ont considéré – comme certains (dont moi) à tort – que la France ne savait décidemment pas shooter, puisque après avoir collé seize paniers à

trois-points à l’Ukraine en quart de finale (16/32 !), puis neuf banderilles à l’Espagne en demi-finale (9/24), ils ont criblé la Grèce en finale (10/20 !), et toujours au bon moment.Jamais ils n’ont douté, pas plus quand les Hellènes ont entrepris une « grecquification » derrière leur défense de zone (retour de -22 à -5 à deux minutes de la fin) que quand il s’est agi de mettre des noisettes en réserve pour l’hiver (17/17 aux lancers en finale, oui, 17/17 !). Une équipe « pas très française » ? Ou, au contraire, terriblement marquée du sceau du « French Flair », comme les « Braqueuses » d’il y a un an ? Une équipe multico-lore et polymorphe, soudée derrière le drapeau, le groupe et toutes choses qui ne regardent qu’eux. La Marseillaise à la bouche, ils ont renvoyé à la niche les théoriciens « ethnicistes », médiatiques et nauséabonds. Ces « Braqueurs », en affichant d’un bout à l’autre des vertus simples et saines, en ne tenant pas compte de leurs faiblesses mais bien plutôt de leurs forces, se sont portés chance à eux-mêmes. Et à leur coach, Jean-Aimé Toupane, affecté par des derniers mois très difficiles à la tête d’équipes professionnelles (19 défaites de rang entre la fin de saison 2008 avec Clermont et le début de la suivante avec Pau).Dans cette équipe, ils n’étaient pas nombreux à

avoir de vraies responsabilités en Pro A l’an dernier. Le Parisien Andrew Albicy était l’un de ceux-là et son titre de MVP ne souffre d’aucune contesta-tion (20 points, 4 passes et 2

interceptions en finale, 12,3 points, 5,9 passes et 3,1 interceptions sur le tournoi). Rousselle, Lacombe, Tanghe, Lang et Kahudi, à un niveau moindre, avaient déjà commencé à agrafer quelques galons à leur revers et l’on ne peut que souhaiter, comme pour Léonard et les autres, qu’ils montent en grade dès la saison prochaine. C’est en tout cas le « sens » de cette catégorie « espoirs »… n

(*) U20 = « 20 ans et moins »

ZAdAR MoN AMoURPar Fabien FRiCoNNEt

BasketNews

Directeur De la publication : Pierre-Olivier MATIGOT ([email protected])Directeur De la réDaction : Pascal LEGENDRE ([email protected]) réDacteur en chef : Fabien FRICONNET ([email protected]) réDacteur en chef-aDjoint : Thomas BERJOAN ([email protected])

RédACtioN dE PARiS3 rue de l’Atlas, 75019 Paris (siège social)Fax : 01-40-03-96-76

JoURNALiStES Thomas BERJOAN, Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26), Antoine LESSARD, Pierre-Olivier MATIGOT et Laurent SALLARD.RédACtioN AUX USA Jérémy BARBIER (Chicago), Pascal GIBERNÉ (New York) et Frédéric GONELLA (San Francisco).CoRRESPoNdANtS À L’étRANGER David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Bogdan PETROVIC (Serbie), Yannis PSARAKIS (Grèce), Eran SELA (Israël) et Stefano VALENTI (Italie).oNt CoLLABoRé À CE NUMERoYann CASSEVILLE et Vincent BONNAY Secrétaire De réDaction : Cathy PELLERAY (02-43-39-07-33)

RéALiSAtioN GRAPHiQUE conception charte graphique : Philippe CAUBIT (tylerstudio) Direction artiStique : Thierry DESCHAMPS ([email protected]). MaquettiSte : Émilie CAILLAUD-HOUËLABONNEMENT : Laurence CUASNET (02-43-39-16-20, [email protected])Tomar presse – Service abonnements B.P. 25244 - 72005 LE MANS CEDEX 1PUBLiCité Et MARKEtiNGLoïc BOQUIEN (01-73-73-06-40, [email protected])Franck LEVERT (06-22-98-27-91, [email protected])Laura ABDAT ([email protected])Kim TRAN ([email protected])iMPRESSioN ROTO PRESSE NUMERIS - 36 Bd Schuman - 93190 LIVRY GARGAN

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coMMiSSion paritaire : 1110 K 80153. RCS : Paris B 432 886 349ISSN : 1271-4534. Dépôt légal : à parution. Basket News est édité par : Tomar Presse SARL, 3 rue de l’Atlas, 75019 Paris. Téléphone : 01-73-73-06-40. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Basket News qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.

Une équipe multicolore et polymorphe, qui renvoie à la niche les théoriciens

« ethnicistes », médiatiques et nauséabonds

04 DYLAN PAGE 06 RUDDY NELHOMME 16 LA LÉGENDE DU GARDEN 28 MILAN MACVAN 44 PAUL LACOMBE 46 LA LIGNE À 3-POINTS

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POSTERLES CHAMPIONS 2010

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EMMELINE NDONGUE

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L a septième édition de la summer league de Las Vegas s’est conclue dimanche 18 juillet.

Pendant dix jours, les 23 équipes participant à ce mini-championnat estival ont disputé un total de 58 matches, plus de 250 joueurs ont foulé les parquets des salles du Thomas and Mack Center et du Cox Pavillon, qui ont attiré plus de 40.000 spectateurs. Comme chaque été, la ligue créée en 2004 par l’agent Warren LeGarie a été un énorme succès. Mais quelle est réellement la finalité de cette summer league ? « C’est une bonne question », nous répond Kenny Atkinson, assistant-coach au sein des New York Knicks et ancien du championnat de France au début des années 2000. « Et j’avoue que, parfois, on se demande. »Atkinson et le staff des Knicks viennent de passer près de trois semaines à entraîner et coacher, à New York, puis à Vegas, une formation composée de joueurs draftés au second tour (Andy Rautins, Jerome Jordan et Larry Fields), d’éléments mineurs de l’équipe pre-mière (Bill Walker et Toney Douglas) et

d’aspirants à la « Grande Ligue ». Avec un, voire parfois deux entraînements journaliers, ces 17 joueurs ont répétés leurs gammes et ingurgité les systèmes de Mike D’Antoni. Et ce dans quel but ? Combien avaient réellement une chance d’avoir un impact significatif chez les Knicks et en NBA d’une manière générale ? « Pour Douglas, Walker, Jordan, Fields et Rautins, cela leur permet d’engranger plus d’expérience, de les introduire à nos systèmes et de voir ce qu’ils peuvent faire », décrit Atkinson, joint par téléphone. « Mais nous savons également que leurs perfor-mances en summer league ne veulent pas dire qu’ils seront bons en NBA car il est compliqué d’arriver à bien évaluer un joueur. »Et l’on parle là des joueurs appartenant à la franchise new-yorkaise ! Quid des autres membres du roster ? « Les autres joueurs n’ont aucune chance de faire

l’équipe ou d’aller en NBA », nous avoue Atkinson. « Mais la raison pour laquelle nous les prenons est pour entretenir de bonnes relations avec leurs agents. C’est un échange de procédés, certains de ces agents ont des stars et cela peut aider dans de futures négociations. »Équipe en pleine reconstruction, les Knicks sont pourtant à la recherche de talent, mais visiblement trouver une perle rare lors des summer leagues ne rentre

pas dans les plans de l’équipe de Mike D’Antoni. La situation est encore plus cu-rieuse à Dallas. Équipe conçue pour viser le titre, les Mavericks comptaient déjà 14 joueurs sous contrat à l’entame de la summer league. Avec un numerus clausus de 15 éléments par roster et une forte probabilité de voir les Mavericks tenter de trouver leur dernier joueur sur le marché

des free agents, pourquoi les Texans ont-ils pris la peine de convier 18 basketteurs à Vegas ? « Les joueurs que nous emme-nons à la summer league nous intéressent, oui », proteste Donnie Nelson, le manager général et président des opérations basket des Mavericks, joint au téléphone diman-che soir. « Ils ne vont pas tous terminer aux Mavericks mais certains vont aller en D-League ou alors à l’étranger et on continue de suivre leur progrès. Et une fois qu’ils

auront atteint le niveau pour évoluer en NBA, nous allons tout faire pour qu’ils joignent les Mavericks. » Vrai-ment ?À l’exception des joueurs leur ap-

partenant déjà, aucun des membres ayant évolué pour les Mavericks lors des ligues d’été de 2007, 2008 et 2009 ne font partie aujourd’hui de la franchise texane. Pourquoi alors dépenser autant de temps et d’argent et surtout pourquoi entretenir les rêves de ces joueurs ? « Nous cherchons des joueurs qui veulent devenir meilleurs, des joueurs

LES FAMEUSES SUMMER LEAGUES NBA

PAS CE QUE VOUS CROYEZ…Elles reviennent chaque été. Permettent parfois à certains chanceux de se faire remarquer. Mais en y regardant de plus près, l’intérêt réel de ces compétitions, devenues des institutions, reste nébuleux. Explications.

Par Pascal GIBERNÉ, à New York

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« Nous prenons des joueurs pour entretenir de bonnes relations

avec leurs agents »Kenny Atkinson, assistant coach des Knicks

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qui continuent d’évoluer », tempère Nelson. « Nous cherchons des prospects en plein développement. On regarde les joueurs de tous les rosters. Il y a trois types de joueurs. Ceux qui ont joué et font partie de votre roster, les rookies, et les joueurs venant et ayant évolué à l’étranger. Par exemple, il y a beaucoup de jeunes qui, en sortant de la NCAA, n’avaient pas de tir en suspension par exemple et lors des summer leagues c’est leur opportunité de montrer qu’ils se sont améliorés dans des secteurs où ils étaient déficients. La summer league pour les GM, les scouts, c’est une audi-tion. »

Antywane Robinson impressionneParfois, un mirage se transforme en miracle dans le désert du Nevada. Malgré une détection sans relâche des scouts, aux quatre coins de la planète, un joueur se révèle sur les lattes. En 2006, évoluant avec les Mavericks, le microbe portoricain Jose Barea, non drafté, explose sous les lumières du Strip. Il est aujourd’hui le me-neur remplaçant de Jason Kidd. En 2008, le fouetté de poignet du shooteur Anthony Morrow, lui aussi oublié le soir de la Draft, séduit les Golden State Warriors. Et enfin, l’an dernier, l’arrière de Marquette Wesley Matthews attire l’attention du Utah Jazz et finit la saison 2009-2010 en beauté en assurant une production en playoffs de 13,2 points et 4,4 rebonds. Le 11 juillet, il a signé un contrat de 32,7 millions de dollars sur cinq ans avec les Portland Trailblazers. La NBA où quand l’illusion devient réalité.Cette année, les Mavericks ont visible-ment mis la main sur une petite merveille, en la personne de Jeremy Lin. Non drafté, le meneur d’Harvard, puriste et spec-taculaire, a été l’une des révélations de la summer league de Vegas, en tenant tête notamment à John Wall, et s’est attaché à démontrer que la devise latine, Mens sana in corpore sano, avait toujours droit de citer. La production relativement modeste de 9,8 points à 54,5%, 3,2 rebonds et 2,8 passes de ce chef d’orchestre d’1,90 m pour 90 kg était révélatrice du peu d’importance accordée au scoring en summer league. « Marquer 42 points dans un match ne va pas aider un joueur à décrocher un contrat », nous fait remarquer un scout de la conférence Est. « Les équipes recherchent des spé-cialistes, des mecs forts aux rebonds, en défense, des individus possédant un fort QI basketballistique. »Lors de son passage en summer league en 2007, Carl Landry avait assuré un honnête 7,4 points et 6,8 rebonds de moyenne. Quant à Luc Richard Mbah a Moute en 2008, il avait tourné à 9,0 points à 44% et 3,6 rebonds. Aujourd’hui, le tonique Landry est l’un des intérieurs les plus prometteurs de la ligue et tous les experts louent les qualités de défenseur de Mbah a Moute. « On projette le talent », souligne le scout. « C’est comme cela que l’on juge un joueur en NBA par rapport à sa marge de progression. » Ce potentiel a vu Lin être également convoité par les Los Angeles Lakers et par une équipe de la conférence

Est. « Nous allons sans doute l’inviter au training camp », explique Donnie Nelson. « Est-il prêt à intégrer une rotation dès maintenant ? Je ne sais pas, il aura sans doute besoin d’aller passer du temps en D-League. »Le cas Lin est l’exception qui confirme la règle. Rares sont les élus en summer league. Dans leurs désirs de trouver les joueurs correspondant au moule NBA, les dirigeants de la ligue américaine font parfois preuve d’un manque d’ouverture d’esprit. « Prends le cas d’Antywane Robinson, par exemple, qui a joué avec Cholet et a remporté le titre avec eux cette année », nous fait remarquer Atkinson. « Je l’ai regardé jouer lors de son dernier match avec Miami (victoire du Heat avec 15 pts à 6/12 de Robinson décisif en fin de match), j’étais assis avec un mec de Portland et holy shit, ce type est bon. Il tire à trois-points, il est à l’aise, il est très fort sur le terrain. Et je me dis : mais pourquoi ce type n’est pas en NBA ? Il fait 2,03 m, il a de longs bras, il est plutôt athlétique. Et là le type de Portland me dit qu’il y avait un problème avec son tir à sa sortie de col-lège (Temple) et qu’il n’avait pas vraiment de position. Et c’est là le problème en NBA, les gens se concentrent trop sur le négatif. Il vaut mieux se concentrer sur les choses que le mec peut faire. Moi je re-garde ce type et je me demande pourquoi il ne joue pas en NBA. »Le scouting n’est pas une science parfaite. Avec 15 joueurs dans un roster, il y a aujourd’hui peu de franchises prêtes à prendre des risques. Si personne n’ose l’avouer, en vérité, pour une majorité d’équipes de l’Association, la summer league n’est pas vraiment une com-pétition offrant une plateforme NBA aux free agents mais surtout un terrain d’expérimentation permettant, entre autres, de tenter des choses d’un point de vue stratégique, de tester des nouvelles technologies en matière d’évaluation phy-sique par exemple et, surtout, d’observer le mordant des rookies et d’analyser

les progrès des joueurs de seconde ou troisième année. Le numéro un de la Draft 2010, l’électrique « meneur 2.0 » John Wall, a fait crépiter les flashes, convertit les athées, tout en démontrant son exquise maîtrise du jeu en pick-and-roll.

Beaubois : « J’ai été nul »Après un début étincelant, propice aux espoirs les plus fous, l’intérieur DeMarcus Cousins a hélas confirmé les doutes autour de sa versatilité men-tale. Au rayon surprises, le supertanker Derrick Caracter (2,06 m, 125 kilos), sélectionné en fin de second tour par les Lakers, pourrait bien être le steal de la Draft, avec sa diversité offensive, son toucher de balle et son talent naturel aux rebonds. À Dallas, en dehors du cas Lin, les dirigeants ont été comblés par les prestations du solide arrière rookie, Dominique Jones (16,6 points à

42,4%, 3,8 rebonds, 3,4 passes), drafté au premier tour en juin dernier, qui s’est attaché à confirmer pendant toute la semaine le bon choix des Mavericks.Le sophomore Rodrigue Beaubois a lui montré tout le chemin qu’il lui restait à parcourir afin d’assumer le trône de Jason Kidd. En difficulté, alternant le bon, le moyen et le mauvais, légèrement blessé à la cheville droite, de son propre aveu dans une condition physique moyenne, le Guadeloupéen a livré une petite performance en terminant avec une production de 14,0 points à 43,5%, 3,0 passes, 4,2 balles perdues et 5,2 fautes. « Si vous demandez à Roddy », explique Donnie Nelson. « Je pense qu’il sera le premier à vous dire qu’il n’a pas joué son meilleur basket à Las Vegas ». Une analyse confirmée par un Beaubois, réaliste. « J’ai été nul », nous a-t-il avoué dimanche soir. « Pourquoi ? L’an passé à Vegas, j’étais vraiment chaud, il fallait que je montre quelque chose. Mais là, cette année, trouver la motiva-tion n’était pas facile. »Son inconsistance a déplu au coach de summer league, Monte Mathis, et à Donnie Nelson, mais là encore le GM des Mavericks remettait tout en perspective. « Vous savez, la summer league c’est pour le développement d’un joueur », glisse-t-il. « On n’accorde pas trop d’importance aux mauvaises performances, cela ne va pas déterminer son avenir dans l’équipe. Là, pour Rodrigue, la première phase de son été n’a pas été aussi bonne que nous l’aurions aimée. On espère que la seconde phase, la plus sérieuse, avec l’équipe de France sera un succès ».Une franchise NBA accordant plus d’importance aux performances de son joueur en équipe nationale qu’en sum-mer league ? Intéressant et Ô combien paradoxal ! On en revient à notre inter-rogation initiale : quelle est réellement la finalité d’une summer league ? Résumons. La summer league est : une ligue « Canada Dry », qui a la couleur de

la NBA, le goût de la NBA… mais qui n’est pas la NBA. Une ligue où la quête d’intégrer la NBA reste une chimère, où les couloirs labyrinthiques mènent rare-ment à l’Association. Une ligue où il est difficile d’extrapoler les performances des joueurs. Pourquoi alors environ 500 agents, général managers, scouts, et autres coaches se retrouvent-ils à Las Vegas chaque année ?« Tout le monde du basket est réuni à Las Vegas pendant cette summer league », nous fait remarquer l’agent français, Bouna N’Diaye. « Il y a un vrai marché, toute la journée des deals se mettent en place, des joueurs sont pris en Espagne, en Italie, en Chine, en Corée, il se passe plein de choses en de-hors de la NBA. Car il y a peut-être 2 ou 3 joueurs qui vont décocher des contrats en NBA, mais plus de 200 joueurs vont jouer à l’étranger. Je me dois d’y être

présent, cela permet de faciliter une transaction qui aurait pu être plus délicate par téléphone. Si je n’étais pas là, je n’aurais pas mis en place 5 ou 6 deals pendant la semaine. »Venir à Vegas aide à

cimenter une relation, à tisser des liens entre la FIBA et la NBA. Tous les coaches NBA sont là, les GM, les scouts, les agents, certains grands coaches NCAA. Beaucoup de joueurs font également le déplacement afin de voir la relève mais surtout pour se retrouver entre eux. C’est à Vegas que les véritables négociations autour de la convention collective ont commencé. Grand bazar du basket planétaire, Las Vegas est une grande convention où les relations se développent, où le business se poursuit, où David Stern et les pro-priétaires se réunissent, où le syndicat des joueurs affûte ses arguments, où les coaches s’échangent des idées, où les journalistes tissent leurs réseaux. C’est sans doute là l’intérêt premier pour la NBA de l’existence de la summer league où les matches ne sont en vérité que de simples amuse-gueule. n

« Marquer 42 points dans un match ne va pas aider à décrocher un contrat. Les équipes recherchent des

spécialistes, avec un fort QI basketballistique. »Un scout de l’Est

On croise du beau monde dans les summer

leagues (de haut en bas) : Roddy Beaubois avec George Karl et Ty Lawson... Sous l’œil de John Thompson et Pat

Ewing... Sam Cassell donne des conseils à

Lester Hudson. Ça rigole entre Mike d’Antoni et

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DOSSIER

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Tony Parker (San Antonio)IL RESTE MAIS…Les jours de TP sous le maillot des Spurs sont comptés. Régulièrement évoqué dans les rumeurs de transferts cette année, le tricolore se serait finalement vu indiquer par le front office texan qu’il terminerait à coup sûr son bail – juin 2011 – à Fort Alamo. Les écrits restent, les mots s’envolent, et jusqu’au prochain All-Star Game, les Spurs étudieront certainement de très près les sollicitations de franchises intéressées par la fin de contrat du Français. Quand bien même le point guard resterait en poste jusqu’à l’été prochain, certains propos laissent à penser qu’il organisera alors lui-même sa sortie.« Ça fera 10 ans à la fin de l’année prochaine que je joue à San Antonio », expliquait-il, fin juin, dans les colonnes de L’Équipe. « Ça serait une belle boucle et peut-être un bon challenge pour moi d’aller autre part. » Le meneur a connu en 2010 son premier véritable coup d’arrêt en NBA, la faute à une succession de pépins physiques et la montée en régime de George Hill, nouvelle coqueluche de Popovich. S’il n’a jamais publiquement regretté sa mission – temporaire – de sixième homme, Parker conserve des ambitions légitimes de titulaire. Son été, partagé entre travail individuel et farniente,

doit lui permettre de retrouver son rythme de croisière avant de s’asseoir autour de la table des négociations.

Boris Diaw (Charlotte)REDEVENIR INDISPENSABLE, SINON…Pendant 48 heures, le Bobcat a bien cru qu’il se muerait en Raptor au coup d’envoi de la prochaine saison. Joueur majeur à Charlotte depuis dix-huit mois, « Babac » n’aurait pas eu grand-chose à gagner en rejoignant une franchise en reconstruction, néanmoins ce déménage-ment avorté indique que le starter n’est plus protégé en Caroline du Nord. Le lourd investissement fait sur Tyrus Thomas (40 millions) et ses playoffs cahin-caha (7,5 points) n’y sont pas étrangers. Deux ans avant qu’il ne redevienne agent libre, le risque de le voir servir de monnaie d’échange est donc bien réel.Boris, en retrait offensivement depuis l’arrivée de Stephen Jackson, doit aujourd’hui prouver qu’il reste une condi-tion sine qua non au succès des Bobcats. Une mission à sa portée. Si Tyrus Thomas présente des qualités athlétiques que le MIP 2006 n’a plus, le Q.I. basket des deux joueurs reste en effet incomparable. Forcer sa nature n’a jamais été son point fort, mais s’il ne veut pas devenir un journey-man de luxe lors des deux prochaines saisons, l’ancien Sun doit se faire violence.

Nicolas Batum (Portland)ET MAINTENANT, SCORE !Il y a quelques semaines, une rumeur expédiant Batum et plusieurs Blazers du côté de New Orleans – contre Chris Paul – a fait tressaillir les plus fervents supporters du Français. « J’aime Chris Paul mais je pense que ce serait insensé d’inclure Nicolas Batum dans ce deal », s’alarmait un internaute américain. « Cela ne vaut vraiment pas le coup, nous pourrions le regretter pour de nom-breuses années. » Après un retour aussi tonitruant qu’inattendu dans le starting five des Blazers en fin d’exercice, fans, coaches et coéquipiers comptent plus que jamais sur l’ailier à la reprise.Maintenant que sa blessure à l’épaule n’est plus qu’un mauvais souvenir, le basketteur de troisième année sera désormais considéré comme l’un des leaders de terrain dans l’Oregon. Si sa défense sur les meilleurs extérieurs du championnat restera naturellement son atout n°1, Nate McMillan espère voir son ailier gonfler significativement sa production offensive sur la durée d’une saison. Le départ probable du sixième homme, Rudy Fernandez, ne peut que lui offrir davantage de tickets shoots. À lui de les rentabiliser. Concernant ses quali-tés de leader, l’ex-Manceau pourra se servir du Mondial turc pour apprivoiser un statut de patron en équipe de France.

Joakim Noah (Chicago)ALL-STAR ?Après deux premières années mitigées en NBA, la saison 2009-2010 a vu le double champion NCAA s’affirmer comme l’un des meilleurs pivots de la ligue. Encore limité par sa technique offensive, Noah a désormais un partenaire de raquette complémentaire en la personne de Carlos Boozer. L’attention que porteront les défenses à l’ex-membre du Jazz libérera le petit périmètre au tricolore. Spécialiste de l’aide défensive, le pivot n’aura aucun mal à assimiler le plan de jeu de Tom Thibodeau, coach défensif par conviction. « J’adore Joakim », expliquait le technicien lors de son intronisation. « Il doit être un leader car il supervise la défense. Il doit être vocal et s’imposer comme le point d’ancrage de notre défense. J’aimerais le voir continuer à développer son jeu au poste mais il a déjà fait un gros travail sur ce point. »Enfin débarrassé de son handicap à la voûte plantaire, « Jooks » a poursuivi cet été le travail individuel de fond com-mencé il y a un an sur le banc de muscu. Le recrutement des Bulls étant quasi-ment bouclé, les représentants de Noah partent à la chasse d’une prolongation de contrat méritée. Le temps presse, puisque seule une re-signature rapide permettra au pivot de rejoindre – enfin – les Bleus cet été. Enfin, normalement…

NBA 2010-2011 : QUEL AVENIR POUR LES FRANÇAIS ?

ENCORE TRÈS FLOUTony Parker et Boris Diaw seront-ils prochainement transférés ? Ronny Turiaf, Johan Petro, Ian Mahinmi ou Alexis Ajinça rebondiront-ils dans leurs nouvelles franchises ? Rodrigue Beaubois peut-il devenir un vrai meneur ? Nicolas Batum et Joakim Noah de réels scoreurs ? Kevin Séraphin et Pape Sy doivent-ils rejoindre dès aujourd’hui la NBA ? À quelques mois de l’ouverture des training camps, BasketNews analyse la situation et les perspectives de chaque Français de NBA.

Par Jérémy BARBIER

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De gauche à droite : Tony Parker, Boris Diaw, Nicolas Batum, Joakim Noah, Mickaël Piétrus, Ronny Turiaf, Rodrigue Beaubois, Alexis Ajinça, Johan Petro, Ian Mahinmi et Kevin Séraphin.

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Mickaël Piétrus (Orlando)RIEN D’ACQUISRecrue majeure du Magic il y a deux ans, facteur X des Finals en 2009, MP20 n’a pas vraiment réussi à confirmer cette saison (8,7 points en 22 minutes). Le Guadelou-péen comptait sur un rapide passage sur le billard cet été pour définitivement soigner une blessure lancinante au poignet. Pour ne pas dégringoler dans la hiérarchie établie par Stan Van Gundy, Piétrus devra arriver frais et dispo à la reprise. Le coach du Magic l’a annoncé, Quentin Richardson sera en effet un concurrent de poids sur le poste d’ailier titulaire.« J’arriverai au training camp avec un esprit très ouvert et je constaterai ce qu’il s’y passera », révèle le coach. Les récentes performances de J.J. Redick n’arrangent pas non plus les affaires du Français. Bien décidé à offrir plus de responsabilités à son arrière remplaçant, Van Gundy a déjà

annoncé qu’il décalerait plus régulière-ment Vince Carter au poste trois. S’il veut conserver un temps de jeu significatif, Mike Piétrus devra sortir sa plus belle panoplie de défenseur cette saison.

Ronny Turiaf (New York)UNE CARTE À JOUERSes deux saisons dans la baie de San Francisco ont globalement été décev-antes (5,6 points à 53,0%, 4,5 rebonds, 1,8 contre en 21 minutes) mais au terme d’un exercice pourri par les blessures (42 matches en 2009-2010), Turiaf peut réel-lement trouver un second souffle au cœur d’une raquette new-yorkaise relookée de fond en comble. Les responsabilités al-louées à Anthony Randolph détermineront le rôle du Français. Si Randolph s’empare du costume de sixième homme, l’ancienne vedette de Gonzaga pourra faire valoir son profil défensif pour s’emparer d’un spot de starter.Ses concurrents directs ? Eddy Curry, carbonisé et boudé par D’Antoni, mais aussi Timofey Mozgov, révélation de l’Euro 2009. Pour l’anecdote, rappelons que le tricolore avait aisément remporté son duel (18 points, 14 rebonds) face au géant russe (8 unités, 5 prises) il y a un an. Dès le training camp, Turiaf devra donc prouver à Mike D’Antoni que son expérience n’est pas à négliger. En attendant, devant les journalistes de Big Apple, Turiaf plaide déjà pour son association avec Amaré

Stoudemire. « Je peux lui rendre la vie plus facile, faire en sorte qu’il se sente à l’aise au poste haut. Je sais qu’il aime jouer en isolation. Je peux m’occuper du big guy adverse. Je pense que nous pouvons être complémentaires. »

Rodrigue Beaubois (Dallas)LOST IN TRANSITION ?Des points, « Roddy » a d’ores et déjà prouvé qu’il pouvait en aligner sur com-mande en NBA. Tant que le duo Kidd/Barea restera en poste à Dallas, il pourra donc continuer d’engranger expérience et confiance au poste 2. Les Mavs sont cependant fermement décidés à faire du poids plume leur meneur du futur, et dès cette saison, la transition commencera progressivement. « Il reste un scoreur pour le moment », explique Darrell Armstrong, l’assistant de Rick Carlisle aux Mavs. « Il doit désormais apprendre à être un play-

maker, c’est pour cette raison que nous l’avons appelé en summer league. »Sur le parquet de Las Vegas, son passage du poste d’arrière à celui de point guard n’a pas réellement convaincu. Hésitant en at-taque (14,0 à 42,0% de réussite), « Roddy » a surtout perdu plus de ballons (21 en 5 matches) qu’il n’a réalisé de passes déci-sives (15). Plus grave encore, il a souvent eu le plus grand mal à contenir efficace-ment les meneurs adverses (5,2 fautes en 27 minutes). « Ce sont deux responsabilités vraiment différentes », constatait l’ancien Choletais, un brin dépité. « L’année dernière, quand j’entrais en jeu, il m’était demandé d’être agressif. Maintenant il faut diriger l’équipe, c’est différent. »

Alexis Ajinça (Dallas)BARRÉ POUR DE BON ?Au regard des prestations du jeune pivot pendant la summer league d’Orlando (8,6 points, 3,4 rebonds mais 5,6 fautes en 20 minutes), les Bobcats l’ont expédié à Dallas sans remords. Le géant tricolore pourrait lui bien vite regret-ter Charlotte. En relais de basketteurs volontaires mais besogneux (Theo Ratliff, Nazr Mohamed, DeSagana Diop) l’ancien du HTV n’a jamais gagné sa place, pas-sant au final plus de temps que prévu en D-League. À Dallas, le duo Haywood/Chandler sera bien plus difficile à déloger, sans parler de Mahinmi.« Alexis Ajinça est un jeune pivot pos-

sédant une réelle marge de progression », commentait laconiquement Donnie Nelson lors du transfert. Charlotte tenait malheureusement un discours identique il y a deux ans. Depuis, Larry Brown a déchanté et le big man n’est apparu que 37 fois sous le maillot des Bobcats. Rick Carlisle ne devrait pas être beaucoup plus conciliant, et aujourd’hui, seul le jeune âge d’Ajinça incite toujours à l’optimisme. Au mieux, le Stéphanois semble pour l’instant promis à batailler avec son compatriote Mahinmi pour quelques miettes au poste cinq. Au pire, une nouvelle démobilisation en ligue de développement est à craindre. À moins d’un nouveau transfert avant la fin de l’été ?

Johan Petro (New Jersey)LA DERNIÈRE CHANCEEn NBA, les franchises n’hésitent jamais à sortir le chéquier pour acquérir un

intérieur dépassant les 210 centimètres sous la toise, et ce, même lorsque le big man en question peine à trouver le chemin du cercle avec régularité. Les 10 millions empochés par Johan Petro à New Jersey confirment que son physique rare fait toujours saliver les dirigeants. Présenté comme la doublure officielle de Brook Lopez, Petro est quasiment certain d’obtenir des minutes régulières avec les Nets. Reste mainten-ant à voir ce qu’il en fera.Malgré une expérience incontestable-ment enrichissante au contact des intérieurs de Denver, il fut difficile de constater, malgré quelques titularisa-tions intéressantes en fin de saison, les progrès effectués par le Guadeloupéen depuis son départ d’Oklahoma City (3,4 points et 3,6 rebonds cette saison). Les rapports de scouts restent unanimes, Petro est plus que jamais considéré comme un stoppeur défensif en NBA. Peut-il définitivement se résoudre à ac-cepter ce rôle ? Pour au moins trois ans, la balle est dans son camp.

Ian Mahinmi (Dallas)TROISIÈME PIVOT DES MAVSExilé aux États-Unis depuis déjà trois ans, l’ancien pensionnaire de Pro A n’a toujours pas réellement débuté sa carrière NBA (32 matches au total). Rookie peu utilisé en 2007, out toute la

saison suivante, Mahinmi a sporadique-ment pointé le bout du nez en 2010 (3,9 points, 2,0 rebonds en 6 minutes). Pour autant, aucune rancœur ne l’animait à l’heure de s’envoler vers Dallas. « J’ai vécu trois superbes années à San An-tonio en profitant d’un bon système, un super coach et une organisation remar-quable. J’ouvre aujourd’hui un nouveau chapitre de ma vie, je veux sincèrement apporter mes compétences à Dallas et faire tout ce que je peux pour aider cette équipe à avoir encore plus de succès. »Le simple fait qu’une franchise compétitive s’intéresse à son profil est encourageant. Titulaire lors des deux dernières représentations des Mavs à la summer league de Vegas (8,0 points, 7,5 rebonds), l’intérieur espère désormais rejoindre la Turquie avec les Bleus afin de retrouver rythme et compétition. Tyson Chandler n’étant pas infaillible

(69 matches manqués depuis 2008), Ian devra constamment rester sur le qui-vive la saison prochaine.

Kevin Séraphin (Washington)L’AVANTAGE SERA PHySIQU,EÀ l’heure d’écrire ces lignes, le 17e choix de la Draft n’était pas encore assuré de pouvoir débuter sa carrière NBA dès cette année. Un buy-out restait à négocier entre Cholet et les Wizards, or si ces derniers semblent vouloir rapatrier leur Français aussi vite que possible, rien n’était encore officialisé. Le camp Séraphin obtiendra-t-il le bon de sortie ? Et si oui, est-ce au fond vraiment souhaitable dans l’immédiat ?Numériquement, Washington ne manque pas de big men dans son roster (Andray Blatche, JaVale McGee, Yi Jianlian, Hilton Armstrong, Hamady N’Diaye) et, dans le lot, trois d’entre eux peuvent déjà alterner sur les deux postes intérieurs. Aucun n’est en revanche un grand spécialiste des basses besognes ou du combat physique. Le gabarit exceptionnel de Séraphin et son profil défensif pourraient donc faire la différence en sa faveur. Néanmoins, le spectre de la D-League a quasiment toujours été une réalité pour les très jeunes géants français. On ne peut s’empêcher de penser qu’une expérience d’un an en Euroleague serait évidemment bien plus bénéfique pour le pivot. À suivre donc… n

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yAKHOUBA DIAWARARIEN À SIGNALERLe « Yak » doit-il encore s’ac-crocher au rêve NBA ? Utilisé avec parcimonie (13 minutes en moyenne) mais régularité (64 matches) lors de son pre-mier exercice au Heat, l’ailier a brutalement disparu de la rotation d’Erik Spoelstra cette saison. 6 matches joués seule-ment, 5 points et 4 rebonds au total, une production plus que famélique. Malgré un effectif en friche suite aux signatures des « Three Amigos », le Heat n’a ainsi pas jugé nécessaire de rappeler son ailier pour la saison prochaine. Free agent, Diawara lorgne aujourd’hui probablement vers l’Eu-rope. En 2006, son bref mais convaincant passage à Bo-logne (10,6 points, 3,8 rebonds) lui avait permis de décrocher un strapontin outre-Atlantique. À 27 ans, l’ancien dijonnais doit simplement effectuer le chemin inverse pour retrouver du temps de jeu.

PAPE SyLE HAVRE PLUTÔT QU’ATLANTA « Nous avons peut-être trouvé un diamant brut. » Larry Drew, le nouveau coach des Hawks, reste très prudent. Petite surprise de la Draft 2010, Pape Sy est vite retombé dans l’anonymat lors de son passage à la summer league de Las Vegas (4,5 points en 8 minutes). Tout sauf une surprise pour les dirigeants des Hawks, bien décidés à protéger certains de leurs choix de Draft d’une arrivée trop précoce en NBA. « Ce n’est pas le bon moment », confirme Dave Pendergraft, le GM assistant de la franchise. « Nous les avons amenés ici pour accumuler de l’expérience. Le but est de leur offrir une exposition contre des joueurs de niveau NBA. » Sous contrat avec le STB pour encore une saison, Sy aura de meilleures chances d’intégrer le roster des Hawks l’été prochain.

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SAISON 2011-2012 : UN LOCK-OUT ?

C’EST DAVID CONTRE…BILLY

À l’intersaison 2011 doit être signé le nouvel accord collectif entre propriétaires et joueurs. Mais la signature s’annonce plus

laborieuse que prévue car les intérêts divergent ! Pour faire simple, il y a d’un côté les franchises dont le but est de limiter les dépenses et, de l’autre, les joueurs qui voient d’un très mauvais œil l’idée de devoir accepter une diminution de leurs salaires. À moins d’un an de la renégociation de l’accord, l’opposition entre les deux parties commencent déjà à se faire entendre. Le président du syndicat des joueurs, Billy Hunter, remet en cause les chiffres communiqués par Stern et met d’ores et déjà en garde la ligue annonçant qu’un lock-out paraît, à ses yeux, inévitable : « Je me prépare actuellement à un lock-out et rien de ce que je vois actuellement ne pourrait me faire changer d’avis. »

Stern veut réformerUne remise au cause du système actuel est donc a l’ordre du jour : le salary cap, la luxury tax, les ex-ceptions et bien entendu la réduction des salaires. L’exemple de cette saison ne fait qu’appuyer les dires des propriétaires. Les contrats de joueurs comme Milicic (20 millions de dollars sur 4 ans), Outlaw (35 millions sur 5 ans) et autre Petro, et même les grands noms comme Joe Johnson et Stoudemire, rappellent à quel point la valeur de l’argent a disparu face à la démesure qui règne en NBA. « Ils continuent à parler de la façon dont les dépenses pour les salaires des joueurs dépassent

les recettes, mais ce n’est pas vrai. »Billy Hunter et David Stern sont donc plongés dans une bataille de chiffres. « Notre position est que David se trompe », déclare Hunter, avançant des résultats moins déficitaires que ceux du commis-sioner et mettant en avant l’augmentation des réservations pour l’an prochain. « Ce que nous voyons avec les ventes de tickets pour la saison 2010-2011 est tout simplement incroyable. » David Stern indique que la ligue travaillerait à l’heure actuelle à l’élaboration d’un nouveau modèle « plus robuste. » Le syndicat prépare de son côté

sa propre proposi-tion de partage des recettes et souhaite une négociation col-lective. Les joueurs sont donc dans l’attente et le nombre de contrats longue durée négociés

cet été n’est pas une coïncidence. L’accord collectif ne saurait être rétroactif et il était donc primordial pour ces joueurs – dans le besoin – de signer un contrat juteux pour assurer leur avenir sachant que l’échéance du 30 juin 2011 approche. Alors lock-out ou pas, réponse dans un an.Le dernier conflit de ce genre avait débouché sur une saison 1999 à seulement 50 matches et Billy Hunter est concient que ce genre d’issue est à éviter. Le bras de fer va donc durer mais les franchises seront sûrement intransigantes compte tenu de leurs difficultés financières, un lock-out ne serait pas forcément la pire des situations, sachant que les joueurs ne seraient pas payés durant cette période. Laquelle des deux parties sera la première à lâcher… ? n

EN BREFHARDAWAY VEUT REPRENDRE DU SERVICE !39 ans mais toujours de l’ambition. « Quand j’ai appris pour Chris Bosh et LeBron, j’ai eu le sentiment que je pourrais vraiment apporter quelque chose dans ce système. » Penny Hardaway aimerait revenir sur les parquets et revêtir le dernier maillot qu’il a porté, c’était en 2007 et c’était celui du Heat ! La certitude de pouvoir apporter quelque chose à l’effectif floridien ou juste le désir de se rattacher à une « dream team » à laquelle on promait déjà un titre ? Quoi qu’il en soit, Hardaway se dit prêt ! Pas assez convaincant à première vue car le Heat aurait plutôt un œil sur Jason Williams ou Carlos Arroyo…

UN BIG THREE À NEW YORK « Nous formerons notre propre big three. » Chris Paul annoncerait-il un coup à la manière des « tres amigos » de l’été 2010 ? Au mariage de Carmelo Anthony, le meneur des Hornets a fait naître le nouveau fantasme des fans new-yorkais. À défaut de LeBron cet été, les Knicks s’offriraient un trio Paul-Anthony-Stoudemire pour la saison 2011-2012. Chris Paul

fait l’objet de rumeurs de transfert un peu partout dans la ligue et, quant à Carmelo, il n’a toujours pas prolongé son contrat avec les Nuggets. Deux indices qui suffisent à laisser planer le doute – ou l’espoir – dans l’imaginaire des New-Yorkais qui sont restés sur leur faim cet été. De plus, niveau finances, les Knicks pourraient réaliser cette opération compte tenu, entre autre, de la fin de contrat d’Eddy Curry et du recrutement 2010 qui pourrait s’avérer plus judicieux que prévu. Et si les Knicks vendaient enfin autre chose que du rêve…

LA PHRASE DU BOSSBeaucoup se sont prononcés sur le choix de LeBron James de rallier Miami et les deux autres free agents de l’été, Dwyane Wade et Chris Bosh. C’est au tour de son altesse Jordan de donner son avis à l’occasion d’un tournoi de golf : « Je n’aurais jamais appelé Larry (Bird) et Magic (Johnson) pour leur dire : Hey ! Réunissons-nous et jouons dans la même équipe ! » et il ajoute : « En toute hônneteté, j’essayais plutôt de battre ces gars-là. » La différence entre celui désigné comme le meilleur joueur de l’histoire et … le king auto-proclamé ?

Les franchises seront sûrement intransigantes

compte tenu de leurs difficultés financières

LES TRANSFERTS

TRADES À FOISONLeBron, Wade, Bosh, Stoudemire, Johnson, Boozer, Nowitzki. Maintenant que les gros poissons ont tous signé, le reste des agents libres font leur choix et les équipes complètent leurs rosters.

370 millions de dollars. Le chiffre annoncé par le « commissioner », David Stern, est une estimation des pertes pour 2009-2010. Un sacré trou dans le portefeuille des propriétaires de franchises NBA cette année. Un sacré problème qui oppose joueurs et franchises et qui pourrait mener à un lock-out au début de la saison 2011-2012.

Les négociations s’annoncent difficiles entre le commissioner David Stern (à gauche) et le président du syndicat des joueurs, Billy Hunter (à droite).

l Première grosse surprise, Minnesota laisse partir Al Jefferson à Utah en échange de Kosta Koufos, le premier tour de Draft 2011 des Grizzlies et un tour de Draft des Jazz. Jerry Sloan pourra aussi compter sur l’arrivée de Raja Bell (trois ans). Cette nouvelle devrait soulager Deron Williams qui était attristé des départs de Carlos Boozer, Ronnie Brewer et Kyle Korver vers Chicago. En revanche, les Bulls perdent Brad Miller qui rejoint les Houston Rockets en tant que doublure de Yao Ming. Les Rockets qui ont assuré leur raquette en re-signant également l’Argentin Luis Scola pour 5 ans. Minnesota signe Luke Ridnour pour 4 ans et Michael Beasley arrive en échange… d’un deuxième tour de Draft. Miami se débarrasse ainsi d’un joueur problèmatique et re-signe son intérieur Udonis Haslem ainsi qu’un autre big man, l’ancien Cav Zydrunas Ilgauskas ! En back-up du Litua-nien, le Heat vient de faire rempiler les pivots canadiens Joel Anthony.et Jamaal Magloire. Le recrutement floridien devrait s’achever par la signature de Carlos Arroyo ou Jason Williams pour épauler Mario Chalmers à la mêne. Côté Suns, les signatures d’Hakim Warrick, Josh Childress et Hedo Turkoglu ne se sont pas faites attendre après le départ d’Amare Stoudemire vers New York. Les Knicks qui ont continué leur recrutement par le trade de David Lee vers Golden State en échange de Kelena Azubuike, Ronny Turiaf et Anthony Randolph. Le secteur intérieur est complété par l’arrivée du pivot russe Timofey Mozgov et Raymond Felton récupère la place de titulaire à la mène laissée vacante par Chris Duhon, qui rejoint Orlando tout comme son ancien coéquipier Quentin Richardson qui quitte Miami pour l’autre club floridien. Le Magic pourra également compter sur le shooteur J.J. Reddick qui a finalement re-signé. Al Harrington quitte lui aussi Big Apple pour Denver. Dans le Texas, les Spurs font venir l’ailier-fort de Vitoria, MVP de la Liga ACB, le Brésilien Tiago Splitter pour ce qui est à l’heure actuelle leur seule opération de l’été. Enfin, Big Ben Wallace prolonge de deux ans son contrat avec les Pistons, et Derek Fisher n’a pas cédé aux sirènes du Heat et re-signe finalement à L.A. pour 3 ans. Enfin, Nate Robinson reste lui aussi du côté de Boston pour deux années suplémentaires.

Par Vincent BONNAY

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Après deux ans passés à l’Olympiakos, Josh Childress retrouve la NBA, il a signé aux Phoenix Suns.

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DÉCALÉ 09

Salut Thierry, ça va ?On fait aller, tranquille.

Donc la légende des playground de Bondy va bien ?Toujours la santé donc oui, je me porte bien.

Tu entraînes en ce moment ?Ouais, je me suis entrainé seul et en en-grangeant des méthodes des divers pays que j’ai traversés, j’ai réussi à tirer l’essence de certaines méthodes. Une sorte de condensé de différents styles d’entraînement. Comme j’avais une salle à disposition, des mecs sont venus m’accompagner et puis m’ont soufflé l’idée d’en faire une sorte de camps.

Il paraît que ça marche et il paraît même que c’est donné. Ali Traoré raconte que tu fais payer 10 euros la séance ?Ce n’est pas que je me brade, mais je ne suis pas légitime par rapport aux pros. Je ne suis pas entraîneur, je n’ai pas les diplômes, mais vu que je passe quand même du temps à inventer des exercices, que je crée une façon de faire, je demande 10 euros pour casser le côté gratuit.

Ok, mais avec le futur contrat d’Ali à Rome, j’espère que tu vas pouvoir lui soutirer plus que 10 euros la prochaine fois ?(Il sourit) L’objectif ce n’est pas de faire fortune. Je suis dans le partage et je fais ça parce

que j’aime le faire. Alors je pendrai ce que le joueur estimera juste de me donner, que ce soit 10 euros ou mille. Après, si plus tard j’ai de la renommé parce que je donne de bons entraîne-ments on reverra les tarifs à la hausse.

En attendant tu fais des camps pour les jeunes tous l’été ?Les jeunes et moins jeunes, ça va de 6 ans jusqu’à gros bonhomme, fille, garçon, du soir au matin je suis dedans.

Tous ces gamins savent que tu as joué contre Michael Jordan et les Bulls (à Bercy en 1997) ?Bizarrement, ces deux derniers jours plein de gamins viennent me poser la

question, c’est marrant que tu en parles. Ils me demandent si c’est vrai que j’ai

marqué à trois-points sur sa tête, alors je suis obligé de leur dire de bien regarder la photo, le mec en rouge il a bien le crâne rasé et porte bien un bandeau sur le bras mais il a numéro 24. (Il rit) C’était Scott Burrell, je crois !

Et sinon Thierry, tu es encore joueur ?Tout porte à croire que non ! Je suis catalogué un peu comme caractériel, alors que je pense que j’avais juste très envie de gagner. Quand tu vois les jeunes de maintenant qui revendiquent la NBA si jeunes et qui y vont ! Moi, je fais partie d’une génération qui était encore celles des ton-tons flingueurs, on te filait un coup de pistolet dès que tu l’ouvrais. (Il rit)

Comment tu vas terminer l’été et que veux-tu faire plus tard ?Ben, coach je ne peux pas, trop de mauvaises expériences mais, moi, je veux préparer des

joueurs en dehors de la compétition, pour celle-ci. Être coach sur le banc non, mais être dans les tribunes,

voir comment les gars se débrouillent avec tes conseils, là oui.

Et tu dunkes toujours autant ?Oh non pas autant, plus cool on va dire, parce que si c’est pour dunker et entendre d’un petit jeune : « Eh pas mal papy, tu jumpes encore ! », non merci ! (Il rit)). n

SALUT ! ÇA VA ? Propos recueilli par Thomas FÉLIX

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Un ballon team NBA

au choix (Bulls-Spurs-Celtics)

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« MON JORDAN À MOI, IL

PORTAIT LE NUMÉRO 24 »

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Page 10: BasketNews 509

I l y avait déjà l’héritage, avec la pression de débarquer en Lituanie auréolés d’un

titre de vice-champion d’Europe. Un titre que leurs aînés avaient décroché. Et à cela s’est ajouté sur la tête des jeunes Français un coup du sort, avec le forfait de dernière minute (après ceux de Léo Westermann et Vincent Pourchot) d’Evan Fournier. Le néo-joueur du PB86 souffre des ligaments du genou, un mal qu’il traîne depuis la fin de saison avec Nanterre. « C’est quelque chose qu’il avait en arrivant, il s’est refait mal dessus, pendant la préparation il était un peu handicapé », commente Philippe Ory, l’entraîneur des U18. « C’est pas un coup de massue, on a pour principe de dire qu’on s’occupe de ceux qui sont valides. Mais c’est sûr que ce n’est pas un joueur anodin, loin s’en faut ! »La sélection française a donc posé pied à terre en Lituanie avec, dans ses bagages, bon nombre d’incertitudes. D’autant que la préparation, bien qu’ayant

idéalement commencé avec le tournoi de Douai, a par la suite ajouté quelques voiles encore sur l’horizon bleu. Comme ces défaites chez les Bulgares, ou à Londres contre la Suède et la Pologne.« On a fait un tournoi de Douai plutôt intéressant. Après, les matches à l’extérieur, il faut les gagner ! Pour l’instant, quand on est fortement bousculé physiquement, on a parfois du mal à répondre », analyse le coach. « On a eu des passages très inté-ressants, maintenant il faudra que la roue tourne du bon côté. »

Une équipe jeuneL’escouade tricolore, bien qu’arrivant avec une médaille à défendre, n’est pas attendue parmi les favoris. La faute à un effectif, sur le papier, amputé des noms clinquants. Ainsi, aux Maël Lebrun, Henri Kahudi, et au trio

Fournier-Westermann-Pourchot, vont succéder les Lambert Di-acono de l’ASVEL et autre Rudy Gobert de Cholet. Surtout, à ces Bleuets nés en 1992 sont ajoutés des garçons de 1993, « qui sont

là parce qu’ils prouvé qu’ils avaient leur place », martèle Ory. Une génération emmenée par les jeunes pousses du Centre Fédéral, Hugo Invernizzi, Livio Jean-Charles et Yannis Morin, qui auront tous trois l’avantage de s’acclimater rapidement à la Lituanie, puisque l’Euro U16 l’été passé, où ils avaient terminé 7e, s’était déroulé à… Kaunas.Philippe Ory se veut optimiste, conscient que la formule de l’Euro (voir par ailleurs) permet de penser sereinement au second tour, voire aux quarts, où, après, le rêve se

joue à pile ou face. « Dans notre groupe, la Suède ça joue pas mal au basket, on n’a pas une très grande marge de manœuvre donc il faudra faire un match sérieux. Après, la Lettonie on connaît peu

et l’Espagne on les a juste aperçus à Mannheim. Ce n’est pas parce qu’on est un peu moins fort sur le papier qu’on est

dépourvu d’ambition. L’idée c’est d’aller en quart de finale, et d’y faire un bon match. » n

CALENDRIER DES BLEUETSFrance – Espagne le 22 juilletFrance – Lettonie le 23 juilletFrance – Suède le 24 juillet

Si la France termine dans les 3 premiers (sur 4) de son groupe, elle sera au 2e tour, où elle défiera les 3 premiers du groupe A, qui comprend Lituanie, Slovénie, Pologne et Ukraine. Ensuite, les 4 premiers de ce nouveau groupe de 6 accèdent aux quarts.

10 échos FRANcE Par Fabien FRIcoNNET et Yann cAssEVILLE

L’EURO U18 MASCULIN DÉBUTE AUJOURD’HUI

UNE JEUNE GARDE AFFAIBLIE

EURO U20 FÉMININLEs FILLEs sUR LEs TRAcEs DEs GARÇoNs

Dès aujourd’hui, et jusqu’au 1er août, Vilnius accueille l’Euro U18 masculin. Il y a un an, la France avait terminé 2e à Metz. Mais privée de son trio argenté Fournier-Westermann-Pourchot, la jeune garde tricolore aura du mal à faire aussi bien.

« Moins fort sur le papier, mais pas dépourvu d’ambition »

Philippe ory

l Et si dimanche, une semaine après les garçons, c’était aux filles de monter sur le toit de l’Europe ? Au moment d’écrire ces lignes, les Bleuettes de moins de 20 ans étaient invain-cues, avec une place en quart déjà dans la besace.Ainsi en Lettonie, l’horizon est bleu ciel. Les deux derniers matches de poule (hors bou-clage) n’avaient plus d’enjeu, si ce n’est la 1e place du groupe, car les Françaises ont déjà pris date pour leur quart, qui se déroulera demain. L’adver-saire pourrait être la Serbie, la Turquie voire le Bélarus. Peu importe, les Bleuettes seront dans la peau du favori, après avoir tant dominé.Tour à tour la Bulgarie, les Pays-Bas, la Pologne puis l’Ukraine sont passés à la moulinette tricolore. Aucune de ces équipes n’a réellement inquiété la bande à Alain Jardel. Le technicien pianote à foison dans ses rotations, qui

a donné du temps de jeu à ses 12 joueuses à chaque fois et utiliser Diantra Tchatchouang (Maryland, NCAA) seulement 8 minutes face aux Polonaises.Tous les chiffres illustrent la puissance de la machine bleue – la 2e attaque (79,0 pts) couplée à la meilleure défense (50,0 pts) – et laissent donc place au rêve : celui de succéder, un an après, aux Isis Arrondo et autres Marielle Amant sur la plus haute marche du podium européen.

1er tour15/07 : France b. Bulgarie 73-5116/07 : France b. Pays-Bas 83-52 17/07 : France b. Pologne 80-31

2e tour19/07 : France b. Ukraine 80-6620/07 : France – Lettonie 21/07 : France – Russie

Quart de finales (le 23 juillet)

Demi-finales (le 24 juillet)

Finales (le 25 juillet)

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Hugo Invernizzi (à gauche) et Livio Jean-Charles (à droite).

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E lles se sont offerts un sursis. Deux fois 40 minutes pour noircir une nouvelle page, ou

pour mettre fin à l’aventure à peine le premier chapitre bâclé. Samedi dernier, les jeunes Françaises ont flirté avec le vide. Elles faisaient le boulot, menant face aux Russes, avant de laisser leurs adversaires passer devant à 2 minutes du terme. Les tricolores l’ont tout de même emporté, 56-53. « J’espère que ce sera un élément déclencheur », nous confiait lundi leur entraîneur, Arnaud Guppillotte. « Elles ont plongé un peu plus sur le ballon, des petits détails qu’on ne voyait pas avant. » « Nous avions besoin de temps pour véritablement être dans la compétition », avouait Sara Chevaugeon.Car 24 heures auparavant, il n’y a pas eu de « happy end ». Opposées à la Turquie, les Françaises ont eu l’avantage pendant 30 minutes, avant de craquer et de s’incliner 51-54. Une défaite, la deuxième en deux jours après la gifle reçue face aux Américaines, 45-70, en ouverture de ce Mondial. « Contre les États-Unis on fait un bon match, on est mené que de 3 points à la mi-temps, et

on en prend que 25 (rires) ! C’est pour la Turquie où il y a de la déception, on a perdu en lucidité », commente le coach.

« Frein à main »Les Bleuettes semblent dépasser par l’événement, au point d’être tétanisées. Les stats sont formelles : 50,7 points de moyenne après 3 matches, à 36,4% aux tirs dont 20,8% à 3-pts. Les meilleures marqueuses ? Olivia Epoupa, la meneuse

des cadettes de Bourges (la seule née en 1994, les autres étant de 1993), avec 8,7 points, devant les intérieures du Centre Fédéral, Margaux Galliou

(8,3) et Christelle Diallo (7,3). Pour le coach, les taux de réussite suspects s’expliquent par le fait que ses filles ont tout de suite eu la tête sous l’eau. « On a pris un carton d’entrée, les shooteuses ont tiré sous pression. Maintenant elles tirent pour ne pas rater au lieu de tirer pour scorer. Elles jouent avec le frein à main, on est à 30% de ce qu’on peut faire, c’est rageant ! » D’autre part, pour elles, évoluer à domi-cile n’est pas un avantage. « Un gymnase de 2.500 personnes qui chantent a ca-

pella la Marseillaise, c’est galvanisant, mais en même temps c’est traumatisant émotionnellement, les joueuses ont peur de rater ! »Guppillotte gardait tout de même espoir. « Le Canada et le Japon sont à notre portée, on doit faire 2 sur 2. Si on n’en gagne qu’un, sortez les calculatrices pour savoir si on passe ! » Si quart il y a, l’adversaire sera sûrement la Chine, voire l’Australie, deux ogres. n

MONDIAL U17 FILLES EN FRANCE

sToP oU ENcoRE ?

« on est à 30% de ce qu’on peut faire,

c’est rageant ! »Arnaud Guppillotte,

coach des U17

Les Françaises de moins de 17 ans affrontaient le Japon puis le Canada, mardi et mercredi, hors délais de bouclage. De quoi s’ouvrir une place en quarts, presque inespérée après un début de Mondial décevant.

BUDGETS DES CLUBS LNB

LA PRo A EN hAUssEPRo A Club Budget Masse Salariale

ASVEL 5,991,000 2,359,000

Cholet 5,261,000 1,824,000

Orléans 5,051,000 1,543,000

Le Mans 4,972,000 1,533,000

Pau-Lacq-Orthez 4,422,000 1,442,000

Roanne 4,326,000 1,639,000

Nancy 4,316,000 1,432,000

Gravelines-DK 4,089,000 1,400,000

Paris Levallois 4,076,000 1,429,000

Strasbourg 3,807,000 1,190,000

Chalon 3,569,000 1,200,000

Limoges 3,500,000 1,290,000

Poitiers 2,602,000 948,000

Vichy 2,453,000 764,000

Le Havre 2,438,000 825,000

Hyères-Toulon 2,119,000 800,000

PRo B Club Budget Masse Salariale

Dijon 2,936,000 830,000

Rouen 2,666,000 998,000

Bourg-en-Bresse 2,024,000 668,000

Châlons-Reims (*) 1,961,000 650,000

Boulazac 1,948,000 796,000

Antibes 1,942,000 510,000

Nanterre 1,783,000 623,000

Clermont-Ferrand 1,711,000 458,000

Nantes 1,585,000 560,000

Évreux 1,525,000 511,000

Fos-sur-Mer 1,397,000 455,000

Le Portel 1,375,000 556,000

Lille 1,334,000 515,000

Boulogne-sur-Mer 1,258,000 425,000

Quimper 1,215,000 492,000

Charleville-Mézières 1,061,000 397,000

Aix-Maurienne 1,010,000 346,000

Saint-Vallier 795,000 282,000(*) Décision susceptible d’appel

L a LNB vient de rendre publics les budgets des clubs de Pro A et Pro B pour la saison 2010-11 et le verdict se révèle positif puisque le budget

moyen en Pro A a augmenté de 240.000 euros (3,94 millions contre 3,7 la saison dernière), une bonne surprise dans un contexte de crise économique. « L’année dernière, les clubs avaient été relativement prudents », analyse Cyrille Muller, président de la DNCCG. « Ils sont bien ancrés localement auprès des partenaires locaux et des collectivités qui sont restés fidèles malgré la crise. » Les montées de Pau-Lacq-Orthez (5e budget) et Limoges (12e en prévisionnel mais sans doute au-dessus désormais) expliquent également cette hausse.Même s’il ne s’agit que de budgets prévisionnels, suscep-tibles d’augmenter en cas de recettes supplémentaires, l’ASVEL demeure le club le plus riche malgré une petite baisse par rapport à la saison dernière et Cholet enregistre la plus belle progression (de 3,8 millions à près de 5,3 pour l’année qui vient).En Pro B, le budget moyen s’est maintenu malgré le départ des deux locomotives paloise et limougeaude, preuve d’une bonne gestion. Si les relégués Dijon et Rouen sont clairement les mieux lotis, Saint-Vallier devra encore une fois réaliser des miracles pour con-server sa place. n

Christelle Diallo au Mondial U17

EN BREFTRANsFERTsPhilippe Hervé n’a pas oublié JR Reynolds (1,88 m, 26 ans), champion avec l’ASVEL en 2009 en finale contre Orléans. L’arrière américain n’avait pas spécialement brillé en playoffs, et fait preuve d’inconstance, mais son profil de combo, capable de produire du jeu sur les deux postes arrières a séduit le technicien du Loiret. Après une saison sans relief à Varese (5,3 pts et 1,8 pd), il a signé pour un an à l’EO. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seul, le départ du JFL Ludovic Vaty est bien compensé par l’arrivée d’Amara Sy, MVP de finale de Pro A 2009 avec l’ASVEL contre… Orléans. L’Amiral a signé pour deux ans…

Thomas Heurtel a été prêté à Alicante par l’ASVEL… Après Cedrick Banks et Zack Wright, le CSP a complété sa ligne extérieure avec le très physique Nigérian Jeff Varem (1,98 m, 27 ans), qui ne fait pas de miracle en attaque mais qui s’occupe du reste… C’est une « belle main » que le Champagne Châlons Reims Basket (CCRB) a recruté : Gorjan Radonjic (2,00 m, 29 ans), fiston de Goran et shooteur patenté… Cholet maintient son prêt de Steeve Ho You Fat (1,98 m, 22 ans) à Antibes, où il avait tourné, la saison dernière, à 12,6 points et 5,0 rebonds avant de se blesser.

Résultats16 juillet : États-Unis b. France 70-4517 juillet : Turquie b. France 54-5118 juillet : France b. Russie 56-5320 juillet : France – Japon (hors bouclage)21 juillet : France – Canada (hors bouclage)

Quart de finales (le 23 juillet)

Demi-finales (le 24 juillet)

Finales (le 25 juillet)

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Par Yann cAssEVILLE, Florent de LAMBERTERIE et Fabien FRIcoNNET

J.R. Reynolds et Amara Sy se retrouvent à Orléans.

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I l y avait quelque chose de rafraîchissant dimanche soir. À voir ces petits Bleus sauter, s’étreindre

et chanter la Marseillaise à tue-tête, drapeau tricolore en main et sourire aux lèvres, les souvenirs rejaillissaient. Même décor, même maillot et même joie quasi-hystérique. Dix ans plus tôt, en effet, Parker et les siens conquéraient l’or européen, à Zadar là-aussi. Mais à la différence de ses ainés juniors, la troupe de Jean-Aymé Toupane a remporté le premier titre de l’histoire du basket français dans la catégorie espoirs (20 ans et moins), et contrairement aux générations Parker, Diaw, Piétrus en 2000, ou Batum, Diot, Jackson de 2006, cette cuvée 2010 ne comptait pas de vraies stars reconnues en son sein.« Personne ne croyait à cette génération », admettait Jean-Aymé Toupane une fois la médaille en poche. Avec une ossature de six joueurs présents au championnat du monde des U19 l’été dernier en Nouvelle-Zélande, où la France s’était classée 8e, cette génération 90 semblait moins armée

que sa devancière aux noms ronflants (Diot, Séraphin, Jackson, Heurtel…), médaillée d’argent à l’Euro Espoirs 2009. « Ce n’était plus la même équipe mais les ambitions étaient les mêmes », poursuit Toupane. « L’an dernier, on avait de fortes individuali-tés avec des role players à côté, cette année, l’équipe était plus homogène. »Avec un top scoreur à même pas 13 points par match et aucun joueur présent dans le Top 20 des meilleurs marqueurs et rebondeurs de la compétition, cette équipe a surtout brillé par sa force collective et sa volonté. Celle de gagner ses matches, mais aussi de rendre hommage à Jona-than Bourhis, présent en Nouvelle-Zélande l’année dernière et décédé début novem-bre dans un accident de la route. « Quand on a commencé la préparation, j’ai tenu à en parler », nous explique l’entraîneur. « On

était en train de construire notre histoire et Bourhis faisant partie de cette génération, il aurait dû être avec nous à l’Euro. »Sur le podium, au moment de célébrer leur titre, les Bleuets n’ont pas manqué d’envoyer un message à l’attention de

Jonathan. « C’était préparé », reconnaît Andrew Albicy. « C’est lui qui nous a donné cette force de tueur, il était présent avec nous. » Dans la joie comme dans les moments de doutes.

« Une grosse paire de… »La semaine dernière, on avait laissé ces Bleuets à quatre victoires de suite, juste avant de se faire cueillir sévèrement par les hôtes de la compétition. Une première défaite de 25 points contre les Croates, suivie d’un second revers sur le fil face à

l’Espagne et les tricolores terminent 3e de leur groupe. « Ça nous a mis une petite claque mais ça nous a fait aussi redescen-dre sur terre », juge Albicy. « Et puis quand on a vu qu’on tombait sur l’Ukraine, on s’est dit qu’on avait peut-être bien fait de

perdre ! (Rires) On les a tués dès le début du match. »Battus d’un point en préparation, les

Ukrainiens vont subir de plein fouet le raz de marée bleu-blanc-rouge. Jusque-là fai-blarde derrière les 6,25 m, la France signe un terrifiant 8/8 derrière l’arc sur la pre-mière période (16/32 au final) pour porter l’écart à 19 points (31-12). L’Ukraine ne se relèvera pas. La demie face à l’Espagne – qui avait battu la France par deux fois, en préparation et à l’Euro – est en revanche nettement plus accrochée. Menés en début de match, les Bleus sont devant de sept points à la mi-temps (40-33), grâce notamment au 19 points et 10 passes de

LES ESPOIRS CHAMPIONS D’EUROPE

LES SANS-STARS DE ZADARAvec des joueurs que l’on n’attendait pas à ce niveau, l’équipe de France espoir a remporté le premier titre continental de la catégorie pour le basket français. Dix ans après le sacre de Parker et les siens, Zadar a une nouvelle fois couronné les jeunes Français.

Par Florent de LAMBERTERIE

Christophe Léonard à l’assaut du

panier grec lors de la

finale.

RÉSULTATS1er tourFrance bat Pays-Bas 66-54France bat Italie 61-58France bat Russie 60-592e tourFrance bat Slovénie 43-50Croatie bat France 65-40Espagne bat France 69-66Quart de finaleFrance bat Ukraine 80-57Demi-finaleFrance bat Espagne 86-83FinaleFrance bat Grèce 73-62France Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts

A.Albicy* 37 6-12 1-5 7-7 5 4 2 - 6 20P.Lacombe 24 3-6 2-4 6-6 3 2 2 - 4 14C.Léonard* 20 2-8 0-3 2-2 - - 3 - 3 6N.Lang 9 2-2 2-2 - - - 1 - - 6J.Rousselle 3 2-2 2-2 - - - - - 1 6A.Tanghe* 28 2-4 1-2 - 5 - 1 - - 5L.Aboudou* 17 1-1 1-1 2-2 1 - - - 3 5H.Kahudi 17 2-2 1-1 - - - - 1 1 5F.Prénom 15 2-3 - - 3 - 1 - - 4M.Courby 17 1-1 - - 2 - 2 1 2 2T.Ramassamy* 7 0-1 - - 1 - - - - -A.Gavrilovic 6 - - - 1 - - - - -TOTAL 23-42 10-20 17-17 21 6 12 2 20 73

Grèce Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts

N.Pappas* 36 4-10 0-3 14-16 1 2 4 - 1 22E.Mantzaris 34 4-10 1-4 3-3 2 1 3 - 4 12K.Papanikolaou* 39 2-7 0-4 6-8 3 1 2 1 5 10Z.Sarikopoulos* 21 3-4 - 1-2 2 1 - - 1 7K.Sloukas* 30 1-5 0-1 2-2 6 1 2 - 6 4L.Kaselakis* 23 2-3 - - 4 2 - - - 4V.Giankovits 8 0-1 0-1 3-4 1 - - - - 3D.Katsivelis 5 - - - - - - - 1 -G.Georgakis 4 - - - - - - - - -TOTAL 16-40 1-13 29-35 19 8 11 1 18 62

CLASSEMENTÉquipe V D

1 France 7 22 Grèce 8 13 Espagne 6 34 Croatie 6 35 Russie 5 46 Monténégro 4 57 Serbie 4 58 Ukraine 4 59 Lituanie 5 3

10 Italie 3 511 Lettonie 3 512 Slovénie 2 613 Turquie 4 514 Allemagne 5 415 Pays-Bas 3 616 République Tchèque 1 8

MVPAndrew Albicy France

MEILLEUR CINQAndrew Albicy France

Nikolaos Pappas Grèce

Konstantinos Papanikolaou Grèce

Mario Delas Croatie

Nikola Mirotic Espagne

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évèNEMENT

« C’est la volonté collective de cette équipe qui était la vraie star de ce tournoi. »

Jean-Aymé Toupane

Page 13: BasketNews 509

13

N° Nom Taille Poste Club 2010-11

#6 Andrew Albicy 1,78 Meneur Paris Levallois

Meilleur passeur, meilleur intercepteur et MVP du tournoi, top scoreur des Français, le Parisien a rayonné sur la compétition. N’ayant plus grand-chose à prouver à ce niveau, il doit désormais viser plus haut.

#8 Paul Lacombe 1,93 Arrière ASVEL

Définitivement plus arrière que meneur comme l’atteste sa gestion de la balle (8 passes pour 21 balles perdues), le Villeurbannais peut scorer, pas de doute là-dessus. Des superbes moyennes à 1, 2 et 3-points et un match de gala en demie face à l’Espagne.

#10 Alexis Tanghe 2,07 Intérieur Roanne

L’intérieur le plus sollicité du groupe. Pas toujours très à l’aise dans la raquette, le néo-Roannais affiche en revanche une belle adresse globale. Meilleur mar-queur français contre les Pays-Bas et la Slovénie, moins en vue lors des deux matches contre l’Espagne.

#12 Christophe Léonard 1,99 Ailier Cholet

Top scoreur l’année dernière au mondial des U19, le Martiniquais reste une pièce maîtresse de cette équipe espoir, le deuxième temps de jeu de tout l’ef-fectif. Indéboulonnable au poste 3, il termine meilleur rebondeur des Bleuets.

#5 Lens Aboudou 1,92 Arrière Dijon

Moins offensif que Paul Lacombe, le natif de Colombes a apporté sa défense, son adresse extérieure ainsi que son sens du rebond (9 prises contre l’Italie). Titulaire au coup d’envoi contre l’Ukraine et la Grèce.

#7 Maxime Courby 2,03 Ailier Gravelines-DK*

Blessé après le premier match contre les Pays-Bas, l’ailier a manqué les quatre suivants. Utilisé parfois en poste 4, il a réalisé par la suite deux presta-tions intéressantes contre l’Espagne (21 pts et 9 rbds sur les deux matches).

#14 Ferdinand Prénom 2,03 Pivot Dijon

Première campagne en Bleu pour le Dijonnais, l’un des trois « 91 » de la bande. Un temps de jeu alternatif mais une grosse présence physique et une aptitude à scorer efficacement en peu de temps. Pas le genre à se laisser emmerder sous le cercle.

#9 Nicolas Lang 1,96 Arrière Chalon

3e scoreur français l’année dernière en Nouvelle-Zélande, le Chalonnais est rentré dans le rang sur cet Euro, se cantonnant à un rôle de shooteur extérieur. Dans le cinq de départ lors des six premiers matches, il a cédé sa place sur la fin à Paul Lacombe et Lens Aboudou.

#13 Tanguy Ramassamy 2,04 Pivot Pau-Lacq-Orthez

Le physique le plus massif de cette équipe. Titulaire au coup d’envoi huit fois sur neuf dans la raquette, le Palois n’a pas des mains en or mais pèse au rebond. Son rôle a décliné sur la fin (22 minutes sur les trois derniers matches).

#4 Jonathan Rousselle 1,94 Meneur Gravelines-DK

Dur dur d’exister derrière les 32 minutes d’Albicy. Dominant en champion-nat espoir, le Nordiste fut le Français le moins utilisé sur le tournoi (50’ en 7 matches). Six points en trois minutes en finale.

#11 Alexandre Gavrilovic 2,05 Intérieur Providence (NCAA)

Le benjamin de la bande. Méconnu en France, « l’Américain » a fait office de roue de secours à l’intérieur. Trois matches à plus de dix minutes sur l’ensemble du tournoi et une belle efficacité contre l’Ukraine et l’Espagne (8 pts à 100%).

#15 Henri Kahudi 1,94 Meneur Le Mans

Rebaptisé « Henri Kandolo » par la FIBA. On aurait pu s’attendre à le voir plus jouer vu son émergence au Mans en fin de saison. Seulement six points sur l’ensemble du tournoi mais un panier important en fin de match contre la Grèce.

(*) Prêté à Antibes pour la saison prochaine

 LES 12 CHAMPIONS D’EUROPE

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son meneur Andrew Albicy. Mais c’est bien Paul Lacombe qui sera le héros de ce match, indécis jusqu’au bout. Auteur d’un énorme dunk, le Villeurbannais a surtout sorti deux shoots à trois-points succes-sifs dans les deux dernières minutes pour porter l’estocade finale (de 76-75 à 82-75). « Vraiment, il m’a bluffé », admet Toupane. « Je peux dire qu’il a eu une grosse paire de… » « Il a eu des couilles ! », précise Albicy pour ceux qui n’auraient pas saisi. 23 points au final pour Lacombe (meilleure perf individuelle du tournoi pour le camp français), 4/6 derrière l’arc et 7 rebonds qui vont avec. Une grosse perf, qui ouvre les portes d’une finale contre les Grecs de Pappas et Papanikolaou, ceux-là même qui avaient battu les espoirs de Jean-Aymé Toupane l’été dernier en finale.

Tournée générale et pédaloChampionne d’Europe junior en 2008 et espoir en 2009, juste après avoir terminé 2e du Mondial U19, la formation grecque emmenée par le duo magique Nikolaos Pappas – Konstantinos Papanikolaou est ce qui se fait de mieux en Europe sur cette génération. Vainqueurs des Français en préparation lors du tournoi d’Évry, les Grecs arrivent en finale invaincus depuis le début de l’Euro. Mais Jean-Aymé Toupane commence à en avoir un peu marre de cette suprématie et, surtout, il est bien décidé à prendre sa revanche sur la finale passée. « C’est vrai que Laurent Vila (l’assistant de Toupane, ndlr) et moi avions cette idée-là derrière la tête », consent l’entraîneur. « On aurait pu les craindre mais on a bien préparé les garçons. On les a pris à la gorge. »C’est donc en défense que les Français construiront leur victoire. Agressifs à

l’extrême et consciencieux au rebond (21 prises à 19), les Bleuets étouffent les Grecs d’entrée, qui n’inscrivent que six petits points sur le premier quart-temps ! (19-6). À la pause, l’écart est déjà de 19 points. Surréaliste. « Ils manquaient peut-être de fraîcheur physique mais sur toute la compétition, ils ont joué un basket de très haut niveau. C’est surtout qu’on les a fait déjouer », avance Toupane qui refuse de minimiser l’exploit.D’ailleurs, les Grecs ne s’avouent pas encore vaincus. Piqués au vif devant l’ampleur du score, ils tentent alors de réagir par tous les moyens. Passage en zone, agressivité offensive décuplée (35 lancers provoqués, dont 16 pour le seul Pappas), les Hellènes recollent à cinq unités à deux minutes du terme (63-58). Mais les Français ne se laissent pas prendre au piège et c’est Henri Kahudi qui plante sa seule banderille du tournoi pour assassiner les Grecs ! Sans jamais

céder à la panique (17/17 aux lancers), les Bleuets s’adjugent l’or et Andrew Albicy (20 pts sur la finale) se voit logiquement décerner le titre de MVP.La Marseillaise pouvait être entonnée et la mémoire de Jonathan Bourhis honorée comme il se doit. La fête se poursuivra au bar où, nous dit-on, les vaincus offrirent de larges tournées générales aux vainqueurs, avant que ces derniers ne terminent leur nuit blanche au petit matin, en pédalo sur la côte dal-mate. Une bien belle fin pour la dernière campagne d’une génération que l’on annonçait sans star. « Tout dépend de ce qu’on met devant le mot star », tempère Jean-Aymé Toupane. « Je mentirais si je disais qu’il y avait dans ce groupe des joueurs du calibre de Tony Parker ou Nicolas Batum. Mais cette équipe était une vraie équipe et c’est sa volonté collective qui était la vraie star de ce tournoi. » Une star définitivement entrée au Panthéon du basket français. n

évèNEMENT

LES CUMULéS DES BLEUETSJoueur MJ Min Tirs % 3pts %LF Rb Pd In Co Bp Pts

Andrew Albicy 9 32 34-93 36,6 10-40 80,5 2,9 5,9 3,1 - 3,1 12,3

Paul Lacombe 9 22 33-67 49,3 14-35 80,6 3,8 0,9 1,1 0,2 2,3 11,7

Alexis Tanghe 9 21 26-63 41,3 10-29 76,9 3,2 0,2 0,6 0,1 1,1 8,0

Christophe Léonard 9 27 30-83 36,1 5-24 33,3 4,3 0,9 1,8 0,1 1,2 7,8

Lens Aboudou 9 22 21-36 58,3 8-12 52,6 3,6 0,3 1,0 0,1 1,3 6,7

Maxime Courby 5 18 12-22 54,5 1-3 100,0 2,8 - 0,4 0,2 1,2 5,6

Ferdinand Prénom 8 14 18-26 69,2 - 55,6 4,3 0,3 0,3 - 0,9 5,1

Nicolas Lang 9 18 15-52 28,8 12-39 66,7 1,1 0,2 0,7 0,1 0,6 4,9

Tanguy Ramassamy 9 13 10-22 45,5 0-1 16,7 4,2 0,1 0,2 0,3 0,7 2,3

Jonathan Rousselle 7 7 4-14 28,6 4-11 - 0,4 0,1 0,6 - 0,6 1,7

Alexandre Gavrilovic 9 9 5-10 50,0 - 100,0 1,7 0,1 0,2 - 0,6 1,3

Henri Kahudi 9 7 2-4 50,0 100,0 50,0 0,9 0,6 0,1 0,1 0,6 0,7

TOTAL 210-492 42,7 65-195 67,4 32,6 9,6 9,7 1,2 14,0 64,7

OPINIONFAITES-LES JOUER !l On peut dire ce que l’on veut de cet Euro Espoir. Personnellement, je n’ai pas trouvé que la finale contre la Grèce était d’un niveau basket extraordinaire même si, n’ayant pas beaucoup de recul sur la compétition, j’ai du mal à situer cet opus 2010 par rapport aux précédents. Mais quoi qu’on en dise, il faut reconnaître que nos douze Bleuets ont dominé ce qui se fait de mieux en Europe dans cette tranche d’âge. En plein débat sur la règle des « joueurs formés localement », dont nous avons déjà maintes fois souligné les écueils et contradictions qu’elle comporte, on se dit quand même que ces douze jeunes Français – et ils ne sont pas les seuls – ont du talent et méritent d’avoir leur chance chez les pros. Prenez les deux meilleurs marqueurs français de cet Euro. Albicy a réalisé une jolie saison avec un vrai temps de jeu chez le 7e de Pro A (30 matches à près de 20’). À l’ASVEL, le

duo de meneur Jeanneau/Lacombe, responsabilisé sur la fin de saison, n’a pas fait pire que son prédécesseur Dixon/Jeanneau. Hasard ou pas, avec un vrai rôle chez les pros, Albicy et Lacombe ont, sur cet Euro, supplanté Christophe Léonard, leader des Bleuets l’année dernière mais recalé sur le banc de Cholet toute la saison durant. Comme quoi, pour peu qu’on leur donne leur chance, ces jeunes-là progressent.Alors certes, tous ne deviendront pas des Tony Parker ou des Nicolas Batum, ni même des Ali Traoré si l’on veut s’éloigner du prisme NBA. Mais tous ne sont pas non plus des basketteurs condamnés à arpenter les bas-fonds de la Pro B ou des divisons amateurs. Alors messieurs les coaches, pour le bien du basket français comme pour celui de votre équipe, faites-les jouer !

F.d.L.

Andrew Albicy et Paul Lacombe tout à leur joie

Page 14: BasketNews 509

14 échos EURoPE

EN BREFÇa n’est pas la signature du siècle mais, pour Olympiakos, en pleine restructuration de son effectif, sous la houlette du nouveau coach, Dusan Ivkovic, c’est un excellent joueur de complément. Les Reds ont en effet signé l’intérieur australien Matt Nielsen (2,08 m, 32 ans), joueur productif quel que soit le contexte (PAOK, Vilnius, Valencia) et vainqueur de l’Eurocup l’an dernier avec Valencia… Le CSKA Moscou conserve l’ailier international Nikita Kurbanov (2,02 m, 23 ans) mais pas Anton Ponkrashov et Victor Keyru… Toujours en Russie, Khimki a signé Kresimir Loncar et Alexey Savrasenko, tandis qu’Uniks Kazan a frappé fort puisque les pivots Slavko Vranes (2,29 m) et Hasan Rizvic (2,10 m) accompagnent Kelly McCarty et Zakhar Pashutin, les nouveaux venus d’un effectif déjà riche que Maciej Lampe, Petr Samoylenko, Marko Popovic et Terrell Lyday, notamment… Badalone se renforce avec l’ailier US Quinton Hosley (1,98 m, 26 ans), un joueur spécialisé dans les évaluations monstres en Turquie et auteur d’un passage consistant au Real Madrid en 2008-09 (8,6 pts et 3,2 rbds en Euroleague)… David Bluthenthal reste au Maccabi pour au moins un an… Le meneur US au passeport bulgare Ibby Jaaber, convoité en Espagne, passe de Rome à Milan… L’Euroleague a un souci avec son Final Four. Après avoir dû renoncer à Londres pour l’édition 2010 – très réussie à Bercy – c’est maintenant la ville de Turin qui refuse le bébé pour le dernier carré 2011. Le Piémont est en effet passé dans les mains de la Ligue du Nord, ce parti politique qui sent mauvais, et ce dernier assure ne pas avoir le temps d’organiser la chose. Jordi Bertomeu s’est,

du coup, rabattu sur « la ville de l’Euroleague », Barcelone, le champion d’Europe en titre ayant donc l’opportunité de défendre son titre « a casa ». C’est donc au Palau San Jordi qu’aura lieu le prochain FF… Luke Jackson sera le coéquipier d’Ali Traoré à Rome, dès que ce dernier aura effectivement signé dans la capitale italienne. Jackson (2,01 m, 28 ans), drafté haut par Cleveland en 2004 (10e !) n’a jamais confirmé mais sort d’une bonne saison à Ferrara (15,1 points).

Par Fabien FRIcoNNET

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CADORDS D’ACB EN EUROLEAGUE

éVIDEMMENT éNoRME

caja Laboral VitoriacoMMENT REMPLAcER sPLITTER ?Surprenant vainqueur de Barcelone en finale des playoffs, le club basque a perdu Tiago Splitter, en partance pour San Antonio, et doit encore le rem-placer. Plusieurs noms circulent, dont ceux de Milan Macvan, très convoité par ailleurs, et Mario Kasun. Il faut également associer à Huertas un meneur d’impact, et celui du Cibona, l’Américain Jamont Gordon, ferait bien l’affaire. L’Américain au passep-ort polonais David Logan (qui a signé pour trois ans) va apporter des points et de la création à l’arrière.•Effectif provisoireMeneurs : Marcelinho HuertasExtérieurs : Brad Oleson, Pau Ribas, David Logan, Fernando San Emeterio et Walter HerrmannIntérieurs : Stanko Barac, Mirza Teletovic et Lior EliyahuEntraîneur : Dusko Ivanovic

Regal Fc BarcelonaAU MoINs AUssI FoRTLe champion d’Europe ne bouleverse rien. Seul Gianluca Basile pourrait partir et il sera remplacé par au moins un joueur. Les noms ne manquent pas, et celui de Rudy Fernandez fait office de fantasme, d’autant qu’il est prononcé ailleurs, dont au Real. En revanche, à l’intérieur, c’est l’abondance. Fran Vazquez risquait de partir mais il reste. Morris, Lorbek, N’Dong sont toujours là et le Barça a enrôlé Kosta Perovic pour trois saisons. Nos condoléances à Jordi Trias, plus gros gâchis de ces dernières années.•Effectif provisoireMeneurs : Ricky Rubio, Jaka Lakovic et Victor SadaExtérieurs : Juan Carlos Navarro, Roger Grimau et Pete MickealIntérieurs : Terence Morris, Erazem Lorbek, Boniface N’Dong, Fran Vazquez, Kosta Perovic, Jordi Trias et Xavier ReyEntraîneur : Xavi Pascual

Real MadridsERGIo PoUR DoNNER DU RYThMEBredouille sur toute la ligne en 2010, Ettore Messina avait promis un grand ménage dans l’effectif. Il n’est pas totalement intervenu. Des modifications sont toutefois à noter et ça n’est pas fini (Bullock est en-core dans l’effectif mais pourrait partir). Marko Jaric cède la place à Sergio Rodriguez, qui en a fini des bouts de matches ici et là en NBA. Rimantas Kauke-nas est également parti, et il faudra le remplacer. Romain Sato, Qyntel Woods et Rudy Fernandez, notamment, sont ou ont été des options. Ramunas Siskauskas plairait bien à Messina. Dans la raquette, Mike Batiste était une piste mais il a re-signé au Pana (comme Drew Nicholas). D’Or Fisher est une option.•Effectif provisoireMeneurs : Sergio Rodriguez et Pablio PrigioniExtérieurs : Louis Bullock, Sergio Llull et Sergi VidalIntérieurs : Novica Velickovic, Felipe Reyes, Ante Tomic, Jorge Garbajosa, Nikola Mirotic et Pablo AguilarEntraîneur : Ettore Messina

Unicaja MalagaMcINTYRE A BEsoIN DE RENFoRTOmar Cook est parti, Terrell McIntyre est arrivé. Le club andalou y gagne au change. Au poste de meneur, McIntyre sera suppléé par l’Uruguayen Panchi Barrera (1,93 m, 25 ans). Des joueurs de qualité sont en ligne de mire (Carlos Cabezas, notamment). Joseph Gomis et Jiri Welsch ne sont plus là et, à l’intérieur, c’est faible. On s’active au recrutement du côté d’Aito.•Effectif provisoireMeneurs : Terrell McIntyre, Panchi Barrera et Rafael FreireExtérieurs : Berni Rodriguez, Saul Blanco, Giorgios Printezis et Carlos JimenezIntérieurs : Joel Freeland et Guillem RubioEntraîneur : Aito Garcia Reneses

Power Electronics ValenciasE METTRE AU NIVEAULe vainqueur de l’Eurocup a perdu Kosta Perovic (Barça), Thomas Kelati (sous l’œil de cadors espag-nols), Matt Nielsen (Olympiakos) et Flo Piétrus, ainsi que coach Neven Spahija (Fener). Mais Nando De Colo va recevoir une aide précieuse à la mène, en la personne d’Omar Cook. Pour le reste, il y a du travail. Robertas Javtokas est une bonne base de travail au centre.•Effectif provisoireMeneurs : Omar Cook, Nanco De Colo et Jose SimeonExtérieurs : Rafael MartinezIntérieurs : Robertas Javtokas, Victor Claver, Sergei Lishchuk et Dusko SavanovicEntraîneur : Manolo Hussein

LE sAVIEZ-VoUs ?l L’Espagne est actuellement – au moins jusqu’à la fin du Mondial turc – à la fois championne du monde en basket et en football. Une grande première ? Pas du tout. C’est arrivé deux fois par le passé. En effet, le Brésil, champion en football en 1958 a « confirmé » en basket en 1959 avant de… faire le doublé ! En effet, les hommes de Pelé ont conservé leur trophée en football en 1962 tandis que leurs homologues de la balle orange faisaient de même en 1963. Le Brésil et l’Espagne sont les deux seules nations couronnées dans les deux sports. L’Argentine, championne en foot en 1978 et 1986, a manqué le coche en finale du Mondial de basket en 2002. À signaler tout de même, que là ou l’Espagne fait très fort, c’est qu’ils sont également champions d’Europe en titre de basket et de football, la classe !

LE CHIFFRELe nombre potentiel de joueurs de la Pro A 2009-10 qui participeront au Mondial turc. Il s’agit d’une estimation – haute – puisque l’on ne connaît pas encore les sélections dé-finitives à 12 donc nous ne nous sommes fiés

qu’aux présélections « larges ». Les clubs « multi-représentés » ? Cholet avec 4 (Séraphin, Causeur, Gelabale et Eitutavicius), ASVEL (Jackson, Traoré, Lukauskis) et Le Mans (Diot, Lombahe-Kahudi et Batista) avec 3, Roanne (Amagou et Diabaté) et le Paris Leval-lois (Aka et Vassallo) avec 2. À noter que trois présélectionnés évoluaient en Pro B : le Canadien Jermaine Bucknor (Clermont) et les Ivoiriens Namori Meite (Évreux) et Mickaël Toti (Quimper). Ceci dit, en « nettoyant » un peu les rosters préliminaires, on peut supposer que l’on sera plus prêt de la douzaine.

Ils étaient quatre l’an dernier (Barça, Real, Vitoria et Malaga), ils ont, pour la saison qui vient, été rejoints par Valencia, vainqueur de l’Eurocup, confirmant la mainmise espagnol sur le basket européen (Barça champion d’Europe, la sélection championne d’Europe et du monde). Alors, quid de la saison prochaine ? Le point.

Sergio Rodriguez arrive au Real.

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MONDIALPAs DE KIRILENKo…l Andrei Kirilenko a annoncé, un an après avoir manqué l’Euro en Pologne pour des rai-sons « familiales », qu’il allait également dé-clarer forfait pour le Mondial turc. Et c’est un crève-cœur, assure-t-il. On veut bien croire le porte-drapeau de la délégation russe aux JO de Pékin en 2008, qui doit gérer les exigences de son employeur, une blessure récurrente et une fin de contrat qui approche.AK s’est en effet donné, la saison dernière, trois lésions au même mollet, dont la dernière lui a coûté 15 des 17 derniers matches de la saison régulière ainsi que le premier tour des playoffs et les deux pre-miers matches du deuxième tour. « Le fait qu’il se soit blessé trois fois au même endroit, cela ne peut pas être une coïncidence », a déclaré son agent, Marc Fleisher. « On veut être sûr que cela ne se reproduise pas. » Et pour cause…Même si AK a rejoué dès le 10 mai et que le Mondial ne débute que le 28 août, il s’agit de ne pas froisser le Utah Jazz car le contrat qui lie la franchise au Russe expire à l’été 2011, après une dernière annuité à 17,8 millions de dollars. La fédération russe avait pourtant fait les choses dans les règles, au moins si on les écoute, puisque ses dirigeants indiquent que la question de l’assurance est arrangée. Quoiqu’il en soit, le Jazz est arrivé à ses fins puisqu’en sus de Kirikou, Deron Williams et Mehmet Okur vont également manquer le grand raout planétaire.

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P as de Mondial aux Philippines en 1962 car le gouvernement refusa de délivrer des visas aux joueurs et officiels des pays

socialistes. C’est donc pour le Brésil qu’embarque la délégation française après avoir posé sur la passerelle de l’aérogare d’Orly avec le chanteur Gilbert Bécaud. Un périple de 27.000 km les attend, sur sept appareils différents, et des visites à Rio, Belo Horizonte, Port of Spain, La Barbade, Fort-de-France et Pointe-à-Pitre.Sur place, les basketteurs sont dans l’hôtel voisin où séjourne Jean-Paul Belmondo, qui tourne L’Homme de Rio avec Françoise Dorléac. L’acteur réalise lui-même toutes les cascades sans protec-tion, notamment en passant d’une chambre à l’autre en empruntant les bords de la façade de l’hôtel qui donne sur Copacabana. À ce sujet, Maxime Dorigo nous livre une anecdote : « Notre masseur, Jean-Paul Serini, s’occupait par ailleurs de Paul Bel-mondo, le sculpteur, le père de Bébél. C’est comme ça que j’ai fait sa connaissance. Un jour, il me dit : je tourne toute la journée en haut des gratte-ciel et, comme un con, je me fais une entorse en traversant la route pour aller à la plage. »L’équipe de France est amputée de Jean-Paul Beugnot, son pivot, et de Philippe Baillet. La préparation a été sommaire avec, avant de partir, seulement trois tests contre l’URSS. Bernard Mayeur et Henri Grange se blessent et ne disputent que quatre matches alors que Jean Degros est ter-riblement décevant. Et pourtant la France va s’offrir une belle cinquième place. Une performance qui ne sera jamais égalée avant la médaille d’argent olympique à Sydney, 37 ans plus tard !Christian Baltzer qui a excellé dans les “ré-cupérations“ (en d’autres termes, le rebond), Michel Rat, Jean-Baptiste Ré, Jean-Claude Lefèbvre et ses 2,18 m – « Délivré de certains complexes, adopté entièrement par ses cama-rades, volontaire et adroit, l’Antibois est classé parmi les meilleurs joueurs du tournoi », note le coach Robert Busnel – et Alain Gilles – « qui est déjà à 18 ans un authentique champion » – ont vaincu l’adversité. Ils ont été aussi propulsés par un Max Dorigo qui a été tout simplement époustouflant.« On n’avait rien à perdre », se rappelle Max. « Comme les Japonais à la Coupe du monde de foot qui courent partout sur le gazon, on s’était battu comme des chiens. Après le dernier match contre la Yougoslavie, j’ai quitté la salle comme un automate. Je m’étais complètement défoncé, j’étais en coton, vidé. Et à l’époque, on ne prenait pas de tétine (sic), rien, on était sur nos res-sources propres. On m’a ramené à l’hôtel, on a mis le panneau « ne pas déranger » à l’entrée de ma chambre, en vérifiant que je n’étais pas mort, et j’ai dormi pendant 24 heures, sans manger et sans boire ! »

« Que pensez-vous de Brigitte Bardot » ?Maxime Dorigo, 1,92 m, 27 ans, reconnaissable à sa petite moustache et son manque de cheveux, sociétaire de l’Alsace de Bagnolet, frère aîné de Laurent, doté d’un shoot extérieur meurtrier,

à deux mains, qui partait au-dessus de la tête, voilà ce que l’on savait du basketteur. Mais Max avait une double vie. Avec deux collaborateurs, il était artisan-couturier, à Paris, dans le XXe. Une profession exercée dans le but de pouvoir se libérer pour l’équipe de France, même si Max devait déclarer forfait pour la majorité des matches amicaux, et qu’il n’a jamais honoré, par manque de disponibilité, ses trois sélections dans l’équipe d’Europe.Un jour, pour un match contre l’URSS à Tours, il n’arriva qu’à une demi-heure de l’entre-deux

et, une fois douché, il repartit illico à Paris pour être d’attaque dans son atelier dès cinq heures du matin. Le Simmental de Milan voulait profiter de ses racines italiennes et lui offrit trois ans de contrat et la possibilité d’ouvrir dans la citée lombarde un magasin de prêt-à-porter. Il refusa. « Qu’est-ce j’avais dans la tête à l’époque ? »,

rigole-t-il. À la fin de sa carrière sportive, il deviendra pendant 25 ans directeur commercial chez Adidas.À ce Mondial brésilien, le grand Max a la main en feu. Il a pu se consacrer à fond au basket et aux soins pendant un mois et il n’a jamais été aussi en forme. Avec 16,8 points en moyenne, il va terminer 4e marqueur du tournoi derrière le Péruvien Enrique Duarte, le Soviétique Alexander Petrov et le Yougoslave Radivoj Korac. Il en met 28 contre Porto Rico. « La moitié de mes paniers venaient d’au-delà de 6,25 m alors que la ligne à trois-points n’existait pas ! » Max Dorigo est élu dans le « Cinq idéal » du tournoi. Avec deux équipiers, il est invité à dîner par le consul de France et interviewé par les télévisions et radios brésiliennes qui lui demandent son avis sur la star planétaire française… Brigitte Bardot.

Hystérie collectiveMax et tous ceux qui ont ferraillé durant ce championnat du monde se souviennent de l’équipe du Brésil, qui sera cousue d’or, et de l’ambiance extraordinaire au Maracanazinho. « Leur cinq majeur aurait eu sans soucis sa place en NBA », assure-t-il. Wlamir Marques et Amaury Pasos sont entrés en ce mois de mai au Panthéon du sport brésilien.Tous les observateurs sont formels, plus de 40.000 spectateurs avaient pris place dans l’enceinte pour les matches du Brésil. « Toutes les écoles de samba de Rio avaient investi le dernier étage et, à chaque fois qu’un Brésilien prenait le ballon, ils faisaient tous tou… tou… toum… Et quand il tirait, babababababa… De la folie complète ! »« 40.000 personnes rivalisaient d’ardeur, d’initiatives, de fantaisies, d’extravagance », écrivit à son retour, dans un style emphatique, Robert Busnel, « pour faire le plus de bruit pos-sible en agitant frénétiquement les objets les plus divers : drapeaux, lampions lumineux aux couleurs nationales, mouchoirs comme aux cor-ridas madrilènes, et même chemises balancées comme des fanions. » Le tout sur des airs de samba, de bossa nova, en hurlant, en sifflant, en crachant et en jetant des pétards !Busnel raconte que, pour immortaliser les héros, une centaine de photographes se jetèrent sur eux, qu’un mètre d’épaisseur de serpentins (!) recouvrit le sol – la cérémonie de clôture fut ainsi annulée – et que l’hystérie collective au

Maracanazinho dura une bonne heure. Claude Lambert de France Soir ajouta : « Dans la tribune de presse, nous sommes cinq journalistes français stupéfiés, bouleversés par le spectacle. Des sambas réson-nent un peu partout dans les rues

de Rio. Nous sommes pris par cette ambiance. On nous embrasse. Nous dansons aussi comme si cette victoire nous concernait. Ce jour-là, des centaines de milliers de Cariocas ont passé une nuit blanche. »Du jamais vu, jura Busnel qui avait déjà tout vu. n

1963

LES HOMMES DE RIOLa France s’attribua une superbe 5e place à Rio, dans une ambiance de folie pure. Meilleur Français du tournoi, Maxime Dorigo s’en souvient encore avec émotion.

Par Pascal LEGENDRE

L’équipe de France embarque pour le Brésil. Max Dorigo est le 5e à partir de la droite.

À gauche : Max Dorigo a allumé le feu à Rio. À droite : Wlamir Marques, deux médailles d’or et deux d’argent aux championnats du Monde

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60 ANS DE MONDIAL, ÉPISODE 2/7 15RÉtRO

« J’ai dormi pendant 24 heures, sans manger et sans boire ! »

Max Dorigo

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T u as signé avec la SIG pour deux saisons. Pourquoi ne pas avoir visé un peu plus haut ?

Dès que ma libération a été officialisée, c’est vraiment Fred Sarre qui a été le premier coach à m’appeler, à me faire part de son projet. J’aurais sûrement pu viser une plus grosse équipe mais il y a plein de paramètres qui sont rentrés en compte : savoir si j’aurai du temps de jeu, des respon-sabilités... J’ai préféré viser une équipe moins huppée mais vraiment avoir des responsabilités. Si tu regardes, la plupart des équipes prennent au poste 2 un Américain qui joue 25-30 minutes. Soit je fais le choix de jouer entre 10 et 20 minutes, soit je choisis un endroit où je jouerai un peu plus. Ce n’est pas une question d’avoir peur de la concur-rence, mais à partir du moment où tu sens de la confiance à un endroit, il faut y aller.

Fred Sarre t’as présenté, entre autres, comme le stoppeur défensif de l’équipe, et cette saison déjà tu étais moins responsabilisé en attaque, tu n’en as pas marre d’être labellisé « défenseur » ?Non, ce n’est pas aussi simple que ça. On a aussi parlé avec Fred Sarre des responsabilités offensives, il veut vraiment que je réussisse à avoir le même impact que j’avais il y a deux ans. Je sais que j’aurai des responsabilités des deux côtés du terrain.

De quoi pouvoir reprendre ton bien : celui de meilleur marqueur français ?J’aurai des responsabilités, mais je ne vais pas non plus forcer mon jeu. Et mon objectif n’est pas d’être à tout prix le meilleur marqueur français, je ne vais pas prendre 20 tirs pour arriver à tout prix à marquer 20 points, ce n’est pas ma nature (rires) !

Cette arrivée à Strasbourg est un tournant important dans ta jeune carrière, tu avais besoin d’un nouveau challenge ?Oui je pense. Et c’est sûr que c’est vraiment un nouveau départ, un nouveau challenge dans un club qui a lui aussi besoin d’aller de l’avant, donc on a tous à y gagner. C’est un peu pour me relancer parce que cette saison a été moins bonne que la précédente, parce que le contexte était difficile mais c’est pas pour autant que je doute de mes capacités.

Tu es revanchard ?Même quand j’ai été meilleur marqueur français il y a deux ans (14,9 pts en 2008-09, ndlr), j’avais l’impression que ça étonnait les gens, j’ai toujours été dans une position où je devais prouver. Les gens sont sceptiques sur ma taille, ma capacité à monter la balle, mon adresse, n’importe quoi (rires) ! Quoi qu’il arrive je devrai toujours prouver

donc c’est une source de motivation : montrer aux gens ce que je peux vraiment faire.

C’était impensable de rester à Dijon ?Oui, clairement. Déjà je ne voulais pas jouer en Pro B, et j’avais vraiment besoin de changement après quatre ans à Dijon.

Justement, ces quatre saisons, tu en gardes le souvenir d’une belle histoire, ou est-ce que l’épilogue a tout gâché ?Dijon, c’était quand même une très bonne expéri-ence, j’ai fait mes premiers pas en pro là-bas, j’ai côtoyé des grands joueurs comme Maleye (N’Doye), des jeunes comme Benjamin (Monclar), Alexis (Tanghe), Jonathan (Bourhis) avant qu’il nous quitte. Après, cette saison… Une étape comme ça (le décès de J. Bourhis, ndlr), on voit ceux qui sont vraiment là, les vrais, et ceux qui ont d’autres aspirations… Il y a vraiment de grandes choses à faire à Dijon, donc oui j’en veux à des personnes, parce que ça nous pendait au nez, et c’est clair que j’aurais voulu que ça se termine autrement mais c’est passé, il faut avancer.

Avec une saison aussi catastrophique, il n’y a pas un moment où l’envie n’y est plus ?Non ! Jusqu’à ce que

notre descente soit officielle, on avait toujours ce petit espoir. On avait redressé la barre en gagnant trois matches de suite à domicile. Mais pendant plus d’un mois, on ne pouvait plus faire de 5 contre 5, ni même de 4 contre 4 ! Alors c’est facile de critiquer mais si tu regardes l’effectif du début de saison et celui de la fin, il y a une grande dif-férence. Il faut vraiment tirer un coup de chapeau à ceux qui sont restés.

Dans ce marasme, tu retiens donc du positif sur la fin ?Oui, vraiment. Avec les jeunes comme Benjamin et Alexis, c’est des expériences qu’on ne veut pas revivre mais ça nous permettra de grandir. L’arrivée de Dettmann a été bénéfique pour tout le monde. Il a réussi à fédérer l’équipe. Et avec le climat qu’il y avait, c’était facile de se disperser, et c’est là où Monsieur Dettman a été très fort. Il a vraiment essayé de nous protéger, de faire en sorte que l’on ne s’occupe pas de ce qui se passe en dehors du terrain.

Avec du recul, tu ne penses pas que tu aurais dû partir plus tôt ?Ça a été l’année de trop à Dijon, peut-être. J’avais eu quelques contacts mais je n’avais pas fait le forcing à 200% pour partir, on m’a dit à Dijon qu’on comptait encore sur moi, ça s’était bien passé pendant trois saisons, j’ai peut-être été un peu naïf.

Tu n’as pas peur que cette saison reste un point noir dans ta carrière ?Je ne suis pas inquiet. C’est la première fois que je connais une situation difficile, ça ne veut pas dire que je suis mort. Je ne suis pas mort, j’ai que 21 ans, c’est pas comme si j’étais en fin de car-rière ! Je repars de zéro, avec tout à prouver, c’est quelque chose que j’apprécie.

Quitte à prouver, autant prouver au sélectionneur : tu étais dans la liste des 24 de Vincent Collet, mais pas dans les 18, tu considères avoir été oublié ?Ça m’a fait plaisir d’être dans les 24, après je ne considère pas ça comme un accomplissement en soi. La saison dernière, j’avais pas été pris dans la liste des 18 bien qu’ayant fait une bien meilleure saison donc je ne me faisais pas d’illusion, donc

ne pas être dans les 18 n’est pas une grosse, grosse déception.

L’équipe de France, ça peut être un objectif pour l’été prochain ?C’est sûr ! Depuis que je suis en pro c’est un ob-jectif qui est dans un coin de ma tête. Je ferai tout pour que l’on fasse appel à moi.

Et concernant la Draft, étant de 1988, tu étais automatiquement éligible pour la dernière année, et ça ne s’est pas fait. Tu songeais réellement à la NBA ?Je ne pensais pas spécialement à la Draft, j’ai juste fait le camp de Trévise, je n’ai pas écumé différents work-outs ou quoi que ce soit. C’est sûr que c’est un rêve mais c’est pas une finalité, je n’ai aucune déception ou regret par rapport à ça. n

ABDOU M’BAYE REVANCHARD AVEC LA SIG

« JE NE SUIS PAS MORT ! » En une saison, il est passé du rêve au cauchemar ; de top scoreur français à participant au calvaire dijonnais. Lui qui a fait ses premiers pas dans le basket pro avec la JDA a assisté, impuissant, à l’agonie de son club. La saison 2009-10 déjà bien loin dans le rétroviseur, il rappelle qu’il n’a pas encore 22 ans, et que si Dijon a chuté, lui n’a fait que trébucher. Aussi, il a rejoint Strasbourg, un club qui, comme lui, veut se relancer. Abdoulaye M’Baye assure être prêt à relever ce nouveau défi.

Propos recueillis par Yann CASSEVILLE

Herv

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IS

4 SAISONS À DIJONSaison Min %2-pts %3-pts Rbds Pds Ints Bps Éval Pts

2006-07 14 50,8 34,3 1,1 0,6 0,4 0,7 3,6 5,1

2007-08 25 63,5 33,3 1,7 1,8 0,8 1,3 9,1 10,2

2008-09 30 61,2 35,3 2,8 1,8 1,2 2,0 12,3 14,9

2009-10 29 51,7 32,4 2,5 2,3 0,9 1,8 8,9 10,1

(En bleu, ses records en carrière)

« Je repars de zéro, avec tout à prouver » 

ENTRETIEN